Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-06-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 25 juin 1878 25 juin 1878
Description : 1878/06/25. 1878/06/25.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4604820
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
MM 2S jm
i878.
MM 2S JtM
~878.
ON S'ABONNE
tM dea Prëtres-Samt~Germain-rAuxorrois, n.
<1 PtHX mB tL'AEBOMMEMtEîWTF
Un an. Six mois. Trois moM
Département. 80 Br. 40 ?. 20 fr.
Paria. M &. 36 &. i8 fr.
Les &bommemens partent des 1" <; M d<
chaque mois.
P)M<ntLemdem, apply to Cewte amd C", foretgB ne~s-
papoM oStice, n, Gresham street, G. P. 0.;
MSt. NeM~ B~~tet et C', i, Finch tane CoraMU,
E. C.,London; MM. 'W.-H. )6HMM~ ~t N186. Stramd.W. C. London.
ABruMnas,& TO~M ~M«<~ 46, raede!)t
Madeleine, dans les kiosques et dans tes M'
Miothèques des Rares d" chemins de fef be~es.
Y&lparaiso (Chiti), chez M. Crestes L. Tornero.
JM!MAtj DES DEBATS
ON SABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans têt
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
tu moyen d'une valeur payable & Paris ou de
tMndats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord <
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~M l'envoi d'une valeur payable t ï~ *~h
POUTRES ET UTTEMMES
Leatmnoncesso~treçnex
~MMM. ~8,plMe de ta Bourse, <~
wt M bureau da~
tttMdoiTent toajonrsStre~[re6esBar !t tMMUejt<
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 30 juin sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent paa éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
On M~ ~c~'oM! ~K~ récla-
~~MH~, C~M~~MM~ ~'~MM~ les )'~OM?M~t~ la dernière adresse
imprimée ~M ~"OM ~My~ ~e~ ~ce ToM?'-
M< de la eo~ elle est /~M~cc; on
sera servi plus promptement.
PAMS
LUNDI 34 JUIN
L'entente entre l'Autriche et l'Angle-
terre a porté ses premiers fruits; la Rus-
sie a abandonné la. plus dangereuse de ses
prétentions la Bulgarie du traité de San-
Stefano a dispara; la Turquie a obtenu de
meilleures conditions d'existence une nou-
velle barrière a été dressée contre les Russes
aurlaroutedeConstantinople. Tous ces ré-
sultats, chose étrange sont dus en partie à
la publication des Mémorandums du Ces Memorandums, en mettant en lumière
les projets de l'Angleterre, ont dissipé
tous les nuages qui risquaient de s'élever
entre cette puissance et l'Autriche. Comme
on n'avait plus rien à cacher de part et
d'autre, on a pu s'expliquer avec une en-
tière franchise et s'entendre sur une ligne
de conduite commune. L'Angleterre a
senti qu'elle avait quelque chose à se faire
pardonner. Aussi s'est-elle empressée de
s~unir étroitement à l'Autriche pour dé-
fendre la cause des intérêts généraux
qu'elle avait paru déserter un moment.
Nous avions signalé dès le premier jour
le côté faible, le point vulnérable de l'ar-
rangement anglo-russe. C'était une grande
faute que de sacrifier le pouvoir militaire
de la Porte non seulement au nord, mais
au sud des Balkans. L'Autriche l'a fort
bien compris, et il faut rendre cotte jus-
tice au comte Andrassy, qu'au lieu de se
préoccuper uniquement d'éloigner la Rus-
sie de la mer Egée, il n'a rien épargné pour
assurer à la Turquie réduite une exis-
tence indépendante en lui 'conservant
un territoire suffisant et une forte ligne
de défense. S'il avait pu sauver le qua-
drila.tèce -au du moins Choumia, cette
clet "des Balkans, il l'eût 'fait certaine-
ment. Mais l'entreprise étant impossible,
il s'est borné à demander f que les for-
teresses de la Bulgarie du Nord ne fussent
plus occupées par les Russes et qu'elles
fussent rasées promptement 2" que la
ligne de défense de la Turquie fût trans-
portée aux Balkans; que les défilés fus-
sent fortifiés, et occupés par des troupes
ottomanes; que le droit pour les Turcs
de tenir des garnisons dans tonte
là Roûmélie fût reconnu 3" enfin que les
troupes rosses se retirassent, immédiate-
ment après la signature de la paix, de
tous les territoires occupés. Toutes ces de-
mandes s'expliquent sans peine. « A quoi i
» bon M, nous écrivait récemment celui
de nos cofreapondans de Berlin dont les
lettres et les dépêches sont signées N.,
« maintenir le pouvoir nominal du Sultan
& a Conetantinople? Aquoibon proclamerle
? maintien de la Turquie sans lui laisser la
a possibilité de vivre? Et, même en se
a restreignant au point de vue spécial de
» la.province méridionale, quelle sera la
N garantie de la dépendance dans laquelle
a cette province doit Tester vis-à-vis de
N la.Turquie si. l.c~droit de garnison n'est
M pas maintenu aux troupes ottomanes? »
Notre correspondant avait raison d'a-
jouter que le comte Andrassy, en soule-
vant ces questions, avait plus fait jus-
qu'ici pour la Turquie que pour l'Autriche
elle même. L'attitude résolue, nette, har-
die du comte Andrassy a Berlin tranche
avec la conduite réservée et chancelante
qu'il a longtemps tenue & Vienne. Oa com-
prend, que le ministre austro-hongrois
désirât avec ardeur le Congrès.'C'était
pour lui le seul moyen de se débarrasser
des fâcheuses influences qui paraly-
saient sa volonté en Autriche.-L'usage qu'il
a fait de sa liberté d'action est aussi utile
à l'Europe qu'a son pays. Aussi lord Bea-
consneld lui a-t-il prêté un appui énergi-
que. Profitant de la réserve contenue
dans l'article 5 du premier Mémorandum
du ~o~, réserve par laquelle l'Angleterre
conservait la faculté d'insister « sur le
M droit pourle Sultan de cantonner des
B troupes sur les frontières de la Bulgarie
a méridionale a, il a vivement soutenu
les demandes de son confrère autrichien.
Comme il fallait s'y attendre, le résultat
de cet accord entre l'Angleterre et l'Au-
triche a été uneconcessumdel~ Russie. Les
dépêches de l'agence ÏIava: nous ont ap-
pris que la Bulg~t'ie du Nord ne dépasse-
rait pas les Balkans,. mai9 que les troupes
tannés garderaient les défilés et tien-
draient garnison dans certaines places de
la Houmélie. Notre propre correspondant
a a~uté que toute la contrée au sud des
Balkans resterait à la Porte et que l'orga-
nisation de cette contrée « différerait peu
a de celle des autres provinces ottomanes. o
Ainsi la question militaire et la ques-
tion de limites sont tranchées, et il ne
res!e plus que la question d'organi-
sation et d'administration qui occupera
les séances prochaines da Congrès. Nous
Ms&upionB iMp BousféHcHer des prc-
mtefs r~ulta!s obtenue. Ze ~?~, qui
nous accuse à tort de mal supporter~'
contradiction, nous permettra-t-il de lui
faire remarquer que ces résultats ~ont par-
faitement conformes aux idées que nous
avons soutenues ici? Notre confrère a
l'innocente manie de revenir sans cesse
sur le projet de règlement des affaires
orientales dont nous avons pris l'initiative
il y a trois mois. Son correspondant de
Constantinople, atteint du même mal,
s'escrime à tout propos contre nous. Il
paraît que « notre invention M a eu peu de
fortune. Hélas nous n'avons pas la pré-
tention d'avoir rien iuventé. Nous nous
sommes contentés d'exposer quelques
considérations si naturelles, si en rapport
avec les exigences de la situation, que le
Congrès se meut précisément dans le cer-
cle où nous nous étions placés avant sa
réunion. Ainsi, nous avions désigné comme
le point essentiel de l'oeuvre européenne
le maintien du pouvoir militaire de la
Turquie et la conservation des forteresses.
c< C'est, en effet, le nœud du problème
? oriental, disions-nous et nous..avons
peine à comprendre pourquoi les
a journaux de Vienne semblent y
M attacher si peu d'impertance. Si les
a Turcs perdent les forteresses ou si les
a forteresses sont rasées, les Russes pour-
a ront toujours entrer dans la Turquie
a comme dans une auberge, et s'y installer
a à leur gré. » Nous raisonnions dans
l'hypothèse où la Bulgarie aurait dépassé
les Balkans, et il est bien clair que les for-
teresses devaient alors rester aux Turcs.
Mais, la Bulgarie s'arrêtant aux Balkans,
l'application du principe, qui reste le même,
se modifie. La ligne de défense de la Tur-
,quie cesse d'être au Danube elle est dé-
placée, elle n'est pas détruite. « Dans tou-
tes les guerres à venir », disait déjà M. de
Moltke dans son célèbre ouvrage sur la
guerre de '1828-1829, « la Porte devra se bor-
H ner à concentrer ses forces, et là vérita-
M blé défense de la Turquie d'Europe ne
a commencera qu'au pied des Balkans. ))
Le grand stratégiste expliquait que les Bal-
kans n'avaient pu être passés en 1829 que
parce qu'ils n'avaient été ni fortifiés ni
défendus, et il déclarait que si la Porte
établissait une partie de. sa population
musulmane en colonies militaires dans
les montagnes, elle pourrait faire des Bal"
kana un obstacle infranchissable.
Zc ~*e~~ voit donc que les résolutions
du Congrès ne sont pas aussi éloignées
qu~îl le dit de nos propres idées. Nous
t'avons également devancé dans la ques-
tion de la Roumélie. Le Congrès a
décidé, comme nous l'avions demandé,
que la contrée qui. s'étend des Balkans à
la mer Egée resterait à la Porte. Il est
évident, en effet, que réduire la Turquie
au district de Constantinople et à Constan-
tinople,c'était la con damner à une mort
déguisée. Elle ne peut vivre qu'à la con-
dition d'avoir un territoire continu et
compacte, d'une étendue sérieuse, qui lui
assure la force dont elle a besoin pour
jouer son rôle de gardien des détroits.
« L'Europe", dit le correspondant berli-
nois du jTMMM, a peut abandonner le ptin-
B cip6. de l'ïm~~ de l'empire ottoman,
a mais à la condition d'y substituer un au-
N tre terme fréquemment employé depuis
N peu dansie langage delà diplomatie, un
a terme moins ambitieux peut-être, mais
M plus pratique et plus efficace, le
~principe de la eo~e~oK de l'empire
H ottoman. C'est ce principe que l'An-
gleterrs et l'Autriche ont posé à Berlin, et
il faut espérer qu'en dépit des résistan-
ces désespérées de la Russie, et des faibles-
ses, des tergiversations, des contradictions
de la diplomatie, le Congrès le réalisera.
Seulement, il est indispensable de se
rendre très clairement compte de ce
qu'on veut faire. Une fois la Bulgarie
limitée aux Balkans, il ne faut plus
qu'il soit question de Bulgarie et de
Bulgares au sud de'.ces montagnes. On a
voulu créer au nord une principauté de
Bulgarie, soit! Mais essayer d'en faire
une seconde de l'autre côté des Balkans,
sous prétexte de créer une province
autonome semi-indépendante, serait une
entreprise &ussi dangereuse au point
de vue politique que ridicule au point
de vue ethnographique. Au sud des Bal-
kans il ne doit y avoir que la Roumé-
lie. car les divisions artiHcieUes qu'on
opérerait dans cette contrée n'auraient
d'autre effet que de rendre itiusoire le
succès remporté pâc ie Congrès et d'en-
succès remporté par le Congrès et d'en-
lever à la Turquie la vie partielle qu'on a
voulu lui restituer. Les Anglais l'ont si
bien senti, que le deuxième Mémorandum
du 6'Mc parlait de chercher un nom nou-
veau pour cette seconde province soi-
disant Bulgare. C'est se donner bien cer-
tainement une peine inutile. A partir des
Balkana, comme nous l'avons dit autre-
fois, « les races diverses sont tellement
a mêlé&s, qu'aucune d'elles ne peutpréten-
B dreàgouverner les autres. H L'autonomie
provinciale serait donc une criante injus-
tice. Ce qu'il faut établir, c'est l'autonomie
administrative des communes et des dis-
tricts, c'est le ~yoM?'?tMë~ local, car
le mélange des races qui existe dans
la province n'existe pas au même degré
dans~a commune et dans le district. On
pourrait prendre pour modèle la loi hon-
groise des nationalités. La Hongrie, où
t:'nt de races se pressent également les
unes contre les autres, a eu, en ef-
fet, la première le mérite d'assurer le
re~psct des droits de toutes, en réglant
avec la plus grande équité l'emploi des
langues dans les tribunaux,' l'administra-
tion communale, les assemblées locales,
etc., sans anaiblir pour cela le pouvoir
politique général. C'est un bon exemple à
suivre. Le Congrès devrait s'en inspirer
dans l'organisation administrative de la
Roumélie, tout en laissant au Sultan, sous
le contrôle de l'Europe, la nomination des
gouverneurs, kaïmacams, commandans de
la milice, etc.
Cette solution que les premières déci-
sions du Congrès semblent préparer est
moins conforme aux données de l'ethno-
graphie que celle dont Midhat Pa-
cha avait exposé les élémens dans une
brochure récente. Mais peut-être offre-
t-elle plus d'avantages militairement et
politiquement. Si l'on craint d'ailleurs
que les musulmans laissés dans la Bul-
garie du Nord n'y éprouvent de trop
grandes vexations, on pourrait les trans-
porter en Roumélie, sur le versant mé-
ridional des Balkans, où i!s formeraient le
noyau des colonies mUitaircs recom'-
mandéss par M. de Mo)tke. Pourquoi
ne ferait-on pas l'échange des propriétés
entre les Bulgares du Sud et les Turcs du
quadrilatère et de laDobrutscha?H ne faut
pas juger une pareille opération d'après
nos idées occidentales. Ces déplacemens
de population n'ont rien d'extraordi-
naire en Orient. La Russie elle-même en
a pratiqué bien souvent de plus grandes
que celles dont nous parlons. Depuis un
siècle qu'elle est devenue puissance con-
quérante, fait-elle autre chose que de
transporter les populations du Caucase
dans l'Oural, de remuer dans tous les sens
les Cosaques, d'envoyer en Sibérie des
districts ruraux tout entiers? Et ce n'est
pas seulement avec des semi-barbares
qu'elle procède ainsi. Ne l'avons-nous
pas .vue expédier & diverses reprises en
Sibérie des milliers de familles de la petite
noblesse polonaise de Lithuanie ?
Sans insister pour le moment sur ce
point spécial, nous pouvons bien répé-
ter, pour conclure, que nous n'avons
pas eu aussi & nous plaindre que le
dit le J~~K~ de la mauvaise fortune de
notre projet d'arrangement des affai-
res orientales. Ce qui dans ce projet
choque le plus notre confrère, c'est l'idée
d'un contrôle européen .exercé sur le gou-
vernement turc. Le Congrès a pourtant dé-
cidé en principe l'organisation de ce con-
trôle en Bulgarie et en Roumélie. Il faudra
qu'il aille plus loin s'il ne veut pas re-
nouveler la faute qui a rendu caduque
l'œuvre de 1856. La Turquie tout entière,
mais surtout l'administration financière ot-
tomane, doivent être mises sous la tutelle
de l'Europe. Nous convenons que c'est là
une idée fort modeste et une invention
bien peu originale. Mais n'est-elle pas
plus pratique que le plan de notre
confrère imaginant de faire de la Turquie
une sorte d'Etats-Unis d'Europe, où toutes
les races, mêlées dans un même Congrès,
oublieraient leurs haines réciproques pour
régler en commun leurs destinées ?
BOURSE DE PARIS
CtûtHre le 22 le 2t. MtuMse. B~tsse.
30/0
Comptant. M. T~ .f.
Fin cour. M~O.. '?6l212 212
At/ao/o
ComptanHM7!i.tM.7 50/0
Compta.nt!'t290.H2S! S.
Fincour.H3lO.l)3lO.
tETITB BOURSE! DU SOtR.
Emprunt 5 0/U. H3 fr.. H3 fr. "8 3/4, 07 1/2.
30/t). 76 fr., 78 jh'.05, 071/2.
Extér" espagnoie.. l/
5 0/0 turc. 15 fr. 55, M, 60.
Banque ottomane-. 448 fr. ~2, ~0 Ir., 449 fr. 37.
Ottomane 1873. 82 fr. SO.
Florins {or). 643/8.
Hongrois 60/0. 801/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 272 f.SO, 274 t. 37 -t/2. 273 78
Chemins égyptiens. 358 fr. 75, 360 fr.
Un-de nos correspondans particuliers nous
adresse la dépêche suivante:
« Berlin. le 2~ juin, 8 h. M m. soir.
') La séance d'aujourd'hui, qui a commencé
à une heure, a été f'~rt agitée elle a duré
plus de trois heures. H est vrai que
la question traitée était la plus grave de
toutes il ~'agissait de l'organisation qui
doit être donnée aux deux provinces de
Bulgarie et de Roumélie.
a L'organisation que recevra la Roumélie
servira de modèle pour les autres provinces
chrétiennes de la Turquie. Toutes les puis-
sances ontéchangé leurs vues, et il paraît cer-
tain que 'raccord se fera dans la séance de
demain. Si cette seconde séance ne sufë'sait
pas, une troisième aurait lieu après-demain
car on veut en Snir tout de suite avec
cette question afin d'écarter la plus grosse
difnculté du Congrès. Tout le monde, au
surplus, rend hommage à l'attitude digne
et conciliantequ'observentlesreprésentansde
la Russie. Ils veulent bien claironnent démon-
trer qu'ils ne S3 placent pas au. point de vue
exclusivement russe, mais au point de'vue
européen, les autres puissances évitant
de leur côté de se placer au point de vue
turc. L'absence do toute préoccupation égoïste
rend l'accord b!en plus facile. Le sort des
chrétiens forme la base exclusive de la discus-
sion, et l'intérêt général de l'Europe se trouve
seul en cause sur le terrain où Ion se place.
En thèse générale, les négociations marchent
bien, et les prédictions pessimistes qui annon-
çaient il y a quelques jours'une rupture pro-
bable sontabsolument dementiea par les faits.
)) Les plénipotentiaires français, italiens et
turcs se rendent ce soir à Potsdam pour dîner
chez le prince impérial au Nouveau-Palais. Il
y a également grand dîner diplomatique chez
le comte Karolyi à l'ambassade d'Autriche, et
grande réception & l'ambassade d'Angleterre.
» La marche favorable des négociations
exerce une influence favorable sur la santé
du vieux chancelier russe qui reprend visi-
blement des forces depuis son arrivée à Ber-
lin cependant il n'a pu assister à la séance,
d'aujourd'hui, o .1 N.
TTéiégt'apMc pt'iv<*e
[Servico télégraphique, de t'agence Havas.)
Berlin, le 23 juin, 11 h. soir.
Les résultats de la séance d'hier, télégraphiés
aux journaux anglais et autrichiens, sont incom-
ptetsou inexacts.
Dans cette séance, le principe de la formation
d'une Bulgarie du Nord a été assez facilement
admis, ce point étant convenu d'avance mais l'oc-
cupation par les Turcs des passes au sud des Bal-
kans n'a obtenu l'adhésion de la Russie qu'après
de longs et orageux entretiens qui ont faitti un
moment amener une rupture. Encore cette ad-
hésion n'a-t-eUe été donnée qu'aux conditions
expresses posées par la Russie que le sandjak
dw..S6fla ferait partie de }a Bulgarie du Nord que
cotte Bulgarie aurait pour limites, d'autre part,
les Balkans et la mer Noire, et que la Turquie
n'aurait pas le droit de maintenir des troupes
parmi les populations chrétiennes au sud des
Balkans, populations dont l'autonomie est àétablir
sous un nom et une forme qui sont encore à déci-
der.
Vu, d'un côté, l'effervescence de l'opinion en
Russie, la fermeté avec laquelle le comte Schou-
valofï, au nom de son souverain, a déclaré que ces
conditions constituaient le dernier mot des con-
cessions que la Russie pourrait faire; vu, d'un
autre côté, les menaces de lord Beaconsfiold de
se retirer du Congrès, on n'est pas sans préoccu-
pation quant à la solution des graves questions
qui restent à discuter dans les prochaines séances
du Congrès, et spécialement dans celle de demain.
Ce soir est arrivé' de Saint-Pétersbourg le co-
lonel Bogoliouboff, porteur d'importantes dépê-
ches. Il s'est rendu directement à l'Hôtel Royal où
est descendu le comte Schouvaloff.
La séance de demain aura lieu une heure plus
tôt, à cause de l'invitation faite aux plénipoten-
tiaires français, italiens et turcs de se rendre à
Potsdam.
On craignait beaucoup aujourd'hui que la
goutte du prince Gortchakoff ne remontât a l'es-
tomac. Le chancelier russe va mieux ce soir.
Berlin, le 23 juin, soir.
A la discussion des questions relatives à l'or-
ganisation de la Bulgarie et de la province méri-
dionale allant des Balkans au littoral se ratta-
chera la question de l'évacuation des places fortes.
Elle donnera lieu à de grandes ditncultés, attendu
qu'il faudra trouver le moyen de forcer les Turcs,
qui se montrent tout à fait indiHerens et réservés,
àévacuer ces forteresses.
On a disposé de Varna en faveur de la Bulgarie
du Nord; mais la question de l'évacuation s'éten-
dra.aussi à d'autres places fortes.
Londres, le 24 juin.
Presque tous les journaux du matin se mon-
trent satisfaits de la solution de la question de
la Bulgarie et font l'éloge de l'attitude des plénipo-
tentiaires anglais.
Le y:MM est d'avis que la Russie et la Tur-
quie gagnent beaucoup à cet arrangement. La
Turquie perdra, il est vrai, une partie de son ter-
ritoire mais, d'un autre côté, elle sera plus com-
pacte, la cohésion de ses populations plus grande
et sa défense plus forte.
Le 7) matin qui regrette cet~ arrangement; il craint
qu'il ne puisse durer.. le 24 juin.
Londres,le24juin.
M. BouteneN, premier secrétaire de l'ambassade
russe à Londres, est parti pour Berlin.
Une dépêche de Vienne, publiée par le Daily
.A~M, annonce que la Roumanie consent a céder
a la Russie toute la Bessarabie, à l'exception du
territoire situé le long du cours du Danube.
L'Autriche ne s'opposerait pas à ce compromis.
Le Times publie une dépêche de Berlin, datée
du 23, disant que le Congrès Gxera probablement
les garnisons turques dans les Balkans à 25,000
hommes. Sofia serait comprise dans la Bulgarie
du Nord, et non dans la Roumélio la Grèce ob-
tiendrait la Crète, le golte de Volo et une légère
rectiMcation de frontière en Thessalie etenEpire;
la Serbie et te Montenegro seraient séparés par
un intervatte de 22 kilomètres au moins.
Vienne,le24-juin,soir.
On mande de Berlin à la Con'&~o~sKM poKM-
~M de Vienne:
« Une fois la question bulgare résolue, la dis-
cussion des autres questions, vu le désir de l'Al-
lemagne de terminer rapidement la session du
Congrès, marchera vite. Aussi le .projet de faire'
régler par une Conférence qui se tiendrait après
le Congres les détails des questions résolues en
principe par celui-ci, notamment la question de
l'autonomie des ~provinces turques, revient sur
le tapis, s Berlin, le 24 juin.
Le prince impérial a reçu avant-hier dans l'a-
près-midi les archevêques arméniens Megher-
ditch Kherinnare et Khoréné DanarBey. eta
accordé hier une audience au comte Munster,
ambassadeur à Londres.
Environ cinquante personnes assisteront au
dîner qui sera donné ce soir, à six heures, au
Nouveau-Palais de Potsdam. par le prince impé-
rial, en l'honneur des plénipotentiaires françats,
italiens et turcs.
On remarque parmi les invités M. de Bulow,
ministre d'Etat, et le prince de Hohenlohe, am-
bassadeur d'Allemagne à Paris.
Constantineple, le 24 juin.
La réduction des frontières de la Bulgarie, dé-
cidée au Congrès, produit un vif mécontentement
dans l'armée russe.
Des deux côtés, dans l'armée russe et dans
l'armée turque, malgré les nouvelles du Congrès.
les préparatifs et les mouvemens de troupes con-
tinuent sans reiâcKc.
tintient sans relàcle. Semtin.IeMjuin.
La Serbie a reçu de la Russie 60,000 impénates
pour compléter ses arméniens. Le général Totte-
ben a envoyé à Nisch plusieurs officiers russes
chargés de tracer la nouvelle ligne de démarca-
tion entre la Bulgarie et la Serbie.
Raguse,le23juin.soir.
''Hier, la majorité des notables albanais, chré~
tiens et musulmans, a adressé au Congrès, par
le télégraphe, un Mémorandum dans lequel iis
demandent l'autonomie de l'Albanie sous la
suzeraineté de la Porte.
Un corps de 2,000 nizams, venant de Constan-
tindple. a débarqué à Durazzo.
Les Monténégrins se concentrent près de Pod-
goritza,
Constantinople, te 24 juin.
On assure qu'une circulaire paraîtra prochai-
nement, annonçant que la Porte est décidée a. ac
corder toutes lés facilités possibles it*u commerce,
aux entreprises pour la construction de routes,
de canaux, de chemins de fer, pour l'exploita-
tion des mines et des forets, et pour la création
de banques agricoles.
Berlin,le2~juin.
Bulletin du 24 juin, dix heures du matin
« L'état de l'empereur e~t toujours satisfaisant.
L'enflure du bras droit a encore diminué d'une
manière sensible depuis hier.
S LA.UER. L~G~MECK) WtLMS. a
Madrid,le24juin.
Ce matin, & cinq heures, le patriarche des In-
des a administra a la reine les derniers sacre-
mens en présence du roi, de la famille royale et
de tous les ministres.
Madrid, le 24 juin.
L'état de S. M. la reine s'est encore aggravé
depuis hier. Madrid, le 24 juin.
Madrid, le 24 juin.
La continue à être très grave. Depuis une heure du
matin les forces ont beaucoup diminué.
Le duc et la duchesse de Montpensier ne quit-
tent pas le chevet de la malade.
L'ambassade d'Espagne a re~u la dépêche
suivante
e Madrid, le 24 juin, 6 h. 30 m. matin.
» Le bulletin communiqué par les médecins de
S. M. la reine, daté de deux heures du matin,
porte qu'il s'est produit dans l'état de l'auguste
malade une grande faiblesse suivie de très abon-
dantes évacuations dans lesquelles on a constaté
la présence d'une quantité considérable de sang.
» Cet accident met en très grand danger la vie
de S. M. la reine.
Le duc et la duchesse de Montpensier sont
arrivés hier soir à quatre heures. » 1
Madrid, le 24 juin, 6 h. 40 m. soir.
Le dernter bulletin publié constate que l'état
de la reine s'est un peu amé)ioré< Une réaction
favorable s'est opérée. S. M. est plus tranquille.
Le désarroi continue & Être complet
dans le camp de nos adversaires. Les der-
nières élections partielles sont pour eux
un avertissement très clair de ce que leur
réserve le scrutin du 7 juillet, et ils
ne se font à cet égard aucune illusion.
Le journal ~'C~om, par exemple, adresse
à ses amis un appel énergique, éloquent,
presque solennel; mais il ne leur dissi-
mule pas qu'ils n'ont rien ou peu de chose
à faire le 7 juillet. C'est pour un avenir
plus lointain qu'il les invite à travailler.
Le présent est gâté sans retour, compro-
mis sans espérance par les résultats de
la triste aventure du 16 mai. Nous avons
dit bien du mal du 16 mai; nous en avions
tant dit, que nous croyions n'avoir laissé
rien à dire; nous nous trompions les sol-
dats les plus valeureux de cette folle
équipée se retournent contre leur chef, se
tournent les uns contre les autres, s'in-
jurient entre eux et maudissent leur coa-
lition passagère avec une verve de colère
et d'indignation qui dépasse la nôtre,
et de beaucoup. Si l'on en croit les
légitimistes, c'est leur alliance avec les
bonapartistes qui les a perdus. Si l'on
en croit les bonapartistes, ils se sont
mis une meule autour du cou et je-
tés dans un précipice en s'alliant .aux lé-
gitimistes. Eh quoi! leur dirons nous,
vous ne vous apercevez qu'aujourd'hui de
ce qu'il y avait d'immoral et de périlleux
dans le pacte contre nature que vous
aviez conclu ? Non, et c'est ici que
l'étonnement redouble, ils déclarent
n'avoir pas eu un seul moment de doute.
Ils ont tous vu, dès le matin du-l6 mai,
qu'on les entraînait à leur perte. Pour-
quoi donc y ont-ils couru ? Pour « rem-
plir un devoir ?, dit fC/MMM. C'é-
tait un devoir, paraît-il, de marcher
fidèlement derrière le maréchal, et même
de le dépasser dans la voie funeste où 'il
s'était engagé. Singulier devoir, en vérité!
On ne s'attendait guère à voir un pareil
mot figurer en cette affaire t Nous avions
cru naïvement que le suicide n'était ja-
mais un devoir, pas plus pour les partis
que pour les individus. Voilà qui est peu
rassurant pour l'avenir, si par hasard .un
des partis qui ont pris part au 16 majL
sans l'avoir fait venait un jour à triom-
pher. Car enfin, s'ils ont tous sacrifié
au maréchal leurs principes, leur intérêt
évident et celui de la France, leur
indépendance et presque leur honneur
politique, on se demande avec anxiété
ce qu'ils ne seraient pas capables de sa-
crifier par devoir, les uns au roi et les
autres à l'empereur,
Quoi qu'il ensoit,.raotion commune est
désormais rompue. L'« Union conserva-
trice M a déposé son bilan, et chacun des
associés, reprenant de sa fortune ce qui
en restait, poursuit maintenant son
aventure séparée. On ne saurait nier
que cette conduite ne soit plus fran-
che, plus loyale et, s'il faut le dire,
plus honnête que l'ancienne; mais
à quoi aboutira-t-elle? Et, pour par-
ler plus spécialement des légitimistes,, par
quel moyen espèrent-ils réaliser leura
espérances? Z'P~MpK publie tous les jours
un article qui a la pompe et l'éclat d'un
véritable Manifeste; mais qu'y a-t-il sous
ces mots sonores, redondans, enivrans~
Rien! Cette rhétorique enflammée ne res-
semble ni de près ni de loin à ce qu'on
appelle un programme, et n'est pas autre
chose que du clairon en chambre que
quelques gens d'esprit se donnent le plai-
sir de jouer pour l'amour de l'art, ou sim-
plement pour l'amour du bruit.
Il faut constituer, disent-ils, « l'armée
de la Gontre-Révolution. S'il est vrai
que la victoire appartient toujours aux
gros bataillons, au moins lorsqu'ils sont
très gros et que les bataillons opposés
sont très minces, l'armée de la Contre-
Révolution ne sera. jamais pour nous bien
à craindre. La Révolution est partout au-
jourd'hui, non pas a l'état de projet, mais,
grâce à Dieu, à l'état de fait accompli. Elle
n'est plus à faire, elle est faite, et l'armée
que l'on forme contre elle ne peut avoir
d'autre objet que de la défaire. Nous savons s
bien que qu e! ques vaillans héros ont déclaré
la guerre à la Révolution et qu'ils ont
donné leur parole d'honneur d'en venir à
bout. «J9 la. tuerai'H disait l'un d'eux.
Mais ils sont mal dans leurs affaires, e
leur nombre est beaucoup moins terrible
que leurs proclamations. Si ce nombre ne
diminue pas tous les jours, c'est qu'il se
compose depuis longtemps d'une quantité
presque irréductible, et on peut lui appli-
quer le vieil axiome qui a été fait autrefois
pour un autre ordre d'idées Où il n'y a
rien, le roi perd ses droits. Certes, le petit
nombre peut beaucoup dans certaines cir-
constances mais encore faut-il qu'avec
du courage il ait un but bien précis et quel-
ques moyens de l'atteindre. Une armée a
besoin d'un point de départ et d'un point
d'arrivée, où elle n'arrive pas toujours.
Où est le point de départ de l'armée de la
Contre-Révolution? Les légitimistes jouis-
sent comme nous tous des bienfaits de la
Révolution; ils ont le droit commun, ils
usent de toutes nos libertés; mais, préci-
sément parce que nous en jouissons et
en usons comme eux, ils n'en peuvent tirer
qu'un très modeste parti. Nous ne voyons
nulle part dans la république un ter-
rain où ils puissent se cantonner comme
dans des lignes de Terres-Vedras. Et si
ce terrain existait, s'ils en étaient
maîtres, nous leur demanderions encore
comment ils compteraient en sortir pour
faire la conquête du pays. Qu'bnt-ils à
nous offrir, à nous promettre? Des liber-
tés ? Nous n'en avons jamais eu.davantage.
Du bien-être? Aucune nation au monde
n'en a plus que nous. La Contre-Révolu-
tion ? Mais ce mot est odieux, et la France"
est quasi-unanime à aimer la Révolutio
et à la défendre. Un roi? Mais nous nou~
en passons si bien! 1
Loin de nous la pensée de parler irré"
vérencieusement de l'institution monar-
chique elle a fait longtemps notre gloire
et notre force nationales Si la restaura-
tion d'une monarchie libérale et parle-
mentaire avait été possible, on sait bien
que nous n'y aurions fait aucun ob-
stacle. Est-ce notre faute s'il n'en
a point été ainsi ? Depuis la Révolution,
tous les systèmes de monarchie ont été es-
sayés en France, tous ont échoué. Chacun
de ces essais malheureux a ajouté un parti
de plus à ceux qui nous divisaient déjà, et-
ces partis, au lieu de se fortifier, se sont
affaiblis les uns les autres. D'ailleurs, unis
ou désunis, ils sont en minorité contre la
république. Si l'un deux arrivait au pou-
voir par une surprise d'un genre quel-
conque nul doute qu'il succomberait
bientôt sous la coalition des autres, aux?.
quels les républicains ne manqueraient
pas de se joindre. La république a donc
aujourd'hui la plus grande des légitimités,
celle qui vient de l'impossibilité de mettre
autre chose à sa place. Elle a, de plus, une
force qu'on ne peut pas lui enlever et qui
augmente tous les jours c'est la force qui
vient de la durée. Voilà huit ans qu'elle
existe, et, malgré toutes les entraves
qu'on a opposées à son affermissement d'a<
bord, à son fonctionnement régulier en-
suite, il est impossible de méconnaître
qu'elle ait donné à la France une des pé-
riodes les plus calmes, les plus répara-
trices et les plus prospères de son his-
toire. Ce qui éloignait autrefois de la ré-
publique un nombre considérable de bons
esprits e). d'honnêtes gens, ce sont les
souvenirs des républiques éphémères~ dés-
ordonnées ou violentes qui avaient pré-
cédé. Les monarchistes avaient là un argu-
ment tout-puissant contre les républi-
cains. Ils ne l'ont plus, et si la république
était un jour renversée, les partisans qui
lui resteraient fidèles pourraient invoquer
avec orgueil les titres qu'elle a acquis, par
sa bonne conduite et par .son administra-
tion, à la confiance du pays.
Nous espérons que la république persé-
vérera dans cette voie; mais nous ne
sommes pas fâchés de voir les partis ad-
verses s'organiser dans son sein sous la
forme d'une opposition régulière et lé-
gale. Tous les pouvoirs humains ont
besoin d'une opposition qui les modère
et les avertisse. Si ~CT~o~ ne se propose
pas autre chose dans les appela et
les exhortations qu'elle adresse à ses amis,
il faut l'applaudir. Nous regretterions
même que les légitimistes se privassent
bénévolement de tout crédit et de toute in-
fluence en prenant pour drapeau la Contre-
Révolution pure et simple, si nous ne sa-
vions, pas qu'autre chose est parler, autre
chose agir. Et en effet, pour peu que.
nous nous disions libéraux, les légi-
timistes s'écrient-: Nous le sommes plus
que vous Sommes-nous partisans du
suffrage universel: Nous aussi! répli-
quent-ils. Quelques enfans égarés de
la Révolution cherchent-ils la solu-
tion du problème social Nous sommes
les vrais socialistes, s'écrient en chœur
les légitimistes; nous avons la solution
toute prête'Et ainsi du reste. Bientôt
les légitimistes seront plus révolution-
naires que nous, comme ils l'ont été pen-
dant tout le règne du roi Louis-Philippe.
Us ne craignent rien leur esquif porte
mieuxqué César etsa fortune jl porte le
roi et le droit divin! Avec ce palladium
on peut être, paraît-il, révolutionnaire
impunément. Etrange et naïve contradic-
tion Mais elte est pour nous peu redou-
table. Nous demandions aux légitimistes
comment ils comptaient ramener à eux
l'opinion ils lui demandent un acte de
foi. Pour être sauvés en ce monde, il faut
croire que la Révolution est détestable en
elle-même, mais que le roi en est comme
le vaccin et en détruit la. malignité ~a
MM 2S jm
i878.
MM 2S JtM
~878.
ON S'ABONNE
tM dea Prëtres-Samt~Germain-rAuxorrois, n.
<1 PtHX mB tL'AEBOMMEMtEîWTF
Un an. Six mois. Trois moM
Département. 80 Br. 40 ?. 20 fr.
Paria. M &. 36 &. i8 fr.
Les &bommemens partent des 1" <; M d<
chaque mois.
P)M<
papoM oStice, n, Gresham street, G. P. 0.;
MSt. NeM~ B~~tet et C', i, Finch tane CoraMU,
E. C.,London; MM. 'W.-H. )6HMM~ ~t N
ABruMnas,& TO~M ~M«<~ 46, raede!)t
Madeleine, dans les kiosques et dans tes M'
Miothèques des Rares d" chemins de fef be~es.
Y&lparaiso (Chiti), chez M. Crestes L. Tornero.
JM!MAtj DES DEBATS
ON SABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans têt
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
tu moyen d'une valeur payable & Paris ou de
tMndats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord <
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~M l'envoi d'une valeur payable t ï~ *~h
POUTRES ET UTTEMMES
Leatmnoncesso~treçnex
~MMM. ~
wt M bureau da~
tttMdoiTent toajonrsStre~[re6esBar !t tMMUejt<
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 30 juin sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent paa éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
On M~ ~c~'oM! ~K~ récla-
~~MH~, C~M~~MM~ ~'
imprimée ~M ~"OM ~My~ ~e~ ~ce ToM?'-
M< de la eo~ elle est /~M~cc; on
sera servi plus promptement.
PAMS
LUNDI 34 JUIN
L'entente entre l'Autriche et l'Angle-
terre a porté ses premiers fruits; la Rus-
sie a abandonné la. plus dangereuse de ses
prétentions la Bulgarie du traité de San-
Stefano a dispara; la Turquie a obtenu de
meilleures conditions d'existence une nou-
velle barrière a été dressée contre les Russes
aurlaroutedeConstantinople. Tous ces ré-
sultats, chose étrange sont dus en partie à
la publication des Mémorandums du Ces Memorandums, en mettant en lumière
les projets de l'Angleterre, ont dissipé
tous les nuages qui risquaient de s'élever
entre cette puissance et l'Autriche. Comme
on n'avait plus rien à cacher de part et
d'autre, on a pu s'expliquer avec une en-
tière franchise et s'entendre sur une ligne
de conduite commune. L'Angleterre a
senti qu'elle avait quelque chose à se faire
pardonner. Aussi s'est-elle empressée de
s~unir étroitement à l'Autriche pour dé-
fendre la cause des intérêts généraux
qu'elle avait paru déserter un moment.
Nous avions signalé dès le premier jour
le côté faible, le point vulnérable de l'ar-
rangement anglo-russe. C'était une grande
faute que de sacrifier le pouvoir militaire
de la Porte non seulement au nord, mais
au sud des Balkans. L'Autriche l'a fort
bien compris, et il faut rendre cotte jus-
tice au comte Andrassy, qu'au lieu de se
préoccuper uniquement d'éloigner la Rus-
sie de la mer Egée, il n'a rien épargné pour
assurer à la Turquie réduite une exis-
tence indépendante en lui 'conservant
un territoire suffisant et une forte ligne
de défense. S'il avait pu sauver le qua-
drila.tèce -au du moins Choumia, cette
clet "des Balkans, il l'eût 'fait certaine-
ment. Mais l'entreprise étant impossible,
il s'est borné à demander f que les for-
teresses de la Bulgarie du Nord ne fussent
plus occupées par les Russes et qu'elles
fussent rasées promptement 2" que la
ligne de défense de la Turquie fût trans-
portée aux Balkans; que les défilés fus-
sent fortifiés, et occupés par des troupes
ottomanes; que le droit pour les Turcs
de tenir des garnisons dans tonte
là Roûmélie fût reconnu 3" enfin que les
troupes rosses se retirassent, immédiate-
ment après la signature de la paix, de
tous les territoires occupés. Toutes ces de-
mandes s'expliquent sans peine. « A quoi i
» bon M, nous écrivait récemment celui
de nos cofreapondans de Berlin dont les
lettres et les dépêches sont signées N.,
« maintenir le pouvoir nominal du Sultan
& a Conetantinople? Aquoibon proclamerle
? maintien de la Turquie sans lui laisser la
a possibilité de vivre? Et, même en se
a restreignant au point de vue spécial de
» la.province méridionale, quelle sera la
N garantie de la dépendance dans laquelle
a cette province doit Tester vis-à-vis de
N la.Turquie si. l.c~droit de garnison n'est
M pas maintenu aux troupes ottomanes? »
Notre correspondant avait raison d'a-
jouter que le comte Andrassy, en soule-
vant ces questions, avait plus fait jus-
qu'ici pour la Turquie que pour l'Autriche
elle même. L'attitude résolue, nette, har-
die du comte Andrassy a Berlin tranche
avec la conduite réservée et chancelante
qu'il a longtemps tenue & Vienne. Oa com-
prend, que le ministre austro-hongrois
désirât avec ardeur le Congrès.'C'était
pour lui le seul moyen de se débarrasser
des fâcheuses influences qui paraly-
saient sa volonté en Autriche.-L'usage qu'il
a fait de sa liberté d'action est aussi utile
à l'Europe qu'a son pays. Aussi lord Bea-
consneld lui a-t-il prêté un appui énergi-
que. Profitant de la réserve contenue
dans l'article 5 du premier Mémorandum
du ~o~, réserve par laquelle l'Angleterre
conservait la faculté d'insister « sur le
M droit pourle Sultan de cantonner des
B troupes sur les frontières de la Bulgarie
a méridionale a, il a vivement soutenu
les demandes de son confrère autrichien.
Comme il fallait s'y attendre, le résultat
de cet accord entre l'Angleterre et l'Au-
triche a été uneconcessumdel~ Russie. Les
dépêches de l'agence ÏIava: nous ont ap-
pris que la Bulg~t'ie du Nord ne dépasse-
rait pas les Balkans,. mai9 que les troupes
tannés garderaient les défilés et tien-
draient garnison dans certaines places de
la Houmélie. Notre propre correspondant
a a~uté que toute la contrée au sud des
Balkans resterait à la Porte et que l'orga-
nisation de cette contrée « différerait peu
a de celle des autres provinces ottomanes. o
Ainsi la question militaire et la ques-
tion de limites sont tranchées, et il ne
res!e plus que la question d'organi-
sation et d'administration qui occupera
les séances prochaines da Congrès. Nous
Ms&upionB iMp BousféHcHer des prc-
mtefs r~ulta!s obtenue. Ze ~?~, qui
nous accuse à tort de mal supporter~'
contradiction, nous permettra-t-il de lui
faire remarquer que ces résultats ~ont par-
faitement conformes aux idées que nous
avons soutenues ici? Notre confrère a
l'innocente manie de revenir sans cesse
sur le projet de règlement des affaires
orientales dont nous avons pris l'initiative
il y a trois mois. Son correspondant de
Constantinople, atteint du même mal,
s'escrime à tout propos contre nous. Il
paraît que « notre invention M a eu peu de
fortune. Hélas nous n'avons pas la pré-
tention d'avoir rien iuventé. Nous nous
sommes contentés d'exposer quelques
considérations si naturelles, si en rapport
avec les exigences de la situation, que le
Congrès se meut précisément dans le cer-
cle où nous nous étions placés avant sa
réunion. Ainsi, nous avions désigné comme
le point essentiel de l'oeuvre européenne
le maintien du pouvoir militaire de la
Turquie et la conservation des forteresses.
c< C'est, en effet, le nœud du problème
? oriental, disions-nous et nous..avons
peine à comprendre pourquoi les
a journaux de Vienne semblent y
M attacher si peu d'impertance. Si les
a Turcs perdent les forteresses ou si les
a forteresses sont rasées, les Russes pour-
a ront toujours entrer dans la Turquie
a comme dans une auberge, et s'y installer
a à leur gré. » Nous raisonnions dans
l'hypothèse où la Bulgarie aurait dépassé
les Balkans, et il est bien clair que les for-
teresses devaient alors rester aux Turcs.
Mais, la Bulgarie s'arrêtant aux Balkans,
l'application du principe, qui reste le même,
se modifie. La ligne de défense de la Tur-
,quie cesse d'être au Danube elle est dé-
placée, elle n'est pas détruite. « Dans tou-
tes les guerres à venir », disait déjà M. de
Moltke dans son célèbre ouvrage sur la
guerre de '1828-1829, « la Porte devra se bor-
H ner à concentrer ses forces, et là vérita-
M blé défense de la Turquie d'Europe ne
a commencera qu'au pied des Balkans. ))
Le grand stratégiste expliquait que les Bal-
kans n'avaient pu être passés en 1829 que
parce qu'ils n'avaient été ni fortifiés ni
défendus, et il déclarait que si la Porte
établissait une partie de. sa population
musulmane en colonies militaires dans
les montagnes, elle pourrait faire des Bal"
kana un obstacle infranchissable.
Zc ~*e~~ voit donc que les résolutions
du Congrès ne sont pas aussi éloignées
qu~îl le dit de nos propres idées. Nous
t'avons également devancé dans la ques-
tion de la Roumélie. Le Congrès a
décidé, comme nous l'avions demandé,
que la contrée qui. s'étend des Balkans à
la mer Egée resterait à la Porte. Il est
évident, en effet, que réduire la Turquie
au district de Constantinople et à Constan-
tinople,c'était la con damner à une mort
déguisée. Elle ne peut vivre qu'à la con-
dition d'avoir un territoire continu et
compacte, d'une étendue sérieuse, qui lui
assure la force dont elle a besoin pour
jouer son rôle de gardien des détroits.
« L'Europe", dit le correspondant berli-
nois du jTMMM, a peut abandonner le ptin-
B cip6. de l'ïm~~ de l'empire ottoman,
a mais à la condition d'y substituer un au-
N tre terme fréquemment employé depuis
N peu dansie langage delà diplomatie, un
a terme moins ambitieux peut-être, mais
M plus pratique et plus efficace, le
~principe de la eo~e~oK de l'empire
H ottoman. C'est ce principe que l'An-
gleterrs et l'Autriche ont posé à Berlin, et
il faut espérer qu'en dépit des résistan-
ces désespérées de la Russie, et des faibles-
ses, des tergiversations, des contradictions
de la diplomatie, le Congrès le réalisera.
Seulement, il est indispensable de se
rendre très clairement compte de ce
qu'on veut faire. Une fois la Bulgarie
limitée aux Balkans, il ne faut plus
qu'il soit question de Bulgarie et de
Bulgares au sud de'.ces montagnes. On a
voulu créer au nord une principauté de
Bulgarie, soit! Mais essayer d'en faire
une seconde de l'autre côté des Balkans,
sous prétexte de créer une province
autonome semi-indépendante, serait une
entreprise &ussi dangereuse au point
de vue politique que ridicule au point
de vue ethnographique. Au sud des Bal-
kans il ne doit y avoir que la Roumé-
lie. car les divisions artiHcieUes qu'on
opérerait dans cette contrée n'auraient
d'autre effet que de rendre itiusoire le
succès remporté pâc ie Congrès et d'en-
succès remporté par le Congrès et d'en-
lever à la Turquie la vie partielle qu'on a
voulu lui restituer. Les Anglais l'ont si
bien senti, que le deuxième Mémorandum
du 6'Mc parlait de chercher un nom nou-
veau pour cette seconde province soi-
disant Bulgare. C'est se donner bien cer-
tainement une peine inutile. A partir des
Balkana, comme nous l'avons dit autre-
fois, « les races diverses sont tellement
a mêlé&s, qu'aucune d'elles ne peutpréten-
B dreàgouverner les autres. H L'autonomie
provinciale serait donc une criante injus-
tice. Ce qu'il faut établir, c'est l'autonomie
administrative des communes et des dis-
tricts, c'est le ~yoM?'?tMë~ local, car
le mélange des races qui existe dans
la province n'existe pas au même degré
dans~a commune et dans le district. On
pourrait prendre pour modèle la loi hon-
groise des nationalités. La Hongrie, où
t:'nt de races se pressent également les
unes contre les autres, a eu, en ef-
fet, la première le mérite d'assurer le
re~psct des droits de toutes, en réglant
avec la plus grande équité l'emploi des
langues dans les tribunaux,' l'administra-
tion communale, les assemblées locales,
etc., sans anaiblir pour cela le pouvoir
politique général. C'est un bon exemple à
suivre. Le Congrès devrait s'en inspirer
dans l'organisation administrative de la
Roumélie, tout en laissant au Sultan, sous
le contrôle de l'Europe, la nomination des
gouverneurs, kaïmacams, commandans de
la milice, etc.
Cette solution que les premières déci-
sions du Congrès semblent préparer est
moins conforme aux données de l'ethno-
graphie que celle dont Midhat Pa-
cha avait exposé les élémens dans une
brochure récente. Mais peut-être offre-
t-elle plus d'avantages militairement et
politiquement. Si l'on craint d'ailleurs
que les musulmans laissés dans la Bul-
garie du Nord n'y éprouvent de trop
grandes vexations, on pourrait les trans-
porter en Roumélie, sur le versant mé-
ridional des Balkans, où i!s formeraient le
noyau des colonies mUitaircs recom'-
mandéss par M. de Mo)tke. Pourquoi
ne ferait-on pas l'échange des propriétés
entre les Bulgares du Sud et les Turcs du
quadrilatère et de laDobrutscha?H ne faut
pas juger une pareille opération d'après
nos idées occidentales. Ces déplacemens
de population n'ont rien d'extraordi-
naire en Orient. La Russie elle-même en
a pratiqué bien souvent de plus grandes
que celles dont nous parlons. Depuis un
siècle qu'elle est devenue puissance con-
quérante, fait-elle autre chose que de
transporter les populations du Caucase
dans l'Oural, de remuer dans tous les sens
les Cosaques, d'envoyer en Sibérie des
districts ruraux tout entiers? Et ce n'est
pas seulement avec des semi-barbares
qu'elle procède ainsi. Ne l'avons-nous
pas .vue expédier & diverses reprises en
Sibérie des milliers de familles de la petite
noblesse polonaise de Lithuanie ?
Sans insister pour le moment sur ce
point spécial, nous pouvons bien répé-
ter, pour conclure, que nous n'avons
pas eu aussi & nous plaindre que le
dit le J~~K~ de la mauvaise fortune de
notre projet d'arrangement des affai-
res orientales. Ce qui dans ce projet
choque le plus notre confrère, c'est l'idée
d'un contrôle européen .exercé sur le gou-
vernement turc. Le Congrès a pourtant dé-
cidé en principe l'organisation de ce con-
trôle en Bulgarie et en Roumélie. Il faudra
qu'il aille plus loin s'il ne veut pas re-
nouveler la faute qui a rendu caduque
l'œuvre de 1856. La Turquie tout entière,
mais surtout l'administration financière ot-
tomane, doivent être mises sous la tutelle
de l'Europe. Nous convenons que c'est là
une idée fort modeste et une invention
bien peu originale. Mais n'est-elle pas
plus pratique que le plan de notre
confrère imaginant de faire de la Turquie
une sorte d'Etats-Unis d'Europe, où toutes
les races, mêlées dans un même Congrès,
oublieraient leurs haines réciproques pour
régler en commun leurs destinées ?
BOURSE DE PARIS
CtûtHre le 22 le 2t. MtuMse. B~tsse.
30/0
Comptant. M. T~ .f.
Fin cour. M~O.. '?6l212 212
At/ao/o
ComptanHM7!i.tM.7
Compta.nt!'t290.H2S! S.
Fincour.H3lO.l)3lO.
tETITB BOURSE! DU SOtR.
Emprunt 5 0/U. H3 fr.. H3 fr. "8 3/4, 07 1/2.
30/t). 76 fr., 78 jh'.05, 071/2.
Extér" espagnoie.. l/
5 0/0 turc. 15 fr. 55, M, 60.
Banque ottomane-. 448 fr. ~2, ~0 Ir., 449 fr. 37.
Ottomane 1873. 82 fr. SO.
Florins {or). 643/8.
Hongrois 60/0. 801/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 272 f.SO, 274 t. 37 -t/2. 273 78
Chemins égyptiens. 358 fr. 75, 360 fr.
Un-de nos correspondans particuliers nous
adresse la dépêche suivante:
« Berlin. le 2~ juin, 8 h. M m. soir.
') La séance d'aujourd'hui, qui a commencé
à une heure, a été f'~rt agitée elle a duré
plus de trois heures. H est vrai que
la question traitée était la plus grave de
toutes il ~'agissait de l'organisation qui
doit être donnée aux deux provinces de
Bulgarie et de Roumélie.
a L'organisation que recevra la Roumélie
servira de modèle pour les autres provinces
chrétiennes de la Turquie. Toutes les puis-
sances ontéchangé leurs vues, et il paraît cer-
tain que 'raccord se fera dans la séance de
demain. Si cette seconde séance ne sufë'sait
pas, une troisième aurait lieu après-demain
car on veut en Snir tout de suite avec
cette question afin d'écarter la plus grosse
difnculté du Congrès. Tout le monde, au
surplus, rend hommage à l'attitude digne
et conciliantequ'observentlesreprésentansde
la Russie. Ils veulent bien claironnent démon-
trer qu'ils ne S3 placent pas au. point de vue
exclusivement russe, mais au point de'vue
européen, les autres puissances évitant
de leur côté de se placer au point de vue
turc. L'absence do toute préoccupation égoïste
rend l'accord b!en plus facile. Le sort des
chrétiens forme la base exclusive de la discus-
sion, et l'intérêt général de l'Europe se trouve
seul en cause sur le terrain où Ion se place.
En thèse générale, les négociations marchent
bien, et les prédictions pessimistes qui annon-
çaient il y a quelques jours'une rupture pro-
bable sontabsolument dementiea par les faits.
)) Les plénipotentiaires français, italiens et
turcs se rendent ce soir à Potsdam pour dîner
chez le prince impérial au Nouveau-Palais. Il
y a également grand dîner diplomatique chez
le comte Karolyi à l'ambassade d'Autriche, et
grande réception & l'ambassade d'Angleterre.
» La marche favorable des négociations
exerce une influence favorable sur la santé
du vieux chancelier russe qui reprend visi-
blement des forces depuis son arrivée à Ber-
lin cependant il n'a pu assister à la séance,
d'aujourd'hui, o .1 N.
TTéiégt'apMc pt'iv<*e
[Servico télégraphique, de t'agence Havas.)
Berlin, le 23 juin, 11 h. soir.
Les résultats de la séance d'hier, télégraphiés
aux journaux anglais et autrichiens, sont incom-
ptetsou inexacts.
Dans cette séance, le principe de la formation
d'une Bulgarie du Nord a été assez facilement
admis, ce point étant convenu d'avance mais l'oc-
cupation par les Turcs des passes au sud des Bal-
kans n'a obtenu l'adhésion de la Russie qu'après
de longs et orageux entretiens qui ont faitti un
moment amener une rupture. Encore cette ad-
hésion n'a-t-eUe été donnée qu'aux conditions
expresses posées par la Russie que le sandjak
dw..S6fla ferait partie de }a Bulgarie du Nord que
cotte Bulgarie aurait pour limites, d'autre part,
les Balkans et la mer Noire, et que la Turquie
n'aurait pas le droit de maintenir des troupes
parmi les populations chrétiennes au sud des
Balkans, populations dont l'autonomie est àétablir
sous un nom et une forme qui sont encore à déci-
der.
Vu, d'un côté, l'effervescence de l'opinion en
Russie, la fermeté avec laquelle le comte Schou-
valofï, au nom de son souverain, a déclaré que ces
conditions constituaient le dernier mot des con-
cessions que la Russie pourrait faire; vu, d'un
autre côté, les menaces de lord Beaconsfiold de
se retirer du Congrès, on n'est pas sans préoccu-
pation quant à la solution des graves questions
qui restent à discuter dans les prochaines séances
du Congrès, et spécialement dans celle de demain.
Ce soir est arrivé' de Saint-Pétersbourg le co-
lonel Bogoliouboff, porteur d'importantes dépê-
ches. Il s'est rendu directement à l'Hôtel Royal où
est descendu le comte Schouvaloff.
La séance de demain aura lieu une heure plus
tôt, à cause de l'invitation faite aux plénipoten-
tiaires français, italiens et turcs de se rendre à
Potsdam.
On craignait beaucoup aujourd'hui que la
goutte du prince Gortchakoff ne remontât a l'es-
tomac. Le chancelier russe va mieux ce soir.
Berlin, le 23 juin, soir.
A la discussion des questions relatives à l'or-
ganisation de la Bulgarie et de la province méri-
dionale allant des Balkans au littoral se ratta-
chera la question de l'évacuation des places fortes.
Elle donnera lieu à de grandes ditncultés, attendu
qu'il faudra trouver le moyen de forcer les Turcs,
qui se montrent tout à fait indiHerens et réservés,
àévacuer ces forteresses.
On a disposé de Varna en faveur de la Bulgarie
du Nord; mais la question de l'évacuation s'éten-
dra.aussi à d'autres places fortes.
Londres, le 24 juin.
Presque tous les journaux du matin se mon-
trent satisfaits de la solution de la question de
la Bulgarie et font l'éloge de l'attitude des plénipo-
tentiaires anglais.
Le y:MM est d'avis que la Russie et la Tur-
quie gagnent beaucoup à cet arrangement. La
Turquie perdra, il est vrai, une partie de son ter-
ritoire mais, d'un autre côté, elle sera plus com-
pacte, la cohésion de ses populations plus grande
et sa défense plus forte.
Le 7)
qu'il ne puisse durer.. le 24 juin.
Londres,le24juin.
M. BouteneN, premier secrétaire de l'ambassade
russe à Londres, est parti pour Berlin.
Une dépêche de Vienne, publiée par le Daily
.A~M, annonce que la Roumanie consent a céder
a la Russie toute la Bessarabie, à l'exception du
territoire situé le long du cours du Danube.
L'Autriche ne s'opposerait pas à ce compromis.
Le Times publie une dépêche de Berlin, datée
du 23, disant que le Congrès Gxera probablement
les garnisons turques dans les Balkans à 25,000
hommes. Sofia serait comprise dans la Bulgarie
du Nord, et non dans la Roumélio la Grèce ob-
tiendrait la Crète, le golte de Volo et une légère
rectiMcation de frontière en Thessalie etenEpire;
la Serbie et te Montenegro seraient séparés par
un intervatte de 22 kilomètres au moins.
Vienne,le24-juin,soir.
On mande de Berlin à la Con'&~o~sKM poKM-
~M de Vienne:
« Une fois la question bulgare résolue, la dis-
cussion des autres questions, vu le désir de l'Al-
lemagne de terminer rapidement la session du
Congrès, marchera vite. Aussi le .projet de faire'
régler par une Conférence qui se tiendrait après
le Congres les détails des questions résolues en
principe par celui-ci, notamment la question de
l'autonomie des ~provinces turques, revient sur
le tapis, s Berlin, le 24 juin.
Le prince impérial a reçu avant-hier dans l'a-
près-midi les archevêques arméniens Megher-
ditch Kherinnare et Khoréné DanarBey. eta
accordé hier une audience au comte Munster,
ambassadeur à Londres.
Environ cinquante personnes assisteront au
dîner qui sera donné ce soir, à six heures, au
Nouveau-Palais de Potsdam. par le prince impé-
rial, en l'honneur des plénipotentiaires françats,
italiens et turcs.
On remarque parmi les invités M. de Bulow,
ministre d'Etat, et le prince de Hohenlohe, am-
bassadeur d'Allemagne à Paris.
Constantineple, le 24 juin.
La réduction des frontières de la Bulgarie, dé-
cidée au Congrès, produit un vif mécontentement
dans l'armée russe.
Des deux côtés, dans l'armée russe et dans
l'armée turque, malgré les nouvelles du Congrès.
les préparatifs et les mouvemens de troupes con-
tinuent sans reiâcKc.
tintient sans relàcle. Semtin.IeMjuin.
La Serbie a reçu de la Russie 60,000 impénates
pour compléter ses arméniens. Le général Totte-
ben a envoyé à Nisch plusieurs officiers russes
chargés de tracer la nouvelle ligne de démarca-
tion entre la Bulgarie et la Serbie.
Raguse,le23juin.soir.
''Hier, la majorité des notables albanais, chré~
tiens et musulmans, a adressé au Congrès, par
le télégraphe, un Mémorandum dans lequel iis
demandent l'autonomie de l'Albanie sous la
suzeraineté de la Porte.
Un corps de 2,000 nizams, venant de Constan-
tindple. a débarqué à Durazzo.
Les Monténégrins se concentrent près de Pod-
goritza,
Constantinople, te 24 juin.
On assure qu'une circulaire paraîtra prochai-
nement, annonçant que la Porte est décidée a. ac
corder toutes lés facilités possibles it*u commerce,
aux entreprises pour la construction de routes,
de canaux, de chemins de fer, pour l'exploita-
tion des mines et des forets, et pour la création
de banques agricoles.
Berlin,le2~juin.
Bulletin du 24 juin, dix heures du matin
« L'état de l'empereur e~t toujours satisfaisant.
L'enflure du bras droit a encore diminué d'une
manière sensible depuis hier.
S LA.UER. L~G~MECK) WtLMS. a
Madrid,le24juin.
Ce matin, & cinq heures, le patriarche des In-
des a administra a la reine les derniers sacre-
mens en présence du roi, de la famille royale et
de tous les ministres.
Madrid, le 24 juin.
L'état de S. M. la reine s'est encore aggravé
depuis hier. Madrid, le 24 juin.
Madrid, le 24 juin.
La continue à être très grave. Depuis une heure du
matin les forces ont beaucoup diminué.
Le duc et la duchesse de Montpensier ne quit-
tent pas le chevet de la malade.
L'ambassade d'Espagne a re~u la dépêche
suivante
e Madrid, le 24 juin, 6 h. 30 m. matin.
» Le bulletin communiqué par les médecins de
S. M. la reine, daté de deux heures du matin,
porte qu'il s'est produit dans l'état de l'auguste
malade une grande faiblesse suivie de très abon-
dantes évacuations dans lesquelles on a constaté
la présence d'une quantité considérable de sang.
» Cet accident met en très grand danger la vie
de S. M. la reine.
Le duc et la duchesse de Montpensier sont
arrivés hier soir à quatre heures. » 1
Madrid, le 24 juin, 6 h. 40 m. soir.
Le dernter bulletin publié constate que l'état
de la reine s'est un peu amé)ioré< Une réaction
favorable s'est opérée. S. M. est plus tranquille.
Le désarroi continue & Être complet
dans le camp de nos adversaires. Les der-
nières élections partielles sont pour eux
un avertissement très clair de ce que leur
réserve le scrutin du 7 juillet, et ils
ne se font à cet égard aucune illusion.
Le journal ~'C~om, par exemple, adresse
à ses amis un appel énergique, éloquent,
presque solennel; mais il ne leur dissi-
mule pas qu'ils n'ont rien ou peu de chose
à faire le 7 juillet. C'est pour un avenir
plus lointain qu'il les invite à travailler.
Le présent est gâté sans retour, compro-
mis sans espérance par les résultats de
la triste aventure du 16 mai. Nous avons
dit bien du mal du 16 mai; nous en avions
tant dit, que nous croyions n'avoir laissé
rien à dire; nous nous trompions les sol-
dats les plus valeureux de cette folle
équipée se retournent contre leur chef, se
tournent les uns contre les autres, s'in-
jurient entre eux et maudissent leur coa-
lition passagère avec une verve de colère
et d'indignation qui dépasse la nôtre,
et de beaucoup. Si l'on en croit les
légitimistes, c'est leur alliance avec les
bonapartistes qui les a perdus. Si l'on
en croit les bonapartistes, ils se sont
mis une meule autour du cou et je-
tés dans un précipice en s'alliant .aux lé-
gitimistes. Eh quoi! leur dirons nous,
vous ne vous apercevez qu'aujourd'hui de
ce qu'il y avait d'immoral et de périlleux
dans le pacte contre nature que vous
aviez conclu ? Non, et c'est ici que
l'étonnement redouble, ils déclarent
n'avoir pas eu un seul moment de doute.
Ils ont tous vu, dès le matin du-l6 mai,
qu'on les entraînait à leur perte. Pour-
quoi donc y ont-ils couru ? Pour « rem-
plir un devoir ?, dit fC/MMM. C'é-
tait un devoir, paraît-il, de marcher
fidèlement derrière le maréchal, et même
de le dépasser dans la voie funeste où 'il
s'était engagé. Singulier devoir, en vérité!
On ne s'attendait guère à voir un pareil
mot figurer en cette affaire t Nous avions
cru naïvement que le suicide n'était ja-
mais un devoir, pas plus pour les partis
que pour les individus. Voilà qui est peu
rassurant pour l'avenir, si par hasard .un
des partis qui ont pris part au 16 majL
sans l'avoir fait venait un jour à triom-
pher. Car enfin, s'ils ont tous sacrifié
au maréchal leurs principes, leur intérêt
évident et celui de la France, leur
indépendance et presque leur honneur
politique, on se demande avec anxiété
ce qu'ils ne seraient pas capables de sa-
crifier par devoir, les uns au roi et les
autres à l'empereur,
Quoi qu'il ensoit,.raotion commune est
désormais rompue. L'« Union conserva-
trice M a déposé son bilan, et chacun des
associés, reprenant de sa fortune ce qui
en restait, poursuit maintenant son
aventure séparée. On ne saurait nier
que cette conduite ne soit plus fran-
che, plus loyale et, s'il faut le dire,
plus honnête que l'ancienne; mais
à quoi aboutira-t-elle? Et, pour par-
ler plus spécialement des légitimistes,, par
quel moyen espèrent-ils réaliser leura
espérances? Z'P~MpK publie tous les jours
un article qui a la pompe et l'éclat d'un
véritable Manifeste; mais qu'y a-t-il sous
ces mots sonores, redondans, enivrans~
Rien! Cette rhétorique enflammée ne res-
semble ni de près ni de loin à ce qu'on
appelle un programme, et n'est pas autre
chose que du clairon en chambre que
quelques gens d'esprit se donnent le plai-
sir de jouer pour l'amour de l'art, ou sim-
plement pour l'amour du bruit.
Il faut constituer, disent-ils, « l'armée
de la Gontre-Révolution. S'il est vrai
que la victoire appartient toujours aux
gros bataillons, au moins lorsqu'ils sont
très gros et que les bataillons opposés
sont très minces, l'armée de la Contre-
Révolution ne sera. jamais pour nous bien
à craindre. La Révolution est partout au-
jourd'hui, non pas a l'état de projet, mais,
grâce à Dieu, à l'état de fait accompli. Elle
n'est plus à faire, elle est faite, et l'armée
que l'on forme contre elle ne peut avoir
d'autre objet que de la défaire. Nous savons s
bien que qu e! ques vaillans héros ont déclaré
la guerre à la Révolution et qu'ils ont
donné leur parole d'honneur d'en venir à
bout. «J9 la. tuerai'H disait l'un d'eux.
Mais ils sont mal dans leurs affaires, e
leur nombre est beaucoup moins terrible
que leurs proclamations. Si ce nombre ne
diminue pas tous les jours, c'est qu'il se
compose depuis longtemps d'une quantité
presque irréductible, et on peut lui appli-
quer le vieil axiome qui a été fait autrefois
pour un autre ordre d'idées Où il n'y a
rien, le roi perd ses droits. Certes, le petit
nombre peut beaucoup dans certaines cir-
constances mais encore faut-il qu'avec
du courage il ait un but bien précis et quel-
ques moyens de l'atteindre. Une armée a
besoin d'un point de départ et d'un point
d'arrivée, où elle n'arrive pas toujours.
Où est le point de départ de l'armée de la
Contre-Révolution? Les légitimistes jouis-
sent comme nous tous des bienfaits de la
Révolution; ils ont le droit commun, ils
usent de toutes nos libertés; mais, préci-
sément parce que nous en jouissons et
en usons comme eux, ils n'en peuvent tirer
qu'un très modeste parti. Nous ne voyons
nulle part dans la république un ter-
rain où ils puissent se cantonner comme
dans des lignes de Terres-Vedras. Et si
ce terrain existait, s'ils en étaient
maîtres, nous leur demanderions encore
comment ils compteraient en sortir pour
faire la conquête du pays. Qu'bnt-ils à
nous offrir, à nous promettre? Des liber-
tés ? Nous n'en avons jamais eu.davantage.
Du bien-être? Aucune nation au monde
n'en a plus que nous. La Contre-Révolu-
tion ? Mais ce mot est odieux, et la France"
est quasi-unanime à aimer la Révolutio
et à la défendre. Un roi? Mais nous nou~
en passons si bien! 1
Loin de nous la pensée de parler irré"
vérencieusement de l'institution monar-
chique elle a fait longtemps notre gloire
et notre force nationales Si la restaura-
tion d'une monarchie libérale et parle-
mentaire avait été possible, on sait bien
que nous n'y aurions fait aucun ob-
stacle. Est-ce notre faute s'il n'en
a point été ainsi ? Depuis la Révolution,
tous les systèmes de monarchie ont été es-
sayés en France, tous ont échoué. Chacun
de ces essais malheureux a ajouté un parti
de plus à ceux qui nous divisaient déjà, et-
ces partis, au lieu de se fortifier, se sont
affaiblis les uns les autres. D'ailleurs, unis
ou désunis, ils sont en minorité contre la
république. Si l'un deux arrivait au pou-
voir par une surprise d'un genre quel-
conque nul doute qu'il succomberait
bientôt sous la coalition des autres, aux?.
quels les républicains ne manqueraient
pas de se joindre. La république a donc
aujourd'hui la plus grande des légitimités,
celle qui vient de l'impossibilité de mettre
autre chose à sa place. Elle a, de plus, une
force qu'on ne peut pas lui enlever et qui
augmente tous les jours c'est la force qui
vient de la durée. Voilà huit ans qu'elle
existe, et, malgré toutes les entraves
qu'on a opposées à son affermissement d'a<
bord, à son fonctionnement régulier en-
suite, il est impossible de méconnaître
qu'elle ait donné à la France une des pé-
riodes les plus calmes, les plus répara-
trices et les plus prospères de son his-
toire. Ce qui éloignait autrefois de la ré-
publique un nombre considérable de bons
esprits e). d'honnêtes gens, ce sont les
souvenirs des républiques éphémères~ dés-
ordonnées ou violentes qui avaient pré-
cédé. Les monarchistes avaient là un argu-
ment tout-puissant contre les républi-
cains. Ils ne l'ont plus, et si la république
était un jour renversée, les partisans qui
lui resteraient fidèles pourraient invoquer
avec orgueil les titres qu'elle a acquis, par
sa bonne conduite et par .son administra-
tion, à la confiance du pays.
Nous espérons que la république persé-
vérera dans cette voie; mais nous ne
sommes pas fâchés de voir les partis ad-
verses s'organiser dans son sein sous la
forme d'une opposition régulière et lé-
gale. Tous les pouvoirs humains ont
besoin d'une opposition qui les modère
et les avertisse. Si ~CT~o~ ne se propose
pas autre chose dans les appela et
les exhortations qu'elle adresse à ses amis,
il faut l'applaudir. Nous regretterions
même que les légitimistes se privassent
bénévolement de tout crédit et de toute in-
fluence en prenant pour drapeau la Contre-
Révolution pure et simple, si nous ne sa-
vions, pas qu'autre chose est parler, autre
chose agir. Et en effet, pour peu que.
nous nous disions libéraux, les légi-
timistes s'écrient-: Nous le sommes plus
que vous Sommes-nous partisans du
suffrage universel: Nous aussi! répli-
quent-ils. Quelques enfans égarés de
la Révolution cherchent-ils la solu-
tion du problème social Nous sommes
les vrais socialistes, s'écrient en chœur
les légitimistes; nous avons la solution
toute prête'Et ainsi du reste. Bientôt
les légitimistes seront plus révolution-
naires que nous, comme ils l'ont été pen-
dant tout le règne du roi Louis-Philippe.
Us ne craignent rien leur esquif porte
mieuxqué César etsa fortune jl porte le
roi et le droit divin! Avec ce palladium
on peut être, paraît-il, révolutionnaire
impunément. Etrange et naïve contradic-
tion Mais elte est pour nous peu redou-
table. Nous demandions aux légitimistes
comment ils comptaient ramener à eux
l'opinion ils lui demandent un acte de
foi. Pour être sauvés en ce monde, il faut
croire que la Révolution est détestable en
elle-même, mais que le roi en est comme
le vaccin et en détruit la. malignité ~a
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.26%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.26%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4604820/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4604820/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4604820/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4604820/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4604820
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4604820
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4604820/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest