Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-13
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Description : 13 juillet 1878 13 juillet 1878
Description : 1878/07/13. 1878/07/13.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS,
MM1 <8tS.
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JM!MAL DES DEBATS
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on Belgique, en ïtaHe.
da~s te Luiembonrg, en Tùr
agences du tjt9.rpp et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
ta moyen d'une vateur payable & Parts ~a d~
~n ~Hemagne, en Autriche, en Russ~
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;,
` et dana tous tes autres pays.
tM t'envot d'une valeur payable 11< ~<<
POUTÏMES ET UTTËMMES
<~M~W)t. 'MM~f.M <
9i&pa~em:ema,'mm_manmépe. M«!~tj
ta tw~Mt. app~y to Ce~te and G", forera nc'!M-
papera oSice, i?, Gresh~t stgeB~ S. P.O.;
M~. B)eUzy, M~~ et C', t.Fmch t&B.e Co~nhiU,
C.,London.'St~t. T~N. @~th M a~m,
186. su-a~d, W Ç.. London.
A BrmxeMes, & ro/?!M ~KM~. <6. Medett <'
:B~ux~les, dans lei§ Méo '6? dans les bl- la ..>.
Màdeteme, dans les tacsq~es M dana 1M M. <
M!~Qi&~aes des gares d" ctMmins de (?:' be~Ba.
A Vtdptu-aiso (Chili), chez M. Créâtes L. ToraeM.
&M tùmoncoa sont reçaM
~M!
~t M ~te~ ~u ~t!
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Les souscripteurs dont l'abonnement
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Beaouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
FAMS
VENBREN: tS~ JUIMET
Les esprits en France, d'&bord. surpris
et. émais par la coBveniion anglo-turque,~
commencent à se rasseoir et à se tranqûii-t
Hser.e.t lesjonrnaux républicains prennent
la tête de ce mouvement dans l'opinion.
.Nous sommes. c.onvamcù8 que plus tard
il leur en sera tenu- compte~ et qM'on leur
saurA gré d'avoir résisté, ou de n'avoir
pas cédé Longtemp&'aux premières impres-
sions qu*un patriotisme trop échauS'é pou-
vait provoquer da~s les cœurs. Les sour-
ces d'où découle le chauvinisme sont pour
nous respectables; mais cette" forme de pa-
triotisme ne peut pas être une règle abso-
lue de conduite et, dans ce momentsurtout,
il serait dangereux de s'abandonner à des
inspirations; qui, pour être généreuses,
n'en sont pas moins confuses et en quel-
que sorte embrouillées. La critiqué de
p~rti-pria des journaux réactionnaires
noua paraît, au contraire, très naturel~.
Ses journaux se préoccupent infiniment
moins des. intérêts nationaux à ménager
que du gouvernement actuel à humilier, à
abaisser, et finalement renverser. Us
sont dans leur rôle, mais il nous semble
qu'on peut aisément les inquiéter dans la
manière dont ils le jouent.
La première cause de la situation où
est l'Europe et où nous sommes nous-
mêmes n'est pas au 14 décembre et au mi-
nistère qui a été formé s cette époque. Il
faut remonter plus haut encore. Les jour-
naux bonapartistes ont-ils oublié l'année
~870, et les événemens que la politique
de l'ËmpH-e & déchaînés alors sur :nous et
sur le monde ? Si on remonte -pi-us
haut encore, les journaux bonapartistes
ont-ils oublié l'année 18,6.6 et les << an-
goisses patriotiques dont M. Rouher a
.porté a. la tribune l'expression aussi
vaine qu'elle était d'ailleurs légitime ? 9
Voilà le .fond de tableau sun lequel
nous devons toujours avoir les yeux
pour comprendre les épisodes qui se
passent aujourd'hui'sur le premier
plan. Une guerre qu'il fallait prévoir et
à laquelle on aurait dû se préparer nous
a surpris en 1870; les' suites en sont con-
nues, elles n'ont pasnous douloureusement. Mais, la guerre
Ënie, que fallait-il faire en 187l? Quelle
était la politique extérieure qui convenait
dès lors à la France? La France devait
employer tout ce qui lui restait d'influence
,et d'énergie a. maintenir le. N~M~Mû dans
toute l'Earope, et particuiièrement en
Orient. C'est ce que M: Thiers avait com-
pris avec son admirable lucidité d'esprit
et la volonté ferme qui le caractérisait. Si
M. Thiers était resté-au pouvoir jusqu'à-sa
mort, il n'est pas douteux, pour ceux qui
tM été les témoins de ses dernières an-
nées, qu'il aurait maintenu la politique de
li France dans cette voie sage et'pru-
dente. Malheureusement, il a été renversa
par des hommes d'esprit qui se préoccu-
paient très médiocremjMttdes au~dres ex-
térieures, et ces aSaires si graves, si im*
portantes, si élevées au-dessus des quesr
~tions quotidienhes.qui nous divisent da.DS
la-pelitique intérieure, après avoir été li+
vrées, sous l'Empire, à'Faventure, ont été
livrées, sous le gouvernement du 24 mai, &
l'ignorance et à la présomption. Là politique
du.~M~oétaitfacilea suivre; elle reposait
'sur le respect des traités, et nous
avions~ des traités formels, solennels; nous
avions le traité de Paris, qui, même mo-
di8é par la convention de Londres en
1871, n'en restait pas mains pour l'Europe
une loi impérieuse et salutaire.'Il n'y
javait qu'une puissan ce sur le continent
~i voyait ce traité d'un mauvais œil et
qui, par toas les moyens, en poursuivait
~pabroga.tion,–u~e seule, la Russie! Il
est vra~ que la Russie devait trouver en
Allemagne une adhésion complaisante à
ses projets, mais seulement complaisante,
--et ce n'est pas l'Allemagne qui l'aurait
poussée ou encouragée dans sa marche
vers Constantiuople. Chose extraordinaire,
anormale-, presque invraisemblable, le
principal encouragement, la Russie l'a
ttM-uvé' auprès du principa.1 signataire
da traité de Paris, auprès de. la France!
Nona..4~ons certainement bien faibles à
$eMe~o<;ue, et toutefois, si =nous nous
étions foitement établis sur le terrain des
traités, n'aus y aurions trouvé une base so-
lide pour une excellente politique exté-*
rieure. Nous aurions donnée l'Angleterre
un appui moral qu'elle recherchait nous
aurions retenu, entravé, gêné l'Autriche
dans les velléités qui l'entraînaient vers
rOrient à la suite de la Russie. Les mal-
heurs qui ont fondu sur l'Europe pou-
vaient être conjurés si on s'y était pris au
bon moment et si on y avait employé les
bons moyens.
..Mais non! dès le premier jour la poli-
tique française a fait fausse route. Le
parti qui avait triomphé le 24 mai et qui
est resté maître de la direction des a.S'aires
étrangères jusqu~u 14 décembre dernier,
ce parti n'avait qu'une idée: l'alliance
russe Il a tout sacrifié à la. poursuite de
sa chimère. Le prince GortchakoS'ne par-
ïMt pas d~ traité-dé Paris avec pïus de
.<-
méprit, de dédain, de colère que nette
propre ministre. 11 a été convenu, dans
certaines coteries, que tous les malheurs
de la. France dataient de ce traité fatal que
l'onsacrinaiten victime expiatoire dans
les conversations privées, et auquel M. le
du& Decazes n'a jamais accordé la moin-
dre mention dans les déclarations et les
dépêches qu'il a. officiellement produites
pendant trois années consécutives. La
Russie se réjouissait l'Angleterre était
paralysée; l'Autriche d'abord perplexe,
penchait tous les jours davantage du côté
de la Russie. Les esprits se sont si bien
accoutumés à considérer le traité de Pa-
ris en particulier; et mêm& tous les traités
en général, comme un débris vermoulu
d!un autre âge, que, le jour où l'honnête
M. Waddington a parlé de ces traités mé-
connus, oubliés, condamnés, il a provo-
que une surprise qui n'était pas tout à tait
exempte de scandale.
Il faut rappeler ces antécédens de la
question parce qu'ils ne sont pas indiu'é-
rens à, ce qui se passe. Nous n'avons
malheureusement pas le droit de dés-
avoues les gauvernemens que nous avons
subis une natio.n est responsable des
gouvernemens qui là représentent, même
lorsqu'ils la représentent mal. Les fautes,
une fois commises, suivent leur cours na-
turel, et cenx~ qui les ont commises, ou
laissé commettre ne sont pas libres d'é-
chapper à leurs conséquences. Il est arrivé
ce qui devait arriver. L'Angleterre a pris
l'habitude de ne plus compter sur nous
ni avec nous elle a dû s'en remettre sur
elle seule du soin de garantir en même
temps que s,cs intérêts personnels les in-
térêts gén:éraux de l'Europe. Comment
nier que le langage tenu depuis quel-
ques mois par nos confrères n'a pu
que la confirmer dans cette résolution?
Le mot de neutralité a pris sous leurs
plumes toutes les formes Il semblait
qu'il n'y avait pas une neutralité assez
neutre, une inaction assez inactive pour
exprimer la politique qui convenait à
la France. Le courant de l'opinion a
~bientôt été si violent qu'il ne fallait son-
ger ni à le remonter ni & l'arrêter. La
rpresse française a signifié à l'Europe
qu'elle ne devait en aucun cas compter
sur la France. Soit! Mais alors n'était-
ce pas un devoir de souhaiter que la
question d'Orient ne reçût pas une so-
lution dénni.tive, et d'agir, ou du moins
de (parler en raison de ce souhait? C'est
ce que nous avons voulu faire, et nous
avons proposé un replâtrage qui, dans
notre estimation, pouvait durer vingt ou
vingt-cinq, ans. Grande -colère contre
nous! Comment, un replâtrage comment,
vingt-cinq ans! La presse a été presque
unanime à déclarer qu'il fallait une solu-
tion très nette, très définitive,–et non
moins unanime à soutenir que la France
devait rester neutre, inactive, les bras
croisés et tout au plus un œil ouvert sur
deux.
Nous n'inventons rien, nous ne; racon-
tons pas un conte de fées. Tout cela c'est
de l'histoire, et l'histoire de ces derniers
mois. Au moment même où le Congrès
s'est réuni, les hommes du 24 mai défen-
daient à nos plénipotentiaires, avec une `
énergie nouvell'e, d'avoir une idée, une
volonté, des principes. Fort bien Mais ce
serait trop de prétention que d'adresser
une défense analogue aux plénipoten-
tiaires! des autres puissances. Si l'opinion
chez nous se prononçait contre toute ini-
tiative un peu hardie, l'opinion ailleurs
se prononçait en sens inverse. Elle était
surtout très exaltée en Angleterre, et 't
nous ne doutons pas que si lordBeacons-
peld ne rayait pas satisfaite par la
convention du 4 juin, il aurait eu
un compte difficile à régler à sojji
retour à Londres et à sa réapparition
devant le Parlement. Que devait donc
faire l'Angleterre? Devait-elle s'adresser
à la France? Mais la France criait par
toutes ses voix qu'elle ne voulait rien en-
tendre, et que, quoi qu'il arrivât, elle res-
terait neutre. L'Angleterre devait-elle in-
sister? Devait-elle négliger le langage de'Ia a
presse et interroger le gouvernement? Et
qui nous dit qu'elle ne Fa pas fait? Quinous
dit qu'aucune invitation n'a été adressée à.
la France d'occuper aussi une position en
Orient et de se charger d'un protectorat
quelconque? Bien que-ce ne soit là qu'une
hypothèse, elle n'est peut-être pas abso-
lument imaginaire. Mais, nous le deman-
dons, si un ministère avait pris sur lui
d'adhérer à des propositions semblables~
qu'aurait dit Je J~aM~M ? qu'aurait dit
<&cJ<~? qu'aurait dit ~?~6~* MMM~-
~? Et qu'aurait dit enfin le pays, habi-
:tué à l'idée d'une inaction absolue.? 9
Evidemment, l'Angleterre ne pouvait
:pas calcule!' son action sur la nôtre; et
nous aurions mauvaise grâce à lui re-
procher d'avoir compté sur eUe-méme
et d'avoir agi seule, puisque nous ne
voulions pas agir avec elle.
De deux choses l'une ou tout ce que
nous écrivons depuis denx années, ce que
nous écrivions encore ces derniers jours
sur le Congrès, tout cela n'a pas le sens.
~commun, ou il faut admettre que l'Eu-
rope, profondément ébranlée par les der-
nières guerres et très imparfaitement ré-
édifiée par le Congrès, avait besoin que
l'oeuvre faite à Berlin fut placée sous la
garantie d'une ou de plusieurs puissances
décidées à la faire respecter. On sait ce
que valent les garanties collectives
leur insigmGance est aujourd'hui si bien
constatée que les plénipotentiaires du
Congres auraient craint de jouer trop
visiblement une comédie s'ils avaient
mis leurs travaux sous la sauvegarde
d'une garantie de cette nature. Nous
revenons alors a. notre question que
pouvait faire l'Angleterre sinon ce qu'eiïe
a fait? La convention du 4 juin est-la ré-
sultante très légitime et presque obligée
de toutes les causes que nous venons*d'a-
nalyser. Certes! il est désagréable de voir
qu'on nous a pris au mot lorsque nous
avons crié sur tous les tons qu'on devait
se passer de nous. Mais a qui la faute?
On se passe de nous pour le moment, et
nous nous sommes enlevé le droit de
nous en plaindre. Aùra-t-on besoin de
nous dans l'avenir? C'est une autre qaes-
tion, et il est inutile de la traiter aujour-
d'hui. Nous nous contenterons de faire
observer que si on nous a laissés à l'écart,
c'est parce que nous nous y sommes mis.
On ne nous a pas exclus comme en 1840.
Si nous ne sommes avec personne, per-
sonne non plus n'est contre nous.
H ne laut pas exagérer d'ailleurs au
point de vue français la portée de la con- v
vention du 4 juin, et nous nous som-
mes eûbrcés déjà de lui restituer son vé-
ritable sens. L'acquisition de Chypre par `
l'Angleterre n'est que le petit côté de
Tanaire ce n'est pas le but que pour-
suivait lord BeaconsSeId, -mais seule-
ment le moyen. Le but est d'arrêter
la Russie en Asie, grâce à un protectorat
exercé sur les provinces asiatiques de la
Turquie. Pour l'atteindre, pour exercer un
protectorat en'ectif, l'Angleterre avait be-
soin d'une station militaire nouvelle.
Malte est trop petite, et de plus, elle est
trop loin. L'Angleterre avait autrefois les
îles Ioniennes on sait qu'elle les a
données à. la Grèce et qu'elle s'est
bénévolement dépouillée par là de ter- ]
ritoires plus considérables que celui
qu'elle occupe en vertu de la conven-
tion du 4: juin. M. de Bismarck a eu'
& ce sujet un de ces mots ex-
pressifs qui font leur tour d'Europe. «Une
puissance, a-t-il dit, qui cesse de prendre
et qui commence à rendre est une puis-
sance nnie. L'Angleterre proteste en ac-
tion contre cette sentence trop sévère;
elle n'est, pas une puissance ~Snie puis-
qu'elle n'a pas absolument cessé de pren- 1
dre. Mais si elle prend, ce n'est pas '·,
pour taire une conque'tc matérielle,
pour s'assurec purement et simplement ]
un accroissement de territoire. Non, elle s
a montré par la restitution desîles Ionien-
nés le cas qu'elle faisait des territoires j
inutiles. Si elle prend Chypre aujour- 1
d'hui, ce n'est donc pas pour avoir une île j
de plus, c'est pour être sérieusement à
même d'arrêter la Russie sur sa frontière
nouvelle et de protéger les races diverses
qui restent soumises à la Turquie. ¡
Nous revenons donc encore a la 'question ]
que nous posions hier et qui, au fond,
est la seule pour les esprits réfléchis
Que vaut-il mieux en Asie le protectorat
de l'Angleterre ou celui de la Russie?
En posant eett& question, nous l'avons )
résolue. Nous avons dit les m.o)its multl-
pies qui nous faisaient pencher du côté
de l'Angleterre, notre alliée .naturelle, ]
notre parente au point de vue des moeurs,
des idées, des principes libéraux, soit en ]
matière politique, soit en matière commer-
cialé. Nous pourrions être choqués si l'An- ]
gleterre prenait tout d'un coup ànos côtés,
ou dans le bassin de la Méditerranée, une
puissance disproportionnée avec celle <
qu'elle avait hier. En est-il ainsi? L'île i
de Chypre ajoute-t-elle beaucoup a la puis-
sauce maritime de l'Angleterre ? Ne sa-
vons-nous pas d'ailleurs que cette puis-
sance est supérieure à la nôtre, et n'y 1
sommes-nous pas résignés? Chaque peuple ) i
a son génie particulier et ses apti-
tudes diverses. Les Anglais ont pour
la colonisation, pour le maniement et ]
l'éducation des races arriérées ou sémi- ·
barbares, des facultés qui nous manquent.
Mais nous, malgré nos malheurs, malgré
notre~ao'aiblissement actuel, nous avons
dans la clarté de notre esprit et de notre
langue, dans la puissance de propagande
qui est en nous, une force qu'on ne n
nous enlèvera pas qui est restée '1
intacte, et que nous seuls pouvons t
diminuer. Comment? En cédant au mirage
des idées fausses ou aux entraînemens de j
la. mauvaise humeur et des petites raucu- <
nés! Sachons nous débarrasser de ces I
tristes penchans de notre caractère, et c
soyons sûrs qu'en dépit de tout nous res- r
terons grands si nous comprenons le vrai <
caractère de notre grandeur et si nous n'y 1
portons pas atteinte.
Un de nos correspondans particuliers nous
adresse la dépêche suivante:
a Berlin, le 12 juillet. 7 h. ~6 m. soir.
B Commencée à deux heures et demie, l'a-
yaut-derniëra séance du Congres ëtàit ter-
minée quelques minutes avant six heures.
Elle a été consacrée & achever la lecture du
traité, qui s'est terminée sans incident.
Le traité. aura soixante-neuf articles. De-,
main aura lieu la signature de l'instru-
ment de paix. Hier, le comte Corti a inopiné-
ment obtenu, au nom de la France, de l'Ita-
lie et de l'Angleterre, une décision du Con-
grès recommandant au Sultan l'établissement
d'une commission internationale pour le rè-
glement des questions Snaneières. Les
Turcs seuls ont refusé de s'y associer,
faute d'instructions. Les Russes ont réussi
à consacrer Schipka. comme une sorte de
glorieux cimetiët'e & la. mémoire de leurs
soldats. Une commission européenne déter-
minera une enceinte amour de la posi-
tion de Schipka qui sera neutralisée. C'est à
nnsistM~ce des pléaipotentiaires russes qu'est
due cette concession fa.it~ à rameur-propre
national.
B Les correspondons étrangers considèrent
Itur tâche comme accomplie, et la plupart
quittent Berlin aujourd'hui. Les diplomates
sembtent aussi presses de rentrer chez eux.
Le comte Audrassy part demain soir pour
Vienne; le comte Schouvalofr, dimanche soir
pour Saint-Pétersbourg.
p On est heureux de voir unir 169 travaux
fiu Congres. Il a établi la théorie d'un nouvel
état de choses; reste une seconde tâche non
moins ardue, celle de la mise en prati-
que du traité de Berlin. Les cercles poli-
tiques ne se font pas d'iNusion sur les
jugemens que leur oeuvre excitera, au pre-
mier abord. Les solutions radicales ont ôtp
écartées et la paix est un compromis die
moyens termes. Des bruits contradictoires
circulent quant à la date de la publication
du traité mais il ne parait pas probable
qu'on attende l'échange des'ra.tineations. M
Z.
BOURSE DE PARIS
C!âtMre te it le 12 M~uMe. Batthn)~.
se/o
Comptât. te.M. MBSJ.. !t.
Fin cour. 7660. ':?. .40.
~.t/e~
ComptanttM25.10?2S;~ <
50/0
Comptant!Hit&tlS30J., <20.
Fmcour.nSM.liSM.0.<.
FSTITE BOORSS DU SQ:3.
Emprunt S 0/0. lis tr. 77 t/'2, 89 3/4, t)7 1/2.
30/0. '?6fr.20,2S,15.
90/Oturc. 16fr. Banque ottomane.. 486 fr-, 487 ff., 485 fr.
Ottomane 1873. 97 & 78.
Florins (or). 661/2.
Hongfois60/0. 801/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 28t ff. 2S, 378 fr. 73.
TéMgt'apMe priv<6e. )
iSor~tce td~gr~iuque de l'ag8nc& Ha.YM.)
Berlin, loll juillet, soir.
Le Congres a termine aujourd'hui la. lecture du
traité. Il ne reste plus que quelques détails peu
importans qui seront réglés aujourd'hui entre les
plénipotentiaires intéressés.
Le Congrès a admis à l'unanimité, et malgré
l'opposition des délégués turcs, une proposition
négociée ce matin par M. Waddihgton avec
M. Gorti ~t le marquis de Salisbury.
Cette proposition a été présentée par M. Corti,
au nomade rita.ie, de la France et de la Grande-
Bretagne. Etie demande qu'il soit institué à Con-
sta.ntiuoplû une commission européenne dans la-
quelle chaque puissance serait représentée par
un agent nommé par elle. Cette commission se-
rait chargée de recevoir les péciamations des
porteurs de titres et de bons ottomans, et de
rechercher les moyens d'y faire droit dans la
mesure du possible.
Le Congres a décidé la suppression des tributs
do laRoumanie et de la Serbie, ainsi que la capi-
talisation de ces. tributs.
On se rappelle que le Congrès a précédemment
admis la participation de ces Etats au paiement
de la dette ottomane, pour mie part proportion-
née aux acquisitions territoriales qu'ils ont ob-
tenues en Turquie.
Le Congres, sur une proposition de M. Wad-
dington, a décidé que le'traité, et non le proto-
cole, portera que~si. as la suite de l'invitation faite
à la Porte par toutes les puissances garantes de
négocier avec la Grèce une recti&cation des fron-
tières aUaut jusqu'aux vallées do la Salembria
et de Kalamos. l'entente ne s'établissait pas, les
puissances signataires offriraient leur médiation.
Cet.te proposition a été vivement combattue par
les plénipotentiaires turcs.
Le Congrès a discuté ensuite une propos!
tion précédemment soulevée par les délégués
russes.
Le prince Gortchakofï avait demandé que le
traité contînt une disposition, d'après laquelle les
puissances s'engageaient à surveiller et à assu-
rer l'exécution, par la Turquie, des prescriptions
du traité.
M. Waddington a combattu cette proposition
comme contenant des germes de difucultés, et.
après un assez long débat, elle a été rejetée. Le
Congres a maintenu, pour l'évacuation par les
troupes russes des pays qu'elles ne doivent pas
occuper, les délais établis par le traité de San-
Stf;fano.
Relativement à l'échange des prisonniers et aux
prescriptions concernant purement les belligé-
rans, le Congrès n'a pris aucune décision; le
traité n'en fera pas mention.
Le texte du traité sera transcrit demain et pro-
bab:ement imprimé. Les plénipotentiaires le re-
cevront et le signeront samedi. Us se réuniront
néanmoins demain pour le règlement de quel-
ques formalités peu importantes.
Berlin, le il juillet, soir.
Les délégués se proposent de quitter Berlin
aussitôt après la clôture du Congrès, les uns sa-
medi soir; et les autres dimanche.
Berlin, lel2juillet,soir. j
A la séance du Congrès de demain, qui com-
mencera à deux heures et demie, le traité sera
'signé et muni des sceaux.
Comme pour la première séance, les plénipoten-
tiaires viendront en uniforme de gala.
Après un discours de clôture prononcé par le
prince de Bismarck, il est probab!& que le comte
Andrassy, au nom tiu Congrès, remerciera le
chancelier allemand de sa présidence.
Sept exemplaires du traité seront remis de-
main aux plénipotentiaires pour l'échange des
ratulcations.
Le Congrès a discuté aujourd'hui la question
relative à la publication du texte du traité. Il a
décidé qu'il ne serait officiellement publié qu'a-
près l'échange des ratifications; néanmoins, les
plénipotentiaires anglais ont fait connaître qu'ils
seraient prochainement obligés de soumettre ce
texteauParlement.
Rome,lel2juillet.
Le.Sét&t a commencé la discussion du budget
du ministère des affaires étrangères. Au cours de
la discussion, M.Baccarini, ministre des travaux
publics, répondant à M. Pepoli, dit que l'Italie est
prête à reprendre les négociations pour la con-
clusion du traité de commerce franco-italien. Elle
attend, pour cela, les propositions de la Erance.
Londres, le 12 juillet.
On télégraphie de Berlin'au ?*M!M
<: La convention anglo-turque a été communi-
quée conudentiellëment aux puissances pou de
temps avant sa promulgation. & 1 1
Constantinople, ie 11 juillet.
La Bourse est fermée aujourd'hui.
Un grand conseil est tenu sous la présidence
du Sultan.
Le prince Lobanoff, ambassadeur de Russie,
et le comte Zichy, ambassadeur d'Autriche, ont
assisté au banquet offert par les ofSciers du ré-
giment russe dont l'empereur d'Autriche est
colonel honorait'e.
Les Russes ont; envoyé dë9 renforts d'hommes
et de Matériel dans les monts Rhodape.
Con~taJ~t~nop~é,Iel2ju!ltet.
II est inexact que M. Fournier ait assisté au
banquet donné hier par les officiers russes dp
régiment dont l'empereur d'Autriche est propna-
taire.
M. de torcy; attaché militair& français, a seul
assisté à ce banquet.
Madrid, le M juillet., 6 h. 20 m. soi~.
Au Congrès, répondant à une demande relative
a. la levée de l'état de siéce dans les provinces
basques, le ministre des Ônanees déclare, au nom
du gouvernement, que les raisons qui ont mo-
tivé i'état de siège dans ces provinces-existent
encore aujourd'hui.
Berlin, le 12 juillet.
Une députation composée du général de Bpsë,
du major Sehteinitz et du comte Seckéndorf est
chargée d'aller exprimer au roi d'Espagne les
condoléances de l'empereur, et d'assister aux cé-
rémonies funèbres qui doivent avoir lieu a Ma-
drid à l'occasion de la mort de la reine Mercedes.
Cette députa tion a été~ reçue hier soir par le
prince impérial et est partie aujourd'hui pour
Paris, d'où elle se rendra a Madrid.
Le ministre de la malice a. reçu aujour-
d'hui, à troisrneures, dtt gouvërneufd~la,
Nouvelle-Calédonie, la- eonarmation de l'in-
suMecti&a'dieBGa.aaquas.
Le nombre des vict-imea aetait jna.lh~uren-
seoMmt de 89, paNmil~s~n&Has ~s colonel
&aUy~Pdssebosc.
Le gouvem~M ajou~ q;d'il est maître de
I& situation..
Le ministre de I& nisrino lui a. adt-esse la;
dépêche suivante.
Le gouvernement compte sur votte éner-
gie pour réprimer l'insurrection. Des ren-
forts vous son't envoyés immédiatement de
? Saïgon e~ de France. B
L'inconvénient du journalisme quoti-
dien est que chaque jour emporte le sou-
venir des journées précédentes et que
chaque impression nouvelle efface noo
seulement le? impressions anciennes, mais
fait même oublier les opinions nettement
exprimées- Abusant de cette circonstance,
les journaux du 16 mai ne se lassent pas
.de dépeindre là surprise que nous aurait
causée la convention anglo-turque du
4 juin, l'embarras et le désarroi dans les-
quels la révélation de cet acte nous au-
rait plongés. A les entendre, toutes no&
prévisions seraient déjouées. Un cor-
respondant parisien du ~MMM, édi6é
sans doute par la lecture de ces feuilles,
dit aujourd'hui que' nous sommes vrai-
ment à plaindre. Nous nous serions per-
mis de nous moquer de lordBeaconsliel.d;
nous voulions persuader à nos lecteurs
qu'il a été joué par les Russes, et voici
que la convention du 4 juin renverserait
brutalement toutes nos combinaisons, et
c'est pour dissimuIeT notre désappointe-
ment que nous affecterions de décou-
vrir le plan de. lord BeaconsSeld dans
UBL roman de M. Disraeli. Pour rétablir la
vérité, nou~ avons un moyen aussi simple
que concluant c'est de remettre sot~s les
yeux des lecteurs quelques passages
d'un article que nous avons publié le
22 juin, c'est-à-dire une semaine après.
la publication du Mémorandum Schou-
valoG-SaHsburydans le 6?o~. On verra
M la convention du 4 juin pouvait être
pour nous une surprise et nous embar-
rasser en quoi que ce soit. On ju-
gera aussi si nous nous sommes trompés
dans l'appréciation de la politique de lord
BeaconsGeld. Après avoi~, deux jours
auparavant, examiné le 'Mémorandum du
30 mai au point de vue européen, nous
l'avons apprécié ainsi au point de vue
anglais
Si lord Beaconsfield a oublié l'Eu-
rope qui avait trop compté sur lui. il n'a ou~-
b!iô ni lui-même ni. les intérêts anglais qu'il
a solidement garantis à s~ manière, c'est-à-
dire par un coup de théâtre.
s Les intérêts anglais ont leur siège eu
Asie plus encore qu'en Europe. Voyons ce
que le Mémorandum du 30 mai a fait pour
l'Asie.
o On n'a pas oublié !a réponse du due de
Richmond et de sir Stafford NôrthGote a ceux
qui leur demandaient &i les doeumens pu-
bliés par le G*Më étaient exacts. ~s
sont incorrects, ont-ils dit, attendu qu'ils
sont incomplets. Nous croyons en en~t
que CM documens MS MN< ~~M CONtp~
et l'on y trouve certains passages qui ne
se sQf&aent pas à eux-mêmes. « Le gou-
vernement de la l'eine, lisons-nous dans
l'article 11. prend acte de l'assurance donnée
par S. M. I. que, dans l'avenir, la frontière
russe ne sera pas étendue en Asie. c Ce pas-
sage .est. clair, et il constitue un enga-
gement formel, non pas envers une puis-
sance faible comme la Turquie, non pas
envers l'Europe qui pourrait se trou ver désunie
et peu disposée à en exiger l'observation.
ma~s envers l'Angleterre individuellement,
l'AngIeterre.qui sera toujours prôte ~faire
valoir la professe qu'elle a reçue, l'Angle-
terre qui est constituée, par là, légalement et
formellement gardienne et garante de l'inté-
grité de la Turquie d'Asie, l'Angleterre q~i
obtient ainsi le c eB.casd'epén~mens.Mais il y a. autre chose
encore dans l'article 11 nous y lisons
< Rn consentant à ne pas contester le désir de
l'empereur de Russie d'occuper le port deBatoum
et de garder ses conquêtes en Arménie, le gouver-
nement de S. M. ne se cache pas qu'U soit probaM&
que de graves dangers menaçant ta tranquillité des
populations deiaTurquieenAsM'. puissent résulte)',
dans l'avenir, de i'ëxtensiondelafrontière russe.
Mais le gouvernement de S. M. est d'avis que
danger qui ~o~MM~ f~oMra ~'MM HMMeM
.~<'eM~<que l'Europe .éprouve les calamités d'une nou-
veUe guerre. u,
N C'est ici que ~«NMM~ sM~~ .pa~
Globe pCOMM~~M~ qui ~0!< M ~'OMB~ ~M<'MMe< gNt
~efa ce?'assez pour reconnaître que nous ne voyons
pas tout. Mais que manque-t-il à la clarté
de ce passage? On peut essayer de recon-
stituer les parties non encore révélées, et
une lecture rétrospective du :TtMM nous
sera. ici ttës utile. Beu. de jours, en eSat,
après le retour du comte Sehouvalon' à
Londres,, le ~w:M publiait plusieurs arti-
cles qui sontalors passés à peu près inaperçus,
soit & cause de ÏeÙT caractère Hypothé-
tique, so!t parce que l'opinion n'était pas
encore avertie. En les relisant aufour-
d'hui, on y retrouve les principaux traits du
Mémorandum qui a causé depuis une si vive
émotion. Il y est dit par exemple, –etrio
?'tMM, a. été le premier, quelques jours avant
le 6~0~; à faire ces révélations,– que l'An-
gieterre n'insistera pas sur la, conservation de
Batoum à là Turquie; qu'elle se contentera de
la. restitution de Bayazid et de la vallée
d'Alashkert; qu'elle ne s'opposera pas à
la. rétrocession de la Bessarabie que la
~Bulgarie se~a, divisée en deux provinces
et n'ira pas jusqu'à la.mer Egée; que la con-
tinuité du territoire turc sera rétablie; enfin~
et sur ce point le langage du~~MM'i? était
d'abord un peu énigmatique, que l'Angle-
terre obtiendra une forte position en Asie.
Ouel genre de position? Le e~t devenu
plus précjs sur ce point da.ns ses numéros du
27; et du 28 mai. Une position, disait-il, qui
permet,tr& à l'Angleterre d'exercbr un cen-
'trô~e sérieux sur t'ad'mi-nistration turque, et
''surtout d'arrêter ledévelbppement de la puis-
'sance russe.
? Voila, donc la nàmre~ du protectorat que
l'Amg~tsrro exercera, sur là Turquie d'Agio.
,Le~'MMï,V!E jusqu'à l'assimiler au p&uvoir
exercé par les résidons politiques anglais au'
~prës des souverain indigènes dansl'Iade.
Certes, il y a. là pour l'Ang'lë terre un âvan-
tage considérable, et KO~ /b~coMMsM~ ? texte M~~ du $;?! Je <)!
,~M~. A ce prix, on; pouvait facit.entept « con-
sentu; à ne paB contester le désirde l'fmpereur
'de Russie! dB garde!; le port de Batoum.
Quoi qu'il en soit, l'établissement du pa'o.
tectorat anglais sur la Turquie d'Asie serait
un fait immense et parfaitement propre à
servir de compensa.U.on aux concessions que
i'Angleterre aurait été obligée dé faire à la
Russie- en Europe.
a Le protectorat que l'Angleterre ac-
quiertsurlaTt!quied'Asie,etquiluipermettra
a.exercerlÉgalemen-t sa surveillance sur toutes
les branches de l'administration turque pour
;1~ fortiner, sous le rapport politique, mUitaire
~t économique, ce protectorat sa transportera
tde- soi-même et naturellement sur ce qui
reste de la Turquie d'Europe. Placée formel-
lement sous la tutelle anglaise en Asie, la
Porte n'y échappera pas à Consta.ntinople.
< Ceux (rui auront bien vouiu nous
lire reconnaîtront, comme ~nous l'avions dit
en .commençant, que si lord Beaconsneld
a quelque peu oublie les grands prin-
cipes européens qu'il-avait invoques d'a-
bord, il n'a oublié aucun des/intérêts an-
glais. La belle imagination de lord! Bea-
coas~eld ne l'a pas empêché d'être franche-
ment égoïste, et it serait injuste de dire
.gué l'égoïsme anglais ne sert pas en quel-
que mesure l'in~ër&t généra. Mais à quoi
bon avoir pris un si long détour? A quoi
bon avoir rappelé de si nobles souvenirs?
A quoi bon avoir réveiMë dans le cœur de
l'Europe la mémoire des plus grands princi-
pes? H faut demander l'explication, du pro-
blème au caractère particulier, de lord Bea-
consûeld. Le décor dont il s'est siervi est plus
brillant que la pièce.; le cadre est plus grand
que le t&bleau. L'Europe; a. le drott d'éprou-
ver quelque déception; mais l'Angleterre n'a
pas à se plaindre. A son retour à Londres,
lord Beacon&ûeld pourra, répondre aux repro-
ches de ses adversaires en montant au Gapi-
tole et entonner le .M~ jS~a. ))
Que pourrions-nous dire de plus aujour-
d'hui, alors que tout ce que noua avions
iûdiq,ué ou pressenti da.ns .cet? article est
devenu, par la convention du 4 juin,
un. fait accompU?'
On nous écrit de Rome, le M juillet
? Je m'attendais un peu avoir la En du
~Congrës.marquée par l'explosion de ia boîte
à surprises; mon pressentiment ne m'a pas
trompé: Le traité du 4 juin et l'occupation
de Chypre par l'Angleterre ont été une véri-
table et grande surprise. Il y a lieu de croire
:q.u~ le" gouvernement s'en doutait un peu,
mais le public ne s'y attendait pas le moins
du monde..
B Le-D~Mo se montre assez désagréable-
ment impressionné, comme vous pourrez le
'voir par l'article inséré & la troisième page,
ce qui prouve qu'il a été rédigé à la hâte et
sou3,Iec6up de la première émotion. Le Z't-
ftMo ne peut plus 6tro considéré comme or-
gane ofScieux depuis qu'un de ses articles a
failli amener use brouille entre les ministres.
M. Cairoli, aveclequel ce journal était en re-
lation, est assez sérieusement malade pour n'a–
.voir pas la possibilité d'inspirer les articles.
B L'M, qui reçoit quelquefois des com-
munications, ne dit encore absolument rien.
N L'OjMK~OKe prend les choses fort tran-
~quillemeht, bien qu'a ses yeux. le traité du
4 juin ait pour conséquence de faire de l'em-
pire turc tout entier une dépendance delà
Grande-Bretagne qui, après s'être beaucoup
.Ëu.tprier pour concéder quelques parcelles,
a pris le gros morceau sans consulter per-
sonne. Ce sentiment est celui de plusieurs
autres journau'x:
s L'Ile de Chypre fut autrefoisune possession
italienne. Le roi de Sardaigne a porté pendant
longtemps le titre de roi de Chypre et de Jé-
rusalem. Or, les Italiens sont très disposés à
considérer comme leur appartenant tout ce
qui fut possédé par leurs ancêtres, et les Cy-
priotes font peut-être partie, sans s'en douter,
de ce qu'on appelle ici les ~o~MO~ M~c-
<~Kj~. A ce point de vue, l'occupation anglaise
n'est pas de nature à plaire parce qu'elle est
ordinairement de longue durée.
c C'est, peut-être pour éviter toute ob-
servation que sir Arthur Paget a pris un
congé; mais il peut bien se faire que la
boite à surprises contienne quelque dédom-
magement pour l'Italie. M. DepretJs, qui
avait les vues d'un homme d'Etat, avait pré-
paré les choses dans ce sens, et je suis bien
convaincu que le comte Corti ne s'est pas
écarté de la tradition et n'a rien négligé pour
réussir. Du reste, depuis d~ux ou trois jours
les attaques ttès.vi.ves et môme incohvana.n-
tes dirigées contre ce ministre ont complète-
ment cessé, ce qui est assez signi8catif.
s Le Sénat paraît disposé à ne s'occuperdu
droit de mouture qu'au mois de novembre.
Gomme la loi ne doit avoir d'effet que d~ns
un an, on ne peut lui forcer la main eous
prétexte d'urgence mais, quoi qu'on fasse,
yimpôt est condamna, et il serait souveMd-
MM
smM ismtET
t t~8.
QJ~'a'AB~SMS
MtOj de~ ~'être~S~nt-Gc~l'Atja.erMis, tt,
~N~&a~MM&~&~p: S
Uaan. Six lacis, TMi~saett.
P~srt~mcM. 8C&. ?&.
~& 36 ?. M.Û'.
_.OL
&bOBMïM!Mt patent ~s i" te
ct~QM ~Q!S'
JM!MAL DES DEBATS
.OM S'ABONNE
on Belgique, en ïtaHe.
da~s te Luiembonrg, en Tùr
en Chine et au Japon,
ta moyen d'une vateur payable & Parts ~a d~
~n ~Hemagne, en Autriche, en Russ~
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;,
` et dana tous tes autres pays.
tM t'envot d'une valeur payable 11< ~<<
POUTÏMES ET UTTËMMES
<~M~W)t. 'MM~f.M <
9i&pa~em:ema,'mm_manmépe. M«!~tj
ta tw~Mt. app~y to Ce~te and G", forera nc'!M-
papera oSice, i?, Gresh~t stgeB~ S. P.O.;
M~. B)eUzy, M~~ et C', t.Fmch t&B.e Co~nhiU,
C.,London.'St~t. T~N. @~th M a~m,
186. su-a~d, W Ç.. London.
A BrmxeMes, & ro/?!M ~KM~. <6. Medett <'
:B~ux~les, dans lei§ Méo '6? dans les bl- la ..>.
Màdeteme, dans les tacsq~es M dana 1M M. <
M!~Qi&~aes des gares d" ctMmins de (?:' be~Ba.
A Vtdptu-aiso (Chili), chez M. Créâtes L. ToraeM.
&M tùmoncoa sont reçaM
~M!
~t M ~te~ ~u ~t!
<&<~M~tMMOM]'aatrea~6espar t~MSMt.
Les souscripteurs dont l'abonnement
expira le la ju'Uet $ont pries dé le
Beaouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
FAMS
VENBREN: tS~ JUIMET
Les esprits en France, d'&bord. surpris
et. émais par la coBveniion anglo-turque,~
commencent à se rasseoir et à se tranqûii-t
Hser.e.t lesjonrnaux républicains prennent
la tête de ce mouvement dans l'opinion.
.Nous sommes. c.onvamcù8 que plus tard
il leur en sera tenu- compte~ et qM'on leur
saurA gré d'avoir résisté, ou de n'avoir
pas cédé Longtemp&'aux premières impres-
sions qu*un patriotisme trop échauS'é pou-
vait provoquer da~s les cœurs. Les sour-
ces d'où découle le chauvinisme sont pour
nous respectables; mais cette" forme de pa-
triotisme ne peut pas être une règle abso-
lue de conduite et, dans ce momentsurtout,
il serait dangereux de s'abandonner à des
inspirations; qui, pour être généreuses,
n'en sont pas moins confuses et en quel-
que sorte embrouillées. La critiqué de
p~rti-pria des journaux réactionnaires
noua paraît, au contraire, très naturel~.
Ses journaux se préoccupent infiniment
moins des. intérêts nationaux à ménager
que du gouvernement actuel à humilier, à
abaisser, et finalement renverser. Us
sont dans leur rôle, mais il nous semble
qu'on peut aisément les inquiéter dans la
manière dont ils le jouent.
La première cause de la situation où
est l'Europe et où nous sommes nous-
mêmes n'est pas au 14 décembre et au mi-
nistère qui a été formé s cette époque. Il
faut remonter plus haut encore. Les jour-
naux bonapartistes ont-ils oublié l'année
~870, et les événemens que la politique
de l'ËmpH-e & déchaînés alors sur :nous et
sur le monde ? Si on remonte -pi-us
haut encore, les journaux bonapartistes
ont-ils oublié l'année 18,6.6 et les << an-
goisses patriotiques dont M. Rouher a
.porté a. la tribune l'expression aussi
vaine qu'elle était d'ailleurs légitime ? 9
Voilà le .fond de tableau sun lequel
nous devons toujours avoir les yeux
pour comprendre les épisodes qui se
passent aujourd'hui'sur le premier
plan. Une guerre qu'il fallait prévoir et
à laquelle on aurait dû se préparer nous
a surpris en 1870; les' suites en sont con-
nues, elles n'ont pas
Ënie, que fallait-il faire en 187l? Quelle
était la politique extérieure qui convenait
dès lors à la France? La France devait
employer tout ce qui lui restait d'influence
,et d'énergie a. maintenir le. N~M~Mû dans
toute l'Earope, et particuiièrement en
Orient. C'est ce que M: Thiers avait com-
pris avec son admirable lucidité d'esprit
et la volonté ferme qui le caractérisait. Si
M. Thiers était resté-au pouvoir jusqu'à-sa
mort, il n'est pas douteux, pour ceux qui
tM été les témoins de ses dernières an-
nées, qu'il aurait maintenu la politique de
li France dans cette voie sage et'pru-
dente. Malheureusement, il a été renversa
par des hommes d'esprit qui se préoccu-
paient très médiocremjMttdes au~dres ex-
térieures, et ces aSaires si graves, si im*
portantes, si élevées au-dessus des quesr
~tions quotidienhes.qui nous divisent da.DS
la-pelitique intérieure, après avoir été li+
vrées, sous l'Empire, à'Faventure, ont été
livrées, sous le gouvernement du 24 mai, &
l'ignorance et à la présomption. Là politique
du.~M~oétaitfacilea suivre; elle reposait
'sur le respect des traités, et nous
avions~ des traités formels, solennels; nous
avions le traité de Paris, qui, même mo-
di8é par la convention de Londres en
1871, n'en restait pas mains pour l'Europe
une loi impérieuse et salutaire.'Il n'y
javait qu'une puissan ce sur le continent
~i voyait ce traité d'un mauvais œil et
qui, par toas les moyens, en poursuivait
~pabroga.tion,–u~e seule, la Russie! Il
est vra~ que la Russie devait trouver en
Allemagne une adhésion complaisante à
ses projets, mais seulement complaisante,
--et ce n'est pas l'Allemagne qui l'aurait
poussée ou encouragée dans sa marche
vers Constantiuople. Chose extraordinaire,
anormale-, presque invraisemblable, le
principal encouragement, la Russie l'a
ttM-uvé' auprès du principa.1 signataire
da traité de Paris, auprès de. la France!
Nona..4~ons certainement bien faibles à
$eMe~o<;ue, et toutefois, si =nous nous
étions foitement établis sur le terrain des
traités, n'aus y aurions trouvé une base so-
lide pour une excellente politique exté-*
rieure. Nous aurions donnée l'Angleterre
un appui moral qu'elle recherchait nous
aurions retenu, entravé, gêné l'Autriche
dans les velléités qui l'entraînaient vers
rOrient à la suite de la Russie. Les mal-
heurs qui ont fondu sur l'Europe pou-
vaient être conjurés si on s'y était pris au
bon moment et si on y avait employé les
bons moyens.
..Mais non! dès le premier jour la poli-
tique française a fait fausse route. Le
parti qui avait triomphé le 24 mai et qui
est resté maître de la direction des a.S'aires
étrangères jusqu~u 14 décembre dernier,
ce parti n'avait qu'une idée: l'alliance
russe Il a tout sacrifié à la. poursuite de
sa chimère. Le prince GortchakoS'ne par-
ïMt pas d~ traité-dé Paris avec pïus de
.<-
méprit, de dédain, de colère que nette
propre ministre. 11 a été convenu, dans
certaines coteries, que tous les malheurs
de la. France dataient de ce traité fatal que
l'onsacrinaiten victime expiatoire dans
les conversations privées, et auquel M. le
du& Decazes n'a jamais accordé la moin-
dre mention dans les déclarations et les
dépêches qu'il a. officiellement produites
pendant trois années consécutives. La
Russie se réjouissait l'Angleterre était
paralysée; l'Autriche d'abord perplexe,
penchait tous les jours davantage du côté
de la Russie. Les esprits se sont si bien
accoutumés à considérer le traité de Pa-
ris en particulier; et mêm& tous les traités
en général, comme un débris vermoulu
d!un autre âge, que, le jour où l'honnête
M. Waddington a parlé de ces traités mé-
connus, oubliés, condamnés, il a provo-
que une surprise qui n'était pas tout à tait
exempte de scandale.
Il faut rappeler ces antécédens de la
question parce qu'ils ne sont pas indiu'é-
rens à, ce qui se passe. Nous n'avons
malheureusement pas le droit de dés-
avoues les gauvernemens que nous avons
subis une natio.n est responsable des
gouvernemens qui là représentent, même
lorsqu'ils la représentent mal. Les fautes,
une fois commises, suivent leur cours na-
turel, et cenx~ qui les ont commises, ou
laissé commettre ne sont pas libres d'é-
chapper à leurs conséquences. Il est arrivé
ce qui devait arriver. L'Angleterre a pris
l'habitude de ne plus compter sur nous
ni avec nous elle a dû s'en remettre sur
elle seule du soin de garantir en même
temps que s,cs intérêts personnels les in-
térêts gén:éraux de l'Europe. Comment
nier que le langage tenu depuis quel-
ques mois par nos confrères n'a pu
que la confirmer dans cette résolution?
Le mot de neutralité a pris sous leurs
plumes toutes les formes Il semblait
qu'il n'y avait pas une neutralité assez
neutre, une inaction assez inactive pour
exprimer la politique qui convenait à
la France. Le courant de l'opinion a
~bientôt été si violent qu'il ne fallait son-
ger ni à le remonter ni & l'arrêter. La
rpresse française a signifié à l'Europe
qu'elle ne devait en aucun cas compter
sur la France. Soit! Mais alors n'était-
ce pas un devoir de souhaiter que la
question d'Orient ne reçût pas une so-
lution dénni.tive, et d'agir, ou du moins
de (parler en raison de ce souhait? C'est
ce que nous avons voulu faire, et nous
avons proposé un replâtrage qui, dans
notre estimation, pouvait durer vingt ou
vingt-cinq, ans. Grande -colère contre
nous! Comment, un replâtrage comment,
vingt-cinq ans! La presse a été presque
unanime à déclarer qu'il fallait une solu-
tion très nette, très définitive,–et non
moins unanime à soutenir que la France
devait rester neutre, inactive, les bras
croisés et tout au plus un œil ouvert sur
deux.
Nous n'inventons rien, nous ne; racon-
tons pas un conte de fées. Tout cela c'est
de l'histoire, et l'histoire de ces derniers
mois. Au moment même où le Congrès
s'est réuni, les hommes du 24 mai défen-
daient à nos plénipotentiaires, avec une `
énergie nouvell'e, d'avoir une idée, une
volonté, des principes. Fort bien Mais ce
serait trop de prétention que d'adresser
une défense analogue aux plénipoten-
tiaires! des autres puissances. Si l'opinion
chez nous se prononçait contre toute ini-
tiative un peu hardie, l'opinion ailleurs
se prononçait en sens inverse. Elle était
surtout très exaltée en Angleterre, et 't
nous ne doutons pas que si lordBeacons-
peld ne rayait pas satisfaite par la
convention du 4 juin, il aurait eu
un compte difficile à régler à sojji
retour à Londres et à sa réapparition
devant le Parlement. Que devait donc
faire l'Angleterre? Devait-elle s'adresser
à la France? Mais la France criait par
toutes ses voix qu'elle ne voulait rien en-
tendre, et que, quoi qu'il arrivât, elle res-
terait neutre. L'Angleterre devait-elle in-
sister? Devait-elle négliger le langage de'Ia a
presse et interroger le gouvernement? Et
qui nous dit qu'elle ne Fa pas fait? Quinous
dit qu'aucune invitation n'a été adressée à.
la France d'occuper aussi une position en
Orient et de se charger d'un protectorat
quelconque? Bien que-ce ne soit là qu'une
hypothèse, elle n'est peut-être pas abso-
lument imaginaire. Mais, nous le deman-
dons, si un ministère avait pris sur lui
d'adhérer à des propositions semblables~
qu'aurait dit Je J~aM~M ? qu'aurait dit
<&cJ<~? qu'aurait dit ~?~6~* MMM~-
~? Et qu'aurait dit enfin le pays, habi-
:tué à l'idée d'une inaction absolue.? 9
Evidemment, l'Angleterre ne pouvait
:pas calcule!' son action sur la nôtre; et
nous aurions mauvaise grâce à lui re-
procher d'avoir compté sur eUe-méme
et d'avoir agi seule, puisque nous ne
voulions pas agir avec elle.
De deux choses l'une ou tout ce que
nous écrivons depuis denx années, ce que
nous écrivions encore ces derniers jours
sur le Congrès, tout cela n'a pas le sens.
~commun, ou il faut admettre que l'Eu-
rope, profondément ébranlée par les der-
nières guerres et très imparfaitement ré-
édifiée par le Congrès, avait besoin que
l'oeuvre faite à Berlin fut placée sous la
garantie d'une ou de plusieurs puissances
décidées à la faire respecter. On sait ce
que valent les garanties collectives
leur insigmGance est aujourd'hui si bien
constatée que les plénipotentiaires du
Congres auraient craint de jouer trop
visiblement une comédie s'ils avaient
mis leurs travaux sous la sauvegarde
d'une garantie de cette nature. Nous
revenons alors a. notre question que
pouvait faire l'Angleterre sinon ce qu'eiïe
a fait? La convention du 4 juin est-la ré-
sultante très légitime et presque obligée
de toutes les causes que nous venons*d'a-
nalyser. Certes! il est désagréable de voir
qu'on nous a pris au mot lorsque nous
avons crié sur tous les tons qu'on devait
se passer de nous. Mais a qui la faute?
On se passe de nous pour le moment, et
nous nous sommes enlevé le droit de
nous en plaindre. Aùra-t-on besoin de
nous dans l'avenir? C'est une autre qaes-
tion, et il est inutile de la traiter aujour-
d'hui. Nous nous contenterons de faire
observer que si on nous a laissés à l'écart,
c'est parce que nous nous y sommes mis.
On ne nous a pas exclus comme en 1840.
Si nous ne sommes avec personne, per-
sonne non plus n'est contre nous.
H ne laut pas exagérer d'ailleurs au
point de vue français la portée de la con- v
vention du 4 juin, et nous nous som-
mes eûbrcés déjà de lui restituer son vé-
ritable sens. L'acquisition de Chypre par `
l'Angleterre n'est que le petit côté de
Tanaire ce n'est pas le but que pour-
suivait lord BeaconsSeId, -mais seule-
ment le moyen. Le but est d'arrêter
la Russie en Asie, grâce à un protectorat
exercé sur les provinces asiatiques de la
Turquie. Pour l'atteindre, pour exercer un
protectorat en'ectif, l'Angleterre avait be-
soin d'une station militaire nouvelle.
Malte est trop petite, et de plus, elle est
trop loin. L'Angleterre avait autrefois les
îles Ioniennes on sait qu'elle les a
données à. la Grèce et qu'elle s'est
bénévolement dépouillée par là de ter- ]
ritoires plus considérables que celui
qu'elle occupe en vertu de la conven-
tion du 4: juin. M. de Bismarck a eu'
& ce sujet un de ces mots ex-
pressifs qui font leur tour d'Europe. «Une
puissance, a-t-il dit, qui cesse de prendre
et qui commence à rendre est une puis-
sance nnie. L'Angleterre proteste en ac-
tion contre cette sentence trop sévère;
elle n'est, pas une puissance ~Snie puis-
qu'elle n'a pas absolument cessé de pren- 1
dre. Mais si elle prend, ce n'est pas '·,
pour taire une conque'tc matérielle,
pour s'assurec purement et simplement ]
un accroissement de territoire. Non, elle s
a montré par la restitution desîles Ionien-
nés le cas qu'elle faisait des territoires j
inutiles. Si elle prend Chypre aujour- 1
d'hui, ce n'est donc pas pour avoir une île j
de plus, c'est pour être sérieusement à
même d'arrêter la Russie sur sa frontière
nouvelle et de protéger les races diverses
qui restent soumises à la Turquie. ¡
Nous revenons donc encore a la 'question ]
que nous posions hier et qui, au fond,
est la seule pour les esprits réfléchis
Que vaut-il mieux en Asie le protectorat
de l'Angleterre ou celui de la Russie?
En posant eett& question, nous l'avons )
résolue. Nous avons dit les m.o)its multl-
pies qui nous faisaient pencher du côté
de l'Angleterre, notre alliée .naturelle, ]
notre parente au point de vue des moeurs,
des idées, des principes libéraux, soit en ]
matière politique, soit en matière commer-
cialé. Nous pourrions être choqués si l'An- ]
gleterre prenait tout d'un coup ànos côtés,
ou dans le bassin de la Méditerranée, une
puissance disproportionnée avec celle <
qu'elle avait hier. En est-il ainsi? L'île i
de Chypre ajoute-t-elle beaucoup a la puis-
sauce maritime de l'Angleterre ? Ne sa-
vons-nous pas d'ailleurs que cette puis-
sance est supérieure à la nôtre, et n'y 1
sommes-nous pas résignés? Chaque peuple ) i
a son génie particulier et ses apti-
tudes diverses. Les Anglais ont pour
la colonisation, pour le maniement et ]
l'éducation des races arriérées ou sémi- ·
barbares, des facultés qui nous manquent.
Mais nous, malgré nos malheurs, malgré
notre~ao'aiblissement actuel, nous avons
dans la clarté de notre esprit et de notre
langue, dans la puissance de propagande
qui est en nous, une force qu'on ne n
nous enlèvera pas qui est restée '1
intacte, et que nous seuls pouvons t
diminuer. Comment? En cédant au mirage
des idées fausses ou aux entraînemens de j
la. mauvaise humeur et des petites raucu- <
nés! Sachons nous débarrasser de ces I
tristes penchans de notre caractère, et c
soyons sûrs qu'en dépit de tout nous res- r
terons grands si nous comprenons le vrai <
caractère de notre grandeur et si nous n'y 1
portons pas atteinte.
Un de nos correspondans particuliers nous
adresse la dépêche suivante:
a Berlin, le 12 juillet. 7 h. ~6 m. soir.
B Commencée à deux heures et demie, l'a-
yaut-derniëra séance du Congres ëtàit ter-
minée quelques minutes avant six heures.
Elle a été consacrée & achever la lecture du
traité, qui s'est terminée sans incident.
Le traité. aura soixante-neuf articles. De-,
main aura lieu la signature de l'instru-
ment de paix. Hier, le comte Corti a inopiné-
ment obtenu, au nom de la France, de l'Ita-
lie et de l'Angleterre, une décision du Con-
grès recommandant au Sultan l'établissement
d'une commission internationale pour le rè-
glement des questions Snaneières. Les
Turcs seuls ont refusé de s'y associer,
faute d'instructions. Les Russes ont réussi
à consacrer Schipka. comme une sorte de
glorieux cimetiët'e & la. mémoire de leurs
soldats. Une commission européenne déter-
minera une enceinte amour de la posi-
tion de Schipka qui sera neutralisée. C'est à
nnsistM~ce des pléaipotentiaires russes qu'est
due cette concession fa.it~ à rameur-propre
national.
B Les correspondons étrangers considèrent
Itur tâche comme accomplie, et la plupart
quittent Berlin aujourd'hui. Les diplomates
sembtent aussi presses de rentrer chez eux.
Le comte Audrassy part demain soir pour
Vienne; le comte Schouvalofr, dimanche soir
pour Saint-Pétersbourg.
p On est heureux de voir unir 169 travaux
fiu Congres. Il a établi la théorie d'un nouvel
état de choses; reste une seconde tâche non
moins ardue, celle de la mise en prati-
que du traité de Berlin. Les cercles poli-
tiques ne se font pas d'iNusion sur les
jugemens que leur oeuvre excitera, au pre-
mier abord. Les solutions radicales ont ôtp
écartées et la paix est un compromis die
moyens termes. Des bruits contradictoires
circulent quant à la date de la publication
du traité mais il ne parait pas probable
qu'on attende l'échange des'ra.tineations. M
Z.
BOURSE DE PARIS
C!âtMre te it le 12 M~uMe. Batthn)~.
se/o
Comptât. te.M. MBSJ.. !t.
Fin cour. 7660. ':?. .40.
~.t/e~
ComptanttM25.10?2S;~ <
50/0
Comptant!Hit&tlS30J., <20.
Fmcour.nSM.liSM.0.<.
FSTITE BOORSS DU SQ:3.
Emprunt S 0/0. lis tr. 77 t/'2, 89 3/4, t)7 1/2.
30/0. '?6fr.20,2S,15.
90/Oturc. 16fr.
Ottomane 1873. 97 & 78.
Florins (or). 661/2.
Hongfois60/0. 801/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 28t ff. 2S, 378 fr. 73.
TéMgt'apMe priv<6e. )
iSor~tce td~gr~iuque de l'ag8nc& Ha.YM.)
Berlin, loll juillet, soir.
Le Congres a termine aujourd'hui la. lecture du
traité. Il ne reste plus que quelques détails peu
importans qui seront réglés aujourd'hui entre les
plénipotentiaires intéressés.
Le Congrès a admis à l'unanimité, et malgré
l'opposition des délégués turcs, une proposition
négociée ce matin par M. Waddihgton avec
M. Gorti ~t le marquis de Salisbury.
Cette proposition a été présentée par M. Corti,
au nomade rita.ie, de la France et de la Grande-
Bretagne. Etie demande qu'il soit institué à Con-
sta.ntiuoplû une commission européenne dans la-
quelle chaque puissance serait représentée par
un agent nommé par elle. Cette commission se-
rait chargée de recevoir les péciamations des
porteurs de titres et de bons ottomans, et de
rechercher les moyens d'y faire droit dans la
mesure du possible.
Le Congres a décidé la suppression des tributs
do laRoumanie et de la Serbie, ainsi que la capi-
talisation de ces. tributs.
On se rappelle que le Congrès a précédemment
admis la participation de ces Etats au paiement
de la dette ottomane, pour mie part proportion-
née aux acquisitions territoriales qu'ils ont ob-
tenues en Turquie.
Le Congres, sur une proposition de M. Wad-
dington, a décidé que le'traité, et non le proto-
cole, portera que~si. as la suite de l'invitation faite
à la Porte par toutes les puissances garantes de
négocier avec la Grèce une recti&cation des fron-
tières aUaut jusqu'aux vallées do la Salembria
et de Kalamos. l'entente ne s'établissait pas, les
puissances signataires offriraient leur médiation.
Cet.te proposition a été vivement combattue par
les plénipotentiaires turcs.
Le Congrès a discuté ensuite une propos!
tion précédemment soulevée par les délégués
russes.
Le prince Gortchakofï avait demandé que le
traité contînt une disposition, d'après laquelle les
puissances s'engageaient à surveiller et à assu-
rer l'exécution, par la Turquie, des prescriptions
du traité.
M. Waddington a combattu cette proposition
comme contenant des germes de difucultés, et.
après un assez long débat, elle a été rejetée. Le
Congres a maintenu, pour l'évacuation par les
troupes russes des pays qu'elles ne doivent pas
occuper, les délais établis par le traité de San-
Stf;fano.
Relativement à l'échange des prisonniers et aux
prescriptions concernant purement les belligé-
rans, le Congrès n'a pris aucune décision; le
traité n'en fera pas mention.
Le texte du traité sera transcrit demain et pro-
bab:ement imprimé. Les plénipotentiaires le re-
cevront et le signeront samedi. Us se réuniront
néanmoins demain pour le règlement de quel-
ques formalités peu importantes.
Berlin, le il juillet, soir.
Les délégués se proposent de quitter Berlin
aussitôt après la clôture du Congrès, les uns sa-
medi soir; et les autres dimanche.
Berlin, lel2juillet,soir. j
A la séance du Congrès de demain, qui com-
mencera à deux heures et demie, le traité sera
'signé et muni des sceaux.
Comme pour la première séance, les plénipoten-
tiaires viendront en uniforme de gala.
Après un discours de clôture prononcé par le
prince de Bismarck, il est probab!& que le comte
Andrassy, au nom tiu Congrès, remerciera le
chancelier allemand de sa présidence.
Sept exemplaires du traité seront remis de-
main aux plénipotentiaires pour l'échange des
ratulcations.
Le Congrès a discuté aujourd'hui la question
relative à la publication du texte du traité. Il a
décidé qu'il ne serait officiellement publié qu'a-
près l'échange des ratifications; néanmoins, les
plénipotentiaires anglais ont fait connaître qu'ils
seraient prochainement obligés de soumettre ce
texteauParlement.
Rome,lel2juillet.
Le.Sét&t a commencé la discussion du budget
du ministère des affaires étrangères. Au cours de
la discussion, M.Baccarini, ministre des travaux
publics, répondant à M. Pepoli, dit que l'Italie est
prête à reprendre les négociations pour la con-
clusion du traité de commerce franco-italien. Elle
attend, pour cela, les propositions de la Erance.
Londres, le 12 juillet.
On télégraphie de Berlin'au ?*M!M
<: La convention anglo-turque a été communi-
quée conudentiellëment aux puissances pou de
temps avant sa promulgation. & 1 1
Constantinople, ie 11 juillet.
La Bourse est fermée aujourd'hui.
Un grand conseil est tenu sous la présidence
du Sultan.
Le prince Lobanoff, ambassadeur de Russie,
et le comte Zichy, ambassadeur d'Autriche, ont
assisté au banquet offert par les ofSciers du ré-
giment russe dont l'empereur d'Autriche est
colonel honorait'e.
Les Russes ont; envoyé dë9 renforts d'hommes
et de Matériel dans les monts Rhodape.
Con~taJ~t~nop~é,Iel2ju!ltet.
II est inexact que M. Fournier ait assisté au
banquet donné hier par les officiers russes dp
régiment dont l'empereur d'Autriche est propna-
taire.
M. de torcy; attaché militair& français, a seul
assisté à ce banquet.
Madrid, le M juillet., 6 h. 20 m. soi~.
Au Congrès, répondant à une demande relative
a. la levée de l'état de siéce dans les provinces
basques, le ministre des Ônanees déclare, au nom
du gouvernement, que les raisons qui ont mo-
tivé i'état de siège dans ces provinces-existent
encore aujourd'hui.
Berlin, le 12 juillet.
Une députation composée du général de Bpsë,
du major Sehteinitz et du comte Seckéndorf est
chargée d'aller exprimer au roi d'Espagne les
condoléances de l'empereur, et d'assister aux cé-
rémonies funèbres qui doivent avoir lieu a Ma-
drid à l'occasion de la mort de la reine Mercedes.
Cette députa tion a été~ reçue hier soir par le
prince impérial et est partie aujourd'hui pour
Paris, d'où elle se rendra a Madrid.
Le ministre de la malice a. reçu aujour-
d'hui, à troisrneures, dtt gouvërneufd~la,
Nouvelle-Calédonie, la- eonarmation de l'in-
suMecti&a'dieBGa.aaquas.
Le nombre des vict-imea aetait jna.lh~uren-
seoMmt de 89, paNmil~s~n&Has ~s colonel
&aUy~Pdssebosc.
Le gouvem~M ajou~ q;d'il est maître de
I& situation..
Le ministre de I& nisrino lui a. adt-esse la;
dépêche suivante.
Le gouvernement compte sur votte éner-
gie pour réprimer l'insurrection. Des ren-
forts vous son't envoyés immédiatement de
? Saïgon e~ de France. B
L'inconvénient du journalisme quoti-
dien est que chaque jour emporte le sou-
venir des journées précédentes et que
chaque impression nouvelle efface noo
seulement le? impressions anciennes, mais
fait même oublier les opinions nettement
exprimées- Abusant de cette circonstance,
les journaux du 16 mai ne se lassent pas
.de dépeindre là surprise que nous aurait
causée la convention anglo-turque du
4 juin, l'embarras et le désarroi dans les-
quels la révélation de cet acte nous au-
rait plongés. A les entendre, toutes no&
prévisions seraient déjouées. Un cor-
respondant parisien du ~MMM, édi6é
sans doute par la lecture de ces feuilles,
dit aujourd'hui que' nous sommes vrai-
ment à plaindre. Nous nous serions per-
mis de nous moquer de lordBeaconsliel.d;
nous voulions persuader à nos lecteurs
qu'il a été joué par les Russes, et voici
que la convention du 4 juin renverserait
brutalement toutes nos combinaisons, et
c'est pour dissimuIeT notre désappointe-
ment que nous affecterions de décou-
vrir le plan de. lord BeaconsSeld dans
UBL roman de M. Disraeli. Pour rétablir la
vérité, nou~ avons un moyen aussi simple
que concluant c'est de remettre sot~s les
yeux des lecteurs quelques passages
d'un article que nous avons publié le
22 juin, c'est-à-dire une semaine après.
la publication du Mémorandum Schou-
valoG-SaHsburydans le 6?o~. On verra
M la convention du 4 juin pouvait être
pour nous une surprise et nous embar-
rasser en quoi que ce soit. On ju-
gera aussi si nous nous sommes trompés
dans l'appréciation de la politique de lord
BeaconsGeld. Après avoi~, deux jours
auparavant, examiné le 'Mémorandum du
30 mai au point de vue européen, nous
l'avons apprécié ainsi au point de vue
anglais
Si lord Beaconsfield a oublié l'Eu-
rope qui avait trop compté sur lui. il n'a ou~-
b!iô ni lui-même ni. les intérêts anglais qu'il
a solidement garantis à s~ manière, c'est-à-
dire par un coup de théâtre.
s Les intérêts anglais ont leur siège eu
Asie plus encore qu'en Europe. Voyons ce
que le Mémorandum du 30 mai a fait pour
l'Asie.
o On n'a pas oublié !a réponse du due de
Richmond et de sir Stafford NôrthGote a ceux
qui leur demandaient &i les doeumens pu-
bliés par le G*Më étaient exacts. ~s
sont incorrects, ont-ils dit, attendu qu'ils
sont incomplets. Nous croyons en en~t
que CM documens MS MN< ~~M CONtp~
et l'on y trouve certains passages qui ne
se sQf&aent pas à eux-mêmes. « Le gou-
vernement de la l'eine, lisons-nous dans
l'article 11. prend acte de l'assurance donnée
par S. M. I. que, dans l'avenir, la frontière
russe ne sera pas étendue en Asie. c Ce pas-
sage .est. clair, et il constitue un enga-
gement formel, non pas envers une puis-
sance faible comme la Turquie, non pas
envers l'Europe qui pourrait se trou ver désunie
et peu disposée à en exiger l'observation.
ma~s envers l'Angleterre individuellement,
l'AngIeterre.qui sera toujours prôte ~faire
valoir la professe qu'elle a reçue, l'Angle-
terre qui est constituée, par là, légalement et
formellement gardienne et garante de l'inté-
grité de la Turquie d'Asie, l'Angleterre q~i
obtient ainsi le c
encore dans l'article 11 nous y lisons
< Rn consentant à ne pas contester le désir de
l'empereur de Russie d'occuper le port deBatoum
et de garder ses conquêtes en Arménie, le gouver-
nement de S. M. ne se cache pas qu'U soit probaM&
que de graves dangers menaçant ta tranquillité des
populations deiaTurquieenAsM'. puissent résulte)',
dans l'avenir, de i'ëxtensiondelafrontière russe.
Mais le gouvernement de S. M. est d'avis que
.~<'eM~<que l'Europe .éprouve les calamités d'une nou-
veUe guerre. u,
N C'est ici que ~«NMM~ sM~~ .pa~
Globe p
~efa ce?'
pas tout. Mais que manque-t-il à la clarté
de ce passage? On peut essayer de recon-
stituer les parties non encore révélées, et
une lecture rétrospective du :TtMM nous
sera. ici ttës utile. Beu. de jours, en eSat,
après le retour du comte Sehouvalon' à
Londres,, le ~w:M publiait plusieurs arti-
cles qui sontalors passés à peu près inaperçus,
soit & cause de ÏeÙT caractère Hypothé-
tique, so!t parce que l'opinion n'était pas
encore avertie. En les relisant aufour-
d'hui, on y retrouve les principaux traits du
Mémorandum qui a causé depuis une si vive
émotion. Il y est dit par exemple, –etrio
?'tMM, a. été le premier, quelques jours avant
le 6~0~; à faire ces révélations,– que l'An-
gieterre n'insistera pas sur la, conservation de
Batoum à là Turquie; qu'elle se contentera de
la. restitution de Bayazid et de la vallée
d'Alashkert; qu'elle ne s'opposera pas à
la. rétrocession de la Bessarabie que la
~Bulgarie se~a, divisée en deux provinces
et n'ira pas jusqu'à la.mer Egée; que la con-
tinuité du territoire turc sera rétablie; enfin~
et sur ce point le langage du~~MM'i? était
d'abord un peu énigmatique, que l'Angle-
terre obtiendra une forte position en Asie.
Ouel genre de position? Le e~t devenu
plus précjs sur ce point da.ns ses numéros du
27; et du 28 mai. Une position, disait-il, qui
permet,tr& à l'Angleterre d'exercbr un cen-
'trô~e sérieux sur t'ad'mi-nistration turque, et
''surtout d'arrêter ledévelbppement de la puis-
'sance russe.
? Voila, donc la nàmre~ du protectorat que
l'Amg~tsrro exercera, sur là Turquie d'Agio.
,Le~'MMï,V!E jusqu'à l'assimiler au p&uvoir
exercé par les résidons politiques anglais au'
~prës des souverain indigènes dansl'Iade.
Certes, il y a. là pour l'Ang'lë terre un âvan-
tage considérable, et KO~ /b~coMMsM~ ? texte M~~ du $;?! Je <)!
,~M~. A ce prix, on; pouvait facit.entept « con-
sentu; à ne paB contester le désirde l'fmpereur
'de Russie! dB garde!; le port de Batoum.
Quoi qu'il en soit, l'établissement du pa'o.
tectorat anglais sur la Turquie d'Asie serait
un fait immense et parfaitement propre à
servir de compensa.U.on aux concessions que
i'Angleterre aurait été obligée dé faire à la
Russie- en Europe.
a Le protectorat que l'Angleterre ac-
quiertsurlaTt!quied'Asie,etquiluipermettra
a.exercerlÉgalemen-t sa surveillance sur toutes
les branches de l'administration turque pour
;1~ fortiner, sous le rapport politique, mUitaire
~t économique, ce protectorat sa transportera
tde- soi-même et naturellement sur ce qui
reste de la Turquie d'Europe. Placée formel-
lement sous la tutelle anglaise en Asie, la
Porte n'y échappera pas à Consta.ntinople.
< Ceux (rui auront bien vouiu nous
lire reconnaîtront, comme ~nous l'avions dit
en .commençant, que si lord Beaconsneld
a quelque peu oublie les grands prin-
cipes européens qu'il-avait invoques d'a-
bord, il n'a oublié aucun des/intérêts an-
glais. La belle imagination de lord! Bea-
coas~eld ne l'a pas empêché d'être franche-
ment égoïste, et it serait injuste de dire
.gué l'égoïsme anglais ne sert pas en quel-
que mesure l'in~ër&t généra. Mais à quoi
bon avoir pris un si long détour? A quoi
bon avoir rappelé de si nobles souvenirs?
A quoi bon avoir réveiMë dans le cœur de
l'Europe la mémoire des plus grands princi-
pes? H faut demander l'explication, du pro-
blème au caractère particulier, de lord Bea-
consûeld. Le décor dont il s'est siervi est plus
brillant que la pièce.; le cadre est plus grand
que le t&bleau. L'Europe; a. le drott d'éprou-
ver quelque déception; mais l'Angleterre n'a
pas à se plaindre. A son retour à Londres,
lord Beacon&ûeld pourra, répondre aux repro-
ches de ses adversaires en montant au Gapi-
tole et entonner le .M~ jS~a. ))
Que pourrions-nous dire de plus aujour-
d'hui, alors que tout ce que noua avions
iûdiq,ué ou pressenti da.ns .cet? article est
devenu, par la convention du 4 juin,
un. fait accompU?'
On nous écrit de Rome, le M juillet
? Je m'attendais un peu avoir la En du
~Congrës.marquée par l'explosion de ia boîte
à surprises; mon pressentiment ne m'a pas
trompé: Le traité du 4 juin et l'occupation
de Chypre par l'Angleterre ont été une véri-
table et grande surprise. Il y a lieu de croire
:q.u~ le" gouvernement s'en doutait un peu,
mais le public ne s'y attendait pas le moins
du monde..
B Le-D~Mo se montre assez désagréable-
ment impressionné, comme vous pourrez le
'voir par l'article inséré & la troisième page,
ce qui prouve qu'il a été rédigé à la hâte et
sou3,Iec6up de la première émotion. Le Z't-
ftMo ne peut plus 6tro considéré comme or-
gane ofScieux depuis qu'un de ses articles a
failli amener use brouille entre les ministres.
M. Cairoli, aveclequel ce journal était en re-
lation, est assez sérieusement malade pour n'a–
.voir pas la possibilité d'inspirer les articles.
B L'M, qui reçoit quelquefois des com-
munications, ne dit encore absolument rien.
N L'OjMK~OKe prend les choses fort tran-
~quillemeht, bien qu'a ses yeux. le traité du
4 juin ait pour conséquence de faire de l'em-
pire turc tout entier une dépendance delà
Grande-Bretagne qui, après s'être beaucoup
.Ëu.tprier pour concéder quelques parcelles,
a pris le gros morceau sans consulter per-
sonne. Ce sentiment est celui de plusieurs
autres journau'x:
s L'Ile de Chypre fut autrefoisune possession
italienne. Le roi de Sardaigne a porté pendant
longtemps le titre de roi de Chypre et de Jé-
rusalem. Or, les Italiens sont très disposés à
considérer comme leur appartenant tout ce
qui fut possédé par leurs ancêtres, et les Cy-
priotes font peut-être partie, sans s'en douter,
de ce qu'on appelle ici les ~o~MO~ M~c-
<~Kj~. A ce point de vue, l'occupation anglaise
n'est pas de nature à plaire parce qu'elle est
ordinairement de longue durée.
c C'est, peut-être pour éviter toute ob-
servation que sir Arthur Paget a pris un
congé; mais il peut bien se faire que la
boite à surprises contienne quelque dédom-
magement pour l'Italie. M. DepretJs, qui
avait les vues d'un homme d'Etat, avait pré-
paré les choses dans ce sens, et je suis bien
convaincu que le comte Corti ne s'est pas
écarté de la tradition et n'a rien négligé pour
réussir. Du reste, depuis d~ux ou trois jours
les attaques ttès.vi.ves et môme incohvana.n-
tes dirigées contre ce ministre ont complète-
ment cessé, ce qui est assez signi8catif.
s Le Sénat paraît disposé à ne s'occuperdu
droit de mouture qu'au mois de novembre.
Gomme la loi ne doit avoir d'effet que d~ns
un an, on ne peut lui forcer la main eous
prétexte d'urgence mais, quoi qu'on fasse,
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