Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-12
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Description : 12 septembre 1878 12 septembre 1878
Description : 1878/09/12. 1878/09/12.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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tmCMèW~, i~wtét j6tC~ )L.Mn
$. G.< ï.o~ta$.8t!M~.W.&L~!<~n.
~UN 12 SEPTEMME
JONMAL DES DEBATS
OM S'A~NNjS.
m Belgique, cm ttatht.
dans le Luxembou"g, en Turquie,
~)t Suisse, en Syrie, en Roumanie et dan< <«
r~ences du Maroc et de la Tunisie.
en Chine et au Japon,
FM moyen d'une valeur payable a Paris on dt
~'Mats-poste, soit internationaux, soit frane~t.
m Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
Chez tous tes directeurs de postes;
et dans tous tes autre~ pays,
~tt'tnïoi d'une TtdeutpayaNot~e-tjh
~< r' .y'
~S'~?''ce?'
«t~M~ ~Me~ey, )L.~HM< ,t
~Mbni~nMMiMMtM~
~M~H~M~~OMs~np~espM~ KM~cCOt.
t~At WTt~t~C t?~T t t~R âtBPC
jr~Mii~ ~t~
PAMS
~ERC~E~ SEPTEMBRE
L'opinion publique s'e~ d~pu~is quel-
ques jours. sinpf) émue, au moins pré-
qi,e j,Qpre Sa'non é au moins pré-
.¡: 1'i, j\,f' r lin fraiinhe-
occnp<~ 4? M~ Cp~ ~W franche-
menjt~Qciattate, au; a inte~Bt, l'autr-e
socialiste aussi, mais déguisé aous un
masque religieux, qui a été ténu à Char-
tres. Les jouruaux'de l'extrême gauche
se sont indignés de l'inégalité apparente
à laque~e ces deux manifestations ont été
so~'nn!-es,, puisque' l*ùpe a été étoufTee
dans son gertne, tand-is que ~'autre s'e&t
déployée à l'aise dans les jardins d'un pa-
tais ëpiacopal. Noua croyons utile de dire,
à notre tour, ce que cous pensons sur
cette araire en 'partie doublé. Notre
avis est~ que le Congrès ouvrier qui a été
interdit a Paris aurait été, rien que P~r
sa réunion, une violation formede de la
loi, tandis que le Congrès catholique
qui a eu lieu ~hartrea ëtsMt pari'
temeut légal et légitime dans son
principe. 11 faut ajouter, pour ~t~e
çomptet, que le Congrès catholique
servi d'arène une attaque et'a
une charge violente contre les principes
et les lois sur lesquels repose notre so-
ciété moderne. Le premier Congrès ne
pouvait pas être autorisé; le seconS de-
\-ait rêti'ë, mais aës tendances avouées et
le commencement d'organisation dunt il a
révélé l'existence sont cou pabtes au pre-
mier chef et ne peuvent pas être tolérés
dans une société où le gouvernement civil
a. le gentiment de ses droits et de StS de
voirs. Qu'on se rassure pourtant! Nous
né vouions répandre aucune alarme dans
le public. Le premier Congrès, qui au-
rait pu créer un danger i-érieux. n~ s'est
pas réuni, et le second, bien qu'eA puis-
sent croire ses organisateurs, n'est~q&'une
vaine bravade, uu déii impùis~it que
des chevatier-i à la mode ont j~é
à des institutions qui n'ont ~ien~ à
craindre de leurs eSur's.. 1,
Partons d'abord du Congrès ouvrier. A
travers quelques habileté de forme, U étart
i&c.ilje de reconnaître que' ce Congrès cuut-fi-
tuait, ou prétendait constttuer ù~e dece~as-
sociatK'its internatiouaies qui sont.t'Qrmet-
lemeut condamnées par nos lois. Quelques
uns des membres qui devaient en faire
parité étaient connus par la police. 4e tous
les pays; les un~ avaient leur dossier à
Berlin, le-< autres à Saint-P~ter~botM~, tes
autres a Vienne, etc., etc. Sur le nombre,
U y avait peut-être quelques innocens
utopistes, muis la plupart étaient de ces
hommes d'action qui ne reculen~pas de-
vant les actes les plus audacieux. '.0nt-i!s
cru qu'au moment où la France ouvrait
ses portas à ''univers entier, lacircoti-
sîance était fav.ora.blt pour tenira Paris !es
assise~ d'une prochaine revendication
sociale? En ce cas, ila se sont trompés,
et ils auraient dû être détrompés par la si-
gnification quiteuraétéadressée. Ilsonteu
l'imprudence de persister dans leur projet
primitifet de se rassembler dans un local
qu'ils avaient loue pour plusieurs jours.
Les principaux d'entre eux ont été arrê-
tés, leurs papiers ont été saisis. 0~ a pu
constater qu'ils entretenaient une corres-
pondance active avec leurs analogues
dans tous les pKy~. Tout cela a été iait
conformément à la loi et aura son dénuù-
meut devant les tribunaux. M. Louis
Bb'nc et quelques députés df ses amis
Otit cru, au contraire, que lés lois avaient
été violées et que les principes les plus
sacrés avaient éprouvé 'une atteinte bru-
tale. Leur générosité a été trompée.
M. Louis Blanc a écrit une lettre au mi-
nistre de la justice tt au ministre de
l'intérieur pour protester contre l'acte ar-
bitraire que, d'après lui, le gouverne-
ment avait commis. S'il veut prendre un
peu de patience, il verra quels ciiens
il a couverts de sa parole, et nous
ne désespérons pas de les lui voir dés-
avouer.
Le Congrès catholique se présentait
dans des conditions dinêrentes. D'abord
il n'avait pas, ou du moins on devait le
croire, un caractère à la fois i~ternationa!
et révolutionnaire. Pouvait-on, au mo-
ment même où tant dé Congrès divers se
r~uni-sent au Trocadéro, interdire à un
certain nombre de citoyens français de se
réunir à Chartres pour traiter de questions
qui sont depuis longtemps dans le do-
B~ame public? la cpntradictibn aurait été
palpable et choquante. Le Coog es catho-
lique ne présentait de prime abord au-
cune de ces apparences .suspectes qui
avaient signalé a l'attention de la pouce le
Congrès ouvrier de Paris. Le gouverne-
ïpent n'avait donc aucun motif sérieux de
l'empêcher de se réunir, et ii faut se féli-
citer qu'il l'y fit autorisé. Nous savons
mieux au{ourdh"i ce qu'il faut penser de
l'ceuvredeM.de Munetdesesamis.Sila!u-
mière n'est pas complètement faite, cela
tient seulement à l'obscurité naturelle qui
règne dans t'esprit de M. de Mun, et à la
creuse sonorité de ~on éloquence. Mais si
ï~ de Mun ne sait pas ce qu'il dit ou ce
qu'il répète, s'il a une langue et non pa!<
d'oi'KitIes, ï)0us ne sommes pas dans le
ïnêtï'e cas. Il parle et nous comprencns.
Jamais attaques plus véhémentes et plus
passionnées n'ont été dirigées contre
l'ensemble de nos institutions politi-
ques et sociales que dans les jardins
de l'évêché de Chartres Sous le nom très
élastique de révolution, les orateurs qui
~e sont succédé ont bafoué, calomnié,
pbndàmhé Ïa~Ërance conië~poraine et les
progrès -que nos pèreSt au prix de leurs
sueurs et de leur sang, ont accompli sur
l'ancien régime. Nous avions entendu déjà
ces déclamations pompeuses mais inoBen-
siyes; .nous connaissions cette rhétorique
passionnée, 'mais dontî'dbjet 8e perdait
dans les nuages. L'objet que poursuivent
'les?;- eudo-catTioli ques d~àuj ô u ru~ui afïecfe
toujpurs nue forme confuse; mais, ce qui
est ciair, c'est le moyen qu'ils emploient
pour l''attenjdte, et d'après Ïe moyen on
peut deviner ce qu'est la 6n qu'ils se
proposent. Ces prétendus catholiques
en sont & peu près exactement au point
vérité, de condamner ce matheureuxprêtre
.au désespoir et à l'apostasie pour adopter
successivement toutes les idées par les-
quelles il est passé? Laissons de côté le
.dogme qui ne ttous regarde pas nous ne
faisons ici que de la politique. Les cou-
servateurs n'ont pas pardonné a Lamen-
nais les sombres"et terribles peintures
qu'il a faites de la misère 'de l'ouvrier,
de ses cruelles angoisses, del'exptoua
tion dont il était l'objet. Imprudent!
:lui disaient-ils. Vous irritez le mal;
avez-vous le remède? M. de BI'in,
a son tour, flatte les mauvaises passions
delà misère, engendrée souvent parle
vice. Lui aussi, il déclare que l'ouvrier
est « exploité. ') Lui aussi, il dénonce les
lois du travail moderne. Il appuie sur la
plaie pour l'é)a)'giretla faire saigner. Triste
besogne à laquelle des vieux socialistes
découragé!; avaient renoncé, et qui est
reprise par la main gantée de politiques
de salon Us ne font pas, grâce au ciel!
le mal qu'ils croient iaire, et le peuple
qui les connaît se détourne eh les voyant;
mais s'ils réussissaient, s'ils provoquaient
dans les âmes la crise violente à la-
quelle i)s travaillent, où est le remède
qu'Us tiennent prêt pourtant de maux'?
L'ignorance qui se manifeste dans tous
leurs discours est la seuteexcuse de leur l'
conduite et encore, nous, qui sommes
d'~s hommes et qui n'avons pas )e droit
de juger les actions seulement d'après
des intentions sans doute irréfléchies,
nous ne leur pardonnons pas sous prétexte
qu'ils ne bavent pas ce qu'ils font. M. de
Mun e{, ses amis accusent l'orgueil de la
Révolution. C'rst là, disent-ils, le principe
du mal. Et quel orgueil égale le leur?
Quelle présomption a jamais été plus
grande? D'uù viennent ils, que savent-
]Is, quelle est leur autorité pour venir
troubler l'œuvre du temps et de l'expé-
rience humaine, au nom d'une religion
qu'ils compromettent, et dont le divin
auteur s'est toujours refusé à tracer une
règle en vue seulement de la vie de ce
monde et du bien-être qu'on y peut re-
cueillir ? q
Rien n'est plus païen que ce mélange
de la religion aqx intérêts les plus maté-
riels, et, comme dans tout paganisme, il
n'y a au fond de ces tentatives qu'une
ambition politique. Les catholiques d'au-
jourd'hui Jie sont pas les premiers qui se
soient servis du socialisme, qui aient flatté
et provoqué les désirs des malheureux
pour arriver à la domination. D'autres ont
déjà joué ce jeu, et ils ont réussi, du moins
pour un jour, parce qu ils représentaient
la Révolution; mais eux ne réussiront pas
parce qu'ils représentent, comme ils s'en
vanteut, la contre-révolution. Entreprise
politique et rien de p!us Dieu nous garde
de blesser une seu!e âme vraiment chré-
tienne Nul plus que nous n'est porté
a encourager tant d'œuyres charitables
que l'esprit religieux alimente à Paris
et en province Mais nous sommes
douloureusement frappés en songeant
aux sommes si considérables qui pour-
.raient être mieux employées et qui de-
vraient l'être, et qu'un esprit brouillon et
ardent détourne de leur destination pour
lés consacrer à une œuvre politique, con-
damnée par la saiue politique et condam-
née aussi par la loi.
Car il n'est pas nécessaire d'avoir un
œil bien perspicace pour découvrir, der-
rière la parade oratoire de Chartres, une
organisation ou un commencement d'or-
ganisation parfaitement illégal. Peut-être
est-i) encore temps de s'arrêter, mais il
n'est que temps. Nous ne vouions pas in-
sister sur ce point. Ou nous permettra pour-
tant de dire que les discours de Chartres ne
.signitient rien, absolument rien, ou qu'ils
.servent de « réclame M à une association
interdite par notre droit public. Nous ne
permettrons pas qu'il s'établisse un Etat
libre dans le véritable Etat subjugué, ou
du moins méconnu. Et si nous parlons
ainsi, on peut nous en croire, c'est seu-
lement pour les principes, car jamais
entreprise n'a été plus vaine que celle-
ci, et, quoique M. de Mun méprise
l'économie politique, il nous permettra de
lui dire qu'il ne place pas son argent ou
l'argent des autres à un intérêt rémuné-
rateur. C'est pour cela qu'il faut se félici-
ter, comme nous l'avons dit plus haut, de
la réunion du Congrès catholique. Il a été
instructif. Quant au Congrès ouvrier de
Paris, l'instruction ét~it faite en grande
partie avant son ouverture.
PETITS BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0 0. H2 fr. 95. 98 3/4, 96 i/4.
30/0. 77fr.3'i.
S 0/U turc. i2fr.9S,92i/3,9S.
Banq)t''ottom:nm.. SOtfr. 871/2.
Egypttennes60/0.. 279 fr. 37 1/2.
Ftonns for). 639/8.
BQJJRSEPE PARIS
{D!&t
'?' p
Comptait. 77 S. -77 M .7..30.
.'Ftncour. 7720. 7735.7..1S.
S 0/0
Aiùorfissable.
'GomptaM~8040. M75.3S.
!Fm ~com'. 80 40 80 60 M j/.
~t/'e.n/o
'Compt!mt.~i6675i.<06M /M.
'0~
)Con~ptant Finco~tt287~2'H290. 2~2 i.
Voici le discours prononcé par M. Huguet
au Ttanqu~t oftert. à' Bou!ogne-&ur-Mer, à
M. de Freydnet età M. Léon Say
Messieurs ~es ministres,
Messieurs,
Ma première parole, messieurs tes ministres.
est pour' vous remercier du plus profond du
cœur.'annomdelavitte de Boulogne, de votre
~flatteuse visite, et vous prier d'agréer l'expression
~de notre vive et sympathique reconnais'anoe.
Votre présence à cette fête est un nouveau'et
précieux gage df la sollicitude que vous portez
aux besoins si multip es du commerce et de )'in-
.dustt'iB. soUicitude éclairée, prévoyante, qui s'é-
tend & l'avenir et se préparc par les mesures les
ptus prudentes, les p)us sages, tes ptusefticaces;
~el)e nous donne l'assurance q~e les projets de lois
votés par les Chambres dans la session législa-
tive de i8'8 seront exécutés avec la promptitude
et l'activité que vous avez apportées a les pré-
senter et a les'faire adopter:
Ce matin, vous avez posé la première pierre du
monument que la ville do Boutonne se propose
d'ériger pour perpétuer le souvenir du grand évé-
.nement auquel votre nom est attaché.
En vous rendant 'à cette cérémonie, vous avez
pu voir la joie générale, t'empressfment de la po-
pulation a se porter sur vos pa~ à acclamer votre
nom. ses transports d'allégresse: partout dt's em-
'btémes et des trophée; de patriotiques démon-
strations! A\'ec un eosemhl parfait, une sponta-
néité sans égale, la ville entière a tenu a s'unira
!Ia municipattté pour vous faire honneur et vous
témoigner sa gratitude.
En ce jour de fête universelle, la pensée de
tous se porte vers vous qui, par votre initiative
et votre décision élevées la hauteur d'un grand
devoir public. avez terminé l'oeuvre préparée
.par la scien;e des ingénieurs. Elle s'imposait à
leur attention, vous nous t-n avez assuré la pos-
session.'
Vous tiendrez, messieurs les ministres, à com-
pléter votre œnvru et à doter notre port d'un
;canat qui te relie à Saint-Omer d'une part. à Ab-
;bevi!leet& Amiens de l'-utre. Ces travaux se-:
Talent le complément indispensable du nouveau
port. Us se rattachent au programme des voies
navigables a créer dans-nôtre département pour
fournir un 'écoutement facile aux produits des
'bassms houitiers du Nord.
Les grands travaux que le pays réclame, c'est
le bien-être po~r tous. c'est la richesse et ta pros-
périté publiques. Les échanges, de venant facrtes,
économiques, réguliers, se multiplieront de plus
en plus, répandront l'activité et la vie dans une
contrée qui attend des débouchés nouveaux pour
prendre son fssor, un développement dont l'état
des atfaires ne peut donner t'tdée.
CeUe fête. Met-sieur. est plus qu'une tète lo-
cale. elte est la fête du travail. du commreeet
de l'industrie. La France y verra, comme nous.
Finauguration (Tune ère nouvelle pleine de pro-
messes et d'espérances, l'application du pro-
gramme de paix parle travail et le progrès. Ëtle
est le triomphe des idées ubérales. le plus beau
témoignage de confiance que nous puissions don-
ner aux ministres sur qui reposent les destinées
du pays interprètes de ses aspirations, ils ont
su les comprendre, ce sera leur honneur et leur
gloire de les réaliser.
La municipalité de Boulogne est heureuse de
recevoir dans cotte salle de banquet les honora-
bles membres du Parlement anglais, le haut
shérif du Midd)escx<-t les honorables maires an-
glais qui ont bien voulu se rendre à son invita-
.tion. Us savent le cordial accueil qui leur est
toujours réservé parmi nous. Nos voisins con-
.naisst'nt les sympathies que nous leur portons.
le prix que nou~ attachons à leur alliance, à la
continuation des bonnes rotations qui existent
t-ntre les deux pays. Le draj'eau anglais, qui Hotte
à côté des couleurs nationales françaises. est le
meilleur signe de l'union des deux nations. 'a
Par les grands travaux qui s'exécutent à Ca-
lais, par ceux qui se feront à Boulogne. Calais et
.Boulogne continueront d'être le trait d'union de-.
deux grands peuples dont tes relations sont
chaque jour plus tréquentes, le lien qui rappro-
chera des centres industriels et des pays qui
jusque-là étaient restés étrangers. A mesure que
les rotations commerciates s'étendent de part et
d'autre.les intérêts se fondent, la confiance s'éta-
blit. tes sympathies naissent, les préjugés s'ef-
facent. les préventions disparaissent.
Nous saluons donc, en ce jour, Messieurs, une
œuvre de paix, de progrés et de civilisation.
Aux représentans de la presse, cette autre
vaitlànte armée d'hommes do mérite et de dé-
vouement, sans cesse sur ta brèche pour défendre
les idées d'ordre, de progrès et do civiti.,atiun,
nous exprimons nos sincères remercimens d'a-
voir accepté l'invitation de la vitie de Boulogne.
Une fois de plus, ils nous témoignent par leur
présence que rien de ce qui peut contribuer au
bonhfur et à la prospérité de la France ne leur
est étranger, que des deux côtés du détroit tes
sentimens de cordiatité qui unissent les deux na
fions trouveront en eux les plus chaleureux dé-
fenseurs.
Nous vous sommes reconnaissans, Messieurs.
d'être venus de si loin vous associer à l'inaugu-
ration d'une œuvre utile. proclamer avec nous la
grande pensée qui préside a cette création.
Ce que la France désire, ce qu'elle poursuit de
tous ses vœux. c'est une politique sage et modé-
rée la paix avec toutes les nattons; des institu-
tions libres; le travail en honneur garanti par
les mesures propres à développer le commerce,
l'agricuttt.tre et fmdustrie. ces trois sources de la
fortune publique.
C'est cet ensemble de progrès que nous fêtons
aujourd'hui. Us sont à ieur aurore le temps les
améliorera.
Voila. Messieurs, ce que nous avons tenu à cé-
lébrer par des fêtes et par ce banquet auque) vous
avez bien voulu prendre part. Nous les saluons
comme le plus glorieux symbole de notre recon-
naissance.
Ce q'te les convictions profondes, la foi ar-
d nte. la persévérance et le zèle de nos conci-
toyens ont commencé, la haute valeur des hom-
mes qui siègent dans les conseils du gouverne-
ment et la puissance des capitaux viendront le
ilcir.
Vous voudrez bien, Messieurs vous unir à
moi pour porter un toast à MM. de Freycinet et
Léon Say.
A M. de Freycinet à M. Léon Say! l
Dans le banquet offert hi<'r par la vH!e de
Calais à MM. df Freycinft et Léon Say, M. le
mair s'est levé pour porter la santé du Pré-
sident de la république et des ministres. Il a
remercié M. de Freyciuet et M. Léon Say de
leur vi~iteeta a.fnrmé l'a.tta.che nentde lapo-
puiati.jn de Ça ais à la république.
Le président du t'ibunal de commerce a
ensuite pris la paruie pour souhaiter la. bien-
venue aux ministres.
Voici ta réponse de M. te ministre des tra-
vaux publics à M. le maire et à M. le prési-
dent du tribunal de commeMe:
Monsieur le président,
Vous venez d'évoquer des souvenirs de famille
dont je vous remercto. J'appartiens en eNet à une
tamilfe de marins, et je me le rappelle avec Serté
quand je suis dans une ville comme celle-ci, où la
~marine est en honneur et qui honore la marine.
(App)audissemens.)
Monsieur le maire, vous venez d'esquisser
tout à l'heure a grands faits une politique qui
est la bonne et qui, j'ai du plaisir à le dire, est
celle du gouvernement.
H faut chercher à ramener à nous les derniers
dissidens q*ui existent encore, non par des pa-
'roles amères. mais en leur prouvant que nous
.voulons le bien du pays. Rien ne peut mieux
consolider la république qne le spectacle que
vous donnez ici. le~speotacte de ta joie, du tra-
vail et de la confiance. (Nouveaux applaudisse-
mens.)
t)h a parle, dans certains discours, de républi-
que athénienne. Eh bien je doute que les Afhé-
nMns aient jamais mis dans tours ~réjouissances
plus de grâce, ,ptus d'élégance et plus de bon
goût que nous n'en avons trouvé en arrivant à
Calais. (Appiaudissemens.) °-
Je vous prie, monsieur le maire, d'être notre
interprète aupres de votre population pour l'ac-
cueit charmant et sympathique qu'ette no~s a
fait. t.
Je bois, Messieurs, à la prospérité de Calais
,et à )a prochaine disparition de ses fortifications
(applaudissemens enthousiastes) et, puisque je
partedeces fortifications, je vous demande laper-
mtssion de boire à ta sauté des officiers de tt'rre
et de mer que nous avons le bonheur de voir ici
et que, quant & moi, je suis heureux de rencon-:
trer partout. (Nouveaux applaudissemens.)
» Je vous propose de porter un toast à notre
bonne et nobio armée h'ancaise. (Appiaudissë-
mensprolongéa.)
M. le générai Mou!in a répondu
Messieurs, je ne suis pas autorisé pour répon-
dre aux parties si bienveillantes de 'M. te mi-
nistre mais, après l.~s~~ptaudissemens que vous
venez de tui adresser et qui indiquent la partque
vous prenez à ses bienv~iUans sentimensjjc.
vous demande ta permission de vous remercier,
ainsi que MM. les ministres, et je bois aussi a la'
santé de la viUe de Gâtais, avec iafjueiieje suis
en rapports intimes et familiers, je puis te dire.
(Applaudissemeus.)
M. Ribot s'est ensuite exprimé en ces.
termes:
Messieurs, je vous propose de boire à la santé
d'unabsfnt.deM. te ministre de l'agriculture
et du commerce. Nous nepouvons pa~ oublier
que M. Teisserenc de Bort a été le rapporteur de
ta ici qui a déclaré d'utilité publique tes travaux!
de notre nouveau port. Nous lui devons une
large part de reconnaissance, et nous aurions
voulu qu'ii put prendre ptaee à ce banquet à côté
de ses collègues, pour tui exprimer publiquement
tous nos remurcïmens. [Apptaudissemens.)
Permettez-moi, messieurs les ministres, d'à-,
jouter que la présence de M. le ministre du com-
merce nous eût été précieuse à un autre titre:
.eiteeutétëie figue éclatant de l'accord qui existe,
qui ne peut pas ne pas exister, entre le ministre
du commerce et les ministres des travaux publics~
et des finances.
Ces grands travaux auxquels M. de Freycinet
nous convie avec ta temps~ de prudence, et auxquels M.Say. ministre
des tinauces, apporte t'épargne de notre pays:!
ces grands travaux. Messieurs, doivent être les
instrumens depuis longtemps réclamés qui nous
pt-rmcttront. de doubler notre co ~merce avec
t'étranger. A quoi servirait de creuser des ports
nouveaux si nos échanges avec tes pays voisins
ne dev uent se resserrer et si nous devions, par
un revirement subit, nous trouver isotés au mi-
)ieu de toutes les nations commerçantes ? (Nou-
veaux appiaudissemens.)
Nous avons donc. Messieurs, la ferme con-
fiance que la grande œuvre entreprise par M. ie
ministre des travaux publics se tic nécessaire-
ment. dans la pensée du nouvernem-'nt. au main-
tien de la politique tibéraie dans l'ordre écono-
mique inaugurée en t860.
La crise industrieUe dont vous parlait tout à
l'heure M. le président du tribunal de com-
merce, crise générale et dont la France soutire
moins que les autres nations, cette crise peut
nous commander certains tompéramens; eue
peut nous empêcher de faire trop rapidement
des pas en avant; mais si eUe nous imposait l'a-
bandon de la politique inaugurée eu t80, nous
risquerions de porter un coup funeste à la ri-
chesse et à la prospérité de notre pays. (Vives
marques d'approbation.)
Messieurs les ministres,
Messieurs,
M. le maire vous adittoutà l'heure que!a ville
de Calais était sincèrement attachée aux idées
républicaines, et les acclamations qui ont retenti
sur votre passage vous montrent que M. le maire
ne se trompe pas sur tes sentimens de ses admi-
nistrés.
Vous me permettrez de dire que la ville de
Saint-Pierre est animée du même esprit politi-
que. H y a entre tes deux villes rivahté de zèle
pour la république (vifs apptaudi&semens); et
de toutes les rivalités, Messieurs, c'e-t assuré-,
mfnt la meilleure. (Nouveaux apptaudissemens.)
Dans nos campagnes aussi, bien que le progrès
sot nécessairement plus lent. je puis dire. apres
ies avoir visitées, que. grâce a la politique sage.
modérée du gouvernement dont vous êtes les mi-
nistres, la république conquiert chaque jour de
nouvelles adhésions et de nouveaux partisans.
Persévërf'z dans cette voie d'apaisement et de
conciliation. vous y serez suivis par les deux
Chambres du Parlement, et bientôt, dans un pays
auquel on a fait une réputation qu'il ne mérite
plus déjà tout à fait; bientôt, je puis le dire sans
trop de témérité, bientôt il n'y aura p!us que des
républicains. (Bravos et applaudissemens.)
M. L on Say. ministre des finances, a pro-
noncé le discours suivant
Messieurs, je me lève pour deux raisons. J'ai
d'abord à vous remercier de l'accueil que vous
avez fait aux paroles de M. Ribot lorsqu'il vous a
proposé de porter la santé de mon excellent a*ni et
collègue M. Teisserenc de Bort Je lui rapporterai
cet accueil, et il regrettera encore davantage de
n'avoir pu être des nôtres. Je me lève aussi pour
suivre M. Ribot sur le terrain économique, ter-
rain dimcite, car il me conduit à parler haut dans
la chambre d'un malade, ce qui est toujours im-
orudent, quelquefois dangereux (rires et ap
plaudissemens); mais il est du devoir du gou-
vernement de voir de loin, de voir au deià, de
porter ses regards en avant, parce que les parti-
culiers ou ne peuvent pas ou ne veulent pas le
faire.
Si nous portons nos regards en avant. que
voyons-nous? Nous y voyons une repris'' néces-
saire des grandes atTairec; dans l'ordre économi-
que, on ne peut pas dire que le proverbe soit
vrai, qui dit que « la nature ne procède jamais
par bonds. &
Si vous jetez un coup d'œil sur l'histoire éco-
nomique de notre siècle, vous voy'z qu'eue est
divisée en plusieurs périodes qui correspondent
chacune à un espace d'environ vingt-cinq ans.
Rien ne ressemble moins à la premiere période,
aux vingt-cinq premieres années, que les se-
condes.
Vous avez pu voir, de !82S à t8M, se produire
dans les auaires un mouvement considérable,
considérable si on le compare à ce qui se pas-
sait auparavant. c'était l'époque où l'on attei-
gnait te budget du milliard. lorsque M. Thiers
disait « Saluez-le, vous ne le reverrez ptus! »
Eh bien ce qui s'est produit dans le second
quart du siècle par rapport au premier quart
s'est produit aussi dans le troisième quart par
rapport au second, et avec bien ptus d'intensité.
Rien ne pouvait, dans le premier quart du siècle,
donner une idée de ce que serait le développe-
ment des affaires et de l'industrie de i825 à <8Su,
et ce qui s'est produit dans la troisième période,
de <8a0 à i8~S. ne ressemb)e pas davantage
a ce qui s'est produit dans la deuxième.
Vous avez été tous témoins du développement
extraordinaire des aCai''ps pendant tes vingt-cinq
dernières années; il est évident pour moi que
nous sommes aujourd'hui à la On de cette troi-
sième période. Il y a dans le monde une sorte
de préparation à un renouvellement le monde
est malade. Nous assistons a un arrêt dans la
consommation générale, peut-être à des ch&nge-
mens dans tes cours du commerce.
La crise que nous traversons est universelle.
Elle existe de l'autre côté de la Manche; ette
existe de l'autre cô'é de l'Atlantique, et si
M. Stœch)in voulait appliquer au percement du
gtobe terrestre les ingénieux, instrumens qu'il a
mit fonctionner devant nous, noua retrouve-
rions aux antipodes la même crise que dans s
notre pays.
Les maladies ne durent pas, heureusement.
car sans cela l'humanité, qui si souvent
souC~rt.. n'existerait pius. Nous sommes donc
nécessairement à rentrée d'une quatrième
période, et it est du devoir du gouvernemeut.
comme it est du devoir des grands industriels de
ce pays, de tout préparer pour y entrer avec
avantage.
C'e parer ce qu'on sera plus tard. Vous avez vu ta
crise dans tous les sens, crise de hausse, crise
de baisse dans les prix, produire des effets sur-
prenans.
Lorsque nous nous sommes trouvés en pré-
sence de ce qu'on a pu appeler la famine
du charbon li s'est rencontré to'.te sorte
de personnes pour faire des théorie-- et
nous dire que le charbon atlait manquer
que l'humanité n'avait plus de houiUe que
pour un siècle. Mais, à côté des théoriciens,
il s'est trouvé des industriels qui. sous le
coup de la nécessité, ont iuventé des manières
de produire les mêmes effets avec une moindre
consommation de charbon et, de cette crise de
hausse, sont sortis des progrès considérables.
Nous sommes aujourd'hui dans une crise con-
traire ta crise des bas prix, et i'on entend des
esprits chagrins dire qu'on n'en sortira jamais.
On est sorti de la crise dsshauts prix, on sonira
de ta crise actuelle.
Aujourd'hui même, les industriels font les'
plus grands efforts et réalisent des progrès con-
sidérables. Sous le coup des p.ns tristes nécessi-
tés, on arrive a réduire tes frais généraux et
toutes tes dépenses de la production.
Tous ces progrès qu'on fait. au milieu et à
raison de la crise. serviront lors du mouvement
'général qui ne peut manquer de se produire.
Pendant les vacances que les événemens de
187'? m'avaient faites (rires et applaudissement),
.j'ai été visiter le port d'Anvers et le port de
Liverpool, et j'ai vu là des instrumens magni-
'flques dont 'malheureusement mon pays n'é-
tait pas doté. Je me suis 'bien prouns alors,
si jamais j'exerçais encore une action sur
~la pohtique de mon pays. de prendre pour
'exempte ce que j'avais vu de l'autre côté de la
Manche et de la frontière betge. et d'aider de
tout mon pouvoir ceux de mes cottègues qui.. en
vertu de leur compétence technique, seraient
chargés d'étudier et de résoudre les grandes j
questions de travaux publics. (Applaudissemens.)
H nous faut des outils pour travaiDer; il
nous faut tout préparer pour développer de p)us
en plus nos rapports avec les différentes nations.
Ceux qui croient qu'on peut aujourd'hui se ren-
'fermer chez soi sont d'un autre :-ièc!e. (Nouveaux
apptaudissemens)
Nous sommes au milieu de personnes qui
souffrent, et loues souffrances nous émeu-
vent profondément; nous savons avM quels
ménaKemens. h faut toucher la question in-
dusttietta. mais nous savons aussi que l'a-
venir est au développement international.
Nous savons que faire quoi qfe ce soit pour
rendre moins actifs les rapports entre les na-
tions, c'est al!er dans une voie diamétraiement
contraire à celle où marche ia civilisation mo-
derne. [Vifs applaudissenMns.)
Ayons donc du courage, traversons avec éner-
gie tes épreuves actuettes et soyons sûrs que
nous en sortirons un jo~r disons-nous qu'un
pays doté par nous d'un puissant outittage.qu'un
pays dont i'epargnj s'accroît tous les jours,
sera ptus prêt que l's autres pour proft-
tor de la reprise des affaires. (Applaudissemcus
prolongés.)
M. Martel, sénateur, a prononcé les paroles
suivantes:
Messieurs,
Permettez-moi d'imiter mon ami M. Ribot et
de porter aussi un toast à un absent qui s'est
acquis de nombreuses et de profondes sympa-
thies et qui a droit à tous nos respects (.tpptau-
dissemens) l'amiral Pothuau, officier intrépide
qui, dans les jours difflo'tes, s'est, plus d'une fois
montré un héros; l'amiral Pothuau, excellent ci-
toyen qui. par amour pour son pays et voûtant
Im épargner la guerre civiie et les cata'nité~
qu'elle entraîne s'est fermement attaché à
la république que. par ses votes, il a con-
tribu'' à fonder (nouveaux apptaudissemens);
t'amirat Pothuau, cnoisi au décembre
comme ministre chargé de survei ter. de dé-
fendre. de développer tes grands intérêts ma-
ritimes de la France, et qui s'acquitte de
sa tâche avec un infatigable dévouement!
Je crois, Messieurs, je suis sur que cd toast re-
tentira dans vos cœuM. Vous n'êtes pas insen-
sibles à la gtoire; vous l'avez prouvé tout à
l'heure quand vous avez applaudi a la mé-
moire d un des ancêtres de M. le minis-
tre des travaux publics. Vous êtes incapables
d'être ingrats; vous savez honorer les hommes
qui. dans une longue carrière, montrent de
hautes vertus. Vous savez récompenser par
votre estime ceux qui se dévouent à ser-
vir leur patrie, comme l'amiral Pothuau. Vous
appplaudirez à mes paroles, Messieurs, j'en
suis certain. Puisse teur écho arriver jusqu'à
mon noble ami! Puisse-t-il adoucir l'amertume
des regrets qu'it éprouve de ne pou voir, empêché par
les crueites angoisses que tui cause ta santé d'un
être chéri, prendre part à notre banquet. s'asseoir
au milieu de nous. unir sa joie à la nôtre en ce
jour où, présens à Calais, les deux ministres nous
assurent que le port si heureusement commencé
sera, comme vient do le dire expressément M- le
ministre des trava"x publics complété par la
disparition des fortifications! (Apptaudissemen-; )
Je bois à l'amiral Pothuau, sénateur~ ministre
de ta marine et des colonies! (Nouveaux applau-
dissemens.]
Voici le discours que M. !e numi-tM des
travaux pubtifs a prononce hier soir au bau-
quet de Dunkerque
Monsieur le maire,
Mon-ieur le président de la chambre de
commerce,
Je ne mérite point les remcrcïmens que vous
m'avez adressés pour ma visite à Dunkerque
mes fonctions m'en font un devoir, et ce dernier
se change en un plaisir bien doux, quand il me
met en présence d'une population sympathique
et d'un accueil aussi cordial que celui que je
rencontre ici.
Je ne suis pas en mesure de vous parler ac-
tuettcment de vos besoins et des travaux qui
doivent leur donner satisfac~iol. Je suis venu
pour les étudier, et je demande de me permettre
de ne pas prendre d engagemens irréfléchis. Mon
rôle est de tenir ptus que de promettre, et d'agir
ptns que de parler. (Applaudissemens.) Tout ce
que je puis vous dire. c'est que nous savons
qu'il y a ici beaucoup à faire, et tout ce qui est
à faire sérieusement, nous le ferons. (Applaudis-
semens.)
Nous ne pouvons oublier que Dunkerque a été
une des gloires de la marine française aux siéctes
passés et que, s'il a perdu momentanément sa
splendeur, il est en voe de la reconquérir sous
l'énergique et intelligente impulsion de son com-
merce. Nous ne pouvons oublier non plus que
Dunkerque est la sentinelle avancée de ta France
au delà du détroit, et le port peut-être le mieux
situé pour disputer à Anvers le sceptre de la mer
du Nord. (Apptaudissemens.) C'est vous dire que
la question du port de Dunkerque dépasse tes
limites de votre ville, dépasse celles du départe-
ment et est ponr nous une question française.
(Applaudissemens répétés.) =
Vous avez dit tout à l'heure, monsieur le pré-
sident. un mot qui m'a vivement touché vous
avez dit que je travaillais à faire aimer la répu-
btique; eh bien! cela est vrai. Jem'eSbrcede
faire aimer là république. (Applaudissemens.) Et
mes cottegues du gouvernement s'y appliquent
aussi. Et vous tous qui m'écoutez. vous du moins
qui pensez comme moi. chacun dans votre
sphère, vous y travaillez également.
Nous devons tous faire une propagande inces-
sante dans ce but. Mais savez-vous queue sorte
?.
de propagande j'entends ? Ce n'est point celle ou
se traduit par des raisonnemens, des dëmoni.tra-
tions théoriques; cette propagandt~-là. elle réussît
rarement; eUe ne persuade guère que ceux qut
pensent déjà comme nous; mais. pour nos ad-
versMires convaincus, sincèrement f-om'aincus
ii faut un autre genre de preuves ceux-là, nous.
les ramènerons, non par d''s paroles, mais par
dès actes. (Bravos et appiaudissemehs.)
Nous prouverons gué nous sommes un meil-
leur gouvernement en gouvernant ré'-)Je.nt;nt
mieux que les antres. (Nouveaux appfaudisse-
:mens.) (j'est en ayant de meitteures ih~nccs, de
.meuteurs travaux publics, une meiikure direc,Uon
commerciaie. une meineurè politique étrangère
que nous mé-it~rons de prendre ia. ptace de ceui
qui nous ont précèdes. (ApptaudMBemenc..)
Je sais que enUe sojte de propagd~de exige dm
temps et que les conquêtes sont tentes à venir.
Consolons-nous en pënsaut que )e temps qu'on
met à venir à nous. on le mettrait %ans dt'ute. sti
,tes circonstances devenaient contraires, à nous.
quitter. (ApptaudissenK'n.)
Et puis j'y vois un motif de satisfaction phis sé-
,n' ux c'est qu'on nous force ainsi à nous re-
plier sur nous-mêmes, à .noue observer, à nous
'mesurer, à acquérir If's qualités qui seules pe)~
mettent de fonder tes régimes durables.
J'ai à mes côtés, un s)o ieux vétéran de février
<8'i8; eh bien!: je Ld demunde si la grande fai-
Messede !a répubuque de i)<49 n'a pas été préci-
sément qu'eHe s'est fondée trop vite. E:cvee en
quetques jours sur le consentement universel
elle a été renversée en qne)ques heures. Tel ne
sera pas le sort de notre répubtique de t87() (As-
sentiment généra).) Arrosée de sang et de larmes
'à son berctau. secouée par i'oragf pendant ses
premières années eUe pou'se .!eutem.'nt dans
!roc des raomes inde~tructiMes. (Sensation.)
C'e-t là t'œuvre propre de notrf génération. Et,
quand bien même nous n'en accomplirions pas
d'autre, nous pourrons descendre aveeqnetque
Serté dans la tombe en laissant à nos succes-
seurs le soin déjuger ce que nous aurons fait
pour eux. (Sensation profonde et app~andissemens
prolongés.) .<
Le yfm~M a reçu la dépêche suivante de son
correspondant. particulier
Dunkerque, le U septembre~
1 h. soir.
Les iiluminations d'hier à Duckerque ont
été superbes, et je re~rr-tte que notr voyage
si rapide ne me permette pas de vous donner-
un compte-rendu détaillé de toutes .tes fêtes
qui nous Kout ofTerttS.
Aujourd'hui mercredi, )es ministres des.
travaux publics et des Snan es ont visité les.
travaux demandés pour l'amélioration de
Duakerque.
c A onze heures et demie, un banquet of-
,ffrtà à la mairie a réuni tous les persoNnages.
'de passade ici.
Après u;.e exceUenteaDocutioa de M.Le-
b!' u, mai;e de ia viUe. M. Léon Say a pris
paroie, et. aux apt.Ia'idissem~usunauittu-sde'
l'a'-st-m.b'éf, expose i<'s pn-jets du ~o.jv' rne-
mfnt pour i'am6!)orat ou de nos priutipatt's
sta'ions maritimes, laissant d';u!!eurs A M. de
Frpyciuet. ie soin de ie~ expliquer en détail.
') Partant de ]a concurjenef d'Auvr-
M. L~oa Say a tU un trait heurt-ux i! a dé-
clare que. tout m étattpartisau du hbre-
échange, )! n~ pouvait anercepfndantjosqu'at
façons'r tes port'< étranger.- au deximeDt
d.s ports fratçais; il a eunn exprimé à di-
v.r~es rt'prisect ~u tfgte' d'è're empoché
d'aUerà L~Ie, où ta"t de prives questir.ns
.ndustrieHes appeMentia sollicitude du gou-
vernement.
M A tro's heures vingt-cinq minutes, nous
partous pour Lil'e. où un banquet est oSsita. à
M.deFrt'ycinet. N
Les voyages des ministres déconcertent
sensiblement les adversaires de la répu-
blique. Trop de discours! di-,cnt-!ls, et
teur exclamation s'explique, car chaque
discours nouveau (ait tomber un de ces
bruits menaçans qu'ils provoquent. entre-
tiexnent et développent avec tant de soin
Il ne sera. donc plus permis d'insinuer que
le ministère est divisé, que M. de Marcère
est en conflit avec le chef du cabinet, que
M. Waddington suit uniquement ses in-
spirations personnelles, que M. Bardoux
menace la liberté de conscience, que
M. de Freyciuet se laisse entraîner par
des ambitions excessives, que M. Léon
,Say conspire mystérieusement contre les
projets de M. de Freycinet Chaque fois
qu'un ministre prend la parole, à Mortagne,
à Laon, à Dreux, à Boulogne 0!t à Calais,
c'est pour affirmer que l'accord le plus par-
fait n'a pas cessé de réguer entre ses collè-
gues et lui, et que M. DuJaure couvre de son
autorité universellement respectée tous
les plans politiques, administratifs, uni-
versitaires, diplomatiques, économiques,
dont le gouvernement poursuit la réalisa-
tion. Cette union d hommes d'esprit et de
cœur, investis de la confiance nationale,
déjoue les plus habiles calculs des partis.
pomment oser soutenir que la républi-
que nous conduit aux abîmes, alors que
la prospérité est plus grande que jamais
et qu'un pouvoir réparateur promet au
pays l'ordre, la liberté, la paix et la sécu-
rité du travail?
Les discours de M. de Freycinet et de
M. Léon Say à Boulogne et à Calais sont en
quelque sorte le couronnement de cette
campagne extra-parlementaire à laquelle
tous les ministres ont pris part, et qui a
produit en France une si grande et si pro-
fonde impression. On n'avait jamais sé-
rieusement cru aux périls politiques dont
les alarmist''s essayaient de nous ef-
frayer mais quelques esprits timides
n'étaient pas éloignés de se demander si
ce n'était point une imprudence, après nos
désastres et au milieu des incertitudes de
l'avenir, d'entamer une grande entrepri'ee
de travaux publics dont l'exécution exi-
gera dessacriSocs considérables. Les hom-
mes de parti, profitant de ces craintes,
s'étaient empressés de représenter M. de
Freycinet comme un ministre dangereux
dont les plans inspiraient à tous ses con-
frères, et particulièrement à celui qui est
chargé de la direction des finances, une
vive inquiétude. Chose remarquable! ce
sont précisément les bonapartistes, c'est-
à-dire les héritiers d'un régime dont la
seule gloire géra d'être arrivé à propos
pour construire des chemins de fer, ou-
vrir des routes, creuser des canaux,
développer l'outillage national et abais-
~PÏTF~ D~ P~m%
jm sEpïMM
0~.
(~ a~itONNB
nt* dee PrStres-S~mt-Germtun-t'AnMrfOM. n.
MKtOt Ma t/AM~wMBMBanr
nnaa. ~xcM~. TBtttemett.
IMpMt
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~i~m~éM. *?.<~t*
~S~M
~"t.f .4, r l" "r. ,(.rf"t
jm<<
"~MS~G~~KMB~i'K.K~
tmCMèW~, i~wtét j6tC~ )L.Mn
$. G.< ï.o~
~UN 12 SEPTEMME
JONMAL DES DEBATS
OM S'A~NNjS.
m Belgique, cm ttatht.
dans le Luxembou"g, en Turquie,
~)t Suisse, en Syrie, en Roumanie et dan< <«
r~ences du Maroc et de la Tunisie.
en Chine et au Japon,
FM moyen d'une valeur payable a Paris on dt
~'Mats-poste, soit internationaux, soit frane~t.
m Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
Chez tous tes directeurs de postes;
et dans tous tes autre~ pays,
~tt'tnïoi d'une TtdeutpayaNot~e-tjh
~< r' .y'
~S'~?''ce?'
«t~M~ ~Me~ey, )L.~HM< ,t
~Mbni~nMMiMMtM~
~M~H~M~~OMs~np~espM~ KM~cCOt.
t~At WTt~t~C t?~T t t~R âtBPC
jr~Mii~ ~t~
PAMS
~ERC~E~ SEPTEMBRE
L'opinion publique s'e~ d~pu~is quel-
ques jours. sinpf) émue, au moins pré-
qi,e j,Qpre Sa'non é au moins pré-
.¡: 1'i, j\,f' r lin fraiinhe-
occnp<~ 4? M~ Cp~ ~W franche-
menjt~Qciattate, au; a inte~Bt, l'autr-e
socialiste aussi, mais déguisé aous un
masque religieux, qui a été ténu à Char-
tres. Les jouruaux'de l'extrême gauche
se sont indignés de l'inégalité apparente
à laque~e ces deux manifestations ont été
so~'nn!-es,, puisque' l*ùpe a été étoufTee
dans son gertne, tand-is que ~'autre s'e&t
déployée à l'aise dans les jardins d'un pa-
tais ëpiacopal. Noua croyons utile de dire,
à notre tour, ce que cous pensons sur
cette araire en 'partie doublé. Notre
avis est~ que le Congrès ouvrier qui a été
interdit a Paris aurait été, rien que P~r
sa réunion, une violation formede de la
loi, tandis que le Congrès catholique
qui a eu lieu ~hartrea ëtsMt pari'
temeut légal et légitime dans son
principe. 11 faut ajouter, pour ~t~e
çomptet, que le Congrès catholique
servi d'arène une attaque et'a
une charge violente contre les principes
et les lois sur lesquels repose notre so-
ciété moderne. Le premier Congrès ne
pouvait pas être autorisé; le seconS de-
\-ait rêti'ë, mais aës tendances avouées et
le commencement d'organisation dunt il a
révélé l'existence sont cou pabtes au pre-
mier chef et ne peuvent pas être tolérés
dans une société où le gouvernement civil
a. le gentiment de ses droits et de StS de
voirs. Qu'on se rassure pourtant! Nous
né vouions répandre aucune alarme dans
le public. Le premier Congrès, qui au-
rait pu créer un danger i-érieux. n~ s'est
pas réuni, et le second, bien qu'eA puis-
sent croire ses organisateurs, n'est~q&'une
vaine bravade, uu déii impùis~it que
des chevatier-i à la mode ont j~é
à des institutions qui n'ont ~ien~ à
craindre de leurs eSur's.. 1,
Partons d'abord du Congrès ouvrier. A
travers quelques habileté de forme, U étart
i&c.ilje de reconnaître que' ce Congrès cuut-fi-
tuait, ou prétendait constttuer ù~e dece~as-
sociatK'its internatiouaies qui sont.t'Qrmet-
lemeut condamnées par nos lois. Quelques
uns des membres qui devaient en faire
parité étaient connus par la police. 4e tous
les pays; les un~ avaient leur dossier à
Berlin, le-< autres à Saint-P~ter~botM~, tes
autres a Vienne, etc., etc. Sur le nombre,
U y avait peut-être quelques innocens
utopistes, muis la plupart étaient de ces
hommes d'action qui ne reculen~pas de-
vant les actes les plus audacieux. '.0nt-i!s
cru qu'au moment où la France ouvrait
ses portas à ''univers entier, lacircoti-
sîance était fav.ora.blt pour tenira Paris !es
assise~ d'une prochaine revendication
sociale? En ce cas, ila se sont trompés,
et ils auraient dû être détrompés par la si-
gnification quiteuraétéadressée. Ilsonteu
l'imprudence de persister dans leur projet
primitifet de se rassembler dans un local
qu'ils avaient loue pour plusieurs jours.
Les principaux d'entre eux ont été arrê-
tés, leurs papiers ont été saisis. 0~ a pu
constater qu'ils entretenaient une corres-
pondance active avec leurs analogues
dans tous les pKy~. Tout cela a été iait
conformément à la loi et aura son dénuù-
meut devant les tribunaux. M. Louis
Bb'nc et quelques députés df ses amis
Otit cru, au contraire, que lés lois avaient
été violées et que les principes les plus
sacrés avaient éprouvé 'une atteinte bru-
tale. Leur générosité a été trompée.
M. Louis Blanc a écrit une lettre au mi-
nistre de la justice tt au ministre de
l'intérieur pour protester contre l'acte ar-
bitraire que, d'après lui, le gouverne-
ment avait commis. S'il veut prendre un
peu de patience, il verra quels ciiens
il a couverts de sa parole, et nous
ne désespérons pas de les lui voir dés-
avouer.
Le Congrès catholique se présentait
dans des conditions dinêrentes. D'abord
il n'avait pas, ou du moins on devait le
croire, un caractère à la fois i~ternationa!
et révolutionnaire. Pouvait-on, au mo-
ment même où tant dé Congrès divers se
r~uni-sent au Trocadéro, interdire à un
certain nombre de citoyens français de se
réunir à Chartres pour traiter de questions
qui sont depuis longtemps dans le do-
B~ame public? la cpntradictibn aurait été
palpable et choquante. Le Coog es catho-
lique ne présentait de prime abord au-
cune de ces apparences .suspectes qui
avaient signalé a l'attention de la pouce le
Congrès ouvrier de Paris. Le gouverne-
ïpent n'avait donc aucun motif sérieux de
l'empêcher de se réunir, et ii faut se féli-
citer qu'il l'y fit autorisé. Nous savons
mieux au{ourdh"i ce qu'il faut penser de
l'ceuvredeM.de Munetdesesamis.Sila!u-
mière n'est pas complètement faite, cela
tient seulement à l'obscurité naturelle qui
règne dans t'esprit de M. de Mun, et à la
creuse sonorité de ~on éloquence. Mais si
ï~ de Mun ne sait pas ce qu'il dit ou ce
qu'il répète, s'il a une langue et non pa!<
d'oi'KitIes, ï)0us ne sommes pas dans le
ïnêtï'e cas. Il parle et nous comprencns.
Jamais attaques plus véhémentes et plus
passionnées n'ont été dirigées contre
l'ensemble de nos institutions politi-
ques et sociales que dans les jardins
de l'évêché de Chartres Sous le nom très
élastique de révolution, les orateurs qui
~e sont succédé ont bafoué, calomnié,
pbndàmhé Ïa~Ërance conië~poraine et les
progrès -que nos pèreSt au prix de leurs
sueurs et de leur sang, ont accompli sur
l'ancien régime. Nous avions entendu déjà
ces déclamations pompeuses mais inoBen-
siyes; .nous connaissions cette rhétorique
passionnée, 'mais dontî'dbjet 8e perdait
dans les nuages. L'objet que poursuivent
'les?;- eudo-catTioli ques d~àuj ô u ru~ui afïecfe
toujpurs nue forme confuse; mais, ce qui
est ciair, c'est le moyen qu'ils emploient
pour l''attenjdte, et d'après Ïe moyen on
peut deviner ce qu'est la 6n qu'ils se
proposent. Ces prétendus catholiques
en sont & peu près exactement au point
.au désespoir et à l'apostasie pour adopter
successivement toutes les idées par les-
quelles il est passé? Laissons de côté le
.dogme qui ne ttous regarde pas nous ne
faisons ici que de la politique. Les cou-
servateurs n'ont pas pardonné a Lamen-
nais les sombres"et terribles peintures
qu'il a faites de la misère 'de l'ouvrier,
de ses cruelles angoisses, del'exptoua
tion dont il était l'objet. Imprudent!
:lui disaient-ils. Vous irritez le mal;
avez-vous le remède? M. de BI'in,
a son tour, flatte les mauvaises passions
delà misère, engendrée souvent parle
vice. Lui aussi, il déclare que l'ouvrier
est « exploité. ') Lui aussi, il dénonce les
lois du travail moderne. Il appuie sur la
plaie pour l'é)a)'giretla faire saigner. Triste
besogne à laquelle des vieux socialistes
découragé!; avaient renoncé, et qui est
reprise par la main gantée de politiques
de salon Us ne font pas, grâce au ciel!
le mal qu'ils croient iaire, et le peuple
qui les connaît se détourne eh les voyant;
mais s'ils réussissaient, s'ils provoquaient
dans les âmes la crise violente à la-
quelle i)s travaillent, où est le remède
qu'Us tiennent prêt pourtant de maux'?
L'ignorance qui se manifeste dans tous
leurs discours est la seuteexcuse de leur l'
conduite et encore, nous, qui sommes
d'~s hommes et qui n'avons pas )e droit
de juger les actions seulement d'après
des intentions sans doute irréfléchies,
nous ne leur pardonnons pas sous prétexte
qu'ils ne bavent pas ce qu'ils font. M. de
Mun e{, ses amis accusent l'orgueil de la
Révolution. C'rst là, disent-ils, le principe
du mal. Et quel orgueil égale le leur?
Quelle présomption a jamais été plus
grande? D'uù viennent ils, que savent-
]Is, quelle est leur autorité pour venir
troubler l'œuvre du temps et de l'expé-
rience humaine, au nom d'une religion
qu'ils compromettent, et dont le divin
auteur s'est toujours refusé à tracer une
règle en vue seulement de la vie de ce
monde et du bien-être qu'on y peut re-
cueillir ? q
Rien n'est plus païen que ce mélange
de la religion aqx intérêts les plus maté-
riels, et, comme dans tout paganisme, il
n'y a au fond de ces tentatives qu'une
ambition politique. Les catholiques d'au-
jourd'hui Jie sont pas les premiers qui se
soient servis du socialisme, qui aient flatté
et provoqué les désirs des malheureux
pour arriver à la domination. D'autres ont
déjà joué ce jeu, et ils ont réussi, du moins
pour un jour, parce qu ils représentaient
la Révolution; mais eux ne réussiront pas
parce qu'ils représentent, comme ils s'en
vanteut, la contre-révolution. Entreprise
politique et rien de p!us Dieu nous garde
de blesser une seu!e âme vraiment chré-
tienne Nul plus que nous n'est porté
a encourager tant d'œuyres charitables
que l'esprit religieux alimente à Paris
et en province Mais nous sommes
douloureusement frappés en songeant
aux sommes si considérables qui pour-
.raient être mieux employées et qui de-
vraient l'être, et qu'un esprit brouillon et
ardent détourne de leur destination pour
lés consacrer à une œuvre politique, con-
damnée par la saiue politique et condam-
née aussi par la loi.
Car il n'est pas nécessaire d'avoir un
œil bien perspicace pour découvrir, der-
rière la parade oratoire de Chartres, une
organisation ou un commencement d'or-
ganisation parfaitement illégal. Peut-être
est-i) encore temps de s'arrêter, mais il
n'est que temps. Nous ne vouions pas in-
sister sur ce point. Ou nous permettra pour-
tant de dire que les discours de Chartres ne
.signitient rien, absolument rien, ou qu'ils
.servent de « réclame M à une association
interdite par notre droit public. Nous ne
permettrons pas qu'il s'établisse un Etat
libre dans le véritable Etat subjugué, ou
du moins méconnu. Et si nous parlons
ainsi, on peut nous en croire, c'est seu-
lement pour les principes, car jamais
entreprise n'a été plus vaine que celle-
ci, et, quoique M. de Mun méprise
l'économie politique, il nous permettra de
lui dire qu'il ne place pas son argent ou
l'argent des autres à un intérêt rémuné-
rateur. C'est pour cela qu'il faut se félici-
ter, comme nous l'avons dit plus haut, de
la réunion du Congrès catholique. Il a été
instructif. Quant au Congrès ouvrier de
Paris, l'instruction ét~it faite en grande
partie avant son ouverture.
PETITS BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0 0. H2 fr. 95. 98 3/4, 96 i/4.
30/0. 77fr.3'i.
S 0/U turc. i2fr.9S,92i/3,9S.
Banq)t''ottom:nm.. SOtfr. 871/2.
Egypttennes60/0.. 279 fr. 37 1/2.
Ftonns for). 639/8.
BQJJRSEPE PARIS
{D!&t
'?' p
Comptait. 77 S. -77 M .7..30.
.'Ftncour. 7720. 7735.7..1S.
S 0/0
Aiùorfissable.
'GomptaM~8040. M75.3S.
!Fm ~com'. 80 40 80 60 M j/.
~t/'e.n/o
'Compt!mt.~i6675i.<06M /M.
'0~
)Con~ptant
Voici le discours prononcé par M. Huguet
au Ttanqu~t oftert. à' Bou!ogne-&ur-Mer, à
M. de Freydnet età M. Léon Say
Messieurs ~es ministres,
Messieurs,
Ma première parole, messieurs tes ministres.
est pour' vous remercier du plus profond du
cœur.'annomdelavitte de Boulogne, de votre
~flatteuse visite, et vous prier d'agréer l'expression
~de notre vive et sympathique reconnais'anoe.
Votre présence à cette fête est un nouveau'et
précieux gage df la sollicitude que vous portez
aux besoins si multip es du commerce et de )'in-
.dustt'iB. soUicitude éclairée, prévoyante, qui s'é-
tend & l'avenir et se préparc par les mesures les
ptus prudentes, les p)us sages, tes ptusefticaces;
~el)e nous donne l'assurance q~e les projets de lois
votés par les Chambres dans la session législa-
tive de i8'8 seront exécutés avec la promptitude
et l'activité que vous avez apportées a les pré-
senter et a les'faire adopter:
Ce matin, vous avez posé la première pierre du
monument que la ville do Boutonne se propose
d'ériger pour perpétuer le souvenir du grand évé-
.nement auquel votre nom est attaché.
En vous rendant 'à cette cérémonie, vous avez
pu voir la joie générale, t'empressfment de la po-
pulation a se porter sur vos pa~ à acclamer votre
nom. ses transports d'allégresse: partout dt's em-
'btémes et des trophée; de patriotiques démon-
strations! A\'ec un eosemhl parfait, une sponta-
néité sans égale, la ville entière a tenu a s'unira
!Ia municipattté pour vous faire honneur et vous
témoigner sa gratitude.
En ce jour de fête universelle, la pensée de
tous se porte vers vous qui, par votre initiative
et votre décision élevées la hauteur d'un grand
devoir public. avez terminé l'oeuvre préparée
.par la scien;e des ingénieurs. Elle s'imposait à
leur attention, vous nous t-n avez assuré la pos-
session.'
Vous tiendrez, messieurs les ministres, à com-
pléter votre œnvru et à doter notre port d'un
;canat qui te relie à Saint-Omer d'une part. à Ab-
;bevi!leet& Amiens de l'-utre. Ces travaux se-:
Talent le complément indispensable du nouveau
port. Us se rattachent au programme des voies
navigables a créer dans-nôtre département pour
fournir un 'écoutement facile aux produits des
'bassms houitiers du Nord.
Les grands travaux que le pays réclame, c'est
le bien-être po~r tous. c'est la richesse et ta pros-
périté publiques. Les échanges, de venant facrtes,
économiques, réguliers, se multiplieront de plus
en plus, répandront l'activité et la vie dans une
contrée qui attend des débouchés nouveaux pour
prendre son fssor, un développement dont l'état
des atfaires ne peut donner t'tdée.
CeUe fête. Met-sieur. est plus qu'une tète lo-
cale. elte est la fête du travail. du commreeet
de l'industrie. La France y verra, comme nous.
Finauguration (Tune ère nouvelle pleine de pro-
messes et d'espérances, l'application du pro-
gramme de paix parle travail et le progrès. Ëtle
est le triomphe des idées ubérales. le plus beau
témoignage de confiance que nous puissions don-
ner aux ministres sur qui reposent les destinées
du pays interprètes de ses aspirations, ils ont
su les comprendre, ce sera leur honneur et leur
gloire de les réaliser.
La municipalité de Boulogne est heureuse de
recevoir dans cotte salle de banquet les honora-
bles membres du Parlement anglais, le haut
shérif du Midd)escx<-t les honorables maires an-
glais qui ont bien voulu se rendre à son invita-
.tion. Us savent le cordial accueil qui leur est
toujours réservé parmi nous. Nos voisins con-
.naisst'nt les sympathies que nous leur portons.
le prix que nou~ attachons à leur alliance, à la
continuation des bonnes rotations qui existent
t-ntre les deux pays. Le draj'eau anglais, qui Hotte
à côté des couleurs nationales françaises. est le
meilleur signe de l'union des deux nations. 'a
Par les grands travaux qui s'exécutent à Ca-
lais, par ceux qui se feront à Boulogne. Calais et
.Boulogne continueront d'être le trait d'union de-.
deux grands peuples dont tes relations sont
chaque jour plus tréquentes, le lien qui rappro-
chera des centres industriels et des pays qui
jusque-là étaient restés étrangers. A mesure que
les rotations commerciates s'étendent de part et
d'autre.les intérêts se fondent, la confiance s'éta-
blit. tes sympathies naissent, les préjugés s'ef-
facent. les préventions disparaissent.
Nous saluons donc, en ce jour, Messieurs, une
œuvre de paix, de progrés et de civilisation.
Aux représentans de la presse, cette autre
vaitlànte armée d'hommes do mérite et de dé-
vouement, sans cesse sur ta brèche pour défendre
les idées d'ordre, de progrès et do civiti.,atiun,
nous exprimons nos sincères remercimens d'a-
voir accepté l'invitation de la vitie de Boulogne.
Une fois de plus, ils nous témoignent par leur
présence que rien de ce qui peut contribuer au
bonhfur et à la prospérité de la France ne leur
est étranger, que des deux côtés du détroit tes
sentimens de cordiatité qui unissent les deux na
fions trouveront en eux les plus chaleureux dé-
fenseurs.
Nous vous sommes reconnaissans, Messieurs.
d'être venus de si loin vous associer à l'inaugu-
ration d'une œuvre utile. proclamer avec nous la
grande pensée qui préside a cette création.
Ce que la France désire, ce qu'elle poursuit de
tous ses vœux. c'est une politique sage et modé-
rée la paix avec toutes les nattons; des institu-
tions libres; le travail en honneur garanti par
les mesures propres à développer le commerce,
l'agricuttt.tre et fmdustrie. ces trois sources de la
fortune publique.
C'est cet ensemble de progrès que nous fêtons
aujourd'hui. Us sont à ieur aurore le temps les
améliorera.
Voila. Messieurs, ce que nous avons tenu à cé-
lébrer par des fêtes et par ce banquet auque) vous
avez bien voulu prendre part. Nous les saluons
comme le plus glorieux symbole de notre recon-
naissance.
Ce q'te les convictions profondes, la foi ar-
d nte. la persévérance et le zèle de nos conci-
toyens ont commencé, la haute valeur des hom-
mes qui siègent dans les conseils du gouverne-
ment et la puissance des capitaux viendront le
ilcir.
Vous voudrez bien, Messieurs vous unir à
moi pour porter un toast à MM. de Freycinet et
Léon Say.
A M. de Freycinet à M. Léon Say! l
Dans le banquet offert hi<'r par la vH!e de
Calais à MM. df Freycinft et Léon Say, M. le
mair s'est levé pour porter la santé du Pré-
sident de la république et des ministres. Il a
remercié M. de Freyciuet et M. Léon Say de
leur vi~iteeta a.fnrmé l'a.tta.che nentde lapo-
puiati.jn de Ça ais à la république.
Le président du t'ibunal de commerce a
ensuite pris la paruie pour souhaiter la. bien-
venue aux ministres.
Voici ta réponse de M. te ministre des tra-
vaux publics à M. le maire et à M. le prési-
dent du tribunal de commeMe:
Monsieur le président,
Vous venez d'évoquer des souvenirs de famille
dont je vous remercto. J'appartiens en eNet à une
tamilfe de marins, et je me le rappelle avec Serté
quand je suis dans une ville comme celle-ci, où la
~marine est en honneur et qui honore la marine.
(App)audissemens.)
Monsieur le maire, vous venez d'esquisser
tout à l'heure a grands faits une politique qui
est la bonne et qui, j'ai du plaisir à le dire, est
celle du gouvernement.
H faut chercher à ramener à nous les derniers
dissidens q*ui existent encore, non par des pa-
'roles amères. mais en leur prouvant que nous
.voulons le bien du pays. Rien ne peut mieux
consolider la république qne le spectacle que
vous donnez ici. le~speotacte de ta joie, du tra-
vail et de la confiance. (Nouveaux applaudisse-
mens.)
t)h a parle, dans certains discours, de républi-
que athénienne. Eh bien je doute que les Afhé-
nMns aient jamais mis dans tours ~réjouissances
plus de grâce, ,ptus d'élégance et plus de bon
goût que nous n'en avons trouvé en arrivant à
Calais. (Appiaudissemens.) °-
Je vous prie, monsieur le maire, d'être notre
interprète aupres de votre population pour l'ac-
cueit charmant et sympathique qu'ette no~s a
fait. t.
Je bois, Messieurs, à la prospérité de Calais
,et à )a prochaine disparition de ses fortifications
(applaudissemens enthousiastes) et, puisque je
partedeces fortifications, je vous demande laper-
mtssion de boire à ta sauté des officiers de tt'rre
et de mer que nous avons le bonheur de voir ici
et que, quant & moi, je suis heureux de rencon-:
trer partout. (Nouveaux applaudissemens.)
» Je vous propose de porter un toast à notre
bonne et nobio armée h'ancaise. (Appiaudissë-
mensprolongéa.)
M. le générai Mou!in a répondu
Messieurs, je ne suis pas autorisé pour répon-
dre aux parties si bienveillantes de 'M. te mi-
nistre mais, après l.~s~~ptaudissemens que vous
venez de tui adresser et qui indiquent la partque
vous prenez à ses bienv~iUans sentimensjjc.
vous demande ta permission de vous remercier,
ainsi que MM. les ministres, et je bois aussi a la'
santé de la viUe de Gâtais, avec iafjueiieje suis
en rapports intimes et familiers, je puis te dire.
(Applaudissemeus.)
M. Ribot s'est ensuite exprimé en ces.
termes:
Messieurs, je vous propose de boire à la santé
d'unabsfnt.deM. te ministre de l'agriculture
et du commerce. Nous nepouvons pa~ oublier
que M. Teisserenc de Bort a été le rapporteur de
ta ici qui a déclaré d'utilité publique tes travaux!
de notre nouveau port. Nous lui devons une
large part de reconnaissance, et nous aurions
voulu qu'ii put prendre ptaee à ce banquet à côté
de ses collègues, pour tui exprimer publiquement
tous nos remurcïmens. [Apptaudissemens.)
Permettez-moi, messieurs les ministres, d'à-,
jouter que la présence de M. le ministre du com-
merce nous eût été précieuse à un autre titre:
.eiteeutétëie figue éclatant de l'accord qui existe,
qui ne peut pas ne pas exister, entre le ministre
du commerce et les ministres des travaux publics~
et des finances.
Ces grands travaux auxquels M. de Freycinet
nous convie avec ta
des tinauces, apporte t'épargne de notre pays:!
ces grands travaux. Messieurs, doivent être les
instrumens depuis longtemps réclamés qui nous
pt-rmcttront. de doubler notre co ~merce avec
t'étranger. A quoi servirait de creuser des ports
nouveaux si nos échanges avec tes pays voisins
ne dev uent se resserrer et si nous devions, par
un revirement subit, nous trouver isotés au mi-
)ieu de toutes les nations commerçantes ? (Nou-
veaux appiaudissemens.)
Nous avons donc. Messieurs, la ferme con-
fiance que la grande œuvre entreprise par M. ie
ministre des travaux publics se tic nécessaire-
ment. dans la pensée du nouvernem-'nt. au main-
tien de la politique tibéraie dans l'ordre écono-
mique inaugurée en t860.
La crise industrieUe dont vous parlait tout à
l'heure M. le président du tribunal de com-
merce, crise générale et dont la France soutire
moins que les autres nations, cette crise peut
nous commander certains tompéramens; eue
peut nous empêcher de faire trop rapidement
des pas en avant; mais si eUe nous imposait l'a-
bandon de la politique inaugurée eu t80, nous
risquerions de porter un coup funeste à la ri-
chesse et à la prospérité de notre pays. (Vives
marques d'approbation.)
Messieurs les ministres,
Messieurs,
M. le maire vous adittoutà l'heure que!a ville
de Calais était sincèrement attachée aux idées
républicaines, et les acclamations qui ont retenti
sur votre passage vous montrent que M. le maire
ne se trompe pas sur tes sentimens de ses admi-
nistrés.
Vous me permettrez de dire que la ville de
Saint-Pierre est animée du même esprit politi-
que. H y a entre tes deux villes rivahté de zèle
pour la république (vifs apptaudi&semens); et
de toutes les rivalités, Messieurs, c'e-t assuré-,
mfnt la meilleure. (Nouveaux apptaudissemens.)
Dans nos campagnes aussi, bien que le progrès
sot nécessairement plus lent. je puis dire. apres
ies avoir visitées, que. grâce a la politique sage.
modérée du gouvernement dont vous êtes les mi-
nistres, la république conquiert chaque jour de
nouvelles adhésions et de nouveaux partisans.
Persévërf'z dans cette voie d'apaisement et de
conciliation. vous y serez suivis par les deux
Chambres du Parlement, et bientôt, dans un pays
auquel on a fait une réputation qu'il ne mérite
plus déjà tout à fait; bientôt, je puis le dire sans
trop de témérité, bientôt il n'y aura p!us que des
républicains. (Bravos et applaudissemens.)
M. L on Say. ministre des finances, a pro-
noncé le discours suivant
Messieurs, je me lève pour deux raisons. J'ai
d'abord à vous remercier de l'accueil que vous
avez fait aux paroles de M. Ribot lorsqu'il vous a
proposé de porter la santé de mon excellent a*ni et
collègue M. Teisserenc de Bort Je lui rapporterai
cet accueil, et il regrettera encore davantage de
n'avoir pu être des nôtres. Je me lève aussi pour
suivre M. Ribot sur le terrain économique, ter-
rain dimcite, car il me conduit à parler haut dans
la chambre d'un malade, ce qui est toujours im-
orudent, quelquefois dangereux (rires et ap
plaudissemens); mais il est du devoir du gou-
vernement de voir de loin, de voir au deià, de
porter ses regards en avant, parce que les parti-
culiers ou ne peuvent pas ou ne veulent pas le
faire.
Si nous portons nos regards en avant. que
voyons-nous? Nous y voyons une repris'' néces-
saire des grandes atTairec; dans l'ordre économi-
que, on ne peut pas dire que le proverbe soit
vrai, qui dit que « la nature ne procède jamais
par bonds. &
Si vous jetez un coup d'œil sur l'histoire éco-
nomique de notre siècle, vous voy'z qu'eue est
divisée en plusieurs périodes qui correspondent
chacune à un espace d'environ vingt-cinq ans.
Rien ne ressemble moins à la premiere période,
aux vingt-cinq premieres années, que les se-
condes.
Vous avez pu voir, de !82S à t8M, se produire
dans les auaires un mouvement considérable,
considérable si on le compare à ce qui se pas-
sait auparavant. c'était l'époque où l'on attei-
gnait te budget du milliard. lorsque M. Thiers
disait « Saluez-le, vous ne le reverrez ptus! »
Eh bien ce qui s'est produit dans le second
quart du siècle par rapport au premier quart
s'est produit aussi dans le troisième quart par
rapport au second, et avec bien ptus d'intensité.
Rien ne pouvait, dans le premier quart du siècle,
donner une idée de ce que serait le développe-
ment des affaires et de l'industrie de i825 à <8Su,
et ce qui s'est produit dans la troisième période,
de <8a0 à i8~S. ne ressemb)e pas davantage
a ce qui s'est produit dans la deuxième.
Vous avez été tous témoins du développement
extraordinaire des aCai''ps pendant tes vingt-cinq
dernières années; il est évident pour moi que
nous sommes aujourd'hui à la On de cette troi-
sième période. Il y a dans le monde une sorte
de préparation à un renouvellement le monde
est malade. Nous assistons a un arrêt dans la
consommation générale, peut-être à des ch&nge-
mens dans tes cours du commerce.
La crise que nous traversons est universelle.
Elle existe de l'autre côté de la Manche; ette
existe de l'autre cô'é de l'Atlantique, et si
M. Stœch)in voulait appliquer au percement du
gtobe terrestre les ingénieux, instrumens qu'il a
mit fonctionner devant nous, noua retrouve-
rions aux antipodes la même crise que dans s
notre pays.
Les maladies ne durent pas, heureusement.
car sans cela l'humanité, qui si souvent
souC~rt.. n'existerait pius. Nous sommes donc
nécessairement à rentrée d'une quatrième
période, et it est du devoir du gouvernemeut.
comme it est du devoir des grands industriels de
ce pays, de tout préparer pour y entrer avec
avantage.
C'e
crise dans tous les sens, crise de hausse, crise
de baisse dans les prix, produire des effets sur-
prenans.
Lorsque nous nous sommes trouvés en pré-
sence de ce qu'on a pu appeler la famine
du charbon li s'est rencontré to'.te sorte
de personnes pour faire des théorie-- et
nous dire que le charbon atlait manquer
que l'humanité n'avait plus de houiUe que
pour un siècle. Mais, à côté des théoriciens,
il s'est trouvé des industriels qui. sous le
coup de la nécessité, ont iuventé des manières
de produire les mêmes effets avec une moindre
consommation de charbon et, de cette crise de
hausse, sont sortis des progrès considérables.
Nous sommes aujourd'hui dans une crise con-
traire ta crise des bas prix, et i'on entend des
esprits chagrins dire qu'on n'en sortira jamais.
On est sorti de la crise dsshauts prix, on sonira
de ta crise actuelle.
Aujourd'hui même, les industriels font les'
plus grands efforts et réalisent des progrès con-
sidérables. Sous le coup des p.ns tristes nécessi-
tés, on arrive a réduire tes frais généraux et
toutes tes dépenses de la production.
Tous ces progrès qu'on fait. au milieu et à
raison de la crise. serviront lors du mouvement
'général qui ne peut manquer de se produire.
Pendant les vacances que les événemens de
187'? m'avaient faites (rires et applaudissement),
.j'ai été visiter le port d'Anvers et le port de
Liverpool, et j'ai vu là des instrumens magni-
'flques dont 'malheureusement mon pays n'é-
tait pas doté. Je me suis 'bien prouns alors,
si jamais j'exerçais encore une action sur
~la pohtique de mon pays. de prendre pour
'exempte ce que j'avais vu de l'autre côté de la
Manche et de la frontière betge. et d'aider de
tout mon pouvoir ceux de mes cottègues qui.. en
vertu de leur compétence technique, seraient
chargés d'étudier et de résoudre les grandes j
questions de travaux publics. (Applaudissemens.)
H nous faut des outils pour travaiDer; il
nous faut tout préparer pour développer de p)us
en plus nos rapports avec les différentes nations.
Ceux qui croient qu'on peut aujourd'hui se ren-
'fermer chez soi sont d'un autre :-ièc!e. (Nouveaux
apptaudissemens)
Nous sommes au milieu de personnes qui
souffrent, et loues souffrances nous émeu-
vent profondément; nous savons avM quels
ménaKemens. h faut toucher la question in-
dusttietta. mais nous savons aussi que l'a-
venir est au développement international.
Nous savons que faire quoi qfe ce soit pour
rendre moins actifs les rapports entre les na-
tions, c'est al!er dans une voie diamétraiement
contraire à celle où marche ia civilisation mo-
derne. [Vifs applaudissenMns.)
Ayons donc du courage, traversons avec éner-
gie tes épreuves actuettes et soyons sûrs que
nous en sortirons un jo~r disons-nous qu'un
pays doté par nous d'un puissant outittage.qu'un
pays dont i'epargnj s'accroît tous les jours,
sera ptus prêt que l's autres pour proft-
tor de la reprise des affaires. (Applaudissemcus
prolongés.)
M. Martel, sénateur, a prononcé les paroles
suivantes:
Messieurs,
Permettez-moi d'imiter mon ami M. Ribot et
de porter aussi un toast à un absent qui s'est
acquis de nombreuses et de profondes sympa-
thies et qui a droit à tous nos respects (.tpptau-
dissemens) l'amiral Pothuau, officier intrépide
qui, dans les jours difflo'tes, s'est, plus d'une fois
montré un héros; l'amiral Pothuau, excellent ci-
toyen qui. par amour pour son pays et voûtant
Im épargner la guerre civiie et les cata'nité~
qu'elle entraîne s'est fermement attaché à
la république que. par ses votes, il a con-
tribu'' à fonder (nouveaux apptaudissemens);
t'amirat Pothuau, cnoisi au décembre
comme ministre chargé de survei ter. de dé-
fendre. de développer tes grands intérêts ma-
ritimes de la France, et qui s'acquitte de
sa tâche avec un infatigable dévouement!
Je crois, Messieurs, je suis sur que cd toast re-
tentira dans vos cœuM. Vous n'êtes pas insen-
sibles à la gtoire; vous l'avez prouvé tout à
l'heure quand vous avez applaudi a la mé-
moire d un des ancêtres de M. le minis-
tre des travaux publics. Vous êtes incapables
d'être ingrats; vous savez honorer les hommes
qui. dans une longue carrière, montrent de
hautes vertus. Vous savez récompenser par
votre estime ceux qui se dévouent à ser-
vir leur patrie, comme l'amiral Pothuau. Vous
appplaudirez à mes paroles, Messieurs, j'en
suis certain. Puisse teur écho arriver jusqu'à
mon noble ami! Puisse-t-il adoucir l'amertume
des regrets qu'it éprouve de ne pou voir, empêché par
les crueites angoisses que tui cause ta santé d'un
être chéri, prendre part à notre banquet. s'asseoir
au milieu de nous. unir sa joie à la nôtre en ce
jour où, présens à Calais, les deux ministres nous
assurent que le port si heureusement commencé
sera, comme vient do le dire expressément M- le
ministre des trava"x publics complété par la
disparition des fortifications! (Apptaudissemen-; )
Je bois à l'amiral Pothuau, sénateur~ ministre
de ta marine et des colonies! (Nouveaux applau-
dissemens.]
Voici le discours que M. !e numi-tM des
travaux pubtifs a prononce hier soir au bau-
quet de Dunkerque
Monsieur le maire,
Mon-ieur le président de la chambre de
commerce,
Je ne mérite point les remcrcïmens que vous
m'avez adressés pour ma visite à Dunkerque
mes fonctions m'en font un devoir, et ce dernier
se change en un plaisir bien doux, quand il me
met en présence d'une population sympathique
et d'un accueil aussi cordial que celui que je
rencontre ici.
Je ne suis pas en mesure de vous parler ac-
tuettcment de vos besoins et des travaux qui
doivent leur donner satisfac~iol. Je suis venu
pour les étudier, et je demande de me permettre
de ne pas prendre d engagemens irréfléchis. Mon
rôle est de tenir ptus que de promettre, et d'agir
ptns que de parler. (Applaudissemens.) Tout ce
que je puis vous dire. c'est que nous savons
qu'il y a ici beaucoup à faire, et tout ce qui est
à faire sérieusement, nous le ferons. (Applaudis-
semens.)
Nous ne pouvons oublier que Dunkerque a été
une des gloires de la marine française aux siéctes
passés et que, s'il a perdu momentanément sa
splendeur, il est en voe de la reconquérir sous
l'énergique et intelligente impulsion de son com-
merce. Nous ne pouvons oublier non plus que
Dunkerque est la sentinelle avancée de ta France
au delà du détroit, et le port peut-être le mieux
situé pour disputer à Anvers le sceptre de la mer
du Nord. (Apptaudissemens.) C'est vous dire que
la question du port de Dunkerque dépasse tes
limites de votre ville, dépasse celles du départe-
ment et est ponr nous une question française.
(Applaudissemens répétés.) =
Vous avez dit tout à l'heure, monsieur le pré-
sident. un mot qui m'a vivement touché vous
avez dit que je travaillais à faire aimer la répu-
btique; eh bien! cela est vrai. Jem'eSbrcede
faire aimer là république. (Applaudissemens.) Et
mes cottegues du gouvernement s'y appliquent
aussi. Et vous tous qui m'écoutez. vous du moins
qui pensez comme moi. chacun dans votre
sphère, vous y travaillez également.
Nous devons tous faire une propagande inces-
sante dans ce but. Mais savez-vous queue sorte
?.
de propagande j'entends ? Ce n'est point celle ou
se traduit par des raisonnemens, des dëmoni.tra-
tions théoriques; cette propagandt~-là. elle réussît
rarement; eUe ne persuade guère que ceux qut
pensent déjà comme nous; mais. pour nos ad-
versMires convaincus, sincèrement f-om'aincus
ii faut un autre genre de preuves ceux-là, nous.
les ramènerons, non par d''s paroles, mais par
dès actes. (Bravos et appiaudissemehs.)
Nous prouverons gué nous sommes un meil-
leur gouvernement en gouvernant ré'-)Je.nt;nt
mieux que les antres. (Nouveaux appfaudisse-
:mens.) (j'est en ayant de meitteures ih~nccs, de
.meuteurs travaux publics, une meiikure direc,Uon
commerciaie. une meineurè politique étrangère
que nous mé-it~rons de prendre ia. ptace de ceui
qui nous ont précèdes. (ApptaudMBemenc..)
Je sais que enUe sojte de propagd~de exige dm
temps et que les conquêtes sont tentes à venir.
Consolons-nous en pënsaut que )e temps qu'on
met à venir à nous. on le mettrait %ans dt'ute. sti
,tes circonstances devenaient contraires, à nous.
quitter. (ApptaudissenK'n.)
Et puis j'y vois un motif de satisfaction phis sé-
,n' ux c'est qu'on nous force ainsi à nous re-
plier sur nous-mêmes, à .noue observer, à nous
'mesurer, à acquérir If's qualités qui seules pe)~
mettent de fonder tes régimes durables.
J'ai à mes côtés, un s)o ieux vétéran de février
<8'i8; eh bien!: je Ld demunde si la grande fai-
Messede !a répubuque de i)<49 n'a pas été préci-
sément qu'eHe s'est fondée trop vite. E:cvee en
quetques jours sur le consentement universel
elle a été renversée en qne)ques heures. Tel ne
sera pas le sort de notre répubtique de t87() (As-
sentiment généra).) Arrosée de sang et de larmes
'à son berctau. secouée par i'oragf pendant ses
premières années eUe pou'se .!eutem.'nt dans
!roc des raomes inde~tructiMes. (Sensation.)
C'e-t là t'œuvre propre de notrf génération. Et,
quand bien même nous n'en accomplirions pas
d'autre, nous pourrons descendre aveeqnetque
Serté dans la tombe en laissant à nos succes-
seurs le soin déjuger ce que nous aurons fait
pour eux. (Sensation profonde et app~andissemens
prolongés.) .<
Le yfm~M a reçu la dépêche suivante de son
correspondant. particulier
Dunkerque, le U septembre~
1 h. soir.
Les iiluminations d'hier à Duckerque ont
été superbes, et je re~rr-tte que notr voyage
si rapide ne me permette pas de vous donner-
un compte-rendu détaillé de toutes .tes fêtes
qui nous Kout ofTerttS.
Aujourd'hui mercredi, )es ministres des.
travaux publics et des Snan es ont visité les.
travaux demandés pour l'amélioration de
Duakerque.
c A onze heures et demie, un banquet of-
,ffrtà à la mairie a réuni tous les persoNnages.
'de passade ici.
Après u;.e exceUenteaDocutioa de M.Le-
b!' u, mai;e de ia viUe. M. Léon Say a pris
paroie, et. aux apt.Ia'idissem~usunauittu-sde'
l'a'-st-m.b'éf, expose i<'s pn-jets du ~o.jv' rne-
mfnt pour i'am6!)orat ou de nos priutipatt's
sta'ions maritimes, laissant d';u!!eurs A M. de
Frpyciuet. ie soin de ie~ expliquer en détail.
') Partant de ]a concurjenef d'Auvr-
M. L~oa Say a tU un trait heurt-ux i! a dé-
clare que. tout m étattpartisau du hbre-
échange, )! n~ pouvait anercepfndantjosqu'at
façons'r tes port'< étranger.- au deximeDt
d.s ports fratçais; il a eunn exprimé à di-
v.r~es rt'prisect ~u tfgte' d'è're empoché
d'aUerà L~Ie, où ta"t de prives questir.ns
.ndustrieHes appeMentia sollicitude du gou-
vernement.
M A tro's heures vingt-cinq minutes, nous
partous pour Lil'e. où un banquet est oSsita. à
M.deFrt'ycinet. N
Les voyages des ministres déconcertent
sensiblement les adversaires de la répu-
blique. Trop de discours! di-,cnt-!ls, et
teur exclamation s'explique, car chaque
discours nouveau (ait tomber un de ces
bruits menaçans qu'ils provoquent. entre-
tiexnent et développent avec tant de soin
Il ne sera. donc plus permis d'insinuer que
le ministère est divisé, que M. de Marcère
est en conflit avec le chef du cabinet, que
M. Waddington suit uniquement ses in-
spirations personnelles, que M. Bardoux
menace la liberté de conscience, que
M. de Freyciuet se laisse entraîner par
des ambitions excessives, que M. Léon
,Say conspire mystérieusement contre les
projets de M. de Freycinet Chaque fois
qu'un ministre prend la parole, à Mortagne,
à Laon, à Dreux, à Boulogne 0!t à Calais,
c'est pour affirmer que l'accord le plus par-
fait n'a pas cessé de réguer entre ses collè-
gues et lui, et que M. DuJaure couvre de son
autorité universellement respectée tous
les plans politiques, administratifs, uni-
versitaires, diplomatiques, économiques,
dont le gouvernement poursuit la réalisa-
tion. Cette union d hommes d'esprit et de
cœur, investis de la confiance nationale,
déjoue les plus habiles calculs des partis.
pomment oser soutenir que la républi-
que nous conduit aux abîmes, alors que
la prospérité est plus grande que jamais
et qu'un pouvoir réparateur promet au
pays l'ordre, la liberté, la paix et la sécu-
rité du travail?
Les discours de M. de Freycinet et de
M. Léon Say à Boulogne et à Calais sont en
quelque sorte le couronnement de cette
campagne extra-parlementaire à laquelle
tous les ministres ont pris part, et qui a
produit en France une si grande et si pro-
fonde impression. On n'avait jamais sé-
rieusement cru aux périls politiques dont
les alarmist''s essayaient de nous ef-
frayer mais quelques esprits timides
n'étaient pas éloignés de se demander si
ce n'était point une imprudence, après nos
désastres et au milieu des incertitudes de
l'avenir, d'entamer une grande entrepri'ee
de travaux publics dont l'exécution exi-
gera dessacriSocs considérables. Les hom-
mes de parti, profitant de ces craintes,
s'étaient empressés de représenter M. de
Freycinet comme un ministre dangereux
dont les plans inspiraient à tous ses con-
frères, et particulièrement à celui qui est
chargé de la direction des finances, une
vive inquiétude. Chose remarquable! ce
sont précisément les bonapartistes, c'est-
à-dire les héritiers d'un régime dont la
seule gloire géra d'être arrivé à propos
pour construire des chemins de fer, ou-
vrir des routes, creuser des canaux,
développer l'outillage national et abais-
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