Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-08
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Description : 08 septembre 1878 08 septembre 1878
Description : 1878/09/08. 1878/09/08.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
«me 8 septembre
1878. ̃̃̃••̃
v
ON s'~ri®
me des Pr3tres-Saint-Germain-l'Auxerroi8, 11.
prix bb v/uaoNXBmwnc
Un an. Six mois. Trois mois.
Dôpartemeni. 80 fr. 40 fr. 20 ûr.
PUis. 72 fr. 36 fr. 18 fr,
Les abonnemens partent des i« «t 1< d«
chaque mois; <
D1MÂEHË 8 SEPTEMBRE
1878.
JOI ItWL DES DEBATS
PUNIQUES ET LITTÉRAIRES
•• ON S'ABONNS
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
̃B Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans la*
• régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
r*a moyen dTune valeur payable à Paris ou d«
Bundats-pogte, soit internationaux, soit français,
an Allemagne, en Autriche, en Russit,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.'
tu l'envoi d'une valeur payable la i*
E*asri«, «a BBuméro ». 99 eeat>
Bépartemaena, nia snmérot S* sent»
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Sapera office, 17, Gresham street. G. P. O.;
S. EBelîscy, Bïavies et G», 1, Finch lace Cornhill,
B. C., Lor.don £383. W.-SS. gmltii «t «on,
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4 Bruxelles, à VOfflct dt pvblieiti, 46, nie de 1»/
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des gares d» chemins de fer belges. °
à Yalparaiso (Chili), cTiei M, Orestes L. Tornero. y
Les annonces sont reçues
•àtzESDH. Kanehey, Vmtntm «t «S
̃̃• 8, place de la Bourse,
•! aa bureau du
•ils» doivent tonjoursfitreagréées pu la r«a*ctioa.
PARIS
SAMEDI 7 SEPTEMBRE
Les journaux de la droite continuent
à soutenir que la seule manière de
garantir efficacement l'existence de la
république serait de nommer, aux élec-
tions sénatoriales, des candidats mo-
narchiques. « Que le moyen d'avoir
» le Sénat conservateur désiré par
» M. Waddington et ses amis, dit le
» Français, soit de tâcher d'en exclure
» tous les conservateurs, voilà qui dé-
» passe notre intelligence. » Le Français
exagère, il est moins inintelligent qu'il
le dit. Il sait fort bien que M. Wad-
dington et ses amis n'ont jamais
cherché et ne chercheront jamais à
exclure du Sénat « tous les conserva-
teurs » qu'ils y admettront, au con-
traire, avec joie les conservateurs répur
blicajns et qu'ils se contenteront d'en re-
pousser ces prétendus conservateurs
qui sont en réalité les pires révolution-
naires, parce qu'ils préfèrent les plus fa-
tales aventures au maintien des institu-
tions présentes. Il n'ignore point non
plus que le gouvernement actuel serait
désolé de la disparition complète de
l'Opposition. Nous voulons une Oppo-
sition, a dit M. de Mareère, pourvu que ce
soit une Opposition constitutionnelle
c'est-à-dire une Opposition républicaine.
Le Français, qui fait le naïf, le sait si
bien, qu'il s'empresse d'ajouter: « On nous
» dira Il faut d'abord que la majorité
» soit républicaine; on y désire des con-
» servateurs, mais on n'y admet que ceux
» qui non seulement admettent la Con-
» slitution, mais qui jurent amour éternel
» à la république et déclarent avoir foi
» dans sa durée perpétuelle bien plus, qui
» injurient d'autant plus les régimes ino-
» narchiques qu'ils les ont plus, servis et en
» ont reçu plus de bienfaits. »
Ici, le Français, sous prétexte de sim-
plicité d'esprit, se livre à un de ces so-
phismes qui lui ont valu une. des réputa-
tions de f ranehisç et de sincérité les mieux
établies des temps modernes. Notre con-
frère aime à poser des questions. Nous lui
en poserons à notre tour. Nous le prions
de nous dire quel est, parmi les hommes
qui sont en ce moment au pouvoir, bien
mieux, parmi les membres de ce "centre
gauche, objet de ses perpétuelles attaques,
l'ancien monarchiste dont les « injures »
contre la monarchie l'ont sifortement scan-
dalisé. Jamais la république n'a demandé
à ceux qui l'ont acceptée sans arrière-
pensée de renier leur passé et de cou-
vrir d'outrages les gouvernemens qu'ils
avaient seivis et défendus. Est-ce que
M. Thiers, le fondateur de nos institu-
tions républicaines, a, nous ne disons pas
calomnié mais seulement abaissé la
monarchie constitutionnelle? Est-ce qu'il
ne l'a pas représentée au contraire,
jusqu'à son dernier jour, jusque dans
son Manifeste aux électeurs du 96 arron-
dissement, comme une grande et admi-
rable forme du gouvernement des peu-
ples Et ce champion toujours jeune,
toujours ardent, toujours généreux de la
cause libérale, que le Français accable
sans trêve de ses sarcasmes, M. de Mon-
talivet, a-t-il jamais répudié les glo-
rieux souvenirs du règne de Louis-Phi-
lippe ? La république n'a exigé ni de
M. Thiers, ni de M. de Montalivet, ni de
M. Dufaure, ni de personne, une rétrac-
tation qui serait sans dignité. Elle a pris
les hommes tels qu'ils étaient et les a ac-
cueillis avec confiance, à la seule condi-
tion d'être sûre de leur sincérité dans le
présent, de leur dévouement pour l'ave-
nir. C'est de là qu'est venue sa force.
Elle aurait été bientôt perdue si elle avait
voulu pratiquer un ostracisme sévère
contre tous ceux qui n'arrivaient point à
elle avec la foi aveugle de doctrinaires
intransigeans. Elle n'a repoussé que les
faux conservateurs qui se couvraient de
son nom pour cacher de détestables in-
trigues et de dangereux projets.
Quoi qu'en pense le Français, cette con-
duite était plus sage, plus loyale, plus fé-
conde que ne l'eût été la prétendue al-
liance des trois partis monarchistes sur
le terrain de la république. Cette alliance,
M. de Broglie l'a essayée, et les événe-
mens ont prouvé qu'elle était une dupe-
rie pour les uns, unmensongepourlesau-
tres, une cause de ruine pour tous. LeFran-
çais a beau nous citer, comme le dernier
mot de la prudence politique la théorie
décevante des auteurs du 16 6 mai, nous sa-
vons aujourd'hui à quoi nous en tenir.
Nous n'aimons pas les finesses nous
regardons la franchise comme le com-
ble de l'habileté. On ne nous persuadera
pas qu'un homme est conservateur parce
qu'il est orléaniste, légitimiste et bonapar-
tiste. Pour nous, un homme est conser-
vateur lorsqu'il veut conserver ce qui
existe ou le modifier lentement par des
réformes graduelles. C'est pour cela que
nous regardons aujourd'hui les monar-
chistes comme des révolutionnaires, at-
tendu qu'ils ne peuvent atteindre leur
but qu'au moyen d'un bouleversement
politique tandis que les républicains
les plus avancés mettent leur con-
fiance dans le jeu régulier des in-
stitutions et dans le jugement du suffrage
universel. Et la preuve que nous avons
raison de penser ainsi, c'est qu'en réalité
ces soi-rdisant conservateurs dont on nous
offre l'alliance, ne parviennent pas à
cacher leur dessein de quitter « le
terrain de la république » pour passer
le plus tôt possible sur celui de
la. monarchie. Lorsqu'ils se trouvent
devant un candidat foncièrement, mani-
festement, incontestablement monar-
chiste, mais trop sage pour consentir à
s'associer à toutes les aventures, comme
M. Raoul-Duval ils le repoussent. Il
leur faut des soldats aveugles, prêts à
faire le coup de feu dans toutes les
batailles. Soit Mais que le Français
ne nous dise plus que la méfiance dont
nous ne pouvons nous défendre en pré-
sence de pareils hommes passe son intel-
ligence nous avons trop bonne opinion
de son esprit pour le croire, et il est trop
fin lui-même pour penser sérieusement
que nous le croirons.
BOURSE DE?PARIS
Cldtnre le 6. le 7. H»n««e. B»Imo.
8 O/O
Comptant. 77 30 77 85 23
Fin cour. 77 22 1/2 77 47 1/2 25
3 O/O •̃'̃̃
Amortissable.
Comptant. 81 81
Fin cour. 80 90 80 90
4L 1/» O/O
Coupon détaché.
Comptant 109 106 78
& O/O
Comptant 113 23 113 45 20
Fia cour. 113 35 113 85 £0
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt K 0/0 113 fr. 62 1/2, 711/4.
3 0/0. 77 fr. 50, 51 1/4, 45. ;•̃
5 0/0 turc. 13 fr. 87, 42,
Banque ottomane.. 510 û\, S08fiv
Ottomane 1873 77 fr.
Egyptiennes 6 0/0.. 277 fr. 50. ••̃̃••
Télégraphie privée.
(Sarrica télégraphique d« l'agença Haïras.)
Saint-Pétersbourg, le 7 septembre.
On dément positivement, de source bien infor-
mée, la nouvelle venue de Constantinople, et ré-
pandue par les journaux de Londres, d'après la-
quelle le gouvernement russe aurait décidé de
doubler sou armée d'occupation dans la Roumélio
orientale et la Bulgarie, parce que là force de
cette armée, déterminée par le traité de Berlin,
se trouverait tout à fait insuffisante proportion-
nellement à la force de l'armée d'occupation de
l'Autriche en Bosnie.
Londres, le 7 septembre.
On télégraphie de Vienne au Standard
« Le gouvernement autrichien a informé la
Porte qiril était nécessaire que l'occupation de la
Bosnie et de l'Herzégovine s'étendît jusqu'à Mi-
trovitza. Cette déclaration a momentanément
augmenté les difficultés des négociations pour la
conclusion d'une convention; mais on croit que
la Porte cédera au dernier moment. »
Londres, le 7 septembre.
Le Times publie les nouvelles suivantes
« Constantinople, le 6. Dans les cercles mi-
litaires russes, on affirme qu'en présence de l'oc-
cupation de la Bosnie et de l'Herzégovine par
l'Autriche, le nombre de 50,000 hommes de trou-
pes russes, fixé par le traité de Berlin pour l'oc-
cupation de la Roumélie orientale et de la Bul-
garie, est complètement insuffisant. »
Le correspondant du Times ajoute' çju'un offi-
cier d'un rang élevé lui a déclaré qu'il avait été
déjà décidé de laisser au moins 100,000 hommes
pour cette occupation.
Londres, le 7 septembre.
Le Times publie la dépêche suivante:
« Bucharest, le 6.– Le prince Karageorgevitch et
le général comte Ignatieff sont désignés comme
candidats possibles au trône de Bulgarie. »
Rome, le 6 septembre, soir.
On lit dans VItalie
« Le bruit court au Vatican que M. de Bismarck,
avant de conclure un accord avec le Pape. vou-
drait sonder les dispositions du nouveau Parle-
ment. Toutefois, des efforts sont faits des deux
côtés afin que les négociations entamées soient
couronnées de succès. »
Le Bersagliere confirme l'offre faite à l'Italie
d'occuper la Thessalie, et le refus de cette puis-
sance. L'Italie ne veut pas modifier son attitude
de neutralité complète..
Rome, le 6 septembre, soir.
Une lettre de Grosseto dit que les partisans les
plus fanatiques de Lazzaretti rôdent autour du
cimetière, attendant sa résurrection. Les autori-
tés ont pris des mesures pour empêcher de nou-
veaux désordres.
Madrid, le 6 septembre, soir.
Le ministre des colonies est parti pour les eaux
de Cauterets.
Constantinople, le 7 septembre.
Un télégramme de Yakova (Albanie) an-
nonce que Mehemet-Ali Pacha, un des pléni-
potentiaires de la Porte au Congrès, a été
assassiné hier par des émeutiers albanais. On
sait que Mehemet-Ali était parti pour cette
province, chargé d'une mission d'apaisement.
[Havas.)
Nous recevons de Dreux la dépêche
suivante
« Dreux, le 7 septembre, 8 h. 15 m. soir.
» Le ministre de l'instruction publique,
qui se rendait dans notre ville pour l'inau-
guration de nouvelles écoles, a été reçu à la
gare par les autorités et les troupes. A la mai-
son d'école, le ministre a prononcé un discours
en réponse àM. Gatineau, député de l'arrondis-
sement. Il a félicité la ville de Dreux, qui
compte 7.000 habitans seulement, d'avoir dé-
pensé 400,000 fr. pour ses écoles et
son collège. Il a insisté ensuite sur
l'intérêt que le gouvernement de la ré-
publique porte à l'instruction et à l'édu-
cation. Il a rappelé ce qu'on a fait pour les
instituteurs, les projets de lois votés et les
réformes entreprises dans les méthodes pé-
dagogiques. Grâce aux constructions nou-
velles de maisons d'école, le ministre croit
que le temps est venu d'obliger les pères de
tamille à envoyer leurs enfans à l'école.
» 350 personnes assistaient le soir au ban-
quet. Le maire a porté un toast au ministre,
et le ministre un toast au Président de la ré-
publique « C'est à la sagesse et à l'esprit
politique du pays, a dit M. Bardoux, qu'on
doit le progrès des institutions républicai-
nes. D Puis le ministre a renouvelé ses re-
mercîmens à la ville de Dreux. Un toast à la
députation a été porté par le préfet. M. La-
biche, sénateur, y a répondu. »
Les événemens de Turquie ont long-
temps détourné l'attention publique de
l'Egypte. Aujourd'hui elle s'y reporte, et
l'on annonce un fait qui tient presque du
miracle la conversion du vice-roi aux
saines idées d'administration européenne.
Cette conversion, si elle est sincère et dé-
finitive, peut avoir d'importantes et heu-
reuses conséquences pour les deux gran-
des puissances occidentales, l'Angleterre
et la France, pour notre commerce, pour
notre industrie qui trouvaient jadis dans
l'Egypte un très grand débouché, et enfin
pour le sort des fellahs eux-mêmes qui
méritent bien quelque intérêt. Mais cette
conversion est-elle sincère et définitive?
L'avenir seul pourra le dire. Nous pen-
sons cependant qu'on peut être cette fois
un peu moins défiant que dans le passé,
non pas que les dispositions du vice-roi ne
soient sujettes à beaucoup de variations,
s'il est un homme ondoyant et divers,
c'est bien celui-là maisles deux grandes
puissances occidentales peuvent, à l'heure
actuelle, profiter de ce retour du vice-roi
à la raison pour lui lier définitivement les
mains et lui rendre presque impossible la
reprise de ses anciennes habitudes c'est
aussi là leur devoir, soit que l'on consi-
dère l'intérêt de l'humanité en général,
soit que l'on s'en tienne aux intérêts par-
ticuliers des deux puissances.
Depuis quatre ou cinq ans nous avons
eu souvent l'occasion de parler ici des
questions égyptiennes tantôt discutant
et soutenant contre des esprits prévenus
la réforme judiciaire, tantôt défendant les
créanciers français et anglais contre d'au-
dacieuses tentatives de spolistion. Nous
n'avons jamais un instant désespéré de
l'Egypte, quoique nous n'eussions qu'une
très médiocre confiance dans son prince;
mais il nous paraissait que les circonstan-
ces amèneraient naturellement un jour
une intervention plus -directe des puis-
sances occidentales dans ce pays et une
pénétration plus grande de cette contrée
par l'élément européen.
Pour juger de l'avenir de l'Egypte, je-
tons un rapide coup d'œil sur sa situation
dans les quinze-ou vingt dernières années.
Avant le khédive, l'Egypte était un pays
riche de ses ressources naturelles; elle
jouissait des bienfaits de ce fleuve incom-
parable qui, sauf dans les basses crues,
répand dans toute la vallée une fécondité
inouïe. Le pays était alors gouverné pa-
triarcalement, à peu de frais, sans tra-
vaux publics, sans aucun effort ni appa-
rat, par des souverains dont le genre de
vie était simple, et qui n'avaient aucune
prétention à la culture européenne.
Aveclsmaïl, tout abrusquement changé;
épris de toutes les idées superficielles de
notre civilisation, le nouveau pacha, au-
jourd'hui le khédive, s'est lancé tête bais-
sée dans les entreprises les plus grandio-
ses et les plus diverses. Il était à la fois
une sorte de Louis XIV égyptien et une
sorte de pharaon; il ne se plaisait qu'à
creuser des canaux, construire des che-
mins de fer, édifier des palais; nul luxe
n'égalait le sien, nulle activité n'atteignait
la sienne. Il avait greffé les ambitions et
les habitudes des souverains de son pays
dans l'antiquité sur les habitudes et les
ambitions des souverains modernes de
l'Europe. Il était conquérant- en même
temps que civilisateur, si l'on peut appe-
ler civilisation une œuvre aussi incohé-
rente et aussi précipitée; il conquérait le
Soudan, se heurtait à l'Abyssinie et s'y
blessait, s'élançait au Sud-Ouest vers le
Darfour et le Wadaï, et au Sud vers la
région des grands lacs. En même temps
il accaparait dans ses mains, on ne sait
trop par quels moyens ni avec quelles
ressources, une grande partie du terri-
toire du pays. Il devenait propriétaire de
1 million d'acres de terres, tandis que
jadis il n'en possédait que 50 ou 60,000.
Sur ces 400,000 hectares qu'il cultivait
par la corvée, il créait des plantations de
coton, de sucre, et il édifiait de splen-
dides et coûteuses usines.
Toute cette juvénile et orientale intem-
pérance avait alors les applaudissemens
de l'Europe. Il faut dire que nos pays oc-
cidentaux étaient assez médiocrement re-
présentés sur les bords du Nil nous ne
parlons pas ici de la représentation offi-
cielle, c'est-à-dire des consuls, mais bien
de toute cette légion d'aventuriers, trafi-
quans de tout genre, escompteurs et ban-
quiers qui se rendaient en Egypte pour
faire des affaires avec un prince que sé-
duisait tout projet grand ou brillant, et qui
ne comptait pas. On défrayait toutes ces
énormes dépenses, quelques unes produc-
tives, la plupart stériles, avec les em-
prunts que l'on faisait en Europe et que
souscrivaient avidement les clergymen et
les clercs d'Angleterre, les petits bour-
geois, les domestiques et les concierges
de France. Un peu plus de 2 milliards
furent ainsi empruntés, et, tant que le
crédit du khédive ne fut pas atteint, les
louanges sur son compte ne tarirent pas.
Ayant de hautes visées, non seulement
pour lui, mais pour sa famille, le vice-roi
n'épargnait aucune intrigue pour se dé-
barrasser de la double tutelle gênante
qu'exerçaient sur lui la Porte, son suze-
rain légitime, et les deux puissances occi-
dentales par l'intermédiaire de leurs con-
suls. Il cherchait à se rendre indépendant
de l'une et des autres; il réussit presque
du côté de la Porte il échoua compléte-
ment du côté des puissances. Ses nom-
breux présens à Constantinople, qui arri-
vaient toujours avec une grande opportu-
nité et aux bonnes adresses, lui valurent
d'obtenir la succession directe dans sa fa-
mille, d'échanger son titre de pacha con-
tre celui beaucoup plus élevé, et unique
en son genre, de khédive. Vis-à-vis des
nations européennes, la prévoyance du
vice-roi fut, au contraire, en défaut; pour
se soustraire à l'ingérence des consuls, il
s'avisa de solliciter la réforme judiciaire,
rétablissement de tribunaux mixtes où
dominerait l'élément européen.
Nous n'avons pas hésité un instant,
quant à nous, malgré toutes les préven-
tions du public, à soutenir ce projet de
réforme judiciaire nous avons pressé d'y
souscrire la France qui hésitait, et certes
à l'heure actuelle nous n'avons aucun
regret ni aucun remords. Il était évident
en effet, pour tout esprit clairvoyant, que
ces tribunaux nouveaux seraient pour le
khédive un frein beaucoup plus puissant
que la simple intervention des consuls
il était certain qu'il s'établirait entre ces
magistrats européens de nationalités di-
verses un esprit de corps et d'honorabilité
contre lequel échoueraient toutes les ten-
tatives de corruption du vice-roi il était
probable que ces tribunaux mixtes signale-
raient tous les abus du gouvernement,
comme pouvaientle faire jadispournos sou-
verains nos anciensParlemens. Quoiqu'ils
manquassent de sanction et que leurs at-
tributions ne fassent pas très bien défi-
nies, ces tribunaux devaient donc avoir
une action morale considérable et prépa-
rer la voie à une intervention plus directe
de l'élément européen dans l'administra-
tion égyptienne.
Les embarras financiers du khédive en
fournirent bientôt l'occasion. Incapable
de conserver la confiance des capitalistes,
impuissant à payer les centaines de mil-
lions de bons du Trésor qui venaient à
échéance, désireux d'échapper par quel-
ques faux-fuyans à la nécessité de servir
régulièrement l'intérêt de ses diverses
dettes, le khédive fut obligé de se sou-
mettre à toute une série d'enquêtes faites
par des fonctionnaires et des hommes
d'Etat de la France, de l'Angleterre et de
l'Italie on se rappelle toutes ces missions
diverses celles de M. Cave, de M. Vil-
lette, de M. Scialoïa, de MM. Goschen et
Joubert, de M. Rivers Wilson avec
beaucoup de variantes, elles aboutissaient
toutes au même résultat final c'est que
les ressources de l'Egypte suffisaient à
payer l'intérêt presque intégral et l'amor-
tissement normal des dettes du pays, mais
que cette contrée était administrée avec
un grand désordre et médiocrement de
loyauté.
Le vice-roi fut peu satisfait de cette
sorte d'accord entre tant d'envoyés dont
on aurait pu attendre de plus grandes di-
vergences. Néanmoins, il se soumit à un
plan d'administration européenne dé ses
finances; il se dessaisit de ses chemins
de fer qu'il confia à des administrateurs
anglais et français; il institua deux con-
trôleurs généraux des finances et une
caisse de la dette publique gérée par des
Européens; il comptait assurément que
tous ces rouages marcheraientmal, qu'une
occasion se présenterait pour lui de reve-
nir sur des concessions qu'il croyait plus
apparentes que réelles. Il avait pris, en
effet, des précautions pour ne se point
lier définitivement les mains il avait
créé un contrôle sur les recettes, mais il
restait absolument maître des dépenses
sur lesquelles il maintenait l'obscurité; il
avait pris pour ministre des finances son
propre fils, qui ne risquait guère d'avoir
cette « férocité » que M. Thiers considérait
comme une des qualités essentielles d'un
bon ministre des finances; il donnait des
ordres aux agens de la perception pour
qu'une partie des recettes destinées à la
dette publique se dirigeassent vers ses
propres caisses, Bref, les encaissemens
pour la dette étaient singulièrement irré-
guliers et quoique le vice-roi, saisi au
dernier moment de scrupule ou plutôt de
crainte, s'arrangeât toujours de façon à
parfaire les échéances, quoique depuis
deux ans les coupons fussent ainsi payés,
la confiance était plus faible que jamais,
le crédit de l'Egypte tombait de plus en
plus.
Toutefois, malgré son astuce, le vice-roi
s'était trompé. Les tribunaux mixtes se
mirent d'accord avec les agens européens
de la dette publique, réclamèrent une en-
quête que l'on ne put leur refuser; en
même temps les événemens d'Orient tour-
naient comme vous savez; un prétendant
faisait un Manifeste où il accusait le vice-
roi de dilapidation, de perfidie, de mau-
vaise administration, et où il promettait
au contraire que, s'il montait sur le trône,
il serait la perfection des souverains ce
prétendant était le propre frère d'Ismaïl,
son héritier légitime, aux termes de l'an-
cienne loi musulmane. L'enquête confirma
toutes les critiques du prétendant, et voilà
par quelle suite de circonstances le khé-
dive en est arrivé à cette brusque conver-
sion que l'on connaît conversion forcée
qui n'entraîne peut-être pas un ferme
propos de vie meilleure, conversion qui
est plutôt une capitulation; mais peu im-
porte le motif, que ce soit le remords ou
la crainte, pourvu que les résultats de
cette conversion ou de cette capitulation
soient sérieux et durables.
Le khédive forme un nouveau ministère
où son fils ne figurera plus comme mi-
nistre des finances. Il prend pour chef
du nouveau cabinet car il paraît que
ce doit être un cabinet dans toute la force
du terme Nubar Pacha qu'il avait dis-
gracié et exilé, un Arménien qui a la ré-
putation d'être un des hommes d'Etat les
plus intelligens de l'Orient; il offre les fi-
nances à un Anglais bien connu, M. Ri-
vers "Wilson il réserve, dit-on, les tra-
vaux publics pour unFrançais. Tout cela
est fort bien c'est une bonne entrée, un
bon début dans la voie des réformes. Il
fait mieux il se dépouille de ce dont il
s'était indûment enrichi lui, sa mère, son
fils, ses femmes restituent un million
d'acres de terre dont ils se trouvaient, on
ne sait comment, possesseurs et c'est la
caisse de la dette, publique qui profitera
de cette aubaine. «
La clef de voûte de toute réforme sé-
rieuse, selon nous, ce doit être le déve-
loppement des tribunaux mixtes il faut
donner plus de précision et plus d'exten-
sion à leurs attributions; on doit leur ac-
corder la force propre pour faire exécuter
leurs jugemens envers et contre tous, même
et surtout contre le vice-roi. Le point le
plus important ensuite, c'est de faire entrer
un bon nombre d'Européens dans les deux
administrations des finances et des tra-
vaux publics; quelques uns de nos per-
cepteurs, de nos receveurs, de nos in-
specteurs et de nos comptables feraient
merveille sur les bords du Nil. Il faut en-
fin que les puissances occidentales veil-
lent à ce que tous ces arrangement soient
durables, à ce qu'ils ne soient pas soumis
aux caprices et aux fantaisies du khédive.
Ce n'est pas seulement pour les créan-
ciers européens, c'est aussi pour les fel-
lahs que les réformes doivent être in-
troduites. Le fellah doit cesser d'être cor-
véable et taillable à merci. La suppres-
sion de la corvée sera tout aussi profita-
ble au khédive qu'au paysan; la corvée
est le plus inepte des systèmes de travail.
Si l'on affermait toutes les terres doma-
niales, soit en grand à des Compagnies,
soit par petits lots à des fellahs, on en
retirerait évidemment beaucoup plus
qu'avec le système de régie inintelligente
et prodigue qui a prévalu jusqu'aujour-
d'hui. Un million d'acres dans la vallée
du Nil, presque tous irrigués, devraient
bien produire, avec une exploitation soi-
gneuse et morcelée, une centaine de mil-
lions de francs de revenu net, tandis
qu'ils n'en donnent pas régulièrement le
quart.
Si l'on parvient à introduire en Egypte
la sécurité pour les habitans et pour les
capitaux, le respect des contrats, il est
certain que la propriété de ce pays peut
infiniment se développer. Un champ nou-
veau serait ouvert à l'activité européenne.
On n'aurait plus à construire des che-
mins de fer ou des travaux de port,
œuvres qui ont été bien assez dévelop-
pées et qui ne seraient pas rémunératrices.
Mais lisez tous les rapports sérieux, celui
de M. Cave, avec ceux des consuls anglais,
vous verrez qu'il y a encore beaucoup de
travaux lucratifs à exécuter dans ce pays.
On peut mettre en culture et soumettre
à l'arrosage près d'un million d'acres
qui sont actuellement stériles on peut
rendre à la fertilité d'énormes espaces
du Delta qui sont aujourd'hui des ma-
rais sur ce million même d'acres de
terres qui formaient la propriété du khé-
dive et de sa famille, et dont il vient de
se dessaisir, bien des améliorations uti-
les peuvent être entreprises. Il s'agit
seulement que la sécurité soit complète
pour les capitaux comme pour les per-
sonnes.
Quant au vice-roi, se trouvera-t-il bien
malheureux de son changement de sys-r
tème ? Il aura beaucoup moins d'embarras,
de tracas et de désagrémens de toutes
sortes; il ne sera plus toujours aux abois
comme il l'a été depuis trois ans; il res-
tera un des princes les plus riches de la
terre, et il éprouvera qu'une royauté
limitée, où la responsabilité est amoindrie,
où les loisirs sont plus étendus, n'est pas,
en définitive, le pire lot qui puisse échoir
à un souverain, même oriental.
PAUL Leroy-Beaulieu.
Le Congrès de la propriété industrielle a
tenu hier vendredi sa seconde séance, sous
la présidence de M. Bozérian, sénateur. Le
Congrès a abordé la matière importante des
brevets d'invention. Une première question
se présentait. Quelle est la nature et la por-
tée du droit de l'inventeur ? Est-ce une pro-
priété comme les autres ? et un droit
naturel, antérieur et supérieur en quel-
que façon aux lois civiles? C'était là une
question doctrinale, et il était permis de
craindre que le Congrès ne s'engageât sur
le terrain d'une discussion métaphysique. Il
y a eu, en effet, une discussion, mais elle
n'a pas été trop longue. Deux propositions
étaient en présence l'une, présentée par
MM. Lyon-Caen, Pouillet, Droz, etc., affir-
mant que le droit des inventeurs et des au-
teurs industriels sur leurs œuvres ou des
fabricans sur leurs marques est un droit de
propriété que la loi civile ne crée pas et se
borne à réglementer l'autre, considérant au
contraire le droit de l'inventeur comme une
création équitable et utile de la loi civile qui
a concilié les droits de l'inventeur et de la
société par la concession d'un monopole tem-
poraire.
La vérité est que ce droit est'- un'produit
de la civilisation moderne. En France, il n'a.
été reconnu pour la première fois par le lé-
gislateur qu'en 1791. Et depuis il a donné lieu
à des controverses il a été fréquemment et
vivement contesté. Ses adversaires ont fait
valoir cette circonstance qu'une inven-
lion est parfois le résultat du hasard,
une rencontre imprévue, un heureux
accident. Soit 1 mais si cette rencontre
fortunée produit des conséquences avan-
tageuses à la société tout service rendu
méritant salaire ou récompense, la société
peut-elle frustrer l'homme qui l'a mise en pos-
session de cet avantage ? Mais le plus souvent
une invention est le fruit du travail, des mé-
ditations assidues, des longues et patientes
recherches. Dans ce cas, pourquoi l'inven-
teur ne jouirait-il pas du produit de son tra-
vail, de ses études? N'est-il pas, ainsi que l'ob-
serve justement M; Maurice Block dans sonar-,
ticle sur les brevets d'invention (1), n'est-il pas
dans la même situation que tout autre ou-
vrier intellectuel ou manuel ? C'est ce qu'a
soutenu et démontré hier M. Limousin. La
proposition de MM. Lyon-Caen, Pouilïet et
Droz a eu gain de cause.
Après cette déclaration de principe, le.
Congrès a voté une autre proposition non
moins importante, qui tend à assimiler les
étrangers aux nationaux. Un délégué suisse,
M. Imer, a lu un travail dans lequel il faisait
connaître la législation de la Confédération,,
laquelle n'accorde ce bénéfice aux étrangers
que moyennant réciprocité. L'assimilation
pure et simple, chaleureusement appuyée
par un avocat, M. Clunet, un des secrétaires
du Congrès, a été votée également.
Le rapport sur la marine marchande de la
Grande-Bretagne récemment publié constate
l'énorme accroissement du commerce exté-
rieur de ce pays et l'augmentation du nombre
de ses bâtimens depuis la guerre de Grimée.
Ainsi en 1850, le tonnage total des navires
entrés dans les ports du Royaume-Uni était
de 12,020,674 tonnes, dont 8,039,308 trans-
portées sur des navires de la Grande-Bre-
tagne, et 3,981,366 par navires étrangers.
En 1877, le total était de 43,326,980 tonnes,1
dQnt 30,252,481 pour la Grande-Bretagne, et
13,074,499 étrangers. La marine marchande de
l'empire britannique s'est élevée de 4 232 962
tonnes en 1880, à 8,133,837 tonnes en 1877. Ce
dernier chiffre est supérieur à la somme de
toutes les marines du monde réunies, la ma-
rine marchande du Royaume-Uni représen-
tant à elle seule 6,336,360 tonnes. Le tonnage
des bateaux â vapeur, cela va sans dire, "est
encore plus remarquable, puisqu'il est plus
que double de celui de toutes les autres puis-
sances (en excluant de ce calcul les hateaux
à vapeur employés pour leur commerce inté-
rieur par les Etats-Unis, sur leurs lacs et
leurs rivières), soit 2,136,361 en 1877 contre
167,398 tonnes en 1880, avec un léger accrois-
sement sur ce dernier chiffre en 18S4. On peut
affirmer que le commerce par les bateaux à
vapeur de la Grande-Bretagne s'est accru
surtout depuis la guerre avec la Russie. Mal-
gré 'attention donnée à certaines branches
de la marine militaire dans ces derniers
temps, on ne peut pas dire que les vaisseaux
destinés àprotéger )e commerce se soientmul-
tiphés en proportion de cet énorme accrois-
sement de la marine marchande. Le docu-
ment que nous analysons constate que, bien
que le nombre de marins étrangers soit con-
sidérable dans le service marchand, il est
pourtant resté stationnaire depuis 1864 Péri >-
dant l'année 1877, il y avait 173,926 marins
de la Grande-Bretagne, contre 22,636 marins
étrangers; ces derniers formaient donc envi-
ron 13 0/0 du chiffre total. Quoique le ton-
nage de la marine marchande se soit accru si
largement, le nombre des marins est resté ce
qu il était en 1854. Ce résultat est dû au
moins grand nombre de bras nécessaires pour
le service des forts navires et surtout pour
les bateaux à vapeur. En 1854, la proportion
des hommes était de 7 1/2 par 100 tonnes-
en 1877, elle est tombée à 3 1/2. Les salaires
fa*?6^' élevés, pendant cette période de
1854-1877. que de 20 à à 35 0/0 dans les diffé-
rentes industries; le bénéfice relatif résul-
tant de cette faible augmentation est proba-
blement plus que compensé, par la dépense
des machines et du chauffage.
M">° Thiers a reçu, dit le Z/X° Siècle, à
l'occasion de l'anniversaire du 3 septembre :<
la lettre suivante
archevêché Le!3 septembre 1878.
D'ALGRR
Madame, ̃
Un service solennel a été célébré ce matin
dans l'église cathédrale d'Alger, en mémoire de
celui dont toute la France déplore la oerte avec
vous. J'ai tenu à présider moi-même ce service
et à témoigner ainsi publiquement de ma eratV
tude pour les témoignages de bien veillSfce^ dont
m;houorer vous-même' Madame, avez daigné
m'honorer.
C'est dans ces sentimens que j'ose vous prier
d'agréer une fois encore l'expression de mes
foMTspecu sympathies et ce^le mon £o?
fond respect:
,•̃•>' f CHARLES,
Archevêque d'Alger.
ETRANGER.
Allemagne.
Toutce qui peut jeter un peu de clarté sur les
tendances des nombreux partis (conservateurs
ou conservateurs allemands, conservateurs
libres, parti impérial allemand nationaux-
libéraux, ou plus exactement libéraux-natio-
naux, ultramontains ou fractions du centre
progressistes, groupe Lœwe, Polonais, Alsa-
ciens-Lorrains, sans parler des démocrates
socialistes) qui sontreprésentésdansleReichs-
tag allemand, a un intérêt particulier en ce
moment ou la majorité gouvernementale ne
peut être obtenue que par l'accord de
plusieurs de ces partis. Aussi ne lira-
t-on pas sans utilité les explications
qu'un organe des conservateurs libres donne
sur la lâche parlementaire du parti de l'em-
pire
« Le développement actuel de l'empire est
le résultat de l'action combinée du gouverne-
ment et des partis modérés, tant conserva-
teurs que libéraux. Arrêté par la tentative
(i) Dictionnaire d'administration.
«me 8 septembre
1878. ̃̃̃••̃
v
ON s'~ri®
me des Pr3tres-Saint-Germain-l'Auxerroi8, 11.
prix bb v/uaoNXBmwnc
Un an. Six mois. Trois mois.
Dôpartemeni. 80 fr. 40 fr. 20 ûr.
PUis. 72 fr. 36 fr. 18 fr,
Les abonnemens partent des i« «t 1< d«
chaque mois; <
D1MÂEHË 8 SEPTEMBRE
1878.
JOI ItWL DES DEBATS
PUNIQUES ET LITTÉRAIRES
•• ON S'ABONNS
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
̃B Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans la*
• régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
r*a moyen dTune valeur payable à Paris ou d«
Bundats-pogte, soit internationaux, soit français,
an Allemagne, en Autriche, en Russit,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.'
tu l'envoi d'une valeur payable la i*
E*asri«, «a BBuméro ». 99 eeat>
Bépartemaena, nia snmérot S* sent»
inEiendoB, apply to Cewie and G», foreign ne-ws?
Sapera office, 17, Gresham street. G. P. O.;
S. EBelîscy, Bïavies et G», 1, Finch lace Cornhill,
B. C., Lor.don £383. W.-SS. gmltii «t «on,
186, Strand, w. C. London.
4 Bruxelles, à VOfflct dt pvblieiti, 46, nie de 1»/
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des gares d» chemins de fer belges. °
à Yalparaiso (Chili), cTiei M, Orestes L. Tornero. y
Les annonces sont reçues
•àtzESDH. Kanehey, Vmtntm «t «S
̃̃• 8, place de la Bourse,
•! aa bureau du
•ils» doivent tonjoursfitreagréées pu la r«a*ctioa.
PARIS
SAMEDI 7 SEPTEMBRE
Les journaux de la droite continuent
à soutenir que la seule manière de
garantir efficacement l'existence de la
république serait de nommer, aux élec-
tions sénatoriales, des candidats mo-
narchiques. « Que le moyen d'avoir
» le Sénat conservateur désiré par
» M. Waddington et ses amis, dit le
» Français, soit de tâcher d'en exclure
» tous les conservateurs, voilà qui dé-
» passe notre intelligence. » Le Français
exagère, il est moins inintelligent qu'il
le dit. Il sait fort bien que M. Wad-
dington et ses amis n'ont jamais
cherché et ne chercheront jamais à
exclure du Sénat « tous les conserva-
teurs » qu'ils y admettront, au con-
traire, avec joie les conservateurs répur
blicajns et qu'ils se contenteront d'en re-
pousser ces prétendus conservateurs
qui sont en réalité les pires révolution-
naires, parce qu'ils préfèrent les plus fa-
tales aventures au maintien des institu-
tions présentes. Il n'ignore point non
plus que le gouvernement actuel serait
désolé de la disparition complète de
l'Opposition. Nous voulons une Oppo-
sition, a dit M. de Mareère, pourvu que ce
soit une Opposition constitutionnelle
c'est-à-dire une Opposition républicaine.
Le Français, qui fait le naïf, le sait si
bien, qu'il s'empresse d'ajouter: « On nous
» dira Il faut d'abord que la majorité
» soit républicaine; on y désire des con-
» servateurs, mais on n'y admet que ceux
» qui non seulement admettent la Con-
» slitution, mais qui jurent amour éternel
» à la république et déclarent avoir foi
» dans sa durée perpétuelle bien plus, qui
» injurient d'autant plus les régimes ino-
» narchiques qu'ils les ont plus, servis et en
» ont reçu plus de bienfaits. »
Ici, le Français, sous prétexte de sim-
plicité d'esprit, se livre à un de ces so-
phismes qui lui ont valu une. des réputa-
tions de f ranehisç et de sincérité les mieux
établies des temps modernes. Notre con-
frère aime à poser des questions. Nous lui
en poserons à notre tour. Nous le prions
de nous dire quel est, parmi les hommes
qui sont en ce moment au pouvoir, bien
mieux, parmi les membres de ce "centre
gauche, objet de ses perpétuelles attaques,
l'ancien monarchiste dont les « injures »
contre la monarchie l'ont sifortement scan-
dalisé. Jamais la république n'a demandé
à ceux qui l'ont acceptée sans arrière-
pensée de renier leur passé et de cou-
vrir d'outrages les gouvernemens qu'ils
avaient seivis et défendus. Est-ce que
M. Thiers, le fondateur de nos institu-
tions républicaines, a, nous ne disons pas
calomnié mais seulement abaissé la
monarchie constitutionnelle? Est-ce qu'il
ne l'a pas représentée au contraire,
jusqu'à son dernier jour, jusque dans
son Manifeste aux électeurs du 96 arron-
dissement, comme une grande et admi-
rable forme du gouvernement des peu-
ples Et ce champion toujours jeune,
toujours ardent, toujours généreux de la
cause libérale, que le Français accable
sans trêve de ses sarcasmes, M. de Mon-
talivet, a-t-il jamais répudié les glo-
rieux souvenirs du règne de Louis-Phi-
lippe ? La république n'a exigé ni de
M. Thiers, ni de M. de Montalivet, ni de
M. Dufaure, ni de personne, une rétrac-
tation qui serait sans dignité. Elle a pris
les hommes tels qu'ils étaient et les a ac-
cueillis avec confiance, à la seule condi-
tion d'être sûre de leur sincérité dans le
présent, de leur dévouement pour l'ave-
nir. C'est de là qu'est venue sa force.
Elle aurait été bientôt perdue si elle avait
voulu pratiquer un ostracisme sévère
contre tous ceux qui n'arrivaient point à
elle avec la foi aveugle de doctrinaires
intransigeans. Elle n'a repoussé que les
faux conservateurs qui se couvraient de
son nom pour cacher de détestables in-
trigues et de dangereux projets.
Quoi qu'en pense le Français, cette con-
duite était plus sage, plus loyale, plus fé-
conde que ne l'eût été la prétendue al-
liance des trois partis monarchistes sur
le terrain de la république. Cette alliance,
M. de Broglie l'a essayée, et les événe-
mens ont prouvé qu'elle était une dupe-
rie pour les uns, unmensongepourlesau-
tres, une cause de ruine pour tous. LeFran-
çais a beau nous citer, comme le dernier
mot de la prudence politique la théorie
décevante des auteurs du 16 6 mai, nous sa-
vons aujourd'hui à quoi nous en tenir.
Nous n'aimons pas les finesses nous
regardons la franchise comme le com-
ble de l'habileté. On ne nous persuadera
pas qu'un homme est conservateur parce
qu'il est orléaniste, légitimiste et bonapar-
tiste. Pour nous, un homme est conser-
vateur lorsqu'il veut conserver ce qui
existe ou le modifier lentement par des
réformes graduelles. C'est pour cela que
nous regardons aujourd'hui les monar-
chistes comme des révolutionnaires, at-
tendu qu'ils ne peuvent atteindre leur
but qu'au moyen d'un bouleversement
politique tandis que les républicains
les plus avancés mettent leur con-
fiance dans le jeu régulier des in-
stitutions et dans le jugement du suffrage
universel. Et la preuve que nous avons
raison de penser ainsi, c'est qu'en réalité
ces soi-rdisant conservateurs dont on nous
offre l'alliance, ne parviennent pas à
cacher leur dessein de quitter « le
terrain de la république » pour passer
le plus tôt possible sur celui de
la. monarchie. Lorsqu'ils se trouvent
devant un candidat foncièrement, mani-
festement, incontestablement monar-
chiste, mais trop sage pour consentir à
s'associer à toutes les aventures, comme
M. Raoul-Duval ils le repoussent. Il
leur faut des soldats aveugles, prêts à
faire le coup de feu dans toutes les
batailles. Soit Mais que le Français
ne nous dise plus que la méfiance dont
nous ne pouvons nous défendre en pré-
sence de pareils hommes passe son intel-
ligence nous avons trop bonne opinion
de son esprit pour le croire, et il est trop
fin lui-même pour penser sérieusement
que nous le croirons.
BOURSE DE?PARIS
Cldtnre le 6. le 7. H»n««e. B»Imo.
8 O/O
Comptant. 77 30 77 85 23
Fin cour. 77 22 1/2 77 47 1/2 25
3 O/O •̃'̃̃
Amortissable.
Comptant. 81 81
Fin cour. 80 90 80 90
4L 1/» O/O
Coupon détaché.
Comptant 109 106 78
& O/O
Comptant 113 23 113 45 20
Fia cour. 113 35 113 85 £0
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt K 0/0 113 fr. 62 1/2, 711/4.
3 0/0. 77 fr. 50, 51 1/4, 45. ;•̃
5 0/0 turc. 13 fr. 87, 42,
Banque ottomane.. 510 û\, S08fiv
Ottomane 1873 77 fr.
Egyptiennes 6 0/0.. 277 fr. 50. ••̃̃••
Télégraphie privée.
(Sarrica télégraphique d« l'agença Haïras.)
Saint-Pétersbourg, le 7 septembre.
On dément positivement, de source bien infor-
mée, la nouvelle venue de Constantinople, et ré-
pandue par les journaux de Londres, d'après la-
quelle le gouvernement russe aurait décidé de
doubler sou armée d'occupation dans la Roumélio
orientale et la Bulgarie, parce que là force de
cette armée, déterminée par le traité de Berlin,
se trouverait tout à fait insuffisante proportion-
nellement à la force de l'armée d'occupation de
l'Autriche en Bosnie.
Londres, le 7 septembre.
On télégraphie de Vienne au Standard
« Le gouvernement autrichien a informé la
Porte qiril était nécessaire que l'occupation de la
Bosnie et de l'Herzégovine s'étendît jusqu'à Mi-
trovitza. Cette déclaration a momentanément
augmenté les difficultés des négociations pour la
conclusion d'une convention; mais on croit que
la Porte cédera au dernier moment. »
Londres, le 7 septembre.
Le Times publie les nouvelles suivantes
« Constantinople, le 6. Dans les cercles mi-
litaires russes, on affirme qu'en présence de l'oc-
cupation de la Bosnie et de l'Herzégovine par
l'Autriche, le nombre de 50,000 hommes de trou-
pes russes, fixé par le traité de Berlin pour l'oc-
cupation de la Roumélie orientale et de la Bul-
garie, est complètement insuffisant. »
Le correspondant du Times ajoute' çju'un offi-
cier d'un rang élevé lui a déclaré qu'il avait été
déjà décidé de laisser au moins 100,000 hommes
pour cette occupation.
Londres, le 7 septembre.
Le Times publie la dépêche suivante:
« Bucharest, le 6.– Le prince Karageorgevitch et
le général comte Ignatieff sont désignés comme
candidats possibles au trône de Bulgarie. »
Rome, le 6 septembre, soir.
On lit dans VItalie
« Le bruit court au Vatican que M. de Bismarck,
avant de conclure un accord avec le Pape. vou-
drait sonder les dispositions du nouveau Parle-
ment. Toutefois, des efforts sont faits des deux
côtés afin que les négociations entamées soient
couronnées de succès. »
Le Bersagliere confirme l'offre faite à l'Italie
d'occuper la Thessalie, et le refus de cette puis-
sance. L'Italie ne veut pas modifier son attitude
de neutralité complète..
Rome, le 6 septembre, soir.
Une lettre de Grosseto dit que les partisans les
plus fanatiques de Lazzaretti rôdent autour du
cimetière, attendant sa résurrection. Les autori-
tés ont pris des mesures pour empêcher de nou-
veaux désordres.
Madrid, le 6 septembre, soir.
Le ministre des colonies est parti pour les eaux
de Cauterets.
Constantinople, le 7 septembre.
Un télégramme de Yakova (Albanie) an-
nonce que Mehemet-Ali Pacha, un des pléni-
potentiaires de la Porte au Congrès, a été
assassiné hier par des émeutiers albanais. On
sait que Mehemet-Ali était parti pour cette
province, chargé d'une mission d'apaisement.
[Havas.)
Nous recevons de Dreux la dépêche
suivante
« Dreux, le 7 septembre, 8 h. 15 m. soir.
» Le ministre de l'instruction publique,
qui se rendait dans notre ville pour l'inau-
guration de nouvelles écoles, a été reçu à la
gare par les autorités et les troupes. A la mai-
son d'école, le ministre a prononcé un discours
en réponse àM. Gatineau, député de l'arrondis-
sement. Il a félicité la ville de Dreux, qui
compte 7.000 habitans seulement, d'avoir dé-
pensé 400,000 fr. pour ses écoles et
son collège. Il a insisté ensuite sur
l'intérêt que le gouvernement de la ré-
publique porte à l'instruction et à l'édu-
cation. Il a rappelé ce qu'on a fait pour les
instituteurs, les projets de lois votés et les
réformes entreprises dans les méthodes pé-
dagogiques. Grâce aux constructions nou-
velles de maisons d'école, le ministre croit
que le temps est venu d'obliger les pères de
tamille à envoyer leurs enfans à l'école.
» 350 personnes assistaient le soir au ban-
quet. Le maire a porté un toast au ministre,
et le ministre un toast au Président de la ré-
publique « C'est à la sagesse et à l'esprit
politique du pays, a dit M. Bardoux, qu'on
doit le progrès des institutions républicai-
nes. D Puis le ministre a renouvelé ses re-
mercîmens à la ville de Dreux. Un toast à la
députation a été porté par le préfet. M. La-
biche, sénateur, y a répondu. »
Les événemens de Turquie ont long-
temps détourné l'attention publique de
l'Egypte. Aujourd'hui elle s'y reporte, et
l'on annonce un fait qui tient presque du
miracle la conversion du vice-roi aux
saines idées d'administration européenne.
Cette conversion, si elle est sincère et dé-
finitive, peut avoir d'importantes et heu-
reuses conséquences pour les deux gran-
des puissances occidentales, l'Angleterre
et la France, pour notre commerce, pour
notre industrie qui trouvaient jadis dans
l'Egypte un très grand débouché, et enfin
pour le sort des fellahs eux-mêmes qui
méritent bien quelque intérêt. Mais cette
conversion est-elle sincère et définitive?
L'avenir seul pourra le dire. Nous pen-
sons cependant qu'on peut être cette fois
un peu moins défiant que dans le passé,
non pas que les dispositions du vice-roi ne
soient sujettes à beaucoup de variations,
s'il est un homme ondoyant et divers,
c'est bien celui-là maisles deux grandes
puissances occidentales peuvent, à l'heure
actuelle, profiter de ce retour du vice-roi
à la raison pour lui lier définitivement les
mains et lui rendre presque impossible la
reprise de ses anciennes habitudes c'est
aussi là leur devoir, soit que l'on consi-
dère l'intérêt de l'humanité en général,
soit que l'on s'en tienne aux intérêts par-
ticuliers des deux puissances.
Depuis quatre ou cinq ans nous avons
eu souvent l'occasion de parler ici des
questions égyptiennes tantôt discutant
et soutenant contre des esprits prévenus
la réforme judiciaire, tantôt défendant les
créanciers français et anglais contre d'au-
dacieuses tentatives de spolistion. Nous
n'avons jamais un instant désespéré de
l'Egypte, quoique nous n'eussions qu'une
très médiocre confiance dans son prince;
mais il nous paraissait que les circonstan-
ces amèneraient naturellement un jour
une intervention plus -directe des puis-
sances occidentales dans ce pays et une
pénétration plus grande de cette contrée
par l'élément européen.
Pour juger de l'avenir de l'Egypte, je-
tons un rapide coup d'œil sur sa situation
dans les quinze-ou vingt dernières années.
Avant le khédive, l'Egypte était un pays
riche de ses ressources naturelles; elle
jouissait des bienfaits de ce fleuve incom-
parable qui, sauf dans les basses crues,
répand dans toute la vallée une fécondité
inouïe. Le pays était alors gouverné pa-
triarcalement, à peu de frais, sans tra-
vaux publics, sans aucun effort ni appa-
rat, par des souverains dont le genre de
vie était simple, et qui n'avaient aucune
prétention à la culture européenne.
Aveclsmaïl, tout abrusquement changé;
épris de toutes les idées superficielles de
notre civilisation, le nouveau pacha, au-
jourd'hui le khédive, s'est lancé tête bais-
sée dans les entreprises les plus grandio-
ses et les plus diverses. Il était à la fois
une sorte de Louis XIV égyptien et une
sorte de pharaon; il ne se plaisait qu'à
creuser des canaux, construire des che-
mins de fer, édifier des palais; nul luxe
n'égalait le sien, nulle activité n'atteignait
la sienne. Il avait greffé les ambitions et
les habitudes des souverains de son pays
dans l'antiquité sur les habitudes et les
ambitions des souverains modernes de
l'Europe. Il était conquérant- en même
temps que civilisateur, si l'on peut appe-
ler civilisation une œuvre aussi incohé-
rente et aussi précipitée; il conquérait le
Soudan, se heurtait à l'Abyssinie et s'y
blessait, s'élançait au Sud-Ouest vers le
Darfour et le Wadaï, et au Sud vers la
région des grands lacs. En même temps
il accaparait dans ses mains, on ne sait
trop par quels moyens ni avec quelles
ressources, une grande partie du terri-
toire du pays. Il devenait propriétaire de
1 million d'acres de terres, tandis que
jadis il n'en possédait que 50 ou 60,000.
Sur ces 400,000 hectares qu'il cultivait
par la corvée, il créait des plantations de
coton, de sucre, et il édifiait de splen-
dides et coûteuses usines.
Toute cette juvénile et orientale intem-
pérance avait alors les applaudissemens
de l'Europe. Il faut dire que nos pays oc-
cidentaux étaient assez médiocrement re-
présentés sur les bords du Nil nous ne
parlons pas ici de la représentation offi-
cielle, c'est-à-dire des consuls, mais bien
de toute cette légion d'aventuriers, trafi-
quans de tout genre, escompteurs et ban-
quiers qui se rendaient en Egypte pour
faire des affaires avec un prince que sé-
duisait tout projet grand ou brillant, et qui
ne comptait pas. On défrayait toutes ces
énormes dépenses, quelques unes produc-
tives, la plupart stériles, avec les em-
prunts que l'on faisait en Europe et que
souscrivaient avidement les clergymen et
les clercs d'Angleterre, les petits bour-
geois, les domestiques et les concierges
de France. Un peu plus de 2 milliards
furent ainsi empruntés, et, tant que le
crédit du khédive ne fut pas atteint, les
louanges sur son compte ne tarirent pas.
Ayant de hautes visées, non seulement
pour lui, mais pour sa famille, le vice-roi
n'épargnait aucune intrigue pour se dé-
barrasser de la double tutelle gênante
qu'exerçaient sur lui la Porte, son suze-
rain légitime, et les deux puissances occi-
dentales par l'intermédiaire de leurs con-
suls. Il cherchait à se rendre indépendant
de l'une et des autres; il réussit presque
du côté de la Porte il échoua compléte-
ment du côté des puissances. Ses nom-
breux présens à Constantinople, qui arri-
vaient toujours avec une grande opportu-
nité et aux bonnes adresses, lui valurent
d'obtenir la succession directe dans sa fa-
mille, d'échanger son titre de pacha con-
tre celui beaucoup plus élevé, et unique
en son genre, de khédive. Vis-à-vis des
nations européennes, la prévoyance du
vice-roi fut, au contraire, en défaut; pour
se soustraire à l'ingérence des consuls, il
s'avisa de solliciter la réforme judiciaire,
rétablissement de tribunaux mixtes où
dominerait l'élément européen.
Nous n'avons pas hésité un instant,
quant à nous, malgré toutes les préven-
tions du public, à soutenir ce projet de
réforme judiciaire nous avons pressé d'y
souscrire la France qui hésitait, et certes
à l'heure actuelle nous n'avons aucun
regret ni aucun remords. Il était évident
en effet, pour tout esprit clairvoyant, que
ces tribunaux nouveaux seraient pour le
khédive un frein beaucoup plus puissant
que la simple intervention des consuls
il était certain qu'il s'établirait entre ces
magistrats européens de nationalités di-
verses un esprit de corps et d'honorabilité
contre lequel échoueraient toutes les ten-
tatives de corruption du vice-roi il était
probable que ces tribunaux mixtes signale-
raient tous les abus du gouvernement,
comme pouvaientle faire jadispournos sou-
verains nos anciensParlemens. Quoiqu'ils
manquassent de sanction et que leurs at-
tributions ne fassent pas très bien défi-
nies, ces tribunaux devaient donc avoir
une action morale considérable et prépa-
rer la voie à une intervention plus directe
de l'élément européen dans l'administra-
tion égyptienne.
Les embarras financiers du khédive en
fournirent bientôt l'occasion. Incapable
de conserver la confiance des capitalistes,
impuissant à payer les centaines de mil-
lions de bons du Trésor qui venaient à
échéance, désireux d'échapper par quel-
ques faux-fuyans à la nécessité de servir
régulièrement l'intérêt de ses diverses
dettes, le khédive fut obligé de se sou-
mettre à toute une série d'enquêtes faites
par des fonctionnaires et des hommes
d'Etat de la France, de l'Angleterre et de
l'Italie on se rappelle toutes ces missions
diverses celles de M. Cave, de M. Vil-
lette, de M. Scialoïa, de MM. Goschen et
Joubert, de M. Rivers Wilson avec
beaucoup de variantes, elles aboutissaient
toutes au même résultat final c'est que
les ressources de l'Egypte suffisaient à
payer l'intérêt presque intégral et l'amor-
tissement normal des dettes du pays, mais
que cette contrée était administrée avec
un grand désordre et médiocrement de
loyauté.
Le vice-roi fut peu satisfait de cette
sorte d'accord entre tant d'envoyés dont
on aurait pu attendre de plus grandes di-
vergences. Néanmoins, il se soumit à un
plan d'administration européenne dé ses
finances; il se dessaisit de ses chemins
de fer qu'il confia à des administrateurs
anglais et français; il institua deux con-
trôleurs généraux des finances et une
caisse de la dette publique gérée par des
Européens; il comptait assurément que
tous ces rouages marcheraientmal, qu'une
occasion se présenterait pour lui de reve-
nir sur des concessions qu'il croyait plus
apparentes que réelles. Il avait pris, en
effet, des précautions pour ne se point
lier définitivement les mains il avait
créé un contrôle sur les recettes, mais il
restait absolument maître des dépenses
sur lesquelles il maintenait l'obscurité; il
avait pris pour ministre des finances son
propre fils, qui ne risquait guère d'avoir
cette « férocité » que M. Thiers considérait
comme une des qualités essentielles d'un
bon ministre des finances; il donnait des
ordres aux agens de la perception pour
qu'une partie des recettes destinées à la
dette publique se dirigeassent vers ses
propres caisses, Bref, les encaissemens
pour la dette étaient singulièrement irré-
guliers et quoique le vice-roi, saisi au
dernier moment de scrupule ou plutôt de
crainte, s'arrangeât toujours de façon à
parfaire les échéances, quoique depuis
deux ans les coupons fussent ainsi payés,
la confiance était plus faible que jamais,
le crédit de l'Egypte tombait de plus en
plus.
Toutefois, malgré son astuce, le vice-roi
s'était trompé. Les tribunaux mixtes se
mirent d'accord avec les agens européens
de la dette publique, réclamèrent une en-
quête que l'on ne put leur refuser; en
même temps les événemens d'Orient tour-
naient comme vous savez; un prétendant
faisait un Manifeste où il accusait le vice-
roi de dilapidation, de perfidie, de mau-
vaise administration, et où il promettait
au contraire que, s'il montait sur le trône,
il serait la perfection des souverains ce
prétendant était le propre frère d'Ismaïl,
son héritier légitime, aux termes de l'an-
cienne loi musulmane. L'enquête confirma
toutes les critiques du prétendant, et voilà
par quelle suite de circonstances le khé-
dive en est arrivé à cette brusque conver-
sion que l'on connaît conversion forcée
qui n'entraîne peut-être pas un ferme
propos de vie meilleure, conversion qui
est plutôt une capitulation; mais peu im-
porte le motif, que ce soit le remords ou
la crainte, pourvu que les résultats de
cette conversion ou de cette capitulation
soient sérieux et durables.
Le khédive forme un nouveau ministère
où son fils ne figurera plus comme mi-
nistre des finances. Il prend pour chef
du nouveau cabinet car il paraît que
ce doit être un cabinet dans toute la force
du terme Nubar Pacha qu'il avait dis-
gracié et exilé, un Arménien qui a la ré-
putation d'être un des hommes d'Etat les
plus intelligens de l'Orient; il offre les fi-
nances à un Anglais bien connu, M. Ri-
vers "Wilson il réserve, dit-on, les tra-
vaux publics pour unFrançais. Tout cela
est fort bien c'est une bonne entrée, un
bon début dans la voie des réformes. Il
fait mieux il se dépouille de ce dont il
s'était indûment enrichi lui, sa mère, son
fils, ses femmes restituent un million
d'acres de terre dont ils se trouvaient, on
ne sait comment, possesseurs et c'est la
caisse de la dette, publique qui profitera
de cette aubaine. «
La clef de voûte de toute réforme sé-
rieuse, selon nous, ce doit être le déve-
loppement des tribunaux mixtes il faut
donner plus de précision et plus d'exten-
sion à leurs attributions; on doit leur ac-
corder la force propre pour faire exécuter
leurs jugemens envers et contre tous, même
et surtout contre le vice-roi. Le point le
plus important ensuite, c'est de faire entrer
un bon nombre d'Européens dans les deux
administrations des finances et des tra-
vaux publics; quelques uns de nos per-
cepteurs, de nos receveurs, de nos in-
specteurs et de nos comptables feraient
merveille sur les bords du Nil. Il faut en-
fin que les puissances occidentales veil-
lent à ce que tous ces arrangement soient
durables, à ce qu'ils ne soient pas soumis
aux caprices et aux fantaisies du khédive.
Ce n'est pas seulement pour les créan-
ciers européens, c'est aussi pour les fel-
lahs que les réformes doivent être in-
troduites. Le fellah doit cesser d'être cor-
véable et taillable à merci. La suppres-
sion de la corvée sera tout aussi profita-
ble au khédive qu'au paysan; la corvée
est le plus inepte des systèmes de travail.
Si l'on affermait toutes les terres doma-
niales, soit en grand à des Compagnies,
soit par petits lots à des fellahs, on en
retirerait évidemment beaucoup plus
qu'avec le système de régie inintelligente
et prodigue qui a prévalu jusqu'aujour-
d'hui. Un million d'acres dans la vallée
du Nil, presque tous irrigués, devraient
bien produire, avec une exploitation soi-
gneuse et morcelée, une centaine de mil-
lions de francs de revenu net, tandis
qu'ils n'en donnent pas régulièrement le
quart.
Si l'on parvient à introduire en Egypte
la sécurité pour les habitans et pour les
capitaux, le respect des contrats, il est
certain que la propriété de ce pays peut
infiniment se développer. Un champ nou-
veau serait ouvert à l'activité européenne.
On n'aurait plus à construire des che-
mins de fer ou des travaux de port,
œuvres qui ont été bien assez dévelop-
pées et qui ne seraient pas rémunératrices.
Mais lisez tous les rapports sérieux, celui
de M. Cave, avec ceux des consuls anglais,
vous verrez qu'il y a encore beaucoup de
travaux lucratifs à exécuter dans ce pays.
On peut mettre en culture et soumettre
à l'arrosage près d'un million d'acres
qui sont actuellement stériles on peut
rendre à la fertilité d'énormes espaces
du Delta qui sont aujourd'hui des ma-
rais sur ce million même d'acres de
terres qui formaient la propriété du khé-
dive et de sa famille, et dont il vient de
se dessaisir, bien des améliorations uti-
les peuvent être entreprises. Il s'agit
seulement que la sécurité soit complète
pour les capitaux comme pour les per-
sonnes.
Quant au vice-roi, se trouvera-t-il bien
malheureux de son changement de sys-r
tème ? Il aura beaucoup moins d'embarras,
de tracas et de désagrémens de toutes
sortes; il ne sera plus toujours aux abois
comme il l'a été depuis trois ans; il res-
tera un des princes les plus riches de la
terre, et il éprouvera qu'une royauté
limitée, où la responsabilité est amoindrie,
où les loisirs sont plus étendus, n'est pas,
en définitive, le pire lot qui puisse échoir
à un souverain, même oriental.
PAUL Leroy-Beaulieu.
Le Congrès de la propriété industrielle a
tenu hier vendredi sa seconde séance, sous
la présidence de M. Bozérian, sénateur. Le
Congrès a abordé la matière importante des
brevets d'invention. Une première question
se présentait. Quelle est la nature et la por-
tée du droit de l'inventeur ? Est-ce une pro-
priété comme les autres ? et un droit
naturel, antérieur et supérieur en quel-
que façon aux lois civiles? C'était là une
question doctrinale, et il était permis de
craindre que le Congrès ne s'engageât sur
le terrain d'une discussion métaphysique. Il
y a eu, en effet, une discussion, mais elle
n'a pas été trop longue. Deux propositions
étaient en présence l'une, présentée par
MM. Lyon-Caen, Pouillet, Droz, etc., affir-
mant que le droit des inventeurs et des au-
teurs industriels sur leurs œuvres ou des
fabricans sur leurs marques est un droit de
propriété que la loi civile ne crée pas et se
borne à réglementer l'autre, considérant au
contraire le droit de l'inventeur comme une
création équitable et utile de la loi civile qui
a concilié les droits de l'inventeur et de la
société par la concession d'un monopole tem-
poraire.
La vérité est que ce droit est'- un'produit
de la civilisation moderne. En France, il n'a.
été reconnu pour la première fois par le lé-
gislateur qu'en 1791. Et depuis il a donné lieu
à des controverses il a été fréquemment et
vivement contesté. Ses adversaires ont fait
valoir cette circonstance qu'une inven-
lion est parfois le résultat du hasard,
une rencontre imprévue, un heureux
accident. Soit 1 mais si cette rencontre
fortunée produit des conséquences avan-
tageuses à la société tout service rendu
méritant salaire ou récompense, la société
peut-elle frustrer l'homme qui l'a mise en pos-
session de cet avantage ? Mais le plus souvent
une invention est le fruit du travail, des mé-
ditations assidues, des longues et patientes
recherches. Dans ce cas, pourquoi l'inven-
teur ne jouirait-il pas du produit de son tra-
vail, de ses études? N'est-il pas, ainsi que l'ob-
serve justement M; Maurice Block dans sonar-,
ticle sur les brevets d'invention (1), n'est-il pas
dans la même situation que tout autre ou-
vrier intellectuel ou manuel ? C'est ce qu'a
soutenu et démontré hier M. Limousin. La
proposition de MM. Lyon-Caen, Pouilïet et
Droz a eu gain de cause.
Après cette déclaration de principe, le.
Congrès a voté une autre proposition non
moins importante, qui tend à assimiler les
étrangers aux nationaux. Un délégué suisse,
M. Imer, a lu un travail dans lequel il faisait
connaître la législation de la Confédération,,
laquelle n'accorde ce bénéfice aux étrangers
que moyennant réciprocité. L'assimilation
pure et simple, chaleureusement appuyée
par un avocat, M. Clunet, un des secrétaires
du Congrès, a été votée également.
Le rapport sur la marine marchande de la
Grande-Bretagne récemment publié constate
l'énorme accroissement du commerce exté-
rieur de ce pays et l'augmentation du nombre
de ses bâtimens depuis la guerre de Grimée.
Ainsi en 1850, le tonnage total des navires
entrés dans les ports du Royaume-Uni était
de 12,020,674 tonnes, dont 8,039,308 trans-
portées sur des navires de la Grande-Bre-
tagne, et 3,981,366 par navires étrangers.
En 1877, le total était de 43,326,980 tonnes,1
dQnt 30,252,481 pour la Grande-Bretagne, et
13,074,499 étrangers. La marine marchande de
l'empire britannique s'est élevée de 4 232 962
tonnes en 1880, à 8,133,837 tonnes en 1877. Ce
dernier chiffre est supérieur à la somme de
toutes les marines du monde réunies, la ma-
rine marchande du Royaume-Uni représen-
tant à elle seule 6,336,360 tonnes. Le tonnage
des bateaux â vapeur, cela va sans dire, "est
encore plus remarquable, puisqu'il est plus
que double de celui de toutes les autres puis-
sances (en excluant de ce calcul les hateaux
à vapeur employés pour leur commerce inté-
rieur par les Etats-Unis, sur leurs lacs et
leurs rivières), soit 2,136,361 en 1877 contre
167,398 tonnes en 1880, avec un léger accrois-
sement sur ce dernier chiffre en 18S4. On peut
affirmer que le commerce par les bateaux à
vapeur de la Grande-Bretagne s'est accru
surtout depuis la guerre avec la Russie. Mal-
gré 'attention donnée à certaines branches
de la marine militaire dans ces derniers
temps, on ne peut pas dire que les vaisseaux
destinés àprotéger )e commerce se soientmul-
tiphés en proportion de cet énorme accrois-
sement de la marine marchande. Le docu-
ment que nous analysons constate que, bien
que le nombre de marins étrangers soit con-
sidérable dans le service marchand, il est
pourtant resté stationnaire depuis 1864 Péri >-
dant l'année 1877, il y avait 173,926 marins
de la Grande-Bretagne, contre 22,636 marins
étrangers; ces derniers formaient donc envi-
ron 13 0/0 du chiffre total. Quoique le ton-
nage de la marine marchande se soit accru si
largement, le nombre des marins est resté ce
qu il était en 1854. Ce résultat est dû au
moins grand nombre de bras nécessaires pour
le service des forts navires et surtout pour
les bateaux à vapeur. En 1854, la proportion
des hommes était de 7 1/2 par 100 tonnes-
en 1877, elle est tombée à 3 1/2. Les salaires
fa*?6^' élevés, pendant cette période de
1854-1877. que de 20 à à 35 0/0 dans les diffé-
rentes industries; le bénéfice relatif résul-
tant de cette faible augmentation est proba-
blement plus que compensé, par la dépense
des machines et du chauffage.
M">° Thiers a reçu, dit le Z/X° Siècle, à
l'occasion de l'anniversaire du 3 septembre :<
la lettre suivante
archevêché Le!3 septembre 1878.
D'ALGRR
Madame, ̃
Un service solennel a été célébré ce matin
dans l'église cathédrale d'Alger, en mémoire de
celui dont toute la France déplore la oerte avec
vous. J'ai tenu à présider moi-même ce service
et à témoigner ainsi publiquement de ma eratV
tude pour les témoignages de bien veillSfce^ dont
m;houorer vous-même' Madame, avez daigné
m'honorer.
C'est dans ces sentimens que j'ose vous prier
d'agréer une fois encore l'expression de mes
foMTspecu sympathies et ce^le mon £o?
fond respect:
,•̃•>' f CHARLES,
Archevêque d'Alger.
ETRANGER.
Allemagne.
Toutce qui peut jeter un peu de clarté sur les
tendances des nombreux partis (conservateurs
ou conservateurs allemands, conservateurs
libres, parti impérial allemand nationaux-
libéraux, ou plus exactement libéraux-natio-
naux, ultramontains ou fractions du centre
progressistes, groupe Lœwe, Polonais, Alsa-
ciens-Lorrains, sans parler des démocrates
socialistes) qui sontreprésentésdansleReichs-
tag allemand, a un intérêt particulier en ce
moment ou la majorité gouvernementale ne
peut être obtenue que par l'accord de
plusieurs de ces partis. Aussi ne lira-
t-on pas sans utilité les explications
qu'un organe des conservateurs libres donne
sur la lâche parlementaire du parti de l'em-
pire
« Le développement actuel de l'empire est
le résultat de l'action combinée du gouverne-
ment et des partis modérés, tant conserva-
teurs que libéraux. Arrêté par la tentative
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