Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-07
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Description : 07 octobre 1878 07 octobre 1878
Description : 1878/10/07. 1878/10/07.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
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JOI1R1V~L DES DÉ~~TS
° 0~ S'ABOIE
t'ue des Pfêtres~Snint-Germam-l'Auxerrois, 17.
PMX BE ~ABOMMEMnEMT
irois mois. Six mois. un an.
Paris. ~8fr. 36 fr. 72 fr.
Dëpartemens. 20 fr. 'M fr. 80 fr.
Umon postale
européenne. 2)fr. 42 fr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
~es auonnemens partent des 1" et 16 de
chaque mois.
Pa~!a, nn mntmére 90 cent.
Mpartemens, Mn numéro aSeent.
In JLonttoM, apply to Cowte and C", foreign
newspapers omce, n, Gresham street, G. P. 6.;
MM. Meuzy,B~tes et C', d, Finch lane CornhUI,, °
E. C: London; MM. W.-M. )SmKh et So~
~86,Strand,W.G.London. 2~
A Bruxelles, à FO/~ec ~c p~Ke~, ~6, rue de')~
Madeleine, Mans les kiosques et dans les bi-~
Miothèques;des gares de chemins de fer belges. i,
ON ~ADON~E y
enBeIgique,enItalic.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable a Paris. <.
POUTRES Eï UTTEMIKES
Les annonces sont reçues
chez MM. t Mtchey, t~mte et, C",
8, place delà Bourse, Il
et au bureau du ~MJMMAt.; 1,
elles dolventtoujoursuti'cagreées par la rëdacLioBt
PAMS
DIMANCHE 6 OCTOBRE
On ne peut plus le nier, le Comité invi-
sible, incolore, impalpable et insaisissable
que les droites du Sénat ont organisé pour
présider à la campagne des élections sé-
natoriales existe réellement. Non seu-
lement il adresse à tous les citoyens, sans
distinction d'origine et d'opinion, sans
en excepter les ministres, les sous-secré-
taires d'Etat, les chefs avérés du parti ré-
publicain, une circulaire destinée à sollici-
ter la charité publique en faveur de son œu-
vre de propagande; non seulement il dit, Je
demande de l'argent, donc je suis; mais
il manifeste encore son existence par une
démonstration qm excitera le plus vif en-
thousiasme dans les rangs des partis réac-
tionnaires. On sait quelle impression ont
produite les Consultations émanées du
Comité des jurisconsultes des gauches du-
rant la longue et pénible période du 16 mai.
Dans le silence forcé du Parlement, impru-
demment dissous par un cabinet d'aven-
ture) ces avis motivés d'hommes connus
pour leur science profonde et leur impar-
tialité élevée ont ranimé les courages
et donné une impulsion hardie a. la
résistance légale que toutes les fractions
du parti républicain ont soutenue jus-
qu'au bout avec une énergie qui ne s'est
point démentie un instant. Frappés de la
puissance d'un pareil moyen d'opposition,
les droites ont rêvé, dès le lendemain de
}eur défaite, d'imiter l'exemple que nous
leur avions donné et d'organiser, à leur
tour, un Comité de jurisconsultes monar-
chistes chargé de surveiller les actes du
gouvernement républicain et de contrô-
ler, la loi en main, toutes ses réso-
lutions. Mais ce projet était plus fa-
cile a concevoir qu'à réaliser. C'est en
vain que depuis près d'un an les jour-
naux réactionnaires revenaient sans cesse
sur une idée qui leur était chère. Les
jurisconsultes ne se trouvaient pas.
II a fallu un événement aussi consi-
dérable que l'ouverture de la campagne
des é)ections sénatoriales pour les obliger
enfin à se montrer; et ce sera le plus
grand titre de gloire du Comité des droi-
tes, qui n'est point parvenu pour son
propre compte à rédiger le moindre Mani-
feste aux électeurs, d'avoir décidé huit
hommes politiques qui connaissent les
lois à nous livrer plus de deux colonnes
de considérans sur une question qui tou-
che si vivement à l'intérêt général des
partis monarchistes et à l'intérêt particu-
lier d'un certain nombre de membres de
ces partis.
On ne nous reprochera pas de vouloir
mettre la lumière sous le boisseau, car
nous reproduisons plus loin, dans toute
son étendue, l'oeuvre dont les droites sem-
blent être si fières. Elles se tromperaient
cependant si elles croyaient produire, avec
ce long factum qui ne contient absolu-
ment rien de nouveau, l'impression que
produisaient sous le 16 mai les Consulta-
tions des jurisconsultes républicains. Les
circonstances sont bien changées, et ce
serait une grande erreur de s'imaginer
qu'il suffit de singer les défenseurs de la
république pour obtenir le même sucèès
qu'eux. Lorsque nous nous sommes adres-
sés à des jurisconsultes pour soutenir nos
droits menacés par une interprétation
Violente et insidieuse des lois constitu-
tionnelles, la dissolution nous avait en-
levé la garantie que les institutions par-
lementaires assurent à tous les partis
dans les pays libres. La tribune était mo-
mentanément détruite, personne ne pou-
vait y monter pour interpeller les minis-
tres et leur demander compte de leur
conduite. Il fallait à tout prix trouver un
FEŒM DU JOUMÂLMS MMS
DU 7 OCTOBRE 1878.
1.A SEMAINE DRAMATIQUE
THEATRE Du GYMNASE reprise de la Z'<~ 'e
aux C'a~~M; d'Alexandre Dumas; dé-
buts de M"" Tessandier et de M. Gui-
try. THEATRE CLUNY Vieux Capo-
?'ai', drame en cinq actes, de MM. Den-
nery et Dumanoir (reprise).
Je disais il y a deux mois de M. Gui-
try en parlant des concours du Conser-
vatoire '< C'est un tout jeune homme qui
n'a pas encore dix-huit ans, mais qui est
déjà formé. Il a de la chaleur, une voix
agréable, et ce sont là des qualités essen-
t'etles pour un acteur, je dirai même des
qualités assez rares. Si mes impressions
ne me trompent pas, M. Guitry me paraît
destiné à devenir un jeune premier de
drame plutôt qu'un tragédien, ou un ac-
teur de comédie proprement dit. Après
avoir vu M. Guitry dans le rô!e d'ATmand
de jpa~c a?M? C'retrancher de ce jugement, mais il y faut
beau oupfjn'it.er.
Autre chu~e M~ eu €<:(..de jouer uue
scène isolée sur un théâtre d'école ou de
autre moyen d'arrêter les écarts du pou-
voir ministériel. En est-il de même au-
jourd'hui ? Les droites ont-elles besoin,
pour défendre ce qui leur paraît être la
légalité, de s'adresser à quelques hommes
plus ou moins compétens, mais dépour-
vus de tout mandat, et dont l'opinion n'a
par conséquent qu'une valeur stricte-
ment personnelle? De quelle autorité peut
être l'avis de M. Antonin Lefèvre-Pon-
talis, auquel le suffrage universel a re-
tiré sa confiance de M. Récamier, qui
n'est qu'un simple avocat; de M. Lauras,
ancien préfet de l'empire de M. Pinard,
qui a servi un gouvernement dont le
principal mérite n'était pas, ce semble,
d'interpréter très scrupuleusement les
lois, quand tout le monde se rappelle que
le Sénat, avant de se séparer, sur l'inter-
pellation d'un signataire de la Consultation
des droites, M. Delsol, a refusé de s'asso-
cier à la théorie exposée dans cette Consul-
tation ? On n'a pas oublié les débats qui ont
eu lieu à ce sujet dans la haute Assemblée le
Pet le 8 juin dernier, et qui se sont terminés
) par le rejet de l'ordre du jour de M. Lu-
cien Brun. Cet ordre du jour était ainsi
conçu « Le Sénat, considérant que, d'a-
a près la loi constitutionnelle relative à
s l'organisation du Sénat, les séna-
)) teurs des départemens et des colo-
H nies sont élus pour neuf ans et re-
K nouvelables par tiers tous les trois ans,
H et que, par suite, il n'y a pas lieu d'cn-
H gager, même par des opérations préli-
B minaires, avant la rentrée des Cham-
') bres, les élections du premier tiers re-
H nouvelable, passe à l'ordre du jour. H
Par 140 voix contre 133, le Sénat, re-
poussant la rédaction de M. Lucien Brun,
est passé àl'ordredujour pur etsimple. La
haute Assemblée a donc voulu laisser au
cabinet l'entière liberté d'action que
M.Dufaureavait revendiquée avec tant de
fermeté, sous la réserve de sa responsa-
bilité ministérielle. Il est vrai que les
jurisconsultes des droites n'ont qu'un
médiocre respect pour la responsabilité
ministérielle c< Considérant, disent-ils,
a qu'il importe d'abord d'écarter la ~K/
H ?')) exécutif aurait le droit de convoquer les
M conseils municipaux pour l'élection des
M délégués sénatoriaux, à la date qui lui
? conviendrait et sous sa responsabiiité
a qu'en effet, s'il suffisait à des minis-
') très, pour justifier tous leurs actes, de
a se couvrir du vote d'une majorité qui
leur serait favorable, la responsabilité
H ministérielle pourrait excuser tous les
') excès de pouvoir et ne servirait
') qu'à faire naître en pratique le despo-
H tisme parlementaire. ') Sont-ce bien
des jurisconsultes qui ont écrit ces lignes?
Nous nous demandons quelle garantie
contre les excès du pouvoir ministériel
MM. Delsol, Lucien Brun, etc., ont trou-
vée pour remplacer ce qu'ils appellent
la ~M~CM-M théorie de la responsabilité
ministérielle? Il est clair que les minis-
tres ne sontjustieiablesque des Chambres,
comme les simples citoyens ne sont justi-
ciables que des tribunaux. Les Chambres
seules peuvent décider s'ils ont violé ou
respecté les lois constitutionnelles, de
même que, dans la vie civile, les tri-
bunaux seuls peuvent décider si les sim-
ples citoyens se sont rendus, oui ou
non, coupables d'un acte délictueux ou
criminel. Sans doute, les clioses hu-
maines' sont sujettes aux imperfections.
Les Chambres se trompent quelque-
fois les tribunaux aussi. On n'a pourtant
pas encore imaginé de traiter de dange-
reuse la théorie en vertu de laquelle les
tribunaux sont juges uniques de l'applica-
tion des lois, et personne n'a appelé cela le
despotisme de la magistrature. Les juris-
consultes des droites pensent probable-
jouer un rôle tout entier devant le vrai
public. M. Guitry ne paraît pas avoir en-
core une idée bien nette de ce que c'est
que la composition d'un rôle it ne joue
que des fragmens, sans se préoccuper
suiusamment de l'ensemble, et c'est en
cela surtout que l'on sent encore beau-
coup chez lui l'école. Ainsi, en représen-
tant le personnage d'Armand, il n'a guère
nxé son attention que sur deux ou trois
scènes à grand effet, traitant le reste à la
façon des ténors qui s'inquiètent peu du
récitatif. Mais dans une comédie, ou un
drame, il n'y a pas de récitatifs à dédaigner,
les moindres détails ayant leur significa-
tion et leur importance au point de vue
de l'interprétation générale.
Je dois dire que M. Guitry s'est fait jus-
tement applaudir dans les passages vrai-
ment dramatiques auxquels on l'attendait,
par exemple à la fin du quatrième acte,
dans sa belle scène avec Marguerite, qui
détermine par la provocation de M. de
Varville. Il a été très émouvant aussi au
cinquième acte; mais, horsdelà.on n'a pu
voir en lui qu'un acteur froid et compassé.
Etait-ce timidité~ et ce qu'on est convenu
d'appeler « l'émotion inséparable d'un
début H ? Je ne le crois pas. M. Guitry
m'a paru, au contraire, très sûr de lui. Il y
aurait donc, dans son fait, de l'inexpé-
lience ou du parti-pris. Je ne veux pas
croire à un parti-pris trop ridicule chez
un si jeune homme qui ne peut bien con-
naître encore ni la vie ni le théâtre.
J'aime mieux m'en tenir à l'inexpérience.
M. G'iitry a adopté, autant qu'il me sem-
ble. hi rneihode 'a jeu ~MC~ c'est-à-
dire qui ne s'éparpilte pas en menus dé-
ment que leur autorité devrait être placée
au-dessus de celle du Parlement et que
leurs consultations devraient réviser les
décisions du Sénat. Cette* prétention est
bien naturelle, car que pèsent Ica ar-
rêts des élus de la France à côté des
savantes et impartiales élucubrations de
MM. Delsol, de Soland, Antonin Lefèvre-
Pontalis, Récamier, Lucien Brun, Lauras
et Pinard?
fefite BeMree du ditMttmche
Emprunt S 0/0. lt3fr.S) 30/0. 76fr.7S.
S 0/0 turc. ~fr.20,15.
Bauquo ottomane.. 469 & 470.fr., 469 fr.
Ottomane 1873. 61ff.2S.
Florins (or) 61t/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 283 fr. 75, 283 ff. 12.
Chemins égyptiens. 376 fr. 2S.
TétegnapMe ptïvée.
[Service télégraphique de l'agence Havas.)
Pesth,Ie6octobre.
La démission des ministres est acceptée.
M. Sziavy a refusé de former un nouveau ca-
binet.
Le ministère Ti~za reste chargé de pourvoir
aux affaires jusqu'à l'ouverture du Parlement.
Rome, le 6 octobre.
Le Co!M'n~ ~'7~ pariant du démenti de
Midhat Pacha, confirme la nouvefle que l'Angle-
terre fait des démarches auprès de quelques puis-
sances pour la cession de la Crète a la Grecs.
Le baron de Haymerlé. ambassadeur d'Autri-
che, est attendu prochainement ici.
Constantinopio, le 5 octobre, soir.
M. Layard est parti pour Artaki.
On espère une réponse favorable et prompte
relativement aux réformes anglaises en Asie-
Mineure.
Le Sultan a promis à M. Layard et a écrit à
la reine Victoria qu'il comptait mettre prochaine-
ment a exécution ces réformes.
Une circulaire de la Porte invite les puissances
à forcer l'Autriche a se conformer aux déclara-
tions qu'elle a faites au Congrès. Cette circulaire
rappelle a l'Autriche qu'elle doit arrêter ses
troupes jusqu'à ce que les puissances aient pris
une décision, et ajoute que, s'il en est autrement,
la Porte considérera l'Autriche comme violant le
droit international.
Constantinople, le 5 octobre, soir.
La Porte, en rejetant la convention autri-
chienne, a demandé à l'Autriche de renouveler
la déclaration de ses plénipotentiaires, déclara-
tion reconnaissant la souveraineté du Suitan et
l'occupation provisoire de la Bosnie par les trou-
pes austro-hongroises. Si l'Autriche refuse, la
Porte s'adressera aux puissances et leur sou-
mettra la question.
Un conseil extraordinaire des ministres a été
tenu aujourd'hui au palais.
Les Turcs ont réoccupé hier Kéchan, évacué
par les Russes. Constantinople, le 6 octobre.
Constantinople, le 6 octobre.
Le prince de Serbie a adressé au Sultan un té-
légramme exprimant le désir sincère de voir ré-
tabfir les relations amicales entre la Porte et fa
Serbie.
La réponse de la Porte, expédiée aujourd'hui,
exprime les mêmes sentimens.
Les généraux assistaient au conseil extraordi-
naire qui a été tenu hier relativement à la ques-
tion de l'occupation de la Bosnie.
La commission turco-persane pour la rectifica-
tion des frontières s'est réunie hier.
Feridoun Bey est nommé consul général à
Pesth.
Constantinople, le 6 octobre.
Un journal officieux turc assure que la Porte,
sur le rapport, de l'ancien gouverneur de Bosnie,
se disposerait à envoyer a ses ambassadeurs une
circulaire dans faqueiie elle protesterait contre la
conduite inhumaine des Autrichiens à l'égard
des musulmans de Bosnie, conduite en contra-
diction avec l'engagement de l'Autriche de rem-
plir une mission pacifique à l'égard de ces pays.
La circulaire demanderait aux puissances d'em-
pêcher le retour de ces actes d'inhumanité, en
même temps qu'elle insisterait auprès du gou-
vernement autrichien pour qu'il suspende la
marche de ses troupes jusqu'à la réception de la
réponse des puissances.
Belgrade, le 6 octobre.
M. Ristitch, de retour à Belgrade, a conféré
longuement avec le prince. Tous les ministres
ayant insisté pour se retirer, le prince a chargé
M. Ristitch de former un nouveau cabinet.
Le ministre résident russe, M. Persiani, aurait
déclaré ici que les troupes russes continueraient
d'occuper la Rouméiie aussi longtemps que les
troupes autrichiennes occuperaient la Bosnie et
l'Herzégovine, et que la Russie s'opposerait à
l'annexion de ces provinces à l'Autriche.
M. Marf). a. été élu aujourdhui membre da
conseil muaidpal pour le quarlier des Epi-
nettes (17" arrondissement), par 1.S71 voix
contre M. Riss)
tails et se réserve tout entier pour le
point culminant d'une pièce où il s'agit
de frapper un grand coup. Je suis loin de
l'en blâmer, car cette méthode me paraît
la bonne mais cette négligence des petits
détails ne doit. être qu'apparente, car ils
servent a préparer les situations capitales
et les coups de force l'art consiste préci-
sément à uc jamais les perdre de vue,
tout en ayant l'air de ne pas s'en préoc-
cuper.
Ainsi M. Guitry, qui a ému toute la
salle au cinquième acte et à la fin
du quatrième, aurait produit beau-
coup plus d'impression encore s'il ne
s'était pas montré si froid pendant
les trois premiers note?, on peut même
dire si icdinerent à tout ce qui se passait
autour de lui. C'était bien vraiment un
amoureux transi; et quand ce même
amoureux si ilegmatique éclate en cris
de passion et de fureur parce qu'il croit
que sa maîtresse l'a trompé, on est un
peu surpris de le voir prendre son aven-
ture d'une façon si tragique. On s'atten-
drait plutôt à ce qu'il mît en pratique le
mot de cette élève du Conservatoire à
qui M"" Mars reprochait sa froideur
Mais enfin, disait l'illustre comédienne,
mettez-vous à la place du personnage. Si
vous aviez un amoureux et qu'il vous
trompât, que feriez-vous ? Je le met-
trais à la porte, répondit tranquillement
l'élève, et j'en prendrais un autre!
Il est certain que M. Guitry ne paraît
amoureux de Marguerite Gautier que dans
la violente scène de reproches et lorsqu'il
ia voit mourir. A part ces situations capi-
tales où ilmontre une véritable passion, il
Un journal plus ou moins bien pensant
a trouvé que nous parlions de Pie IX sur
!e ton de l'injure. Tous ceux qui veulent
bien nous lire, et depuis longtemps, sa-
vent si nous avons jamais été irrespec-
tueux envers la personne du vieux Pape.
Mais le pieux journal qui nous fait ce re-
proche étant généralement connu pour
dire le contraire de la vérité, nous le
laissons tranquillement acquérir de nou-
veaux titres à sa bonne renommée.
Un autre, qui a du moins le mérite de
la candeur, nous pose toutes sortes de
questions plus étranges les unes que les
autres, demande ce que l'Italie peut nous
offrir en échange de notre alliance et si
nous sommes prêts à entrer en guerre
avec l'Autriche pour Trieste, avec la Tur-
quie pour l'Albanie, avec l'Angleterre pour
Tunis, et avec nous-mêmes pour Nice et
la Savoie? Au nom du ciel, et au nom de
la simplicité, qu'est-ce que tout cela veut
dire? Quand nous a-t-on vus encourager
les -~ntaisies de l'Italia M'e~CK~ ? Il y a
peu de temps encore, nous nous sommes
attiré la mauvaise humeur de nos amis
italiens pour les avoir engagés à faire
comme Candide et à cultiver tranquille-
ment leur jardin. Tâchons donc de rame-
ner la question à ses vrais termes.
A la suite des attentats commis en Al-
lemagne et en Russie sur des personnes
royales ou sur des personnages officiels,
il s'est opéré un changement dans la di-
rection de la politique intérieure de l'Al-
lemagne. Le projet de loi présenté pour
la répression des doctrines socialistes,
repoussé par l'ancien Parlement, pou-
vait avoir besoin, dans le nouveau, de
l'appoint du parti catholique. Le Pape,
avec l'esprit politique qu'il a déjà montré
depuis son avénement, a saisi habile-
ment cette occasion d'entrer en négo-
ciations avec le gouvernement allemand.
Il l'a fait vraisemblablement de sa propre
inspiration, ~'o~'MMM~M, et sans consulter
lesintransigeans qui lui ont été légués par
son prédécesseur. Ceux-là ne sont pas
contens, ni en France ni en Allemagne
aussi ont-ils cessé de faire de la propa-
gande pour le denier de saint Pierre, qui
va décidément mal. Ils aiment mieux faire
de -la propagande socialiste et ouvrière
avec les capitaines de cuirassiers, que de
faire de la conciliation. Les organes de l'ul-
tramontanisme allemand ne sont pas plus
satisfaits que ceux de l'ultramontanisme
français. On peut voir la pensée de ce
parti dans ce que dit, par exemple, la
6')) Père, dit-elle veut la liberté de l'E-
H g)ise comme nous la voulons et la
M demandons. Si on nous la rend, l'E-
H glise pourra aider à écarter le danger
a social, et les catholiques qui par
M grandes masses commencent déjà à de-
') venir démocrates et même démocra-
c tes socialistes, redeviendront des mo-
') carchistes décidés et les sujets les plus
a ûdèles. M Il est impossible de dire plus
clairement que les bons catholiques fe-
ront de la démocratie, du socialisme, et
tout ce que l'on voudra, pour en venir
aux fins qui justifient les moyens. Pour
faire triompher la contre-révolution, ils
feront de la révolution à outrance.
Le Pape, il faut lui rendre cette justice,
s'est montré plus conciliant, plus politique
et plus chrétien, et assurément il était dans
son rôle de chef de l'Eglise en cherchant
la pacification. Malheureusement, il sem-
ble avoir cherché aussi dans cette négo-
ciation un moyen de rompre l'alliance qui
depuis une douzaine d'années avait
uni la Prusse et l'Italie, et c'est
pourquoi nous en avons conclu que J
l'union se trouverait naturellement res-
serrée entre l'Italie et la France. Il ne
n'a ni feu, ci légèreté, ni jeunesse. S'il s'est
réservé pour ces deux ou trois grands ef-
fets, il a fait un faux calcul c'est trop
de concentration. L'inexpérience de
M. Guitry se voit encore dans quelques
détails dont l'observation pourra paraî-
tre minutieuse mais qui ont cependant
leur importance pour un acteur. Armand
Duval tel que nous le montre A. Dumas
est un jeune homme qui, après avoir tait
ses études de droit, a vécu dans le monde
élégant de Paris. M. Guitry, qui re-
présente ce personnage, a tout l'air d'un
lycéen qui vient de passer son examen
de baccalauréat. Il est mal habillé il
porte non pas un habit de « première
communion comme on disait autrefois,
mais un habit de bachelier, avec des
manches trop longues qui lui tombent
jusqu'au bout des doigts et lui donnent
ua air gauche et embarrassé. Il est en
outre fort mal coitfé, avec ses cheveux
noirs qui rejoignent presque les sourcils
et masquent le front, ce qui nuit beau-
coup à l'expression de la physionomie. Je
n'insisterai pas, personne n'ignore que la
plastique est une des parties essentielles
de l'art du comédien. C'est ce qu'on ne
saurait apprendre au Conservatoire, mais
ce qu'on apprend au théâtre.
M"" Tessandier, qui fait Marguerite, n'a
pas les défauts que l'on peut reprocher à
M. Guitry. Ce n'est pas l'habitude des
planches qui lui manque, car elie a beau-
coup joué en province. Elle était cepen-
dant très effrayée, dit-on, en entrant en
scène, ce qui n'a rien d'invraisemblable;
mais elle a bientôt repris de l'assurance.
Elle n'a eu cependant prise sur le public
s'agit pas ici d'alliance offensive ou dé"
fensive en vue d'un but matériel, déter-
miné c'est une alliance de principes. Aussi
longtemps que la réaction, ou, commeilfaut
dire maintenant, la contre-révolution, a
pu avoir des chances de s'emparer du
gouvernement de la France, la cour de
Rome a compté sur elle. Cette alliance
du parti réactionnaire français avec
le Vatican jetait nécessairement l'Italie
dans les bras de l'Allemagne. Aujourd'hui,
il n'y a plus d'illusions à se l'aire nous
le répétons, la France ne fera plus la
campagne de Rome, elle ne recommencera
pas le massacre de Mehtana. L'Italie est
désormais rassurée, et le Vatican se dé-
tourne de nous. La contre-révolution re-
nonce à la France, et c'est tout ce que
nous voulions constater.
JOHN LEMOJNNE.
On nous écrit de Londres, le 4 ocLobre
« La réunion du cabinet aboutira-t-elle à
une décision énergique? Le sentiment natio-
nal semble demander qu'on ailte de l'avant
sans laisser s'écouler Je temps. Les libéraux
sont les premiers à exiger une pareille politi-
que de détermination et de hardiesse. D'autre
part, tout le monde est d'accord pour que ce
soit le Trésor de l'Angleterre et non celui de
l'Inde qui supporte les frais de la guerre.
)) Il ne manque pas d'avocats d'une atti-
tude cxpectante, mais on leur répond que,
de toute nécessité, il faut ô'.re prompt à ven-
ger TaHront inûigé par Shoere-AM. Les nou-
velles de l'Inde montrent que les préparatifs
miiitaires sont poussés avec toute l'activité
possible. Un mouvement en avant n'aurait
donc rien de bien surprenant.
B Le chargé d'afl'aires d'Angleterre à Saint-
Pétersbourg a fait des représentations ou
demandé des explications, touchant la mis-
sion russe à Caboul. II s'est efforcé d'obtenir
du gouvernement impérial le renouvellement
des engagemens pris en 1869 par le prince
GortchakofT, engagemens qui n'avaient
jamais pris une forme détinie. M. de Giers a
répondu, paraît-il, d'une façon conciliante
mais évasive, dans le sens indiqué par les
dépêches de Saint-Pétersbourg. On ignore
ici si la mission russe se trouve encore à Ca-
boul ou si elle a quitté cette ïiUe.
Le marquis de Salisbury est attendu
pour assister au conseil de demain. Le
comte Schouvaloft', d'ont l'arrivée à Paris a
été annoncée, reviendra à Londres vers la fia
du mois.
» Le remplacement dû M. de Beust est re-
gardé comme certain.
On n'est pas sans s'étonner que les négo-
ciations entamées entre la France et l'An-
gleterre relativement à l'Egypte n'aient pas
encore abouti à un résultat connu. On sait
bien qu'on est d'accord sur le principe, la
France ayant reçu la satisfaction de ses jus-
tes prétentions. On voulait, parait il, étrange-
ment rogner les attributions du représentant
français dans le cabinet Nubar. M. Wadding-
ton s'est montré ferme et a obtenu ce qu'il
était en droit de demander. Les journaux an-
glais citent M. de Biigniëres comme ayant
été choisi par le gouvernement français il
aurait le portefeuille des travaux publics,
avec les chemins de fer. M. Hivers Wilson
aurait les ports dans ses attribution! Je ne
garantis aucunement l'authenticité de cette
nouvelle.
Un de nos correspondans nous écrit de
Rome, le 27 septembre
Rome est maintenant déserte; j'en pro-
fite pour me recueillir et noter quelques ob-
servations sur le mouvement littéraire en
Italie. A parler franc, le nouveau régime, en
débridant l'imagination, ne l'a pas rendue
très féconde. Avant 1860, quand on s'éton-
nait de ne plus trouver dans la péninsule ni
poètes supérieurs ni romanciers égaux à
ceux d'Angleterre et de France, les patriotes
répondaient « C'est la faute de la censure, o
Mais, disiez-vous, malgré la censure, Leo-
pardi, Giusti ont chanté, Manzoni a écrit ses
hymmesetson roman historique. S'il n'y
avait pas de censure, l'Italie serait peu-
plée d'hommes aussi forts que Manzoni,
qu'à partir du troisième acte dans sa scène
avec le père d'Armand Duval. Au cin-
quième acte, elle a eu aussi de bons mo-
mens, particulièrement dans la scène de
la mort. M"" Tessandier et M. Guitry man-
quent également de finesse dans leur jeu;
il leur faut des situations très marquées,
ce qui est dans la demi-teinte leur échappe;
et, pour répéter ce que je disais plus haut,
ils n'ont pas de ~e~a~/1
Za .D un ensemble très satisfaisant. Saint-Ger-
main est exceltent dans le rOIe de ce
vieux fou de Saint-Gaudens Achard
donne au personnage de Gaston une phy-
sionomie fort originale. La pièce d'A-
lexandre Dumas n'a, cette fois, soulevé
aucune espèce de protestation. On a re-
connu que c'était là une œuvre purement
littéraire et sans aucune prétention phi-
losophique. Après avoir beaucoup crié à
l'immoralité, on a fini par s'apercevoir
que l'auteur avait voulu seulement pein-
dre un certain côté des mœurs de son
temps, et qu'il n'avait-fait que reprendre
l'idée de j~MO~ Z~eaM~, avec les modifi-
cations nécessaires. Dans un discours
mémorable prononcé en pleine Académie,
M. d'Haussonville lui a rendu toute jus-
tice à cet égard.
Cequi prouved'ailleurs queM. Dumasn'a
pas eu l'intention de soutenir une thèse,
c'est ce qu'il dit lui-même dans la préface
de sa pièce « Le cœur a complétement
disparu de ce commerce clandestin des
amours vénales. La Z~a~e aw.c C~e~M,
écrite il y a quinze ans, ne pourrait plus
être écrite aujourd'hui. Non seulement
eUc ne serait pas vraie, mais elle ne serait
N Giusti et Leopardi. La. censure a. été sup-
primée, et les poètes, les romanciers ne sont
pas venus. Ce n'est parque ties livres man-
quent, bien au contraire; il y en a trop. Je
pourrais vous citer tel éditeur qui à lui seul
livre à la consommation plus de sonnets qua
n'en peut digérer la péninsule entière. On
dit que la jeune reine aime les vers; les
poëtes abusent de ce goût assez rare chez les
têtes couronnées, et ils se lancent dans tous
les caprices, dans toutes les audaces de la
fantaisie, avec une ardeur qu'on voudrait queli
quefois décourager. Mais cette liberté même
embarrasse les rimeurs; depuis que la cage
est ouverte, les oiseaux envotés ne savent où.
porter et diriger leurs ailes. Quand ils étaient
opprimés, ils chantaient l'Italie MM~o MCf,
de peur d'être entendus par la police, et ce
chuchotement séditieux attirait les fines
oreilles des jeunes gens. Mais quand il n'y.
eut plus de péril à célébrer Victor-Emma-
nuel, les fiertés d'autrefois devinrent des fla-
gorneries. Les satiriques qui persistaient à
attaquer saint Pierre purent être soupçonnés
de courtiser saints Maurice et Lazare. Les
~mp~ d'autrefois passèrent à l'état de satis-
faits.
Ainsi, le pauvre Aleardo Aleardi, qui est
mort récemment à Florence, professeur d'es-
thétique à l'Académie des Beaux-Arts, n'a.
pas même obtenu son quart d'ovation après s~
fin subite. C'était cependant un aimable et
vaillant homme qui, dans Vérone sa patrie,
avait euan'aire aux 2'e~c~. Avant la déli-
vrance, ses chants patriotiques lui avaient
fait une célébrité; après le triomphe, il n'a.
plus été que l'écho faiblissant. d'un grand
bruit que les nouveaux venus, les jeunes criti-
ques, trouvent maintenant excessif. On l'at-
taqua durement et l'on affligea l'Age mùr do
ce galant homme. S'il était mort quinze ans
plus tôt, on lui aurait érigé, qui sait? une
statue ou deux.
De poëtes nouveaux qui aient véritable-
ment pris place à un rang supérieur, on no
pourrait guère citer que M. Giosuè Carducci
qui est maintenant professeur à Bologne; je
le retrouverai &ur mon chemin un jour ou
l'autre, et je vous parlerai de lui. Quant aux
romanciers, ils nous suivent ils imitent ceux
de France; quelques uns d'entre eux, ceux
qui ont le plus de succès, sont les r~ ilets de
M. Daudet et les rinçures de M. Zola. Quel-
ques femmes, à l'exemple de Georga Sand,
signent, de noms qui ne sont pas les I~urs,
des romans à tendances. Quelques auteurs
dramatiques mettent en pièces des thèses
morales et sociales comme M. Alexandre
Dumas, avec cette différence pourtant que
l'auteur français a le grand art de donner à
des banalités la forme impertinente et agres-
sive du paradoxe, tandis que les Italiens
(sauf exception) font passer des idées souvent t
téméraires en les présentant dans un coniht
de lieux-communs. Du reste, le théâtre italien
vit du nôtre; on donne ici les -~o~c~M~M~
qui, malgré la chaleur, attirent beaucoup de
monde; on donnait l'autre jour à Florence une
pièce de Barrière on a joué hier à Naples
(c'est mon journal qui me l'apprend) la 7~M
a:tout cela traduit en italien ou à peu près. Le
Secolo de Milan offre à ses lecteurs, en feuille-
ton, ~~OHMM ~'M?M /let le FK?~oJo, de Naples, achèvera ces
jours-ci la traduction de ~OMoa~M ~7!'M-
ler <ï~:(f. Le français règne toujours sur le
théâtre et chez les libraires; le toscan en
souffre les affiches, les enseignes annoncent
desCM~ le café-concert devient à la mode.
L'Exposition de Paris remplit encore toutes
les gazettes de comptes-rendus merveilleux. Le
T~M/MH~ donne aujourd'hui un premier ar-
ticle sur M. Victor Hugo, qui, parait-il, traito
assez mal M. Louis Blanc dans ses conversa-
tions intimes. A en croire le journal italien,
notre poëte est moins radical qu'on ne le
croit: ce serait plutôt un conservateur hu-
manitaire. Dans ses loisirs, il tournerait vo-
lontiers (à en croire le .M/~<ï) l'épigramme,
le madrigal et te calembour. Voici un qua-
train qu'il aurait commis pendant le siège
Je lègue à Paris, non ma cendre,
Mais mon beefteck, morceau de roi;
Femmes, si vous mangez de moi,
Vous trouverez que je suis tendre.
Je doute fort que ces rimes soient de
même pas possible. On chercherait, vaine-
ment autour de soi une fille donnant rai-
son à ce développement d'amour, de re-
pentir et de sacrifice. Ce serait un para-
doxe. Cette pièce vit sur sa réputation
passée, mais elle rentre déjà dans l'ar-
chéologie. Les jeunes gens de vingt ans
qui la lisent par hasard ou la voient re-
présentée doivent se dire Est-ce qu'il y
a eu des filles comme celle-là? Et ces de-
moiselles doivent s'écrier En voilà une
qui était bête! Ce n'est plus une pièce.
c'est une légende; quelques uns disent:
une complainte. J'aime mieux légende. »
M. Dumas écrivait cette préface en 1867
ce qu'il dit, et qui était déjà vrai alors, est
encore plus vrai aujourd'hui. Au surplus,
cette immoralité dont on a tant parlé ne
serait pas, à y regarder de près, dans
l'amour mutuel d'Armand Duval et de
Marguerite Gautier. L'amour vrai, même
lorsqu'il s'adresse à un objet indigne, est
un sentiment noble qui élève et purifie,
comme le feu, tout ce qu'il touche. Lais-
sons l'amour à la jeunesse. Ce senties gé-
nérations qui le renient et en parlent
comme d'un préjugé ridicule de nos
pères qu'il faut plaindre, parce qu'elles
ne connaissent plus que la débauche qui
avilit les âmes. Ainsi, savez-vous quels
sont les personnages vraiment immoraux
de Z~Ke a~ C~Me~M ? Ce n'est pas
Armand Duval, qui aime Marguerite;
c'est le marquis de Giray, c'est M. de
Varville, ce sont ces hommes de plaisir,
ces désœuvrés qui paient le luxe de cette
fille qu'ils n'aiment pas, mais qui est à la
mode, et dont la possession ûatte leur va-
nité. Ceux-là Eont les débauchés, le? vi-
L~M 7 (~TmE
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JOI1R1V~L DES DÉ~~TS
° 0~ S'ABOIE
t'ue des Pfêtres~Snint-Germam-l'Auxerrois, 17.
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Pa~!a, nn mntmére 90 cent.
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Madeleine, Mans les kiosques et dans les bi-~
Miothèques;des gares de chemins de fer belges. i,
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dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable a Paris. <.
POUTRES Eï UTTEMIKES
Les annonces sont reçues
chez MM. t Mtchey, t~mte et, C",
8, place delà Bourse, Il
et au bureau du ~MJMMAt.; 1,
elles dolventtoujoursuti'cagreées par la rëdacLioBt
PAMS
DIMANCHE 6 OCTOBRE
On ne peut plus le nier, le Comité invi-
sible, incolore, impalpable et insaisissable
que les droites du Sénat ont organisé pour
présider à la campagne des élections sé-
natoriales existe réellement. Non seu-
lement il adresse à tous les citoyens, sans
distinction d'origine et d'opinion, sans
en excepter les ministres, les sous-secré-
taires d'Etat, les chefs avérés du parti ré-
publicain, une circulaire destinée à sollici-
ter la charité publique en faveur de son œu-
vre de propagande; non seulement il dit, Je
demande de l'argent, donc je suis; mais
il manifeste encore son existence par une
démonstration qm excitera le plus vif en-
thousiasme dans les rangs des partis réac-
tionnaires. On sait quelle impression ont
produite les Consultations émanées du
Comité des jurisconsultes des gauches du-
rant la longue et pénible période du 16 mai.
Dans le silence forcé du Parlement, impru-
demment dissous par un cabinet d'aven-
ture) ces avis motivés d'hommes connus
pour leur science profonde et leur impar-
tialité élevée ont ranimé les courages
et donné une impulsion hardie a. la
résistance légale que toutes les fractions
du parti républicain ont soutenue jus-
qu'au bout avec une énergie qui ne s'est
point démentie un instant. Frappés de la
puissance d'un pareil moyen d'opposition,
les droites ont rêvé, dès le lendemain de
}eur défaite, d'imiter l'exemple que nous
leur avions donné et d'organiser, à leur
tour, un Comité de jurisconsultes monar-
chistes chargé de surveiller les actes du
gouvernement républicain et de contrô-
ler, la loi en main, toutes ses réso-
lutions. Mais ce projet était plus fa-
cile a concevoir qu'à réaliser. C'est en
vain que depuis près d'un an les jour-
naux réactionnaires revenaient sans cesse
sur une idée qui leur était chère. Les
jurisconsultes ne se trouvaient pas.
II a fallu un événement aussi consi-
dérable que l'ouverture de la campagne
des é)ections sénatoriales pour les obliger
enfin à se montrer; et ce sera le plus
grand titre de gloire du Comité des droi-
tes, qui n'est point parvenu pour son
propre compte à rédiger le moindre Mani-
feste aux électeurs, d'avoir décidé huit
hommes politiques qui connaissent les
lois à nous livrer plus de deux colonnes
de considérans sur une question qui tou-
che si vivement à l'intérêt général des
partis monarchistes et à l'intérêt particu-
lier d'un certain nombre de membres de
ces partis.
On ne nous reprochera pas de vouloir
mettre la lumière sous le boisseau, car
nous reproduisons plus loin, dans toute
son étendue, l'oeuvre dont les droites sem-
blent être si fières. Elles se tromperaient
cependant si elles croyaient produire, avec
ce long factum qui ne contient absolu-
ment rien de nouveau, l'impression que
produisaient sous le 16 mai les Consulta-
tions des jurisconsultes républicains. Les
circonstances sont bien changées, et ce
serait une grande erreur de s'imaginer
qu'il suffit de singer les défenseurs de la
république pour obtenir le même sucèès
qu'eux. Lorsque nous nous sommes adres-
sés à des jurisconsultes pour soutenir nos
droits menacés par une interprétation
Violente et insidieuse des lois constitu-
tionnelles, la dissolution nous avait en-
levé la garantie que les institutions par-
lementaires assurent à tous les partis
dans les pays libres. La tribune était mo-
mentanément détruite, personne ne pou-
vait y monter pour interpeller les minis-
tres et leur demander compte de leur
conduite. Il fallait à tout prix trouver un
FEŒM DU JOUMÂLMS MMS
DU 7 OCTOBRE 1878.
1.A SEMAINE DRAMATIQUE
THEATRE Du GYMNASE reprise de la Z'<~ 'e
aux C'a~~M; d'Alexandre Dumas; dé-
buts de M"" Tessandier et de M. Gui-
try. THEATRE CLUNY Vieux Capo-
?'ai', drame en cinq actes, de MM. Den-
nery et Dumanoir (reprise).
Je disais il y a deux mois de M. Gui-
try en parlant des concours du Conser-
vatoire '< C'est un tout jeune homme qui
n'a pas encore dix-huit ans, mais qui est
déjà formé. Il a de la chaleur, une voix
agréable, et ce sont là des qualités essen-
t'etles pour un acteur, je dirai même des
qualités assez rares. Si mes impressions
ne me trompent pas, M. Guitry me paraît
destiné à devenir un jeune premier de
drame plutôt qu'un tragédien, ou un ac-
teur de comédie proprement dit. Après
avoir vu M. Guitry dans le rô!e d'ATmand
de jpa~c a?M? C'retrancher de ce jugement, mais il y faut
beau oupfjn'it.er.
Autre chu~e M~ eu €<:(..de jouer uue
scène isolée sur un théâtre d'école ou de
autre moyen d'arrêter les écarts du pou-
voir ministériel. En est-il de même au-
jourd'hui ? Les droites ont-elles besoin,
pour défendre ce qui leur paraît être la
légalité, de s'adresser à quelques hommes
plus ou moins compétens, mais dépour-
vus de tout mandat, et dont l'opinion n'a
par conséquent qu'une valeur stricte-
ment personnelle? De quelle autorité peut
être l'avis de M. Antonin Lefèvre-Pon-
talis, auquel le suffrage universel a re-
tiré sa confiance de M. Récamier, qui
n'est qu'un simple avocat; de M. Lauras,
ancien préfet de l'empire de M. Pinard,
qui a servi un gouvernement dont le
principal mérite n'était pas, ce semble,
d'interpréter très scrupuleusement les
lois, quand tout le monde se rappelle que
le Sénat, avant de se séparer, sur l'inter-
pellation d'un signataire de la Consultation
des droites, M. Delsol, a refusé de s'asso-
cier à la théorie exposée dans cette Consul-
tation ? On n'a pas oublié les débats qui ont
eu lieu à ce sujet dans la haute Assemblée le
Pet le 8 juin dernier, et qui se sont terminés
) par le rejet de l'ordre du jour de M. Lu-
cien Brun. Cet ordre du jour était ainsi
conçu « Le Sénat, considérant que, d'a-
a près la loi constitutionnelle relative à
s l'organisation du Sénat, les séna-
)) teurs des départemens et des colo-
H nies sont élus pour neuf ans et re-
K nouvelables par tiers tous les trois ans,
H et que, par suite, il n'y a pas lieu d'cn-
H gager, même par des opérations préli-
B minaires, avant la rentrée des Cham-
') bres, les élections du premier tiers re-
H nouvelable, passe à l'ordre du jour. H
Par 140 voix contre 133, le Sénat, re-
poussant la rédaction de M. Lucien Brun,
est passé àl'ordredujour pur etsimple. La
haute Assemblée a donc voulu laisser au
cabinet l'entière liberté d'action que
M.Dufaureavait revendiquée avec tant de
fermeté, sous la réserve de sa responsa-
bilité ministérielle. Il est vrai que les
jurisconsultes des droites n'ont qu'un
médiocre respect pour la responsabilité
ministérielle c< Considérant, disent-ils,
a qu'il importe d'abord d'écarter la ~K/
H ?')) exécutif aurait le droit de convoquer les
M conseils municipaux pour l'élection des
M délégués sénatoriaux, à la date qui lui
? conviendrait et sous sa responsabiiité
a qu'en effet, s'il suffisait à des minis-
') très, pour justifier tous leurs actes, de
a se couvrir du vote d'une majorité qui
leur serait favorable, la responsabilité
H ministérielle pourrait excuser tous les
') excès de pouvoir et ne servirait
') qu'à faire naître en pratique le despo-
H tisme parlementaire. ') Sont-ce bien
des jurisconsultes qui ont écrit ces lignes?
Nous nous demandons quelle garantie
contre les excès du pouvoir ministériel
MM. Delsol, Lucien Brun, etc., ont trou-
vée pour remplacer ce qu'ils appellent
la ~M~CM-M théorie de la responsabilité
ministérielle? Il est clair que les minis-
tres ne sontjustieiablesque des Chambres,
comme les simples citoyens ne sont justi-
ciables que des tribunaux. Les Chambres
seules peuvent décider s'ils ont violé ou
respecté les lois constitutionnelles, de
même que, dans la vie civile, les tri-
bunaux seuls peuvent décider si les sim-
ples citoyens se sont rendus, oui ou
non, coupables d'un acte délictueux ou
criminel. Sans doute, les clioses hu-
maines' sont sujettes aux imperfections.
Les Chambres se trompent quelque-
fois les tribunaux aussi. On n'a pourtant
pas encore imaginé de traiter de dange-
reuse la théorie en vertu de laquelle les
tribunaux sont juges uniques de l'applica-
tion des lois, et personne n'a appelé cela le
despotisme de la magistrature. Les juris-
consultes des droites pensent probable-
jouer un rôle tout entier devant le vrai
public. M. Guitry ne paraît pas avoir en-
core une idée bien nette de ce que c'est
que la composition d'un rôle it ne joue
que des fragmens, sans se préoccuper
suiusamment de l'ensemble, et c'est en
cela surtout que l'on sent encore beau-
coup chez lui l'école. Ainsi, en représen-
tant le personnage d'Armand, il n'a guère
nxé son attention que sur deux ou trois
scènes à grand effet, traitant le reste à la
façon des ténors qui s'inquiètent peu du
récitatif. Mais dans une comédie, ou un
drame, il n'y a pas de récitatifs à dédaigner,
les moindres détails ayant leur significa-
tion et leur importance au point de vue
de l'interprétation générale.
Je dois dire que M. Guitry s'est fait jus-
tement applaudir dans les passages vrai-
ment dramatiques auxquels on l'attendait,
par exemple à la fin du quatrième acte,
dans sa belle scène avec Marguerite, qui
détermine par la provocation de M. de
Varville. Il a été très émouvant aussi au
cinquième acte; mais, horsdelà.on n'a pu
voir en lui qu'un acteur froid et compassé.
Etait-ce timidité~ et ce qu'on est convenu
d'appeler « l'émotion inséparable d'un
début H ? Je ne le crois pas. M. Guitry
m'a paru, au contraire, très sûr de lui. Il y
aurait donc, dans son fait, de l'inexpé-
lience ou du parti-pris. Je ne veux pas
croire à un parti-pris trop ridicule chez
un si jeune homme qui ne peut bien con-
naître encore ni la vie ni le théâtre.
J'aime mieux m'en tenir à l'inexpérience.
M. G'iitry a adopté, autant qu'il me sem-
ble. hi rneihode 'a jeu ~MC~ c'est-à-
dire qui ne s'éparpilte pas en menus dé-
ment que leur autorité devrait être placée
au-dessus de celle du Parlement et que
leurs consultations devraient réviser les
décisions du Sénat. Cette* prétention est
bien naturelle, car que pèsent Ica ar-
rêts des élus de la France à côté des
savantes et impartiales élucubrations de
MM. Delsol, de Soland, Antonin Lefèvre-
Pontalis, Récamier, Lucien Brun, Lauras
et Pinard?
fefite BeMree du ditMttmche
Emprunt S 0/0. lt3fr.S) 30/0. 76fr.7S.
S 0/0 turc. ~fr.20,15.
Bauquo ottomane.. 469 & 470.fr., 469 fr.
Ottomane 1873. 61ff.2S.
Florins (or) 61t/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 283 fr. 75, 283 ff. 12.
Chemins égyptiens. 376 fr. 2S.
TétegnapMe ptïvée.
[Service télégraphique de l'agence Havas.)
Pesth,Ie6octobre.
La démission des ministres est acceptée.
M. Sziavy a refusé de former un nouveau ca-
binet.
Le ministère Ti~za reste chargé de pourvoir
aux affaires jusqu'à l'ouverture du Parlement.
Rome, le 6 octobre.
Le Co!M'n~ ~'7~ pariant du démenti de
Midhat Pacha, confirme la nouvefle que l'Angle-
terre fait des démarches auprès de quelques puis-
sances pour la cession de la Crète a la Grecs.
Le baron de Haymerlé. ambassadeur d'Autri-
che, est attendu prochainement ici.
Constantinopio, le 5 octobre, soir.
M. Layard est parti pour Artaki.
On espère une réponse favorable et prompte
relativement aux réformes anglaises en Asie-
Mineure.
Le Sultan a promis à M. Layard et a écrit à
la reine Victoria qu'il comptait mettre prochaine-
ment a exécution ces réformes.
Une circulaire de la Porte invite les puissances
à forcer l'Autriche a se conformer aux déclara-
tions qu'elle a faites au Congrès. Cette circulaire
rappelle a l'Autriche qu'elle doit arrêter ses
troupes jusqu'à ce que les puissances aient pris
une décision, et ajoute que, s'il en est autrement,
la Porte considérera l'Autriche comme violant le
droit international.
Constantinople, le 5 octobre, soir.
La Porte, en rejetant la convention autri-
chienne, a demandé à l'Autriche de renouveler
la déclaration de ses plénipotentiaires, déclara-
tion reconnaissant la souveraineté du Suitan et
l'occupation provisoire de la Bosnie par les trou-
pes austro-hongroises. Si l'Autriche refuse, la
Porte s'adressera aux puissances et leur sou-
mettra la question.
Un conseil extraordinaire des ministres a été
tenu aujourd'hui au palais.
Les Turcs ont réoccupé hier Kéchan, évacué
par les Russes. Constantinople, le 6 octobre.
Constantinople, le 6 octobre.
Le prince de Serbie a adressé au Sultan un té-
légramme exprimant le désir sincère de voir ré-
tabfir les relations amicales entre la Porte et fa
Serbie.
La réponse de la Porte, expédiée aujourd'hui,
exprime les mêmes sentimens.
Les généraux assistaient au conseil extraordi-
naire qui a été tenu hier relativement à la ques-
tion de l'occupation de la Bosnie.
La commission turco-persane pour la rectifica-
tion des frontières s'est réunie hier.
Feridoun Bey est nommé consul général à
Pesth.
Constantinople, le 6 octobre.
Un journal officieux turc assure que la Porte,
sur le rapport, de l'ancien gouverneur de Bosnie,
se disposerait à envoyer a ses ambassadeurs une
circulaire dans faqueiie elle protesterait contre la
conduite inhumaine des Autrichiens à l'égard
des musulmans de Bosnie, conduite en contra-
diction avec l'engagement de l'Autriche de rem-
plir une mission pacifique à l'égard de ces pays.
La circulaire demanderait aux puissances d'em-
pêcher le retour de ces actes d'inhumanité, en
même temps qu'elle insisterait auprès du gou-
vernement autrichien pour qu'il suspende la
marche de ses troupes jusqu'à la réception de la
réponse des puissances.
Belgrade, le 6 octobre.
M. Ristitch, de retour à Belgrade, a conféré
longuement avec le prince. Tous les ministres
ayant insisté pour se retirer, le prince a chargé
M. Ristitch de former un nouveau cabinet.
Le ministre résident russe, M. Persiani, aurait
déclaré ici que les troupes russes continueraient
d'occuper la Rouméiie aussi longtemps que les
troupes autrichiennes occuperaient la Bosnie et
l'Herzégovine, et que la Russie s'opposerait à
l'annexion de ces provinces à l'Autriche.
M. Marf). a. été élu aujourdhui membre da
conseil muaidpal pour le quarlier des Epi-
nettes (17" arrondissement), par 1.S71 voix
contre M. Riss)
tails et se réserve tout entier pour le
point culminant d'une pièce où il s'agit
de frapper un grand coup. Je suis loin de
l'en blâmer, car cette méthode me paraît
la bonne mais cette négligence des petits
détails ne doit. être qu'apparente, car ils
servent a préparer les situations capitales
et les coups de force l'art consiste préci-
sément à uc jamais les perdre de vue,
tout en ayant l'air de ne pas s'en préoc-
cuper.
Ainsi M. Guitry, qui a ému toute la
salle au cinquième acte et à la fin
du quatrième, aurait produit beau-
coup plus d'impression encore s'il ne
s'était pas montré si froid pendant
les trois premiers note?, on peut même
dire si icdinerent à tout ce qui se passait
autour de lui. C'était bien vraiment un
amoureux transi; et quand ce même
amoureux si ilegmatique éclate en cris
de passion et de fureur parce qu'il croit
que sa maîtresse l'a trompé, on est un
peu surpris de le voir prendre son aven-
ture d'une façon si tragique. On s'atten-
drait plutôt à ce qu'il mît en pratique le
mot de cette élève du Conservatoire à
qui M"" Mars reprochait sa froideur
Mais enfin, disait l'illustre comédienne,
mettez-vous à la place du personnage. Si
vous aviez un amoureux et qu'il vous
trompât, que feriez-vous ? Je le met-
trais à la porte, répondit tranquillement
l'élève, et j'en prendrais un autre!
Il est certain que M. Guitry ne paraît
amoureux de Marguerite Gautier que dans
la violente scène de reproches et lorsqu'il
ia voit mourir. A part ces situations capi-
tales où ilmontre une véritable passion, il
Un journal plus ou moins bien pensant
a trouvé que nous parlions de Pie IX sur
!e ton de l'injure. Tous ceux qui veulent
bien nous lire, et depuis longtemps, sa-
vent si nous avons jamais été irrespec-
tueux envers la personne du vieux Pape.
Mais le pieux journal qui nous fait ce re-
proche étant généralement connu pour
dire le contraire de la vérité, nous le
laissons tranquillement acquérir de nou-
veaux titres à sa bonne renommée.
Un autre, qui a du moins le mérite de
la candeur, nous pose toutes sortes de
questions plus étranges les unes que les
autres, demande ce que l'Italie peut nous
offrir en échange de notre alliance et si
nous sommes prêts à entrer en guerre
avec l'Autriche pour Trieste, avec la Tur-
quie pour l'Albanie, avec l'Angleterre pour
Tunis, et avec nous-mêmes pour Nice et
la Savoie? Au nom du ciel, et au nom de
la simplicité, qu'est-ce que tout cela veut
dire? Quand nous a-t-on vus encourager
les -~ntaisies de l'Italia M'e~CK~ ? Il y a
peu de temps encore, nous nous sommes
attiré la mauvaise humeur de nos amis
italiens pour les avoir engagés à faire
comme Candide et à cultiver tranquille-
ment leur jardin. Tâchons donc de rame-
ner la question à ses vrais termes.
A la suite des attentats commis en Al-
lemagne et en Russie sur des personnes
royales ou sur des personnages officiels,
il s'est opéré un changement dans la di-
rection de la politique intérieure de l'Al-
lemagne. Le projet de loi présenté pour
la répression des doctrines socialistes,
repoussé par l'ancien Parlement, pou-
vait avoir besoin, dans le nouveau, de
l'appoint du parti catholique. Le Pape,
avec l'esprit politique qu'il a déjà montré
depuis son avénement, a saisi habile-
ment cette occasion d'entrer en négo-
ciations avec le gouvernement allemand.
Il l'a fait vraisemblablement de sa propre
inspiration, ~'o~'MMM~M, et sans consulter
lesintransigeans qui lui ont été légués par
son prédécesseur. Ceux-là ne sont pas
contens, ni en France ni en Allemagne
aussi ont-ils cessé de faire de la propa-
gande pour le denier de saint Pierre, qui
va décidément mal. Ils aiment mieux faire
de -la propagande socialiste et ouvrière
avec les capitaines de cuirassiers, que de
faire de la conciliation. Les organes de l'ul-
tramontanisme allemand ne sont pas plus
satisfaits que ceux de l'ultramontanisme
français. On peut voir la pensée de ce
parti dans ce que dit, par exemple, la
6'
H g)ise comme nous la voulons et la
M demandons. Si on nous la rend, l'E-
H glise pourra aider à écarter le danger
a social, et les catholiques qui par
M grandes masses commencent déjà à de-
') venir démocrates et même démocra-
c tes socialistes, redeviendront des mo-
') carchistes décidés et les sujets les plus
a ûdèles. M Il est impossible de dire plus
clairement que les bons catholiques fe-
ront de la démocratie, du socialisme, et
tout ce que l'on voudra, pour en venir
aux fins qui justifient les moyens. Pour
faire triompher la contre-révolution, ils
feront de la révolution à outrance.
Le Pape, il faut lui rendre cette justice,
s'est montré plus conciliant, plus politique
et plus chrétien, et assurément il était dans
son rôle de chef de l'Eglise en cherchant
la pacification. Malheureusement, il sem-
ble avoir cherché aussi dans cette négo-
ciation un moyen de rompre l'alliance qui
depuis une douzaine d'années avait
uni la Prusse et l'Italie, et c'est
pourquoi nous en avons conclu que J
l'union se trouverait naturellement res-
serrée entre l'Italie et la France. Il ne
n'a ni feu, ci légèreté, ni jeunesse. S'il s'est
réservé pour ces deux ou trois grands ef-
fets, il a fait un faux calcul c'est trop
de concentration. L'inexpérience de
M. Guitry se voit encore dans quelques
détails dont l'observation pourra paraî-
tre minutieuse mais qui ont cependant
leur importance pour un acteur. Armand
Duval tel que nous le montre A. Dumas
est un jeune homme qui, après avoir tait
ses études de droit, a vécu dans le monde
élégant de Paris. M. Guitry, qui re-
présente ce personnage, a tout l'air d'un
lycéen qui vient de passer son examen
de baccalauréat. Il est mal habillé il
porte non pas un habit de « première
communion comme on disait autrefois,
mais un habit de bachelier, avec des
manches trop longues qui lui tombent
jusqu'au bout des doigts et lui donnent
ua air gauche et embarrassé. Il est en
outre fort mal coitfé, avec ses cheveux
noirs qui rejoignent presque les sourcils
et masquent le front, ce qui nuit beau-
coup à l'expression de la physionomie. Je
n'insisterai pas, personne n'ignore que la
plastique est une des parties essentielles
de l'art du comédien. C'est ce qu'on ne
saurait apprendre au Conservatoire, mais
ce qu'on apprend au théâtre.
M"" Tessandier, qui fait Marguerite, n'a
pas les défauts que l'on peut reprocher à
M. Guitry. Ce n'est pas l'habitude des
planches qui lui manque, car elie a beau-
coup joué en province. Elle était cepen-
dant très effrayée, dit-on, en entrant en
scène, ce qui n'a rien d'invraisemblable;
mais elle a bientôt repris de l'assurance.
Elle n'a eu cependant prise sur le public
s'agit pas ici d'alliance offensive ou dé"
fensive en vue d'un but matériel, déter-
miné c'est une alliance de principes. Aussi
longtemps que la réaction, ou, commeilfaut
dire maintenant, la contre-révolution, a
pu avoir des chances de s'emparer du
gouvernement de la France, la cour de
Rome a compté sur elle. Cette alliance
du parti réactionnaire français avec
le Vatican jetait nécessairement l'Italie
dans les bras de l'Allemagne. Aujourd'hui,
il n'y a plus d'illusions à se l'aire nous
le répétons, la France ne fera plus la
campagne de Rome, elle ne recommencera
pas le massacre de Mehtana. L'Italie est
désormais rassurée, et le Vatican se dé-
tourne de nous. La contre-révolution re-
nonce à la France, et c'est tout ce que
nous voulions constater.
JOHN LEMOJNNE.
On nous écrit de Londres, le 4 ocLobre
« La réunion du cabinet aboutira-t-elle à
une décision énergique? Le sentiment natio-
nal semble demander qu'on ailte de l'avant
sans laisser s'écouler Je temps. Les libéraux
sont les premiers à exiger une pareille politi-
que de détermination et de hardiesse. D'autre
part, tout le monde est d'accord pour que ce
soit le Trésor de l'Angleterre et non celui de
l'Inde qui supporte les frais de la guerre.
)) Il ne manque pas d'avocats d'une atti-
tude cxpectante, mais on leur répond que,
de toute nécessité, il faut ô'.re prompt à ven-
ger TaHront inûigé par Shoere-AM. Les nou-
velles de l'Inde montrent que les préparatifs
miiitaires sont poussés avec toute l'activité
possible. Un mouvement en avant n'aurait
donc rien de bien surprenant.
B Le chargé d'afl'aires d'Angleterre à Saint-
Pétersbourg a fait des représentations ou
demandé des explications, touchant la mis-
sion russe à Caboul. II s'est efforcé d'obtenir
du gouvernement impérial le renouvellement
des engagemens pris en 1869 par le prince
GortchakofT, engagemens qui n'avaient
jamais pris une forme détinie. M. de Giers a
répondu, paraît-il, d'une façon conciliante
mais évasive, dans le sens indiqué par les
dépêches de Saint-Pétersbourg. On ignore
ici si la mission russe se trouve encore à Ca-
boul ou si elle a quitté cette ïiUe.
Le marquis de Salisbury est attendu
pour assister au conseil de demain. Le
comte Schouvaloft', d'ont l'arrivée à Paris a
été annoncée, reviendra à Londres vers la fia
du mois.
» Le remplacement dû M. de Beust est re-
gardé comme certain.
On n'est pas sans s'étonner que les négo-
ciations entamées entre la France et l'An-
gleterre relativement à l'Egypte n'aient pas
encore abouti à un résultat connu. On sait
bien qu'on est d'accord sur le principe, la
France ayant reçu la satisfaction de ses jus-
tes prétentions. On voulait, parait il, étrange-
ment rogner les attributions du représentant
français dans le cabinet Nubar. M. Wadding-
ton s'est montré ferme et a obtenu ce qu'il
était en droit de demander. Les journaux an-
glais citent M. de Biigniëres comme ayant
été choisi par le gouvernement français il
aurait le portefeuille des travaux publics,
avec les chemins de fer. M. Hivers Wilson
aurait les ports dans ses attribution! Je ne
garantis aucunement l'authenticité de cette
nouvelle.
Un de nos correspondans nous écrit de
Rome, le 27 septembre
Rome est maintenant déserte; j'en pro-
fite pour me recueillir et noter quelques ob-
servations sur le mouvement littéraire en
Italie. A parler franc, le nouveau régime, en
débridant l'imagination, ne l'a pas rendue
très féconde. Avant 1860, quand on s'éton-
nait de ne plus trouver dans la péninsule ni
poètes supérieurs ni romanciers égaux à
ceux d'Angleterre et de France, les patriotes
répondaient « C'est la faute de la censure, o
Mais, disiez-vous, malgré la censure, Leo-
pardi, Giusti ont chanté, Manzoni a écrit ses
hymmesetson roman historique. S'il n'y
avait pas de censure, l'Italie serait peu-
plée d'hommes aussi forts que Manzoni,
qu'à partir du troisième acte dans sa scène
avec le père d'Armand Duval. Au cin-
quième acte, elle a eu aussi de bons mo-
mens, particulièrement dans la scène de
la mort. M"" Tessandier et M. Guitry man-
quent également de finesse dans leur jeu;
il leur faut des situations très marquées,
ce qui est dans la demi-teinte leur échappe;
et, pour répéter ce que je disais plus haut,
ils n'ont pas de ~e~a~/1
Za .D
main est exceltent dans le rOIe de ce
vieux fou de Saint-Gaudens Achard
donne au personnage de Gaston une phy-
sionomie fort originale. La pièce d'A-
lexandre Dumas n'a, cette fois, soulevé
aucune espèce de protestation. On a re-
connu que c'était là une œuvre purement
littéraire et sans aucune prétention phi-
losophique. Après avoir beaucoup crié à
l'immoralité, on a fini par s'apercevoir
que l'auteur avait voulu seulement pein-
dre un certain côté des mœurs de son
temps, et qu'il n'avait-fait que reprendre
l'idée de j~MO~ Z~eaM~, avec les modifi-
cations nécessaires. Dans un discours
mémorable prononcé en pleine Académie,
M. d'Haussonville lui a rendu toute jus-
tice à cet égard.
Cequi prouved'ailleurs queM. Dumasn'a
pas eu l'intention de soutenir une thèse,
c'est ce qu'il dit lui-même dans la préface
de sa pièce « Le cœur a complétement
disparu de ce commerce clandestin des
amours vénales. La Z~a~e aw.c C~e~M,
écrite il y a quinze ans, ne pourrait plus
être écrite aujourd'hui. Non seulement
eUc ne serait pas vraie, mais elle ne serait
N Giusti et Leopardi. La. censure a. été sup-
primée, et les poètes, les romanciers ne sont
pas venus. Ce n'est parque ties livres man-
quent, bien au contraire; il y en a trop. Je
pourrais vous citer tel éditeur qui à lui seul
livre à la consommation plus de sonnets qua
n'en peut digérer la péninsule entière. On
dit que la jeune reine aime les vers; les
poëtes abusent de ce goût assez rare chez les
têtes couronnées, et ils se lancent dans tous
les caprices, dans toutes les audaces de la
fantaisie, avec une ardeur qu'on voudrait queli
quefois décourager. Mais cette liberté même
embarrasse les rimeurs; depuis que la cage
est ouverte, les oiseaux envotés ne savent où.
porter et diriger leurs ailes. Quand ils étaient
opprimés, ils chantaient l'Italie MM~o MCf,
de peur d'être entendus par la police, et ce
chuchotement séditieux attirait les fines
oreilles des jeunes gens. Mais quand il n'y.
eut plus de péril à célébrer Victor-Emma-
nuel, les fiertés d'autrefois devinrent des fla-
gorneries. Les satiriques qui persistaient à
attaquer saint Pierre purent être soupçonnés
de courtiser saints Maurice et Lazare. Les
~mp~ d'autrefois passèrent à l'état de satis-
faits.
Ainsi, le pauvre Aleardo Aleardi, qui est
mort récemment à Florence, professeur d'es-
thétique à l'Académie des Beaux-Arts, n'a.
pas même obtenu son quart d'ovation après s~
fin subite. C'était cependant un aimable et
vaillant homme qui, dans Vérone sa patrie,
avait euan'aire aux 2'e~c~. Avant la déli-
vrance, ses chants patriotiques lui avaient
fait une célébrité; après le triomphe, il n'a.
plus été que l'écho faiblissant. d'un grand
bruit que les nouveaux venus, les jeunes criti-
ques, trouvent maintenant excessif. On l'at-
taqua durement et l'on affligea l'Age mùr do
ce galant homme. S'il était mort quinze ans
plus tôt, on lui aurait érigé, qui sait? une
statue ou deux.
De poëtes nouveaux qui aient véritable-
ment pris place à un rang supérieur, on no
pourrait guère citer que M. Giosuè Carducci
qui est maintenant professeur à Bologne; je
le retrouverai &ur mon chemin un jour ou
l'autre, et je vous parlerai de lui. Quant aux
romanciers, ils nous suivent ils imitent ceux
de France; quelques uns d'entre eux, ceux
qui ont le plus de succès, sont les r~ ilets de
M. Daudet et les rinçures de M. Zola. Quel-
ques femmes, à l'exemple de Georga Sand,
signent, de noms qui ne sont pas les I~urs,
des romans à tendances. Quelques auteurs
dramatiques mettent en pièces des thèses
morales et sociales comme M. Alexandre
Dumas, avec cette différence pourtant que
l'auteur français a le grand art de donner à
des banalités la forme impertinente et agres-
sive du paradoxe, tandis que les Italiens
(sauf exception) font passer des idées souvent t
téméraires en les présentant dans un coniht
de lieux-communs. Du reste, le théâtre italien
vit du nôtre; on donne ici les -~o~c~M~M~
qui, malgré la chaleur, attirent beaucoup de
monde; on donnait l'autre jour à Florence une
pièce de Barrière on a joué hier à Naples
(c'est mon journal qui me l'apprend) la 7~M
a:
Secolo de Milan offre à ses lecteurs, en feuille-
ton, ~~OHMM ~'M?M /let le FK?~oJo, de Naples, achèvera ces
jours-ci la traduction de ~OMoa~M ~7!'M-
ler <ï~:(f. Le français règne toujours sur le
théâtre et chez les libraires; le toscan en
souffre les affiches, les enseignes annoncent
des
L'Exposition de Paris remplit encore toutes
les gazettes de comptes-rendus merveilleux. Le
T~M/MH~ donne aujourd'hui un premier ar-
ticle sur M. Victor Hugo, qui, parait-il, traito
assez mal M. Louis Blanc dans ses conversa-
tions intimes. A en croire le journal italien,
notre poëte est moins radical qu'on ne le
croit: ce serait plutôt un conservateur hu-
manitaire. Dans ses loisirs, il tournerait vo-
lontiers (à en croire le .M/~<ï) l'épigramme,
le madrigal et te calembour. Voici un qua-
train qu'il aurait commis pendant le siège
Je lègue à Paris, non ma cendre,
Mais mon beefteck, morceau de roi;
Femmes, si vous mangez de moi,
Vous trouverez que je suis tendre.
Je doute fort que ces rimes soient de
même pas possible. On chercherait, vaine-
ment autour de soi une fille donnant rai-
son à ce développement d'amour, de re-
pentir et de sacrifice. Ce serait un para-
doxe. Cette pièce vit sur sa réputation
passée, mais elle rentre déjà dans l'ar-
chéologie. Les jeunes gens de vingt ans
qui la lisent par hasard ou la voient re-
présentée doivent se dire Est-ce qu'il y
a eu des filles comme celle-là? Et ces de-
moiselles doivent s'écrier En voilà une
qui était bête! Ce n'est plus une pièce.
c'est une légende; quelques uns disent:
une complainte. J'aime mieux légende. »
M. Dumas écrivait cette préface en 1867
ce qu'il dit, et qui était déjà vrai alors, est
encore plus vrai aujourd'hui. Au surplus,
cette immoralité dont on a tant parlé ne
serait pas, à y regarder de près, dans
l'amour mutuel d'Armand Duval et de
Marguerite Gautier. L'amour vrai, même
lorsqu'il s'adresse à un objet indigne, est
un sentiment noble qui élève et purifie,
comme le feu, tout ce qu'il touche. Lais-
sons l'amour à la jeunesse. Ce senties gé-
nérations qui le renient et en parlent
comme d'un préjugé ridicule de nos
pères qu'il faut plaindre, parce qu'elles
ne connaissent plus que la débauche qui
avilit les âmes. Ainsi, savez-vous quels
sont les personnages vraiment immoraux
de Z~Ke a~ C~Me~M ? Ce n'est pas
Armand Duval, qui aime Marguerite;
c'est le marquis de Giray, c'est M. de
Varville, ce sont ces hommes de plaisir,
ces désœuvrés qui paient le luxe de cette
fille qu'ils n'aiment pas, mais qui est à la
mode, et dont la possession ûatte leur va-
nité. Ceux-là Eont les débauchés, le? vi-
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