Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-09
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Description : 09 juillet 1878 09 juillet 1878
Description : 1878/07/09. 1878/07/09.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS,
HARDI 9 JUILLET
1818. 1
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'Il im
̃ ON 'S'ABONNE.. '"̃ •̃
ras des Pratres-SaintGermain-rAuxenroIs, il.
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Un an. Six mois. Trois mois.
Département 80 fr. 40 £.̃ 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 fr. 18 fr.
1*8 aboanemens partent dea lM « 1» »•
chaque mois.
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Ê'épaptemem», «m. BSsiiaéB»©» «e eeon*
Iaïienden, apply to Cowïe and O, ftweigo news-
papers office, 17, Gresham strest, G. P. O.;
MM. Oellzy, Bavies et 0, 1, Finch, lane CornMll*
B.C., London;, mm. W.-H. Smith et Son,
186. Strand, W. C London.. y
A^xèuls/à l'O/Nte $ jm*M*«, *«, roe^elf
Madeleine, dans les kiosques .et dans les M-
bliothemieB des gares û° chemins de fer belges.
4 V«lparai8O (Chili), chei M. Oreste» WToraew»!
JOURNAL DES DEBATS
ON S'ABONNE
» en Belgique, en Itaiiç,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans It*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon, ou de
an moyen d'une valeur payable à Paris ou a*
«mdats-poste, soit internationaux, soit frança»,
gn Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
tu l'envoi d'une valeur payable fc ïi *U»
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les annonces sont reçues
«]UX MM. Fanchey, Lafate tt OV
8, place de la Bourse,
it au bureau du JW0pif#lif'
•Uwflolvent toujours ètreagrééesp» la rédaoUos.
PARIS
LUNDI 8 JUILLET
Le scrutin d'hier a été encore un suc-
cès éclatant pour le parti républicain.
22 circonscriptions avaient un représen-
tant à élire: 20 par suite d'invalidations et
2 pat suite de décès. Ces deux dernières
sont le 6° arrondissement de Paris et la
38 circonscription de Grenoble. Dans l'une
et dans l'autre, à deux républicains ont
succédé deux républicains. Restent 20 cir-
conscriptions. Sur ces 20 circonscriptions,
il faut en soustraire 2 où il y a ballottage:
ce sont la 2° circonscription de Largentière
(Ardèche) et la 2e de Valenciennes (Nord).
Il reste donc 18 8 circonscriptions dans
lesquelles les électeurs ont eu à confir-
mer les invalidations de la Chambre, ou
à les invalider à leur tour. 14 républi-
cains ont été- élus à la place de 14 ré-
actionnaires. 4 de ces derniers ont été
maintenus par le suffrage universel; ce
Sont MM. Delafosse, dans l'arrondisse-
ment de Vire (Calvados) Jérôme David,,
dans l'arrondissement de Bazas ( Gi-
ronde) Trubert, dans l'arrondissement
de Moissac (Tam-et-Garonne), et d'Es-
peuilles, dans l'arrondissement de Châ-
teau-Chinon (Nièvre). Dans ces 4 cir-
conscriptions, les électeurs ont re-
nouvelé leurs premiers choix, et lors-
qu'on se rappelle combien l'écart était
parfois peu considérable entre l'ancien
député réélu et son concurrent, on
doit rendre justice à l'impartialité
de l'administration qui n'a voulu
exercer aucune influence sur la se-
conde élection. Le gouvernement n'a
pas retourné contre ses adversaires
l'arme dont ceux-ci s'étaient si bien
servis contre la république et les répu-
blicains, et certainement il a bien fait.
Là majorité républicaine est telle en ce
moment qu'elle n'a pas besoin d'être
grossie par l'Usage de ces procédés artifi-
ciels. Notre succès est assez grand nous
l'avons obtenu par ce que les Anglais ap-
pellent /air play; le franc jeu, la lutte à
armes égales;
Le Congrès de Berlin achève ses tra-
Taux, et le jour est proche où nous pour-
rons porter sur son œuvre un jugement
général. Nous avons le regret de pré-
voir que ce jugement ne différera pas
beaucoup de celui que nous avons ex-
primé au jour le jour, à mesure que le té-
légraphe nous annonçait les résultats de
chaque séance. Que voulaient dire ceux
de nos confrères qui nous recomman-
daient toujours d'attendre que tout fût
fini, bien fini, pour oser élever la voix?
–Prenez-y garde nous disaient-ils. Vous
né savez pas quelles seront les résolu-
v tions dernières du Congrès; vous parlez
msidérément de chaque détail sans le
porter à d'autres que vous ignorez en-
vous pesez la valeur de chaque chif-
••< ans savoir quel sera le total.– On ne
méconnaître qu'au point de vue pu-
;nt théorique il n'y eût quelque
Dcmolant de raison dans ces conseils qui
prenaient volontiers la forme de récrimi-
nations. Oui, l'œuvre du Congrès doit être
jugée dans son ensemble et non pas dans
ses détails; mais à qui la faute si ces dé-
iails nous avaient été révélés par avance
avec une telle prodigalité de renseigne-
mens qu'il était trop facile de reconsti-
tuer l'ensemble? Il n'est pas un publiciste,
pour peu qu'il ait suivi avec attention le
travail diplomatique de ces dernières an-
nées, qui ne sût aussi bien que les di-
plomates eux-mêmes de quoi il serait
question à Berlin, comment les diffi-
cultés se, présenteraient, quelle atti-
tude prendraient les diverses puissan-
ces, et, approximativement, à quel résultat
on aboutirait. Dès les premiers jours,
chacun a pu voir qu'il était bien ren-
seigné, que ses prévisions allaient se
réaliser, et que. le Congrès était sans
mystère, bien que les diplomates ne
fussent pas sans voix, comme les ros-
signols de l'élégie. Fallait-il se taire, de
peur de se tromper, comme le conseillait
le Times ? Mais personne ne s'est trompé!
Fallait-il se taire, de peur de compromet-
tre les plus graves intérêts, suivant le
refrain que fredonne chaque soir le Fran-
çais ? Mais nous avons la conscience de
n'avoir rien compromis du tout! Cette
conspiration du silence ourdie par
des apôtres aussi, différens nous a
toujours paru la plus puérile des pré-
cautions, et en même temps la plus
fâcheuse. Le Français triomphe or-
gueilleusement de ce que nos plénipo-
tentiaires n'ont pas eu au Congrès autant
d'influence que M. de Bismarck. Il en est
heureux, il s'en réjouit à sa manière,
c'est-à-dire avec une amertume qu'il
tourne contre la république. Est-ce là
le ton et le langage qu'il faut prendre
pour être bon patriote et pour bien ser-
Vir son pays? 2 Alors, nous y renon-
çons. Nous n'avons, d'ailleurs, jamais cru
ni dit que les plénipotentiaires français
devaient jouer un jour au Congrès «le
# rôle d'arbitres » Le Français et ses amis
ont trop agité la France à l'intérieur, lui
ont fait traverser trop d'épreuves, l'ont
soumise à trop d'expériences pour lui
permettre de retrouver en si peu d'an-
nées la force matérielle qui est aujour-
d'hui la doublure obligée de la force
morale. Nos plénipotentiaires ont eu au
Lonfres–yatlitude simple et digne qui
leur convenait. Ils ont fait adopter par
la haute assemblée quelques principes gé-
néreux que l'avenir développera. Ils ont
montré des sympathies qui ne seront
peut-être pas tout à fait platoniques pour
des nationalités intéressantes comme celle
des Grecs, par exemple. Ils ne pouvaient
pas faire autre chose, et, s'ils l'avaient
tenté, quelle n'aurait pas été l'indigna-
tion du Français qui nous reproche
si durement à nous d'oser avoir une opi-
nion et de la dire ? Tout l'effort d'une
certaine presse a consisté à confondre le
gouvernement avec les journaux qu'elle
appelait « ministériels », afin de compro-
mettre le gouvernement au moyen de ces
journaux, ou du moins de fermer la bou-
che à ces derniers. Bonne œuvre en par-
tie double dont on comprend l'intérêt.
Embarrasser le gouvernement, bâillonner
de leurs scrupules les journaux républi-
caine, c'est ainsi que le Français entend
le patriotisme et cherche à justifier le
nom qu'il s'est donné nous ne savons
vraiment pas pourquoi.
Nos plénipotentiaires, avons-nous dit,
ont fait ce qu'ils ont pu et ce qu'ils ont
dû.-Ils étaient dans le Congrès, ils en fai-
saient partie, ce qui limitait le champ de
leur action. Ils ne pouvaient agir que sur
un petit nombre de diplomates vieillis et
endurcis dans leur métier, peu maniables
et très médiocrement sensibles à certains
argùmens qui agissent au contraire
sur l'opinion. L'opinion c'est notre
domaine à nous. La presse s'est adressée
l'opinion européenne; cet appel n'a
pas été sans échos, et ces échos se sont
Répercutés jusque sur les portes du Con-
grès. Si la frontière de la Bulgarie a- été
Rectifiée du côté de Sofia, si le passage
d'Ichtiman a été laissé à la Porte, on peut
croire sans trop de présomption que
lia presse n'a pas été sans influence
sur. ce résultat. Croit -on qu'il ait
4té inutile de dévoiler les défauts
de la conception première ? Croit-on que
le refroidissement et bientôt la réproba-
tion qui se sont produits autour d'eux
aient été absolument sans effet sur
lies plénipotentiaires anglais? Sans doute,
U a fallu changer souvent de tac-
tique, passer d'un point de vue à un
autre, s'exposer au reprocha de con-
tradiction de la part des esprits su-
perficiels qui ne regardent pas la fin,
mais seulement les moyens. Qu'importe?
îfous avons le droit de dire que si nos
plénipotentiaires ont fait de leur mieux
aju Congrès, la presse républicaine a' fait
de son mieux aussi en secouant les lâches
Suggestions de la presse réactionnaire.
Nous n'avons certainement pas à nous ap-
plaudir des résultats du Congrès de Ber-
lin mais, tels qu'ils sont, ils valentmieux
qu'ils n'auraient valu si le Français seul
ajvait eu la parole et en avait profité pour
ne rien dire, pour observer ce silence ap-
pjrobateur qui est le pire des encourage-
Biens.
Indépendamment de l'influence que les
journaux peuvent avoir sur ceux qui les
lisent, leur devoir est de fournir sur tou-
tes choses des renseignemens rapides,
exacts, précis. Nous nous sommes ap-
pliqués à remplir cette partie de notre
lâche en suivant pas à pas chaque
séance du Congrès. La dernière a été
consacrée à la délimitation des fron-
tières d'Asie, et ici encore, malgré la
meilleure volonté du monde, nous
nfe pouvons chanter victoire ni pour l'Eu-
rope ni pour l'Angleterre. La Russie re-
nonce à la possession de Bayazid c'est
fort bien mais elle aura Kars, Ardahan et
B&toum. La possession de ces deux pre-
mières places la rendra militairement maî-
tresse de la vallée de l'Euphrate et lui ou-
vrira la route d'Erzeroum. Quant àBatoum,
que les Russes n'ont pas pris et qu'on
leur donne, on en fera un port franc, et
les fortifications en seront détruites. On fait
observer que les fortifications de Batoum
sont peu de chose du côté de la terre, que
la place est forte par elle-même; et qu'en
cas de guerre il ne faudra que peu de
jours aux Russes pour relever les travaux
de terrassement qu'ils vont faire dispa-
raître. Quant à là franchise de commerce,
elle aura pour conséquence naturelle d'at-
tirer à Batoum tout le commerce qui
se fait aujourd'hui par Trébizonde. La
route de la mer Noire à la Perse passait
jusqu'ici par Trébizonde et Bayazid. Cette
route restera ouverte mais sur tout son
parcours elle longe les possessions russes,
et, en temps de guerre, elle sera immédia-
tement coupée sur plusieurs points. Ici
encore l'Angleterre s'est laissé payer par
des apparences et a sacrifié ou perdu le
fond des choses. Voilà le Congrès arrivé
à peu près à son terme, et nous ne voyons
pas encore ce qui pourrait nous amener à
modifier les premières impressions que
nous en avons éprouvées.
BOURSE DE PARIS
CIdture le 6 le 8 Hausse. Baisse.
S O/O
Comptant. 76 82 1 2 76 95 12 1 2
Fin cour. 16 92 1 2 77 20 •̃• 27 1/2
4 1/9 O/O
Comptant t>C 20 107 Va 1 3b
5 O/O
Comptant il4 93 US 40 .· 45
Fin cour. liS 5 113 67 1 2 62 1 2
PBTITK BOURSE DU SOUL
Emprunt B 0/0. U8fr. 75, 7>3/4, 90, 85, 87 1/2
3 0/0 77 fr. 27 1/2, *33.
5 0/0 turc 16 fr., 16 fr. 10, 18 f. 93, 971/2
Banque ottomane.. 487 fr. 50, 456 fr. 87 1/2.
Ottomane 1873 87 fr. 50.
Florins (or) 66 7/8,13/16.
Hongrois 6 0/0. 81,811/4,1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 277 fr. 50, 278 fr. 12 1/2.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 8 juillet, 9 h. soir.
» Au début de la séance d'aujourd'hui qui a
duré plus de quatre heures, le ministre pléni-
potentiaire de la Perse, Malkhom-Khan, a été
introduit par le comte Herbert de Bismarck
et par M. de Radowitz il a pris place à côté
des plénipotentiaires turcs et a été invité,
par le président du Congrès, prince de Bis-
marck, à prendre la parole.
» Malkhom-Khan a déclaré tout d'abord
qu'il acceptait la restitution de la ville et de
la province de Khotour suivant les décisions
prises par les commissaires russes et an-
glais à Erzeroum, puis il a prononcé les pa-
roles suivantes
« Depuis longtemps des contestations s'é-
levaient entre la Perse et l'empire otto-
man relativement à la ligne des fron-
tières qui doivent séparer les deux Etats
depuis Bayazid jusqu'à Mohamara, près du
golfe Persique. Ces contestations ont failli
prendre à diverses reprises un caractère
grave le gouvernement de S. M. le Schah
considérant comme un devoir de pro-
téger ses sujets contre les invasions des
tribus nomades, kurdes ou autres, qui profi-
tent de cette situation indécise pour piller
les villages et ravager des contrées entières.
Ces peuplades se portent sans cesse d'un point
sur un autre, se croient assurées de l'impunité
parce qu'elles invoquent tour à tour la juri-
diction turque ou la juridiction persane, sui-
vant qu'il s'agit d'un méfait commis dans les
pays voisins. Il en résulte de constantes ré-
clamations qui donnent lieu à des enquêtes
le plus souvent sans résultats, et à d'in-
cessans différends entre les deux pays. Il
en résulte surtout que les plus belles con-
trées demeurent inhabitées, que les terres
les plus fertiles restent incultes, les habitans
ne voulant pas se risquer à y fixer leur de-
meure sans avoir la certitude qu'ils seront
protégés par les autorités locales. Il y. a donc
là toute une vaste étendue de territoire, aussi
belle que féconde, qui reste à l'état sauvage,
au grand dommage de la civilisation. La Perse
a tout mis en œuvre pour faire cesser cet état de
choses elle s'est adressée à Constantinople
pour obtenir le tracé d'une frontière où elle
pût installer des postes de surveillance;
comme ses réclamations restaient sans effet,
l'Angleterre et la Russie se sont interposées.
Une conférence au sein de laquelle ont pris
place des délégués persans, turcs, anglais et
russes, a siégé pendant deux années con-
sécutives à Erzeroum, et a tracé une ligne
de frontières que le gouvernement dé S. M. le
Schah était disposé à accepter; mais la Su-
blime-Porte n'a pas ratifié jusqu'à présent re
travail de cette commission, et la question
est toujours indécise. Le gouvernement de
S. M. a la conviction profonde que l'état des
choses ne peut se prolonger sans de
graves inconvéniens. Désireux d'y mettre
un terme, il croit remplir un devoir en
priant la haute assemblée de vouloir bien
taire tracer sur la carte la ligne de fron-
tières convenue dans la conférence d'Er-
zeroum. S. M. le Schah déclare à l'avance
qu'il acceptera la décision du Congrès, quelle
qu'elle soit, avec la plus grande reconnais-
sance. »
» Après une courte discussion, le Congrès
a invité formellement la Porte-Ottomane à
tracer la frontière réclamée par la Perse, con-
formément aux stipulations du traité d'Er-
zeroum.
» La question serbe a été définitivement
vidée. Pirot a été attribué aux Serbes. Il ne
reste plus qu'à s'entendre au sujet de
"Wranja. On s'est occupé ensuite des rapports
déposas par les commissions militaires char-
gées de délimiter les frontières de la Bulgarie,
des Balkans et de la Roumélie. La lecture de
ces rapports a pris beaucoup de temps. Puis
la discussion s'est engagée sur Batoum. Cette
question avait été réservée pour la fin, at-
tendu que l'entente n'est pas encore établie
entre la Russie et l'Angleterre relativement au
port qui doit être déclaré franc. La difficulté
consiste toujours à trouver des garanties que
demande l'Angleterre mais, on parait con-
vaincu que l'entente se réalisera d'ici à
demain.
» On s'attendait généralement à une sur-
prise de la part de lord Beaconsfield elle
vient d'éclater en effet par la dépêche du Daily
Telegraph annonçant- que la reine d'Angle-
terre a conclu avec le Sultan un traité d'al-
liance défensive par lequel elle lui garantit
l'intégrité absolue des territoires qui restent à
la Turquie en Asie-Mineure et se fait, en
échange concéder le droit d'occuper militaire-
ment l'île; de Chypre. La teneur de ce traité
est absolument vriie, mais lord Beaconsfield
a l'intention de ne le communiquer que de'-
main au Coagrès.
» Les Turcs semblent très satisfaits des ré-
sultats du Congrès et se montrent tout dis-
posés à prendre ses vœux en très sé-
rieuse considération. Des négociations s'ou-
vriront prochainement à Constantinople
entre le cabinet hellénique et la Su-
blime-Porte pour la rectification des fron-
tières dans le sens indiqué par la haute
assemblée. En somme, les hommes d'E-
tat ottomans reconnaissent que ce qui
a été fait était la solution la plus pratique et
la plus rationnelle dans l'état de choses
qui existe aujourd'hui. Ils ont l'intention
bien arrêtée da provoquer chez eux l'élan
du commerce et de l'industrie pour rele-
ver la prospérité de l'empire. Aussitôt après
la" signature du traité de paix, ils se proposent
d'adresser une circulaire aux banquiers et ca-
pitalistes européens pour les inviter à venir
en Turquie exploiter les mines, les forêts, les
carrières, toutes les richesses en un mot
qui dorment improductives depuis des siècles.
Ils donneront l'assurance formelle que les
capitaux européens trouveront en Turquie
toute sécurité, et que l'empire ottoman est prêt
à faire tous ses efforts pour démontrer sa vi-
talité en développant la fortune publique à
l'intérieur. » N.
« Berlin, le 8 juillet. 6 h. 80 m. soir.
» La séance a duré de deux à six heures
elle a été consacrée aux questions de délimi-
tation qui avaient été laissées en suspens et
renvoyées à la commission. » Z.
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 7 juillet, soir.
La Post dit que M. de Bismarck a exprimé
l'intention de partir dimanche pour les eaux de
Kissingen.
Londres, le 8 juillet.
On pense que lord Beaconsfleld sera de retour
à Londres le 12.
Sir Stafford Northcote s'est blessé au ff ont sa?
medi dernier en se heurtant contre un volet.
La blessure n'est pas dangereuse, mais forcera
le chancelier de l'Echiquier à prendre plusieurs
jours de repos.
Berlin, le 8 juillet.
Le bruit que le gouvernement allemand avait
acheté un port sur les côtes du Maroc est dénué
de fondement.
Une dépêche de Londres nous apprend
que, dans la séance de la Chambre des
Communes d'aujourd'hui, M. Cross, répon-
dant au marquis de Hartington, a déclaré
qu'une convention conditionnelle a été
conclue le 4 juin, avec la Sublime-
Porte. Par cette convention, l'Angle-
terre s'engage à défendre la Turquie con-
tre toute agression future. La Russie
obtenant Batoum, la Porte cède Chypre à
l'Angleterre. Cette île sera immédiate-
ment occupée par l'Angleterre. Sir Gar-
net Wolseley est nommé gouverneur de
Chypre.
Lord Richmond a fait à la Chambre des
Lords une déclaration identique.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES.
Scrutin du 7 juillet.
Ardôche.
2« circonscription de Largentière.
Vaschalde (rép.) 4,659
Lauriol (mon.). 4,117
Odilon Barrot(rép.). 2,571
(Ballottage.)
Arléfçe.
Arrondissement de Saint-Girons.
De Sen.tenac(rép.). 4,636 élu
De Saint-Paul (inv.). 2,253
Basses-Pyrénées.
lre circonscription de Pau.
Marcel Barthe (363) 6,866 élu
Dé Luppé (inv.) 5,804
Calvados.
Arrondissement de Vire.
Delafosse (inv.) 8/46S élu
Arsène Picard (36S). 8,198
dard.
Arrondissement d'Uzès.
Mallet (363) 11.448 élu
Baragnon (inv.) 9.665
Gironde.
Arrondissement de Bazas.
Jérôme David (inv.). 6,476 élu
Alexandre Léon (rép.). 6*204
Hautes-Alpes.
Arrondissement d'Embrun.
Ferrari (363) 3,007 élu
De Prunières (inv.). 2,475
Haulc-Snronue.
Arrondissement de Toulouse.
Montané (rép.) 9,535 élu
Haute-Loire.
29 circonscription du Puy.
Le docteur Morel (rép.) 7,477 élu
De Kergorlay (bon.). 7,075
Hérault.
Arrondissement de Lodève.
Arrazat (rép.) 8.068 élu
Leroy-Beaulieu (rép.). 4,492 '2
Arrondissement de Saint-Pons.
Agnel (rép.) 6,524 élu
Pas de concurrent.
Isère.
3° circonscription de Grenoble.
Guillot (rép.) 5,318 élu
Vogeli (rép.) 4,731
Maïue-ct-I^oire.
2° circonscription d'Angers.
Maillé (363) 9,763 élu
Faire (mon. inv.) 3,957
Marne.
2° circonscription de Reims.
Le doef Thomas (363). 9,487 élu
Rœderer (inv.).. 9,111
Mayenne.
M. Lecomte (363) 5,749 élu
Pas de concurrent.
Nièvre.. -̃̃'
D'Espeuilles (m. inv.). 6,950 élu
Gudin(363) 6,749
1%'ord.
2e circonscription de Valenciennes.
Girard (rép.). 10,543
Renard 10,534
Ballottage.
28 circonscription de Cambrai.
Bertrand-Milcent(363). 11,272 élu
Jules Amigues (bon.). 8,600
Arrondissement de Dunkerque.
Trystram (363) 8,870 élu
D'Arras (mon. inv.). 2,938
Seine.
6° arrondissement de Paris.
Hérisson (rép.). 8,921 élu
Victor Guérin (mon). 3,004
Blanqui (rép.) 618
Seine-Inférieure.
2° circonscription du Havre.
P.CasimirPérier(rép.). 5,038 élu
Dubois (mon.) 3.021
'furn-ct-Garoune.
Arrondissement de Moissac.
Trubert (inv.) 7,132 élu
Chabrié (363) 6,972"
Les élections d'hier ont été ce qu'on
attendait, c'est-à-dire qu'elles ont ressem-
blé aux autres élections partielles que
quelques décès et de nombreuses invali-
dations ont rendues nécessaires depuis six
ou sept mois. Le pays continue de donner
raison à la Chambre et d'annuler les élec-
tions que celle-ci a invalidées. La con-
science publique n'est pas encore soula-
gée des vexations qu'elle a impatiemment
supportées du 16 mai au 14 décembre. Les
électeurs reprennent aujourd'hui leur li-
berté et ils en usent au profit des candidats s
qu'un ministère de combat avait proscrits
et sur lesquels il avait répandu les calom-
nies les plus odieuses. Pendant toute la
durée de l'administration du 16 mai, ces
calomnies sont restées sans réponse. Ici,
à Paris, les journaux républicains disaient
la vérité, toute la vérité, et ils circu-
laient sur la voie publique, ils étaient
vendus dans les kiosques des boulevards
mais on sait qu'il en était tout autrement
en province. Jamais la loi n'avait été ap-
pliquée d'une manière plus capricieuse et
plus versatile par les préfets, les sous-pré-
fèts et les gardes champêtres. Les mêmes
journaux dont la vente était permise sur un
point étaient interdits sur tel autre. It y
avait enfin un journal privilégié, officiel,
ministériel, qui était affiché sur les murs
des monumens publics et qu'il était im-
possible de traduire devant les tribu-
naux, puisque ceux-ci se déclaraient in-
compétens en face d'un placard adminis-
tratif il était inviolable encore.plus que
M. le Président de la république. Si
nous rappelons tous ces faits, ce n'est
pas pour renouveler les anciennes po-
lémiques, ce n'est pas pour réveiller
des colères que nous voudrions voir
s'apaiser, c'est pour expliquer l'appa-
rente contradiction qui se manifeste dans
le suffrage universel, et dont les adversai-
res de notre système électoral ne man-
quent pas de profiter. Le voilà bien, di-
sent-ils, votre suffrage universel Hier il
disait blanc, aujourd'hui il dit noir. Quel
fond pouvons-nous faire sur des électeurs
qui ne savent pas ce qu'ils veulent on
qui, le sachant, n'osent pas l'avouer pour
peu qu'ils aperçoivent l'habit brodé d'un
préfet ou le tricorne d'un gendarme?– Il
faut remarquer d'abord que ce reproche ne
pourrait s'appliquer qu'à une infime mino-
rité d'électeurs. On se rappelle avec quelle
énergie, fortifiée par une longue patience,
l'immense majorité s'est dégagée, le 14 oc-
tobre, de toute pression officielle. Quantaux
autres qui ont fléchi alors sous cette pres-
sion à haute vapeur et qui se redressent
maintenant, non, ce n'est pas la peur ni la
corruption qui avaient déterminé leur vote
c'est l'ignorance. On les avait fait vivre
dans une atmosphère artificielle, privés
de renseignemens, privés de journaux,
assaillis par des mensonges de tout
genre dont la réfutation n'arrivait pas
jusqu'à eux. Quoi d'étonnant s'ils n'ont
pas su résister à l'influence du régime
auquel on les avait condamnés ? On leur
avait fait croire que la, société était me-
nacée dans ses fondemens, que le maré-
chal s'en était heureusement aperçu,
qu'il avait éventé une abominable conspi-
ration, que son parti était pris et que ja-
mais, jamais, il n'aurait plus aucun rapport
avec les républicains. Ils ont vu, depuis,
le maréchal prendre des ministres républi-
cains, ces ministres gouverner en vrais
conservateurs, la société continuer de se
porter fort bien ils ont pu lire non pas un
journal, mais tous les journaux; la lumière
est entrée vivement dans leurs esprits
comme dans une chambre noire; et voilà
comment il faut expliquer le changement
de leurs votes. Ce n'est pas eux qui ont
changé, mais tout a changé autour d'eux,
tout a repris sa place naturelle, les fan-
tômes se sont évaporés dans l'air libre.
MM. Baragnon, Jules Amigues, etc., se
sont évanouis eux-mêmes comme de sim-
ples fantômes.
Ce sont pourtant des êtres réels, et très
réels. Nou* les avons vus naguère à la
Chambre, nous les avons entendus parler
d'une voix pleine, sonore, retentissante,
provoquante. Quelques uns se posaient
comme des héros de mélodrame ils
fin avaient le geste passionné, l'allure
inquiète mais fière, le verbe saccadé mais
impérieux. M. Baragnon tranchait sur le
fosd commun avec un relief particu-
lier il était d'ailleurs heureusement
servi par une rare puissance de poumons.
Si l'homme, ainsi que l'a dit un philo-
sophe, est une intelligence servie par des
organes, M. Baragnon est un des hom-
mes les plus hommes qui existent, car ce
n'est pas l'intelligence qui lui fait défaut,
et ses organes vocaux sont un instru-
ment merveilleux. Hélas! nous n'enten-
drons plus de longtemps cette grande voix
qui naguère encore chantait victoire à
la veille de la bataille avec un éclat sans
égal. M. Baragnon n'acceptait pas la
situation d'accusé qui lui était faite il
accusait à son tour avec une verve inta-
rissable et une ardeur qui ne semblait
pas prête à tomber. Il faisait appel à l'ar^
mée de ses électeurs de ses fidèles
«lecteurs; il la faisait mouvoir sous les
yeux de la Chambre étonnée il l'in-
vitait, puisqu'il le fallait, à de nou-
veaux combats, à des gloires nouvelles.
Que reste-t-il de tout cela? le souvenir
d'un homme qui ne manquait pas d'es-
prit et qui aurait pu jouer un rôle dans
nos Assemblées parlementaires, mais qui
s'est perdu probablement pour toujours
parce qu'il n'avait pas certaines qualités
sans lesquelles on n'est pas pris au
sérieux. La politique est un jeu dans, a
lequel il faut mettre autre chose que
de l'intrigue et de la fougue. On ne
« fait pas marcher la France parce
qu'on s'agite soi-même. M. Baragnon
l'ignorait, et l'expérience le lui a dure-
ment appris. Nommé député en 1871,
grâce aux circonstances et aussi grâce à
l'équivoque dont il avait enveloppé ses"
opinions, il n'avait pas été réélu en 1876./
Il a fallu le 16 mai et la candidature offi-*
cielle pour le remettre sur le pavois. La
candidature officielle étant venue à lui
manquer, tout a manqué à M. Baragnon,
hors lui-même mais lui seul, ce n'était
pas assez 1
Le parti royaliste et clérical n'a pas;
perdu seulement M. Baragnon, il a été
frappé de coups nombreux. Que sont de-
venus M. Fairé, M. de Luppé, M. de.
Prunières, etc.? Nous en dirons au-
tant du parti bonapartiste, bien que
celui-ci ait eu quelques succès rela-
tifs. La réélection de M. Jérôme David est
même un succès absolu que nous nous gar-
derons bien de contester, car il faut recon-
naître les avantages remportés par ses
adversaires, surtout lorsqu'il est si facile
de les compter. M. Delafosse, qui vient
d'être réélu à Vire, est-il un bonapar-
tiste ? C'est un point incertain, et sur le-
quel M. Delafosse n'a pas mieux demandé
que d'entretenir une sorte de nuage.
Dans sa' défense devant la Cham-
bre, il n'a pas été éloigné de se don-
ner comme un républicain méconnu
profondément méconnu, en effet; mais
c'était sa faute et non pas la nôtre.
Si M. Delafosse veut se rallier sincère-
ment aux institutions actuelles, comme
l'a fait, par exemple, M. Duguê de la
Fauconnerie, il sera reçu comme il le mé-
rite. S'il aime mieux croire que la
souveraineté nationale ne s'est pas pro-
noncée assez clairement en faveur de
la république, s'il persiste à attendre
le Messie promis ou qu'il s'était pro-
mis, c'est son affaire. Quant à M. Jules
Amigues, bonapartiste socialiste, grand
esprit qui unit dans une vaste synthèse
Bonaparte et-Rosse!, le 2 décembre et le
18 mars, il n'attend pas le Messie, vu qu'il
est lui-même le Messie. On le lui a dit,
et il n'a pas protesté. Dans une de ses
tournées électorales à travers les villes et
les villages de son arrondissement, il a
rencontré une députation de jeunes filles
qui lui a tenu ce langage « Votre
» noble présence ranime nos espéran-
» ces. Votre court passage parmi nous
» est identique à celui de Notre Seigneur
» Jésus-Christ surla terre. Vous êtes comme
» le soleil levant, vous réchauffez nos mem-
» bres de vos rayons. Vous êtes pour
» nous comme l'arc-en-ciel qui indique le
retour du beau temps. Votre flambeau
» nous a éclairés, nous sommes sortis de
l'obscurité. » Qui aurait cru qu'une lit-
térature d'une couleur aussi orientale
pouvait naître dans le département du
Nord? Cette prose poétique, imitée des
vieillesprophétiesjuives et de Sacountala,
n'exprimait malheureusement l'opinion
que d'une très petite partie des élec-
leurs de Cambrai, et M. Amigues au-
rait dû se défier en l'entendant de la
bouche d'une jeune fille, car les jeunes
filles ne sont pas électeurs. Et puis ces
mots « Votre court passage parmi nous »,
prêtaient à l'amphibologie. Lepassage a été
court en effet, et, c'est peut-être la seule
ressemblance qu'il y ait entre M. Amigues
et Jésus-Christ; du moins nous n'en avons
pas découvert d'autres. Quant à l'air de fa-
mille qui le rapproche du soleil et de l'arc-
en-ciel, il faudrait, pour en juger, connaître
]jt;. Amigues plus intimement. Quoi qu'il en
sqit, il a été battu par un républicain qui
ne ressemble ni au soleil ni à la lune,
niais à un simple mortel comme nous
tous n'est-ce pas déjà un motif suffi-
sant pour que les électeurs de Cambrai
l'aient jugé plus propre à les repré-
senter ?' Sans doute aussi ces électeurs
ont été choqués et dégoûtés par ce mé-
lange d'idées, de théories, de sentimens
inçohérens dont M. Amigues a composé
son étrange mysticisme. Ils ne saisissent
pas la liaison entre ces pièces contradic-
toires. Ils ne comprennent pas qu'on
puisse être à la fois tout ce qu'est M. Ami-,
gués, sans falsifier chacune des doctrines
qu'on adopte. Ils ne comprennent pas
qu'on puisse se fondre dans le Grand-
Tout sans cesser d'être quelque chose.
Si la candeur de M. Amigues n'était pas
connue, on le soupçonnerait de se jouer
de ses opinions et de n'y voir que des ins-
t rumens pour son ambition. Il n'est pas à
souhaiter, pour l'honneur de la logique ou
de la sincérité humaine, que M. Amigues
fasse école. Ce n'est pas en faussant des
esprits ou des cœurs qu'il arrivera à former
une base solide pour le gouvernement de
son choix.. ̃
Il faudrait citer encore l'échec de M. de
Spint-Paul à Saint Girons. Nul autre
nb pouvait être plus sensible aux bo-
napartistes, et même aux réactionnaires
de toutes les couleurs, car M. de Saint-
Paitil a été un des agens principaux,
sinon l'agent principal de l'échauffourée
du. 16 mai. Pour un succès celui
de M. Jérôme David, combien de re-
HARDI 9 JUILLET
1818. 1
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ras des Pratres-SaintGermain-rAuxenroIs, il.
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Un an. Six mois. Trois mois.
Département 80 fr. 40 £.̃ 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 fr. 18 fr.
1*8 aboanemens partent dea lM « 1» »•
chaque mois.
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Ê'épaptemem», «m. BSsiiaéB»©» «e eeon*
Iaïienden, apply to Cowïe and O, ftweigo news-
papers office, 17, Gresham strest, G. P. O.;
MM. Oellzy, Bavies et 0, 1, Finch, lane CornMll*
B.C., London;, mm. W.-H. Smith et Son,
186. Strand, W. C London.. y
A^xèuls/à l'O/Nte $ jm*M*«, *«, roe^elf
Madeleine, dans les kiosques .et dans les M-
bliothemieB des gares û° chemins de fer belges.
4 V«lparai8O (Chili), chei M. Oreste» WToraew»!
JOURNAL DES DEBATS
ON S'ABONNE
» en Belgique, en Itaiiç,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans It*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon, ou de
an moyen d'une valeur payable à Paris ou a*
«mdats-poste, soit internationaux, soit frança»,
gn Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
tu l'envoi d'une valeur payable fc ïi *U»
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les annonces sont reçues
«]UX MM. Fanchey, Lafate tt OV
8, place de la Bourse,
it au bureau du JW0pif#lif'
•Uwflolvent toujours ètreagrééesp» la rédaoUos.
PARIS
LUNDI 8 JUILLET
Le scrutin d'hier a été encore un suc-
cès éclatant pour le parti républicain.
22 circonscriptions avaient un représen-
tant à élire: 20 par suite d'invalidations et
2 pat suite de décès. Ces deux dernières
sont le 6° arrondissement de Paris et la
38 circonscription de Grenoble. Dans l'une
et dans l'autre, à deux républicains ont
succédé deux républicains. Restent 20 cir-
conscriptions. Sur ces 20 circonscriptions,
il faut en soustraire 2 où il y a ballottage:
ce sont la 2° circonscription de Largentière
(Ardèche) et la 2e de Valenciennes (Nord).
Il reste donc 18 8 circonscriptions dans
lesquelles les électeurs ont eu à confir-
mer les invalidations de la Chambre, ou
à les invalider à leur tour. 14 républi-
cains ont été- élus à la place de 14 ré-
actionnaires. 4 de ces derniers ont été
maintenus par le suffrage universel; ce
Sont MM. Delafosse, dans l'arrondisse-
ment de Vire (Calvados) Jérôme David,,
dans l'arrondissement de Bazas ( Gi-
ronde) Trubert, dans l'arrondissement
de Moissac (Tam-et-Garonne), et d'Es-
peuilles, dans l'arrondissement de Châ-
teau-Chinon (Nièvre). Dans ces 4 cir-
conscriptions, les électeurs ont re-
nouvelé leurs premiers choix, et lors-
qu'on se rappelle combien l'écart était
parfois peu considérable entre l'ancien
député réélu et son concurrent, on
doit rendre justice à l'impartialité
de l'administration qui n'a voulu
exercer aucune influence sur la se-
conde élection. Le gouvernement n'a
pas retourné contre ses adversaires
l'arme dont ceux-ci s'étaient si bien
servis contre la république et les répu-
blicains, et certainement il a bien fait.
Là majorité républicaine est telle en ce
moment qu'elle n'a pas besoin d'être
grossie par l'Usage de ces procédés artifi-
ciels. Notre succès est assez grand nous
l'avons obtenu par ce que les Anglais ap-
pellent /air play; le franc jeu, la lutte à
armes égales;
Le Congrès de Berlin achève ses tra-
Taux, et le jour est proche où nous pour-
rons porter sur son œuvre un jugement
général. Nous avons le regret de pré-
voir que ce jugement ne différera pas
beaucoup de celui que nous avons ex-
primé au jour le jour, à mesure que le té-
légraphe nous annonçait les résultats de
chaque séance. Que voulaient dire ceux
de nos confrères qui nous recomman-
daient toujours d'attendre que tout fût
fini, bien fini, pour oser élever la voix?
–Prenez-y garde nous disaient-ils. Vous
né savez pas quelles seront les résolu-
v tions dernières du Congrès; vous parlez
msidérément de chaque détail sans le
porter à d'autres que vous ignorez en-
vous pesez la valeur de chaque chif-
••< ans savoir quel sera le total.– On ne
méconnaître qu'au point de vue pu-
;nt théorique il n'y eût quelque
Dcmolant de raison dans ces conseils qui
prenaient volontiers la forme de récrimi-
nations. Oui, l'œuvre du Congrès doit être
jugée dans son ensemble et non pas dans
ses détails; mais à qui la faute si ces dé-
iails nous avaient été révélés par avance
avec une telle prodigalité de renseigne-
mens qu'il était trop facile de reconsti-
tuer l'ensemble? Il n'est pas un publiciste,
pour peu qu'il ait suivi avec attention le
travail diplomatique de ces dernières an-
nées, qui ne sût aussi bien que les di-
plomates eux-mêmes de quoi il serait
question à Berlin, comment les diffi-
cultés se, présenteraient, quelle atti-
tude prendraient les diverses puissan-
ces, et, approximativement, à quel résultat
on aboutirait. Dès les premiers jours,
chacun a pu voir qu'il était bien ren-
seigné, que ses prévisions allaient se
réaliser, et que. le Congrès était sans
mystère, bien que les diplomates ne
fussent pas sans voix, comme les ros-
signols de l'élégie. Fallait-il se taire, de
peur de se tromper, comme le conseillait
le Times ? Mais personne ne s'est trompé!
Fallait-il se taire, de peur de compromet-
tre les plus graves intérêts, suivant le
refrain que fredonne chaque soir le Fran-
çais ? Mais nous avons la conscience de
n'avoir rien compromis du tout! Cette
conspiration du silence ourdie par
des apôtres aussi, différens nous a
toujours paru la plus puérile des pré-
cautions, et en même temps la plus
fâcheuse. Le Français triomphe or-
gueilleusement de ce que nos plénipo-
tentiaires n'ont pas eu au Congrès autant
d'influence que M. de Bismarck. Il en est
heureux, il s'en réjouit à sa manière,
c'est-à-dire avec une amertume qu'il
tourne contre la république. Est-ce là
le ton et le langage qu'il faut prendre
pour être bon patriote et pour bien ser-
Vir son pays? 2 Alors, nous y renon-
çons. Nous n'avons, d'ailleurs, jamais cru
ni dit que les plénipotentiaires français
devaient jouer un jour au Congrès «le
# rôle d'arbitres » Le Français et ses amis
ont trop agité la France à l'intérieur, lui
ont fait traverser trop d'épreuves, l'ont
soumise à trop d'expériences pour lui
permettre de retrouver en si peu d'an-
nées la force matérielle qui est aujour-
d'hui la doublure obligée de la force
morale. Nos plénipotentiaires ont eu au
Lonfres–yatlitude simple et digne qui
leur convenait. Ils ont fait adopter par
la haute assemblée quelques principes gé-
néreux que l'avenir développera. Ils ont
montré des sympathies qui ne seront
peut-être pas tout à fait platoniques pour
des nationalités intéressantes comme celle
des Grecs, par exemple. Ils ne pouvaient
pas faire autre chose, et, s'ils l'avaient
tenté, quelle n'aurait pas été l'indigna-
tion du Français qui nous reproche
si durement à nous d'oser avoir une opi-
nion et de la dire ? Tout l'effort d'une
certaine presse a consisté à confondre le
gouvernement avec les journaux qu'elle
appelait « ministériels », afin de compro-
mettre le gouvernement au moyen de ces
journaux, ou du moins de fermer la bou-
che à ces derniers. Bonne œuvre en par-
tie double dont on comprend l'intérêt.
Embarrasser le gouvernement, bâillonner
de leurs scrupules les journaux républi-
caine, c'est ainsi que le Français entend
le patriotisme et cherche à justifier le
nom qu'il s'est donné nous ne savons
vraiment pas pourquoi.
Nos plénipotentiaires, avons-nous dit,
ont fait ce qu'ils ont pu et ce qu'ils ont
dû.-Ils étaient dans le Congrès, ils en fai-
saient partie, ce qui limitait le champ de
leur action. Ils ne pouvaient agir que sur
un petit nombre de diplomates vieillis et
endurcis dans leur métier, peu maniables
et très médiocrement sensibles à certains
argùmens qui agissent au contraire
sur l'opinion. L'opinion c'est notre
domaine à nous. La presse s'est adressée
l'opinion européenne; cet appel n'a
pas été sans échos, et ces échos se sont
Répercutés jusque sur les portes du Con-
grès. Si la frontière de la Bulgarie a- été
Rectifiée du côté de Sofia, si le passage
d'Ichtiman a été laissé à la Porte, on peut
croire sans trop de présomption que
lia presse n'a pas été sans influence
sur. ce résultat. Croit -on qu'il ait
4té inutile de dévoiler les défauts
de la conception première ? Croit-on que
le refroidissement et bientôt la réproba-
tion qui se sont produits autour d'eux
aient été absolument sans effet sur
lies plénipotentiaires anglais? Sans doute,
U a fallu changer souvent de tac-
tique, passer d'un point de vue à un
autre, s'exposer au reprocha de con-
tradiction de la part des esprits su-
perficiels qui ne regardent pas la fin,
mais seulement les moyens. Qu'importe?
îfous avons le droit de dire que si nos
plénipotentiaires ont fait de leur mieux
aju Congrès, la presse républicaine a' fait
de son mieux aussi en secouant les lâches
Suggestions de la presse réactionnaire.
Nous n'avons certainement pas à nous ap-
plaudir des résultats du Congrès de Ber-
lin mais, tels qu'ils sont, ils valentmieux
qu'ils n'auraient valu si le Français seul
ajvait eu la parole et en avait profité pour
ne rien dire, pour observer ce silence ap-
pjrobateur qui est le pire des encourage-
Biens.
Indépendamment de l'influence que les
journaux peuvent avoir sur ceux qui les
lisent, leur devoir est de fournir sur tou-
tes choses des renseignemens rapides,
exacts, précis. Nous nous sommes ap-
pliqués à remplir cette partie de notre
lâche en suivant pas à pas chaque
séance du Congrès. La dernière a été
consacrée à la délimitation des fron-
tières d'Asie, et ici encore, malgré la
meilleure volonté du monde, nous
nfe pouvons chanter victoire ni pour l'Eu-
rope ni pour l'Angleterre. La Russie re-
nonce à la possession de Bayazid c'est
fort bien mais elle aura Kars, Ardahan et
B&toum. La possession de ces deux pre-
mières places la rendra militairement maî-
tresse de la vallée de l'Euphrate et lui ou-
vrira la route d'Erzeroum. Quant àBatoum,
que les Russes n'ont pas pris et qu'on
leur donne, on en fera un port franc, et
les fortifications en seront détruites. On fait
observer que les fortifications de Batoum
sont peu de chose du côté de la terre, que
la place est forte par elle-même; et qu'en
cas de guerre il ne faudra que peu de
jours aux Russes pour relever les travaux
de terrassement qu'ils vont faire dispa-
raître. Quant à là franchise de commerce,
elle aura pour conséquence naturelle d'at-
tirer à Batoum tout le commerce qui
se fait aujourd'hui par Trébizonde. La
route de la mer Noire à la Perse passait
jusqu'ici par Trébizonde et Bayazid. Cette
route restera ouverte mais sur tout son
parcours elle longe les possessions russes,
et, en temps de guerre, elle sera immédia-
tement coupée sur plusieurs points. Ici
encore l'Angleterre s'est laissé payer par
des apparences et a sacrifié ou perdu le
fond des choses. Voilà le Congrès arrivé
à peu près à son terme, et nous ne voyons
pas encore ce qui pourrait nous amener à
modifier les premières impressions que
nous en avons éprouvées.
BOURSE DE PARIS
CIdture le 6 le 8 Hausse. Baisse.
S O/O
Comptant. 76 82 1 2 76 95 12 1 2
Fin cour. 16 92 1 2 77 20 •̃• 27 1/2
4 1/9 O/O
Comptant t>C 20 107 Va 1 3b
5 O/O
Comptant il4 93 US 40 .· 45
Fin cour. liS 5 113 67 1 2 62 1 2
PBTITK BOURSE DU SOUL
Emprunt B 0/0. U8fr. 75, 7>3/4, 90, 85, 87 1/2
3 0/0 77 fr. 27 1/2, *33.
5 0/0 turc 16 fr., 16 fr. 10, 18 f. 93, 971/2
Banque ottomane.. 487 fr. 50, 456 fr. 87 1/2.
Ottomane 1873 87 fr. 50.
Florins (or) 66 7/8,13/16.
Hongrois 6 0/0. 81,811/4,1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 277 fr. 50, 278 fr. 12 1/2.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 8 juillet, 9 h. soir.
» Au début de la séance d'aujourd'hui qui a
duré plus de quatre heures, le ministre pléni-
potentiaire de la Perse, Malkhom-Khan, a été
introduit par le comte Herbert de Bismarck
et par M. de Radowitz il a pris place à côté
des plénipotentiaires turcs et a été invité,
par le président du Congrès, prince de Bis-
marck, à prendre la parole.
» Malkhom-Khan a déclaré tout d'abord
qu'il acceptait la restitution de la ville et de
la province de Khotour suivant les décisions
prises par les commissaires russes et an-
glais à Erzeroum, puis il a prononcé les pa-
roles suivantes
« Depuis longtemps des contestations s'é-
levaient entre la Perse et l'empire otto-
man relativement à la ligne des fron-
tières qui doivent séparer les deux Etats
depuis Bayazid jusqu'à Mohamara, près du
golfe Persique. Ces contestations ont failli
prendre à diverses reprises un caractère
grave le gouvernement de S. M. le Schah
considérant comme un devoir de pro-
téger ses sujets contre les invasions des
tribus nomades, kurdes ou autres, qui profi-
tent de cette situation indécise pour piller
les villages et ravager des contrées entières.
Ces peuplades se portent sans cesse d'un point
sur un autre, se croient assurées de l'impunité
parce qu'elles invoquent tour à tour la juri-
diction turque ou la juridiction persane, sui-
vant qu'il s'agit d'un méfait commis dans les
pays voisins. Il en résulte de constantes ré-
clamations qui donnent lieu à des enquêtes
le plus souvent sans résultats, et à d'in-
cessans différends entre les deux pays. Il
en résulte surtout que les plus belles con-
trées demeurent inhabitées, que les terres
les plus fertiles restent incultes, les habitans
ne voulant pas se risquer à y fixer leur de-
meure sans avoir la certitude qu'ils seront
protégés par les autorités locales. Il y. a donc
là toute une vaste étendue de territoire, aussi
belle que féconde, qui reste à l'état sauvage,
au grand dommage de la civilisation. La Perse
a tout mis en œuvre pour faire cesser cet état de
choses elle s'est adressée à Constantinople
pour obtenir le tracé d'une frontière où elle
pût installer des postes de surveillance;
comme ses réclamations restaient sans effet,
l'Angleterre et la Russie se sont interposées.
Une conférence au sein de laquelle ont pris
place des délégués persans, turcs, anglais et
russes, a siégé pendant deux années con-
sécutives à Erzeroum, et a tracé une ligne
de frontières que le gouvernement dé S. M. le
Schah était disposé à accepter; mais la Su-
blime-Porte n'a pas ratifié jusqu'à présent re
travail de cette commission, et la question
est toujours indécise. Le gouvernement de
S. M. a la conviction profonde que l'état des
choses ne peut se prolonger sans de
graves inconvéniens. Désireux d'y mettre
un terme, il croit remplir un devoir en
priant la haute assemblée de vouloir bien
taire tracer sur la carte la ligne de fron-
tières convenue dans la conférence d'Er-
zeroum. S. M. le Schah déclare à l'avance
qu'il acceptera la décision du Congrès, quelle
qu'elle soit, avec la plus grande reconnais-
sance. »
» Après une courte discussion, le Congrès
a invité formellement la Porte-Ottomane à
tracer la frontière réclamée par la Perse, con-
formément aux stipulations du traité d'Er-
zeroum.
» La question serbe a été définitivement
vidée. Pirot a été attribué aux Serbes. Il ne
reste plus qu'à s'entendre au sujet de
"Wranja. On s'est occupé ensuite des rapports
déposas par les commissions militaires char-
gées de délimiter les frontières de la Bulgarie,
des Balkans et de la Roumélie. La lecture de
ces rapports a pris beaucoup de temps. Puis
la discussion s'est engagée sur Batoum. Cette
question avait été réservée pour la fin, at-
tendu que l'entente n'est pas encore établie
entre la Russie et l'Angleterre relativement au
port qui doit être déclaré franc. La difficulté
consiste toujours à trouver des garanties que
demande l'Angleterre mais, on parait con-
vaincu que l'entente se réalisera d'ici à
demain.
» On s'attendait généralement à une sur-
prise de la part de lord Beaconsfield elle
vient d'éclater en effet par la dépêche du Daily
Telegraph annonçant- que la reine d'Angle-
terre a conclu avec le Sultan un traité d'al-
liance défensive par lequel elle lui garantit
l'intégrité absolue des territoires qui restent à
la Turquie en Asie-Mineure et se fait, en
échange concéder le droit d'occuper militaire-
ment l'île; de Chypre. La teneur de ce traité
est absolument vriie, mais lord Beaconsfield
a l'intention de ne le communiquer que de'-
main au Coagrès.
» Les Turcs semblent très satisfaits des ré-
sultats du Congrès et se montrent tout dis-
posés à prendre ses vœux en très sé-
rieuse considération. Des négociations s'ou-
vriront prochainement à Constantinople
entre le cabinet hellénique et la Su-
blime-Porte pour la rectification des fron-
tières dans le sens indiqué par la haute
assemblée. En somme, les hommes d'E-
tat ottomans reconnaissent que ce qui
a été fait était la solution la plus pratique et
la plus rationnelle dans l'état de choses
qui existe aujourd'hui. Ils ont l'intention
bien arrêtée da provoquer chez eux l'élan
du commerce et de l'industrie pour rele-
ver la prospérité de l'empire. Aussitôt après
la" signature du traité de paix, ils se proposent
d'adresser une circulaire aux banquiers et ca-
pitalistes européens pour les inviter à venir
en Turquie exploiter les mines, les forêts, les
carrières, toutes les richesses en un mot
qui dorment improductives depuis des siècles.
Ils donneront l'assurance formelle que les
capitaux européens trouveront en Turquie
toute sécurité, et que l'empire ottoman est prêt
à faire tous ses efforts pour démontrer sa vi-
talité en développant la fortune publique à
l'intérieur. » N.
« Berlin, le 8 juillet. 6 h. 80 m. soir.
» La séance a duré de deux à six heures
elle a été consacrée aux questions de délimi-
tation qui avaient été laissées en suspens et
renvoyées à la commission. » Z.
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 7 juillet, soir.
La Post dit que M. de Bismarck a exprimé
l'intention de partir dimanche pour les eaux de
Kissingen.
Londres, le 8 juillet.
On pense que lord Beaconsfleld sera de retour
à Londres le 12.
Sir Stafford Northcote s'est blessé au ff ont sa?
medi dernier en se heurtant contre un volet.
La blessure n'est pas dangereuse, mais forcera
le chancelier de l'Echiquier à prendre plusieurs
jours de repos.
Berlin, le 8 juillet.
Le bruit que le gouvernement allemand avait
acheté un port sur les côtes du Maroc est dénué
de fondement.
Une dépêche de Londres nous apprend
que, dans la séance de la Chambre des
Communes d'aujourd'hui, M. Cross, répon-
dant au marquis de Hartington, a déclaré
qu'une convention conditionnelle a été
conclue le 4 juin, avec la Sublime-
Porte. Par cette convention, l'Angle-
terre s'engage à défendre la Turquie con-
tre toute agression future. La Russie
obtenant Batoum, la Porte cède Chypre à
l'Angleterre. Cette île sera immédiate-
ment occupée par l'Angleterre. Sir Gar-
net Wolseley est nommé gouverneur de
Chypre.
Lord Richmond a fait à la Chambre des
Lords une déclaration identique.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES.
Scrutin du 7 juillet.
Ardôche.
2« circonscription de Largentière.
Vaschalde (rép.) 4,659
Lauriol (mon.). 4,117
Odilon Barrot(rép.). 2,571
(Ballottage.)
Arléfçe.
Arrondissement de Saint-Girons.
De Sen.tenac(rép.). 4,636 élu
De Saint-Paul (inv.). 2,253
Basses-Pyrénées.
lre circonscription de Pau.
Marcel Barthe (363) 6,866 élu
Dé Luppé (inv.) 5,804
Calvados.
Arrondissement de Vire.
Delafosse (inv.) 8/46S élu
Arsène Picard (36S). 8,198
dard.
Arrondissement d'Uzès.
Mallet (363) 11.448 élu
Baragnon (inv.) 9.665
Gironde.
Arrondissement de Bazas.
Jérôme David (inv.). 6,476 élu
Alexandre Léon (rép.). 6*204
Hautes-Alpes.
Arrondissement d'Embrun.
Ferrari (363) 3,007 élu
De Prunières (inv.). 2,475
Haulc-Snronue.
Arrondissement de Toulouse.
Montané (rép.) 9,535 élu
Haute-Loire.
29 circonscription du Puy.
Le docteur Morel (rép.) 7,477 élu
De Kergorlay (bon.). 7,075
Hérault.
Arrondissement de Lodève.
Arrazat (rép.) 8.068 élu
Leroy-Beaulieu (rép.). 4,492 '2
Arrondissement de Saint-Pons.
Agnel (rép.) 6,524 élu
Pas de concurrent.
Isère.
3° circonscription de Grenoble.
Guillot (rép.) 5,318 élu
Vogeli (rép.) 4,731
Maïue-ct-I^oire.
2° circonscription d'Angers.
Maillé (363) 9,763 élu
Faire (mon. inv.) 3,957
Marne.
2° circonscription de Reims.
Le doef Thomas (363). 9,487 élu
Rœderer (inv.).. 9,111
Mayenne.
M. Lecomte (363) 5,749 élu
Pas de concurrent.
Nièvre.. -̃̃'
D'Espeuilles (m. inv.). 6,950 élu
Gudin(363) 6,749
1%'ord.
2e circonscription de Valenciennes.
Girard (rép.). 10,543
Renard 10,534
Ballottage.
28 circonscription de Cambrai.
Bertrand-Milcent(363). 11,272 élu
Jules Amigues (bon.). 8,600
Arrondissement de Dunkerque.
Trystram (363) 8,870 élu
D'Arras (mon. inv.). 2,938
Seine.
6° arrondissement de Paris.
Hérisson (rép.). 8,921 élu
Victor Guérin (mon). 3,004
Blanqui (rép.) 618
Seine-Inférieure.
2° circonscription du Havre.
P.CasimirPérier(rép.). 5,038 élu
Dubois (mon.) 3.021
'furn-ct-Garoune.
Arrondissement de Moissac.
Trubert (inv.) 7,132 élu
Chabrié (363) 6,972"
Les élections d'hier ont été ce qu'on
attendait, c'est-à-dire qu'elles ont ressem-
blé aux autres élections partielles que
quelques décès et de nombreuses invali-
dations ont rendues nécessaires depuis six
ou sept mois. Le pays continue de donner
raison à la Chambre et d'annuler les élec-
tions que celle-ci a invalidées. La con-
science publique n'est pas encore soula-
gée des vexations qu'elle a impatiemment
supportées du 16 mai au 14 décembre. Les
électeurs reprennent aujourd'hui leur li-
berté et ils en usent au profit des candidats s
qu'un ministère de combat avait proscrits
et sur lesquels il avait répandu les calom-
nies les plus odieuses. Pendant toute la
durée de l'administration du 16 mai, ces
calomnies sont restées sans réponse. Ici,
à Paris, les journaux républicains disaient
la vérité, toute la vérité, et ils circu-
laient sur la voie publique, ils étaient
vendus dans les kiosques des boulevards
mais on sait qu'il en était tout autrement
en province. Jamais la loi n'avait été ap-
pliquée d'une manière plus capricieuse et
plus versatile par les préfets, les sous-pré-
fèts et les gardes champêtres. Les mêmes
journaux dont la vente était permise sur un
point étaient interdits sur tel autre. It y
avait enfin un journal privilégié, officiel,
ministériel, qui était affiché sur les murs
des monumens publics et qu'il était im-
possible de traduire devant les tribu-
naux, puisque ceux-ci se déclaraient in-
compétens en face d'un placard adminis-
tratif il était inviolable encore.plus que
M. le Président de la république. Si
nous rappelons tous ces faits, ce n'est
pas pour renouveler les anciennes po-
lémiques, ce n'est pas pour réveiller
des colères que nous voudrions voir
s'apaiser, c'est pour expliquer l'appa-
rente contradiction qui se manifeste dans
le suffrage universel, et dont les adversai-
res de notre système électoral ne man-
quent pas de profiter. Le voilà bien, di-
sent-ils, votre suffrage universel Hier il
disait blanc, aujourd'hui il dit noir. Quel
fond pouvons-nous faire sur des électeurs
qui ne savent pas ce qu'ils veulent on
qui, le sachant, n'osent pas l'avouer pour
peu qu'ils aperçoivent l'habit brodé d'un
préfet ou le tricorne d'un gendarme?– Il
faut remarquer d'abord que ce reproche ne
pourrait s'appliquer qu'à une infime mino-
rité d'électeurs. On se rappelle avec quelle
énergie, fortifiée par une longue patience,
l'immense majorité s'est dégagée, le 14 oc-
tobre, de toute pression officielle. Quantaux
autres qui ont fléchi alors sous cette pres-
sion à haute vapeur et qui se redressent
maintenant, non, ce n'est pas la peur ni la
corruption qui avaient déterminé leur vote
c'est l'ignorance. On les avait fait vivre
dans une atmosphère artificielle, privés
de renseignemens, privés de journaux,
assaillis par des mensonges de tout
genre dont la réfutation n'arrivait pas
jusqu'à eux. Quoi d'étonnant s'ils n'ont
pas su résister à l'influence du régime
auquel on les avait condamnés ? On leur
avait fait croire que la, société était me-
nacée dans ses fondemens, que le maré-
chal s'en était heureusement aperçu,
qu'il avait éventé une abominable conspi-
ration, que son parti était pris et que ja-
mais, jamais, il n'aurait plus aucun rapport
avec les républicains. Ils ont vu, depuis,
le maréchal prendre des ministres républi-
cains, ces ministres gouverner en vrais
conservateurs, la société continuer de se
porter fort bien ils ont pu lire non pas un
journal, mais tous les journaux; la lumière
est entrée vivement dans leurs esprits
comme dans une chambre noire; et voilà
comment il faut expliquer le changement
de leurs votes. Ce n'est pas eux qui ont
changé, mais tout a changé autour d'eux,
tout a repris sa place naturelle, les fan-
tômes se sont évaporés dans l'air libre.
MM. Baragnon, Jules Amigues, etc., se
sont évanouis eux-mêmes comme de sim-
ples fantômes.
Ce sont pourtant des êtres réels, et très
réels. Nou* les avons vus naguère à la
Chambre, nous les avons entendus parler
d'une voix pleine, sonore, retentissante,
provoquante. Quelques uns se posaient
comme des héros de mélodrame ils
fin avaient le geste passionné, l'allure
inquiète mais fière, le verbe saccadé mais
impérieux. M. Baragnon tranchait sur le
fosd commun avec un relief particu-
lier il était d'ailleurs heureusement
servi par une rare puissance de poumons.
Si l'homme, ainsi que l'a dit un philo-
sophe, est une intelligence servie par des
organes, M. Baragnon est un des hom-
mes les plus hommes qui existent, car ce
n'est pas l'intelligence qui lui fait défaut,
et ses organes vocaux sont un instru-
ment merveilleux. Hélas! nous n'enten-
drons plus de longtemps cette grande voix
qui naguère encore chantait victoire à
la veille de la bataille avec un éclat sans
égal. M. Baragnon n'acceptait pas la
situation d'accusé qui lui était faite il
accusait à son tour avec une verve inta-
rissable et une ardeur qui ne semblait
pas prête à tomber. Il faisait appel à l'ar^
mée de ses électeurs de ses fidèles
«lecteurs; il la faisait mouvoir sous les
yeux de la Chambre étonnée il l'in-
vitait, puisqu'il le fallait, à de nou-
veaux combats, à des gloires nouvelles.
Que reste-t-il de tout cela? le souvenir
d'un homme qui ne manquait pas d'es-
prit et qui aurait pu jouer un rôle dans
nos Assemblées parlementaires, mais qui
s'est perdu probablement pour toujours
parce qu'il n'avait pas certaines qualités
sans lesquelles on n'est pas pris au
sérieux. La politique est un jeu dans, a
lequel il faut mettre autre chose que
de l'intrigue et de la fougue. On ne
« fait pas marcher la France parce
qu'on s'agite soi-même. M. Baragnon
l'ignorait, et l'expérience le lui a dure-
ment appris. Nommé député en 1871,
grâce aux circonstances et aussi grâce à
l'équivoque dont il avait enveloppé ses"
opinions, il n'avait pas été réélu en 1876./
Il a fallu le 16 mai et la candidature offi-*
cielle pour le remettre sur le pavois. La
candidature officielle étant venue à lui
manquer, tout a manqué à M. Baragnon,
hors lui-même mais lui seul, ce n'était
pas assez 1
Le parti royaliste et clérical n'a pas;
perdu seulement M. Baragnon, il a été
frappé de coups nombreux. Que sont de-
venus M. Fairé, M. de Luppé, M. de.
Prunières, etc.? Nous en dirons au-
tant du parti bonapartiste, bien que
celui-ci ait eu quelques succès rela-
tifs. La réélection de M. Jérôme David est
même un succès absolu que nous nous gar-
derons bien de contester, car il faut recon-
naître les avantages remportés par ses
adversaires, surtout lorsqu'il est si facile
de les compter. M. Delafosse, qui vient
d'être réélu à Vire, est-il un bonapar-
tiste ? C'est un point incertain, et sur le-
quel M. Delafosse n'a pas mieux demandé
que d'entretenir une sorte de nuage.
Dans sa' défense devant la Cham-
bre, il n'a pas été éloigné de se don-
ner comme un républicain méconnu
profondément méconnu, en effet; mais
c'était sa faute et non pas la nôtre.
Si M. Delafosse veut se rallier sincère-
ment aux institutions actuelles, comme
l'a fait, par exemple, M. Duguê de la
Fauconnerie, il sera reçu comme il le mé-
rite. S'il aime mieux croire que la
souveraineté nationale ne s'est pas pro-
noncée assez clairement en faveur de
la république, s'il persiste à attendre
le Messie promis ou qu'il s'était pro-
mis, c'est son affaire. Quant à M. Jules
Amigues, bonapartiste socialiste, grand
esprit qui unit dans une vaste synthèse
Bonaparte et-Rosse!, le 2 décembre et le
18 mars, il n'attend pas le Messie, vu qu'il
est lui-même le Messie. On le lui a dit,
et il n'a pas protesté. Dans une de ses
tournées électorales à travers les villes et
les villages de son arrondissement, il a
rencontré une députation de jeunes filles
qui lui a tenu ce langage « Votre
» noble présence ranime nos espéran-
» ces. Votre court passage parmi nous
» est identique à celui de Notre Seigneur
» Jésus-Christ surla terre. Vous êtes comme
» le soleil levant, vous réchauffez nos mem-
» bres de vos rayons. Vous êtes pour
» nous comme l'arc-en-ciel qui indique le
retour du beau temps. Votre flambeau
» nous a éclairés, nous sommes sortis de
l'obscurité. » Qui aurait cru qu'une lit-
térature d'une couleur aussi orientale
pouvait naître dans le département du
Nord? Cette prose poétique, imitée des
vieillesprophétiesjuives et de Sacountala,
n'exprimait malheureusement l'opinion
que d'une très petite partie des élec-
leurs de Cambrai, et M. Amigues au-
rait dû se défier en l'entendant de la
bouche d'une jeune fille, car les jeunes
filles ne sont pas électeurs. Et puis ces
mots « Votre court passage parmi nous »,
prêtaient à l'amphibologie. Lepassage a été
court en effet, et, c'est peut-être la seule
ressemblance qu'il y ait entre M. Amigues
et Jésus-Christ; du moins nous n'en avons
pas découvert d'autres. Quant à l'air de fa-
mille qui le rapproche du soleil et de l'arc-
en-ciel, il faudrait, pour en juger, connaître
]jt;. Amigues plus intimement. Quoi qu'il en
sqit, il a été battu par un républicain qui
ne ressemble ni au soleil ni à la lune,
niais à un simple mortel comme nous
tous n'est-ce pas déjà un motif suffi-
sant pour que les électeurs de Cambrai
l'aient jugé plus propre à les repré-
senter ?' Sans doute aussi ces électeurs
ont été choqués et dégoûtés par ce mé-
lange d'idées, de théories, de sentimens
inçohérens dont M. Amigues a composé
son étrange mysticisme. Ils ne saisissent
pas la liaison entre ces pièces contradic-
toires. Ils ne comprennent pas qu'on
puisse être à la fois tout ce qu'est M. Ami-,
gués, sans falsifier chacune des doctrines
qu'on adopte. Ils ne comprennent pas
qu'on puisse se fondre dans le Grand-
Tout sans cesser d'être quelque chose.
Si la candeur de M. Amigues n'était pas
connue, on le soupçonnerait de se jouer
de ses opinions et de n'y voir que des ins-
t rumens pour son ambition. Il n'est pas à
souhaiter, pour l'honneur de la logique ou
de la sincérité humaine, que M. Amigues
fasse école. Ce n'est pas en faussant des
esprits ou des cœurs qu'il arrivera à former
une base solide pour le gouvernement de
son choix.. ̃
Il faudrait citer encore l'échec de M. de
Spint-Paul à Saint Girons. Nul autre
nb pouvait être plus sensible aux bo-
napartistes, et même aux réactionnaires
de toutes les couleurs, car M. de Saint-
Paitil a été un des agens principaux,
sinon l'agent principal de l'échauffourée
du. 16 mai. Pour un succès celui
de M. Jérôme David, combien de re-
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