Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-20
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Type : texte texte
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Description : 20 septembre 1878 20 septembre 1878
Description : 1878/09/20. 1878/09/20.
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
mBMNM SEPTEMBRE
t~8.
UN S'ABOMNB.
ta< des Pr6tres-Sam~Germam-rAnxerrots, tt.
~MtX mB.t.'ABCNtNnEMB~t
un an. Six mois. Trois mem.
DèpartemeM. 80 fr. PMÏa. 72ir. 36 &. is&.
Us ttbonnemens partent des l" ot i< dw
chaque mois.
Pa~mM~mméM.
BéptUfieMe~, nmtn &.eM<:en, Mp!y to Cewte and G', fore!M
newepaMK o:Sce, H, Gresham street, G. F. 0~
tMa. meMzy, Mttvteo et C',i.Fmcht E. C. London. MEt. W.-N. Nmtth et StS6. Strand, w. C.. London.
ABruxeHes, à 1'0/)!<:< <~ PwM<«~,Madeleine, dans .les kiosques et dans les M.
bMothMMs des f!are8 dechenilms de fer béiÀ Ttdparaisb (Œuli), chez M. Orestes L. TomeM.
mMEN20SEPmME
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JOtMAij DES DEBATS
-~N S"ABONNfBi
wnBetgiqne.emit&Me.
( tans te Luxembourg, en. Turquie, ~A
M Snizae, en Syrie, .en Roumanie et daM !M
Kgences du Maroc et de la Tuniaif
e en Chine et au Japon.
mtmaats-Mste, soit internationaux, soit ttan~~x.
m Allemagne, en Autriche, en RnMit,
et dans tous les pays da Nord
.chez tous les directeurs de postM;
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t~MTI~ES ET UTTËRAÎRËS
&ee annoncée aoM re~BM
jjjjj~ ~mmehey~e.placedQla.EontM~ L
,i. )at
PAMS
JEUN i9 SEPTEMBRE
Nous ne connaissons encore que par un
rémmé télégraphique le discouts que
M. Gambetta vient de prononcer à Ro-
mans, mais ce résumé est publié par la
~~M~Mcaractère suffisant d'authenticité, et il est
assez completpourqu'onpuis~e.dès aujour-
d'hui, se rendre à peu près comptede ce qu'à
été cette importante manifestation. De-
main, nous connaîtrons plus complètement
le diseurs de M. Gambetta, et nous serons
mieux & même d'en reproduire les prin-
cipaux passages; mais l'esprit du discours,
les idées et les sentimens que l'orateur a
exprimés apparaissent déjà clairement
dans le résumé de la ~~«M~MC /~M-
~:Me. Nous pouvons donc en parler à
bon escient.
Ce ne serait pas assez que de parler
seulement du discours. La mise en
scène a ici sa valeur politique. Il faut
constater l'enthousiasme avec lequel
toutes ces populations du Midi se sont
précipitées au-devant de M. Gambetta.
Tout cela a été aussi spontané que
brillant. Ces processions intermina-
bles ces enfans chargés de fleurs,
ces maisons pavoisées, ces cris de joie
et d'espérance, rien n'est plus conforme
aux mœurs des pays démonstratifs que
M. Gambetta était allé faire retentir des
échos de sa parole. Il fallait s'attendre à
ce que chaque détail de la scène s'adap-
tât aux proportions de l'ensemble, et à ce
que l'auditoire et l'orateur se maintinssent
au niveau l'un, de l'autre. Aussi l'élo-
quence de M. Gambetta n'avait-elte ja-
mais été plus chaude, parfois même plus
passionnée, comme au moment, par exem-
ple, où il a dénoncé de nouveau le
péril clérical. Le peuple avait retrouvé
son tribun et l'a accablé d'applaudisse-
mens. Le cirque improvisé où M. Gam-
betta s'est fait entendre contenait plus de
6,000 personnes. Pour une foule aussi
"nombreuse, il fallait une éloquence re-
tentissante et sonore, un.peu difFérente de
celte qui persuade une Chambre des Dé-
puter ou un Sénat. Mais, heureusement
pour lui, M. Gambetta sait jouer de di-
vers instrumens, et son succès a été im-
mense à Romans, de même qu'il a été sou-
vent. pi grand ft si légitime, à Verfaitles.
M. Gambetta a raison d'aiïer se retremper
aux sources où il a trouvé sa force et sa
popularité. Il a l'art, en remuant les
masses, de les contenir. Sa parole a
une telle ardeur et unsivifaccent.quek's
radicaux les plus avancés en sont, sé-
daits. M. M~dier de Mcntjau applaudit de
tout sou cœur; M. Naquet ne peut pas
8'empêcbcr d'envoyer une lettre d'adhé-
sion la couûaace s'établit ou s'impose
entre to'jtt's les fractions de l'extrême
gauche au fond, M. ~Gambftta reste ce
qu'il est avant tout, un politique doué
d'un grand talent oratoire et qui se livre
à son talent sans compromettre son parti.
Il y a dans le discours de Romans plu-
sieurs pas&ages qui mKfiteraientuue at-
tention particulière, et qui seront dis-
cutés, commentés, peut-être aussi dé-
naturés par la presse pendant les jours
qui vont suivre. Nous y leviendrons
certainement, et sur quelques, uns nous
aurons peut-être des réserves à faire.
M. Gambetta ne s'est pas contenté de jeter
au vent des idées générales, il a exposé
tout un programme, très précis sur quel-
ques points, et qui. comme tous les
programmes, est sujet à discussion.
Nous sommes d'accord avec M. Gambetta.
sur lé but à poursuivre; quant aux moyens
pour l'atteindre, chacun est libre de pro-
poser les siens, et c'est aux Chambres
qu'il appartient de choisir les meilleurs.
Oui, nous sommes d'avis qu'il faut rem-
placer les fonctionnaires hostiles à la ré-
pubiique, et sur es point nous sommes
absolument d'accord avec M. Gambetta.
Oui, nous croyons comme lui qu~un gou-
vernement queiconque ne peut pas tolérer
que l'opposition à son principe se recrute
et se réfugie dans la magistrature mais,
si la magistrature actuelle a besoin d'une
épuration, à quel procédé vaut-il mieux
avoir recours ? Faut-il l'inamovibilité
étant respectée recourir au système
d'une investiture nouvelle, comme le
propose M. Gambetta; ou ne vaut-il
pas mieux, le nombre des magis-
trats étant aujourd'hui trop considé-
rable, supprimer un certain nombre de
.chambres dans chaque Cour ou de tri-
bunaux dé première instance, et profiter
de cette réforme pour mettre à la retraite,
avec un choix judicieux, un certain nom-
bre de j'gps inamovibles? On comprend
qu'il est difficile de se prononcer sur ce
pointau dépourvu, et que cette question de-
mande unté~udesériense. Oui encore, nous
sommes d'avis que l'esprit ultramontain
qui. après avoir envahi notre clergé, a fait
ta;.t d'adhérens parmi les laïques, est un
darger, et que ce danger prend volontiers
la fonne d'une menace. Mais commentre-
fréne" ce cléricalisme que M. Gambetta ap-
pelle l'ennemi? Est-ce par la suppression
du clergé régulier, par l'expulsion des jé-
suites, ou par telles autres mesures
de ce genre? Faut-il surtout, sous pré-
texte d'étendre a. tous le droit com-
mun, imposer le service militaire aux
séminaristes alors qu'on en exempte
?; membres de l'Université? Toutes ces
questions se poseront un jour, et il ne
nous déplaît pas qu'elles soient dès au-
jourd'hui l'objet des préoccupations pu-.
bliques. M. Gambetta a sur chacune d'elles
sa solution et il a bien fait de l'indiquer;
mais on peut en proposer de diffé-
rentes, et M. Gambetta, qui est avant
tout un parlementaire, un homme de
discussion, et par conséquent de trans-
action, un opportuniste comme il se dé-
finit lui-même, M. Gambetta saura, nous
n'en doutons pas, dans l'avenir comme
dans le passé, se contenter de faire en
toutes choses non pas le bien absolu tel
qu'il l'entend, mais pour le mieux, en te-
nant compte des opinions et des senti-
mens de toutes les fractions du parti ré-
publicain.
It y a autre chose encore qu'un pro-
gramme d'avenir dans le discours de
M. Gambetta. Quoique cela puisse sur-
prendre, il paraît qu'on a pris au sé-
rieux en province les articles que le dés-
oeuvrement des vacances a inspirés sans
douteàcertainsjouroaux.Cesjournaux.qui
aiment trop les émotions violentes, ou qui,
comme le <7ûM~~M?~ les tournent en
une mélancolie qui n'est pas sans dou-
ceur, nous ont toujours paru abuser
de la sensibilité de leurs abonnés en pré-
disant la démission prochaine dnMarécha).
Il est clair pour nous que M. le Maréchal
de Mac-Mahon après avoir eu la force
d'âme de rester à son poste à travers
les circonstances que l'on .sait, y res-
tera ~< jusqu'au bout. a C'est ce qu'il
a promis autrefois et M. Gambetta n'a
fait que rappeler cette promesse, jus-
qu'ici fidèlement tenue. On peut nous en
croire: les républicains ne mettront ja-
mais le Maréchal à des épreuves aussi
dures que celles qu'il a, par sa faute, at-
tirées sur sa tête, et sous le poids des-
queUes il n'a pas fléchi. S'il ne s'est pas
retiré hier, il ne se retirera pas de-
main. Son devoir ne changera pas parce
que les saisons et les années auront
changé. Or son devoir, tel qu'il l'a
compris dans les circonstances les plus
difficiles où un homme d'honneur se soit
jamais trouvé, son devoir est de rester
où il est. M. Gambetta est de cet avis,
nous espérons que sa confiance se sera
communiquée à ses auditeurs. Quant
à nous, nous applaudissons à son langage
parce qu'il montre que le chef de la gauche
est au-dessus de toutes les terreurs pué-
riles que l'eu cherche à exciter tantôt à
droite, tantôt à gauche, et qu'il ne croit
pas plus à la démission du Maréchal qu'à
un retuur offensif de la politique du
16 mai. Et, en effet, s'il avait celte der-
nière crainte, dirail-il si haut que le Mare
chat restera à la Présidence parce qu'il le
doit, et qu'il y a là une garantie pour la
Constitution?
Enfin M. Gambetta car il a parlé
de tout a parlé de la conversion de la
rente, et il s'est prononcé contre celte
mesure. Nous ne voulons pas traiter la
question incidemment, et, du reste, nous
ne connaissons pas encore le texte même
du discours de Romans.D'aprèslecompte-
rendu que la ~<~M~~wc /~Mcce matin, il semble que M. Gambetta
n'ait invoqué contre la conversion que
des raisons morales. Ce ne sont pas les
seules, ni les plus indiscutables. Il est
difficile de contester en principe le droit
qu'a l'Etat de convertir la rente, mais il
est facile d'invoquer un grand nombre
de motifs pour ne pas y recourir en ce
moment. Nous relisions, ces jours der-
niers, les discussions parlementaires qui
ont eu lieu autrefois sur des propo-
sitions de ce genre, et il nous a semblé
-que la situation actuelle se rapproche un
peu de celle qui existait en 1844 lorsque
M. Garuier-Pagès a proposé la conversion
des rentes, et que le ministre des finances,
M. Lacave-Laptagne, s'y est opposé. On
peut relire la discussion qui a eu lieu au
commencement d'avril 1844. Alors comme
aujourd'hui, on était à la veille de grands
travaux pour la construction des chemins
de fer; on était à la veille d'un emprunt
comme nous sommes aujourd'hui au
lendemain d'un emprunt. Le ministre
de cette époque se demandait si le moment
était propice pour convertir les rentes,
et il concluait négativement. Il main-
tenait son droit comme représentant
de l'Etat; mais il jugeait inopportun
d'en user immédiatement. Il y a, nous le
répétons, beaucoup d'analogie entre les
deux époques, et nous n'avons rien à re-
dire à l'opinion personnelle que M. Gam-
betta a exprimée à Romans sur la conver-
sion de la rente. Nous ignorons encore s'il a
développé tous ces motifs, ou s'il s'est
contenté d'une simple affirmation. Atten-
dons le texte complet du discours. Alors
seulement nous pourrons en parler avec
une parfaite connaissance de cause.
BOURSE DE PAMS
CMtnre tet8 le 19 MtMttxe.S~tte.
'«'0/0
Comptantes 3!! 76S5.M.
Fin cour. ~32~2 764!).. 12i/3 S..
a e/o
Amortissable.
Comptant. 80 2S.~ M40.iS.
Fin cour. 802S. 8048 .20.
~t/eo/o
Comptant{0'!25.t07!i0 .25.J.
atO'a* <
Comptante 80 .H3 M t !).
Fin cour. n3 2~ïn3M.9!!
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 1H fr.03.H3 fr.971/2,
lHfr.121/2.
30/0. 76fr.<21/2,43.
3 0/0 turc. 13fr.l0, 121/2.13.
Banque ottomane.. 508 fr. 12 1/2, 307 fr. 50.
Extér" espagnole.. H3/8.
Florins (or). 6213/16,7/8.
Hongrois 6 0/0. 733/4..
Egyptiennes 6 0/0.. 288 fr. 7S, 286 fr. 2' 287 fr. 50
TIéïé~wapMe pftvée
(Service MlégMphiqoe dt )'Londres, le 19 septembre.
M. James Lowther, parlant dans un banquet
que lui. ont offert les conservateurs d'York, a
combattu les aspirations do la Grèce, l'Europe
ne pouvant pas tolérer que la question d'Orient
sot soulevée de nouveau par l'ambition et par
l'agitation perpétuelle de l'un des plus petits
membres de la communauté des nations.
Une dépêche adressée de Berlin au .0annonce que le prince de Bismarck souffre d'une
urticaire et qu'il sera obligé de garder le lit pen-
dant plusieurs jours.
Le 7*tMM publie les dépêches suivantes
«Constantinople, le l. –L'ambassadeur de
l'une des grandes puissances a suggéré de faire
occuper simultanément le district de Novi-Bazar
par les troupes autrichiennes et par les troupes
turques.
II y a des raisons de penser que l'idée de cette
occupation simultanée a été acceptée. »
« Serajewo. te 17.– Les Autrichiens se sont em-
parés d'Isacich ils avancent vers Bihacz par
deux côtés à la fois. Une de leurs brigades est
à un mille seulement de cette ville.
» On assure que les insurgés occupent le châ-
teau-fort de Bihacz les habitans désirent càpi-
tuler. u
Le D< ?MVtenne, :'nnonce que le comte Zichy a reçu des
assurances satisfaisantfs sur les intentions de la
Porte à exécuter le traité de Berlin. Aussi les re-
lations entre Vienne et Constantinople se sont-
elles améliorées.
D'après une dépêche de Vienne, envoyée au
Daily ~M~r~A, le gouvernement roumain vient t
d'adresser a ses roprésentans à l'étranger une
Note conndentietle relative à la rétrocession de ta
Bessarabie à la Russie.
On télégraphie également de Vienne au Daily
/v ont fait présent à la Grèce d'une certaine quan-
tité de chevaux destinés à augmenter la cavale-
rie de ce pays.
Constantinople, le 18 septembre, soir.
Environ 8,500 Russes se sont embarqués à
Varna, pour Odessa et Sébastopol.
Les Turcs se préparent a réoccuper San-Ste-
fano.
La Sublime-Porte a accepté en principe le pro-
jet du général Klapka, relativement au chemin de
fer de la Turquie d'Asie.
M. de Hatxte!d a remis aujourd'hui au Sultan
ses lettres de créance.
Constantinople, !e 18 septembre, soir.
La Porte n'a pas définitivement accepté le
projet anglais de réformes pour l'Asie- Mi-
neure.
Ce projet est examiné attentivement et il su-
bira probablement certaines modifications.
Hier. à Stamboul, le Sultan a distribué de l'ar-
gent au peuple.
Londres, le 19 septembre.
Il résulte d'avis ofncieis de Chypre que le
corps d'occupation n'a eu que 2i morts de la fiè-
vre depuis son arrivée, mais qu'il y a encore dan~
les hôpitaux environ 400 malades.
Raguse. le 18 septembre, soir.
Hier, le voïvode monténégrin Natanovitch a re-
mis la forteresse de Bilek au général Jovano-
vitch et s'es retiré avec la garnison.
M. Iby, conseiller ministériel et député au Par-
lement hongrois. est arrivé ici. chargé par son
gouvernement, d'examiner la manière dont les
troupes sont traitées et l'état de l'occupation.
Raguse, le 19 septembre.
Hier après midi, deux brigades du corps de
Jovanovitch ont fait leur jonction, sans combat,
avec la brigade qui était à Trébigne.
Le général Jovanovitch est arrivé lui-même hier
soir à Trébigne avec un convoi.
Le gouverneur turc de Scutari s'est enfermé
dans le fort avec un bataillon, craignant d'être
massacré.
Semlin, le i9 septembre.
Le prince nouveau-né, Serge Obrenovitch, est
mort cette nuit.
Tous les membres du corps diplomatique, les
ministres, les sénateurs, le métropolitain, le
ctergé, un grand nombre d'officiers et de bour-
geois assistaient aux obsèques qui ont eu lieu
aujourd'hui.
La princesse Nathalie, dont l'accouchement a
été prématuré, est tombée malade.
Bombay, le iS septembre, soir.
Ghotain-Hussein, envoyé par le vice-roi des
Indes auprès de l'émir de l'Afghanistan, est ar-
rivé à Caboul le 10 septembre; il a été bien ac-
cueiHi.
Dans une audience privée, il a remis à l'émir
!es lettres du vice-roi.
Le porteur de la réponse de l'émir au sujet
de la. mission anglaise est attendu incessam-
ment.
Le général Chamberlain, chef de la mission
anglaise, reste à Peshawer, où il attend la ré-
ponse de l'émir.
Calcutta, !e 19 septembre.
Le bruit de la mort de l'empereur des Birmans
a circulé aujourd'hui.
Saint-Etienne, le i9 septembre, 5 h. soir.
Aujourd'hui, à deux heures, une grande ré-
union a été tenue au palais de la Bourse en faveur
du traité de commerce franco-américain.
La séance était présidée par M. Gerentet. pré-
sident de la chambre de commerce de Saint-
Etienne.
Après de nombreux discours, la réunion a émis
le vœu que les industries de la région apprécias-
sent le projet de traité voté à Paris le 7 août par
les détégués français et américains.
Ce soir, un grand banquet sera offert par la
chambre de commerce aux délégués français et
américains.
Il n'est pas de pays sur le continent où
les ouvriers aient usé autant qu'en AUema-
gne de la liberté d'association, du droit de
préparer des grèves, et où ils aient réussi
surtout à faire monter les salaires aux taux
fabuleux que l'on a vus à Berlin. C'était dans
les deux ou trois années qui ont suivi la
guerre de i 870: H régnait sur le travail
manuel une fièvre de spéculation aussi ar-
dente que sur les papiers de Bourse; l'ou-
vrier mattait ses deux bras à l'enchère
pour gagner le plus possible en vivant
bien et au jour le jour, et il était soutenu
dans sa lutte avec le capital par l'organisa-
tion savante des corporations. Toutefois il
ne paraissait pas encore que cette organisa-
t ion ouvrière dût servir à propager des
doctrines, c'était surtout un instrument
de lutte économique; au milieu d'une j 1
agitation ouvrière snns pï~eédens, on peut ) l
dire que le socialisme n'était pas encore
populaire. Si l'on excepte certains dis-
tricts de la Saxe, le socialisme était alors
cultivé par les théoriciens bourgeois,
docteurs ou fonctionnaires, qu'un senti-
ment de curiosité intellectuelle poussait
à étudier les questions relatives au ca-
pital et au travail. Le grand mouvement
socialiste ouvrier s'est manifesté un peu
plus tard, par la fusion des internationa-
listes du Sud et des Lassafliens du Nord,
et son explosion, suivant la loi histori-
que observée en France dans les an-
nées 1848 et 1871, a eu pour cause et
pour signal une immense déception po-
pulaire. C'est toujours en enet à la
suite de quelque illusion perdue que les
masses incultes sontprêtes à setournercon-
tre la société et contre les gouvernemens
qu'elfes font responsables de leur mal-
heur perdant de vue le but élevé sur le-
quel il faut qu'un peuple se guide, elles
se laissent alors égarer à'la poursuite de
toutes les chimères. Eu France, aux
deux dates que nous avons rappelées,
les événemens s'expliquent par un dés-
enchantement politique et par une dé-
cepjion nationale en Allemagne, à partir
de l'année 1874, c'est une déception éco-
nomique qui met en fermentation l'esprit
du peuple. Après la courte ivresse de
jouissance et de production qui a suivileur
triomphe militaire, les Allemands se sont
réveillés tous un peu plus pauvres qu'avant
et, au lieu du repos intérieur qu'ils se
croyaient assuré, ils ont vu s'ouvrir de-
vant eux une perspective de lendemains
dont chacun promettaitde nouveaux efforts
et des luttes nouvelles. Mais, tandis que
les classes cultivées pouvaient se rattacher
à un idéal politique et tirer une leçon
salutaire de la pénible expérience du
passé, les masses ouvrières, retombant
sur leur misère de toute la hauteur
de l'illusion commune, restèrent cruel-
lement blessées, et, reniant ,1'idée natio-
nale qui commande des sacrinces,
elles déclarèrent la guerre àTordre social
existant pour chercher dans les rêveries du
socialisme la promesse de satisfactions
immédiates. Tels sont, en quelques mots.
les caractères et l'origine du mal aigu
contre 'lequel se propose d'agir la loi
dont le gouvernement prussien a présenté
le projet au Conseil fédéral et qui est dis-
cutée aujourd'hui par le Reicbstâg ou
Parlement allemand.
Il serait inutile de rapporter ce projet
àla mesure des lois ordinaires et de discu-
ter sur son plus ou moins de libéralisme;
c'est franchement uue loi d~exception des-
tinée à empêcher la propagatiou de doc-
trines agressives que le discours du Trône
a qualifiées justement de dangereuses pour
l'Etat et la civilisation. On conçoit, en effet,
qu'il n'y a pas de progrès régulier possi-
ble pour une nation qui laisse se dé-
velopper dans son sein des organisa-
tions hostiles à l'Etat, sous la protection
duquel tout le monde vit. Du reste,
les dangers immédiats du socialisme se
sont révélés en Allemagne sous une
forme palpable bien avant les attentats de
Hœdel et de Nobiling dont on l'a fait res-
ponsable, le jour où le gouvernement a pu
constater qu'il menaçait de passer de plain-
pied de l'atelier dans la caserne. Le
paysan devenu soldat se laisse facile-
ment convertir au socialisme dans un
pays où il ne peut pas devenir pro-
priétaire comme c'est le cas pour plu-
sieurs provinces prussiennes. Aussi, bien
qu'on ait glissé sur ce côté de la question,
c'est principalement l'armée crue la loi
nouvelle doit, protéger contre la contagion
du socialisme, de même que les lois de mai
ont pour objet de préserver l'école et le
catéchisme contre l'invasion d'autres doc-
trines dissolvantes. Les lois de mai s'at-
taquaient par en haut aux sources mêmes
d'introduction du mal, et les deux simples
articles que nous avons rappelés dernière-
ment suffisaient à assurer toute l'effica-
cité de ces lois; le projet contre les socia-
listes, au contraire, doit aller chercher le
mal dans les milieux populaires où il a pris
naissance, où il circule, et ses vingt et
quelques articles minutieusement rédigés
représentent un filet à mailles serrées des-
tiné à balayer les fonds de la société sans y
rien laisser flotter de suspect.
La loi contre les socialistes allemands a
ainsi un but positif qui la distingue de
certaines lois analogues votées dans
d'autres pays elle ne se perd pas
dans les abstractions, ne vise pas trop
loin et ne prétend pas sauvegarder la
propriété et lafamille: ces deux institu-
tions, Dieu merci! tiennent d'assez près à
l'humanité pour ne rien craindre, dans un
Etat régulier, de ceux qui voudraient les at-
taquer, aussi peu qu'elles ont à tirer profit
du zèle de cenx qui s'adjugent le mérite
facile de les détendre. Cette loi se borne
à protéger les institutions de l'Etat, et
c'est encore la meilleure manière de pré-
venir les cataclysmes qui se produisent
seulement quand le pouvoir est anaibli,
et dans lesquels sombre jusqu'à la garan-
tie des biens individuels.
En présence de symptômes sociaux
comme ceux qui se sont manifestés en
Allemagne, on est obligé de reconnaître
que le plus sage est encore de préve-
nir énergiqueinent le mal et non de
l'encourager par la tolérance d'uu libéra-
lisme décevant jusqu'au jour où i! s'ag-
grave et impose la fatalité des répres-
sions s~ngtantM. Certes, il est toujours
triste de voir contrarier la libre expan-
sion de la pensée humaine, même quand
eUe se fourvoie; du moins, la pensée
ne meurt pas comme les hommes, ou bien
elle ressuscite, et les injustices commises
contre elle restent toujours réparables.
AUGUSTE JACQUOT.
On nous écrit de Rome le 17 sep-
tembre
dosso et de Palerme n'ont pas été publiées.
Peut-ôtre le ministre s'est-il aperçu qu'il
était seul responsable de ce qui s'est passé
et a-t-il été singulièrement surpris de ce ré-
sultat. S'il en est ainsi, ce n'est pas le dé-
tenteur actuel du portefeuille qui est respon-
sable, c'est le système administratif qui en-
lève aux agens locaux toute autorité et con-
centre, tout dans les bureaux de Rome. Cf
système, excellent en Piémont, est devenu
mauvais quand on l'a appliqué à un grand
"Etat.'
A Turin, les choses se passaient, comme
ou dit ici Alla ~M étaient réunis dans un grand local qui com-
muniquait avec le palais du roi. Les commis
pouvaient consulter leurs chefs à toute heure.
En cas de conilit entre deux ministères, il
suffisait de traverser un corridor pour s'en-
tendre. S'il survenait une difficulté grave, on
allait trouver le roi qu'on était sûr de ren-
contrer dans .les galeries ou dans le jardin. Ce
système fonctionnait bien puisque les Pié-
montais étaient et sont encore fort attachés
à leurs princes, et ce sentiment n'existerait
pas si l'administration eût été mauvaise. Il
est inutile d'ëxp)iquer pourquoi à Rome les
choses ne peuvent aller de la même façon et
comment l'administration supérieure, en vou-
lant diriger tout, doit se tromper à chaque
instant sans en avoir même conscience.
B Ainsi depuis quinze jours on se de-
mande pourquoi on a fait escorter quatorze
brigands au milieu d'une population sus-
pecte, par trois carabiniers seulement. Il
n'est. pas besoin d'enquête pour le savoir. Le
règlement dit que trois hommes seront ai-
fectés a ce service. Les carabiniers ont exé-
cuté le règlement sans demander s'il était
raisonnable et s'il les exposait personnelle-
ment au danger. Ils ont agi en soldats, et
aucune autorité locale n'était compétente
pour intervenir.
s Si l'on veut que les autorités soient res-
ponsables, il faut qu'elles aient une certaine
initiative. Il y a en ce sens une grande ré-
forme accomplir; mais il n'en est pas de
plus difficile parce que rien n'est résistant
comme l's traditions bureaucratiques et que
les ministres ne restent pas assez longtemps
en place pour lutter contre une puissance
dont l'inertie fait la force principale.
? Depuis quelques jours on s'occupait d'une
conversation entre MM. Cairoli et Zanardelli
d'une part, et un correspondan.t du journal le
~M~ de l'autre. Les journaux ofScieux pré-
tendent que cette conversation a été rapport en
d'une manière inexacte, mais np disent pas en
quoi consiste cette inexactitude. Je ne vois
pas qu'on ait fait dire au président du con-
seil rien qui soit en désaccord avec ce qu'on
sait de sa politique. Quant à M. Zanardelli, il
n'assistait pas à l'entretien. Le correspondant t
du 2'eMp.f, qui n'est pas celui qui réside ha-
bituellement à Rome, aura pris pour le mi-
nistre de l'intérieur quelque employé qui se
trouvait là par hasard et qui s'est mêlé à la
conversation.
a Le président du conseil, qui ext presque
constamment'souffrant depuis qu'il est mi-
nistre, est parti pour quelques jours, et le
ministre des afTaires étrangères n'est pas re-
venu. On peut conclure de cette double ab-
sence qu'aucune négociation importante n'est
actueilement engagée. Ici, l'optnion domi-
nante est que le Congrès de Berlin n'a établi
qu'une trêve dont la durée ne sera pas lon-
gue, et on croit qu'une nouvelle crise ne
tardera pas à sortir de la Bosnie, de la Grèce
ou d'ailleurs. Je suis d'un avis absolument
opposé, et je crois que la paix sera plus lon-
gue qu'on ne le ppnse. J'exprime cette opi-
nion pour l'acquit de ma conscifcce.
H.-G.MONTFERNER.B »
On nous écrit de Constantinople, le
M septembre:
On ne se fait pas d'illusions ici: les Autri-
chiens n'ont pas essuyé seulement une dé-
faite en Bosnie, ils sont sous le coup d'un
véritable désastre. La colonne du générât
Zach a dû se retirer sur le territoire autri-
chien après avoir éprouvé des pertes consi-
dérables dans ses attaques contre Bihacz; et
la garnison de Trébigne est cernée; les Au-
trichiens sont donc battus au nord et au sud.
Que vont alors devenir les troupes qui, au
centre, s'étaient avancées jusqu'à Serajewo'et
môme au delà? C'est leur campagne du
Mexique qu'on a poussé les Autrichiens à
venir chercher en Bosnie Us en sont à leur
premier échec do Puebla. Seulement, nous
avons pu, un peu contraints et forcés il est
vrai, renoncer à cette belle aventure, tandis
que les Autrichiens devront fatalement s'é-
puiser dans une lutte stérile au prix des
efforts qu'elle leur coûtera.
B L'impression produite par ces nouvelles
est grande. J'ai rencontré plus d'un Grec qui
s'en réjouissait; ceux-là s'inquiètent des as-
pirations autrichiennes et les voient en-
rayées avec plaisir. Quant aux Turcs, peut-
être bien se trouve-t-il, parmi nos hommes
d'Etat qui souhaitent assez généralement le
repos, quelques uns qui voient dans cette
lutte la source de nouvelles complications et
le regrettent; mais, sans contredit, la gé-
néralité ne déptoro en rien qu'une des puis-
sances sur lesquelles on comptait le plus en
Turquie supporte Ifs conséquences d'un«
politique qui n'a pas pour base la fran-
chise la plus parfaite. Toutefois, Bosnia-
ques et Albanais ne sont pas très goûtés des
Turcs; ces derniers ne les regardent pas
comme de Mêles croyans et connaissent les
vetléités d'indépendance qu'ils ont à com-
battre souvent chez eux, sans parvenir fa~
mais à les etouHer.
n En eSet, Bosniaques et Albanais, s'ils- `
luttent avec acharnement à cette heure, le~
font plutôt par amour de leur sol que par
dévouement à la cause ottomane. Puis-
que tes premiprs sont arrivét à mettre en
Campagne 60,000 hommes et les seconds
130,000 à ce qu'on dit, avfc un peu de zèle ils
auraient pu suffire pour soumettre la Serbie
ét)e Monténégro. Ils ont bien fourni quel-
ques bataillons; c'est même un bataillon alba--
nsis qui se rendit maître des hauteurs de
Chipka, s'y maintint pendant sept heures et
ne les quitta qu'après y avoir perdu ]es cinq!
sixièmes de son fnectif mais le nombre des
volontaires a été relativement restreint, et
c'est plutôt le goût de la bataille qui a attiré
ceux qui sont venus que le désir de défendre
le Croissant.
Pour les Albanais, le combat c'est la "vie
môme; chez eux, les femmes et les enfans
portent des pistolets à la ceintura, et. toua
ont le mépris de leur prfpre vie tout autant
que de la vie des autres. Quand AU Tebelen,
le Pacha de Janina. le. Richelieu de l'Albanie,
accomplit son œuvre de destruction de l'aristo-
cratie arnâute ou chkepétare, jamais il ne ren-
contra un homme, une femme, un enfant qui
lui demandât grâce. Les Albanais, même chré-
tiens,Ont souvent servi les Turcs, et, comme les
Suisses d~s Grimons, ils s'engageaient volon-
tiers à l'étranger. Les rois de Naptes eurent
longtemps un régiment, le Royal-Macédo-
nien, composé de ces montagnards. On sait
les merveilles qu'ils accomplirent, ces an-
ciens Pélasges. sous Scanderbeg, et le rô!e
qu'Us jouèrent dans la guerre de l'indépen-
dance hellénique. Si l'Albanie n'est pas ar-
rivée à conquérir la sienne, il faut en cher-
cher la cause dans ses divisions intestines,
dans la lutte des ~Seulement, devant l'étranger, tous leurs g'iefa
s'apaisent, et ils n'ont plus qu'un ennemi
commun qu'ils veulent repoussa à tout prix.
L'enroyable épisode de Yacova le prouve suf-
fisamment.
Un Albanais catholique, un personnage
qui a été chargé de fréquentes missions
avait dit au malheureux Mehemet-Ati Pacha
"Prenez garde, vous allez en Albanie, vous
y trouverez la mort. Je pourrais vous indi-
quer ceux qui vous tueront, et où ils voua
tueront.. It ne croyait pas cependant que
cet assassinat se commettrait d'une fscon
aussi sauvage. Mehemet-Ali était brave, il
partit. Il se méprenait, du reste, sur le péril
de sa mission; les Monténégrins seuls sem-
blaient l'inquiéter.Quant aux Albanais
répétait-il, j'en fais mon aHaire.. H avait
'cependant tout à craindre: il était renégat
avait été pifnipotentiaire à Berlin et, de
plus, envoyé autrefois dans les mômes con-
trées où il avait sévi avec une grande rigueur
contre des musulmans.
"Tout autre personnage aurait peut-être
éprouvélemeonesort.Desbegsalbanaisétaient
venus ici et avaient prévenu la Porte qu'Us ne
subiraient l'influence d'aucun envoyé et n'é-
couteraient au 'un ronseit. tons en aucune façon, ont-ils du. le marché
dont nous avons été le prix. N C'était donc
une victime qu'on leur fnvoyait; mais il
semble qu'on ait choisi comme à dessein le
ptus exposé de tous. Les Albanais étaient
persuadés que Mehemet-Ali tes avait vendus
à l'Europe, au Congrès, et ils n'avaient pas
oublié la sévérité du muchir. Celui.ci.de pas-
sage autrefois à Prizrend.yavait enlevé dit-
on, une 6)le du pays de là un soutève'ment
dontMehemet-AHse rendit maître et qu'il
châtia en faisant pendre cent musulmans Le
droit de la vengeance ne se prescrit pas chez
ces montagnards sauvages; dès qu'ils eurent
1 occasion de la satisfaire, ils ne la neslisè-
rent pas.
N Lertams Bruits circulent au sujet de ce
drame sanglant: on parle de trahison, et de
trahison venant de haut. On voulait prouver
al Europe qu'on nesoutenait pas )e mouve-
ment albanais, qu'on cherchait même à l'é-
touSer. Pour cela, il fallait exposa quel-
qu un oa choisit volontiers, à Cft effet, Me
h~met-Ah Pacha. On lui adjoignit en outre le
général Husni Pacha. Mehemot-Ali était son
bieuiaiteur; il l'avait surpris en faute main-
tes fois.et n'avait' ces~-e cependant de lui té-
imojgner une indulgence excessive. Suivant
l'usage, Husni Pacha ne le lui pardonnait
pas; il détestait celui auquel il devait tout
On raconte que lorsque Suleyman fut nomme
au commandement en chef de l'armée du Da~-
nube à la place de Mehemet-Ali, Husni Pa-
cha se jeta au cou du premier en lui disant
Enfin! vous nous débarrassez de cet idiote n
Mehemet-Ali ignorait-il cette inimitié ou
'!oué d'une nature franche et ouverte no
croyait-il pas à la trahison? Quoi qu'il en soit
il consentit à emmener Husni Pacha et*
chose étrange! Husni Pacha est à peu prés le
seul i-urvivant de l'escorte du muchir. C'est lui
qui, re rendant compte, audernier moment, du
péril de la situation, avait envoyé un télé-
gramme pour demander des renforts; mais ce
télégramme ne parvint que deux heures après
celui qui annonçait le drame de la nn. Eët-ce
Husni Pacha qui avait pris soin de les envoyer?
Déjà une fois, au Danube, Mehemet-AU avait
adressé à la Porte une lettre contenant une
liste de nominations Husni Pacha courut &
la poste, réclama la dépêche au nom du mu-
chir, l'ouvrit, .effaça deux noms pour les
remplacer par d'autres, et, comme il avait eu
soin d'emporter le cachet du maréchal, il ré-
expédia la lettre sans qu'on s'aperçût de la
fraude. Pourra- t-on et voudra-t-on rechercher
le rôle qu'il a joué dans ce dernier épisode <*
Jen'afnrme en rien que l'accusation portée
contre lui de tous côtés soit fondée, je me
borne à vous signaler ce qu'on en dit.
Que le gouvernement regrette la rési-
stance bosniaque et albanaise, personne n'ose-
rait l'afnrmer: il n'est pas certain, toutefois
comme quelques uns le prétendent, qu'il l'en~
courage et l'entretienne. Mehemet-AU avait
seulement pour mandat d'arrêter tout mou- <
vement en Albanie; et quant a Hanz Pacha
on assure qu'à Serajewo le commandant d'un
bataillon n'ayant pu faire marcher &es hom-
mes contre la population soulevée, il lui
abattit la tête d'un coup de sabre -un Pach&
à poigne, comme vous voyez, mais qui n'en.
eourageait nullement ainsi le mouvement.
B Telles sont les populations que l'Europe
~est ch~e p-a-cfabr e~oMHsej'Ba~.
mBMNM SEPTEMBRE
t~8.
UN S'ABOMNB.
ta< des Pr6tres-Sam~Germam-rAnxerrots, tt.
~MtX mB.t.'ABCNtNnEMB~t
un an. Six mois. Trois mem.
DèpartemeM. 80 fr.
Us ttbonnemens partent des l" ot i< dw
chaque mois.
Pa~mM~mméM.
BéptUfieMe~, nm
newepaMK o:Sce, H, Gresham street, G. F. 0~
tMa. meMzy, Mttvteo et C',i.Fmcht
ABruxeHes, à 1'0/)!<:< <~ PwM<«~,
bMothMMs des f!are8 dechenilms de fer béi
mMEN20SEPmME
`~ ~8. ~.< 'Il
JOtMAij DES DEBATS
-~N S"ABONNfBi
wnBetgiqne.emit&Me.
( tans te Luxembourg, en. Turquie, ~A
M Snizae, en Syrie, .en Roumanie et daM !M
Kgences du Maroc et de la Tuniaif
e en Chine et au Japon.
m Allemagne, en Autriche, en RnMit,
et dans tous les pays da Nord
.chez tous les directeurs de postM;
1.1 .1 iO~~ >
t~MTI~ES ET UTTËRAÎRËS
&ee annoncée aoM re~BM
jjjjj~ ~mmehey~
,i.
PAMS
JEUN i9 SEPTEMBRE
Nous ne connaissons encore que par un
rémmé télégraphique le discouts que
M. Gambetta vient de prononcer à Ro-
mans, mais ce résumé est publié par la
~~M~Mcaractère suffisant d'authenticité, et il est
assez completpourqu'onpuis~e.dès aujour-
d'hui, se rendre à peu près comptede ce qu'à
été cette importante manifestation. De-
main, nous connaîtrons plus complètement
le diseurs de M. Gambetta, et nous serons
mieux & même d'en reproduire les prin-
cipaux passages; mais l'esprit du discours,
les idées et les sentimens que l'orateur a
exprimés apparaissent déjà clairement
dans le résumé de la ~~«M~MC /~M-
~:Me. Nous pouvons donc en parler à
bon escient.
Ce ne serait pas assez que de parler
seulement du discours. La mise en
scène a ici sa valeur politique. Il faut
constater l'enthousiasme avec lequel
toutes ces populations du Midi se sont
précipitées au-devant de M. Gambetta.
Tout cela a été aussi spontané que
brillant. Ces processions intermina-
bles ces enfans chargés de fleurs,
ces maisons pavoisées, ces cris de joie
et d'espérance, rien n'est plus conforme
aux mœurs des pays démonstratifs que
M. Gambetta était allé faire retentir des
échos de sa parole. Il fallait s'attendre à
ce que chaque détail de la scène s'adap-
tât aux proportions de l'ensemble, et à ce
que l'auditoire et l'orateur se maintinssent
au niveau l'un, de l'autre. Aussi l'élo-
quence de M. Gambetta n'avait-elte ja-
mais été plus chaude, parfois même plus
passionnée, comme au moment, par exem-
ple, où il a dénoncé de nouveau le
péril clérical. Le peuple avait retrouvé
son tribun et l'a accablé d'applaudisse-
mens. Le cirque improvisé où M. Gam-
betta s'est fait entendre contenait plus de
6,000 personnes. Pour une foule aussi
"nombreuse, il fallait une éloquence re-
tentissante et sonore, un.peu difFérente de
celte qui persuade une Chambre des Dé-
puter ou un Sénat. Mais, heureusement
pour lui, M. Gambetta sait jouer de di-
vers instrumens, et son succès a été im-
mense à Romans, de même qu'il a été sou-
vent. pi grand ft si légitime, à Verfaitles.
M. Gambetta a raison d'aiïer se retremper
aux sources où il a trouvé sa force et sa
popularité. Il a l'art, en remuant les
masses, de les contenir. Sa parole a
une telle ardeur et unsivifaccent.quek's
radicaux les plus avancés en sont, sé-
daits. M. M~dier de Mcntjau applaudit de
tout sou cœur; M. Naquet ne peut pas
8'empêcbcr d'envoyer une lettre d'adhé-
sion la couûaace s'établit ou s'impose
entre to'jtt's les fractions de l'extrême
gauche au fond, M. ~Gambftta reste ce
qu'il est avant tout, un politique doué
d'un grand talent oratoire et qui se livre
à son talent sans compromettre son parti.
Il y a dans le discours de Romans plu-
sieurs pas&ages qui mKfiteraientuue at-
tention particulière, et qui seront dis-
cutés, commentés, peut-être aussi dé-
naturés par la presse pendant les jours
qui vont suivre. Nous y leviendrons
certainement, et sur quelques, uns nous
aurons peut-être des réserves à faire.
M. Gambetta ne s'est pas contenté de jeter
au vent des idées générales, il a exposé
tout un programme, très précis sur quel-
ques points, et qui. comme tous les
programmes, est sujet à discussion.
Nous sommes d'accord avec M. Gambetta.
sur lé but à poursuivre; quant aux moyens
pour l'atteindre, chacun est libre de pro-
poser les siens, et c'est aux Chambres
qu'il appartient de choisir les meilleurs.
Oui, nous sommes d'avis qu'il faut rem-
placer les fonctionnaires hostiles à la ré-
pubiique, et sur es point nous sommes
absolument d'accord avec M. Gambetta.
Oui, nous croyons comme lui qu~un gou-
vernement queiconque ne peut pas tolérer
que l'opposition à son principe se recrute
et se réfugie dans la magistrature mais,
si la magistrature actuelle a besoin d'une
épuration, à quel procédé vaut-il mieux
avoir recours ? Faut-il l'inamovibilité
étant respectée recourir au système
d'une investiture nouvelle, comme le
propose M. Gambetta; ou ne vaut-il
pas mieux, le nombre des magis-
trats étant aujourd'hui trop considé-
rable, supprimer un certain nombre de
.chambres dans chaque Cour ou de tri-
bunaux dé première instance, et profiter
de cette réforme pour mettre à la retraite,
avec un choix judicieux, un certain nom-
bre de j'gps inamovibles? On comprend
qu'il est difficile de se prononcer sur ce
pointau dépourvu, et que cette question de-
mande unté~udesériense. Oui encore, nous
sommes d'avis que l'esprit ultramontain
qui. après avoir envahi notre clergé, a fait
ta;.t d'adhérens parmi les laïques, est un
darger, et que ce danger prend volontiers
la fonne d'une menace. Mais commentre-
fréne" ce cléricalisme que M. Gambetta ap-
pelle l'ennemi? Est-ce par la suppression
du clergé régulier, par l'expulsion des jé-
suites, ou par telles autres mesures
de ce genre? Faut-il surtout, sous pré-
texte d'étendre a. tous le droit com-
mun, imposer le service militaire aux
séminaristes alors qu'on en exempte
?; membres de l'Université? Toutes ces
questions se poseront un jour, et il ne
nous déplaît pas qu'elles soient dès au-
jourd'hui l'objet des préoccupations pu-.
bliques. M. Gambetta a sur chacune d'elles
sa solution et il a bien fait de l'indiquer;
mais on peut en proposer de diffé-
rentes, et M. Gambetta, qui est avant
tout un parlementaire, un homme de
discussion, et par conséquent de trans-
action, un opportuniste comme il se dé-
finit lui-même, M. Gambetta saura, nous
n'en doutons pas, dans l'avenir comme
dans le passé, se contenter de faire en
toutes choses non pas le bien absolu tel
qu'il l'entend, mais pour le mieux, en te-
nant compte des opinions et des senti-
mens de toutes les fractions du parti ré-
publicain.
It y a autre chose encore qu'un pro-
gramme d'avenir dans le discours de
M. Gambetta. Quoique cela puisse sur-
prendre, il paraît qu'on a pris au sé-
rieux en province les articles que le dés-
oeuvrement des vacances a inspirés sans
douteàcertainsjouroaux.Cesjournaux.qui
aiment trop les émotions violentes, ou qui,
comme le <7ûM~~M?~ les tournent en
une mélancolie qui n'est pas sans dou-
ceur, nous ont toujours paru abuser
de la sensibilité de leurs abonnés en pré-
disant la démission prochaine dnMarécha).
Il est clair pour nous que M. le Maréchal
de Mac-Mahon après avoir eu la force
d'âme de rester à son poste à travers
les circonstances que l'on .sait, y res-
tera ~< jusqu'au bout. a C'est ce qu'il
a promis autrefois et M. Gambetta n'a
fait que rappeler cette promesse, jus-
qu'ici fidèlement tenue. On peut nous en
croire: les républicains ne mettront ja-
mais le Maréchal à des épreuves aussi
dures que celles qu'il a, par sa faute, at-
tirées sur sa tête, et sous le poids des-
queUes il n'a pas fléchi. S'il ne s'est pas
retiré hier, il ne se retirera pas de-
main. Son devoir ne changera pas parce
que les saisons et les années auront
changé. Or son devoir, tel qu'il l'a
compris dans les circonstances les plus
difficiles où un homme d'honneur se soit
jamais trouvé, son devoir est de rester
où il est. M. Gambetta est de cet avis,
nous espérons que sa confiance se sera
communiquée à ses auditeurs. Quant
à nous, nous applaudissons à son langage
parce qu'il montre que le chef de la gauche
est au-dessus de toutes les terreurs pué-
riles que l'eu cherche à exciter tantôt à
droite, tantôt à gauche, et qu'il ne croit
pas plus à la démission du Maréchal qu'à
un retuur offensif de la politique du
16 mai. Et, en effet, s'il avait celte der-
nière crainte, dirail-il si haut que le Mare
chat restera à la Présidence parce qu'il le
doit, et qu'il y a là une garantie pour la
Constitution?
Enfin M. Gambetta car il a parlé
de tout a parlé de la conversion de la
rente, et il s'est prononcé contre celte
mesure. Nous ne voulons pas traiter la
question incidemment, et, du reste, nous
ne connaissons pas encore le texte même
du discours de Romans.D'aprèslecompte-
rendu que la ~<~M~~wc /~Mc
n'ait invoqué contre la conversion que
des raisons morales. Ce ne sont pas les
seules, ni les plus indiscutables. Il est
difficile de contester en principe le droit
qu'a l'Etat de convertir la rente, mais il
est facile d'invoquer un grand nombre
de motifs pour ne pas y recourir en ce
moment. Nous relisions, ces jours der-
niers, les discussions parlementaires qui
ont eu lieu autrefois sur des propo-
sitions de ce genre, et il nous a semblé
-que la situation actuelle se rapproche un
peu de celle qui existait en 1844 lorsque
M. Garuier-Pagès a proposé la conversion
des rentes, et que le ministre des finances,
M. Lacave-Laptagne, s'y est opposé. On
peut relire la discussion qui a eu lieu au
commencement d'avril 1844. Alors comme
aujourd'hui, on était à la veille de grands
travaux pour la construction des chemins
de fer; on était à la veille d'un emprunt
comme nous sommes aujourd'hui au
lendemain d'un emprunt. Le ministre
de cette époque se demandait si le moment
était propice pour convertir les rentes,
et il concluait négativement. Il main-
tenait son droit comme représentant
de l'Etat; mais il jugeait inopportun
d'en user immédiatement. Il y a, nous le
répétons, beaucoup d'analogie entre les
deux époques, et nous n'avons rien à re-
dire à l'opinion personnelle que M. Gam-
betta a exprimée à Romans sur la conver-
sion de la rente. Nous ignorons encore s'il a
développé tous ces motifs, ou s'il s'est
contenté d'une simple affirmation. Atten-
dons le texte complet du discours. Alors
seulement nous pourrons en parler avec
une parfaite connaissance de cause.
BOURSE DE PAMS
CMtnre tet8 le 19 MtMttxe.S~tte.
'«'0/0
Comptantes 3!! 76S5.M.
Fin cour. ~32~2 764!).. 12i/3 S..
a e/o
Amortissable.
Comptant. 80 2S.~ M40.iS.
Fin cour. 802S. 8048 .20.
~t/eo/o
Comptant{0'!25.t07!i0 .25.J.
atO'a* <
Comptante 80 .H3 M t !).
Fin cour. n3 2~ïn3M.9!!
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 1H fr.03.H3 fr.971/2,
lHfr.121/2.
30/0. 76fr.<21/2,43.
3 0/0 turc. 13fr.l0, 121/2.13.
Banque ottomane.. 508 fr. 12 1/2, 307 fr. 50.
Extér" espagnole.. H3/8.
Florins (or). 6213/16,7/8.
Hongrois 6 0/0. 733/4..
Egyptiennes 6 0/0.. 288 fr. 7S, 286 fr. 2' 287 fr. 50
TIéïé~wapMe pftvée
(Service MlégMphiqoe dt )'
M. James Lowther, parlant dans un banquet
que lui. ont offert les conservateurs d'York, a
combattu les aspirations do la Grèce, l'Europe
ne pouvant pas tolérer que la question d'Orient
sot soulevée de nouveau par l'ambition et par
l'agitation perpétuelle de l'un des plus petits
membres de la communauté des nations.
Une dépêche adressée de Berlin au .0
urticaire et qu'il sera obligé de garder le lit pen-
dant plusieurs jours.
Le 7*tMM publie les dépêches suivantes
«Constantinople, le l. –L'ambassadeur de
l'une des grandes puissances a suggéré de faire
occuper simultanément le district de Novi-Bazar
par les troupes autrichiennes et par les troupes
turques.
II y a des raisons de penser que l'idée de cette
occupation simultanée a été acceptée. »
« Serajewo. te 17.– Les Autrichiens se sont em-
parés d'Isacich ils avancent vers Bihacz par
deux côtés à la fois. Une de leurs brigades est
à un mille seulement de cette ville.
» On assure que les insurgés occupent le châ-
teau-fort de Bihacz les habitans désirent càpi-
tuler. u
Le D< ?M
assurances satisfaisantfs sur les intentions de la
Porte à exécuter le traité de Berlin. Aussi les re-
lations entre Vienne et Constantinople se sont-
elles améliorées.
D'après une dépêche de Vienne, envoyée au
Daily ~M~r~A, le gouvernement roumain vient t
d'adresser a ses roprésentans à l'étranger une
Note conndentietle relative à la rétrocession de ta
Bessarabie à la Russie.
On télégraphie également de Vienne au Daily
/v
tité de chevaux destinés à augmenter la cavale-
rie de ce pays.
Constantinople, le 18 septembre, soir.
Environ 8,500 Russes se sont embarqués à
Varna, pour Odessa et Sébastopol.
Les Turcs se préparent a réoccuper San-Ste-
fano.
La Sublime-Porte a accepté en principe le pro-
jet du général Klapka, relativement au chemin de
fer de la Turquie d'Asie.
M. de Hatxte!d a remis aujourd'hui au Sultan
ses lettres de créance.
Constantinople, !e 18 septembre, soir.
La Porte n'a pas définitivement accepté le
projet anglais de réformes pour l'Asie- Mi-
neure.
Ce projet est examiné attentivement et il su-
bira probablement certaines modifications.
Hier. à Stamboul, le Sultan a distribué de l'ar-
gent au peuple.
Londres, le 19 septembre.
Il résulte d'avis ofncieis de Chypre que le
corps d'occupation n'a eu que 2i morts de la fiè-
vre depuis son arrivée, mais qu'il y a encore dan~
les hôpitaux environ 400 malades.
Raguse. le 18 septembre, soir.
Hier, le voïvode monténégrin Natanovitch a re-
mis la forteresse de Bilek au général Jovano-
vitch et s'es retiré avec la garnison.
M. Iby, conseiller ministériel et député au Par-
lement hongrois. est arrivé ici. chargé par son
gouvernement, d'examiner la manière dont les
troupes sont traitées et l'état de l'occupation.
Raguse, le 19 septembre.
Hier après midi, deux brigades du corps de
Jovanovitch ont fait leur jonction, sans combat,
avec la brigade qui était à Trébigne.
Le général Jovanovitch est arrivé lui-même hier
soir à Trébigne avec un convoi.
Le gouverneur turc de Scutari s'est enfermé
dans le fort avec un bataillon, craignant d'être
massacré.
Semlin, le i9 septembre.
Le prince nouveau-né, Serge Obrenovitch, est
mort cette nuit.
Tous les membres du corps diplomatique, les
ministres, les sénateurs, le métropolitain, le
ctergé, un grand nombre d'officiers et de bour-
geois assistaient aux obsèques qui ont eu lieu
aujourd'hui.
La princesse Nathalie, dont l'accouchement a
été prématuré, est tombée malade.
Bombay, le iS septembre, soir.
Ghotain-Hussein, envoyé par le vice-roi des
Indes auprès de l'émir de l'Afghanistan, est ar-
rivé à Caboul le 10 septembre; il a été bien ac-
cueiHi.
Dans une audience privée, il a remis à l'émir
!es lettres du vice-roi.
Le porteur de la réponse de l'émir au sujet
de la. mission anglaise est attendu incessam-
ment.
Le général Chamberlain, chef de la mission
anglaise, reste à Peshawer, où il attend la ré-
ponse de l'émir.
Calcutta, !e 19 septembre.
Le bruit de la mort de l'empereur des Birmans
a circulé aujourd'hui.
Saint-Etienne, le i9 septembre, 5 h. soir.
Aujourd'hui, à deux heures, une grande ré-
union a été tenue au palais de la Bourse en faveur
du traité de commerce franco-américain.
La séance était présidée par M. Gerentet. pré-
sident de la chambre de commerce de Saint-
Etienne.
Après de nombreux discours, la réunion a émis
le vœu que les industries de la région apprécias-
sent le projet de traité voté à Paris le 7 août par
les détégués français et américains.
Ce soir, un grand banquet sera offert par la
chambre de commerce aux délégués français et
américains.
Il n'est pas de pays sur le continent où
les ouvriers aient usé autant qu'en AUema-
gne de la liberté d'association, du droit de
préparer des grèves, et où ils aient réussi
surtout à faire monter les salaires aux taux
fabuleux que l'on a vus à Berlin. C'était dans
les deux ou trois années qui ont suivi la
guerre de i 870: H régnait sur le travail
manuel une fièvre de spéculation aussi ar-
dente que sur les papiers de Bourse; l'ou-
vrier mattait ses deux bras à l'enchère
pour gagner le plus possible en vivant
bien et au jour le jour, et il était soutenu
dans sa lutte avec le capital par l'organisa-
tion savante des corporations. Toutefois il
ne paraissait pas encore que cette organisa-
t ion ouvrière dût servir à propager des
doctrines, c'était surtout un instrument
de lutte économique; au milieu d'une j 1
agitation ouvrière snns pï~eédens, on peut ) l
dire que le socialisme n'était pas encore
populaire. Si l'on excepte certains dis-
tricts de la Saxe, le socialisme était alors
cultivé par les théoriciens bourgeois,
docteurs ou fonctionnaires, qu'un senti-
ment de curiosité intellectuelle poussait
à étudier les questions relatives au ca-
pital et au travail. Le grand mouvement
socialiste ouvrier s'est manifesté un peu
plus tard, par la fusion des internationa-
listes du Sud et des Lassafliens du Nord,
et son explosion, suivant la loi histori-
que observée en France dans les an-
nées 1848 et 1871, a eu pour cause et
pour signal une immense déception po-
pulaire. C'est toujours en enet à la
suite de quelque illusion perdue que les
masses incultes sontprêtes à setournercon-
tre la société et contre les gouvernemens
qu'elfes font responsables de leur mal-
heur perdant de vue le but élevé sur le-
quel il faut qu'un peuple se guide, elles
se laissent alors égarer à'la poursuite de
toutes les chimères. Eu France, aux
deux dates que nous avons rappelées,
les événemens s'expliquent par un dés-
enchantement politique et par une dé-
cepjion nationale en Allemagne, à partir
de l'année 1874, c'est une déception éco-
nomique qui met en fermentation l'esprit
du peuple. Après la courte ivresse de
jouissance et de production qui a suivileur
triomphe militaire, les Allemands se sont
réveillés tous un peu plus pauvres qu'avant
et, au lieu du repos intérieur qu'ils se
croyaient assuré, ils ont vu s'ouvrir de-
vant eux une perspective de lendemains
dont chacun promettaitde nouveaux efforts
et des luttes nouvelles. Mais, tandis que
les classes cultivées pouvaient se rattacher
à un idéal politique et tirer une leçon
salutaire de la pénible expérience du
passé, les masses ouvrières, retombant
sur leur misère de toute la hauteur
de l'illusion commune, restèrent cruel-
lement blessées, et, reniant ,1'idée natio-
nale qui commande des sacrinces,
elles déclarèrent la guerre àTordre social
existant pour chercher dans les rêveries du
socialisme la promesse de satisfactions
immédiates. Tels sont, en quelques mots.
les caractères et l'origine du mal aigu
contre 'lequel se propose d'agir la loi
dont le gouvernement prussien a présenté
le projet au Conseil fédéral et qui est dis-
cutée aujourd'hui par le Reicbstâg ou
Parlement allemand.
Il serait inutile de rapporter ce projet
àla mesure des lois ordinaires et de discu-
ter sur son plus ou moins de libéralisme;
c'est franchement uue loi d~exception des-
tinée à empêcher la propagatiou de doc-
trines agressives que le discours du Trône
a qualifiées justement de dangereuses pour
l'Etat et la civilisation. On conçoit, en effet,
qu'il n'y a pas de progrès régulier possi-
ble pour une nation qui laisse se dé-
velopper dans son sein des organisa-
tions hostiles à l'Etat, sous la protection
duquel tout le monde vit. Du reste,
les dangers immédiats du socialisme se
sont révélés en Allemagne sous une
forme palpable bien avant les attentats de
Hœdel et de Nobiling dont on l'a fait res-
ponsable, le jour où le gouvernement a pu
constater qu'il menaçait de passer de plain-
pied de l'atelier dans la caserne. Le
paysan devenu soldat se laisse facile-
ment convertir au socialisme dans un
pays où il ne peut pas devenir pro-
priétaire comme c'est le cas pour plu-
sieurs provinces prussiennes. Aussi, bien
qu'on ait glissé sur ce côté de la question,
c'est principalement l'armée crue la loi
nouvelle doit, protéger contre la contagion
du socialisme, de même que les lois de mai
ont pour objet de préserver l'école et le
catéchisme contre l'invasion d'autres doc-
trines dissolvantes. Les lois de mai s'at-
taquaient par en haut aux sources mêmes
d'introduction du mal, et les deux simples
articles que nous avons rappelés dernière-
ment suffisaient à assurer toute l'effica-
cité de ces lois; le projet contre les socia-
listes, au contraire, doit aller chercher le
mal dans les milieux populaires où il a pris
naissance, où il circule, et ses vingt et
quelques articles minutieusement rédigés
représentent un filet à mailles serrées des-
tiné à balayer les fonds de la société sans y
rien laisser flotter de suspect.
La loi contre les socialistes allemands a
ainsi un but positif qui la distingue de
certaines lois analogues votées dans
d'autres pays elle ne se perd pas
dans les abstractions, ne vise pas trop
loin et ne prétend pas sauvegarder la
propriété et lafamille: ces deux institu-
tions, Dieu merci! tiennent d'assez près à
l'humanité pour ne rien craindre, dans un
Etat régulier, de ceux qui voudraient les at-
taquer, aussi peu qu'elles ont à tirer profit
du zèle de cenx qui s'adjugent le mérite
facile de les détendre. Cette loi se borne
à protéger les institutions de l'Etat, et
c'est encore la meilleure manière de pré-
venir les cataclysmes qui se produisent
seulement quand le pouvoir est anaibli,
et dans lesquels sombre jusqu'à la garan-
tie des biens individuels.
En présence de symptômes sociaux
comme ceux qui se sont manifestés en
Allemagne, on est obligé de reconnaître
que le plus sage est encore de préve-
nir énergiqueinent le mal et non de
l'encourager par la tolérance d'uu libéra-
lisme décevant jusqu'au jour où i! s'ag-
grave et impose la fatalité des répres-
sions s~ngtantM. Certes, il est toujours
triste de voir contrarier la libre expan-
sion de la pensée humaine, même quand
eUe se fourvoie; du moins, la pensée
ne meurt pas comme les hommes, ou bien
elle ressuscite, et les injustices commises
contre elle restent toujours réparables.
AUGUSTE JACQUOT.
On nous écrit de Rome le 17 sep-
tembre
Peut-ôtre le ministre s'est-il aperçu qu'il
était seul responsable de ce qui s'est passé
et a-t-il été singulièrement surpris de ce ré-
sultat. S'il en est ainsi, ce n'est pas le dé-
tenteur actuel du portefeuille qui est respon-
sable, c'est le système administratif qui en-
lève aux agens locaux toute autorité et con-
centre, tout dans les bureaux de Rome. Cf
système, excellent en Piémont, est devenu
mauvais quand on l'a appliqué à un grand
"Etat.'
A Turin, les choses se passaient, comme
ou dit ici Alla ~M
muniquait avec le palais du roi. Les commis
pouvaient consulter leurs chefs à toute heure.
En cas de conilit entre deux ministères, il
suffisait de traverser un corridor pour s'en-
tendre. S'il survenait une difficulté grave, on
allait trouver le roi qu'on était sûr de ren-
contrer dans .les galeries ou dans le jardin. Ce
système fonctionnait bien puisque les Pié-
montais étaient et sont encore fort attachés
à leurs princes, et ce sentiment n'existerait
pas si l'administration eût été mauvaise. Il
est inutile d'ëxp)iquer pourquoi à Rome les
choses ne peuvent aller de la même façon et
comment l'administration supérieure, en vou-
lant diriger tout, doit se tromper à chaque
instant sans en avoir même conscience.
B Ainsi depuis quinze jours on se de-
mande pourquoi on a fait escorter quatorze
brigands au milieu d'une population sus-
pecte, par trois carabiniers seulement. Il
n'est. pas besoin d'enquête pour le savoir. Le
règlement dit que trois hommes seront ai-
fectés a ce service. Les carabiniers ont exé-
cuté le règlement sans demander s'il était
raisonnable et s'il les exposait personnelle-
ment au danger. Ils ont agi en soldats, et
aucune autorité locale n'était compétente
pour intervenir.
s Si l'on veut que les autorités soient res-
ponsables, il faut qu'elles aient une certaine
initiative. Il y a en ce sens une grande ré-
forme accomplir; mais il n'en est pas de
plus difficile parce que rien n'est résistant
comme l's traditions bureaucratiques et que
les ministres ne restent pas assez longtemps
en place pour lutter contre une puissance
dont l'inertie fait la force principale.
? Depuis quelques jours on s'occupait d'une
conversation entre MM. Cairoli et Zanardelli
d'une part, et un correspondan.t du journal le
~M~ de l'autre. Les journaux ofScieux pré-
tendent que cette conversation a été rapport en
d'une manière inexacte, mais np disent pas en
quoi consiste cette inexactitude. Je ne vois
pas qu'on ait fait dire au président du con-
seil rien qui soit en désaccord avec ce qu'on
sait de sa politique. Quant à M. Zanardelli, il
n'assistait pas à l'entretien. Le correspondant t
du 2'eMp.f, qui n'est pas celui qui réside ha-
bituellement à Rome, aura pris pour le mi-
nistre de l'intérieur quelque employé qui se
trouvait là par hasard et qui s'est mêlé à la
conversation.
a Le président du conseil, qui ext presque
constamment'souffrant depuis qu'il est mi-
nistre, est parti pour quelques jours, et le
ministre des afTaires étrangères n'est pas re-
venu. On peut conclure de cette double ab-
sence qu'aucune négociation importante n'est
actueilement engagée. Ici, l'optnion domi-
nante est que le Congrès de Berlin n'a établi
qu'une trêve dont la durée ne sera pas lon-
gue, et on croit qu'une nouvelle crise ne
tardera pas à sortir de la Bosnie, de la Grèce
ou d'ailleurs. Je suis d'un avis absolument
opposé, et je crois que la paix sera plus lon-
gue qu'on ne le ppnse. J'exprime cette opi-
nion pour l'acquit de ma conscifcce.
H.-G.MONTFERNER.B »
On nous écrit de Constantinople, le
M septembre:
On ne se fait pas d'illusions ici: les Autri-
chiens n'ont pas essuyé seulement une dé-
faite en Bosnie, ils sont sous le coup d'un
véritable désastre. La colonne du générât
Zach a dû se retirer sur le territoire autri-
chien après avoir éprouvé des pertes consi-
dérables dans ses attaques contre Bihacz; et
la garnison de Trébigne est cernée; les Au-
trichiens sont donc battus au nord et au sud.
Que vont alors devenir les troupes qui, au
centre, s'étaient avancées jusqu'à Serajewo'et
môme au delà? C'est leur campagne du
Mexique qu'on a poussé les Autrichiens à
venir chercher en Bosnie Us en sont à leur
premier échec do Puebla. Seulement, nous
avons pu, un peu contraints et forcés il est
vrai, renoncer à cette belle aventure, tandis
que les Autrichiens devront fatalement s'é-
puiser dans une lutte stérile au prix des
efforts qu'elle leur coûtera.
B L'impression produite par ces nouvelles
est grande. J'ai rencontré plus d'un Grec qui
s'en réjouissait; ceux-là s'inquiètent des as-
pirations autrichiennes et les voient en-
rayées avec plaisir. Quant aux Turcs, peut-
être bien se trouve-t-il, parmi nos hommes
d'Etat qui souhaitent assez généralement le
repos, quelques uns qui voient dans cette
lutte la source de nouvelles complications et
le regrettent; mais, sans contredit, la gé-
néralité ne déptoro en rien qu'une des puis-
sances sur lesquelles on comptait le plus en
Turquie supporte Ifs conséquences d'un«
politique qui n'a pas pour base la fran-
chise la plus parfaite. Toutefois, Bosnia-
ques et Albanais ne sont pas très goûtés des
Turcs; ces derniers ne les regardent pas
comme de Mêles croyans et connaissent les
vetléités d'indépendance qu'ils ont à com-
battre souvent chez eux, sans parvenir fa~
mais à les etouHer.
n En eSet, Bosniaques et Albanais, s'ils- `
luttent avec acharnement à cette heure, le~
font plutôt par amour de leur sol que par
dévouement à la cause ottomane. Puis-
que tes premiprs sont arrivét à mettre en
Campagne 60,000 hommes et les seconds
130,000 à ce qu'on dit, avfc un peu de zèle ils
auraient pu suffire pour soumettre la Serbie
ét)e Monténégro. Ils ont bien fourni quel-
ques bataillons; c'est même un bataillon alba--
nsis qui se rendit maître des hauteurs de
Chipka, s'y maintint pendant sept heures et
ne les quitta qu'après y avoir perdu ]es cinq!
sixièmes de son fnectif mais le nombre des
volontaires a été relativement restreint, et
c'est plutôt le goût de la bataille qui a attiré
ceux qui sont venus que le désir de défendre
le Croissant.
Pour les Albanais, le combat c'est la "vie
môme; chez eux, les femmes et les enfans
portent des pistolets à la ceintura, et. toua
ont le mépris de leur prfpre vie tout autant
que de la vie des autres. Quand AU Tebelen,
le Pacha de Janina. le. Richelieu de l'Albanie,
accomplit son œuvre de destruction de l'aristo-
cratie arnâute ou chkepétare, jamais il ne ren-
contra un homme, une femme, un enfant qui
lui demandât grâce. Les Albanais, même chré-
tiens,Ont souvent servi les Turcs, et, comme les
Suisses d~s Grimons, ils s'engageaient volon-
tiers à l'étranger. Les rois de Naptes eurent
longtemps un régiment, le Royal-Macédo-
nien, composé de ces montagnards. On sait
les merveilles qu'ils accomplirent, ces an-
ciens Pélasges. sous Scanderbeg, et le rô!e
qu'Us jouèrent dans la guerre de l'indépen-
dance hellénique. Si l'Albanie n'est pas ar-
rivée à conquérir la sienne, il faut en cher-
cher la cause dans ses divisions intestines,
dans la lutte des ~
s'apaisent, et ils n'ont plus qu'un ennemi
commun qu'ils veulent repoussa à tout prix.
L'enroyable épisode de Yacova le prouve suf-
fisamment.
Un Albanais catholique, un personnage
qui a été chargé de fréquentes missions
avait dit au malheureux Mehemet-Ati Pacha
"Prenez garde, vous allez en Albanie, vous
y trouverez la mort. Je pourrais vous indi-
quer ceux qui vous tueront, et où ils voua
tueront.. It ne croyait pas cependant que
cet assassinat se commettrait d'une fscon
aussi sauvage. Mehemet-Ali était brave, il
partit. Il se méprenait, du reste, sur le péril
de sa mission; les Monténégrins seuls sem-
blaient l'inquiéter.Quant aux Albanais
répétait-il, j'en fais mon aHaire.. H avait
'cependant tout à craindre: il était renégat
avait été pifnipotentiaire à Berlin et, de
plus, envoyé autrefois dans les mômes con-
trées où il avait sévi avec une grande rigueur
contre des musulmans.
"Tout autre personnage aurait peut-être
éprouvélemeonesort.Desbegsalbanaisétaient
venus ici et avaient prévenu la Porte qu'Us ne
subiraient l'influence d'aucun envoyé et n'é-
couteraient au 'un ronseit.
dont nous avons été le prix. N C'était donc
une victime qu'on leur fnvoyait; mais il
semble qu'on ait choisi comme à dessein le
ptus exposé de tous. Les Albanais étaient
persuadés que Mehemet-Ali tes avait vendus
à l'Europe, au Congrès, et ils n'avaient pas
oublié la sévérité du muchir. Celui.ci.de pas-
sage autrefois à Prizrend.yavait enlevé dit-
on, une 6)le du pays de là un soutève'ment
dontMehemet-AHse rendit maître et qu'il
châtia en faisant pendre cent musulmans Le
droit de la vengeance ne se prescrit pas chez
ces montagnards sauvages; dès qu'ils eurent
1 occasion de la satisfaire, ils ne la neslisè-
rent pas.
N Lertams Bruits circulent au sujet de ce
drame sanglant: on parle de trahison, et de
trahison venant de haut. On voulait prouver
al Europe qu'on nesoutenait pas )e mouve-
ment albanais, qu'on cherchait même à l'é-
touSer. Pour cela, il fallait exposa quel-
qu un oa choisit volontiers, à Cft effet, Me
h~met-Ah Pacha. On lui adjoignit en outre le
général Husni Pacha. Mehemot-Ali était son
bieuiaiteur; il l'avait surpris en faute main-
tes fois.et n'avait' ces~-e cependant de lui té-
imojgner une indulgence excessive. Suivant
l'usage, Husni Pacha ne le lui pardonnait
pas; il détestait celui auquel il devait tout
On raconte que lorsque Suleyman fut nomme
au commandement en chef de l'armée du Da~-
nube à la place de Mehemet-Ali, Husni Pa-
cha se jeta au cou du premier en lui disant
Enfin! vous nous débarrassez de cet idiote n
Mehemet-Ali ignorait-il cette inimitié ou
'!oué d'une nature franche et ouverte no
croyait-il pas à la trahison? Quoi qu'il en soit
il consentit à emmener Husni Pacha et*
chose étrange! Husni Pacha est à peu prés le
seul i-urvivant de l'escorte du muchir. C'est lui
qui, re rendant compte, audernier moment, du
péril de la situation, avait envoyé un télé-
gramme pour demander des renforts; mais ce
télégramme ne parvint que deux heures après
celui qui annonçait le drame de la nn. Eët-ce
Husni Pacha qui avait pris soin de les envoyer?
Déjà une fois, au Danube, Mehemet-AU avait
adressé à la Porte une lettre contenant une
liste de nominations Husni Pacha courut &
la poste, réclama la dépêche au nom du mu-
chir, l'ouvrit, .effaça deux noms pour les
remplacer par d'autres, et, comme il avait eu
soin d'emporter le cachet du maréchal, il ré-
expédia la lettre sans qu'on s'aperçût de la
fraude. Pourra- t-on et voudra-t-on rechercher
le rôle qu'il a joué dans ce dernier épisode <*
Jen'afnrme en rien que l'accusation portée
contre lui de tous côtés soit fondée, je me
borne à vous signaler ce qu'on en dit.
Que le gouvernement regrette la rési-
stance bosniaque et albanaise, personne n'ose-
rait l'afnrmer: il n'est pas certain, toutefois
comme quelques uns le prétendent, qu'il l'en~
courage et l'entretienne. Mehemet-AU avait
seulement pour mandat d'arrêter tout mou- <
vement en Albanie; et quant a Hanz Pacha
on assure qu'à Serajewo le commandant d'un
bataillon n'ayant pu faire marcher &es hom-
mes contre la population soulevée, il lui
abattit la tête d'un coup de sabre -un Pach&
à poigne, comme vous voyez, mais qui n'en.
eourageait nullement ainsi le mouvement.
B Telles sont les populations que l'Europe
~est ch~e p-a-cfabr e~oMHsej'Ba~.
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