Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-06-26
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Description : 26 juin 1878 26 juin 1878
Description : 1878/06/26. 1878/06/26.
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
iDITION DE PARIS.
MEMMM~JBN
mCMMM~Ê
~78.
.CRr.S'ABOM
f~)HËXBtStLABaMMENtBfWC:
tfn à&. Six mois. Tro~s mot*.
P~BK~temeM. 20g.
PaHR. M& ~6'. mr.
I~ttbosnemens partent des t'*oha
PM't~ mn Bmmétro. <)W
.tt~ajjttje~temw,
ÏB <.e.newspatpcrs omcë, n, Gresham street, G. P. 4).;
Mm. méuMy, &aw E, C. L ndon, MJH. ~V.-H. OmKh et Nem,
A Érû~~e~, & ro/)!M ~KM~deteine, dans les ~îos~ues et dans te~M- `
MiotMqnes dés eafes de chemins de fer bettes.
A Yalparaiso {Ch:!i), chez M. Orestes L. Tornéro.
'-ijtttXf* -ie~tL'. t
JMMAL DES DEBATS
87
ON S'ABOMŒ
en Belgique, en Italie, <
. en Suisse, en Syrie, en. Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie
en tihine et au Ja~on,
~ attndats-pbste, soit internationaux, soit 6'an~< 1
an AUemaghe, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
cBez tous les directeurà de postes;
~Mt'enïoi d'une râleur paya&le&PMK.
J~LtT~UES ËÎUÏTERAÎMS
t.es annoncer so~tte~net, .j
ettMEËM. ffMiahey~JLidate~C'
j r <,pl~daM~uMp,
,).jMbare~u;d~
Lea soTisc~pteura dont l'abonnement
expire le 30 juin sont prMs de le
Tehouvëler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
OM~yo~ ~c~
MS~OM', C%a~~)M~~ ~'<~&M?' ~~M'~CN~M, la' dermère adresse
imprimée que ~'OM ~M~a ~~KC ~ec ./OM?'-
K~ ~c ? csera servi plus promptement.
p~
MARM 28 JUI~
On trouvera plus loin des détails sûr le'
'cent dixième annivèrt-n.ire de la naissance'
,du général Hoche, qui a été célébré hier
à 'Veisailles avéc c 1'éclat oratôicé' àccoù=
~& Versailles avec l'éctat oratoire àccou-
.tumé. L'année dernière, à pareille époque,
la France traversait une des périodes les;
'plus critiques de son histoire, et !a fête
dé Hoche avait eu naturellement le carac-
tère de lutte légale que prenaient alors
toutes les ma.Difestations publiques. Cette
apnée, au contraire, un sentiment paci-
Ëque semblait animer tous les assistant.
Aussi les bravos ont-ils été unanimes
lorsque M. Feray, dont on n'a pas oublié
la courageuse conduite durant la pé-
riode du 16 mai, a porté un toast au'
maréchal de Mac-Ma~hon et l'a félicité-
de s'être débarrassé des conseillers fu-
? nestes qui n'avaient plus qu'une seule
M ressource u'n coup d'Etat dont ta cdnsé-
a quence forcée eût été la guerre civile
.Ce sera l'honneur du chef-de l'état
d'avoir reculé devant une aussi coupable~
extrémité et d'avoir rappelé auprès de luf
« des hommes résolus à maintenir les'
N institutions républicaines en s'appuyant
a sur les lois constitutionnelles. » Le se-'
crétaire général de la préfecture de Seine-
'et~Oise a remercié M, Fera.y, « au;nom du~
mat'écha} de Mac-Mahbn des paroles
qu'il venait de prononcer. L'accord est
donc complètement rétabM non seule-
ment entre les pouvoirs publics, mais.
encore entre le pays et le Président de la'
république, et nous n'avons plus à crain-
dre, Dieu merci que ce dernier use des'
droits que la Constitution lui donne pour
confier de nouveau le pouvoir à ceux qui
ont essayé de renverser cette Constitution.
L'apaisement qui a succédé aux luttes
.violentes de l'année dernière est complet.
Les vaincus de cette .longue et criminelle
-campagne ..pouvaient s'attendre à des re-
présailles. MaisTe parti républicain à eula
Sagesse de préférer. la modération a la
vengeance. Celui de ses chefs qui avait
été le plus engagé.dans la. lutte et qui
savait certainement, après.M. Thiers, con-
tribué le plus à la victoire, M. Gambetta,
a été aussi le plus ardent à recommander
.la clémence après le succès. « Cette clé-
? mence a dit hier M. Gambetta dans
un langage qui a soulevé des applaudis-
spmens unanimes « cette clémence, à
» l'égard de ceux que nous combattions
M. l'an passé, le gouvernement la pra-
n tique, et il répond ainsi, au sentiment
? de la majorité; mais qu'il n'oublie ja-
w mais qu'il n'y a de vraie clémence que
? celle qui s'appuie sur le sentiment du la
force dont où dispose, et que savoir
frapperpeu mais juste est une manifesta-
!) tion nécessaire de cette force même »'
II est impossible de définir plus exactement
ce juste-milieu entre une indulgence im-
prudente et une sévérité excessive qu'un
gouvernement qui veut dompter ses ad-
versaires sans les opprimer doit trouver à
tout prix. M. Gambetta a parlé hier le lan-
gage d'un véritable homme d'Etat. Toute
la partie de son discours qui concerne
'l'armée produira, nous en sommes con-
vaincus, une grande et légitime impression.
[< Sans discipline, a-t il dit, l'armée serait
t) maine.a–:< L'armée, s'est-il écrié, est la
.? représentation exacte de la France
j~ moins que jamais je comprendrais
qu'elle déMbér&t sous les armes moins
? que jamais je comprendra.ts que la dis-
N' cipline ne fût'pâs immua.h!è et in-
B flexible. H Ces paroles ontleur impor-
tance dans la bouche d'un homme qui est
habitué & traduire avec autant de fidé-
lité que d'éloquence les sentimens
du p'arti républicain. Les adversaires
du" gouvernement actuel n'épargnent rien
pour persuader à l'armée qtie la républi-
que compromet la. discipline militaire,
brise tous les ressorts du commandement
et~ prépare ainsi les plus graves désor-
dres. L'armée doit cependant commencer
à s'apercevoir que ses véritables ennemis
étaient les conspirateurs qui essayaient de'
la pousser au coup d'Etat, à la violation
des.,lois, au renversement des institutions
nationales, et qui se préparaient à se
servir d'elle comme d'un instrument de
tègne. Les républicains l'ont sauvée de ce
dangeppour la. replacer dans son rôle
naturel.. :Ne sont-ils pas ses véritables
amis? 2
L'origine, la portéeet le btit des Mé-
morandums du "loppés d'une sorte de mystère sibyllin.
~ous avons jugé ces documens avec une
entière franchise, ~n les prenant te!s
qu'on nous les donnait, sans y chercher
des sous-entendus, des intentions cachées,
des énigmes dont les plus perspicaces
n'auraient pu percer le secret. Aurions-
nous fait~ fausse route? Nous ne saurions
le dire, mais ce qui est certain, c'est que
nous rencontrons sur notre chemin des
surprises auxquelles nous ne pouvions pas
logiquementnous attendre. Du momentque
les Mémorandums du 6~0~ contenaient un!
engagement séparé des plus formels en-
tre l'Angleterre et la Russie, il était!
naturel de supposer que 'cet arrange-
ment servirait de « base aux délibé-
rations du. Congrès. L'Angleterre et
la. Russie, mises d'accord sous le pa-
tronage de l'Allemagne, que e pou-
vaient faire les autres puissances, sinon
ratifier avec plus ou moins de résignation
et de regret les résolutions prises sans
elles? L'œuvre du Congrès semblait donc
simple et facile les dangers de conflit
étaient évités l'entente était faite d'a-
vance, et l'assemblée de Berlin n'avait'
plus à remplirque des formalités.
II est à remarquer, en effet, que si les
choses n'ont pas pris cette tournure pla-
cide les arrangemehs divulgués par le
67o~ ont pourtant bien servi de point de
départ aux discussions du Congrès. On
avait débattu longtemps la question de
savoir quelle serait « la base de ces dis-
cussions. Seraiènt-ce les traités de 1856~
serait-ce le traité de San-Stefano? Les
doutes subsistaient. Mais, dès la première
séance du Congrès, M. de Bismarck, qui
la. présidait,, a tranclié le litige en mettant
en délibération non les traités de 1856, non
le traité de San-Stefano, dont les premiers
articles concernent le Monténégro et la
Serbie, mais la délimitation de la Bulgarie,
l'organisation de la province située an
sud des Batkans.lesdroitsmilitaires de la
Turquie, etc., c'est-à-dire, en fait, les
cinq premiers points du Mémorandum
anglo-russe.. Que devait-il donc se pas-
ser si les choses avaient suivi une
marche normale? L'Angleterre et la
Russie, unies et appuyées par l'AUe-
magne, auraient' dû soutenir en com-
mun leur projet et le faire accepter
par le Congrès. Au lieu de cela, l'An-
gleterre et. la Russie se sont immédia-
tement divisées, et lord Bisacohsfiëld, bien
loin de se placer a 'côté du prince Gort-
GhakoS* et du comte SchouvalofT, s'est
.rapproché d'une manière intime des re-
préséntans autrichiens. Des cinq pre-
miers points de son Memorandùm, le mi-
nistre anglais n'a paru vouloir se servir
que de la réserve contenue dans le cin-
quième au sujet du droit pour la Turquie
de tenir des garnisons dans la province
méridionale. Il a retiré de cette réserve
le principe d'une nouvelle lignede dé-
fense de l'empire ottoman. C'est lord
BeacônsSeld en effet (toutes les dépêches
en font foi) qui a demandé que cette ligne
fût élevée au Balkan, et il l'a fait avec
une teUe énergie que l'œuvre du Con-
grès a failli en être compromise.
« C'est à prendre ou à laisser M 1
a-t-il dit. Ces paroles ont été pronon-
cées mercredi 19, et jusqu'à samedi
la situation a 'été tellement tendue
qu'on a pu s'attendre d'heure en heure a
unerupture. En posant cette sorte d'ulti-
matum, lord BeaconsSeld avait ajouté que
silaRussie ne cédait pas avant lundi il se
retirerait du Congrès. Désorientés par une
attaque aussi imprévue, les plénipotentiai-
res russes ont dû envoyer le colonel Bogo-
liubofF à Saint-Pétersbourg pour demander
de nouvelles instructions. Enfin la Rus-
sie a accepté en principe la demande de
lord BeaconsGëtd, et les nuages qui
-avaient assombri le ciel de Berlin se sont
dissipés. Mais, en présence d'un pareil in-
cident, les hypothèses les moins vrai-
semblables'au premier abord ne parais-
sent plus inadmissibles. Qui sait si
les Memorandums du (Mo~ dont l'au-
thenticité n'est pas contestable, n'ont
pas été les instrumens d'une pression
calculée en vue d'obliger l'Autriche à re-
noncer à de malheureuses tergiversations
età combiner résolument son action avec
celle de l'Angleterre ? Il faudrait bien
dans ce cas reconnaître, en dépit de toutes
les apparences, que les indiscrétions du
6'Mc avaient une origine anglaise, et qu'au
moment même où il avait l'air d'aban-
donner les intérêts européens, lord Bea-
consSeld les sauvait par la plus ingé-
nieuse et la plus hardie des manœuvres.
Nous avons dit que la Russie avait ac-
cepté en principe les exigences de l'An-
gleterre. Etie a fait cependant des réserves
sur. les détails d'exécution, et ces ré-
serves font précisément l'objet des débats
actuels du Congrès. L~ Russie a de-
mandé d'abord que la Turquie ne pût
fortiSer dans les Balkans que des
points désignés d'avance et que 'le
nombre de troupes à placer sur chacun
de ces points fût également fixé par l'Eu-
rope. Le correspondant berlinois du 7'~M~
nous apprend que lord Beaconsfield s'est
élevé av.ec une grande ardeur contre une
demande aussi peu justifiée, a Jamais
o on n'a entendu pareille chose, a-t-it
D dit. Il n'y a pas d'exemple qu'un sou-
o verain ait été obligé d'indiquer à
o l'avancé sur quels points il veut éte-
') ver des forteresses et quelles troupes
o U compte mettre dans ces forteresses.
') Un pareil engagement serait une trahi-
N son envers lui-même. Comment pou-
H vons-nous dire à un souverain non
~seulement d'abandonner son droit le
M plus précieux, celui de juger lui-
H même de quelle manière il défendra la
e frontière de son pays, mais encore de
') fourni]* a. ses ennemis dés informations
? précises sur les points qu'il entend oc-
? cuper et su~ le nombre de troupes qu'il se
D propose d'employer pour cela ? Jamais
H l'Angleterre n'apposera, sa signature à. un
H traité qui contiendrait une clause sém-
)) blable. » Le correspondant du ~MM~
Croit que lord Bëaconsneld ne cédera pas
en effet, et qu'il réclamera pour la Porté
le droit absolu de disposer de sa ligne dé
défense.
La seconde réserve de la Russie con-
cerne les garnisons à placer dans là pro-
vince au sud des Balkans. Les Rus-
ses ne veulent pas que des soldats
turcs puissent être mêlés aux populations
chrétiennes dé cette province qui né
doit être joccupée que. par des milices
locales. Il faut espérer du moins que
là où lés populations sont turques
en majorité, la milice .sera turque
aussi. La Russie a fait, à son tour, de sa
troisième demande une sorte d'ultima-
tum. Contrairement au principe de la eo-
~M'K de l'empire ottoman soutenu par
l'Angleterre et l'Autriche, elle exige-~province au sud des Balkans dit des limites
particulières et une autonomie spéciale
sous un gouverneur chrétien. Ces limites
n'iraient pas, comme le décrétait le traité
de San-Stefano jusqu'à la mer Egée,
elles s'arrêteraient là' où la Conférence
dé Gonstantinople les avait tracées.
La Roumélie serait donc divisée dia-
gonalemént en deux parties une pro-
vince autonome qui prendrait le nom
de « Roumélie orienta) e et une Rou-
métie placée directement sous l'admi-
nistration de la Porte qui comprendrait
toute la pointe occidentale de la. con-
trée d'Andrinople à Constantinople, entre
la mer Noire et la'mer dé Marmara, plus
le littoral de la mer Egée. Il paraît que
l'Angleterre accepterait cette division qui
nous paraît' pourtant bien artiScieIlo et
bien précaire, comme nous l'avons expli-
qué h'er. Une dépêche du;Z'MMM annonce
aussi que le Congrès aurait décidé que l'oc-
cupation russe ne cesserait que dans neuf
mois, contrairement à la; demande de
l'Autriche qui désirait que l'évacuation
suivît immédiatement la paix. Combien
d'évënemens peuvent se passer en neuf
mois dans un pays tel que la Tur-
quie Le Congrès devrait-il laisser" dans
son ûeuvre une si large place à l'imprévu,
au risque de compromettre encore les
résultats pacifiques qu'il s'efforce d'ob-
tenir t).vec tant de peine et au milieu dé
tant de complications?
BOURSE DE PAMS
Ctatnrc te 2t le M «M~ae. Baisse.
30/0
Comptant. ~G. Mt8~10.
Fin cour. 761212 7620. 712
'~e/'eo/o
Comptant 1M .108 M.80.
50/0'
Comptanttl28'lHlO.25.
Fincour.ll3l0.113171<2 712
MTITH BOURSE DU SOtK.
Emprunt 5 0/0. ll36'.32t/2, 25, 261/4.
.30/0. 76fr.271/2, 221/2,25.
SO/0 turc. <5fr.70,!i0.
Banque ottomane.. 449fr.37,448fr.,480ff.
Ficrins (or). 646/8.
Hongrois60/0. 80~/16,7/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 2~6 fr., 273 tr., 274 fr.
N~)ùs recevons de nos correspondans patti-
culiers les dépêches suivantes;
«Ber!in,Ie2ojuiB,7h.4Sm.soir.
N La position deIaRussie ne laisse pas d'être
difncile; Sans parlerde l'indisposition du prince
GortehakoS', qui réduit à deux membres
euectiMenombredespléoipotentiaires russes,
ni de l'impression causée sur les diplomates
anglais par les mouvemens récens d'opinion;
la Russie trouve auprès de l'Allemagne seule
un appui dans certaines questions où les in-'
térèts se croisent et s'opposent.
s Tout le monde rend justice aux dispos!
tions conciliantes, de la Russie, et afin de mé-
nager son amour-propre il s'établit des com-
promis.
Au fond, l'oeuvre entière du Congrès sera
achevée au prix de concessions réciproques.
Ainsi, en échange du droit pour le Sultan
de tenir garnison dans les passas des Bal-
kans, la Bulgarie a .été accrue du sandjak
de Sofia. La Russie a stipulé l'autonomie
administrative pour lj. Roumélie orientale
et obtenu la retraite des troupes ottoma-
nes hors de cette province. A son tour elle
rappellerait ses troupes dans un terme qui
ne dépasserait pas neuf mois.
B L'un des prochains travaux du Congrès
sera l'organisation intérieure de la Bulgarie et
le règlement de ses relations avec leoultan.
m Les plénipotentiaires turcs s'enferment
dans une telle réserve, qu'on s~ demande si
cela ne cache pas quelque surprise. a Z.
Berlin, 8 h. 80 m. soir.
n Une nouvelle séance a été tenue aujour-
d'hui relativement à la Baigarie. Jusqu'à ce
que cette question capitale vement résolue, il y aura, comme je vous
l'ai déjà dit, séance tous les jours. Le Congres
veut répondre de cette façon l'impa-
tience qui commençait à se manifester
en Europe. Trois poi'nts ont dcidés, et sur* les trois l'accord s'est réalisé
au moins en principe, à savoir la Sxation
des limites, les garanties à donner pour assu-
rer la suzeraineté d-i la Turquie, et l'orga-
nisation intérieure. Le sandjak de Sofia jus-
qu'à Kustendil fera partie de la Bu~arie
du Nord, ainsi que Varna. Ce sont là d'im-
menses concessions faites à la Russie, et
l'on s'expiique maintenant pourquoi elle
a cédé sur la question des garanties. La
possession de Varna et de Sona assurée à la
Bulgarie du Nord justinerait à eMe seule
des cf'ne"ssions plus importantes encore que
celles auxquelles elle s'est résolue.
)). J'ai dit hier que lïL' Russie s'était montrée
très conciliante, c'est vrai mais le Congrès
fui a rendu la conciliation facile. Le chemin
de fer allant de ConatanMnopIe à Belgrade,
Bude et Vienne d'un cota, et le, réseau
Salonique-Mitrovitza de l'autre pourront ren-
dre un jour Sonatrès importante au point
de vue commercial; son importance au point
de vue stratégique est indiscutable.'A l'ave;-
nir, les forteresses des. Balkans ne pourront ja-
mais arrêter une armée-allant de Sofia à
l'Est. La Bulgarie du Sud, qui prendra le nom
de Roumélie orientale, recevra son autonomie
administrative et ûnancière, avec un gou-
verne.ur chrétien nommé pour cinq années.
Ses limites seront tracées d'après la ligne
de démarcation qui avait été admise par la
Conférence'dé Cocstantinople. Une milice na-
tionale sera organisée en vue de maintenir
l'ordre et dé faire respecter les lois. Les lieux
oùseront admises les garnisons turques sont
à indiquer. Le nombre et là situation de ces
garnisons, ainsi que. la Sxation précise des li-
mites.. seront: déterminés sur place par des
commissions spéciales qui recevront pour
mission d'achever l'oeuvre du Congres rela-
tivement à ces détails.
s La question délicate, entré toutes de l'é-
vacuation du pays par les troupes russes à
été abordée hier. On s'occupera demain de
6xer les dates auxquelles devra avoir lieu
cette évacuation. Il est question de trois mois
pour la Roumélie orienta[e et de neuf mois
pour la ~Bulgarie. D'après tout ce que
nous voyons, il est certain actuellement que
l'accord se fera entre les grandes puissances;
On dit même que la question de la Bulgarie
sera. vidée demain mais il est a désirer que
cet accord s'établisse également en faveur
des autres petites principautés et qu'on
n'oublie pas que les Bulgares ne sont pa~ les
seuls chrétiens d'Orient. Lt Grèce, la Rou-
manie, le Monténégro, la Serbie présentent
des demandes qui sont des germes trop
probables de' discordes. C'est la Rouma-
nie surtout qui soulèvera les'diificultés ks
plus graves. Etie est absolument décidée
en tffet, comme je vous l'ai dit à plusieurs
reprises, à ce pas céder. Il parait malheu-
reusement démontré, d'après les dispositions
d'esprit qui se manifestent au sein du Con-
grès, que la Bessarabie sera abandonnée à la
Russie, et que, sur ce point, la. Roumanie
sera sacrifiée. Or, les plénipotentiaires rou-
mains viennent. enSn de présenter un Me-
morandum dans le sons que je vous ai dëj~ à.
indiqué, et ils ont l'ordre formel de ne
pas transiger. Ils protesteront énergiquement
contre les décisions du Congrès si elles ne
leur sont pas favorables, et déclareront
d'une façon positive qu'ils ne céderont qu'à la
force. H faudra donc qu'on les dépouiUe bru-
talement, car ils ne consentiront pas de
bonne volonté à abandonner une parceUe
du territoire que leur a attribué le tMité
de Paris. On leur a reproché do divers côtés
d'avoir signé une convention avec la Russie
pour le passage des armées russes à travers
îa principauté mais on a oublié de remar-
quer que cette convention n'a été signée qu'a-
près rcntréedfs premières troupes russes. Lors
du passage du Pruth. la Roumanie a pro-
testé, et c'est seulement lorsqu'elle a vu l'Eu-
rope rester indifférente & son appel qu'elle
s'est résignée à céder. C'est un point qu'il
importe de rappo!er aujourd'hui et qui
éclaire vivement la situation.
B Une grande agitation se produit ici de la
part de M. B-rktey, entrepreneur du chemin
de fer de Kustenajé, dans la Dobrutscha. C-:
chemin parait fjire de .mauvaises affaires.
Les banquiers d'Odessa, sur l'instigation du
général IgnatifH', àvaientpromis à M. Berktéy
de le lui racheter le jour où la Do-
brutscha serait incorporée a la Roumanie.
Or le noble entrepreneur est aTrivé à
Berlin et s'eSbrce de démontrer aux plé-
nipotentiaires anglais que l'Angleterrd a.
tout intérêt à ce que la Dobrutscha devienne
une province roumaine. Il est parvenu môme,
m'àssure-t-on, à rallier lord Beaconsnëld à
son opinion. Vous comprenez que la cession
de cette pTovince à la Roumanie ne pouraitse
faire qu'en échange de la Bessarabie. Le plan
tst pour le moins très adroit. Lé Congrès, se-
lon toute apparence, votera dans ce sens.
Mais alors se présentera la difficulté d'exé-
cution. ..N.
TTéïégrapMe privée
(Service tëlegraphicrue de l'agence Havasj
y Berlin,le25juin,~2h.34m.
Le Congrès, dans sa séance d'hier, a décide
que le temps de l'occupation par les Russes dos
deux provinces de la Bulgarie et de la Roumélie
serait réduite à neuf mois au lieu de deux ans. Il a
décidé également crue la province nord des Balkans
prendra le nom de Bulgarie, et que la province
sud prendra le nom de Roumélie orientale, et il
a arrêté la délimitation de ces deux provmces.
Les Balkans formeront les frontières entre elles.
Varna et SoSa seront comprises dans la pro-
vince Nord.
Le traité final portera simplement que les Bal-
kans forment la frontière. Quant aux points précis
où passera cette frontière, ils restent à détermi-
ner par une commission militaire dont la compo-
sition n'est pas encore arrêtée. Ainsi la question
des défilés des Balkans n'est pas déSnitivement
arrêtée.
Les frontières ouest de la Bulgarieetde la Rou-
mélie restent à peu prés comme elles ont été éta-
blies par la Conférence de Constantinople. De
cette façon, une partie de la Macédoine revient
aux Turcs.
L'éloignement de la Roumélie orientale de la
mer Egée répond aussi à la délimitation du vi-
layet occidental telle que cette délimit9tion avait
été décidée par la Conférence de Constantinople.
Le Congrès a admis le droit de garnison tur-
que dans la frontière des Balkans et sur le lit-
toral de la mer Noire pour la défense de la côte
de Roumélie. Des: milices indigènes seront orga-
nisées dans l'intérieur de la Roumétie. Le Con-
grès a également admis que la ButgarM serait ad-
ministrée par un prince de cette province, et que
cette dernière serait reliée à la Sublime-Porte
par un lien de suzeraineté il a admis, en outre,
que laRouméueorientate serait administrée par
un souverain chrétien.
Le Congrès ne s'est pas encore prononcé au
sujet de l'institution de la commission interna-
tionale, non plus que sur la question du tribut
dont les provinces seraient redévabiesa ta Porte.
Cependant on pettt voir que les lignes généra-
les sont arrêtées en ce qui touche les nouvelles
provinces.
Restent à déterminer les points de détail et la
délimitation de la frontière de la Roumélie, ainsi
que l'organisation administrative dont le Con-
grès, dans la séance d'aujourd'hui, continuera
lexamen.
On croit que l'examen des articles 6, 7 et pro-
bablement de -rarticto 8 du traité de San-Stefano
sera achevé dans cette séance.
Demain, le Congrès passera à l'examen détaillé
desaTtic!es9,10et.H.
Le Congrès a autorisé son président à commu-
niquer aux délégués grecs la décision prise précé-
demment au sujet.dela représentation de la Grèce~
Berlin, le 25 juin.
Le président du Congrès notifiera aujourd'hui
à M. Detyannis, ministre de Grèce, que cet Etat
sera admis au Congrès a titre consultatif lors-
que s'ouvrira la discussion sur les questions re-
latives aux intérêts helléniques ou à la nationalité
hellène.
Les plénipotentiaires turcs montrent encore' de
la réserve dans les questions importantes.
En ce qui concerne la question des milices de
la Bulgarie du Sud, Us désirent que l'on .organise
non pas des milices, mais, une gendarmerie pro- 1-
vinciale composée d'indigènes. On propose, dit-on,
comme moyen terme, de laisser à la Turquie ie
droit de ratifier la nomination des officiers.
L'ambassadeur de Turquie donnera probable-
ment samedi un dîner en l'honneur des plénipo-
tentiaires.
Une réception solennelle aura lieu la semaine
prochaine chez le même ambassadeur.
Berlin, le 25 juin, S h. 30 m.
La sixième séance du Congrès a commencé à
deux heures et a duré jusqu'à cinq heures. Le
prince Gortchakoff n'y assistait pas.
Vienne, le 25 juin.
D'après ce qu'on télégraphie de Berlin à la
Con'MjtMM~oiMM NoHles dispositions les plus récentes du Congrès font
espérer qu'a moins de difficultés soulevées par
les Turcs, le Congrès aura terminé le.règlement
de la question d'Orient dans ses points princi-
paux peu de temps après la mi-juillet. On réser-
vera l'examen des questions de détailàune Cor-
férence ten~o à Bertin par les seconds plénipo-
tentiaires des puissances réunies' au Congrès. Le
Congrès se réunirait de nouveau a Berlin au mois
de septembre pour ratifier l'instrument de paix
achevé dans l'intervalle.
Vienne, le 2S juin.
Là Con'M~MM~MC<' poK~!M apprend par voip
do Bucharest qu'un cohnit sérieux a éclaté avant-
hier à Bolgrad, chef-lieu de la Bessarabie rou-
maine, entre les Russes et les employés des
douanes roumaines. Le gouvernement de BucliE'-
rost a protesté énergiquement auprès du com-
mandant en chef de l'armée russe. L'opinion pr-
blique est iort abattue à Bucharest parce que les
Russes se conduisent, en maîtres dans la Bessa-
rabie, et que la Roumanie a reçu de diBférens
côtés, notamment d'Italie et de France, l'avis
qu'elle ait à s'entendre à tout prix avec la Russie.
Vienne, le 24 juin, soir.
On mande de Berlin que les impressions sur la
séance du Congrès d'aujourd'hui, séance qui a
duré trois heures, sont satisfaisantes.
Les parties essentielles des questions qui ont
été débattues dans les pourparlers préliminaires
ont été fixées en principe.
Demain,-séance.
Londres, le 25 juin.
Le Times confirme cette nouvelle et ajoute que
le Congrès à accordé neuf mois a la Russie pour
évacuer la Bulgarie et l'Est de la Roumé)ie.
Dans une autre dépêche de Berlin, le même
journal raconte que, s'entretenant vendredi der-
nier avec M. de Bismarck qui le pressait défaire
des concessions, lord Beaconstleid aurait ré-
pondu « Je ne suis pas venu ici pour con-
céder »
Le ~a~y ~V(MM assure que les délégués turcs
auraient déclaré dans des conversations particu-
lières que la Porte n'évacuerait pas Varna .et ne
céderait pas l'Epire à la Grèce, même si le Con-
grès en décidait ainsi.
Une dépêche de Vienne assure que les délé-
gués russes accepteraient <:<< M/i?MK~K?K les
points relatifs au droit, des Turcs de fortifier les
Balkans, et espéreraient que le czar ratifierait les
décisions du C~tmgrés.
déci8ipns Londres, le 25 juin.
Une dépêche de Berlin publiée par le Jtfo~K'M~
-Po~ annonce qu'un compromis militaire est sur
le point d'être conctu entre la Russie et la Tur-
quie. Les Russes se concentreraient autour d'An-
drinople; les Turcs évacueraient Choumia et se
retireraient de Varna où ils s'embarqueraient
pour la Roumélie.
Poson,le24juin,soir.
L'O~M~eAe ~;velle qu'hier a Kalisch, lors de la procession des
catholiques, une émeute s'est produite contre
les israélites et les protestans. La synagogue et
plusieurs boutiques ont été saccagées. Il y a eu
treize morts. La troupe est intervenue.
Berlin, le 25 juin.
On lit dans la 6'SM<~ de ~K~MFMf i~M ~o~
« Toutes les nouvelles publiées sur l'état dé
santé de l'empereur ont constaté les progrès que
la situation de l'auguste blessé a faits dans ié
cours de la semaine dernière. Malgré cela, il est
bon de répéter, en face d'espérances par trop im-
patientes, qu'en mettant les choses au mieux il
se passera encore plusieurs semaines avant que
S. M. puisse être transportée à la campagne. »
La Fdîner de ga!a qui a eu lieu hier, l'impératrice a
manifesté vis-à-vis du comte et de la comtesse
de Flandre les espérances les plus vives au su-
jet du rétablissement de l'empereur.
Munich, lé 24 juin, soir.
La Société des Travàitleurs démocrates socia-
listes a été fermée aujourd'hui en vertu d'un or-
dre du directeur de poUce.
Bucharest, le 25 juin.
La session des Chambres a été prolongée au-
jourd'hui jusqu'au 3 juillet.
Washington, le 25 juin.
La France a formellement notifié qu'eue ac-
ceptait l'invitation à la Conférence bimétallique.
Madrid, le 25 juin, 8 h. 30 m. matin.
Selon les bulletins de six heures du matin,
S. M. la reine a passé une nuit calme.
L'hémorrhàgie ne s'est pas reproduite a l'heure
où on la craignait.
Madrid, le 2a juin.
Les quatre meilleurs médecins de Madrid, ap-
pelés prés de la reine, pensent que la maladie
peut être vaincue.
La reine subit maintenant une crise.
Aucune hémorrhagie nouvelle ne s'est produite.
La reine a dormi que'ques heures la nuit der-
nière. La faiblesse est encore très grande, mais
on a l'espoir de sauver la malade.
Dans les églises de Madrid, des prières publi-
ques sont dites pour le rétablissement de la reine.
Hier, il,000 cartes et télégrammes, dont plu-
sieurs venus de l'étranger, ont demandé au pa-
lais royal des nouvelles de la reine.
La. république française, qui est à pré-
sent constituée, a-t-elle une politique
commerciale caractérisée nettement? Il
serait singulier qu'elle n'en eût pas, et.
plus surprenant encore qu'elle en eût une'
qui ne fût. pas démocratique. Nous n'a-
vons pourtant pas à choisir entre trois
manières de nous faire une opinion sur
les actes et les tendances des pouvoirs
publics. Lorsque le Sénat, sollicité de voir
si le 1 G mai Ti'a pas aggravé les souffrances
passagères de l'industrie, institue aussitôt
une commission d'enquête pour instruire le
procès de la liberté du commerce, et que
la Chambré des Députés, chargée d'exa-
miner un projet de tarif général des
douanes d'année en année plus rigoureux,
nomme une commission où les partisans
de la liberté du commerce sont en mino-
rité, il est impossible d'admettre que c'est
par hasard et que les dernières conquêtes
des économistes n'en sont pas menacées,
quoique si évidemment favorables aux
progrès de la production et delà. consom-
mation, au développement de notre com-
merce extérieur et à la prospérité des fi-
nances de l'Etat.
La politique commerciale de nos Cham-
bres n'est assurément pas .très libérale.
Nous ne disons rien de celle du gouver-
nement, car il ne paraît pas décidé à sor-
tir d'une réserve, d'une prudence qui
ressemble trop à l'indiSerence absolue.
Mais si la politique commerciale des pou-
avoirs publics de la France n'est pas des
plus libérales, il ne s'ensuit pas nécessai-
rement qu'elle soit le contraire par sys-
tème et' que la troisième république se
destine à suivre, en vertu des traditions,
les erremëns des deux premières.
Il yaune.diS'éréncè dans les temps..
Sous la Convention, la France n'était plus
qu'un camp, et toutes les alliances étaient
rompùe.s. Le commerce n'avait rien & faire
au milieu de nos quàtorzearmêes. Enl848,
la moitié des républicains étaient so-
cialistes et considéraient les économistes s
comme une variété d'intrigans qui ne
cherchaient qù~à faire fortune avec les
chemins de fer ou avec les traités de
commercé. On s'est instruit depuis, et il
n~est pas possible que l'évidence des faits
constatés n'ait pas été persuasive.
Nous venons de voir cependant la
Chambre rejeter un projet de renouvelle-
ment du traité de commerce avec l'Italie
qu'il n'y avait pas grand inconvénient à
~approuver dans la forme réduite qu'on
lut avait donnée et pour la durée si courte
des engagemens qu'il nous imposait. Le
rejet était d'autant moins nécessaire qu'il
nous exposait, à partir de la Rn du mois de
juin, àpâtir les premiers d'une guerre de ta-
rifs décla.réeentrelesdeuxpeuples et àpayer
le double ~dës droits qui nous choquaient
si fort, soit pour vendre les marchandises
de nos fabriques à l'Italie, soit peur lui
acheter les produits de son agriculture.
Selon les apparences, une telle résolution
n'a pu être inspirée que par la pensée
antiéconomique qu'il faut repousser tous
les traités de commerce, quels qu'ils
soient, et revenir au régime des tarifs gé-
néraux de l'école protectionniste. Chacun
pour soi et Dieu pour personne
Ce n'est point là le vrai. On ne se ren-
drait pas bien compte des sentimens de
la Chambre si l'on croyait qu'elle a voulu
faire une déclaration de principes en re-
jetant par 22S voix contre 220 le traité du
6 juillet 1877. Elle n'y a pas davantage
songé en nommant une commission d'exa-
men du tarif général Composée de gens
intéressés à ce que les droits de douane
soient tenus aussi hauts que possible et
à prouver leurs dires au moyen d'une
nouvelle enquête. Pour agir autrement,
il eût fallu d'abord qu'elle comptât dans
ses rangs plus d'économistes et de pu-
blicistes éclairés qu'il n'y en a, et qu'elle
sût que, après toutes les enquêtes déjà
faites, et en présence des résultats obte-
nus depuis 1860, il était inutile de procé-
der à de nouvelles informations.
La. Chambre n'est pas très savante en
ces matières, mais elle n'a pas le tort de
ne point vouloir s'instruire, et c'est même
sur ce désir d'instruction que l'habileté
des protectionnistes a spéculé. Si, en ef-
fet, les économistes sont rares dans le
Parlement, les protectionnistes y sont as-
sez nombreux, et ils ont cette fois l'avan-
tagé d'être des partisans non douteux des
institutions républicaines. Le gros de la
gauche se serait défié des filateurs de
Rouen, de Lille et des Vosges s'il ne
s'était agi que. de recommencer l'éloge
des tarifs et de reprendre la chanson du
« travail national M qui résonnait si bien
sous la Restauration et mieux encore sous
la monarchie de Juillet; mais la filature
n'a pas marchandé son concours à l'or-
ganisation de la république, et c'est
bien le moins qu'on l'écoute lorsqu'elle
parle de la misère profonde où elle est
plongée depuis qu'elle travaille davan-
tage. Les maîtres de forges eux-mêmes
et quelques anciens gentilshommes ver-
riers ont donné le bon exemple de ne
pas bouder quand là France, échappant
à l'Empire, a cherché un refuge dans un
établissement politique qui n'était pas ce-
lui qu'ils auraient d'abord préféré. Com-
ment leur refuser la permission de dé-
montrer que tout ce qui date de l'Empire,
et les traités de commerce comme le reste,
n'ont été qu'une illusion dispendieuse et
ruineuse?
Depuis le 16 mai, ne s'est-on pas encore
plus rapproché les uns des autres ? En-
semble on était au péril et l'on est ensem-
ble à la victoire. Que les économistes, que
les consommateurs, que les laborieux et
courageux défenseurs du commerce exté-
rieur et des échanges ne s'inquiètent pas'
de ce qu'il en peut advenir et qu'ils con-
sentent à ce que les représentans du pays
se fassent mutuellement part de ce qu'ils
ont sur le cœur. Il est possible que les
traités de commerce n'aient pas été un
mal, mais on ne peut nier qu'ils n'aient
été conclus en dehors de l'action et de la
surveillance de la représentation natio-
nale. Qu'on ne les renouvelle pas du
moins sans les avoir purgés de tout soup-
çon de tyrannie.
Et, chemin faisant, ce langage et ces
raisons ont décidé une espèce de majorité
à se former pour rejeter le traité de com-
merce qui devait nous lier avec l'Italie.
Mais regardons ici d'un peu près, et nous
verrons que ce n'est pas là une majorité
MEMMM~JBN
mCMMM~Ê
~78.
.CRr.S'ABOM
f
tfn à&. Six mois. Tro~s mot*.
P~BK~temeM. 20g.
PaHR. M& ~6'. mr.
I~ttbosnemens partent des t'*
PM't~ mn Bmmétro. <)W
.tt~ajjttje~temw,
ÏB <.e
Mm. méuMy, &aw
MiotMqnes dés eafes de chemins de fer bettes.
A Yalparaiso {Ch:!i), chez M. Orestes L. Tornéro.
'-ijtttXf* -ie~tL'. t
JMMAL DES DEBATS
87
ON S'ABOMŒ
en Belgique, en Italie, <
.
régences du Maroc et de la Tunisie
en tihine et au Ja~on,
~
an AUemaghe, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
cBez tous les directeurà de postes;
~Mt'enïoi d'une râleur paya&le&PMK.
J~LtT~UES ËÎUÏTERAÎMS
t.es annoncer so~tte~net, .j
ettMEËM. ffMiahey~JLidate~C'
j r <,pl~daM~uMp,
,).jMbare~u;d~
Lea soTisc~pteura dont l'abonnement
expire le 30 juin sont prMs de le
Tehouvëler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
OM~yo~ ~c~
MS~OM', C%a~~)M~~ ~'<~&M?' ~~M'~CN~M, la' dermère adresse
imprimée que ~'OM ~M~a ~~KC ~ec ./OM?'-
K~ ~c ? c
p~
MARM 28 JUI~
On trouvera plus loin des détails sûr le'
'cent dixième annivèrt-n.ire de la naissance'
,du général Hoche, qui a été célébré hier
à 'Veisailles avéc c 1'éclat oratôicé' àccoù=
~& Versailles avec l'éctat oratoire àccou-
.tumé. L'année dernière, à pareille époque,
la France traversait une des périodes les;
'plus critiques de son histoire, et !a fête
dé Hoche avait eu naturellement le carac-
tère de lutte légale que prenaient alors
toutes les ma.Difestations publiques. Cette
apnée, au contraire, un sentiment paci-
Ëque semblait animer tous les assistant.
Aussi les bravos ont-ils été unanimes
lorsque M. Feray, dont on n'a pas oublié
la courageuse conduite durant la pé-
riode du 16 mai, a porté un toast au'
maréchal de Mac-Ma~hon et l'a félicité-
de s'être débarrassé des conseillers fu-
? nestes qui n'avaient plus qu'une seule
M ressource u'n coup d'Etat dont ta cdnsé-
a quence forcée eût été la guerre civile
.Ce sera l'honneur du chef-de l'état
d'avoir reculé devant une aussi coupable~
extrémité et d'avoir rappelé auprès de luf
« des hommes résolus à maintenir les'
N institutions républicaines en s'appuyant
a sur les lois constitutionnelles. » Le se-'
crétaire général de la préfecture de Seine-
'et~Oise a remercié M, Fera.y, « au;nom du~
mat'écha} de Mac-Mahbn des paroles
qu'il venait de prononcer. L'accord est
donc complètement rétabM non seule-
ment entre les pouvoirs publics, mais.
encore entre le pays et le Président de la'
république, et nous n'avons plus à crain-
dre, Dieu merci que ce dernier use des'
droits que la Constitution lui donne pour
confier de nouveau le pouvoir à ceux qui
ont essayé de renverser cette Constitution.
L'apaisement qui a succédé aux luttes
.violentes de l'année dernière est complet.
Les vaincus de cette .longue et criminelle
-campagne ..pouvaient s'attendre à des re-
présailles. MaisTe parti républicain à eula
Sagesse de préférer. la modération a la
vengeance. Celui de ses chefs qui avait
été le plus engagé.dans la. lutte et qui
savait certainement, après.M. Thiers, con-
tribué le plus à la victoire, M. Gambetta,
a été aussi le plus ardent à recommander
.la clémence après le succès. « Cette clé-
? mence a dit hier M. Gambetta dans
un langage qui a soulevé des applaudis-
spmens unanimes « cette clémence, à
» l'égard de ceux que nous combattions
M. l'an passé, le gouvernement la pra-
n tique, et il répond ainsi, au sentiment
? de la majorité; mais qu'il n'oublie ja-
w mais qu'il n'y a de vraie clémence que
? celle qui s'appuie sur le sentiment du la
force dont où dispose, et que savoir
frapperpeu mais juste est une manifesta-
!) tion nécessaire de cette force même »'
II est impossible de définir plus exactement
ce juste-milieu entre une indulgence im-
prudente et une sévérité excessive qu'un
gouvernement qui veut dompter ses ad-
versaires sans les opprimer doit trouver à
tout prix. M. Gambetta a parlé hier le lan-
gage d'un véritable homme d'Etat. Toute
la partie de son discours qui concerne
'l'armée produira, nous en sommes con-
vaincus, une grande et légitime impression.
[< Sans discipline, a-t il dit, l'armée serait
t) maine.a–:< L'armée, s'est-il écrié, est la
.? représentation exacte de la France
j~ moins que jamais je comprendrais
qu'elle déMbér&t sous les armes moins
? que jamais je comprendra.ts que la dis-
N' cipline ne fût'pâs immua.h!è et in-
B flexible. H Ces paroles ontleur impor-
tance dans la bouche d'un homme qui est
habitué & traduire avec autant de fidé-
lité que d'éloquence les sentimens
du p'arti républicain. Les adversaires
du" gouvernement actuel n'épargnent rien
pour persuader à l'armée qtie la républi-
que compromet la. discipline militaire,
brise tous les ressorts du commandement
et~ prépare ainsi les plus graves désor-
dres. L'armée doit cependant commencer
à s'apercevoir que ses véritables ennemis
étaient les conspirateurs qui essayaient de'
la pousser au coup d'Etat, à la violation
des.,lois, au renversement des institutions
nationales, et qui se préparaient à se
servir d'elle comme d'un instrument de
tègne. Les républicains l'ont sauvée de ce
dangeppour la. replacer dans son rôle
naturel.. :Ne sont-ils pas ses véritables
amis? 2
L'origine, la portéeet le btit des Mé-
morandums du "loppés d'une sorte de mystère sibyllin.
~ous avons jugé ces documens avec une
entière franchise, ~n les prenant te!s
qu'on nous les donnait, sans y chercher
des sous-entendus, des intentions cachées,
des énigmes dont les plus perspicaces
n'auraient pu percer le secret. Aurions-
nous fait~ fausse route? Nous ne saurions
le dire, mais ce qui est certain, c'est que
nous rencontrons sur notre chemin des
surprises auxquelles nous ne pouvions pas
logiquementnous attendre. Du momentque
les Mémorandums du 6~0~ contenaient un!
engagement séparé des plus formels en-
tre l'Angleterre et la Russie, il était!
naturel de supposer que 'cet arrange-
ment servirait de « base aux délibé-
rations du. Congrès. L'Angleterre et
la. Russie, mises d'accord sous le pa-
tronage de l'Allemagne, que e pou-
vaient faire les autres puissances, sinon
ratifier avec plus ou moins de résignation
et de regret les résolutions prises sans
elles? L'œuvre du Congrès semblait donc
simple et facile les dangers de conflit
étaient évités l'entente était faite d'a-
vance, et l'assemblée de Berlin n'avait'
plus à remplirque des formalités.
II est à remarquer, en effet, que si les
choses n'ont pas pris cette tournure pla-
cide les arrangemehs divulgués par le
67o~ ont pourtant bien servi de point de
départ aux discussions du Congrès. On
avait débattu longtemps la question de
savoir quelle serait « la base de ces dis-
cussions. Seraiènt-ce les traités de 1856~
serait-ce le traité de San-Stefano? Les
doutes subsistaient. Mais, dès la première
séance du Congrès, M. de Bismarck, qui
la. présidait,, a tranclié le litige en mettant
en délibération non les traités de 1856, non
le traité de San-Stefano, dont les premiers
articles concernent le Monténégro et la
Serbie, mais la délimitation de la Bulgarie,
l'organisation de la province située an
sud des Batkans.lesdroitsmilitaires de la
Turquie, etc., c'est-à-dire, en fait, les
cinq premiers points du Mémorandum
anglo-russe.. Que devait-il donc se pas-
ser si les choses avaient suivi une
marche normale? L'Angleterre et la
Russie, unies et appuyées par l'AUe-
magne, auraient' dû soutenir en com-
mun leur projet et le faire accepter
par le Congrès. Au lieu de cela, l'An-
gleterre et. la Russie se sont immédia-
tement divisées, et lord Bisacohsfiëld, bien
loin de se placer a 'côté du prince Gort-
GhakoS* et du comte SchouvalofT, s'est
.rapproché d'une manière intime des re-
préséntans autrichiens. Des cinq pre-
miers points de son Memorandùm, le mi-
nistre anglais n'a paru vouloir se servir
que de la réserve contenue dans le cin-
quième au sujet du droit pour la Turquie
de tenir des garnisons dans la province
méridionale. Il a retiré de cette réserve
le principe d'une nouvelle lignede dé-
fense de l'empire ottoman. C'est lord
BeacônsSeld en effet (toutes les dépêches
en font foi) qui a demandé que cette ligne
fût élevée au Balkan, et il l'a fait avec
une teUe énergie que l'œuvre du Con-
grès a failli en être compromise.
« C'est à prendre ou à laisser M 1
a-t-il dit. Ces paroles ont été pronon-
cées mercredi 19, et jusqu'à samedi
la situation a 'été tellement tendue
qu'on a pu s'attendre d'heure en heure a
unerupture. En posant cette sorte d'ulti-
matum, lord BeaconsSeld avait ajouté que
silaRussie ne cédait pas avant lundi il se
retirerait du Congrès. Désorientés par une
attaque aussi imprévue, les plénipotentiai-
res russes ont dû envoyer le colonel Bogo-
liubofF à Saint-Pétersbourg pour demander
de nouvelles instructions. Enfin la Rus-
sie a accepté en principe la demande de
lord BeaconsGëtd, et les nuages qui
-avaient assombri le ciel de Berlin se sont
dissipés. Mais, en présence d'un pareil in-
cident, les hypothèses les moins vrai-
semblables'au premier abord ne parais-
sent plus inadmissibles. Qui sait si
les Memorandums du (Mo~ dont l'au-
thenticité n'est pas contestable, n'ont
pas été les instrumens d'une pression
calculée en vue d'obliger l'Autriche à re-
noncer à de malheureuses tergiversations
età combiner résolument son action avec
celle de l'Angleterre ? Il faudrait bien
dans ce cas reconnaître, en dépit de toutes
les apparences, que les indiscrétions du
6'Mc avaient une origine anglaise, et qu'au
moment même où il avait l'air d'aban-
donner les intérêts européens, lord Bea-
consSeld les sauvait par la plus ingé-
nieuse et la plus hardie des manœuvres.
Nous avons dit que la Russie avait ac-
cepté en principe les exigences de l'An-
gleterre. Etie a fait cependant des réserves
sur. les détails d'exécution, et ces ré-
serves font précisément l'objet des débats
actuels du Congrès. L~ Russie a de-
mandé d'abord que la Turquie ne pût
fortiSer dans les Balkans que des
points désignés d'avance et que 'le
nombre de troupes à placer sur chacun
de ces points fût également fixé par l'Eu-
rope. Le correspondant berlinois du 7'~M~
nous apprend que lord Beaconsfield s'est
élevé av.ec une grande ardeur contre une
demande aussi peu justifiée, a Jamais
o on n'a entendu pareille chose, a-t-it
D dit. Il n'y a pas d'exemple qu'un sou-
o verain ait été obligé d'indiquer à
o l'avancé sur quels points il veut éte-
') ver des forteresses et quelles troupes
o U compte mettre dans ces forteresses.
') Un pareil engagement serait une trahi-
N son envers lui-même. Comment pou-
H vons-nous dire à un souverain non
~seulement d'abandonner son droit le
M plus précieux, celui de juger lui-
H même de quelle manière il défendra la
e frontière de son pays, mais encore de
') fourni]* a. ses ennemis dés informations
? précises sur les points qu'il entend oc-
? cuper et su~ le nombre de troupes qu'il se
D propose d'employer pour cela ? Jamais
H l'Angleterre n'apposera, sa signature à. un
H traité qui contiendrait une clause sém-
)) blable. » Le correspondant du ~MM~
Croit que lord Bëaconsneld ne cédera pas
en effet, et qu'il réclamera pour la Porté
le droit absolu de disposer de sa ligne dé
défense.
La seconde réserve de la Russie con-
cerne les garnisons à placer dans là pro-
vince au sud des Balkans. Les Rus-
ses ne veulent pas que des soldats
turcs puissent être mêlés aux populations
chrétiennes dé cette province qui né
doit être joccupée que. par des milices
locales. Il faut espérer du moins que
là où lés populations sont turques
en majorité, la milice .sera turque
aussi. La Russie a fait, à son tour, de sa
troisième demande une sorte d'ultima-
tum. Contrairement au principe de la eo-
~M'K de l'empire ottoman soutenu par
l'Angleterre et l'Autriche, elle exige-~
particulières et une autonomie spéciale
sous un gouverneur chrétien. Ces limites
n'iraient pas, comme le décrétait le traité
de San-Stefano jusqu'à la mer Egée,
elles s'arrêteraient là' où la Conférence
dé Gonstantinople les avait tracées.
La Roumélie serait donc divisée dia-
gonalemént en deux parties une pro-
vince autonome qui prendrait le nom
de « Roumélie orienta) e et une Rou-
métie placée directement sous l'admi-
nistration de la Porte qui comprendrait
toute la pointe occidentale de la. con-
trée d'Andrinople à Constantinople, entre
la mer Noire et la'mer dé Marmara, plus
le littoral de la mer Egée. Il paraît que
l'Angleterre accepterait cette division qui
nous paraît' pourtant bien artiScieIlo et
bien précaire, comme nous l'avons expli-
qué h'er. Une dépêche du;Z'MMM annonce
aussi que le Congrès aurait décidé que l'oc-
cupation russe ne cesserait que dans neuf
mois, contrairement à la; demande de
l'Autriche qui désirait que l'évacuation
suivît immédiatement la paix. Combien
d'évënemens peuvent se passer en neuf
mois dans un pays tel que la Tur-
quie Le Congrès devrait-il laisser" dans
son ûeuvre une si large place à l'imprévu,
au risque de compromettre encore les
résultats pacifiques qu'il s'efforce d'ob-
tenir t).vec tant de peine et au milieu dé
tant de complications?
BOURSE DE PAMS
Ctatnrc te 2t le M «M~ae. Baisse.
30/0
Comptant. ~G. Mt8~10.
Fin cour. 761212 7620. 712
'~e/'eo/o
Comptant 1M .108 M.80.
50/0'
Comptanttl28'lHlO.25.
Fincour.ll3l0.113171<2 712
MTITH BOURSE DU SOtK.
Emprunt 5 0/0. ll36'.32t/2, 25, 261/4.
.30/0. 76fr.271/2, 221/2,25.
SO/0 turc. <5fr.70,!i0.
Banque ottomane.. 449fr.37,448fr.,480ff.
Ficrins (or). 646/8.
Hongrois60/0. 80~/16,7/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 2~6 fr., 273 tr., 274 fr.
N~)ùs recevons de nos correspondans patti-
culiers les dépêches suivantes;
«Ber!in,Ie2ojuiB,7h.4Sm.soir.
N La position deIaRussie ne laisse pas d'être
difncile; Sans parlerde l'indisposition du prince
GortehakoS', qui réduit à deux membres
euectiMenombredespléoipotentiaires russes,
ni de l'impression causée sur les diplomates
anglais par les mouvemens récens d'opinion;
la Russie trouve auprès de l'Allemagne seule
un appui dans certaines questions où les in-'
térèts se croisent et s'opposent.
s Tout le monde rend justice aux dispos!
tions conciliantes, de la Russie, et afin de mé-
nager son amour-propre il s'établit des com-
promis.
Au fond, l'oeuvre entière du Congrès sera
achevée au prix de concessions réciproques.
Ainsi, en échange du droit pour le Sultan
de tenir garnison dans les passas des Bal-
kans, la Bulgarie a .été accrue du sandjak
de Sofia. La Russie a stipulé l'autonomie
administrative pour lj. Roumélie orientale
et obtenu la retraite des troupes ottoma-
nes hors de cette province. A son tour elle
rappellerait ses troupes dans un terme qui
ne dépasserait pas neuf mois.
B L'un des prochains travaux du Congrès
sera l'organisation intérieure de la Bulgarie et
le règlement de ses relations avec leoultan.
m Les plénipotentiaires turcs s'enferment
dans une telle réserve, qu'on s~ demande si
cela ne cache pas quelque surprise. a Z.
Berlin, 8 h. 80 m. soir.
n Une nouvelle séance a été tenue aujour-
d'hui relativement à la Baigarie. Jusqu'à ce
que cette question capitale
l'ai déjà dit, séance tous les jours. Le Congres
veut répondre de cette façon l'impa-
tience qui commençait à se manifester
en Europe. Trois poi'nts ont d
au moins en principe, à savoir la Sxation
des limites, les garanties à donner pour assu-
rer la suzeraineté d-i la Turquie, et l'orga-
nisation intérieure. Le sandjak de Sofia jus-
qu'à Kustendil fera partie de la Bu~arie
du Nord, ainsi que Varna. Ce sont là d'im-
menses concessions faites à la Russie, et
l'on s'expiique maintenant pourquoi elle
a cédé sur la question des garanties. La
possession de Varna et de Sona assurée à la
Bulgarie du Nord justinerait à eMe seule
des cf'ne"ssions plus importantes encore que
celles auxquelles elle s'est résolue.
)). J'ai dit hier que lïL' Russie s'était montrée
très conciliante, c'est vrai mais le Congrès
fui a rendu la conciliation facile. Le chemin
de fer allant de ConatanMnopIe à Belgrade,
Bude et Vienne d'un cota, et le, réseau
Salonique-Mitrovitza de l'autre pourront ren-
dre un jour Sonatrès importante au point
de vue commercial; son importance au point
de vue stratégique est indiscutable.'A l'ave;-
nir, les forteresses des. Balkans ne pourront ja-
mais arrêter une armée-allant de Sofia à
l'Est. La Bulgarie du Sud, qui prendra le nom
de Roumélie orientale, recevra son autonomie
administrative et ûnancière, avec un gou-
verne.ur chrétien nommé pour cinq années.
Ses limites seront tracées d'après la ligne
de démarcation qui avait été admise par la
Conférence'dé Cocstantinople. Une milice na-
tionale sera organisée en vue de maintenir
l'ordre et dé faire respecter les lois. Les lieux
oùseront admises les garnisons turques sont
à indiquer. Le nombre et là situation de ces
garnisons, ainsi que. la Sxation précise des li-
mites.. seront: déterminés sur place par des
commissions spéciales qui recevront pour
mission d'achever l'oeuvre du Congres rela-
tivement à ces détails.
s La question délicate, entré toutes de l'é-
vacuation du pays par les troupes russes à
été abordée hier. On s'occupera demain de
6xer les dates auxquelles devra avoir lieu
cette évacuation. Il est question de trois mois
pour la Roumélie orienta[e et de neuf mois
pour la ~Bulgarie. D'après tout ce que
nous voyons, il est certain actuellement que
l'accord se fera entre les grandes puissances;
On dit même que la question de la Bulgarie
sera. vidée demain mais il est a désirer que
cet accord s'établisse également en faveur
des autres petites principautés et qu'on
n'oublie pas que les Bulgares ne sont pa~ les
seuls chrétiens d'Orient. Lt Grèce, la Rou-
manie, le Monténégro, la Serbie présentent
des demandes qui sont des germes trop
probables de' discordes. C'est la Rouma-
nie surtout qui soulèvera les'diificultés ks
plus graves. Etie est absolument décidée
en tffet, comme je vous l'ai dit à plusieurs
reprises, à ce pas céder. Il parait malheu-
reusement démontré, d'après les dispositions
d'esprit qui se manifestent au sein du Con-
grès, que la Bessarabie sera abandonnée à la
Russie, et que, sur ce point, la. Roumanie
sera sacrifiée. Or, les plénipotentiaires rou-
mains viennent. enSn de présenter un Me-
morandum dans le sons que je vous ai dëj~ à.
indiqué, et ils ont l'ordre formel de ne
pas transiger. Ils protesteront énergiquement
contre les décisions du Congrès si elles ne
leur sont pas favorables, et déclareront
d'une façon positive qu'ils ne céderont qu'à la
force. H faudra donc qu'on les dépouiUe bru-
talement, car ils ne consentiront pas de
bonne volonté à abandonner une parceUe
du territoire que leur a attribué le tMité
de Paris. On leur a reproché do divers côtés
d'avoir signé une convention avec la Russie
pour le passage des armées russes à travers
îa principauté mais on a oublié de remar-
quer que cette convention n'a été signée qu'a-
près rcntréedfs premières troupes russes. Lors
du passage du Pruth. la Roumanie a pro-
testé, et c'est seulement lorsqu'elle a vu l'Eu-
rope rester indifférente & son appel qu'elle
s'est résignée à céder. C'est un point qu'il
importe de rappo!er aujourd'hui et qui
éclaire vivement la situation.
B Une grande agitation se produit ici de la
part de M. B-rktey, entrepreneur du chemin
de fer de Kustenajé, dans la Dobrutscha. C-:
chemin parait fjire de .mauvaises affaires.
Les banquiers d'Odessa, sur l'instigation du
général IgnatifH', àvaientpromis à M. Berktéy
de le lui racheter le jour où la Do-
brutscha serait incorporée a la Roumanie.
Or le noble entrepreneur est aTrivé à
Berlin et s'eSbrce de démontrer aux plé-
nipotentiaires anglais que l'Angleterrd a.
tout intérêt à ce que la Dobrutscha devienne
une province roumaine. Il est parvenu môme,
m'àssure-t-on, à rallier lord Beaconsnëld à
son opinion. Vous comprenez que la cession
de cette pTovince à la Roumanie ne pouraitse
faire qu'en échange de la Bessarabie. Le plan
tst pour le moins très adroit. Lé Congrès, se-
lon toute apparence, votera dans ce sens.
Mais alors se présentera la difficulté d'exé-
cution. ..N.
TTéïégrapMe privée
(Service tëlegraphicrue de l'agence Havasj
y Berlin,le25juin,~2h.34m.
Le Congrès, dans sa séance d'hier, a décide
que le temps de l'occupation par les Russes dos
deux provinces de la Bulgarie et de la Roumélie
serait réduite à neuf mois au lieu de deux ans. Il a
décidé également crue la province nord des Balkans
prendra le nom de Bulgarie, et que la province
sud prendra le nom de Roumélie orientale, et il
a arrêté la délimitation de ces deux provmces.
Les Balkans formeront les frontières entre elles.
Varna et SoSa seront comprises dans la pro-
vince Nord.
Le traité final portera simplement que les Bal-
kans forment la frontière. Quant aux points précis
où passera cette frontière, ils restent à détermi-
ner par une commission militaire dont la compo-
sition n'est pas encore arrêtée. Ainsi la question
des défilés des Balkans n'est pas déSnitivement
arrêtée.
Les frontières ouest de la Bulgarieetde la Rou-
mélie restent à peu prés comme elles ont été éta-
blies par la Conférence de Constantinople. De
cette façon, une partie de la Macédoine revient
aux Turcs.
L'éloignement de la Roumélie orientale de la
mer Egée répond aussi à la délimitation du vi-
layet occidental telle que cette délimit9tion avait
été décidée par la Conférence de Constantinople.
Le Congrès a admis le droit de garnison tur-
que dans la frontière des Balkans et sur le lit-
toral de la mer Noire pour la défense de la côte
de Roumélie. Des: milices indigènes seront orga-
nisées dans l'intérieur de la Roumétie. Le Con-
grès a également admis que la ButgarM serait ad-
ministrée par un prince de cette province, et que
cette dernière serait reliée à la Sublime-Porte
par un lien de suzeraineté il a admis, en outre,
que laRouméueorientate serait administrée par
un souverain chrétien.
Le Congrès ne s'est pas encore prononcé au
sujet de l'institution de la commission interna-
tionale, non plus que sur la question du tribut
dont les provinces seraient redévabiesa ta Porte.
Cependant on pettt voir que les lignes généra-
les sont arrêtées en ce qui touche les nouvelles
provinces.
Restent à déterminer les points de détail et la
délimitation de la frontière de la Roumélie, ainsi
que l'organisation administrative dont le Con-
grès, dans la séance d'aujourd'hui, continuera
lexamen.
On croit que l'examen des articles 6, 7 et pro-
bablement de -rarticto 8 du traité de San-Stefano
sera achevé dans cette séance.
Demain, le Congrès passera à l'examen détaillé
desaTtic!es9,10et.H.
Le Congrès a autorisé son président à commu-
niquer aux délégués grecs la décision prise précé-
demment au sujet.dela représentation de la Grèce~
Berlin, le 25 juin.
Le président du Congrès notifiera aujourd'hui
à M. Detyannis, ministre de Grèce, que cet Etat
sera admis au Congrès a titre consultatif lors-
que s'ouvrira la discussion sur les questions re-
latives aux intérêts helléniques ou à la nationalité
hellène.
Les plénipotentiaires turcs montrent encore' de
la réserve dans les questions importantes.
En ce qui concerne la question des milices de
la Bulgarie du Sud, Us désirent que l'on .organise
non pas des milices, mais, une gendarmerie pro- 1-
vinciale composée d'indigènes. On propose, dit-on,
comme moyen terme, de laisser à la Turquie ie
droit de ratifier la nomination des officiers.
L'ambassadeur de Turquie donnera probable-
ment samedi un dîner en l'honneur des plénipo-
tentiaires.
Une réception solennelle aura lieu la semaine
prochaine chez le même ambassadeur.
Berlin, le 25 juin, S h. 30 m.
La sixième séance du Congrès a commencé à
deux heures et a duré jusqu'à cinq heures. Le
prince Gortchakoff n'y assistait pas.
Vienne, le 25 juin.
D'après ce qu'on télégraphie de Berlin à la
Con'MjtMM~oiMM NoH
espérer qu'a moins de difficultés soulevées par
les Turcs, le Congrès aura terminé le.règlement
de la question d'Orient dans ses points princi-
paux peu de temps après la mi-juillet. On réser-
vera l'examen des questions de détailàune Cor-
férence ten~o à Bertin par les seconds plénipo-
tentiaires des puissances réunies' au Congrès. Le
Congrès se réunirait de nouveau a Berlin au mois
de septembre pour ratifier l'instrument de paix
achevé dans l'intervalle.
Vienne, le 2S juin.
Là Con'M~MM~MC<' poK~!M apprend par voip
do Bucharest qu'un cohnit sérieux a éclaté avant-
hier à Bolgrad, chef-lieu de la Bessarabie rou-
maine, entre les Russes et les employés des
douanes roumaines. Le gouvernement de BucliE'-
rost a protesté énergiquement auprès du com-
mandant en chef de l'armée russe. L'opinion pr-
blique est iort abattue à Bucharest parce que les
Russes se conduisent, en maîtres dans la Bessa-
rabie, et que la Roumanie a reçu de diBférens
côtés, notamment d'Italie et de France, l'avis
qu'elle ait à s'entendre à tout prix avec la Russie.
Vienne, le 24 juin, soir.
On mande de Berlin que les impressions sur la
séance du Congrès d'aujourd'hui, séance qui a
duré trois heures, sont satisfaisantes.
Les parties essentielles des questions qui ont
été débattues dans les pourparlers préliminaires
ont été fixées en principe.
Demain,-séance.
Londres, le 25 juin.
Le Times confirme cette nouvelle et ajoute que
le Congrès à accordé neuf mois a la Russie pour
évacuer la Bulgarie et l'Est de la Roumé)ie.
Dans une autre dépêche de Berlin, le même
journal raconte que, s'entretenant vendredi der-
nier avec M. de Bismarck qui le pressait défaire
des concessions, lord Beaconstleid aurait ré-
pondu « Je ne suis pas venu ici pour con-
céder »
Le ~a~y ~V(MM assure que les délégués turcs
auraient déclaré dans des conversations particu-
lières que la Porte n'évacuerait pas Varna .et ne
céderait pas l'Epire à la Grèce, même si le Con-
grès en décidait ainsi.
Une dépêche de Vienne assure que les délé-
gués russes accepteraient <:<< M/i?MK~K?K les
points relatifs au droit, des Turcs de fortifier les
Balkans, et espéreraient que le czar ratifierait les
décisions du C~tmgrés.
déci8ipns Londres, le 25 juin.
Une dépêche de Berlin publiée par le Jtfo~K'M~
-Po~ annonce qu'un compromis militaire est sur
le point d'être conctu entre la Russie et la Tur-
quie. Les Russes se concentreraient autour d'An-
drinople; les Turcs évacueraient Choumia et se
retireraient de Varna où ils s'embarqueraient
pour la Roumélie.
Poson,le24juin,soir.
L'O~M~eAe ~;
catholiques, une émeute s'est produite contre
les israélites et les protestans. La synagogue et
plusieurs boutiques ont été saccagées. Il y a eu
treize morts. La troupe est intervenue.
Berlin, le 25 juin.
On lit dans la 6'SM<~ de ~K~MFMf i~M ~o~
« Toutes les nouvelles publiées sur l'état dé
santé de l'empereur ont constaté les progrès que
la situation de l'auguste blessé a faits dans ié
cours de la semaine dernière. Malgré cela, il est
bon de répéter, en face d'espérances par trop im-
patientes, qu'en mettant les choses au mieux il
se passera encore plusieurs semaines avant que
S. M. puisse être transportée à la campagne. »
La F
manifesté vis-à-vis du comte et de la comtesse
de Flandre les espérances les plus vives au su-
jet du rétablissement de l'empereur.
Munich, lé 24 juin, soir.
La Société des Travàitleurs démocrates socia-
listes a été fermée aujourd'hui en vertu d'un or-
dre du directeur de poUce.
Bucharest, le 25 juin.
La session des Chambres a été prolongée au-
jourd'hui jusqu'au 3 juillet.
Washington, le 25 juin.
La France a formellement notifié qu'eue ac-
ceptait l'invitation à la Conférence bimétallique.
Madrid, le 25 juin, 8 h. 30 m. matin.
Selon les bulletins de six heures du matin,
S. M. la reine a passé une nuit calme.
L'hémorrhàgie ne s'est pas reproduite a l'heure
où on la craignait.
Madrid, le 2a juin.
Les quatre meilleurs médecins de Madrid, ap-
pelés prés de la reine, pensent que la maladie
peut être vaincue.
La reine subit maintenant une crise.
Aucune hémorrhagie nouvelle ne s'est produite.
La reine a dormi que'ques heures la nuit der-
nière. La faiblesse est encore très grande, mais
on a l'espoir de sauver la malade.
Dans les églises de Madrid, des prières publi-
ques sont dites pour le rétablissement de la reine.
Hier, il,000 cartes et télégrammes, dont plu-
sieurs venus de l'étranger, ont demandé au pa-
lais royal des nouvelles de la reine.
La. république française, qui est à pré-
sent constituée, a-t-elle une politique
commerciale caractérisée nettement? Il
serait singulier qu'elle n'en eût pas, et.
plus surprenant encore qu'elle en eût une'
qui ne fût. pas démocratique. Nous n'a-
vons pourtant pas à choisir entre trois
manières de nous faire une opinion sur
les actes et les tendances des pouvoirs
publics. Lorsque le Sénat, sollicité de voir
si le 1 G mai Ti'a pas aggravé les souffrances
passagères de l'industrie, institue aussitôt
une commission d'enquête pour instruire le
procès de la liberté du commerce, et que
la Chambré des Députés, chargée d'exa-
miner un projet de tarif général des
douanes d'année en année plus rigoureux,
nomme une commission où les partisans
de la liberté du commerce sont en mino-
rité, il est impossible d'admettre que c'est
par hasard et que les dernières conquêtes
des économistes n'en sont pas menacées,
quoique si évidemment favorables aux
progrès de la production et delà. consom-
mation, au développement de notre com-
merce extérieur et à la prospérité des fi-
nances de l'Etat.
La politique commerciale de nos Cham-
bres n'est assurément pas .très libérale.
Nous ne disons rien de celle du gouver-
nement, car il ne paraît pas décidé à sor-
tir d'une réserve, d'une prudence qui
ressemble trop à l'indiSerence absolue.
Mais si la politique commerciale des pou-
avoirs publics de la France n'est pas des
plus libérales, il ne s'ensuit pas nécessai-
rement qu'elle soit le contraire par sys-
tème et' que la troisième république se
destine à suivre, en vertu des traditions,
les erremëns des deux premières.
Il yaune.diS'éréncè dans les temps..
Sous la Convention, la France n'était plus
qu'un camp, et toutes les alliances étaient
rompùe.s. Le commerce n'avait rien & faire
au milieu de nos quàtorzearmêes. Enl848,
la moitié des républicains étaient so-
cialistes et considéraient les économistes s
comme une variété d'intrigans qui ne
cherchaient qù~à faire fortune avec les
chemins de fer ou avec les traités de
commercé. On s'est instruit depuis, et il
n~est pas possible que l'évidence des faits
constatés n'ait pas été persuasive.
Nous venons de voir cependant la
Chambre rejeter un projet de renouvelle-
ment du traité de commerce avec l'Italie
qu'il n'y avait pas grand inconvénient à
~approuver dans la forme réduite qu'on
lut avait donnée et pour la durée si courte
des engagemens qu'il nous imposait. Le
rejet était d'autant moins nécessaire qu'il
nous exposait, à partir de la Rn du mois de
juin, àpâtir les premiers d'une guerre de ta-
rifs décla.réeentrelesdeuxpeuples et àpayer
le double ~dës droits qui nous choquaient
si fort, soit pour vendre les marchandises
de nos fabriques à l'Italie, soit peur lui
acheter les produits de son agriculture.
Selon les apparences, une telle résolution
n'a pu être inspirée que par la pensée
antiéconomique qu'il faut repousser tous
les traités de commerce, quels qu'ils
soient, et revenir au régime des tarifs gé-
néraux de l'école protectionniste. Chacun
pour soi et Dieu pour personne
Ce n'est point là le vrai. On ne se ren-
drait pas bien compte des sentimens de
la Chambre si l'on croyait qu'elle a voulu
faire une déclaration de principes en re-
jetant par 22S voix contre 220 le traité du
6 juillet 1877. Elle n'y a pas davantage
songé en nommant une commission d'exa-
men du tarif général Composée de gens
intéressés à ce que les droits de douane
soient tenus aussi hauts que possible et
à prouver leurs dires au moyen d'une
nouvelle enquête. Pour agir autrement,
il eût fallu d'abord qu'elle comptât dans
ses rangs plus d'économistes et de pu-
blicistes éclairés qu'il n'y en a, et qu'elle
sût que, après toutes les enquêtes déjà
faites, et en présence des résultats obte-
nus depuis 1860, il était inutile de procé-
der à de nouvelles informations.
La. Chambre n'est pas très savante en
ces matières, mais elle n'a pas le tort de
ne point vouloir s'instruire, et c'est même
sur ce désir d'instruction que l'habileté
des protectionnistes a spéculé. Si, en ef-
fet, les économistes sont rares dans le
Parlement, les protectionnistes y sont as-
sez nombreux, et ils ont cette fois l'avan-
tagé d'être des partisans non douteux des
institutions républicaines. Le gros de la
gauche se serait défié des filateurs de
Rouen, de Lille et des Vosges s'il ne
s'était agi que. de recommencer l'éloge
des tarifs et de reprendre la chanson du
« travail national M qui résonnait si bien
sous la Restauration et mieux encore sous
la monarchie de Juillet; mais la filature
n'a pas marchandé son concours à l'or-
ganisation de la république, et c'est
bien le moins qu'on l'écoute lorsqu'elle
parle de la misère profonde où elle est
plongée depuis qu'elle travaille davan-
tage. Les maîtres de forges eux-mêmes
et quelques anciens gentilshommes ver-
riers ont donné le bon exemple de ne
pas bouder quand là France, échappant
à l'Empire, a cherché un refuge dans un
établissement politique qui n'était pas ce-
lui qu'ils auraient d'abord préféré. Com-
ment leur refuser la permission de dé-
montrer que tout ce qui date de l'Empire,
et les traités de commerce comme le reste,
n'ont été qu'une illusion dispendieuse et
ruineuse?
Depuis le 16 mai, ne s'est-on pas encore
plus rapproché les uns des autres ? En-
semble on était au péril et l'on est ensem-
ble à la victoire. Que les économistes, que
les consommateurs, que les laborieux et
courageux défenseurs du commerce exté-
rieur et des échanges ne s'inquiètent pas'
de ce qu'il en peut advenir et qu'ils con-
sentent à ce que les représentans du pays
se fassent mutuellement part de ce qu'ils
ont sur le cœur. Il est possible que les
traités de commerce n'aient pas été un
mal, mais on ne peut nier qu'ils n'aient
été conclus en dehors de l'action et de la
surveillance de la représentation natio-
nale. Qu'on ne les renouvelle pas du
moins sans les avoir purgés de tout soup-
çon de tyrannie.
Et, chemin faisant, ce langage et ces
raisons ont décidé une espèce de majorité
à se former pour rejeter le traité de com-
merce qui devait nous lier avec l'Italie.
Mais regardons ici d'un peu près, et nous
verrons que ce n'est pas là une majorité
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