Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-12
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Type : texte texte
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Description : 12 octobre 1878 12 octobre 1878
Description : 1878/10/12. 1878/10/12.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËBITÏON DE PARÏS.
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ONî S'AiBONME'
tue hes Pi'&ti'cs-Samt-Germain-l'AUxerroïs, ~?.
.fttCK. MtE ~ÀNe~N~mnËMT
Tjoismois. Six mois. Un(aat
Paris. l~fr. 36!fr. Départemens. 20 fE. 40 &. 80 Û'.
Unîon-poscaJB. a: a.:
européenne. 21 A. M(~. M'a*
t-d'Otitre-mer,24,.& 48&. S6,Tr..
Les abonnemens p~r~ht. des l'~t « de
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'M)&P< ~ i~àMe~ ;t~ ~nÉ~M. M' 'éëMt.
'& t~ Apt)}y.tû Ce~ a~ C<
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lliht De'iizy, Dav~te eu~ ~t, ~'mch lane Corn~~`1~
)t!tM. mënzy, mw.~tt~C'PincR t&tteGbmMi~
E. G. LoUdon~ m!«. 'W.-B. SMtttt et Son,
~8, Stfa~d, W. '<3. VOndba. t
~B]~xenes,àl'0~e
lei~é, s Tes kioeqne's ët da~§ 1é§,bib~~o ~t
leNé, ~aas tes Marnes et dam. 16'â.cimiotaë-;
~ùës de ~a:res de cheMnë de fei' belles.
SAMEN~MMSM
i87S
s'ÀBomÈ
enBeIg!que,enIta):e,
~daNS le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de, h Tunisie,
en China et &u Japon,
_&u moyen d'une valeur payaNe & Paris ou de
ïnandats-poste. soit internattonaux, soit français,
en Aitemagne, en Autriche. en.Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les direpteurs de postes;
'et dans tous les autres pays,
.par l'envoi d'une valeur payable a ~arM. V
Les annonces sont reçues
chez ~N]t. faMcttey, ~atHtte et'b*,
8, placedelà Bourse,
et au bureau du J
Mes doîventtoujours être agréées par larëdaction.
JMJMAL BES DEBATS
PeLtîM~ESJÎMTÏ~
r
Lés sonscnptëurs août r~Ëonnëmeat
expire le i6 octobre sont priés de te
renouveler ~*ils ne tealeMt p&8 éprouver
de retira d&ns l'envoi du Journal.
~j~MM~iif~h~a-t'M.MN~Nt.~fËt~
~s.
VENDREDI ti OCTOBRE
11 résulte de l'ensemble des dépêches
que adus recevons de Constantinpple. de
Viennp et de Lëndre'ëi que là ~orte à'ën-
gage dàûs une mauvaise vbiè, et qu'elle
court le risque de soulever Contre elle de
nouveaux et très graves dangers. Nous
avons soutenu la. Turquie tant qu'elle
& eu pour e!le le droit internatio-
nal et les traités, tant qu'elle à bôm-
battu au nom des intérêts généraux
contre les ëhtrëppises d'une ambition
particulière mais il nous serait impbs-
sible de l'encourager dans une campagne
de résistance aux volontés de l'Europe
où elle aurait contre elle tous les princi-
pes qu'elle avait eu mettre de son c8té
jusqu'ici, et où son unique allié serait
précisément là puissance qui vient de lui
arracher, après une longue guerre, ~es
meilleures et ses plus riches provinces.
En repoussant les projets de réformes
de M. Layard en rompant les négocia-
tions avec le cabinet de Vienne et en pre-
nant même une attitude d'hostilité armée
contre 16 gouvernement autrichien, là
Porte méconnaîtrait à là fois les ëngage-
mens particuliers qu'elle a pris envers
l'Angleterre et les engagemens générant
qu'elle à pris envers toute l'Europe elle
manquerait à la promesse qu'elle a faite
d~ donner s~s sujets de térMNës gà-
t&nëes de sécurité et de liberté; elle
soulèverait dans ses propres provinces
le plus légitime et peut-être le plus vtf des
mëcontentëmëns; elle sùivr~t enRn une
politique qui la brouillerait avec l'Àngte-
tëtre, avec rAutrIchë, avec toutes les
puissances qui poursuivent en O'riënt le
triomphe de la paix ë,t dé la civilisation,
et qui l'obligerait a se Jeter entre ies bras
de là Russie. N'est-elle pas menacée déjà
d',ttn péril de ce genre? It est permis de le
craindre lorsque de tous côtés arrive la
Ëoùvellëqueies troupes rùssesoniàrrétêou
vont arrêter )ëùr mouvement de retraite.
Cette résoiùtion n'a rien qui doive surpren-
dre. Depuis longtemps déjà les journaux
de Saint-Pétersbourg et de Moscou répé-~
talent sana cesse qu'en présence de ce qui
se passait en Bosnie et en Herzégovine,
la Russie avait le droit dé prendre ses
préc~itions et de laisser sou armée en
Roùmélie. Ces insinuations menaçantes
auraient dû faire comprendre à la Porte
qu'eHe avait un intérêt décisif, capital, à~
conclure une convention avec l'Autriche,
ann que le traité de Berlin fût respecté et
que personne ne pût profiter d'une viola-
tion particulière de ce traité pour en dé-
truire les dispositions essentielles. Mais it
paraît que les conseils~de la sagesse sont
m~ écoutés a Constantinople t et que
là voix modérée, prudente, habile de
Safvet Pacha y est couverte par les cla-
meurs malheureuses de ces Vieux Turcs in-
corrigibles qui ont si souvent compromis
leur pays et qui ne seront satisfaits qu'a-
près l'avoir conduit à sa ruine définitive.
Du moment qu'elle avait accepté et si-
~MïM ? .Mm Ms ims
DC 12 OCTOBRE t878.
'L'étude qui suit, et qui est due à la plume de
M. John Lemoinne, est tirée de la livraison de la
J~BMf des Df~-Mo~M du-lS février ~843, II nous
a semblé qu'elie n'avait pas vieilli; nos lecteurs
trouveront sans doute que les événemêhs de
MLfgIiamstan lui donnent un vif intérêt.
VMCE~TEYRE.
JteMm~I dun prtaemnteft Afghantt
Ce livre a eu ~n AngIëteTre un succès
facile à comprendre. L'intérêt qui s'atta-
chait aux anaires de l'Asie ce s'était pas
encore ralenti; on venait de recevoir la
nouvelle dé la délivrance presque mira-
~culeusé des prisonniers du Caboul, et l'on
attendait avidement l'histoire de leur lon-
gue captivité. Le livre de M. Eyre avait
donc le plus grand à-propos il avait sur-
tout le singulier mérite de paraître le pre-
mier c'est une relation faite avec simpli-
cité, souvent avec sentiment, de sôuSran-
cesréëUes qui égalent en intérêt toutes
les aventures de romans. Ces notes ont
été écrites ~narrateur était aussi un des acteurs dans
ces scènes lamentables dont il nous a
donnél'Mstoiré.
Il est toujours aisé, nous le savonb, de
dire après les événëmecs ce qui aurait dû
être fait pour les prévenir mais, en fai-
sant la part de cette sagesse posthume,
«) JOM-~ 0/' an ~~eut. Vincent Eyre.
~~le.tEMtë dé Berlin et la convention
t pomplém~rtaire du 4 juin, la Turquie
aurait dû s'attacher à ce traité et à 'cette
convention comme à là dernière planche
de saint qui lui restât. Nous lui en avions
donné le consei). Nous lui avions dit
Appliquez sans arrière-pensée, avec
bonpe humeur, et boïine~ce, le traité
~e Berlin et la convention du juin,
)i vous ne voulez pas retomber dans le
traité de ~àh-ë~àno. Faites, au besoin,
!e larges concessions à l'Angleterre et S.
'Autriche car, si ces deux puissances vous
ont pris unepàrtië de votre territoire,
jë'êst pour vpu3 aider a conserver le reste,
tandis que chaque pro'viCce dont s'empare
)a Russie est une étape nouvelle qui rap-
proche l'armée du czar.de Constantinople
et des détroits.–Quand s'est élevée la
buestion de la Bosnie et dé l'Herzégovine;
tout en reconnaissant; tout en criti-
quant avec vivacité les fautes du ca-
binet de Vienne; i tout en traitant
avec une certaine aigreur les hom-
mes d'Etat autrichiens, tout en les
accusant de compromettre les intérêts
de leur pays, nous avens engagé la Porte
& se soumettre franchement aux faits
t accomplis. Que reproche-t-eUe à l'Autri-
i che ? D'avoir conquis deux provinces que
le traité dé Berlin lui donnait seulement
le droit d'occuper. Soit En théorie, la
Porte à raison, et les principes sont pour
elle. Mais s'est-elte jamais fait la moindre
ilhision sur la portée des décisions du
Congrès? A-t-elle jamais cru que les pro-
L vinces dont l'Europe connaît la garde à
l'Autriche lui seraient rendues? A coup
sûr non. A quoi bon alors se montrer
intràitablët repousser toutes les proposi-
tiens du gouvernement de Vienne, rompre
les relations avec ce gouvernement par le
rappel deCaratheodoryPacha.invoqueren-
fin l'approbation de l'Europe pour des actes
qui renversent tous ses arr6) s ? Plu sieurs dé-
pêches annoncent que la protestation de la
Turquie contre la conduite de l'Autriche à
produit le plus mauvais enet à Berlin.
Nous le croyons sans peine. Un journal
anglais n'hésite pas & faire retomber sur
la Russie là responsabilité de cette faute
du gouvernement turc. « On est convaincu
a à Berlin, dit-il, que la Russie a encou-
') ragé la Porte à faire cette insulte à
a l'Autriche; et son but, en agissant de
M la sorte, est évidemment de pousser
? cette dernière à des actes impru-
M dens qu'elle regretterait après mûre
? réflexion. Cela fournirait à la Russie un
a prétexte pour ne pas exécuter le traité
M de BerUn. Déjà les diplomates russes à
N Berlin émettent l'avis que si l'Autriche
M commet dans l'occupation de la Bosnie
a quelque irrégularité en violation du
B traité de Berlin, la Russie sera en droit
a de laisser séjourner indéfiniment ses
a troupes en Butgarie et dans la Roumé-
B lie orientale. Ce qui veut dire en bon
B français que la Russie veut faire revi-
M vre le traité de San-Stefano, en réunis-
c sant la Bulgarie et la Roumélie orien-
B tale, si elle le peut, et eu exerçant son
M influence toute-puissante jusqu'à An-
? drinople. »
On conviendra que ces appréciations,
qui paraissaient dès le premier abord
assez judicieuses, reçoivent une sérieuse
confirmation des nouvelles sur l'arrêt
du mouvement de retraite des troupes
russes. Mais il ne suffit pas à la Porte
on ne peut cependant s'empêcher de
croire que les Anglais auraient pu éviter
le désastre qui les a frappés dans le Ca-
boul s'ils n'étaient allés eux-mêmes au-
devant de leur ruine avec une incapacité
et un aveuglement inconcevables. La fa-
cilite avec laquelle ils avaient envahi et
conquis ce pays les avait complétement
abusés ils croyaient pouvoir le garder
avec aussi peu de peine qu'ils l'avaient
pris, et ils s'étaient créé des illusions in-
compréhensibles sur là nature des senti-
mens que leur portaient les indigènes.
Lord Keane, qui avait commandé l'expé-
dition, s'était hâté d'aller jouir en Angle-
terre de sa gloire récente, et, dans la
Chambre des Lords, de son nouveau titre,
En quittant Caboul, il avait emmené avec
lui une partie de ses troupes et avait ainsi
réduit de moitié l'armée d'occupation, sans
même prendre le soin d'établir une ligne
de postes militaires pour assurer les com-
munications avec l'Inde. Il était bien clair
que pendant longtemps encore l'armée
d'occupation devait être obligée de tirer
de l'Inde toutes ses munitions la distance
de Caboul à Ferozepore, là première sta-
tion anglaise, était de 600 milles, et sur
cette ligne se trouvait le Punjab, sur le-
quel, depuis la mort de Runjet-Singh, les
Anglais ne pouvaient plus compter, et
lès défilés impraticables qui devaient plus
tard leur servir de tombeau.
Quand le général Elphinstone vint, au
mois d'avril! 841, prendre le commande-
ment des troupes, il trouva l'armée an-
glaise complètement isolée dans le sein
d'un pays en apparence tranquille et sou-
mis, mais qui n'attendait qu'un signal
pour se soulever. Il fut, comme l'avait été
son prédécesseur, la dupe de ce calme
perndë, et en devint la victime. Les hom-
mes qui devaient le mieux connaître le
caractère de la population conquise, sir
William Mac-Naghten, sir Alexândér Pur-
nés et le major Pottinger, tous les trois
portant des noms bien connus dans l'Asie,
d'encourager !à hardiesse de la Russie
6n se grouillant avec l'Autriche il
faut encore qu'elle la stimule vivé-
~nent par ses déniêlës avec l'Angle-
terre. Nous îie connaissons pas encore
!ë texte of6eiel des réformes présentées
bar M. Layard au gouvernement du Sul-
tan pour être appliquées eti Asie-Mineure
nous savons cependant, par les divers té-
légrammes arrivés ces jours derniers et par
les indications de nos cbrrespondans que
ces réformes porteraient sur quatre points
principaux 1° contrôle à exercer sur
la perception des impôts par des
inspecteurs étrangers 2° contrôle à
exercer sur la distribution de la justice
~ar I& désignation de magistrats euro-
)éëns qui siégeraient dans les Cours d'ap-
)el 3° contrôle aexercef sur les fonction-
) aires, soit par les consuls, soit par l'àm-
)às8adeùr à Constantihople, qui devrait
être consulté toutes les fois qu'il s'a-
git de mutations où de renvois de
fonctionnaires d'un rang élevé 4° en-
un organisation de la gendarmerie
qui serait commandée par des officiers
étrangers. On comprend sans peine
qu'un pareil programme effaroucha le
Sultan; Ce triple contrôle exercé par
l'Angleterre sur les iinances, la justice
et l'administration ottomanes, portera sans
nul doute une atteinte profonde a l'indé-
pendance absolue du gouvernement turc.
Mais cette indépendance peut-elie exi-
ster réellement? Le Sultan doit choisir de
devenir le c)iént et le protégé de l'Angle-
terre, ou le vassal et la victime de la
Russie. Il s'est engagé formellement, par
la convention du 4 juin 1878, à opérer
en Asie Mineure de grandes réfor-
mes, et ce n'est qu'au prix de ces
réformes que l'Angleterre lui à as-
suré la possession de son territoire
asiatique menacé par l'ambition d'un voi-
sin avide. Or, ces réformes peuvent-elles
être opérées sans le secours du gouverne-
ment anglais ? L'expérience prouve bien
que non. Voilà plus de quatre mois que
la convention du 4 juiuest signée: quel ef-
fort la Porte a-t-e!!e fait pour tenir ses enga-
gemens ? Nous cherchons partout en Asie
un commencement de réforme, nous n'en
trouvons pas la moindre trace. L'incurie,
le désordre, l'oppression des administrés
par les administrateurs sont aussi grands,
aussi criana que jamais. Si la Porte
veut être sincère elle reconnaîtra
qu'elle n'a pas un personnel admi-
nistratif capable de mettre fin à des
abus séculaires. Sont-ce des fonctionnai-
res tellement habitués à la corruption que
leur esprit ne sembte pa-; susceptible de
concevoir 'un régime régulier et libéral
qui peuvent accomplir seuls une œuvre
aussi colossale que la régénération de l'A-
sie ? En leur supposant la. meilleure vo-
lonté du monde, on doutera toujours de
leur pouvoir.
La Porte semble oublier que si elle a
des droits très respectables, ses sujet-s en
ont de non moins respectables, etqu'H est
temps enfin de les préserver contre l'op-
pression. Notre courrier d'Orient disait
hier c< En principe, les Turcs ont raison.
H Malheureusement, leur incapacité, leur
H inertie, cette administration dont ils
a étalent les plaies aux yeux de l'Eu-
') rope civilisée leur donne tort et fait
H souhaiter le succès du cabinet anglais
a car, au-dessus de tous les intérêts
semblaient partager cet aveuglement. Ils
laissèrent la rébellion se former et grandir
presque sous leurs yeux, sans chercher à
la comprimer dans ses commencemens, et,
quand elle éclata, il était trop tard pour
la vaincre.
Ce fut chez les Ghilzis que se manifes-
tèrent les premiers symptômes d'insurrec-
tion. Les Ghilzis sont une tribu nomade
de l'Afghanistan, la plus nombreuse et en
même temps la plus indomptable, parce
qu'après chaque défaite elle se réfugie
dans les montagnes en y emmenant ses
troupeaux, et y attend patiemment le jour
des représailles. Nous verrons, pendant
la fatale retraite des Anglais, les Ghilzis
se montrer les plus acharnés et les plus
impitoyables, et se mettre à la tête du
massacre malgré les efforts des chefs af-
ghans qui n'exerçaient sur eux qu'une
autorité très limitée. Il n'est peut-être
pas inutile de rappeier ici que les Afghans
sont partagés en plusieurs tribus, dont la
plus puissante était celle des Douranis.
Cette tribu se divisait elle-même en plu-
sieurs familles, dont les plus considéra-
bles étaient celle des Suddozis et celle des
Barukzis. La première était regardée
comme la branche royale légitime de
l'Afghanistan; le schah Soudja, que les
Anglais àvaientrétablisurletrône, étaitun
Suddozi. Dost-Mohamed, qu'ils avaient
détrôné, était un Barukzi. Son 61s, Ma-
hdmed-Akbar Khan, qu'on appelait aussi
le ~n~M*, et qui devint le chef de l'insur-
rection, avait donc contre les Anglais et
contre le schah Soudja une double inimi-
tié. Depuis le détrônement de son père, il
s'était réfugié dans le Nord, du côté du
Turkestan, où il préparait en silence la
révolte des tribus vaincues. Dost-Moha-
med, prisonnier des Anglais, l'avait en
vain plusieurs fois engagé à faire sa sou-
mission il avait préféré mener la vie d'un
proscrit.
Au commencement d'octobre, on apprit
que Mahomed-Akbar é).ait entré dans le
? individuels et de toutes les considéra-
H tiens politiques, il est un point sur lé-
a quel les hommes de cœur sont d'ac-
H cord c'est le repos et le bien-être aux-
B quels ont droit plusieurs millions d'ih-
(lividus qui sou!frent. >a Quand la.
Potte était injustement attaquée dans
ses droits garantis par les traités,
nous la soutenions avec ardeur; au-
jourd'hui que ses sujets revendiquent
à leur tour des droits également garan-
tis par les traités, nous leur devons le
même appui. Et nous le leur donnons avec
d'autant plus de conûânce que l'intérêt bien
entendu de la Porte est ici parfaitement
d'accord avec celui de ses sujets.
Après les terribles événemens des trois
dernières années, la Turquie ne peut plus
se sauver par des hatts impuissans. Il
faut qu'elle envisage très nettement sa
Situation elle est placée entre là Russie
d'un coté, et l'Angleterre et l'Autriche de
l'agipe., pour eilë, désormais, qu'elle Je
sache bien, en dehors de l'exécution
prompte, loyale et complète du traité de
Berlin et de la convention du 4 juin, point
de salut
BOURSE DE PARIS
CtatnM le 10 le il BttMMwe. B~oe.
S 0/0
Comptant. 75 8!! 7S60.M.
Fin cour. 75921/2 7S60.321/2
S 0/0.
Amortissable.. ¡. i
Comptant. 79 78M.M.
Fin cour. 788S. 78 M 12 .3712 2
At/00/0 0
ComptantlC62S..t062S.~ .?' <
& 0/0
Comptsmttl380 /.H33S.
Fincour.H3871/2il3!iO. ,371/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 O'O. ~3 fr. 4!i, 43 3/4, 47 t/2, 40.
30/0. 7Sfr.M,S8.
30/0amortissa.b)e. '?8fr.4S,40.
6 0/t) turc. llf)'.is,t0.
Extér" espagnole.. H~/i6,3/4.
Intérieure. 137/8,
BMique ottomane.. ~ifr.M.
Florins (or). 60t!i/16,9/10.8.
Egyptiennes 6 0/0.. 283 fr. 12, 284 fr. 37 1/2.
Nous recevons de coa correspondans
les télégrammes suivans
«Berlin, le 11 octobre, 10 h.
11 m.soir.
c Les digressions politiques sur chaque
paragraphe protoageront certainement les
débats fort au delà du ternie prévu. M. Be-
bel, comme hier M. Htsseima.nn quoi-
que d'une autre manière, a essaye de
faire peur au Reichstag en le menaçant
d'une guerre de presse à l'étranger. Le centre
a pri-< aujourd'hui position vis-à-vis de la
majorité nouvelte, dont il ne fera décidé-
ment pas partie. « On nous reprochf notre
? politique négative, a dit M.Wiudthorst;
nous ne sommes pas la négation du bien,
s mais celle du mal. Nous ne sommes pas un
e parti anarehique nou" voulons un gouver-
e ncment, mais nous sommes contre cetui-ci.~
B Oji pourrait croire de loin à beaucoup de
passion, d'animosité même dans les débats
mais je puis vous assurer qu'en écoutant
certains discours, le Reichstag est plus sou-
vent disposé à rire qu'à se fâcher, a
a Vienne, le 11 octobre, 2 h.
Quand je vous ai annoncé que la circu-
laire turque n'était qu'à l'état de projet, c'é-
tait ta croyance générale ici, parce que,
après avoir communiqué les plaintes de
pays, et en même temps plusieurs chefs
ghitzis quittaient soudainement Caboul et
aliaicnt prendre possession d'un fort situé
dans le défilé du Kourd-Caboul, à environ
10 miHes de la ville. La communication
avec l'Inde se trouvant ainsi coupée, le
général Elphinstone envoya' le général
Sale avec une brigade pour rétablir le pas-
sage et aller prendre possession à Jella-
labad, de l'autre côté des montagnes. Ce
fut cette expédition qui donna la mesure
des dangers que courait l'armée d'occupa-
tion. La brigade eut à traverser des défilés
dont les bords s'élevaient à H ou 600 pieds
et qui avaient plusieurs milles de long.
Cependant, à Caboul même, peu de temps
avant ces actes de rébellion ouverte, la
population avait manifesté par plusieurs
signes sa haine contre les Anglais. Des
officiers avaient été insultés, deux Euro-
péens avaient été assassinés. Chose sin-
gulière le jour où la brigade du général
Sale avait été attaquée, les assaillans se
composaient en grande partie des gens des
chefs afghans qui demeuraient à Caboul.
On les avait vus sortir le matin et rentrer
le soir, et, bien qu'ils eussent à traverser
les postes anglais, on n'avait tenté ni de
les arrêter ni de les punir.
Les deux principaux chefs de cette pre-
mièreinsurrectionétaientAmenoulahEhan
et Abdoulah Khan, deux hommes de très
grande influence. Le premier était Sis
d'un conducteur de chameaux et avait
acquis par ses talens une autorité con-
sidérable. Il pouvait mettre 10,000 hom-
mes en campagne. On raconte du der-
nier l'anecdote suivante Pour se défaire
d'un irère aîné, il le fitenterrer vif jusqu'au
menton, ensuite il lui fit mettre une corde
autour du cou et attacha à cette corde
un cheval sauvage. L'animal, fouetté jus-
qu'au sang, tourna dans ce cercle terri-
ble jusqu'à ce qu'il eût tordu et enlevé la
tête de la victime. Tels étaient les hom-
mes avec tequels les Anglais allaient se
tpouver aux prises.
son gouvernement, Caràtneodory Pacha
avait .télégraphié A Constantinople pour
conseiller d'abandonner l'idée de cette cir-
culaire ou au moins d'attendre, et Essad
Bey avait donné des conseils dans le même
sens. Mais il était déjà trop tard, et, le jour
même, les ambassadeurs turcs à Berlin et à
Londres remettaient là circulaire en ques-
tion.
i) On ne croit pas que par cet acte la Porte
espérât provoquer une intervention des puis-
sances; el)e voulait seulement agir sur l'o-
binion publique en Hongrie et y donuer des
prcêtà l'Opposition pour amener peut-être
le gouvernement à renoncer a l'occupation.
Ce calcul a été déjoué .par la réaction du
sentiment national contre les .accusations
dont la conduite de nos troupes était l'objet
dans cette Circulaire. D
a Vienne, le 11 octobre, 3 h. 40 m.
a M. Tisza est arrivé ici pour conférer avec
~'empereur et le comte Andra~sy au sujet de
!a date de convocation des Délégations et pour
préparer les documens à leur soumettre. Si
)M:. Tisza n'obtient pas la majorité, la forma-
tion du cabinet Sziavy est probable. Eh tout
cas, M. Tisza appuierait M. Sziavy. ? b
TTéMgrapMe pfïvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, la il octobre.
Le Vatican, ne pouvant pas donner au parti
du centre du Reichstag les preuves que les né-
gociations entamées avec l'Allemagne aboutiront,
laisse a ce parti pleine liberté de voter comme il
croira devoir le faire sur la loi relative aux socia-
listes.
L'arrivée à Rome de l'archevêque de Bamberg
n'a nullement rapport aux négociations avec l'Al-
lemagne. L'archevêque aidera seulement le car-
dinal Nina a régler quelques questions relatives
au choix des évoques de Bavière.
Les éruptions du Vésuve sont faibles et inter-
mittentes.
Le nombre des pèlerins espagnols qui arrivent
ici est très grand.
Bombay, lé U octobre.
On annonce que le général Haines, a Peshawer,
se trouve à la tête de 35,000 hommes.
L'explosion des hostilités est considérée comme
étant inévitable.
On croit qu'Ali-Mùsjid est défendu par des
canons plus formidables qu'on ne l'aurait pensé
d'abord.
Los Afghans se livrent à des exercices de tir
avec des canons de gros calibre dans la passe de
Khaïber.
Le bruit court, jnais jusqu'à présent sans au-
cune confirmation, que les troupes concentrées &
Peshawer ont reçu l'ordre d'attaquer Ali-Musjid
immédiatement.
Des troupes d'infanterie ayant des canons de
montagne seraient même, assure-t-on, entrées
dans lés déniés.
On attendait avec une curiosité plus
vive encore que d'habitude le discours que
M. Gambetta devait prononcer hier soir à
Grenoble. Le discours de Romans a pro-
duit une si profonde impression, il à été
l'objet de tant de commentaires et d'in-
terprétations diverses qu'on n'aurait pas
pas été surpris de voir l'auteur lui-même
en donner une seconde édition, revue et
annotée, considérablement augmentée ou
expurgée. Telle n'était pourtant pas
notre attente. M. Gambetta est trop ha-
bile pour ne pas savoir que lorsqu'un
discours a eu l'importance d'un acte so-
lennel, il faut l'abandonner a son sort et
le laisser se défendre comme il peut au
milieu des disputes des partie. Ce qui est
dit est dit. Un homme d'action etM. Gam-
betta mérite certainement ce titre ne
s'attarde pas à revenir sur ses pas, fût-ce
pour les mieux marquer; il continue sa
marche et court au plus pressé. Or, rien
n'est très pressé, du moins a. notre avis,
dans le programme de Romans, tandis
que le décret qui fixe au 27. octobre
la convocation des conseils municipaux
donne aux prochaines élections sénato-
riales et à toutes les questions qui s'y
Ce fut, le 2 novembre 1841 que la ré-
volte générale éclata dans la capitale de
l'Afghanistan.
« Ce matin, de bonne heure, ditM. Eyre,
o nous avons reçu de la ville l'alarmante
B nouvelle qu'une révolte populaire avait
a éclaté, que toutes les boutiques étaient
s fermées, et qu'on avait fait une at-
? taque générale sur les maisons des
a ofSciers anglais résidant à Caboul. »
Au nombre de ces ofSciers était, comme
nous le savons déjà, Alexander Burnes.
M. Mac-Naghten et le général Elphinstone
étaient dans le camp situé hors la vitle
le major Pottinger était dans le Ko-
histan le schah Soudja était dans leBala-
Hissar, qui est la citadelle de Caboul. L'<
coy~, comme on appelait habituellement
M. Mac-Naghten, reçut à huit heures du
matin un billet dans lequel Burnes lui
annonçait qu'une grande agitation régnait
dans la vil)e, mais qu'il espérait pouvoir
la comprimer. Ce furent les dernières
lignes écrites par le malheureux Burnes;
une heure après, On reçut la nouvelle de
&a mort. Il paraît que, trop confiant dans
les dispositions du peuple, il repoussa
tous les avis qui lui étaient donnés et re-
fusa de se réfugier dans la citadelle.
Quand sa maison fut attaquée, il défendit
à ses gens de faire feu et monta sur une
terrasse pour haranguer les assaillans
mais, malgré la résistance désespérée de
ses soldats indiens qui se firent tous tuer
autour de lui, sa maison tut forcée, il fut
massacré avec son frère, et tout ce qui
fut trouvé chez lui, hommes, femmes et
enfans, fut impitoyablement égorgé.
Le roi (Schah-Soudja). qui était dans la
citadelle, envoyât un de ses 61s avec un
régiment pour rétablir l'ordre ils furent
repoussés et rentrèrent dans le fort. Ce
fut alors que les Anglais comprirent ré-
tendue de la iaute qn'ils avaient commise
en négligeant de s'assurer des points for-
tinés. Au lieu de se retrancher dans le
Bala-Hissar qui commandait la ville, ils
i-i
rattachent une incontestable opportunité.
Nous nous rappelons qu'il y a trois ans,
& la veille des élections d'où est sorti le
Sénat actuel, M. Gambetta avait prononce
un éloquent discours surl'institution même
de la chambre haute qu'il appelait le Grand
Conseil des communes, et sur le. rote
que cette Chambre devait jouer dans la
république. Ce discours était de tous
points excellent. On a su gré à M. Gam-
betta, qui avait été autrefois partisan
d'une Chambre unique, d'accepter si fran-
chement la division du pouvoir législatif
et d'en faire ressortir les avantages.
M. Gambetta parle souvent d'une républi-
que « progressive »; on doit reconnaître
que son esprit lui aussi est progressif, et
que, lorsqu'il traverse wne erreur, il ne
s'y arrête pas obstinément. Au reste, les
vérités politiques ne sont pas du do-
maine de l'absolu s'il y a des points nxes
dans la conscience d'un homme d'Etat digne:
de ce nom, il y en a d'autres qui sont mo-
biles par essence, et qui spnt soumis aux
JEluctuations de ce qu'on appelle, dans le
langage du jour, l'opportunisme. Il est
beau sans doute d'être l'homme juste et
ferme dont parle Horace, l'homme qui ne
tremble ni ne s'émeut sous les ruines du
monde, mais il n'est pas moins beau d'é-
viter sagement ce poétique cataclysme.
C'est ce que M. Gambetta n'a jamais man-
qué de comprendre, et ce qui lui a per-
mis, à son avantage et au nôtre, de mo-
di6er quelques unes de ses idées primiti-
ves.
De même que dans son discours de
1876, M. Gambetta, hier, à Grenoble,
~t'est déclaré partisan des deux Cham-
bres inais en même temps il s'est
montré sévère pour le Sénat qui arrive
au premier terme de son bail de trois, six
et neuf années avec le pays. Il est vrai
que le Sénat n'a pas tenu tout ce qu'on
attendait de lui. L'instabilité naturelle &
une majorité de quelques voix a livré aux
caprices du hasard le corps qui aurait dû
être la pièce sotide et résistante de la.
Constitution. Nul n'était à même de
prévoir ce que ferait le Sénat dans
telle ou telle circonstance. On pouvait
tout essayer sur lui, avec des chan-
ces à peu près ég-ales -et l'événe-
ment seul décidait si l'on avait eu.
raison. Il serait absolument impossible
au critique le plus consommé en matière
politique de discerner la règle de con-
duite dont le Sénat s'est inspiré dans sa
carrière triennale chaque jour il cédait à
une inspiration nouvelle, tantôt penchait
à droite et tantôt à gauche, et, sous
prétexte de maintenir l'équilibre entre
les autres pouvoirs, il perdait le sien &
tout propos. Nous ne croyons pas qu'une
autre Assemblée ait jamais présenté un
pareil spectacle. Tout le monde savait,
par exemple, ce que voulait l'Assemblée'
Nationale à l'origine. Ses lentes transfor- `
mations étaient imposées par les événe-
mens ou expliquées par les renforts in-
cessans que les élections envoyaient au
parti républicain. Son histoire présente
un développement logique. Nous n'en di-
rons pas autant du Sénat son histoire
n'est qu'une suite de velléités en sens
contraires, marques de faiblesse qu'il
faudrait peut-être réunir et remettre en
mémoire si toutes ne se résumaient pas
dans une faiblesse souveraine, la plus
déplorable de toutes, celle qui l'a porté
avaient disséminé leurs forces et avaient
établi leurs magasins en dehors de leur
camp. Ce camp lui-même, ayant des lignes
trop étendues, était presque impossible X
défendre, et, dès le commencement de
l'insurrection, les communications furent
coupées entre le camp où résidait l'en-
voyé, la citadelle où se tenait le roi, et les
magasins qui contenaient les provisions.
Les Anglais se laissèrent prendre par la.
famine.
Une sorte de vertige semblait avou-
frappé le général Elpbinstone. La faiblesse
naturelle de son caractère était encore aug-
mentée par de vives souifran ces physiques.
Comme il est mort honorablement, sinon
glorieusement, au milieu de ses soldats,
ses compatriotes ont respecté sa mé-
moire cependant, il est permis de
dire que, si, dès le premier jour, les
assiégés avaient agi avec énergie et réso-
lution, ils avaient encore des chances de
salut. Leur première faute, la plus grande
peut-être, fut d'abandonner presque sans
résistance les magasins qui contenaient
leurs provisions. En même temps, les dé-
tachemens cantonnés dans dinërens forts
répandus dans la campagne se repliaient
sur le camp. Le major Pottinger, obligé
d'abandonner le Kohistan, sent jour avec
peine jusqu'au quartier général. L'ar-
mée réunie avait alors des vivres pour
<~M: ~'OM~. Le général E!phinstone, Î
retenu au lit par la goutte, partagea le
commandement avec le brigadier Shelton.
Ce dernier, désespérant de pouvoir main-
tenir sa position pendant l'hiver, se pro-
nonça pour une retraite immédiate sur
Jellalabad. M. Mac-Naghten s'y opposa
résolument mais le mot avait été pro-
noncé et s'était répandu, et le découra-
gement était déjà parmi les troupes.
Le 29 novembre, Mahomed-Akbar ar-
riva à Caboul, et désormais, sous les or-
dres de ce chef habile, l'insurrection s'or-
ganisa d'une maniëpe plus régulière et
plus redoutable.
.jt~
ONî S'AiBONME'
tue hes Pi'&ti'cs-Samt-Germain-l'AUxerroïs, ~?.
.fttCK. MtE ~ÀNe~N~mnËMT
Tjoismois. Six mois. Un(aat
Paris. l~fr. 36!fr. Départemens. 20 fE. 40 &. 80 Û'.
Unîon-poscaJB. a: a.:
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t-d'Otitre-mer,24,.& 48&. S6,Tr..
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lliht De'iizy, Dav~te eu~ ~t, ~'mch lane Corn~~`1~
)t!tM. mënzy, mw.~tt~C'PincR t&tteGbmMi~
E. G. LoUdon~ m!«. 'W.-B. SMtttt et Son,
~8, Stfa~d, W. '<3. VOndba. t
~B]~xenes,àl'0~e
lei~é, s Tes kioeqne's ët da~§ 1é§,bib~~o ~t
leNé, ~aas tes Marnes et dam. 16'â.cimiotaë-;
~ùës de ~a:res de cheMnë de fei' belles.
SAMEN~MMSM
i87S
s'ÀBomÈ
enBeIg!que,enIta):e,
~daNS le Luxembourg, en Turquie,
en China et &u Japon,
_&u moyen d'une valeur payaNe & Paris ou de
ïnandats-poste. soit internattonaux, soit français,
en Aitemagne, en Autriche. en.Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les direpteurs de postes;
'et dans tous les autres pays,
.par l'envoi d'une valeur payable a ~arM. V
Les annonces sont reçues
chez ~N]t. faMcttey, ~atHtte et'b*,
8, placedelà Bourse,
et au bureau du J
Mes doîventtoujours être agréées par larëdaction.
JMJMAL BES DEBATS
PeLtîM~ESJÎMTÏ~
r
Lés sonscnptëurs août r~Ëonnëmeat
expire le i6 octobre sont priés de te
renouveler ~*ils ne tealeMt p&8 éprouver
de retira d&ns l'envoi du Journal.
~j~MM~iif~h~a-t'M.MN~Nt.~fËt~
~s.
VENDREDI ti OCTOBRE
11 résulte de l'ensemble des dépêches
que adus recevons de Constantinpple. de
Viennp et de Lëndre'ëi que là ~orte à'ën-
gage dàûs une mauvaise vbiè, et qu'elle
court le risque de soulever Contre elle de
nouveaux et très graves dangers. Nous
avons soutenu la. Turquie tant qu'elle
& eu pour e!le le droit internatio-
nal et les traités, tant qu'elle à bôm-
battu au nom des intérêts généraux
contre les ëhtrëppises d'une ambition
particulière mais il nous serait impbs-
sible de l'encourager dans une campagne
de résistance aux volontés de l'Europe
où elle aurait contre elle tous les princi-
pes qu'elle avait eu mettre de son c8té
jusqu'ici, et où son unique allié serait
précisément là puissance qui vient de lui
arracher, après une longue guerre, ~es
meilleures et ses plus riches provinces.
En repoussant les projets de réformes
de M. Layard en rompant les négocia-
tions avec le cabinet de Vienne et en pre-
nant même une attitude d'hostilité armée
contre 16 gouvernement autrichien, là
Porte méconnaîtrait à là fois les ëngage-
mens particuliers qu'elle a pris envers
l'Angleterre et les engagemens générant
qu'elle à pris envers toute l'Europe elle
manquerait à la promesse qu'elle a faite
d~ donner s~s sujets de térMNës gà-
t&nëes de sécurité et de liberté; elle
soulèverait dans ses propres provinces
le plus légitime et peut-être le plus vtf des
mëcontentëmëns; elle sùivr~t enRn une
politique qui la brouillerait avec l'Àngte-
tëtre, avec rAutrIchë, avec toutes les
puissances qui poursuivent en O'riënt le
triomphe de la paix ë,t dé la civilisation,
et qui l'obligerait a se Jeter entre ies bras
de là Russie. N'est-elle pas menacée déjà
d',ttn péril de ce genre? It est permis de le
craindre lorsque de tous côtés arrive la
Ëoùvellëqueies troupes rùssesoniàrrétêou
vont arrêter )ëùr mouvement de retraite.
Cette résoiùtion n'a rien qui doive surpren-
dre. Depuis longtemps déjà les journaux
de Saint-Pétersbourg et de Moscou répé-~
talent sana cesse qu'en présence de ce qui
se passait en Bosnie et en Herzégovine,
la Russie avait le droit dé prendre ses
préc~itions et de laisser sou armée en
Roùmélie. Ces insinuations menaçantes
auraient dû faire comprendre à la Porte
qu'eHe avait un intérêt décisif, capital, à~
conclure une convention avec l'Autriche,
ann que le traité de Berlin fût respecté et
que personne ne pût profiter d'une viola-
tion particulière de ce traité pour en dé-
truire les dispositions essentielles. Mais it
paraît que les conseils~de la sagesse sont
m~ écoutés a Constantinople t et que
là voix modérée, prudente, habile de
Safvet Pacha y est couverte par les cla-
meurs malheureuses de ces Vieux Turcs in-
corrigibles qui ont si souvent compromis
leur pays et qui ne seront satisfaits qu'a-
près l'avoir conduit à sa ruine définitive.
Du moment qu'elle avait accepté et si-
~MïM ? .Mm Ms ims
DC 12 OCTOBRE t878.
'L'étude qui suit, et qui est due à la plume de
M. John Lemoinne, est tirée de la livraison de la
J~BMf des Df~-Mo~M du-lS février ~843, II nous
a semblé qu'elie n'avait pas vieilli; nos lecteurs
trouveront sans doute que les événemêhs de
MLfgIiamstan lui donnent un vif intérêt.
VMCE~TEYRE.
JteMm~I dun prtaemntef
Ce livre a eu ~n AngIëteTre un succès
facile à comprendre. L'intérêt qui s'atta-
chait aux anaires de l'Asie ce s'était pas
encore ralenti; on venait de recevoir la
nouvelle dé la délivrance presque mira-
~culeusé des prisonniers du Caboul, et l'on
attendait avidement l'histoire de leur lon-
gue captivité. Le livre de M. Eyre avait
donc le plus grand à-propos il avait sur-
tout le singulier mérite de paraître le pre-
mier c'est une relation faite avec simpli-
cité, souvent avec sentiment, de sôuSran-
cesréëUes qui égalent en intérêt toutes
les aventures de romans. Ces notes ont
été écrites ~narrateur était aussi un des acteurs dans
ces scènes lamentables dont il nous a
donnél'Mstoiré.
Il est toujours aisé, nous le savonb, de
dire après les événëmecs ce qui aurait dû
être fait pour les prévenir mais, en fai-
sant la part de cette sagesse posthume,
«) JOM-~ 0/' an ~~
~~le.tEMtë dé Berlin et la convention
t pomplém~rtaire du 4 juin, la Turquie
aurait dû s'attacher à ce traité et à 'cette
convention comme à là dernière planche
de saint qui lui restât. Nous lui en avions
donné le consei). Nous lui avions dit
Appliquez sans arrière-pensée, avec
bonpe humeur, et boïine~ce, le traité
~e Berlin et la convention du juin,
)i vous ne voulez pas retomber dans le
traité de ~àh-ë~àno. Faites, au besoin,
!e larges concessions à l'Angleterre et S.
'Autriche car, si ces deux puissances vous
ont pris unepàrtië de votre territoire,
jë'êst pour vpu3 aider a conserver le reste,
tandis que chaque pro'viCce dont s'empare
)a Russie est une étape nouvelle qui rap-
proche l'armée du czar.de Constantinople
et des détroits.–Quand s'est élevée la
buestion de la Bosnie et dé l'Herzégovine;
tout en reconnaissant; tout en criti-
quant avec vivacité les fautes du ca-
binet de Vienne; i tout en traitant
avec une certaine aigreur les hom-
mes d'Etat autrichiens, tout en les
accusant de compromettre les intérêts
de leur pays, nous avens engagé la Porte
& se soumettre franchement aux faits
t accomplis. Que reproche-t-eUe à l'Autri-
i che ? D'avoir conquis deux provinces que
le traité dé Berlin lui donnait seulement
le droit d'occuper. Soit En théorie, la
Porte à raison, et les principes sont pour
elle. Mais s'est-elte jamais fait la moindre
ilhision sur la portée des décisions du
Congrès? A-t-elle jamais cru que les pro-
L vinces dont l'Europe connaît la garde à
l'Autriche lui seraient rendues? A coup
sûr non. A quoi bon alors se montrer
intràitablët repousser toutes les proposi-
tiens du gouvernement de Vienne, rompre
les relations avec ce gouvernement par le
rappel deCaratheodoryPacha.invoqueren-
fin l'approbation de l'Europe pour des actes
qui renversent tous ses arr6) s ? Plu sieurs dé-
pêches annoncent que la protestation de la
Turquie contre la conduite de l'Autriche à
produit le plus mauvais enet à Berlin.
Nous le croyons sans peine. Un journal
anglais n'hésite pas & faire retomber sur
la Russie là responsabilité de cette faute
du gouvernement turc. « On est convaincu
a à Berlin, dit-il, que la Russie a encou-
') ragé la Porte à faire cette insulte à
a l'Autriche; et son but, en agissant de
M la sorte, est évidemment de pousser
? cette dernière à des actes impru-
M dens qu'elle regretterait après mûre
? réflexion. Cela fournirait à la Russie un
a prétexte pour ne pas exécuter le traité
M de BerUn. Déjà les diplomates russes à
N Berlin émettent l'avis que si l'Autriche
M commet dans l'occupation de la Bosnie
a quelque irrégularité en violation du
B traité de Berlin, la Russie sera en droit
a de laisser séjourner indéfiniment ses
a troupes en Butgarie et dans la Roumé-
B lie orientale. Ce qui veut dire en bon
B français que la Russie veut faire revi-
M vre le traité de San-Stefano, en réunis-
c sant la Bulgarie et la Roumélie orien-
B tale, si elle le peut, et eu exerçant son
M influence toute-puissante jusqu'à An-
? drinople. »
On conviendra que ces appréciations,
qui paraissaient dès le premier abord
assez judicieuses, reçoivent une sérieuse
confirmation des nouvelles sur l'arrêt
du mouvement de retraite des troupes
russes. Mais il ne suffit pas à la Porte
on ne peut cependant s'empêcher de
croire que les Anglais auraient pu éviter
le désastre qui les a frappés dans le Ca-
boul s'ils n'étaient allés eux-mêmes au-
devant de leur ruine avec une incapacité
et un aveuglement inconcevables. La fa-
cilite avec laquelle ils avaient envahi et
conquis ce pays les avait complétement
abusés ils croyaient pouvoir le garder
avec aussi peu de peine qu'ils l'avaient
pris, et ils s'étaient créé des illusions in-
compréhensibles sur là nature des senti-
mens que leur portaient les indigènes.
Lord Keane, qui avait commandé l'expé-
dition, s'était hâté d'aller jouir en Angle-
terre de sa gloire récente, et, dans la
Chambre des Lords, de son nouveau titre,
En quittant Caboul, il avait emmené avec
lui une partie de ses troupes et avait ainsi
réduit de moitié l'armée d'occupation, sans
même prendre le soin d'établir une ligne
de postes militaires pour assurer les com-
munications avec l'Inde. Il était bien clair
que pendant longtemps encore l'armée
d'occupation devait être obligée de tirer
de l'Inde toutes ses munitions la distance
de Caboul à Ferozepore, là première sta-
tion anglaise, était de 600 milles, et sur
cette ligne se trouvait le Punjab, sur le-
quel, depuis la mort de Runjet-Singh, les
Anglais ne pouvaient plus compter, et
lès défilés impraticables qui devaient plus
tard leur servir de tombeau.
Quand le général Elphinstone vint, au
mois d'avril! 841, prendre le commande-
ment des troupes, il trouva l'armée an-
glaise complètement isolée dans le sein
d'un pays en apparence tranquille et sou-
mis, mais qui n'attendait qu'un signal
pour se soulever. Il fut, comme l'avait été
son prédécesseur, la dupe de ce calme
perndë, et en devint la victime. Les hom-
mes qui devaient le mieux connaître le
caractère de la population conquise, sir
William Mac-Naghten, sir Alexândér Pur-
nés et le major Pottinger, tous les trois
portant des noms bien connus dans l'Asie,
d'encourager !à hardiesse de la Russie
6n se grouillant avec l'Autriche il
faut encore qu'elle la stimule vivé-
~nent par ses déniêlës avec l'Angle-
terre. Nous îie connaissons pas encore
!ë texte of6eiel des réformes présentées
bar M. Layard au gouvernement du Sul-
tan pour être appliquées eti Asie-Mineure
nous savons cependant, par les divers té-
légrammes arrivés ces jours derniers et par
les indications de nos cbrrespondans que
ces réformes porteraient sur quatre points
principaux 1° contrôle à exercer sur
la perception des impôts par des
inspecteurs étrangers 2° contrôle à
exercer sur la distribution de la justice
~ar I& désignation de magistrats euro-
)éëns qui siégeraient dans les Cours d'ap-
)el 3° contrôle aexercef sur les fonction-
) aires, soit par les consuls, soit par l'àm-
)às8adeùr à Constantihople, qui devrait
être consulté toutes les fois qu'il s'a-
git de mutations où de renvois de
fonctionnaires d'un rang élevé 4° en-
un organisation de la gendarmerie
qui serait commandée par des officiers
étrangers. On comprend sans peine
qu'un pareil programme effaroucha le
Sultan; Ce triple contrôle exercé par
l'Angleterre sur les iinances, la justice
et l'administration ottomanes, portera sans
nul doute une atteinte profonde a l'indé-
pendance absolue du gouvernement turc.
Mais cette indépendance peut-elie exi-
ster réellement? Le Sultan doit choisir de
devenir le c)iént et le protégé de l'Angle-
terre, ou le vassal et la victime de la
Russie. Il s'est engagé formellement, par
la convention du 4 juin 1878, à opérer
en Asie Mineure de grandes réfor-
mes, et ce n'est qu'au prix de ces
réformes que l'Angleterre lui à as-
suré la possession de son territoire
asiatique menacé par l'ambition d'un voi-
sin avide. Or, ces réformes peuvent-elles
être opérées sans le secours du gouverne-
ment anglais ? L'expérience prouve bien
que non. Voilà plus de quatre mois que
la convention du 4 juiuest signée: quel ef-
fort la Porte a-t-e!!e fait pour tenir ses enga-
gemens ? Nous cherchons partout en Asie
un commencement de réforme, nous n'en
trouvons pas la moindre trace. L'incurie,
le désordre, l'oppression des administrés
par les administrateurs sont aussi grands,
aussi criana que jamais. Si la Porte
veut être sincère elle reconnaîtra
qu'elle n'a pas un personnel admi-
nistratif capable de mettre fin à des
abus séculaires. Sont-ce des fonctionnai-
res tellement habitués à la corruption que
leur esprit ne sembte pa-; susceptible de
concevoir 'un régime régulier et libéral
qui peuvent accomplir seuls une œuvre
aussi colossale que la régénération de l'A-
sie ? En leur supposant la. meilleure vo-
lonté du monde, on doutera toujours de
leur pouvoir.
La Porte semble oublier que si elle a
des droits très respectables, ses sujet-s en
ont de non moins respectables, etqu'H est
temps enfin de les préserver contre l'op-
pression. Notre courrier d'Orient disait
hier c< En principe, les Turcs ont raison.
H Malheureusement, leur incapacité, leur
H inertie, cette administration dont ils
a étalent les plaies aux yeux de l'Eu-
') rope civilisée leur donne tort et fait
H souhaiter le succès du cabinet anglais
a car, au-dessus de tous les intérêts
semblaient partager cet aveuglement. Ils
laissèrent la rébellion se former et grandir
presque sous leurs yeux, sans chercher à
la comprimer dans ses commencemens, et,
quand elle éclata, il était trop tard pour
la vaincre.
Ce fut chez les Ghilzis que se manifes-
tèrent les premiers symptômes d'insurrec-
tion. Les Ghilzis sont une tribu nomade
de l'Afghanistan, la plus nombreuse et en
même temps la plus indomptable, parce
qu'après chaque défaite elle se réfugie
dans les montagnes en y emmenant ses
troupeaux, et y attend patiemment le jour
des représailles. Nous verrons, pendant
la fatale retraite des Anglais, les Ghilzis
se montrer les plus acharnés et les plus
impitoyables, et se mettre à la tête du
massacre malgré les efforts des chefs af-
ghans qui n'exerçaient sur eux qu'une
autorité très limitée. Il n'est peut-être
pas inutile de rappeier ici que les Afghans
sont partagés en plusieurs tribus, dont la
plus puissante était celle des Douranis.
Cette tribu se divisait elle-même en plu-
sieurs familles, dont les plus considéra-
bles étaient celle des Suddozis et celle des
Barukzis. La première était regardée
comme la branche royale légitime de
l'Afghanistan; le schah Soudja, que les
Anglais àvaientrétablisurletrône, étaitun
Suddozi. Dost-Mohamed, qu'ils avaient
détrôné, était un Barukzi. Son 61s, Ma-
hdmed-Akbar Khan, qu'on appelait aussi
le ~n~M*, et qui devint le chef de l'insur-
rection, avait donc contre les Anglais et
contre le schah Soudja une double inimi-
tié. Depuis le détrônement de son père, il
s'était réfugié dans le Nord, du côté du
Turkestan, où il préparait en silence la
révolte des tribus vaincues. Dost-Moha-
med, prisonnier des Anglais, l'avait en
vain plusieurs fois engagé à faire sa sou-
mission il avait préféré mener la vie d'un
proscrit.
Au commencement d'octobre, on apprit
que Mahomed-Akbar é).ait entré dans le
? individuels et de toutes les considéra-
H tiens politiques, il est un point sur lé-
a quel les hommes de cœur sont d'ac-
H cord c'est le repos et le bien-être aux-
B quels ont droit plusieurs millions d'ih-
(lividus qui sou!frent. >a Quand la.
Potte était injustement attaquée dans
ses droits garantis par les traités,
nous la soutenions avec ardeur; au-
jourd'hui que ses sujets revendiquent
à leur tour des droits également garan-
tis par les traités, nous leur devons le
même appui. Et nous le leur donnons avec
d'autant plus de conûânce que l'intérêt bien
entendu de la Porte est ici parfaitement
d'accord avec celui de ses sujets.
Après les terribles événemens des trois
dernières années, la Turquie ne peut plus
se sauver par des hatts impuissans. Il
faut qu'elle envisage très nettement sa
Situation elle est placée entre là Russie
d'un coté, et l'Angleterre et l'Autriche de
l'agipe., pour eilë, désormais, qu'elle Je
sache bien, en dehors de l'exécution
prompte, loyale et complète du traité de
Berlin et de la convention du 4 juin, point
de salut
BOURSE DE PARIS
CtatnM le 10 le il BttMMwe. B~oe.
S 0/0
Comptant. 75 8!! 7S60.M.
Fin cour. 75921/2 7S60.321/2
S 0/0.
Amortissable.. ¡. i
Comptant. 79 78M.M.
Fin cour. 788S. 78 M 12 .3712 2
At/00/0 0
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Comptsmttl380 /.H33S.
Fincour.H3871/2il3!iO. ,371/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 O'O. ~3 fr. 4!i, 43 3/4, 47 t/2, 40.
30/0. 7Sfr.M,S8.
30/0amortissa.b)e. '?8fr.4S,40.
6 0/t) turc. llf)'.is,t0.
Extér" espagnole.. H~/i6,3/4.
Intérieure. 137/8,
BMique ottomane..
Florins (or). 60t!i/16,9/10.8.
Egyptiennes 6 0/0.. 283 fr. 12, 284 fr. 37 1/2.
Nous recevons de coa correspondans
les télégrammes suivans
«Berlin, le 11 octobre, 10 h.
11 m.soir.
c Les digressions politiques sur chaque
paragraphe protoageront certainement les
débats fort au delà du ternie prévu. M. Be-
bel, comme hier M. Htsseima.nn quoi-
que d'une autre manière, a essaye de
faire peur au Reichstag en le menaçant
d'une guerre de presse à l'étranger. Le centre
a pri-< aujourd'hui position vis-à-vis de la
majorité nouvelte, dont il ne fera décidé-
ment pas partie. « On nous reprochf notre
? politique négative, a dit M.Wiudthorst;
nous ne sommes pas la négation du bien,
s mais celle du mal. Nous ne sommes pas un
e parti anarehique nou" voulons un gouver-
e ncment, mais nous sommes contre cetui-ci.~
B Oji pourrait croire de loin à beaucoup de
passion, d'animosité même dans les débats
mais je puis vous assurer qu'en écoutant
certains discours, le Reichstag est plus sou-
vent disposé à rire qu'à se fâcher, a
a Vienne, le 11 octobre, 2 h.
Quand je vous ai annoncé que la circu-
laire turque n'était qu'à l'état de projet, c'é-
tait ta croyance générale ici, parce que,
après avoir communiqué les plaintes de
pays, et en même temps plusieurs chefs
ghitzis quittaient soudainement Caboul et
aliaicnt prendre possession d'un fort situé
dans le défilé du Kourd-Caboul, à environ
10 miHes de la ville. La communication
avec l'Inde se trouvant ainsi coupée, le
général Elphinstone envoya' le général
Sale avec une brigade pour rétablir le pas-
sage et aller prendre possession à Jella-
labad, de l'autre côté des montagnes. Ce
fut cette expédition qui donna la mesure
des dangers que courait l'armée d'occupa-
tion. La brigade eut à traverser des défilés
dont les bords s'élevaient à H ou 600 pieds
et qui avaient plusieurs milles de long.
Cependant, à Caboul même, peu de temps
avant ces actes de rébellion ouverte, la
population avait manifesté par plusieurs
signes sa haine contre les Anglais. Des
officiers avaient été insultés, deux Euro-
péens avaient été assassinés. Chose sin-
gulière le jour où la brigade du général
Sale avait été attaquée, les assaillans se
composaient en grande partie des gens des
chefs afghans qui demeuraient à Caboul.
On les avait vus sortir le matin et rentrer
le soir, et, bien qu'ils eussent à traverser
les postes anglais, on n'avait tenté ni de
les arrêter ni de les punir.
Les deux principaux chefs de cette pre-
mièreinsurrectionétaientAmenoulahEhan
et Abdoulah Khan, deux hommes de très
grande influence. Le premier était Sis
d'un conducteur de chameaux et avait
acquis par ses talens une autorité con-
sidérable. Il pouvait mettre 10,000 hom-
mes en campagne. On raconte du der-
nier l'anecdote suivante Pour se défaire
d'un irère aîné, il le fitenterrer vif jusqu'au
menton, ensuite il lui fit mettre une corde
autour du cou et attacha à cette corde
un cheval sauvage. L'animal, fouetté jus-
qu'au sang, tourna dans ce cercle terri-
ble jusqu'à ce qu'il eût tordu et enlevé la
tête de la victime. Tels étaient les hom-
mes avec tequels les Anglais allaient se
tpouver aux prises.
son gouvernement, Caràtneodory Pacha
avait .télégraphié A Constantinople pour
conseiller d'abandonner l'idée de cette cir-
culaire ou au moins d'attendre, et Essad
Bey avait donné des conseils dans le même
sens. Mais il était déjà trop tard, et, le jour
même, les ambassadeurs turcs à Berlin et à
Londres remettaient là circulaire en ques-
tion.
i) On ne croit pas que par cet acte la Porte
espérât provoquer une intervention des puis-
sances; el)e voulait seulement agir sur l'o-
binion publique en Hongrie et y donuer des
prcêtà l'Opposition pour amener peut-être
le gouvernement à renoncer a l'occupation.
Ce calcul a été déjoué .par la réaction du
sentiment national contre les .accusations
dont la conduite de nos troupes était l'objet
dans cette Circulaire. D
a Vienne, le 11 octobre, 3 h. 40 m.
a M. Tisza est arrivé ici pour conférer avec
~'empereur et le comte Andra~sy au sujet de
!a date de convocation des Délégations et pour
préparer les documens à leur soumettre. Si
)M:. Tisza n'obtient pas la majorité, la forma-
tion du cabinet Sziavy est probable. Eh tout
cas, M. Tisza appuierait M. Sziavy. ? b
TTéMgrapMe pfïvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, la il octobre.
Le Vatican, ne pouvant pas donner au parti
du centre du Reichstag les preuves que les né-
gociations entamées avec l'Allemagne aboutiront,
laisse a ce parti pleine liberté de voter comme il
croira devoir le faire sur la loi relative aux socia-
listes.
L'arrivée à Rome de l'archevêque de Bamberg
n'a nullement rapport aux négociations avec l'Al-
lemagne. L'archevêque aidera seulement le car-
dinal Nina a régler quelques questions relatives
au choix des évoques de Bavière.
Les éruptions du Vésuve sont faibles et inter-
mittentes.
Le nombre des pèlerins espagnols qui arrivent
ici est très grand.
Bombay, lé U octobre.
On annonce que le général Haines, a Peshawer,
se trouve à la tête de 35,000 hommes.
L'explosion des hostilités est considérée comme
étant inévitable.
On croit qu'Ali-Mùsjid est défendu par des
canons plus formidables qu'on ne l'aurait pensé
d'abord.
Los Afghans se livrent à des exercices de tir
avec des canons de gros calibre dans la passe de
Khaïber.
Le bruit court, jnais jusqu'à présent sans au-
cune confirmation, que les troupes concentrées &
Peshawer ont reçu l'ordre d'attaquer Ali-Musjid
immédiatement.
Des troupes d'infanterie ayant des canons de
montagne seraient même, assure-t-on, entrées
dans lés déniés.
On attendait avec une curiosité plus
vive encore que d'habitude le discours que
M. Gambetta devait prononcer hier soir à
Grenoble. Le discours de Romans a pro-
duit une si profonde impression, il à été
l'objet de tant de commentaires et d'in-
terprétations diverses qu'on n'aurait pas
pas été surpris de voir l'auteur lui-même
en donner une seconde édition, revue et
annotée, considérablement augmentée ou
expurgée. Telle n'était pourtant pas
notre attente. M. Gambetta est trop ha-
bile pour ne pas savoir que lorsqu'un
discours a eu l'importance d'un acte so-
lennel, il faut l'abandonner a son sort et
le laisser se défendre comme il peut au
milieu des disputes des partie. Ce qui est
dit est dit. Un homme d'action etM. Gam-
betta mérite certainement ce titre ne
s'attarde pas à revenir sur ses pas, fût-ce
pour les mieux marquer; il continue sa
marche et court au plus pressé. Or, rien
n'est très pressé, du moins a. notre avis,
dans le programme de Romans, tandis
que le décret qui fixe au 27. octobre
la convocation des conseils municipaux
donne aux prochaines élections sénato-
riales et à toutes les questions qui s'y
Ce fut, le 2 novembre 1841 que la ré-
volte générale éclata dans la capitale de
l'Afghanistan.
« Ce matin, de bonne heure, ditM. Eyre,
o nous avons reçu de la ville l'alarmante
B nouvelle qu'une révolte populaire avait
a éclaté, que toutes les boutiques étaient
s fermées, et qu'on avait fait une at-
? taque générale sur les maisons des
a ofSciers anglais résidant à Caboul. »
Au nombre de ces ofSciers était, comme
nous le savons déjà, Alexander Burnes.
M. Mac-Naghten et le général Elphinstone
étaient dans le camp situé hors la vitle
le major Pottinger était dans le Ko-
histan le schah Soudja était dans leBala-
Hissar, qui est la citadelle de Caboul. L'<
coy~, comme on appelait habituellement
M. Mac-Naghten, reçut à huit heures du
matin un billet dans lequel Burnes lui
annonçait qu'une grande agitation régnait
dans la vil)e, mais qu'il espérait pouvoir
la comprimer. Ce furent les dernières
lignes écrites par le malheureux Burnes;
une heure après, On reçut la nouvelle de
&a mort. Il paraît que, trop confiant dans
les dispositions du peuple, il repoussa
tous les avis qui lui étaient donnés et re-
fusa de se réfugier dans la citadelle.
Quand sa maison fut attaquée, il défendit
à ses gens de faire feu et monta sur une
terrasse pour haranguer les assaillans
mais, malgré la résistance désespérée de
ses soldats indiens qui se firent tous tuer
autour de lui, sa maison tut forcée, il fut
massacré avec son frère, et tout ce qui
fut trouvé chez lui, hommes, femmes et
enfans, fut impitoyablement égorgé.
Le roi (Schah-Soudja). qui était dans la
citadelle, envoyât un de ses 61s avec un
régiment pour rétablir l'ordre ils furent
repoussés et rentrèrent dans le fort. Ce
fut alors que les Anglais comprirent ré-
tendue de la iaute qn'ils avaient commise
en négligeant de s'assurer des points for-
tinés. Au lieu de se retrancher dans le
Bala-Hissar qui commandait la ville, ils
i-i
rattachent une incontestable opportunité.
Nous nous rappelons qu'il y a trois ans,
& la veille des élections d'où est sorti le
Sénat actuel, M. Gambetta avait prononce
un éloquent discours surl'institution même
de la chambre haute qu'il appelait le Grand
Conseil des communes, et sur le. rote
que cette Chambre devait jouer dans la
république. Ce discours était de tous
points excellent. On a su gré à M. Gam-
betta, qui avait été autrefois partisan
d'une Chambre unique, d'accepter si fran-
chement la division du pouvoir législatif
et d'en faire ressortir les avantages.
M. Gambetta parle souvent d'une républi-
que « progressive »; on doit reconnaître
que son esprit lui aussi est progressif, et
que, lorsqu'il traverse wne erreur, il ne
s'y arrête pas obstinément. Au reste, les
vérités politiques ne sont pas du do-
maine de l'absolu s'il y a des points nxes
dans la conscience d'un homme d'Etat digne:
de ce nom, il y en a d'autres qui sont mo-
biles par essence, et qui spnt soumis aux
JEluctuations de ce qu'on appelle, dans le
langage du jour, l'opportunisme. Il est
beau sans doute d'être l'homme juste et
ferme dont parle Horace, l'homme qui ne
tremble ni ne s'émeut sous les ruines du
monde, mais il n'est pas moins beau d'é-
viter sagement ce poétique cataclysme.
C'est ce que M. Gambetta n'a jamais man-
qué de comprendre, et ce qui lui a per-
mis, à son avantage et au nôtre, de mo-
di6er quelques unes de ses idées primiti-
ves.
De même que dans son discours de
1876, M. Gambetta, hier, à Grenoble,
~t'est déclaré partisan des deux Cham-
bres inais en même temps il s'est
montré sévère pour le Sénat qui arrive
au premier terme de son bail de trois, six
et neuf années avec le pays. Il est vrai
que le Sénat n'a pas tenu tout ce qu'on
attendait de lui. L'instabilité naturelle &
une majorité de quelques voix a livré aux
caprices du hasard le corps qui aurait dû
être la pièce sotide et résistante de la.
Constitution. Nul n'était à même de
prévoir ce que ferait le Sénat dans
telle ou telle circonstance. On pouvait
tout essayer sur lui, avec des chan-
ces à peu près ég-ales -et l'événe-
ment seul décidait si l'on avait eu.
raison. Il serait absolument impossible
au critique le plus consommé en matière
politique de discerner la règle de con-
duite dont le Sénat s'est inspiré dans sa
carrière triennale chaque jour il cédait à
une inspiration nouvelle, tantôt penchait
à droite et tantôt à gauche, et, sous
prétexte de maintenir l'équilibre entre
les autres pouvoirs, il perdait le sien &
tout propos. Nous ne croyons pas qu'une
autre Assemblée ait jamais présenté un
pareil spectacle. Tout le monde savait,
par exemple, ce que voulait l'Assemblée'
Nationale à l'origine. Ses lentes transfor- `
mations étaient imposées par les événe-
mens ou expliquées par les renforts in-
cessans que les élections envoyaient au
parti républicain. Son histoire présente
un développement logique. Nous n'en di-
rons pas autant du Sénat son histoire
n'est qu'une suite de velléités en sens
contraires, marques de faiblesse qu'il
faudrait peut-être réunir et remettre en
mémoire si toutes ne se résumaient pas
dans une faiblesse souveraine, la plus
déplorable de toutes, celle qui l'a porté
avaient disséminé leurs forces et avaient
établi leurs magasins en dehors de leur
camp. Ce camp lui-même, ayant des lignes
trop étendues, était presque impossible X
défendre, et, dès le commencement de
l'insurrection, les communications furent
coupées entre le camp où résidait l'en-
voyé, la citadelle où se tenait le roi, et les
magasins qui contenaient les provisions.
Les Anglais se laissèrent prendre par la.
famine.
Une sorte de vertige semblait avou-
frappé le général Elpbinstone. La faiblesse
naturelle de son caractère était encore aug-
mentée par de vives souifran ces physiques.
Comme il est mort honorablement, sinon
glorieusement, au milieu de ses soldats,
ses compatriotes ont respecté sa mé-
moire cependant, il est permis de
dire que, si, dès le premier jour, les
assiégés avaient agi avec énergie et réso-
lution, ils avaient encore des chances de
salut. Leur première faute, la plus grande
peut-être, fut d'abandonner presque sans
résistance les magasins qui contenaient
leurs provisions. En même temps, les dé-
tachemens cantonnés dans dinërens forts
répandus dans la campagne se repliaient
sur le camp. Le major Pottinger, obligé
d'abandonner le Kohistan, sent jour avec
peine jusqu'au quartier général. L'ar-
mée réunie avait alors des vivres pour
<~M: ~'OM~. Le général E!phinstone, Î
retenu au lit par la goutte, partagea le
commandement avec le brigadier Shelton.
Ce dernier, désespérant de pouvoir main-
tenir sa position pendant l'hiver, se pro-
nonça pour une retraite immédiate sur
Jellalabad. M. Mac-Naghten s'y opposa
résolument mais le mot avait été pro-
noncé et s'était répandu, et le découra-
gement était déjà parmi les troupes.
Le 29 novembre, Mahomed-Akbar ar-
riva à Caboul, et désormais, sous les or-
dres de ce chef habile, l'insurrection s'or-
ganisa d'une maniëpe plus régulière et
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