Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-07-03
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Description : 03 juillet 1878 03 juillet 1878
Description : 1878/07/03. 1878/07/03.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~BÏTÏON DE PARÏS.
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A Yt~p&rtdBO (Cht!I), chez M. OrestM. &<
ME~MNSmMT ·.
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dams te Luxembourg, en Turquie, ·
m puisse, en Syrie, en Roumanie et dans t r~~ces du Maroc et de la Tùnist~
en Chine et au Japon.
tM moyen d'une valeur payable a Paris ou de
t~MRts-poste, soit internationaux, soit tr&n~
' et dans tous les pays du Nord
eaez tous les directeurs de postes;
et dans tous tes autres pays,
M? t'envoi d'une Tatëur payaBte & P~ft,
I.eaMmonoeBsontteccM
OtM! MM. ~Mhe~.Jt.t~Mte «t 0',
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JMjmt MES DEBATS
POMTIMES ET UTTËRAtRES
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St~RM a JCHMT
ta, physionomie du Cpngres~qui semblait
d'abord un peu indécise, se dessine nette-
ment, .et les contours de son oeuvre nou~
apparaissent en traits saillans. Le Congrès
se révèle tel qu'il devait être sous la pré-
sidence et l'inspirattôMe M. de Bismarck,
un Congrès de liquidation et de partage.
Avec les meilleures intentions du monde,
il cet disette de ne pas y voir du rnoms
le prélude d'un partage Ïutur et. dénnitiî.
T3~ptu& le commencement de la. crise orien-
tale, les feuilles de Berlin qui prétendent
retléter la pensée du chancelier prê-
éhaïent infatigablement le partage de la
Turquie comme la seule solution pratique.
Elles étaient exactement inspirées.. lorsque
~t. de Bismarck veut quelque chose, il le
veut bien, et sa volonté unit par s'impo-
ser aux plus récalcitrans. I~a liquidation
plus ou moins complète de l'héritage du
~tam a été une des pensées fondamen-
tales de l'alliance des trois empereurs;
~ai& elle semblait imposable. ~réaliser
~nt que l'AngletMr~ s'y opposait et re~
lisait sa part des dépouilles. M. de Bis-
mark travaillait assidûment vaincre
a~a, scrupules; U lui a ouert l'Egypte
à plusieurs reprises. L'Angleterre résis-
tait, protesta.it et faisait même grande pa-
!'a.de de sa résistance. Mais, au moment
Où tout le monde la croyait bien décidée
& tireras besoin l'épéepour là défense
An drait et des traités, lordBe.a.cons6eld a
cédé au tentateur et s'est laissé amener
& une combinaison qui, sous des formes
plus ou. moins déguisées, n'est autre
ebose qu'un premier partage, qu du moins
~n commencent tft de partage de la Tur-
quie entre l'Angleterre, la Russie l'Au-
triche et probablement la Grèce. La part
de l'Angleterre est & peine: indiquée, mais
nous allons la connaître avec précision
dans quelques jours. Il ne s'agit pas de
PEgypte qu'elle n'a pas besoin d'occuper
matériellement pour eh être sûre;il s'agit
d,u protectorat sur la Turquie d'Asie. En
Europe', il s'établit entre la Russie et l'An-
gléterrë u~e espèce de trêve. La Russie
te contente d'une nouvelle étape Ie~~
~eo.est maintenu, pour lés détroits, le'
Sùît&n reste & ConstantHiopIe, la forte
~tnde un aimalacro de territoire et un
simulacre de ligne de défense dan s les
Balkans; ~ref, une combinaison pour quel-
ques années, quelque chose d'analogue au
patrimoine de Saint-Pierre et à la conven-
tionné septembre. Pour ces simulacres,
1~ Russie obtient de solides réalités. La
principauté de Bulgarie devient pu-
rement et simpleB~eat une colonie russe,
rsment ~et-siuiplei~ent"une :coloüie ysse,.
fournie de tous les moyens pour tourner
les Balkans même sans une nouvelle
guerre, et pour reconstruire peu peu la
grande Bulgarie du traité de Sàn-Stefano.
Cptte acquisition, combinée avec la re-
prise de la Bessarabie etde la rive gauche
du Danube, réduit la Roumanie & l'état
d'une enclave russe et livr~ & la domina-
tion de la Russie toutle centre et le nord-
est de la péninsule.
par compensation, l'Autriche s'établit
&u nord-ouest. Le vœu si longtemps.
et si'ardemment caressé par la cour
et le parti militaire est enfin accom-
pM; 4aBS quelques jours les troupes
tustM-hongroises vont prendre posses-
sion de la Bosnie et de l'Herzégo-
vine. Il faut rendre cette justice au comte
Andrassy, que, pour procurer & la dynastie
cette àcqoiMtMB repousaée. avec tant .d'é-
nergie et dJunanimité par les Hongrois et
les Allemands, il a agi avec une grande
habileté. Il ne s'est pas pressé il a ré-
sisté maintes fois aux sollicitations impa-
tientes du parti militaire qui pouvaient
éomprome~tre gravement l'Autriche il a
gu attendre son heure et il a laissé agir le
cours. MtUMi.dea choses; il a réussi
ainsi a. amener l'occupation a un tel mo-
ment~t dans de telles circonstances qu'elle
-parait non seulement plausible, mais
pécëssaire, inévitable, impérieasement
imposée par la situation/et quelle dés-
arme toutes les objections. Pour la ren-
dre Tantsoit peu acceptable aux Hon-
grois et aux Allemands il fallait avant
~it lui enlever le caractère odieux d'une
complicité avec la Russie et la marque
humiliante d'un pourboire en échange des
services rendus. Le comteAndrasfyya
pleinement réussi. Ce n'est pas la Russie
qui o~re a l'Autriche la'.Bosnie etTHerzégo-
vine en cadeau pour la récompenser de sa
neutralité bienveillante; c'est le Congrès,
c'est l'Europe qui, par un vote unanime
et dans l'intérêt général, la charge d'occu-
per ces deux provinces, car, bien entendu,
$ ne s'agit pas d'annexion;–ahonny soit
qmjKal'ypenee! le co:m<<& Andrassy a
récusé formellement ce terme au Congrès.
L'Europe délivre al'Autriche le mandat
de rétablir l'ordre en Bosnie et en Herzé-
govine, d'y organiser un régime humain
l'autorisé à les occuper temporairement,
mais sans désigner le terme de l'occupation.
~eut-onimaginer un titre plus justifiable et
plus honorable? Les Hongrois et les Alle-
macdsauront-ilB encorequelquechose à y
yediM? Ce n'est pas iout. Comme c'était
surtout M. de Bismarck qui dès le début
de !&'c~e"o~entale poussait et ensouta-
geait l'Autriche & s'annexer la Bosnie *et
l'Herzégovine, on pouvait, s'attendre à
ce que ce ~t Mi qui proposerait
an Congrès de les décerner àTAutriché.
Malgré toute, l~ntimité des liens que le
comte Andras&y rattache & maintenir en-
tre tesdeuxempires,Uy aurait eu, dans ce
fait, pour l'Autriche uoe certaine nuance
de protection et de dépendance propre à
froisser des susceptibilités légitimes. Le
comte ~ndrassy a su adroitement tourner
cet ëcueil. Ce n'est pas l'Allenia~ne, c'est
l'Angleterre qui a fait la proposition, et le
miaiatro austro-hongrois a prouve ainsi
d'ans manière éclatante que son entente
avec le cabinet anglais était plus intime
qu'on hèle croyait; peut-être aussi a-t-il
Mtpressentir qu'il soutiendra delà. même
manière l'Angleterre loMque la question
de la Turquie d'Asie sera venue à l'ordre
du jour.
L'occupation est d'ailleurs devenue in-
évitable pour des raisons f)e sécurité et de
stratégie. La Russie établie en Bulgarie
etaur le Danube, on ses troupes doivent
rester encore un an, complète ainsi au
sud l'immense cercle par lequel elle en-
;velQppe l'Autriche sur les deux tiers de
l'étendue de sea frontières, depuis Cracovie
jusqu'à Orsova. H est don& urgent pour
cette dernière d'avoir un contre-poids stra-
tégique en Bosnie et en Herzégovine. Et
puis, par suite de 1~ singutière construc-
tion des territoires de la Porte, imaginée
par le traité dé Sàn-Stefano et jusqu'ici
peu amendée par le Congrès, ces deux pro-
vincessont presque coupéeadu corps de !a
Turquie; la Porteen détresse, quiaura de la
peine & fortifier et àmaintenir la ligne
des Balkans, ne sera jamais en mesure de
pourvoir efficacement à leur défense. Fat-
lait"il donc les taisser tomber comme des
branches sèches entre les mains de la
Serbie et du Monténégro, et tripler 'ainsi
la force de ces voisins turbulens de l'Au-
triche ? Enfin, il faut reconnaître que le
sort de !a Bosnie et de l'Herzégovine sou-
mises à l'occupation autrichienne sera
vraiment enviable en comparaison de ce-
lui de toutes les antres provinces. Tandis
que les Bulgares continueront à goûter
les douceurs du régime décrit avec tant
de verve par le publiciste russe M. Eugène
Ôutine, et dans lequel la ?M~4~ (fouet
moscovite) joue le rôle principal, l'Autri-
che est aussi désireuse que capable
d'assurer aux Bosniaques et aux Herzé-r
goviniens une.existence meilleure, la pro-
spérité matérielle, le progrès moral. Ils le
méritent bien, eux, pour lesquels la diplo-
matie a suscité la crise orientale, et qu'elle
a trop négligés ensuite et presque, ou-
bliés.
La part de l'Autriche ne se borne pas
à l'occupation de la Bosnie et de l'Herzé-
govine, occupation qui, tout le monde
le comprend, ne cessera jamais. Ce
serait 1~ pour elle une assez piètre
compensation. Pour que l'Autriche voie
ses intérêts tant bien que mal sauve-
gardés en présence du gros butin qu'ob-
tient Ia~ Russie, et pour que la possession
tranquille de ces deux provinces elles-
mêmes lui soit assurée, il est indispen-
sable que la Serbie et ie Monténégro soient
placés sous son influence directe au point
de vue militaire et commercial. C'est là
une partie essentielle du programme du
comte Andrassy, et nous saurons bien-~
tôt de quelle manière et jusqu'à quel point
il sera parvenu à le réaliser. L'Autriche
poursuit en outre un but politico-écono-
mique qui embrasse tout le côté occiden~
tal de la péninsule jusqu'à la mer Egée.
E!le fonde l'avenir dé son commerce sur
la ligne de chemin de ter de Salonique à
Mitrovitza qu'elle se propose de relier à
travers la Bosnie avec !e réseau austro-
hongrois, Elle veut que cette Hgne, qui
appartient à une Compagnie autrichienne,
ne soit nulle part coupée dans son par-
cours par les territoires de la Bul-
garie, de là Serbie et du Monténégro.
Dans ce but, elle a obtenu déjà que la
frontière occidentale de la Bulgarie subisse
des retranchemens, et elle demande que
l'étroit couloir établi par le traité de San-
ëtefano entre la Serbie et le Monténégro
soit considérablement élargi. Etie s'op-
pose, parconséquent.àl'agrandissementdu
Monténégro au nord-est et à celui de la
Serbie ausud-ouest, et propose de leur
donner des compensations ailleurs. Il est
plus que probable que sur tous ces points
l'Autriche aura~~m de cause et qu'elle
assurera ainsi sa part dans la liquida-
tion de l'empire ottoman. Nous avons
dit souvent ce que nous pensons de cette
politiquequi abandonne à la Russie le cen-
tre et l'est de la péninsule et croit trou-
ver une compensation SufËsante dans
Fouest; qui se désintéresse du Danube
que tant de générations ont considéré
comme une artère vitale pour l'Autriche
et lui préfère comme équivalent le che-
min de fer jusqu'à Salonique. Même au
point de vue purement commercial, une
ligne terrée ne peut pas soutenir la com-
paraison avec une grande voie fluviale,
surtout en fait de produits agricoles, de
matières premières, d'objets de grand
poids. Mais, sans répéter ces considéra-
tions, nous nous bornons aujourd'hui
à constater les faits. Il est clair, d'ail-
teurs que le Congrès, après avoir at-
tribué à la Russie la part du lion, n'a
qu'un seul mdyen de corriger un peu son
œuvre c'est de fortifier autant quepos-
sible la position'~erl'Autnche dans la pé-
ninsule ~nn de créer un contre-poid~, un
obstacle àl'expansion russe et d'opposés
une dig~e au panslavisme. C'est la un
intérêt européen, et soua ce rapport,
le Congrès n'a. pas à craindre de faire
trop.
Le quatrième partenaire,' la Grèce, ob-
tiendra san~ doute cp qu'on appelle dé-
cemment aujourd'hui « une rectification
de frontières. On payait d'abord de la
ligne allant d'Olympe Aviona., ce qui
donnerait à là Grèce la. Thess~lie et une
partie de l'Epire mais il est plus prof
bable que, tu la résistance de la Turquie,
;qui peut être de ce c&té plus efficace
qu'en Bosnie, on se contentera d'une li-
gne plus modeste, a!la,nt par exemple de
Volo à Arta, En tout cas/il paraît que la
Crète sera, d~ne manière ou d'autre, rat-
tachée au royaume hellénique.
En considérant la tournure qu'a prise
te Congrès, il n'y a pas à s'y tromper c'est
la politique de l'alliance des trois empereurs
qui triomphe. Inaugurée à Beplin, elle re-~
coit à Berlin sa dernière consécration. Tout
ce que nous voyons s'accomplir sous nos
yeux a été successivement ébauché dans
tes diverses rencontres des trois empe-
reurs et de leurs ministres dirigean.s. Le
Mémorandum de Berlin etia Conférence de
Constantinople n'ont dévoilé à l'Europe,
et peut-être à l'Autriche ~Ile-même,
qu'une partie du plan conçu par M. de
Bismarck, de concert avec la Russie.
L'Autriche a été peu a peu et insen-
siblement entraînée plus loin qu'elle ne
voyait peut-être aller d.'abord, et c'est
dans la fameuse entrevue de Reichstadt
qu'elle a sacrifié la Roumanie et ~a ligne
du Danube, laissé la main libre à la Rus-
sie et obtenu en retour la promesse des
compensations à l'ouest de la péninsule.
L'Angleterre a gardé longtemps à l'é-
gard de la triple aisance et de ses pro-
jets une attitude d'antagonisme prononcé
et de fière résistance; Elle a seute refusé
d'adhérer au Mémorandum de Berlin. Elle
a repoussé longtemps et obstinément tou-
tes les propositions d'une action combi-
née des puissances intéressées en Tur-
quie, et toute participation personnelle
au partage. Après le traité de San-
Stefano, elle semblait résolue à pren-
dre elle seule la défense du droit eu-
ropéen et des traités. Lord BeaconsGeld
parlait du « glorieux isolement B de l'An-
gleterre, rappelait les temps où elle luttait
seule contre Napoléon et puis. se posait
seule en adversaire de la Sainte-Alliance,
--et après tout cela, il a fini par adhérer
au programme de la nouvelle Triple-Al-
Uapce ef par entrer dans la combinaison
patronnée avec tant de persistance par
M. de Bismarck. C'est la un grand triom-
phe pour le chancelier allemand. Ranermir
l'alliance des trois empereurs par la soli-
darité de ~(puvre accomplie en Turquie;
se rattacher la Russie par de nouveaux
liensde gratitude, et l'Autriche par le besoin
qu'eue éprouvera, toujours de chercher &
Berlin un appui contre la prépondérance
russe écarter l'antagonisme del'Angleterre
et l'amener à se joindre à la politique suivie
parles trois cours, –que pouvait-il désirer
déplus? M. de Bismarck obtient en outre une
autre satisfaction dont il serait difficile de
méconnaître la portée. Les grandes cho-
ses qu'il a faitesjusqu'ici.illes a faites con-
tre le droit public et les traités, et en dehors
du concert européen; mais dans l'imagi-
nation des contemporains se maintenait
la notion que le droit, que l'autonté des
traités, que la communauté européenne,
malgré une éclipse passagère, pouvaient re-
vivre, qu'il y avait là une force supérieure
destinée tôt ou tard à triompher, et l'on
a vu le tressaillement qui a parcouru
toute l'Europe lorsque l'Angleterre a
invoqué ces grands principes. Eh bien l
M. de Bismarck a amené le Congrès, qui i
est la représentation vivante, l'incarna-
tion du droitt ;de ~autorité des traités et
de la communauté européenne, à consa-
crer par ses décisions une politique qui
obéit à des inspirations directement con-
traires il ~emploie le Congrès à une be-
sogne qui semblait répugner à la nature
et aux habitudes de ces hautes assem-
blées, & la besogne d'un partage. Il a
la satisfaction d~ voir que l'Angleterre,
qui a si bruyamment levé le drapeau
du droit européen, se donne à elle-même
un démenti; que le Congrès tout entier
renie les principes du droit dont il est
l'organe, et qu'il semble ainsi proclamer
lui-même qu'il n'y a plus dans le monde
que I& politique de fer et de sang, ou d'ar<-
rangemens secrets de cabinet & cabinet.
L'œuvre du Congrès, conçue et accom-
plie sous de pareilles inspirations, sera-
t-elle au moins durable Nous nous pro-
posons de l'examiner prochainement.
BOURSE DE PAMS
CMt~e 1" te 2. NhuMoe. B&hM.
SOt/e
Comptant. 7S 85 M 2S ~e
Fin cour. M S, M 45~M.
ComptanHOS~.ttt'ti.. ~29 25
-tt~/e
Compt&ntH3M.it380.M.
Fihcqur.X380.mni2 .3'?t2
PanT): BOCMM DU SOBtt.
EmpramtSO~ it4&.m/2,M,23.22<
S 0/0. 'r6&47~2. 23e 22 1/2.
SO/omrc.
Banque ottomaM.. 4B6 fr. ~7, 4')8 fr. 12, 43? ft'. M
Ftorina(or). 65tS/ie,66i78.
ËToBgMis 6 0~ 63 3/i6, ~4.
Egy~enneseo/O.. MD&279&2SO&.
Nous recevons d'un de nos correspo~-
dana de Berlin la lettre suivante
a Berlin, le 2 juillet, 8 h. soir.
Le Congrès, dans sa séance d'hier, a re-
connu l'indépendance 'du Monténégro et a
réglé définitivement la question de la. Rou-
manie. Seulement, les Roumains ne sont pas
satisfaits. SflistrieestleseulpQintpariequel ils
pourraient pénétrer dans la. Dobrutseha. dont
ils sont séparés autrementpar des marais à peu
près inabordables pendantune grande partiede
l'année. La frontière telle .queUé est tracée
laisse donc la Dobrutscha séparée de la prin-
cipauté et rend cette possession presque
illusoire. En outre, le seul port qui existe
dans cette province, Kûstendjé, ~st très
mauvais, tandis qu'aux environs do Kavaraa
il aérait po~ble d'étaptir un très bon port
qui serait d'une nécessité urgente pour lecom-
merce de la principauté. Les Roumains de-
mandaient donc que leur front'ëre suivit une
ligne tracée sur le penchant du plateau de-
puis Silititrie et y compris cette vitle, jus-
qu'à Kavaraa. O'~st bien la première pro-
position que les délégués français ont faite,
mais qui n'a p&s été soutenue par les autres
membres du Congres.
B Dans la séance d'aujourd'hui, il a été
questiun des bouches du Danube, de la neu-
tralisation de ce Ùeu've et des indemnités do
guerre.
Sur cette dernière question, la Congres
décidé, sur la proposition du prince do Bis-
marck, que le traité de paix arrêté par l'Eu-
rope ne parlerait pas des indemnités de
guerre, lesquelles n'intéressent que les bellt-
gorans. Il a été entendu toutefois que le
paiement de ces indemnités ne pourrait pas
faire tort aux créanciers antérieurs dé la Porte,
et que les Russes, comme créanciers, vien-
draient à leur tour d'inscription. Les Russes
se sont engagés sotenneltement à tenir
compte de cette décision du Congrès. Au sur-
plus, toutes les questions fcancières se-
tOMt résolues par une commission spé-
ciate c'égeant à Constantinopie, et qui aura
mMsion de régler dénni~vement la dettR
turque: Le Congrès a entendu poser seules
mei~t les principes en cette matière. Ou~nt
au Danube, le neuve sera pour ainsi dire
neutralisé. Les pouvoirs de la commission
internationale chargée jusqu'ici de régler
les questions relatives à la navigation seront
étendus et conSrmés. Puis, en vue d'empo-
cher que les puissances riveraines et .no-
tamment la Russie ne dominent les em-
bouchures, on s'eSbrcera de neutraliser
une partie du territoire de la Bessarabie. Je
vous ai déj~ dit aussi que les forteresses du
Danube seront rasées. La Russie, l'Autriche
et la Turquie sont complètement d'accord sur
ce point.
e La question grecque peut dès à
présent considérée comme résoïue, L'Ile
do Crète et les pi'oviacas grecques de
la Turquie, FEpire, la Thésée et la Macé-
doine, recevront leur autonomie; mais leur
annexion à la Grèce ne sera pas procla-
mée. Si l'une que)conquo des puissances
représentées au Congrès proposait de char-
ger lea troupes grecques d'occuper une partie
de ces provinces en vue d'assurer leur auto-
nomie, on demanderait alors à la Turquie d'y
co~senti~, pourvu que cette proposition fût
conçue daus des termes modérés. Mais, en
somme, aucune des puissances n'est décidée
& prendre en main cette question, et l'on
se contentera, de faciliter daus la mesure du
possible les rapports de -la Grèce avec les
autres provinces de même nationalité.
o Pour ce qui concerne la Bosnie et l'Her-
zégovine, l'Europe a donné à l'Autriche
un mandat collectif qui devra être exécuté.
Si la Turquie résiste, on en reviendra
au Mémorandum de Berlin, qui avait posé on
principe une exécution collective. La Russie
paral-t décidément avoir tout sacrifié pour ob-
tenir la Bessarabie.
II se confirme de plus en plus que la ques-
tion de l'Asie-Mineure est réglés par un accord
entre la Russie et l'Angleterre. Lord Beacons-
Setd, après les déclarations qu'il avait faites,
avait à choisir outre deux voies ou se placerau
point do vue européen, humanitaire et inter-
na~onal, ou protéger lés intérêts directs de son
pays. C'est cette dernière voie qu'il paraît
définitivement avoiradoptée. Peut-être était-ce
!a seule qui eût quelque chance de succès
immédiat.
D Demain, le Congrès ne se réunira pas.
A 1~ prochaine séance qui aura lieu jeudi,
le comité auquel a été conHéo la rédac-
tion. des clauses relatives au Danube, et
dontje~vous ai indiqué plus haut le caractère,
déposera son travail. On s'occupera, dans cette
prochaine séance, des frontières de la Serbie
et du Monténégro. La question des Détroits
viendra en dernier lieu. Les délégués rou-
mains quitteront Berlin après-demam. ? u N.
Tété~apMe pftv~e
~*fVicetaegraphiquedarttgenoeHtVM.)
Ber)in,Ie2juil)et.
La onxiôme séance du Congrès, a laquelle tous
les plénipotentiaires assistaient, s'est ouverte au-
jourd'hui peu après deux heures et a été levée à
quatre heures et demie.
Berlin.le {"juillet.
Après quêtes délégués roumains se furent re-
tirés, le Congrès a discuté la question de Rou-
manie,
Il a proclamé & l'unanimité, au nom de l'Eu-
rope et avec l'adhésion des Turcs, l'indépendance
delaRoumanio.
It a décidé ta cession à la Russie de la partie
de la Bessarabie détachée par le traité de t8M,
limitée a l'est par le Pruth, au midi par le thal-
weg du bras de Kitia, l'embouchure ('u bras de
Kiha et l'embouchure du Stary-Stamboul.
11 a décidé que les districts de Soulina, Mah-
moudié, Isatcha. Toultcha, Matchin, Badagah
Hirsovo, Kustendjé et Madijdié, c'est-à-dire le
pays connu sous le nom de Dobrutscha, ainsi que
les îles du delta du Danube et l'île des Serpens,
seraient cédés a la Roumanie.
Waddington a soumis alors au Congrès
une* proposition tendante à étendre la frontière
sud-ouest de la Roumanie depuis le voisinage
de Silistrie (non compris Silistrio) jusques et y
compris Mangati sur la mer Noire.
M. Wàddington, en présentant sa proposition,
a fait un appet chateureux à la générosité du czar.
Le comte Andrassy a appuyé immédiatement
la proposition, puis lord Sfmsbury, et eniin M. de
Bismarck.
Les Russes l'ont acceptée, et eUe a été ensuite
adoptée par le Congrès. La Roumanie gagne
ainsi une portion de territoire fertile et etie s'éta-
blit sur les deux rives d'une fraction importante
du Danube.
Le Congrès a proclamé unanimement, et avec
l'adhésion des Turcs, l'indépendance du Monté-
négro, qui jusqu'ici reconnue seulement par la
Russie et l'Autriche, se trouve ainsi désormais
reconnue par l'Europe. °
Le Congrès a discuté ensuite la seconde partie
de l'article 2 du traité do San-Stefano, relatif
aux conventions entre la Porte et le Monténégro.
et à l'arbitrage austro-russe. Le comte Andrassy
a comoatm cet article ~t a fait valoir comme ar-
gument principal que le Monténégro, étant re-
connu {~dépendant, doit jouir de tons les droits
d'un Etat. souverain et avoir liberté pleine et en-
tière de conclure des traités avec les-puissancës
sous sa responsabilité propre, sans contrôle ni
tutelle des autres Etats. Il a donc repousse l'ar-
bitrage austro-russe comme portant atteinte à la
souveraineté du Monténégro, que ïe Congrès ve-
nait dé reconnaître. La majorité du Congrès s'est
rangée à cet avis et a repoussé la seconde partie
de l'article 2. Aucune autre résolution n'a été
prise au sujet du Monténégro.
La séance a été renvoyée à demain pour discu-
ter ta question de la navigation et des embou-
chures du Danube.
La proposition faite aujourd'hui par M. Wad-
dington, au sujet do l'extension de la frontière
sud-ouest de la Roumanie, avait été préalaMe-
ment communiquée par lui au comte Schouvaloff.
Le texte primitif demandait une extension p)us
grande allant de Silistrie a Kavarna. Les délé-
gués russes ayant fait des objections contre une
extension paroiUe, M. Waddington soumit au
Congres la proposition indiquée plus haut, après
s'être mis d'accord avec eux.
Berlin, le 2 juillet, minuit.
Par suite de la sortie faite dans la séance de
samedi par le président contre Mehemet-~u, ce
dernier a demandé à la Subtime-Porte d'être au-
torisé.à quitter Berlin. Depuis lors. i} ne paraît
plus aux réunions officielles. Hier soir, il y avait
a l'ambassade ottomane un âiner auquel le comte
Schouvalot~ assistait. Op a remarqué l'absence
de Méhe.net-Ati qui était allé au jardin de Xroll.
On prétend dans les cercles anglais que (ord
Beaconsuetd chercherait .le moyen d'ouvrir le
port de Bafoum au commerce russe, tout en le
conservant a la Turquie. Des pourparlers ami-
eaux seraient déjà. engagés a ce sujet avec le ca-
binet de Saint-Pétersbourg, afin de trouver une
combinaison acceptable.
Constantinople, !e t" juillet, soir.
Le consul anglais part demain pour la région
des monts Rhodope afin d'organiser des secours
pour les émigrés qui, au nombre de 7p,OUO, sont
dans la plus aureuse misère.
Lé prince Lobanoff a rendu hier une visite à
Famiral Hornby.
La Porte continua de protester contre la durée
illimitée de l'occupation autrichienne en Bosnie.
Constantinople, le l" juillet, soir.
Une frégate cuirassée turque est mouillée dans
le voisinage de San-Stefano.
Les pourparlers relatifs à l'occupation da la
Les et r, e l'Herzégovine, et au paiemen t,des
Bosnie et de l'Herzégovine, et au paiement des
frais de rapatriement des émigrés, continuent en-
tre le comte Zichy et Savfet Pacha.
Athènes, le 2 juillet.
Le ministère hellénique a donné sa démission,
à cause des promotions militaires faites par le
ministre de la guerre contrairement au projet de
budget arrêté par le conseil.
Le roi n'a pas encore accepté.
ÉLECTtOMS LÊGtSLM~ES COMPLEMEMTAtRES
DU7JTJIHET
Trois décrets du 12 juin dernier ont con-
voqué pour les dimanches 7 et 14 juillet les
électeurs de 24 circonscriptions. Outre les
22 vacances résultant d'invalidations, il y
avait en effet à pouvoir au remplacement du
colonel Denfert-Rochereau et de M. Paul
Breton, décédés. Deux de ces 24 circonscrip-
tions, celte de La Rochelle et la première de
l'arrondissement de Guingamp, ne feront
leurs élections que le 14, pour que des toires
locales très importantes ne subissent aucun
dérangement. Les deux députés invalidés de
La Rochelle et de Guingamp sont M. Four-
nier et le prince de Lucinge-Faucigny.
Voici queUes sont les circonscriptions qui
prendront part aux opérations électorales de
dimanche prochain 2° (7t!M~'Fm~MM, 3°<~G'rMoM< 2° du Zfsc~, 2° de
Za)'~N
l'" P~M, 6< Pa~, 2° PM~, 2° ~!NM,
,S'ctMt<-G'M'OM. ~tM~-fOM, '3~ 2'<)K!OKM,
saint-Girons,~ Saint-Pons, ~3~ de Toulotsse,
Uzès, 2~ Fs~MCMMMM et 7~e. Les députés
de cps circonscriptions étaient MM. Faire,
Jérôme David, Amigues.d'Espeuilles, d'Arras,
de Prunières, Paul Breton Dubois, Lauriol,
Dutreil, Vitalis, Trubert, de Luppé. Denfert,
Vinay, Rœderer, de Saint-Paul, Fourcade,
d'Ayguesvives.Baragnon, Léon Renard et De-
lafosse. Dans le nombre figurent six membres
de la droite de la Chambre dissoute en 1877,
et quatorze nouveaux venus qui certaine-
ment ne reviendront pas tous. Ils le savent si
bien que, tant parmi les anciens que parmi
les nouveaux, on compte sept déserteurs do
la lutte, dont un seul, M. Vinay, a pu trouver
un remplaçant.
MaHtea Atpe«
L'élu d'EKt~-MM, M. de Prunières, est l'un
de ceux qui se croyaient le plus à l'abri
d'une invalidation. En 1876, il ne lui avait
manqué que 33 voix pour l'emporter gur
M. Ferrari.En 1877, il av~it une majorité de
989 voix, et c'est beaucoup dans un arrondis-
sement où le nombre des votans ne va qu'à
6,000. Le fr bureau avait condamné sans
doute les pronédés à l'aide desquels avait été
obtenue cette majorité mais, somme toute,
son rapporteur, M.Rubillard. qui n'est pour-
tant pas tendre, proposait de ne pas in-
quiéter le vainqueur. Pourquoi cela ?
nt M. Clemenceau. Attendez que M. Chaix
vous ait dit ce qu'il en pense! Et M. Cy-
prien Chaix fit alors un récit de l'élection, 1
très animé, dont les preuves décidèrent
le Centre à. s'abstenir au moment du vote.
M. de Prunières a été invalidé, le 20 mai. par
241 voix contre 189. C'est l'arrêt qui a été
prononcé avec la majorité la plus faible dans
la Chambre; mais les électeurs d'Embrun le
ratifieront sans doute comme celui qui a
cassé précédemment l'élection de M. Bontoux
àGap.
Ardèehe.-
M. Lauriol, dans la 2" circonscription de
Zclergé qui avait déclaré la guerre à M. Des~
tremx pour son propre compte, vu que
M. Destremx est protestant. Nous allons voir
si cette foison brisera, la nuit, des croix
dans les cimetières et si le lendemain, au jour,
on accusera les protestans d'être prêts à sacv
cager ainsi toute la France. La campagne
avait réussi et, malgré les services rendus,
M. Destremx fut distancé de 1,300 voix par
M. Lauriol; mais l'invalidation, prononcée le
14 mai par 323 voix contre 144, a r~ndules
électeurs à eux-mêmes, et ils n'ont plus à
redouter le déploiement de l'activité clé-
ricale. L'iasue de la. rencontre a paru si
incertaine à M. Lauriol qu'il avait résolu
de ne pas se représenter, quoique M. Das-
tremx eût longtemps à l'avança déclaré qu'il
ne solliciterait plus les voix dans la 2~ cir-
conscription de Largentiëro. M. Lauriol s'est
ravisé; il aura en face de lui deux compétt
teurs M. JVascbatde, conseiller général dm
canton de Joyeuse, que le comité é~ectora~
répubucain a désigné pour candidat, par.
41 voix sur «, et M. Odilon Barrôt, neveu da
l'ancien chef de l'Opposition dynastique et
conseiller général des Vans, qui représente-
rait la république du centre gauche et qut
croit, avec raison, user d'un droit en mainte-
nant sa candidature indépendante dans une
circonscription où la réélection de l'un des
363 n'est plus une anaire de principe et de dis-
cipline.
Arjtéare.
Quand on a été l'un des héros du 16 mai,
l'un de ses organisateurs, l'un de sesmeneurs
les plus puissans, et qu'on avait su mettre
la préfecture de l'Ariége, pour être plus cer-
tain du succès, un ancien secrétaire à soi, il
devenait dur de se retrouver devant laCham~
bre, balayé avec tant de sans-façon, et, quoi-
que riche de plus dé 3,00~ voix de majorité,
d'être d'abord décrété d'ajournement. M. de
Saint-Paul, encore tout parfumé des rosés que
la gendarmerie portait devant lui dans des
corbeilles lors de ses diverses entrées dans les
villes et les villages de l'arrondissement de
iS'a:M~-(Kfom~, se disait toutefois que, puisque
le cou? était manqué, il fallait bien payer ce
tribut à la fortune, mats que son titre de député
de 1876 et sa majorité de 18771e protégeraient
à l'épreuve définitive. Le 23 mai dernier. la
Chambre lui a ôtô cette illusion. Quoique
M. Louis Passy eût demandé qu'on lui fit
gràce~ elle l'a invalidé par 282 voix contre ~44,
après s'être donné le plaisir de l'entendre, do
sa voix la plus modeste, protester contre la
part qui lui a été attribuée dans les événe-
inens accomplis.
A présent, il parle aux Ariégeois de son
amour pour eux et pour les vallées et les
montagnes. On ne lui jefte plus de fleurs
d'une main gantée de la peau de daim régle-
mentaire c'est lui qui cherche des myosotis
sur le bord des ruisseaux pour attester la
simplicitéde ses intentions et la pureté de
ses souvenirs. Mais M. Joseph Sentenac,. son
concurrent de l'année dernière, aime autant
que lui l'Ariége et la France, et il est moins
suspect de guetter les occasions de recom-
mencer le 2 décembre. L'Ariége approuve que
M. de Saint-Paul se voue enfin à la botanique,
et ce sera même pour qu'il l'étudié à fond
que Saint-Girons le déchargera dé la nécessité
d'aller passer au moins cinq mois de l'année
à Versailles.
Cttt~ttdes
M. Delafosse n'avait pas fait un vilain rêva
en devenant un législateur au lieu de n'être
que rédacteur de /'0~~ ou du PM~/ mais, pour que la Chambre ne l'en ré-
veiltât pas, il eût été bon que l'administra-
tion et lui ils obtinssent quelque chose de
plus que 99 voix de majorité sur M. Arsène
Picard, l'un des 363 et l'un des plus modérés.
Le Calvados, jadis régi par M. Le Provost de
Launay, n'est-il pas l'une des régions où les
anciens partis font le meilleur ménage et
où ils semblent le plus se vénérer mutuel-
lement, pour qu'aucun d'eux ne trahisse~
en passant tout simplement du cote de la
France? L'honneur de l'arrondissement de
Vire a été de résister à la consigne et, quand
un 16 mai l'opprimait, de ne donner que
99 voix de majorité à son candidat. Vire va
faire davantage et renvoyer M. Picard à la
Chambre avec un peu pius de voix qu'en
187&. M. Delatosse s'en doutait bien, car il
faisait des pieds et des mains pour ne pas
être invalidé, laissant même entendre qu'il
serait aussi bon centre gauche que M. Picard
mais son élection n'en a pas moins été aunu-
lée le 13 mai par 318 voix cpntr: 13S.
Ct
Il y en aurait trop à dire ici, car à C~ il
s'agit da M. Numa Baragnon, le foudre d'élo-
quence de la droite et le dernier rempart du
gouvernement du 16 mai lorsqu'il fut obligé
de capituler. M. Baragnon a été largement
invalidé, le 23 mai, par 326 voix contre 133,
après un assez vif débat où il ne fut prouve
qu'une chose, c'est que le mot « Il faut
taire marcher la France est d'une authen-
ticité irrécusable.
Il y était bien aussi démontré que la majo-
rité qui avait remplacé M. Mallet par M. Ba-
ragnon n'existait pas, et qu'elle n'avait été
fabriquée que par les moyens frauduleux en
usage dans le département de Vaucluse
mais le député d'Uzès levait si énergique-
ment les mains vers le ci~I que l'on dut se
contenter de la certitude morale, qui du
reste surabondait.
Les tribunaux du pays ont achevé la dé-
monstration et condamné les fraudeurs, en
présence de M. Baragnon, qui les défendait
encore ce jour-là.
BhMtte GtHremme
Nous n'aurions pas cru que M. d'Aygues-
vives se désisterait dans la 3° circonscription
de yoK~oMM. Invalidé le H mai par 267 voix
contre 164, il était député do la Haute'&a.
ronne depuis quinze ans et avait toujours été
élu avec une même majorité de 12 à 1,300 voix.
M. d'Ayguesvives, pourtant, s~est retiré de la
carrière. La réélection de MM. Caze et Paul de
Rémusat lui a enlevé toute espérance, et il
regrette à présent, avec quelques autres, que
le 16 mai soit venu renverser sa situation,
sous le prétexte de la consolider. n'était paa de
ces membres de la droite qui troublent sans
cesse la paix de la Chambre, et nul ne lui, eût
cherché querelle si M. le préfet de Behr ne
l'avait pa& inaniment trop protégé en empê-
chant son concurrent, M. Montané, de jouir
de la moindre des libertés que la loi garantit
aux candidats.
M. Montané sera élu cette fois sans diffi-
culté, puisque personne n'a jugé opportun de
réclamer l'héritage abandonne par M. d'Ay-
gaesyiveg.
Cth'Mtte.
Nul n'ignore quelle tristesse se répandit
dans le parti de l'Appel au peuple lorsqu'on
apprit que la Chambre avait ajourné M. Jé-
rôme David, et ensuite que le 1" juin, elle
l'avait invalidé païf 284 voix contre 148, sans
aucun respect pour le rôle brillant qu'il joua
parmi les principaux conseillers et dignitai-
res jde l'Empire, Nul non plus n'ignore &vec
quelle activité les bonapartistes sollicitent
ms~ e~U~l `
~?;JtM~
OM SABONM&
ta* de: Pr6tMS-Samt.-ûermain-t'AaMrrots, tt
'fBKXMt~mtM'MMKNBfWTr:
Un an. Six mois. Trois m<
DéMttMMSMf. Mtr. 4C~. MCr..
FMM. ~tt. 96 Cf. K~. k.
Lea aboMtMM&f! pM-~mt dM i"
ch<~tmm9)e.
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t ito~l~, '& r0/~ « ~~<«M, «, Mtt
Mt~< amà tt* lE~M~M wt dMM tM M.
hHatM~BM~~ttHM~&M~t~~
A Yt~p&rtdBO (Cht!I), chez M. OrestM. &<
ME~MNSmMT ·.
tm
ON &'ABOBMB
dams te Luxembourg, en Turquie, ·
m puisse, en Syrie, en Roumanie et dans t
en Chine et au Japon.
tM moyen d'une valeur payable a Paris ou de
t~MRts-poste, soit internationaux, soit tr&n~
'
eaez tous les directeurs de postes;
et dans tous tes autres pays,
M? t'envoi d'une Tatëur payaBte & P~ft,
I.eaMmonoeBsontteccM
OtM! MM. ~Mhe~.Jt.t~Mte «t 0',
$, place de ta~ourse,
« m bureau du ~CMHWAt
~WMTmtt
JMjmt MES DEBATS
POMTIMES ET UTTËRAtRES
MMS
St~RM a JCHMT
ta, physionomie du Cpngres~qui semblait
d'abord un peu indécise, se dessine nette-
ment, .et les contours de son oeuvre nou~
apparaissent en traits saillans. Le Congrès
se révèle tel qu'il devait être sous la pré-
sidence et l'inspirattôMe M. de Bismarck,
un Congrès de liquidation et de partage.
Avec les meilleures intentions du monde,
il cet disette de ne pas y voir du rnoms
le prélude d'un partage Ïutur et. dénnitiî.
T3~ptu& le commencement de la. crise orien-
tale, les feuilles de Berlin qui prétendent
retléter la pensée du chancelier prê-
éhaïent infatigablement le partage de la
Turquie comme la seule solution pratique.
Elles étaient exactement inspirées.. lorsque
~t. de Bismarck veut quelque chose, il le
veut bien, et sa volonté unit par s'impo-
ser aux plus récalcitrans. I~a liquidation
plus ou moins complète de l'héritage du
~tam a été une des pensées fondamen-
tales de l'alliance des trois empereurs;
~ai& elle semblait imposable. ~réaliser
~nt que l'AngletMr~ s'y opposait et re~
lisait sa part des dépouilles. M. de Bis-
mark travaillait assidûment vaincre
a~a, scrupules; U lui a ouert l'Egypte
à plusieurs reprises. L'Angleterre résis-
tait, protesta.it et faisait même grande pa-
!'a.de de sa résistance. Mais, au moment
Où tout le monde la croyait bien décidée
& tireras besoin l'épéepour là défense
An drait et des traités, lordBe.a.cons6eld a
cédé au tentateur et s'est laissé amener
& une combinaison qui, sous des formes
plus ou. moins déguisées, n'est autre
ebose qu'un premier partage, qu du moins
~n commencent tft de partage de la Tur-
quie entre l'Angleterre, la Russie l'Au-
triche et probablement la Grèce. La part
de l'Angleterre est & peine: indiquée, mais
nous allons la connaître avec précision
dans quelques jours. Il ne s'agit pas de
PEgypte qu'elle n'a pas besoin d'occuper
matériellement pour eh être sûre;il s'agit
d,u protectorat sur la Turquie d'Asie. En
Europe', il s'établit entre la Russie et l'An-
gléterrë u~e espèce de trêve. La Russie
te contente d'une nouvelle étape Ie~~
~eo.est maintenu, pour lés détroits, le'
Sùît&n reste & ConstantHiopIe, la forte
~tnde un aimalacro de territoire et un
simulacre de ligne de défense dan s les
Balkans; ~ref, une combinaison pour quel-
ques années, quelque chose d'analogue au
patrimoine de Saint-Pierre et à la conven-
tionné septembre. Pour ces simulacres,
1~ Russie obtient de solides réalités. La
principauté de Bulgarie devient pu-
rement et simpleB~eat une colonie russe,
rsment ~et-siuiplei~ent"une :coloüie ysse,.
fournie de tous les moyens pour tourner
les Balkans même sans une nouvelle
guerre, et pour reconstruire peu peu la
grande Bulgarie du traité de Sàn-Stefano.
Cptte acquisition, combinée avec la re-
prise de la Bessarabie etde la rive gauche
du Danube, réduit la Roumanie & l'état
d'une enclave russe et livr~ & la domina-
tion de la Russie toutle centre et le nord-
est de la péninsule.
par compensation, l'Autriche s'établit
&u nord-ouest. Le vœu si longtemps.
et si'ardemment caressé par la cour
et le parti militaire est enfin accom-
pM; 4aBS quelques jours les troupes
tustM-hongroises vont prendre posses-
sion de la Bosnie et de l'Herzégo-
vine. Il faut rendre cette justice au comte
Andrassy, que, pour procurer & la dynastie
cette àcqoiMtMB repousaée. avec tant .d'é-
nergie et dJunanimité par les Hongrois et
les Allemands, il a agi avec une grande
habileté. Il ne s'est pas pressé il a ré-
sisté maintes fois aux sollicitations impa-
tientes du parti militaire qui pouvaient
éomprome~tre gravement l'Autriche il a
gu attendre son heure et il a laissé agir le
cours. MtUMi.dea choses; il a réussi
ainsi a. amener l'occupation a un tel mo-
ment~t dans de telles circonstances qu'elle
-parait non seulement plausible, mais
pécëssaire, inévitable, impérieasement
imposée par la situation/et quelle dés-
arme toutes les objections. Pour la ren-
dre Tantsoit peu acceptable aux Hon-
grois et aux Allemands il fallait avant
~it lui enlever le caractère odieux d'une
complicité avec la Russie et la marque
humiliante d'un pourboire en échange des
services rendus. Le comteAndrasfyya
pleinement réussi. Ce n'est pas la Russie
qui o~re a l'Autriche la'.Bosnie etTHerzégo-
vine en cadeau pour la récompenser de sa
neutralité bienveillante; c'est le Congrès,
c'est l'Europe qui, par un vote unanime
et dans l'intérêt général, la charge d'occu-
per ces deux provinces, car, bien entendu,
$ ne s'agit pas d'annexion;–ahonny soit
qmjKal'ypenee! le co:m<<& Andrassy a
récusé formellement ce terme au Congrès.
L'Europe délivre al'Autriche le mandat
de rétablir l'ordre en Bosnie et en Herzé-
govine, d'y organiser un régime humain
mais sans désigner le terme de l'occupation.
~eut-onimaginer un titre plus justifiable et
plus honorable? Les Hongrois et les Alle-
macdsauront-ilB encorequelquechose à y
yediM? Ce n'est pas iout. Comme c'était
surtout M. de Bismarck qui dès le début
de !&'c~e"o~entale poussait et ensouta-
geait l'Autriche & s'annexer la Bosnie *et
l'Herzégovine, on pouvait, s'attendre à
ce que ce ~t Mi qui proposerait
an Congrès de les décerner àTAutriché.
Malgré toute, l~ntimité des liens que le
comte Andras&y rattache & maintenir en-
tre tesdeuxempires,Uy aurait eu, dans ce
fait, pour l'Autriche uoe certaine nuance
de protection et de dépendance propre à
froisser des susceptibilités légitimes. Le
comte ~ndrassy a su adroitement tourner
cet ëcueil. Ce n'est pas l'Allenia~ne, c'est
l'Angleterre qui a fait la proposition, et le
miaiatro austro-hongrois a prouve ainsi
d'ans manière éclatante que son entente
avec le cabinet anglais était plus intime
qu'on hèle croyait; peut-être aussi a-t-il
Mtpressentir qu'il soutiendra delà. même
manière l'Angleterre loMque la question
de la Turquie d'Asie sera venue à l'ordre
du jour.
L'occupation est d'ailleurs devenue in-
évitable pour des raisons f)e sécurité et de
stratégie. La Russie établie en Bulgarie
etaur le Danube, on ses troupes doivent
rester encore un an, complète ainsi au
sud l'immense cercle par lequel elle en-
;velQppe l'Autriche sur les deux tiers de
l'étendue de sea frontières, depuis Cracovie
jusqu'à Orsova. H est don& urgent pour
cette dernière d'avoir un contre-poids stra-
tégique en Bosnie et en Herzégovine. Et
puis, par suite de 1~ singutière construc-
tion des territoires de la Porte, imaginée
par le traité dé Sàn-Stefano et jusqu'ici
peu amendée par le Congrès, ces deux pro-
vincessont presque coupéeadu corps de !a
Turquie; la Porteen détresse, quiaura de la
peine & fortifier et àmaintenir la ligne
des Balkans, ne sera jamais en mesure de
pourvoir efficacement à leur défense. Fat-
lait"il donc les taisser tomber comme des
branches sèches entre les mains de la
Serbie et du Monténégro, et tripler 'ainsi
la force de ces voisins turbulens de l'Au-
triche ? Enfin, il faut reconnaître que le
sort de !a Bosnie et de l'Herzégovine sou-
mises à l'occupation autrichienne sera
vraiment enviable en comparaison de ce-
lui de toutes les antres provinces. Tandis
que les Bulgares continueront à goûter
les douceurs du régime décrit avec tant
de verve par le publiciste russe M. Eugène
Ôutine, et dans lequel la ?M~4~ (fouet
moscovite) joue le rôle principal, l'Autri-
che est aussi désireuse que capable
d'assurer aux Bosniaques et aux Herzé-r
goviniens une.existence meilleure, la pro-
spérité matérielle, le progrès moral. Ils le
méritent bien, eux, pour lesquels la diplo-
matie a suscité la crise orientale, et qu'elle
a trop négligés ensuite et presque, ou-
bliés.
La part de l'Autriche ne se borne pas
à l'occupation de la Bosnie et de l'Herzé-
govine, occupation qui, tout le monde
le comprend, ne cessera jamais. Ce
serait 1~ pour elle une assez piètre
compensation. Pour que l'Autriche voie
ses intérêts tant bien que mal sauve-
gardés en présence du gros butin qu'ob-
tient Ia~ Russie, et pour que la possession
tranquille de ces deux provinces elles-
mêmes lui soit assurée, il est indispen-
sable que la Serbie et ie Monténégro soient
placés sous son influence directe au point
de vue militaire et commercial. C'est là
une partie essentielle du programme du
comte Andrassy, et nous saurons bien-~
tôt de quelle manière et jusqu'à quel point
il sera parvenu à le réaliser. L'Autriche
poursuit en outre un but politico-écono-
mique qui embrasse tout le côté occiden~
tal de la péninsule jusqu'à la mer Egée.
E!le fonde l'avenir dé son commerce sur
la ligne de chemin de ter de Salonique à
Mitrovitza qu'elle se propose de relier à
travers la Bosnie avec !e réseau austro-
hongrois, Elle veut que cette Hgne, qui
appartient à une Compagnie autrichienne,
ne soit nulle part coupée dans son par-
cours par les territoires de la Bul-
garie, de là Serbie et du Monténégro.
Dans ce but, elle a obtenu déjà que la
frontière occidentale de la Bulgarie subisse
des retranchemens, et elle demande que
l'étroit couloir établi par le traité de San-
ëtefano entre la Serbie et le Monténégro
soit considérablement élargi. Etie s'op-
pose, parconséquent.àl'agrandissementdu
Monténégro au nord-est et à celui de la
Serbie ausud-ouest, et propose de leur
donner des compensations ailleurs. Il est
plus que probable que sur tous ces points
l'Autriche aura~~m de cause et qu'elle
assurera ainsi sa part dans la liquida-
tion de l'empire ottoman. Nous avons
dit souvent ce que nous pensons de cette
politiquequi abandonne à la Russie le cen-
tre et l'est de la péninsule et croit trou-
ver une compensation SufËsante dans
Fouest; qui se désintéresse du Danube
que tant de générations ont considéré
comme une artère vitale pour l'Autriche
et lui préfère comme équivalent le che-
min de fer jusqu'à Salonique. Même au
point de vue purement commercial, une
ligne terrée ne peut pas soutenir la com-
paraison avec une grande voie fluviale,
surtout en fait de produits agricoles, de
matières premières, d'objets de grand
poids. Mais, sans répéter ces considéra-
tions, nous nous bornons aujourd'hui
à constater les faits. Il est clair, d'ail-
teurs que le Congrès, après avoir at-
tribué à la Russie la part du lion, n'a
qu'un seul mdyen de corriger un peu son
œuvre c'est de fortifier autant quepos-
sible la position'~erl'Autnche dans la pé-
ninsule ~nn de créer un contre-poid~, un
obstacle àl'expansion russe et d'opposés
une dig~e au panslavisme. C'est la un
intérêt européen, et soua ce rapport,
le Congrès n'a. pas à craindre de faire
trop.
Le quatrième partenaire,' la Grèce, ob-
tiendra san~ doute cp qu'on appelle dé-
cemment aujourd'hui « une rectification
de frontières. On payait d'abord de la
ligne allant d'Olympe Aviona., ce qui
donnerait à là Grèce la. Thess~lie et une
partie de l'Epire mais il est plus prof
bable que, tu la résistance de la Turquie,
;qui peut être de ce c&té plus efficace
qu'en Bosnie, on se contentera d'une li-
gne plus modeste, a!la,nt par exemple de
Volo à Arta, En tout cas/il paraît que la
Crète sera, d~ne manière ou d'autre, rat-
tachée au royaume hellénique.
En considérant la tournure qu'a prise
te Congrès, il n'y a pas à s'y tromper c'est
la politique de l'alliance des trois empereurs
qui triomphe. Inaugurée à Beplin, elle re-~
coit à Berlin sa dernière consécration. Tout
ce que nous voyons s'accomplir sous nos
yeux a été successivement ébauché dans
tes diverses rencontres des trois empe-
reurs et de leurs ministres dirigean.s. Le
Mémorandum de Berlin etia Conférence de
Constantinople n'ont dévoilé à l'Europe,
et peut-être à l'Autriche ~Ile-même,
qu'une partie du plan conçu par M. de
Bismarck, de concert avec la Russie.
L'Autriche a été peu a peu et insen-
siblement entraînée plus loin qu'elle ne
voyait peut-être aller d.'abord, et c'est
dans la fameuse entrevue de Reichstadt
qu'elle a sacrifié la Roumanie et ~a ligne
du Danube, laissé la main libre à la Rus-
sie et obtenu en retour la promesse des
compensations à l'ouest de la péninsule.
L'Angleterre a gardé longtemps à l'é-
gard de la triple aisance et de ses pro-
jets une attitude d'antagonisme prononcé
et de fière résistance; Elle a seute refusé
d'adhérer au Mémorandum de Berlin. Elle
a repoussé longtemps et obstinément tou-
tes les propositions d'une action combi-
née des puissances intéressées en Tur-
quie, et toute participation personnelle
au partage. Après le traité de San-
Stefano, elle semblait résolue à pren-
dre elle seule la défense du droit eu-
ropéen et des traités. Lord BeaconsGeld
parlait du « glorieux isolement B de l'An-
gleterre, rappelait les temps où elle luttait
seule contre Napoléon et puis. se posait
seule en adversaire de la Sainte-Alliance,
--et après tout cela, il a fini par adhérer
au programme de la nouvelle Triple-Al-
Uapce ef par entrer dans la combinaison
patronnée avec tant de persistance par
M. de Bismarck. C'est la un grand triom-
phe pour le chancelier allemand. Ranermir
l'alliance des trois empereurs par la soli-
darité de ~(puvre accomplie en Turquie;
se rattacher la Russie par de nouveaux
liensde gratitude, et l'Autriche par le besoin
qu'eue éprouvera, toujours de chercher &
Berlin un appui contre la prépondérance
russe écarter l'antagonisme del'Angleterre
et l'amener à se joindre à la politique suivie
parles trois cours, –que pouvait-il désirer
déplus? M. de Bismarck obtient en outre une
autre satisfaction dont il serait difficile de
méconnaître la portée. Les grandes cho-
ses qu'il a faitesjusqu'ici.illes a faites con-
tre le droit public et les traités, et en dehors
du concert européen; mais dans l'imagi-
nation des contemporains se maintenait
la notion que le droit, que l'autonté des
traités, que la communauté européenne,
malgré une éclipse passagère, pouvaient re-
vivre, qu'il y avait là une force supérieure
destinée tôt ou tard à triompher, et l'on
a vu le tressaillement qui a parcouru
toute l'Europe lorsque l'Angleterre a
invoqué ces grands principes. Eh bien l
M. de Bismarck a amené le Congrès, qui i
est la représentation vivante, l'incarna-
tion du droitt ;de ~autorité des traités et
de la communauté européenne, à consa-
crer par ses décisions une politique qui
obéit à des inspirations directement con-
traires il ~emploie le Congrès à une be-
sogne qui semblait répugner à la nature
et aux habitudes de ces hautes assem-
blées, & la besogne d'un partage. Il a
la satisfaction d~ voir que l'Angleterre,
qui a si bruyamment levé le drapeau
du droit européen, se donne à elle-même
un démenti; que le Congrès tout entier
renie les principes du droit dont il est
l'organe, et qu'il semble ainsi proclamer
lui-même qu'il n'y a plus dans le monde
que I& politique de fer et de sang, ou d'ar<-
rangemens secrets de cabinet & cabinet.
L'œuvre du Congrès, conçue et accom-
plie sous de pareilles inspirations, sera-
t-elle au moins durable Nous nous pro-
posons de l'examiner prochainement.
BOURSE DE PAMS
CMt~e 1" te 2. NhuMoe. B&hM.
SOt/e
Comptant. 7S 85 M 2S ~e
Fin cour. M S, M 45~M.
-tt~/e
Compt&ntH3M.it380.M.
Fihcqur.X380.mni2 .3'?t2
PanT): BOCMM DU SOBtt.
EmpramtSO~ it4&.m/2,M,23.22<
S 0/0. 'r6&47~2. 23e 22 1/2.
SO/omrc.
Banque ottomaM.. 4B6 fr. ~7, 4')8 fr. 12, 43? ft'. M
Ftorina(or). 65tS/ie,66i78.
ËToBgMis 6 0~ 63 3/i6, ~4.
Egy~enneseo/O.. MD&279&2SO&.
Nous recevons d'un de nos correspo~-
dana de Berlin la lettre suivante
a Berlin, le 2 juillet, 8 h. soir.
Le Congrès, dans sa séance d'hier, a re-
connu l'indépendance 'du Monténégro et a
réglé définitivement la question de la. Rou-
manie. Seulement, les Roumains ne sont pas
satisfaits. SflistrieestleseulpQintpariequel ils
pourraient pénétrer dans la. Dobrutseha. dont
ils sont séparés autrementpar des marais à peu
près inabordables pendantune grande partiede
l'année. La frontière telle .queUé est tracée
laisse donc la Dobrutscha séparée de la prin-
cipauté et rend cette possession presque
illusoire. En outre, le seul port qui existe
dans cette province, Kûstendjé, ~st très
mauvais, tandis qu'aux environs do Kavaraa
il aérait po~ble d'étaptir un très bon port
qui serait d'une nécessité urgente pour lecom-
merce de la principauté. Les Roumains de-
mandaient donc que leur front'ëre suivit une
ligne tracée sur le penchant du plateau de-
puis Silititrie et y compris cette vitle, jus-
qu'à Kavaraa. O'~st bien la première pro-
position que les délégués français ont faite,
mais qui n'a p&s été soutenue par les autres
membres du Congres.
B Dans la séance d'aujourd'hui, il a été
questiun des bouches du Danube, de la neu-
tralisation de ce Ùeu've et des indemnités do
guerre.
Sur cette dernière question, la Congres
décidé, sur la proposition du prince do Bis-
marck, que le traité de paix arrêté par l'Eu-
rope ne parlerait pas des indemnités de
guerre, lesquelles n'intéressent que les bellt-
gorans. Il a été entendu toutefois que le
paiement de ces indemnités ne pourrait pas
faire tort aux créanciers antérieurs dé la Porte,
et que les Russes, comme créanciers, vien-
draient à leur tour d'inscription. Les Russes
se sont engagés sotenneltement à tenir
compte de cette décision du Congrès. Au sur-
plus, toutes les questions fcancières se-
tOMt résolues par une commission spé-
ciate c'égeant à Constantinopie, et qui aura
mMsion de régler dénni~vement la dettR
turque: Le Congrès a entendu poser seules
mei~t les principes en cette matière. Ou~nt
au Danube, le neuve sera pour ainsi dire
neutralisé. Les pouvoirs de la commission
internationale chargée jusqu'ici de régler
les questions relatives à la navigation seront
étendus et conSrmés. Puis, en vue d'empo-
cher que les puissances riveraines et .no-
tamment la Russie ne dominent les em-
bouchures, on s'eSbrcera de neutraliser
une partie du territoire de la Bessarabie. Je
vous ai déj~ dit aussi que les forteresses du
Danube seront rasées. La Russie, l'Autriche
et la Turquie sont complètement d'accord sur
ce point.
e La question grecque peut dès à
présent considérée comme résoïue, L'Ile
do Crète et les pi'oviacas grecques de
la Turquie, FEpire, la Thésée et la Macé-
doine, recevront leur autonomie; mais leur
annexion à la Grèce ne sera pas procla-
mée. Si l'une que)conquo des puissances
représentées au Congrès proposait de char-
ger lea troupes grecques d'occuper une partie
de ces provinces en vue d'assurer leur auto-
nomie, on demanderait alors à la Turquie d'y
co~senti~, pourvu que cette proposition fût
conçue daus des termes modérés. Mais, en
somme, aucune des puissances n'est décidée
& prendre en main cette question, et l'on
se contentera, de faciliter daus la mesure du
possible les rapports de -la Grèce avec les
autres provinces de même nationalité.
o Pour ce qui concerne la Bosnie et l'Her-
zégovine, l'Europe a donné à l'Autriche
un mandat collectif qui devra être exécuté.
Si la Turquie résiste, on en reviendra
au Mémorandum de Berlin, qui avait posé on
principe une exécution collective. La Russie
paral-t décidément avoir tout sacrifié pour ob-
tenir la Bessarabie.
II se confirme de plus en plus que la ques-
tion de l'Asie-Mineure est réglés par un accord
entre la Russie et l'Angleterre. Lord Beacons-
Setd, après les déclarations qu'il avait faites,
avait à choisir outre deux voies ou se placerau
point do vue européen, humanitaire et inter-
na~onal, ou protéger lés intérêts directs de son
pays. C'est cette dernière voie qu'il paraît
définitivement avoiradoptée. Peut-être était-ce
!a seule qui eût quelque chance de succès
immédiat.
D Demain, le Congrès ne se réunira pas.
A 1~ prochaine séance qui aura lieu jeudi,
le comité auquel a été conHéo la rédac-
tion. des clauses relatives au Danube, et
dontje~vous ai indiqué plus haut le caractère,
déposera son travail. On s'occupera, dans cette
prochaine séance, des frontières de la Serbie
et du Monténégro. La question des Détroits
viendra en dernier lieu. Les délégués rou-
mains quitteront Berlin après-demam. ? u N.
Tété~apMe pftv~e
~*fVicetaegraphiquedarttgenoeHtVM.)
Ber)in,Ie2juil)et.
La onxiôme séance du Congrès, a laquelle tous
les plénipotentiaires assistaient, s'est ouverte au-
jourd'hui peu après deux heures et a été levée à
quatre heures et demie.
Berlin.le {"juillet.
Après quêtes délégués roumains se furent re-
tirés, le Congrès a discuté la question de Rou-
manie,
Il a proclamé & l'unanimité, au nom de l'Eu-
rope et avec l'adhésion des Turcs, l'indépendance
delaRoumanio.
It a décidé ta cession à la Russie de la partie
de la Bessarabie détachée par le traité de t8M,
limitée a l'est par le Pruth, au midi par le thal-
weg du bras de Kitia, l'embouchure ('u bras de
Kiha et l'embouchure du Stary-Stamboul.
11 a décidé que les districts de Soulina, Mah-
moudié, Isatcha. Toultcha, Matchin, Badagah
Hirsovo, Kustendjé et Madijdié, c'est-à-dire le
pays connu sous le nom de Dobrutscha, ainsi que
les îles du delta du Danube et l'île des Serpens,
seraient cédés a la Roumanie.
Waddington a soumis alors au Congrès
une* proposition tendante à étendre la frontière
sud-ouest de la Roumanie depuis le voisinage
de Silistrie (non compris Silistrio) jusques et y
compris Mangati sur la mer Noire.
M. Wàddington, en présentant sa proposition,
a fait un appet chateureux à la générosité du czar.
Le comte Andrassy a appuyé immédiatement
la proposition, puis lord Sfmsbury, et eniin M. de
Bismarck.
Les Russes l'ont acceptée, et eUe a été ensuite
adoptée par le Congrès. La Roumanie gagne
ainsi une portion de territoire fertile et etie s'éta-
blit sur les deux rives d'une fraction importante
du Danube.
Le Congrès a proclamé unanimement, et avec
l'adhésion des Turcs, l'indépendance du Monté-
négro, qui jusqu'ici reconnue seulement par la
Russie et l'Autriche, se trouve ainsi désormais
reconnue par l'Europe. °
Le Congrès a discuté ensuite la seconde partie
de l'article 2 du traité do San-Stefano, relatif
aux conventions entre la Porte et le Monténégro.
et à l'arbitrage austro-russe. Le comte Andrassy
a comoatm cet article ~t a fait valoir comme ar-
gument principal que le Monténégro, étant re-
connu {~dépendant, doit jouir de tons les droits
d'un Etat. souverain et avoir liberté pleine et en-
tière de conclure des traités avec les-puissancës
sous sa responsabilité propre, sans contrôle ni
tutelle des autres Etats. Il a donc repousse l'ar-
bitrage austro-russe comme portant atteinte à la
souveraineté du Monténégro, que ïe Congrès ve-
nait dé reconnaître. La majorité du Congrès s'est
rangée à cet avis et a repoussé la seconde partie
de l'article 2. Aucune autre résolution n'a été
prise au sujet du Monténégro.
La séance a été renvoyée à demain pour discu-
ter ta question de la navigation et des embou-
chures du Danube.
La proposition faite aujourd'hui par M. Wad-
dington, au sujet do l'extension de la frontière
sud-ouest de la Roumanie, avait été préalaMe-
ment communiquée par lui au comte Schouvaloff.
Le texte primitif demandait une extension p)us
grande allant de Silistrie a Kavarna. Les délé-
gués russes ayant fait des objections contre une
extension paroiUe, M. Waddington soumit au
Congres la proposition indiquée plus haut, après
s'être mis d'accord avec eux.
Berlin, le 2 juillet, minuit.
Par suite de la sortie faite dans la séance de
samedi par le président contre Mehemet-~u, ce
dernier a demandé à la Subtime-Porte d'être au-
torisé.à quitter Berlin. Depuis lors. i} ne paraît
plus aux réunions officielles. Hier soir, il y avait
a l'ambassade ottomane un âiner auquel le comte
Schouvalot~ assistait. Op a remarqué l'absence
de Méhe.net-Ati qui était allé au jardin de Xroll.
On prétend dans les cercles anglais que (ord
Beaconsuetd chercherait .le moyen d'ouvrir le
port de Bafoum au commerce russe, tout en le
conservant a la Turquie. Des pourparlers ami-
eaux seraient déjà. engagés a ce sujet avec le ca-
binet de Saint-Pétersbourg, afin de trouver une
combinaison acceptable.
Constantinople, !e t" juillet, soir.
Le consul anglais part demain pour la région
des monts Rhodope afin d'organiser des secours
pour les émigrés qui, au nombre de 7p,OUO, sont
dans la plus aureuse misère.
Lé prince Lobanoff a rendu hier une visite à
Famiral Hornby.
La Porte continua de protester contre la durée
illimitée de l'occupation autrichienne en Bosnie.
Constantinople, le l" juillet, soir.
Une frégate cuirassée turque est mouillée dans
le voisinage de San-Stefano.
Les pourparlers relatifs à l'occupation da la
Les et r, e l'Herzégovine, et au paiemen t,des
Bosnie et de l'Herzégovine, et au paiement des
frais de rapatriement des émigrés, continuent en-
tre le comte Zichy et Savfet Pacha.
Athènes, le 2 juillet.
Le ministère hellénique a donné sa démission,
à cause des promotions militaires faites par le
ministre de la guerre contrairement au projet de
budget arrêté par le conseil.
Le roi n'a pas encore accepté.
ÉLECTtOMS LÊGtSLM~ES COMPLEMEMTAtRES
DU7JTJIHET
Trois décrets du 12 juin dernier ont con-
voqué pour les dimanches 7 et 14 juillet les
électeurs de 24 circonscriptions. Outre les
22 vacances résultant d'invalidations, il y
avait en effet à pouvoir au remplacement du
colonel Denfert-Rochereau et de M. Paul
Breton, décédés. Deux de ces 24 circonscrip-
tions, celte de La Rochelle et la première de
l'arrondissement de Guingamp, ne feront
leurs élections que le 14, pour que des toires
locales très importantes ne subissent aucun
dérangement. Les deux députés invalidés de
La Rochelle et de Guingamp sont M. Four-
nier et le prince de Lucinge-Faucigny.
Voici queUes sont les circonscriptions qui
prendront part aux opérations électorales de
dimanche prochain 2° (7t!M~'
Za)'~N
l'" P~M, 6< Pa~, 2° PM~, 2° ~!NM,
,S'ctMt<-G'M'OM. ~tM~-fOM, '3~ 2'<)K!OKM,
saint-Girons,~ Saint-Pons, ~3~ de Toulotsse,
Uzès, 2~ Fs~MCMMMM et 7~e. Les députés
de cps circonscriptions étaient MM. Faire,
Jérôme David, Amigues.d'Espeuilles, d'Arras,
de Prunières, Paul Breton Dubois, Lauriol,
Dutreil, Vitalis, Trubert, de Luppé. Denfert,
Vinay, Rœderer, de Saint-Paul, Fourcade,
d'Ayguesvives.Baragnon, Léon Renard et De-
lafosse. Dans le nombre figurent six membres
de la droite de la Chambre dissoute en 1877,
et quatorze nouveaux venus qui certaine-
ment ne reviendront pas tous. Ils le savent si
bien que, tant parmi les anciens que parmi
les nouveaux, on compte sept déserteurs do
la lutte, dont un seul, M. Vinay, a pu trouver
un remplaçant.
MaHtea Atpe«
L'élu d'EKt~-MM, M. de Prunières, est l'un
de ceux qui se croyaient le plus à l'abri
d'une invalidation. En 1876, il ne lui avait
manqué que 33 voix pour l'emporter gur
M. Ferrari.En 1877, il av~it une majorité de
989 voix, et c'est beaucoup dans un arrondis-
sement où le nombre des votans ne va qu'à
6,000. Le fr bureau avait condamné sans
doute les pronédés à l'aide desquels avait été
obtenue cette majorité mais, somme toute,
son rapporteur, M.Rubillard. qui n'est pour-
tant pas tendre, proposait de ne pas in-
quiéter le vainqueur. Pourquoi cela ?
nt M. Clemenceau. Attendez que M. Chaix
vous ait dit ce qu'il en pense! Et M. Cy-
prien Chaix fit alors un récit de l'élection, 1
très animé, dont les preuves décidèrent
le Centre à. s'abstenir au moment du vote.
M. de Prunières a été invalidé, le 20 mai. par
241 voix contre 189. C'est l'arrêt qui a été
prononcé avec la majorité la plus faible dans
la Chambre; mais les électeurs d'Embrun le
ratifieront sans doute comme celui qui a
cassé précédemment l'élection de M. Bontoux
àGap.
Ardèehe.-
M. Lauriol, dans la 2" circonscription de
Z
tremx pour son propre compte, vu que
M. Destremx est protestant. Nous allons voir
si cette foison brisera, la nuit, des croix
dans les cimetières et si le lendemain, au jour,
on accusera les protestans d'être prêts à sacv
cager ainsi toute la France. La campagne
avait réussi et, malgré les services rendus,
M. Destremx fut distancé de 1,300 voix par
M. Lauriol; mais l'invalidation, prononcée le
14 mai par 323 voix contre 144, a r~ndules
électeurs à eux-mêmes, et ils n'ont plus à
redouter le déploiement de l'activité clé-
ricale. L'iasue de la. rencontre a paru si
incertaine à M. Lauriol qu'il avait résolu
de ne pas se représenter, quoique M. Das-
tremx eût longtemps à l'avança déclaré qu'il
ne solliciterait plus les voix dans la 2~ cir-
conscription de Largentiëro. M. Lauriol s'est
ravisé; il aura en face de lui deux compétt
teurs M. JVascbatde, conseiller général dm
canton de Joyeuse, que le comité é~ectora~
répubucain a désigné pour candidat, par.
41 voix sur «, et M. Odilon Barrôt, neveu da
l'ancien chef de l'Opposition dynastique et
conseiller général des Vans, qui représente-
rait la république du centre gauche et qut
croit, avec raison, user d'un droit en mainte-
nant sa candidature indépendante dans une
circonscription où la réélection de l'un des
363 n'est plus une anaire de principe et de dis-
cipline.
Arjtéare.
Quand on a été l'un des héros du 16 mai,
l'un de ses organisateurs, l'un de sesmeneurs
les plus puissans, et qu'on avait su mettre
la préfecture de l'Ariége, pour être plus cer-
tain du succès, un ancien secrétaire à soi, il
devenait dur de se retrouver devant laCham~
bre, balayé avec tant de sans-façon, et, quoi-
que riche de plus dé 3,00~ voix de majorité,
d'être d'abord décrété d'ajournement. M. de
Saint-Paul, encore tout parfumé des rosés que
la gendarmerie portait devant lui dans des
corbeilles lors de ses diverses entrées dans les
villes et les villages de l'arrondissement de
iS'a:M~-(Kfom~, se disait toutefois que, puisque
le cou? était manqué, il fallait bien payer ce
tribut à la fortune, mats que son titre de député
de 1876 et sa majorité de 18771e protégeraient
à l'épreuve définitive. Le 23 mai dernier. la
Chambre lui a ôtô cette illusion. Quoique
M. Louis Passy eût demandé qu'on lui fit
gràce~ elle l'a invalidé par 282 voix contre ~44,
après s'être donné le plaisir de l'entendre, do
sa voix la plus modeste, protester contre la
part qui lui a été attribuée dans les événe-
inens accomplis.
A présent, il parle aux Ariégeois de son
amour pour eux et pour les vallées et les
montagnes. On ne lui jefte plus de fleurs
d'une main gantée de la peau de daim régle-
mentaire c'est lui qui cherche des myosotis
sur le bord des ruisseaux pour attester la
simplicitéde ses intentions et la pureté de
ses souvenirs. Mais M. Joseph Sentenac,. son
concurrent de l'année dernière, aime autant
que lui l'Ariége et la France, et il est moins
suspect de guetter les occasions de recom-
mencer le 2 décembre. L'Ariége approuve que
M. de Saint-Paul se voue enfin à la botanique,
et ce sera même pour qu'il l'étudié à fond
que Saint-Girons le déchargera dé la nécessité
d'aller passer au moins cinq mois de l'année
à Versailles.
Cttt~ttdes
M. Delafosse n'avait pas fait un vilain rêva
en devenant un législateur au lieu de n'être
que rédacteur de /'0~~ ou du P
veiltât pas, il eût été bon que l'administra-
tion et lui ils obtinssent quelque chose de
plus que 99 voix de majorité sur M. Arsène
Picard, l'un des 363 et l'un des plus modérés.
Le Calvados, jadis régi par M. Le Provost de
Launay, n'est-il pas l'une des régions où les
anciens partis font le meilleur ménage et
où ils semblent le plus se vénérer mutuel-
lement, pour qu'aucun d'eux ne trahisse~
en passant tout simplement du cote de la
France? L'honneur de l'arrondissement de
Vire a été de résister à la consigne et, quand
un 16 mai l'opprimait, de ne donner que
99 voix de majorité à son candidat. Vire va
faire davantage et renvoyer M. Picard à la
Chambre avec un peu pius de voix qu'en
187&. M. Delatosse s'en doutait bien, car il
faisait des pieds et des mains pour ne pas
être invalidé, laissant même entendre qu'il
serait aussi bon centre gauche que M. Picard
mais son élection n'en a pas moins été aunu-
lée le 13 mai par 318 voix cpntr: 13S.
Ct
Il y en aurait trop à dire ici, car à C~ il
s'agit da M. Numa Baragnon, le foudre d'élo-
quence de la droite et le dernier rempart du
gouvernement du 16 mai lorsqu'il fut obligé
de capituler. M. Baragnon a été largement
invalidé, le 23 mai, par 326 voix contre 133,
après un assez vif débat où il ne fut prouve
qu'une chose, c'est que le mot « Il faut
taire marcher la France est d'une authen-
ticité irrécusable.
Il y était bien aussi démontré que la majo-
rité qui avait remplacé M. Mallet par M. Ba-
ragnon n'existait pas, et qu'elle n'avait été
fabriquée que par les moyens frauduleux en
usage dans le département de Vaucluse
mais le député d'Uzès levait si énergique-
ment les mains vers le ci~I que l'on dut se
contenter de la certitude morale, qui du
reste surabondait.
Les tribunaux du pays ont achevé la dé-
monstration et condamné les fraudeurs, en
présence de M. Baragnon, qui les défendait
encore ce jour-là.
BhMtte GtHremme
Nous n'aurions pas cru que M. d'Aygues-
vives se désisterait dans la 3° circonscription
de yoK~oMM. Invalidé le H mai par 267 voix
contre 164, il était député do la Haute'&a.
ronne depuis quinze ans et avait toujours été
élu avec une même majorité de 12 à 1,300 voix.
M. d'Ayguesvives, pourtant, s~est retiré de la
carrière. La réélection de MM. Caze et Paul de
Rémusat lui a enlevé toute espérance, et il
regrette à présent, avec quelques autres, que
le 16 mai soit venu renverser sa situation,
sous le prétexte de la consolider. n'était paa de
ces membres de la droite qui troublent sans
cesse la paix de la Chambre, et nul ne lui, eût
cherché querelle si M. le préfet de Behr ne
l'avait pa& inaniment trop protégé en empê-
chant son concurrent, M. Montané, de jouir
de la moindre des libertés que la loi garantit
aux candidats.
M. Montané sera élu cette fois sans diffi-
culté, puisque personne n'a jugé opportun de
réclamer l'héritage abandonne par M. d'Ay-
gaesyiveg.
Cth'Mtte.
Nul n'ignore quelle tristesse se répandit
dans le parti de l'Appel au peuple lorsqu'on
apprit que la Chambre avait ajourné M. Jé-
rôme David, et ensuite que le 1" juin, elle
l'avait invalidé païf 284 voix contre 148, sans
aucun respect pour le rôle brillant qu'il joua
parmi les principaux conseillers et dignitai-
res jde l'Empire, Nul non plus n'ignore &vec
quelle activité les bonapartistes sollicitent
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