Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-14
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Description : 14 août 1878 14 août 1878
Description : 1878/08/14. 1878/08/14.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITïON 1MB PARIS.
JMJRML DES DEBATS
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ON S'ABOBtNE
Mt des Pretrep-Samt-Germain-rAaxérroÙ~ 4?.
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tM)~tMtBd,W!t~ï&m(.
é. Bm~es, & t'O/Wet )~ 4<, Me de
Mada~me, dtms lM M!s
bMomèqmes dM c&res de chemina de Mr behrett.
A VttpMttiM (CMH). chez M. OrestM L. To~eM; h
mcm i4 AMiT
a im
CN S'ON~B
on Belgique, <:n It~Ue.
dans te Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t régences du Maroc et do la Tunisif
en Chine et au Japon~
J~n moyen d'une valeur payable a Paris on d<
tttmdats-poste, soit internationaux, scit franCtK
et dans toue les pays du Nord
chez tous les directeurs de postet;
<àr t'enYoî d'une valeut payable Ptrî~
~OMTt~ES EÏlÏ~ËRAtRm
1 t.M asaoHces fioat Feçses
1~ <.p:aceaaIàBouj'Be,
tt M buj-eaa du ~eCBHfA&( t
tNMdotTMttaujMM 9treagr66M par !
Les SMMcripteura dont abonnement
expire le 15 août sont pries de le
rehouveLer s'il~ ne veulent pa.s éproirMir
de retard dans renvoi du Journal.
/A]~
làARMiS AOUT
Les journaux de la droite attaquent
a~ec ta dermèice violence le mouvement
judiciaire qui a paru avant-hier matin au
~w?'M<~ o/~eM~. Le FyaK~K~ parie des
« hécatombes » de M. Dutaure. L'C~M?:,
pluà courroucée encore contre le gar'le
des sceaux, a'écrie « M. Dufaure, doublé
H de M. Savary, fait tout ce qu'il faut ann
N de perdre la réputation de modératiqn
a et de prudence qu'il avait acquise au
» barreau, au Parlement et au pouvoir.
!) Les réformes radicales qu'il a jusqu'ici
& exécutées dans la. magistrature dépas-
w sent de beaueou:p la. mesure qu'il con-
# viëBt rapporter e!i de si délicates opé-
B rations mais les décrets qu'il vient d<*
n contre-signer font déborder la coupe et
a Bopépmetteatplua de fonder le moindre
a espoir sur le caractère de M. le garde
a des sceaux pour résister aux passions
.a révolutionnaires déchaînées contre la
H, magistrature. M Se serait-on douté que
M. Dufaure eût opéré des réformes radicales
dans ta magistrature etseiûtmisa.u service
des passions révolutionnaires qui s'atta-
quent, paraît-il) à np& magistrats? Les cri-
tiq~der~~soatnaïves; celtes du .Mo'
M~ M~tce~e~ et de la 6' pécheraient plutôt par le défaut contraire.
Ces journauxS'eSbrceht de persuader à
leurs lecteurs que l'indépendance et la di-
gnité des parquets sont mises en danger
parlesnbminâtt66s et" les" Q~pÏ~ëeme~s
de M'. Dufaure. « Pour les feui)les radica-
B les~ dtHe ~M~s~tMM~ les magis-
.D tratsnesontqueles~ëM~ du pouvoir
? exécutif, et ces agens doivent lui être
Bjo~/a~cM~ ~M~M.o II y a ici une
équivoque que le ~oMt~~ MMM~~ au-
rait facilement évitée avec un peu pins
d'attention. Lés'magistràta assis ne doi-
vent, certainement pas être assimilés à
dës'~àgjKns ? du pouvoir; mais les mem-
bres du ministère public, tes magistrats
debout, délégués directs du gouvernement
qui teur confié, au nom de l'Etat et de la
société, la poiice judiciaire et l'action pu-
bUqué, participent à la fois de la puis-
sance executive et du pouvoir administra-
tif, et sont obtigés, par conséquent; d'être
en communauté d'idéea et de principes
avec le ministre qui'les nomme. Jamais
personne n'a contesté sérieusement
cette théorie. c< Au sommet de la hié-
c rarchie~ a dit M. Faustin Relie
c le ministre delà justice est investi,
x sur tous tes membres du ministère pu-
D bMc, d'un droit de surveillance, d'un
B d"oit de discipline et d'un pouvoir de
N surveillance, lUeur transmet se:; in-
B structions et ~es ordres dans l'intérêt
m du service ;'il les rappelto à l'exécution
« de leurs devoirs et des régies légalaa
a il les mande, s'ii y a!ieu, près de lui, et
provoque les mesures qu'il juge néces-
saires. 11 est à !a. fois vis-à-vis d'eux
un chef hiérarchique et le représentant
a du pouvoir dont ils sont les <~e?M. »
Chargés de surveiller l'exécution des
lois, il serait trop étrange, en euct,'
que les membres du ministère public
pussent se placer au-dessus de la
prëimère de toutes, de la loi fonda-
mentale de l'Etat, et représenter un
parti dans leur ressort judiciaire, au
iMud~ représenter le pouvoir qui les
R investis de leur mission. Aucun gou-
vernement n'a admis un abus aussi
intolérable, et l'on se rappelle com-
bien le gouvernement dû 16 mai eh par-
ticulier, poussant à l'extrême ta théorie de
ïa soumission du ministère pubtic au mi-
nistre de la justice, s'est montré implaca-
ble pour les membres du parquet qui re-
fusaient de seconder sa coupaMe entre-
prise. M. Duf&ure, quoique représentant
non un pouvoir de passage, mais un pou-
voir durable étab'i par la volonté natio-
nale, a fait preuve d'une tout autre mo-
dération. Il ne veut pas la mort du pé-
cheur, il ne veut que sa conversion.
Lorsqu'un magistrat s'est trop compromis
dans le Midi, il l'envoie dans le Nord. H
lui fait faire, par exemple, le voyage de
Tarbes a Lille, ce qui e?t le plus sûr
moyen de dépayser un homme et de
Changer ses habitudes d'opposition si clies
ne sont pas véritablement invétérées. Ces
voyagea salutaires irritent fort la (?~~e
<~ /~MCC qui voudrait bien voir les
populations protester contre les décisions
de M. Dufaure « Les justiciables
m non républicains, dit-eMe, devraient
?, manifester les sentimens que les
~agissemens du ministère actuel leur
a inspirent en faisant partout des
? ovations aux magistrats envoyés en
a disgrâce, c Pauvre beau pousser au désordre, elle n'arrivera
pas à produire de véritables manifesta-
tions de l'opinion publique. Tout au plus
parviendra-t-elle à compromettre encore
quelques uns des membres du parquet
Mur lesquels elle éprouve une si grande
pitié par les démonstrations révolution-
naires qu'elle propose de soulever autour
d'eux. La magistrature a décidément de
~7 â ` ~e°r..
'ItéM hiauvafs~ amis, Weux vaudrait d~
sages ennemis!
Nous avions bien raison d'accueillir
avec réservé Fade d'adhésion de M. Paris
au gouvernement de la république. Oh
trouvera plus loin une lettre dan? laquelle
l'ancien ministre du 16 mai, sous prétexte
d'expliquer son discours de Hesdin, le ré-
tracte complètement et se replace de nou-
veau parmi nos adversaires déclarés. Dé-
cidément, M. Paris ne craint pas les évo-
lutions, bien qu'il les accomplisse avec
une certaine lenteur. Plusieurs années
s'étaient écoulées ayant que, le porte-draj-
peau de la garde nationale) d'Arras devînt t
membr&dn cabinet de BrogIie-Fourtou; il'a
fallu également plusieurs jours à l'orateur r-
de Hesdin pour se rappeler qu'il avait été
membre du ministère de BroglieFourtou.
Les journaux du Nord et du Pas-de-Ca-
lais racontent que lorsque M. Paris a pro-
noncé sa fameuse phrase sur la nécessité
d'unir tous les bons citoyens sur le ter-
rain du gouvernement qui nous régit, les.
amis de l'ancien ministre des travaux pd-
blics~MM,. de Rosamel, sénateur de la
droite; M'. Hanulle, député de l'appel au
peuple M. Deihomel, conseiller général bo-
napartiste; M. le marquis de Partz, ami et
confident de M. le comté de Chambord,
ont manifesté par de? signes non équivo-
qa'68 leur étonnement et leur indignation.
Le préfet du Pas-de-Calais s'est empressé,
au contraire, de taire ressortir avec
autant de bonne grâce que d'esprit la
portée des déclarations de M. Paris. Ce
dernier a-t-il protesté? a-t-il demandé la
parole pour expliquer ses paroles et leur
enlever l'importance que le représen-
tant du gouvernement républicain leur
donnait? A-t-il fait la moindre réserve, le
plus léger signe de dénégation ? Non. Il a
fallu une semaine de réQexioo à M. Paris
pourse décider a nous apprendre que.quand
il avait parlé de cesser nos divisions,
it'~é voulait rien rebier de ses actes et dé
ses discours d'autrefois; et que, quand il
avait annoncé qu'il acceptait le gouver-
nement qui nous. régit, il voulait dire
« qu'il était prêt à combattre la révolu-
tion plua que jamais menaçante. H Mieux
vaut tard que jamais. Nous rappelant le
caractère naturellement doux de M. Paris,
nous aurions pu croire qu'il avait renoncé
à ses vieilles colères et qu'il n'était plus
le* même homme qui, le premier des mi-
nistres du 16 mai, a pris la parole pour
attaquer la majorité de la Chambre des
Députés, et le parti républicain tout
entier avec une vivacité injurieuse.
Oubliant au contraire la manière dont
i! a traité son administration pen-
dant la durée de son minis! ère, nous
aurions pu nous imaginer qu'il avait re-
noncé à des passions de combat que la
France a solennellement condamnées.
Nous nous serions trompés. M. Paris nous
aftirme que~ cette fois du moins, il n'a
pas changé; qu'il est toujours au service
du parti qui, sous prétexte de sauver la
société d'un péril imaginaire, a. iaitli dé-
chaîner parmi nous la guerre civile; qu'il
ne s'est placé sur le terrain légal de
la Constitution que pour continuer,
l'œuvre à laquelle il s'était associé l'an-
née dernière. Nous pourrions lui deman-
der ce que signifie alors son appel à
l'union, à la concorde, au travail accom-
pli en commun. Mais à quoi bon? Après
avoip essayé un instant de pe détacher de
son passé, M. Paris s'est trouvé contraint;
pour expliquer ce demi-revirement, d'in-
voquer la méchante équivoque au moyen
de laquelle les membres de la droite cher-
chent aujourd'hui à se faire passer pour
les vrais défenseurs delà Constitution. Dès
lors, son aventure perd tout intérêt elle
ressemble à celle de tous ses confrères, et
il ne vaut plus la peine de s'y arrêter.
BOUR&b DE PARIS
€Mtm-e te 12 te<3 Ma. Comptant.'76 35 '7630. 5.
Fin cour. 76371/2 ':632t3 3..
'"30/Amortissable.
Comptant.80M. 80SO.
Fin cour. 80 30 8045 S.
.At/«t/Q'
Comptant 10S. tOSM .25 i
~9/0
ComptantHOSO /.H030.
Fincour.HOM./ it04S.
PETITE BOURSE DUSOIR.
EmpruntSO/0. ~6&.57i/2,733/4.
90/0. Mtr.M,20,40.
Extér"espa~noie.. 1311/16,3/4.
50/Oturc. Hfr.70,65,75.
Banque ottomane.. Si S &. 121/2.
Ottomano 1873. 79 fr., ~9 ff. M.
Florins (or). 651/4.
Egyptiennes 6 0/c.. 2S4fr.37i/2.
Té!é
(Sttnhct t~tar&ptuqm d< t')K!eao< H~TMj
Londres, te i3août.
Le ~orsMF ~o~< annonce, dans un télégramme
de Berlin, que le gouvernement russe a ordonne
ta dMsotution du Comité slave de Moscou pour
avotr propagé des doctrines révolutionnaires.
M. Aksakon, son président, aurait été expulsé
de Moscou.
Constantinople,!e 12 août, soir.
Jeu~ prochain it y aura une revue de l06,MO
hommes do t'armée r~sse.
Lundi, ta~ garde impéfiale s'embaNmeïa coar
rentrer en Russie.
Tous. tes préparatifs sont faits pour le reh'aH
immédiat des troupes du voisinage de Constan-
tihopte.
M. Onou, drogman de l'ambassade rasse, don-
nera probablement sa démissiod'.
On lui reproche d'avoir ignoré les n6gociatiOB6
relatives raf&ire d~ Chypre.
Il se poursuit en ce moment au mini-
stère des finances une expérience inté-
ressante. Jusqu'à présent on n'a connu
en France que deux modes d'emprunt, ou
plutôt deux manières de s'adresser aux
prêteurs. La première, la plus ancienne,
celle qui a été pratiquée, sauf une Oju
deux exceptions; jusqu'à, l'Empire, éta~
l'adjudication. C'était une Tente aux en-
chères de la totalité des valeurs créées,
faite au profit d'une Compagnie finan-
cière. En lui concédant un coups favo-
rable, l'Etat, se trouvait en réajit)~ dé-
charge sur elle* du soin de faire Fem-
prunt. C'était la Compagnie adjudicataire
qui plaçait dans le public, peu à peu,
lès rentes ou valeurs' qu'elle avait ache-
tées de l'Etat. Cette méthode avait beau-
coup d'avantages ainsi l'Etat liquidait
peur ainsi dire son opération tout de
suite il n'avait pas à s'inquiéter du clas-
sement de l'emprunt, ni de l'influence que
les difficultés de ce classement pouvaient
exercer sur le marché des capitaux. Ce-
pendant on y à vu ou cru voir un pro-
cédé trop o'néretrx, attendu que l'a-
bandon des valeurs de l'Etat a un cours
souvent très bas constituait une perte
pour le Trésor, perte qu'il semblait facile
d'éviter, et, comme tout viei)Iit en ce
monde, le système des adjudications a été
abandonné. Il a été remplacé, depuis
l'Empire, par le procédé de l'émission
publique. On avait cru d~abord que
c'était un moyen de se passer des
intermédiaires on s'est bien vite aperçu
qu'il n'en était rien. Bien plus, au lieu
d'avoir deux ou trois intermédiaires on en
a eu des miniers. Pour réussir avec ce
procédé; il est clair qu'il fallait, comme
dans le cas de l'adjudication, offrir un
cours favorable; mais ce cours favorable,
ail lieu d'être en quelque sorte discuté
par les eoncurrens de l'adjudication,
devait être déterminé sans contrôle
par l'administration. Nous avons tous
vu ce système à l'épreuve; II a une
puissance formidable c'est un instru-
ment d'une force inouïe qui crée des
spéculations d'une intensité extraordi-
naire en faisant de tous les citoyens
des courtiers déplacement; on pourrait
dire de tous les citoyens et aussi des
citoyennes, car on voyait beaucoup de
femmes jeunes et vieilles faire queue aux
guichets pour obtenir un ou deux titres
qu'elles revendaient après dans les al-
lées du jardin de la Bourse. Peu à peu
la spéculation est descendue dans toutes
les couches de la population. Une tenta-
tive a été faite en vue de faciliter le clas-
sement vrai par la faveur accordée aux
souscripteurs d'MK!/< Les unités elles-
mêmes sont devenues bientôt des objets
de spéculation. Ce système avait du bon;
mais l'exagération l'a discrédité. Il faudra
pourtant y revenir toutes les fois que
l'on se trouvera en face d'une opération
importante, et l'on sait aujourd'hui qu'il
n'y a plus qua les milliards qui soient
importais. C'est parce qu'il convient de
rechercher toujours des placemens ou un
classement directs, qu'on essaye quel-
que chose de nouveau en ce moment.
Ce qu'on voudrait, ce serait de vendre les
valeurs du Trésor à ceux-là mêmes qui les
garderont comme le placement de leurs
économies. On a profité de ce que l'Etat
créait en réalité des obligations de che-
mins de fer pour emprunter leur méthode
aux grandes Compagnies. Chacun sait en
effet que le 3 0/0 amortissable est une obli-
gation de chemin de fer parla forme et par
le but. Le titre est'de 15 fr. de rente, rem-
boursable à 500 fr., et le produit est em-
ployé à la construction des lignes nou-
velles.
Au lieu de vendre aux guichets des ga-
res, comme le font les Compagnies de
chemins de fer, on vend aux guichets des
trésoriers-généraux et des receveurs par-
ticuliers, et des guichets vont être ouverts
dans les perceptions.
Le Trésor, par cette méthode, sera mis di-
rectement en présence du public qui veut
placer son argent; c'est un avantage, parce
qu'il aura évité les intermédiaires; c'est
un inconvénient, parce que, recueillant,
pour ainsi dire, l'épargne à sa source, il
devra attendre qu'elle se forme, et l'é-
coulement sera lent. Il y a peut-être un
autre inconvénient c'est qu'ainsi l'on
n'obtient pas et qu'on cherche même à
éviter ce que le public entend par les
succès de souscriptions. Avec les autres
systèmes, c'étaient les spéculateurs, re-
porteurs et autres, qui attendaient que
l'épargne se formât, et qui écoulaient
peu à peu dans le publia les valeurs nou-
velles au fur et à mesure de la forma-
tion de l'épargne. Avec le mode d'aujour-
d'hui, rien de tout cela n'existe il n'y a ni
spéculateurs ni reporteurs, ces auxiliaires
infatigables de toutes les grandes opéra-
tions. Aussi n'a-t-on pu faire la tentative
à laquelle nous assistons que parce que
le Trésor a en ce moment des ressources
considérables, et que les nouveaux ca-
pitaux qu'il demande au public ne sont
pas importans.
Il n'est pas douteux que le classement
des nouvelles rentes ne 8e fasse d'une
manière satisfaisante les capitalistes y
trouvent tout ce qui les séduit, soit dans
ta rente, soit dans les obligations. C'est
une rente qui se négocie et se trans-
fère coEnme le~ autres, qui onre les
mêmes garanties, dont les intérêts sont
touchés tous les trois mois, etc., etc.;
pour tout dire, en un mot, c'est de lia
rente c'est-à-dire une valeur tou-
jours sûre et toujours négociable.
C'est aussi une obligation de chemin de
fer qui, achetée au cours de 400 à
410 fr., est remboursée à MO fr., et dont
les Goupona ne sont pas frappés d'un
impôt. Le tirage au' sort qui~ détermine les
rèmboursemens est annuel et beaucoup
plus simple que celui des Compagnies de
chemins de fer. Il n'y aura en tout que
175 numéros diûerens c'est-à-dire que
toutes les inscriptions porteront ~n
numéro compris entre l'e n° 1 et le
n" 175, et que tous les ans, pendant
vingt-trois ans, un de cesnuméros sortira;
phts t~rd, H earsortira par an 2,3,4 et plus.
Si l'on est propriétaire de 175 obligàtions.Qn
pourra, lors de la délivrance dea titrés
déQnitifs, obtenir 175 numéros diSerens,
c est-â-dire tous !e's numéros, et avoir là
certitude que chaque année use des obii-
gàtions qu'on possède sera remboursée.
H y a dans ces diverses dispositions
nne suite d'avantages faits pour séduife
les épargnes nouvelles et si pour de sem-
blables valeurs on avait voulu se servir
d'intermédiaires par la voie d'une sou-
scription publique, il est certain qu'on, en
aurait trouvé un si grand nombre qu'on
n'aurait pas su comment partager entre
eux les titres qu'on avait à vendre.
VoicHa lettre adressée par M. Paris
aux journaux du Pas-de-Calais, et dont
il est question dans notre Bulletin
Ajràs; te 12a6ûf 1878.
Monsieur le rédacteur.
J'adresse aux journaux d'Arras la lettre
suivante
« Divers journaux ont fait Beaucoup de
bruit au sujet des paroles que j'ai prononcée-!
à IIesdio. J'avais jugé inutile de répondra à
ceux qui les ont rapportées d'une manière
inexacte et a ceux qui en ont dénaturé ]e sens
par des commentaires hostiles. Le moment
me parait venu où ie soin de mon honneur
m'obigeàdonneràmes amis quelques ex-
plications.
a A l'occasion de l'inauguration du chemin
da fer d'Arrss à Ëtaples, j ai été amené à im-
proviser uu tnast a ta prospérité du départe-
ment du Pas de-Catais. J'ai rappelé les tra-
vaux qui, sous plusieurs régimes, ont é'é
cousacrcs à l'amélioration de nos voies de
communication; j'ai montré ce qut restait à
entrf prendre, et j'ai termine en disant
unies laissant du côté nos divisions, unis-
sons-nous sur ce terrain commun. Acceptant
le gouvernement qui nous régit, travaillons
pour les intérêts de nos cantons et du dépar-
tement. u
B J'avais parlé affaires!. LT. réponse de M. !e
préfet, très courtoise d'ailleurs, transforma
ces cinq mots ~ec~i!<:m< ~OMM~K~M~ ~K~
MOM~~< <'n programme politique. Je n'ai
pas à les retirer. Plus que jamajs je pense
que le rôle des conservateurs e&t de ~e placer
sur le terrain légal pour défendre les garan-
ties d'ordre que la Constitution renferme et
le~i principes sociaux sans lesquels aucun
Etat ne su! siate.
Ce langage est en parfaite harmonie avec
celui que j'ai tenu à rAssemhiée Nationate
comme rapporteur des tois con'.titutionuehes,
et. pendant que j'étais ministre, toutes ies
fois que j'ai eu. l'occasion de prendre la
parole.
» Ou a dit que je séparais ma cause de cel'e
de mes coUegues du cabinet du 17 mai. Je
revendique, au contraire, ma part de respon-
sabilité dans a la politique généraio du gou-
vernement a. et josuis pretàjustiner'tous
mes a .actes personnets. H
B Ai-jebesoind'ajouterque j'entends rester
fidèle à ia cause conservatrice? Combattre la
révoiution plus que jamais menaçante a été
et sera l'honneur de ma. vie. N
Recevez, monsieur le rédacteur, l'expression
de mes sentimens les plus distingues.
PAMS, sénateur.
On nous écrit de Madrid, le 8 août
« Le 12 octobre de l'année dernière, je vous
ai écrit au sujet d'un incident qui s'était pro-
duit quelques jours auparavant dans un~
maison do la caMe de la Fresa, incident où
l'on avait cru voir un commencement de
complot républicain, et auquel la presse mi-
nistérielle avait donné une grande impor-
tance pour justifier la demande d'uce nou-
velle loi très sévère sur le vagabondage. Le
dénoûment fut tragique, par suite de l'inter-
vention inopportune d'un officier d'infante-
rie qui, en entrant avec des agens de police
dans une mansarde où se trouvaient réunis
plusieurs individus, tua un de ces dermers
et en blessa un autre. L'instruction de l'af-
faire, à laquelle on a rattaché celle des bou-
teilles explosives trouvées postérieurement
sur diuerens points de la ville, a démontré
que le délit de conspiration no pouvait être
mis à la charge d'aucun des prévenus.
« Le juge d'instruction, après avoir ex-
posé dans son rapport les faits qui, à
son avis, ne constituent aucune preuve
da conspiration et avoir déclaré qu'on ne
peut. mettre en cause dos individus par
cela seul qu'ils manifestent des opinions ré-
publicaines, a présenté des conclusions ten-
dantes à ce que le tribunal sursit provisoire-
ment à l'accusation et mit en iiberté les
prévenus sous caution. Ce fonctionnaire a
demandé en même temps que les dépositions
rotatives & l'ofuçier d'infanterie qui a joué
un si grand rôle dans l'anatre, et qui a encouru
sans doute une grande responsabilité en se
lai-sant entraîner par un zèle indiscret à com-
battre des dangers imaginaires, fussent en-
voyées & l'autorité militaire pour que celle-ci
y donnât la suite convenable. Le tribunal a
réservé sa décision déBcitive sur le fond de
là CMS6, mais il a. ordonne îa mise ea Uberté
dés prévenus et a refusé d'admettre les con-
clusions du juge d'instruction concernant l'of-
ficier d'infanterie. Ït semblait que cette af-
faire, autour de laquelle tant de bruit a été
fait.dûtse terminer la; elle a cependant eu
un dénoûment auquel le publie était loin de
s'attendre. Le juge d'instruction vieut d'être
destitué, et l'on suppose que c'est pour avoir
écrit qu'un individu ne peut être poursuivi
uniquement pour le fait de manifester des
opinions républicaines. En présence d'une
pareille mesure, que devient l'indépendance
de la magistrature ? ?l
Le nouveau gouverneur de Barcelone.
M. Perez Cossio, a pria à tâche jusqu'à pré-
sent de réparer le-; fautes commises par son
prédécesseur, et il est probable que sous son
administration la capitale de la Cata'ogae
rentrera bientôt dans un état normal. Ses
premières mesures ont été de mettre en li- `
berté lies vendeurs ambulans de journaux et
d'autoriser de nouveau la vente des jour-
naux sur la voie publique. Oes mesures
ont été louées sans réserve par la presse.
La popuration, de son côté, montre do là
sympathie pour le nouveau gouverneur qui
tout récemment a présidé une course de
taureaux où le public l'a bienaccueiDi et a mal
reçu au contraire le président de la munici-
ptHité.
s I[ reste encore un& affaire à ré-
gler, c'est celle de l'éclairage au gaz
dont je vous ai déjà donné tous les an-
técédens. Depuis pr~s de quatre mois,
les h'-bitan~ de Barcelone ne s'éclairent pas
au gaz. Le; gouverneur, dans une séance ré-
cente delà municipalité, a fait allusion à
cette anàire et a ajouté, en réponse à une
question qui mi était posée par le président,
que tes difncultés qui s'étaient produites de-
vaient se résoudre entre !a municipalité et ta
population, et que lui ne pouvait intervenir
que comme intermédiaire amiable. Tout fait
donc espérer une solution satisfaisante, car
il n'est pas douteux que la municipalité, pri-
vée à présent de l'appui du gouvernement, ne
se montre animée de s~ntimens plus conci-
lians. Un autre service et ce n'est pasiè
moindre qu'a rendu M. Ferez Cossio à Bar-
celone, c'est d'avoir fait fermer les maisons de
Jeu ce.résultat n'a pas encore pu être obtenu
à Madrid. Pe son côté, le capitaine-général de
la Catalogue montre une grande modération
dans l'instruction de l'aS'airo des troubles
de Manresa. Il a déjà fait mettre en liberté
le plus grand nombre des personnes arrê-
tées.
Je vous ai déjà parle des circonstances
difSciles que traversent les municipalités qui
doivent de fortes sommes à l'Etat, principa-
lement à cause des taxes qui ont été impo-
sées aux localités qu'elles administrent et
qui n'ont pas été intégralement payét's. Pour
remédier à Un état de choses aussi fâcheux.
le mmistre des finances a fait insérer au bud-
get général de l'exercice 1878-1879 les deux
dispositions que j'indique ci-après. La pre-
mière stipule que l'on fera une liquidation
générale entre le Trésor publie et les muni-
cipalités, et que la dette de ces dernièrfs sera
partagée, pour le remboursement, en six an-
nuités égales. Comme ces annuités grèveront
nécessairement les budgets municipaux et
que les ressources ordinaires ne suffiront pas
à couvrir ce surcroît d-< charges, la seconde
disposition assimile toutes les municipalités
à celles qui administrent dés locati-
tés de '~00,000 habi'ans et plus. et leur accorde
par conséquent la iaeul té d'augmen tercertaines
taxes et de se créer des ressources extraordi-
naires. Une circulaire dont l'objet est d'indi-
quer les règles que les municipalités doivent
suivre pour remanier leurs budgets et, s'il y
a déScit. pour proposer au gouvernement
l'application de surtaxes ou la création de
nouveaux impÔta, a été publiée dans la Ga-
zette do Madrid da 5 de ce mois.
? Les dispositions que je viens d'indiquer
se traduiront en dénnitive par ua surcroit de
taxes, et il convient de se demander &i cette
mesure est bien justifiée dans un moment où
l'agriculture, l'industrie et le commerce tra-
versent une crise pénible, d'autant plus que
la dette des municipalités envers l'Etat pro-
vient en grande partie du rendement insuffi-
sant des impôts actuels, par suite des lourdes
charges qui pèsent sur les contribuables. Les
surtaxes porteront sans aucun doute, sinon
en totalité, au moins en grande partie sur les
droits d'octroi dont la répartition et le re-
couvrement ont cependant donné lieu tout
récemment, dans un grand nombre de loca-
lités, à des émeutes ou à des difficultés sé-
rieuses. La municipalité de Madnd vient
elie-mème de réclamer contre la somme
énorme qui lui est imposée dans la réparti-
tion de ces droits, laquelle n'est pas en rap-
port avec celles que doivent payer d'autres
capitales de province.
') L'tie de Cuba jouira bientôt des droits
politiques qui ont été accordés depuis long-
temps à Porto-Rico. Le décret pour l'élection
des députés aux Certes a été publié ce matin
dans la Ca~Me de Madrid. L'Mo nommera un
nombre de députés en rapport avec sa popu-
lation, dans la proportion d'un député pour
40,000 habitans. Le cens électoral est 6x6 au
paiement d'une somme minimum de i25 fr.
pour l'une ou l'autre des trois contributions
que j'indique ri-après territoha'e, indus-
trielle, du commerce. La contribution terri-
toriale devra avoir été p.~yés pendant deux
ans au moins avant l'époque des éiections, et
les deux autres pendant trois ans (i). Les
anciens esclaves qui ne jouissent pas de leur
liberté depuis trois ans au moins ne seront
pas électeurs. L'époque des élections n'est
pas encore Qxée ceiles-ci ne pourront avoir
lieu qu'après la constitution des municipali-
tés et des députations provinciales dont les
lois organiques ont été publiées récemment
par la G~cMe de Madrid.
N La politique générale est entrée dans
une période de calme, à cause des grandes
chaleurs qui ont chassé de Madrid presque
tous les hommes politiques qui jouissent
d'un certain renom. Trois ministres sont ac-
tuellement en congé. Le président du conseil
prend les eaux do Santa-Agueda. dans les
provinces basques. Le ministre des affaires
étrangères est à Spa, et le ministre de la jus-
(t) U ne sera Mm tenu compte da' cette clause
aux premières élections.
tice voyage dans le nord de l'Espagne. On
assure que, pendant l'interrègne parlemen-
taire, les constitutionnels, dont les princi-
paux chefs vont se rencontrer ~aas le midi
de la France, prendront une décision défini-
tive sur l'altitude qui conviendra au parti si
)~s Certes prolongent leur existence au delà.
du 18 février 1879.
.D s Le roi partira, dit-on, le mois prochain
pour les provinces du Nord, où il assistera à.
de grandes manœuvres militaires. Le bruit a
couru que, dans un des conseils de ministres
tenus la semaine dernière, la question de son
futur mariage a été mise sur le tapis; c'est
une question un peu prématurée, il est vrai,
mais on s'explique que certaines convenances
passent avant toute autre considération,' et
on ne peut s'étonner que le ministère'se
préoccupa d~jà d'u~ événement qui s'accom-
plira forcément dans un avenir peu éloigné
et influera, certainement sur l'avenir de. la
'tyna&tie. On a même ajouté qu'une
jeune princesse païente à un degré très
rapproché de la feue reine donà Mer-
cedes, serait appelée à occuper le trône j je
ne vous donne ce bruit, bien entendu, que
sous toute réserve; quoiqu'il ne soit pas com-
plètement dénué de fondement. La question
du mariage sera de nouveau traitée le mois
prochain en conseil des ministres, lorsque
ceux-ci se trouveront tous réunis à Madrid. B
On nous écrit de Rotterdam
a Le nouveau projet de loi sur l'enseigne-
ment primaire a été adorté par la seconde
Chambre à la majorité de M voix contre 30.
C'est là un succès comme il est rarement ar-
rivé à un projet ministfhel de cette impor-
tance d'en ~avoir un pareil un succès d'au-
tant plus considérabh', que le projet voté ne
diffère pas seusibtement de celui qui a~été
déposé. La conception Kappeyne a franchi
heureusement l'obstacle des amendemens
de tous genres; encore quelques semaines,
et l'opération législative qui l'élèvera a
la hauteur d'une loi sera achevée. Le suc-
cès est certain devant la première Chambre
en majorité iibërale, et ce serait faire une in-
jure gratuite au roi que d'admettre qu'il
soit, en dépit des excitations imprudentes
'dont il. est l'objet, disposé & heurter la.vo-
tonté nationale représentée par les deux
Chambres.
"La discussion dans le Parlement avait
été longtemps préparée Mémoire f-xplic~tif
du ministre accompagnant le dépôt du projet
de loi, protestation d'un certain nombre de
conservateurs protestacs, réplique du mi-
nistre, polémique longue et ardente, tout avait
été dit et redit, et le- positions étaient si net-
tement desi-iaées dans la Chambre et dans
le pays. qu'il semblait que le débat parle-
mentaire dût être facilité et abrégé d'autant
x C'était compter sans ia suffisance hu-
maine et sans cette fièvre oratoire qui saisit
parfos ks Assemblées Io.< plus sages, et a la-
quelle la nôtre est sujette à succomber en
vertu même de sa composition. Les partis
ici sont, avant tout, des agrégats d'indivi-
dualités échappantà toute discipline et s'ima-
ginant trop souvent avoir chacune la capa-
cité et la vertu d'un leader, d'un premier
ténor parlementaire. Ce n'est pas seutement
à Versailles q-je l'on se phdt à parler pour
parler; mais, avant de signaler la paille
d autrui,encore faudrait-il que ces bons Hol-
tandais s'assurassent de ne pas recéler la
poutre.
a Le tournoi oratoire ouvert le 12 juin ne
.s~est terminé que le 28 juillet. M~is comme
si ce n'était pas assez, voici que l'agitation
calmée dans la Chambre déserte, s'est réfu-
giée dans )a rue et s'efTorce d'y faire mer- `
veille. Peu scrupuleux dans le choix dca
moyens, sous ce vocable à coup sûr peu hé-
roïque < le comité B, quelques chefs du parti
coufessionnaliste protestant ont faitafScher
dans presque toutes les villes de la Hollande
des placards à l'adresse du peuple. Quei~con-
seils lui donnent-ils, ces bonnes gens'' Ils
invitent les citoyens, pères defamille ou non,
les femmes même, à signer en masse une
pétition au roi pour lui demander de mettre
son veto sur le projet de loi si d'aventure il
est accepté par la première Chambre, et de
travailler à donner au pays l'ecole avec la Bi-
ble. tout cela entrfmeié d'allusions aux pri-
vilèges réciproques du pauvre et du riche.
Sans doute, le droit de pétitionner est
garanti par la Constitution. Mais admirez l'a-
veuglement de certains conservateurs plus
radicaux que les pires radicaux: ils ne crai-
gnent pas, pour assurer le triomphe d'une
idée sectaire, de pousser le roi à faire de ce
droit de veto, qui lui a été octroyé dans un
intérêt constitutionufl. une at-me contre cette
même Constitution Ils rêvent d'onnnRp)- la
protestation de la masse, tout spéciale-
ment aveugle et attardée, aux décisions du
Parlement; et, en mettant aux prises ce qu'ils
appellent le pays )6el avec le pays légal ils
ne redoutent pas d'affaiblir le respect dû aux
autorités constitutionneltes, et d'ouvrirdans
les entraînes mêmes de la nation un de ces
abîmes où sombre, avec la liberté, la nation
elle-même.
B Le nouveau projet de loi n'établit pas la
gratuité. Quant à l'obligation, le ministre se
contente de la saluer d'un vœu sympathi-
que dans son Mémoire expticatif. Il n'a pas
osé la. demander; il craint sans doute de se
heurter contre les répugnances instinctives
de la Chambre et du pays, contre toute me-
sure qui a l'air d'entreprendre sur les droits
du père de farniHe. Le sentiment de la liberté
personnelle est poussé si loin, que l'intérêt de ·
l'Etat s'eSa.ce devant l'arbitraire de l'individu
et la vie de chacun, ne relevant que d'elle-
même, se résout souvent en un égoïsme dan-
gereux. C'est ainsi qu'un amendement d'un
membre de l'extrême droite a failli passer
dans une Chambre amie des lumières cet
amendement enlevait aux bureaux de bien-
faisance la faculté de refuser des secours aux
paréos nécessiteux dont les enfans ne fré-
quentaient aucune école.
f Cependant, la nécessité de l'obligation
s'était depuis longtemps imposée à bon nom-
bre des meifleurs esprits. Dans une remar-
quable étude du système scolaire hollandais,
M. de Laveleye l'indique comme ét~t !e seul
~mMe capable do secouer FapatnM provëp-
JMJRML DES DEBATS
MMtEN~AMt
M~
ON S'ABOBtNE
Mt des Pretrep-Samt-Germain-rAaxérroÙ~ 4?.
ftMX )Bà ~ÀBWM!
Un an. Sixmoia. Trois mcM
D&Mtrtemeo$. 80 &.
Lea tbeBBMMM partent des <
oHa(t
~M~~tMmuatméM. Of« éè~'
iMtH)Mf
<))M)L tteutiB~ m
Er. C. L ndbn. Wtm. 'W..M. euxtM:
tM)~tMtBd,W!t~ï&m(.
é. Bm~es, & t'O/Wet )~ 4<, Me de
Mada~me, dtms lM M!s
bMomèqmes dM c&res de chemina de Mr behrett.
A VttpMttiM (CMH). chez M. OrestM L. To~eM; h
mcm i4 AMiT
a im
CN S'ON~B
on Belgique, <:n It~Ue.
dans te Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t
en Chine et au Japon~
J~n moyen d'une valeur payable a Paris on d<
tttmdats-poste, soit internationaux, scit franCtK
chez tous les directeurs de postet;
<àr t'enYoî d'une valeut payable Ptrî~
~OMTt~ES EÏlÏ~ËRAtRm
1 t.M asaoHces fioat Feçses
1~ <.p:aceaaIàBouj'Be,
tt M buj-eaa du ~eCBHfA&( t
tNMdotTMttaujMM 9treagr66M par !
Les SMMcripteura dont abonnement
expire le 15 août sont pries de le
rehouveLer s'il~ ne veulent pa.s éproirMir
de retard dans renvoi du Journal.
/A]~
làARMiS AOUT
Les journaux de la droite attaquent
a~ec ta dermèice violence le mouvement
judiciaire qui a paru avant-hier matin au
~w?'M<~ o/~eM~. Le FyaK~K~ parie des
« hécatombes » de M. Dutaure. L'C~M?:,
pluà courroucée encore contre le gar'le
des sceaux, a'écrie « M. Dufaure, doublé
H de M. Savary, fait tout ce qu'il faut ann
N de perdre la réputation de modératiqn
a et de prudence qu'il avait acquise au
» barreau, au Parlement et au pouvoir.
!) Les réformes radicales qu'il a jusqu'ici
& exécutées dans la. magistrature dépas-
w sent de beaueou:p la. mesure qu'il con-
# viëBt rapporter e!i de si délicates opé-
B rations mais les décrets qu'il vient d<*
n contre-signer font déborder la coupe et
a Bopépmetteatplua de fonder le moindre
a espoir sur le caractère de M. le garde
a des sceaux pour résister aux passions
.a révolutionnaires déchaînées contre la
H, magistrature. M Se serait-on douté que
M. Dufaure eût opéré des réformes radicales
dans ta magistrature etseiûtmisa.u service
des passions révolutionnaires qui s'atta-
quent, paraît-il) à np& magistrats? Les cri-
tiq~der~~soatnaïves; celtes du .Mo'
M~ M~tce~e~ et de la 6'
Ces journauxS'eSbrceht de persuader à
leurs lecteurs que l'indépendance et la di-
gnité des parquets sont mises en danger
parlesnbminâtt66s et" les" Q~pÏ~ëeme~s
de M'. Dufaure. « Pour les feui)les radica-
B les~ dtHe ~M~s~tMM~ les magis-
.D tratsnesontqueles~ëM~ du pouvoir
? exécutif, et ces agens doivent lui être
Bjo~/a~cM~ ~M~M.o II y a ici une
équivoque que le ~oMt~~ MMM~~ au-
rait facilement évitée avec un peu pins
d'attention. Lés'magistràta assis ne doi-
vent, certainement pas être assimilés à
dës'~àgjKns ? du pouvoir; mais les mem-
bres du ministère public, tes magistrats
debout, délégués directs du gouvernement
qui teur confié, au nom de l'Etat et de la
société, la poiice judiciaire et l'action pu-
bUqué, participent à la fois de la puis-
sance executive et du pouvoir administra-
tif, et sont obtigés, par conséquent; d'être
en communauté d'idéea et de principes
avec le ministre qui'les nomme. Jamais
personne n'a contesté sérieusement
cette théorie. c< Au sommet de la hié-
c rarchie~ a dit M. Faustin Relie
c le ministre delà justice est investi,
x sur tous tes membres du ministère pu-
D bMc, d'un droit de surveillance, d'un
B d"oit de discipline et d'un pouvoir de
N surveillance, lUeur transmet se:; in-
B structions et ~es ordres dans l'intérêt
m du service ;'il les rappelto à l'exécution
« de leurs devoirs et des régies légalaa
a il les mande, s'ii y a!ieu, près de lui, et
provoque les mesures qu'il juge néces-
saires. 11 est à !a. fois vis-à-vis d'eux
un chef hiérarchique et le représentant
a du pouvoir dont ils sont les <~e?M. »
Chargés de surveiller l'exécution des
lois, il serait trop étrange, en euct,'
que les membres du ministère public
pussent se placer au-dessus de la
prëimère de toutes, de la loi fonda-
mentale de l'Etat, et représenter un
parti dans leur ressort judiciaire, au
iMud~ représenter le pouvoir qui les
R investis de leur mission. Aucun gou-
vernement n'a admis un abus aussi
intolérable, et l'on se rappelle com-
bien le gouvernement dû 16 mai eh par-
ticulier, poussant à l'extrême ta théorie de
ïa soumission du ministère pubtic au mi-
nistre de la justice, s'est montré implaca-
ble pour les membres du parquet qui re-
fusaient de seconder sa coupaMe entre-
prise. M. Duf&ure, quoique représentant
non un pouvoir de passage, mais un pou-
voir durable étab'i par la volonté natio-
nale, a fait preuve d'une tout autre mo-
dération. Il ne veut pas la mort du pé-
cheur, il ne veut que sa conversion.
Lorsqu'un magistrat s'est trop compromis
dans le Midi, il l'envoie dans le Nord. H
lui fait faire, par exemple, le voyage de
Tarbes a Lille, ce qui e?t le plus sûr
moyen de dépayser un homme et de
Changer ses habitudes d'opposition si clies
ne sont pas véritablement invétérées. Ces
voyagea salutaires irritent fort la (?~~e
<~ /~MCC qui voudrait bien voir les
populations protester contre les décisions
de M. Dufaure « Les justiciables
m non républicains, dit-eMe, devraient
?, manifester les sentimens que les
~agissemens du ministère actuel leur
a inspirent en faisant partout des
? ovations aux magistrats envoyés en
a disgrâce, c Pauvre beau pousser au désordre, elle n'arrivera
pas à produire de véritables manifesta-
tions de l'opinion publique. Tout au plus
parviendra-t-elle à compromettre encore
quelques uns des membres du parquet
Mur lesquels elle éprouve une si grande
pitié par les démonstrations révolution-
naires qu'elle propose de soulever autour
d'eux. La magistrature a décidément de
~7 â ` ~e°r..
'ItéM hiauvafs~ amis, Weux vaudrait d~
sages ennemis!
Nous avions bien raison d'accueillir
avec réservé Fade d'adhésion de M. Paris
au gouvernement de la république. Oh
trouvera plus loin une lettre dan? laquelle
l'ancien ministre du 16 mai, sous prétexte
d'expliquer son discours de Hesdin, le ré-
tracte complètement et se replace de nou-
veau parmi nos adversaires déclarés. Dé-
cidément, M. Paris ne craint pas les évo-
lutions, bien qu'il les accomplisse avec
une certaine lenteur. Plusieurs années
s'étaient écoulées ayant que, le porte-draj-
peau de la garde nationale) d'Arras devînt t
membr&dn cabinet de BrogIie-Fourtou; il'a
fallu également plusieurs jours à l'orateur r-
de Hesdin pour se rappeler qu'il avait été
membre du ministère de BroglieFourtou.
Les journaux du Nord et du Pas-de-Ca-
lais racontent que lorsque M. Paris a pro-
noncé sa fameuse phrase sur la nécessité
d'unir tous les bons citoyens sur le ter-
rain du gouvernement qui nous régit, les.
amis de l'ancien ministre des travaux pd-
blics~MM,. de Rosamel, sénateur de la
droite; M'. Hanulle, député de l'appel au
peuple M. Deihomel, conseiller général bo-
napartiste; M. le marquis de Partz, ami et
confident de M. le comté de Chambord,
ont manifesté par de? signes non équivo-
qa'68 leur étonnement et leur indignation.
Le préfet du Pas-de-Calais s'est empressé,
au contraire, de taire ressortir avec
autant de bonne grâce que d'esprit la
portée des déclarations de M. Paris. Ce
dernier a-t-il protesté? a-t-il demandé la
parole pour expliquer ses paroles et leur
enlever l'importance que le représen-
tant du gouvernement républicain leur
donnait? A-t-il fait la moindre réserve, le
plus léger signe de dénégation ? Non. Il a
fallu une semaine de réQexioo à M. Paris
pourse décider a nous apprendre que.quand
il avait parlé de cesser nos divisions,
it'~é voulait rien rebier de ses actes et dé
ses discours d'autrefois; et que, quand il
avait annoncé qu'il acceptait le gouver-
nement qui nous. régit, il voulait dire
« qu'il était prêt à combattre la révolu-
tion plua que jamais menaçante. H Mieux
vaut tard que jamais. Nous rappelant le
caractère naturellement doux de M. Paris,
nous aurions pu croire qu'il avait renoncé
à ses vieilles colères et qu'il n'était plus
le* même homme qui, le premier des mi-
nistres du 16 mai, a pris la parole pour
attaquer la majorité de la Chambre des
Députés, et le parti républicain tout
entier avec une vivacité injurieuse.
Oubliant au contraire la manière dont
i! a traité son administration pen-
dant la durée de son minis! ère, nous
aurions pu nous imaginer qu'il avait re-
noncé à des passions de combat que la
France a solennellement condamnées.
Nous nous serions trompés. M. Paris nous
aftirme que~ cette fois du moins, il n'a
pas changé; qu'il est toujours au service
du parti qui, sous prétexte de sauver la
société d'un péril imaginaire, a. iaitli dé-
chaîner parmi nous la guerre civile; qu'il
ne s'est placé sur le terrain légal de
la Constitution que pour continuer,
l'œuvre à laquelle il s'était associé l'an-
née dernière. Nous pourrions lui deman-
der ce que signifie alors son appel à
l'union, à la concorde, au travail accom-
pli en commun. Mais à quoi bon? Après
avoip essayé un instant de pe détacher de
son passé, M. Paris s'est trouvé contraint;
pour expliquer ce demi-revirement, d'in-
voquer la méchante équivoque au moyen
de laquelle les membres de la droite cher-
chent aujourd'hui à se faire passer pour
les vrais défenseurs delà Constitution. Dès
lors, son aventure perd tout intérêt elle
ressemble à celle de tous ses confrères, et
il ne vaut plus la peine de s'y arrêter.
BOUR&b DE PARIS
€Mtm-e te 12 te<3 M
Fin cour. 76371/2 ':632t3 3..
'"30/
Comptant.80M. 80SO.
Fin cour. 80 30 8045 S.
.At/«t/Q'
Comptant 10S. tOSM .25 i
~9/0
ComptantHOSO /.H030.
Fincour.HOM./ it04S.
PETITE BOURSE DUSOIR.
EmpruntSO/0. ~6&.57i/2,733/4.
90/0. Mtr.M,20,40.
Extér"espa~noie.. 1311/16,3/4.
50/Oturc. Hfr.70,65,75.
Banque ottomane.. Si S &. 121/2.
Ottomano 1873. 79 fr., ~9 ff. M.
Florins (or). 651/4.
Egyptiennes 6 0/c.. 2S4fr.37i/2.
Té!é
(Sttnhct t~tar&ptuqm d< t')K!eao< H~TMj
Londres, te i3août.
Le ~orsMF ~o~< annonce, dans un télégramme
de Berlin, que le gouvernement russe a ordonne
ta dMsotution du Comité slave de Moscou pour
avotr propagé des doctrines révolutionnaires.
M. Aksakon, son président, aurait été expulsé
de Moscou.
Constantinople,!e 12 août, soir.
Jeu~ prochain it y aura une revue de l06,MO
hommes do t'armée r~sse.
Lundi, ta~ garde impéfiale s'embaNmeïa coar
rentrer en Russie.
Tous. tes préparatifs sont faits pour le reh'aH
immédiat des troupes du voisinage de Constan-
tihopte.
M. Onou, drogman de l'ambassade rasse, don-
nera probablement sa démissiod'.
On lui reproche d'avoir ignoré les n6gociatiOB6
relatives raf&ire d~ Chypre.
Il se poursuit en ce moment au mini-
stère des finances une expérience inté-
ressante. Jusqu'à présent on n'a connu
en France que deux modes d'emprunt, ou
plutôt deux manières de s'adresser aux
prêteurs. La première, la plus ancienne,
celle qui a été pratiquée, sauf une Oju
deux exceptions; jusqu'à, l'Empire, éta~
l'adjudication. C'était une Tente aux en-
chères de la totalité des valeurs créées,
faite au profit d'une Compagnie finan-
cière. En lui concédant un coups favo-
rable, l'Etat, se trouvait en réajit)~ dé-
charge sur elle* du soin de faire Fem-
prunt. C'était la Compagnie adjudicataire
qui plaçait dans le public, peu à peu,
lès rentes ou valeurs' qu'elle avait ache-
tées de l'Etat. Cette méthode avait beau-
coup d'avantages ainsi l'Etat liquidait
peur ainsi dire son opération tout de
suite il n'avait pas à s'inquiéter du clas-
sement de l'emprunt, ni de l'influence que
les difficultés de ce classement pouvaient
exercer sur le marché des capitaux. Ce-
pendant on y à vu ou cru voir un pro-
cédé trop o'néretrx, attendu que l'a-
bandon des valeurs de l'Etat a un cours
souvent très bas constituait une perte
pour le Trésor, perte qu'il semblait facile
d'éviter, et, comme tout viei)Iit en ce
monde, le système des adjudications a été
abandonné. Il a été remplacé, depuis
l'Empire, par le procédé de l'émission
publique. On avait cru d~abord que
c'était un moyen de se passer des
intermédiaires on s'est bien vite aperçu
qu'il n'en était rien. Bien plus, au lieu
d'avoir deux ou trois intermédiaires on en
a eu des miniers. Pour réussir avec ce
procédé; il est clair qu'il fallait, comme
dans le cas de l'adjudication, offrir un
cours favorable; mais ce cours favorable,
ail lieu d'être en quelque sorte discuté
par les eoncurrens de l'adjudication,
devait être déterminé sans contrôle
par l'administration. Nous avons tous
vu ce système à l'épreuve; II a une
puissance formidable c'est un instru-
ment d'une force inouïe qui crée des
spéculations d'une intensité extraordi-
naire en faisant de tous les citoyens
des courtiers déplacement; on pourrait
dire de tous les citoyens et aussi des
citoyennes, car on voyait beaucoup de
femmes jeunes et vieilles faire queue aux
guichets pour obtenir un ou deux titres
qu'elles revendaient après dans les al-
lées du jardin de la Bourse. Peu à peu
la spéculation est descendue dans toutes
les couches de la population. Une tenta-
tive a été faite en vue de faciliter le clas-
sement vrai par la faveur accordée aux
souscripteurs d'MK!/< Les unités elles-
mêmes sont devenues bientôt des objets
de spéculation. Ce système avait du bon;
mais l'exagération l'a discrédité. Il faudra
pourtant y revenir toutes les fois que
l'on se trouvera en face d'une opération
importante, et l'on sait aujourd'hui qu'il
n'y a plus qua les milliards qui soient
importais. C'est parce qu'il convient de
rechercher toujours des placemens ou un
classement directs, qu'on essaye quel-
que chose de nouveau en ce moment.
Ce qu'on voudrait, ce serait de vendre les
valeurs du Trésor à ceux-là mêmes qui les
garderont comme le placement de leurs
économies. On a profité de ce que l'Etat
créait en réalité des obligations de che-
mins de fer pour emprunter leur méthode
aux grandes Compagnies. Chacun sait en
effet que le 3 0/0 amortissable est une obli-
gation de chemin de fer parla forme et par
le but. Le titre est'de 15 fr. de rente, rem-
boursable à 500 fr., et le produit est em-
ployé à la construction des lignes nou-
velles.
Au lieu de vendre aux guichets des ga-
res, comme le font les Compagnies de
chemins de fer, on vend aux guichets des
trésoriers-généraux et des receveurs par-
ticuliers, et des guichets vont être ouverts
dans les perceptions.
Le Trésor, par cette méthode, sera mis di-
rectement en présence du public qui veut
placer son argent; c'est un avantage, parce
qu'il aura évité les intermédiaires; c'est
un inconvénient, parce que, recueillant,
pour ainsi dire, l'épargne à sa source, il
devra attendre qu'elle se forme, et l'é-
coulement sera lent. Il y a peut-être un
autre inconvénient c'est qu'ainsi l'on
n'obtient pas et qu'on cherche même à
éviter ce que le public entend par les
succès de souscriptions. Avec les autres
systèmes, c'étaient les spéculateurs, re-
porteurs et autres, qui attendaient que
l'épargne se formât, et qui écoulaient
peu à peu dans le publia les valeurs nou-
velles au fur et à mesure de la forma-
tion de l'épargne. Avec le mode d'aujour-
d'hui, rien de tout cela n'existe il n'y a ni
spéculateurs ni reporteurs, ces auxiliaires
infatigables de toutes les grandes opéra-
tions. Aussi n'a-t-on pu faire la tentative
à laquelle nous assistons que parce que
le Trésor a en ce moment des ressources
considérables, et que les nouveaux ca-
pitaux qu'il demande au public ne sont
pas importans.
Il n'est pas douteux que le classement
des nouvelles rentes ne 8e fasse d'une
manière satisfaisante les capitalistes y
trouvent tout ce qui les séduit, soit dans
ta rente, soit dans les obligations. C'est
une rente qui se négocie et se trans-
fère coEnme le~ autres, qui onre les
mêmes garanties, dont les intérêts sont
touchés tous les trois mois, etc., etc.;
pour tout dire, en un mot, c'est de lia
rente c'est-à-dire une valeur tou-
jours sûre et toujours négociable.
C'est aussi une obligation de chemin de
fer qui, achetée au cours de 400 à
410 fr., est remboursée à MO fr., et dont
les Goupona ne sont pas frappés d'un
impôt. Le tirage au' sort qui~ détermine les
rèmboursemens est annuel et beaucoup
plus simple que celui des Compagnies de
chemins de fer. Il n'y aura en tout que
175 numéros diûerens c'est-à-dire que
toutes les inscriptions porteront ~n
numéro compris entre l'e n° 1 et le
n" 175, et que tous les ans, pendant
vingt-trois ans, un de cesnuméros sortira;
phts t~rd, H earsortira par an 2,3,4 et plus.
Si l'on est propriétaire de 175 obligàtions.Qn
pourra, lors de la délivrance dea titrés
déQnitifs, obtenir 175 numéros diSerens,
c est-â-dire tous !e's numéros, et avoir là
certitude que chaque année use des obii-
gàtions qu'on possède sera remboursée.
H y a dans ces diverses dispositions
nne suite d'avantages faits pour séduife
les épargnes nouvelles et si pour de sem-
blables valeurs on avait voulu se servir
d'intermédiaires par la voie d'une sou-
scription publique, il est certain qu'on, en
aurait trouvé un si grand nombre qu'on
n'aurait pas su comment partager entre
eux les titres qu'on avait à vendre.
VoicHa lettre adressée par M. Paris
aux journaux du Pas-de-Calais, et dont
il est question dans notre Bulletin
Ajràs; te 12a6ûf 1878.
Monsieur le rédacteur.
J'adresse aux journaux d'Arras la lettre
suivante
« Divers journaux ont fait Beaucoup de
bruit au sujet des paroles que j'ai prononcée-!
à IIesdio. J'avais jugé inutile de répondra à
ceux qui les ont rapportées d'une manière
inexacte et a ceux qui en ont dénaturé ]e sens
par des commentaires hostiles. Le moment
me parait venu où ie soin de mon honneur
m'obigeàdonneràmes amis quelques ex-
plications.
a A l'occasion de l'inauguration du chemin
da fer d'Arrss à Ëtaples, j ai été amené à im-
proviser uu tnast a ta prospérité du départe-
ment du Pas de-Catais. J'ai rappelé les tra-
vaux qui, sous plusieurs régimes, ont é'é
cousacrcs à l'amélioration de nos voies de
communication; j'ai montré ce qut restait à
entrf prendre, et j'ai termine en disant
sons-nous sur ce terrain commun. Acceptant
le gouvernement qui nous régit, travaillons
pour les intérêts de nos cantons et du dépar-
tement. u
B J'avais parlé affaires!. LT. réponse de M. !e
préfet, très courtoise d'ailleurs, transforma
ces cinq mots ~ec~i!<:m< ~OMM~K~M~ ~K~
MOM~~< <'n programme politique. Je n'ai
pas à les retirer. Plus que jamajs je pense
que le rôle des conservateurs e&t de ~e placer
sur le terrain légal pour défendre les garan-
ties d'ordre que la Constitution renferme et
le~i principes sociaux sans lesquels aucun
Etat ne su! siate.
Ce langage est en parfaite harmonie avec
celui que j'ai tenu à rAssemhiée Nationate
comme rapporteur des tois con'.titutionuehes,
et. pendant que j'étais ministre, toutes ies
fois que j'ai eu. l'occasion de prendre la
parole.
» Ou a dit que je séparais ma cause de cel'e
de mes coUegues du cabinet du 17 mai. Je
revendique, au contraire, ma part de respon-
sabilité dans a la politique généraio du gou-
vernement a. et josuis pretàjustiner'tous
mes a .actes personnets. H
B Ai-jebesoind'ajouterque j'entends rester
fidèle à ia cause conservatrice? Combattre la
révoiution plus que jamais menaçante a été
et sera l'honneur de ma. vie. N
Recevez, monsieur le rédacteur, l'expression
de mes sentimens les plus distingues.
PAMS, sénateur.
On nous écrit de Madrid, le 8 août
« Le 12 octobre de l'année dernière, je vous
ai écrit au sujet d'un incident qui s'était pro-
duit quelques jours auparavant dans un~
maison do la caMe de la Fresa, incident où
l'on avait cru voir un commencement de
complot républicain, et auquel la presse mi-
nistérielle avait donné une grande impor-
tance pour justifier la demande d'uce nou-
velle loi très sévère sur le vagabondage. Le
dénoûment fut tragique, par suite de l'inter-
vention inopportune d'un officier d'infante-
rie qui, en entrant avec des agens de police
dans une mansarde où se trouvaient réunis
plusieurs individus, tua un de ces dermers
et en blessa un autre. L'instruction de l'af-
faire, à laquelle on a rattaché celle des bou-
teilles explosives trouvées postérieurement
sur diuerens points de la ville, a démontré
que le délit de conspiration no pouvait être
mis à la charge d'aucun des prévenus.
« Le juge d'instruction, après avoir ex-
posé dans son rapport les faits qui, à
son avis, ne constituent aucune preuve
da conspiration et avoir déclaré qu'on ne
peut. mettre en cause dos individus par
cela seul qu'ils manifestent des opinions ré-
publicaines, a présenté des conclusions ten-
dantes à ce que le tribunal sursit provisoire-
ment à l'accusation et mit en iiberté les
prévenus sous caution. Ce fonctionnaire a
demandé en même temps que les dépositions
rotatives & l'ofuçier d'infanterie qui a joué
un si grand rôle dans l'anatre, et qui a encouru
sans doute une grande responsabilité en se
lai-sant entraîner par un zèle indiscret à com-
battre des dangers imaginaires, fussent en-
voyées & l'autorité militaire pour que celle-ci
y donnât la suite convenable. Le tribunal a
réservé sa décision déBcitive sur le fond de
là CMS6, mais il a. ordonne îa mise ea Uberté
dés prévenus et a refusé d'admettre les con-
clusions du juge d'instruction concernant l'of-
ficier d'infanterie. Ït semblait que cette af-
faire, autour de laquelle tant de bruit a été
fait.dûtse terminer la; elle a cependant eu
un dénoûment auquel le publie était loin de
s'attendre. Le juge d'instruction vieut d'être
destitué, et l'on suppose que c'est pour avoir
écrit qu'un individu ne peut être poursuivi
uniquement pour le fait de manifester des
opinions républicaines. En présence d'une
pareille mesure, que devient l'indépendance
de la magistrature ? ?l
Le nouveau gouverneur de Barcelone.
M. Perez Cossio, a pria à tâche jusqu'à pré-
sent de réparer le-; fautes commises par son
prédécesseur, et il est probable que sous son
administration la capitale de la Cata'ogae
rentrera bientôt dans un état normal. Ses
premières mesures ont été de mettre en li- `
berté lies vendeurs ambulans de journaux et
d'autoriser de nouveau la vente des jour-
naux sur la voie publique. Oes mesures
ont été louées sans réserve par la presse.
La popuration, de son côté, montre do là
sympathie pour le nouveau gouverneur qui
tout récemment a présidé une course de
taureaux où le public l'a bienaccueiDi et a mal
reçu au contraire le président de la munici-
ptHité.
s I[ reste encore un& affaire à ré-
gler, c'est celle de l'éclairage au gaz
dont je vous ai déjà donné tous les an-
técédens. Depuis pr~s de quatre mois,
les h'-bitan~ de Barcelone ne s'éclairent pas
au gaz. Le; gouverneur, dans une séance ré-
cente delà municipalité, a fait allusion à
cette anàire et a ajouté, en réponse à une
question qui mi était posée par le président,
que tes difncultés qui s'étaient produites de-
vaient se résoudre entre !a municipalité et ta
population, et que lui ne pouvait intervenir
que comme intermédiaire amiable. Tout fait
donc espérer une solution satisfaisante, car
il n'est pas douteux que la municipalité, pri-
vée à présent de l'appui du gouvernement, ne
se montre animée de s~ntimens plus conci-
lians. Un autre service et ce n'est pasiè
moindre qu'a rendu M. Ferez Cossio à Bar-
celone, c'est d'avoir fait fermer les maisons de
Jeu ce.résultat n'a pas encore pu être obtenu
à Madrid. Pe son côté, le capitaine-général de
la Catalogue montre une grande modération
dans l'instruction de l'aS'airo des troubles
de Manresa. Il a déjà fait mettre en liberté
le plus grand nombre des personnes arrê-
tées.
Je vous ai déjà parle des circonstances
difSciles que traversent les municipalités qui
doivent de fortes sommes à l'Etat, principa-
lement à cause des taxes qui ont été impo-
sées aux localités qu'elles administrent et
qui n'ont pas été intégralement payét's. Pour
remédier à Un état de choses aussi fâcheux.
le mmistre des finances a fait insérer au bud-
get général de l'exercice 1878-1879 les deux
dispositions que j'indique ci-après. La pre-
mière stipule que l'on fera une liquidation
générale entre le Trésor publie et les muni-
cipalités, et que la dette de ces dernièrfs sera
partagée, pour le remboursement, en six an-
nuités égales. Comme ces annuités grèveront
nécessairement les budgets municipaux et
que les ressources ordinaires ne suffiront pas
à couvrir ce surcroît d-< charges, la seconde
disposition assimile toutes les municipalités
à celles qui administrent dés locati-
tés de '~00,000 habi'ans et plus. et leur accorde
par conséquent la iaeul té d'augmen tercertaines
taxes et de se créer des ressources extraordi-
naires. Une circulaire dont l'objet est d'indi-
quer les règles que les municipalités doivent
suivre pour remanier leurs budgets et, s'il y
a déScit. pour proposer au gouvernement
l'application de surtaxes ou la création de
nouveaux impÔta, a été publiée dans la Ga-
zette do Madrid da 5 de ce mois.
? Les dispositions que je viens d'indiquer
se traduiront en dénnitive par ua surcroit de
taxes, et il convient de se demander &i cette
mesure est bien justifiée dans un moment où
l'agriculture, l'industrie et le commerce tra-
versent une crise pénible, d'autant plus que
la dette des municipalités envers l'Etat pro-
vient en grande partie du rendement insuffi-
sant des impôts actuels, par suite des lourdes
charges qui pèsent sur les contribuables. Les
surtaxes porteront sans aucun doute, sinon
en totalité, au moins en grande partie sur les
droits d'octroi dont la répartition et le re-
couvrement ont cependant donné lieu tout
récemment, dans un grand nombre de loca-
lités, à des émeutes ou à des difficultés sé-
rieuses. La municipalité de Madnd vient
elie-mème de réclamer contre la somme
énorme qui lui est imposée dans la réparti-
tion de ces droits, laquelle n'est pas en rap-
port avec celles que doivent payer d'autres
capitales de province.
') L'tie de Cuba jouira bientôt des droits
politiques qui ont été accordés depuis long-
temps à Porto-Rico. Le décret pour l'élection
des députés aux Certes a été publié ce matin
dans la Ca~Me de Madrid. L'Mo nommera un
nombre de députés en rapport avec sa popu-
lation, dans la proportion d'un député pour
40,000 habitans. Le cens électoral est 6x6 au
paiement d'une somme minimum de i25 fr.
pour l'une ou l'autre des trois contributions
que j'indique ri-après territoha'e, indus-
trielle, du commerce. La contribution terri-
toriale devra avoir été p.~yés pendant deux
ans au moins avant l'époque des éiections, et
les deux autres pendant trois ans (i). Les
anciens esclaves qui ne jouissent pas de leur
liberté depuis trois ans au moins ne seront
pas électeurs. L'époque des élections n'est
pas encore Qxée ceiles-ci ne pourront avoir
lieu qu'après la constitution des municipali-
tés et des députations provinciales dont les
lois organiques ont été publiées récemment
par la G~cMe de Madrid.
N La politique générale est entrée dans
une période de calme, à cause des grandes
chaleurs qui ont chassé de Madrid presque
tous les hommes politiques qui jouissent
d'un certain renom. Trois ministres sont ac-
tuellement en congé. Le président du conseil
prend les eaux do Santa-Agueda. dans les
provinces basques. Le ministre des affaires
étrangères est à Spa, et le ministre de la jus-
(t) U ne sera Mm tenu compte da' cette clause
aux premières élections.
tice voyage dans le nord de l'Espagne. On
assure que, pendant l'interrègne parlemen-
taire, les constitutionnels, dont les princi-
paux chefs vont se rencontrer ~aas le midi
de la France, prendront une décision défini-
tive sur l'altitude qui conviendra au parti si
)~s Certes prolongent leur existence au delà.
du 18 février 1879.
.D s Le roi partira, dit-on, le mois prochain
pour les provinces du Nord, où il assistera à.
de grandes manœuvres militaires. Le bruit a
couru que, dans un des conseils de ministres
tenus la semaine dernière, la question de son
futur mariage a été mise sur le tapis; c'est
une question un peu prématurée, il est vrai,
mais on s'explique que certaines convenances
passent avant toute autre considération,' et
on ne peut s'étonner que le ministère'se
préoccupa d~jà d'u~ événement qui s'accom-
plira forcément dans un avenir peu éloigné
et influera, certainement sur l'avenir de. la
'tyna&tie. On a même ajouté qu'une
jeune princesse païente à un degré très
rapproché de la feue reine donà Mer-
cedes, serait appelée à occuper le trône j je
ne vous donne ce bruit, bien entendu, que
sous toute réserve; quoiqu'il ne soit pas com-
plètement dénué de fondement. La question
du mariage sera de nouveau traitée le mois
prochain en conseil des ministres, lorsque
ceux-ci se trouveront tous réunis à Madrid. B
On nous écrit de Rotterdam
a Le nouveau projet de loi sur l'enseigne-
ment primaire a été adorté par la seconde
Chambre à la majorité de M voix contre 30.
C'est là un succès comme il est rarement ar-
rivé à un projet ministfhel de cette impor-
tance d'en ~avoir un pareil un succès d'au-
tant plus considérabh', que le projet voté ne
diffère pas seusibtement de celui qui a~été
déposé. La conception Kappeyne a franchi
heureusement l'obstacle des amendemens
de tous genres; encore quelques semaines,
et l'opération législative qui l'élèvera a
la hauteur d'une loi sera achevée. Le suc-
cès est certain devant la première Chambre
en majorité iibërale, et ce serait faire une in-
jure gratuite au roi que d'admettre qu'il
soit, en dépit des excitations imprudentes
'dont il. est l'objet, disposé & heurter la.vo-
tonté nationale représentée par les deux
Chambres.
"La discussion dans le Parlement avait
été longtemps préparée Mémoire f-xplic~tif
du ministre accompagnant le dépôt du projet
de loi, protestation d'un certain nombre de
conservateurs protestacs, réplique du mi-
nistre, polémique longue et ardente, tout avait
été dit et redit, et le- positions étaient si net-
tement desi-iaées dans la Chambre et dans
le pays. qu'il semblait que le débat parle-
mentaire dût être facilité et abrégé d'autant
x C'était compter sans ia suffisance hu-
maine et sans cette fièvre oratoire qui saisit
parfos ks Assemblées Io.< plus sages, et a la-
quelle la nôtre est sujette à succomber en
vertu même de sa composition. Les partis
ici sont, avant tout, des agrégats d'indivi-
dualités échappantà toute discipline et s'ima-
ginant trop souvent avoir chacune la capa-
cité et la vertu d'un leader, d'un premier
ténor parlementaire. Ce n'est pas seutement
à Versailles q-je l'on se phdt à parler pour
parler; mais, avant de signaler la paille
d autrui,encore faudrait-il que ces bons Hol-
tandais s'assurassent de ne pas recéler la
poutre.
a Le tournoi oratoire ouvert le 12 juin ne
.s~est terminé que le 28 juillet. M~is comme
si ce n'était pas assez, voici que l'agitation
calmée dans la Chambre déserte, s'est réfu-
giée dans )a rue et s'efTorce d'y faire mer- `
veille. Peu scrupuleux dans le choix dca
moyens, sous ce vocable à coup sûr peu hé-
roïque < le comité B, quelques chefs du parti
coufessionnaliste protestant ont faitafScher
dans presque toutes les villes de la Hollande
des placards à l'adresse du peuple. Quei~con-
seils lui donnent-ils, ces bonnes gens'' Ils
invitent les citoyens, pères defamille ou non,
les femmes même, à signer en masse une
pétition au roi pour lui demander de mettre
son veto sur le projet de loi si d'aventure il
est accepté par la première Chambre, et de
travailler à donner au pays l'ecole avec la Bi-
ble. tout cela entrfmeié d'allusions aux pri-
vilèges réciproques du pauvre et du riche.
Sans doute, le droit de pétitionner est
garanti par la Constitution. Mais admirez l'a-
veuglement de certains conservateurs plus
radicaux que les pires radicaux: ils ne crai-
gnent pas, pour assurer le triomphe d'une
idée sectaire, de pousser le roi à faire de ce
droit de veto, qui lui a été octroyé dans un
intérêt constitutionufl. une at-me contre cette
même Constitution Ils rêvent d'onnnRp)- la
protestation de la masse, tout spéciale-
ment aveugle et attardée, aux décisions du
Parlement; et, en mettant aux prises ce qu'ils
appellent le pays )6el avec le pays légal ils
ne redoutent pas d'affaiblir le respect dû aux
autorités constitutionneltes, et d'ouvrirdans
les entraînes mêmes de la nation un de ces
abîmes où sombre, avec la liberté, la nation
elle-même.
B Le nouveau projet de loi n'établit pas la
gratuité. Quant à l'obligation, le ministre se
contente de la saluer d'un vœu sympathi-
que dans son Mémoire expticatif. Il n'a pas
osé la. demander; il craint sans doute de se
heurter contre les répugnances instinctives
de la Chambre et du pays, contre toute me-
sure qui a l'air d'entreprendre sur les droits
du père de farniHe. Le sentiment de la liberté
personnelle est poussé si loin, que l'intérêt de ·
l'Etat s'eSa.ce devant l'arbitraire de l'individu
et la vie de chacun, ne relevant que d'elle-
même, se résout souvent en un égoïsme dan-
gereux. C'est ainsi qu'un amendement d'un
membre de l'extrême droite a failli passer
dans une Chambre amie des lumières cet
amendement enlevait aux bureaux de bien-
faisance la faculté de refuser des secours aux
paréos nécessiteux dont les enfans ne fré-
quentaient aucune école.
f Cependant, la nécessité de l'obligation
s'était depuis longtemps imposée à bon nom-
bre des meifleurs esprits. Dans une remar-
quable étude du système scolaire hollandais,
M. de Laveleye l'indique comme ét~t !e seul
~mMe capable do secouer FapatnM provëp-
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