Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-06-15
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Description : 15 juin 1878 15 juin 1878
Description : 1878/06/15. 1878/06/15.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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~NMdotT~moujo~Metreat~êÉespMtt~dMUo~.j
PAMS
VË~M~ËN i4 JtJJSt
'Lés détails qui nous arrivent sur lapré-
m~re journée du Congrès ont surtout un
caractère anécdotiqué. En Usant les dé-
pêches et les correspondances, on peut se
représenter assez exactement la; physio-
nomie de l'assemblée, là place et l'attitude
de chaque personnage, l'aspect de là
salle, l'ordre des délibérations, en un mot
tout ce qui constitue le côté extérieur de
céti.e grande manifestation internationale.
Nous recevons également les informations
iespias précises sur le dîner impérial
qui a suivi la première séance, dîner dont
M télégraphe n'a pas négligé de nous
transmettre le menu àtlëchaht. Le
prince dé Bismarck, « en grand uniforme
de cuirassier .blancs, était placé en
~ace du prince impérial. Il avait à sa.
Ûrbitélé comte Andrassy~ en grand ùni-
Jforme de Hongrois » et a 6à gauche
3i~ iWaddington revêtu sans doute du
cdwtame ordinaire des diplomates et des
Simples mortels. On a remarqué que
lé chancelier )) sa forte corpulence et une certaine vi"
a vacité dans les allures et le regard, avait
o vieilli. Au lieu de 9& moustache d'autre-
a et entièrement Manche, o Pendant le
<~ér~ nn orchestre placé, dans Tins tri-
haneajoué plusieurs mpreeR~x aym.piM-
niq~si ~BàpïiïQtés t&ur tour à &!uck, à
Richard 'Wagner, & Haydn et à Mozart.
Tous ces renseignemens ont leur prix,
ïna.is ils ne nous permettent B~s 'le faire
la plus petite induction sur les résultats
du Congrès. Oh nous apprend toutefois
que l'impression générale est des plus
satisfaisantes, l'atmosphère de Berlin
semble' imprégnée d'optimisme, et la
connance dans une issue paciilque des
négociations pénètre peu à peu les
cœurs. Tout au plus pourrait-on signaler
du c~té de la Roumanie et de l'Autriche
un petit point noir, jusqu'ici d'âilleura
presque imperceptible. La Roumanie, qui
à envoyé à Berlin plus de délégués que
chacune des grandes puissances, continue
à maintenir avec une inébranlable réso-
tation. ses droits sur. la Bessarabie. P'un
autre coté, l'Autriche paraît toujours
craindre ~ïe-i~eee~~eB-tre-f Angleterre
et l~R~saie j~e, seeeit, établi ~u~. dépens
de ses propres intérêts. Il faut croire que
ces appréhensions 80 calmeront petit d
pe~it,. ef que l'entente s'établira sur un
terrain assez large pour que tout le monde
paisse s'y rencontrer. Les plémpoten-
tfaires'ne se réuniront pas jusqu'à lundi.
Les noces d'argent du prince de Saxe leur
ont foucni' n~ excellent prétexte pour
consacrer encore quelques jours aux'
ConTérsa.tions particulières, aux pour-
parlers intimes, aux arrangemens pré-
liminaires. N'est-ce pas le seul moyen
d'éviteren séance générale ces conflits
inattendus, ces c~ocë imprévus d'ihiét'éts
qm risqueraient, s'ils yènaient à se pro-
dMre,dej3Qmpromet~e l'œuvre du Con-
grès et de déjouer les espérances aHtici~
péés qu'elle a provoquées de. tous côtés? 2
JL'écrivàin Men connu, qui ~adresse de
SaMit-Péterabourg au journal le ~NM
des correspondances 'si curieuses et. sî
în&tructives nous donne les détails Ies(
p~is piquâns sur là dernière séance
du coïmté slave de Satnt-Pétersbourg.
ëe comité, qui a si puissamment con-
tribué, avec le comité, dé Moscou, à
l'entreprise des votontàires russes en
Serbie et à.la déclaration de guerre faite
& la Targuie, traverse en ee moment une
crise fâcheuse. C'est à.;propos de laléte des
Maints Cyrille ettiléthode, les grands sattUs
s~ve~ qu'il 'a vouin tenir une de ces ré-
gnions solenneHes qui avaient naguère
<&nt d'éclat. Que .les ~emps sont changés
I~t nouvelle réunion, Join d'être solea-
~le, n'a été'qu'une piètre et piteuse dé-
monstration d'impuissance. L'assistance
ëtâit peu nombreuse, la séance était pteme
(Pëùnui, une teinte générale ~e tristesse.
répandue sur toutes les Sgures coatras-
t&it avec l'enthousiasme d'autrefois. Les
Rossea ~nt cet incontestable mérite,
aux yeux de, ceux qui aiment à
les observer qu'Us trahissent leurs
impressions avec une naïveté et un
?ahs-g6ne merveilleux, et qu'ils se char-
~ent de leur dévoifër eux-mêmes rex-
cës d'ardeur ou l'excès de décourage-
ment dans lequel ils tombent successive-
ment. C'est ainsi que lela séance du comité slave des informations
qw auraient été taxées de calomnies si
elles étaient venues d'un journal Bon
russe
'« Dsms~tte assemMêe mëlâncoUquè. dit !e
6'o~i plust ~rs ont vu l'Épilogue qui «mve-
aait & notre épopÉeelaVë. Quotontdeveuusies
ardensd dans lesquetlës bri!Mieat les reprëëentans du
monde Mttéràire, les membres tes plus im-
port&n~deB ct&?scs &!6cîeUea, les champions
MUBes et vieux de la régénération et de ru-
d~ta~oa~e toualea~SIaves? B~àueoup de
Aonde déclare aujourd'hui que tout cela n'a
ét6'Qu'an mensonge, une i~venUon,unepr6-
dQc3on.apti6cieUe. Que eela soit vrai ou
non, UestimpossiMe de n!ef la rëahtê. Le
Befo&MiesemcDtderenthousia~Bte ci a t'ait-
aenMisme x d<-s ascl. us menibr s du comité
siave aoOt'des faits mc'ontp'ftM'K's Bit'n avsnt
HtMUH'eBt!bnd!5 Bosnie ft d'It~x~gtiMce.' )a
Metion samt~pétetsbow~êeke du comté
st&Yeeompt&H ses mcmËres par cpntam's.
Mpaqu~dS~ guerre ~SëFb~r ces ~cMa~s
6ë sont élèves à des mUliëra. Vers l'année qui
yientde s'écouler,.Ie nombre des membres s'est
réduità 600. ctà l'heure qu'il tst U-n'ëst que de
300 et même pas ) Là réaction est évidente elto
devient encore plus remarquable quand on sait
que parmi ceux qui ont fait défection se
trouvent les membres les plus in&uenâ des
àaeiens temps, tes hommes qui appartenaient
au comité slave pendant tés jours Où ce co-
mité était regardé-.a.ve& suspicion dans les
riions officielles et n'était pas du tout une
institution à la mode; g
Après avoir ainsi constaté la décadence
du. comité s!av~, le 6~M cherche à l'ex-
pîiquer mais, am lieu de remonter aux
causes véntabîës et fondànlëntales d'un
événement si mstractiî', il s'arrête, ainsi .i
qu'il le dit lui-même, -«aux causes artifi-
cielles. N–Le comité qui, dit-il, était charge
de réunir les souscriptions pour soutenir
l'oeuvre de. la libération slave a con-
stamment agi sans contrôle. Jamais
il n'a rendu compte de sa gestion. Le
plus léger essai d'introduire l'ordre et
!à régularité dans ~ës procédés a tou-i
jours été accueilli par les murmures as-
sourdissans, voire même par les invec-
tives de l'assemblée, encore bien
qu'il fût très connu, coinme l'a dit un des
mécontens, que beaucoup d'argent sou-
scrit pour les Slaves aS'amés avait été
dépensé pour adresser des télégram-
mes de félicitations à divers héros et
à leurs femmes. Lorsqu'on a voulu
opérer une révision de l'ensemble du
budget, on à trouvé un tel désordre,
une telle contusion, qu'il a fallu bientôt
abandonner une entreprise aussi inextri-
cable. Il en est résulté une certaine mé-
aâncè et beaucoup de découragement. Eh
ouj-re, «laciigue ofâcieIleN qui s'était
emparée de l'administration s'est montrée
si intolérante peut teas eeux qui ne par-
tageaient pas ses opinions, qu'elle les a
naturellement décidés à abandonner le
comtté.
Telles sont, d'après le G~de la décadence de ce comité; mais
le correspondant du ~'MK~ les trouve
insufSsàRtes pour expliquer une chute
aussi complète et aussi rapide. Il faut re-
monter aux causes premières si l'on veut
se rendre un compte exact des raisons
qui ont: paralysé l'enthousiasme pansla-
vistë de la Russie. Le mouvement en fa-
veur des Slaves avait été trop violent
pouf qu'il pût durer dans une nation vive,
mobile, aussi prompte à revenir en ar-
rière qu'à se lancer en avant. Différentes
circonstances: imprévues ont contribué
aussi à le ralentir d'abord, puis à l'arrê-
ter presque totalement." Oh saitquel amer
sentiment de désillusion mutuelle s'est
emparé des volontaires russes et des
Serbes lorsqu'ils se sont trouvés face à
face. L'armée d'invasion tout entière a
éprouvé un sentiment du même genre
lorsqu'elle s'est aperçue que les Bulgares
ettës autres Slaves qu'elle allait délivrer
n'étaient pas ces créatures jdéales qu'on
s'était représentées àvaht'ie départ. Com-
ment résister aussi à. Ja lassitude d'une
longue campagne et à la pénible décep-
tion qu'on & ressentie lorsque la « prome-
nade'militaire' H Sur laquelle bn~ comptait
s'est transformée en une .guerre, terrible
qui a.,coùté;de~ sommes é~orj[nes. et. des
torrens de;saog:? . ont refroidi le zèle des premiers jôurs~
Peu à peu' la cohvicthm s'est répan-
due que les trésors et les efforts d'é-
p~naéa~pour les Bulgares -auraient pu
être bien mieux employés au dedans,
et 'cétt& idée a pris en~n tellement de
consistance qu'elle a été exprimée avec e
une rare franchise, le croirait-on ? pa.r le
président même du comité stave de Saint-
Pétersbourg. Voici, d'après le correspon-
dant du y~M~, le résumé du discours par
lequel ce président à ouvert la dernière
séance"
a Noua autres Russes, nous nous sommes
livrés &J'Ufu&lbn d'imaginer qu'~n fait de.
cîvîHs&Hon'etde culture Bous étions aussi
élevés au-dessus des autres Slaves q~e rem-
pire ~usse estélëve par sa.~uissanceTnili~àire
et administrative &u-dèssu8 des petites prmci-
pautés slaves. Notre première déception, a
été de découvrir que la condition matérielle
des SI&ves méridionaux était dé beaucoup
mëïncure que cotle du peup)e russ~e. Nous
nous sommes convàmcus que notre prétendue
supériorité n'existait pas non plus sous d'au-
tres rapports. H résulte de toutes ces décou-
vertesquelascience.lalittérature.tapédagogte
et ta presse russes devraient d'abord songer à
se perfectionner eUes-m émes. En dévëtoppàh t
notre propre vie au point de vue religieux,
mora! et intellectuel, nous procarfrons aux
Siaves Ix-aucoup plua d'avantages que par
l'expression dé notre sympathie et par notre
coopération active. D
La conclusion de ce discours a été que
le comité slave devrait désormais, a.u lieu
de s'occuper des Serbes et des Bulgares,
« contribuer à élever la condition maté-
a rielle et morale de cette partie de la
a communauté slave qui s'appelle Je
B peuple russe. ~Vo;là de quelle manière
les panslavistes de Russie jugent eux-mê-
mes l'œuvre qu'ils viennent d'accomplir en
Orient. Veut-on savoir maintenant de
quelle manière les Slaves' des Balkans ap-
précient, de leur côté, Tintervention des
Russes dans leurs propres .aSaires? C'est
encore le l'apprendre par la plume d'un écrivain
russe qui, d'après le correspondant du
.Z'MKM, « a eu de grandes occasions
M d'observer les frères slaves et qui écrit
)) dans un esptit calme et impartial. )) Cet
écnYain résume comme on va le voit le
sentiment des Slaves sur les Russes.
u La ~alt~' rasse; dlsëtit-i15; eat t>iàp "1
« La &ail~rasse; disent-ils, *ést trop
fourdé, et l'émancipation par tes Russes est,
au delà de toute comparaison, plus ter-
rible que l'oppression turque et l'exploi-
tation autrichienne. Nous devons certaine-
ment nous servir de la Russie pour atteindre
notre but; nous devons nous servir de son
nom pour enrayer nos oppresseurs, et de sa
puissance pour nous délivrer d'eux lorsque
t'occasion favorable so produit. Mais, une tois
délivrés. Dieu nous garde de tomber sous la
domination, ou même sous l'inûuence exclu-
sive de la Russie, et d'introduire chez nous
l'ordre de choses russe'D'un autre côté, !a
puissance de la Russie est notre faiblesse. Si
celte puissance n'était pas si grande, l'Eu-
rope ne la redouterait pas et n'emploierait
pas, comme elle le fait à présent, tous ses
efforts à empocher notre émancipation. L'Eu-
rope a peur que nous ne nous unissions à la
Russie, et que, formant avec elle uao seule
communauté, nous n'fcrasions toutes les au-
tres nations et ne détruisions leurs civilisa-
tions qu'elles ont mis plusieurs siècles à
créer. p
~M eo~M~M ~M~ Nous nous
reprocherions ~d'auaiblir par le moindre
commentaire ces citations révélatrices;
Mais les Russes, qui jugent enSn si cor-
rectement eux-mêmes leur propre politi-
que, continueront-ils à traiter en ennemis
ceux qui n'ont rien épargné pour les em-
pêcher de commettre les fautes dont ils
sont obligés de faire aujourd'hui le triste
et humiliant aveu~
Mt~AM
CMtwure le 13?~ le <4 MfttMtte. B'S<
Compta.nt.7630. 7640..J'10~7.
Fin cour. 76S5. ~6M<2 Sl<2
~*t/we/<
Comptant t()S.10!t~25.~
ComptNltH2~<)220~«).
Fino<
pHTn~~d~tSB]M3oi&.
Emprunt 5 &/0. 'H2l'r.'42 t/2, 37 t/2, 4S.
Exter'* espagnole.. m/2, H/~6.
Intérieure. 123/4. J
60/0 turc. isfr.40,25.,
Banque ottomane.. <38fr.t2,4Mir.M.
MMmMMt~ 86fr.
Florins (or). Mi/8,i6.
Egyptiennes 6 0/0.. 275 & 270 fr., 270 fr. 32.
~!ous recevons.de nos correapondana païtt-
culiers les dép6chea suivantes
« Berlin, lé 13 juin, 10 h. soir.
B La première séance du Gongrèa a duré
deux Jieures. Après un discours dans lequel
le prince de Bismarck a précisé le but du
Congrès, OtLS'est ajourner lundi. Le chance-
lier doit se rendre samedi à Dresde pour cé-
lébrer les noces d'argent du roi deSaxe.
cDes négociations séparées auront lieu
dans l'intervalle des séances entre les repré-
sentans des puissances pour aplanir les difS-
cultés de détail et faciliter–les travaux du
Congrès.
t Lundi, la participation de la Grèce et des
Principautés danubiennes sera discutée. Pro-
bablement. la Grèce sera admise aux séances.
On croit que l'incorporation de la Crête à la
Grèce est décidée en principe. La Russie n'y
fera. pas oppositiont)" b <, N.
a Berlin, Iel4jùin,3h.
B L'intervalle entre la première et là-se-
conde séance du Congrès sera. -utilisé par
les plénipotentiaires pour se concerter entre
ouxet enréférer à leurs gouvernemens. respec-
tifs, <:omme il était facile de le prévoie
l'optimisme un.peu vif des premiers mo-
mens a fait place à des dispositions plus
froides. On ne voulait voir d'abord que
le~ côtés encourageans de la situation créée
par le Congrès; certains journaux consi-
dèrent aujourd'hui exclusivenïent les points
noirs et les difficultés ~le l'oeuvre entre-
prise. Il y a .certainement de grands
obstacles à vaincre, mais on peut envisager
l'avenira.véctonfia.nce. Quelques journaux an-
glais ont prêté dévastes projets a. lord Beacons-
Beld cela est considéré comme chimérique
il y a beaucoup plus de chances que l'Angle-
terre essaie de maintenir le plus possible le
S~M~M." n R.
« Berlin, le i4 juin, 10 h. soir.
)) Les envoyés de la Roumanie, de la Serbie
et du Monténégro se sont adressés au prési-
dent du Congres pour obtenir voix consulta-
tive aux délibérations. En cas de refus, ils
présenteront chacun séparément une protes-
tation. <
aLes plénipotentiaires de l'Angleterre, de
la Russie et de l'Autriche pnteu ensemblede
longues conférences. On croit & un rapproche-
ment entre le comte SchouvaloH et îe comte
Andrassy.
Après de longues délibérations, la cour a
décidé de prendre le deuil pour la mort du
roi de Hanovre. H N.
TéMgMpMe pftvée.
(SefTice tétAcr~hique de l'ftgemce HtTM.)
Berlin, le Hjuin,9h. soir.
L'accord n'est pas encore fait entre l'Au-
triche et la Russie sur l!t question de l'agran-
dissement de la Serbie et de 1~ cession d'An-
tivari au Monténégro. Pendant que les négo-
ciations se poursuivent & ce sujet et en ce
qui concerne la. Bulgarie, on étudie parallè-
lement le rûledes attaches unitaires qui
seraient chargés de déterminer l'équivalence
des distances pour le retrait simuttané des
forces russes et anglaises des environs de
Constantinople.
Bien que l'ordre du jour de la prochaine
séance du Congres ne soit pas encore ré-
glé, II est probable que cette question lui
sera ëôumise en premier lieu lundi, si l'ac- `
cord. vainement cherché autrefois sûr ce
point, est acquis d'ici la. Dans le cas con-
traire, la question ne serait pas soumise aux
plénipotentiaires.
Le Congrèsabordera letraité parlaBu!gMte.
Quant &la représentation de la Grèce, si t'en est
géhéra.lement d'avis qu'il y aura lieu de faire
à ce royaume une situation plus avantageuse
qu'iiux autres Ktats qui demandent à'ôtre en-
tendus, ou p~'Mt aussi adopter le point de vue
particuuer de M. de Bismarck. Le chanceher-
mési 'ont pense qu'il vaut mieux ne pas in-
Wiaire &&HMlletnent au 6
vë!le puissance, a6n d'éviter !es lenteurs aussi
bien que tes sollicitations plus pressantes des
autres Etats qui demandent & être entendus.
La Grèce serait admise plus tard, alors
que les questions importantes seraient
en partie réglées, et que même on se
serait entendu sur les agrandissemena qu'on
parait disposé à lui donner. Il n'a pas été
question de la Grèce dans la séance d'hier.
Ou s'en est occupé seulement dans tes con-
versations que tes plénipotentiaires ont eues
eh defiors delà séance.
Chaque plénipotentiaire a devant lui, sur la
table du Congres, le traité de San-Stefano, les
protocoles de la conférence de Constantinople
et les traités de 18:;6 et de 1871.
Berlin, le i4 juin.
Les délégués turcs Méhemet-Ali Pacha, et Ça-
rathéodory Pacha sent arrivés ce soir à dix heures
un quart.
Berlin, le i3 juin, soir.
Ce soir, le prince impérial d'Allemagne a of-
fert un grand dîner de <60 couverts dans la salle
Blanche du Château royal & tous les membres du
Congrès. Le prince Gortchakoff seul n'y assistait
pas-.
Tous les invites se sont rendus au palais en
voiture de gala.
Des réceptions après amer om eu i:cu sutvtttu
le cérémonial de la cour et d'après les traditions
impériales.
Tout le monde était en grand uniforme. Aux
côtés du prince impérial se trouvaient les princes
du sang et les membre~ des familles impériales
et royales. En face étaient les membres du Con-
grès.
Aux tables latérales se trouvaient les ministres
d'Allemagne, les hauts fonctionnaires dé la cour
et les officiers généraux.
L6 prince impérial avait immédiaMme~t, asa
droite la princesse impériale, le grand-duc de
Bade, la princesse Marie. le prince Henri des
Pays-Bas, nàncé de cette dernière; à s~ gauche,
la princesse Frédéric-Charles, le prince Charles,
û'ere de l'empereur, le prince Frédéric-Charles
son fils.
Le prince de Bismarck, en grand uniforme de
cuirassier blanc, était placé en face du prince im-
périal. Il avait à sa droite le comté Andrassy en
grand uniforme de Hongrois, lord Beaconstleld,
le comte Sohouvaioff, Ip comte Cairoli, le mar-
quis de Salisbury, le marquis d'Haymerlé, lord
Odo Russell; à sa gauche, MM.Waddington. fai-
sant face laprincesse impériale, Corti, Sadoullah,
deSaint-Valuer, d'Oubril, Dosprez, le prince de
Hohenloho, de Mouy.
Les invités, introduite par les chambellans, se
sont rendus dans de magnifiques salons. En-
suite, ils ont été reçus dans la salle à manger
où des maîtres do cérémonie leur indiquaient
leur place.
A sept heures vingt minutes, la cour a fait son
A sept heürès vingt'mtnutés, ta côur a fâi't soh
entrée. Le prince a invité tout le monde a s'as-
seoir. Pendant le dîner, un orchestre placé dans
une tribune jouait des morceaux svmphoniques.
Au cours du dîner. M. de Bismarck s'est entre-
tcuu parHo~Mt'ement aven M Washington, quoi'
qu'il ait conservé sa forte corpulence et une
certaine vivacité .dans les. allures et le regard, il
paraît, viëilii. Au lieu de la moustache d'autrefois,
il porto toute sa barbe taillée courte et entière-
ment Manche. Pendant le dîner, la princesse im-
périale a échangé des toasts a l'anglaise avec
MM. BeacoMCctd, Andrassy, Waddington. Au
dessert, le prince impérial s'est levé et a lu d'une
voix forte le toast déjà télégraphié. Toute l'as-
sistance était debout.
Berlin. le t4 juin.
La cour royale de Prusse appris lé deuil pour
trois semaines à partir du~3'juin,a l'occasion de
la mort du roi George de Hanovre.
Hier, après le dmer de gâta, lord Beacons-
Meld a été reçu au palais du prince impé-
rial.
L'impératrice recevra à une heure et demie
le comte Andrassy au Datais royal; & une heure
quarante minutes Il. eaddingtoii à une en,-
quarante minutes M. Waddington, a. deux heu-
res dix minutes lord BeacohsSeld et lord Salis-
bury a deux heures trente minutes )e comte
Corti~A.~deux.heures cinquante minutes le prince
Gortchakbuet'IecomteSchouyaioS'.
Berlin, le i4ju{n.
Hier soir, après le dîner de gala; le prince im-
périal et la princesse sa femme, ont encore re-
mercié personnellement le comte Andrassy des
vœux sympathiques qu'il a faits pour la guéri-
son de l'empereur d'Allemagne dans la première
séanceduCongMs. 1
Lord Beaconsfield s'est rendu-après le dmer
de gala au palais du prince impénal, ou il s'est
longtemps entreténu avec le duo de Connaught
et sa Oancée, que la mort du roi de Hanovre
avait empêchés d'assister, au dîner..
Le ÛMe publie sous sa propre responsa-
bilité'un document qu'il dit être ta texte
complet de }'ehtén~e anglo-russe signée au
Forei~-ofôce, le 30 mai, par le comte Schou-
vaton et par lord Sàlisbury.
Ge document concorde en substance ~yec
les points du résumé publié par le30 mai. Nous croyons utile de reproduire ce
résumé que nous avons donné déjà dans no-
tre Nu-méro du 1~ juin:
au nord :des Balkans, sou~ un prince l'autre au
sud, ne touchant pas la mer Egée, avec un gou-
vernement chrétien et un gouvernement sembla-
ble aux :colonies anglaises :e 1 1
& z" Les troupes turques retirées de cette der-
nière province n'y ~'entreront pas;
S" L'Angteterre regrette la rétrocession de la
Bessarabie, mais ne s'y dpposé pas; `:
& 4° L'Angleterre se réserve te droit de discu-
ter, dans le Congrès, les arrangemens interna-
tionaux concernant le Danube~.
? S* L'Angleterre ne considérer pas la posses-
sion de Batoum comme justmant une interven-
tion hostile. La Russie promet de ne pas s'avan-
cer au delà. de sa nouvelle frontière asiatique;
c 6" La Russie rend Bayazid a la Turquie, sur
la dëmamde de l'Angleterre; la Turquie, en
échange, cède la:province de Kotour à la Perse;
~Ï" La Russie s'engage à ne pas prélever en
territoire l'indemnité de guerre fixée, et en même
temps de ne pas créer des'embarras aux créan-
ciers anglais de la Turquie. Cette question du
paiement de l'indemnité ser
Congrès;
8° Le Congrès se chargera de réorganiser l'Epire,
la Thessalie et les autres provinces grecques
s 9° La Russie consent à ce que le passage des
Dardanelles et dnBosphoro reste dans le ~s ~0° L'Angleterre soulèvera, dans le Congrès,
la question de ta réot'ganisatibn de la Bulgarie
par l'Europe et discutera les questions de l'occu-
pation en Roumanie. & t
Voicrie texte du second Mémorandum que
le G7o~présentd comme ayant été rédigée
lam~medateduBOtnai:
Mémorandum précédeptt le gouvernement bri-
tanniqae se réservé dé faire valoir au Congrès
les points suivans
demander au Congrès la participation de l'Eu-
rope dans J'organisation:administrauve des deux
provinces bulgares. 1
& B. Le gouvernement anglais discutera au
Congrès la durée et la nature de l'occupation
russe en Bulgarie, et le passage des troupes rus-
ses par la Roumanie.
o C.– Le nom à donner à la nouvelle province
méridionale.
D. Sans toucher à la question territoriale,
le gouvernement britannique se réserve de dis-
cuter la question de la navigation du Danube.
E. Le gouvérnetDént se réserve dé discuter
au Congrès toute la question des détroits ma's
M'prencract'e de'la declaration verbale faite par
l'ambassadeur de Russie a Londres, a savoir que
lé cabinet impérial s'en tient à la déclaration de
lord Derby du € mai t877 et que !e plënipoten-1
faire russe insistera ail Congrès sur te maintien «~*
du~ao. ra au oneëj sur e maintien
F. 1~& gouvemëmeat anflals demandera
au Sultan de promettre à 1 Europe de protéger
également au mont Athos tes moines de~ autres
nationalités. s
CHAMBRE DES COMMUNES. Séance duSir Stafford Northcote, répondant & M. James
au sujet du document pubtie aujourd'hui par le
(KoSe, dit que ce document n'a pas été commu-
niqué par le gouvernement.
H l'a vu seulement au moment où M. James
l'a remis. H n'a pas eu le temps de l'examiner il
lui est Impossîbfe de déclarer s'il est exact et
authentique.
Au moment où s'ouvre le Congrès de
Berlin, il n'est pas inutile de réunir quel-
ques observations qui ont déjà été faites
au sujet de la Bulgarie, mais auxquelles
les circonstances donnent un intérêt plus
actuel. Nous avons beaucoup parle de la
Bulgarie, en faut parler encore une fois,
et nous souhaitons Vivement cmp <~ aritf
la dernière. C'est la politique russe qui a
disproportionnée parmi toutes les na-
tionalités qui remplissent la scène en
Orient. Ilsemble, dès le premier coup d'oeil
jeté sur le traité de San-Stefano, que ce
traité ait eu pour but principal sinon
unique de créer une vaste principauté
bulgare et d'en étendre les limites aussi
loin que possible, depuis le Danube jus-
qu'à l'Archipel. En présence de cette
création imprévue d'un Etat nouveau
qui détruit tout équilibre dans la pénin-
sule des Balkans, l'Europe a éprouvé une
vive inquiétude. L'Angleterre passant im-
médiatement à l'action, et l'Autriche à là
menace ont opposé un veto absolu à
l'audacieuse conception du général Igna-
tien'. Il en résulte que la question bul-
gare forme en quelque sorte le nœud de
toutes les difficultés que le Congrès doit
étudier et résoudre, et cette question peut
être ramenée à deux points dont l'uo
est tout matériel et l'autre tout moral
d'abord, les frontières à donner à là nou-
velle principauté ensuite, l'étude dé "la
principauté elle-même au point de vue
des aptitudes politiques, administratives,
civilisatrices des races qui la composent.
A vrai dire,.il y a entre ces deu~ points
une con'élaj.ion très étroite, et c'est p&ut-e
être par le second' qa~il faudrait ~csm~
mencer. La diplomatie russe et les apôtres
d'un nouveau genre qu'elle a produits
nous ont parlé longtemps des Bulgares,
'de leur histoire plus ou moins authen- à
tique, de leur littérature plus ou moins
originale, et surtout des souSrances. qu'ils
supportaient en leur qualité de chrétiens.
L'Europe a écouté ces- rapsodies qui
semblaient venir d'uB bon naturel, et -elle
a éprouve une bienveillance 'particulière
pour les Bulgares, sans oublier toutefois
qu'ils n'étaient pas Tes seuls chrétiens des
Balkans. Est survenu le fameux massacre
dont on a si fort exagéré les proportions e~
le caractère. Alors les Bulgares ont tenu
le premier rang sàn& "conteste dans les
préoccupations européennes; .c'e&t à leur
intention spéciale que la Russie a com-
mencé là guerre, et c'est à leur béné~
Sce à peu près exclusif qu'elle à fait
la paix. Jusqu'à ce moment, l'Europe
s'était laissé bercer et presque endor-
mir dans ses. sympathies .bulgares;
mais le traité 'de Sàn-Stefano l'a subite-.
ment réveillée. ,La Bulgarie, expression
vague et inoiï]ensLve, ~bjet ~oucemenjt
plaintif de la. compassion universelle~ las
Bulgarie a pris corp~ subitement ~sous un&
forme menaçante, et la question de ses
frontières est devenue la première et la
plus grave de toutes celles que le Congrès
doit agiter..
Il est dès aujourd'hui ccrtain~qué. les
frontières Gxées pour la Bulgarie par le
traite de San-Stefano ne seront pas main-
tenues. La Bulgarie sera bornée au nord
par le Danube, mais'au. 8ud ses pieds ne
baigneront pas dans la mer Egée. Reste à
savoir où seront ses frontières méridiona-
les. Oh avait songé d'abord, s&s doute e
pour plus de simplicité, a tirer une ligne
de délimitation horizontale. La ligne de&
Balkans serait .une frontière très natu"
relle et très &)Fte. Rien ne serait) en en'et,
plus simple au point de vue géogra-
phique malheureusement, il s'est trouvé
que rien ne serait plus anormal au point
de vue ethnographique. Il s'en faut de beau-
coup que les populations, surtout à l'Est,
soient exclusivement bulgares et chrétien-
nes la diversité des races et des reli-
gions est telle presque partout,, .qu'aucune
partie du pays ne présente un caractèra
homogène. loi les chrétiens dominent, et
là ce sont les musulmans. On ne peut
donc prendre pour 'critérium et pour
guide que la proportion numérique en-
ire lt.s diverses racés et les religions op-
posées, et c'est ce qu'à fait Midhat Pacha
dans une intéressante brochure (1) dont
nous avons publié récemment quelques
extraits. Nul homme assurément ne con-.
naît mieux que Midhat des provinces dont
il a été longtemps gouverneur et qu'il a
administrées avec autant d'intelligence que
d'énergie. D'après son calcul, vingt-six
districts qu'il énumèré à l'ouest de la Jan-
tra comprennent 60 ou 80 0/0 d'habitans
bulgares et chrétiens, mais dans les dis-
tricts situés à l'est de la même rivière, tels,.
que Roustchoult, Rasgrad, Osman-Bazar,
Choumia,. Totrakhan. SiHstrie, Toultcha
et Varna, la proportion est complètement
renversée, et l'on compte 70 0/0 dé musul-
( ) ) ?'!<~Mt~, MM jMM~, MM 'ccMtf, ci~z Demtn.
mans. Le reste est un mélange de Grecs,
d'Arméniens, d'Allemands, deLipovans, de
Cosaques, deValaques.deBuIgares, etc.Gee
derniers, on le voit, n'entrent que pour u~t
élément sans importance dans cette mass~
c.onfu~e. On pense bienqueceux quiontMt
cette étude et relevé cesobseryations n'ont
pas travaillé par pur amour de la, science
ethnographique et avec un désintéresse-
ment platonique. La conclusion deMidhat
Pacha, par exemple, est qu'au lieu d'étendre
la Bulgarie au nord sur toute la longueur
du Danube et de lui donner pour limite
au sud quelque ligne parallèle telle que
les Balkans, il faudrait la reporter tout
entière à l'ouest du Lom, où l'on trouve
des populations vraiment bulgares, et lais-
ser a !a Porte l'est de la province, à partir
de la même rivière. Dans ce système, au
lieu de chercher simplement une frontière
méMdionpt.
vrait Im tracer une frontière orien"-
ta~e, s'étendant en diagonale de l'eat
à l'ouest, depuis 'Sistowa jusqu'à Sona,
Somakov et Kustendil. Une dépêche adres-
sée de Vienne au .~MM~ annonce que' la
Porte fera.en enet, lès plus vifs efforts
pour sauver tout ce qu'elle pourra au
nord de la Bulgarie, et particulièrement
a.u nord-est, où la population est musul-
mane. II n'est pas impossible que la Tur-
quie trouve quelque concours dans le
Congrès pour la soutenir dans cette pré-
tention et pour .maintenir sa domination
directe sur les rives de la mer Noire aussi
bien que de. la. mer Egée. On adopter
peut-être en6n,:après des concessions r6*- à.
ciproquea, un plan intermédiaire entre
celui des Russes et celui des Turcs.
Ce qui est plus que probable, c'est que
les plénipotentiaires réunis en Congrèa
traiteront la question de Bulgarie dans
l'intérêt général de l'Europe plutôt que
daos l'intérêt pafUcùlier des Bulgares. On
commence à se demander par quelle sur-*
prise les Bulgares ont réussi à accaparer
en quelque sorte les sympathies de tout
le monde. Leur histoire, dont on avait
tant parlé, se trouve être une dégend~
controuvée leur littérature se réduit
à quelques chansons comme en pro-"
duisent tous les. peuples qui sont:eo
enfance; ou quL y sont revenus. Voilà
pour le passé. Quant au présent, on ne
saurait refuser 1~Bulgares d'être une
popu}ation suffisamment laborieuse et in-
dustrieuses-mais, soua le rapport du dé~
veto ppement intellectuel, ils ne sont nul-
lement supérieurs aùx'populations musul-
manes qui les entourent où qui'se mê-
lent à eux. Du reste, nul mouvement
sp.ontahé, aucune .initiative, .pas !e moin4
.dre cSort, même 'pour .favoriser l'œùvre
que la .Russie semble avoir entreprise à
leur profit. Depuis plus de deux années
nous n'entendons parler que dés Bulgaa
res; mais depuis' deux ans a-t-on cité'att
seul Bulgare qui ~se soit pârticuliërethent
distinguent d6ht le nom ait retenti en Eu-
rope ? Ce pays héroïque a-t-il produit'le
moindre héros, même de ces héros mmu~.
cuIestels.qujePekoPaviQwitch, Lubobra~-
titch pu Despoto'vitch, enfans de l'Hep~
govine, et de I& Bosnie? On a org~
nisé une milice ~bulgare quelqu'un
a-t-il apppis les hauts faits de cette mi~
lice? Quoi! depuis si longtetnps dëj~
l'Occident est dans unè~ émotion fébrité~
l'Orient est en feù~ les dipiomates' s'agë
tentées armées se .choquent: et qùeÏ
estl'jntérêt supérieur qui, est en jeu en
tout ceci ? C'est l'intérêt des Bulgares
Jamais nation n'a été mieux à même de
prouver sa puissance vitale et n'a
entendu un pareil appel à l'indépendance~
mais jamais nation n'a prouvé plus d'im-
puissance pu d'indiSerence à totïtë chose?
Spectacle singulier et bien rare! dans'të'
grand drame qui vient de se jouer, l'Eu-
rope a prêté ses sympathies; la Russie et
la Turquie ont largement donné leur sang~ i
quanta la Bulgarie, ellealivréson nom, ou
plutôt on le lui a pris, on s'en est servi.
H a été sans cesse question des Bulgare~*
et on ne les à vus nulle part, sauf dans
des massacres et d'autres atrocités qu'iîaf r
commettent contre les musulmans, et
qui se renouvellent encore tous le~
jours. Phénomène nouveau dans l'his-
toire, et qui rappelle par opposition e~
par contraste, l'Irlaude~ la Vendée, les*
provinces du Nord de l'Espagne, TIta&
)ie tout entière et Ses longues et ar-~
dentés luttes, là Hongrie; la Polo-
gne, etc. toilà des nbiïis qui représen-
tent ou une na.tionalit'ë, ou une opinion,.
ou une passion, et qui les onL représen-
tées avec éclat; mais la Bulgarie, que re*. `
préaente-t-elle. aujourd'hui? L'abdication
e!ttre les mains d'un antre, le renonce-
ment de soi-même, l'incapacité approuver
un autre sentiment que la plus bi'utalè
vengeance. On a dit autrefois de l'Italie
qu'elle était une expression géographique,
et elle à prouvé' qu'elle pouvait être autre
chose. Mais qu'est-ce que la Bulgarie? un~
prët'exte, et tout a.u plus une raison so-~
oialepour une œuvre qui ne lui appar-
tient pas;
II estypa.i que la plupart deft Buigarea
sbnt chrétiens; ce qui leur donne un titre
à notre Sympathie; ma~s la plupart des
diplomates so~t très pMIosophes, ce qui
doit les porter a comprendre et à prati-
quer la plus large tolérance. On a abusé,
'beaucoup du mot de tolérance; on ne
s'est, pas assez souvenu que la ioléraoce
doit être réciproque et ne s'applique pas
~inoina aux muaulmaas qu'aux chrétiens.
M78.
OBt SABOMM
nMd~sPTet~s-~n~GenMin-l'AMemoiit,~ j
.iH~a~mt)~A~pNMN~tM<
Unafn. Surnom. 'RMamM~
'tMnàMemaM. M fr. 40 Cf. M a')
'!9~. a
Lt)tMe!memMtSptUtemtdeat"WtMM
ehtMpi~!M!s.
'M4~tM.mtm~M. !M
Bé~tiwpa~ omcet i7, Greshani street, G. P. 0.!
t
Z.. C. ~LomMn;. ant.K..
t~jaMa~W~&t~~aM.
AB~a~S.t.y~M twMMM,
MtNNciBC. ~SBS tM jpoNfmes tjt dM& Ips bf
~McS~tSta~t imi&s MMMaiM N< !tMM<<
,à T
ÉDITION DE PARIS.
MJMAL DES BËBATS
rw~ B t LJ Mo J& i M i i H ~JK~
~K'j.it~l' ,?.
SAHEM~~M
i~.
dis~ABo~m
daMl&Hnëmbbtim.enTtmïtiï~
OtSaij!M,t~H&,MRgnm!miëMdMUtM<
régences d&MaMopt delà TuBiste,
en Chime et ,aa Jmon, ';Ii
mMtdttts~ste, $ott mtemaiMnemx, aaH !~m~)M)tt
!ftaa!t~tba%t6spàysd~Nôr~
aNtttOMtes.dijecteursdepostt~;
tone, les autrea.
~t~~M~ t s
` f
t~toinmoBcé~toàtre~nM
~t'M~'IMUÈ~éy.tàtË~'ttO'.
~~ttétdetàB~N~e,
~Mb~MdnMMCtMmt.t
~NMdotT~moujo~Metreat~êÉespMtt~dMUo~.j
PAMS
VË~M~ËN i4 JtJJSt
'Lés détails qui nous arrivent sur lapré-
m~re journée du Congrès ont surtout un
caractère anécdotiqué. En Usant les dé-
pêches et les correspondances, on peut se
représenter assez exactement la; physio-
nomie de l'assemblée, là place et l'attitude
de chaque personnage, l'aspect de là
salle, l'ordre des délibérations, en un mot
tout ce qui constitue le côté extérieur de
céti.e grande manifestation internationale.
Nous recevons également les informations
iespias précises sur le dîner impérial
qui a suivi la première séance, dîner dont
M télégraphe n'a pas négligé de nous
transmettre le menu àtlëchaht. Le
prince dé Bismarck, « en grand uniforme
de cuirassier .blancs, était placé en
~ace du prince impérial. Il avait à sa.
Ûrbitélé comte Andrassy~ en grand ùni-
Jforme de Hongrois » et a 6à gauche
3i~ iWaddington revêtu sans doute du
cdwtame ordinaire des diplomates et des
Simples mortels. On a remarqué que
lé chancelier
a vacité dans les allures et le regard, avait
o vieilli. Au lieu de 9& moustache d'autre-
<~ér~ nn orchestre placé, dans Tins tri-
haneajoué plusieurs mpreeR~x aym.piM-
niq~si ~BàpïiïQtés t&ur tour à &!uck, à
Richard 'Wagner, & Haydn et à Mozart.
Tous ces renseignemens ont leur prix,
ïna.is ils ne nous permettent B~s 'le faire
la plus petite induction sur les résultats
du Congrès. Oh nous apprend toutefois
que l'impression générale est des plus
satisfaisantes, l'atmosphère de Berlin
semble' imprégnée d'optimisme, et la
connance dans une issue paciilque des
négociations pénètre peu à peu les
cœurs. Tout au plus pourrait-on signaler
du c~té de la Roumanie et de l'Autriche
un petit point noir, jusqu'ici d'âilleura
presque imperceptible. La Roumanie, qui
à envoyé à Berlin plus de délégués que
chacune des grandes puissances, continue
à maintenir avec une inébranlable réso-
tation. ses droits sur. la Bessarabie. P'un
autre coté, l'Autriche paraît toujours
craindre ~ïe-i~eee~~eB-tre-f Angleterre
et l~R~saie j~e, seeeit, établi ~u~. dépens
de ses propres intérêts. Il faut croire que
ces appréhensions 80 calmeront petit d
pe~it,. ef que l'entente s'établira sur un
terrain assez large pour que tout le monde
paisse s'y rencontrer. Les plémpoten-
tfaires'ne se réuniront pas jusqu'à lundi.
Les noces d'argent du prince de Saxe leur
ont foucni' n~ excellent prétexte pour
consacrer encore quelques jours aux'
ConTérsa.tions particulières, aux pour-
parlers intimes, aux arrangemens pré-
liminaires. N'est-ce pas le seul moyen
d'éviteren séance générale ces conflits
inattendus, ces c~ocë imprévus d'ihiét'éts
qm risqueraient, s'ils yènaient à se pro-
dMre,dej3Qmpromet~e l'œuvre du Con-
grès et de déjouer les espérances aHtici~
péés qu'elle a provoquées de. tous côtés? 2
JL'écrivàin Men connu, qui ~adresse de
SaMit-Péterabourg au journal le ~NM
des correspondances 'si curieuses et. sî
în&tructives nous donne les détails Ies(
p~is piquâns sur là dernière séance
du coïmté slave de Satnt-Pétersbourg.
ëe comité, qui a si puissamment con-
tribué, avec le comité, dé Moscou, à
l'entreprise des votontàires russes en
Serbie et à.la déclaration de guerre faite
& la Targuie, traverse en ee moment une
crise fâcheuse. C'est à.;propos de laléte des
Maints Cyrille ettiléthode, les grands sattUs
s~ve~ qu'il 'a vouin tenir une de ces ré-
gnions solenneHes qui avaient naguère
<&nt d'éclat. Que .les ~emps sont changés
I~t nouvelle réunion, Join d'être solea-
~le, n'a été'qu'une piètre et piteuse dé-
monstration d'impuissance. L'assistance
ëtâit peu nombreuse, la séance était pteme
(Pëùnui, une teinte générale ~e tristesse.
répandue sur toutes les Sgures coatras-
t&it avec l'enthousiasme d'autrefois. Les
Rossea ~nt cet incontestable mérite,
aux yeux de, ceux qui aiment à
les observer qu'Us trahissent leurs
impressions avec une naïveté et un
?ahs-g6ne merveilleux, et qu'ils se char-
~ent de leur dévoifër eux-mêmes rex-
cës d'ardeur ou l'excès de décourage-
ment dans lequel ils tombent successive-
ment. C'est ainsi que le
qw auraient été taxées de calomnies si
elles étaient venues d'un journal Bon
russe
'« Dsms~tte assemMêe mëlâncoUquè. dit !e
6'o~i plust ~rs ont vu l'Épilogue qui «mve-
aait & notre épopÉeelaVë. Quotontdeveuusies
ardensd
monde Mttéràire, les membres tes plus im-
port&n~deB ct&?scs &!6cîeUea, les champions
MUBes et vieux de la régénération et de ru-
d~ta~oa~e toualea~SIaves? B~àueoup de
Aonde déclare aujourd'hui que tout cela n'a
ét6'Qu'an mensonge, une i~venUon,unepr6-
dQc3on.apti6cieUe. Que eela soit vrai ou
non, UestimpossiMe de n!ef la rëahtê. Le
Befo&MiesemcDtderenthousia~Bte ci a t'ait-
aenMisme x d<-s ascl. us menibr s du comité
siave aoOt'des faits mc'ontp'ftM'K's Bit'n avsnt
HtMUH'eBt!bnd!5 Bosnie ft d'It~x~gtiMce.' )a
Metion samt~pétetsbow~êeke du comté
st&Yeeompt&H ses mcmËres par cpntam's.
Mpaqu~dS~ guerre ~SëFb~r ces ~cMa~s
6ë sont élèves à des mUliëra. Vers l'année qui
yientde s'écouler,.Ie nombre des membres s'est
réduità 600. ctà l'heure qu'il tst U-n'ëst que de
300 et même pas ) Là réaction est évidente elto
devient encore plus remarquable quand on sait
que parmi ceux qui ont fait défection se
trouvent les membres les plus in&uenâ des
àaeiens temps, tes hommes qui appartenaient
au comité slave pendant tés jours Où ce co-
mité était regardé-.a.ve& suspicion dans les
riions officielles et n'était pas du tout une
institution à la mode; g
Après avoir ainsi constaté la décadence
du. comité s!av~, le 6~M cherche à l'ex-
pîiquer mais, am lieu de remonter aux
causes véntabîës et fondànlëntales d'un
événement si mstractiî', il s'arrête, ainsi .i
qu'il le dit lui-même, -«aux causes artifi-
cielles. N–Le comité qui, dit-il, était charge
de réunir les souscriptions pour soutenir
l'oeuvre de. la libération slave a con-
stamment agi sans contrôle. Jamais
il n'a rendu compte de sa gestion. Le
plus léger essai d'introduire l'ordre et
!à régularité dans ~ës procédés a tou-i
jours été accueilli par les murmures as-
sourdissans, voire même par les invec-
tives de l'assemblée, encore bien
qu'il fût très connu, coinme l'a dit un des
mécontens, que beaucoup d'argent sou-
scrit pour les Slaves aS'amés avait été
dépensé pour adresser des télégram-
mes de félicitations à divers héros et
à leurs femmes. Lorsqu'on a voulu
opérer une révision de l'ensemble du
budget, on à trouvé un tel désordre,
une telle contusion, qu'il a fallu bientôt
abandonner une entreprise aussi inextri-
cable. Il en est résulté une certaine mé-
aâncè et beaucoup de découragement. Eh
ouj-re, «laciigue ofâcieIleN qui s'était
emparée de l'administration s'est montrée
si intolérante peut teas eeux qui ne par-
tageaient pas ses opinions, qu'elle les a
naturellement décidés à abandonner le
comtté.
Telles sont, d'après le G~
le correspondant du ~'MK~ les trouve
insufSsàRtes pour expliquer une chute
aussi complète et aussi rapide. Il faut re-
monter aux causes premières si l'on veut
se rendre un compte exact des raisons
qui ont: paralysé l'enthousiasme pansla-
vistë de la Russie. Le mouvement en fa-
veur des Slaves avait été trop violent
pouf qu'il pût durer dans une nation vive,
mobile, aussi prompte à revenir en ar-
rière qu'à se lancer en avant. Différentes
circonstances: imprévues ont contribué
aussi à le ralentir d'abord, puis à l'arrê-
ter presque totalement." Oh saitquel amer
sentiment de désillusion mutuelle s'est
emparé des volontaires russes et des
Serbes lorsqu'ils se sont trouvés face à
face. L'armée d'invasion tout entière a
éprouvé un sentiment du même genre
lorsqu'elle s'est aperçue que les Bulgares
ettës autres Slaves qu'elle allait délivrer
n'étaient pas ces créatures jdéales qu'on
s'était représentées àvaht'ie départ. Com-
ment résister aussi à. Ja lassitude d'une
longue campagne et à la pénible décep-
tion qu'on & ressentie lorsque la « prome-
nade'militaire' H Sur laquelle bn~ comptait
s'est transformée en une .guerre, terrible
qui a.,coùté;de~ sommes é~orj[nes. et. des
torrens de;saog:? .
Peu à peu' la cohvicthm s'est répan-
due que les trésors et les efforts d'é-
p~naéa~pour les Bulgares -auraient pu
être bien mieux employés au dedans,
et 'cétt& idée a pris en~n tellement de
consistance qu'elle a été exprimée avec e
une rare franchise, le croirait-on ? pa.r le
président même du comité stave de Saint-
Pétersbourg. Voici, d'après le correspon-
dant du y~M~, le résumé du discours par
lequel ce président à ouvert la dernière
séance"
a Noua autres Russes, nous nous sommes
livrés &J'Ufu&lbn d'imaginer qu'~n fait de.
cîvîHs&Hon'etde culture Bous étions aussi
élevés au-dessus des autres Slaves q~e rem-
pire ~usse estélëve par sa.~uissanceTnili~àire
et administrative &u-dèssu8 des petites prmci-
pautés slaves. Notre première déception, a
été de découvrir que la condition matérielle
des SI&ves méridionaux était dé beaucoup
mëïncure que cotle du peup)e russ~e. Nous
nous sommes convàmcus que notre prétendue
supériorité n'existait pas non plus sous d'au-
tres rapports. H résulte de toutes ces décou-
vertesquelascience.lalittérature.tapédagogte
et ta presse russes devraient d'abord songer à
se perfectionner eUes-m émes. En dévëtoppàh t
notre propre vie au point de vue religieux,
mora! et intellectuel, nous procarfrons aux
Siaves Ix-aucoup plua d'avantages que par
l'expression dé notre sympathie et par notre
coopération active. D
La conclusion de ce discours a été que
le comité slave devrait désormais, a.u lieu
de s'occuper des Serbes et des Bulgares,
« contribuer à élever la condition maté-
a rielle et morale de cette partie de la
a communauté slave qui s'appelle Je
B peuple russe. ~Vo;là de quelle manière
les panslavistes de Russie jugent eux-mê-
mes l'œuvre qu'ils viennent d'accomplir en
Orient. Veut-on savoir maintenant de
quelle manière les Slaves' des Balkans ap-
précient, de leur côté, Tintervention des
Russes dans leurs propres .aSaires? C'est
encore le l'apprendre par la plume d'un écrivain
russe qui, d'après le correspondant du
.Z'MKM, « a eu de grandes occasions
M d'observer les frères slaves et qui écrit
)) dans un esptit calme et impartial. )) Cet
écnYain résume comme on va le voit le
sentiment des Slaves sur les Russes.
u La ~alt~' rasse; dlsëtit-i15; eat t>iàp "1
« La &ail~rasse; disent-ils, *ést trop
fourdé, et l'émancipation par tes Russes est,
au delà de toute comparaison, plus ter-
rible que l'oppression turque et l'exploi-
tation autrichienne. Nous devons certaine-
ment nous servir de la Russie pour atteindre
notre but; nous devons nous servir de son
nom pour enrayer nos oppresseurs, et de sa
puissance pour nous délivrer d'eux lorsque
t'occasion favorable so produit. Mais, une tois
délivrés. Dieu nous garde de tomber sous la
domination, ou même sous l'inûuence exclu-
sive de la Russie, et d'introduire chez nous
l'ordre de choses russe'D'un autre côté, !a
puissance de la Russie est notre faiblesse. Si
celte puissance n'était pas si grande, l'Eu-
rope ne la redouterait pas et n'emploierait
pas, comme elle le fait à présent, tous ses
efforts à empocher notre émancipation. L'Eu-
rope a peur que nous ne nous unissions à la
Russie, et que, formant avec elle uao seule
communauté, nous n'fcrasions toutes les au-
tres nations et ne détruisions leurs civilisa-
tions qu'elles ont mis plusieurs siècles à
créer. p
~M eo~M~M ~M~ Nous nous
reprocherions ~d'auaiblir par le moindre
commentaire ces citations révélatrices;
Mais les Russes, qui jugent enSn si cor-
rectement eux-mêmes leur propre politi-
que, continueront-ils à traiter en ennemis
ceux qui n'ont rien épargné pour les em-
pêcher de commettre les fautes dont ils
sont obligés de faire aujourd'hui le triste
et humiliant aveu~
Mt~AM
CMtwure le 13?~ le <4 MfttMtte. B'S<
Compta.nt.7630. 7640..J'10~7.
Fin cour. 76S5. ~6M<2 Sl<2
~*t/we/<
Comptant t()S.10!t~25.~
ComptNltH2~<)220~«).
Fino<
pHTn~~d~tSB]M3oi&.
Emprunt 5 &/0. 'H2l'r.'42 t/2, 37 t/2, 4S.
Exter'* espagnole.. m/2, H/~6.
Intérieure. 123/4. J
60/0 turc. isfr.40,25.,
Banque ottomane.. <38fr.t2,4Mir.M.
MMmMMt~ 86fr.
Florins (or). Mi/8,i6.
Egyptiennes 6 0/0.. 275 & 270 fr., 270 fr. 32.
~!ous recevons.de nos correapondana païtt-
culiers les dép6chea suivantes
« Berlin, lé 13 juin, 10 h. soir.
B La première séance du Gongrèa a duré
deux Jieures. Après un discours dans lequel
le prince de Bismarck a précisé le but du
Congrès, OtLS'est ajourner lundi. Le chance-
lier doit se rendre samedi à Dresde pour cé-
lébrer les noces d'argent du roi deSaxe.
cDes négociations séparées auront lieu
dans l'intervalle des séances entre les repré-
sentans des puissances pour aplanir les difS-
cultés de détail et faciliter–les travaux du
Congrès.
t Lundi, la participation de la Grèce et des
Principautés danubiennes sera discutée. Pro-
bablement. la Grèce sera admise aux séances.
On croit que l'incorporation de la Crête à la
Grèce est décidée en principe. La Russie n'y
fera. pas oppositiont)" b <, N.
a Berlin, Iel4jùin,3h.
B L'intervalle entre la première et là-se-
conde séance du Congrès sera. -utilisé par
les plénipotentiaires pour se concerter entre
ouxet enréférer à leurs gouvernemens. respec-
tifs, <:omme il était facile de le prévoie
l'optimisme un.peu vif des premiers mo-
mens a fait place à des dispositions plus
froides. On ne voulait voir d'abord que
le~ côtés encourageans de la situation créée
par le Congrès; certains journaux consi-
dèrent aujourd'hui exclusivenïent les points
noirs et les difficultés ~le l'oeuvre entre-
prise. Il y a .certainement de grands
obstacles à vaincre, mais on peut envisager
l'avenira.véctonfia.nce. Quelques journaux an-
glais ont prêté dévastes projets a. lord Beacons-
Beld cela est considéré comme chimérique
il y a beaucoup plus de chances que l'Angle-
terre essaie de maintenir le plus possible le
S~M~M." n R.
« Berlin, le i4 juin, 10 h. soir.
)) Les envoyés de la Roumanie, de la Serbie
et du Monténégro se sont adressés au prési-
dent du Congres pour obtenir voix consulta-
tive aux délibérations. En cas de refus, ils
présenteront chacun séparément une protes-
tation. <
aLes plénipotentiaires de l'Angleterre, de
la Russie et de l'Autriche pnteu ensemblede
longues conférences. On croit & un rapproche-
ment entre le comte SchouvaloH et îe comte
Andrassy.
Après de longues délibérations, la cour a
décidé de prendre le deuil pour la mort du
roi de Hanovre. H N.
TéMgMpMe pftvée.
(SefTice tétAcr~hique de l'ftgemce HtTM.)
Berlin, le Hjuin,9h. soir.
L'accord n'est pas encore fait entre l'Au-
triche et la Russie sur l!t question de l'agran-
dissement de la Serbie et de 1~ cession d'An-
tivari au Monténégro. Pendant que les négo-
ciations se poursuivent & ce sujet et en ce
qui concerne la. Bulgarie, on étudie parallè-
lement le rûledes attaches unitaires qui
seraient chargés de déterminer l'équivalence
des distances pour le retrait simuttané des
forces russes et anglaises des environs de
Constantinople.
Bien que l'ordre du jour de la prochaine
séance du Congres ne soit pas encore ré-
glé, II est probable que cette question lui
sera ëôumise en premier lieu lundi, si l'ac- `
cord. vainement cherché autrefois sûr ce
point, est acquis d'ici la. Dans le cas con-
traire, la question ne serait pas soumise aux
plénipotentiaires.
Le Congrèsabordera letraité parlaBu!gMte.
Quant &la représentation de la Grèce, si t'en est
géhéra.lement d'avis qu'il y aura lieu de faire
à ce royaume une situation plus avantageuse
qu'iiux autres Ktats qui demandent à'ôtre en-
tendus, ou p~'Mt aussi adopter le point de vue
particuuer de M. de Bismarck. Le chanceher-
mési 'ont pense qu'il vaut mieux ne pas in-
Wiaire &&HMlletnent au 6
vë!le puissance, a6n d'éviter !es lenteurs aussi
bien que tes sollicitations plus pressantes des
autres Etats qui demandent & être entendus.
La Grèce serait admise plus tard, alors
que les questions importantes seraient
en partie réglées, et que même on se
serait entendu sur les agrandissemena qu'on
parait disposé à lui donner. Il n'a pas été
question de la Grèce dans la séance d'hier.
Ou s'en est occupé seulement dans tes con-
versations que tes plénipotentiaires ont eues
eh defiors delà séance.
Chaque plénipotentiaire a devant lui, sur la
table du Congres, le traité de San-Stefano, les
protocoles de la conférence de Constantinople
et les traités de 18:;6 et de 1871.
Berlin, le i4 juin.
Les délégués turcs Méhemet-Ali Pacha, et Ça-
rathéodory Pacha sent arrivés ce soir à dix heures
un quart.
Berlin, le i3 juin, soir.
Ce soir, le prince impérial d'Allemagne a of-
fert un grand dîner de <60 couverts dans la salle
Blanche du Château royal & tous les membres du
Congrès. Le prince Gortchakoff seul n'y assistait
pas-.
Tous les invites se sont rendus au palais en
voiture de gala.
Des réceptions après amer om eu i:cu sutvtttu
le cérémonial de la cour et d'après les traditions
impériales.
Tout le monde était en grand uniforme. Aux
côtés du prince impérial se trouvaient les princes
du sang et les membre~ des familles impériales
et royales. En face étaient les membres du Con-
grès.
Aux tables latérales se trouvaient les ministres
d'Allemagne, les hauts fonctionnaires dé la cour
et les officiers généraux.
L6 prince impérial avait immédiaMme~t, asa
droite la princesse impériale, le grand-duc de
Bade, la princesse Marie. le prince Henri des
Pays-Bas, nàncé de cette dernière; à s~ gauche,
la princesse Frédéric-Charles, le prince Charles,
û'ere de l'empereur, le prince Frédéric-Charles
son fils.
Le prince de Bismarck, en grand uniforme de
cuirassier blanc, était placé en face du prince im-
périal. Il avait à sa droite le comté Andrassy en
grand uniforme de Hongrois, lord Beaconstleld,
le comte Sohouvaioff, Ip comte Cairoli, le mar-
quis de Salisbury, le marquis d'Haymerlé, lord
Odo Russell; à sa gauche, MM.Waddington. fai-
sant face laprincesse impériale, Corti, Sadoullah,
deSaint-Valuer, d'Oubril, Dosprez, le prince de
Hohenloho, de Mouy.
Les invités, introduite par les chambellans, se
sont rendus dans de magnifiques salons. En-
suite, ils ont été reçus dans la salle à manger
où des maîtres do cérémonie leur indiquaient
leur place.
A sept heures vingt minutes, la cour a fait son
A sept heürès vingt'mtnutés, ta côur a fâi't soh
entrée. Le prince a invité tout le monde a s'as-
seoir. Pendant le dîner, un orchestre placé dans
une tribune jouait des morceaux svmphoniques.
Au cours du dîner. M. de Bismarck s'est entre-
tcuu parHo~Mt'ement aven M Washington, quoi'
qu'il ait conservé sa forte corpulence et une
certaine vivacité .dans les. allures et le regard, il
paraît, viëilii. Au lieu de la moustache d'autrefois,
il porto toute sa barbe taillée courte et entière-
ment Manche. Pendant le dîner, la princesse im-
périale a échangé des toasts a l'anglaise avec
MM. BeacoMCctd, Andrassy, Waddington. Au
dessert, le prince impérial s'est levé et a lu d'une
voix forte le toast déjà télégraphié. Toute l'as-
sistance était debout.
Berlin. le t4 juin.
La cour royale de Prusse appris lé deuil pour
trois semaines à partir du~3'juin,a l'occasion de
la mort du roi George de Hanovre.
Hier, après le dmer de gâta, lord Beacons-
Meld a été reçu au palais du prince impé-
rial.
L'impératrice recevra à une heure et demie
le comte Andrassy au Datais royal; & une heure
quarante minutes Il. eaddingtoii à une en,-
quarante minutes M. Waddington, a. deux heu-
res dix minutes lord BeacohsSeld et lord Salis-
bury a deux heures trente minutes )e comte
Corti~A.~deux.heures cinquante minutes le prince
Gortchakbuet'IecomteSchouyaioS'.
Berlin, le i4ju{n.
Hier soir, après le dîner de gala; le prince im-
périal et la princesse sa femme, ont encore re-
mercié personnellement le comte Andrassy des
vœux sympathiques qu'il a faits pour la guéri-
son de l'empereur d'Allemagne dans la première
séanceduCongMs. 1
Lord Beaconsfield s'est rendu-après le dmer
de gala au palais du prince impénal, ou il s'est
longtemps entreténu avec le duo de Connaught
et sa Oancée, que la mort du roi de Hanovre
avait empêchés d'assister, au dîner..
Le ÛMe publie sous sa propre responsa-
bilité'un document qu'il dit être ta texte
complet de }'ehtén~e anglo-russe signée au
Forei~-ofôce, le 30 mai, par le comte Schou-
vaton et par lord Sàlisbury.
Ge document concorde en substance ~yec
les points du résumé publié par le
résumé que nous avons donné déjà dans no-
tre Nu-méro du 1~ juin:
sud, ne touchant pas la mer Egée, avec un gou-
vernement chrétien et un gouvernement sembla-
ble aux :colonies anglaises :e 1 1
& z" Les troupes turques retirées de cette der-
nière province n'y ~'entreront pas;
S" L'Angteterre regrette la rétrocession de la
Bessarabie, mais ne s'y dpposé pas; `:
& 4° L'Angleterre se réserve te droit de discu-
ter, dans le Congrès, les arrangemens interna-
tionaux concernant le Danube~.
? S* L'Angleterre ne considérer pas la posses-
sion de Batoum comme justmant une interven-
tion hostile. La Russie promet de ne pas s'avan-
cer au delà. de sa nouvelle frontière asiatique;
c 6" La Russie rend Bayazid a la Turquie, sur
la dëmamde de l'Angleterre; la Turquie, en
échange, cède la:province de Kotour à la Perse;
~Ï" La Russie s'engage à ne pas prélever en
territoire l'indemnité de guerre fixée, et en même
temps de ne pas créer des'embarras aux créan-
ciers anglais de la Turquie. Cette question du
paiement de l'indemnité ser
Congrès;
8° Le Congrès se chargera de réorganiser l'Epire,
la Thessalie et les autres provinces grecques
s 9° La Russie consent à ce que le passage des
Dardanelles et dnBosphoro reste dans le ~s
la question de ta réot'ganisatibn de la Bulgarie
par l'Europe et discutera les questions de l'occu-
pation en Roumanie. & t
Voicrie texte du second Mémorandum que
le G7o~présentd comme ayant été rédigée
lam~medateduBOtnai:
Mémorandum précédeptt le gouvernement bri-
tanniqae se réservé dé faire valoir au Congrès
les points suivans
rope dans J'organisation:administrauve des deux
provinces bulgares. 1
& B. Le gouvernement anglais discutera au
Congrès la durée et la nature de l'occupation
russe en Bulgarie, et le passage des troupes rus-
ses par la Roumanie.
o C.– Le nom à donner à la nouvelle province
méridionale.
D. Sans toucher à la question territoriale,
le gouvernement britannique se réserve de dis-
cuter la question de la navigation du Danube.
E. Le gouvérnetDént se réserve dé discuter
au Congrès toute la question des détroits ma's
M'prencract'e de'la declaration verbale faite par
l'ambassadeur de Russie a Londres, a savoir que
lé cabinet impérial s'en tient à la déclaration de
lord Derby du € mai t877 et que !e plënipoten-1
faire russe insistera ail Congrès sur te maintien «~*
du~ao. ra au oneëj sur e maintien
F. 1~& gouvemëmeat anflals demandera
au Sultan de promettre à 1 Europe de protéger
également au mont Athos tes moines de~ autres
nationalités. s
CHAMBRE DES COMMUNES. Séance du
au sujet du document pubtie aujourd'hui par le
(KoSe, dit que ce document n'a pas été commu-
niqué par le gouvernement.
H l'a vu seulement au moment où M. James
l'a remis. H n'a pas eu le temps de l'examiner il
lui est Impossîbfe de déclarer s'il est exact et
authentique.
Au moment où s'ouvre le Congrès de
Berlin, il n'est pas inutile de réunir quel-
ques observations qui ont déjà été faites
au sujet de la Bulgarie, mais auxquelles
les circonstances donnent un intérêt plus
actuel. Nous avons beaucoup parle de la
Bulgarie, en faut parler encore une fois,
et nous souhaitons Vivement cmp <~ aritf
la dernière. C'est la politique russe qui a
tionalités qui remplissent la scène en
Orient. Ilsemble, dès le premier coup d'oeil
jeté sur le traité de San-Stefano, que ce
traité ait eu pour but principal sinon
unique de créer une vaste principauté
bulgare et d'en étendre les limites aussi
loin que possible, depuis le Danube jus-
qu'à l'Archipel. En présence de cette
création imprévue d'un Etat nouveau
qui détruit tout équilibre dans la pénin-
sule des Balkans, l'Europe a éprouvé une
vive inquiétude. L'Angleterre passant im-
médiatement à l'action, et l'Autriche à là
menace ont opposé un veto absolu à
l'audacieuse conception du général Igna-
tien'. Il en résulte que la question bul-
gare forme en quelque sorte le nœud de
toutes les difficultés que le Congrès doit
étudier et résoudre, et cette question peut
être ramenée à deux points dont l'uo
est tout matériel et l'autre tout moral
d'abord, les frontières à donner à là nou-
velle principauté ensuite, l'étude dé "la
principauté elle-même au point de vue
des aptitudes politiques, administratives,
civilisatrices des races qui la composent.
A vrai dire,.il y a entre ces deu~ points
une con'élaj.ion très étroite, et c'est p&ut-e
être par le second' qa~il faudrait ~csm~
mencer. La diplomatie russe et les apôtres
d'un nouveau genre qu'elle a produits
nous ont parlé longtemps des Bulgares,
'de leur histoire plus ou moins authen- à
tique, de leur littérature plus ou moins
originale, et surtout des souSrances. qu'ils
supportaient en leur qualité de chrétiens.
L'Europe a écouté ces- rapsodies qui
semblaient venir d'uB bon naturel, et -elle
a éprouve une bienveillance 'particulière
pour les Bulgares, sans oublier toutefois
qu'ils n'étaient pas Tes seuls chrétiens des
Balkans. Est survenu le fameux massacre
dont on a si fort exagéré les proportions e~
le caractère. Alors les Bulgares ont tenu
le premier rang sàn& "conteste dans les
préoccupations européennes; .c'e&t à leur
intention spéciale que la Russie a com-
mencé là guerre, et c'est à leur béné~
Sce à peu près exclusif qu'elle à fait
la paix. Jusqu'à ce moment, l'Europe
s'était laissé bercer et presque endor-
mir dans ses. sympathies .bulgares;
mais le traité 'de Sàn-Stefano l'a subite-.
ment réveillée. ,La Bulgarie, expression
vague et inoiï]ensLve, ~bjet ~oucemenjt
plaintif de la. compassion universelle~ las
Bulgarie a pris corp~ subitement ~sous un&
forme menaçante, et la question de ses
frontières est devenue la première et la
plus grave de toutes celles que le Congrès
doit agiter..
Il est dès aujourd'hui ccrtain~qué. les
frontières Gxées pour la Bulgarie par le
traite de San-Stefano ne seront pas main-
tenues. La Bulgarie sera bornée au nord
par le Danube, mais'au. 8ud ses pieds ne
baigneront pas dans la mer Egée. Reste à
savoir où seront ses frontières méridiona-
les. Oh avait songé d'abord, s&s doute e
pour plus de simplicité, a tirer une ligne
de délimitation horizontale. La ligne de&
Balkans serait .une frontière très natu"
relle et très &)Fte. Rien ne serait) en en'et,
plus simple au point de vue géogra-
phique malheureusement, il s'est trouvé
que rien ne serait plus anormal au point
de vue ethnographique. Il s'en faut de beau-
coup que les populations, surtout à l'Est,
soient exclusivement bulgares et chrétien-
nes la diversité des races et des reli-
gions est telle presque partout,, .qu'aucune
partie du pays ne présente un caractèra
homogène. loi les chrétiens dominent, et
là ce sont les musulmans. On ne peut
donc prendre pour 'critérium et pour
guide que la proportion numérique en-
ire lt.s diverses racés et les religions op-
posées, et c'est ce qu'à fait Midhat Pacha
dans une intéressante brochure (1) dont
nous avons publié récemment quelques
extraits. Nul homme assurément ne con-.
naît mieux que Midhat des provinces dont
il a été longtemps gouverneur et qu'il a
administrées avec autant d'intelligence que
d'énergie. D'après son calcul, vingt-six
districts qu'il énumèré à l'ouest de la Jan-
tra comprennent 60 ou 80 0/0 d'habitans
bulgares et chrétiens, mais dans les dis-
tricts situés à l'est de la même rivière, tels,.
que Roustchoult, Rasgrad, Osman-Bazar,
Choumia,. Totrakhan. SiHstrie, Toultcha
et Varna, la proportion est complètement
renversée, et l'on compte 70 0/0 dé musul-
( ) ) ?'!<~Mt~, MM jMM~, MM 'ccMtf, ci~z Demtn.
mans. Le reste est un mélange de Grecs,
d'Arméniens, d'Allemands, deLipovans, de
Cosaques, deValaques.deBuIgares, etc.Gee
derniers, on le voit, n'entrent que pour u~t
élément sans importance dans cette mass~
c.onfu~e. On pense bienqueceux quiontMt
cette étude et relevé cesobseryations n'ont
pas travaillé par pur amour de la, science
ethnographique et avec un désintéresse-
ment platonique. La conclusion deMidhat
Pacha, par exemple, est qu'au lieu d'étendre
la Bulgarie au nord sur toute la longueur
du Danube et de lui donner pour limite
au sud quelque ligne parallèle telle que
les Balkans, il faudrait la reporter tout
entière à l'ouest du Lom, où l'on trouve
des populations vraiment bulgares, et lais-
ser a !a Porte l'est de la province, à partir
de la même rivière. Dans ce système, au
lieu de chercher simplement une frontière
méMdionpt.
vrait Im tracer une frontière orien"-
ta~e, s'étendant en diagonale de l'eat
à l'ouest, depuis 'Sistowa jusqu'à Sona,
Somakov et Kustendil. Une dépêche adres-
sée de Vienne au .~MM~ annonce que' la
Porte fera.en enet, lès plus vifs efforts
pour sauver tout ce qu'elle pourra au
nord de la Bulgarie, et particulièrement
a.u nord-est, où la population est musul-
mane. II n'est pas impossible que la Tur-
quie trouve quelque concours dans le
Congrès pour la soutenir dans cette pré-
tention et pour .maintenir sa domination
directe sur les rives de la mer Noire aussi
bien que de. la. mer Egée. On adopter
peut-être en6n,:après des concessions r6*- à.
ciproquea, un plan intermédiaire entre
celui des Russes et celui des Turcs.
Ce qui est plus que probable, c'est que
les plénipotentiaires réunis en Congrèa
traiteront la question de Bulgarie dans
l'intérêt général de l'Europe plutôt que
daos l'intérêt pafUcùlier des Bulgares. On
commence à se demander par quelle sur-*
prise les Bulgares ont réussi à accaparer
en quelque sorte les sympathies de tout
le monde. Leur histoire, dont on avait
tant parlé, se trouve être une dégend~
controuvée leur littérature se réduit
à quelques chansons comme en pro-"
duisent tous les. peuples qui sont:eo
enfance; ou quL y sont revenus. Voilà
pour le passé. Quant au présent, on ne
saurait refuser 1~Bulgares d'être une
popu}ation suffisamment laborieuse et in-
dustrieuses-mais, soua le rapport du dé~
veto ppement intellectuel, ils ne sont nul-
lement supérieurs aùx'populations musul-
manes qui les entourent où qui'se mê-
lent à eux. Du reste, nul mouvement
sp.ontahé, aucune .initiative, .pas !e moin4
.dre cSort, même 'pour .favoriser l'œùvre
que la .Russie semble avoir entreprise à
leur profit. Depuis plus de deux années
nous n'entendons parler que dés Bulgaa
res; mais depuis' deux ans a-t-on cité'att
seul Bulgare qui ~se soit pârticuliërethent
distinguent d6ht le nom ait retenti en Eu-
rope ? Ce pays héroïque a-t-il produit'le
moindre héros, même de ces héros mmu~.
cuIestels.qujePekoPaviQwitch, Lubobra~-
titch pu Despoto'vitch, enfans de l'Hep~
govine, et de I& Bosnie? On a org~
nisé une milice ~bulgare quelqu'un
a-t-il apppis les hauts faits de cette mi~
lice? Quoi! depuis si longtetnps dëj~
l'Occident est dans unè~ émotion fébrité~
l'Orient est en feù~ les dipiomates' s'agë
tentées armées se .choquent: et qùeÏ
estl'jntérêt supérieur qui, est en jeu en
tout ceci ? C'est l'intérêt des Bulgares
Jamais nation n'a été mieux à même de
prouver sa puissance vitale et n'a
entendu un pareil appel à l'indépendance~
mais jamais nation n'a prouvé plus d'im-
puissance pu d'indiSerence à totïtë chose?
Spectacle singulier et bien rare! dans'të'
grand drame qui vient de se jouer, l'Eu-
rope a prêté ses sympathies; la Russie et
la Turquie ont largement donné leur sang~ i
quanta la Bulgarie, ellealivréson nom, ou
plutôt on le lui a pris, on s'en est servi.
H a été sans cesse question des Bulgare~*
et on ne les à vus nulle part, sauf dans
des massacres et d'autres atrocités qu'iîaf r
commettent contre les musulmans, et
qui se renouvellent encore tous le~
jours. Phénomène nouveau dans l'his-
toire, et qui rappelle par opposition e~
par contraste, l'Irlaude~ la Vendée, les*
provinces du Nord de l'Espagne, TIta&
)ie tout entière et Ses longues et ar-~
dentés luttes, là Hongrie; la Polo-
gne, etc. toilà des nbiïis qui représen-
tent ou une na.tionalit'ë, ou une opinion,.
ou une passion, et qui les onL représen-
tées avec éclat; mais la Bulgarie, que re*. `
préaente-t-elle. aujourd'hui? L'abdication
e!ttre les mains d'un antre, le renonce-
ment de soi-même, l'incapacité approuver
un autre sentiment que la plus bi'utalè
vengeance. On a dit autrefois de l'Italie
qu'elle était une expression géographique,
et elle à prouvé' qu'elle pouvait être autre
chose. Mais qu'est-ce que la Bulgarie? un~
prët'exte, et tout a.u plus une raison so-~
oialepour une œuvre qui ne lui appar-
tient pas;
II estypa.i que la plupart deft Buigarea
sbnt chrétiens; ce qui leur donne un titre
à notre Sympathie; ma~s la plupart des
diplomates so~t très pMIosophes, ce qui
doit les porter a comprendre et à prati-
quer la plus large tolérance. On a abusé,
'beaucoup du mot de tolérance; on ne
s'est, pas assez souvenu que la ioléraoce
doit être réciproque et ne s'applique pas
~inoina aux muaulmaas qu'aux chrétiens.
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