Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-06
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Description : 06 septembre 1878 06 septembre 1878
Description : 1878/09/06. 1878/09/06.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
YEmEM6 SEPTEMBRE r
ON'S'~BOmE
mw desPratros-Saînt-Gennmn-rAQxet?o!s;i'
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1 Il Un an. ,S}Xmo~s, )TMismo!<<
DépattemeM. 80 a'. 40 fr. 20 &.
J['Mi8. Mfr. ft. 36'îr. t8ff.
Lws ttbonnemens partent des I" et t6 de
chaque moia.
` ~MEN~SEPïmRE
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em Belgique, en ItaUe.
dans le Luxembou~, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, eh Roumanie et dans tM
t Kgences du MarOc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
en Chiite ,et au 'fn
FM moyen d'une Yalëurpayab!e& Paris on dw `
tumdats~poste, soit intematmnaux, soit iran~K,
r et dans tous les pays du Nord'
chez tous les directeurs do postes;
et dans tous les autre&pays~
j~M'renToi d'une Valeur paya!MW&?x't
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ËDITION DE PARIS.
MtfMAL DES DEBATS
D~t tTT~t t~C ~~T 1 tTT~R A tM~C
rVLiil~Uli~ iU iji i i ~KAtn~O
fMBépa~tezaetM, wm mnaa~F~. M
Int'endeB, app!y to Cew6e and C", forei~n Bew-
papers omce, 17, Gresham street, G. P; 0.;
MtM.meMz~ m~eo'étCM,Finctt tane ComMM,
E. C.. Lond
iM,Strand,~C.\I~ndo~.
A. Bruxelles, & ro/)!
Madeteine, dans les Mosquée et dans !es.M-
bUothâqueades ~ares d~ ohenunsde fer belges,
À Valparatso (ChHi), che: M. 0~te!< L,Tornef4. ·
,< !< ~-TMi
PAMS
JEUDI S SEPTEMBRE
),!3~ S
Les nouvelles qui nous arrivent de prd-
'vinCe prouvent que le parti républicain
inaugure la campagne des élections séna-
toriales avec cette fermeté et cette modé-
ration dont il ne s'est pas départi depuis
quelques années. Comme nous Favions
préviu, partout où le choix des candidats
est déjà fait, il s'est porté sur des
homines influons, dévoués avec une
parfaite .sincérité aux institutions nou-
velles,; mais professant ces principes
conservateurs sans lesquels il n'y a pas de
gouvernement durable. On peut donc être
s~r d'avance que le Sénat, en devenant
républicain, ne cessera* pas de rouerie
rôle de modérateur que la Constitution lui
a. assignée II réglera le mouvement de la
machine sans essayer de la 'briser. En se-
rait-il de même si les partis monarchistes
obtenaient encore la majorité dans la
haute Assemblée? Il suffit de voir ce qui
se passe en province pour reconnaître que
non. Ainsi, dans le département de la Gi-
ronde, les réactionnaires viennentd'exclure
de leur liste M. Raoul-Duval père, dont le
seul crime est de s'être séparé en plusieurs
circonstances et notamment lors du
scrutin sur' la dissolution, de ses coreli-
gionnaires politiques.. M. RaouL-Duval
n'a pas voulu voter la dissolution il s'est
abstenu. C'est pourquoi il sera remplace
par M. Pascal, qui n'a pas, hésité, lui, à
se jeter, avec l'ardeur intempérante dont
on se souvient, dans la coupable et folte
entreprise du 16 mai. Cet exemple est si-
gnificatif. Tous les journaux de la
droite- ne cessent de répéter que
leurs candidats ne sont pas hostiles
a la république, qu'ils en redoutentiseu-
lement les excès, qu~ils ne songent pas a
renverser le gouvernement, mais qu'ils
se proposent de le diriger dans une.
voie prùdente'et sage: Bf cependant voila
un '~ancien sénateur -dont les opinMn;s
aiBciMt.-GonserYatrjbes ne sauraient être sus~
pectes, uniquemenqu'il a refusé .de s'.aagacier.à~ une campa-
gne violente dirigée contre nos institu-
tions N'avons-nous donc pas le droit de
soutenir que si les élections prochai-
nes donnaient la majorité aux partis ré-:
actionnaires, .il -faudrait s'attendre &
de' nouvelles crises, à de nouvelles
dissolutions, à de nouveaux complots
contre la république? Le pays, qui vent
avant tout la paix et le maintien de ce qui
existe, comprendra cette leçon. On.: le)
trompe lorsqu'on lui dit que la nomination
d'hommes de la droite assurerait l'ordre'
et la tranquilUté publique. Etie donnerait,
au contraire, le signal d'aventures sem-
blables à celle dans laquelle notre réorga-
nisation nationale a failli être irrémédia-
blement compromise. r
Nous avions assisté ily a quelques jours;
à un singulier spectacle. Un grand nombre
de conseillers municipaux, de Marseille, en
votant l'envoi d'une délégation à l'anm-!
versaire.de M: Thiers, 'avaient cru devoir
motiver ainsi leur vote Oui, tout en re-
grettant que nos délégués soient obligés
d'assister à la messe On aurait pu croire
que ce petit triomphe avait réjoui les ul-
tramontains, d'autant mieux que les délé-
guas de Marseille ont gardé à Notre-Dame
une' attitude de respect et: de recueille-
ment digne des meilleurs éloges. Mais
tous les radicalismes se touchent, et les
ultramontains sont encore plus fu-
rieux que les démagogues de Mar-
seille de ce qu'on ait dit une messe~
pour M. Thiers. L'P~MM s'indigne Ï'C/-
MM?~ raiue la Z~Me déclare que la
cérémonie d'avant-hier a été « un scan-
dale, bien plus, un Sacrilège. Singu-
lier sacrilége auquel tout le clergé de No-
tre-Dame s'est associé N'est-il pas cu-
rieux~ de voir avec quelle facilité les ex-
trêmes se rejoignent et combien les ré-
dacteurs de certaines feuilles soi-disant
religieuses donnent aisément la main aux
adversaires les plus énergiques de la reli-
gion? Le langage de laZ~/i~e au sujet
de l'anniversaire de M. Thiers ressemble,
à s'y méprendre, à celui de la ZaM~Me, et
des deux côtés on a également oublié le
programme du vieux libéralisme tolérant
etsensé:
Qu'on prisse aller même a la messe,
Ainsi le veut la. liberté
BOURSE DE PARIS
Ct~ffe te 4. le S M~nwe. BtttMe.
Comptant.'76 8S. '?t0.2S.
Fin cour. 769S. ?~ 212 71/2
se/o
Amortissable.
Comptant..MM. 8080.60.
Fincour. 8020. 8065.M'A
4H[/e
Comptanti09M.09.. .M 2~
&?/?'
Comptante 8S. ~3 S.M.
Fincouj.~ïtO.~H3121/2 2,i<2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. ti3 fr. 25, 27 ~2. 23 3/4, 26 ~4
30/0. T7{r.t2i/2.
SO/Oturc. 13fr.85,70.
Banque ottomane.. MSfr. (
Florins (or). 64.
Egyptiennes 6 0/0.. 275 fr. 62, 274 fr. 37, 27!! Jr. 62
Chemins'égypUens. 376&. 3'?6fr.87. Al
Russe. 8SK/8.
Tét~a~apMe ptrivéè. °
(SopTica té:6gMph!qne de l'a~nce HtTts.}
Londres, lé 5 septembre.
Le .D Vienne.– On annonce de source autorisée
la nomination de Midhat Pacha comme gouver-
neur général de l'Asie-Mineùré, avec la mission
-d'introduire de grandes réformes dans ce pays. &
Athènes, le 4 septembre, soir.
La nouvelle que ta Grèce aurait protesté contre
le refus de la Porte est prématuré là Grèce n'a
reçu aucune réponse de la Porte.
M. Delyannis a envoyé hier à M. Coundouriotis
une Note disant que la Grèce a invité depuis six
semaines la Porte à nommer les membres de la
commission-mixte chargée de rectiner lès fron-
tières entre les deux pays, conformément aux
décisions du Congrès, mais qu'aucune réponse
n'a été reçue.
Le ministère devant donner prochainement, aux
Chambres des explications sur son attitude en-
vers la Porte, M. Delyannis a autorisé M. Coun-
douriotis s'entendre avec Safvei. Pacha et &
lui demander une réponse déOniUve .d'ici a ven-
dredi'
M. Delyannis termine en disant, que si la porte
ne répond pas a la Grèce dans ce délai, le gou-
vernement hellénique regardera c& silence comme
.un jefus et .qu'il invoquera la ~médiation des
puissances, ~conformément & l'article 24 du traité
d.6 Berlin, .afin .d'obliger la Turquie a exécuter
Ïes décisions du Congrès. Ces nouvelles sont.coi~-
firmées de Constantinople.
Le bruit court que l'elîectifde l'armée grecque
doit être élevé a 40,000 hommes..
Semlin, le 5 septembre.
Les insurgés bosniaques~ se concentrent entre
Novavaros, Sienica et Novi-Bazar. Tous les Grecs
orthodoxes du pachalik de Zwornik-TuzIa ont
été forcés par les musulmans à se joindre aux
insurgés.
Le gouvernement anglais a nommé l'agent di-
plomatique Gould au poste de ministre plénipo-
tentiaire en Serbie.
Saint-Pétersbourg, le 5 septembre.
La nouvelle donnée il y a quelques jours, que
le comte 'Schouvaloif était nommé grand-maître
de la police, que le prince Oriofï le remplaçait à
Londres, et que M. de Novikoff remplaçait. le
prince Oriou'a Paris, est prématurée.
;Un mouvement diplomatique est en perspec-
ti've mais aucune décision n'a encore été prise
a. ce sujet, et rien ne sera décidé avant le retour
de' l'empe~enr Saint-Pétersbourg.
'Le comte Schouvaloffdoit aller reprendre son
poste à. Londres aussitôt après l'expiration de son.
congé.
'j' .Rome, le S septembre.
Les négociations entre le 'Vatican et l'Allema-
gne ne sont pas interrompues, mais seulement
suspendues. Cette suspension est causée par )a
nécessité de donner le temps aux deux parties
d'étudier les propositions q_ui sont faites récipro-
quement.j~~Ut-.ft j.
New-York, le S septembre.
Le Préaident Hayes. dans un discours qu'il a
prononcé! à'Samt-Baul, a constaté qu& la réforme
de la circulation monétaire, la. diminution do la
dette, l'abondance di;s récoltes font renaitre la
prospérité.
Il a recommandé aux populations du Nord de
partager leur richesse avec la population éprou-
vée du Sud..
Londres, le 6 septembre.
Musurus Pacha, ambassadeur ottoman a Lon-
dres, est parti hier soir pour Constantinople.
Bordeaux, le S septembre.
M. le commandant Brière de l'isie, gouverneur
du Sénégal, s'est embarqué ce matin avec sa
femme a bord do 1'0~{0~ poste-
'Washington, le 4 septembre, soir.
M. Sherman 'annonce le remboursement de
5 millions de bons du Trésor.. r
Sydney,te~septembre.
La révolte des Canaques à la NouveUe-Calé-
donie n'est pas encore comprimée. Les révoltés
maintiennent leurs positions dans les monta-
gnes et résistent avec opiniâtreté aux troupes.
Ces dernières ont reçu des renforts.
1 (Hcp~
.Midhat Pacha, qui était attendu hier soir à
Paris, a diHerô son départ de Londres jus-
qu'à l'issue des négociations qui se poursui-
vent entre lui et la. Porte. >1
Le Président de la république vient de re-
cevoir la lettre par laquelle S. M. l'empereur
d'Allemagne lui notinale mariage do S. A. R.
M' la princesse Marie de Prusse avec S. A. R.
'le prince Henry des Pays-Bas.
j' (./OM)'M<~0//?Ct~.)
Il est de moins en moins aise de savoir
si l'Autriche conclura une convention avec
la Turquie au suje.t de l'occupation de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Tandis que le
PM~r ZJo~ annonce que cette conven-
tion est sinon signée, au moins sur le
point de l'être, les journaux officieux de
Vienne, le .F~MM~K~~ et la ~affirment qu'il n'en est rien et que le
sort de la convention est devenu de plus
en plus douteux. Les négociations éprou-
vent donc de sérieuses difncultés. On ne
saurait s'en étonner. Non seulement les
deux parties contractantes sont profondé-
ment divisées d'opinion, mais, dans le
conseil même du gouvernement autri- ]
chien, il n'y a plus d'unanimité, et l'ac-
cord n'existe même pas sur la question
fondamentale de la nécessité ou de l'inuti- ]
lité de la convention.
Si l'on se reporte à tout ce que nous <
avons écrit depuis trois ans sur la pohti- i
que autrichienne, on se rappellera que <
nous avons signalé et critiqué bien sou- i
vent les vues d'un parti qu'on nomme en 1
Autriche le parti de la cour et de l'armée <
(jBb/ MM~ .af~~MM'~). Dès le début des t
complications orientales, a l'aurore même 1
de l'insurrection de Bosnie et d'Herzégo- (
vine, le parti de la cour et de l'armée ]
avait jeté son dévolu sur ces deux provin- i
ces et n'avait pas dissimulé son vif dé- i
sir de les annexer à l'empire austro-hon- i
grois. Pour se rendre compte des motifs t
qui inspirent ce parti, il ne faut pas ou- i
blier qu'il est composé des sommités aris- c
tocratiques, bureaucratiques et militaires i
qui formaient le gouvernement de la 1
vieille Autriche. Fidèles aux traditions t
d'un patriotisme respectable quoique 1
fondé plutôt sur de dangereuses ré- 1
miniscences du passé que sur une con- c
naissance* éclairée des intérêts du pré-
sent, ces vétérans de l'ancien régime ne
peuvent se consoler de l'éclipse qu'a subie
dans ces dernières années la gloire de la
maison de Habsbourg. L'amoindrissement
de l'empire, les pertes qu'il a faites en
Italie et en Allemagne pèsent lourdement
sur leur conscience, et us ne voient de
dédommagement possible que du c&té de
l'Orient. Comme les militaires dominent
dans ce parti, les considérations stratégi-
ques y passent avant les considérations
politiques. Il est clair qu'un arrondisse-
ment de frontière du côté de la Dalmatie
pourrait avoir dans les guerres futures
une incontestable utilité. Faudrait-i) s'é-
tonner si l'empereur François-Joseph lui-
même, dont ,1e règne a été éprouvé par de
si grands malheurs, se laissait aller a en-
visager avec faveur le projet d'agrandir à
son tour l'empire de deux provinces si
heureusement situées?
Mais le parti de la cour et de l'armée
ne se préoccupe pas uniquement des con-
sidérations militaires. Il est suspect à bon
droit, par sa composition même de
céder 'ra. des tendances absolutistes 'et
réactionnaires. Il compte dans ses
rangs plusieurs généraux slaves et plu-
sieurs personnages non slaves, mais qui,
trouvant la'race slave bien plus maniable
que les races allemandes et hongroises,
ne seraient pas fâchés de chercher en
elle un point d'appui contre ces deujx
dernières. Le slavisme et le fédéralisme
conduiraient par une voie plus ou moins
courte à l'absolutisme et au centralisme.
Or, en augmentant le nombre des Slaves
des habitans de deux provinces nouvel-
les, on pourrait former.une majorité avec
laquelle on renverserait d'abord le dua-
lisme, puis on fonderait une triade slave
allemande et hongroise, laquelle ne se-
rait qu'une transition pour arriver à l'u-
nité. Le parti de la cour et de l'armée
paierait sans regret l'acquisition de la
Bosnie et de l'Herzégovine au prix d'une
complète liberté laissée à la Russie dans
l'est ue la Turquie. Ce parti a toujours été
favorable à l'altiance russe et a borné
constamment le r0!e de l'Autriche en
Orient à la conquête étroite d'un' lam-
beau' de territoire. Tout ce que nous
disons la est fort connu à Vienne. Seule-
ment, le parti de la cour et de l'armée n'a
pas un caractère en quelque sorte offi-
ciel il n'exerce pas son influence dans le
cabinet c'est en dehors et à côté de lui
qu'il agit mais son autorité paralyse sou-
vent celle du gouvernement officiel, et le
ministère responsable doit compter sérieu-;
sement avec elle. La liberté intérieure est
aussi grande en Autriche que dans les pays
les plus libéraux de l'Europe, mais l'armée
et les affaires extérieures sont restées en
quelque sorte l'apanage du souverain. De
là cette situation singulière et unique
d'un ministre tel que le comte Andrassy,
obligé de se tenir en équilibre entre des
Parlemens qui poussent dans une direc-
tion et une cour qui agit dans l'autre,
formant ainsi deux courans tout à fait
opposés. 1
En effet, le Parlement autrichien et le
Parlement hongrois sont des adversaires
déclarés, énergiques, constans de la poli-
tique d'annexion et surtout d'entente
avec la Russie en vue d'acquérir deux
provinces slaves. Pour être parfaitement
sincères, il'faut avouer que leur opposition
'aux idées de la cour a pris bien des fois
une forme trop absolue. L'Autriche, après
tout, a des intérêts vitaux à garantir en
Orient. Il faut qu'elle arrive par un moyen
bu par un autre à éteindre ce foyer d'a-
narchie, de révolution et de guerre civile
qui brûle sans cesse à côté d'elle en Bos-
nie et en Herzégovine; qu'elle empêche
surtout ces provinces de tomber entre
les mains de la Serbie et du Monténégro,
et de former ainsi un puissant Etat
slave sur sa frontière; qu'elle entre comme
un coin de fer entre les deux principau-
tés pour les empêcher de se réunir ja-
mais, ce qui serait pour elle un dan-
ger considérable; enfin, grâce à la ré-
trocession de la Bessarabie et à la
formation d'une Bulgarie soi-disant indé-
pendante, la Russie s'est trop fortement
implantée dans la presqu'île des Balkans
pour que l'Autriche ne soit pas contrainte
de prerdre une position stratégique qui
lui permette d'arrêter au besoin dans l'a-
venir une nouvelle invasion moscovite.
Aucun patriote allemand ou hongrois,
pour peu qu'il soit sincère, ne peut nier
ces nécessités. On s'explique donc que le
comte Andrassy ait voulu suivre une voie
intermédiaire entre le courant de la cour
et le courant parlementaire, et qu'il se
soit efforcé d'y marcher sans tomber de
l'un ou de l'autre côté. Admettant l'oc-
cupation de la Bosnie et de l'Herzé-
govine pour un temps plus ou moins
long comme garantie des intérêts autri-
chiens, il a repoussé énergiquement le
projet de faire de cette occupation, soit
une entreprise purement individuelle, soit
une entreprise concertée avec la Russie, et
il a cherché à la transformer en une opéra-
tion européenne, en une œuvre internatio-
nale, et, suivant l'expression de M. Wad-
dington, « en mission de haute police gé-
nérale. » Cette idée, très heureuse et très
habile, a parfaitement réussi, puisque le
traité de Berlin, par son article25, a chargé
l'Autriche d'occuper la Bosnie et l'Herzé-
govine jusqu'au saudjak de-Novi-Bazar
où el!e devrait tenir seulement garnison, )
avec la seule rëserye, contenue dans le
troisième paragraphe de cet article, d'une
entente avec la Turquie c< sur les détails
d'exécution. -n
Le mandat de l'Europe obtenu, le comte
Andrassy était certaihemè'nt bien résolu
a en remplir les condition's et à conclure
immédiatement une convention avec la
Turquie. Il est incontestable qu'il n'était
pas libre d'aller aussi loin que l'Angle-
terre et qu'il ne pouvait pas prendre so-
lennellement en main le protectorat de la.
Turquie d'Europe. Mais la force des cho-
ses aurait cependant donné à son entente
avec la Porte un caractère tout particu-
lier, et il n'est pas douteux que l'Autriche,
entrant pacifiquement en Herzégovine et
en Bosnie, serait devenue une espèce de
boulevard protégeant contre la Russie les
provinces qui restent encore au Sultan.
Par malheur, la diplomatie ottomane,
malgré sa finesse légendaire, n'a rien
compris à la 'situation. Au lieu d'ac-
cepter franchement les décisions du Con-
grès et d'entraîner l'Autriche dans son al-
liance par une bonne volonté active et
décidée, elle a recouru à ses lenteurs, à
ses résistances passives, à ses procédés
dilatoires ordinaires, espérant peut-être
que les hasards du destin la tireraient
d'une position embarrassante et la dis-
penseraient de se soumettre aux pres-
criptions du traité de Berlin. Dès que
le comte Andrassy a songé à se mettre
en relations avec Carathéodory Pacha,
il s'est heurté aux obstacles habituels
l'ambassadeur turc n'avait pas d'instruc-
tions la Porte ne voulait commencer les
négociations qu'après la ratification du
traité, etc., etc. Obligée cependant de faire
connaître plus clairement ses intentions,
laTarquiea demandé d'abordquel'occupa-
tion fût mixte et que l'armée ottomane y
procéd&t à côté de l'armée autrichienne
puis, cédantsur l'occupation, ellearéclamé
~le droit de conserver l'administration et la
nomination des fonctionnaires, ce qui était
contraire au texte même de l'article 25.
Rëpoussée encore sur ce point, elle a
consenti & ce que les fonctionnaires
fassent nommés par l'empereur François-
Joseph, pourvu qu'ils !e fussent au nom
du Sultan; elle a insisté ensuite pour que
l'Autriche renonçât d'avance au rembour-
sement des frais de la réforme des deux
provinces; enfin elle 'a maintenu avec
fermeté deux conditions essentielles )a
limitation de la durée de l'occupation
d'abord à six mois, puis à un an, et
la reconnaissance formelle du maintien
de la souveraineté du Sultau sur les deux
provinces. Le gouvernement autrichien
trouvant toutes ces propositions inaccep-
tables, les négociations ont menacé de se
prolonger indéfiniment, et le parti mili-
taire, perdant patience, en a profité pour
brusquer l'occupation sans attendre la
convention.
Cette conduite a été vivement blâmée.
Les bonnes raisons ne manquent pour-
tant pas à la cause du gouvernement au-
trichien. Un grand Etat comme l'Autriche
pouvait-il être berné plus longtemps par
la diplomatie turque et laisser du même
coup protester le mandat qu'il avait reçu
de l'Europe? Les nouvelles venues de Se-
rajewo prouvaient que si l'on différait ou-
tre mesure l'occupation, on se trouverait
à la fin en présence d'une résistance ter-
rible. La 6'a~~e F~:Me a publié ces
jours-ci une série de rapports des plus
Curieux, des plus instructifs et, autant
qu'on puisse en juger, des plus sincères,
du consul général autrichien à Serajewo,
M. Wassitch, sur ce qui se passait en
Bosnie pendant les semaines qui ont pré-
cédé l'entrée de l'armée autrichienne. De-
puis le mois de mai, la Bosnie et l'Her-
zégovine présentaient le spectacle d'une
épouvantable anarchie, d'une dissolution
sociale et politique absolue. L'état de na-
ture pur et simple avait remplacé rétat de
demi-civilisation. Il ressort très clairement
des rapports de M. ~Vassitch que l'insur-
rection populaire qui a éclaté ne s'est pas
d'abord tournée contre l'Autriche, mais
contie la Porte elle-même. Avant de s'en
prendre aux autorités militaires autrichien-
nes, on avait chassé, destitué, parfois as-
sassiné les autorités ottomanes. Le celé-
bre démagogue et chef de bandits maho-
métan, Hadji-Loja, poussait la populace
aux excès les plus odieux. L'Autriche
pouvait-elle permettre qu'une pareille ]
anarchie se développât à côté d'elle? Pou-
vait-elle différer plus longtemps l'exécu-
tion de son rôle de gendarme civilisé dans
des provinces barbares où l'insurrection,
si on lui avait donné le temps de se déve-
lopper, serait peut-être devenue invin-
cible?
Quoi qu'il en soit, l'Autriche s'est lancée
dans la lutte, et l'on sait au prix de quels
efforts elle a étouffé les premières rési-
stances. Il ne faut pas s'étonner beaucoup
si les nouvelles venues de Bosnie, si le
récit d'horribles combats, si le tableau
affreux de la prise de Serajewo ont pro-
duit à Vienne, dans une partie de l'opi-
nion publique, un revirement violent con-
tre la. Turquie, et si les journaux se sont
écriés Désormais la convention est in-
utile Nous avons conquis la Bosnie et
l'Herzégovine, nous les avons payées de
notre sang A quoi bon s'entendre
avec la Porte qui nous a trompés et
peut-être trahis? Ces sentimens ir-
réfléchis étaient provoqués par l'atti-
tude du gouvernement turc. Celui-ci
n'avait prévenu personne en Bosnie et
en Herzégovine de l'arrivée des Autri-
chiens il n'avait donné ni ordres à ses
agens, ni conseils aux populations; il avait
tout livré à la fortune qui cette fois en-
core s'est trouvée cruelle et sanglante.
Mais il va sans dire que le parti militaire
s'est empressé de profiter des dispositions
de l'opinion publique pour déclarer que
la politique d'annexion'pure et simple
était désormais la seule qui convînt à sa
dignité, et au salut de l'Autriche.
C'est contre ce courant que les défen-
seurs de l'entente avec la Turquie ont
fait de leur mieux pour réagir, et le
comte Andrassy a constamment protesté
dans le conseil en faveur du maintien
de son point de vue légal et euro-
péen. Rien ne serait plus dange-
reux, disent les partisans d'une poli-
tique saine et prudente, pour un Etat
commel'Autriche qui ne repose que sur
le respect des traités et qui considère le
respect du droit écrit non seulement
comme !e fondement, mais encore comme
l'honneur traditionnel de sa politique;
rien ne serait plus dangereux que de
se mettre au-dessus d'un traité à peine
signé, d'un traité qui a garanti très sé-
rieusement ses intérêts, quia tenu par-
faitement compte de sa situation et de ses
besoins. En abandonnant le mandat
qu'elle a reçu dé l'Europe, en procé-
dant à une annexion non déguisée des
deux provinces turques, l'Autriche donne-:
rait à d'autres l'exemple d'une viola-
tion ouverte d'un traité. On "peut être sûr;
que cet exemple aurait des imitateurs. La'
Russie serait trop heureuse d'avoir un
bon prétexte pour' se dispenser de sortir de
la Bulgarie et de raser les forteresses du,
Danube, et l'Autriche ne pourrait pas lui
défendre ce qu'elle' se serait' permis à'
elle-même. Mais, sans parler de la Rus-~
sie, comment, après avoir lacéré le traité'
du 13 juillet, le gouvernement autrichien
obligerait-il la Serbie et 'le Monténégro à
se contenter des acquisitions territoriales
qu~ leur donne ce traité ? L'Autriche se
trouverait dans l'alternative suivante
ou elle' renoncerait à l'évacuation de la
Bulgarie par les Russes et à la division de
cette province en deux parties, et alors.
tout le bénéfice du Congrès de Berlin se-~
rait perdu et elle en reviendrait tout sim-
plement à la politique de l'actio.n paral-
lèle avec la Russie~ du partage simultané,
de la mission SoumarokoS', politique ré-
pudiée de tout temps par les majorités par~
lementaires, et dont le triomphe amènerait,
par suite une crise intérieure formidable;,
ou bien si l'Autriche, tout en violant
elle-même le traité de Berlin, voulaitsom-
mer la Russie de le remplir, elle préci-
piterait le conflit avec cette puissance,
laquelle, chose étrange se trouverait deve-
nir l'amie et la protectrice de la Porte. En
tout cas et en supposant même que ta
guerre avec la Russie pût être évitée,
l'Autriche serait fatalement poussée à la
faire à la Turquie. Elle rouvrirait donc
ainsi, contre le gré de toute l'Europe,
la question d'Orient et elle éveillerait du:
même coup l'appétit de tous les petits
héritiers de la Turquie, la Grèce, la Serbie,
le Monténégro, qui deviendraient, par une
alliance également monstrueuse et invo-
lontaire, ses ardens coopérateurs. Les~
têtes les plus chaudes du parti militaire
doivent reculer devant une pareille pers-
pective H y a d'ailleurs un point spécial'
qui rend l'arrangement avec la Turquie
inévitable) c'est l'occupation du pachalik
de Novi-Bazar. Ici le traité de Berlin est
forme!. L'Autriche a le droit d'occuper le
pachalik militairement, mais l'administra-'
tion doit rester entre les mains de la
Porte. Et comment cela se peut-il faire
sans une entente préalable? Si les Autri-
chiens veulent marcher sur Novi-Bazar,
comme ils l'ont fait surSerajewo.c'est-à-
dire en conquérans, et non en alliés du ]
Sultan, ils y trouveront une résistance
plus forte encore qu'en Bosnie. On sait (
que les Albanais se sont constitués en ]
une espèce de ligue armée et qu'ils s'ap- a
prêtent à barrer le chemin à l'armée autri- <
chienne. Pour les arrêter, il faudrait un <
ordre formel de Gonstantinople, et cet or- l
dre ne peut venir si l'Autriche se pré- ç
sente comme ennemie de IsfTurquie.
Cette argumentation des défenseurs de É
la politique du comte Andrassy est irré- I
futable. Le parti militaire et de la cour (
ne peut pas y répondre sérieusement. Si t
l'on va au fond des choses, il semble i
d'ailleurs que l'accord ne soit pas aussi f
difficile à établir entre l'Autriche et la I
Turquie qu'on ne cesse de le répéter de- (
puis quelques jours. La Turquie doit faite â
des concessions. Elle a à choisir entre
l'alliance ou plutôt le vasselage de la
Russie qui lui a pris une province f
afin de se mettre en mesure de lui (
enlever plus facilement les autres, et
l'alliance de l'Angleterre et de l'Autriche
qui lui ont pris chacune une part de son (
territoire afin de pouvoir défendre et pro- `
téger le reste. Cette part, la Porte ne sau- 1
rait éviter d'en faire le sacrifice aussi
bien en Bosnie et en Herzégovine qu'à j
Chypre. Pourquoi se montrer plus exi-
geant pour les Autrichiens que pour les
Anglais? Est-ce qu'elle n'a pas livré
complétement Chypre à ces derniers?
Est-ce qu'elle ne leur a pas permis de
l'occuper militairement, administrative-
ment, économiquement, avec une simple
réserve platonique en faveur de la sou-
veraineté nominale du Sultan? C'est une
convention du même genre que lui pro-
pose le comte Andrassy lorsqu'il onrede
quaIiSer l'occupation autrichienne de
a'~rovisoire.D 11 est évident que cette
occupation ne peut pas être une occupa-
tion mixte, et qu'elle peut encore moins
être purement militaire. La Porte ne se
fait pas d'illusion sùrlavaleur des for-
mules diplomatiques;, elle n'ignoré point
qu'elle ne rentrera pas en. Herzégovine et
en Bosnie, et que ces deux provinces sont
tout à fait perdues pour elle. Qu'elle se
contente donc d'y conserver un droit de
souveraineté, tout en laissant à l'Autriche
l'exercice entier de cette souveraineté
C'est le seul moyen pour elle d'obtenir
F amitié d'un puissant voisin en échange
d'un pays qu'elle ne gouvernerait plus.
Mais il faut pour cela que le parti mili-
taire de la cour consente de son côté a
passer sur' les mots en faveur des choses
et à renoncer d'appeler « annexion B ce
qui est cependant en réalité une acquisi-
tion durable. Querelles byzantines dira-
t-on. Non/certes! Hélas! nous vivons à
une époque où le droit subit de trop
cruelles épreuves pour qu'il puisse être
indiSërent d'en sauver même les appa-
rences
On nous écrit de Londres, ~Ie 4 sep-
tembre:' ~t'
((L'horrible catastrophe dont la Tamise a.
été le théâtre hier.soir & Wooiwicha causé
une 'émotion des plus Vives. Le bateau qui a.
sombré à la suite delà collision était sur-
chargé d'excursionnistes; on dit qu'il yen
avait plus de 600'. Jusqu'à présent on a re-
trouvé environ 7S cadavres. Le .So~e a envoyé deux délégués à Wooiwich
pour réunir les premiers élémens d'une 'en-
quête. La rivière fait une courbe à l'endroit
.où la rencontre a eu lieu entre les deux va-
peurs, et, il y a une dizaine d'années, deux
navires s'y sont entre-choqùés avec des con-
'séquënces fatales. L
Un accident de chemin de fer arrivé sur
la ligne de Londres à Chatham et Douvres, et
dont des excursionnistes avaient aussi été les
malheureuses victimes, a vivement frappé
les esprits. Un verdict d'homicide a été rendu
par le jury du côroner contre deux gardes
d'un train de marchandises qui, par leur né-
gligence, avaient été la cause directe de l'ac-
cident de Sittingbourne. Le train, venant de
Ramsgate avec une vitesse de 35 à 40 milles
par heure, s'est heurté contre deux wagons
à marchandises qu'une fausse manœuvre
d'un jeune garde, chargé; contre tout
règlement, do l'aiguiMage avait ~mis
sur ~a ligné :'celle-ci avait été signalée
comme libre. L'enquête devant le côroner a.
été terminée hier, et le colonel Rich, délégué
du Fo~~ o/' ~a~, a exprimé son opinion
d'une façon nette etpéreniptoire elle est dé-
favorable à la Compagnie. Le train n'était pas
muni de freins assez puissans il n'y avait
pas à Sittingbourne d'oc&Mt~ ~0!M~
(ïM~M~Ka~, c'est-à-dire que Tes'signaux et
les aiguilles n'étaient pas en rapport au-
tomatique. Les nouvelles stations sont pn
effet pourvues d'un système de .signaux
et' d'aiguilles tel, qu'en ouvrant l'aiguille
d'une ligne on met les signaux, dans
la position nécessaire pour indiquer .que
cette ligne n'est pas libre. C'est à cotte
condition seulement que les nouvelles gares
sont ouvertes au trafic. Malheureuse-
ment, Sittingbourne est une station construite
depuis longtemps. On reproche justement à
la Compagnie de permettre des manœuvres
sur des points où untrain rapide est attendu
au moment de son passage.. Une étourderie
d'un garde est toujours possible.
B Le colonel Henderson adresse tous les ans
au secrétaire d'Etat de l'intérieur un rapport
sur la police de la capitale, placée sous ses
ordres. Cet intéressant document vient d'ê-
tre publié. L'immense surface de Londres, qui
s'étend sans cesse (en 1877, on a construit
14,4!0 nouvelles maisons, 270 nouvelles ru es
et deux squares), l'intensité du traSc des
voitures dans les rues, les lois sanitaires à
faire observer imposent aux agens un tra-
vail et une activité sans relâche. L'effectif de
la force destinée. à protéger les habitans
s'élève à 10,446 hommes et officiers. L'année
1877 a été marquée par une augmentation
d'arrestations (77,982) et de vols, due à 1~
misère générale dans les classes ouvrières, et
aussi aux exploits d'une bande de malfai-
teurs qui dévalisaient les maisons inhabi-
tées. Il n'y a pas d'augmentation dans le chif-
fre d'ivrognes arrêtés (38,790). La conduite
des agens a été bonne ~67 seulement
ont été renvoyés du service. Les attaques
dont les policemen ont été l'objet se sont
élevées à 2,847:–quelques unes sont d~nn ca-
ractère sérieux. Le nombre de personnes tuées
dans les ruespardes chariots ou des voitures de
roulage a été de 70 les cabs ont causé la
mort de 9 personnes; les omnibus, de 12; les
coupés, de 6; les charrettes légères, de~9.
Durant l'année, 8,483 enfans et 3,216 adultes
ont disparu; mais 8~441 enfans et 729 adultes
ont été retrouvés par les soins de la police,
3,017 enfans et 2.274 adultes sont revenus
d'eux-mêmes, 2 enfans et 60 adultes ont com-
mis des suicides. Il reste un total de 23 en-
fans et del83 adultes dontonaperdulatrace.
On a photographié les cadavres de 39 indi- `
vidus qui n'ont pas été reconnus.
B Le rapport rappelle que Je service des
détectives a été réorganisé sous le nom de
« Département des investigations crimi-
nelles. )) Il s'occupe des cas d'extradition; de
naturalisation, des enquêtes pour le gouver-
nement et des crimes d'un caractère sé-
rieux. <'
Nous détachons de notre courrier d'O-
rient les informations suivantes
~~SM~M, 23 aura. déjà fait connaître tous les détails que
je pourrais vous donner sur les nouvelles ré-
formep en Egypte. Ces réformes ayant <~té en~
ON'S'~BOmE
mw desPratros-Saînt-Gennmn-rAQxet?o!s;i'
~m
1 Il Un an. ,S}Xmo~s, )TMismo!<<
DépattemeM. 80 a'. 40 fr. 20 &.
J['Mi8. Mfr. ft. 36'îr. t8ff.
Lws ttbonnemens partent des I" et t6 de
chaque moia.
` ~MEN~SEPïmRE
,j. ~m'
,.ON. S'~B~Nj~E"
em Belgique, en ItaUe.
dans le Luxembou~, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, eh Roumanie et dans tM
t Kgences du MarOc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
en Chiite ,et au 'fn
FM moyen d'une Yalëurpayab!e& Paris on dw `
tumdats~poste, soit intematmnaux, soit iran~K,
r
chez tous les directeurs do postes;
et dans tous les autre&pays~
j~M'renToi d'une Valeur paya!MW&?x't
:1 <,
&
~MMm.wnehey.]L<~)n)i
<, place de laBonrse,
etMbureaudaMCBJWA&; `
t!Mdo!Vent tonjcursatreaKïéâespar !t fMMM9~
ËDITION DE PARIS.
MtfMAL DES DEBATS
D~t tTT~t t~C ~~T 1 tTT~R A tM~C
rVLiil~Uli~ iU iji i i ~KAtn~O
fM
Int'endeB, app!y to Cew6e and C", forei~n Bew-
papers omce, 17, Gresham street, G. P; 0.;
MtM.meMz~ m~eo'étCM,Finctt tane ComMM,
E. C.. Lond
iM,Strand,~C.\I~ndo~.
A. Bruxelles, & ro/)!
Madeteine, dans les Mosquée et dans !es.M-
bUothâqueades ~ares d~ ohenunsde fer belges,
À Valparatso (ChHi), che: M. 0~te!< L,Tornef4. ·
,< !< ~-TMi
PAMS
JEUDI S SEPTEMBRE
),!3~ S
Les nouvelles qui nous arrivent de prd-
'vinCe prouvent que le parti républicain
inaugure la campagne des élections séna-
toriales avec cette fermeté et cette modé-
ration dont il ne s'est pas départi depuis
quelques années. Comme nous Favions
préviu, partout où le choix des candidats
est déjà fait, il s'est porté sur des
homines influons, dévoués avec une
parfaite .sincérité aux institutions nou-
velles,; mais professant ces principes
conservateurs sans lesquels il n'y a pas de
gouvernement durable. On peut donc être
s~r d'avance que le Sénat, en devenant
républicain, ne cessera* pas de rouerie
rôle de modérateur que la Constitution lui
a. assignée II réglera le mouvement de la
machine sans essayer de la 'briser. En se-
rait-il de même si les partis monarchistes
obtenaient encore la majorité dans la
haute Assemblée? Il suffit de voir ce qui
se passe en province pour reconnaître que
non. Ainsi, dans le département de la Gi-
ronde, les réactionnaires viennentd'exclure
de leur liste M. Raoul-Duval père, dont le
seul crime est de s'être séparé en plusieurs
circonstances et notamment lors du
scrutin sur' la dissolution, de ses coreli-
gionnaires politiques.. M. RaouL-Duval
n'a pas voulu voter la dissolution il s'est
abstenu. C'est pourquoi il sera remplace
par M. Pascal, qui n'a pas, hésité, lui, à
se jeter, avec l'ardeur intempérante dont
on se souvient, dans la coupable et folte
entreprise du 16 mai. Cet exemple est si-
gnificatif. Tous les journaux de la
droite- ne cessent de répéter que
leurs candidats ne sont pas hostiles
a la république, qu'ils en redoutentiseu-
lement les excès, qu~ils ne songent pas a
renverser le gouvernement, mais qu'ils
se proposent de le diriger dans une.
voie prùdente'et sage: Bf cependant voila
un '~ancien sénateur -dont les opinMn;s
aiBciMt.-GonserYatrjbes ne sauraient être sus~
pectes, uniquemenqu'il a refusé .de s'.aagacier.à~ une campa-
gne violente dirigée contre nos institu-
tions N'avons-nous donc pas le droit de
soutenir que si les élections prochai-
nes donnaient la majorité aux partis ré-:
actionnaires, .il -faudrait s'attendre &
de' nouvelles crises, à de nouvelles
dissolutions, à de nouveaux complots
contre la république? Le pays, qui vent
avant tout la paix et le maintien de ce qui
existe, comprendra cette leçon. On.: le)
trompe lorsqu'on lui dit que la nomination
d'hommes de la droite assurerait l'ordre'
et la tranquilUté publique. Etie donnerait,
au contraire, le signal d'aventures sem-
blables à celle dans laquelle notre réorga-
nisation nationale a failli être irrémédia-
blement compromise. r
Nous avions assisté ily a quelques jours;
à un singulier spectacle. Un grand nombre
de conseillers municipaux, de Marseille, en
votant l'envoi d'une délégation à l'anm-!
versaire.de M: Thiers, 'avaient cru devoir
motiver ainsi leur vote Oui, tout en re-
grettant que nos délégués soient obligés
d'assister à la messe On aurait pu croire
que ce petit triomphe avait réjoui les ul-
tramontains, d'autant mieux que les délé-
guas de Marseille ont gardé à Notre-Dame
une' attitude de respect et: de recueille-
ment digne des meilleurs éloges. Mais
tous les radicalismes se touchent, et les
ultramontains sont encore plus fu-
rieux que les démagogues de Mar-
seille de ce qu'on ait dit une messe~
pour M. Thiers. L'P~MM s'indigne Ï'C/-
MM?~ raiue la Z~Me déclare que la
cérémonie d'avant-hier a été « un scan-
dale, bien plus, un Sacrilège. Singu-
lier sacrilége auquel tout le clergé de No-
tre-Dame s'est associé N'est-il pas cu-
rieux~ de voir avec quelle facilité les ex-
trêmes se rejoignent et combien les ré-
dacteurs de certaines feuilles soi-disant
religieuses donnent aisément la main aux
adversaires les plus énergiques de la reli-
gion? Le langage de laZ~/i~e au sujet
de l'anniversaire de M. Thiers ressemble,
à s'y méprendre, à celui de la ZaM~Me, et
des deux côtés on a également oublié le
programme du vieux libéralisme tolérant
etsensé:
Qu'on prisse aller même a la messe,
Ainsi le veut la. liberté
BOURSE DE PARIS
Ct~ffe te 4. le S M~nwe. BtttMe.
Fin cour. 769S. ?~ 212 71/2
se/o
Amortissable.
Comptant..MM. 8080.60.
Fincour. 8020. 8065.M'A
4H[/e
Comptanti09M.09.. .M 2~
&?/?'
Comptante 8S. ~3 S.M.
Fincouj.~ïtO.~H3121/2 2,i<2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. ti3 fr. 25, 27 ~2. 23 3/4, 26 ~4
30/0. T7{r.t2i/2.
SO/Oturc. 13fr.85,70.
Banque ottomane.. MSfr. (
Florins (or). 64.
Egyptiennes 6 0/0.. 275 fr. 62, 274 fr. 37, 27!! Jr. 62
Chemins'égypUens. 376&. 3'?6fr.87. Al
Russe. 8SK/8.
Tét~a~apMe ptrivéè. °
(SopTica té:6gMph!qne de l'a~nce HtTts.}
Londres, lé 5 septembre.
Le .D
la nomination de Midhat Pacha comme gouver-
neur général de l'Asie-Mineùré, avec la mission
-d'introduire de grandes réformes dans ce pays. &
Athènes, le 4 septembre, soir.
La nouvelle que ta Grèce aurait protesté contre
le refus de la Porte est prématuré là Grèce n'a
reçu aucune réponse de la Porte.
M. Delyannis a envoyé hier à M. Coundouriotis
une Note disant que la Grèce a invité depuis six
semaines la Porte à nommer les membres de la
commission-mixte chargée de rectiner lès fron-
tières entre les deux pays, conformément aux
décisions du Congrès, mais qu'aucune réponse
n'a été reçue.
Le ministère devant donner prochainement, aux
Chambres des explications sur son attitude en-
vers la Porte, M. Delyannis a autorisé M. Coun-
douriotis s'entendre avec Safvei. Pacha et &
lui demander une réponse déOniUve .d'ici a ven-
dredi'
M. Delyannis termine en disant, que si la porte
ne répond pas a la Grèce dans ce délai, le gou-
vernement hellénique regardera c& silence comme
.un jefus et .qu'il invoquera la ~médiation des
puissances, ~conformément & l'article 24 du traité
d.6 Berlin, .afin .d'obliger la Turquie a exécuter
Ïes décisions du Congrès. Ces nouvelles sont.coi~-
firmées de Constantinople.
Le bruit court que l'elîectifde l'armée grecque
doit être élevé a 40,000 hommes..
Semlin, le 5 septembre.
Les insurgés bosniaques~ se concentrent entre
Novavaros, Sienica et Novi-Bazar. Tous les Grecs
orthodoxes du pachalik de Zwornik-TuzIa ont
été forcés par les musulmans à se joindre aux
insurgés.
Le gouvernement anglais a nommé l'agent di-
plomatique Gould au poste de ministre plénipo-
tentiaire en Serbie.
Saint-Pétersbourg, le 5 septembre.
La nouvelle donnée il y a quelques jours, que
le comte 'Schouvaloif était nommé grand-maître
de la police, que le prince Oriofï le remplaçait à
Londres, et que M. de Novikoff remplaçait. le
prince Oriou'a Paris, est prématurée.
;Un mouvement diplomatique est en perspec-
ti've mais aucune décision n'a encore été prise
a. ce sujet, et rien ne sera décidé avant le retour
de' l'empe~enr Saint-Pétersbourg.
'Le comte Schouvaloffdoit aller reprendre son
poste à. Londres aussitôt après l'expiration de son.
congé.
'j' .Rome, le S septembre.
Les négociations entre le 'Vatican et l'Allema-
gne ne sont pas interrompues, mais seulement
suspendues. Cette suspension est causée par )a
nécessité de donner le temps aux deux parties
d'étudier les propositions q_ui sont faites récipro-
quement.j~~Ut-.ft j.
New-York, le S septembre.
Le Préaident Hayes. dans un discours qu'il a
prononcé! à'Samt-Baul, a constaté qu& la réforme
de la circulation monétaire, la. diminution do la
dette, l'abondance di;s récoltes font renaitre la
prospérité.
Il a recommandé aux populations du Nord de
partager leur richesse avec la population éprou-
vée du Sud..
Londres, le 6 septembre.
Musurus Pacha, ambassadeur ottoman a Lon-
dres, est parti hier soir pour Constantinople.
Bordeaux, le S septembre.
M. le commandant Brière de l'isie, gouverneur
du Sénégal, s'est embarqué ce matin avec sa
femme a bord do 1'0~{0~
'Washington, le 4 septembre, soir.
M. Sherman 'annonce le remboursement de
5 millions de bons du Trésor.. r
Sydney,te~septembre.
La révolte des Canaques à la NouveUe-Calé-
donie n'est pas encore comprimée. Les révoltés
maintiennent leurs positions dans les monta-
gnes et résistent avec opiniâtreté aux troupes.
Ces dernières ont reçu des renforts.
1 (Hcp~
.Midhat Pacha, qui était attendu hier soir à
Paris, a diHerô son départ de Londres jus-
qu'à l'issue des négociations qui se poursui-
vent entre lui et la. Porte. >1
Le Président de la république vient de re-
cevoir la lettre par laquelle S. M. l'empereur
d'Allemagne lui notinale mariage do S. A. R.
M' la princesse Marie de Prusse avec S. A. R.
'le prince Henry des Pays-Bas.
j' (./OM)'M<~0//?Ct~.)
Il est de moins en moins aise de savoir
si l'Autriche conclura une convention avec
la Turquie au suje.t de l'occupation de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Tandis que le
PM~r ZJo~ annonce que cette conven-
tion est sinon signée, au moins sur le
point de l'être, les journaux officieux de
Vienne, le .F~MM~K~~ et la ~affirment qu'il n'en est rien et que le
sort de la convention est devenu de plus
en plus douteux. Les négociations éprou-
vent donc de sérieuses difncultés. On ne
saurait s'en étonner. Non seulement les
deux parties contractantes sont profondé-
ment divisées d'opinion, mais, dans le
conseil même du gouvernement autri- ]
chien, il n'y a plus d'unanimité, et l'ac-
cord n'existe même pas sur la question
fondamentale de la nécessité ou de l'inuti- ]
lité de la convention.
Si l'on se reporte à tout ce que nous <
avons écrit depuis trois ans sur la pohti- i
que autrichienne, on se rappellera que <
nous avons signalé et critiqué bien sou- i
vent les vues d'un parti qu'on nomme en 1
Autriche le parti de la cour et de l'armée <
(jBb/ MM~ .af~~MM'~). Dès le début des t
complications orientales, a l'aurore même 1
de l'insurrection de Bosnie et d'Herzégo- (
vine, le parti de la cour et de l'armée ]
avait jeté son dévolu sur ces deux provin- i
ces et n'avait pas dissimulé son vif dé- i
sir de les annexer à l'empire austro-hon- i
grois. Pour se rendre compte des motifs t
qui inspirent ce parti, il ne faut pas ou- i
blier qu'il est composé des sommités aris- c
tocratiques, bureaucratiques et militaires i
qui formaient le gouvernement de la 1
vieille Autriche. Fidèles aux traditions t
d'un patriotisme respectable quoique 1
fondé plutôt sur de dangereuses ré- 1
miniscences du passé que sur une con- c
naissance* éclairée des intérêts du pré-
sent, ces vétérans de l'ancien régime ne
peuvent se consoler de l'éclipse qu'a subie
dans ces dernières années la gloire de la
maison de Habsbourg. L'amoindrissement
de l'empire, les pertes qu'il a faites en
Italie et en Allemagne pèsent lourdement
sur leur conscience, et us ne voient de
dédommagement possible que du c&té de
l'Orient. Comme les militaires dominent
dans ce parti, les considérations stratégi-
ques y passent avant les considérations
politiques. Il est clair qu'un arrondisse-
ment de frontière du côté de la Dalmatie
pourrait avoir dans les guerres futures
une incontestable utilité. Faudrait-i) s'é-
tonner si l'empereur François-Joseph lui-
même, dont ,1e règne a été éprouvé par de
si grands malheurs, se laissait aller a en-
visager avec faveur le projet d'agrandir à
son tour l'empire de deux provinces si
heureusement situées?
Mais le parti de la cour et de l'armée
ne se préoccupe pas uniquement des con-
sidérations militaires. Il est suspect à bon
droit, par sa composition même de
céder 'ra. des tendances absolutistes 'et
réactionnaires. Il compte dans ses
rangs plusieurs généraux slaves et plu-
sieurs personnages non slaves, mais qui,
trouvant la'race slave bien plus maniable
que les races allemandes et hongroises,
ne seraient pas fâchés de chercher en
elle un point d'appui contre ces deujx
dernières. Le slavisme et le fédéralisme
conduiraient par une voie plus ou moins
courte à l'absolutisme et au centralisme.
Or, en augmentant le nombre des Slaves
des habitans de deux provinces nouvel-
les, on pourrait former.une majorité avec
laquelle on renverserait d'abord le dua-
lisme, puis on fonderait une triade slave
allemande et hongroise, laquelle ne se-
rait qu'une transition pour arriver à l'u-
nité. Le parti de la cour et de l'armée
paierait sans regret l'acquisition de la
Bosnie et de l'Herzégovine au prix d'une
complète liberté laissée à la Russie dans
l'est ue la Turquie. Ce parti a toujours été
favorable à l'altiance russe et a borné
constamment le r0!e de l'Autriche en
Orient à la conquête étroite d'un' lam-
beau' de territoire. Tout ce que nous
disons la est fort connu à Vienne. Seule-
ment, le parti de la cour et de l'armée n'a
pas un caractère en quelque sorte offi-
ciel il n'exerce pas son influence dans le
cabinet c'est en dehors et à côté de lui
qu'il agit mais son autorité paralyse sou-
vent celle du gouvernement officiel, et le
ministère responsable doit compter sérieu-;
sement avec elle. La liberté intérieure est
aussi grande en Autriche que dans les pays
les plus libéraux de l'Europe, mais l'armée
et les affaires extérieures sont restées en
quelque sorte l'apanage du souverain. De
là cette situation singulière et unique
d'un ministre tel que le comte Andrassy,
obligé de se tenir en équilibre entre des
Parlemens qui poussent dans une direc-
tion et une cour qui agit dans l'autre,
formant ainsi deux courans tout à fait
opposés. 1
En effet, le Parlement autrichien et le
Parlement hongrois sont des adversaires
déclarés, énergiques, constans de la poli-
tique d'annexion et surtout d'entente
avec la Russie en vue d'acquérir deux
provinces slaves. Pour être parfaitement
sincères, il'faut avouer que leur opposition
'aux idées de la cour a pris bien des fois
une forme trop absolue. L'Autriche, après
tout, a des intérêts vitaux à garantir en
Orient. Il faut qu'elle arrive par un moyen
bu par un autre à éteindre ce foyer d'a-
narchie, de révolution et de guerre civile
qui brûle sans cesse à côté d'elle en Bos-
nie et en Herzégovine; qu'elle empêche
surtout ces provinces de tomber entre
les mains de la Serbie et du Monténégro,
et de former ainsi un puissant Etat
slave sur sa frontière; qu'elle entre comme
un coin de fer entre les deux principau-
tés pour les empêcher de se réunir ja-
mais, ce qui serait pour elle un dan-
ger considérable; enfin, grâce à la ré-
trocession de la Bessarabie et à la
formation d'une Bulgarie soi-disant indé-
pendante, la Russie s'est trop fortement
implantée dans la presqu'île des Balkans
pour que l'Autriche ne soit pas contrainte
de prerdre une position stratégique qui
lui permette d'arrêter au besoin dans l'a-
venir une nouvelle invasion moscovite.
Aucun patriote allemand ou hongrois,
pour peu qu'il soit sincère, ne peut nier
ces nécessités. On s'explique donc que le
comte Andrassy ait voulu suivre une voie
intermédiaire entre le courant de la cour
et le courant parlementaire, et qu'il se
soit efforcé d'y marcher sans tomber de
l'un ou de l'autre côté. Admettant l'oc-
cupation de la Bosnie et de l'Herzé-
govine pour un temps plus ou moins
long comme garantie des intérêts autri-
chiens, il a repoussé énergiquement le
projet de faire de cette occupation, soit
une entreprise purement individuelle, soit
une entreprise concertée avec la Russie, et
il a cherché à la transformer en une opéra-
tion européenne, en une œuvre internatio-
nale, et, suivant l'expression de M. Wad-
dington, « en mission de haute police gé-
nérale. » Cette idée, très heureuse et très
habile, a parfaitement réussi, puisque le
traité de Berlin, par son article25, a chargé
l'Autriche d'occuper la Bosnie et l'Herzé-
govine jusqu'au saudjak de-Novi-Bazar
où el!e devrait tenir seulement garnison, )
avec la seule rëserye, contenue dans le
troisième paragraphe de cet article, d'une
entente avec la Turquie c< sur les détails
d'exécution. -n
Le mandat de l'Europe obtenu, le comte
Andrassy était certaihemè'nt bien résolu
a en remplir les condition's et à conclure
immédiatement une convention avec la
Turquie. Il est incontestable qu'il n'était
pas libre d'aller aussi loin que l'Angle-
terre et qu'il ne pouvait pas prendre so-
lennellement en main le protectorat de la.
Turquie d'Europe. Mais la force des cho-
ses aurait cependant donné à son entente
avec la Porte un caractère tout particu-
lier, et il n'est pas douteux que l'Autriche,
entrant pacifiquement en Herzégovine et
en Bosnie, serait devenue une espèce de
boulevard protégeant contre la Russie les
provinces qui restent encore au Sultan.
Par malheur, la diplomatie ottomane,
malgré sa finesse légendaire, n'a rien
compris à la 'situation. Au lieu d'ac-
cepter franchement les décisions du Con-
grès et d'entraîner l'Autriche dans son al-
liance par une bonne volonté active et
décidée, elle a recouru à ses lenteurs, à
ses résistances passives, à ses procédés
dilatoires ordinaires, espérant peut-être
que les hasards du destin la tireraient
d'une position embarrassante et la dis-
penseraient de se soumettre aux pres-
criptions du traité de Berlin. Dès que
le comte Andrassy a songé à se mettre
en relations avec Carathéodory Pacha,
il s'est heurté aux obstacles habituels
l'ambassadeur turc n'avait pas d'instruc-
tions la Porte ne voulait commencer les
négociations qu'après la ratification du
traité, etc., etc. Obligée cependant de faire
connaître plus clairement ses intentions,
laTarquiea demandé d'abordquel'occupa-
tion fût mixte et que l'armée ottomane y
procéd&t à côté de l'armée autrichienne
puis, cédantsur l'occupation, ellearéclamé
~le droit de conserver l'administration et la
nomination des fonctionnaires, ce qui était
contraire au texte même de l'article 25.
Rëpoussée encore sur ce point, elle a
consenti & ce que les fonctionnaires
fassent nommés par l'empereur François-
Joseph, pourvu qu'ils !e fussent au nom
du Sultan; elle a insisté ensuite pour que
l'Autriche renonçât d'avance au rembour-
sement des frais de la réforme des deux
provinces; enfin elle 'a maintenu avec
fermeté deux conditions essentielles )a
limitation de la durée de l'occupation
d'abord à six mois, puis à un an, et
la reconnaissance formelle du maintien
de la souveraineté du Sultau sur les deux
provinces. Le gouvernement autrichien
trouvant toutes ces propositions inaccep-
tables, les négociations ont menacé de se
prolonger indéfiniment, et le parti mili-
taire, perdant patience, en a profité pour
brusquer l'occupation sans attendre la
convention.
Cette conduite a été vivement blâmée.
Les bonnes raisons ne manquent pour-
tant pas à la cause du gouvernement au-
trichien. Un grand Etat comme l'Autriche
pouvait-il être berné plus longtemps par
la diplomatie turque et laisser du même
coup protester le mandat qu'il avait reçu
de l'Europe? Les nouvelles venues de Se-
rajewo prouvaient que si l'on différait ou-
tre mesure l'occupation, on se trouverait
à la fin en présence d'une résistance ter-
rible. La 6'a~~e F~:Me a publié ces
jours-ci une série de rapports des plus
Curieux, des plus instructifs et, autant
qu'on puisse en juger, des plus sincères,
du consul général autrichien à Serajewo,
M. Wassitch, sur ce qui se passait en
Bosnie pendant les semaines qui ont pré-
cédé l'entrée de l'armée autrichienne. De-
puis le mois de mai, la Bosnie et l'Her-
zégovine présentaient le spectacle d'une
épouvantable anarchie, d'une dissolution
sociale et politique absolue. L'état de na-
ture pur et simple avait remplacé rétat de
demi-civilisation. Il ressort très clairement
des rapports de M. ~Vassitch que l'insur-
rection populaire qui a éclaté ne s'est pas
d'abord tournée contre l'Autriche, mais
contie la Porte elle-même. Avant de s'en
prendre aux autorités militaires autrichien-
nes, on avait chassé, destitué, parfois as-
sassiné les autorités ottomanes. Le celé-
bre démagogue et chef de bandits maho-
métan, Hadji-Loja, poussait la populace
aux excès les plus odieux. L'Autriche
pouvait-elle permettre qu'une pareille ]
anarchie se développât à côté d'elle? Pou-
vait-elle différer plus longtemps l'exécu-
tion de son rôle de gendarme civilisé dans
des provinces barbares où l'insurrection,
si on lui avait donné le temps de se déve-
lopper, serait peut-être devenue invin-
cible?
Quoi qu'il en soit, l'Autriche s'est lancée
dans la lutte, et l'on sait au prix de quels
efforts elle a étouffé les premières rési-
stances. Il ne faut pas s'étonner beaucoup
si les nouvelles venues de Bosnie, si le
récit d'horribles combats, si le tableau
affreux de la prise de Serajewo ont pro-
duit à Vienne, dans une partie de l'opi-
nion publique, un revirement violent con-
tre la. Turquie, et si les journaux se sont
écriés Désormais la convention est in-
utile Nous avons conquis la Bosnie et
l'Herzégovine, nous les avons payées de
notre sang A quoi bon s'entendre
avec la Porte qui nous a trompés et
peut-être trahis? Ces sentimens ir-
réfléchis étaient provoqués par l'atti-
tude du gouvernement turc. Celui-ci
n'avait prévenu personne en Bosnie et
en Herzégovine de l'arrivée des Autri-
chiens il n'avait donné ni ordres à ses
agens, ni conseils aux populations; il avait
tout livré à la fortune qui cette fois en-
core s'est trouvée cruelle et sanglante.
Mais il va sans dire que le parti militaire
s'est empressé de profiter des dispositions
de l'opinion publique pour déclarer que
la politique d'annexion'pure et simple
était désormais la seule qui convînt à sa
dignité, et au salut de l'Autriche.
C'est contre ce courant que les défen-
seurs de l'entente avec la Turquie ont
fait de leur mieux pour réagir, et le
comte Andrassy a constamment protesté
dans le conseil en faveur du maintien
de son point de vue légal et euro-
péen. Rien ne serait plus dange-
reux, disent les partisans d'une poli-
tique saine et prudente, pour un Etat
commel'Autriche qui ne repose que sur
le respect des traités et qui considère le
respect du droit écrit non seulement
comme !e fondement, mais encore comme
l'honneur traditionnel de sa politique;
rien ne serait plus dangereux que de
se mettre au-dessus d'un traité à peine
signé, d'un traité qui a garanti très sé-
rieusement ses intérêts, quia tenu par-
faitement compte de sa situation et de ses
besoins. En abandonnant le mandat
qu'elle a reçu dé l'Europe, en procé-
dant à une annexion non déguisée des
deux provinces turques, l'Autriche donne-:
rait à d'autres l'exemple d'une viola-
tion ouverte d'un traité. On "peut être sûr;
que cet exemple aurait des imitateurs. La'
Russie serait trop heureuse d'avoir un
bon prétexte pour' se dispenser de sortir de
la Bulgarie et de raser les forteresses du,
Danube, et l'Autriche ne pourrait pas lui
défendre ce qu'elle' se serait' permis à'
elle-même. Mais, sans parler de la Rus-~
sie, comment, après avoir lacéré le traité'
du 13 juillet, le gouvernement autrichien
obligerait-il la Serbie et 'le Monténégro à
se contenter des acquisitions territoriales
qu~ leur donne ce traité ? L'Autriche se
trouverait dans l'alternative suivante
ou elle' renoncerait à l'évacuation de la
Bulgarie par les Russes et à la division de
cette province en deux parties, et alors.
tout le bénéfice du Congrès de Berlin se-~
rait perdu et elle en reviendrait tout sim-
plement à la politique de l'actio.n paral-
lèle avec la Russie~ du partage simultané,
de la mission SoumarokoS', politique ré-
pudiée de tout temps par les majorités par~
lementaires, et dont le triomphe amènerait,
par suite une crise intérieure formidable;,
ou bien si l'Autriche, tout en violant
elle-même le traité de Berlin, voulaitsom-
mer la Russie de le remplir, elle préci-
piterait le conflit avec cette puissance,
laquelle, chose étrange se trouverait deve-
nir l'amie et la protectrice de la Porte. En
tout cas et en supposant même que ta
guerre avec la Russie pût être évitée,
l'Autriche serait fatalement poussée à la
faire à la Turquie. Elle rouvrirait donc
ainsi, contre le gré de toute l'Europe,
la question d'Orient et elle éveillerait du:
même coup l'appétit de tous les petits
héritiers de la Turquie, la Grèce, la Serbie,
le Monténégro, qui deviendraient, par une
alliance également monstrueuse et invo-
lontaire, ses ardens coopérateurs. Les~
têtes les plus chaudes du parti militaire
doivent reculer devant une pareille pers-
pective H y a d'ailleurs un point spécial'
qui rend l'arrangement avec la Turquie
inévitable) c'est l'occupation du pachalik
de Novi-Bazar. Ici le traité de Berlin est
forme!. L'Autriche a le droit d'occuper le
pachalik militairement, mais l'administra-'
tion doit rester entre les mains de la
Porte. Et comment cela se peut-il faire
sans une entente préalable? Si les Autri-
chiens veulent marcher sur Novi-Bazar,
comme ils l'ont fait surSerajewo.c'est-à-
dire en conquérans, et non en alliés du ]
Sultan, ils y trouveront une résistance
plus forte encore qu'en Bosnie. On sait (
que les Albanais se sont constitués en ]
une espèce de ligue armée et qu'ils s'ap- a
prêtent à barrer le chemin à l'armée autri- <
chienne. Pour les arrêter, il faudrait un <
ordre formel de Gonstantinople, et cet or- l
dre ne peut venir si l'Autriche se pré- ç
sente comme ennemie de IsfTurquie.
Cette argumentation des défenseurs de É
la politique du comte Andrassy est irré- I
futable. Le parti militaire et de la cour (
ne peut pas y répondre sérieusement. Si t
l'on va au fond des choses, il semble i
d'ailleurs que l'accord ne soit pas aussi f
difficile à établir entre l'Autriche et la I
Turquie qu'on ne cesse de le répéter de- (
puis quelques jours. La Turquie doit faite â
des concessions. Elle a à choisir entre
l'alliance ou plutôt le vasselage de la
Russie qui lui a pris une province f
afin de se mettre en mesure de lui (
enlever plus facilement les autres, et
l'alliance de l'Angleterre et de l'Autriche
qui lui ont pris chacune une part de son (
territoire afin de pouvoir défendre et pro- `
téger le reste. Cette part, la Porte ne sau- 1
rait éviter d'en faire le sacrifice aussi
bien en Bosnie et en Herzégovine qu'à j
Chypre. Pourquoi se montrer plus exi-
geant pour les Autrichiens que pour les
Anglais? Est-ce qu'elle n'a pas livré
complétement Chypre à ces derniers?
Est-ce qu'elle ne leur a pas permis de
l'occuper militairement, administrative-
ment, économiquement, avec une simple
réserve platonique en faveur de la sou-
veraineté nominale du Sultan? C'est une
convention du même genre que lui pro-
pose le comte Andrassy lorsqu'il onrede
quaIiSer l'occupation autrichienne de
a'~rovisoire.D 11 est évident que cette
occupation ne peut pas être une occupa-
tion mixte, et qu'elle peut encore moins
être purement militaire. La Porte ne se
fait pas d'illusion sùrlavaleur des for-
mules diplomatiques;, elle n'ignoré point
qu'elle ne rentrera pas en. Herzégovine et
en Bosnie, et que ces deux provinces sont
tout à fait perdues pour elle. Qu'elle se
contente donc d'y conserver un droit de
souveraineté, tout en laissant à l'Autriche
l'exercice entier de cette souveraineté
C'est le seul moyen pour elle d'obtenir
F amitié d'un puissant voisin en échange
d'un pays qu'elle ne gouvernerait plus.
Mais il faut pour cela que le parti mili-
taire de la cour consente de son côté a
passer sur' les mots en faveur des choses
et à renoncer d'appeler « annexion B ce
qui est cependant en réalité une acquisi-
tion durable. Querelles byzantines dira-
t-on. Non/certes! Hélas! nous vivons à
une époque où le droit subit de trop
cruelles épreuves pour qu'il puisse être
indiSërent d'en sauver même les appa-
rences
On nous écrit de Londres, ~Ie 4 sep-
tembre:' ~t'
((L'horrible catastrophe dont la Tamise a.
été le théâtre hier.soir & Wooiwicha causé
une 'émotion des plus Vives. Le bateau qui a.
sombré à la suite delà collision était sur-
chargé d'excursionnistes; on dit qu'il yen
avait plus de 600'. Jusqu'à présent on a re-
trouvé environ 7S cadavres. Le .So
pour réunir les premiers élémens d'une 'en-
quête. La rivière fait une courbe à l'endroit
.où la rencontre a eu lieu entre les deux va-
peurs, et, il y a une dizaine d'années, deux
navires s'y sont entre-choqùés avec des con-
'séquënces fatales. L
Un accident de chemin de fer arrivé sur
la ligne de Londres à Chatham et Douvres, et
dont des excursionnistes avaient aussi été les
malheureuses victimes, a vivement frappé
les esprits. Un verdict d'homicide a été rendu
par le jury du côroner contre deux gardes
d'un train de marchandises qui, par leur né-
gligence, avaient été la cause directe de l'ac-
cident de Sittingbourne. Le train, venant de
Ramsgate avec une vitesse de 35 à 40 milles
par heure, s'est heurté contre deux wagons
à marchandises qu'une fausse manœuvre
d'un jeune garde, chargé; contre tout
règlement, do l'aiguiMage avait ~mis
sur ~a ligné :'celle-ci avait été signalée
comme libre. L'enquête devant le côroner a.
été terminée hier, et le colonel Rich, délégué
du Fo~~ o/' ~a~, a exprimé son opinion
d'une façon nette etpéreniptoire elle est dé-
favorable à la Compagnie. Le train n'était pas
muni de freins assez puissans il n'y avait
pas à Sittingbourne d'oc&Mt~ ~0!M~
(ïM~M~Ka~, c'est-à-dire que Tes'signaux et
les aiguilles n'étaient pas en rapport au-
tomatique. Les nouvelles stations sont pn
effet pourvues d'un système de .signaux
et' d'aiguilles tel, qu'en ouvrant l'aiguille
d'une ligne on met les signaux, dans
la position nécessaire pour indiquer .que
cette ligne n'est pas libre. C'est à cotte
condition seulement que les nouvelles gares
sont ouvertes au trafic. Malheureuse-
ment, Sittingbourne est une station construite
depuis longtemps. On reproche justement à
la Compagnie de permettre des manœuvres
sur des points où untrain rapide est attendu
au moment de son passage.. Une étourderie
d'un garde est toujours possible.
B Le colonel Henderson adresse tous les ans
au secrétaire d'Etat de l'intérieur un rapport
sur la police de la capitale, placée sous ses
ordres. Cet intéressant document vient d'ê-
tre publié. L'immense surface de Londres, qui
s'étend sans cesse (en 1877, on a construit
14,4!0 nouvelles maisons, 270 nouvelles ru es
et deux squares), l'intensité du traSc des
voitures dans les rues, les lois sanitaires à
faire observer imposent aux agens un tra-
vail et une activité sans relâche. L'effectif de
la force destinée. à protéger les habitans
s'élève à 10,446 hommes et officiers. L'année
1877 a été marquée par une augmentation
d'arrestations (77,982) et de vols, due à 1~
misère générale dans les classes ouvrières, et
aussi aux exploits d'une bande de malfai-
teurs qui dévalisaient les maisons inhabi-
tées. Il n'y a pas d'augmentation dans le chif-
fre d'ivrognes arrêtés (38,790). La conduite
des agens a été bonne ~67 seulement
ont été renvoyés du service. Les attaques
dont les policemen ont été l'objet se sont
élevées à 2,847:–quelques unes sont d~nn ca-
ractère sérieux. Le nombre de personnes tuées
dans les ruespardes chariots ou des voitures de
roulage a été de 70 les cabs ont causé la
mort de 9 personnes; les omnibus, de 12; les
coupés, de 6; les charrettes légères, de~9.
Durant l'année, 8,483 enfans et 3,216 adultes
ont disparu; mais 8~441 enfans et 729 adultes
ont été retrouvés par les soins de la police,
3,017 enfans et 2.274 adultes sont revenus
d'eux-mêmes, 2 enfans et 60 adultes ont com-
mis des suicides. Il reste un total de 23 en-
fans et del83 adultes dontonaperdulatrace.
On a photographié les cadavres de 39 indi- `
vidus qui n'ont pas été reconnus.
B Le rapport rappelle que Je service des
détectives a été réorganisé sous le nom de
« Département des investigations crimi-
nelles. )) Il s'occupe des cas d'extradition; de
naturalisation, des enquêtes pour le gouver-
nement et des crimes d'un caractère sé-
rieux. <'
Nous détachons de notre courrier d'O-
rient les informations suivantes
~~SM~M, 23 aura. déjà fait connaître tous les détails que
je pourrais vous donner sur les nouvelles ré-
formep en Egypte. Ces réformes ayant <~té en~
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