Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-12
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Description : 12 août 1878 12 août 1878
Description : 1878/08/12. 1878/08/12.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITÏON DE PARIS. -=
JONMAL DES BEBATS
PCHTIQUES ET UTÏERAÎRES
MM AMT
i878. 1>
ON S'ABONNE
tae des Prëtres-S&intrGennain-l'Auxen'oîs, n.
B'NMX JBE t.'ABOMHnEMm!t
Un an. Six moia. Trois me!«.
Dêp~rtemeM. 80 Cr. 40 fr. 20 &.
Paris. 72 tr. 36 fr. M&.
MM Monaemens partent des t"
chaque mois.
PM~a, mm Bnmé~e. aw eemt.
tt~a~emene, ma omm~f~. te eemt.
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papersoface, n.Greshamstreet.G.P.O.; `
tNtM. Bettzy, B&vtet et C', i.Finch :ane ComMN,
E. C.,Locdon; MM. ~W.-N. WmMtt et Sem.
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A Bruxelles, & ro/~M jpsKMM. «, rae de
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bliothèques des Rares d<' chemins de fer belces.
Vatparaiso (ChiH), chez M. OrestM L. TorEero.
MM! i2AMJT
i~
ON S'ABONNE
en Belgique, eB Mia,
dans le Luxembourg, en Turq'sis,
Mt Suisse, en Syrie, en Roumanie at dans îtt:
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris oa de
SB&adats-poste, soit mternatmnanx, soit fj'aBc~<.
fB Aiiemagne,- en A utriche, en Russie
et dans tous les pays du Nord
chez tous !es directeurs de postes;
et dans tous tes autres pays,
~f l'envoi d'une vatenr payable &?<-i~
LM&nnonceB sontreçnee
e&8': BëM. Fanehey, Z~Mte « <3~
S,pIace
!m bureau du ~etISKAJL}
<~Mdo!Tentto~9nTs8!,re~g?é6espM F~dM~a~.
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 15 août sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARIS
DIMANCHE il AOUT
Le .ToM~M~ o//?c:~ contient ce matin un
grand mouvement judiciaire qui porte sur
99 magistrats et 60 juges de paix. Autant
que nous puissions en juger par une pre-
mière et rapide étude, ce mouvement
produira, sur l'opinion publique la meil-
leure impression. Nous parlions récem-
ment du changement de M. Preux, pro-
cureur gênerai à Riom, qui avait été
envoyé en disgrâce à Agen, à cause de ses
sentimens et de ses attaches notoirement
bonapartistes. Comme nous le taisions
pressentir, M. Preux n'a pas accepté le
nouveau poste qu'on lui proposait, etil est
remplacé àAgenparM. Lanfran de Panthou,
procureur de la république près le tribu-
nal de première instance de Nantes, ma-
gistrat libéral qui a publié il y a deux
ans une brochure très remarquée contre
les prétentions des ultramontains en
matière de mariage et de succession.
On se rappelle que M. Preux avait
été remplacé déjà à Riom par un
homme d'un libéralisme incontesté
M. Montaubin, beau-frère de M. AI-
lain-Targé. Il était difficile, on en con-
viendra, de trouver un magistrat plus
sûr pour diriger l'action publique dans
un ressort où M. Rouher s'efforce de ré-
gner. Au même moment, un ami de M. de
Marcère, un partisan dévoué de la répu-
blique, M. Franklin, était envoyé à Bour-
ges pour rétablir les rapports, jusqu'ici
un peu troublés, entre le parquet et le
préfet du Cher et M. Loubers, un homme
de grand talent, un esprit très indépen-
dant, un libéral et un républicain sin-
cère, était nommé avocat général à
Paris.
Pour en revenir au mouvement qui a
paru ce matin au .7oM?'K<~ o/c~, nous
y relevons un grand nombre de choix
heureux qui méritent d'être signalés et
approuvés. M. Chudeau, ancien substitut à
Alençon, disgràciépar le gouvernement du
16 mai, est réintégré dans I& magistrature
avec le grade de procureur à Mortain,dans la
Manche. M. Chauifour, ancien bâtonnier
de Mulhouse connu pour ses opinions
républicaines très accentuées, est nommé
conseiller à la Cour d'appel de Besançon.
M. Rouzé, avocat général à Bourges
au 4 septembre, révoqué après le 24 mai,
est nommé conseiller à la Cour de Di-
jon. M. Demangeat, qui porte avec dis-
tinction un nom républicain est
nommé procureur de la république près
le tribunal de première instance
de Paimbœuf, en remplacement de M. Bes- f
nier, nommé substitut du procureur gé-
néral près la Cour de Rennes. M. Bourcy,
neveu de M. Giraud, député des Deux-Sè-
vres, démissionnaire au 16 mai, ré-
intégré dans le parquet comme pro-
cureur de la république à Bergerac en
avril 1878, est nommé à La Ro-
chelle avec avancement. M. Sorel, magis-
trat libéral, jurisconsulte distingué, au-
teur de plusieurs ouvrages de droit, de-
vient président du tribunal de Compiè-
gne où il était juge. M. Riquoir, pro-
cureur de la république près le tribunal
de première instance de Ch&teauroux, qui
a été souvent en conuit avec le préfet
d'Indre-et-Loire, est envoyé en disgrâce à
Dijon comme substitut du procureur gé-
néral. M. Wendiing, révoqué par le
16 mai, réintégré dans la magis-
trature comme substitut à Charleville
musT~M jotjMAL m ms
DU 12. AOUT ia?8.
5.1i 3 ,(
..u i.. ~t à
LA SEMAINE DJRAMATI~tJE
)La distribution des prix du Conservatoire.
Le discours du ministre de l'instruc-
tion puNique.–THÉÂTRE DU GYMNASE
reprise du ~fmédie en un acte, de M. E. Pailleron
les danseuses et les danseurs espagnols.
THEATRE DE !.A. GAÎTË reprise d'0?'-
<:M.c jB'M/6~. Recherches sur
l'origine de la famille de Molière, par
M. Mathon (1). La F~ OM~MCc,
roman d~ M. Pierre Zaccooe (2).
La distribution des prix du Conserva-
toire a eu lieu cette semaine, sous 1~ prë-
sidëuce de M. Bardoux. L'éminent minis-
tre de l'instruction publique a prononcé
à cette occasion un remarquable dis-
cours dans lequel il a dit de très bonnes
choses sur l'art dramatique et sur la mu-
sique. Je ne m'arrêterai pas à ce qui se
rapporte dans ce discours à l'art musical,
cela regarde un collègue et un ami plus
compétent que moi en pareille matière
mais j'insisterai sur les réformes que le
ministre a annoncées dans l'enseignement
(') Librairie Hénau~qua.i Voltaire, <9.
? B&Bt~ Miteux Mats-RoyaL
!e 29 décembre, nommé procureur à
Nyons le 18 mai, devient juge du tribunal
de première instance de Gray. M. Iung,
libéral éprouvé, juge d'instruction à Gray,
est nommé procureur de la république à
Belfort. M. CofSnhal-Laprade, également
libéral, procureur de la république à Nar-
bonne, est nommé substitut du procu-
reur général près la Cour d'appel de Tou-
louse, qui est, comme on sait, une Cour
de 2" classe. M. RouIIet, nommé le 4 sep-
tembre substitut à Montbrison, envoyé en
disgrâce après le 16 mai à Chaumont, va,
comme procureur de la république à Ri-
bérac, patrie de M. de Fourtou. M. Moulin
deLabarthète, procureur de la république
à Tarbes, réactionnaire militant qui a eu
divers démêlés avec son préfet, est nommé
simple substitut à Lille. Impossible de
l'envoyer plus loin 1
Cette liste est longue nous pourrions
l'allonger encore. Nous. aimons mieux
reconnaître que le nouveau mouvement
judiciaire est fait avec la modération et la
douceur qui caractérisent M. Dufaure, et
qui doivent être, d'après M. de Freycinet,
les principales qualités d'un gouvernement
républicain. Parmi les magistrats simple-
ment déplacés, il en est quelques uns
qui auraient mérité sans doute une
peine plus grave encore. Mais la répu-
blique ne doit pas se montrer im-
placable, et nous ne pouvons qu'ap-
prouver le garde des sceaux de
garder des ménagemens envers des
hommes qui seront peut-être, suivant une
autre observation de M. de Freycinet, nos
auxiliaires de demain. Avant de se rendre
à leurs nouveaux postes, les magistrats
déplacés passent à la chancellerie où on
leur tient certainement un langage ferme
et décisif. S'ils persistent à combattre ou-
vertementou sourdement le gouvernement
qu'ils sont chargés de représenter dans Jes
parquets, l'indulgence d'aujourd'hui se
changera prochainement en sévérité. Il
est impossible de permettre que des
magistrats usent de l'autorité qui leur
est connée pour miner nos institu-
tions nationales, et pour servir la cause
des partis d'opposition. Il est impos-
sible que les représentans de la loi
méconnaissent la première de toutes et
s'insurgent contre elle. Quel que soit le
désir de conciliation dont tous nos minis-
tres et M. Dufaure en particulier sont ani-
més, ils n'ont pas hésité jusqu'ici, ils
n'hésiteront pas, à l'avenir, à faire justice
de pareilles entreprises. Les derniers
mouvemens opérés dans le personnel ju-
diciaire sont à la fois une satisfaction ac-
cordée à l'opinion publique et un avertis-
sement donné aux membres des parquets.
Ils prouvent que le cabinet est résolu à
se montrer énergique. Aussi sommes-
nous persuadés qu'ils calmeront les ap-
préhensions de ceux qui craignaient de
voir le gouvernement céder aux conseils
de la faiblesse et remplir mollement son
devoir.
<*etKe Bot~rac dtn dtnttmehe
]Smprunt 6 0/0. HO fr.SO, 82S 0/Oturc. Hfr.50,47Banque ottomane.. Si fr. 75.
Egyptiennes 6 0/0.. 25t fr. M, 2M fr. 87 Sans affaires.
TMMgMpMe pftv~e
(s~fvtce t~~gmphiqne de t'aies HaïM.)
Vienne, le 10 août, h. soir.
La CaM~ de T~\MM!e publie une lettre autogra-
phe de l'empereur exprimant les remercimens de
S. M. pour la réception cordiale qui a été faite au
prince lors du voyage à Prague.
Londres, le H août.
L'O~M~Mf annonce que M. Denoughmore a été
nommé adjoint au commissaire anglais pour
l'organisation de la Roumélie orientale. M. Wolff
purement dramatique du Conservatoire.
Le cours d'histoire de la littérature dra-
matique que les élèves n'étaient pas obli-
gés de suivre, et que par conséquent, à très
peu d'exceptions près, ils ne suivaient pas,
va devenir obligatoire. C'est bien le moins
assurément que des jeunes gens qui se
destinent au théâtre connaissent l'histoire
du théâtre. C'est bien: le moins aussi qu'Hs
étudient l'art de la lecture à haute voix
et de la diction. On se demande même
comment cet enseignement n'existait pas
jusqu'à présent. Savoir lire pour un co-
médien, c'est comme pour un écrivain
savoir la grammaire, et pour un poète
savoir la prosodie. « La lecture à. haute
a voix et à livre ouvert, a dit très juste-
a ment le ministre, c'est le solfége du co-
H médien. Les professeurs si distingués
a qui sont chargés d'enseigner l'art d'in-
? terpréter sur la scène Corneille et Mo-
a lière auront à ajouter à leur tâche un
H labeur de plus ils l'accepteront avec ia
)' conscience du devoir. »
Cette dernière réforme est de la. plus
haute importance, et je crois bien que le
livre excellent de M. Legouvé, l'Art de
/<ï ~c~Mirs, n'y a pas été étranger. C'est en
effet M. Legouvé qui a le premier appelé
l'attention sur ce point d'éducation si né-
gligé jusqu'ici, chez nous du moins, car,
en Amérique, la lecture à haute voix
compte comme un des élémens de l'in-
strnction publique eHe est même une
des bases de l'enseignement primaire.
« En France ajcut& M. Legouvé, elle
p n'a pas même la valear d'un act d'à~-
partira mardi prochain; son secrétaire particulier
sera M. Watpote.
M. Cartwnght, attaché au ministère des affai-
res étrangères, remplira auprès de M. WolS' les
fonctions de secrétaire officiel.
M. Woiff a été nommé grand-croix de l'Ordre
de Saint-Michel-Saint-Georges.
Constantinople, le 10 août.
La question hellénique est toujours en sus-
pens.
La Grèce, se conformant a l'engagement pris
envers la France, attendrait jusqu'au l'r sep-
tembre.
Constantinople, le 10 août, soir.
Le conseil des ministres s'est occupé aujour-
d'hui de la question de la Bosnie.
On assure que les détachemens de l'armée
russe seraient entrés jeudi à Varna sans rencon-
trer de résistance.
Dix-huit bàtimens ont été envoyés à Varna
pour ramener le matériel.
Le général Ktapka est attendu ici. Il serait por-
teur d'un projet de traité commercial et indus-
triel.
Constantinople, le 10 août, soir.
Le bruit court que le prince Lobanoff a remis
aujourd'hui à la Porte une Note déclarant que les
Russes n'évacueront les environs de Constanti-
nop!ë qu'après l'entière exécution du traité de
Berlin par les Turcs, y compris le règlement de
la question hellénique.
Rome, le ït août, .i h. 45 m. soir.
Le cardinal Nina, en notifiant sa nomination
de sous-secrétaire d'Etat du Saint-Siège aux ca-
binets de Berlin, de Saint-Pétersbourg, de Lon-
dres et de Berne, a exprimé le désir de continuer
les négociations déj~ entamées, protestant, pour
sa part, de sa loyale condescendance et de sa
bonne volonté.
Vienne, le il août.
On mande de Constantinople en date d'au-
jourd'hui
<: On assure d'une façon très positive qu'un té-
légramme de la Porte, conçu en termes énergi-
ques, a été envoyé hier soir à Serajewo pour dé-
clarer que le gouvernement turc est déjà d'ac-
cord avec le gouvernement autrichien sur les
bases de la convention a conclure, et que, puis-
que les troupes austro-hongroises sont entrées
non comme ennemies mais comme amies, toute
résistance est sans objet et pernicieuse. »
Venise, le il août.
M. DeJyannis est attendu ici demain.
A ceux qui, comme nous, demandent
que les prochaines élections envoient au ,1
Sénat une majorité conforme à celle qui
existe déjà dans la Chambre des Députés I
afin que la question fondamentale de la
forme du gouvernement soit définitive-
ment résolue on reproche de vouloir
créer une Convention, une Assemblée
sans contrôle et sans contre-poids, une
reproduction de la grande réunion révo-
lutionnaire qui, à travers ses excès, a
fondé l'égalité de toutes les classes et l'u-
nité nationale. Nous conviendrons hum-
blement que la situation actuelle ne com-
porte pas de si hautes ambitions. Nous
n'avons pas à conquérir ces grandes ré-
formes, nous avons à les appliquer. La
révolution opérée dans les institutions,
dans les lois, dans les mœurs cherche
depuis près d'un siècle sa forme la plus
naturelle et la plus logique; elle la trouve
aujourd'hui dans le régime républicain,
et c'est sur cette large base qu'elle doit
s'établir pour assurer au pays la sécurité
et la paix. La première condition pour lui
garantir ces deux biens inestimables, c'est
de ionder définitivement un gouverne-
ment.
On pourra dire que tous les gouver-
nemens qui se sont succédé en France
depuis quatre-vingts ans ont eu tous la
même prétention, ce qui ne les a pas em-
pêchés de tomber. C'est possible nous
savons bien que nous ne pouvons pas
enchaîner l'avenir. Tous les traités de
paix sont formulés avec la clause qu'ils
dureront à perpétuité, et ceux-là même
qui les signent savent que le lendemain
ne leur appartient pas. Nous ne dirons
donc pas, en face de l'histoire, surtout de
l'histoire contemporaine, qu'un gouverne-
ment doit être éternel. Mais nous dirons
qu'il doit commencer par croire en lui,
par proclamer son nom et son principe,
et par mettre l'un et l'autre en dehors de
s grément on la regarde comme une cu-
H riosité, comme un luxe, parfois même
s comme une prétention. » C'est pour-
quoi M. Legouvé, après avoir largement
développé sa pensée, demande comme
conclusion, au nom de la santé du corps
et de celle de l'esprit, qu'en France comme
en Amérique on place l'art de la lecture
à haute voix au seuil même de l'instruc-
tion publique, et que l'on établisse pour
les classes populaires: l°un cours de
lecture dans les écoles normales; ?" un
prix de lecture dans les écoles primaires.
Car, dit-il avec beaucoup de raison, il
n'y a de progrès réel en éducation que
celui qui commence par l'eniance et par
le peuple; et dans un Etat démocratique,
tout étant fait par tous, tout doit être fait
pour tous.
Nous n'en sommes pas là malheu-
reusement, mais on y viendra, et l'on
commence par les comédiens. Je citerai
encore à ce sujet M. Legouvé: « Il n'est
» personne à qui l'art de la lecture soit
» plus indispensable, puisque apprendre
M à lire c'est apprendre à respirer, à
» ponctuer, à ne pas se fatiguer, et que
H l'exercice de la voix est la plus salu-
» taire des gymnastiques. FortiGer la voix,
)) c'est fortifier l'organisation tout entière
a fortifier la voix, c'est non seulement dé-
» velopper la puissance vocale, mais en-
oore la force des poumons et du larynx. »;
Savoir bien lire c'est par une con-
séquence toute naturelle, savoir bien dire, .1
et la diction entre pour une bonne moitié
dans h) taleat d'un. actsur, quoiqu'elle ne
toute incertitude. Nous dirons qu'un gou-
vernement, de quelque nom qu'il s'ap-
pelle, monarchie, empire ou république,
ne peut agir, ne peut marcher, ne peut
faire les anaires du pays que s'il est défi-
nitivement établi.
Qu'on ne dise point que nous faisons
là de la doctrine autoritaire. Pas du tout.
Nous disons que si les électeurs chargés
de renouveler une portion du Sénat ne se
rendaient pas bien compte de la vraie
question à résoudre, s'ils nous renvoyaient
des législateurs destinés à maintenir la
composition du Sénat telle qu'elle est ac-
tuellement, si en un mot ils ne chan-
geaient pas la majorité d'aujourd'hui, le
gouvernement ne serait pas réellement
fondé, la république serait toujours mise
en doute, le pays serait toujours dans
l'incertitude, et, n'étant jamais sûr de son
lendemain, ne travaillerait pas ou ne tra-
vaillerait qu'au jour le jour.
Ceux qui veulent le renversement de la
république ne comprennent et n'adoptent t
le Sénat que comme un instrument d'ob-
struction. C'est là ce qu'ils appellent le
contrôle, le système de pondération et
d'équilibre. Sans doute, on peut admettre
l'importance et l'utilité d'un Sénat pour
éviter l'omnipotence solitaire et irrespon-
sable d'une Chambre unique; mais c'est
a la condition que le Sénat lui-même,
pouvoir modérateur, reconnaîtra le gou-
vernement qu'il est chargé de maintenir.
Le contrôle est fait pour empêcher un
gouvernement de tomber, mais non pour
l'empêcher de marcher. Un ordre régulier
ne se fonde que par l'harmonie des pou-
voirs, et non par leur antagonisme.
Or, quel est l'homme de bonne foi qui
pourrait prétendre que la coalition qui
domine dans le Sénat a pour but le main-
tien de la république, même conserva-
trice ? Comment s'était formée cette ma-
jorité qui a consenti, avec la douleur que
vous savez, à la dissolution de la Cham-
bre et nous a menés à deux doigts de la
guerre civile? Un simple accident, une
voix qui a manqué le train a changé
l'équilibre. Et l'on veut qu'un gouverne-
ment soit établi, etquelepaysleconsi-
dère comme établi quand il est à la merci
d'une de ces petites misères de la vie?
Et comment, depuis ce temps-là, cette
prétendue majorité de contrôle s'est-elle
comportée ? En organisant un marché
scandaleux entre des partis mortellement
hostiles qui se sont distribué à l'avance
les, sièges comme un butin et comme au-
tant de gages donnés aux futures guerres
civiles. Nous n'avons pas besoin de
rappeler les noms; mais à qui persua-
dera-t-on que les hommes successivement
introduits dans le Sénat depuis cette épo-
que soient des républicains, même des
plus conservateurs et des plus réaction-
naires? Nous croirions manquer d'égards
envers eux si nous le disions.
Non, les sénateurs dont nous parlons
n'ont pas en vue de fonder un parti con-
servateur dans la république; ils n'ont
d'autre but que d'empêcher la république
elle-même de se fonder. Toutes ces élec- ]
tions sénatoriales ont été faites, non pas J
contre tel ou tel ministère, mais contre le
principe même du gouvernement, c'est-à- ]
dire contre la république. C'est ce que
nous devons répéter sans cesse aux élec-
teurs qui vont être appelés à renouveler
le quart du Sénat, aux électeurs conser-
valeurs surtout, à tous ceux qui veulent
l'ordre et la paix. Il y aura des partis dans 1
la république comme il y en a dans les <
monarchies; mais un grand pays ne peut I
pas rester dans une situation où tout f
changement de ministère représente un
changement de gouvernement, et où une
voix de hasard peut décider si nous au- î
rons le lendemain matin la guerre civile.
JOHN LEMOINNE.
doive pas être confondue avec le jeu et
Faction. C'est un point sur lequel j'ai sou-
vent insisté dans mes articles en parlant
des acteurs bruyans etdésordonnés quilan-
cent une phrase à toute volée, sans se dou-
ter des grands effets dramatiques que l'on
peut obtenir au moyen d'un débit sobre et
mesuré, dans lequel toutes les mesures
sont observées et indiquées exactement.
Ce fut là le secret de M"" Mars, de Rachel,
de M" Plessy, de M" Dorval, de Frede-
rick, de tous les maîtres dans l'art de la
scène, qui charmaient ou faisaient fris-
sonner toute une salle avec un mot pro-
noncé d'une certaine façon, et qui étaient
parla de grands artistes. Voila ce qu'on
enseignera désormais aux élèves du Con-
servatoire, et cette réforme essentielle on
la,devra à M. Bardoux.
Le Gymnase a repris une jolie pièce de
M. Edouard Paiileron: .VpM~ OM~'OM
.y'a~MMg. Je ne citerai que pour mémoire
le 6'a~M?t de Paris, de Bayard et Vander-
burg, qui eut tant de succès autrefois et
dans lequel Boufïé trouva un de ses meil-
leurs rôles. Ce 6~~MM .Ptypes les plus parfaits du vaudeville à
couplets de l'ancien, temps à la fois co-
mique et sentimental; mais c'est un genre
aujourd'hui bien démodé.
La comédie de M. PaiUeron a naturelle v
ment un accent beaucoup plus moderne. n
Elle est piquante, spirituelle et bien con-
duite. Alexandre Dumas avait peint le c
<~MM-~M~c,'M. Pailleron a voulu peindre 1
le monde où l'on s'amuse, qui me paraît a
On nous écrit d'Alger, le 6 août
a Depuis plus d'une année, la question de
l'introduction de travailleurs chinois en
Algérie est l'objet de vives discussions dans
la presse, dans les conseils électifs, les co-
mices agricoles et les Sociétés d'agriculture.
Les avis sont partagés, et la controverse est
ardente et passionnée. Le projet a rencontré
de chauds partisans dans les sphëres supé-
rieures de l'industrie, de l'agriculture et de
l'administration il a soulevé de vives oppo-
sitions parmi les petits propriétaires et les
artisans modestes. En présence de ces mani-
festations contradictoires, le gouverneur gé-
néral, qui paraissait d'abord disposé à favo-
riser l'entreprise, hésite à se prononcer défi-
nitivement. On ne saurait le lui reprocher,
car la question offre des difncultés de plus
d'un genre.
» L'auteur du projet expose que l'idée qu'il
essaie de vulgariser n'a pénétré dans son es-
prit qu'après plusieurs voyages en Chine et
de longs séjours dans l'Extrême Orient. En
voyant les Chinois chez eux, puis dans les
travaux de défrichement du sol, dans l'ex-
ploitation des mines, dans la construction
des chemins de fer, en Cochinchine, en Cali-
fornie, aux Philippines, en Australie, partout
sobres, laborieux, disciplinés, rendant des
services immenses là où la main-d'œuvre
faisait défaut, il a été frappé du parti qu'on
pourrait tirer de l'immigration chinoise en
Algérie où les grands travaux publics, les
entreprises industrielles et les exploitations
agricoles étendues manquent de bras.
II est en effet incontestable que la main-
d'œuvre française ou étrangère, et même in-
digène, manque presque absolument dans
toutes les branches du travail. L'exploitation
des forêts et des mines s'opère avec des dif-
Ëcuttés à peu près insurmontables, non pas
seulement à cause de la pénuhe des capitaux
chez quelques concessionnaires qu'on a trop
crus sur parole, mais surtout par le défaut de
bras. Les entrepreneurs pour la construction
des voies ferrées, des barrages et autres
grands travaux ont beaucoup de peine à or-
ganiser leurs chantiers. Ils n'y réussissent
qu'en racolant, ici des Marocains et des Es-
pagnols~ .là des Tunisiens.' des .Italiens, des
Maltais. Il est arrivé que ces ouvriers étran-
gers, recrutés au hasard, ont déserté tout à
coup les chantiers, ou que, se coalisant, ils
ont é'evé des prétentions telles, qu'on a été
obligé de les rapatrier sans les avoir utilisés.
II n'y a pas d'année, quand. la récolte des
céréales est abondante, où les colons ne se
plaignent de perdre une partie importante de
la moisson, faute de bras pour moissonner,
battre et engranger les grains. Les doléances
contrôles ouvriers kabyles qui descendent de
leurs montagnes ne sont pas moins fréquentes.
Lesunsdemandentqu'on leur impose des tarifs
et qu'on les embrigade pour les mieux com-
mander; les autres voudraient qu'on leur dé-
fendit de Eortu'de leurs villages. Les récri-
minations contre les ouvriers nomades fran-
çais ou étrangers qui se louent pour un
temps et pour un travail déterminés, et qu'on
a surnommés ~M<~ ~OK~a~, sont peut-être
encore plus vives. Leurs exigences, l'irré-
gularité de leur travail, leur indisci-
pline n'offrent aucune sécurité aux pro-
priétaires qui les emploient. Ils sont un
embarras pour l'administration ils encom-
brent les hôpitaux dont on est forcé de leur
défendre l'accès par des précautions méti-
culeuses, parce qu'ils les choisissent pour
leurs quartiers d'hiver. Ils jettent dans les
relevés de la statistique le trouble et l'incer-
titude, et l'on se demande avec inquiétude
pour quel chiure ils figurent dans le total de:
la population rurale évaluée~. 123,000 âmes;
» L'immigration chinoise semble appelée à
mettre fin à cette triste situation en fournis-
sant une main-d'œuvre régulière, laborieuse,
avec un salaire modéré qui né sera pas sou-
mis aux fluctuations capricieuses de r~OM~s~ Ces considérations ont entraîné les
départemens d'Oran et de Constantine à don-
ner une adhésion sans réserve au projet pré-
Eenté par l'honorable M. ChevriUon. On an-
nonce m&me que dès à présent les adjudica-
taires du barrage de l'Habra qui possèdent
24,000 hectares de terres irriguables ont sol-
licité l'envoi de quatre mille travailleurs chi-
nois.
') Mais les adversaires du projet font une
être un monde de pure fantaisie; à force
de vouloir ëmietter l'observation, on finit
par la réduire à rien. Alexandre Dumas a.
très nettement défini le monde dont il
parle « Ici, dit-il, les femmes qui vous
') entourent ont toutes une faute dans leur
M passé, une tache sur leur nom elles se
a pressent les unes contre les autres pour
H qu'on la voie le moins possible; et avec
H la même origine, le même extérieur et
') les mêmes préjugés que les femmes de
la société, elles se trouvent ne plus en
a être, et composent ce que nous appe-
» Ions le demi-monde qui vogue comme
une île flottant sur l'Océan parisien, qui
H appelle, qui recueille, qui admet tout
') ce qui tombe, tout ce qui émigre, tout
') ce qui se sauve de la terre ferme, sans
N compter tous les naufragés de rencon-
H tre et qui viennent on ne sait d'où.
') on le reconnaît à l'absence des maris. II
a est plein de femmes véritablement ma-
H riées dont on ne voit jamais les maris, a
Ce n'est pas ce monde-la, qu'a voulu
peindre M. Pailleron. Il n'a pu évidem-
ment songer à refaire la pièce de Dumas
d'ailleurs, les femmes qu'il a mises en
scène non seulement ont des maris, mais
ces maris on les voit. Il semble donc avoir
eu l'idée de peindre une nuance intermé-
diaire entre le demi-monde et le monde
véritable. Il est vrai que, tout en étant
mariées, plusieurs de ces femmes ont des
amans; mais cela se voit plus ou moins
dans tous les mondes possibles, et ce n'est
pas là le caractère distinctif d'un monde
à part.
opposition désespérée et ne semblent pas à
bout d'argumens. A les entendre, l'immigra-
tion chinoise serait un désastre pour la colo-
nisation de l'Algérie. Elle aura sûrement pour
résultat d'avilir le salaire des ouvriers euro-
péens elle constituera un accaparement du
travail au profit d'étrangers qui viennent
pour ramasser un pécule qu'ils apporteront
dans leur pays natat Us ne veulent môme
pas que leur cadavre reste à la terre algé-
rienne. L'immigration chinoise éloignera
de la colonie les ouvriers européens elle
chassera la population ouvrière actuelle etio
fera concurrence aux ouvriers kabyles qui,
refoulés dans leurs montagnes, écrasés par
la misère, seront plus disposés à prêter l'o-
reiHe aux prédicateurs de guerre sainte.
N On prétend, di&ent les opposant, que 1~
main-d'œuvre est chère et qu'elle fait défaut.
C'est là une assertion audacieuse et dénuée
de fondement. Ce ne sont pas les bras qui
manquent, c'est le capital, aussi bien pour
l'industrie que pour les exploitations agri-
coles. L'introduction des Chinois profitera aux
capitalistes qui pour la plupart pratiquent
l'absentéisme, et non aux petits propriétaires
qui forment le plus solide fondement de la co-
lonisation. L'avilisse'ment des salaires rejettera
la majeure partie des travailleurs dans cette
armée roulante qui est la honte et la plaie do
l'Algérie.
)) Les opposans ajoutent que les Chinois sont t
connus comme des voleurs d'instinct, des
pillards de nature, et qu'ils vont achever
de compromettre la sécurité du pays et créer
de dangereuses complications politiques.
Snnn, le contact de leurs mœurs abomi-
nables serait, au point de vue moral et reli-
gieux, que vient faire la religion dans cette
galère? une ignominie pour l'Algérie fran-
çaise 1 Si les Chinois veulent habiter no-
tre colonie, qu'ils y viennent librement, indi-
viduellement et non organises en légions de
travailleurs, en instrumens d'un odieux mo-
nopole. Les inconvéniens signalés n'en exi-
steraient pas moins, mais dans une propor-
tion moins grande, et les ouvriers européens
et indigènes pourraient soutenir la concur-
rence.
)) En examinant avec attention les raisons
que l'on a fait valoir des deux côtés, on peut
se rendre compte de l'esprit public en A)gé-
rie. On voit en action l'exaltation et l'exagé-
ration des imaginations, la disposition à
pousser toute chose à l'extrême etàse passion-
ner pour des illusions ou des chimères. L'im-
patience d'atteindre le but fait oublier les
conditions inéluctables du succès le temps
et la persévérance. Les esprits éclairés, mo-
dérés, raisonnables ne manquent pas; mais
on ne les entend et on ne les comprend le plus
souvent que longtemps après qu'ils ont parlé.
Dans la chaleur de la discussion, les aveux
les plus compromettans échappent sans qu'on
s'en doute. Aiosi, nier que la main-d'œuvre
manque en Algérie, c'est nipr l'évidence; pré-
tendre que le capital seul fait défaut, c'est de
l'ingratitude envers tant de colons qui sont
arrivés les ma'ns pleines et se sont appauvris
dans des entreprises difficiles. Dans les mo-
mens de Sevré de colonisation, on a dit bien
souvent Les bras ne manquent pas; ce qui
manque, c'est la terre! Un chiffre irréfragable
donne raison à ceux qui appellent les Chi-
nois en Algérie le domaine de la colonisa-
tion comprend 900,000 hectares, dont 400,000
à peine sont mis en cultare.
s On ne peut pas s'empêcher de remarquer
l'opiniâtreté avec laquelle certains colons con-
sidèrent l'Algérie comme leur propriété pro-
pre bien plus que comme une conquête de la
France. Les mêmes hommes qui repoussent
aujourd'hui l'immigration chinoise, nous les
avons entendus s'opposer à la création d'éco-
les professionnelles et d'arts-et-métiers pour
les indigènes, en alléguant qu'on allait for-
mer des ouvriers qui aviliraient les salaires
et qui feraient concurrence aux travailleurs
européens. C'est en obéissant à ce fâcheux
esprit qu'on a exclu les indigènes des con-
cessions territoriales, qu'on refuse de les ad-
mettre au droit électoral et qu'on veut leur
fermer les conseils généraux. Dans la protes-
tation de l'adversaire le plus fougueux du
projet de M. Chevrillon, qui semble défendre
les intérêts des travailleurs kabyles, on trouve
ces mots étranges « Pour nos colons, l'indi-
gène est l'ennemi o Tout pour nous, tous
par nous! devient la devise de ces singuliers
colonisateurs.
Il ne faut donc pas chercher dans la
comédie de M. Pailleron une étude bien
neuve de nos mœurs sociales; ce qu'on
y trouve, c'est une pièce agréable et vrai-
ment comique. On ne s'amuse pas, d'ail-
leurs, autant qu'il l'assure, dans son
monde où l'on s'amuse.'Demandez plutôt
au jeune Gaston qui s'est fourvoyé dans
le sainn de la baronne de Trois-Etoiles,
et que le baron entraîne dans son cabinet
pour lui lire un Mémoire sur un procès
qu'il soutient depuis dix ans. Il est vrai
qu'il obtient des dédommagemens, puis-
qu'il remplace son ami Paul de Bussac.
dans les bonnes grâces de M"" la baronne.
A ce prix, il écoutera la lecture de tous
~les Mémoires possibles, et pendant quël-
-ques jours l'ennui de cette lecture lui pa-
raîtra amplement compensé. Plus tard il
songera, comme Paul son prédécesseur
et son ami, à ce mot d'un président do
Cour d'assises « Accusé, c'est votre châ-
» timent qui commence » Landrol,
Achard et M"" Fromentin ont repris avec
le même succès qu'autrefois leurs anciens
rôles. Je supposerais volontiers que
M. PaiMeron a commencé sa pièce avec
l'intention bien arrêtée d'écrire une véri-
table comédie; mais peu à peu elle a
tourné au vaudeville. Il a fait comme ce
sculpteur dont on disait qu'il partait tous
les matins pour Athènes et qu'il s'ar-
rêtait à la rue Notre-Dame-de-Lorette.
Peu de chose à dire des exercices de la
compagnie dès danseuses et danseurs es-
pagnols du Théâtre-Royal de Madrid, sbùs
JONMAL DES BEBATS
PCHTIQUES ET UTÏERAÎRES
MM AMT
i878. 1>
ON S'ABONNE
tae des Prëtres-S&intrGennain-l'Auxen'oîs, n.
B'NMX JBE t.'ABOMHnEMm!t
Un an. Six moia. Trois me!«.
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en Belgique, eB Mia,
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M moyen d'une valeur payable a Paris oa de
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et dans tous les pays du Nord
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e&8': BëM. Fanehey, Z~Mte « <3~
S,pIace
!m bureau du ~etISKAJL}
<~Mdo!Tentto~9nTs8!,re~g?é6espM F~dM~a~.
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 15 août sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARIS
DIMANCHE il AOUT
Le .ToM~M~ o//?c:~ contient ce matin un
grand mouvement judiciaire qui porte sur
99 magistrats et 60 juges de paix. Autant
que nous puissions en juger par une pre-
mière et rapide étude, ce mouvement
produira, sur l'opinion publique la meil-
leure impression. Nous parlions récem-
ment du changement de M. Preux, pro-
cureur gênerai à Riom, qui avait été
envoyé en disgrâce à Agen, à cause de ses
sentimens et de ses attaches notoirement
bonapartistes. Comme nous le taisions
pressentir, M. Preux n'a pas accepté le
nouveau poste qu'on lui proposait, etil est
remplacé àAgenparM. Lanfran de Panthou,
procureur de la république près le tribu-
nal de première instance de Nantes, ma-
gistrat libéral qui a publié il y a deux
ans une brochure très remarquée contre
les prétentions des ultramontains en
matière de mariage et de succession.
On se rappelle que M. Preux avait
été remplacé déjà à Riom par un
homme d'un libéralisme incontesté
M. Montaubin, beau-frère de M. AI-
lain-Targé. Il était difficile, on en con-
viendra, de trouver un magistrat plus
sûr pour diriger l'action publique dans
un ressort où M. Rouher s'efforce de ré-
gner. Au même moment, un ami de M. de
Marcère, un partisan dévoué de la répu-
blique, M. Franklin, était envoyé à Bour-
ges pour rétablir les rapports, jusqu'ici
un peu troublés, entre le parquet et le
préfet du Cher et M. Loubers, un homme
de grand talent, un esprit très indépen-
dant, un libéral et un républicain sin-
cère, était nommé avocat général à
Paris.
Pour en revenir au mouvement qui a
paru ce matin au .7oM?'K<~ o/c~, nous
y relevons un grand nombre de choix
heureux qui méritent d'être signalés et
approuvés. M. Chudeau, ancien substitut à
Alençon, disgràciépar le gouvernement du
16 mai, est réintégré dans I& magistrature
avec le grade de procureur à Mortain,dans la
Manche. M. Chauifour, ancien bâtonnier
de Mulhouse connu pour ses opinions
républicaines très accentuées, est nommé
conseiller à la Cour d'appel de Besançon.
M. Rouzé, avocat général à Bourges
au 4 septembre, révoqué après le 24 mai,
est nommé conseiller à la Cour de Di-
jon. M. Demangeat, qui porte avec dis-
tinction un nom républicain est
nommé procureur de la république près
le tribunal de première instance
de Paimbœuf, en remplacement de M. Bes- f
nier, nommé substitut du procureur gé-
néral près la Cour de Rennes. M. Bourcy,
neveu de M. Giraud, député des Deux-Sè-
vres, démissionnaire au 16 mai, ré-
intégré dans le parquet comme pro-
cureur de la république à Bergerac en
avril 1878, est nommé à La Ro-
chelle avec avancement. M. Sorel, magis-
trat libéral, jurisconsulte distingué, au-
teur de plusieurs ouvrages de droit, de-
vient président du tribunal de Compiè-
gne où il était juge. M. Riquoir, pro-
cureur de la république près le tribunal
de première instance de Ch&teauroux, qui
a été souvent en conuit avec le préfet
d'Indre-et-Loire, est envoyé en disgrâce à
Dijon comme substitut du procureur gé-
néral. M. Wendiing, révoqué par le
16 mai, réintégré dans la magis-
trature comme substitut à Charleville
musT~M jotjMAL m ms
DU 12. AOUT ia?8.
5.1i 3 ,(
..u i.. ~t à
LA SEMAINE DJRAMATI~tJE
)La distribution des prix du Conservatoire.
Le discours du ministre de l'instruc-
tion puNique.–THÉÂTRE DU GYMNASE
reprise du ~f
les danseuses et les danseurs espagnols.
THEATRE DE !.A. GAÎTË reprise d'0?'-
<:M.c jB'M/6~. Recherches sur
l'origine de la famille de Molière, par
M. Mathon (1). La F~ OM~MCc,
roman d~ M. Pierre Zaccooe (2).
La distribution des prix du Conserva-
toire a eu lieu cette semaine, sous 1~ prë-
sidëuce de M. Bardoux. L'éminent minis-
tre de l'instruction publique a prononcé
à cette occasion un remarquable dis-
cours dans lequel il a dit de très bonnes
choses sur l'art dramatique et sur la mu-
sique. Je ne m'arrêterai pas à ce qui se
rapporte dans ce discours à l'art musical,
cela regarde un collègue et un ami plus
compétent que moi en pareille matière
mais j'insisterai sur les réformes que le
ministre a annoncées dans l'enseignement
(') Librairie Hénau~qua.i Voltaire, <9.
? B&Bt~ Miteux Mats-RoyaL
!e 29 décembre, nommé procureur à
Nyons le 18 mai, devient juge du tribunal
de première instance de Gray. M. Iung,
libéral éprouvé, juge d'instruction à Gray,
est nommé procureur de la république à
Belfort. M. CofSnhal-Laprade, également
libéral, procureur de la république à Nar-
bonne, est nommé substitut du procu-
reur général près la Cour d'appel de Tou-
louse, qui est, comme on sait, une Cour
de 2" classe. M. RouIIet, nommé le 4 sep-
tembre substitut à Montbrison, envoyé en
disgrâce après le 16 mai à Chaumont, va,
comme procureur de la république à Ri-
bérac, patrie de M. de Fourtou. M. Moulin
deLabarthète, procureur de la république
à Tarbes, réactionnaire militant qui a eu
divers démêlés avec son préfet, est nommé
simple substitut à Lille. Impossible de
l'envoyer plus loin 1
Cette liste est longue nous pourrions
l'allonger encore. Nous. aimons mieux
reconnaître que le nouveau mouvement
judiciaire est fait avec la modération et la
douceur qui caractérisent M. Dufaure, et
qui doivent être, d'après M. de Freycinet,
les principales qualités d'un gouvernement
républicain. Parmi les magistrats simple-
ment déplacés, il en est quelques uns
qui auraient mérité sans doute une
peine plus grave encore. Mais la répu-
blique ne doit pas se montrer im-
placable, et nous ne pouvons qu'ap-
prouver le garde des sceaux de
garder des ménagemens envers des
hommes qui seront peut-être, suivant une
autre observation de M. de Freycinet, nos
auxiliaires de demain. Avant de se rendre
à leurs nouveaux postes, les magistrats
déplacés passent à la chancellerie où on
leur tient certainement un langage ferme
et décisif. S'ils persistent à combattre ou-
vertementou sourdement le gouvernement
qu'ils sont chargés de représenter dans Jes
parquets, l'indulgence d'aujourd'hui se
changera prochainement en sévérité. Il
est impossible de permettre que des
magistrats usent de l'autorité qui leur
est connée pour miner nos institu-
tions nationales, et pour servir la cause
des partis d'opposition. Il est impos-
sible que les représentans de la loi
méconnaissent la première de toutes et
s'insurgent contre elle. Quel que soit le
désir de conciliation dont tous nos minis-
tres et M. Dufaure en particulier sont ani-
més, ils n'ont pas hésité jusqu'ici, ils
n'hésiteront pas, à l'avenir, à faire justice
de pareilles entreprises. Les derniers
mouvemens opérés dans le personnel ju-
diciaire sont à la fois une satisfaction ac-
cordée à l'opinion publique et un avertis-
sement donné aux membres des parquets.
Ils prouvent que le cabinet est résolu à
se montrer énergique. Aussi sommes-
nous persuadés qu'ils calmeront les ap-
préhensions de ceux qui craignaient de
voir le gouvernement céder aux conseils
de la faiblesse et remplir mollement son
devoir.
<*etKe Bot~rac dtn dtnttmehe
]Smprunt 6 0/0. HO fr.SO, 82S 0/Oturc. Hfr.50,47Banque ottomane.. Si fr. 75.
Egyptiennes 6 0/0.. 25t fr. M, 2M fr. 87 Sans affaires.
TMMgMpMe pftv~e
(s~fvtce t~~gmphiqne de t'aies HaïM.)
Vienne, le 10 août, h. soir.
La CaM~ de T~\MM!e publie une lettre autogra-
phe de l'empereur exprimant les remercimens de
S. M. pour la réception cordiale qui a été faite au
prince lors du voyage à Prague.
Londres, le H août.
L'O~M~Mf annonce que M. Denoughmore a été
nommé adjoint au commissaire anglais pour
l'organisation de la Roumélie orientale. M. Wolff
purement dramatique du Conservatoire.
Le cours d'histoire de la littérature dra-
matique que les élèves n'étaient pas obli-
gés de suivre, et que par conséquent, à très
peu d'exceptions près, ils ne suivaient pas,
va devenir obligatoire. C'est bien le moins
assurément que des jeunes gens qui se
destinent au théâtre connaissent l'histoire
du théâtre. C'est bien: le moins aussi qu'Hs
étudient l'art de la lecture à haute voix
et de la diction. On se demande même
comment cet enseignement n'existait pas
jusqu'à présent. Savoir lire pour un co-
médien, c'est comme pour un écrivain
savoir la grammaire, et pour un poète
savoir la prosodie. « La lecture à. haute
a voix et à livre ouvert, a dit très juste-
a ment le ministre, c'est le solfége du co-
H médien. Les professeurs si distingués
a qui sont chargés d'enseigner l'art d'in-
? terpréter sur la scène Corneille et Mo-
a lière auront à ajouter à leur tâche un
H labeur de plus ils l'accepteront avec ia
)' conscience du devoir. »
Cette dernière réforme est de la. plus
haute importance, et je crois bien que le
livre excellent de M. Legouvé, l'Art de
/<ï ~c~Mirs, n'y a pas été étranger. C'est en
effet M. Legouvé qui a le premier appelé
l'attention sur ce point d'éducation si né-
gligé jusqu'ici, chez nous du moins, car,
en Amérique, la lecture à haute voix
compte comme un des élémens de l'in-
strnction publique eHe est même une
des bases de l'enseignement primaire.
« En France ajcut& M. Legouvé, elle
p n'a pas même la valear d'un act d'à~-
partira mardi prochain; son secrétaire particulier
sera M. Watpote.
M. Cartwnght, attaché au ministère des affai-
res étrangères, remplira auprès de M. WolS' les
fonctions de secrétaire officiel.
M. Woiff a été nommé grand-croix de l'Ordre
de Saint-Michel-Saint-Georges.
Constantinople, le 10 août.
La question hellénique est toujours en sus-
pens.
La Grèce, se conformant a l'engagement pris
envers la France, attendrait jusqu'au l'r sep-
tembre.
Constantinople, le 10 août, soir.
Le conseil des ministres s'est occupé aujour-
d'hui de la question de la Bosnie.
On assure que les détachemens de l'armée
russe seraient entrés jeudi à Varna sans rencon-
trer de résistance.
Dix-huit bàtimens ont été envoyés à Varna
pour ramener le matériel.
Le général Ktapka est attendu ici. Il serait por-
teur d'un projet de traité commercial et indus-
triel.
Constantinople, le 10 août, soir.
Le bruit court que le prince Lobanoff a remis
aujourd'hui à la Porte une Note déclarant que les
Russes n'évacueront les environs de Constanti-
nop!ë qu'après l'entière exécution du traité de
Berlin par les Turcs, y compris le règlement de
la question hellénique.
Rome, le ït août, .i h. 45 m. soir.
Le cardinal Nina, en notifiant sa nomination
de sous-secrétaire d'Etat du Saint-Siège aux ca-
binets de Berlin, de Saint-Pétersbourg, de Lon-
dres et de Berne, a exprimé le désir de continuer
les négociations déj~ entamées, protestant, pour
sa part, de sa loyale condescendance et de sa
bonne volonté.
Vienne, le il août.
On mande de Constantinople en date d'au-
jourd'hui
<: On assure d'une façon très positive qu'un té-
légramme de la Porte, conçu en termes énergi-
ques, a été envoyé hier soir à Serajewo pour dé-
clarer que le gouvernement turc est déjà d'ac-
cord avec le gouvernement autrichien sur les
bases de la convention a conclure, et que, puis-
que les troupes austro-hongroises sont entrées
non comme ennemies mais comme amies, toute
résistance est sans objet et pernicieuse. »
Venise, le il août.
M. DeJyannis est attendu ici demain.
A ceux qui, comme nous, demandent
que les prochaines élections envoient au ,1
Sénat une majorité conforme à celle qui
existe déjà dans la Chambre des Députés I
afin que la question fondamentale de la
forme du gouvernement soit définitive-
ment résolue on reproche de vouloir
créer une Convention, une Assemblée
sans contrôle et sans contre-poids, une
reproduction de la grande réunion révo-
lutionnaire qui, à travers ses excès, a
fondé l'égalité de toutes les classes et l'u-
nité nationale. Nous conviendrons hum-
blement que la situation actuelle ne com-
porte pas de si hautes ambitions. Nous
n'avons pas à conquérir ces grandes ré-
formes, nous avons à les appliquer. La
révolution opérée dans les institutions,
dans les lois, dans les mœurs cherche
depuis près d'un siècle sa forme la plus
naturelle et la plus logique; elle la trouve
aujourd'hui dans le régime républicain,
et c'est sur cette large base qu'elle doit
s'établir pour assurer au pays la sécurité
et la paix. La première condition pour lui
garantir ces deux biens inestimables, c'est
de ionder définitivement un gouverne-
ment.
On pourra dire que tous les gouver-
nemens qui se sont succédé en France
depuis quatre-vingts ans ont eu tous la
même prétention, ce qui ne les a pas em-
pêchés de tomber. C'est possible nous
savons bien que nous ne pouvons pas
enchaîner l'avenir. Tous les traités de
paix sont formulés avec la clause qu'ils
dureront à perpétuité, et ceux-là même
qui les signent savent que le lendemain
ne leur appartient pas. Nous ne dirons
donc pas, en face de l'histoire, surtout de
l'histoire contemporaine, qu'un gouverne-
ment doit être éternel. Mais nous dirons
qu'il doit commencer par croire en lui,
par proclamer son nom et son principe,
et par mettre l'un et l'autre en dehors de
s grément on la regarde comme une cu-
H riosité, comme un luxe, parfois même
s comme une prétention. » C'est pour-
quoi M. Legouvé, après avoir largement
développé sa pensée, demande comme
conclusion, au nom de la santé du corps
et de celle de l'esprit, qu'en France comme
en Amérique on place l'art de la lecture
à haute voix au seuil même de l'instruc-
tion publique, et que l'on établisse pour
les classes populaires: l°un cours de
lecture dans les écoles normales; ?" un
prix de lecture dans les écoles primaires.
Car, dit-il avec beaucoup de raison, il
n'y a de progrès réel en éducation que
celui qui commence par l'eniance et par
le peuple; et dans un Etat démocratique,
tout étant fait par tous, tout doit être fait
pour tous.
Nous n'en sommes pas là malheu-
reusement, mais on y viendra, et l'on
commence par les comédiens. Je citerai
encore à ce sujet M. Legouvé: « Il n'est
» personne à qui l'art de la lecture soit
» plus indispensable, puisque apprendre
M à lire c'est apprendre à respirer, à
» ponctuer, à ne pas se fatiguer, et que
H l'exercice de la voix est la plus salu-
» taire des gymnastiques. FortiGer la voix,
)) c'est fortifier l'organisation tout entière
a fortifier la voix, c'est non seulement dé-
» velopper la puissance vocale, mais en-
oore la force des poumons et du larynx. »;
Savoir bien lire c'est par une con-
séquence toute naturelle, savoir bien dire, .1
et la diction entre pour une bonne moitié
dans h) taleat d'un. actsur, quoiqu'elle ne
toute incertitude. Nous dirons qu'un gou-
vernement, de quelque nom qu'il s'ap-
pelle, monarchie, empire ou république,
ne peut agir, ne peut marcher, ne peut
faire les anaires du pays que s'il est défi-
nitivement établi.
Qu'on ne dise point que nous faisons
là de la doctrine autoritaire. Pas du tout.
Nous disons que si les électeurs chargés
de renouveler une portion du Sénat ne se
rendaient pas bien compte de la vraie
question à résoudre, s'ils nous renvoyaient
des législateurs destinés à maintenir la
composition du Sénat telle qu'elle est ac-
tuellement, si en un mot ils ne chan-
geaient pas la majorité d'aujourd'hui, le
gouvernement ne serait pas réellement
fondé, la république serait toujours mise
en doute, le pays serait toujours dans
l'incertitude, et, n'étant jamais sûr de son
lendemain, ne travaillerait pas ou ne tra-
vaillerait qu'au jour le jour.
Ceux qui veulent le renversement de la
république ne comprennent et n'adoptent t
le Sénat que comme un instrument d'ob-
struction. C'est là ce qu'ils appellent le
contrôle, le système de pondération et
d'équilibre. Sans doute, on peut admettre
l'importance et l'utilité d'un Sénat pour
éviter l'omnipotence solitaire et irrespon-
sable d'une Chambre unique; mais c'est
a la condition que le Sénat lui-même,
pouvoir modérateur, reconnaîtra le gou-
vernement qu'il est chargé de maintenir.
Le contrôle est fait pour empêcher un
gouvernement de tomber, mais non pour
l'empêcher de marcher. Un ordre régulier
ne se fonde que par l'harmonie des pou-
voirs, et non par leur antagonisme.
Or, quel est l'homme de bonne foi qui
pourrait prétendre que la coalition qui
domine dans le Sénat a pour but le main-
tien de la république, même conserva-
trice ? Comment s'était formée cette ma-
jorité qui a consenti, avec la douleur que
vous savez, à la dissolution de la Cham-
bre et nous a menés à deux doigts de la
guerre civile? Un simple accident, une
voix qui a manqué le train a changé
l'équilibre. Et l'on veut qu'un gouverne-
ment soit établi, etquelepaysleconsi-
dère comme établi quand il est à la merci
d'une de ces petites misères de la vie?
Et comment, depuis ce temps-là, cette
prétendue majorité de contrôle s'est-elle
comportée ? En organisant un marché
scandaleux entre des partis mortellement
hostiles qui se sont distribué à l'avance
les, sièges comme un butin et comme au-
tant de gages donnés aux futures guerres
civiles. Nous n'avons pas besoin de
rappeler les noms; mais à qui persua-
dera-t-on que les hommes successivement
introduits dans le Sénat depuis cette épo-
que soient des républicains, même des
plus conservateurs et des plus réaction-
naires? Nous croirions manquer d'égards
envers eux si nous le disions.
Non, les sénateurs dont nous parlons
n'ont pas en vue de fonder un parti con-
servateur dans la république; ils n'ont
d'autre but que d'empêcher la république
elle-même de se fonder. Toutes ces élec- ]
tions sénatoriales ont été faites, non pas J
contre tel ou tel ministère, mais contre le
principe même du gouvernement, c'est-à- ]
dire contre la république. C'est ce que
nous devons répéter sans cesse aux élec-
teurs qui vont être appelés à renouveler
le quart du Sénat, aux électeurs conser-
valeurs surtout, à tous ceux qui veulent
l'ordre et la paix. Il y aura des partis dans 1
la république comme il y en a dans les <
monarchies; mais un grand pays ne peut I
pas rester dans une situation où tout f
changement de ministère représente un
changement de gouvernement, et où une
voix de hasard peut décider si nous au- î
rons le lendemain matin la guerre civile.
JOHN LEMOINNE.
doive pas être confondue avec le jeu et
Faction. C'est un point sur lequel j'ai sou-
vent insisté dans mes articles en parlant
des acteurs bruyans etdésordonnés quilan-
cent une phrase à toute volée, sans se dou-
ter des grands effets dramatiques que l'on
peut obtenir au moyen d'un débit sobre et
mesuré, dans lequel toutes les mesures
sont observées et indiquées exactement.
Ce fut là le secret de M"" Mars, de Rachel,
de M" Plessy, de M" Dorval, de Frede-
rick, de tous les maîtres dans l'art de la
scène, qui charmaient ou faisaient fris-
sonner toute une salle avec un mot pro-
noncé d'une certaine façon, et qui étaient
parla de grands artistes. Voila ce qu'on
enseignera désormais aux élèves du Con-
servatoire, et cette réforme essentielle on
la,devra à M. Bardoux.
Le Gymnase a repris une jolie pièce de
M. Edouard Paiileron: .VpM~ OM~'OM
.y'a~MMg. Je ne citerai que pour mémoire
le 6'a~M?t de Paris, de Bayard et Vander-
burg, qui eut tant de succès autrefois et
dans lequel Boufïé trouva un de ses meil-
leurs rôles. Ce 6~~MM .P
couplets de l'ancien, temps à la fois co-
mique et sentimental; mais c'est un genre
aujourd'hui bien démodé.
La comédie de M. PaiUeron a naturelle v
ment un accent beaucoup plus moderne. n
Elle est piquante, spirituelle et bien con-
duite. Alexandre Dumas avait peint le c
<~MM-~M~c,'M. Pailleron a voulu peindre 1
le monde où l'on s'amuse, qui me paraît a
On nous écrit d'Alger, le 6 août
a Depuis plus d'une année, la question de
l'introduction de travailleurs chinois en
Algérie est l'objet de vives discussions dans
la presse, dans les conseils électifs, les co-
mices agricoles et les Sociétés d'agriculture.
Les avis sont partagés, et la controverse est
ardente et passionnée. Le projet a rencontré
de chauds partisans dans les sphëres supé-
rieures de l'industrie, de l'agriculture et de
l'administration il a soulevé de vives oppo-
sitions parmi les petits propriétaires et les
artisans modestes. En présence de ces mani-
festations contradictoires, le gouverneur gé-
néral, qui paraissait d'abord disposé à favo-
riser l'entreprise, hésite à se prononcer défi-
nitivement. On ne saurait le lui reprocher,
car la question offre des difncultés de plus
d'un genre.
» L'auteur du projet expose que l'idée qu'il
essaie de vulgariser n'a pénétré dans son es-
prit qu'après plusieurs voyages en Chine et
de longs séjours dans l'Extrême Orient. En
voyant les Chinois chez eux, puis dans les
travaux de défrichement du sol, dans l'ex-
ploitation des mines, dans la construction
des chemins de fer, en Cochinchine, en Cali-
fornie, aux Philippines, en Australie, partout
sobres, laborieux, disciplinés, rendant des
services immenses là où la main-d'œuvre
faisait défaut, il a été frappé du parti qu'on
pourrait tirer de l'immigration chinoise en
Algérie où les grands travaux publics, les
entreprises industrielles et les exploitations
agricoles étendues manquent de bras.
II est en effet incontestable que la main-
d'œuvre française ou étrangère, et même in-
digène, manque presque absolument dans
toutes les branches du travail. L'exploitation
des forêts et des mines s'opère avec des dif-
Ëcuttés à peu près insurmontables, non pas
seulement à cause de la pénuhe des capitaux
chez quelques concessionnaires qu'on a trop
crus sur parole, mais surtout par le défaut de
bras. Les entrepreneurs pour la construction
des voies ferrées, des barrages et autres
grands travaux ont beaucoup de peine à or-
ganiser leurs chantiers. Ils n'y réussissent
qu'en racolant, ici des Marocains et des Es-
pagnols~ .là des Tunisiens.' des .Italiens, des
Maltais. Il est arrivé que ces ouvriers étran-
gers, recrutés au hasard, ont déserté tout à
coup les chantiers, ou que, se coalisant, ils
ont é'evé des prétentions telles, qu'on a été
obligé de les rapatrier sans les avoir utilisés.
II n'y a pas d'année, quand. la récolte des
céréales est abondante, où les colons ne se
plaignent de perdre une partie importante de
la moisson, faute de bras pour moissonner,
battre et engranger les grains. Les doléances
contrôles ouvriers kabyles qui descendent de
leurs montagnes ne sont pas moins fréquentes.
Lesunsdemandentqu'on leur impose des tarifs
et qu'on les embrigade pour les mieux com-
mander; les autres voudraient qu'on leur dé-
fendit de Eortu'de leurs villages. Les récri-
minations contre les ouvriers nomades fran-
çais ou étrangers qui se louent pour un
temps et pour un travail déterminés, et qu'on
a surnommés ~M<~ ~OK~a~, sont peut-être
encore plus vives. Leurs exigences, l'irré-
gularité de leur travail, leur indisci-
pline n'offrent aucune sécurité aux pro-
priétaires qui les emploient. Ils sont un
embarras pour l'administration ils encom-
brent les hôpitaux dont on est forcé de leur
défendre l'accès par des précautions méti-
culeuses, parce qu'ils les choisissent pour
leurs quartiers d'hiver. Ils jettent dans les
relevés de la statistique le trouble et l'incer-
titude, et l'on se demande avec inquiétude
pour quel chiure ils figurent dans le total de:
la population rurale évaluée~. 123,000 âmes;
» L'immigration chinoise semble appelée à
mettre fin à cette triste situation en fournis-
sant une main-d'œuvre régulière, laborieuse,
avec un salaire modéré qui né sera pas sou-
mis aux fluctuations capricieuses de r
départemens d'Oran et de Constantine à don-
ner une adhésion sans réserve au projet pré-
Eenté par l'honorable M. ChevriUon. On an-
nonce m&me que dès à présent les adjudica-
taires du barrage de l'Habra qui possèdent
24,000 hectares de terres irriguables ont sol-
licité l'envoi de quatre mille travailleurs chi-
nois.
') Mais les adversaires du projet font une
être un monde de pure fantaisie; à force
de vouloir ëmietter l'observation, on finit
par la réduire à rien. Alexandre Dumas a.
très nettement défini le monde dont il
parle « Ici, dit-il, les femmes qui vous
') entourent ont toutes une faute dans leur
M passé, une tache sur leur nom elles se
a pressent les unes contre les autres pour
H qu'on la voie le moins possible; et avec
H la même origine, le même extérieur et
') les mêmes préjugés que les femmes de
la société, elles se trouvent ne plus en
a être, et composent ce que nous appe-
» Ions le demi-monde qui vogue comme
une île flottant sur l'Océan parisien, qui
H appelle, qui recueille, qui admet tout
') ce qui tombe, tout ce qui émigre, tout
') ce qui se sauve de la terre ferme, sans
N compter tous les naufragés de rencon-
H tre et qui viennent on ne sait d'où.
') on le reconnaît à l'absence des maris. II
a est plein de femmes véritablement ma-
H riées dont on ne voit jamais les maris, a
Ce n'est pas ce monde-la, qu'a voulu
peindre M. Pailleron. Il n'a pu évidem-
ment songer à refaire la pièce de Dumas
d'ailleurs, les femmes qu'il a mises en
scène non seulement ont des maris, mais
ces maris on les voit. Il semble donc avoir
eu l'idée de peindre une nuance intermé-
diaire entre le demi-monde et le monde
véritable. Il est vrai que, tout en étant
mariées, plusieurs de ces femmes ont des
amans; mais cela se voit plus ou moins
dans tous les mondes possibles, et ce n'est
pas là le caractère distinctif d'un monde
à part.
opposition désespérée et ne semblent pas à
bout d'argumens. A les entendre, l'immigra-
tion chinoise serait un désastre pour la colo-
nisation de l'Algérie. Elle aura sûrement pour
résultat d'avilir le salaire des ouvriers euro-
péens elle constituera un accaparement du
travail au profit d'étrangers qui viennent
pour ramasser un pécule qu'ils apporteront
dans leur pays natat Us ne veulent môme
pas que leur cadavre reste à la terre algé-
rienne. L'immigration chinoise éloignera
de la colonie les ouvriers européens elle
chassera la population ouvrière actuelle etio
fera concurrence aux ouvriers kabyles qui,
refoulés dans leurs montagnes, écrasés par
la misère, seront plus disposés à prêter l'o-
reiHe aux prédicateurs de guerre sainte.
N On prétend, di&ent les opposant, que 1~
main-d'œuvre est chère et qu'elle fait défaut.
C'est là une assertion audacieuse et dénuée
de fondement. Ce ne sont pas les bras qui
manquent, c'est le capital, aussi bien pour
l'industrie que pour les exploitations agri-
coles. L'introduction des Chinois profitera aux
capitalistes qui pour la plupart pratiquent
l'absentéisme, et non aux petits propriétaires
qui forment le plus solide fondement de la co-
lonisation. L'avilisse'ment des salaires rejettera
la majeure partie des travailleurs dans cette
armée roulante qui est la honte et la plaie do
l'Algérie.
)) Les opposans ajoutent que les Chinois sont t
connus comme des voleurs d'instinct, des
pillards de nature, et qu'ils vont achever
de compromettre la sécurité du pays et créer
de dangereuses complications politiques.
Snnn, le contact de leurs mœurs abomi-
nables serait, au point de vue moral et reli-
gieux, que vient faire la religion dans cette
galère? une ignominie pour l'Algérie fran-
çaise 1 Si les Chinois veulent habiter no-
tre colonie, qu'ils y viennent librement, indi-
viduellement et non organises en légions de
travailleurs, en instrumens d'un odieux mo-
nopole. Les inconvéniens signalés n'en exi-
steraient pas moins, mais dans une propor-
tion moins grande, et les ouvriers européens
et indigènes pourraient soutenir la concur-
rence.
)) En examinant avec attention les raisons
que l'on a fait valoir des deux côtés, on peut
se rendre compte de l'esprit public en A)gé-
rie. On voit en action l'exaltation et l'exagé-
ration des imaginations, la disposition à
pousser toute chose à l'extrême etàse passion-
ner pour des illusions ou des chimères. L'im-
patience d'atteindre le but fait oublier les
conditions inéluctables du succès le temps
et la persévérance. Les esprits éclairés, mo-
dérés, raisonnables ne manquent pas; mais
on ne les entend et on ne les comprend le plus
souvent que longtemps après qu'ils ont parlé.
Dans la chaleur de la discussion, les aveux
les plus compromettans échappent sans qu'on
s'en doute. Aiosi, nier que la main-d'œuvre
manque en Algérie, c'est nipr l'évidence; pré-
tendre que le capital seul fait défaut, c'est de
l'ingratitude envers tant de colons qui sont
arrivés les ma'ns pleines et se sont appauvris
dans des entreprises difficiles. Dans les mo-
mens de Sevré de colonisation, on a dit bien
souvent Les bras ne manquent pas; ce qui
manque, c'est la terre! Un chiffre irréfragable
donne raison à ceux qui appellent les Chi-
nois en Algérie le domaine de la colonisa-
tion comprend 900,000 hectares, dont 400,000
à peine sont mis en cultare.
s On ne peut pas s'empêcher de remarquer
l'opiniâtreté avec laquelle certains colons con-
sidèrent l'Algérie comme leur propriété pro-
pre bien plus que comme une conquête de la
France. Les mêmes hommes qui repoussent
aujourd'hui l'immigration chinoise, nous les
avons entendus s'opposer à la création d'éco-
les professionnelles et d'arts-et-métiers pour
les indigènes, en alléguant qu'on allait for-
mer des ouvriers qui aviliraient les salaires
et qui feraient concurrence aux travailleurs
européens. C'est en obéissant à ce fâcheux
esprit qu'on a exclu les indigènes des con-
cessions territoriales, qu'on refuse de les ad-
mettre au droit électoral et qu'on veut leur
fermer les conseils généraux. Dans la protes-
tation de l'adversaire le plus fougueux du
projet de M. Chevrillon, qui semble défendre
les intérêts des travailleurs kabyles, on trouve
ces mots étranges « Pour nos colons, l'indi-
gène est l'ennemi o Tout pour nous, tous
par nous! devient la devise de ces singuliers
colonisateurs.
Il ne faut donc pas chercher dans la
comédie de M. Pailleron une étude bien
neuve de nos mœurs sociales; ce qu'on
y trouve, c'est une pièce agréable et vrai-
ment comique. On ne s'amuse pas, d'ail-
leurs, autant qu'il l'assure, dans son
monde où l'on s'amuse.'Demandez plutôt
au jeune Gaston qui s'est fourvoyé dans
le sainn de la baronne de Trois-Etoiles,
et que le baron entraîne dans son cabinet
pour lui lire un Mémoire sur un procès
qu'il soutient depuis dix ans. Il est vrai
qu'il obtient des dédommagemens, puis-
qu'il remplace son ami Paul de Bussac.
dans les bonnes grâces de M"" la baronne.
A ce prix, il écoutera la lecture de tous
~les Mémoires possibles, et pendant quël-
-ques jours l'ennui de cette lecture lui pa-
raîtra amplement compensé. Plus tard il
songera, comme Paul son prédécesseur
et son ami, à ce mot d'un président do
Cour d'assises « Accusé, c'est votre châ-
» timent qui commence » Landrol,
Achard et M"" Fromentin ont repris avec
le même succès qu'autrefois leurs anciens
rôles. Je supposerais volontiers que
M. PaiMeron a commencé sa pièce avec
l'intention bien arrêtée d'écrire une véri-
table comédie; mais peu à peu elle a
tourné au vaudeville. Il a fait comme ce
sculpteur dont on disait qu'il partait tous
les matins pour Athènes et qu'il s'ar-
rêtait à la rue Notre-Dame-de-Lorette.
Peu de chose à dire des exercices de la
compagnie dès danseuses et danseurs es-
pagnols du Théâtre-Royal de Madrid, sbùs
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