Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-13
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Description : 13 octobre 1878 13 octobre 1878
Description : 1878/10/13. 1878/10/13.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
D1AM1 Û OCTOBRE
1878
',]'̃ ON S'ABONNE
rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX. DE L ABOn.liEHEIVr
Trois mois. Six mois. Un an
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr.
–•d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
v t Les aoonnemens partent des 1" et 16 de
chaque mois.
Paris, un numéro 20 cent*
Départeinen», nu numéro, 25 cent.
ïn London, apply to Çowie and O, foreijm,
nev~s¢hpëi~s ~ce,~t7, Gresham stceet, G, P. 0~
në*sjfeTsers -office, 17, {ïresham street, G, P. 0/
«M. BWffey,Bâ*t«8et C«, l,Fineh lane CorphlH,
E. G. London; MM. W.-H. Smith et Sep*
186, Strand, W. C. London.
A Bruxelles, à l'Office de publicité, 46, rue déjà
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des gares de chemins de fer belges.
DIMAME 15 OCTOBRE
1878
̃'•.̃̃ .ON S'ABONNE! '̃'
en Belgiqije. en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie, «"
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
tnandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues ~l'
chez MM. Fauchey, Lafflte et
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOURNAL f
ielles doivent toujours être agréées par la rédaction.
n.~ST'H· Jjo-i ~d
`: ~,u ~· ·
roiJTKH i:s i; r littéraires
Les souscripteurs dont l'abonnement t
expire le 15 octobre sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
.̃; PARIS
SAMEDI 12 OCTOBRE
Il fallait s'attendre à l'impression que
le discours de M. de Bismarck produit
sur les journaux de la droite. Nous som-
mes surpris néanmoins d'entendre le Fran-
çais soutenir que des paroles blessantes
pour le gouvernement et le peuple fran-
çais n'ont jamais été prononcées en Alle-
magne lorsque les monarchistes occu-
paient chez nous le pouvoir. Notre con-
frère a la mémoire courte. Chaque fois
qu'un projet de loi s'est heurté dans le
Reichstag allemand à une opposition tant
soit peu sérieuse, les orateurs officiels se
sont servis de la France comîned'un épou-
vantail d'un effet irrésistible pour obtenir
la majorité. Le Français a donc oublié
les discours dans lesquels le feld-maré-
chal de Moltke faisait si éloquemment re-
tentir le fameux « cri sauvage de revan-
che » qui partait incessamment, selon lui,
« de l'autre côté des Vosges. » A la vé-
rité, le feld-maréchal de Moltke, qui
est un orateur toujours calme et élevé,
ne s'est jamais livré, comme M. de Bis-
marck, aux entraînemens d'une verve
dont la familiarité ne recule devant
rien. Mais, si la forme était diffé-
rente, le fond était peut-être plus offen-
sant, car une parole froide fait des bles-
sures plus profondes qu'un langage dont
l'ardeur brûlante trahit plutôt l'emporte-
ment que la réflexion. L'Allemagne ne
nous a pas habitués à ces ménagemens
oratoires que gardent d'ordinaire les uns
envers les autres lès peuples qui vivent
en bons rapports, et nous n'avons jamais
cessé, depuis 1871, de figurer dans les dis-
cussions du Reichstag à l'état de spectre
rouge destiné à faire impression sur les
députés travaillés par des velléités de ré-
volte contre la direction gouvernemen-
tale. La seule chose qui puisse nous éton-
ner, c'est que M. de Bismarck ait agité à
son tour ce spectre rouge, au moment
même où il proclamait que nous n'étions
plus rouges du tout. Gomment le Moniteur
universel, qui a la prétention de traiter
gravement les questions extérieures, a-t-il
pu se demander « si le grand-chancelier
» méditait de dénoncer la France à une
» nouvelle Sainte-AJliance comme le
» foyer du socialisme contemporain? »
M. de Bismarck a déclaré, au contraire,
non seulement que nous nous étions dé-
barrassés du socialisme par des moyens
sur lesquels il a porté le jugement super-
ficiel d'un homme qui n'a jamais vu se
dresser devant lui une Commune révolu-
tionnaire, mais que le tempérament con-
servateur du peuple français offrait un
contraste remarquable avec le tempéra-
ment inquiet et porté à un perpétuel dé-
nigrement du peuple germanique. Nous ne
résistons pas au plaisir de citer ce pas-
sage du discours du chancelier
a Après la chute de la Commune, lés so-
FÊUÎLLETOS DU JOURNAL DES DÉBATS
DTJ 13 OCTOBRE 1878.
VINCESÏ EYRE. Î
Journal d'un prtuoimier anxlaiH daus
'• IMfghanistnu.
[Voir le Journal des Dibats d'hier.)
Les Anglais se mirent en marche le
6 janvier, et, le 13, il ne restait, de
17,000 hommes, femmes et enfans, que
,des cadavres et quelques prisonniers.
Il faut connaître la composition d'une
armée indienne pour bien apprécier les
immenses difficultés que les Anglais
avaient à combattre. Sur ces 17,000 indi-
vidus qui allaient s'engager dans des gor-
ges impraticables, il n'y avait pas plus de
4,500 combattans, en y comprenant les
.soldats indigènes. Le reste se composait
de ce qu'on appelle dans l'Inde camp fol-
lowers (suivans de camp), qui sont les
domestiques des officiers et des soldats,
car dans une armée indienne chaque sol-
dat a plusieurs hommes affectés à son ser-
vice personnel. Cette masse inutile, aug-
mentée encore par les femmes et les en-
fans, fut la cause principale de l'entière
destruction de l'armée, car elle jeta dans
toutes les opérations un désordre qu'il lut
impossible de réparer. Quant aux femmes
et aux enfans, il suffira de dire que la
îemme du capitaine Trevor avait avec
elle sept enfans et était grosse d'un hui-
tième qui naquit depuis dans la captivité.
Le 6 janvier 1842, ces malheureux se
mirent en route. On ouvrit une brèche
dans le rempart du camp pour donner
passage aux troupes et aux équipages
e:ivirou 2,000 chameaux emportaient ce
qui était strictement nécessaire pour
camper dans la neige. « Lugubre était la
cialistes ont cherché dans toute l'Europe un
autre terrain, et l'Allemagne leur a paru la
contrée la plus favorable. Gela ne m'é-
tonne pas. Un pays qui a a des lois
douces et des juges bons enfans. (Rires.)
Est-ce que nos juges ne sont pas bons en-
fans ?. Un pays où tout le monde se livre à
la critique avec une sorte de plaisir un pays
où l'attaque contre un ministère, ou le
blâme dirigé contre un ministre passe pour
un haut fait, comme si nous vivions
encore dans l'année 1830; un pays où la re-
connaissance pour un acte du gouvernement
jette tout de suite sur celui qui l'exprime le
soupçon de servilité; un pays où dans le cen-
tre ordinaire des opérations du socialisme,
c'est-à-dire dans les grandes villes, les popu-
lations avaient été tellement préparées par
les progressistes qu'elles étaient mûres pour
le socialisme, où 1 agitation progressiste avait
porté déjà à un si haut point le dis-
crédit des autorités et des institutions
qu'elle y avait en quelque sorte,1 pour
me servir d'un mot d'agriculteur jeté
cette première semence qu'on répand
dans un «hamp pour le disposer à en
recevoir et à en féconder une autre un tel
pays était en quelque sorte un sol tout pré-
paré pour le socialisme qui y a prospéré
d'une admirable façon. Les socialistes y ont
trouvé cette propension à railler toujours,
soit par des images soit par des paroles, et
cette grande joie qu'éprouve chaque phi-
listin à entendre railler, qui, joint au bon-
heur qu'éprouve le même philistin quand
on le sauve des suites de ses railleries,
constitue notre caractère national. Bref, ils
ont reconnu la terre où ils pouvaient dire
Plantons là notre tente 1 L'Allemand a
une disposition innée au mécontentement.
Je ne sais pas qui d'entre vous pourrait
citer un de nos compatriotes satisfait. Je
connais beaucoup de Français qui sont
parfaitement contens de leur sort, des
événement et de leur passé. S'ils embrassent
une profession, ils s'y donnent pour but, dans
la mesure du possible, par exemple avant
l'âge de cinquante-cinq ans, d'obtenir une
certaine fortune, et, dès qu'ils l'ont obtenue,
toute leur ambition consiste à vivre en ren-
tiers jusqu'à la fin de leursjours. Voyez main-
tenant ce que fait l'Allemand? Son ambition
à lui ne se borne pas à acquérir de modestes
rentes dont il puisse jouir vers sa cinquan-
tième année son ambition est sans limites. Le
boulanger qui s'établit ne veut pas devenir
le boulanger le plus riche de son emploi il
veut devenir propriétaire foncier, rentier,
banquier, et enfin millionnaire. L'ambition
est. bonne, mais avec mesure. Nous retrou-
vons là cette constance dans les efforts qui est
une qualité allemande, cette constance qui
ne pose jamais son but trop près. Mais une
pareille qualité a quelque chose d'inquiétant
pour le bonheur des citoyens. Quel est le
fonctionnaire allemand qui ne destine pas
son fils à monter plus haut que lui? La con-
séquence de ce dessein, c'est qu'un grand
nombre de nos employés subalternes sont at-
teints de socialisme. L'agitation internatio-
nale a trouvé en Allemagne la terre promise
pour le socialisme. »
Nous recommandons au Moniteur uni-
versel cette longue citation où nous nous
sommes appliqués à reproduire non seu-
lement la pensée, non seulement les ex-
pressions de M. de Bismarck, mais l'allure
lente de sa phrase, où les mots expressifs,
les images vigoureuses, les réflexions pro-
fondes, souvent même les paroles passion-
nées semblent se dégager, avec une sorte
d'effort, de périodes traînantes et presque
toujours inachevées. êi M. de Bismarck
nous a traités durement dans une partie de
son discours, on voit qu'il n'a pas ménagé
davantage ses compatriotes. Personne
peut-être n'a parlé des Allemands avec
plus de rudesse que lui. Après- avoir
tracé le portrait peu flatté que nous i
venons de reproduire du caractère
» scène, dit M. Eyre, au milieu de la-
» quelle nous nous engagions avec un
» courage abattu et les plus tristes pres-
» sentimens. Une neige épaisse couvrait *t
» la montagne et la plaine d'une nappe
» sans tache, et le froid était d'une telle
» intensité qu'il pénétrait les vête-
» mens les plus chauds et les rendait
» inutiles. » Il avait été convenu que
2,000 Afghanistans, sous les ordres du
sultan Jan,- escorteraient l'armée mais
l'escorte ne parut pas. A peine la pre-
mière colonne des Anglais était-elle sortie
du camp, que des masses d'Afghans s'y
jetèrent par un autre côté et commencè-
rent le pillage. Pendant toute la retraite,
nous verrons ainsi les Afghans suivre pas
à pas les traces de l'armée comme des
nuées d'oiseaux de proie. La première
journée fut tout entière employée au dé-
part la longue file des équipages sortit
par la brèche jusqu'au soir. La nuit
tomba sur cette scène de désolation, et,
à ce moment, les Afghans ayant mis
le feu au camp abandonné, toute la
campagne fut illuminée sur l'espace de
plusieurs milles et offrit un spectacle
d'une sublimité terrible. Les Afghans,
dans leur fanatisme ignorant, mirent le
feu à plusieurs trains d'artillerie dont ils
s'enlevèrent, ainsi l'usage. On avait à plu-
sieurs reprises pressé le général Elphin-
stone d'enclouer les canons qu'il s'était
engagé à livrer; mais il avait refusé, con-
sidérant cet acte comme un manque de
parole. Dès le premier jour, avant même
que l'arrière-garde se fût mise en marche,
les hommes tombaient par vingtaines et
restaient dans laneige. Les cipayes surtout
(les soldats indiens) et les suivans du
camp, découragés et accablés par le froid,
s'asseyaient avec désespoir dans la plaine
et y attendaient la mort. Le froid fit pen-
dant cette nuit un nombre considérable
de victimes. Une vingtaine de carabiniers,
sous les ordres du capitaine Mackenzie,
eurent recours à un assez curieux expé-
dient pour se préserver autant que possi-
ble du froid. Ils commencèrent par net-
toyer un étroit espace de terrain et, en
ayant enlevé la neige, ils s'y couché ren
de ses concitoyens, le grand chan-
celier a indiqué comme une des
causes principales des progrès du so-
cialisme en Allemagne, la crise indus-
trielle dont la guerre de' 1870-1871 a
été suivie. L'orateur le plus écouté
des nationaux-libéraux qui se rappro-
chent de M. de Bismarck, M. de Ben-
nigsen, a insisté longuement sur cette
cause dans un discours auquel le grand-
chancelier a prêté, on le sait, une atten-
tion approbatiye. Il a rappelé les consé-
quences de la guerre franco-allemande au
point de vue économique. « Les Alle-
» mands, a-t-il dit, ont eu la gloire de
» revenir vainqueurs de cette guerre, de
» terrasser l'empereur des Français et son
» armée, d'arracher à la France tous les
» pays allemands. Mais l'Allemagne doit
» cependant éprouver un sentiment d'hu-
» milialion en songeant à l'effet nui-
» sible et pour ainsi dire destruc-
» leur que cette guerre a produit sur no-
» tre situation économique. Il est vrai
» que jamais un capital aussi colossal
» n'avait passé d'un pays dans un autre.
» C'est le bouleversement produit par ce
» déplacement de capital qui a créé une
» situation favorable à l'agitation socia-
» liste qui n'aurait pas pris de telles
» proportions en Allemagne dans une
» autre circonstance. » On conviendra
que nous n'ayons point, au total, à
nous plaindre d'un débat où de pa-
reilles vérités ont été proclamées par
des hommes d'une incontestable autorité.
On avait souvent reconnu en Allemagne
que les ii milliards arrachés à la France
après ses défaites, au lieu d'enrichir le
vainqueur, lui avaient causé cette sorte
d'affolement que produisent les fortunes in-
espérées, et qu'en fin de compte ils avaient
amené un malaise dangereux. Mais c'est la
première fois peut-être que nous entendons
cet aveu tomber d'une bouche presque
officielle, car M. de Bennigsen, personne
ne l'ignore, a frôlé de si près le minis-
tère, qu'iï lui en est certainement resté
quelque chose de ministériel. Aussi nous
consolons-nous sans peine de ce qui, dans
les débats du Beichstag allemand, a pu
froisser notre sentiment national. Les Al-
lemandsont été si sévères pour eux-mêmes,
qu'il n'est pas étrange de les trouver
injustes envers nous. Il est à souhaiter
néanmoins que le jour arrive enfin où
nous cesserons de jouer le rôle d'acces-
soire obligé dans toutes leurs discussions
parlementaires, et où ils prendront l'ha-
bitude de parler de nous comme nous
parlons toujours d'eux, avec le sang-froid,
le bon goût et les égards que se doivent
mutuellement tous les peuples et tous les
gouvernemens.
Nous apprenons avec regret la mort de
Mgr Dupanloup, qui vient de succomber
subitement à Laincey, où il se préparait
sans doute, par un repos bien mérité, aux
luttes nouvelles devant lesquelles son
zèle ardent ne lui aurait pas permis de
reculer. Mgr Dupanloup a presque tou-
jours été notre adversaire politique
mais nous avons toujours aimé à re-
connaître et à proclamer ce qu'il y avait
de générosité, de franchise et de véritable
noblesse dans sa fougueuse nature. Par
en cercle très serrés les uns contre les
autres, leurs pieds se joignant au centre,
après avoir eu soin d'étendre sur eux tout
ce qu'ils avaient pu trouver de couvertu-
res et de vêtemens. De cette manière, ils
purent conserver assez de chaleur pour se
soustraire à la gelée, et le capitaine Mac-
kenzie déclara qu'il avait à peine souffert
du froid.
Le lendemain, le 7 janvier, la moitié
des cipayes était déjà hors de combat; ils
allaient par centaines se joindre aux sui-
vans du camp et augmentaient la confu-
sion. La neige, durcie, était tellement ad-
hérente aux pieds des chevaux, qu'il au-
rait fallu le ciseau et le marteau pour l'en
détacher. « L'air même que nous respi-
» rions, dit M. Eyre, gelait en sortant de
» notre bouche et de nos narines, et
» chargeait de petits glaçons nos mous-
» taches et nos barbes. »
Ce fut alors que le sirdar Mohamed-
Akbar reparut sur la scène et que les
Anglais, déjà vaincus par la neige, eu-
rent à combattre des ennemis non moins
impitoyables. La conduite de Mohamed-
Akbar pendant la retraite est souvent
incompréhensible elle présente le plus
singulier mélange de bonne foi et de per-
fidie, de générosité et de cruauté. Son
but semble avoir été d'exterminer toute
l'armée en n'épargnant que les officiers
et les femmes, qu'il se proposait de gar-
der comme otages pour la rançon de sa
famille. Il faut se souvenir aussi que les
Afghans qui tenaient la campagne étaient
pour la plupart de la tribu des Ghilzis,
c'est-à-dire d'une tribu rivale de celle
dont Mohamed-Akbar était un des chefs,
et qu'il n'exerçait sur eux qu'une auto-
rité très précaire. C'est pourquoi nous le
voyons, pendant la retraite, lancer inces-
samment les Ghilzis comme une meute sur
la masse des fuyards, et donner con-
stamment pour excuse qu'il n'était pas
maître de les retenir. Il se fait successi-
vement livrer les officiers et les femmes,
et abandonne le reste au couteau.
Quand les barbares commencèrent l'at-
taque, le capitaine Skinner se fit conduire
auprès du chef barbare qui lui dit qu'il
son éloquence comme par son carac-
tère élevé et relativement libéral, Mgr Du-
panloup était l'une des gloires, disons
mieux, était la gloire de l'épiscopat fran-
çais dans lequel sa mort creuse un vide
profond qui sera bien difficilement com-
blé.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 11 le 12 Hauue. Bai««c.
8 O/O
Comptant. 75 60 78 ?S .1 V 35
Fin cour. 75 00 73 37 1/2 22 1/2
3 O/O
Amortissable.
Comptant. 78 45 78 20 25 ./̃
Fin cour. 78 47 1,2 78 35 12 1 2
4 1/8 O/O
Comptant 106 25 10K BO i.. 75
& O/O: ̃
Comptant 113 38 m 10 .h » 25
Kacour. 113 50 113 27 '1/2 4 .22 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0 113 fr. 25, 28 3/4, 26 1/4.
3 0/0 amortissable. 78 fr. 35, 40.
5 0/0 turc 11 fr. 70, 63, 70.
Banque ottomane.. 466 fr. 87 1/2, 468 fr. 121/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 285 fr., 287 fr. 50.
Intérieure 13 15/16.
Nous recevons de nos correspondans
les télégrammes suivans
« Berlin, le 12 octobre, 8 h.
20 m. soir.
» Le paragraphe o, que le Reichstag a voté
aujourd'hui par 200 voix contre 167, laisse
les assemblées électorales sous le contrôle
de la loi d'exception. C'est un vote de con-
fiance dans toute la force du terme. Un;e
douzaine de libéraux-nationaux, MM. Lasker,
Bamberger, Lœwe, Braun, et autres, ont voté
contre le paragraphe avec les progressistes,
le centre, etc. Deux députés, M. Reinders,
socialiste, et M. Windthorst, du centre, se
sont fait rappeler à l'ordre. Comme dans les
trois premières séances, il y a eu quelques
acclamations et une certaine agitation, mais
aucune scène véhémente ou tumultueuse
ne s'est produite. L'Assemblée est restée
calme vis-à-vis des orateurs les plus violens.
» On s'étonne ici de l'importance interna-
tionale que la presse parisienne accorde à
l'incident Sonnemann. Ceux qui ont entendu
l'orateur dont les paroles ont été si vivement
commentées ont considéré son discours
comme un trait caractéristique plutôt que
comme l'effet d'une démonstration calculée. »
« Vienne, le 12 octobre, 1 h. soir.
» Notre gouvernement répondra aux deux
circulaires turques et d'une manière énergi-
que sur l'accusation d'atrocités. Pour le reste,
l'Autriche déclarera qu'elle maintiendra stric-
tement les stipulations du traité de Berlin.
» M. Tisza retourne ce soir n Pesth. Les
Délégations se réuniront le 4 novembre. Le
comte Andrassy repart lundi pour sa pro-
priété de Tisza-Dob. »
ii Londres, le 12 octobre, midi.
» La publication des lettres des généraux
Green et Kemball sur la position de l'Angle-
terre en Orient, qui vient d'être faite par les
soins du duc de Sutherland, donne à penser
que quelques esprits aventureux voudraient
que l'Angleterre occupât éventuellement
la Mésopotamie. Une pareille idée n'est sans
doute pas destinée à prendre la forme définie
d'un projet. Comme l'année dernière, il est
bruit de dissensions dans le cabinet mais il
il est impossible d'en constater l'exactitude.
» On met en doute, dans quelques cercles,
l'exactitude des renseignemens que le Times
a reçus de son correspondant de Constanti-
avait été chargé de les escorter dans la
montagne, mais qu'il réclamait six otages
comme garantie de la reddition de Jella-
labad, qu'occupait le général Sale. Il fal-
lut souscrire à ces conditions, et le feu
cessa pour quelque temps. La nuit vint
encore avec un redoublement de rigueur,
avec la faim, le froid, l'épuisement, la
mort. L'armée était alors arrivée à l'en-
trée des gorges du Kourd-Caboul en
deux jours, elle n'avait encore fait que
10 milles.
Le 8 janvier, des milliers d'hommes ne
se relevèrent pas et continuèrent dans la
neige leur dernier sommeil. Dès le matin,
les Afghans recommencèrent leur feu. L'a-
vant-garde des Anglais dut s'ouvrir un
passage à la baïonnette. Le capitaine
Skinner alla de nouveau trouver Moha-
med-Akbar le sirdar demanda encore
pour otages le major Pottinger et les ca-
pitaines Lawrence et Mackenzie. Les trois
officiers se livrèrent volontairement, et le
leu cessa. Alors l'armée se remit en mar-
che, et ici nous devons laisser parler
M. Eyre
« Une fois encore, dit-il, cette masse
» vivante d'hommes et d'animaux se mit
» en mouvement. Les rapides effets de
» désorganisation produits par deux nuits
» passées dans la gelée peuvent à peine
» se concevoir. Le froid avait tellement
» mis au vif les mains et les pieds des
» hommes les plus forts, qu'ils étaient
» complètement hors de service la cava-
» lerie, quoique moins exposée, avait
» néanmoins tant souffert, que les hom-
» mes étaient obligés de se faire monter
» sur leurs chevaux. En réalité, il restait
» à peine quelques centaines d'hommes
» en état de cqmbattre.
» L'idée de nous engager dans le défilé
» terrible qui était devant nous, sous le
» feu de barbares altérés de vengeance,
» avec cette masse confuse et irrégulière,
» était effrayante. Le spectacle que pré-
» sentaient alors ces [flots de créatures
» animées, dont la plupart devaient dans
» quelques heures former un sentier de
» cadavres, ne pourra jamais être oublié
» par ceux qui l'ont vu. Le formidable
nople sur les motifs de l'arrêt qui s'est pro-
duit dans le mouvement de retraite des
troupes russes. «
Télégraphie privée»
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 11 octobre.
Le Tageblatt croit savoir que M. de Bismarck a
écrit au cardinal Nina une lettre dans laquelle il
prie le secrétaire d'Etat de remercier le Pape des
bienveillantes paroles adressées à l'empereur.
M. de Bismarck exprime également la conviction
que les négociations seront bientôt couronnées
d'un heureux succès.
Cette nouvelle mérite confirmation. On croit au
contraire que la Prusse ne fera rien tant que la
curie romaine n'aura pas tenté une première dé-
marche en faveur de la paix religieuse entre les
deux Etats.
Londres, le 12 octobre.
On télégraphie de Simla au Daily Nervs
« Le projet de' surprendre Ali-Musjid a été
abandonné parce que cette place ne pou-
vait être utile qu'à la condition de pouvoir aller
au delà. Or, ceci est impossible pendant le mois
d'octobre.
» Le premier programme, consistant en une
marche combinée sur trois points à la. fois
dès le commencement de novembre, tient tou-
jours.' On se prépare activement à le mettre en
vigueur.
» Les tribus de la frontière conservent une at-
titude amicale.
» II n'y a aucun indice que l'émir ait envoyé un
émissaire au vice-roi. »
Le Times reçoit la nouvelle suivante de Péra
« Le prince Lobanoff a informé Safvet Pacha
que les troupes russes resteront à Andrinople
jusqu'à la signature du traité de paix définitif.
» On croit que l'ambassadeur russe espère, par
cette menace, vaincre la résistance du gouverne-
ment ottoman, résistance qui porte sur un seul
paragraphe. »
Le 'Daily Telegraph confirme ce qui précède et
ajoute que le prince Lobanoff a déclaré que l'état
de guerre existait jusqu'à la signature du traité
délinitif. f.
Vienne, le 11 octobre, soir.
Le comte Andrassy, M. Tisza et M. de Wen-
ckheim ont été reçus aujourd'hui par l'empereur
et sont restés avec S. M. pendant trois heures.
On assure qu'une lettre autographe de l'empe-
reur paraîtra lundi, chargeant provisoirement
M. Tisza de la direction du ministère des finan-
cés, et M. de Wenckheim de celle de l'in-
térieur.
Le Reichsrath est convoqué pour le 22 octobre.
Le chef du cabinet provisoire hongrois,
M. Tisza, est ici.
Dans un conseil des ministres tenu sous la
ipsrésidence de l'empereur, on a pris les mesures
̃destinées à pourvoir pour deux mois à l'entre-
tien de l'armée d'occupation.
M. Tisza présentera, pendant son séjour ici, les
propositionsnécessaires pour couvrir cette somme
au budget.
On considère la position de M. Tisza aussi con-
solidée dans les cercles parlementaires hongrois
que dans le monde où l'influence autrichienne
prédomine.
Le comte Andrassy ainsi que M. Tisza feront
tout leur possible pour former un nouveau mi-
nistère parlementaire; il est plus que probable
qu'ils y réussiront.
Quant au ministère de la guerre, il a modifié
ses demandes.
Nous croyons volontiers que notre
temps seul et notre seul hémisphère ont
le triste privilége d'être tourmentés par
les difficultés sociales, par ces problèmes
divers qui concernent la répartition des
richesses, les rapports des pauvres et des
riches, des travailleurs manuels et de
ceux qui les emploient. Cette naïve
croyance est certes une grande illusion.
Pendant que beaucoup de gens se lamen-
tent sur leur siècle et leur pays, se de-
mandent « où allons-nous » et « comment
tout cela finira-t-il », ils oublient que ces
perplexités, ces agitations sont le lot ha-
bituel de l'humanité, l'accompagnement
naturel de toute société civilisée, sous
tous les cieux et dans tous les âges.
« défilé a environ 5 milles d'un bout à
» l'autre, et des deux côtés il est encaissé
» par une ligne de rochers à pic entre
» lesquels le soleil, dans cette saison, ne
» pouvait jeter qu'une lumière momen-
» tanée. Il est traversé par un torrent
» dont le cours impétueux résiste à la
» gelée. et que nous avions à passer et à
» repasser à peu près vingt-huit fois. A
» mesure que nous avancions, le passage
» devenait plus étroit, et nous pouvions
» voir les Ghilzis se rassembler sur les
» hauteurs en nombre considérable. Ils
» ouvrirent bientôt un feu très vif sur
» l'avant-garde. C'était là que se trou-
» vaient les dames; voyant que leur uni-
» que chance de salut était de ne pas res-
» ter en place, elles prirent le galop en
» tête de tout le monde, à travers les bal-
» les qui sifflaient par centaines à leurs
» oreilles, et franchirent ainsi bravement
» le défilé. Elles échappèrent toutes pro-
» videntiellement au danger; lady Sale
» reçut seule une légère blessure au bras.
» Je dois dire cependant que plusieurs
» des gens de Mahomed-Akbar qui
» avaient pris l'avance, firent les plus
» énergiques efforts pour faire cesser le
» feu; mais rien ne pouvait arrêter les
» Ghilzis. La foule qui suivait se jeta au
» plus épais du feu, et le carnage fut af-
» freux. Une panique universelle se ré-
» pandit rapidement, et des milliers d'hom-
» mes, cherchant leur salut dans la fuite,
» se précipitèrent en avant, abandonnant
» bagage, armes, munitions, femmes, en-
» fans, et ne songeant plus qu'à leur
» vie. »
Au milieu de cette déioute universelle,
quelques traits de courage se font encore
jour. Le lieutenant Sturt, blessé mortel-
lement, était resté étendu dans la neige
le lieutenant Mein retourna sur ses pas
pour le chercher au milieu du feu il
réussit à le mettre sur un misérable pony
et le conduisit au camp, où il mourut le
lendemain. « Ce fut, dit M. Eyre, le seul
» homme de toute l'armée qui reçut une
» sépulture chrétienne. » Cependant le
défilé fut passé, mais la neige se remit à
tomber et continua toute la nuit. On n'avait
Nous ne remonterons pas ^aujourd'hui
dans le passé, mais nous demanderons à
nos lecteurs de les transporter un instant
dans deux sociétés jeunes, qui semble-
raient devoir être exemptes des maux que
nous attribuons à notre décrépitude, et
qui cependant ne peuvent pas se vanter
de posséder une paix sociale plus assurée
que la nôtre ces deux jeunes sociétés
sont les Etats-Unis d'Amérique et les dif-
férentes colonies de l'Australie.
On a dit bien souvent que Tocqueville,
s'il revenait en ce monde, serait singuliè-
rement surpris des commencemens de
crise sociale dont souffrent les Etats-Unis.
Nous ne croyons pas que le grand pen-
seur politique éprouvât un aussi profond
étonnement, d'aussi sincères désillusions.
Il ne nous a jamais dépeint les Etats-
Unis comme une terre promise, comme
une sorte de Salente sur laquelle devaient
se modeler tous tes pays d'Europe il
voyait le flot de la démocratie qui mon-
tait, et il cherchait seulement les condi-
tions qui étaient les plus propres à l'en-
diguer et à lui donner un cours régulier.
Il trouvait dans la Nouvelle-Angleterre,
même dans les Etats dn Sud, de grandes
qualités, de solides vertus; il rencontrait
des institutions où l'on s'était efforcé
d'introduire quelques contre-poids à la
prédominance exclusive de l'élément po-
pulaire. Il étudiait ces mœurs républi-
caines, il décomposait et examinait tous
ces rouages, mais il ne se dissimulait pas
qu'il y avait dans toute cette société des
germes de corruption. Ceux-ci se sont
développés plus vite que Tocqueville ne
pouvait le penser; la cause en est à la
vapeur, à l'électricité, à l'émigration, à
toute cette population bigarrée que les
facilités nouvelles de transport ont ame-
née aux Etats-Unis et où se trouvent ac-
tuellement noyés les descendans des in-
surgents de 1776.
Il est peu de contrées aujourd'hui, on
le sait, où le socialisme soit aussi déve-
loppé qu'aux Etats-Unis cela peut tenir en
partie à l'habituelle indépendance des es-
prits dans cette contrée nouvelle.au manque
de traditions, à la recherche exclusive de la
richesse qui est là-bas la préoccupation
constante de presque tous les individus.
Cependant, au premier abord, il semble
bizarre que les idées socialistes se pro-
pagent dans un pays où la plus grande
partie du sol est encore inoccupée. De
quoi peuvent se plaindre les socialistes
en Amérique ? Ce n'est certes pas de ce
que l'accès à la propriété foncière leur
soit interdit ils n'ont qu'à pousser un
peu vers l'Ouest, ils trouveront des terres
que l'Etat leur vend pour une douzaine
de francs l'hectare s'ils s'avancent même
un peu plus loin à la limite extrême de la
culture, ils pourront occuper des terres
en squatters, sans payer de redevances,
quitte à régulariser plus tard leur situa-
tion.
Cependant les idées socialistes ont
beaucoup d'adeptes de l'autre côté de l'O-
céan, et elles en gagnent chaque jour. A
vrai dire, ces idées ne se forment pas en
un système bien coordonné; elles restent
à l'état vague et indécis comme doctrine,
mais dans la pratique elles se traduisent
pu sauver que quatre petites tentes, dont
une appartenait au général. On en donna
deux aux femmes et aux enfans, etla troi-
sième aux blessés mais un nombre im-
mense de blessés resta sans abri et périt
pendant jÈla nuit. « De toutes parts, dit
» M. Eyre, retentissaient des gémisse-
» mens et des cris. Nous étions entrés
» dans une température plus froide en-
» core que celle dont nous sortions, et
» nous étions sans tentes, sans feu, sans
» vivres la neige était notre seul lit, et
» pour beaucoup elle fut un linceul. Il est
» seulement miraculeux qu'un seul d'en-
» tre nous ait pu survivre à cette nuit
» horrible. »
Le 9 janvier, on se remit en marche,
mais' désormais sans aucun ordre et sans
aucune discipline. La désertion commen-
çait à éclaircir les rangs des soldats indi-
gènes. Mahomed-Akbar offrit alors de
prendre sous sa garde les femmes et les
enfans, promettant de les escorter en sui-
vant l'armée à une journée en arrière. Le
général Elphinstone y consentit et donna
des ordres pour que toutes les femmes et
tous les officiers mariés se préparassent
à partir avec un détachement de cava-
lerie afghane qui les attendait. Laissons
encore M. Eyre raconter ces scènes na-
vrantes
« Jusqu'à ce moment, dit-il, les dames
» avaient à peine mangé depuis qu'elles
» avaient quitté Caboul. Plusieurs avaient
» au sein des enfans nés depuis quelques
» jours et ne pouvaient se tenir sans êtrei
» soutenues. D'autres étaient dans un
» état de grossesse tellement avancé que,
» dans des circonstances ordinaires, tra-
» verser un salon eût été pour elles une
» fatigue cependant ces faibles et pa.«-
» vres femmes avec leur jeune famille
» avaient été obligées de voyager sur des
» chameaux ou sur le haut des chariots à
» bagages heureuses celles qui avaient
» pu trouver des chevaux et qui pou-
» vaient s'en servir La plupart étaient
» restées sans abri depuis leur dé-
» part du camp leurs domestiques
» avaient déserté ou avaient été tués.
» et, à l'exception de lady Mac-Naghtea
D1AM1 Û OCTOBRE
1878
',]'̃ ON S'ABONNE
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PRIX. DE L ABOn.liEHEIVr
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1878
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ielles doivent toujours être agréées par la rédaction.
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roiJTKH i:s i; r littéraires
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expire le 15 octobre sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
.̃; PARIS
SAMEDI 12 OCTOBRE
Il fallait s'attendre à l'impression que
le discours de M. de Bismarck produit
sur les journaux de la droite. Nous som-
mes surpris néanmoins d'entendre le Fran-
çais soutenir que des paroles blessantes
pour le gouvernement et le peuple fran-
çais n'ont jamais été prononcées en Alle-
magne lorsque les monarchistes occu-
paient chez nous le pouvoir. Notre con-
frère a la mémoire courte. Chaque fois
qu'un projet de loi s'est heurté dans le
Reichstag allemand à une opposition tant
soit peu sérieuse, les orateurs officiels se
sont servis de la France comîned'un épou-
vantail d'un effet irrésistible pour obtenir
la majorité. Le Français a donc oublié
les discours dans lesquels le feld-maré-
chal de Moltke faisait si éloquemment re-
tentir le fameux « cri sauvage de revan-
che » qui partait incessamment, selon lui,
« de l'autre côté des Vosges. » A la vé-
rité, le feld-maréchal de Moltke, qui
est un orateur toujours calme et élevé,
ne s'est jamais livré, comme M. de Bis-
marck, aux entraînemens d'une verve
dont la familiarité ne recule devant
rien. Mais, si la forme était diffé-
rente, le fond était peut-être plus offen-
sant, car une parole froide fait des bles-
sures plus profondes qu'un langage dont
l'ardeur brûlante trahit plutôt l'emporte-
ment que la réflexion. L'Allemagne ne
nous a pas habitués à ces ménagemens
oratoires que gardent d'ordinaire les uns
envers les autres lès peuples qui vivent
en bons rapports, et nous n'avons jamais
cessé, depuis 1871, de figurer dans les dis-
cussions du Reichstag à l'état de spectre
rouge destiné à faire impression sur les
députés travaillés par des velléités de ré-
volte contre la direction gouvernemen-
tale. La seule chose qui puisse nous éton-
ner, c'est que M. de Bismarck ait agité à
son tour ce spectre rouge, au moment
même où il proclamait que nous n'étions
plus rouges du tout. Gomment le Moniteur
universel, qui a la prétention de traiter
gravement les questions extérieures, a-t-il
pu se demander « si le grand-chancelier
» méditait de dénoncer la France à une
» nouvelle Sainte-AJliance comme le
» foyer du socialisme contemporain? »
M. de Bismarck a déclaré, au contraire,
non seulement que nous nous étions dé-
barrassés du socialisme par des moyens
sur lesquels il a porté le jugement super-
ficiel d'un homme qui n'a jamais vu se
dresser devant lui une Commune révolu-
tionnaire, mais que le tempérament con-
servateur du peuple français offrait un
contraste remarquable avec le tempéra-
ment inquiet et porté à un perpétuel dé-
nigrement du peuple germanique. Nous ne
résistons pas au plaisir de citer ce pas-
sage du discours du chancelier
a Après la chute de la Commune, lés so-
FÊUÎLLETOS DU JOURNAL DES DÉBATS
DTJ 13 OCTOBRE 1878.
VINCESÏ EYRE. Î
Journal d'un prtuoimier anxlaiH daus
'• IMfghanistnu.
[Voir le Journal des Dibats d'hier.)
Les Anglais se mirent en marche le
6 janvier, et, le 13, il ne restait, de
17,000 hommes, femmes et enfans, que
,des cadavres et quelques prisonniers.
Il faut connaître la composition d'une
armée indienne pour bien apprécier les
immenses difficultés que les Anglais
avaient à combattre. Sur ces 17,000 indi-
vidus qui allaient s'engager dans des gor-
ges impraticables, il n'y avait pas plus de
4,500 combattans, en y comprenant les
.soldats indigènes. Le reste se composait
de ce qu'on appelle dans l'Inde camp fol-
lowers (suivans de camp), qui sont les
domestiques des officiers et des soldats,
car dans une armée indienne chaque sol-
dat a plusieurs hommes affectés à son ser-
vice personnel. Cette masse inutile, aug-
mentée encore par les femmes et les en-
fans, fut la cause principale de l'entière
destruction de l'armée, car elle jeta dans
toutes les opérations un désordre qu'il lut
impossible de réparer. Quant aux femmes
et aux enfans, il suffira de dire que la
îemme du capitaine Trevor avait avec
elle sept enfans et était grosse d'un hui-
tième qui naquit depuis dans la captivité.
Le 6 janvier 1842, ces malheureux se
mirent en route. On ouvrit une brèche
dans le rempart du camp pour donner
passage aux troupes et aux équipages
e:ivirou 2,000 chameaux emportaient ce
qui était strictement nécessaire pour
camper dans la neige. « Lugubre était la
cialistes ont cherché dans toute l'Europe un
autre terrain, et l'Allemagne leur a paru la
contrée la plus favorable. Gela ne m'é-
tonne pas. Un pays qui a a des lois
douces et des juges bons enfans. (Rires.)
Est-ce que nos juges ne sont pas bons en-
fans ?. Un pays où tout le monde se livre à
la critique avec une sorte de plaisir un pays
où l'attaque contre un ministère, ou le
blâme dirigé contre un ministre passe pour
un haut fait, comme si nous vivions
encore dans l'année 1830; un pays où la re-
connaissance pour un acte du gouvernement
jette tout de suite sur celui qui l'exprime le
soupçon de servilité; un pays où dans le cen-
tre ordinaire des opérations du socialisme,
c'est-à-dire dans les grandes villes, les popu-
lations avaient été tellement préparées par
les progressistes qu'elles étaient mûres pour
le socialisme, où 1 agitation progressiste avait
porté déjà à un si haut point le dis-
crédit des autorités et des institutions
qu'elle y avait en quelque sorte,1 pour
me servir d'un mot d'agriculteur jeté
cette première semence qu'on répand
dans un «hamp pour le disposer à en
recevoir et à en féconder une autre un tel
pays était en quelque sorte un sol tout pré-
paré pour le socialisme qui y a prospéré
d'une admirable façon. Les socialistes y ont
trouvé cette propension à railler toujours,
soit par des images soit par des paroles, et
cette grande joie qu'éprouve chaque phi-
listin à entendre railler, qui, joint au bon-
heur qu'éprouve le même philistin quand
on le sauve des suites de ses railleries,
constitue notre caractère national. Bref, ils
ont reconnu la terre où ils pouvaient dire
Plantons là notre tente 1 L'Allemand a
une disposition innée au mécontentement.
Je ne sais pas qui d'entre vous pourrait
citer un de nos compatriotes satisfait. Je
connais beaucoup de Français qui sont
parfaitement contens de leur sort, des
événement et de leur passé. S'ils embrassent
une profession, ils s'y donnent pour but, dans
la mesure du possible, par exemple avant
l'âge de cinquante-cinq ans, d'obtenir une
certaine fortune, et, dès qu'ils l'ont obtenue,
toute leur ambition consiste à vivre en ren-
tiers jusqu'à la fin de leursjours. Voyez main-
tenant ce que fait l'Allemand? Son ambition
à lui ne se borne pas à acquérir de modestes
rentes dont il puisse jouir vers sa cinquan-
tième année son ambition est sans limites. Le
boulanger qui s'établit ne veut pas devenir
le boulanger le plus riche de son emploi il
veut devenir propriétaire foncier, rentier,
banquier, et enfin millionnaire. L'ambition
est. bonne, mais avec mesure. Nous retrou-
vons là cette constance dans les efforts qui est
une qualité allemande, cette constance qui
ne pose jamais son but trop près. Mais une
pareille qualité a quelque chose d'inquiétant
pour le bonheur des citoyens. Quel est le
fonctionnaire allemand qui ne destine pas
son fils à monter plus haut que lui? La con-
séquence de ce dessein, c'est qu'un grand
nombre de nos employés subalternes sont at-
teints de socialisme. L'agitation internatio-
nale a trouvé en Allemagne la terre promise
pour le socialisme. »
Nous recommandons au Moniteur uni-
versel cette longue citation où nous nous
sommes appliqués à reproduire non seu-
lement la pensée, non seulement les ex-
pressions de M. de Bismarck, mais l'allure
lente de sa phrase, où les mots expressifs,
les images vigoureuses, les réflexions pro-
fondes, souvent même les paroles passion-
nées semblent se dégager, avec une sorte
d'effort, de périodes traînantes et presque
toujours inachevées. êi M. de Bismarck
nous a traités durement dans une partie de
son discours, on voit qu'il n'a pas ménagé
davantage ses compatriotes. Personne
peut-être n'a parlé des Allemands avec
plus de rudesse que lui. Après- avoir
tracé le portrait peu flatté que nous i
venons de reproduire du caractère
» scène, dit M. Eyre, au milieu de la-
» quelle nous nous engagions avec un
» courage abattu et les plus tristes pres-
» sentimens. Une neige épaisse couvrait *t
» la montagne et la plaine d'une nappe
» sans tache, et le froid était d'une telle
» intensité qu'il pénétrait les vête-
» mens les plus chauds et les rendait
» inutiles. » Il avait été convenu que
2,000 Afghanistans, sous les ordres du
sultan Jan,- escorteraient l'armée mais
l'escorte ne parut pas. A peine la pre-
mière colonne des Anglais était-elle sortie
du camp, que des masses d'Afghans s'y
jetèrent par un autre côté et commencè-
rent le pillage. Pendant toute la retraite,
nous verrons ainsi les Afghans suivre pas
à pas les traces de l'armée comme des
nuées d'oiseaux de proie. La première
journée fut tout entière employée au dé-
part la longue file des équipages sortit
par la brèche jusqu'au soir. La nuit
tomba sur cette scène de désolation, et,
à ce moment, les Afghans ayant mis
le feu au camp abandonné, toute la
campagne fut illuminée sur l'espace de
plusieurs milles et offrit un spectacle
d'une sublimité terrible. Les Afghans,
dans leur fanatisme ignorant, mirent le
feu à plusieurs trains d'artillerie dont ils
s'enlevèrent, ainsi l'usage. On avait à plu-
sieurs reprises pressé le général Elphin-
stone d'enclouer les canons qu'il s'était
engagé à livrer; mais il avait refusé, con-
sidérant cet acte comme un manque de
parole. Dès le premier jour, avant même
que l'arrière-garde se fût mise en marche,
les hommes tombaient par vingtaines et
restaient dans laneige. Les cipayes surtout
(les soldats indiens) et les suivans du
camp, découragés et accablés par le froid,
s'asseyaient avec désespoir dans la plaine
et y attendaient la mort. Le froid fit pen-
dant cette nuit un nombre considérable
de victimes. Une vingtaine de carabiniers,
sous les ordres du capitaine Mackenzie,
eurent recours à un assez curieux expé-
dient pour se préserver autant que possi-
ble du froid. Ils commencèrent par net-
toyer un étroit espace de terrain et, en
ayant enlevé la neige, ils s'y couché ren
de ses concitoyens, le grand chan-
celier a indiqué comme une des
causes principales des progrès du so-
cialisme en Allemagne, la crise indus-
trielle dont la guerre de' 1870-1871 a
été suivie. L'orateur le plus écouté
des nationaux-libéraux qui se rappro-
chent de M. de Bismarck, M. de Ben-
nigsen, a insisté longuement sur cette
cause dans un discours auquel le grand-
chancelier a prêté, on le sait, une atten-
tion approbatiye. Il a rappelé les consé-
quences de la guerre franco-allemande au
point de vue économique. « Les Alle-
» mands, a-t-il dit, ont eu la gloire de
» revenir vainqueurs de cette guerre, de
» terrasser l'empereur des Français et son
» armée, d'arracher à la France tous les
» pays allemands. Mais l'Allemagne doit
» cependant éprouver un sentiment d'hu-
» milialion en songeant à l'effet nui-
» sible et pour ainsi dire destruc-
» leur que cette guerre a produit sur no-
» tre situation économique. Il est vrai
» que jamais un capital aussi colossal
» n'avait passé d'un pays dans un autre.
» C'est le bouleversement produit par ce
» déplacement de capital qui a créé une
» situation favorable à l'agitation socia-
» liste qui n'aurait pas pris de telles
» proportions en Allemagne dans une
» autre circonstance. » On conviendra
que nous n'ayons point, au total, à
nous plaindre d'un débat où de pa-
reilles vérités ont été proclamées par
des hommes d'une incontestable autorité.
On avait souvent reconnu en Allemagne
que les ii milliards arrachés à la France
après ses défaites, au lieu d'enrichir le
vainqueur, lui avaient causé cette sorte
d'affolement que produisent les fortunes in-
espérées, et qu'en fin de compte ils avaient
amené un malaise dangereux. Mais c'est la
première fois peut-être que nous entendons
cet aveu tomber d'une bouche presque
officielle, car M. de Bennigsen, personne
ne l'ignore, a frôlé de si près le minis-
tère, qu'iï lui en est certainement resté
quelque chose de ministériel. Aussi nous
consolons-nous sans peine de ce qui, dans
les débats du Beichstag allemand, a pu
froisser notre sentiment national. Les Al-
lemandsont été si sévères pour eux-mêmes,
qu'il n'est pas étrange de les trouver
injustes envers nous. Il est à souhaiter
néanmoins que le jour arrive enfin où
nous cesserons de jouer le rôle d'acces-
soire obligé dans toutes leurs discussions
parlementaires, et où ils prendront l'ha-
bitude de parler de nous comme nous
parlons toujours d'eux, avec le sang-froid,
le bon goût et les égards que se doivent
mutuellement tous les peuples et tous les
gouvernemens.
Nous apprenons avec regret la mort de
Mgr Dupanloup, qui vient de succomber
subitement à Laincey, où il se préparait
sans doute, par un repos bien mérité, aux
luttes nouvelles devant lesquelles son
zèle ardent ne lui aurait pas permis de
reculer. Mgr Dupanloup a presque tou-
jours été notre adversaire politique
mais nous avons toujours aimé à re-
connaître et à proclamer ce qu'il y avait
de générosité, de franchise et de véritable
noblesse dans sa fougueuse nature. Par
en cercle très serrés les uns contre les
autres, leurs pieds se joignant au centre,
après avoir eu soin d'étendre sur eux tout
ce qu'ils avaient pu trouver de couvertu-
res et de vêtemens. De cette manière, ils
purent conserver assez de chaleur pour se
soustraire à la gelée, et le capitaine Mac-
kenzie déclara qu'il avait à peine souffert
du froid.
Le lendemain, le 7 janvier, la moitié
des cipayes était déjà hors de combat; ils
allaient par centaines se joindre aux sui-
vans du camp et augmentaient la confu-
sion. La neige, durcie, était tellement ad-
hérente aux pieds des chevaux, qu'il au-
rait fallu le ciseau et le marteau pour l'en
détacher. « L'air même que nous respi-
» rions, dit M. Eyre, gelait en sortant de
» notre bouche et de nos narines, et
» chargeait de petits glaçons nos mous-
» taches et nos barbes. »
Ce fut alors que le sirdar Mohamed-
Akbar reparut sur la scène et que les
Anglais, déjà vaincus par la neige, eu-
rent à combattre des ennemis non moins
impitoyables. La conduite de Mohamed-
Akbar pendant la retraite est souvent
incompréhensible elle présente le plus
singulier mélange de bonne foi et de per-
fidie, de générosité et de cruauté. Son
but semble avoir été d'exterminer toute
l'armée en n'épargnant que les officiers
et les femmes, qu'il se proposait de gar-
der comme otages pour la rançon de sa
famille. Il faut se souvenir aussi que les
Afghans qui tenaient la campagne étaient
pour la plupart de la tribu des Ghilzis,
c'est-à-dire d'une tribu rivale de celle
dont Mohamed-Akbar était un des chefs,
et qu'il n'exerçait sur eux qu'une auto-
rité très précaire. C'est pourquoi nous le
voyons, pendant la retraite, lancer inces-
samment les Ghilzis comme une meute sur
la masse des fuyards, et donner con-
stamment pour excuse qu'il n'était pas
maître de les retenir. Il se fait successi-
vement livrer les officiers et les femmes,
et abandonne le reste au couteau.
Quand les barbares commencèrent l'at-
taque, le capitaine Skinner se fit conduire
auprès du chef barbare qui lui dit qu'il
son éloquence comme par son carac-
tère élevé et relativement libéral, Mgr Du-
panloup était l'une des gloires, disons
mieux, était la gloire de l'épiscopat fran-
çais dans lequel sa mort creuse un vide
profond qui sera bien difficilement com-
blé.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 11 le 12 Hauue. Bai««c.
8 O/O
Comptant. 75 60 78 ?S .1 V 35
Fin cour. 75 00 73 37 1/2 22 1/2
3 O/O
Amortissable.
Comptant. 78 45 78 20 25 ./̃
Fin cour. 78 47 1,2 78 35 12 1 2
4 1/8 O/O
Comptant 106 25 10K BO i.. 75
& O/O: ̃
Comptant 113 38 m 10 .h » 25
Kacour. 113 50 113 27 '1/2 4 .22 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0 113 fr. 25, 28 3/4, 26 1/4.
3 0/0 amortissable. 78 fr. 35, 40.
5 0/0 turc 11 fr. 70, 63, 70.
Banque ottomane.. 466 fr. 87 1/2, 468 fr. 121/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 285 fr., 287 fr. 50.
Intérieure 13 15/16.
Nous recevons de nos correspondans
les télégrammes suivans
« Berlin, le 12 octobre, 8 h.
20 m. soir.
» Le paragraphe o, que le Reichstag a voté
aujourd'hui par 200 voix contre 167, laisse
les assemblées électorales sous le contrôle
de la loi d'exception. C'est un vote de con-
fiance dans toute la force du terme. Un;e
douzaine de libéraux-nationaux, MM. Lasker,
Bamberger, Lœwe, Braun, et autres, ont voté
contre le paragraphe avec les progressistes,
le centre, etc. Deux députés, M. Reinders,
socialiste, et M. Windthorst, du centre, se
sont fait rappeler à l'ordre. Comme dans les
trois premières séances, il y a eu quelques
acclamations et une certaine agitation, mais
aucune scène véhémente ou tumultueuse
ne s'est produite. L'Assemblée est restée
calme vis-à-vis des orateurs les plus violens.
» On s'étonne ici de l'importance interna-
tionale que la presse parisienne accorde à
l'incident Sonnemann. Ceux qui ont entendu
l'orateur dont les paroles ont été si vivement
commentées ont considéré son discours
comme un trait caractéristique plutôt que
comme l'effet d'une démonstration calculée. »
« Vienne, le 12 octobre, 1 h. soir.
» Notre gouvernement répondra aux deux
circulaires turques et d'une manière énergi-
que sur l'accusation d'atrocités. Pour le reste,
l'Autriche déclarera qu'elle maintiendra stric-
tement les stipulations du traité de Berlin.
» M. Tisza retourne ce soir n Pesth. Les
Délégations se réuniront le 4 novembre. Le
comte Andrassy repart lundi pour sa pro-
priété de Tisza-Dob. »
ii Londres, le 12 octobre, midi.
» La publication des lettres des généraux
Green et Kemball sur la position de l'Angle-
terre en Orient, qui vient d'être faite par les
soins du duc de Sutherland, donne à penser
que quelques esprits aventureux voudraient
que l'Angleterre occupât éventuellement
la Mésopotamie. Une pareille idée n'est sans
doute pas destinée à prendre la forme définie
d'un projet. Comme l'année dernière, il est
bruit de dissensions dans le cabinet mais il
il est impossible d'en constater l'exactitude.
» On met en doute, dans quelques cercles,
l'exactitude des renseignemens que le Times
a reçus de son correspondant de Constanti-
avait été chargé de les escorter dans la
montagne, mais qu'il réclamait six otages
comme garantie de la reddition de Jella-
labad, qu'occupait le général Sale. Il fal-
lut souscrire à ces conditions, et le feu
cessa pour quelque temps. La nuit vint
encore avec un redoublement de rigueur,
avec la faim, le froid, l'épuisement, la
mort. L'armée était alors arrivée à l'en-
trée des gorges du Kourd-Caboul en
deux jours, elle n'avait encore fait que
10 milles.
Le 8 janvier, des milliers d'hommes ne
se relevèrent pas et continuèrent dans la
neige leur dernier sommeil. Dès le matin,
les Afghans recommencèrent leur feu. L'a-
vant-garde des Anglais dut s'ouvrir un
passage à la baïonnette. Le capitaine
Skinner alla de nouveau trouver Moha-
med-Akbar le sirdar demanda encore
pour otages le major Pottinger et les ca-
pitaines Lawrence et Mackenzie. Les trois
officiers se livrèrent volontairement, et le
leu cessa. Alors l'armée se remit en mar-
che, et ici nous devons laisser parler
M. Eyre
« Une fois encore, dit-il, cette masse
» vivante d'hommes et d'animaux se mit
» en mouvement. Les rapides effets de
» désorganisation produits par deux nuits
» passées dans la gelée peuvent à peine
» se concevoir. Le froid avait tellement
» mis au vif les mains et les pieds des
» hommes les plus forts, qu'ils étaient
» complètement hors de service la cava-
» lerie, quoique moins exposée, avait
» néanmoins tant souffert, que les hom-
» mes étaient obligés de se faire monter
» sur leurs chevaux. En réalité, il restait
» à peine quelques centaines d'hommes
» en état de cqmbattre.
» L'idée de nous engager dans le défilé
» terrible qui était devant nous, sous le
» feu de barbares altérés de vengeance,
» avec cette masse confuse et irrégulière,
» était effrayante. Le spectacle que pré-
» sentaient alors ces [flots de créatures
» animées, dont la plupart devaient dans
» quelques heures former un sentier de
» cadavres, ne pourra jamais être oublié
» par ceux qui l'ont vu. Le formidable
nople sur les motifs de l'arrêt qui s'est pro-
duit dans le mouvement de retraite des
troupes russes. «
Télégraphie privée»
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 11 octobre.
Le Tageblatt croit savoir que M. de Bismarck a
écrit au cardinal Nina une lettre dans laquelle il
prie le secrétaire d'Etat de remercier le Pape des
bienveillantes paroles adressées à l'empereur.
M. de Bismarck exprime également la conviction
que les négociations seront bientôt couronnées
d'un heureux succès.
Cette nouvelle mérite confirmation. On croit au
contraire que la Prusse ne fera rien tant que la
curie romaine n'aura pas tenté une première dé-
marche en faveur de la paix religieuse entre les
deux Etats.
Londres, le 12 octobre.
On télégraphie de Simla au Daily Nervs
« Le projet de' surprendre Ali-Musjid a été
abandonné parce que cette place ne pou-
vait être utile qu'à la condition de pouvoir aller
au delà. Or, ceci est impossible pendant le mois
d'octobre.
» Le premier programme, consistant en une
marche combinée sur trois points à la. fois
dès le commencement de novembre, tient tou-
jours.' On se prépare activement à le mettre en
vigueur.
» Les tribus de la frontière conservent une at-
titude amicale.
» II n'y a aucun indice que l'émir ait envoyé un
émissaire au vice-roi. »
Le Times reçoit la nouvelle suivante de Péra
« Le prince Lobanoff a informé Safvet Pacha
que les troupes russes resteront à Andrinople
jusqu'à la signature du traité de paix définitif.
» On croit que l'ambassadeur russe espère, par
cette menace, vaincre la résistance du gouverne-
ment ottoman, résistance qui porte sur un seul
paragraphe. »
Le 'Daily Telegraph confirme ce qui précède et
ajoute que le prince Lobanoff a déclaré que l'état
de guerre existait jusqu'à la signature du traité
délinitif. f.
Vienne, le 11 octobre, soir.
Le comte Andrassy, M. Tisza et M. de Wen-
ckheim ont été reçus aujourd'hui par l'empereur
et sont restés avec S. M. pendant trois heures.
On assure qu'une lettre autographe de l'empe-
reur paraîtra lundi, chargeant provisoirement
M. Tisza de la direction du ministère des finan-
cés, et M. de Wenckheim de celle de l'in-
térieur.
Le Reichsrath est convoqué pour le 22 octobre.
Le chef du cabinet provisoire hongrois,
M. Tisza, est ici.
Dans un conseil des ministres tenu sous la
ipsrésidence de l'empereur, on a pris les mesures
̃destinées à pourvoir pour deux mois à l'entre-
tien de l'armée d'occupation.
M. Tisza présentera, pendant son séjour ici, les
propositionsnécessaires pour couvrir cette somme
au budget.
On considère la position de M. Tisza aussi con-
solidée dans les cercles parlementaires hongrois
que dans le monde où l'influence autrichienne
prédomine.
Le comte Andrassy ainsi que M. Tisza feront
tout leur possible pour former un nouveau mi-
nistère parlementaire; il est plus que probable
qu'ils y réussiront.
Quant au ministère de la guerre, il a modifié
ses demandes.
Nous croyons volontiers que notre
temps seul et notre seul hémisphère ont
le triste privilége d'être tourmentés par
les difficultés sociales, par ces problèmes
divers qui concernent la répartition des
richesses, les rapports des pauvres et des
riches, des travailleurs manuels et de
ceux qui les emploient. Cette naïve
croyance est certes une grande illusion.
Pendant que beaucoup de gens se lamen-
tent sur leur siècle et leur pays, se de-
mandent « où allons-nous » et « comment
tout cela finira-t-il », ils oublient que ces
perplexités, ces agitations sont le lot ha-
bituel de l'humanité, l'accompagnement
naturel de toute société civilisée, sous
tous les cieux et dans tous les âges.
« défilé a environ 5 milles d'un bout à
» l'autre, et des deux côtés il est encaissé
» par une ligne de rochers à pic entre
» lesquels le soleil, dans cette saison, ne
» pouvait jeter qu'une lumière momen-
» tanée. Il est traversé par un torrent
» dont le cours impétueux résiste à la
» gelée. et que nous avions à passer et à
» repasser à peu près vingt-huit fois. A
» mesure que nous avancions, le passage
» devenait plus étroit, et nous pouvions
» voir les Ghilzis se rassembler sur les
» hauteurs en nombre considérable. Ils
» ouvrirent bientôt un feu très vif sur
» l'avant-garde. C'était là que se trou-
» vaient les dames; voyant que leur uni-
» que chance de salut était de ne pas res-
» ter en place, elles prirent le galop en
» tête de tout le monde, à travers les bal-
» les qui sifflaient par centaines à leurs
» oreilles, et franchirent ainsi bravement
» le défilé. Elles échappèrent toutes pro-
» videntiellement au danger; lady Sale
» reçut seule une légère blessure au bras.
» Je dois dire cependant que plusieurs
» des gens de Mahomed-Akbar qui
» avaient pris l'avance, firent les plus
» énergiques efforts pour faire cesser le
» feu; mais rien ne pouvait arrêter les
» Ghilzis. La foule qui suivait se jeta au
» plus épais du feu, et le carnage fut af-
» freux. Une panique universelle se ré-
» pandit rapidement, et des milliers d'hom-
» mes, cherchant leur salut dans la fuite,
» se précipitèrent en avant, abandonnant
» bagage, armes, munitions, femmes, en-
» fans, et ne songeant plus qu'à leur
» vie. »
Au milieu de cette déioute universelle,
quelques traits de courage se font encore
jour. Le lieutenant Sturt, blessé mortel-
lement, était resté étendu dans la neige
le lieutenant Mein retourna sur ses pas
pour le chercher au milieu du feu il
réussit à le mettre sur un misérable pony
et le conduisit au camp, où il mourut le
lendemain. « Ce fut, dit M. Eyre, le seul
» homme de toute l'armée qui reçut une
» sépulture chrétienne. » Cependant le
défilé fut passé, mais la neige se remit à
tomber et continua toute la nuit. On n'avait
Nous ne remonterons pas ^aujourd'hui
dans le passé, mais nous demanderons à
nos lecteurs de les transporter un instant
dans deux sociétés jeunes, qui semble-
raient devoir être exemptes des maux que
nous attribuons à notre décrépitude, et
qui cependant ne peuvent pas se vanter
de posséder une paix sociale plus assurée
que la nôtre ces deux jeunes sociétés
sont les Etats-Unis d'Amérique et les dif-
férentes colonies de l'Australie.
On a dit bien souvent que Tocqueville,
s'il revenait en ce monde, serait singuliè-
rement surpris des commencemens de
crise sociale dont souffrent les Etats-Unis.
Nous ne croyons pas que le grand pen-
seur politique éprouvât un aussi profond
étonnement, d'aussi sincères désillusions.
Il ne nous a jamais dépeint les Etats-
Unis comme une terre promise, comme
une sorte de Salente sur laquelle devaient
se modeler tous tes pays d'Europe il
voyait le flot de la démocratie qui mon-
tait, et il cherchait seulement les condi-
tions qui étaient les plus propres à l'en-
diguer et à lui donner un cours régulier.
Il trouvait dans la Nouvelle-Angleterre,
même dans les Etats dn Sud, de grandes
qualités, de solides vertus; il rencontrait
des institutions où l'on s'était efforcé
d'introduire quelques contre-poids à la
prédominance exclusive de l'élément po-
pulaire. Il étudiait ces mœurs républi-
caines, il décomposait et examinait tous
ces rouages, mais il ne se dissimulait pas
qu'il y avait dans toute cette société des
germes de corruption. Ceux-ci se sont
développés plus vite que Tocqueville ne
pouvait le penser; la cause en est à la
vapeur, à l'électricité, à l'émigration, à
toute cette population bigarrée que les
facilités nouvelles de transport ont ame-
née aux Etats-Unis et où se trouvent ac-
tuellement noyés les descendans des in-
surgents de 1776.
Il est peu de contrées aujourd'hui, on
le sait, où le socialisme soit aussi déve-
loppé qu'aux Etats-Unis cela peut tenir en
partie à l'habituelle indépendance des es-
prits dans cette contrée nouvelle.au manque
de traditions, à la recherche exclusive de la
richesse qui est là-bas la préoccupation
constante de presque tous les individus.
Cependant, au premier abord, il semble
bizarre que les idées socialistes se pro-
pagent dans un pays où la plus grande
partie du sol est encore inoccupée. De
quoi peuvent se plaindre les socialistes
en Amérique ? Ce n'est certes pas de ce
que l'accès à la propriété foncière leur
soit interdit ils n'ont qu'à pousser un
peu vers l'Ouest, ils trouveront des terres
que l'Etat leur vend pour une douzaine
de francs l'hectare s'ils s'avancent même
un peu plus loin à la limite extrême de la
culture, ils pourront occuper des terres
en squatters, sans payer de redevances,
quitte à régulariser plus tard leur situa-
tion.
Cependant les idées socialistes ont
beaucoup d'adeptes de l'autre côté de l'O-
céan, et elles en gagnent chaque jour. A
vrai dire, ces idées ne se forment pas en
un système bien coordonné; elles restent
à l'état vague et indécis comme doctrine,
mais dans la pratique elles se traduisent
pu sauver que quatre petites tentes, dont
une appartenait au général. On en donna
deux aux femmes et aux enfans, etla troi-
sième aux blessés mais un nombre im-
mense de blessés resta sans abri et périt
pendant jÈla nuit. « De toutes parts, dit
» M. Eyre, retentissaient des gémisse-
» mens et des cris. Nous étions entrés
» dans une température plus froide en-
» core que celle dont nous sortions, et
» nous étions sans tentes, sans feu, sans
» vivres la neige était notre seul lit, et
» pour beaucoup elle fut un linceul. Il est
» seulement miraculeux qu'un seul d'en-
» tre nous ait pu survivre à cette nuit
» horrible. »
Le 9 janvier, on se remit en marche,
mais' désormais sans aucun ordre et sans
aucune discipline. La désertion commen-
çait à éclaircir les rangs des soldats indi-
gènes. Mahomed-Akbar offrit alors de
prendre sous sa garde les femmes et les
enfans, promettant de les escorter en sui-
vant l'armée à une journée en arrière. Le
général Elphinstone y consentit et donna
des ordres pour que toutes les femmes et
tous les officiers mariés se préparassent
à partir avec un détachement de cava-
lerie afghane qui les attendait. Laissons
encore M. Eyre raconter ces scènes na-
vrantes
« Jusqu'à ce moment, dit-il, les dames
» avaient à peine mangé depuis qu'elles
» avaient quitté Caboul. Plusieurs avaient
» au sein des enfans nés depuis quelques
» jours et ne pouvaient se tenir sans êtrei
» soutenues. D'autres étaient dans un
» état de grossesse tellement avancé que,
» dans des circonstances ordinaires, tra-
» verser un salon eût été pour elles une
» fatigue cependant ces faibles et pa.«-
» vres femmes avec leur jeune famille
» avaient été obligées de voyager sur des
» chameaux ou sur le haut des chariots à
» bagages heureuses celles qui avaient
» pu trouver des chevaux et qui pou-
» vaient s'en servir La plupart étaient
» restées sans abri depuis leur dé-
» part du camp leurs domestiques
» avaient déserté ou avaient été tués.
» et, à l'exception de lady Mac-Naghtea
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