Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-13
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Description : 13 août 1878 13 août 1878
Description : 1878/08/13. 1878/08/13.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITIONt DE PARIS.
MARDHSAOIT
1818,
HARDI «3 AOÇT
1878. ?
JOURNAL DES DEBATS
OM S'ABONNE
rut fias PrStres^àintrGermain-rAazeRois, 11.
PRIX DE l'ABONNESSENT
Un an. Six mois. Trois mot*.
Dép&Stemens. 80 fr. 40 fr. 20 ti.
Paris. 72 -fr. 36 fr. 18 fta
Les abonnemens partent fia» ln «t 1* d«
chaque moià.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
aa Suisse, en Syrie; en Roumanie et dans Isa
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris on de
pandats-poste, soit internationaux, soit français.
•n Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chei tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
f« l'enToi d'une valeur payable t f s iau
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
frijfàt, éb .mnn&éro. “«. »• eeatt
•épartemem0, raa numéro. %ë ec«t»
iniL?n&i>p, apply to Ccréie and G% foreigh news-
patfers office, 17, Gresbam street, G. P. O.;
MBS. feeïîry, &£vte» et O, l-Finch lane Cornhili,
E.C., London; MHS. W.-H. Smith et Bon,
!86. Stianà, w. G, London.
A Bruxelles, à VO/fleê dt ïmtlièiti, *«, rue de 1»
yâ~'eibe, dans l,~a ~gs~u~ otd~ 8 les pi·
MâSeleitie, dans les kiosques et dans les bl-
bljgthèques des ?ares 3* chemins de fer belges.
A. Vùparsiso (Chili), cnez M. Oréstes L. îornerQ.
Les an-ponces sont reçu»* i .̃
•késHM. Vanehey, &afflte ̃tWî
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«t «a bureau du J0t7RNAEiiE
•Uesdolvont toujoursëtreasrééespar lt raflawtSea»
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 15 août sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de ïëtàrd dans l'envoi du Journal.
:•̃ PARIS :̃̃
^iDispi 12 AOUT v
On s'explique sans peine l'émotion que
les nouvelles de Bosnie ont causée à
Vienne et les polémiques enflammées
qu'elles ont soulevées dans la presse au-
trichienne. L'Autriche s'était trop facile-
ment imaginé que les décisions du Con-
grès allaient aplanir toutes les. difficultés
que son ambition inquiète autant que
vague avait rencontrées jusqu'ici en
Orient. Le parti militaire et aristocratique,
qui rêvait d'acquérir sans combat deux
provinces importantes et de faire de cette
heureuse conquête le point de départ d'une
action intérieure dirigée contre les institu-
tions libérales de l'empire, n'avait pas cal-
calé assez exactement les difficultés de l'en-
trèprisë dans laquelle il s'est ^ancé. On sait
que le comte Andrassy, après avoir essayé
longtemps de contrecarrer les projets de
ce parti après avoir proclamé sans cesse
que l'occupation de la Bosnie et de l'Her-
zégovine, s'il fallait décidément s'y rési-
gner, ne pouvait être qu'une opération
transitoire destinée à contenir les progrès
du panslavisme, a dû accepter le mandat
que le Congrès de Berlin Confiait à son
pays. Mais il est probable qu'il n'a éprouvé
aucun enthousiasme pour le présent dan-
gereux que lui faisait l'Europe, et qu'il a
rapporté à Vienne des sentimens où la
^j#ignation tempérait l'espérance et la
~i~nation tempérai~ l'espérance et la
*joie. A la manière dont les événemens
ont marché depuis son retour, il est facile
dé voir que ce n'est pas lui qui les a con-
duits, mais que les généraux slaves et
efôates de l'entourage de l'empereur, fiers
d'un premier succès trop aisément acquis,
se sont chargés de mettre à exécution les
plans d'une politique aventureuse qu'ils
n'ont pas cessé de préconiser depuis les
débuts dé la crise orientale.
Puisque le Congrès de Berlin avait con-
fié à l'Autriche la mission d'occuper la
Bosnie et l'Herzégovine, il est bien clair
qu*il fallait s'empresser d'entrer dans les
provinces avant que les résistances loca-
les eussent le temps de s'organiser, et sur-
tout avant que les influences du dehors
fussent vçtmes leur donpef une consis
taacé qu'elles n'auraient pas eue par
elles-mêmes. Mais en agissant ainsi, en
s'introduisant sans hésiter en Bosnie et en
Herzégovine, en prévenant les complots
du Monténégro, en s'opposant, au besoin
par la force, aux intrigues de la Serbie, en
suivant en Europe l'exemple que l'Angfe-
terre venait de donner en Asie, l'Autriche
se serait placée directement en face de la
Russie; elle se serait posée en antagoniste
déclarée d'une puissance avec laquelle les
cercLiS aristocratiques et militaires de
Vienne ont toujours eu, au contraire, le
désir de rester intimement unis. De là
des hésitations, des scrupules fort hon-
nêtes sans doute, mais encore plus impru-
dens, des lenteurs dont les conséquences
commencent à se manifester et risquent
fort de devenir de plus en plus éclatantes.
L'Autriche n'a voulu pénétrer dans l'Her-
zégovine et la Bosnie qu'après avoir ob-
tenu une autorisation en règle de la Tur-
quie. C'était beaucoup trop demander de
la Porte et oublier complètement les ha-
bitudes de la diplomatie ottomane. Les
Turcs sont- des hommes comme tous les
autres ils n'aiment à se dépouiller qu'à
la dernière extrémité et lorsqu'il ne
leur reste pas le plus léger espoir de pou-
voir faire autrement; mais ils ont ce que
beaucoup d'autres hommes n'ont pas une
merveilleuse patience pour attendre les
événemens, une force d'inertie incompa-
rable pour laisser à la fortune le temps de
se décider d'une manière définitive. Aussi
ont-ils répondu aux demandes de l'Au-
triche avec leur flegme et leur impassibi-
lit- ordinaires; Ils ont tout écouté, tout
promis, et n'ont rien exécuté. Les négo-
ciàtions menaçaient de se prolonger du-
rant plusieurs mois. L'Autriche l'a com-
pris, et elle a donné tout à coup à son
armée l'ordre de marcher vers la Bosnie
et l'Herzégovine. Mais plusieurs semaines
avaient été perdues en vains pourparlers, 1
et les begs de Bosnie, qu'il aurait fallu
surprendre parune action précipitée, ayant
profité de ce répit pour se reconnaître,
avaient organisé la résistance. Les jour-
naux autrichiens sont très injustes lors-
qu'ils reprochent à la Porte d'avoir provo-
que le mouvement insurrectionnel de >
Bosnie elle ne l'a pas provoqué, elle l'a >
tout simplement laissé se produire. Il >
n'est même pas certain qu'avec la meil- j
leure volonté du monde elle eût pu >
s'y opposer efficacement. Nous avons >
exposé bien souvent déjà l'état so- >
cial et politique de deux provinces >
où. le régime féodal subsiste encore >
dans toute sa puissance. La Porte n'a >
jamais exercé sur elles qu'une auto- >
rité nominale très contestée. « Il ne >
» "faut pas perdre de- vue, dit un journal >
» ^anglais, le Spectator, que les seigneurs >
» Imusulmans de la Bosnie ne sont pas >
» habitués à se soumettre à d'autres vo- >
> pontés que la leur. Jusqu'au jour où >
» Osman Pacha, en 1850, battit en brèche
t » pour un temps la puissance des Slaves
» musulmans, descendans des capitans ou
» begs, le gouvernement ottoman n'avait
» que peu d'autorité en Bosnie. Le repré-
» sentant du Sultan à Travnik était fort
» peu considéré par les fiers et indomp-
» tables janissaires de Serajewo. En 1872,
» lorsque l'insurrection éclata, ce fut la
» population musulmane qui prit le pou-
» voir de son autorité privée, et, depuis,
» elle a été libre d'en agir à sa guise avec
» les infortunés chrétiens." Que pourraient
les représentations delaPortesurunearis-
5 tocratie locale, habituée à ne suivre d'au-
tres conseils que ceux de ses intérêts et
de son fanatisme ? Il est d'aiHeurs assez
maladroit de demander à un gouverne-
j ment de s'opposer à des événemens qui
s peuvent servir à la justification de sa
[ propre conduite. La Porte a bien le droit
d'éprouver une certaine satisfaction au
spectacle des difficultés contre lesquelles
J l'Autriche se heurte en Bosnie et en
̃ Herzégovine. On l'a dépossédée de ces
[ provinces, sous prétexte qu'elle n'av&it
pu dompter les insurrections qui s'y
étaient produites. Comment veut- on
qu'elle vienne elle-même en aide à ceux
̃ qui se sont vantés de remplir une mission
[ dans laquelle elle a échoué?
Il ne faut pas que l'Autriche se fasse
• d'illusions elle va se trouver en présence
̃ d'une insurrection bien plus dangereuse
que celle dont la Porte n'est pas arrivée à
comprimer les progrès. Il y a deux ans,
en effet, si les populations chrétiennes
étaient en révolte, les begs musulmans
faisaient cause, commune avec la Turquie,
tandis qu'aujourd'hui une faible minorité
catholique accueille seule avec bienveil-
lance l'armée d'occupation. Un journal au-
trichien, qui s'est fait remarquer par la vi- ]
gueur de ses polémiques sur la question
d'Orient, la Neue Freie Presse, vient d'être (
saisi pour la publication d'un article dans (
lequel il démontrait que les chrétiens, f
loin de combattre les musulmans, étaient f
les véritables organisateurs de l'insurrec- t
tion actuelle. Saisir n'«st pas répondre, l
et la Neue Préie. Presse pourrait dire &\i c
gouvernement de Tienne Tu te fâches,
donc tu as tort Ce journal rappelait, en
effet, qu'un personnage influent en Bos- `
nie, M. Wesselitzky-Bogidarowich dont
on n'a pas oublié les relations avec les
anciens insurgés auxquels il servait d'a-
gent diplomatique auprès des grandes
puissances, avait remis au Congrès de
Berlin un Mémorandum destiné à démon-
trer qu'il fallait réunir la Bosnie à la Ser-
bie et l'Herzégovine au Montenegro, mais
que ce serait une injustice de donner
ces deux provinces à l'Autriche, parce
qu'une pareille annexion, ne conviendrait
qu'aux catholiques, lesquels sont en mi-
norité dans le pays. S'appuyant sur
ce témoignage irrécusable des ambi-
tions slaves, la Nene Freie Presse ac-
cusait VAbendpost et les autres organes
officieux de vouloir égarer le public en
lui cachant la vérité sur l'état actuel de
la Bosnie et de l'Herzégovine, et en lui
montrant seulement des fanatiques et des
pillards là où il y a en réalité des chré-
tiens qu'anime la passion nationale. Il est
évident pour tout esprit sincère que la
Neue Freie Presse a raison. Si l'Autriche
n'avait à lutter que contre des begs mu-
sulmans, elle en viendrait à bout tôt ou
tard. Mais, en prenant la succession de la
Turquie, elle a provoqué les mêmes en-
nemis que cette puissance avait soulevés,
elle s'est exposée aux mêmes dangers que
la Porte n'a pu surmonter. L'insurrec-
tion qui a éclaté contre l'armée autri-
chienne est composée des mêmes élémens
et se recrute par les mêmes moyens
que celle contre laquelle l'armée turque
combattait il y a deux ans. Il est vrai
que les rangs en sont grossis par des
musulmans; mais le noyau principal
est composé de Slaves qui se forment
sur le territoire des principautés, qui re-
çoivent leurs armes et leurs officiers de
Serbie et du Monténégro, qui trouve-
ront, en cas d'échec, un refuge à Belgrade
et à Gettigne, jusqu'à ce qu'une nouvelle
occasion leur permette de recommencer
leurs tentatives. Nous citions il y a
quelques jours une lettre de la Correspon-
dance politique racontant que les troupes
insurrectionnelles étaient remplies d'agens
monténégrins. Une autre lettre, adressée
de Belgrade à la même feuille, montre que
la Serbie contribue, comme le Monténégro,
aux difficultés que rencontre l'Autriche
« Une grande agitation règne en Serbie,
» dit cette lettre. L'Omladina entretient
» une vive émotion et met tout en œuvre
» pour déterminer le gouvernement à
» préciser son attitude vis-à-vis de la
» situation politique en Bosnie. Les agi-
» tateurs menacent de renverser le cabi-
» net si M. Ristitch ne se met pas en me-
» sure de prêter l'appui des armes serbes
» aux frères de Bosnie. On prétend que
» des agens russes trempent dans cette
» affaire. Le prince Milan, soucieux de
» rester sur le trône, n'oserait pas résister
» directement à ce parti tout-puissant et
» serait à la veille de. concentrer 22,000
» hommes sur la frontière serbo-bos-
» niaque. D'un autre côté, des avis
» de source officieuse serbe nient
» toute connivence avec l'insurrection bos-
» niaque. Suivant ces informations, le
«renforcement des troupes échelonnées
» sur la frontière aurait précisément pour
» objetd'inteFcepter toute communication
» avec les élémens révolutionnaires, et
» de maintenir la neutralité. La valeur
» de ces assurances est d'ailleurs quelque
» peu affaiblie par la nouyelle positive
» donnée par le Pester Lloyd auquel. on
» mande de Pancspva que de la rive
» droite de la Save, sur le territoire serbe,
» on a tiré de nouveau sur les troupes
» austro-hongroises. »
L'Autriche se trompe donc lorsqu'elle
croit que l'occupation de la Bosnie et de
l'Herzégovine peut s'effectuer au nom des
intérêts slaves et sans porter ombrage
à la Russie. Ces deux provinces se-
ront pour elle une sorte de guêpier
où elle se trouvera sans cesse exposée
aux plus graves aventures si elle n'as-
sure pas ses frontières contre les con-
spirations du panslavisme. Les véritables
ennemis de l'Autriche ne sont ni les begs
musulmans sur lesquels elle voudrait faire
retomber la responsabilité des mé-
comptes qu'elle trouve sur, sa route^ ni
la Porte-Ottomane dont elle se plaint
avec une amertume peu réfléchie ce
sont les agens de l'insurrection pansla-
viste et le gouvernement qui, après les
avoir lancés il y a deux ans contre la
Turquie, est prêt à les lancer aujourd'hui
contre elle. Les hommes qui dirigent à
Vienne la prise de possession de la
Bosnie et de l'Herzégovine veulent deux
choses inconciliables la conquête d'un
pays slave et le maintien de l'inti-
mité avec la Russie. Cette erreur, pour
peu qu'elle dure deviendra fatale à
l'empire austro-hongrois. L'occupation de
l'Herzégovine et de la Bosnie ne peut être
une entreprise féconde et réellement po-
litique qu'à la condition d'être le prélude
d'une entreprise beaucoup plus considé-
rable qui placerait la Serbie et la Rou-
manie sous le protectorat autrichien, et
qui aurait en Europe, comme nous l'avons
expliqué si souvent, la même importance
et la même portée que celle de l'Angleterre
en Asie. Mais est-ce la Turquie, est-ce le
fanatisme musulman que l'Autriche au-
rait à vaincre dans l'exécution d'un plan
de ce genre? Ou sait bien que non. Le
péril viendrait d'ailleurs, et nous sommes
surpris que le gouvernement autrichien,
ait tant de peine à le comprendre.
BOURSE J)E PARIS
CIdture le 10. le 12 Hausse. Baisse.
3 O/©
Comptant. 76 «0 76 35 .1. 13.
Fin coar. 76 42 1/2 76-37 *3 S
3 o/o ̃
Amortissable.
Comptant. 80 60 80 50 10
Fin cour. 80 60 80 50
4 f /» 0/0
Comptant 107 90 îO8 .f.. 10 « ̃ j
& o/o
Comptant 110 40 110 30 ,>, io
Fin cour. 110 87 1/2 110 45 12 1 2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0 110 fr. 41, 35, 41»
3 0/0 76 fr. 32.
8 0/0 turc 13fr. 85, 70, 77.
Banque ottomane.. 510 fr. 08, 10, 09.
Egyptiennes 6 0/0.. 251 fr. 87, 53, 75, 53, 12.
Florins (or) 63 1/8.
Rentes 3 O/O amortissables.
Aux termes de l'arrêté ministériel du 6 août
dernier, inséré au Journal officiel du 7, les
rentes 3 0/0 amortissables créees en vertu de
la loi du 11 juin 1878 et du décret du 16 juil-
let suivant seront mises en vente à partir du
12 août courant au matin
A Paris, à la caisse centrale du Trésor;
Dans les départemens, à la caisse des tré-
soriers-payeurs généraux
En Algérie, à la caisse des trésoriers-payeurs.
La négociation de ces rentes a été auto •
risée jusqu'à concurrence d'un capital de
414,542,047 fr. (article 1er de l'arrêté du 6 août
1878)..
Par décision ministérielle du 11 août cou-
rant, le taux de négociation desdites rentes
est actuellement fixé à 80 fr. 80 c. par 3 fr. de
rente.
Télégraphie privée.
{Sm tic* télégraphique de l'agença Haras.)
Berlin, le 12 août.
Le Reichsanzeiger (Moniteur officiel de l'empire)
publie un décret convoquant le Parlement alle-
mand pour le 9 septembre.
Le prince GortchakotT a passé ici ce matin, se
rendant à Wildbad.
Londres, le 12 août, 3 h. 10 soir.
Chambre des Communes. M. Bdurke, répondant
à sir Ch. Dilke, dit que le gouvernement anglais
n'a reçu- aucun avis que des forces russes aient
passé l'Oxus. Le gouvernement n'a pas reçu non
plus l'information que la Porte ait lintention de
refuser de s'entendre avec la Grèce relativement
à la rectification de frontières approuvée par le
Congrès.
Sir Ch. Dilke annonce qu'il appellera mercredi
l'attention sur cette question.
Sir Stafford Northcote, répondant à M. Gourley,
dit qu'il est sous-entendu que la flotte anglaise se
retirera du voisinage de Constantinople aussitôt
que les Russes «e seront retirés, et il espère que
ce sera bientôt.
M. Barrington présente la réponse de la reine
à l'Adresse du 2 août. Cette réponse est ainsi
conçue
« Je vous remercie très sincèrement de votre
Adresre loyale. J'ai reçu avec une grande satis-
faction l'assurance que vous appuierez cordiale-
ment la ligne de politique suivie, qui a pour but
d'assurer la paix sur les bases permanentes de
l'indépendance de l'Europe et des intérêts de
l'empire. » Vienne, le 12 août.
Une dépêche reçue du quartier général de la
7« division annonce que"fl>avnik a été occupé le
11 et qu'on a installé un télégraphe de campagne.
Les communications sont complètement rétablies
par la voie de Banialouka. Il y a dans les ambu-
lances de Varcar-Vakouf et de Jaïce 7 officiers et
160 hommes qui ont été blessés dans les combats
Hvrés,prè.s de ces localités le 8 et le 7 août.
Vienne, le 12 août.
La Correspondance politique annonce qu'à Knin
et à Livno a eu lieu un soulèvement de fana-
tiques mahométans. Le commandant militaire
turc a été tué.
Les troupes, faisant cause commune avec les
insurgés, se sont retirées dans la direction de
Skoplje après avoir emprisonné plusieurs chré-
tiens.
Pesth, le 12 août.
M. Tisza, président du conseil des ministres, a
été élu aujourd'hui député à Schemnitz, à l'una-
nimité. Cette élection a été accueillie avec le plus
vif enthousiasme.
̃̃ Syra, le il août, 8 h. 40 m. soir.
Au commencement de 'la semaine, Ghazi Os-
man Pacha a prié le comte Zichy, de la part du
Sultan* de vouloir bien intervenir dans le but
d'arrêter la marche des Autrichiens jusqu'à ce
que l'effervescence fût calmée en Bosnie.
Le comte Zichy, cédant à ces sollicitations, a
télégraphié au comte Andrassy qui a refusé en
alléguant qu'un pareil arrêt encouragerait la ré-
sistance des insurgés. Le même jour, le Sultan a
télégraphié à la reine d'Angleterre pour lui de-
mander le même service; mais la reme a refusé
en disant qu'il lui était impossible de s'opposer à
l'exécution d'une clause du traité de Berlin.
Londres, le 12 août.
On télégraphie de Berlin au Mornuig Post
« Le bruit court que plusieurs puissances ap-
puient la candidature du prince Georges Bibesco
au trône de Bulgarie. » ·
On télégraphie de Berlin au Standard que l'Al-
lemagne et le Vatican ont établi une entente d'a-
près laquelle les lois Falk resteraient à l'état de
lettre morte.
Le Times publie les nouvelles suivantes
« Vienne, le il août. La Turquie et l'Autriche
sont .arrivées à s'entendre pleinement. »
« Berlin, le 11 août. Le but de l'expédition des
Russes dans l'Asie centrale est l'occupation de
six petits khanats situés entre l'Amou-Daria et
les monts Hindou-Koh.
» Un de ces khanats est tributaire de l'Afgha-
nistan son occupation par les Russes réduirait
la distance qui sépare la Russie des Indes an-
glaises à 325 milles. »
« Rome, le H août. Les entrevues à Kissingen
de Mgr Masella avec le prince de Bismarck n'ont
pas dépassé les proportions fte simples pourpar-
lers. Les négociations officielles n'ont pas encore
été ouvertes. »
Londres, le 12 août.
Le Times, commentant le refus opposé par la
Turquie à la mise à exécution des recommanda-
tions du Congrès relativement à une rectification
des frontières en faveur de la Grèce, déclare que
cette dernière puissance est pleinement justifiée
à demander que les propositions du Congrès ne
restent pas lettre morte.
Ce journal ajoute
« Lord Beaconsfield et le gouvernement anglais
s'exposeraient aux plus graves accusations s'ils
n'insistaient pas auprès de la Porte pour qu'elle
obéisse aux recommandations du Congrès. »
Raguse, le il août, soir.
Un corps turc s'est embarqué aujourd'hui à
Klek. y
Bucharest, le 11 août, soir.
Le bruit court que le gouvernement roumain
serait décidé à établir provisoirement dans la Do-
brutscha une organisation séparée. Il renoncerait
à en confier l'administration a un gouverneur mi-
litaire et en chargerait un gouverneur civil. On
parle, pour ce poste, du prince Jean Ghika.
"Divers projets sont mis en avant relativement
aux mesures administratives et aux améliora-
tions économiques à appliquer dans la Dobrutscha
il est aussi question d'y construire des chemins
de fer.
Aucune date pour l'échange de la Dobrutscha
et de la Bessarabie n'a encore été arrêtée.
La rentrée des troutes roumaines à Bucharest
ne sera suivie d'aucune revue.
Téhéran, le 10 août.
Le Schah de Perse est de retour depuis hier. Il
a reçu tous les ministres et les hauts fonction-
naires, et a exprimé sa satisfaction de l'accueil
amical qui lui a été fait partout dans son voyage.
Nous avons assisté il y a quelques jours
à une campagne violente dirigée par la
presse ultramontaine contre un ministre
de l'instruction publique qui avait osé
dire « L'heure actuelle est décisive; ja-
» mais l'action vigilante de la république
» n'est devenue plus nécessaire, depuis
» que l'Université n'a plus le privilège
» ni de l'enseignement secondaire ni de
» l'enseignement supérieur. Jamais il
» ne fut plus utile de redoubler de
» zèle pour maintenir à nos Facultés,
» à nos lycées, une prépondérance que la
» science et le patriotisme des professeurs
» ont jusqu'à ce jour assurée. » Ces sim-
ples paroles, ces vérités de bon sens
ont soulevé dans les rangs ultra-
montains les plus bruyantes colères.
Eh quoi l'enseignement de l'Etat se
propose de lutter victorieusement con-
tre l'enseignement catholique, il ne
déserte pas le combat, il ne livre pas
aux universités nouvelles l'éducation
et l'instruction de la jeunesse, il se pré-
pare au contraire à les leur disputer plus
que jamais par tous les moyens que la li-
berté autorise. Et c'est un ministre de
l'instruction publique, c'est un successeur
de M. Wallon etde M. de Cumont qui pro-
clame de semblables projets Nous com-
prenons la surprise des journaux ul-
tramontains nous nous félicitons même
de la voir se produire au grand
jour. Lorsque les ultramontains récla-
maient le droit d'élever des universités,
ils ne parlaient que de liberté, de combat
à armes égales, de lutte loyale entre les
établissemens de l'Etat et les leurs. Le len-
demain du jour où ils ont obtenu les droits
qu'ils demandaient, un cardinal italien
est venu de Rome pour nous déclarer
solennellement que le mot seul de
liberté d'enseignement lui donnait des
frissons. Le masque tombait après la
victoire. Les prétendus libéraux qui
nous avaient fatigués de leur amour
pour la concurrence ne rêvaient que le
déplacement du monopole. Leur projet
était non de détruire, mais d'accaparer à
leur profit les privilèges de l'Université.
Nous les avions soutenus dans leur pre-
mière campagne, parce que leurs reven-
dications étaient légitimes; nous les com-
battons et nous les combattrons jusqu'au
bout dans la seconde, parce que leurs
prétentions tyranniques sont un danger
pour le pays.
Au reste, et n'est pas seulement chez
nous que les ultramontains se sont ser-
vis du mot de liberté pour chercher à s'em-
parer du monopole. 11 vient de se produire
en Belgique un spectacle du même genre,
et peut-être plus instructif encore. On
sait que les cléricaux ont été battus aux
dernières élections. Naturellement, les
libéraux sont arrivés alors au pouvoir.
L'homme qui a été chargé de for-
mer le cabinet, M. Frère-Orban, n'est
pas seulement un politique et un ora-
teur remarquable c'est un partisan
véritable, convaincu, pour ainsi dire
intransigeant de la liberté. En ma-
tière d'enseignement en particulier, il
a toujours professé les opinions les
plus libérales il les a professées,
chose bien rare! même lorsqu'elles de-
vaient servir à ses adversaires. C'est
ainsi que, dans la discussion de la
dernière loi sur la collation des grades
proposée par le ministère ultramontain,
il a dépassé les espérances de ce
ministère et a fait adopter par le Parle-
ment des mesures qui accordaient aux uni-
versités catholiques le droit presque absolu
de délivrer des grades. De telles preuves
de libéralisme auraient bien dû rassurer
les ultramontains sur les projets de
M. Frère-Orban A peine cependant le chef
des libéraux avait formé son cabinet,
qu'une clameur générale s'est élevée dans
la presse cléricale belge La liberté de
l'enseignement est en péril! s'écriait-on.
Le ministère va renverser la liberté de
l'enseignement! Cet effarement peu
sincère avait pour unique cause la créa-
tion d'un ministère de l'instruction pu-
blique. Il n'y avait pas jusqu'ici de
ministère de l'instruction publique en
Belgique. Le clergé ayant pris une part
activé à la révolution de 1830, sous
l'inspiration des idées du catholicisme li-
béral qui régnaient alors chez nos voisins,
tout le monde avait été d'accord pour lui
livrer en récompense l'enseignement pu-
blic. On ne se méfiait pas de lui, puis-
qu'il venait de manifester son patriotisme
en combattant côte à côte avec les libé-
raux on ne craignait pas qu'il élevât la
jeunesse dans la haine de la Constitu-
tion, puisqu'il en était un des principaux
auteurs et qu'il avait défendu avec
une admirable décision les principes
au nom desquels le peuple belge avait
revendiqué et conquis son indépendance.
Par malheur, la transformation qui
s'est opérée dans l'Eglise depuis 1830 s'est
fait sentir en Belgique comme ailleurs.
Les universités ultramontaines y sont de-
venues des foyers de réaction violente dans
lesquels toutes les doctrines de la société
moderne ont été attaquées avec une ardeur
passionnée. Sans regretter d'avoir donné
la liberté à leurs adversaires, les libéraux
ont compris qu'ils ne pouvaient plus la
laisser dégénérer en monopole. C'est pour
cela qu'ils ont travaillé à créer, à côté de
l'enseignement ultramontain, un enseigne-
ment national donné par 1 Etat. De grands
efforts ont été faits; mais, faute d'une
direction ferme et d'un plan arrêté, ces
efforts n'ont produit que de minces résul-
tats. Le mal allait empirant de plus en
plus, lorsque les élections ont rendu le
pouvoir aux libéraux. N'est-il pas na-
turel qu'ils en profitent pour organiser
une lutte sérieuse contre l'ultramonta-
nisme, en donnant cette fois une impul-
sion énergique et suivie à l'enseignement
de l'Etat?
Tels sont les motifs de la création d'un
ministère de l'instruction publique. Si
les ultramontains étaient, comme ils ont
voulu le faire croire longtemps, des amis
sincères de la liberté de l'enseignement,
ils accepteraient sans hésiter lecombatpa-
cifique que les libéraux viennent leur of-
frir. Leur situation est excellente. Ils ont
pris les devans sur leurs adversaires. Ils
ont des établissemens pleins de ressources
dont on aura. bien de la peine à -détour-
ner la clientèle. Ils sont en quelque sorte
les maîtres du terrain. Cela ne les empê-
che pas de protester avec colère contre
les entreprises légales des libéraux et de
déclarer qu'on blesse leurs droits en es-
sayant de leur disputer l'enseignement. La
discussion qui s'est élevée à ce sujet dans
la Chambre des Représentans a été des plus
instructives. Un orateur ultramontain,
M. Woeste, a répété avec une passion
emportée tous les lieux-communs de son
parti. Après avoir affirmé qu'il parlait au
nom de Dieu, ce qui a paru assez in-
vraisemblable de la part d'un homme qui
parlait avec si peu de mesure, il a dé-
claré que l'Eglise seule avait auto-
rité pour enseigner, que l'Etat empié-
tait sur ses droits et violait la liberté lors.
qu'il fondait des écoles, que ces écoles
étaient d'ailleurs des foyers d'immoralité
dont la religion était bannie et d'où ne
pouvaient sortir que de mauvais citoyens.
C'est M. Frère-Orban qui lui a répondu.
Rappelant d'abord que les universi-
tés ultramontaines étaient devenues des
universités révolutionnaires où les lois fon-
damentales du pays étaient combattues:
« Nous avons un grand devoir à remplir,
» s'est-il écrié. Nous devons faire servir
» l'enseignement officiel à combattre des
» doctrines funestes, antinationales, in-
» constitutionnelles. Voilà la raison d'être
» de la création du départementnouveau de
» l'instruction publique. «Est-ce à dire que
cette création porte atteinte à la liberté de
l'enseignement? Non, puisque toutes les
écoles ultramont aines restent iniacfék
puisqu'aucun de leurs droits n'est atteint,
puisque aucun Belge ne sera privé dé
la faculté d'enseigner. Mais les ultramon-
tains se trouvent opprimés dès qu'on leur
refuse la domination. C'est ainsi qu'ils ac-
cusent d'athéisme l'enseignement officiel,
parce que cet enseignement n'a pas voulu
se soumettre à leur contrôle absolu. « L'en-
» seignement public, a dit M. Frère-Orban,
» doit être neutre, étranger à toute es-
» pèce de secte, accessible à toutes. Nous
» ne l'avons jamais fermé aux catholi-
» ques. En 1830, j'ai moi-même reconnu
» que le clergé était libre de venir don-
» ner l'enseignement religieux dans les
» établissemens moyens mais le clergé re-
» fusa parce qu'il exigeait la haute direction
» surleslivres.surlepersonnel, etc. Voilà
» ce qui était inacceptable. Et parce que
» le clergé a refusé d'entrer dans nos col-
» léges et nos athénées, est-ce à dire que
» ces établissemens soient irréligieux? R
» Evidemment non! La faute en est au
» clergé, au clergé seul. Les ministres
» de tous les cultes seront libres d'ensei-
» gner leur religion. Tous leurs droits se-
» ront respectés mais quant à une auto-
» rite, à un contrôle sur l'enseignement
» laïque, ce droit, nous ne le leur accor-
» derons jamais !» »
Ce qui nous plaît dans cette argumen-
tation, c'est qu'elle repose sur la liberté,
c'est qu'elle ne répond pas à des préten-
tions au monopole par des prétentions au
monopole, c'est qu'elle ne met ni la vio-
lence ni l'oppression entre les mains de
l'Etat pour lutter contre ses adver-
saires, c'est qu'elle respecte tous les
droits légitimes et ne blesse que
les revendications injustes. Nous sommes,
on le sait, partisans de la liberté d'en-
seignement, et nous serions les premiers
à nous indigner si M. Frère-Orban vou-
lait fermer les écoles ultramontaines
mais il ne songe qu'à leur opposer
des écoles laïques, ce qui est à la fois son
droit et son devoir. C'est l'Etat, l'E-
tat seul, dans nos sociétés actuelles,
qui peut se charger de ce soin. Refusera
l'Etat le droit d'enseigner est un véritable
contre-sens. « Vous prétendez », a dit le
nouveau ministre de l'instruction pu-
blique belge, « que l'Etat est incapa-
» ble d'enseigner parce qu'il n'a pas
» de doctrine morale. Soyez logiques;
» allez jusqu'au bout et contestez à l'E-
> tat, pour le même motif, le droit U,
» de légiférer, le droit de commander. Il >̃"
» n'y aura plus alors de place que pour
» la théocratie. Vos prétentions ac-
» tuelles dépassent celles du Moyen-
» Age » Il n'est pas vrai, d'ailleurs, que
l'Etat n'ait point de doctrine. Il
est fondé, au contraire, sur des prin-
cipes de liberté, d'indépendance, de
dignité morale qui sont l'honneur de
nos sociétés modernes. Ces principes,
dont M. Bardoux a parlé avec tant
d'élévation à la Sorbonne, au grand
scandale de la presse ultramontaine, l'E-
tat a le devoir de les soutenir, de les
propager, de les répandre dans la jeu-
nesse par l'enseignement, et d'en imposer
le respect à tous les citoyens par la loi.
S'il manquait à cette mission, il s'ex-
poserait à un abaissement graduel et
à des crises fatales. MM. Frère-Orban
et Bardoux l'ont reconnu à la même
heure. Ils se sont en quelque sorte ré-
pondu d'un pays à l'autre, et leurs
discours ont produit l'impression que
cause toujours une vérité opportune lors-
qu'elle est exprimée avec éloquence et
fermeté.
` Ch. Gabriel.
On nous écrit de Berlin, le 1 0 août
« Les négociations de Kissingen sont-elles
déjà sous la plume du « commis de la chancelle-
rie », ou faut-il que « l'ange Gabriel lui-môme »
y mette la main? Une nouvelle singulière
quelque mauvaise plaisanterie sans doute
a couru ces jours-ci dans les journaux la
foudre, disait-on, aurait frappé et fortement
endommagé le monument élevé par les soins
du docteur Lucius à la gloire de M. de Bis-
marck à Harzbourg. On sait que ce monu-
ment consiste en un bloc de rocher portant
inscrites en lettres d'or ces fières paroles
Nous n'irons pas à Canossa. Les journaux of-
ficieux rappellent à ce propos qu'à l'époque
où il lançait de sa place au Reichstag ce
gtflilgeltes Wort, ce « mot courant », le chan-
celier avai t, quelque tem ps au paravan t, déclaré
que le meilleur moyen de faciliter les rela-
tions de l'empire avec Rome, ce serait l'éta-
blissement d'une nonciature à Berlin.
» C'est une idée qui se trouve en effet ex-
primée dans un discours du prince de Bis-
marck à la Chambre des Députés de Prusse,
le 30 janvier 1873, et c'est de la réalisation de
cette idée qu'entre autres choses il aurait été
principalement question dans les négocia-
tions pendantes. On est allé jusqu'à dire que
le nonce actuel à Munich, le négociateur de
Kissingen, passerait alors Berlin, et voici
les commentaires que font les politiques sur
ce gros événement encore en germe Par l'é-
tablissement de cette nonciature qui le
mettrait en rapports directs avec Rome,
M. de Bismarck obiiendrait d'un seul coup
deux résultats inappréciables: premièrement,
il neutraliserait, s'il n'annulait pas tout à fait
en ce point la position exceptionnelle du
royaume de Bavière et son influence dans les
affaires religieuses de l'empire, influence
aujourd'hui propice, mais qui pourrait tou-
jours plus tard devenir gênante; seconde-
ment,-notez surtout ce point, le chancelier
enlèverait au parti du centre au Reichstag le
prestige que lui donne, aux yeux des popu
MARDHSAOIT
1818,
HARDI «3 AOÇT
1878. ?
JOURNAL DES DEBATS
OM S'ABONNE
rut fias PrStres^àintrGermain-rAazeRois, 11.
PRIX DE l'ABONNESSENT
Un an. Six mois. Trois mot*.
Dép&Stemens. 80 fr. 40 fr. 20 ti.
Paris. 72 -fr. 36 fr. 18 fta
Les abonnemens partent fia» ln «t 1* d«
chaque moià.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
aa Suisse, en Syrie; en Roumanie et dans Isa
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris on de
pandats-poste, soit internationaux, soit français.
•n Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chei tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
f« l'enToi d'une valeur payable t f s iau
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
frijfàt, éb .mnn&éro. “«. »• eeatt
•épartemem0, raa numéro. %ë ec«t»
iniL?n&i>p, apply to Ccréie and G% foreigh news-
patfers office, 17, Gresbam street, G. P. O.;
MBS. feeïîry, &£vte» et O, l-Finch lane Cornhili,
E.C., London; MHS. W.-H. Smith et Bon,
!86. Stianà, w. G, London.
A Bruxelles, à VO/fleê dt ïmtlièiti, *«, rue de 1»
yâ~'eibe, dans l,~a ~gs~u~ otd~ 8 les pi·
MâSeleitie, dans les kiosques et dans les bl-
bljgthèques des ?ares 3* chemins de fer belges.
A. Vùparsiso (Chili), cnez M. Oréstes L. îornerQ.
Les an-ponces sont reçu»* i .̃
•késHM. Vanehey, &afflte ̃tWî
-< 8, place de la Bourse,
«t «a bureau du J0t7RNAEiiE
•Uesdolvont toujoursëtreasrééespar lt raflawtSea»
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 15 août sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de ïëtàrd dans l'envoi du Journal.
:•̃ PARIS :̃̃
^iDispi 12 AOUT v
On s'explique sans peine l'émotion que
les nouvelles de Bosnie ont causée à
Vienne et les polémiques enflammées
qu'elles ont soulevées dans la presse au-
trichienne. L'Autriche s'était trop facile-
ment imaginé que les décisions du Con-
grès allaient aplanir toutes les. difficultés
que son ambition inquiète autant que
vague avait rencontrées jusqu'ici en
Orient. Le parti militaire et aristocratique,
qui rêvait d'acquérir sans combat deux
provinces importantes et de faire de cette
heureuse conquête le point de départ d'une
action intérieure dirigée contre les institu-
tions libérales de l'empire, n'avait pas cal-
calé assez exactement les difficultés de l'en-
trèprisë dans laquelle il s'est ^ancé. On sait
que le comte Andrassy, après avoir essayé
longtemps de contrecarrer les projets de
ce parti après avoir proclamé sans cesse
que l'occupation de la Bosnie et de l'Her-
zégovine, s'il fallait décidément s'y rési-
gner, ne pouvait être qu'une opération
transitoire destinée à contenir les progrès
du panslavisme, a dû accepter le mandat
que le Congrès de Berlin Confiait à son
pays. Mais il est probable qu'il n'a éprouvé
aucun enthousiasme pour le présent dan-
gereux que lui faisait l'Europe, et qu'il a
rapporté à Vienne des sentimens où la
^j#ignation tempérait l'espérance et la
~i~nation tempérai~ l'espérance et la
*joie. A la manière dont les événemens
ont marché depuis son retour, il est facile
dé voir que ce n'est pas lui qui les a con-
duits, mais que les généraux slaves et
efôates de l'entourage de l'empereur, fiers
d'un premier succès trop aisément acquis,
se sont chargés de mettre à exécution les
plans d'une politique aventureuse qu'ils
n'ont pas cessé de préconiser depuis les
débuts dé la crise orientale.
Puisque le Congrès de Berlin avait con-
fié à l'Autriche la mission d'occuper la
Bosnie et l'Herzégovine, il est bien clair
qu*il fallait s'empresser d'entrer dans les
provinces avant que les résistances loca-
les eussent le temps de s'organiser, et sur-
tout avant que les influences du dehors
fussent vçtmes leur donpef une consis
taacé qu'elles n'auraient pas eue par
elles-mêmes. Mais en agissant ainsi, en
s'introduisant sans hésiter en Bosnie et en
Herzégovine, en prévenant les complots
du Monténégro, en s'opposant, au besoin
par la force, aux intrigues de la Serbie, en
suivant en Europe l'exemple que l'Angfe-
terre venait de donner en Asie, l'Autriche
se serait placée directement en face de la
Russie; elle se serait posée en antagoniste
déclarée d'une puissance avec laquelle les
cercLiS aristocratiques et militaires de
Vienne ont toujours eu, au contraire, le
désir de rester intimement unis. De là
des hésitations, des scrupules fort hon-
nêtes sans doute, mais encore plus impru-
dens, des lenteurs dont les conséquences
commencent à se manifester et risquent
fort de devenir de plus en plus éclatantes.
L'Autriche n'a voulu pénétrer dans l'Her-
zégovine et la Bosnie qu'après avoir ob-
tenu une autorisation en règle de la Tur-
quie. C'était beaucoup trop demander de
la Porte et oublier complètement les ha-
bitudes de la diplomatie ottomane. Les
Turcs sont- des hommes comme tous les
autres ils n'aiment à se dépouiller qu'à
la dernière extrémité et lorsqu'il ne
leur reste pas le plus léger espoir de pou-
voir faire autrement; mais ils ont ce que
beaucoup d'autres hommes n'ont pas une
merveilleuse patience pour attendre les
événemens, une force d'inertie incompa-
rable pour laisser à la fortune le temps de
se décider d'une manière définitive. Aussi
ont-ils répondu aux demandes de l'Au-
triche avec leur flegme et leur impassibi-
lit- ordinaires; Ils ont tout écouté, tout
promis, et n'ont rien exécuté. Les négo-
ciàtions menaçaient de se prolonger du-
rant plusieurs mois. L'Autriche l'a com-
pris, et elle a donné tout à coup à son
armée l'ordre de marcher vers la Bosnie
et l'Herzégovine. Mais plusieurs semaines
avaient été perdues en vains pourparlers, 1
et les begs de Bosnie, qu'il aurait fallu
surprendre parune action précipitée, ayant
profité de ce répit pour se reconnaître,
avaient organisé la résistance. Les jour-
naux autrichiens sont très injustes lors-
qu'ils reprochent à la Porte d'avoir provo-
que le mouvement insurrectionnel de >
Bosnie elle ne l'a pas provoqué, elle l'a >
tout simplement laissé se produire. Il >
n'est même pas certain qu'avec la meil- j
leure volonté du monde elle eût pu >
s'y opposer efficacement. Nous avons >
exposé bien souvent déjà l'état so- >
cial et politique de deux provinces >
où. le régime féodal subsiste encore >
dans toute sa puissance. La Porte n'a >
jamais exercé sur elles qu'une auto- >
rité nominale très contestée. « Il ne >
» "faut pas perdre de- vue, dit un journal >
» ^anglais, le Spectator, que les seigneurs >
» Imusulmans de la Bosnie ne sont pas >
» habitués à se soumettre à d'autres vo- >
> pontés que la leur. Jusqu'au jour où >
» Osman Pacha, en 1850, battit en brèche
t » pour un temps la puissance des Slaves
» musulmans, descendans des capitans ou
» begs, le gouvernement ottoman n'avait
» que peu d'autorité en Bosnie. Le repré-
» sentant du Sultan à Travnik était fort
» peu considéré par les fiers et indomp-
» tables janissaires de Serajewo. En 1872,
» lorsque l'insurrection éclata, ce fut la
» population musulmane qui prit le pou-
» voir de son autorité privée, et, depuis,
» elle a été libre d'en agir à sa guise avec
» les infortunés chrétiens." Que pourraient
les représentations delaPortesurunearis-
5 tocratie locale, habituée à ne suivre d'au-
tres conseils que ceux de ses intérêts et
de son fanatisme ? Il est d'aiHeurs assez
maladroit de demander à un gouverne-
j ment de s'opposer à des événemens qui
s peuvent servir à la justification de sa
[ propre conduite. La Porte a bien le droit
d'éprouver une certaine satisfaction au
spectacle des difficultés contre lesquelles
J l'Autriche se heurte en Bosnie et en
̃ Herzégovine. On l'a dépossédée de ces
[ provinces, sous prétexte qu'elle n'av&it
pu dompter les insurrections qui s'y
étaient produites. Comment veut- on
qu'elle vienne elle-même en aide à ceux
̃ qui se sont vantés de remplir une mission
[ dans laquelle elle a échoué?
Il ne faut pas que l'Autriche se fasse
• d'illusions elle va se trouver en présence
̃ d'une insurrection bien plus dangereuse
que celle dont la Porte n'est pas arrivée à
comprimer les progrès. Il y a deux ans,
en effet, si les populations chrétiennes
étaient en révolte, les begs musulmans
faisaient cause, commune avec la Turquie,
tandis qu'aujourd'hui une faible minorité
catholique accueille seule avec bienveil-
lance l'armée d'occupation. Un journal au-
trichien, qui s'est fait remarquer par la vi- ]
gueur de ses polémiques sur la question
d'Orient, la Neue Freie Presse, vient d'être (
saisi pour la publication d'un article dans (
lequel il démontrait que les chrétiens, f
loin de combattre les musulmans, étaient f
les véritables organisateurs de l'insurrec- t
tion actuelle. Saisir n'«st pas répondre, l
et la Neue Préie. Presse pourrait dire &\i c
gouvernement de Tienne Tu te fâches,
donc tu as tort Ce journal rappelait, en
effet, qu'un personnage influent en Bos- `
nie, M. Wesselitzky-Bogidarowich dont
on n'a pas oublié les relations avec les
anciens insurgés auxquels il servait d'a-
gent diplomatique auprès des grandes
puissances, avait remis au Congrès de
Berlin un Mémorandum destiné à démon-
trer qu'il fallait réunir la Bosnie à la Ser-
bie et l'Herzégovine au Montenegro, mais
que ce serait une injustice de donner
ces deux provinces à l'Autriche, parce
qu'une pareille annexion, ne conviendrait
qu'aux catholiques, lesquels sont en mi-
norité dans le pays. S'appuyant sur
ce témoignage irrécusable des ambi-
tions slaves, la Nene Freie Presse ac-
cusait VAbendpost et les autres organes
officieux de vouloir égarer le public en
lui cachant la vérité sur l'état actuel de
la Bosnie et de l'Herzégovine, et en lui
montrant seulement des fanatiques et des
pillards là où il y a en réalité des chré-
tiens qu'anime la passion nationale. Il est
évident pour tout esprit sincère que la
Neue Freie Presse a raison. Si l'Autriche
n'avait à lutter que contre des begs mu-
sulmans, elle en viendrait à bout tôt ou
tard. Mais, en prenant la succession de la
Turquie, elle a provoqué les mêmes en-
nemis que cette puissance avait soulevés,
elle s'est exposée aux mêmes dangers que
la Porte n'a pu surmonter. L'insurrec-
tion qui a éclaté contre l'armée autri-
chienne est composée des mêmes élémens
et se recrute par les mêmes moyens
que celle contre laquelle l'armée turque
combattait il y a deux ans. Il est vrai
que les rangs en sont grossis par des
musulmans; mais le noyau principal
est composé de Slaves qui se forment
sur le territoire des principautés, qui re-
çoivent leurs armes et leurs officiers de
Serbie et du Monténégro, qui trouve-
ront, en cas d'échec, un refuge à Belgrade
et à Gettigne, jusqu'à ce qu'une nouvelle
occasion leur permette de recommencer
leurs tentatives. Nous citions il y a
quelques jours une lettre de la Correspon-
dance politique racontant que les troupes
insurrectionnelles étaient remplies d'agens
monténégrins. Une autre lettre, adressée
de Belgrade à la même feuille, montre que
la Serbie contribue, comme le Monténégro,
aux difficultés que rencontre l'Autriche
« Une grande agitation règne en Serbie,
» dit cette lettre. L'Omladina entretient
» une vive émotion et met tout en œuvre
» pour déterminer le gouvernement à
» préciser son attitude vis-à-vis de la
» situation politique en Bosnie. Les agi-
» tateurs menacent de renverser le cabi-
» net si M. Ristitch ne se met pas en me-
» sure de prêter l'appui des armes serbes
» aux frères de Bosnie. On prétend que
» des agens russes trempent dans cette
» affaire. Le prince Milan, soucieux de
» rester sur le trône, n'oserait pas résister
» directement à ce parti tout-puissant et
» serait à la veille de. concentrer 22,000
» hommes sur la frontière serbo-bos-
» niaque. D'un autre côté, des avis
» de source officieuse serbe nient
» toute connivence avec l'insurrection bos-
» niaque. Suivant ces informations, le
«renforcement des troupes échelonnées
» sur la frontière aurait précisément pour
» objetd'inteFcepter toute communication
» avec les élémens révolutionnaires, et
» de maintenir la neutralité. La valeur
» de ces assurances est d'ailleurs quelque
» peu affaiblie par la nouyelle positive
» donnée par le Pester Lloyd auquel. on
» mande de Pancspva que de la rive
» droite de la Save, sur le territoire serbe,
» on a tiré de nouveau sur les troupes
» austro-hongroises. »
L'Autriche se trompe donc lorsqu'elle
croit que l'occupation de la Bosnie et de
l'Herzégovine peut s'effectuer au nom des
intérêts slaves et sans porter ombrage
à la Russie. Ces deux provinces se-
ront pour elle une sorte de guêpier
où elle se trouvera sans cesse exposée
aux plus graves aventures si elle n'as-
sure pas ses frontières contre les con-
spirations du panslavisme. Les véritables
ennemis de l'Autriche ne sont ni les begs
musulmans sur lesquels elle voudrait faire
retomber la responsabilité des mé-
comptes qu'elle trouve sur, sa route^ ni
la Porte-Ottomane dont elle se plaint
avec une amertume peu réfléchie ce
sont les agens de l'insurrection pansla-
viste et le gouvernement qui, après les
avoir lancés il y a deux ans contre la
Turquie, est prêt à les lancer aujourd'hui
contre elle. Les hommes qui dirigent à
Vienne la prise de possession de la
Bosnie et de l'Herzégovine veulent deux
choses inconciliables la conquête d'un
pays slave et le maintien de l'inti-
mité avec la Russie. Cette erreur, pour
peu qu'elle dure deviendra fatale à
l'empire austro-hongrois. L'occupation de
l'Herzégovine et de la Bosnie ne peut être
une entreprise féconde et réellement po-
litique qu'à la condition d'être le prélude
d'une entreprise beaucoup plus considé-
rable qui placerait la Serbie et la Rou-
manie sous le protectorat autrichien, et
qui aurait en Europe, comme nous l'avons
expliqué si souvent, la même importance
et la même portée que celle de l'Angleterre
en Asie. Mais est-ce la Turquie, est-ce le
fanatisme musulman que l'Autriche au-
rait à vaincre dans l'exécution d'un plan
de ce genre? Ou sait bien que non. Le
péril viendrait d'ailleurs, et nous sommes
surpris que le gouvernement autrichien,
ait tant de peine à le comprendre.
BOURSE J)E PARIS
CIdture le 10. le 12 Hausse. Baisse.
3 O/©
Comptant. 76 «0 76 35 .1. 13.
Fin coar. 76 42 1/2 76-37 *3 S
3 o/o ̃
Amortissable.
Comptant. 80 60 80 50 10
Fin cour. 80 60 80 50
4 f /» 0/0
Comptant 107 90 îO8 .f.. 10 « ̃ j
& o/o
Comptant 110 40 110 30 ,>, io
Fin cour. 110 87 1/2 110 45 12 1 2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0 110 fr. 41, 35, 41»
3 0/0 76 fr. 32.
8 0/0 turc 13fr. 85, 70, 77.
Banque ottomane.. 510 fr. 08, 10, 09.
Egyptiennes 6 0/0.. 251 fr. 87, 53, 75, 53, 12.
Florins (or) 63 1/8.
Rentes 3 O/O amortissables.
Aux termes de l'arrêté ministériel du 6 août
dernier, inséré au Journal officiel du 7, les
rentes 3 0/0 amortissables créees en vertu de
la loi du 11 juin 1878 et du décret du 16 juil-
let suivant seront mises en vente à partir du
12 août courant au matin
A Paris, à la caisse centrale du Trésor;
Dans les départemens, à la caisse des tré-
soriers-payeurs généraux
En Algérie, à la caisse des trésoriers-payeurs.
La négociation de ces rentes a été auto •
risée jusqu'à concurrence d'un capital de
414,542,047 fr. (article 1er de l'arrêté du 6 août
1878)..
Par décision ministérielle du 11 août cou-
rant, le taux de négociation desdites rentes
est actuellement fixé à 80 fr. 80 c. par 3 fr. de
rente.
Télégraphie privée.
{Sm tic* télégraphique de l'agença Haras.)
Berlin, le 12 août.
Le Reichsanzeiger (Moniteur officiel de l'empire)
publie un décret convoquant le Parlement alle-
mand pour le 9 septembre.
Le prince GortchakotT a passé ici ce matin, se
rendant à Wildbad.
Londres, le 12 août, 3 h. 10 soir.
Chambre des Communes. M. Bdurke, répondant
à sir Ch. Dilke, dit que le gouvernement anglais
n'a reçu- aucun avis que des forces russes aient
passé l'Oxus. Le gouvernement n'a pas reçu non
plus l'information que la Porte ait lintention de
refuser de s'entendre avec la Grèce relativement
à la rectification de frontières approuvée par le
Congrès.
Sir Ch. Dilke annonce qu'il appellera mercredi
l'attention sur cette question.
Sir Stafford Northcote, répondant à M. Gourley,
dit qu'il est sous-entendu que la flotte anglaise se
retirera du voisinage de Constantinople aussitôt
que les Russes «e seront retirés, et il espère que
ce sera bientôt.
M. Barrington présente la réponse de la reine
à l'Adresse du 2 août. Cette réponse est ainsi
conçue
« Je vous remercie très sincèrement de votre
Adresre loyale. J'ai reçu avec une grande satis-
faction l'assurance que vous appuierez cordiale-
ment la ligne de politique suivie, qui a pour but
d'assurer la paix sur les bases permanentes de
l'indépendance de l'Europe et des intérêts de
l'empire. » Vienne, le 12 août.
Une dépêche reçue du quartier général de la
7« division annonce que"fl>avnik a été occupé le
11 et qu'on a installé un télégraphe de campagne.
Les communications sont complètement rétablies
par la voie de Banialouka. Il y a dans les ambu-
lances de Varcar-Vakouf et de Jaïce 7 officiers et
160 hommes qui ont été blessés dans les combats
Hvrés,prè.s de ces localités le 8 et le 7 août.
Vienne, le 12 août.
La Correspondance politique annonce qu'à Knin
et à Livno a eu lieu un soulèvement de fana-
tiques mahométans. Le commandant militaire
turc a été tué.
Les troupes, faisant cause commune avec les
insurgés, se sont retirées dans la direction de
Skoplje après avoir emprisonné plusieurs chré-
tiens.
Pesth, le 12 août.
M. Tisza, président du conseil des ministres, a
été élu aujourd'hui député à Schemnitz, à l'una-
nimité. Cette élection a été accueillie avec le plus
vif enthousiasme.
̃̃ Syra, le il août, 8 h. 40 m. soir.
Au commencement de 'la semaine, Ghazi Os-
man Pacha a prié le comte Zichy, de la part du
Sultan* de vouloir bien intervenir dans le but
d'arrêter la marche des Autrichiens jusqu'à ce
que l'effervescence fût calmée en Bosnie.
Le comte Zichy, cédant à ces sollicitations, a
télégraphié au comte Andrassy qui a refusé en
alléguant qu'un pareil arrêt encouragerait la ré-
sistance des insurgés. Le même jour, le Sultan a
télégraphié à la reine d'Angleterre pour lui de-
mander le même service; mais la reme a refusé
en disant qu'il lui était impossible de s'opposer à
l'exécution d'une clause du traité de Berlin.
Londres, le 12 août.
On télégraphie de Berlin au Mornuig Post
« Le bruit court que plusieurs puissances ap-
puient la candidature du prince Georges Bibesco
au trône de Bulgarie. » ·
On télégraphie de Berlin au Standard que l'Al-
lemagne et le Vatican ont établi une entente d'a-
près laquelle les lois Falk resteraient à l'état de
lettre morte.
Le Times publie les nouvelles suivantes
« Vienne, le il août. La Turquie et l'Autriche
sont .arrivées à s'entendre pleinement. »
« Berlin, le 11 août. Le but de l'expédition des
Russes dans l'Asie centrale est l'occupation de
six petits khanats situés entre l'Amou-Daria et
les monts Hindou-Koh.
» Un de ces khanats est tributaire de l'Afgha-
nistan son occupation par les Russes réduirait
la distance qui sépare la Russie des Indes an-
glaises à 325 milles. »
« Rome, le H août. Les entrevues à Kissingen
de Mgr Masella avec le prince de Bismarck n'ont
pas dépassé les proportions fte simples pourpar-
lers. Les négociations officielles n'ont pas encore
été ouvertes. »
Londres, le 12 août.
Le Times, commentant le refus opposé par la
Turquie à la mise à exécution des recommanda-
tions du Congrès relativement à une rectification
des frontières en faveur de la Grèce, déclare que
cette dernière puissance est pleinement justifiée
à demander que les propositions du Congrès ne
restent pas lettre morte.
Ce journal ajoute
« Lord Beaconsfield et le gouvernement anglais
s'exposeraient aux plus graves accusations s'ils
n'insistaient pas auprès de la Porte pour qu'elle
obéisse aux recommandations du Congrès. »
Raguse, le il août, soir.
Un corps turc s'est embarqué aujourd'hui à
Klek. y
Bucharest, le 11 août, soir.
Le bruit court que le gouvernement roumain
serait décidé à établir provisoirement dans la Do-
brutscha une organisation séparée. Il renoncerait
à en confier l'administration a un gouverneur mi-
litaire et en chargerait un gouverneur civil. On
parle, pour ce poste, du prince Jean Ghika.
"Divers projets sont mis en avant relativement
aux mesures administratives et aux améliora-
tions économiques à appliquer dans la Dobrutscha
il est aussi question d'y construire des chemins
de fer.
Aucune date pour l'échange de la Dobrutscha
et de la Bessarabie n'a encore été arrêtée.
La rentrée des troutes roumaines à Bucharest
ne sera suivie d'aucune revue.
Téhéran, le 10 août.
Le Schah de Perse est de retour depuis hier. Il
a reçu tous les ministres et les hauts fonction-
naires, et a exprimé sa satisfaction de l'accueil
amical qui lui a été fait partout dans son voyage.
Nous avons assisté il y a quelques jours
à une campagne violente dirigée par la
presse ultramontaine contre un ministre
de l'instruction publique qui avait osé
dire « L'heure actuelle est décisive; ja-
» mais l'action vigilante de la république
» n'est devenue plus nécessaire, depuis
» que l'Université n'a plus le privilège
» ni de l'enseignement secondaire ni de
» l'enseignement supérieur. Jamais il
» ne fut plus utile de redoubler de
» zèle pour maintenir à nos Facultés,
» à nos lycées, une prépondérance que la
» science et le patriotisme des professeurs
» ont jusqu'à ce jour assurée. » Ces sim-
ples paroles, ces vérités de bon sens
ont soulevé dans les rangs ultra-
montains les plus bruyantes colères.
Eh quoi l'enseignement de l'Etat se
propose de lutter victorieusement con-
tre l'enseignement catholique, il ne
déserte pas le combat, il ne livre pas
aux universités nouvelles l'éducation
et l'instruction de la jeunesse, il se pré-
pare au contraire à les leur disputer plus
que jamais par tous les moyens que la li-
berté autorise. Et c'est un ministre de
l'instruction publique, c'est un successeur
de M. Wallon etde M. de Cumont qui pro-
clame de semblables projets Nous com-
prenons la surprise des journaux ul-
tramontains nous nous félicitons même
de la voir se produire au grand
jour. Lorsque les ultramontains récla-
maient le droit d'élever des universités,
ils ne parlaient que de liberté, de combat
à armes égales, de lutte loyale entre les
établissemens de l'Etat et les leurs. Le len-
demain du jour où ils ont obtenu les droits
qu'ils demandaient, un cardinal italien
est venu de Rome pour nous déclarer
solennellement que le mot seul de
liberté d'enseignement lui donnait des
frissons. Le masque tombait après la
victoire. Les prétendus libéraux qui
nous avaient fatigués de leur amour
pour la concurrence ne rêvaient que le
déplacement du monopole. Leur projet
était non de détruire, mais d'accaparer à
leur profit les privilèges de l'Université.
Nous les avions soutenus dans leur pre-
mière campagne, parce que leurs reven-
dications étaient légitimes; nous les com-
battons et nous les combattrons jusqu'au
bout dans la seconde, parce que leurs
prétentions tyranniques sont un danger
pour le pays.
Au reste, et n'est pas seulement chez
nous que les ultramontains se sont ser-
vis du mot de liberté pour chercher à s'em-
parer du monopole. 11 vient de se produire
en Belgique un spectacle du même genre,
et peut-être plus instructif encore. On
sait que les cléricaux ont été battus aux
dernières élections. Naturellement, les
libéraux sont arrivés alors au pouvoir.
L'homme qui a été chargé de for-
mer le cabinet, M. Frère-Orban, n'est
pas seulement un politique et un ora-
teur remarquable c'est un partisan
véritable, convaincu, pour ainsi dire
intransigeant de la liberté. En ma-
tière d'enseignement en particulier, il
a toujours professé les opinions les
plus libérales il les a professées,
chose bien rare! même lorsqu'elles de-
vaient servir à ses adversaires. C'est
ainsi que, dans la discussion de la
dernière loi sur la collation des grades
proposée par le ministère ultramontain,
il a dépassé les espérances de ce
ministère et a fait adopter par le Parle-
ment des mesures qui accordaient aux uni-
versités catholiques le droit presque absolu
de délivrer des grades. De telles preuves
de libéralisme auraient bien dû rassurer
les ultramontains sur les projets de
M. Frère-Orban A peine cependant le chef
des libéraux avait formé son cabinet,
qu'une clameur générale s'est élevée dans
la presse cléricale belge La liberté de
l'enseignement est en péril! s'écriait-on.
Le ministère va renverser la liberté de
l'enseignement! Cet effarement peu
sincère avait pour unique cause la créa-
tion d'un ministère de l'instruction pu-
blique. Il n'y avait pas jusqu'ici de
ministère de l'instruction publique en
Belgique. Le clergé ayant pris une part
activé à la révolution de 1830, sous
l'inspiration des idées du catholicisme li-
béral qui régnaient alors chez nos voisins,
tout le monde avait été d'accord pour lui
livrer en récompense l'enseignement pu-
blic. On ne se méfiait pas de lui, puis-
qu'il venait de manifester son patriotisme
en combattant côte à côte avec les libé-
raux on ne craignait pas qu'il élevât la
jeunesse dans la haine de la Constitu-
tion, puisqu'il en était un des principaux
auteurs et qu'il avait défendu avec
une admirable décision les principes
au nom desquels le peuple belge avait
revendiqué et conquis son indépendance.
Par malheur, la transformation qui
s'est opérée dans l'Eglise depuis 1830 s'est
fait sentir en Belgique comme ailleurs.
Les universités ultramontaines y sont de-
venues des foyers de réaction violente dans
lesquels toutes les doctrines de la société
moderne ont été attaquées avec une ardeur
passionnée. Sans regretter d'avoir donné
la liberté à leurs adversaires, les libéraux
ont compris qu'ils ne pouvaient plus la
laisser dégénérer en monopole. C'est pour
cela qu'ils ont travaillé à créer, à côté de
l'enseignement ultramontain, un enseigne-
ment national donné par 1 Etat. De grands
efforts ont été faits; mais, faute d'une
direction ferme et d'un plan arrêté, ces
efforts n'ont produit que de minces résul-
tats. Le mal allait empirant de plus en
plus, lorsque les élections ont rendu le
pouvoir aux libéraux. N'est-il pas na-
turel qu'ils en profitent pour organiser
une lutte sérieuse contre l'ultramonta-
nisme, en donnant cette fois une impul-
sion énergique et suivie à l'enseignement
de l'Etat?
Tels sont les motifs de la création d'un
ministère de l'instruction publique. Si
les ultramontains étaient, comme ils ont
voulu le faire croire longtemps, des amis
sincères de la liberté de l'enseignement,
ils accepteraient sans hésiter lecombatpa-
cifique que les libéraux viennent leur of-
frir. Leur situation est excellente. Ils ont
pris les devans sur leurs adversaires. Ils
ont des établissemens pleins de ressources
dont on aura. bien de la peine à -détour-
ner la clientèle. Ils sont en quelque sorte
les maîtres du terrain. Cela ne les empê-
che pas de protester avec colère contre
les entreprises légales des libéraux et de
déclarer qu'on blesse leurs droits en es-
sayant de leur disputer l'enseignement. La
discussion qui s'est élevée à ce sujet dans
la Chambre des Représentans a été des plus
instructives. Un orateur ultramontain,
M. Woeste, a répété avec une passion
emportée tous les lieux-communs de son
parti. Après avoir affirmé qu'il parlait au
nom de Dieu, ce qui a paru assez in-
vraisemblable de la part d'un homme qui
parlait avec si peu de mesure, il a dé-
claré que l'Eglise seule avait auto-
rité pour enseigner, que l'Etat empié-
tait sur ses droits et violait la liberté lors.
qu'il fondait des écoles, que ces écoles
étaient d'ailleurs des foyers d'immoralité
dont la religion était bannie et d'où ne
pouvaient sortir que de mauvais citoyens.
C'est M. Frère-Orban qui lui a répondu.
Rappelant d'abord que les universi-
tés ultramontaines étaient devenues des
universités révolutionnaires où les lois fon-
damentales du pays étaient combattues:
« Nous avons un grand devoir à remplir,
» s'est-il écrié. Nous devons faire servir
» l'enseignement officiel à combattre des
» doctrines funestes, antinationales, in-
» constitutionnelles. Voilà la raison d'être
» de la création du départementnouveau de
» l'instruction publique. «Est-ce à dire que
cette création porte atteinte à la liberté de
l'enseignement? Non, puisque toutes les
écoles ultramont aines restent iniacfék
puisqu'aucun de leurs droits n'est atteint,
puisque aucun Belge ne sera privé dé
la faculté d'enseigner. Mais les ultramon-
tains se trouvent opprimés dès qu'on leur
refuse la domination. C'est ainsi qu'ils ac-
cusent d'athéisme l'enseignement officiel,
parce que cet enseignement n'a pas voulu
se soumettre à leur contrôle absolu. « L'en-
» seignement public, a dit M. Frère-Orban,
» doit être neutre, étranger à toute es-
» pèce de secte, accessible à toutes. Nous
» ne l'avons jamais fermé aux catholi-
» ques. En 1830, j'ai moi-même reconnu
» que le clergé était libre de venir don-
» ner l'enseignement religieux dans les
» établissemens moyens mais le clergé re-
» fusa parce qu'il exigeait la haute direction
» surleslivres.surlepersonnel, etc. Voilà
» ce qui était inacceptable. Et parce que
» le clergé a refusé d'entrer dans nos col-
» léges et nos athénées, est-ce à dire que
» ces établissemens soient irréligieux? R
» Evidemment non! La faute en est au
» clergé, au clergé seul. Les ministres
» de tous les cultes seront libres d'ensei-
» gner leur religion. Tous leurs droits se-
» ront respectés mais quant à une auto-
» rite, à un contrôle sur l'enseignement
» laïque, ce droit, nous ne le leur accor-
» derons jamais !» »
Ce qui nous plaît dans cette argumen-
tation, c'est qu'elle repose sur la liberté,
c'est qu'elle ne répond pas à des préten-
tions au monopole par des prétentions au
monopole, c'est qu'elle ne met ni la vio-
lence ni l'oppression entre les mains de
l'Etat pour lutter contre ses adver-
saires, c'est qu'elle respecte tous les
droits légitimes et ne blesse que
les revendications injustes. Nous sommes,
on le sait, partisans de la liberté d'en-
seignement, et nous serions les premiers
à nous indigner si M. Frère-Orban vou-
lait fermer les écoles ultramontaines
mais il ne songe qu'à leur opposer
des écoles laïques, ce qui est à la fois son
droit et son devoir. C'est l'Etat, l'E-
tat seul, dans nos sociétés actuelles,
qui peut se charger de ce soin. Refusera
l'Etat le droit d'enseigner est un véritable
contre-sens. « Vous prétendez », a dit le
nouveau ministre de l'instruction pu-
blique belge, « que l'Etat est incapa-
» ble d'enseigner parce qu'il n'a pas
» de doctrine morale. Soyez logiques;
» allez jusqu'au bout et contestez à l'E-
> tat, pour le même motif, le droit U,
» de légiférer, le droit de commander. Il >̃"
» n'y aura plus alors de place que pour
» la théocratie. Vos prétentions ac-
» tuelles dépassent celles du Moyen-
» Age » Il n'est pas vrai, d'ailleurs, que
l'Etat n'ait point de doctrine. Il
est fondé, au contraire, sur des prin-
cipes de liberté, d'indépendance, de
dignité morale qui sont l'honneur de
nos sociétés modernes. Ces principes,
dont M. Bardoux a parlé avec tant
d'élévation à la Sorbonne, au grand
scandale de la presse ultramontaine, l'E-
tat a le devoir de les soutenir, de les
propager, de les répandre dans la jeu-
nesse par l'enseignement, et d'en imposer
le respect à tous les citoyens par la loi.
S'il manquait à cette mission, il s'ex-
poserait à un abaissement graduel et
à des crises fatales. MM. Frère-Orban
et Bardoux l'ont reconnu à la même
heure. Ils se sont en quelque sorte ré-
pondu d'un pays à l'autre, et leurs
discours ont produit l'impression que
cause toujours une vérité opportune lors-
qu'elle est exprimée avec éloquence et
fermeté.
` Ch. Gabriel.
On nous écrit de Berlin, le 1 0 août
« Les négociations de Kissingen sont-elles
déjà sous la plume du « commis de la chancelle-
rie », ou faut-il que « l'ange Gabriel lui-môme »
y mette la main? Une nouvelle singulière
quelque mauvaise plaisanterie sans doute
a couru ces jours-ci dans les journaux la
foudre, disait-on, aurait frappé et fortement
endommagé le monument élevé par les soins
du docteur Lucius à la gloire de M. de Bis-
marck à Harzbourg. On sait que ce monu-
ment consiste en un bloc de rocher portant
inscrites en lettres d'or ces fières paroles
Nous n'irons pas à Canossa. Les journaux of-
ficieux rappellent à ce propos qu'à l'époque
où il lançait de sa place au Reichstag ce
gtflilgeltes Wort, ce « mot courant », le chan-
celier avai t, quelque tem ps au paravan t, déclaré
que le meilleur moyen de faciliter les rela-
tions de l'empire avec Rome, ce serait l'éta-
blissement d'une nonciature à Berlin.
» C'est une idée qui se trouve en effet ex-
primée dans un discours du prince de Bis-
marck à la Chambre des Députés de Prusse,
le 30 janvier 1873, et c'est de la réalisation de
cette idée qu'entre autres choses il aurait été
principalement question dans les négocia-
tions pendantes. On est allé jusqu'à dire que
le nonce actuel à Munich, le négociateur de
Kissingen, passerait alors Berlin, et voici
les commentaires que font les politiques sur
ce gros événement encore en germe Par l'é-
tablissement de cette nonciature qui le
mettrait en rapports directs avec Rome,
M. de Bismarck obiiendrait d'un seul coup
deux résultats inappréciables: premièrement,
il neutraliserait, s'il n'annulait pas tout à fait
en ce point la position exceptionnelle du
royaume de Bavière et son influence dans les
affaires religieuses de l'empire, influence
aujourd'hui propice, mais qui pourrait tou-
jours plus tard devenir gênante; seconde-
ment,-notez surtout ce point, le chancelier
enlèverait au parti du centre au Reichstag le
prestige que lui donne, aux yeux des popu
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