Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-07
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Description : 07 août 1878 07 août 1878
Description : 1878/08/07. 1878/08/07.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS
MEMEN~AMT
i8M.
ON ,S'A~QN!NB
tnBelgiqne.enItaIie.
dans te Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans lot
agences du Maroc et de tu Tunisif
en Chine et au Japon.
{M moyzn d'une valeur payable a Paris on d<
«tcdats-posta, soit internationaux, soit franco
et dans tous les 'pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
Mr renvoi d'une valeaj payable & PMS~.
mcm! ? AMT
JMJMAL DES DEBATS
PMmOJES ET HtTtM)!tES
ON' S'ABONNE'
FM des PrStres-Samt-Germain-rAuTerroM, M.
MHX UN ~'ABOMMBaHm~TT
Un ah. Six mois. Trois mo:)!.
DépMtemens. 80 fr. 40 tr. zo Cr.
PMis. 72fr. 36 &. 18tt.
Les aboBnemens partent des i" tt ie d<
chaqnemois.
ftNpttt wmmamtéfo. M ee~tt
i~pa~ËemeM, In t..newap~pers omce, i7, Gresham street, G. P. 0~
MM. me<&y, ~twtew etC', i.Finch tameComhiU.
E. C. L ndon. MM. W.-Bf. NmKh et Wen,
186. Strand, w. C., London.
A. Bruxelles. & t'oy~M ~M~M, «, tae de ta
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des cares de chemins de fer belges.
A. Vtipataiso (Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
Les MMaces sont reçuM
etM aMt. ~
8, place de tB~onrse,
« M bnrean du
PARIS
MARDI C AOUT, °
Le discours prononcé samedi dernier
par lord BeaconsEeld au banquet du lord-
maire n'est plus un de ces plaidoyers d'une
éloquence passionnée au moyen desquels
le ministre anglais a défendu sa politique
depuis son retour de Berlin. Sorti triom-
phant des grandes luttes de la Chambre des
Lords et de la Chambre des Communes, ac-
clamé de tous côtés par l'opinion politique,
doublement vainqueur dans le Parlement
et dans le pays, lord Beacons6eld s'élève
au-dessus des critiques de détail, des ques-
tions particulières; des controverses per-
sonnelles, pour exposer et célébrer avec
la sérénité qu'inspire le succès les grands
résultats produits par la conduite habile
et vigoureuse du 'ministère conservateur.
Jetant un regard optimiste sur l'état de
l'Angleterre et de l'Europe, il proclame
que tout est bien et que son œuvre
a été bonne. Chacun, à son avis, doit
éprouver la satisfaction dont il est
animé lui-même. Qui donc, en effet,
pourrait méconnaître les heureux chan-
gemens apportés à la situation générale
par le traité de Berlin et la convention
anglo-turque du 4 juin? L'Europe était
menacée d'une guerre générale; ce danger
est conjuré non seulement sans qu'une
goutte de sang ait coulé, mais encore
sans qu'aucun intérêt respectable ait été
compromis. La balance du pouvoir dans
la Méditerranée risquait d'être détruite
la Russie s'était avancée sur la mer Egée;
la neutralité des détroits était en péril;
les progrès de l'influence russe dans le
golfe Persique devenaient menaçans. Le
traité de Berlin a dissipé tous ces points
noirs d'où semblaient prêts à sortir les plus
gros orages. Est-ce a. dire que la Russie ait
été trop profondément humiliée, qu'elle se
soit vu enlever tous les fruits de ses con-
quêtes, qu'elle ait dû subir une défaite
morale dont elle cherchera la revanche à
la première occasion ? En aucune manière.
La. Russie a atteint le but qu'elle pouvait
légitimement se proposer en prenant les
armes contre la Turquie; el!é a réalisé le
programme qu'elle avait proclamé au com-
mencement de la crise orientale. Il n'y a
d'humilié chez elle que le parti militaire
dont les ambitions démesurées risquaient
de l'entraîner dans les plus folles aven-
tures. Débarrassée des entreprises de ce
parti qui, bien que formant une infime
minorité dans la nation, avait su profiter
des circonstances pour dominer le gou-
vernement et le pays, elle sera désormais
en mesure de songer exclusivement à son
intérêt capital, c'est-à-dire au développe-
ment de ses ressources intérieures. De
son côté, la Turquie n'a pas à se plaindre
(tes décisions du Congrès, puisque ces
décisions lui ont rendu un territoire égal
à l'Angleterre et au pays de Galles réunis.
L'Autriche-Hongrie, en obtenantia Bosnie,
a acquis une position qui lui permettra
de dominer désormais là conspiration
panslaviste qui la minait sourdement. La
France et l'Italie « voient avec satisfac-
? tion que l'équilibre des forces n'est pas
? dérangé dans la Méditerranée. Elles sa-
f vent que la politique suivie dans ces
? régions par l'Angleterre pourra pro-
? duire un accroissement de richesses et
de prospérité auquel on les invite con-
N dialement à participer. B L'Allemagne,
qui n'avait cessé de répéter, que son seul
but était le maintien de la paix, n'est-elle
pas arrivée à la réalisation de ses désirs?
Quant à l'Angleterre, elle a sauvé tous
ses intérêts particuliers. Ses ministres
peuvent le dire avec orguei), et ce n'est
pas tout, car il leur est également permis
d'ajouter qu'ils ont préservé l'indépen-
dance de l'Europe.
Tels sont, d'après lord Beaconsfiëld, les
bienfaits que le traité de Berlin assure à
toutes lespuissances.MaiSK sans chercher
? à déprécier ce traité, a dit le ministre
anglais, j'ai le droit de déclarer qu'à
N mon avis la nation anglaise s'intéresse
? plus vivement encore à la convention
M de Constàntinople. a Rien de plus natu-
rel assurément, car cette convention, qui
a donné à l'Angleterre des droits positifs
sur FAsie-Mineure, lui permettra d'y
exercer une heureuse et féconde in-
ûuence. Le Sultan s'est engagé formelle-
ment à accomplir les réformes qu'on lui
demandera. Une fois l'ordre et la tranquil-
lité rétablis en Asie par les soins du gou-
vernement britannique tout le monde
profitera des avantages d'un protectorat
dont l'Angleterre aura supporté seule les
difficultés. L'Europe entière viendra ex-
ploiter le champ défriché par des main s an-
glaises. Les puissances méditerranéennes,
la France et l'Italie, seront les premièresà
en recueitlir les fruits. Pourquoi donc la
France protesterait-elie contre l'oeuvre de
l'Angleterre ? « Un des plus grands malheurs
N qui pourrait arriver a notre pays, s'est
M écrié lord Beaconsfiëld, ce serait un re-
N froidissement entre lui et la France.
Mais je ne comprendrais pas aisément
que entre la France et nous il pût ja-
M mais naître des sentimens qui nous
)) conduiraient a la. méfiance ou à des
N conséquences encore plus déplorables. B
On voit, par cette rapide analyse, que
le d~çours de lord B~aconsSeId est une
SOï-t~ de chant de triomphe. L'optimisme
y ëeMe &. chaque MgM. Montom au Ça' S
pitole et yecdoRS grâce MX dieux, répète j
sans cesse l'orateur. Nous aurions tort
de ne pas nous associer, dans la
mesure de notre enthousiasme que trop
de déceptions ont rendu timide, aux
sentimens exprimés par lord Beacons-
neld. Sans partager sa satisfaction
absolue, sans voir la situation de l'Eu-
rope sous des coulèurs aussi roses que
celles dont ses yeux sont frappés, nous
avons cent fois déclaré que l'œuvre ac-
complie par les ministres anglais nous
paraissait heureuse et d'une utilité géné-
rale. Nous pensons même, avec lord
BeaconsSeld, que si la Russie compre-
nait bien ses véritables intérêts, elle se-
rait la première à se réjouir des chan-
gemens apportés au traité de San-Stefano.
Produit des efforts combinés de diplo-
mates et de généraux aventureux, ce
traité consacrait les résultats d'une poli-
tique qui a déjà nui beaucoup & la Rus-
sie, mais qui l'aurait fait bien plus en-
core si l'Europe n'en avait pas arrêté
les dangereux succès. Nous avons tou-
jours cru que le gouvernement et le peu-
ple russes n'avaient pas voulu la dernière
guerre. Il a fallu, pour entraîner dans
cette grande et fatale lutte un souve-
rain aussi pacifique que l'empereur
Alexandre un ministre, aussi avisé
que le prince. Gortchakoff, une nation
aussi absorbée par ses réformes intérieu-
res que la Russie, une sorte de coalition
militaire-et révolutionnaire dont le triom-
phe complet eût amené les plus détes-
tables résultats. C'est cette coalition qui
a été battue et humiliée à Berlin;
c'est elle qui a dû reculer devant l'Eu-
rope c'est contre elle qu'ont été rempor-
tées les grandes victoires diplomatiques
dont les ministres anglais sont si juste-
ment fiers. La Russie a été largement ré-
compensée de ses sacrifices car, à le
bien prendre, le traité de Berlin ne lui
assure pas seulement des avantages exté-
rieurs considérables, mais il lui donne
encore le moyen de comprimer à l'inté-
rieur des influences funestes qui lui au-
raient fait bientôt un mal irréparable.
BOURSE DE PARIS
CtôtMre ie S te 6 Bauxte. Matsoe.
S 0/0
Comptant. 76 M 76 so .?.M
Fin cour. M 6! 766S.
se/o
Amortissable.
Comptant.8llS. 8i2!0.
Fin cour. 81 8130. S.
At/ee/o
'Comptant 107 75.. t07SO.23
S 0/0
Comptantlll40.iH2S.15.
Fin cour. 11162 12 ni SS. 71/2
PETITE BOURSE DU SOÏR.
EmpruMSO/O. mfr.5S,45.
30/0. '76fr.6q,55.
SO/Oturc. t5fr.lS.,10.
Banque ottomane.. 520 fr., 816fr.87, S18&.<2.
Ottomane 1873. 88 fr.
Egyptiennes 6 0/0.. 252'fr. SO~'2M fr. 62.
Russe. 8617/32. ;~<
Notre correspondant particulier de Bude
Pesth nous adresse la dépêche suivante:
Bude-Pesth, le 6 août, 10 h, 2S m.
& L'extrême gauche a remporté a Debreczin
une victoire à laquelle on n'attache aucune
importance parce qu'elle a Un caractère aL-
golument local. Jusqu'à présent, voici les ré-
sultats des élections 71 candidats du gou-
vernement, 9 de l'extrême gauche, 9 de l'Op-
position modérée. Le gouvernement a gagné
plusieurs districts. La majorité est assurée. B
TFëBegs'spMe p)t'Sv~e.
fSerrtce t~graptuqsa de i'a.ganc'e HsvM
Rome,le6aout.
Les cercles catholiques assurent que l'accord
intervenu entre M. de Bismarck et Mgr Maselta
est établi sur les conditions suivantes
1° Rétablissement pur et simple de l'état de
choses existant avant la- rupture des relations
2° Amnistie pour tous les délits commis contre
les lois ecclésiastiques en Prusse
3° Retour sur leurs sièges et dans les cures des
évêques et des prêtres expulsés depuis l8'!2;
4° Nomination pnur les églises et autres char-
ges ecclésiastiques se)on les règles pratiquées
avant la rupture des relations;
S? Toute question relative à l'interprétation des
lois promuiguées est réservée.
Le Vatican doit examiner ces propositions et
donner immédiatement une réponse dëBnUive.
Raguse, le 5 août, 8 h.iO m. soir.
Voici les noms des personnes qui ont été tuées
à Mostar: Mustapha Pacha, mutessarif; Rifat
Bey, son gendre, et Murad Bey, comma.ndant de
la place.
A Tt'ebigne, trois bataillons arabes ont été con-
centrés.
Le commandant Suleiman Pacha 'maintient
énergiquement l'ordre..
Raguse,-Io6aoû~7h.matin.
Hier, après midi, l'armée autrichie'mae, com-
mandée par le général Rodorovitch, est entrée a
Mostar.
Les détails ultérieurs manquent encore.
A Trébigne, une grande agitation rsgne parmi
les musulmans.
Mostar,Ie&aoû.t.
Suivant une commuDioationarrivée.de Serajewo,
Hadji-Kodja a proclamé le Cheriat (la Loi du
Prophète), comme, seule loi à suivre par les ha-
bitans. Cette mesure a surexcité la population
chrétienne.
Vienne, le 6 aoû~
On télégraphie de Mostar, le 5 août, 6 h. &-cir
<- Les troupes austro-hongroises sont entrées
ici sans rencontrer de résistance. Les consuls
Wossitch et EtKmtz s'étaient rendus à Metvttch. »
Vienne, le 6 août, 9 h. matin.
Le& joutTM'uX anBoncent que l'empeMUf et
tftt:cTŒpiitz, où. ue se proposent de rendM v!s't6 &
t'empereur ~'Allemagna,
Vienne, le 5 août, 9 h. 20 m. soir.
Aujourd'hui a eu lieu dansée parc impérial de
Sohœnbrunn, en l'honneur de l'ex-impératrice
Eugénie, un dîner de gala auquel ont assisté
plusieurs archiducs. le comte Andrassy et plu-
sieurs grands dignitaires de la cour.
Vienne, le 6 août.
L'empereur d'Autriche part ce soir à dix heures
pour Tœplitz, où il saluera l'empereur d'Alle-
magne. Il sera de retour à Vienne après-demain
matin.
matin. Berlin, le 5 août.
Le comte Schouvaloff, ambassadeur de Russie
à Londres, est arrive ici ce matin~ venant de
Saint-Pétersbourg.
Londres, le 6 août.
On télégraphie au Daily A~M
« Le bruit a couru que le prince de Bismarck a
soumis aux puissances une convention pour une
direction internationale du gouvernement de
l'Egypte. Mais ce bruit est démenti dans les cer-
cles diplomatiques.
» Le seul but du voyage de Nubar Pacha a
Kissingen a été de sonder le prince de Bismarck
sur l'établissement permanent de tribunaux mix-
tes en Egypte. »
Le Times publie les nouvelles suivantes
Hombourg, le 5. Mgr Masella repartira pour
Rome prochainement.
Les négociations avec le prince de Bismarck
auraient ou un résultat favorable.
Vienne, le S. L'empereur d'Autriche doit
rendre demain visite à l'empereur Guillaume.
Rome, le 5. Le Sultan a demandé par le té-
légraphe à la reine Victoria sa médiation à l'effet
d'empêcher les Autrichiens d'avancer au delà de
Banialu~a.
Le .S<stantinople, que, par suite des bons offices de
M. Layard, toutes les difficultés relatives à la
Grèce seront aplanies.
Londres, le 6 août.
Le gouvernement anglais enverra un délégué
à la Conférence internationale qui se réunit à
Paris pour discuter la question du double étalon.
Constantinople, le S août.
Toutes les ambassades conseUlent & la Porte
de régler la question de la Grèce conformément
aux décisions du Congrès, et d'envoyer descom-
missaires pour fixer la délimitation des frontières
entre les deux pays.
On annonce que la Turquie enverra très pro-
chainement un Mémorandum aux puissances a ce
sujet. t.
Les Turcs activent l'évacuation de Varna.
Aussitôt cette place évacuée, les Russes com-
menceront leur mouvement de retraite.
Deux chefs musulmans se sont soulevés dans
la vallée de Larda (Roumélie). Ils ont présenté à
M. Layard un Mémoire dans lequel ils déclarent
qu'ils résisteront à l'occupation russe.
On parle ici d'engagemens entre les troupes
autrichiennes d'occupation en Bosnie et les habi-
tans de cette province.
Madrid, le 6 août..
Lé roi se rendra à Riofrio le H courant.
S. M. ira ensuite en Navarre commander les
grandes manœuvres. M. Canovas dei Castillo,
président du conseil, accompagnera le roi.
Bruxelles, le 6 août,
La Chambre des Députés a voté dans sa séance
d'aujourd'hui la convention commerciale a.MC
l'Italie.
Ce qui est bon à prendre, dit un pro-
verbe, est bon à garder; mais, d'autre
part, ce qui serait bon n'est pas toujours
facile à prendre l'Autriche l'éprouve en
ce moment. D'abord, malgré de longues
négociations en vue d'obtenir de la Tur-
quie son adhésion sans conditions à la
clause du Congrès relative à l'occupation
de la Bosnie et de l'Herzégovine, elle n'a
pas encore vaincu cette résistance, et
voici qu'elle se heurte maintenant à celle
des populations que le Congrès a pour
ainsi dire jetées dans ses bras. On n'igno-
rait pas à, Vienne que l'occupation de
ces provinces n'y était point populaire,
excepté peut-être dans les districts habi-
tés par des Croates. A l'époque où l'en-
trée des troupes autrichiennes était im-
minente, on avait affiché ou distribué des
placards incendiaires dont les auteurs dé-
claraient que les Autrichiens étaient les
ennemis de la Turquie et qu'ils ne res-
pecteraient ni la famille, ni la religion, ni
la propriété. On y invitait les habitans des
deux provinces & former des comités
chargés d'organiser la résistance. Cepen-
dant le gouvernement autrichien, sans
s'inquiéter de ces'symptômes d'une agita-
tion qui pouvait prendre un caractère as-
sez grave, avait déjà fait depuis long-
temps tous ses préparatifs pour met-
tre ses troupes en mouvement, et dans
la matinée du 29 juillet l'archiduc
Jean-Salvator franchissait la frontière à
la tête d'une brigade d'avant-garde et
adressait à l'empereur un télégramme
ainsi conçu « Le drapeau impérial ûotte
sur les murs de Beyber. » Eu même temps
le feld-maréchal Philippovitch, qui com-
mande en chef le corps d'occupation, pas-
sait la Savè sur quatre points à Brod, à
Gradiska, à Schamanc et à Kostajanica.
Sur tous ces points les divers détache-
mens turcs s'étaient retirés sans faire au-
cune résistance sérieuse. Toutefois, à
Brod, l'étendard turc ne fut enlevé qu'a-
près une menace d'employer la force; le
poste militaire établi sur la rivière ne lut
évacué qu'après une énergique somma-
tion.
Les d~chemens dont nous venons de
parler s'étaient concentrés à Banialuka,
tandis que l'armée autrichienne s'avançait
jusqu'à Travnik. C'est à ce moment que
les troubles fomentés depuis une quinzaine
de jours à l'instigation d'un certain
Hadji-kodja, qui depuis trois ans s'était
fait un nom parmi les insurgés bosniaques,
prit des proportions inquiétantes. A Sera-
jewo, les bandes qu'il avait organisées
pillèrent le poste de douane et l'arsenal,
et s'emparèrent des fonds de la munici-
palité. Le gouverneur de la ville, Nashar
Pacha, essaya de s'enfuir avec le com-
mandant militaire; mais tous deux furent
faits prisonniers. Les fils télégraphiques
furent coupés, et toute communication du
corps d'armée avec la frontière autri-
chi&n&e se trouva interceptée. Le cos-
aui général d'Autriche, menacé dans
json hôte!, dut se réfugier àMostar.
Mais il devait y rencontrer des dangers
encore plus grands car, d'après les der-
nières nouvelles, Mostar serait en pleine
insurrection, et de cette ville il aurait
été oMigé de s'enfuir à la hâte à Metco-
vitch, ainsi que le consul même de Mostar
capitale de l'Herzégovine. Un avis de Ra-
guse, en date du 4 août, corroboré par
une dépêclie de Constantinople, affirme
que le gouverneur civil de Mostar, le
cadi, le mufti et le commandant de la
place ont été assassinés. Mais il y aurait
un fait encore plus grave, si toutefois il
était avéré, c'est que les troupes ottoma-
nes se sont divisées ou tournées les unes
contre les autres. Trois bataillons se se-
raient joints aux insurgés trois au-
tres auraient fait cause commune
avec l'armée autrichienne et se seraient
acheminés sur la route de Metcovitch,
avec l'intention de se réfugier, en cas de
besoin, sur le territoire dalmate. Il pà-
paît en outre que la révolte, ou la protes-
tation armée contre l'occupation autri-
chienne, a gagné du terrain dans ces der-
niers jours, et que Liubuska, située sur la
route de Mostar à Gabela, est en pleine anar-
chie. Les affaires semblent même avoir pris
ces jours-ci une tournure encore plus
grave. A Zepce, le capitaine d'état-major
Milliukovitch, envoyé en reconnaissance
dans la vallée de la Bosna, a été reçu à
coups de fusil et s'est vu forcé de battre
en retraite sur Maglaï, où les habitans
eux-mêmes la dépêche qui annonce ce
fait ne parle pas de troupes régulières
l'ont attaqué vigoureusement et ont tué 70
hussards. A Citlak, sur la route de Mostar,
un détachement autrichien a dû aussi li-
vrer bataille et s'en est, paraît-il, un peu
mieux tiré. On télégraphiait hier de Ra-
guse que toutes les hauteurs qui domi-
nent la route de Trébigne sont occupées
par les insurgés. Toutefois, la 18" division
autrichienne, sous les ordres du maréchal
lovanovitçh, est entrée à Liubuska le
4 août, et le lendemain à Mostar, sans
rencontrer aucune résistance.
Telle est, en résumé, pour le mo-
ment, la situation créée par la seule
entrée des troupes autrichiennes en Bos-
nie et en Herzégovine. Ces deux pro-
vinces, si elles ne sont pas encore
complètement insurgées, sont au moins
dans un état d'agitation très dangereux.
H est vrai qu~il faut établir quelque dis-
tinction entre les télégrammes qui nous
.viennent de Raguse ou même de Constan-
tinople et ceux que l'état-major autri-
chien du corps d'occupation fait parvenir
à Vienne. Ainsi des avis officiels partis
Banialuka nous apprennent qu'aussitôt
l'entrée des troupes autrichiennes, une
députation des begs ou seigneurs les
plus influons de Bosnie s'est rendue au-
près de l'archiduc Salvator pour protester
de son dévouement envers l'empereur
d'Autriche. Une autre dépêche venue de
Brod nous assure que les officiers autri-
chiens et turcs vivent dans la meilleure
intelligence. Enfin on écrit de Derbent,
l'un des points sur lesquels l'entrée des
troupes s'est opérée (Derbent est à quel-
ques kilomètres au sud de Brod), que les
officiers et les soldats turcs ont été aver-
tis qu'ils seraient autorisés à entrer à
leur gré dans l'armée autrichienne. La
vérité ne tardera pas à se faire sur la si-
tuation mais, en attendant, nous pou-
vons dire que si l'Autriche croit avoir fait
une bonne affaire, les débuts au moins en
sont .fort pénibles. Nous y reviendrons
quand la question se sera un peu plus
éclaircie.
ERNEST DOTTAIN.
On nous écrit de Berlio, le 3 août,
« On peut le dire dès aujourd'hui, le résul-
» tat général ne présente pas un briHant ta-
)) bleau. La nation, mise à l'épreuve, n'a pas
B répondu à ce qu'on attendait d'elle dans les
') premiers jours de recueillement et d'éléva-
B tion qui ont suivi le dernier attentat. i)
» Telle était, au lendemain des élections,
l'opinion d'un journal libéral-national de
nuance pâlissante, le ~~CM~ Souabe.
Moins pessimiste, la C'o~o~<:MM ~OMM-
CM~ se bornait à, ceci. au même moment
« Ce que le gouvernement voulait avant tout
lorsqu'il a dissous le Reichstag, c'était une
M majorité sÛM pour protéger la société me-
» nacée. » Et I& résultat des élections parais-
sait dès lors assez satisfaisant à !a feuiDe
semi-ofncielle.– « L'élément conservateur, di-
sait-elle encore, a regagné une partie de
l'importance à laquelle il a droit; un
contact intime avec les populations a ren-
forcé dans les partis libéraux les élémens
» qui considèrent comme le premier prin-
o cipe d'une politique féconde de mâcher
en toute conûance avec le gouvernement,
)) chose qu'ils avaient trop désapprise durant
o ces deux dernières années, s
» Le parti qui a principalement bénéficié
des pertes des autres, c'est, vous le savez, ce-
lui des conservateurs libres ou libéraux, au-
trement dit le parti de l'empire, ou bien en-
core le parti des ministres et des ambassa-
deurs. Ce sont en quelque sorte les gardes du
corps du chancelier. Ce nom de /7'M coMMT<
ces, les caractérise parfaitement, de même
qu'il dénnit au mieux la politique de M. de
Bismarck, aujourd'hui libérale jusqu'à la
révolution, demain conservatrice jusqu'à la
léaction, oscillant librement à droite ou à
gauche, suivant l'occasion. On a aussi nommé
!es hommes de ce parti les x libéraux-nàtio-
N naux de l'avenir, o La nation aidant, c'est
bien là le rô'e que le chancelier vou-
drait leur donner. S'ils sont encore
loin d'être les plua nombreux dans le Parle-
ment, ils sont fortement représentés dans le
ministère prussien ainsi qu'à la chancellerie,
et ils pourraient se vanter d'être dès mainte-
nant ce que l'on appellerait le parti gou-
vernemental. Aux élections de 1877, ils s'é-
taient alliés aux libéraux-nationaux ils se
sont mis cette fois en lutte ouverte avec eux
et les ont ainsi contraints à se coaliser avec
les progressistes. Voici l'avertissement qu'ils
leur donnent aujourd'hui par la voie de leur
moniteur, la Fo~<, qui se vante d'être à pré-
sent a un des organes les plus répandus du
B parti conservateur. B
» ronge tant que le parti libéral croira pouvoir
s continuer contre le gouvernement la lutte
» qu'il soutient pour obtenir de nouveaux
» droits. C'est à cette lutte qu'il faut principale-
B ment attribuer les progrès du socialisme.
Les partis dévoués à l'Etat sont dans un
» camp, le socialisme est dans l'autre; et
M c'est lui l'ennemi commun, toute division
? intestine serait pernicieuse. Le gouverne-
? ment ne veut pas de réaction mais, dans
? les circonstances où nous sommes, il doit
w se refuser à tout élargissement des droits
a constitutionnels et des privilèges parle-
mentaires. Le libéral le plus zélé a déjà
lieu d'être satisfait si nous conservons ceux
B que nous possédons; et son devoir est de
? cesser toute agitation jusqu'à ce que le so-
B cialisme soit abattu. a
a II est encore bien difficile en ce moment
de se faire une idée claire du nouvel équili-
bre qui va s'établir entre les diverses frac-
tions du Reichstag, ainsi qu'entre le Reichs-
tag. lui-même et le gouvernement. A sup-
? poser qu'à l'avenir la fraction libérale-na-
)) tionale restât numériquement la plus
s forte, dit ce matin la ya:9 même avec l'adjonction des progressis-
B t,es et du groupe Lœve. et l'alliance
? du parti de l'empire, cette fraction
s n'arriverait pas à former une majorité. N
D'un autre côté, si l'on en juge d'a-
près le langage de leurs divers organes,
une entente durable et fondée en principe
parait impossible entre les deux fractions
conservatrices. Leur alliance devint-elle dé-
finitive, il leur faudrait à leur tour, pour
faire une majorité, l'appui de la fraction du
centre. Voici longtemps déjà que les conser-
vateurs allemands travaillent à un accord
avec les ultramon tains. Jusqu'ici, il n'a pas
été en leur pouvoir d'y mettre le prix de-
mandé. L'entrevue qui vient d'avoir lieu à
Kissingon entre le nonce et le chancelier est-
elle un pas décisif fait dans menons? Tout
nous porte à le croire.
L'opinion de la G'eMaa%ta est curieuse sur
ce point. C'est à M. de Bismarck, selon elle,
qu'il faut attribuer Ja reprise indirecte des
négociations.
Au fond, dit-elle, peu nous importe pour
quel motif le chancelier désire mettre un
terme au conflit ecclésiastique. Nous n'a-
D vons jamais considéré et ne considérerons
? jamais le prince de Bismarck comme un
» ami de l'Eglise catholique. Nous avons
a môme tout lieu de croire qu'il regarde
B comme sa mission de continuer la réforma-
tion de Luther, une idée que beaucoup
a de gens partagent autour de lui à Berlin.
» Il reconnaît cependant aujourd'hui qu'à la
longue le ~K~'Aa~/ ébranlerait le jeune
» empire d'Allemagne jusque dans ses fonde-
mens, voilà pourquoi il désire ia fin d'un
a conflit dont le cours a trompé son attente.
N Voilà pourquoi il a changé d'idée, et pour
N le moment cela nous suffit. »
a Ce langage n'est pas celui de gens qui
vont s'embrasser, mais il témoigne suffisam-
ment, ce me semble, que l'affaire est en bon
train et qu'elle aboutira. Les discours électo-
raux de M. Windthorst en sont une autre
preuve. Pour les catholiques comme pour le
gouvernement, la situation devient, du reste,
vraiment intolérable. La mort récente de l'é-
vêque d'Osnabrûck, Mgr Beckmann, porte à
neuf le nombre des évôches vacans dans le
royaume de Prusse. Cologne, Posen, Bresiau,
Munster, Paderborn, Trêves. Fulda, Limbourg
sont orphelins, comme on dit ici. Il n'y a
plus d'évoqués qu'àKulm, àFrauenbourg et à
Hildesheim. Des centaines de paroisses sont
privées de leurs prêtres, des miniers de
eroyans se lamentent de n'avoir plus ni in-
struction ni assistance religieuse. On le sent
des deux cotés, il faut absolument mettre un
terme à un pareilétatde choses. Mais comme
je gouvernement a tout autant d'intérêt que
l'Eglise à le voir cesser, il est vraisemblable
que celle-ci n'ira, dans ses concessions, que
tout juste aussi loin qu'il sera nécessaire à
l'établissement d'un Mo~MS Mp~que l'Etat, elle ne renoncera à aucune de ses
prétentions.'
Ce qu'elle obtiendra en échange du peu
qu'elle voudra accorder, ce ne sera pas l'a-
brogation, mais seulement une application
mitigée et pour ainsi dire illusoire des nou-
velles lois ecclésiastiques en ce qui concerne
par exemple l'installation des évoques et des
curés, et les examens laïques des candidats
en tiléologie. Or, comme ces lois n'en resteront
pas moins suspendues sur sa tête ainsi
qu'une épée de Damoclès, il est indispen-
sable pour elle d'avoir à sa disposition un
parti politique toujours prêt à la couvrir d'un
bouclier. C'est le rôle que le Centre conser-
vera au Reichstag. Il est possible qu'avec le
temps, lorsqu'il aura cessé d'être un*parti re-
ligieux, quelques uns de ses membres s'a-
grègent à telle ou teUo autre fraction; en
attendant, il est invraisemblable que, rentrant
au Reichstag à peu près comme il en est
sorti, il abandonne à la porte ses principes
politiques pour en adopter d'autres tout con-
traires dont il pourrait avoir lui-même à souf-
frir un jour.
a Ce n'est donc pas non plus, dit la ~nal ~M~ la En du ~M~Kf~ qui ré-
soudra la question de la majorité gouverne-
mentale au prochain Reichstag. Pour sa loi
contre les socialistes, le gouvernement peut
compter, dès l'abord, sur une majorité ad
Aoc. Mais. cette tâche urgente accomplie, ia
majorité se séparera. Que fera alors le gou-
vernement? Sans doute il cherchera son
point d'appui sur les deux partis moyens, les
libéraux-nationaux et les conservateurs libé-
raux. Leurs votes réunis atteindront à peu
près le même chiffre qu'à la session dernière.
Mais où trouveront-ils, pour former la majo-
rité, l'appoint de 40 ou SO voix qui leur man-
que ? Tantôt à droite, tantôt à gauche peut-
être. Le point essentiel quant à l'esprit de
la législation, c'est que le centre de gravité
de l'Assemblée ne s'écarte pas du juste
milieu.
Tel est l'espoir exprimé dès aujourd'hui
par le principal organe du parti libëral-na-
tional.
B Beaucoup de bruit de part et d'autre, si-
non pour rien, du moins pour en venir à un
compromis, c'est donc encore le mot de la
situation. Dès qu'on toit la politique parle-
mentaire allemande entrer dans quelque nou-
velle phase critique, il faut toujours penser &
ce refrain, a
On nous écrit des environs de Rome le
4 août:
en Lombardie. S. M. paraît avoir l'intention
de le prolonger jusqu'à Venise. Comme les
détails de ce voyage se trouvent dans tous
les journaux, je crois inutile de les repro-
duire. Il suffit d'en constater le caractère gé-
néral, en ajoutant que les journaux les plus
hostiles n'ont pu signaler aucun incident
désagréable.
? Bien que tout le monde soit d'accord
pour ne plus parler de l'Italia M-m~ il
est encore question d'un meeting qui sera
tenu à Cesena, sous la présidence de M. Au-
relio Saf6, un des personnages les plus consi-
dérables du parti républicain.
)) Les journaux modérés et ministériels di-
sent aujourd'hui que l'agitation a été l'œuvre
exclusive du parti républicain, c'est-à-dira
d'une minorité plus bruyante que nom-
breuse. Cette assertion n'est pas complètement
exacte. Il est très vrai que les orateurs des
meetings étaient généralement républicains-
mais la ~/b?-Ma, journal de M. Crispi, qui
est monarchiste, a approuvé le mouvement
et à Naples, M. de Zerbi, qui est un des
chefs du parti modéré, a prononcé un dis-
cours fort remarqué.
a Les journaux modérés ont eu, au début
le tort de ne pas prendre assez nettement 1%
défense des plénipotentiaires italiens, quand
le plus simple bon sens indiquait qu'on n'a-
vait rien & leur reprocher. Il était, enenot
impossible de croire que M. Cairoli, membre
éminent du parti d'action, l'un des « mille c
de Marsala, eût pu négliger de parti-pris de
faire valoir les réclamations italiennes si
elles eussent eu la moindre chance de succès
Il était encore plus impossible d'admettre que
M. Corti, diplomate expérimenté et ami d'en-
fance de M. Cairoli, eût agi contrairement a
ses instructions.
D Les journaux italiens se plaignent du
langage sévère qu'a tenu la presse française
en général, et le .ToM~a~ des Z~a~ en parti-
culier. Ils doivent reconnaître qu'eux-mêmes
dans les premiers jours au moins, ont été plua
hésitans qu'il n'aurait fallu dans une ques-
tion malheureusement trop claire.
)' Garibaldi vient encore de lancer une
lettre dans laquelle, tout en louant les mani-
festations, il approuve la conduite du mi-
nistère. Sa conclusion est toujours que les
Italiens doivent s'exercer surtout au tir à la.
cible. Il arrivera malheureusement que la
majorité des Italiens s'occuperont peu du tir
la cible, pour lequel, dans la plupart des pro?
vinces, oh n'a pas un goût bien décidé mais
le gouvernement sera contraint, par un mour
vement d'opinion plus ou moins sincère à
consacrer quelques millions de plus au bud-
get de la guerre, ce qui ne rendra pas plus
facile la tâche déjà. fort ardue du ministre
des finances.
B Les négociations engagées entre Berlin et
le Vatican .préoccupent un peu les esprits.
L'Qpt~oKC publie à ce sujet un article de
fond dqnt je n'ai pu saisir le véritable sens.
Quant aux journaux cléricaux, ils sont fort
discrets ils se bornent à prévoir que la haute
sagesse et le zèle infatigable du Saint-Père
préparent à l'Eglise un avenir glorieux.
N On assure que le cardinal de Lucca sera le
successeur du cardinal Franchi, ce qui n'au-
rait rien de surprenant puisque S. Em. a con-
tribué fortement à l'élection de LéonXiÏI.
Mgr de Lucca appartient au parti modéré du
Vatican .et a longtemps été nonce en Ba.
vière.ce qui pourrait expliquer le choix du
Saint-PèM dans les circonstances actuelles.
Si la nouvelle est con6rmée, je vous donnerai
de plusamplesdétails.
"La Caisse d'épargne de Florence a dû
faire une suspension partielle de paiemens.
En Italie, les Caisses d'épargne ne sont point
une dépendance de l'Etat qui se borne à les
surveiller. Elles peuvent prêter aux commu-
nes et aux particuliers sur hypothèque. La
Caisse de Florence avait prêté à la ville envi-
ron 7 millions. Bien que la créance soit ga-
rantie et que la situation de l'établissement
soit bonne, on n'a pu empecher'une panique, °
ce que les étrangers appellent un II a
donc fallu limiter les remboursemens. On
s'étonne que le gouvernement, qui a pu con-
stater la bonne situation de cette Caisse, no
l'ait pas faitsecourir par quelqu'une des in-
stitutions de crédit qui sont à ses ordres.
? L'espèce d'insouciance du gouvernement
en face de cette crise de Florence est diffi-
cile à comprendre. On dit. il est vrai, qu'il
s'agit d'une affaire locale et d'importance se-
condaire; mais en politique rien n'est indif-
férent, et un corps n'est jamais bien sain
quand un membre est malade. On a vu des
gens mourir pour avoir négligé une simple
piqûre au petit doigt.
H.-G.MONTFERRIER. ))
OnIitdansJeZ~o~:
<[ Les derniers débats auxquels ont donné
lieu devant la Cour d'appel d Alger les procès
engagés entre M. Bastien, prësidentde cham-
bre à cette Coui' ët'Iës journaux algériens
ont causé dans le public et dans la presse
une vive émotion. Il était difncile qu'il en fût
autrement en présence des comptes-rendus
de ces débats qui nous sont arrivés.
a Nous avons cru sage, néanmoins d'atten-
dre qu'aucun doute ne pût s'élever sur leur
exactitude avant d'exprimer les penseea
MEMEN~AMT
i8M.
ON ,S'A~QN!NB
tnBelgiqne.enItaIie.
dans te Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans lot
agences du Maroc et de tu Tunisif
en Chine et au Japon.
{M moyzn d'une valeur payable a Paris on d<
«tcdats-posta, soit internationaux, soit franco
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
Mr renvoi d'une valeaj payable & PMS~.
mcm! ? AMT
JMJMAL DES DEBATS
PMmOJES ET HtTtM)!tES
ON' S'ABONNE'
FM des PrStres-Samt-Germain-rAuTerroM, M.
MHX UN ~'ABOMMBaHm~TT
Un ah. Six mois. Trois mo:)!.
DépMtemens. 80 fr. 40 tr. zo Cr.
PMis. 72fr. 36 &. 18tt.
Les aboBnemens partent des i" tt ie d<
chaqnemois.
ftNpttt wmmamtéfo. M ee~tt
i~pa~ËemeM,
MM. me<&y, ~twtew etC', i.Finch tameComhiU.
E. C. L ndon. MM. W.-Bf. NmKh et Wen,
186. Strand, w. C., London.
A. Bruxelles. & t'oy~M ~M~M, «, tae de ta
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des cares de chemins de fer belges.
A. Vtipataiso (Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
Les MMaces sont reçuM
etM aMt. ~
8, place de tB~onrse,
« M bnrean du
PARIS
MARDI C AOUT, °
Le discours prononcé samedi dernier
par lord BeaconsEeld au banquet du lord-
maire n'est plus un de ces plaidoyers d'une
éloquence passionnée au moyen desquels
le ministre anglais a défendu sa politique
depuis son retour de Berlin. Sorti triom-
phant des grandes luttes de la Chambre des
Lords et de la Chambre des Communes, ac-
clamé de tous côtés par l'opinion politique,
doublement vainqueur dans le Parlement
et dans le pays, lord Beacons6eld s'élève
au-dessus des critiques de détail, des ques-
tions particulières; des controverses per-
sonnelles, pour exposer et célébrer avec
la sérénité qu'inspire le succès les grands
résultats produits par la conduite habile
et vigoureuse du 'ministère conservateur.
Jetant un regard optimiste sur l'état de
l'Angleterre et de l'Europe, il proclame
que tout est bien et que son œuvre
a été bonne. Chacun, à son avis, doit
éprouver la satisfaction dont il est
animé lui-même. Qui donc, en effet,
pourrait méconnaître les heureux chan-
gemens apportés à la situation générale
par le traité de Berlin et la convention
anglo-turque du 4 juin? L'Europe était
menacée d'une guerre générale; ce danger
est conjuré non seulement sans qu'une
goutte de sang ait coulé, mais encore
sans qu'aucun intérêt respectable ait été
compromis. La balance du pouvoir dans
la Méditerranée risquait d'être détruite
la Russie s'était avancée sur la mer Egée;
la neutralité des détroits était en péril;
les progrès de l'influence russe dans le
golfe Persique devenaient menaçans. Le
traité de Berlin a dissipé tous ces points
noirs d'où semblaient prêts à sortir les plus
gros orages. Est-ce a. dire que la Russie ait
été trop profondément humiliée, qu'elle se
soit vu enlever tous les fruits de ses con-
quêtes, qu'elle ait dû subir une défaite
morale dont elle cherchera la revanche à
la première occasion ? En aucune manière.
La. Russie a atteint le but qu'elle pouvait
légitimement se proposer en prenant les
armes contre la Turquie; el!é a réalisé le
programme qu'elle avait proclamé au com-
mencement de la crise orientale. Il n'y a
d'humilié chez elle que le parti militaire
dont les ambitions démesurées risquaient
de l'entraîner dans les plus folles aven-
tures. Débarrassée des entreprises de ce
parti qui, bien que formant une infime
minorité dans la nation, avait su profiter
des circonstances pour dominer le gou-
vernement et le pays, elle sera désormais
en mesure de songer exclusivement à son
intérêt capital, c'est-à-dire au développe-
ment de ses ressources intérieures. De
son côté, la Turquie n'a pas à se plaindre
(tes décisions du Congrès, puisque ces
décisions lui ont rendu un territoire égal
à l'Angleterre et au pays de Galles réunis.
L'Autriche-Hongrie, en obtenantia Bosnie,
a acquis une position qui lui permettra
de dominer désormais là conspiration
panslaviste qui la minait sourdement. La
France et l'Italie « voient avec satisfac-
? tion que l'équilibre des forces n'est pas
? dérangé dans la Méditerranée. Elles sa-
f vent que la politique suivie dans ces
? régions par l'Angleterre pourra pro-
? duire un accroissement de richesses et
de prospérité auquel on les invite con-
N dialement à participer. B L'Allemagne,
qui n'avait cessé de répéter, que son seul
but était le maintien de la paix, n'est-elle
pas arrivée à la réalisation de ses désirs?
Quant à l'Angleterre, elle a sauvé tous
ses intérêts particuliers. Ses ministres
peuvent le dire avec orguei), et ce n'est
pas tout, car il leur est également permis
d'ajouter qu'ils ont préservé l'indépen-
dance de l'Europe.
Tels sont, d'après lord Beaconsfiëld, les
bienfaits que le traité de Berlin assure à
toutes lespuissances.MaiSK sans chercher
? à déprécier ce traité, a dit le ministre
anglais, j'ai le droit de déclarer qu'à
N mon avis la nation anglaise s'intéresse
? plus vivement encore à la convention
M de Constàntinople. a Rien de plus natu-
rel assurément, car cette convention, qui
a donné à l'Angleterre des droits positifs
sur FAsie-Mineure, lui permettra d'y
exercer une heureuse et féconde in-
ûuence. Le Sultan s'est engagé formelle-
ment à accomplir les réformes qu'on lui
demandera. Une fois l'ordre et la tranquil-
lité rétablis en Asie par les soins du gou-
vernement britannique tout le monde
profitera des avantages d'un protectorat
dont l'Angleterre aura supporté seule les
difficultés. L'Europe entière viendra ex-
ploiter le champ défriché par des main s an-
glaises. Les puissances méditerranéennes,
la France et l'Italie, seront les premièresà
en recueitlir les fruits. Pourquoi donc la
France protesterait-elie contre l'oeuvre de
l'Angleterre ? « Un des plus grands malheurs
N qui pourrait arriver a notre pays, s'est
M écrié lord Beaconsfiëld, ce serait un re-
N froidissement entre lui et la France.
Mais je ne comprendrais pas aisément
que entre la France et nous il pût ja-
M mais naître des sentimens qui nous
)) conduiraient a la. méfiance ou à des
N conséquences encore plus déplorables. B
On voit, par cette rapide analyse, que
le d~çours de lord B~aconsSeId est une
SOï-t~ de chant de triomphe. L'optimisme
y ëeMe &. chaque MgM. Montom au Ça' S
pitole et yecdoRS grâce MX dieux, répète j
sans cesse l'orateur. Nous aurions tort
de ne pas nous associer, dans la
mesure de notre enthousiasme que trop
de déceptions ont rendu timide, aux
sentimens exprimés par lord Beacons-
neld. Sans partager sa satisfaction
absolue, sans voir la situation de l'Eu-
rope sous des coulèurs aussi roses que
celles dont ses yeux sont frappés, nous
avons cent fois déclaré que l'œuvre ac-
complie par les ministres anglais nous
paraissait heureuse et d'une utilité géné-
rale. Nous pensons même, avec lord
BeaconsSeld, que si la Russie compre-
nait bien ses véritables intérêts, elle se-
rait la première à se réjouir des chan-
gemens apportés au traité de San-Stefano.
Produit des efforts combinés de diplo-
mates et de généraux aventureux, ce
traité consacrait les résultats d'une poli-
tique qui a déjà nui beaucoup & la Rus-
sie, mais qui l'aurait fait bien plus en-
core si l'Europe n'en avait pas arrêté
les dangereux succès. Nous avons tou-
jours cru que le gouvernement et le peu-
ple russes n'avaient pas voulu la dernière
guerre. Il a fallu, pour entraîner dans
cette grande et fatale lutte un souve-
rain aussi pacifique que l'empereur
Alexandre un ministre, aussi avisé
que le prince. Gortchakoff, une nation
aussi absorbée par ses réformes intérieu-
res que la Russie, une sorte de coalition
militaire-et révolutionnaire dont le triom-
phe complet eût amené les plus détes-
tables résultats. C'est cette coalition qui
a été battue et humiliée à Berlin;
c'est elle qui a dû reculer devant l'Eu-
rope c'est contre elle qu'ont été rempor-
tées les grandes victoires diplomatiques
dont les ministres anglais sont si juste-
ment fiers. La Russie a été largement ré-
compensée de ses sacrifices car, à le
bien prendre, le traité de Berlin ne lui
assure pas seulement des avantages exté-
rieurs considérables, mais il lui donne
encore le moyen de comprimer à l'inté-
rieur des influences funestes qui lui au-
raient fait bientôt un mal irréparable.
BOURSE DE PARIS
CtôtMre ie S te 6 Bauxte. Matsoe.
S 0/0
Comptant. 76 M 76 so .?.M
Fin cour. M 6! 766S.
se/o
Amortissable.
Comptant.8llS. 8i2!0.
Fin cour. 81 8130. S.
At/ee/o
'Comptant 107 75.. t07SO.23
S 0/0
Comptantlll40.iH2S.15.
Fin cour. 11162 12 ni SS. 71/2
PETITE BOURSE DU SOÏR.
EmpruMSO/O. mfr.5S,45.
30/0. '76fr.6q,55.
SO/Oturc. t5fr.lS.,10.
Banque ottomane.. 520 fr., 816fr.87, S18&.<2.
Ottomane 1873. 88 fr.
Egyptiennes 6 0/0.. 252'fr. SO~'2M fr. 62.
Russe. 8617/32. ;~<
Notre correspondant particulier de Bude
Pesth nous adresse la dépêche suivante:
Bude-Pesth, le 6 août, 10 h, 2S m.
& L'extrême gauche a remporté a Debreczin
une victoire à laquelle on n'attache aucune
importance parce qu'elle a Un caractère aL-
golument local. Jusqu'à présent, voici les ré-
sultats des élections 71 candidats du gou-
vernement, 9 de l'extrême gauche, 9 de l'Op-
position modérée. Le gouvernement a gagné
plusieurs districts. La majorité est assurée. B
TFëBegs'spMe p)t'Sv~e.
fSerrtce t~graptuqsa de i'a.ganc'e HsvM
Rome,le6aout.
Les cercles catholiques assurent que l'accord
intervenu entre M. de Bismarck et Mgr Maselta
est établi sur les conditions suivantes
1° Rétablissement pur et simple de l'état de
choses existant avant la- rupture des relations
2° Amnistie pour tous les délits commis contre
les lois ecclésiastiques en Prusse
3° Retour sur leurs sièges et dans les cures des
évêques et des prêtres expulsés depuis l8'!2;
4° Nomination pnur les églises et autres char-
ges ecclésiastiques se)on les règles pratiquées
avant la rupture des relations;
S? Toute question relative à l'interprétation des
lois promuiguées est réservée.
Le Vatican doit examiner ces propositions et
donner immédiatement une réponse dëBnUive.
Raguse, le 5 août, 8 h.iO m. soir.
Voici les noms des personnes qui ont été tuées
à Mostar: Mustapha Pacha, mutessarif; Rifat
Bey, son gendre, et Murad Bey, comma.ndant de
la place.
A Tt'ebigne, trois bataillons arabes ont été con-
centrés.
Le commandant Suleiman Pacha 'maintient
énergiquement l'ordre..
Raguse,-Io6aoû~7h.matin.
Hier, après midi, l'armée autrichie'mae, com-
mandée par le général Rodorovitch, est entrée a
Mostar.
Les détails ultérieurs manquent encore.
A Trébigne, une grande agitation rsgne parmi
les musulmans.
Mostar,Ie&aoû.t.
Suivant une commuDioationarrivée.de Serajewo,
Hadji-Kodja a proclamé le Cheriat (la Loi du
Prophète), comme, seule loi à suivre par les ha-
bitans. Cette mesure a surexcité la population
chrétienne.
Vienne, le 6 aoû~
On télégraphie de Mostar, le 5 août, 6 h. &-cir
<- Les troupes austro-hongroises sont entrées
ici sans rencontrer de résistance. Les consuls
Wossitch et EtKmtz s'étaient rendus à Met
Vienne, le 6 août, 9 h. matin.
Le& joutTM'uX anBoncent que l'empeMUf et
tftt:c
t'empereur ~'Allemagna,
Vienne, le 5 août, 9 h. 20 m. soir.
Aujourd'hui a eu lieu dansée parc impérial de
Sohœnbrunn, en l'honneur de l'ex-impératrice
Eugénie, un dîner de gala auquel ont assisté
plusieurs archiducs. le comte Andrassy et plu-
sieurs grands dignitaires de la cour.
Vienne, le 6 août.
L'empereur d'Autriche part ce soir à dix heures
pour Tœplitz, où il saluera l'empereur d'Alle-
magne. Il sera de retour à Vienne après-demain
matin.
matin. Berlin, le 5 août.
Le comte Schouvaloff, ambassadeur de Russie
à Londres, est arrive ici ce matin~ venant de
Saint-Pétersbourg.
Londres, le 6 août.
On télégraphie au Daily A~M
« Le bruit a couru que le prince de Bismarck a
soumis aux puissances une convention pour une
direction internationale du gouvernement de
l'Egypte. Mais ce bruit est démenti dans les cer-
cles diplomatiques.
» Le seul but du voyage de Nubar Pacha a
Kissingen a été de sonder le prince de Bismarck
sur l'établissement permanent de tribunaux mix-
tes en Egypte. »
Le Times publie les nouvelles suivantes
Hombourg, le 5. Mgr Masella repartira pour
Rome prochainement.
Les négociations avec le prince de Bismarck
auraient ou un résultat favorable.
Vienne, le S. L'empereur d'Autriche doit
rendre demain visite à l'empereur Guillaume.
Rome, le 5. Le Sultan a demandé par le té-
légraphe à la reine Victoria sa médiation à l'effet
d'empêcher les Autrichiens d'avancer au delà de
Banialu~a.
Le .S<
M. Layard, toutes les difficultés relatives à la
Grèce seront aplanies.
Londres, le 6 août.
Le gouvernement anglais enverra un délégué
à la Conférence internationale qui se réunit à
Paris pour discuter la question du double étalon.
Constantinople, le S août.
Toutes les ambassades conseUlent & la Porte
de régler la question de la Grèce conformément
aux décisions du Congrès, et d'envoyer descom-
missaires pour fixer la délimitation des frontières
entre les deux pays.
On annonce que la Turquie enverra très pro-
chainement un Mémorandum aux puissances a ce
sujet. t.
Les Turcs activent l'évacuation de Varna.
Aussitôt cette place évacuée, les Russes com-
menceront leur mouvement de retraite.
Deux chefs musulmans se sont soulevés dans
la vallée de Larda (Roumélie). Ils ont présenté à
M. Layard un Mémoire dans lequel ils déclarent
qu'ils résisteront à l'occupation russe.
On parle ici d'engagemens entre les troupes
autrichiennes d'occupation en Bosnie et les habi-
tans de cette province.
Madrid, le 6 août..
Lé roi se rendra à Riofrio le H courant.
S. M. ira ensuite en Navarre commander les
grandes manœuvres. M. Canovas dei Castillo,
président du conseil, accompagnera le roi.
Bruxelles, le 6 août,
La Chambre des Députés a voté dans sa séance
d'aujourd'hui la convention commerciale a.MC
l'Italie.
Ce qui est bon à prendre, dit un pro-
verbe, est bon à garder; mais, d'autre
part, ce qui serait bon n'est pas toujours
facile à prendre l'Autriche l'éprouve en
ce moment. D'abord, malgré de longues
négociations en vue d'obtenir de la Tur-
quie son adhésion sans conditions à la
clause du Congrès relative à l'occupation
de la Bosnie et de l'Herzégovine, elle n'a
pas encore vaincu cette résistance, et
voici qu'elle se heurte maintenant à celle
des populations que le Congrès a pour
ainsi dire jetées dans ses bras. On n'igno-
rait pas à, Vienne que l'occupation de
ces provinces n'y était point populaire,
excepté peut-être dans les districts habi-
tés par des Croates. A l'époque où l'en-
trée des troupes autrichiennes était im-
minente, on avait affiché ou distribué des
placards incendiaires dont les auteurs dé-
claraient que les Autrichiens étaient les
ennemis de la Turquie et qu'ils ne res-
pecteraient ni la famille, ni la religion, ni
la propriété. On y invitait les habitans des
deux provinces & former des comités
chargés d'organiser la résistance. Cepen-
dant le gouvernement autrichien, sans
s'inquiéter de ces'symptômes d'une agita-
tion qui pouvait prendre un caractère as-
sez grave, avait déjà fait depuis long-
temps tous ses préparatifs pour met-
tre ses troupes en mouvement, et dans
la matinée du 29 juillet l'archiduc
Jean-Salvator franchissait la frontière à
la tête d'une brigade d'avant-garde et
adressait à l'empereur un télégramme
ainsi conçu « Le drapeau impérial ûotte
sur les murs de Beyber. » Eu même temps
le feld-maréchal Philippovitch, qui com-
mande en chef le corps d'occupation, pas-
sait la Savè sur quatre points à Brod, à
Gradiska, à Schamanc et à Kostajanica.
Sur tous ces points les divers détache-
mens turcs s'étaient retirés sans faire au-
cune résistance sérieuse. Toutefois, à
Brod, l'étendard turc ne fut enlevé qu'a-
près une menace d'employer la force; le
poste militaire établi sur la rivière ne lut
évacué qu'après une énergique somma-
tion.
Les d~chemens dont nous venons de
parler s'étaient concentrés à Banialuka,
tandis que l'armée autrichienne s'avançait
jusqu'à Travnik. C'est à ce moment que
les troubles fomentés depuis une quinzaine
de jours à l'instigation d'un certain
Hadji-kodja, qui depuis trois ans s'était
fait un nom parmi les insurgés bosniaques,
prit des proportions inquiétantes. A Sera-
jewo, les bandes qu'il avait organisées
pillèrent le poste de douane et l'arsenal,
et s'emparèrent des fonds de la munici-
palité. Le gouverneur de la ville, Nashar
Pacha, essaya de s'enfuir avec le com-
mandant militaire; mais tous deux furent
faits prisonniers. Les fils télégraphiques
furent coupés, et toute communication du
corps d'armée avec la frontière autri-
chi&n&e se trouva interceptée. Le cos-
aui général d'Autriche, menacé dans
json hôte!, dut se réfugier àMostar.
Mais il devait y rencontrer des dangers
encore plus grands car, d'après les der-
nières nouvelles, Mostar serait en pleine
insurrection, et de cette ville il aurait
été oMigé de s'enfuir à la hâte à Metco-
vitch, ainsi que le consul même de Mostar
capitale de l'Herzégovine. Un avis de Ra-
guse, en date du 4 août, corroboré par
une dépêclie de Constantinople, affirme
que le gouverneur civil de Mostar, le
cadi, le mufti et le commandant de la
place ont été assassinés. Mais il y aurait
un fait encore plus grave, si toutefois il
était avéré, c'est que les troupes ottoma-
nes se sont divisées ou tournées les unes
contre les autres. Trois bataillons se se-
raient joints aux insurgés trois au-
tres auraient fait cause commune
avec l'armée autrichienne et se seraient
acheminés sur la route de Metcovitch,
avec l'intention de se réfugier, en cas de
besoin, sur le territoire dalmate. Il pà-
paît en outre que la révolte, ou la protes-
tation armée contre l'occupation autri-
chienne, a gagné du terrain dans ces der-
niers jours, et que Liubuska, située sur la
route de Mostar à Gabela, est en pleine anar-
chie. Les affaires semblent même avoir pris
ces jours-ci une tournure encore plus
grave. A Zepce, le capitaine d'état-major
Milliukovitch, envoyé en reconnaissance
dans la vallée de la Bosna, a été reçu à
coups de fusil et s'est vu forcé de battre
en retraite sur Maglaï, où les habitans
eux-mêmes la dépêche qui annonce ce
fait ne parle pas de troupes régulières
l'ont attaqué vigoureusement et ont tué 70
hussards. A Citlak, sur la route de Mostar,
un détachement autrichien a dû aussi li-
vrer bataille et s'en est, paraît-il, un peu
mieux tiré. On télégraphiait hier de Ra-
guse que toutes les hauteurs qui domi-
nent la route de Trébigne sont occupées
par les insurgés. Toutefois, la 18" division
autrichienne, sous les ordres du maréchal
lovanovitçh, est entrée à Liubuska le
4 août, et le lendemain à Mostar, sans
rencontrer aucune résistance.
Telle est, en résumé, pour le mo-
ment, la situation créée par la seule
entrée des troupes autrichiennes en Bos-
nie et en Herzégovine. Ces deux pro-
vinces, si elles ne sont pas encore
complètement insurgées, sont au moins
dans un état d'agitation très dangereux.
H est vrai qu~il faut établir quelque dis-
tinction entre les télégrammes qui nous
.viennent de Raguse ou même de Constan-
tinople et ceux que l'état-major autri-
chien du corps d'occupation fait parvenir
à Vienne. Ainsi des avis officiels partis
Banialuka nous apprennent qu'aussitôt
l'entrée des troupes autrichiennes, une
députation des begs ou seigneurs les
plus influons de Bosnie s'est rendue au-
près de l'archiduc Salvator pour protester
de son dévouement envers l'empereur
d'Autriche. Une autre dépêche venue de
Brod nous assure que les officiers autri-
chiens et turcs vivent dans la meilleure
intelligence. Enfin on écrit de Derbent,
l'un des points sur lesquels l'entrée des
troupes s'est opérée (Derbent est à quel-
ques kilomètres au sud de Brod), que les
officiers et les soldats turcs ont été aver-
tis qu'ils seraient autorisés à entrer à
leur gré dans l'armée autrichienne. La
vérité ne tardera pas à se faire sur la si-
tuation mais, en attendant, nous pou-
vons dire que si l'Autriche croit avoir fait
une bonne affaire, les débuts au moins en
sont .fort pénibles. Nous y reviendrons
quand la question se sera un peu plus
éclaircie.
ERNEST DOTTAIN.
On nous écrit de Berlio, le 3 août,
« On peut le dire dès aujourd'hui, le résul-
» tat général ne présente pas un briHant ta-
)) bleau. La nation, mise à l'épreuve, n'a pas
B répondu à ce qu'on attendait d'elle dans les
') premiers jours de recueillement et d'éléva-
B tion qui ont suivi le dernier attentat. i)
» Telle était, au lendemain des élections,
l'opinion d'un journal libéral-national de
nuance pâlissante, le ~~CM~ Souabe.
Moins pessimiste, la C'o~o~<:MM ~OMM-
CM~ se bornait à, ceci. au même moment
« Ce que le gouvernement voulait avant tout
lorsqu'il a dissous le Reichstag, c'était une
M majorité sÛM pour protéger la société me-
» nacée. » Et I& résultat des élections parais-
sait dès lors assez satisfaisant à !a feuiDe
semi-ofncielle.– « L'élément conservateur, di-
sait-elle encore, a regagné une partie de
l'importance à laquelle il a droit; un
contact intime avec les populations a ren-
forcé dans les partis libéraux les élémens
» qui considèrent comme le premier prin-
o cipe d'une politique féconde de mâcher
en toute conûance avec le gouvernement,
)) chose qu'ils avaient trop désapprise durant
o ces deux dernières années, s
» Le parti qui a principalement bénéficié
des pertes des autres, c'est, vous le savez, ce-
lui des conservateurs libres ou libéraux, au-
trement dit le parti de l'empire, ou bien en-
core le parti des ministres et des ambassa-
deurs. Ce sont en quelque sorte les gardes du
corps du chancelier. Ce nom de /7'M coMMT<
qu'il dénnit au mieux la politique de M. de
Bismarck, aujourd'hui libérale jusqu'à la
révolution, demain conservatrice jusqu'à la
léaction, oscillant librement à droite ou à
gauche, suivant l'occasion. On a aussi nommé
!es hommes de ce parti les x libéraux-nàtio-
N naux de l'avenir, o La nation aidant, c'est
bien là le rô'e que le chancelier vou-
drait leur donner. S'ils sont encore
loin d'être les plua nombreux dans le Parle-
ment, ils sont fortement représentés dans le
ministère prussien ainsi qu'à la chancellerie,
et ils pourraient se vanter d'être dès mainte-
nant ce que l'on appellerait le parti gou-
vernemental. Aux élections de 1877, ils s'é-
taient alliés aux libéraux-nationaux ils se
sont mis cette fois en lutte ouverte avec eux
et les ont ainsi contraints à se coaliser avec
les progressistes. Voici l'avertissement qu'ils
leur donnent aujourd'hui par la voie de leur
moniteur, la Fo~<, qui se vante d'être à pré-
sent a un des organes les plus répandus du
B parti conservateur. B
s continuer contre le gouvernement la lutte
» qu'il soutient pour obtenir de nouveaux
» droits. C'est à cette lutte qu'il faut principale-
B ment attribuer les progrès du socialisme.
Les partis dévoués à l'Etat sont dans un
» camp, le socialisme est dans l'autre; et
M c'est lui l'ennemi commun, toute division
? intestine serait pernicieuse. Le gouverne-
? ment ne veut pas de réaction mais, dans
? les circonstances où nous sommes, il doit
w se refuser à tout élargissement des droits
a constitutionnels et des privilèges parle-
mentaires. Le libéral le plus zélé a déjà
lieu d'être satisfait si nous conservons ceux
B que nous possédons; et son devoir est de
? cesser toute agitation jusqu'à ce que le so-
B cialisme soit abattu. a
a II est encore bien difficile en ce moment
de se faire une idée claire du nouvel équili-
bre qui va s'établir entre les diverses frac-
tions du Reichstag, ainsi qu'entre le Reichs-
tag. lui-même et le gouvernement. A sup-
? poser qu'à l'avenir la fraction libérale-na-
)) tionale restât numériquement la plus
s forte, dit ce matin la ya:
B t,es et du groupe Lœve. et l'alliance
? du parti de l'empire, cette fraction
s n'arriverait pas à former une majorité. N
D'un autre côté, si l'on en juge d'a-
près le langage de leurs divers organes,
une entente durable et fondée en principe
parait impossible entre les deux fractions
conservatrices. Leur alliance devint-elle dé-
finitive, il leur faudrait à leur tour, pour
faire une majorité, l'appui de la fraction du
centre. Voici longtemps déjà que les conser-
vateurs allemands travaillent à un accord
avec les ultramon tains. Jusqu'ici, il n'a pas
été en leur pouvoir d'y mettre le prix de-
mandé. L'entrevue qui vient d'avoir lieu à
Kissingon entre le nonce et le chancelier est-
elle un pas décisif fait dans menons? Tout
nous porte à le croire.
L'opinion de la G'eMaa%ta est curieuse sur
ce point. C'est à M. de Bismarck, selon elle,
qu'il faut attribuer Ja reprise indirecte des
négociations.
Au fond, dit-elle, peu nous importe pour
quel motif le chancelier désire mettre un
terme au conflit ecclésiastique. Nous n'a-
D vons jamais considéré et ne considérerons
? jamais le prince de Bismarck comme un
» ami de l'Eglise catholique. Nous avons
a môme tout lieu de croire qu'il regarde
B comme sa mission de continuer la réforma-
tion de Luther, une idée que beaucoup
a de gens partagent autour de lui à Berlin.
» Il reconnaît cependant aujourd'hui qu'à la
longue le ~K~'Aa~/ ébranlerait le jeune
» empire d'Allemagne jusque dans ses fonde-
mens, voilà pourquoi il désire ia fin d'un
a conflit dont le cours a trompé son attente.
N Voilà pourquoi il a changé d'idée, et pour
N le moment cela nous suffit. »
a Ce langage n'est pas celui de gens qui
vont s'embrasser, mais il témoigne suffisam-
ment, ce me semble, que l'affaire est en bon
train et qu'elle aboutira. Les discours électo-
raux de M. Windthorst en sont une autre
preuve. Pour les catholiques comme pour le
gouvernement, la situation devient, du reste,
vraiment intolérable. La mort récente de l'é-
vêque d'Osnabrûck, Mgr Beckmann, porte à
neuf le nombre des évôches vacans dans le
royaume de Prusse. Cologne, Posen, Bresiau,
Munster, Paderborn, Trêves. Fulda, Limbourg
sont orphelins, comme on dit ici. Il n'y a
plus d'évoqués qu'àKulm, àFrauenbourg et à
Hildesheim. Des centaines de paroisses sont
privées de leurs prêtres, des miniers de
eroyans se lamentent de n'avoir plus ni in-
struction ni assistance religieuse. On le sent
des deux cotés, il faut absolument mettre un
terme à un pareilétatde choses. Mais comme
je gouvernement a tout autant d'intérêt que
l'Eglise à le voir cesser, il est vraisemblable
que celle-ci n'ira, dans ses concessions, que
tout juste aussi loin qu'il sera nécessaire à
l'établissement d'un Mo~MS Mp~
prétentions.'
Ce qu'elle obtiendra en échange du peu
qu'elle voudra accorder, ce ne sera pas l'a-
brogation, mais seulement une application
mitigée et pour ainsi dire illusoire des nou-
velles lois ecclésiastiques en ce qui concerne
par exemple l'installation des évoques et des
curés, et les examens laïques des candidats
en tiléologie. Or, comme ces lois n'en resteront
pas moins suspendues sur sa tête ainsi
qu'une épée de Damoclès, il est indispen-
sable pour elle d'avoir à sa disposition un
parti politique toujours prêt à la couvrir d'un
bouclier. C'est le rôle que le Centre conser-
vera au Reichstag. Il est possible qu'avec le
temps, lorsqu'il aura cessé d'être un*parti re-
ligieux, quelques uns de ses membres s'a-
grègent à telle ou teUo autre fraction; en
attendant, il est invraisemblable que, rentrant
au Reichstag à peu près comme il en est
sorti, il abandonne à la porte ses principes
politiques pour en adopter d'autres tout con-
traires dont il pourrait avoir lui-même à souf-
frir un jour.
a Ce n'est donc pas non plus, dit la ~
soudra la question de la majorité gouverne-
mentale au prochain Reichstag. Pour sa loi
contre les socialistes, le gouvernement peut
compter, dès l'abord, sur une majorité ad
Aoc. Mais. cette tâche urgente accomplie, ia
majorité se séparera. Que fera alors le gou-
vernement? Sans doute il cherchera son
point d'appui sur les deux partis moyens, les
libéraux-nationaux et les conservateurs libé-
raux. Leurs votes réunis atteindront à peu
près le même chiffre qu'à la session dernière.
Mais où trouveront-ils, pour former la majo-
rité, l'appoint de 40 ou SO voix qui leur man-
que ? Tantôt à droite, tantôt à gauche peut-
être. Le point essentiel quant à l'esprit de
la législation, c'est que le centre de gravité
de l'Assemblée ne s'écarte pas du juste
milieu.
Tel est l'espoir exprimé dès aujourd'hui
par le principal organe du parti libëral-na-
tional.
B Beaucoup de bruit de part et d'autre, si-
non pour rien, du moins pour en venir à un
compromis, c'est donc encore le mot de la
situation. Dès qu'on toit la politique parle-
mentaire allemande entrer dans quelque nou-
velle phase critique, il faut toujours penser &
ce refrain, a
On nous écrit des environs de Rome le
4 août:
de le prolonger jusqu'à Venise. Comme les
détails de ce voyage se trouvent dans tous
les journaux, je crois inutile de les repro-
duire. Il suffit d'en constater le caractère gé-
néral, en ajoutant que les journaux les plus
hostiles n'ont pu signaler aucun incident
désagréable.
? Bien que tout le monde soit d'accord
pour ne plus parler de l'Italia M-m~ il
est encore question d'un meeting qui sera
tenu à Cesena, sous la présidence de M. Au-
relio Saf6, un des personnages les plus consi-
dérables du parti républicain.
)) Les journaux modérés et ministériels di-
sent aujourd'hui que l'agitation a été l'œuvre
exclusive du parti républicain, c'est-à-dira
d'une minorité plus bruyante que nom-
breuse. Cette assertion n'est pas complètement
exacte. Il est très vrai que les orateurs des
meetings étaient généralement républicains-
mais la ~/b?-Ma, journal de M. Crispi, qui
est monarchiste, a approuvé le mouvement
et à Naples, M. de Zerbi, qui est un des
chefs du parti modéré, a prononcé un dis-
cours fort remarqué.
a Les journaux modérés ont eu, au début
le tort de ne pas prendre assez nettement 1%
défense des plénipotentiaires italiens, quand
le plus simple bon sens indiquait qu'on n'a-
vait rien & leur reprocher. Il était, enenot
impossible de croire que M. Cairoli, membre
éminent du parti d'action, l'un des « mille c
de Marsala, eût pu négliger de parti-pris de
faire valoir les réclamations italiennes si
elles eussent eu la moindre chance de succès
Il était encore plus impossible d'admettre que
M. Corti, diplomate expérimenté et ami d'en-
fance de M. Cairoli, eût agi contrairement a
ses instructions.
D Les journaux italiens se plaignent du
langage sévère qu'a tenu la presse française
en général, et le .ToM~a~ des Z~a~ en parti-
culier. Ils doivent reconnaître qu'eux-mêmes
dans les premiers jours au moins, ont été plua
hésitans qu'il n'aurait fallu dans une ques-
tion malheureusement trop claire.
)' Garibaldi vient encore de lancer une
lettre dans laquelle, tout en louant les mani-
festations, il approuve la conduite du mi-
nistère. Sa conclusion est toujours que les
Italiens doivent s'exercer surtout au tir à la.
cible. Il arrivera malheureusement que la
majorité des Italiens s'occuperont peu du tir
la cible, pour lequel, dans la plupart des pro?
vinces, oh n'a pas un goût bien décidé mais
le gouvernement sera contraint, par un mour
vement d'opinion plus ou moins sincère à
consacrer quelques millions de plus au bud-
get de la guerre, ce qui ne rendra pas plus
facile la tâche déjà. fort ardue du ministre
des finances.
B Les négociations engagées entre Berlin et
le Vatican .préoccupent un peu les esprits.
L'Qpt~oKC publie à ce sujet un article de
fond dqnt je n'ai pu saisir le véritable sens.
Quant aux journaux cléricaux, ils sont fort
discrets ils se bornent à prévoir que la haute
sagesse et le zèle infatigable du Saint-Père
préparent à l'Eglise un avenir glorieux.
N On assure que le cardinal de Lucca sera le
successeur du cardinal Franchi, ce qui n'au-
rait rien de surprenant puisque S. Em. a con-
tribué fortement à l'élection de LéonXiÏI.
Mgr de Lucca appartient au parti modéré du
Vatican .et a longtemps été nonce en Ba.
vière.ce qui pourrait expliquer le choix du
Saint-PèM dans les circonstances actuelles.
Si la nouvelle est con6rmée, je vous donnerai
de plusamplesdétails.
"La Caisse d'épargne de Florence a dû
faire une suspension partielle de paiemens.
En Italie, les Caisses d'épargne ne sont point
une dépendance de l'Etat qui se borne à les
surveiller. Elles peuvent prêter aux commu-
nes et aux particuliers sur hypothèque. La
Caisse de Florence avait prêté à la ville envi-
ron 7 millions. Bien que la créance soit ga-
rantie et que la situation de l'établissement
soit bonne, on n'a pu empecher'une panique, °
ce que les étrangers appellent un II a
donc fallu limiter les remboursemens. On
s'étonne que le gouvernement, qui a pu con-
stater la bonne situation de cette Caisse, no
l'ait pas faitsecourir par quelqu'une des in-
stitutions de crédit qui sont à ses ordres.
? L'espèce d'insouciance du gouvernement
en face de cette crise de Florence est diffi-
cile à comprendre. On dit. il est vrai, qu'il
s'agit d'une affaire locale et d'importance se-
condaire; mais en politique rien n'est indif-
férent, et un corps n'est jamais bien sain
quand un membre est malade. On a vu des
gens mourir pour avoir négligé une simple
piqûre au petit doigt.
H.-G.MONTFERRIER. ))
OnIitdansJeZ~o~:
<[ Les derniers débats auxquels ont donné
lieu devant la Cour d'appel d Alger les procès
engagés entre M. Bastien, prësidentde cham-
bre à cette Coui' ët'Iës journaux algériens
ont causé dans le public et dans la presse
une vive émotion. Il était difncile qu'il en fût
autrement en présence des comptes-rendus
de ces débats qui nous sont arrivés.
a Nous avons cru sage, néanmoins d'atten-
dre qu'aucun doute ne pût s'élever sur leur
exactitude avant d'exprimer les penseea
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