Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-18
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Description : 18 août 1878 18 août 1878
Description : 1878/08/18. 1878/08/18.
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION M PARIS.
NMCHE i8 AMT
MMAM i8 MtiT
RN~L DES DÉB~TS
me des Prêtres-Saint-Gennam-i'Auxerrots, if.
MMX tBE tL.'ABWMMBMBMf
Un an. Six mois. Trois mox'
CapMtememB. 80 &. 40 fr. 20 fr.
PMis. M îr. 36 fr. i8 ?.
Les ttbonneBMms partent des wt 1< de
chaque mois.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Kalto.
dans le Luxembourg, en Turquie,
tB Suisse, en Syrie, en .Roumanie et dans têt
pences du Maroc et de ta Tunisip
en Chine et au Japon,
6M moyen d'une valeur payable à Pans oc dt'
~mdats-poste. soit internahonaux, soit fran(~
tB Allemagne, en Autriche, en Russ~
et dans tous tes pays du Nord
chez tous ies directeurs de postot;
et dans tous tes autres pays,-
~
~M< mm marnéMt. M eemt.
tMpaftemMM, M mmm~e Kt eex<.
POUCES ET LITTERAIRES
tn B~mdM, app!y to Cewte acd C', foreim
DewspMpeM ofBce, i7, Gresham street, G. P. 0.:
MM Et. m~!M e_C., <. Fmch .tane ComhiU~
E. G. L ndon, MTN. ~B. Nimith et ja~t
~M.Strand,~r.c.,London.
ABïmeUes. & t'omet ?xMMa~tetBe. ~aMKMt Mosq~s et aams ïeB!~ 4
Mtothoqnes des Rares de chaNtins de fei' beteea.
4 ~pMtttso (€&?. ch~ M. QMstM L. TemeS.
Les annonces
<,p!&cedelaBo)irst!,
aï
PAMS
SAMEDI i7 AOUT
Le journal le F~M~M s'applique de-
puis quelques semaines, avec le genre de
patriotisme qui le caractérise, à démon-
trer que la république poursuit une poli-
tique belliqueuse. Il demande sans cesse
à ses collègues de la presse républi-
caine Oui ou non, le parti républicain
entend-il, après l'Exposition, garder d~ns
~es rapports de la France avec les puis-
sances la politique pacifique qu'il a
suivie jusqu'ici ? Et il triomphe de ce
qu'on ne prend pas la peine de lui répon-
dre. Nous prévenons charitab]ement le
F~KfaM qu~il a tort de se réjouir d'un
silence dont il devrait être plutôt humilié.
Son invention n'est pas nouvelle. Ce sont
les journaux allemands qui ont les pre-
miers prétendu que l'Exposition univer-
selle était un magniuque décor derrière
lequel la France préparait ses plans de
revanche militaire, et ce prétexte leur a
cservi de raison pour expliquer le re-
tus que faisait leur pays de prendre
part à notre grande manifestation pa-
jciSque. Nous avons laissé dire les
journaux allemands, nous laissons dire
Je F~M~M. La république n'a pas besoin
de 'proclamer chaque jour son dévouement
& la paix; tous ses actes prouvent qu'elle
est plus fermement attachée que 'tout
autre gouvernement au maintien de la
tranquillité générale. La conduite de ses
représentans au Congrès dissipé en Eu-
rope les derniers doutes qui pouvaient
subsister à cet égard. La France s'est a~so-
'ciée à toutes les mesures destinées à ame-
Tier la cessation des hostilités et à établir
en Orient un état de choses durable. Mal-
heureusement, toutes cesmesures n'étaient
pas aussi efScaces qu'on aurait pu le croire,
etque sans doute on l'avait cru. L'exécution
du traité de Berlin soulève des difficultés
imprévues. L'Autriche, qui devait « faire
la police européenne en Herzégovine et
en Bosnie, rencontre dans ces provinces
les 'mêmes obstacles contre lesquels Fin-
contestable puissance militaire .de la Tur- '7
jftate est venue se briser de légers orages
~e forment du côté de la Grèce; l'Angle-
terre elle-même est bien loin. d'être assu-
rée de résoudre rapidement tous les pro-
blèmes que présente la réforme de l'Asie-
Mineure. DenouveHes questions surgissent
tous les jours. Nous les abordons, pour
notre compte, avec une entière franchise,
avec un désir .profondément sincère d'ai-
der à les résoudre pacinquement, avec
une indépendance d'esprit dépouillée de
toute arrière-pensée. Il est possible que
cous nous trompions, mais il faut être le
.F~KpaM .pour soutenir que nous cher-
chons à rallumer le feu qui vient de
s'éteindre. On nous faisait les mêmes re-
proches lorsque nous prédisions il y a
trois ans que l'insurrection de l'Herzégo-
vine, dont le foyer véritable était en Ser-
bie et dans Je Monténégro, amènerait une
grande guerre. Ce souvenir nous met à
l'aise, il nous permet de supporter sans
peine les critiques des profonds poUtiques
qui nous accusent de conspirer aujour-
d'hui contre la sécurité de'l'Europe.
E~il vrai d'ailleurs, comme le pré-
tend le /aMtriche de mettre un terme aux entre prises
de la Serbie nous ayons pour but de
rompre l'aHiance des trois empires et de
brouiller le gouvernement de Vienne
avec le gouvernement de Saiut-Pé-
tersbourg ? Si tel était notre desseiu,
nous engagerions plutôt l'Autriche à
laisser la Serbie continuer de servir de
citadelle et d'entrepôt à la conspiration
panslaviste; car, de cette manière, le feu
qui couve en Herzégovine et en Bosnie
depuis plusieurs années ne serait jamais
étouffé, et un conflit chronique, qui ne
pourrait manquer de dégénérer prochaine-
ment en guerre déclarée, s'établirait entre
la Russie et l'empire austro-hongrois.
Pease-t-on sérieusement que l'entrée de
l'armée autrichienne 'dans deux provinces
slaves n'ait pas sufû pour mettre en an-
tagonisme les intérêts ru-ses et les inté-
Eêts autrichiens ? Jamais le langage de la
presse moscovite n'a été plus violent
qu'aujourd'hui contre l'Autriche. Presque
tons les journaux de Saint-Pétersbourg
et de Moscou répètent et commentent
chaque jour le mot fameux du géné-
ral FadeieiT: La meilleure route pour
Constantinople passe par Vienne. L'opi-
nion publique tout entière est indignée,
irritée, révoltée contre la conduite du gou-
vernement autrichien. Nous savons bien
quece~ démonstrations n'ont pas beau--
coup d'importance dans l'état actuel de
faiblesse et de fatigue de la Russie. Mais
qui sait ce qui peut arriver d'ici à deux
ou 4rois ans si l'Autriche, à peiae campée
dans des provinces entourées de Slaves
&ans cesse occupés à conspirer contre eUe,
ne prend pas des garanties suffisantes
pour prévenir le retour d'insurrections
semblables à celles contre lesquelles est j
venue se briser la Turquie et contre les-
quelles les troupes du général Philippo-
Tit ïaent ? Qui sait quelles complications nou- v
velles peuvent éclater dans cette contrée
si fertiïe en événemens dangereux pour
l'Europe entière ? La Serbie ne pa-
raît pas encore résignée à laisser l'Eu-
rope en repos. « Les armemens et prépa–
B ratifa militaires sont repris ici sur une
grande échelle ?, écrit-on de Belgrade &
la (~'<~o Bernent s'attache à expliquer, par voie
ofRcieuse, que son attitude présente
M est forcément déterminée par les
? tendances menaçantes des Arnautes, en
d'autres termes, de la Ligue albanaise,
et par l'hostilité manifeste de la Porte
à l'égard de la principauté. Dans le cas
d'en nouveau conftit avec la Turquie,
H !a Serbie menace de faire alliance avec
» la Grèce. Qu'ils soient dirigés contre
la Turquie ou contre lui, il est certain
que les arméniens de la Serbie sont
une menace pour le gouvernement de
Vienne. Chargée de la police européenne,
l'Autriche peut-elle laisser une princi-
pauté turbulente recommencer des agita-
'tions qui ont Amené de ~i fâcheuses
crises ? R
Le seul jmoyen d'assurer le maintien de
la paix, c'est de mettre un frein tardif au
débordement d'ambition de tous ces petits
peuples dont l'unique soin paraît être de
troubler le monde. JI arrive aujourd'hui à
l'Autriche ce qui est arrivé il y trois ans
à la Porte. EHe est en présence d'une ré-
volte qui est en grande partie le produit
d'excitations extérieures. Les journaux
de Vienne nous annoncent, en e9et,
que des milices serbes ont franchi la
frontière et combattu dans les rangs
des insurgés contre la di~sion du général
Szapary. La Porte n'a pu venir à bout
de l'ancienne insurrection parce que la
diplomatie l'empêchait toujours d'agir
avec vigueur et de frapper le mal dans sa
source. Si l'Autriche se condamne à la
même faiblesse, elle sera obligée dans un
avenir plus ou moins prochain de sup-
porter aussi une grande guerre contre les
envahissemens du panslavisme. C'est pour
cela que tous les défenseurs véritables de
la paix doivent l'exhorter à prendre un
parti décisif, à s'allier franchement avec
la Turquie dont les intérêts sont les mê-
mes que les siens, à suivre en Europe
la politique que l'Angleterre suit en Asie,
et 4 rétablir de cette manière l'équilibre
des forces européennes. Nous ne cesse-
rons de le lui répéter elle a à choi-
sir entre une grande entreprise qui relè-
verait son prestige en -Europe, et une
nouvelle occupation semblable & celle du
Schleswig-HoIstein.
Décidément, le poste de chef de la fa-
meuse 3" section .de la chancellerie à Saint-
Pétersbourg est singu!ièrement périlleux.
Le nouveau titulaire, général Metsentzow,
qui avait succédé au général TrôpoS, vic-
time de Véra Zassoutitch, a été à son
tour l'objet d'une tentative d'assassinat
qui, cette fois, a eu une funeste issue. Gra-
vement atteint de plusieurs coups de re-
volver, le général a succombé, au bout de
quelques -heures, aux suites de ses bles-
sures. Nous n'avons encore aucun détail
sur cet incident. On se rappelle qu'au
moment de t'attentât de Véra Zassoulitch,
beaucoup de personnes soutenaient en
Russie que ce crime n'était pas, comme
on le disait, une vengeance individuelle,
mais bien le résultat d'une grande con-
spiration contre le chef de la police, quel
qu'il fût. Le nouvel attentat semble con-
firmer cejugement. Hy a quelques se-
maines, des désordres très graves ont eu
lieu à Odessa, et des bandes de nihitistes
ont également tiré sur tes agens de la po-
lice. On voit dans quel état d'excitation
révolutionnaire les derniers événcmens
laissent un pays qui, avant d'aUer mettre
l'ordre chez les autres, ferait peut-être
bien de se guérir de ses propres ma-
ladies.
BOURSE JMEPAMS
Ct&tMfe le 16 -le 17 Bt&M-M. Matooe.
'S 0/0'
Comptant. 76 M. 7660.).
Fin cour. 76521/2 76 M 7'i2
.s o/o
Amortissable.
Comptant. 80 2!! 804S.20.
Fin cour. 802.a. S040,t5.
At/tO/O
Comptantl09. 1~875 ..2Sf~.
S 0/0
Comptante M.t9S./ 7)).
Fin cour. U14S./ il2 21/2 5712 2
PETITE BOURSE DU SOtR.
Emprunt B 0/0. U2 fr.2S, SO, 4?30/C. 7Srr.6S,80.
5 0/0 turc. l2fr.SO.
Banque ottomane.. SOS fr., M3 fr., M4 tr.
EgyptiOBnes 6 0/0.. 242 fr. 30, 243 fr. 12 ~2.
T6t6§~apMe pfS~ëe
'S-Ttpe *A!6grap!iiq:M 4Kome,!ei7ao&t.
Le Valiuan a envoyé, pour et.rc soumis à l'ap
prob~Hon du prince de-Bismarck, la procédure à
suivre aftaquo tesëveques expuisés puissent
retourner dans leurs diocèses. Sur ce point, it
existe quelque divergence.
Le Vatican croit qu'un simple consentement du
gouvernement sufut pour que les évoques puis-
sent rentrer sans qu'il sott nécessaire d'en faire
ia demande au gouvernement.
Constantinopte. le <6 août.
On commence à évacuer te matériel du quadri-
iatéreduDanube.
Berlin, le ~ao&t.
La Post apprend que la commission euro-
péenne chargée d'étaborer te plan d'organisation
de la Roumëhe orienta.tese réunu'a te-~ septem-
bre à Constantinople, et que la commission char-'
gée de taire le même travail pouc ia. Butmrie
~e réunira le même jour dans la .IccaUté bulgare
où le commissaire russe établu'a sa résidence.
-1 Saint-Pétersbourg, le }6a.o&t,
3h~Sm.soj[r.
te gënéràY Metsentzow a succombé à sa Mes-
&U)'e un peu &prés cinq heures.
On nous écrit des environs de Rome,
JeM&oût:
A défaut d'autres nouvelles, je croîs de-
voir vous parler de l'archevêque de Naples
dont on s'occupe depuis quelque temps.
a On sait que la loi des garanties a donné
au Pape le droit de nommer directement à
tous les ~yêehés. P:M: IX s'empressa d'user
de ce droit en pourvoyant à tous les év<&-
chés vacans qui étaient en ~rand nombre..
Le gouvernement, regrettant peut-être la
concession qu'il avait faite, dit au Saint-
Siège Vous avez le droit de nommer les évo-
ques, je le reconnais; mais, de mon côté, j'ai
ie droit de vériner s'ils sont régulièrement
nommés, avant de leur délivrer le temporel
qui est dans mes mains; il faut donc qu'on
me demande l'~x~quatur.
)) Après de nombreuses tergiversations, en-
tremêlées de plus nombreuses subtilités, la
plupart des éyeques prirent leur parti, et le
gouvernement s'exécuta. Dès son avènement,
Léon XIII décida que l'exéquatur serait de-
mandé directement et qu'on mettrait de côté
toute discussion sur les formules.
jf Mais pour le royaume urne difnculte nouvelle. D'après les anciens
traités, certains sièges, notammejit celui de
Naples, étaient de patronat rpya), c'est-à-
dire que le roi avait le droit de désigner les
titulaires, sauf approbation du Pape.
» Le gouvernement italien préteud exercer
les droits dévplus & ses prédécesseurs. Le
Saint Siège répond que les anciens traités,
n'étant plus exécutés dans la plupart de leurs
clauses, sont tombés en désuétude, et qu'en
tout cas ils sont abrogés par la loi des garan-
ties.
a Le malheur des procès de &e genre est
qu'il n'existe aucun tribunal pour les juger,
et que dès lors on peut argumenter indéfini-
ment sans arriver à une conclusion. Tout se
réduira à une question de convenance poli-
tique, les argumens en faveur du patronat
royal étant assez bons pour qu'on les
fasse valoir ~et assez mauvais pour qu'on
les abandonne si on le croit utile.
? Le siège de Nappes étant devenu vacant.
le Pape a jugé à propos d'y appeler l'~bbé de
San-Felice, sans s'être concerté au moins ofQ
ciellement avec te gouvernement. En consé-
quence, celui-ci a ,refusé l'exéquatur, bien
qu'il lui ait été demandé. Néanmoins, avant-
hier dimanche, Mgr de San-Felice a fait son
entrée solennelle dans la vil)e de Naples.
L'archevêque a été reçu à la station par
quelques personnages de la noblesse en
habit noir, et s'est rendu, en voiture cou-
verte, au séminaire, en bénissant le peuple
sur son passage. De là. S. G. est altée
processionnellement à la cathédrale et a été
instailée avec le cérémonial d'usage. La po-
lice n'est intervenue que pour maintenir
t'ordre qui d'ailleurs n'a pas été troublé. Il
en est résulté que Mgr de Sun-Felice est ar-
chevêque de Naples pour le clergé et pour le
pubtic seulement, il n'a pas de traitement.
en sorte que le Pape a dû lui allouer 1,000 fr.
par mois. Il est probable que les personnes
pieuses de Naples compléteront ce traite-
ment un peu maigre pour le successeur du
duc de Riario, célèbre par sa généreuse cha-
rité. Il est vrai que le cardinal Riario était
fort riche, tandis que MgrdeSan-Feticeest
aussi pauvre que noble, ce qui n'est pas peu
dire.
» Ce qu'il y a de curieux dans ce conflit, c'est
que la personne de l'archevêque est hors de
cause, et que probablement le roi, s'il avait été
consulté, l'eût préféré aux autres candidats.
En en'et, Mgr de San-Féiice appartenait à
t'Ordre des Bénédictins du MontCassin.Or,
cet Ordre a généralement les sympathies du
public; ses membres sont des hommes in-
struits et ne passent ni pour des intrigans ni
pour des fanatiques, comme ceux d'autres
corporations.
B Mgr de San-Felice porte un'nom célèbre
dans ie martyrologe patriotique. Tout le
monde à Naples connaît l'histoire de la San-
Felice, qui Jut une des victimes les plus tou-
chantes de la réaction de 1799. Bien que cette
histoire soit vieille de près de quatre-vingts
ans, les détails en sont connus comme s'ils
étaient d'hier.
Nil est vrai qu'un nom n'est pas toujours
une garantie; mais ila une signification, sur-
tout aux yeux des masses; et le.nom de San-
Felice n'a certes pas une signification bour-
bonnienne. Le supplice de cette femme infor-
tunée fut une de ces fautes qui pèsent éter-
nellement sur une dynastie.
? Maintenant, le gouvernement a-t-il eu
tort ou raison de soulever ce conflit ? Les
avis à cet égard sont partagés, même dans le
parti libéral; car il est inutile do 'dire. que le
parti clérical lui donne tort.
f H.-CL MONTFERRIER. »
On nous écrit de Genève, le 15 août
« Le temps s'arrange sur le Gothard. Vous
êtes au courant de la question. Les cantons
intéressés ne pouvaient ou ne voulaient pas
.payer le supplément de subvoation indispen-
sable pour achevet', ou (disons levr~imot),
pour continuer les trav&ux. Là-dessus on a j
dit: C'est la Confédération qui doit rendre
gorge. H s'agissait de 6 Rnilioca 'i; ia
somme n'était pa.s énorme; maisU y avait.
deMièro cette affaire d'argent une grosse
question de droit. La C~nfélera'ion peut-
elle et doit-eUo intarvenir dans une enprise particuiière? Eite le peut, et elle
le doit B, disaient les canins intéressés et
les centralistes. « Elle ne le peut pas et ne
le doit pas o, disaient Ie~ autonomistes et les
cantons qui n'ont rien à gaguer au perce-
ment du Gothard. L's premiers étaient les <
plus nombreux à l'Assemblée federate, et ils
auraient fait tout ce qu'ils auraient voulu
s'ils n'avaient paseude fortes raisons pour ]
ne pas trop vouloir. Ils craignaient le t'e/N- n
~/t~? la sanction du peuple suisse. Il fut question a
un moment de s'en passer et de voter la loi
d'urgence. Mais cette velléité de coup d'Etat
légal échoua devant la résistance parfaite-
ment honorable d'un bon nombre de députés
qui tenaient pourtant à la subvention. Dans
cet état de choses, la majorité elle-même a
désiré une transaction, et voici ce qdi a été
décidé 'I
La Confédération ne donnera pas, en tant
que Confédération, l'argent qu'on lui de-
mande elle ne fournit point sa quote-part,
comme l'Italie et l'Allemagne, à la ligne du
Gothard. Elle accorde seulement aux cantons
intéressés, pour les tirer d'embarras, une
somme déterminée, et spécialement au con-
ton~u Tessm un subside de 2 millions pour
'la ligne du Monte-Cenere, a laquelle les Tes-
~sinois tiennent très fort, et ils ont raison.
Eventuellement Ja Confédérntion promet
d'accorder 4 millions 1/2 aux cantons qu'in-
téressent les passages du Simplon et du
Luckmanier.
N Vous me direz Mais c'est une façon
détournée d'accorder une subvention auGo-
thard. Cela est vrai, mais voici l'important
La Confédération retire son épingle du jeu.
Elle ne s'intéresse pas directement dans l'af-
faire. Elle n'est poini. engagée dans le désas-
tre futur, s'il y a désastre. Elle agit senii-
mentatement, dirait lord Beaconsneld. Il y a
des cantons gênés, elle leur donne de l'ar-
gent, c'est d'une bonne mère; elle en promet
& ceux qui seront t gênés par des entreprises
pareilles; c'est équitable et confédéral. Mais
c'est aux cantons, non aux Compagnies qu'elle
vient en aide le principe de la non-subven~-
tion aux chemins de fer est sauvé. Si telle
Compagnie en détresse ou telle autre en for-
mation vient lui demander des subsides, ils
ne pourront invoquer un précédent. Berne
aura le droit de leur répondre Nescio co~
Voilà comment je comprends la transaction;
mais il est possible que je me trompe. Ceux
:qui l'ont votée hier (93 conseillers nationaux
-contre 16) no l'ont peut-être pas tous com-
prise de la même façon.
e J'ajoute que 1~ ~e/ë~~WM a été voté par
85 voix contre 33 c'est donc le peuple suiàse
qui aura le dernier mot dans affaire de la
eub~ntion du Gothard.Je la répète :.cela est t
~ort important et fort .honorable. Le peuple
suisse a le droit de veto, et, comme il s'agit
ici d'argent, il se peut fort bien qu'il le refuse.
Il~y a du danger à consulter les contribuables
sur une charge nouvelle qui doit peser sur
eux. Malgré cela, je tiens à le constater, la
majorité du Conseil national, et une majo-
rité considérable, a énergiquement répoussé
les efforts désespérés des politiciens pour
empocher le ~/justice et contre son propre intérêt le peu-
ple (elle l'espère du moins) lui en tiendra
compte.
o A Genève, en revanche, la majorité du
Grand-Conseil ne veut pas entendre parler de
)'le peuple se connaît en hommes, mais n'en-
tend rien aux lois; que, par conséquent, il
est apte à choisir ses maître- mais ne doit
pas discuter leurs ordres. C'est à peu près
ce que nous pensons de nos domestiques
ils ont le droit de nous quitter et d'aller ser-
vir ailleurs, mais ils doivent nous obéir les
yeux fermés. Vous voyez qu'on peut inter-
préter de bien des façons la souveraineté du
peuple, a
Genève, le 16 août.
Ma lettre n'ayant pu. partir hier, je peux
aujourd'hui la compléter. Le vote d'avant-
hier au Conseil national accorde 4 minions 1/2
aux cantons intéressés à la ligne du Gothard,
2 millions au Tessin pour la ligne du Monte-
Cenere. et promet 4 millions 1/2 pour chacun
des deux autres passages, le Simplon et le
Luckmanier.
Les deux derniers décrets, celui du Tessin
et celui des passages futurs, ont été adoptés
par 93 voix contre 16. Teus -les cantons (ex-
cepté Lucerne et Vaud) ont voté la transac-
tion à la majorité. Un député genevois,
M. Vautier, l'a énergiquement soutenue. On
prétend, d'autre part, que le gouvernement
d'ici n'est pas content: il verrait dans cet
arrangement une alliance monstrueuse entre
les ultramontaias et les .gothardistes. Les
deux évoques exilés, MM. Mcrmiilod et La-
chat, auraient poussé à la subvention, & la
condition d'être rappelés. Je mentionna ces
bruits pour vous montrer que le spectre hoir
n'est pas encore rentré dans la coulisse. Ce
mannequin n'est point usé, bien qu'il ait beau-
coup servi.
a Hier, au Conseil national, on a débattu une
question intéressante le traité de commerce
avec la Roumanie. A ce propos, un député a
rappelé que les Roumainsn'accordentpasaux
juifs les droits politiques et civils. Le Congres
de Berlina biendêcidéqu'unepareilteinjustice
ne serait ptus tolérée; mais le traité ne devrait
pas être ratifié par le Conseil National avant
d'être accompagné d'un traité d'établisse-
ment assurant les mêmes droits et le même
traitement à tous les Suisses, qu'ils fassent
leurs dévotions en latin, en allemand, e~
français ou en hébreu. Cette opinion a été
vivement défendue par les députés genevois;
sur quoi ils ont été vertement tancés par
un de leurs collègues de Lucerne. Cet orateur
ne comprend pas que les persécuteurs des
catholiques s'apitoient sur le sort des juifs
persécutés. Encore une bévue des ultramon-
tains; ils n'en manquent .pas uae! Assimi-
ler le sort des catholiqu"s de Genève à celui
des juifs de Roumanie, c't une de ces exa-
gérations qu'il faut laisser aux.pipiets cléri-
caux cela ne se dit pas dans une Assem-
blée suisse. J'ai attaqué assez souvent ici
même les rigueurs du gouvernement con-
tre Ifs curés, I' s maires et les communes
attachés au Vatican, pour avoir le droit, en
pareil cas, de me poser en arbitre. Que le ca-
tholicisme libéral s'introduise par enraction
daoa les églises romaines, il a mUle fois tort;
mais aucun citoyen genevois, crût-il au Pape
infaillible ou à Bouddha, n'a jamais été privé
pour cela d'un seul de ses droits politiques
et civils. Bien loin de la, ce qui afflige le
plus les ultramontains, ce qui a fait de leur
Eglise nationale une Eglise dissidente, c'est
précisément qu'on ait voulu leur accorder
tous les droits des protestans. entre autres
celui de B~mmer leurs prêtres. Ds refusent.en
ceci d'exercer ieur droit de vote; iUeur plaît t
d'ètra battus. Voilà ce que la député luc~r-
noM sait fort bien, et il a perdu là une Bxcel-
lente occasion de se taire. Il a fourni à M. Car-
teret t'avantage de lui répondre <'a;~MO
dans un disccurs aisément victorieux. »
Il semble ~e la Russie renonce à une ten-
tative directe sur Balkh, puisque le JbMnM:~
~'aiM~-F~OM~ déclare que les Russes
n'ont aucune raison pour franchir l'Oxus.
Toutefois, des tentatives indirectes se pour-
suivent actuellement elles sont de deux
sortes.: militaires et diplomatiques; militai-
res du côté de Merv et de Vakhan, diploma-
tiques à Caboul.
Merv est à mi-chemin entre Bokhara et Hé-
rat, eta toujours 6t6 considéré comme faisant
partie du Khorassan, c'est-à-dire de la région
qui sépare l'Inde des pays turcs psr la race et
la langue des habitans. Actuellement ruinée.
l'antique cité iranienne sert de lieu de rallie-
ment aux Turcoma~s de la tribu de Tekké
(ta tribu.du Bouc).
A plusieurs reprises, et notamment en ~872
et en ~87'i, des colonnes russes parties des
forts de Krasnovodsk et de Tchikichlar sur la
côte occidentale de la mer Caspienne ont
tenté d~ttenidre ce Heu de refuge des Turco-
mans elles ont .été arrêtées par les diffi-
cultés naturelles du sol, qui se présentant
de ce côté sur un parcours de plus
de 700 kilomètres. De Tehardjou'i, sur l'Oxus,
jusqu'à Merv, la distance, au contraire,
n'est que de 200 kilomètres, en plein désert,
il est vrai; mais dans ce désert on rencontre
neuf puits convenablement espacés. L'occu-
pation de Merv, si le corps expéditionnaire
russe part de Tchardjouï, est donc relative-
ment facile. Resteàsavoir s'il convient à l'An-
gleterre de laisser sa rivale s'installer en K'ho-
rassan, à soixante-quinze lieues d'Hérat,
dans un territoire qui n'a jamais été consi-
déré comme turc. La Mourgab (rivière de
Mourg), qui vient se perdre dans les sables
de Merv, n'est, à sa source, séparée du Heri
Roud (rivière do Hérat) que par l'épaisseur du
Sefid Koh (Mont Blanc). Or, il est acquis par
l'expérience, –-du moins la Russie l'a pro-
clamé cent fois, et notamment dans une circu-
laire du prince GortchakoS en i872, qu'.un
Etat civilisé, limitrophe de pays demi-bar-
bares, estréduit à les absorber l'un aprèsl'autre
pour empêcher toute déprédation sur ses fron-
tières. Si les Russes délogent les pillards fur-.
comansdeMerv, ceux-ci se réfugieront sur
le Send Koh, d'où ils redescendront pour ma-,
rauder en compagnie de leurs voisins les
Djemchidis et les Kiptchaks, et il faudra
bien pousser jusque dans la vallée d'Hérat
pour-mettre un terme à leurs entreprises.
D'autre part, on prête A la Russie l'inten-
tion de s'établir .a Vakhan, aux sources mô-
mes de la branche nord do l'Oxus, dans la
région qu'on appelle ,p)a.teau de Pam'r. Pamir
signifie précisément un plateau crayeux et
aride, ce qu'on appelle dans la Lozère « une
clesPoMt~, le pays des pl.a.teaux. Au sud-
est des Pamirs, s'élèvent les .croupes du Bo-
lor au sud, les monts du BadakhchMi. Sans
doute, toute cette région ne fait pas partie du
Khorassan et a toujours été pays turc, par
conséquent e)le ent''e, comme on dit mainte-
nant, dans la sphère des intérêts russes.
puisqu'il est admis que toutes les peup)a'ies
de race et de langue turques .doivent reloyer
de la Russie? Mais en Badakhchan, on domine
la région peu connue dite ~a~M, a pays
des païens f, on se trouve entre l'Hindou
Kho et le Bolor, et on peut créer sur le
flanc de l'Inde un véritable Monténégro
asiatique. Les clans qui habitent ces
montagnes ont les mêmes habitudes de dé-
prédation que tes clans monténégrins. Il est
vrai que les Anglais n'ont pas'la longanimité
des Turcs; mais si, depuis i8a0, ils n'ont pas
dû faire moins de c~tions contre leurs turbulens voisins du
Nord-Ouest, il leur faudra exercer une
surveillance autrement active et autre-
ment coûteuse quand ces voisins pourront
aller chez les Russes du Badakhchan échan-
ger leurs informes fusils à moche contre de
bonnes carabines Berdan. Sans vouloir mé-
dire de personne, -et toute proportion gar-
dée, on peut dire qu'il serait aussi im-
prudent pour les Anglais de laisser les Rus-
ses s'établir en Badakhchan d'une part et à
Merv d'autre part, que pour .nous Français de
laisser les Prussiens s'étabtir dans l'Atlas
marocain d'un côté. et dans,la Régence de
Tripoli de l'autre, la Tunisie représentant -à
peu près l'Afghanistan, et nos tribus réfrae-
taires du Sud représentant les-montagnards
de ce a pays des païens. s
Les tentatives diplomatiques que la Russie
poursuit dans l'Asie centraie se révèlent
par l'envoi d uns mission à Caboul. L'Angle-
terre y répond par l'envoi d'une contre-mis-
sion. Il est curieux de voir deux grands
Etats européens et chrétiens rivaliser de ça-
resses auprès des muaulfpans barbares d'Af-
ghanistan. La Rtissie, qui vient de fournir une
nouvelle étape dans la voie de la délivrance des
chrétiens d'Orient (c'est elle qui le dit), Mt <
escortersa.missionàCa.hoal parun régimontde
cosaques Euzbegs les Euzbegs senties musul-
mans les plus fanatiques de l'Asie centrale. s
L'Angleterre, do son côté, donne pour escorte i
son envoyé un régiment de lanciers Pa- v
thaus.c'cst-à-dir~ Afghans jadis immigrés dans t
'Inde, qui ne le cèdent ça rien aux Euzbegs s
sn matière de zète Milieux pour l'islam. 1
.)ui des deux séduira, captivera les Afghaos? 1
Je ne connais personneuement les Afghans
~ue pour en avoir vu un certain nombre qui c
:e rendaient en pèlerinage à la Mecque. Ce c
l'est donc passur leur propre territoire que t
'ai pu les observer. Je leur reconnais une ap- c
carence martiale et des allures guerrières qui 1
:oncordent avec leur réputation de bravoure i
)ien établie dans toute l'Asie du Centre; C
nais, en m&me temps, j'ai rarement vu des s
physionomies aussi cruetles, un caractère p
jlus fourbe, une soup'ease plus hypocrite
't des idées plus immorales, même parmi s
es Asiatiques, que chez ces CabouHs. Van- a
.ard, haineux, perfide, ivrogne, d'une ava- i
'ice sordide, tel j'ai vu l'Afghan hors de q
;hez lui. Qu'on me permette ici de citer un g
'ait caractéristique au point de vue delà mo- d
'alité les pèlerins aighana, comme le font la c
plupart des pèlerins qui se rendent à la Mec*
que, emportent une' petite pacotille et font
quelque peu de commerce. Eh bien! tandi~
que leurs voisins l~s Kiptchaks des environa
d'Hérat avaient dans leurs ballots un peu do
mercerie ou de la coutellerie indigène de Kar-
chi, les vrais Afghans de Caboul débitaient
presque invariablement des photographies ob-
scènes et d'autres marchandises innommables
racolées on ne sait ou; ce qui ne les empê-
chait pas de vanter la Dobtegse de leurs an-
cêtres et leurs propres prouesses. Voil~ lejS
gens dont la Russie et l'Angleterre se dispu-
tent les faveurs.
Quoi qu'il en soit, tous les Anglo-Indiens
sont unanimes à reconnaître le farouche pa-
triotisme et l'énergie militaire dts Afghans.
Il est admis comme axiome, dans l'Inde, que
les hordes afghanes seront les ennemies du
premier qui mettra le pied sur leur territoire,.
partant, les alliées du second. Que les Ru~-
St's menacent Hérat ou qu'ils touchout à
ligne du haut Oxus, les Afghans, en dépit de
tous les engagemens contractés, se jetteront
dans les bras des Anglais. Les Russes ne
sont certainement pas assez naïfs pour croire
à la valeur d'un traXé conclu avec ces Asia-
tiques, ou d'une promesse faite par eux.
La si tuation est simplement celte-ci Occu-
per Merv et pousser jusqu'à la source de la
Mourgab, c'est, pour les Russes, livrer les
Afghane corps et âme à l'Angleterre. Occuper
le Badakhchan et entretenir d<;s intrigues à
Caboul, ce qui est la chose lap]us simple du
monde, c'est décider immédiatement l'Angle-
terre à établir l'ordre en Afghanistan, c'est-
à-dire à envahir le pays jusqu'au versant
nord de l'Hindou Koh, L'Angleterre ne '0
peut pas tolérer que l'Afghanistan soit un
foyer de troubles incessans, et on ne voit
pas au nom de quelle civilisation la Russie
protégerait les .barbares Afghans contre une
occupation anglaise.
Il résulte de là que la ligne de l'Oxus entre
Tcnardjouï au nord-ouest et les Pamirs &
l'est étant acceptée d'un commun accord
comme démarcation entre la Russie et l'An-
gleterre, une tentative russe sur Merv à l'ouest
ou sur le Badakhchan à l'est, ou les désordres
qui résulteraient en Afghanistan de la pré-
sence simultanée et prolongée d'une misMon
russe et d'une .mission anglaise condui-
raient- à l'occupation de l'Afghanistan par
l'Angleterre. Une raison capitale rendrait cotte
occupation imminente c't-st qu'.U .est facile
pour l'Angleterre de l'effectuer, &u Jieu qu'U
est très difncile pour la Russie déjà tenter
Cette mesure, réctamée depuis djx ans par -ta
plupart des autorités ang)o-indipnnes compé-
tentes, serait la suite probable soit d'un séjour
prolongé de la mission russe à Caboul, soit
d'une agression russe sur Merv ou 'siir
Vakhan. Mais les Anglais allant à Caboul se-
raient forcés de pousser jusqu'àl'Oxua, de
môme que les Russes allant à Merv seraient
contraints de pousser jusqu'à la rivière d'He-
rat. Qui est mieux préparé pour avancer do
la sorte la Russie ou l'Angleterre~* Nom
estimons que c'est l'Angleterre.
LÉON CAHUK.
Le gouvernement italien a présenté lo
3 août au Sénat et à la Chambre des Députés
du royaume un ZK)~ ~'< comprenant 467 pie.
ces diplomatiques rotatives à la question.
d'Orient, et embrassant une période qui s'é-
tend du 8 mars 1877 au 6 juin 1878. Le pre-
mier de ces documens fstun Mémoire adressa
par les Butgare.s au gouvernement italien; te
dernier est une Not~ du comtd Corti au che-
va)ier Nigra, dans laquelle le ministre des
affaires étrangères déclare que l'Italie se pré-
sentera au Congrès, libre de tout engage-
ment.
Le Livre Vert est partagé en trois périodes.
La première s'étend du 8 marc, 1877 au 25 avril
do la même anné". Elle s'ouvreau moment où
les puissances signèrent le protocole de Lon-
dres, eteUe se fermeàl'époquede la déclaration
de guerre faite par la Russie à la Turquie. Les
dépêches de cette période montrent la part
importante que l'Italie a prise aux négocia-
tions et font ressortir le caractère impartial `
et conciliant de son action diptomatique.
Ladeuxième période, qui va du 2S avril 1877
au 24 mars 1878, embrasse toute la durée da
la guerre et se termine au traité de San-
Stefano. Lesdépêches qui s'y rapportent ont
principalement pour objet les négociation~
concernant les principautés danubiennes et
le roy&ume dé Grèce. Elfes prouvent que les
relations de l'Italie avec la Roumanie ont
toujours été très cordiales; que l'Italie n'a pas,
non plus cessé de donner de bons conseils &
!a Serbie et de recommander la prudence au
gouvernementhetlénique; enfin que la détermi-
nation pr;so par ceiui-cide retirer ses troupes
de la Thessalie est due surtout & i'iaitiattve
des ministres d'Italie, de France et de Russie
résidant à Athènes, dont la conduite .a reçu
aussitôt l'approbation des autres puissances.
Le ministre d'Italie, comteMaSei, a reçu à ce
sujet les félicitations de son gouvernement.
Après le traité de San-Stefano, M. Depretis &
continué à témoigner du dévouement de l'I-
talie aux intérêts de la Grèce.
La même série de dépêches atteste aussi Le
zèle déployé par le gouvernement italien en
vue de bien déterminer les droits et les de-
voirs des neutres et des belligérans. Ennn
tout y montre qu'après avoir fait d'abord tous
ses efforts pour éviter la guerre, il s'est f-m-
ployé ensuite activement à préparer et à
hâter la conclusion de la paix.
La troisième période, du 25 mars a.u 3 juin
dernier, se rapporte aux négociations qui
ont eu lieu immédiatement avant l'ouver-
ture du Congrès. Ce qui en ressort le plus
clairement, c'est que le gouvernement ita-
lien, comme nous l'avons rappelé plus haut
ti'a cessé d'affirmer qu'en prenant part a~
congrès il était libre de tout engagement,
soit avec la Russie, soit avec toute autre
puissance.
On chercherait en vain dansée recueil foa<
ndérab]e de 467 pièces la moindre allusion
m projet qu'aurait conçu le gouvernement.
italien d'obtenir une compensation qu~lcon-
~ue à l'occupation de la Bosnie et de l'Ht-rzÉ-
,;ovine par l'Autriche, et à l'accroisfcmënt
le force ou d'influence que cette puissance r<
:evrait sur les côtes de l'Adriatique. ;Uy a.
NMCHE i8 AMT
MMAM i8 MtiT
RN~L DES DÉB~TS
me des Prêtres-Saint-Gennam-i'Auxerrots, if.
MMX tBE tL.'ABWMMBMBMf
Un an. Six mois. Trois mox'
CapMtememB. 80 &. 40 fr. 20 fr.
PMis. M îr. 36 fr. i8 ?.
Les ttbonneBMms partent des wt 1< de
chaque mois.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Kalto.
dans le Luxembourg, en Turquie,
tB Suisse, en Syrie, en .Roumanie et dans têt
pences du Maroc et de ta Tunisip
en Chine et au Japon,
6M moyen d'une valeur payable à Pans oc dt'
~mdats-poste. soit internahonaux, soit fran(~
tB Allemagne, en Autriche, en Russ~
et dans tous tes pays du Nord
chez tous ies directeurs de postot;
et dans tous tes autres pays,-
~
~M< mm marnéMt. M eemt.
tMpaftemMM, M mmm~e Kt eex<.
POUCES ET LITTERAIRES
tn B~mdM, app!y to Cewte acd C', foreim
DewspMpeM ofBce, i7, Gresham street, G. P. 0.:
MM Et. m~!M e_C., <. Fmch .tane ComhiU~
E. G. L ndon, MTN. ~B. Nimith et ja~t
~M.Strand,~r.c.,London.
ABïmeUes. & t'omet ?xM
Mtothoqnes des Rares de chaNtins de fei' beteea.
4 ~pMtttso (€&?. ch~ M. QMstM L. TemeS.
Les annonces
aï
PAMS
SAMEDI i7 AOUT
Le journal le F~M~M s'applique de-
puis quelques semaines, avec le genre de
patriotisme qui le caractérise, à démon-
trer que la république poursuit une poli-
tique belliqueuse. Il demande sans cesse
à ses collègues de la presse républi-
caine Oui ou non, le parti républicain
entend-il, après l'Exposition, garder d~ns
~es rapports de la France avec les puis-
sances la politique pacifique qu'il a
suivie jusqu'ici ? Et il triomphe de ce
qu'on ne prend pas la peine de lui répon-
dre. Nous prévenons charitab]ement le
F~KfaM qu~il a tort de se réjouir d'un
silence dont il devrait être plutôt humilié.
Son invention n'est pas nouvelle. Ce sont
les journaux allemands qui ont les pre-
miers prétendu que l'Exposition univer-
selle était un magniuque décor derrière
lequel la France préparait ses plans de
revanche militaire, et ce prétexte leur a
cservi de raison pour expliquer le re-
tus que faisait leur pays de prendre
part à notre grande manifestation pa-
jciSque. Nous avons laissé dire les
journaux allemands, nous laissons dire
Je F~M~M. La république n'a pas besoin
de 'proclamer chaque jour son dévouement
& la paix; tous ses actes prouvent qu'elle
est plus fermement attachée que 'tout
autre gouvernement au maintien de la
tranquillité générale. La conduite de ses
représentans au Congrès dissipé en Eu-
rope les derniers doutes qui pouvaient
subsister à cet égard. La France s'est a~so-
'ciée à toutes les mesures destinées à ame-
Tier la cessation des hostilités et à établir
en Orient un état de choses durable. Mal-
heureusement, toutes cesmesures n'étaient
pas aussi efScaces qu'on aurait pu le croire,
etque sans doute on l'avait cru. L'exécution
du traité de Berlin soulève des difficultés
imprévues. L'Autriche, qui devait « faire
la police européenne en Herzégovine et
en Bosnie, rencontre dans ces provinces
les 'mêmes obstacles contre lesquels Fin-
contestable puissance militaire .de la Tur- '7
jftate est venue se briser de légers orages
~e forment du côté de la Grèce; l'Angle-
terre elle-même est bien loin. d'être assu-
rée de résoudre rapidement tous les pro-
blèmes que présente la réforme de l'Asie-
Mineure. DenouveHes questions surgissent
tous les jours. Nous les abordons, pour
notre compte, avec une entière franchise,
avec un désir .profondément sincère d'ai-
der à les résoudre pacinquement, avec
une indépendance d'esprit dépouillée de
toute arrière-pensée. Il est possible que
cous nous trompions, mais il faut être le
.F~KpaM .pour soutenir que nous cher-
chons à rallumer le feu qui vient de
s'éteindre. On nous faisait les mêmes re-
proches lorsque nous prédisions il y a
trois ans que l'insurrection de l'Herzégo-
vine, dont le foyer véritable était en Ser-
bie et dans Je Monténégro, amènerait une
grande guerre. Ce souvenir nous met à
l'aise, il nous permet de supporter sans
peine les critiques des profonds poUtiques
qui nous accusent de conspirer aujour-
d'hui contre la sécurité de'l'Europe.
E~il vrai d'ailleurs, comme le pré-
tend le /aM
de la Serbie nous ayons pour but de
rompre l'aHiance des trois empires et de
brouiller le gouvernement de Vienne
avec le gouvernement de Saiut-Pé-
tersbourg ? Si tel était notre desseiu,
nous engagerions plutôt l'Autriche à
laisser la Serbie continuer de servir de
citadelle et d'entrepôt à la conspiration
panslaviste; car, de cette manière, le feu
qui couve en Herzégovine et en Bosnie
depuis plusieurs années ne serait jamais
étouffé, et un conflit chronique, qui ne
pourrait manquer de dégénérer prochaine-
ment en guerre déclarée, s'établirait entre
la Russie et l'empire austro-hongrois.
Pease-t-on sérieusement que l'entrée de
l'armée autrichienne 'dans deux provinces
slaves n'ait pas sufû pour mettre en an-
tagonisme les intérêts ru-ses et les inté-
Eêts autrichiens ? Jamais le langage de la
presse moscovite n'a été plus violent
qu'aujourd'hui contre l'Autriche. Presque
tons les journaux de Saint-Pétersbourg
et de Moscou répètent et commentent
chaque jour le mot fameux du géné-
ral FadeieiT: La meilleure route pour
Constantinople passe par Vienne. L'opi-
nion publique tout entière est indignée,
irritée, révoltée contre la conduite du gou-
vernement autrichien. Nous savons bien
quece~ démonstrations n'ont pas beau--
coup d'importance dans l'état actuel de
faiblesse et de fatigue de la Russie. Mais
qui sait ce qui peut arriver d'ici à deux
ou 4rois ans si l'Autriche, à peiae campée
dans des provinces entourées de Slaves
&ans cesse occupés à conspirer contre eUe,
ne prend pas des garanties suffisantes
pour prévenir le retour d'insurrections
semblables à celles contre lesquelles est j
venue se briser la Turquie et contre les-
quelles les troupes du général Philippo-
Tit
velles peuvent éclater dans cette contrée
si fertiïe en événemens dangereux pour
l'Europe entière ? La Serbie ne pa-
raît pas encore résignée à laisser l'Eu-
rope en repos. « Les armemens et prépa–
B ratifa militaires sont repris ici sur une
grande échelle ?, écrit-on de Belgrade &
la (~'<~
ofRcieuse, que son attitude présente
M est forcément déterminée par les
? tendances menaçantes des Arnautes, en
d'autres termes, de la Ligue albanaise,
et par l'hostilité manifeste de la Porte
à l'égard de la principauté. Dans le cas
d'en nouveau conftit avec la Turquie,
H !a Serbie menace de faire alliance avec
» la Grèce. Qu'ils soient dirigés contre
la Turquie ou contre lui, il est certain
que les arméniens de la Serbie sont
une menace pour le gouvernement de
Vienne. Chargée de la police européenne,
l'Autriche peut-elle laisser une princi-
pauté turbulente recommencer des agita-
'tions qui ont Amené de ~i fâcheuses
crises ? R
Le seul jmoyen d'assurer le maintien de
la paix, c'est de mettre un frein tardif au
débordement d'ambition de tous ces petits
peuples dont l'unique soin paraît être de
troubler le monde. JI arrive aujourd'hui à
l'Autriche ce qui est arrivé il y trois ans
à la Porte. EHe est en présence d'une ré-
volte qui est en grande partie le produit
d'excitations extérieures. Les journaux
de Vienne nous annoncent, en e9et,
que des milices serbes ont franchi la
frontière et combattu dans les rangs
des insurgés contre la di~sion du général
Szapary. La Porte n'a pu venir à bout
de l'ancienne insurrection parce que la
diplomatie l'empêchait toujours d'agir
avec vigueur et de frapper le mal dans sa
source. Si l'Autriche se condamne à la
même faiblesse, elle sera obligée dans un
avenir plus ou moins prochain de sup-
porter aussi une grande guerre contre les
envahissemens du panslavisme. C'est pour
cela que tous les défenseurs véritables de
la paix doivent l'exhorter à prendre un
parti décisif, à s'allier franchement avec
la Turquie dont les intérêts sont les mê-
mes que les siens, à suivre en Europe
la politique que l'Angleterre suit en Asie,
et 4 rétablir de cette manière l'équilibre
des forces européennes. Nous ne cesse-
rons de le lui répéter elle a à choi-
sir entre une grande entreprise qui relè-
verait son prestige en -Europe, et une
nouvelle occupation semblable & celle du
Schleswig-HoIstein.
Décidément, le poste de chef de la fa-
meuse 3" section .de la chancellerie à Saint-
Pétersbourg est singu!ièrement périlleux.
Le nouveau titulaire, général Metsentzow,
qui avait succédé au général TrôpoS, vic-
time de Véra Zassoutitch, a été à son
tour l'objet d'une tentative d'assassinat
qui, cette fois, a eu une funeste issue. Gra-
vement atteint de plusieurs coups de re-
volver, le général a succombé, au bout de
quelques -heures, aux suites de ses bles-
sures. Nous n'avons encore aucun détail
sur cet incident. On se rappelle qu'au
moment de t'attentât de Véra Zassoulitch,
beaucoup de personnes soutenaient en
Russie que ce crime n'était pas, comme
on le disait, une vengeance individuelle,
mais bien le résultat d'une grande con-
spiration contre le chef de la police, quel
qu'il fût. Le nouvel attentat semble con-
firmer cejugement. Hy a quelques se-
maines, des désordres très graves ont eu
lieu à Odessa, et des bandes de nihitistes
ont également tiré sur tes agens de la po-
lice. On voit dans quel état d'excitation
révolutionnaire les derniers événcmens
laissent un pays qui, avant d'aUer mettre
l'ordre chez les autres, ferait peut-être
bien de se guérir de ses propres ma-
ladies.
BOURSE JMEPAMS
Ct&tMfe le 16 -le 17 Bt&M-M. Matooe.
'S 0/0'
Comptant. 76 M. 7660.).
Fin cour. 76521/2 76 M 7'i2
.s o/o
Amortissable.
Comptant. 80 2!! 804S.20.
Fin cour. 802.a. S040,t5.
At/tO/O
Comptantl09. 1~875 ..2Sf~.
S 0/0
Comptante M.t9S./ 7)).
Fin cour. U14S./ il2 21/2 5712 2
PETITE BOURSE DU SOtR.
Emprunt B 0/0. U2 fr.2S, SO, 4?30/C. 7Srr.6S,80.
5 0/0 turc. l2fr.SO.
Banque ottomane.. SOS fr., M3 fr., M4 tr.
EgyptiOBnes 6 0/0.. 242 fr. 30, 243 fr. 12 ~2.
T6t6§~apMe pfS~ëe
'S-Ttpe *A!6grap!iiq:M 4Kome,!ei7ao&t.
Le Valiuan a envoyé, pour et.rc soumis à l'ap
prob~Hon du prince de-Bismarck, la procédure à
suivre aftaquo tesëveques expuisés puissent
retourner dans leurs diocèses. Sur ce point, it
existe quelque divergence.
Le Vatican croit qu'un simple consentement du
gouvernement sufut pour que les évoques puis-
sent rentrer sans qu'il sott nécessaire d'en faire
ia demande au gouvernement.
Constantinopte. le <6 août.
On commence à évacuer te matériel du quadri-
iatéreduDanube.
Berlin, le ~ao&t.
La Post apprend que la commission euro-
péenne chargée d'étaborer te plan d'organisation
de la Roumëhe orienta.tese réunu'a te-~ septem-
bre à Constantinople, et que la commission char-'
gée de taire le même travail pouc ia. Butmrie
~e réunira le même jour dans la .IccaUté bulgare
où le commissaire russe établu'a sa résidence.
-1 Saint-Pétersbourg, le }6a.o&t,
3h~Sm.soj[r.
te gënéràY Metsentzow a succombé à sa Mes-
&U)'e un peu &prés cinq heures.
On nous écrit des environs de Rome,
JeM&oût:
A défaut d'autres nouvelles, je croîs de-
voir vous parler de l'archevêque de Naples
dont on s'occupe depuis quelque temps.
a On sait que la loi des garanties a donné
au Pape le droit de nommer directement à
tous les ~yêehés. P:M: IX s'empressa d'user
de ce droit en pourvoyant à tous les év<&-
chés vacans qui étaient en ~rand nombre..
Le gouvernement, regrettant peut-être la
concession qu'il avait faite, dit au Saint-
Siège Vous avez le droit de nommer les évo-
ques, je le reconnais; mais, de mon côté, j'ai
ie droit de vériner s'ils sont régulièrement
nommés, avant de leur délivrer le temporel
qui est dans mes mains; il faut donc qu'on
me demande l'~x~quatur.
)) Après de nombreuses tergiversations, en-
tremêlées de plus nombreuses subtilités, la
plupart des éyeques prirent leur parti, et le
gouvernement s'exécuta. Dès son avènement,
Léon XIII décida que l'exéquatur serait de-
mandé directement et qu'on mettrait de côté
toute discussion sur les formules.
jf Mais pour le royaume
traités, certains sièges, notammejit celui de
Naples, étaient de patronat rpya), c'est-à-
dire que le roi avait le droit de désigner les
titulaires, sauf approbation du Pape.
» Le gouvernement italien préteud exercer
les droits dévplus & ses prédécesseurs. Le
Saint Siège répond que les anciens traités,
n'étant plus exécutés dans la plupart de leurs
clauses, sont tombés en désuétude, et qu'en
tout cas ils sont abrogés par la loi des garan-
ties.
a Le malheur des procès de &e genre est
qu'il n'existe aucun tribunal pour les juger,
et que dès lors on peut argumenter indéfini-
ment sans arriver à une conclusion. Tout se
réduira à une question de convenance poli-
tique, les argumens en faveur du patronat
royal étant assez bons pour qu'on les
fasse valoir ~et assez mauvais pour qu'on
les abandonne si on le croit utile.
? Le siège de Nappes étant devenu vacant.
le Pape a jugé à propos d'y appeler l'~bbé de
San-Felice, sans s'être concerté au moins ofQ
ciellement avec te gouvernement. En consé-
quence, celui-ci a ,refusé l'exéquatur, bien
qu'il lui ait été demandé. Néanmoins, avant-
hier dimanche, Mgr de San-Felice a fait son
entrée solennelle dans la vil)e de Naples.
L'archevêque a été reçu à la station par
quelques personnages de la noblesse en
habit noir, et s'est rendu, en voiture cou-
verte, au séminaire, en bénissant le peuple
sur son passage. De là. S. G. est altée
processionnellement à la cathédrale et a été
instailée avec le cérémonial d'usage. La po-
lice n'est intervenue que pour maintenir
t'ordre qui d'ailleurs n'a pas été troublé. Il
en est résulté que Mgr de Sun-Felice est ar-
chevêque de Naples pour le clergé et pour le
pubtic seulement, il n'a pas de traitement.
en sorte que le Pape a dû lui allouer 1,000 fr.
par mois. Il est probable que les personnes
pieuses de Naples compléteront ce traite-
ment un peu maigre pour le successeur du
duc de Riario, célèbre par sa généreuse cha-
rité. Il est vrai que le cardinal Riario était
fort riche, tandis que MgrdeSan-Feticeest
aussi pauvre que noble, ce qui n'est pas peu
dire.
» Ce qu'il y a de curieux dans ce conflit, c'est
que la personne de l'archevêque est hors de
cause, et que probablement le roi, s'il avait été
consulté, l'eût préféré aux autres candidats.
En en'et, Mgr de San-Féiice appartenait à
t'Ordre des Bénédictins du MontCassin.Or,
cet Ordre a généralement les sympathies du
public; ses membres sont des hommes in-
struits et ne passent ni pour des intrigans ni
pour des fanatiques, comme ceux d'autres
corporations.
B Mgr de San-Felice porte un'nom célèbre
dans ie martyrologe patriotique. Tout le
monde à Naples connaît l'histoire de la San-
Felice, qui Jut une des victimes les plus tou-
chantes de la réaction de 1799. Bien que cette
histoire soit vieille de près de quatre-vingts
ans, les détails en sont connus comme s'ils
étaient d'hier.
Nil est vrai qu'un nom n'est pas toujours
une garantie; mais ila une signification, sur-
tout aux yeux des masses; et le.nom de San-
Felice n'a certes pas une signification bour-
bonnienne. Le supplice de cette femme infor-
tunée fut une de ces fautes qui pèsent éter-
nellement sur une dynastie.
? Maintenant, le gouvernement a-t-il eu
tort ou raison de soulever ce conflit ? Les
avis à cet égard sont partagés, même dans le
parti libéral; car il est inutile do 'dire. que le
parti clérical lui donne tort.
f H.-CL MONTFERRIER. »
On nous écrit de Genève, le 15 août
« Le temps s'arrange sur le Gothard. Vous
êtes au courant de la question. Les cantons
intéressés ne pouvaient ou ne voulaient pas
.payer le supplément de subvoation indispen-
sable pour achevet', ou (disons levr~imot),
pour continuer les trav&ux. Là-dessus on a j
dit: C'est la Confédération qui doit rendre
gorge. H s'agissait de 6 Rnilioca 'i; ia
somme n'était pa.s énorme; maisU y avait.
deMièro cette affaire d'argent une grosse
question de droit. La C~nfélera'ion peut-
elle et doit-eUo intarvenir dans une en
le doit B, disaient les canins intéressés et
les centralistes. « Elle ne le peut pas et ne
le doit pas o, disaient Ie~ autonomistes et les
cantons qui n'ont rien à gaguer au perce-
ment du Gothard. L's premiers étaient les <
plus nombreux à l'Assemblée federate, et ils
auraient fait tout ce qu'ils auraient voulu
s'ils n'avaient paseude fortes raisons pour ]
ne pas trop vouloir. Ils craignaient le t'e/N- n
~/t~?
un moment de s'en passer et de voter la loi
d'urgence. Mais cette velléité de coup d'Etat
légal échoua devant la résistance parfaite-
ment honorable d'un bon nombre de députés
qui tenaient pourtant à la subvention. Dans
cet état de choses, la majorité elle-même a
désiré une transaction, et voici ce qdi a été
décidé 'I
La Confédération ne donnera pas, en tant
que Confédération, l'argent qu'on lui de-
mande elle ne fournit point sa quote-part,
comme l'Italie et l'Allemagne, à la ligne du
Gothard. Elle accorde seulement aux cantons
intéressés, pour les tirer d'embarras, une
somme déterminée, et spécialement au con-
ton~u Tessm un subside de 2 millions pour
'la ligne du Monte-Cenere, a laquelle les Tes-
~sinois tiennent très fort, et ils ont raison.
Eventuellement Ja Confédérntion promet
d'accorder 4 millions 1/2 aux cantons qu'in-
téressent les passages du Simplon et du
Luckmanier.
N Vous me direz Mais c'est une façon
détournée d'accorder une subvention auGo-
thard. Cela est vrai, mais voici l'important
La Confédération retire son épingle du jeu.
Elle ne s'intéresse pas directement dans l'af-
faire. Elle n'est poini. engagée dans le désas-
tre futur, s'il y a désastre. Elle agit senii-
mentatement, dirait lord Beaconsneld. Il y a
des cantons gênés, elle leur donne de l'ar-
gent, c'est d'une bonne mère; elle en promet
& ceux qui seront t gênés par des entreprises
pareilles; c'est équitable et confédéral. Mais
c'est aux cantons, non aux Compagnies qu'elle
vient en aide le principe de la non-subven~-
tion aux chemins de fer est sauvé. Si telle
Compagnie en détresse ou telle autre en for-
mation vient lui demander des subsides, ils
ne pourront invoquer un précédent. Berne
aura le droit de leur répondre Nescio co~
Voilà comment je comprends la transaction;
mais il est possible que je me trompe. Ceux
:qui l'ont votée hier (93 conseillers nationaux
-contre 16) no l'ont peut-être pas tous com-
prise de la même façon.
e J'ajoute que 1~ ~e/ë~~WM a été voté par
85 voix contre 33 c'est donc le peuple suiàse
qui aura le dernier mot dans affaire de la
eub~ntion du Gothard.Je la répète :.cela est t
~ort important et fort .honorable. Le peuple
suisse a le droit de veto, et, comme il s'agit
ici d'argent, il se peut fort bien qu'il le refuse.
Il~y a du danger à consulter les contribuables
sur une charge nouvelle qui doit peser sur
eux. Malgré cela, je tiens à le constater, la
majorité du Conseil national, et une majo-
rité considérable, a énergiquement répoussé
les efforts désespérés des politiciens pour
empocher le ~/
ple (elle l'espère du moins) lui en tiendra
compte.
o A Genève, en revanche, la majorité du
Grand-Conseil ne veut pas entendre parler de
)'
tend rien aux lois; que, par conséquent, il
est apte à choisir ses maître- mais ne doit
pas discuter leurs ordres. C'est à peu près
ce que nous pensons de nos domestiques
ils ont le droit de nous quitter et d'aller ser-
vir ailleurs, mais ils doivent nous obéir les
yeux fermés. Vous voyez qu'on peut inter-
préter de bien des façons la souveraineté du
peuple, a
Genève, le 16 août.
Ma lettre n'ayant pu. partir hier, je peux
aujourd'hui la compléter. Le vote d'avant-
hier au Conseil national accorde 4 minions 1/2
aux cantons intéressés à la ligne du Gothard,
2 millions au Tessin pour la ligne du Monte-
Cenere. et promet 4 millions 1/2 pour chacun
des deux autres passages, le Simplon et le
Luckmanier.
Les deux derniers décrets, celui du Tessin
et celui des passages futurs, ont été adoptés
par 93 voix contre 16. Teus -les cantons (ex-
cepté Lucerne et Vaud) ont voté la transac-
tion à la majorité. Un député genevois,
M. Vautier, l'a énergiquement soutenue. On
prétend, d'autre part, que le gouvernement
d'ici n'est pas content: il verrait dans cet
arrangement une alliance monstrueuse entre
les ultramontaias et les .gothardistes. Les
deux évoques exilés, MM. Mcrmiilod et La-
chat, auraient poussé à la subvention, & la
condition d'être rappelés. Je mentionna ces
bruits pour vous montrer que le spectre hoir
n'est pas encore rentré dans la coulisse. Ce
mannequin n'est point usé, bien qu'il ait beau-
coup servi.
a Hier, au Conseil national, on a débattu une
question intéressante le traité de commerce
avec la Roumanie. A ce propos, un député a
rappelé que les Roumainsn'accordentpasaux
juifs les droits politiques et civils. Le Congres
de Berlina biendêcidéqu'unepareilteinjustice
ne serait ptus tolérée; mais le traité ne devrait
pas être ratifié par le Conseil National avant
d'être accompagné d'un traité d'établisse-
ment assurant les mêmes droits et le même
traitement à tous les Suisses, qu'ils fassent
leurs dévotions en latin, en allemand, e~
français ou en hébreu. Cette opinion a été
vivement défendue par les députés genevois;
sur quoi ils ont été vertement tancés par
un de leurs collègues de Lucerne. Cet orateur
ne comprend pas que les persécuteurs des
catholiques s'apitoient sur le sort des juifs
persécutés. Encore une bévue des ultramon-
tains; ils n'en manquent .pas uae! Assimi-
ler le sort des catholiqu"s de Genève à celui
des juifs de Roumanie, c't une de ces exa-
gérations qu'il faut laisser aux.pipiets cléri-
caux cela ne se dit pas dans une Assem-
blée suisse. J'ai attaqué assez souvent ici
même les rigueurs du gouvernement con-
tre Ifs curés, I' s maires et les communes
attachés au Vatican, pour avoir le droit, en
pareil cas, de me poser en arbitre. Que le ca-
tholicisme libéral s'introduise par enraction
daoa les églises romaines, il a mUle fois tort;
mais aucun citoyen genevois, crût-il au Pape
infaillible ou à Bouddha, n'a jamais été privé
pour cela d'un seul de ses droits politiques
et civils. Bien loin de la, ce qui afflige le
plus les ultramontains, ce qui a fait de leur
Eglise nationale une Eglise dissidente, c'est
précisément qu'on ait voulu leur accorder
tous les droits des protestans. entre autres
celui de B~mmer leurs prêtres. Ds refusent.en
ceci d'exercer ieur droit de vote; iUeur plaît t
d'ètra battus. Voilà ce que la député luc~r-
noM sait fort bien, et il a perdu là une Bxcel-
lente occasion de se taire. Il a fourni à M. Car-
teret t'avantage de lui répondre <'a;~MO
dans un disccurs aisément victorieux. »
Il semble ~e la Russie renonce à une ten-
tative directe sur Balkh, puisque le JbMnM:~
~'aiM~-F~OM~ déclare que les Russes
n'ont aucune raison pour franchir l'Oxus.
Toutefois, des tentatives indirectes se pour-
suivent actuellement elles sont de deux
sortes.: militaires et diplomatiques; militai-
res du côté de Merv et de Vakhan, diploma-
tiques à Caboul.
Merv est à mi-chemin entre Bokhara et Hé-
rat, eta toujours 6t6 considéré comme faisant
partie du Khorassan, c'est-à-dire de la région
qui sépare l'Inde des pays turcs psr la race et
la langue des habitans. Actuellement ruinée.
l'antique cité iranienne sert de lieu de rallie-
ment aux Turcoma~s de la tribu de Tekké
(ta tribu.du Bouc).
A plusieurs reprises, et notamment en ~872
et en ~87'i, des colonnes russes parties des
forts de Krasnovodsk et de Tchikichlar sur la
côte occidentale de la mer Caspienne ont
tenté d~ttenidre ce Heu de refuge des Turco-
mans elles ont .été arrêtées par les diffi-
cultés naturelles du sol, qui se présentant
de ce côté sur un parcours de plus
de 700 kilomètres. De Tehardjou'i, sur l'Oxus,
jusqu'à Merv, la distance, au contraire,
n'est que de 200 kilomètres, en plein désert,
il est vrai; mais dans ce désert on rencontre
neuf puits convenablement espacés. L'occu-
pation de Merv, si le corps expéditionnaire
russe part de Tchardjouï, est donc relative-
ment facile. Resteàsavoir s'il convient à l'An-
gleterre de laisser sa rivale s'installer en K'ho-
rassan, à soixante-quinze lieues d'Hérat,
dans un territoire qui n'a jamais été consi-
déré comme turc. La Mourgab (rivière de
Mourg), qui vient se perdre dans les sables
de Merv, n'est, à sa source, séparée du Heri
Roud (rivière do Hérat) que par l'épaisseur du
Sefid Koh (Mont Blanc). Or, il est acquis par
l'expérience, –-du moins la Russie l'a pro-
clamé cent fois, et notamment dans une circu-
laire du prince GortchakoS en i872, qu'.un
Etat civilisé, limitrophe de pays demi-bar-
bares, estréduit à les absorber l'un aprèsl'autre
pour empêcher toute déprédation sur ses fron-
tières. Si les Russes délogent les pillards fur-.
comansdeMerv, ceux-ci se réfugieront sur
le Send Koh, d'où ils redescendront pour ma-,
rauder en compagnie de leurs voisins les
Djemchidis et les Kiptchaks, et il faudra
bien pousser jusque dans la vallée d'Hérat
pour-mettre un terme à leurs entreprises.
D'autre part, on prête A la Russie l'inten-
tion de s'établir .a Vakhan, aux sources mô-
mes de la branche nord do l'Oxus, dans la
région qu'on appelle ,p)a.teau de Pam'r. Pamir
signifie précisément un plateau crayeux et
aride, ce qu'on appelle dans la Lozère « une
c
est des Pamirs, s'élèvent les .croupes du Bo-
lor au sud, les monts du BadakhchMi. Sans
doute, toute cette région ne fait pas partie du
Khorassan et a toujours été pays turc, par
conséquent e)le ent''e, comme on dit mainte-
nant, dans la sphère des intérêts russes.
puisqu'il est admis que toutes les peup)a'ies
de race et de langue turques .doivent reloyer
de la Russie? Mais en Badakhchan, on domine
la région peu connue dite ~a~M, a pays
des païens f, on se trouve entre l'Hindou
Kho et le Bolor, et on peut créer sur le
flanc de l'Inde un véritable Monténégro
asiatique. Les clans qui habitent ces
montagnes ont les mêmes habitudes de dé-
prédation que tes clans monténégrins. Il est
vrai que les Anglais n'ont pas'la longanimité
des Turcs; mais si, depuis i8a0, ils n'ont pas
dû faire moins de c~
Nord-Ouest, il leur faudra exercer une
surveillance autrement active et autre-
ment coûteuse quand ces voisins pourront
aller chez les Russes du Badakhchan échan-
ger leurs informes fusils à moche contre de
bonnes carabines Berdan. Sans vouloir mé-
dire de personne, -et toute proportion gar-
dée, on peut dire qu'il serait aussi im-
prudent pour les Anglais de laisser les Rus-
ses s'établir en Badakhchan d'une part et à
Merv d'autre part, que pour .nous Français de
laisser les Prussiens s'étabtir dans l'Atlas
marocain d'un côté. et dans,la Régence de
Tripoli de l'autre, la Tunisie représentant -à
peu près l'Afghanistan, et nos tribus réfrae-
taires du Sud représentant les-montagnards
de ce a pays des païens. s
Les tentatives diplomatiques que la Russie
poursuit dans l'Asie centraie se révèlent
par l'envoi d uns mission à Caboul. L'Angle-
terre y répond par l'envoi d'une contre-mis-
sion. Il est curieux de voir deux grands
Etats européens et chrétiens rivaliser de ça-
resses auprès des muaulfpans barbares d'Af-
ghanistan. La Rtissie, qui vient de fournir une
nouvelle étape dans la voie de la délivrance des
chrétiens d'Orient (c'est elle qui le dit), Mt <
escortersa.missionàCa.hoal parun régimontde
cosaques Euzbegs les Euzbegs senties musul-
mans les plus fanatiques de l'Asie centrale. s
L'Angleterre, do son côté, donne pour escorte i
son envoyé un régiment de lanciers Pa- v
thaus.c'cst-à-dir~ Afghans jadis immigrés dans t
'Inde, qui ne le cèdent ça rien aux Euzbegs s
sn matière de zète Milieux pour l'islam. 1
.)ui des deux séduira, captivera les Afghaos? 1
Je ne connais personneuement les Afghans
~ue pour en avoir vu un certain nombre qui c
:e rendaient en pèlerinage à la Mecque. Ce c
l'est donc passur leur propre territoire que t
'ai pu les observer. Je leur reconnais une ap- c
carence martiale et des allures guerrières qui 1
:oncordent avec leur réputation de bravoure i
)ien établie dans toute l'Asie du Centre; C
nais, en m&me temps, j'ai rarement vu des s
physionomies aussi cruetles, un caractère p
jlus fourbe, une soup'ease plus hypocrite
't des idées plus immorales, même parmi s
es Asiatiques, que chez ces CabouHs. Van- a
.ard, haineux, perfide, ivrogne, d'une ava- i
'ice sordide, tel j'ai vu l'Afghan hors de q
;hez lui. Qu'on me permette ici de citer un g
'ait caractéristique au point de vue delà mo- d
'alité les pèlerins aighana, comme le font la c
plupart des pèlerins qui se rendent à la Mec*
que, emportent une' petite pacotille et font
quelque peu de commerce. Eh bien! tandi~
que leurs voisins l~s Kiptchaks des environa
d'Hérat avaient dans leurs ballots un peu do
mercerie ou de la coutellerie indigène de Kar-
chi, les vrais Afghans de Caboul débitaient
presque invariablement des photographies ob-
scènes et d'autres marchandises innommables
racolées on ne sait ou; ce qui ne les empê-
chait pas de vanter la Dobtegse de leurs an-
cêtres et leurs propres prouesses. Voil~ lejS
gens dont la Russie et l'Angleterre se dispu-
tent les faveurs.
Quoi qu'il en soit, tous les Anglo-Indiens
sont unanimes à reconnaître le farouche pa-
triotisme et l'énergie militaire dts Afghans.
Il est admis comme axiome, dans l'Inde, que
les hordes afghanes seront les ennemies du
premier qui mettra le pied sur leur territoire,.
partant, les alliées du second. Que les Ru~-
St's menacent Hérat ou qu'ils touchout à
ligne du haut Oxus, les Afghans, en dépit de
tous les engagemens contractés, se jetteront
dans les bras des Anglais. Les Russes ne
sont certainement pas assez naïfs pour croire
à la valeur d'un traXé conclu avec ces Asia-
tiques, ou d'une promesse faite par eux.
La si tuation est simplement celte-ci Occu-
per Merv et pousser jusqu'à la source de la
Mourgab, c'est, pour les Russes, livrer les
Afghane corps et âme à l'Angleterre. Occuper
le Badakhchan et entretenir d<;s intrigues à
Caboul, ce qui est la chose lap]us simple du
monde, c'est décider immédiatement l'Angle-
terre à établir l'ordre en Afghanistan, c'est-
à-dire à envahir le pays jusqu'au versant
nord de l'Hindou Koh, L'Angleterre ne '0
peut pas tolérer que l'Afghanistan soit un
foyer de troubles incessans, et on ne voit
pas au nom de quelle civilisation la Russie
protégerait les .barbares Afghans contre une
occupation anglaise.
Il résulte de là que la ligne de l'Oxus entre
Tcnardjouï au nord-ouest et les Pamirs &
l'est étant acceptée d'un commun accord
comme démarcation entre la Russie et l'An-
gleterre, une tentative russe sur Merv à l'ouest
ou sur le Badakhchan à l'est, ou les désordres
qui résulteraient en Afghanistan de la pré-
sence simultanée et prolongée d'une misMon
russe et d'une .mission anglaise condui-
raient- à l'occupation de l'Afghanistan par
l'Angleterre. Une raison capitale rendrait cotte
occupation imminente c't-st qu'.U .est facile
pour l'Angleterre de l'effectuer, &u Jieu qu'U
est très difncile pour la Russie déjà tenter
Cette mesure, réctamée depuis djx ans par -ta
plupart des autorités ang)o-indipnnes compé-
tentes, serait la suite probable soit d'un séjour
prolongé de la mission russe à Caboul, soit
d'une agression russe sur Merv ou 'siir
Vakhan. Mais les Anglais allant à Caboul se-
raient forcés de pousser jusqu'àl'Oxua, de
môme que les Russes allant à Merv seraient
contraints de pousser jusqu'à la rivière d'He-
rat. Qui est mieux préparé pour avancer do
la sorte la Russie ou l'Angleterre~* Nom
estimons que c'est l'Angleterre.
LÉON CAHUK.
Le gouvernement italien a présenté lo
3 août au Sénat et à la Chambre des Députés
du royaume un ZK)~ ~'< comprenant 467 pie.
ces diplomatiques rotatives à la question.
d'Orient, et embrassant une période qui s'é-
tend du 8 mars 1877 au 6 juin 1878. Le pre-
mier de ces documens fstun Mémoire adressa
par les Butgare.s au gouvernement italien; te
dernier est une Not~ du comtd Corti au che-
va)ier Nigra, dans laquelle le ministre des
affaires étrangères déclare que l'Italie se pré-
sentera au Congrès, libre de tout engage-
ment.
Le Livre Vert est partagé en trois périodes.
La première s'étend du 8 marc, 1877 au 25 avril
do la même anné". Elle s'ouvreau moment où
les puissances signèrent le protocole de Lon-
dres, eteUe se fermeàl'époquede la déclaration
de guerre faite par la Russie à la Turquie. Les
dépêches de cette période montrent la part
importante que l'Italie a prise aux négocia-
tions et font ressortir le caractère impartial `
et conciliant de son action diptomatique.
Ladeuxième période, qui va du 2S avril 1877
au 24 mars 1878, embrasse toute la durée da
la guerre et se termine au traité de San-
Stefano. Lesdépêches qui s'y rapportent ont
principalement pour objet les négociation~
concernant les principautés danubiennes et
le roy&ume dé Grèce. Elfes prouvent que les
relations de l'Italie avec la Roumanie ont
toujours été très cordiales; que l'Italie n'a pas,
non plus cessé de donner de bons conseils &
!a Serbie et de recommander la prudence au
gouvernementhetlénique; enfin que la détermi-
nation pr;so par ceiui-cide retirer ses troupes
de la Thessalie est due surtout & i'iaitiattve
des ministres d'Italie, de France et de Russie
résidant à Athènes, dont la conduite .a reçu
aussitôt l'approbation des autres puissances.
Le ministre d'Italie, comteMaSei, a reçu à ce
sujet les félicitations de son gouvernement.
Après le traité de San-Stefano, M. Depretis &
continué à témoigner du dévouement de l'I-
talie aux intérêts de la Grèce.
La même série de dépêches atteste aussi Le
zèle déployé par le gouvernement italien en
vue de bien déterminer les droits et les de-
voirs des neutres et des belligérans. Ennn
tout y montre qu'après avoir fait d'abord tous
ses efforts pour éviter la guerre, il s'est f-m-
ployé ensuite activement à préparer et à
hâter la conclusion de la paix.
La troisième période, du 25 mars a.u 3 juin
dernier, se rapporte aux négociations qui
ont eu lieu immédiatement avant l'ouver-
ture du Congrès. Ce qui en ressort le plus
clairement, c'est que le gouvernement ita-
lien, comme nous l'avons rappelé plus haut
ti'a cessé d'affirmer qu'en prenant part a~
congrès il était libre de tout engagement,
soit avec la Russie, soit avec toute autre
puissance.
On chercherait en vain dansée recueil foa<
ndérab]e de 467 pièces la moindre allusion
m projet qu'aurait conçu le gouvernement.
italien d'obtenir une compensation qu~lcon-
~ue à l'occupation de la Bosnie et de l'Ht-rzÉ-
,;ovine par l'Autriche, et à l'accroisfcmënt
le force ou d'influence que cette puissance r<
:evrait sur les côtes de l'Adriatique. ;Uy a.
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