Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-04
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Description : 04 juillet 1878 04 juillet 1878
Description : 1878/07/04. 1878/07/04.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
JOlltWL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
mm a JiiiLiiT
1878.
^EllDI 4 JUILLET
}' W8. :•
ON S^ONNB
ta* des Pr8tres-SaiiitrGermain-i'Auxerrois^i7.
«nui' i»b iwÀMommoÊOim!
` Un an. Six mois. Trois moi*,
Cépartesieas. soir. 40 fr. 20 fr.;
Paris. 72 Jr. 36 fr. 18 fr.
Les ftbGiuaemens partent des l<> «t M da
chaque mois.
•' OM S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans" le Luxembourg, en Turquie,
«n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans 1«
̃'̃̃'̃ régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou d«
imndats-poste, soit internationaux, "soit françàl»,
•n Allemagne, en Autriche, en Russi», vv
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable fc fa 1*.
Pae^a, wo «nmépé. S© ,««»*. ̃'•
:jg#lsa«"tjBBaf gui, «s atjiis-ére. Jf* ,,ee*rt.
n Hioadoa, apply to C«wie and G», foreigù news-
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ek«2ilB8. y&aehcj, £.emt» «t C»,
° 8, place de ift Bourse,
•i &a bureau du JK9U»rUAI'»
*ile*dohrent toujours être agréées par la rêdacuoa,
PARIS
MERCREDI 3 JUILLET
Les élections qui auront lieu dimanche
prochain sont importantes à la fois par
leur nombre et par les constatations nou-
velles qu'elles doivent nous apporter sur
l'état de l'esprit public. Les scrutins s'ou-
.vrent dans 22 circonscriptions dans
20 circonscriptions il s'agit d'élections à
refaire par suite d'invalidations,, et dans 2
par suite de décès. Nous ne doutons pas
du succè3 qui attend encore cette fois les
candidats républicains, et il faut dire que
ces candidate appartiennent presque
tous aux nuances modérées. On nous
permettra d'exprimer plus formelle-
ment un vœu en faveur de notre collabp-
rateur M. Paul Leroy-Beaulieu, qui -se
présente à l'Institut samedi, et aux élec-
tions politiques dimanche. Tout le monde
sait que M. Leroy-Beaulieu est un homme
de science et de bon sens, et que, tout
jeune encore, il a obtenu déjà la noto-
riété la plus honorable et la plus éten-
due. Ses travaux comme économiste
suffisent certainement pour le recom-
mander aux électeurs de Lodève ses opi-
nions politiques méritent aussi d'inspirer
estime et confiance. N'avons-nous pas dit
que M. Leroy-Beaulieu était homme de bon
sens'/ Cela suffit pour qu'il accepte d'un
esprit résolu les institutions actuelles et
:pour qu'il travaille à les consolider. Sans
engagemens avec le passé, sans "préjugés,
sans passions de parti, tout entier au pré-
sent et à l'avenir, M. Leroy-Béaulieu repré-.
senterait très avantageusement l'arron-
tiissement de Lodève à la Chambre des
Députés. Les- électeurs s'honorent eux-
mérilës et se conforment aux meilleures,
traditions des pays parlementaires en ou-
vfânt la carrière à dés hommes jeunes et
aussi distingués. Il ne nous convient pas
d'insister, M. Leroy-Beaulieu étant un des
nôtres; mais la discrétion ne nous em-
pêcliè pas de dire que nous souhaitons
vivement le succès de sa candidature.
Les télégrammes et correspondances de
Marseille nous apportent des récits par-
fois contradictoires dés troubles qui vien-
nent d'avoir lieu dans -celle ville. Il est
Jâcheux que Marseille, qui se vante d'être
la seconde ville de France, ne prenne pas
mieux exemple sur là première" et hé con-
serve pas le calme et la tranquillité dont
Paris lui donne le spectacle. Lesjournaux
républicains assurent que lés désor-
dres qui ont eu" lieu à Marseille ont
été fort exagérés dans les journaux
réactionnaires et cléricaux, et nous som-
mes parfaitement disposés à les croire
ces provinces méridionales sont la patrie
et le lieu naturels des exagérations.' Mais,
si légers que les troubles aient été, ils n'en
sont pas moins très fâcheux. La responsa-
bilité, il faut le dire, en revient à la mal-
adresse delà municipalité qui a cru devoir
interaire les processionsdans une ville qui
y est habituée depuis si longtemps et où
elles sont passées dans les mœurs. Nous
avons dit sur cette affaire assez nettement
notre avis pour n'avoir pas à y revenir.
Les processions dansle Midi sont des fètes
locales, des exhibitions innocentes, aux-
quelles le fanatisme et souvent même lé sen-
timent religieux sont tout à fait étrangers.
La sagesse la plus élémentaire conseillait
de respecter la coutume. Il n'est pas un Mar-
seillais sincère qui ne soit prêt à' avouer
qu'aucun inconvénient n'en serait résulté
«t que les choses se seraient passées cette
année comme l'année dernière. M. le maire
de Marseille lui-même peut-il à cet égard
se faire illusion.? S'il nous assurait qu'il a
voulu prévenir des désordres probables,
nous pourrions encore lui répondre que
pour éviter Charybde il est tombé en Scylla;
il aurait bien mal réussi à atteindre son
but! Mais la vérité est que M. Magiione ne
craignait aucun désordre. La question re-
ligieuse, qui n'était pas posée le moins
du monde par les processions, l'a été par
l'arrêté qui les a interdites. M.Thiers, qui
était Marseillais et qui connaissait Je tem-
pérament de ses compatriotes, n'a pas
hésité autrefois à faire annuler par son
préfet un arrêté semblable à celui de
M. Maglione et aussitôt tout esl
rentré dans le cours naturel et
traditionnel. Cette année, Ie3 catho-
liques, les cléricaux, les réactionnaires,
les tapageurs de l'ordre moral, Ie3 vrais
croyans et les autres, obligés de renoncer
aux' processions ordinaires, les ont rem-
placées par une manifestation autour de
la statue de l'illustre et vénérable Belzunce.
lis ss'y' sont trouvés en conflit avec des
fapagetirsd'ùn autre ordre, et la gendar-
merie aélé ùri- peu. contusionnée dans la
bagarre. Le sang, dit-on, n'a pas coulé.
Il; n'aurait plus manqué que le sang
coulât Quoi qu'il en soit l'émotion
est vive à Marseille; la ville est sillonnée
de patrouilles, les passions assoupies se
sont rallumées. Il, nous est impossible
d'admirer l'habileté avec laquelle la mu-
nicipalité a assuré la liberté de con-
science, a maintenu la vieille tolérance, a
affermi la paix dont nous avons si grand
besoin. Nous ne douions pas des inten-
tions de M. le maire mais, s'il nous per-
met d'être pour cette fois positiviste, nous
le jugeons par les faits, par les résultats.
Maintenant, que faire? Rien pour le mo-
ment. Ce n'estpas à l'heure où les par-
tis sont ardemment aux prises qu'il
`"tt.,lil~~
convient d'assurer à l'un le triomphe
sur. l'autre. Mais il faut profiter de
l'expérience qu'on vient de faire et
reconnaître combien nos pères avaient
raison lorsqu'ils prenaient' pour premier
principe de la prudence politique la for-
mule si sensée Quiela non movere.
Nous avons souvent l'occasion de ren-
dre justice à l'administration du Ai oc-
tobre, et aux efforts que font nos préfets
pour rendre les citoyens à eux-mêmes et
les dégager des influences de parti. On
lira plus loin un extrait du très remar-
quable discours que M. Michon, préfet du
Loiret, vient de prononcer au comice
agricole de l'arrondissement d'Orléans
qui avait choisi cette année Jargeau pour
sa fête annuelle. La plupart des' députés
et des sénateurs, les principales autorités
du département, M. le premier président
et M. le procureur général près la Cour
d'appel d'Orléans se pressaient autour du
préfet qui représente si bien à leurs
yeux la pensée conciliante et modé-
ratrice du gouvernement actuel.
S'il s'agissait aujourd'hui du triomphe
d'un parti sur l'autre, a dit M. Mi-
çhon, je ne serais pas ici. M. Mi-
chon, en effet, n'est pas un républicain
de la veille, un républicain de parti; mais
il est de ceux qui ont cru que la répu-
blique pouvait devenir le gouvernement
pour tous, et qui s'y sont ralliés en hon-
nêtes gens, c'est-à-dire sans arrière pensée,
Comment de tels hommes, de tels préfets
ont-ils compris leur lâche? On le verra
parle passage du discours de Michon que
nous reproduisons ci-après. Leur saul
but est de faire passer dans tous les
esprits la confiance qu'après un gou-
vernement de combat qui n'était que l'in-
strument d'une faction, nous avons enfin
un gouvernement de pacification. Ils
n'appellent pas les citoyens à leur se-
cours et à leur aide pour intimider et
pour écraser d'autres citoyens. Non, les
préfels d'aujourd'hui disent à leurs admfc
nistrés: .Agissez par vous-mêmes, nous.-
favoriserons votre initiative; ayez une vo-;
lonté, nous vous aiderons à l'exécu-
ter;" Nous ne :sommes plus au temps
où un gouvernement à la fois ar-
rogant et léger étouffait toutes les
forces du pays pour y substituer sa
propre force. L'Empire est mort de la so-
litude qu'il avait faite autour de lui; il
était étranger "à la France qui le subis-
sait. Ainsi le veut la logique du césa-
risme mais la logique d'une république
parlementaire a d'autres procédés et un
autre but.:Le gouvernement ne s'y sub-
slitue pas au£ citoyens pour ce que ceux-
ci iont mieux que lui il se contente de
leur rendre la tâche plus facile et de les
aider à combiner leurs, efforts. Cette poli-
tique nouvelle est exprimée en excellens
termes par M. Michon, et nous sommes
heureux de croire que nos quatre-vingt-
six préfets pensent comme lui et sont
prêts à parler et à agir de même.
Le Congrès continue à enregistrer un à
un les arrangemens antérieurs concertés
secrètement entre les trois cours du Nord,
et auxquels l'Angleterre, après nombre
de façons, a fini par accéder. Pas une
voix ne s'est élevée contre la spoliation
de la Roumanie, conçue par la Russie
bien avant la guerre, approuvée aussi-
tôt par le cabinet de Berlin et accep:
tée -par l'Autriche dès l'entrevue de
Reichstadt. L'Europe a docilement sou-
scrit au sic volo, sic jubeo de la Russie,
qui efface la dernière trace du traité
de 1836. Le lendemain, elle a admis la
Russie, sans mot dire, dans la commis-
sion riveraine permanente du Danube.
Pour mesurer la portée de ce sacrifice des
articles 20 et 21 dii traité de Paris relatifs
à la Bessarabie, sacrifice accompli d'un
cœur si léger, il suffit de rappeler qu'à
l'époque du Congrès de Paris on exaltait
cette clause Au traité qui écartait la Rus-
sie des rives du Danube, comme le plus
grand triomphe pour l'Europe et comme
le principal gain de la guerre de Crimée.
Il ne sera pas inutile de se souvenir aussi
qu'on attachait alors une si grande impor-
tance à cette clause, que lord Palmerston
a proclamé son acceptation par la Russie
comme condition sine cm non de lapaix
et qu'il a déclaré vouloir rompre plutôt
le Congrès que de céder sûr ce point. On
voit combien loin de ce point de vue sont
aujourd'hui lord Beaconsfield, lord Salis-
bùry et avec eux l'Europe entière.
Résignées à suivre les autres puissan-
ces en ce qui concerne la rétrocession
de la Bessarabie, la France et l'Italiç. voulu du moins adoucir aux Roumafes l'a-
mèrë pilule en demandant que làDojSrutS'-
cha, qu'on leur donne en échange, fûTiug-
mentée d'une assez large bande de territoire
allant de Silistrie, et y compris) cette
ville, jusqu'à Kavarna. Cette adjonHion
seulement aurait donné une valeur réelle
à la Dobrutscha, qui, sans cela, n'en a
presque aucune, du moins aux yeux des
Roumains. L'Angleterre, probablementpar
remords, a soutenu cette proposition qui
devait servir de baume à leur cœur ulcéré.
Mais la Russie n'a pas voulu pousser aussi
loin sa générosité, et on a fini par ajouter
à la Dobrutscha une bande beaucoup plus
étroite, ne comprenant pas Silistrie et
allant jusqu'à Mangalia, sur la mer Noire.
Les jlénipotentiaires roumaics n'en sont
pas enchantés et trouvent qu'ils resteront
toujours séparés de leur nouvelle acquisi-
tion par des" marais infranchissables. Mais
que peuvent-ils faire contre la volonté de
toute l'Europe, sinon protester et accep-
ter ? MM. Bratiàno et Cogalnicèano ont dû
déjà se regarder comme heureux et suf-
fisamment honorés de ce' que le Congrès
les a admis devant lui et qu'il a condes-
cendu à écouter, par une si grande cha-
leur, leurs griefs et leurs vœux, leurs lec-
tures et leurs discours. Encore, avant de
commencer, M. de Bismarck les a-t-il aver-
tis assez vertement, et du ton qu'on lui con-
naît, que, s'ils dépassaient certaines limites
de la liberté de parler, il serait obligé de
leur retirer la parole et de les prier de
rpntrerchez eux. Aussi, lorsque, ayant fini,
ils se retiraient, quelques plénipotentiai-
res compatissaus, voulant sans doute les
consoler d'avoir parlé à des statues de
marbre, leur ont-ils gracieusement pro-
posé de les accompagneraubuffet mais les
pauvres Roumains, qui avaient bu leur ca-
lice d'amertume jusqu'à la lie et qui
avaient le cœur trop gros pour goûter des
rafraîchissemeus, ont décliné, en remer-
ciant, cette offre amicale.
M. de Bismarck exerce au Congrès un
pouvoir dictatorial. Les plénipotentiaires
turcs ayant protesté contre l'occupation
indéfinie de la Bosnie et de l'Herzégovine,
le chancelier-président a adressé à Mehe-
met-Ali Pacha une mercuriale si vive que
le général turc ne veut plus reparaître
au Congrès et boude même si fort qu'au
lieu d'assister au dîner et à la soirée
de 1'ambaèsâde il va se distraire au jardin
Kroll. Jusqu'à quel point M. de Bismarck
fait prévaloir au Congrès toutes ses vo-
lontés, nous le voyons par un nouvel exem-
ple. On se rappelle que dans son célèbre
discours du. 19 février il avait dit déjà que
l'indemnité de guerre n'intéressait pas les
puissanc6s,"que c'était une affaire à régler
entre les belligérans. L'Angleterre à ce su-
jet avait une opinion différente le mar-
quis de Salisbury l'a exprimée, en termes
bien accentués, dans sa circulaire, puis a
consacré à cette question un article de son
Mémorandum. La France aussi, croyons-
nous,, partageait l'opinion de l'An-'
gleterre, que le Congrès devait s'occu-
per de ^indemnité dans l'intérêt des
créanciers européens de la Turquie. Néan-
moins, à- la dernière séance, tout le monde
s'est rangé à l'avis de M. de Bismarck,
et, après l'échange de quelques assuran-
ces générales au profit des porteurs de la
Dette ottomane, on a décidé que l'Europe
n'avait pas à intervenir dans cette af-
faire.
Nous publions plus loin une intéressante
lettre de notre correspondant N., qui rend
compte d'un véritable succès remporté au
Congrès par l'Autriche. Tous les chemins
de fer de la péninsule des Balkans existant
et à construire ont été attribués à une
Compagnie autrichienne et resteront ainsi
placés sous la surveillance et le contrôledu
gouvernement austro-hoDgrois. Notre cor-
respondant fait bien ressortir la portée de
cette acquisition qui vaut infiniment
plus que l'annexion de quelques arides
territoires et qui en outre a l'avantage
de répondre parfaitement à l'intérêt
de toute l'Europe. Nous ajoutons à son ex-
posé ce détail important, que si la Russie
avait obtenu pour la principauté de, Bul-
garie, ainsi que le voulait le traité de San-
Stefano, l'administration de ses lignes fer-
rées, elle n'aurait pas manqué, comme
elle a déjà essayé de le faire en Rouma-
nie, d'y introduire Técartement des rails
russes, qui est plus grand que celui des
chemins de fer européens; elle aurait
ainsi coupé ce pays de la communication
avec l'Occident pour le rattacher au ré-
seau des chemins de fer russes.
BOURSE DE PARIS
Cldture le 2 le 3 Hausse. Baisse.
8O/O '"y
Comptant. 76 25 « 76 20 > 5
Fin cour. "6'4S 76 45
4 1/8 O/O `
ComptanttfG tC6 i.
s o/o • ̃ '̃ ̃̃̃
GompUnt 113 80 114 15 33 •• •/
Fin cour. 114 17 1 2 U4 42 12 25
̃
PKrrra booksh DU sots.
Emprunt 5 0/0 114 fr. 28 3/4, 23, 33.
30/0. 76 fr. 40; 45, 35. 37 1 2.
5 0/0 turc. 15 fr. 65, 60, 80.
Banque ottomane.. 456 fr. 25.
Ottomane 1873. 84 fr. 23.
Florins (or) 65 15/16, 7/8.
Hongrois 6 0/0. 83 1/16, 3/16, 1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 278 fr., 280 fr.; 279 fr.
Nous recevons de nos correspondant pai ti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 3 juillet, 8 h. 16 m. soir.
» Les décisions prises par la Congrès dans
sa séance d'hier ont eu une grande impor-
tance au point de vue autrichien. La commis-
sion chargée de rédiger les clauses de la dé-
claration ayant trait à la neutralisation du
Danube; de ses embouchures et d'une partie
du territoire de la Bessarabie, a terminé son
travail. La séance de demain s'en occupera. En
outre, le soin de régulariser la navigation par
la suppression définitive des obstacles qui
existent aux Portes-de-Fer a été confié à
l'Autriche. Le grand fleuve emopéen qui
traverse de l'ouest à l'est l'empire des Habs-
bourg devient donc un fleuve autrichien.
» La dépêche publiée par le Times, et rela-
tive aux déclarations du prince Gortchakoff
à "la suite des concessions faites par ses col-
lègues, démontre une fois de plus l'existence
de l'antagonisme que je vous ai sigualé
"entre le chancelier et le comte Schouvaloff
dont les intentions conciliantes ont produit
sur tous les membres du Congrès la meil-
leure impression. Cette dépêche est visible-
ment dirigée contre le comte Schouvaloff, sur
lequel le chancelier veut faire retomber toute
la responsabilité dès concessions faites par la
Russie.
» En ce qui concerne la Bosnie et l'Herzé-
govine, rien n'est encore décidé. En dépit de
tout co qui a été dit à ce sujet, il est certain
que les plénipotentiaires turcs n'ont pas en-
core recu de nouvelles instructions. Ils font
observer au surplus que, dans tous les" cas,
le gouvernement ottoman ne pourrait con-
sentir qu'à une occupation temporaire.
et déterminée dans les limites fixées a
l'avance. Quant à céder le droit d'occuper
entièrement les provinces dont il s'agit.
ils ne le peuvent à aucun prix. Ce. serait
créer un précédent des plus défavorables;
car; en cédant aujourd'hui une province
ils s'exposeraient à ce qu'on leur demandât
d'en céder demain une autre. La dignité du
Sultan s'y oppose. En entrant dans cette
voie, il finirait par perdre complètement son
prestige. Les plénipotentiaires se croient donc
obligés de protester d'ailleurs, ils attendent
des instructions.
'»̃ L'Autriche maintient cette fiction, qu'elle
veut occuper la Bosnie et l'Herzégovine pour
Ips pacifier et y installer une administration
sérieuse. Plus tard, elle demandera une in-
demnité et conservera les provinces en gage
jusqu'à ce que la Turquie soit en mesure de
la payer. Ea somme, tous les membres du
Congrès paraissent convaincus qu'en coupant,
ainsi dans le vif, en détachant de l'empire
ces extrémités gangrenées, on donnera au
reste la possibilité Se vivre. Les Turcs eux-
mêmes, sauf la question de l'Herzégovine et
de la Bosnie, sont assez satisfaits du résultat
du Congrès. Il est certain que la situation
qui leur est faite est meilleure que celle qui
résultait du traité de San-Stefano.
» Ainsi. toutes les questions européennes
peuvent être considérées dès à présent comme
résolues.
La séance de demain sera consacrée
à l'examen des travaux des diverses com-
missions concernant 'le Danube, à la dette
turque, aux frontières de la Serbie et du Mon-
ténégro. Ensuite, si le temps le permet, on
abordera la question de l'Asie-Mineure et des
Détroits. On croit généralement que le Con-
grès finira virtuellement ses travaux samedi
ou lundi.
» La proposition allemande tendante à
substituer aux ambassades de simples léga-
tions à Constantiriople, a été réjetée; Le Sul-
tan et son gouvernement devant être placés
désormais sous la surveillance de l'Europe, i
ou; croit devoir charger, les ambassadeurs de
cet|e tache aussi importante que délicate. »
N.
« Berlin, le 3 juillet, S h. soir.
» II n'y a pas eu de séance aujourd'hui.
Trois questions restent intactes, la Grèce, les
Détroilset l'Asie-Mineure. Gettederniôrô seule
dounera lieu peut être à une discus-
sion animée entré l'Angleterre et la Russie.
• Hier, entre autres points, le Congrès s'est
occupé de l'indemnité de guerre, et la solu-
tion a été conforme aux désirs de la Russie.
» La dette turque s'élève probablement à 5 ou
6 milliards de francs, valeur nominale mais,
au cours actuel, elle ne représente pas plus
de 1 milliard. Si la commission européenne était
instituée, elle serait chargée d'encaisser cer-
tains revenus assurés elle pourrait aussi
trouver 50 à CO millions pour contenter les
bondholders, et aussi une somme pour payer
l'indemnité de guerre réduite à des propor-
tions raisonnables. Les douanes de Constan-
tinople, de Smyrne, de Salonique, de Trébi-
zonde pourraient fournir desressources dansée
but. Inutile de bercer les créanciers de trop
grandes espérances. Le dernier budgetpréparé
par la Chambre turque évaluait les recettes à
450 millions de francs et les dépenses avec les
frais de guerre pour l'année 1877 à plus de
1 milliard de francs. Si on supprime les dépenses
de guerrerle déficit reste cependant à 200 mil-
lions de francs. Il ne faut pas perdre de
vue que la Turquie n'a jamais consacré une
partie de son revenu au paiement des coupons
etàramortissement de la dette, mais qu'elle a
toujours fait face au service des intérêts par
de nouveaux emprunts qui n'ont cessé qu'a-
vec sa catastrophe financière.
» L'occupation de la Bosnie etdel'Herzégo-
vine est considérée comme un résultat im-
portant par les conséquences d'avenir qui en
découleront pour la monarchie autrichienne.
» Les plénipotentiaires turcs n'ont pas
encore reçu les instructions demandées. Il se
pourrait que la Porte maintint sa protesta-
tion pro forma. » Z.
« Vienne, le 3 juillet, S h. 50 m. soir.
» Dans un conseil de ministres qui a eu
lieu hier soir sous la présidence de l'empe-
reur, il à été décidé de mobiliser encore
quelques divisions.
» D'après les dernières nouvelles de Con-
stantinople, la Porte n'accepte l'administra-
tion autrichienne en Bosnie et en Herzégo-
vine que sous les trois conditions suivantes
délimitation de la durée de l'occupation,
fixation du nombre des troupes et d'une
zone territoriale qu'elles auront à occu-
per. Il n'est pas probable que l'Autri-
che y consente; cette puissance est
bien disposée à s'arranger directement avec
la" Porte pour l'occupation, mais non pas à
subir des conditions. Cependant on croit à la
condescendance de la Turquie vis-à-vis du
vote unanime du Congrès. »
Télégraphie privée.
(Ssrïice télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 3 juillet, 7 h. 2ft m. soir.
"Toutes les questions concernant l'Europe sont
aciûellement résolues ou soumises à des com-
missions.
La "prochaine séance du Congrès sera consa-
crée a résoudre définitivement les questions sur
lesquelles le Congrès ne s'est pas encore prononcé.
Samedi, le Congrès abordera la question de
l'Arménie. Cette question sera certainement ré-
solue, car des pourparlers sont activement en-
gagés en ce moment à ce sujet, et l'entente est
presque faite.
Les Russes n'insisteraient pas au sujet de Ba-
toum. Le Congrès serait donc virtuellement ter-
miné à la fin de cette semaine.
La dernière séance sera tenue probablement
lundi pour arrêter la forme du traité.
La question relative aux revendications de la
Grèce paraît écartée. Les délégués de la Grèce
ont été entendus le 9 juin; mais, depuis, aucun
plénipotentiaire n'a présenté de résolution concer-
nant la Grèce.
Les délégués grecs avaient été prévenus qu'ils
seraient appelés de nouveau si besoin était;
mais ils n'ont recu aucune communication.
Le Congrès abandonnerait la Grèce, mais don-
nerait aux provinces grecques de Turquie et à la
Crète la plus grande autonomie possible. Les dé-
légués grecs, laissés par le Congrès dans la plus
complète ignorance, refusent encore de croire
que la Grèce sera mise de côté. • •;
Berlin, le 3 juillet, soir.
Le Congrès terminera probablement ses tra-
vaux en quatre ou tout au plus six séances. r
Les bruits qui circulent aujourd'hui, et d a-
près lesquels les Turcs auraient l'intention
de quitter le Congrès, semblent dénués de
fondement. Karathéodory Pacha a pris part au-r
jourd'hui encore aux travaux de la commission
de rectilication de frontières.
Berlin, le 3 juillet.
La Correspondance e provinciale, parlant des
travaux du Congrès, se livre aux réflexions suir
vantes
« L'indépendance de la Roumanie de la Serbiç
et du Monténégro a été proclamée d'une manière
définitive; mais, d'un autre côté, le CongréSj vou-
lant rétablir d'une façon durable l'ordre et la sé-
curité en Bosnie et en Herzégovine, a reconnu
que l'occupation de ces provinces par l'Autriche
répondait aux intérêts de l'Autriche et de l'Eu-
rope.
» La protestation provisoiredelaTurquie contre
cette décision n'en empêchera pas l'exécution.
Une entente complète a aussi été établie au
sujet de la réunion de la Bessarabie à la Russie,
abstraction faite d'une portion de territoire située
à l'embouchure du Danube,' moyennant la ces-
sion de la Dobrutscha la Roumanie.
» La seule question décisive qu'il y ait encore à
discuterestcelle qui concerne l'Arménie, mais l'en-
tente est déjà à peu près faite sur ce point. Tout
donne lieu de croire que le Congrès terminera
ses iravauK. prochainement et avec succès. »
Constantinople, le 2 juillet.
L'ambassadeur d'Autriche a demandé le re-
trait des troupes ottomanes da la Bosnie et de
l'Herzégovine, attendu que l'occupation autri-
chienne est très' prochaine.
La Porte continue à résister.
Constantinople, le 3 juillet, 7 h. 27 m. soir.
Le prince Lobanoff et le général Totleben ont
dîné aujourd'hui chez le Sultan.
Les journaux pieux ne sont pas con-
tens du ciel. Ils avaient espéré qu'il pleu-
vrait à verse, le jour de la fête; s'ils
avaient pu, ils auraient fait la procession
des Rogations pour obtenir de l'eau, et
sans doute ils l'ont faite mentalement.
Hélas le ciel lui-même a trahi la grande
cause de l'ordre moral, et le soleil a passé
du côté des impies. S'il était possible de
consoler ces pauvres gens envieux, nous
leur dirions que la pluie n'aurait rien dé-
rangé, rien arrêté. OnTa bien vu le Ier mai,
quand l'Exposition a été ouverte au bruit
de l'orage et sous des cataractes, et quand,
le soir, une innombrable population libre
a iiiondé pacifiquement les rues. On ne
veut pas se mettre dans la tête qu'il s'est
opéré un immense changement dans l'es-
prit public que le pays a'soif de la sécu-
rité qu'il a cherchée tour à tour dans tou-
tes Ie3 formes, et qu'il ne trouve que dans
son expression' d'aujourd'hui. Le peuple'
français était décidé à avoir sa fête le
Niagara serait descendu sur lui qu'il au-
rait trouvé qu'il venait exprès pour abat-
tre la poussière, et il aurait acclamé
saint Médard.
Que les mécontensne s'en prennent donc
point au soleil, on se serait passé de lui.
N'a-t-il pas servi, du reste, à célébrer, ce
jour-là, d'autres fêtes dont il ne se doutait
guère ?,Savez-vous pourquoi il y a eu dans
Paris cette fête unique, incomparable ? Q
C'est parce que ce jour-là tombait la fête
du Sacré-Cœur, et en même temps la fête
de la papauté, celle de saint Pierre et de
saint Paul-1 Un journal pieux veut donc
bien dire que le gouvernement avait très
bien choisi le jour, et a eu l'attention de
faire tirer un gigantesque feu d'artifice
sur la butte Montmartre en-1'honneur du
Sacré-Cœur.
Nous avions' vu des statues de dieux
païens converties !en effigies de saints
chrétiens, nous avions entendu le Chant
du Départ transformé en cantique mais
nous avouons que, dimanche dernier, nous,
ne nous doutions pas que nous assistions
à une fête en l'honneur du Sacré-Cœur et
des saints Pierre et Paul. Nous osons
même dire que les chrétiens pour
de bon ont dû être assez embarras-
sés de la forme généralement donnée
à cette expansion de piété. Nous
voici donc avertis que les honorables da-
mes de la Halle qui dernièrement allaient
avec les duchesses porter des couronnes
à la Pucelle étaient les mêmes qui di-
manche .dansaient gaillardement dans leur
grande maison de verre et risquaient des
pas croustillans à la plus grande gloire du
Sacré-Cœur. C'était la danse devant l'ar-
che, et cette Marseillaise qui ébranlait
les échos de la France et du monde se
chantait avec les paroles « Sauvons
Rome et la France, au nom du Sacré-
Cœur » Et toute cette population qui se
livrait à la gaîté portait des toasts à saint
Pierre et à saint Paul 1
Voilà donc où en sont les ^Apôtres! Si
ceux qu'on traite d'impies s'étaient per-
mis de pareilles grivoisetés religieuses,
quels cris n'auraient-ils j>as soulevés Que
répondraient ces gais dévots si on leur di-
sait que de leur côté ils ont splendide-
ment célébré la fête de la république et
l'ont saluée avec croix et bannière ?-G'é-
tait l'octave de la Fête-Dieu; les Eglises,
comme la Madeleine, Saint- Augustin etbien
d'autres, avaient, en dehors, des tentures
rouges et des reposoirs, et des perrons
enguirlandés du haut desquels les prêtres
ont donné la bénédiction publique. Eh
bien! qui sait si les étrangers et les
hérétiques qui remplissent Paris n'ont
pas cru en voyant ce déploiement
de pompes religieuses, que l'Eglise ce-
lébrait aussi la fête de la république;
que cet' encens qui fumait sur les mar-
ches des temples, au milieu des ornemens
des prêtres et du chant des fidèles, était
un hommage rendu à la fête du jour? 'l
Nous pourrions le dire, mais nous lais-
sons les impiétés aux dévots.
John LEMOINNE.
Nous recevons d'un de nos correspou-
e dans de Berlin la lettre suivante
l « Berlin, le Ie1' juillet.
» A côté d«s questions politiques et natio-
nales que tout le inonde connaît, et qui ap-
pellent plus spécialement l'attention du'pu-
blic, les hommes d'Etat réunis à Berlin ne"
i pouvaient négliger les questions économiques
? etcommerciàlesquiontmoinsd'éclatpéut-êtrë,
1 mais une bien plus grande utilité pratique et
immédiate. Ici, surtout, il est moins permis
i que nulle part de l'oublier. C'est le ZoUÙrèïn
jj qui est devenu le point de départ de la for-
tune militaire de la Prusse; c'est parce qu'elle
3 a su se mettre à là tête du mouvement coni-
• mercial que la dynastie des Hohenzollèm
1 est parvenue à relever à son profit le trône
3 impérial d'Allemagne.
»; Les puissances qui veulent jouer un rôle
̃ décisif, en Orient ne doivent pas perdre de
Vue cet exemple. De nos jours, les intérê.te
t, matériels prennent aisément le pas sûr les
i autres. On l'a bien vu par la conduite l'Angleterre qui a laissé porter un coup fatal
à la puissance de la Turquie, mais qui s'est
émue le jour où elle a cru que le commerce
i du Levant et de là mer Noire allait être
• menacé. ̃
» Le comte Andrassy est donc bien in-
spiré lorsqu'il porte ses regards vers les
questions économiques et lorsqu'il songe à
développer le système des voies, ferrées otto-
manes au profit de la monarchie austro-hon-
groise. C'est par là que l' Au triche-Hongrie
asseoira solidement son influence dans les
provinces chrétiennes de la Turquie et se
préparera au rôle que l'avenir lui tient évi-
demment en réserve.
» Dans cet ordre d'idées, le ministre de
l'empereur François-Joseph vient d'obtenir
un succès important, car il a été décidé qua
tous les chemins de fer ottomans, même ceux
de la Bulgarie, resteraient placéà sous la di-
rection de la Compagnie d'exploitation qui
vient tout récemment, comme on sait,
de se transformer en Compagnie au-
trichienne. Les tronçons déjà construits
sont la propriété de la Compagnie dirigée par
le baron Hirsch mais on pouvait craindre que
les difficultés qui ont eu lieu entre' le gou-
vernement et la Compagnie ne fussent un
obstacle pour l'avenir d'autre part, il eût
semblé naturel que la Bulgario voulût avoir
ses chemins de fer à elle. Mais, dans une
pensée évidente de conciliation, toutes les li-
gnes déjà construites ou à construire ont été
placées sous la direction de la Compagnie
autrichienne actuelle. C'est d'ailleurs le vé-
ritable mpj^errd'ob tenir une certaine régula-
rité dans le service et de pouvoir compter sur
un résultat satisfaisant.
» » Quant aux lignes à construire, il faut
distinguer trois grandes directions •
» 1° De Salonique à Mitrovitza •
» 2» De ConstanUnopleà Nisch
» 3° De Varna à Roustchouk.
»La première ligne est celle à laquelle
1 Autriche attache la plus grande importance.
Elle doit être prolongée, en effet, à travers la
Bosnie jusqu'à Banjaluka, où elle se ratta-
chera à la ligne de Novi, sur les frontières de
la Slavonie. Il y aura de grandes diffi-
cultés de terrain à surmonter, des travaux
d'art considérables à exécuter à grands
frais. Mais aussi cette ligne mettra les
provinces austro-hongroises en relation di-
recte avec la mer Egée et prendra en peu
de temps, au point de vue commercial une
importance considérable. Elle sera com-
mencée aussitôt que l'Autriche, exécutant
e^ mandat qu'elle s'est fait donner par
1 Europe aura définitivement installé en
Bosnie un état de choses durable.
» On a discuté, au point de vue des rd.
auluts probables, l'importance du Dort d«
Salonique. Il est possible, en ejfèt, au'on se
trompe sur l'avenir réservé, à cette haie qui
domine la mer Egée; mais, en tout cas ce
sera pour le commerce austro-honçrois un
nouveau débouché, et, pour la civilisation
orientale, ce sera un grand pas de fait aue
4 avoir mis par la voie ferrée les populations
des yaUées.bosmaques en communication fa-
cile avec Je centre de l'Europe.
» La ligue de Constantinople à Niseh est
amorce, commencée depuis dix ans de la
grande voie internationale qui doit rejoindre
Vienne, et par conséquent Paris et Londres
avec Constantinople et la,mer Noire. Depuis
longtemps on attend son exécution défiûi-
tive qui parait devoir être enfin une vérité
La Compagnie continuera la voie jusau'tï
Alexinatz et la Serbie s'est engagée à exé
cuter le tronçon qui doit traverser son terri-
toire depuis Alexinatz jusqu'à Belgrade La
StaaUlahn autrichienne (chemin de fer d'É-
tat), de, son côté, fera les travaux nécessaires
de Peslh à Semlin, pour rejoindre le Danube
en face de Belgrade.
» Tous ces points sont décidés en principe
Les détails en seront réglés après la conclu
sion du traité de paix, de façon que les
ingénieurs puissent se mettre à l'œuvre sans
retard; ce qui devra être assez. facile du
reste, les études préliminaires étant termi-
nées depuis longtemps.
» En attendant, M. Hirsch, qui est venu ici
en compagnie do plusieurs ingénieurs dis
lingues, rend de grands services aux com-
missions chargées de délimiter les frontières
des diverses provinces. Il est un des rares
Européens qui connaissent parfaitement le
pays pour l'avoir parcouru en tous sens et
qui puissent donner des indications vrair
ment sérieuses.
» Les difréien.da qui se sont élevés à une
certaine époque entre la Sublime-Porte et
lui sont depuis longtemps aplanis. lie
chemin de fer d'Andrinople, qu'on avait dit
être mal construit, a rendu de très grands
services aux généraux turcs pendant ïâ
guerre, sans qu'il soit survenu un seul
accident. On lui a su gré, à Constantinople
d'avoir tenu compte de la situation du Tré-
sor, et de s'être abstenu de formuler aucune
(îeniaude de paiement pendant la durée des
JOlltWL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
mm a JiiiLiiT
1878.
^EllDI 4 JUILLET
}' W8. :•
ON S^ONNB
ta* des Pr8tres-SaiiitrGermain-i'Auxerrois^i7.
«nui' i»b iwÀMommoÊOim!
` Un an. Six mois. Trois moi*,
Cépartesieas. soir. 40 fr. 20 fr.;
Paris. 72 Jr. 36 fr. 18 fr.
Les ftbGiuaemens partent des l<> «t M da
chaque mois.
•' OM S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans" le Luxembourg, en Turquie,
«n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans 1«
̃'̃̃'̃ régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou d«
imndats-poste, soit internationaux, "soit françàl»,
•n Allemagne, en Autriche, en Russi», vv
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable fc fa 1*.
Pae^a, wo «nmépé. S© ,««»*. ̃'•
:jg#lsa«"tjBBaf gui, «s atjiis-ére. Jf* ,,ee*rt.
n Hioadoa, apply to C«wie and G», foreigù news-
napers office, 17, Gresham street, G. P. 0.;
M». I»e«Ey, mavics et C«, 1, Finch tane, ÇornhiU,
B. G., Lpndon; SBB5. W.-|«. Smfth et Son,
186, Strtmd, Vf. G. Lonâon..
k Bruxelles, & l'Offre rds imbUeitt, «6, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans tes bi-
bliothèques des gares d* chemins d» ter balgçs.
A Valparaiso (Chili) chez M. Oyestes L. Tornero;
Les annonces sont reçue»
ek«2ilB8. y&aehcj, £.emt» «t C»,
° 8, place de ift Bourse,
•i &a bureau du JK9U»rUAI'»
*ile*dohrent toujours être agréées par la rêdacuoa,
PARIS
MERCREDI 3 JUILLET
Les élections qui auront lieu dimanche
prochain sont importantes à la fois par
leur nombre et par les constatations nou-
velles qu'elles doivent nous apporter sur
l'état de l'esprit public. Les scrutins s'ou-
.vrent dans 22 circonscriptions dans
20 circonscriptions il s'agit d'élections à
refaire par suite d'invalidations,, et dans 2
par suite de décès. Nous ne doutons pas
du succè3 qui attend encore cette fois les
candidats républicains, et il faut dire que
ces candidate appartiennent presque
tous aux nuances modérées. On nous
permettra d'exprimer plus formelle-
ment un vœu en faveur de notre collabp-
rateur M. Paul Leroy-Beaulieu, qui -se
présente à l'Institut samedi, et aux élec-
tions politiques dimanche. Tout le monde
sait que M. Leroy-Beaulieu est un homme
de science et de bon sens, et que, tout
jeune encore, il a obtenu déjà la noto-
riété la plus honorable et la plus éten-
due. Ses travaux comme économiste
suffisent certainement pour le recom-
mander aux électeurs de Lodève ses opi-
nions politiques méritent aussi d'inspirer
estime et confiance. N'avons-nous pas dit
que M. Leroy-Beaulieu était homme de bon
sens'/ Cela suffit pour qu'il accepte d'un
esprit résolu les institutions actuelles et
:pour qu'il travaille à les consolider. Sans
engagemens avec le passé, sans "préjugés,
sans passions de parti, tout entier au pré-
sent et à l'avenir, M. Leroy-Béaulieu repré-.
senterait très avantageusement l'arron-
tiissement de Lodève à la Chambre des
Députés. Les- électeurs s'honorent eux-
mérilës et se conforment aux meilleures,
traditions des pays parlementaires en ou-
vfânt la carrière à dés hommes jeunes et
aussi distingués. Il ne nous convient pas
d'insister, M. Leroy-Beaulieu étant un des
nôtres; mais la discrétion ne nous em-
pêcliè pas de dire que nous souhaitons
vivement le succès de sa candidature.
Les télégrammes et correspondances de
Marseille nous apportent des récits par-
fois contradictoires dés troubles qui vien-
nent d'avoir lieu dans -celle ville. Il est
Jâcheux que Marseille, qui se vante d'être
la seconde ville de France, ne prenne pas
mieux exemple sur là première" et hé con-
serve pas le calme et la tranquillité dont
Paris lui donne le spectacle. Lesjournaux
républicains assurent que lés désor-
dres qui ont eu" lieu à Marseille ont
été fort exagérés dans les journaux
réactionnaires et cléricaux, et nous som-
mes parfaitement disposés à les croire
ces provinces méridionales sont la patrie
et le lieu naturels des exagérations.' Mais,
si légers que les troubles aient été, ils n'en
sont pas moins très fâcheux. La responsa-
bilité, il faut le dire, en revient à la mal-
adresse delà municipalité qui a cru devoir
interaire les processionsdans une ville qui
y est habituée depuis si longtemps et où
elles sont passées dans les mœurs. Nous
avons dit sur cette affaire assez nettement
notre avis pour n'avoir pas à y revenir.
Les processions dansle Midi sont des fètes
locales, des exhibitions innocentes, aux-
quelles le fanatisme et souvent même lé sen-
timent religieux sont tout à fait étrangers.
La sagesse la plus élémentaire conseillait
de respecter la coutume. Il n'est pas un Mar-
seillais sincère qui ne soit prêt à' avouer
qu'aucun inconvénient n'en serait résulté
«t que les choses se seraient passées cette
année comme l'année dernière. M. le maire
de Marseille lui-même peut-il à cet égard
se faire illusion.? S'il nous assurait qu'il a
voulu prévenir des désordres probables,
nous pourrions encore lui répondre que
pour éviter Charybde il est tombé en Scylla;
il aurait bien mal réussi à atteindre son
but! Mais la vérité est que M. Magiione ne
craignait aucun désordre. La question re-
ligieuse, qui n'était pas posée le moins
du monde par les processions, l'a été par
l'arrêté qui les a interdites. M.Thiers, qui
était Marseillais et qui connaissait Je tem-
pérament de ses compatriotes, n'a pas
hésité autrefois à faire annuler par son
préfet un arrêté semblable à celui de
M. Maglione et aussitôt tout esl
rentré dans le cours naturel et
traditionnel. Cette année, Ie3 catho-
liques, les cléricaux, les réactionnaires,
les tapageurs de l'ordre moral, Ie3 vrais
croyans et les autres, obligés de renoncer
aux' processions ordinaires, les ont rem-
placées par une manifestation autour de
la statue de l'illustre et vénérable Belzunce.
lis ss'y' sont trouvés en conflit avec des
fapagetirsd'ùn autre ordre, et la gendar-
merie aélé ùri- peu. contusionnée dans la
bagarre. Le sang, dit-on, n'a pas coulé.
Il; n'aurait plus manqué que le sang
coulât Quoi qu'il en soit l'émotion
est vive à Marseille; la ville est sillonnée
de patrouilles, les passions assoupies se
sont rallumées. Il, nous est impossible
d'admirer l'habileté avec laquelle la mu-
nicipalité a assuré la liberté de con-
science, a maintenu la vieille tolérance, a
affermi la paix dont nous avons si grand
besoin. Nous ne douions pas des inten-
tions de M. le maire mais, s'il nous per-
met d'être pour cette fois positiviste, nous
le jugeons par les faits, par les résultats.
Maintenant, que faire? Rien pour le mo-
ment. Ce n'estpas à l'heure où les par-
tis sont ardemment aux prises qu'il
`"tt.,lil~~
convient d'assurer à l'un le triomphe
sur. l'autre. Mais il faut profiter de
l'expérience qu'on vient de faire et
reconnaître combien nos pères avaient
raison lorsqu'ils prenaient' pour premier
principe de la prudence politique la for-
mule si sensée Quiela non movere.
Nous avons souvent l'occasion de ren-
dre justice à l'administration du Ai oc-
tobre, et aux efforts que font nos préfets
pour rendre les citoyens à eux-mêmes et
les dégager des influences de parti. On
lira plus loin un extrait du très remar-
quable discours que M. Michon, préfet du
Loiret, vient de prononcer au comice
agricole de l'arrondissement d'Orléans
qui avait choisi cette année Jargeau pour
sa fête annuelle. La plupart des' députés
et des sénateurs, les principales autorités
du département, M. le premier président
et M. le procureur général près la Cour
d'appel d'Orléans se pressaient autour du
préfet qui représente si bien à leurs
yeux la pensée conciliante et modé-
ratrice du gouvernement actuel.
S'il s'agissait aujourd'hui du triomphe
d'un parti sur l'autre, a dit M. Mi-
çhon, je ne serais pas ici. M. Mi-
chon, en effet, n'est pas un républicain
de la veille, un républicain de parti; mais
il est de ceux qui ont cru que la répu-
blique pouvait devenir le gouvernement
pour tous, et qui s'y sont ralliés en hon-
nêtes gens, c'est-à-dire sans arrière pensée,
Comment de tels hommes, de tels préfets
ont-ils compris leur lâche? On le verra
parle passage du discours de Michon que
nous reproduisons ci-après. Leur saul
but est de faire passer dans tous les
esprits la confiance qu'après un gou-
vernement de combat qui n'était que l'in-
strument d'une faction, nous avons enfin
un gouvernement de pacification. Ils
n'appellent pas les citoyens à leur se-
cours et à leur aide pour intimider et
pour écraser d'autres citoyens. Non, les
préfels d'aujourd'hui disent à leurs admfc
nistrés: .Agissez par vous-mêmes, nous.-
favoriserons votre initiative; ayez une vo-;
lonté, nous vous aiderons à l'exécu-
ter;" Nous ne :sommes plus au temps
où un gouvernement à la fois ar-
rogant et léger étouffait toutes les
forces du pays pour y substituer sa
propre force. L'Empire est mort de la so-
litude qu'il avait faite autour de lui; il
était étranger "à la France qui le subis-
sait. Ainsi le veut la logique du césa-
risme mais la logique d'une république
parlementaire a d'autres procédés et un
autre but.:Le gouvernement ne s'y sub-
slitue pas au£ citoyens pour ce que ceux-
ci iont mieux que lui il se contente de
leur rendre la tâche plus facile et de les
aider à combiner leurs, efforts. Cette poli-
tique nouvelle est exprimée en excellens
termes par M. Michon, et nous sommes
heureux de croire que nos quatre-vingt-
six préfets pensent comme lui et sont
prêts à parler et à agir de même.
Le Congrès continue à enregistrer un à
un les arrangemens antérieurs concertés
secrètement entre les trois cours du Nord,
et auxquels l'Angleterre, après nombre
de façons, a fini par accéder. Pas une
voix ne s'est élevée contre la spoliation
de la Roumanie, conçue par la Russie
bien avant la guerre, approuvée aussi-
tôt par le cabinet de Berlin et accep:
tée -par l'Autriche dès l'entrevue de
Reichstadt. L'Europe a docilement sou-
scrit au sic volo, sic jubeo de la Russie,
qui efface la dernière trace du traité
de 1836. Le lendemain, elle a admis la
Russie, sans mot dire, dans la commis-
sion riveraine permanente du Danube.
Pour mesurer la portée de ce sacrifice des
articles 20 et 21 dii traité de Paris relatifs
à la Bessarabie, sacrifice accompli d'un
cœur si léger, il suffit de rappeler qu'à
l'époque du Congrès de Paris on exaltait
cette clause Au traité qui écartait la Rus-
sie des rives du Danube, comme le plus
grand triomphe pour l'Europe et comme
le principal gain de la guerre de Crimée.
Il ne sera pas inutile de se souvenir aussi
qu'on attachait alors une si grande impor-
tance à cette clause, que lord Palmerston
a proclamé son acceptation par la Russie
comme condition sine cm non de lapaix
et qu'il a déclaré vouloir rompre plutôt
le Congrès que de céder sûr ce point. On
voit combien loin de ce point de vue sont
aujourd'hui lord Beaconsfield, lord Salis-
bùry et avec eux l'Europe entière.
Résignées à suivre les autres puissan-
ces en ce qui concerne la rétrocession
de la Bessarabie, la France et l'Italiç.
mèrë pilule en demandant que làDojSrutS'-
cha, qu'on leur donne en échange, fûTiug-
mentée d'une assez large bande de territoire
allant de Silistrie, et y compris) cette
ville, jusqu'à Kavarna. Cette adjonHion
seulement aurait donné une valeur réelle
à la Dobrutscha, qui, sans cela, n'en a
presque aucune, du moins aux yeux des
Roumains. L'Angleterre, probablementpar
remords, a soutenu cette proposition qui
devait servir de baume à leur cœur ulcéré.
Mais la Russie n'a pas voulu pousser aussi
loin sa générosité, et on a fini par ajouter
à la Dobrutscha une bande beaucoup plus
étroite, ne comprenant pas Silistrie et
allant jusqu'à Mangalia, sur la mer Noire.
Les jlénipotentiaires roumaics n'en sont
pas enchantés et trouvent qu'ils resteront
toujours séparés de leur nouvelle acquisi-
tion par des" marais infranchissables. Mais
que peuvent-ils faire contre la volonté de
toute l'Europe, sinon protester et accep-
ter ? MM. Bratiàno et Cogalnicèano ont dû
déjà se regarder comme heureux et suf-
fisamment honorés de ce' que le Congrès
les a admis devant lui et qu'il a condes-
cendu à écouter, par une si grande cha-
leur, leurs griefs et leurs vœux, leurs lec-
tures et leurs discours. Encore, avant de
commencer, M. de Bismarck les a-t-il aver-
tis assez vertement, et du ton qu'on lui con-
naît, que, s'ils dépassaient certaines limites
de la liberté de parler, il serait obligé de
leur retirer la parole et de les prier de
rpntrerchez eux. Aussi, lorsque, ayant fini,
ils se retiraient, quelques plénipotentiai-
res compatissaus, voulant sans doute les
consoler d'avoir parlé à des statues de
marbre, leur ont-ils gracieusement pro-
posé de les accompagneraubuffet mais les
pauvres Roumains, qui avaient bu leur ca-
lice d'amertume jusqu'à la lie et qui
avaient le cœur trop gros pour goûter des
rafraîchissemeus, ont décliné, en remer-
ciant, cette offre amicale.
M. de Bismarck exerce au Congrès un
pouvoir dictatorial. Les plénipotentiaires
turcs ayant protesté contre l'occupation
indéfinie de la Bosnie et de l'Herzégovine,
le chancelier-président a adressé à Mehe-
met-Ali Pacha une mercuriale si vive que
le général turc ne veut plus reparaître
au Congrès et boude même si fort qu'au
lieu d'assister au dîner et à la soirée
de 1'ambaèsâde il va se distraire au jardin
Kroll. Jusqu'à quel point M. de Bismarck
fait prévaloir au Congrès toutes ses vo-
lontés, nous le voyons par un nouvel exem-
ple. On se rappelle que dans son célèbre
discours du. 19 février il avait dit déjà que
l'indemnité de guerre n'intéressait pas les
puissanc6s,"que c'était une affaire à régler
entre les belligérans. L'Angleterre à ce su-
jet avait une opinion différente le mar-
quis de Salisbury l'a exprimée, en termes
bien accentués, dans sa circulaire, puis a
consacré à cette question un article de son
Mémorandum. La France aussi, croyons-
nous,, partageait l'opinion de l'An-'
gleterre, que le Congrès devait s'occu-
per de ^indemnité dans l'intérêt des
créanciers européens de la Turquie. Néan-
moins, à- la dernière séance, tout le monde
s'est rangé à l'avis de M. de Bismarck,
et, après l'échange de quelques assuran-
ces générales au profit des porteurs de la
Dette ottomane, on a décidé que l'Europe
n'avait pas à intervenir dans cette af-
faire.
Nous publions plus loin une intéressante
lettre de notre correspondant N., qui rend
compte d'un véritable succès remporté au
Congrès par l'Autriche. Tous les chemins
de fer de la péninsule des Balkans existant
et à construire ont été attribués à une
Compagnie autrichienne et resteront ainsi
placés sous la surveillance et le contrôledu
gouvernement austro-hoDgrois. Notre cor-
respondant fait bien ressortir la portée de
cette acquisition qui vaut infiniment
plus que l'annexion de quelques arides
territoires et qui en outre a l'avantage
de répondre parfaitement à l'intérêt
de toute l'Europe. Nous ajoutons à son ex-
posé ce détail important, que si la Russie
avait obtenu pour la principauté de, Bul-
garie, ainsi que le voulait le traité de San-
Stefano, l'administration de ses lignes fer-
rées, elle n'aurait pas manqué, comme
elle a déjà essayé de le faire en Rouma-
nie, d'y introduire Técartement des rails
russes, qui est plus grand que celui des
chemins de fer européens; elle aurait
ainsi coupé ce pays de la communication
avec l'Occident pour le rattacher au ré-
seau des chemins de fer russes.
BOURSE DE PARIS
Cldture le 2 le 3 Hausse. Baisse.
8O/O '"y
Comptant. 76 25 « 76 20 > 5
Fin cour. "6'4S 76 45
4 1/8 O/O `
ComptanttfG tC6 i.
s o/o • ̃ '̃ ̃̃̃
GompUnt 113 80 114 15 33 •• •/
Fin cour. 114 17 1 2 U4 42 12 25
̃
PKrrra booksh DU sots.
Emprunt 5 0/0 114 fr. 28 3/4, 23, 33.
30/0. 76 fr. 40; 45, 35. 37 1 2.
5 0/0 turc. 15 fr. 65, 60, 80.
Banque ottomane.. 456 fr. 25.
Ottomane 1873. 84 fr. 23.
Florins (or) 65 15/16, 7/8.
Hongrois 6 0/0. 83 1/16, 3/16, 1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 278 fr., 280 fr.; 279 fr.
Nous recevons de nos correspondant pai ti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 3 juillet, 8 h. 16 m. soir.
» Les décisions prises par la Congrès dans
sa séance d'hier ont eu une grande impor-
tance au point de vue autrichien. La commis-
sion chargée de rédiger les clauses de la dé-
claration ayant trait à la neutralisation du
Danube; de ses embouchures et d'une partie
du territoire de la Bessarabie, a terminé son
travail. La séance de demain s'en occupera. En
outre, le soin de régulariser la navigation par
la suppression définitive des obstacles qui
existent aux Portes-de-Fer a été confié à
l'Autriche. Le grand fleuve emopéen qui
traverse de l'ouest à l'est l'empire des Habs-
bourg devient donc un fleuve autrichien.
» La dépêche publiée par le Times, et rela-
tive aux déclarations du prince Gortchakoff
à "la suite des concessions faites par ses col-
lègues, démontre une fois de plus l'existence
de l'antagonisme que je vous ai sigualé
"entre le chancelier et le comte Schouvaloff
dont les intentions conciliantes ont produit
sur tous les membres du Congrès la meil-
leure impression. Cette dépêche est visible-
ment dirigée contre le comte Schouvaloff, sur
lequel le chancelier veut faire retomber toute
la responsabilité dès concessions faites par la
Russie.
» En ce qui concerne la Bosnie et l'Herzé-
govine, rien n'est encore décidé. En dépit de
tout co qui a été dit à ce sujet, il est certain
que les plénipotentiaires turcs n'ont pas en-
core recu de nouvelles instructions. Ils font
observer au surplus que, dans tous les" cas,
le gouvernement ottoman ne pourrait con-
sentir qu'à une occupation temporaire.
et déterminée dans les limites fixées a
l'avance. Quant à céder le droit d'occuper
entièrement les provinces dont il s'agit.
ils ne le peuvent à aucun prix. Ce. serait
créer un précédent des plus défavorables;
car; en cédant aujourd'hui une province
ils s'exposeraient à ce qu'on leur demandât
d'en céder demain une autre. La dignité du
Sultan s'y oppose. En entrant dans cette
voie, il finirait par perdre complètement son
prestige. Les plénipotentiaires se croient donc
obligés de protester d'ailleurs, ils attendent
des instructions.
'»̃ L'Autriche maintient cette fiction, qu'elle
veut occuper la Bosnie et l'Herzégovine pour
Ips pacifier et y installer une administration
sérieuse. Plus tard, elle demandera une in-
demnité et conservera les provinces en gage
jusqu'à ce que la Turquie soit en mesure de
la payer. Ea somme, tous les membres du
Congrès paraissent convaincus qu'en coupant,
ainsi dans le vif, en détachant de l'empire
ces extrémités gangrenées, on donnera au
reste la possibilité Se vivre. Les Turcs eux-
mêmes, sauf la question de l'Herzégovine et
de la Bosnie, sont assez satisfaits du résultat
du Congrès. Il est certain que la situation
qui leur est faite est meilleure que celle qui
résultait du traité de San-Stefano.
» Ainsi. toutes les questions européennes
peuvent être considérées dès à présent comme
résolues.
La séance de demain sera consacrée
à l'examen des travaux des diverses com-
missions concernant 'le Danube, à la dette
turque, aux frontières de la Serbie et du Mon-
ténégro. Ensuite, si le temps le permet, on
abordera la question de l'Asie-Mineure et des
Détroits. On croit généralement que le Con-
grès finira virtuellement ses travaux samedi
ou lundi.
» La proposition allemande tendante à
substituer aux ambassades de simples léga-
tions à Constantiriople, a été réjetée; Le Sul-
tan et son gouvernement devant être placés
désormais sous la surveillance de l'Europe, i
ou; croit devoir charger, les ambassadeurs de
cet|e tache aussi importante que délicate. »
N.
« Berlin, le 3 juillet, S h. soir.
» II n'y a pas eu de séance aujourd'hui.
Trois questions restent intactes, la Grèce, les
Détroilset l'Asie-Mineure. Gettederniôrô seule
dounera lieu peut être à une discus-
sion animée entré l'Angleterre et la Russie.
• Hier, entre autres points, le Congrès s'est
occupé de l'indemnité de guerre, et la solu-
tion a été conforme aux désirs de la Russie.
» La dette turque s'élève probablement à 5 ou
6 milliards de francs, valeur nominale mais,
au cours actuel, elle ne représente pas plus
de 1 milliard. Si la commission européenne était
instituée, elle serait chargée d'encaisser cer-
tains revenus assurés elle pourrait aussi
trouver 50 à CO millions pour contenter les
bondholders, et aussi une somme pour payer
l'indemnité de guerre réduite à des propor-
tions raisonnables. Les douanes de Constan-
tinople, de Smyrne, de Salonique, de Trébi-
zonde pourraient fournir desressources dansée
but. Inutile de bercer les créanciers de trop
grandes espérances. Le dernier budgetpréparé
par la Chambre turque évaluait les recettes à
450 millions de francs et les dépenses avec les
frais de guerre pour l'année 1877 à plus de
1 milliard de francs. Si on supprime les dépenses
de guerrerle déficit reste cependant à 200 mil-
lions de francs. Il ne faut pas perdre de
vue que la Turquie n'a jamais consacré une
partie de son revenu au paiement des coupons
etàramortissement de la dette, mais qu'elle a
toujours fait face au service des intérêts par
de nouveaux emprunts qui n'ont cessé qu'a-
vec sa catastrophe financière.
» L'occupation de la Bosnie etdel'Herzégo-
vine est considérée comme un résultat im-
portant par les conséquences d'avenir qui en
découleront pour la monarchie autrichienne.
» Les plénipotentiaires turcs n'ont pas
encore reçu les instructions demandées. Il se
pourrait que la Porte maintint sa protesta-
tion pro forma. » Z.
« Vienne, le 3 juillet, S h. 50 m. soir.
» Dans un conseil de ministres qui a eu
lieu hier soir sous la présidence de l'empe-
reur, il à été décidé de mobiliser encore
quelques divisions.
» D'après les dernières nouvelles de Con-
stantinople, la Porte n'accepte l'administra-
tion autrichienne en Bosnie et en Herzégo-
vine que sous les trois conditions suivantes
délimitation de la durée de l'occupation,
fixation du nombre des troupes et d'une
zone territoriale qu'elles auront à occu-
per. Il n'est pas probable que l'Autri-
che y consente; cette puissance est
bien disposée à s'arranger directement avec
la" Porte pour l'occupation, mais non pas à
subir des conditions. Cependant on croit à la
condescendance de la Turquie vis-à-vis du
vote unanime du Congrès. »
Télégraphie privée.
(Ssrïice télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 3 juillet, 7 h. 2ft m. soir.
"Toutes les questions concernant l'Europe sont
aciûellement résolues ou soumises à des com-
missions.
La "prochaine séance du Congrès sera consa-
crée a résoudre définitivement les questions sur
lesquelles le Congrès ne s'est pas encore prononcé.
Samedi, le Congrès abordera la question de
l'Arménie. Cette question sera certainement ré-
solue, car des pourparlers sont activement en-
gagés en ce moment à ce sujet, et l'entente est
presque faite.
Les Russes n'insisteraient pas au sujet de Ba-
toum. Le Congrès serait donc virtuellement ter-
miné à la fin de cette semaine.
La dernière séance sera tenue probablement
lundi pour arrêter la forme du traité.
La question relative aux revendications de la
Grèce paraît écartée. Les délégués de la Grèce
ont été entendus le 9 juin; mais, depuis, aucun
plénipotentiaire n'a présenté de résolution concer-
nant la Grèce.
Les délégués grecs avaient été prévenus qu'ils
seraient appelés de nouveau si besoin était;
mais ils n'ont recu aucune communication.
Le Congrès abandonnerait la Grèce, mais don-
nerait aux provinces grecques de Turquie et à la
Crète la plus grande autonomie possible. Les dé-
légués grecs, laissés par le Congrès dans la plus
complète ignorance, refusent encore de croire
que la Grèce sera mise de côté. • •;
Berlin, le 3 juillet, soir.
Le Congrès terminera probablement ses tra-
vaux en quatre ou tout au plus six séances. r
Les bruits qui circulent aujourd'hui, et d a-
près lesquels les Turcs auraient l'intention
de quitter le Congrès, semblent dénués de
fondement. Karathéodory Pacha a pris part au-r
jourd'hui encore aux travaux de la commission
de rectilication de frontières.
Berlin, le 3 juillet.
La Correspondance e provinciale, parlant des
travaux du Congrès, se livre aux réflexions suir
vantes
« L'indépendance de la Roumanie de la Serbiç
et du Monténégro a été proclamée d'une manière
définitive; mais, d'un autre côté, le CongréSj vou-
lant rétablir d'une façon durable l'ordre et la sé-
curité en Bosnie et en Herzégovine, a reconnu
que l'occupation de ces provinces par l'Autriche
répondait aux intérêts de l'Autriche et de l'Eu-
rope.
» La protestation provisoiredelaTurquie contre
cette décision n'en empêchera pas l'exécution.
Une entente complète a aussi été établie au
sujet de la réunion de la Bessarabie à la Russie,
abstraction faite d'une portion de territoire située
à l'embouchure du Danube,' moyennant la ces-
sion de la Dobrutscha la Roumanie.
» La seule question décisive qu'il y ait encore à
discuterestcelle qui concerne l'Arménie, mais l'en-
tente est déjà à peu près faite sur ce point. Tout
donne lieu de croire que le Congrès terminera
ses iravauK. prochainement et avec succès. »
Constantinople, le 2 juillet.
L'ambassadeur d'Autriche a demandé le re-
trait des troupes ottomanes da la Bosnie et de
l'Herzégovine, attendu que l'occupation autri-
chienne est très' prochaine.
La Porte continue à résister.
Constantinople, le 3 juillet, 7 h. 27 m. soir.
Le prince Lobanoff et le général Totleben ont
dîné aujourd'hui chez le Sultan.
Les journaux pieux ne sont pas con-
tens du ciel. Ils avaient espéré qu'il pleu-
vrait à verse, le jour de la fête; s'ils
avaient pu, ils auraient fait la procession
des Rogations pour obtenir de l'eau, et
sans doute ils l'ont faite mentalement.
Hélas le ciel lui-même a trahi la grande
cause de l'ordre moral, et le soleil a passé
du côté des impies. S'il était possible de
consoler ces pauvres gens envieux, nous
leur dirions que la pluie n'aurait rien dé-
rangé, rien arrêté. OnTa bien vu le Ier mai,
quand l'Exposition a été ouverte au bruit
de l'orage et sous des cataractes, et quand,
le soir, une innombrable population libre
a iiiondé pacifiquement les rues. On ne
veut pas se mettre dans la tête qu'il s'est
opéré un immense changement dans l'es-
prit public que le pays a'soif de la sécu-
rité qu'il a cherchée tour à tour dans tou-
tes Ie3 formes, et qu'il ne trouve que dans
son expression' d'aujourd'hui. Le peuple'
français était décidé à avoir sa fête le
Niagara serait descendu sur lui qu'il au-
rait trouvé qu'il venait exprès pour abat-
tre la poussière, et il aurait acclamé
saint Médard.
Que les mécontensne s'en prennent donc
point au soleil, on se serait passé de lui.
N'a-t-il pas servi, du reste, à célébrer, ce
jour-là, d'autres fêtes dont il ne se doutait
guère ?,Savez-vous pourquoi il y a eu dans
Paris cette fête unique, incomparable ? Q
C'est parce que ce jour-là tombait la fête
du Sacré-Cœur, et en même temps la fête
de la papauté, celle de saint Pierre et de
saint Paul-1 Un journal pieux veut donc
bien dire que le gouvernement avait très
bien choisi le jour, et a eu l'attention de
faire tirer un gigantesque feu d'artifice
sur la butte Montmartre en-1'honneur du
Sacré-Cœur.
Nous avions' vu des statues de dieux
païens converties !en effigies de saints
chrétiens, nous avions entendu le Chant
du Départ transformé en cantique mais
nous avouons que, dimanche dernier, nous,
ne nous doutions pas que nous assistions
à une fête en l'honneur du Sacré-Cœur et
des saints Pierre et Paul. Nous osons
même dire que les chrétiens pour
de bon ont dû être assez embarras-
sés de la forme généralement donnée
à cette expansion de piété. Nous
voici donc avertis que les honorables da-
mes de la Halle qui dernièrement allaient
avec les duchesses porter des couronnes
à la Pucelle étaient les mêmes qui di-
manche .dansaient gaillardement dans leur
grande maison de verre et risquaient des
pas croustillans à la plus grande gloire du
Sacré-Cœur. C'était la danse devant l'ar-
che, et cette Marseillaise qui ébranlait
les échos de la France et du monde se
chantait avec les paroles « Sauvons
Rome et la France, au nom du Sacré-
Cœur » Et toute cette population qui se
livrait à la gaîté portait des toasts à saint
Pierre et à saint Paul 1
Voilà donc où en sont les ^Apôtres! Si
ceux qu'on traite d'impies s'étaient per-
mis de pareilles grivoisetés religieuses,
quels cris n'auraient-ils j>as soulevés Que
répondraient ces gais dévots si on leur di-
sait que de leur côté ils ont splendide-
ment célébré la fête de la république et
l'ont saluée avec croix et bannière ?-G'é-
tait l'octave de la Fête-Dieu; les Eglises,
comme la Madeleine, Saint- Augustin etbien
d'autres, avaient, en dehors, des tentures
rouges et des reposoirs, et des perrons
enguirlandés du haut desquels les prêtres
ont donné la bénédiction publique. Eh
bien! qui sait si les étrangers et les
hérétiques qui remplissent Paris n'ont
pas cru en voyant ce déploiement
de pompes religieuses, que l'Eglise ce-
lébrait aussi la fête de la république;
que cet' encens qui fumait sur les mar-
ches des temples, au milieu des ornemens
des prêtres et du chant des fidèles, était
un hommage rendu à la fête du jour? 'l
Nous pourrions le dire, mais nous lais-
sons les impiétés aux dévots.
John LEMOINNE.
Nous recevons d'un de nos correspou-
e dans de Berlin la lettre suivante
l « Berlin, le Ie1' juillet.
» A côté d«s questions politiques et natio-
nales que tout le inonde connaît, et qui ap-
pellent plus spécialement l'attention du'pu-
blic, les hommes d'Etat réunis à Berlin ne"
i pouvaient négliger les questions économiques
? etcommerciàlesquiontmoinsd'éclatpéut-êtrë,
1 mais une bien plus grande utilité pratique et
immédiate. Ici, surtout, il est moins permis
i que nulle part de l'oublier. C'est le ZoUÙrèïn
jj qui est devenu le point de départ de la for-
tune militaire de la Prusse; c'est parce qu'elle
3 a su se mettre à là tête du mouvement coni-
• mercial que la dynastie des Hohenzollèm
1 est parvenue à relever à son profit le trône
3 impérial d'Allemagne.
»; Les puissances qui veulent jouer un rôle
̃ décisif, en Orient ne doivent pas perdre de
Vue cet exemple. De nos jours, les intérê.te
t, matériels prennent aisément le pas sûr les
i autres. On l'a bien vu par la conduite
à la puissance de la Turquie, mais qui s'est
émue le jour où elle a cru que le commerce
i du Levant et de là mer Noire allait être
• menacé. ̃
» Le comte Andrassy est donc bien in-
spiré lorsqu'il porte ses regards vers les
questions économiques et lorsqu'il songe à
développer le système des voies, ferrées otto-
manes au profit de la monarchie austro-hon-
groise. C'est par là que l' Au triche-Hongrie
asseoira solidement son influence dans les
provinces chrétiennes de la Turquie et se
préparera au rôle que l'avenir lui tient évi-
demment en réserve.
» Dans cet ordre d'idées, le ministre de
l'empereur François-Joseph vient d'obtenir
un succès important, car il a été décidé qua
tous les chemins de fer ottomans, même ceux
de la Bulgarie, resteraient placéà sous la di-
rection de la Compagnie d'exploitation qui
vient tout récemment, comme on sait,
de se transformer en Compagnie au-
trichienne. Les tronçons déjà construits
sont la propriété de la Compagnie dirigée par
le baron Hirsch mais on pouvait craindre que
les difficultés qui ont eu lieu entre' le gou-
vernement et la Compagnie ne fussent un
obstacle pour l'avenir d'autre part, il eût
semblé naturel que la Bulgario voulût avoir
ses chemins de fer à elle. Mais, dans une
pensée évidente de conciliation, toutes les li-
gnes déjà construites ou à construire ont été
placées sous la direction de la Compagnie
autrichienne actuelle. C'est d'ailleurs le vé-
ritable mpj^errd'ob tenir une certaine régula-
rité dans le service et de pouvoir compter sur
un résultat satisfaisant.
» » Quant aux lignes à construire, il faut
distinguer trois grandes directions •
» 1° De Salonique à Mitrovitza •
» 2» De ConstanUnopleà Nisch
» 3° De Varna à Roustchouk.
»La première ligne est celle à laquelle
1 Autriche attache la plus grande importance.
Elle doit être prolongée, en effet, à travers la
Bosnie jusqu'à Banjaluka, où elle se ratta-
chera à la ligne de Novi, sur les frontières de
la Slavonie. Il y aura de grandes diffi-
cultés de terrain à surmonter, des travaux
d'art considérables à exécuter à grands
frais. Mais aussi cette ligne mettra les
provinces austro-hongroises en relation di-
recte avec la mer Egée et prendra en peu
de temps, au point de vue commercial une
importance considérable. Elle sera com-
mencée aussitôt que l'Autriche, exécutant
e^ mandat qu'elle s'est fait donner par
1 Europe aura définitivement installé en
Bosnie un état de choses durable.
» On a discuté, au point de vue des rd.
auluts probables, l'importance du Dort d«
Salonique. Il est possible, en ejfèt, au'on se
trompe sur l'avenir réservé, à cette haie qui
domine la mer Egée; mais, en tout cas ce
sera pour le commerce austro-honçrois un
nouveau débouché, et, pour la civilisation
orientale, ce sera un grand pas de fait aue
4 avoir mis par la voie ferrée les populations
des yaUées.bosmaques en communication fa-
cile avec Je centre de l'Europe.
» La ligue de Constantinople à Niseh est
amorce, commencée depuis dix ans de la
grande voie internationale qui doit rejoindre
Vienne, et par conséquent Paris et Londres
avec Constantinople et la,mer Noire. Depuis
longtemps on attend son exécution défiûi-
tive qui parait devoir être enfin une vérité
La Compagnie continuera la voie jusau'tï
Alexinatz et la Serbie s'est engagée à exé
cuter le tronçon qui doit traverser son terri-
toire depuis Alexinatz jusqu'à Belgrade La
StaaUlahn autrichienne (chemin de fer d'É-
tat), de, son côté, fera les travaux nécessaires
de Peslh à Semlin, pour rejoindre le Danube
en face de Belgrade.
» Tous ces points sont décidés en principe
Les détails en seront réglés après la conclu
sion du traité de paix, de façon que les
ingénieurs puissent se mettre à l'œuvre sans
retard; ce qui devra être assez. facile du
reste, les études préliminaires étant termi-
nées depuis longtemps.
» En attendant, M. Hirsch, qui est venu ici
en compagnie do plusieurs ingénieurs dis
lingues, rend de grands services aux com-
missions chargées de délimiter les frontières
des diverses provinces. Il est un des rares
Européens qui connaissent parfaitement le
pays pour l'avoir parcouru en tous sens et
qui puissent donner des indications vrair
ment sérieuses.
» Les difréien.da qui se sont élevés à une
certaine époque entre la Sublime-Porte et
lui sont depuis longtemps aplanis. lie
chemin de fer d'Andrinople, qu'on avait dit
être mal construit, a rendu de très grands
services aux généraux turcs pendant ïâ
guerre, sans qu'il soit survenu un seul
accident. On lui a su gré, à Constantinople
d'avoir tenu compte de la situation du Tré-
sor, et de s'être abstenu de formuler aucune
(îeniaude de paiement pendant la durée des
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