Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-06-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 14 juin 1878 14 juin 1878
Description : 1878/06/14. 1878/06/14.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4604718
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~ItiO~ DE PARIS.
MMEN H Jm
im
M~mMjm
;~Î8.
'AB6~7,
nrn des Pre~s~&iat-Gettaam-J~BaMro! if.
f)tBX N< MMMMtttMMMO' t..
un.aà. Sit &ois. Tirots ïttOM.
Péitâ~téM. 80 fr. tO ?. M ?.
Pans. Mfr.. M&. i8ft.
Ms ttbonmemens tatteat des i*« M d<
Us cü~ud mo~s: de. s 1.n. dt
ctij~timois. 1
JMJMALim DEBATS
ON a'ABONM! ·
.dans le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !M
tegenoes du Maroc et de ia Tuniai~
en Chine et au Japon,
nm mojen d'une valeur payable & Paria ou M
tMMats-ppste, soit intemaSonaux, soittrane~
M Anemagne, en Autriche, en Russie.
et dans tous les pays du Nord
ehe< tous tes directeurs de postes;
et dams tous les autres pays,
WM FMïoi d'une valeur payable & Partit.
C t t f C f 11 T tE' ? A t ? f C
'~A~ ~KAt~
.tPtd~tMt~mà~ tM~'iee)~'
!
Ët.É~ë&Awà, ~M"~ to
Bëwspma~s oNcë: t7, GfëSh&m strëét, u, ~.JC!
'"ë"c.. LpBdt~mX ~
i8e,St~d,C.YLdndon. -'T'~
A BniMUes, & t'0/~ <<< ?"M<< 46, m< a~~
Madeleine, dana MM~nes et dams les ti.
-A~a~
t~Mmonces~o&ttewtt
OMittnW.jftHtehey~t~NK~~tC~
t.pi&çedtKTBontse,
MMdoheattc~OMa atreàgr66es PM t6dMt
.V F~m~
JEUDI iS JUU$
Le parti libéral vient de remporter eh
Belgique u~ grand succès les éleetions
pour le renouvellement partiel du Sécat
et de là Chàinbrë Ms Ëéprésentans lui
eut donné la majorité. Le ministère catho-
lique est battu et il a déjà remis sa dé-
mission: ëcMe les mains du roi. La Cham-
bra d~ Reprësëntàns, qui se comp'o~ait
~e 124 meiiibres., comptait 68 cléricaux et
&6 libéraux, soit une majorité cléricale de
M vofx; là Chambre nouvelle se compo-
sera de Ï32 niëMbrès, dont 70 libéraux et
6~ cléricaux, soit une majorité de 9 voix.
Rpste un scrutin de ballottage qui doit
avoir lieu à Wazemme; s'il est favorable
aùi libéraux; ce que tout fait supposer,
cette majorité sera portée ait) voix. Le
Sénat se composait de 62 membres, dont
33 cléricaux et 20 libéraux, soit une ma-
jo'rité cléricale de voix. Lé Sénat nou-
veau se composera de 66 ineinbres, dont
~libéraux et 30 cléricaux, soit une majo-
rité libérale de 6 voix. Ainsi les libéraux
l'emportent dans les deux Chambrés suc-
cès considérable, inespéré, qui dépasse
toutes leurs prévisions. « II faudrait re-
monter bien haut dans nos annales étec*
tôralës pour eh constater un pareil, s'écrie
r~~ë~SMCë ~~e, et nous doutonsmême
qu'on puisse l'y rencontrer. ):
Nous félicitons d'autant plus vivement
le parti libéral belge de sa victoire, qu'elle
a été remportée par les moyens les plus
réguliers elles plus constitutionnels. Le
ministère Malou a occupé huit ans le
pouvoir, long espace pendant lequel H
est arrivé quelquefois aux libéraux de
~impatienter, d'accuser les lois de leur
défaite, de se laisser aller à des velléités
de révolte et d'agitation. Nous nous sou-
venons d'avoir eu à ce sujet d'assez vives
polémiques avec là presse libérale belge,
Nous citions notre propre exemple à nos
voisins et nous leur disions: Cessez de
casser des vitres, c'est un moyen dange-
reux et inefficace. Adressez-vous à l'opi-
nion publique, et elle vous répondra; vos
lois sont bonne6t votre Constitution eat
excellente le jour n'est pas loin où, sans
provocation, sans violence, sans aucune
mesure illégale, vous arriverez, comme
nous l'avons fait, à surmonter les rési-
stances du parti clérical et à vous empa-
rer de la direction du gouvernement.
Avions-nous tort. comme nous le sou-
tenaient r~i~CK~MM ~e~e, r-F~c
~~e, la j~~?'attires journaux ? `l Les élections de
mardi prouvent bien que non. Les libé-
raux ont dû attendre assez longtemps le
pouvoir mais ils le tiennent aujourd'hui
bien plus sûrement que s'ils l'avaient es-
caladé, ainsi qu'il leur est arrivé autrefois
de lé faire à là suite de démonstrations
extérieures, de promenades bruyantes
dans les rues et de nuées de pierres s'a-
battant sur les vitres dee établissemens
catholiques..
Il faut rendre justice au ministère Ma-
!où oui succombe sous ces élections libé-
rales. Ce n'était pas un ministère violent,
nmteces ministères de combat; comme
nous en avons vu chez nous, qui sem-
b'ent avoir pris pour devise le fameux
TersdeBoileau:
AMme tout pitttôt, c'est l'esprit de l'Eglise!
M. Malou et ses confrères n'ont rien
aMmé du tout; La manière dont ils se re-
Crent sacs hésiter du pouvoir le jour
même de leur défaite est une bonne leçon
pour leurs confrères de France qui n'ont
pas montré, i beaucoup près, le même
respect pour les décisions du corps électo-
ral. L'idée de chercher à engager une lutte
contre le pays ne leur est pas venue un
instant. « Nous, catholiques belges, dit le
principa) journal de M. Malou, le ./OMr?M~
.e;'M;M~, « nous avons prouvé au
monde notre capacité civile. C'est un
aveu qui peut paraître plaisant à quel-
ques uns mais aux gens d'étude, de
B sens et de prévoyance il n'était pas in-
<) din'ér&nt de savoir comment des hom-
B mes d'Etat catholiques, sans sortir de la
phis consciencieuse légalité, sans rcs-
wtreicdre ou même entraver des li-
bertés civiles que nous voyons, hélas 1
changer si fréquemment en licence,
? sans recourir a d'autre force qu'à la
N force morale et à l'appui de l'opinion
? publique légalement exprimée, peuvent,
t au sein d'une nation libre, occuper le
pouvoir pendant huit ans, honorable-.
B ment etsans faire de concessions auxer-
!) reurs morales de notre temps. "Ceci s'a-
drésseévidemmentauxultramontainsbelli-
queux qui reprochaient au cabinet Màlpu sa
modération, son respect des libertés pu-
bliques et de la Constitution. L'T~~CM-
~MceM~ constate avec raison que le
véritable vaincu du scrutin de mardi n'est
p~s le ministère. Ce sont les évoques ul-
tramontains, sur lesquels tetombe tout le
poids de la défaite. Dans leur zèle intempé-
rant et mal réglé, ils avaient cru l'occasion
favorable pour tenter uae entreprise dé-
cisive et pour s'emparer absolument d'un
pays qu'ils regardaient comme leur meil-
leure citadelle. Ils sont a~és si loin dans
cette voie que le Pape Léon XIH c'est
~~M~M qui nous l'a appris a dû
l.s rappeler à la modération et leur
fi~Ïarer qu'il regardait comme fort im-
prudentes les attaques dirigées par eux
contre une Constitution qui assure à l'E-
glise le maintien de tous ses droits
et de toutes ses prérogatives légiti-
mes. L'événement a prouvé que le
Pape Léon XIII était dans le vrai. Mais
seg ordres, arrivés trop tard, n'ont
pas ê~é suivis pu ont été impuissans, L'é-
chec des catholiques ramènera, d'ailleurs
au pouvoir un homme qui ne mena-
cera ses adversaires d'aucunes représailles.
On sait que M. Frère-Orbau est un vrai
libéral. un libéral, chose rare! qui ne
craint pas la liberté. Il à contribué plus
que personne à ïbrtiûer dans son pays là
liberté de l'enseignement supérieur, qui
profite capendaht beaucoup plus aux ca-
tholiques qu'aux libéraux. Espérons que,
sous son habile et généreuse direction, la
Belgique continuera à donner à l'Europe
l'exemple d'une petite nation que des in-
stitutions réellement parlëmenta.ires pré-
servent dé tous les dangers, et qui échappe
à tous les excès par la sagesse de ses
.lois et la. modération de ses citoyen~
Nous trouvons dans la C'o'K~Mec
de Vienne une Jettre de Saint-
Pétersbourg qui contient de curieuses et
instructives révélations. L'auteur de cette
lettre était jusqu'ici le modèle des cor-
respondans ofncieux. Il affirmait sans
oesse, avec la plus solennelle assurance,
que l'union la plus parfaite régnait
dans le monde politique russe. Que
parlait-on de dissentiment entre le
prince Gortchakou' et le général Ignâ-
tiën'? Le chancelier et l'ambassadeur
poursuivaient le même but, éprouvaient
les mêmes sentimens, obéissaient aux
mêmes mobiles, suivaient avec là même
docilité les ordres de leur souve-
rain, vivaient, en un mot, dans une
conformité absolue d'idées, de projets
et d'espérances. Gette vérité officielle
fait place aujourd'hui à la vérité vraie.
Le correspondant de la feuille viennoise
déclare que ai le prince Gortchakon' va au
Congrès, c'est que la politique du géné-
ral Ignatien' a fait place à une politique
plus sage, plus prévoyante, plus conforme
aux intérêts de la Russie. c depuis la déclaration de guerre à la Porte,
le prince Gortchakon' a plutôt assisté en
témoin à la politique russe qu'il ne l'a
dirigée. H n'a pas recommandé cette poli-
tique, et elle h'àpas eu ses sympathies. Une
autre influence que la sienne dirigeait les
événemens. Même pendant son long séjour
à Buchàrest, il n'a pcis aucune part aux
résolutions du quartier général; il les
a au contraire souvent blâmées avec
beaucoup de vivacité. On ne commet plus
aucune indiscrétion quand on dévoile ces
faits ils sont connus par toute la diplo-
matie européenne. La plus grande douleur
du chancelier à été de se voir exposé à
terminer sa carrière par une suite de fautes
dontil n'était pas l'auteur, et d'être obligé de
prendre sur lui la responsabilité de choses
qui n'avaient pas son approbation. II a
réellement songé à plusieurs reprises à
se retirer des anaires, lorsqu'il a vu qu'il
n'était plus en mesure de dominer le cou-
rant du. jour, et il a même offert chaque fois
sa démission, mais chaque fois aussi son
patriotisme et son ûdèle dévouement en-
vers son maître impérial l'ont déter-
miné à continuer à jouer avec résignation
le rô)e qui lui était imposé. Il a dû, en
outre, prendre en considération l'immense
impression que sa retraite produirait en
Europe. Il n'a pas voulu augmenter les
difficultés de la Russie et abandonner son
souverain dans un moment difficile. Mais
aujourd'hui où, grâce aux efforts du comte
Schouvaloff qui a toujours hautement
'estimé le chancelier et qui a été constam-
ment son fidèle allié, la Russie revient
dans ses anciennes ornières politiques
aujourd'hui où l'hostilité de Londres pa-
raît écartée, où l'amitié nouée avec l'Au-
triche par le chancelier revit, le prince
Gortchakoff peut prendre de nouveau en
main la direction de la politique pour
terminer sa brillante carrière par un acte
qui, sans humilier la Russie, amènera le
rétablissement de l'équilibre européen. »
JM'CME BB PA&M
CMtwM le 12 le 0 XtMM~. tt~texo
Gompt*nt.7635.<. ~6M. S
Finoom' M<7i2 MS5. 712
AMW/W
CompUtnttO!!2S.tW~
GomptMttFinoour.mM.LH2S2<2 2 27 t2
FBTITK BOOMS DU SOOt.
ËmprùBt S 0/0. H2 &. M, S? t 2, 48 3/4. 8S.
30/0. '76fr.6!i,60.
Extér" espagnole.. t4 5/8.
N0/0 turc.Banque ottomane. ~Sfr.,444fr.371/2. `
Ftonns (or). 647/tS, S/16
Egypdennea 60/0.. 28:) fr. 7; 281 fr. 25, 283 fr.
t21/2,283fr.).
Chemins égyptien)). 365 fr.
Nous recevons de nos correspondans patti-
culiers les dépêches suivantes v
t[Berlin,Iol3juin,midi.
e La. seconde séance du Congrès n'aura pas
lîeQ avant lundi. On donne comme motif de
ce retard la célébration des noces d'argent du
roi de Saxe.
a Les plénipotentiaires turcs arriveront ce
soir par la gare de Brestau. e M.
a Berlin, lel3juin,~ h. 20 m.
a A deux heures les plénipotentiaires se
sont .réunis. Il est difficile de préciser la du-
rée du Contres; cependant le terme de dix
jours semble bien court; le Congrès prendra.
probablement trois semaines. o R.
a Berlin, le 13 juin, 10 h. soir.
Au dîner qu'il a donné ce soir aux re-
présentans des puissances, le prince impérial
a porté le Mâstsuivant
< Le Congrès réuni & BerHn a bien voulu
B tout à l'heure inaugurer ses travaux en
B. exprjupiànt ses vœux pour le rétablissement
o de S. M. l'empereur, mon auguste père. Je
)) remercie les représentans des puissances
B de cette marque de 6ympaihie, et j'espère
w que leurs efïbrts seront couronnés par une
B entente qui sera. le meilleur gage pour la
D paix universëUe. et j~ bois aux souverains
n et gpuverhemens dont les représentàns
sont réunis à Berlin. B N.
TëMgrapMe privée
~~
Berlin, le 13 juin, Hh.S6m.soir.
A leur arrivée à. l'hôtel du prince de Bis-
marck, les plénipotentiaires se sont rendus
dans les salons qui leur sont réservés.
A deux heures vingt minutes, les membres
du Congres, introduits par le prince de Bis-
marck dans la salle de leurs délibérations,
ont pris place dans l'ordre indiqué par les
journaux.
Le comte Andrassy, prenant la parole, a
dit qu'il croyait être l'interprète de tous les
membres du Congrès en exprimant le vœu
que la Providence conserve longtemps les
jours de l'empereur d'Allemagne.
Tous les membres du Congrès se sont as-
sociés à ce vœu.
Le comte Andrassy à proposé alors de con-
férer la présidence au prince de Bismarck.
M. de Bismarck, prenant possession du fau-
teuil et après avoir remercié de l'honneur
que lui faisait cette grande assemblée en l'ap-
pelant à diriger ses travaux, a proposé de
constituer )e bureau de la manière suivante
M. de Radowitz, ministre pléaipo tentiaire,
secrétaire général du Congrès le comte de
Mouy, secrétaire chargé des travaux du pro-
tocole M. de Busch, conseiller de légation
au ministère des affaires étrangères, et le
comte Herbert de Bismarck. secrétaires
adjoints le docteur Bûcher eha.t'gé des
archives du Congres.
M. de Bismarck a introduit enauite !es se-
crétaires et ies a présentés au Congrès. Ils
ont pris place aux sièges préalablement in-
diqués, sauf M. de Mouy qui s'est placé au-
près des plénipotentiaires russes au lieu
d'occuper le siège indiqué à coté du siège
des plénipotentiaires turcs absens,
Le Congrès étant ainsi constitué, M. de
Bismarck a pris la parole et a résumé dans un
discours assez bref l'historique de la ques-
tion soumise au Congrès. Il a termine en
exprimant l'espoir que les travaux du Con-
grès aboutiraient à une heureuse solution.
Après avoir r~gté quelques questions de
procédure et avoir réclamé le secret des déli-
bérations. M. de Bismarck a demandé s'il
n'y aurait pas lieu, pour les membres du
Congrès, de ne pas siéger pendant deux ou
trois jours avant de commencer leurs tra-
vaux, afin de pouvoir conférer entre eux et
entrer en de plus intimes relations.
Le Congrès a adopté cet avis et s'est
ajourné àlundi. j .t-
La séance a été levée.
Les membres du Congrès se sont rendus au
buffet où s'est établie une conversation de
quelques instans. Après quoi, ils se sont re-
tirés avec le môme cérémonial qui avait mar-
qué leur arrivée.
Berlin, le !3 juin, midi.
La première séance du Congrès a été ouverte à
deux heures.
Seuls, les plénipotentiaires turcs n'y assistent
pas. Ils arriveront à Berlin ce soir a dix heures.
Tous les autres plénipotentiaires sont arrivés.
Depuis leur arrivée, ils n'ont fait qu'échanger
des visites offIcieUes et n'ont pu encore s'enten-
dre sur t'ordro des délibérations au Congres.
Les noces d'argent du roi de Saxe auront lieu à
la Cn de cette semaine.
Tous les gouvernemens invités à prendre part
au Congrès envoient à Dresde des ropré~ent.ans
extraordinaires chargés dé féliciter le roi et la
reine de Saxe a. l'occasion du vingt-cinquième
anniversaire de leur mariage.
Plusieurs membres du Congrès doivent se
rendre à Dresde à cet eSet.
Le gouvernement français a. chargé le comte
de Saint-Vallier de cette mission extraordinaire.
Notre représentant remettra à LL. MM. une let-
tre de félicitations de la part du Président de la
république et les complimentera au. nom de son
gouvernement.
Pour cette double raison, le prince de Bis-
marck est d'avis que le Congrès doit s'ajourner
après la séance d'aujourd'hui.
Cet avis est partagé par les autres représentans
des puissances.
Le Congrès réglera donc aujourd'hui seule-
ment les questions préliminaires et n'abordera
guère en séance plémère l'examen des questions
politiques que samedi au plus tôt, et plus proba-
Mement encore lundi seulement.
Le prince de Bismarck, rendant, hier soir, les
visites qui lui avaient été faites, est venu à onze
heures chez M. Waddington. Il est resté assez
longtemps en conférence avec le ministre français
et M. le comte de Saint-Valiier.
Berlin, le 12 juin, 4 h. soir.
Les membres du Congrès ont commencé d'ar-
river à une heure dans les voitures des ambas-
sadeurs devant le palais du chancelier. Us por-
taient tous l'uniforme diplomatique de leur pays..
Vers deux heures vingt minutes, te drapeau a
été arboré sur le palais du chancelier pour an-
noncer l'ouverture du Congrès.
La circulation du public est interdite dans la
rae. devant le palais.
Un service particulier de poste et de télégra-
phe a été instaUe pour les plénipotentiaires et
pour les employés du Congrès. Un certain nom-
bre d'employés des postes et des télégraphes ont
été attachés à ce service.
Berlin, le i3 juin, 4 h. 34 m. soir.
Au moment où le Congrès s'ouvre, des impres-
sions diverses se font jour suivant les milieux
diplomatiques qui existent à Berlin.
La confiance à une issue paciCque du Congrès
est presque complète dans les cercles allemands.
On y fait vatoir que M. de Bismarck n'aurait pas
lancé ses invitations s'il ne s'était pas assuré à
l'avance de bases suffisantes pour amener une
.entente.
H revient de divers côtes que M. de Bismarck
a l'intention de mener assez Tapidement les tra-
vaux du Congrès, afin d'établir promptement les
bases générales de la paix. Le Congrès laissant
à une Conférence ultérieure le scinde régler les
détails, c'est Vienne qui serait choisie comme
Iteu de réunion de la Conférence, afin de donner
une sorte de dédommagement à l'Autriche qui
avait l'initiative de la réunion du Congrès. D'a-
près des bruits mis en circutation, M. de Bis-
marck ne pourrait, pas présider longtemps le
Congrès parce qu'il a besoin d'aller prochaine-
ment aux eaux mais on ne peut encore exacte-
ment prévoir ta durée du Congrès.
Dans tes cerctes autrichiens, on se montre ré-
solu a discuter largement, dans le Congrès, le
traité soumis aux puissances garantes. On sem-
bte craindre que tes concessions russes ne con-
cernent plus particulièrement l'Angleterre Les in-
térêts anglais et autrichiens sont identiques suc
certains points, notamment a Constantinople et
dans les détroits; mais ils diffèrent sur d'autres
points.
Les intérêts anglais Sont plus particulièrement
en Asie, et les intérêts autrichiens pius particu-
lièrement tn Europe. On ne croit pas a une en-
tente séparée de ta Russie et de l'Angleterre.
Existât-elle, on se montre résolu à défendre les
intérêts autrichiens en ce qui concerne l'organi-
sation projetée dans les Balkans par le traité de
San-Stefano..
Il se conûrme qu'une entente séparée n'existe
pas entre l'Autriche et la Russie au moment de
l'ouverture du Congrès. On confirme également
les mesures militaires de l'Autriche.
On croit qus, dans cette situation, M. de Bis-
marck tient a profiter des trois ou quatre jours
qui'nous séparent du jour où le Congrès abor-
dera les questions politiques, pour tâcher d'ame-
née l'Angleterre, dont les ministres dirigeans sont ici,
et d'exercer sur eux une entente personnelle
active.
Les représentans des principautés danubiennes
semblent mécontens et comptent peu d'être in-
troduits dans le Congrès, même à titre consul-
tatif. Us se plaignent généralement de la Russie,
les uns pour ce qu'elle leur enlève, les autres
pour ce qu'elle ne leur a pas donné. La Grèce
seule parait devoir être entendue. Les Mémoires
que le Congrès aura à examiner seront nombreux
et détailtés..
Quant; aux plénipotentiaires français, ils s'en
tiennent, au milieu de ces impressions diverses,
a une politique de paix et de neutralité, au res-
pect du droit de l'Europe aftirmé dans tes décla-
rations de M. Waddington a la Chambre. Ils sont
entourés ici de la considération que donne aux
représentans d'une grande nation la loyauté de
leur attitude.
Berlin, le ~3 juin, S h. 30 m.
La séance du Congrès s'est terminée à trois
heures et demie.
Sadoullah Bay y représentait seul la Turquie.
Les autres délégués turcs ne sont pas encore ar-
rivés.
M. Delyânni est attendu demain, venant direc-
tement de Grèce.
Berlin, le i3 juin, 7 h. 50 m. soir.
On assure que l'ajournement a lundi de la
première séance du Congrès où l'on s'occupera
d'affaires est motivé par te désir, de faciliter, par
des entretiens et des négociations préliminaires
entre les plénipotentiaires des différentes puis-
sances, la tâche d'ensemble du Congrès. Une de
ces conversations préliminaires a déjà eu lieu
hier, après la réception du soir chez le chancelier
de Bismarck, entre le comteAndrassyetleconete
SchoUvalofT.
Cet entretien s'est prolongé fort avant dans la
nuit.
"Constantinople, le t2juin, soir.
Deux attachés partent demain pour le Congrès
de Berlin.
Berlin, le t3 juin.
Tout semble confirmer que le Congrès mar-
chera rapidement. L'impression générale est ex-
cellente.
Il est certain que M. de Bismarck a vo'jlu tra-
vailler à la paix et qu'il espère fermement une
solution pacifique.
Les ptëmpotontiaires turcs sont attendus au-
jourd'hui. fis n'assisteront pas à la première
séance.
La Roumanie, la Serbie, le Montenegro et la
Grèce demandent a participer ou à être entendus
au Congrès. l)s présentent tous des Mémoires
demandant l'agrandissement de leur territoire,
sauf la Roumanie qui plaide seulement pour con-
server la Bessarabie.
La demande de la Grèce de participer au
Congrès sera probablement appuyée par l'Angle-
terre. Cette question viendra en délib.iration dès
le début.
Les fanatiques ne veulent laisser en
paix ni âme de roi, ni aine'de Pape, ni la
mémoire de Victor-Emmanuel, ni celle
de Pie IX. Outre tombe, ils s'obstinent
encore à mettre aux prises ces deux hom-
mes qui n'avaient jamais demandé qu'à
s'embrasser. Voici'qu'on publie une cir-
culaire datée du mois de janvier, et par
laquelle le cardinal Simconi, alors secré-
taire d'Etat de Pie IX, donne aux nonces
accrédités auprès des gouvernemens étran-
gers des explications sur l'enterrement
religieux du roi. Nous avouons que ces
explications nous paraissent aussi embar-
rassées qu'inopportunes et superflues.
Personne en Europe, même parmi ceux
qui ont toujours attaqué le pouvoir tem-
porel des Papes comme une calamité pour
la religion et pour l'Eglise, personne n'a
jamais regardé la mansuétude de Pie IX
envers Victor-Emmanuel comme une
reconnaissance de l'établissement du
royaume italien. Jamais on n'avait
songé que du vivant de Pie IX, si pro-
fondément lié par les déclarations
de toute sa carrière, on verrait le Saint-
Siège renoncer à ses anciennes posses-
sions, même en les sachant irrévocable-
ment perdues. Ce qu'on savait, c'est que
Pie IX aimait le roi et n'avait jamais cessé
de l'aimer, et que le roi, de son côté, n'a-
vait jamais demandé qu'à s'agenouiller
devant le vieux prêtre; et c'est ce qui ex-
plique pourquoi Pie IX a été obstinément
rechercher son ouaille à l'heure de la
mort, sans s'inquiéter beaucoup, nous
osons le croire, du patrimoine de saint
Pierre. La politique ecclésiastique s'en est
mêlée tout de suite après, et c'est pour
atténuer l'enet de cette dernière réunion
du Pape et du roi qu'elle a cru devoir
donner ces explications, dont voici la
partie principale:
< On a tant parlé des circonstances qui
ont précédé, accompagné et suivi le grave
événement de la mort inattendue du roi Vic-
tor-Emmanuel qu'il me semble nécessaire de
faire connaître à Votre Seigneurie illustris-
sime et révérendissime au moins tes princi-
pales, c'est-à-dire celles qui peuvent avoir un
rapport quelconque soit avec les immuables
principes de notre sainte religion, soit avec
la situation faite au Souverain-Pontife par ses
oppresseurs. La nécessité de cette communi-
cation paraît d'autant plus évidente quand
on réfléchit que la Révolution, loin de recon-
naître dans un tel événement un avis donné
par Dieu, en profite au contraire pour tirer
de là le plus d'avantages possible et s'en
montrer toute triomphante selon sa coutume,
aSn de pouvoir mieux attaquer et opprimer
l'Eglise et son chef suprême.
? La Révolution ne peut être détournée
d'agir ainsi qu'elle a toujours fait, par l'ih-
comparabte charité du Saint-Père qui ne
cesse un seul instant d'être le vicaire d« Jé-
sus-Christ, et, mettant de côté à cette heure
toute autre considération. a voulu tout
d'abord penser au salut de l'âme du pécheur
moribond. Cette sublime peasée, qui a porté
S. S. à envoyer son propre saeriste au lit du
malade, ne fut aucunement appréciée comme
elle le méritait, puisque l'insigne prélat ne
fut pas même admis en présence du roi qui,
à la dernière heure d'une vie surchargée d'of-
fenses si graves envers Dieu et l'Eglise, au-
rait pu sans doute trouver dans la généreuse
initiative du Père commun de tous les Mêles
un puissant allégement et une garantie ef& ·
cace pour l'avenir de son salut éternel.
Pourtant le ~Saint-Père, ne limitant pas
sa bonté pastorale au trait qui vient d'être
rapporté, ordonna égalfment qu'à quelque
heure que le malade requit les secours de la
religion, ils lui fussent administrés, pourvu
que le prêtre qui aurait entendu sa confes-
sion en eût obtenu un acte dé réparation
pouB le mal qu'il avait commis. Malgré ces
bienveillantes dispositions du Souverain-Pon-
tife, il ne fut ('unné au chapelain du roi de
iè confesser que quand celui-ci se trouvait
déjà à l'extrémité.
n Chacun peut voir avec évidence que l'on
voulut ainsi faire en sorte d'atteindre un
double but: empêcher d'une part que le roi
pût signer de sa propre main l'acte requis,
comme il l'avait fait dans une circonstance
analogue, en 1869, au château de San-
Rossore, ce dont il n'avait toutefois tenu
aucun compte dans la suite, et obtenir
d'autre part que la sêpultu"e ecclésiastique
lui fût accordée, ce à quoi les membres du
gouvernement révolutionnaire, qui avaient
résolu de se servir dé là personne de leur
malheureux souverain, même après sa mort,
pour l'accomplissement de leurs desseins per-
vers, attachaient non sans raison Une grande
importance.
Et, en effet, ceux-ci purent arriver à
réaliser en partie la nn qu'ils s'étaient pro-
posée, puisque les plus scrupuleux rendant
les honneurs funèbres à celui qui si long-
temps avait combattu l'Eglise de toutes
manières et foulé aux pieds ses préceptes
les plus essentiels, iis parvenaient en quel-
que sorte à faire croire que combattre la
Souverain-Pontife n'excluait pas du sein de
l'Eglise celui qui l'avait attaquée, par la
raison qu'il aurait agi sous un prétexte po-
litique quelconque. Ce ne fut donc que
lorsque les choses en étaient aupoint que
nous avons dit que le confesseur du roi
put le voir; mais alors le roi n'étajt plus en
état d'entendre ni de signer une rétractation.
Cependant, comme le confesseur du roi as-
sura que le moribond l'avait chargé de mani-
fester à S. S. le repentir du mat qu'il avait
fait, et de soMicitef pour cela son pardon, le-
dit confesseur, sous la condition qu'il déli-
vrerait par écrit et avec serment une déclara-
tion de cet acte de rétractation à l'éminen-
tissime seigneur cardinal-vicaire, fut auto-
risé par l'autorité ecclésiastique, en vue du
péril imminent dans lequel se trouvait le ma-
lade, à lui porter le saint-viatique.
s La déclaration voulue fut remise au vé-
nérable cardinal le lendemain de la mort du
roi, et c'.est en raison de cette déclaration qu'il
fut concédé que le défunt serait accompagné
du clergé et qu'il recevrait la sépulture ec-
clésiastique. Acepropos.il faut noterque.daus
les négociations qui précédèrent les mesures
arrêtées pour ta sépulture, le gouvernement
du prétendu royaume d'Italie ne figura ja-
mais, ne comprenant que trop que l'autorité
ecclésiastique n'aurait jamais traité ni même
se serait prêtée à traiter avec lui. C'est ainsi
que le susdit confesseur du défunt fut chargé
Uf tout et que, bien que par ce moyen la Re-
volution eût cherché à obtenir tout ce qu'eile
avait pu désirer, c'eat-à-direpour le cadavre
l'accompagnement du clergé et la sépulture
ecclésiastique, toutefois le gouvernement se
vit contraint de se dissimuler derrière ce con-
fesseur, tant était grande chez lui la crainte
que les négociations n'aboutissent à aucun
résultat.
)) Assuré de la décision prise par le Saint-
Père d'après l'acte de réparation qui lui avait
été soumis, le gouvernement aurait voulu que
cette décision eût pour effet d'autoriser non
seulement les pompes funèbres accordées à
tout homme privé qui, sur le point de mou-
rir, s'est réconcilié avec l'Eglise, mais encore
celles qui se trouvent dues à un roi catho-
lique mort dans ses Etats et dans son propre
royaume. Tous les efforts possibles furent ten-
tés pour obtenir ce~a, mais en vain, l'autorité
ecclésiastique ayant tenu fermement à n'ac-
corder que ce qui pouvait être demandé par
un pécheur quelconque mort pénitent, et à
refuser tout le reste. Et c'est pour cette rai-
son que le défunt ne put être accompagné à
sa sépulture que du curé et du clergé do sa
paroisse, composé d'une dizaine de simples
ecclésiastiques. Pasun prélat, pas un évoque, ni
aucun de ceux qui restent des membres des Or-
dres reUgieuxsupprimésparla Révolution, pas
môme les Confréries, ne furent autorisés à
prendre part au convoi funèbre. Malgré qu'on
se fût abaissé à plusieurs reprises aux plus
pressantes soUicitations, l'autorité ecclésias-
tique ne permit pas davantage qu'une messe
fût célébrée au palais pontifical du Quirinal
usurpé, et elle refusa gans cesse le privilége
royal, plus souvent encore réclamé, de célé-
brer.les funérailles dans une des trois basi-
liques patriarcales de Rome. »
Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce
que tout ce style de chanceMerie et de sa-
cristie se répandant comme de l'eau froide
sur un acte de pure et chaude charité ? 9
Nous disions que l'absolution envoyée à
Victor-Emmanuel avait été la dernière
réunion du Pape et du roi nous nous
trompions c'était la dernière communi-
cation du prêtre avec le chrétien. Le
royaume d'Italie et le patrimoine de saint
Pierre n'y étaient plus pour rien. Quand
même on aurait obtenu du roi mourant
n'importé quel acte de rétractation, qu'est-
ce que cette formule aurait changé à la
volonté de la nation italienne représentée
par son Parlement, ou à l'ordre de cho-
ses issu de la souveraineté populaire?
A quoi donc servent ces explications
posthumes qui ne sont qu'une véritable
insulte envers le Pape lui-même? Est-il
bien sérieux, est-il bien pieux, est-il
chrétien de venir nous exposer que
le roi n'a été puture que du curé et du clergé de
sa paroisse, composé d'une dizaine de
simples ecclésiastiques ? » Quoi pas le
moindre cardinal! pas le moindre bas
violet! pas le moindre capucin! On n'a
accordé au roi que ce qui pouvait être de-
mandé par un pécheur quelconque mort
pénitent, et oh déclare qu'on lui a refusé;
tout le reste. Qu'est-ce que c'est que.
tout le reste aux yeux, des chrétiens? Est-
ce qu'il n'y a d'églises catholiques que les
trois basiliques patriarcales? Est-ce que
la dernière des églises de village et la
messe du plus humble des curés de cam-
pagne ne pèsent pas dans la grande ba-
lance du même poids que les absoutes
d'archevêques et de cardinaux dans les
cathédrales et les basiliques? Est-ce que
devant Dieu un roi mort et un mendiant.
mort ne sont pas une même poussière?
Est-ce que le tambour et la musique mi-'
litaire sont essentiels au salut?
Encore une fois, personne au monde
n'a prétendu voir dans l'absolution en-
voyée au roi par le Pape la reconnaissance
du royaume d'Italie. Pie IX avait fait un
acte de prêtre, et C'est une impiété que
de vouloir interpréter et expliquer sa pen-
sée. Mais c'est à lui qu'on ne veut pas
pardonner sa clémence, et les explica-
tions qu'on publie aujourd'hui sont faites
pour retomber sur lui plus que sur le
roi. Pauvre Victor-Emmanuel il n'a eu
qu'un enterrement de dernière classe il
n'a été suivi que par le curé et le clergé
de sa paroisse En vérité, voilà son âme
bien malade. Et les pauvres chrétiens qui
n'ont qu'un pauvre prêtre, que doivent-
ils donc penser, grand Dieu?
JOHN LEMO!NNE.
L'Académie française & consacre sa séance
d'aujourd'hui à l'élection de deux membres
en remplacement de M. Thiers et de M. Claude
Bernard.
Les membres présens étaient au nombre de
~M~MNi~. M.Duvergiër dellauranne s'était
excusé pour cause de maladie. M. Xavier
Marmier était absent, ainsi que l'évoque d'Or-
léans, dont la démission, donnée par lui il y
a quelques années, n'a pas é~é acceptée. On
voit que l'Académie était aussi près du nom-
bre de 40 qu'elle pouvait l'être.
Tous les membres de la Compagnie appar-
tenant au Sénat, le duc de Broglie, MM. Jules
Simon, Victor Hugo, Jules Favre, Littré,,
ainsi que M. Dufaure, président du conseil, et
M. le duc d'Aumale, venu de Besançon, s'é-
taient fait un devoir de se joindre à leurs;
confrères.
La séance, présidée par M. J.-B. Dumas, a
ét~ ouverte à trois heures précises. Après la-
lecture du procès-verbal, le secrétaire per-
pétuel a lu la liste des candidats dans l'or-
dre chronologique de leur présentation par'
lettres écrites à l'Académie. Voici ces noms
Pour le fauteuil de'M. Thiers,– MM. Henri
Martin, Taine et Regnault, de l'Académie de'
Lyon pour le fauteuil de M.Claude Beraard,
MM. Renan et Wallon.
Le premier scrutin, pour le remplacement
de M. Thiers, a donné 18 voix a M. Martin,
1 S voix à M. Taine, 1 voix à M. Wallon. Le
nombre des votans étant de 34 et la majorité
de 18, M. Henri Martin a été ainsi élu au pre-
mier tour.
Le second scrutin, eu remplacement de
M. Claude Bernard, a donné, dès le premier
tour, 19 sunrages à M. Ernest Renan, 1S a.
M. Wallon; 1 MM<~ MfMc (1J. M. Renan était
élu.
En conséquence, M. Henri Martin et M. Re-
nan ont été proclamés membres de l'Acadé-
mie française, sauf approbation du maréchal-
Président de la république, auquel ce double
choix sera très prochainement soumis.
La séance a été levée à quatre heures. Ainsi
ont été résolues, en peu de temps, des difn-
cultés dont on avait peut-être tenu plus de
compte qu'il ne fallait.
On nous écrit de Potsdam, le 11 juin
a Serions-nous en Allemagne à la veille
s d'un cataclysme social? On pourrait le croire
en considérant l'agitation qui règne dans ce
pays depuis le 2 juin, agitation à laquelle
l'attitude présente des feuilles dites conserva-
trices n'est pas étrangère, tant s'en faut –Le
navire marche, écrivait tout récemment une
do ces feuilles, vers un tourbillon qui l'en-
gloutira. Et pourtant l'immense majorité de
la nation a manifesté à la nouvelle de
chacun des deux attentats des senti-
mens qui sont en opposition avec ce
qui a été dit sur l'empire croissant des
idées subversives. En ce moment même il
s'organise spontanément une sorte do ligue
du bien pubtic contre le parti extrême l'a-
telier se ferme devant l'ouvrier socialiste, et
les meetings du parti deviendront rares par
suite de la résolution prise par le plus grand
nombre des propriétaires de grandes brasse-
ries de ne plus tolérer de telles réunions dans
leurs établissemens.
Ceux qui ont fait le tableau du péril so-
cial en Allemagne y ont donc mis trop de
noir. A cette observation, qui se répète à cha-
que instant, on ajoute que le but de la tacti-
que des feuilles conservatrices est facile à
deviner aux efforts qu'elles font pour éta-
blir une relation de cause à euet entre
les opinions du parti libéral modéré
et les doctrines qui se traduisent à coups de
revolver ou de fusil. Il faudrait, dit-on, être
bien aveugle pour ne pas voir qu'il s'agit, à
l'aide d'insinuations peu bienveillantes
contre tout ce qui porte le nom de libéral,
de mener à bien Fa campagne qui a pour
objectif le déplacement de la majorité do la
Chambre.
a La proposition do la dissolution du
Reichstag est venue se heurter à ces soup-
çons pour les fortifier. Les opérations qui
précèdent le scrutin proprement dit pren-
dront bien de cinq à six semaines, ce qui
fait que l'agitation à laquelle le pays est en
proie ira en redoublant jusqu'à la nndu mois
()} Ce billet Manc, étant en dehors du nombre
des votans, ne représente rien, pas même une
abstention.
MMEN H Jm
im
M~mMjm
;~Î8.
'AB6~7,
nrn des Pre~s~&iat-Gettaam-J~BaMro! if.
f)tBX N< MMMMtttMMMO' t..
un.aà. Sit &ois. Tirots ïttOM.
Péitâ~téM. 80 fr. tO ?. M ?.
Pans. Mfr.. M&. i8ft.
Ms ttbonmemens tatteat des i*« M d<
Us cü~ud mo~s: de. s 1.n. dt
ctij~timois. 1
JMJMALim DEBATS
ON a'ABONM! ·
.dans le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !M
tegenoes du Maroc et de ia Tuniai~
en Chine et au Japon,
nm mojen d'une valeur payable & Paria ou M
tMMats-ppste, soit intemaSonaux, soittrane~
M Anemagne, en Autriche, en Russie.
et dans tous les pays du Nord
ehe< tous tes directeurs de postes;
et dams tous les autres pays,
WM FMïoi d'une valeur payable & Partit.
C t t f C f 11 T tE' ? A t ? f C
'~A~ ~KAt~
.tPtd~tMt~mà~ tM~'iee)~'
!
Ët.É~ë&Awà, ~M"~ to
Bëwspma~s oNcë: t7, GfëSh&m strëét, u, ~.JC!
'"ë"c.. LpBdt~mX ~
i8e,St~d,C.YLdndon. -'T'~
A BniMUes, & t'0/~ <<< ?"M<< 46, m< a~~
Madeleine, dana MM~nes et dams les ti.
-A~a~
t~Mmonces~o&ttewtt
OMittnW.jftHtehey~t~NK~~tC~
t.pi&çedtKTBontse,
.V F~m~
JEUDI iS JUU$
Le parti libéral vient de remporter eh
Belgique u~ grand succès les éleetions
pour le renouvellement partiel du Sécat
et de là Chàinbrë Ms Ëéprésentans lui
eut donné la majorité. Le ministère catho-
lique est battu et il a déjà remis sa dé-
mission: ëcMe les mains du roi. La Cham-
bra d~ Reprësëntàns, qui se comp'o~ait
~e 124 meiiibres., comptait 68 cléricaux et
&6 libéraux, soit une majorité cléricale de
M vofx; là Chambre nouvelle se compo-
sera de Ï32 niëMbrès, dont 70 libéraux et
6~ cléricaux, soit une majorité de 9 voix.
Rpste un scrutin de ballottage qui doit
avoir lieu à Wazemme; s'il est favorable
aùi libéraux; ce que tout fait supposer,
cette majorité sera portée ait) voix. Le
Sénat se composait de 62 membres, dont
33 cléricaux et 20 libéraux, soit une ma-
jo'rité cléricale de voix. Lé Sénat nou-
veau se composera de 66 ineinbres, dont
~libéraux et 30 cléricaux, soit une majo-
rité libérale de 6 voix. Ainsi les libéraux
l'emportent dans les deux Chambrés suc-
cès considérable, inespéré, qui dépasse
toutes leurs prévisions. « II faudrait re-
monter bien haut dans nos annales étec*
tôralës pour eh constater un pareil, s'écrie
r~~ë~SMCë ~~e, et nous doutonsmême
qu'on puisse l'y rencontrer. ):
Nous félicitons d'autant plus vivement
le parti libéral belge de sa victoire, qu'elle
a été remportée par les moyens les plus
réguliers elles plus constitutionnels. Le
ministère Malou a occupé huit ans le
pouvoir, long espace pendant lequel H
est arrivé quelquefois aux libéraux de
~impatienter, d'accuser les lois de leur
défaite, de se laisser aller à des velléités
de révolte et d'agitation. Nous nous sou-
venons d'avoir eu à ce sujet d'assez vives
polémiques avec là presse libérale belge,
Nous citions notre propre exemple à nos
voisins et nous leur disions: Cessez de
casser des vitres, c'est un moyen dange-
reux et inefficace. Adressez-vous à l'opi-
nion publique, et elle vous répondra; vos
lois sont bonne6t votre Constitution eat
excellente le jour n'est pas loin où, sans
provocation, sans violence, sans aucune
mesure illégale, vous arriverez, comme
nous l'avons fait, à surmonter les rési-
stances du parti clérical et à vous empa-
rer de la direction du gouvernement.
Avions-nous tort. comme nous le sou-
tenaient r~i~CK~MM ~e~e, r-F~c
~~e, la j~~?'attires journaux ? `l Les élections de
mardi prouvent bien que non. Les libé-
raux ont dû attendre assez longtemps le
pouvoir mais ils le tiennent aujourd'hui
bien plus sûrement que s'ils l'avaient es-
caladé, ainsi qu'il leur est arrivé autrefois
de lé faire à là suite de démonstrations
extérieures, de promenades bruyantes
dans les rues et de nuées de pierres s'a-
battant sur les vitres dee établissemens
catholiques..
Il faut rendre justice au ministère Ma-
!où oui succombe sous ces élections libé-
rales. Ce n'était pas un ministère violent,
nmteces ministères de combat; comme
nous en avons vu chez nous, qui sem-
b'ent avoir pris pour devise le fameux
TersdeBoileau:
AMme tout pitttôt, c'est l'esprit de l'Eglise!
M. Malou et ses confrères n'ont rien
aMmé du tout; La manière dont ils se re-
Crent sacs hésiter du pouvoir le jour
même de leur défaite est une bonne leçon
pour leurs confrères de France qui n'ont
pas montré, i beaucoup près, le même
respect pour les décisions du corps électo-
ral. L'idée de chercher à engager une lutte
contre le pays ne leur est pas venue un
instant. « Nous, catholiques belges, dit le
principa) journal de M. Malou, le ./OMr?M~
.e;'M;M~, « nous avons prouvé au
monde notre capacité civile. C'est un
aveu qui peut paraître plaisant à quel-
ques uns mais aux gens d'étude, de
B sens et de prévoyance il n'était pas in-
<) din'ér&nt de savoir comment des hom-
B mes d'Etat catholiques, sans sortir de la
phis consciencieuse légalité, sans rcs-
wtreicdre ou même entraver des li-
bertés civiles que nous voyons, hélas 1
changer si fréquemment en licence,
? sans recourir a d'autre force qu'à la
N force morale et à l'appui de l'opinion
? publique légalement exprimée, peuvent,
t au sein d'une nation libre, occuper le
pouvoir pendant huit ans, honorable-.
B ment etsans faire de concessions auxer-
!) reurs morales de notre temps. "Ceci s'a-
drésseévidemmentauxultramontainsbelli-
queux qui reprochaient au cabinet Màlpu sa
modération, son respect des libertés pu-
bliques et de la Constitution. L'T~~CM-
~MceM~ constate avec raison que le
véritable vaincu du scrutin de mardi n'est
p~s le ministère. Ce sont les évoques ul-
tramontains, sur lesquels tetombe tout le
poids de la défaite. Dans leur zèle intempé-
rant et mal réglé, ils avaient cru l'occasion
favorable pour tenter uae entreprise dé-
cisive et pour s'emparer absolument d'un
pays qu'ils regardaient comme leur meil-
leure citadelle. Ils sont a~és si loin dans
cette voie que le Pape Léon XIH c'est
~~M~M qui nous l'a appris a dû
l.s rappeler à la modération et leur
fi~Ïarer qu'il regardait comme fort im-
prudentes les attaques dirigées par eux
contre une Constitution qui assure à l'E-
glise le maintien de tous ses droits
et de toutes ses prérogatives légiti-
mes. L'événement a prouvé que le
Pape Léon XIII était dans le vrai. Mais
seg ordres, arrivés trop tard, n'ont
pas ê~é suivis pu ont été impuissans, L'é-
chec des catholiques ramènera, d'ailleurs
au pouvoir un homme qui ne mena-
cera ses adversaires d'aucunes représailles.
On sait que M. Frère-Orbau est un vrai
libéral. un libéral, chose rare! qui ne
craint pas la liberté. Il à contribué plus
que personne à ïbrtiûer dans son pays là
liberté de l'enseignement supérieur, qui
profite capendaht beaucoup plus aux ca-
tholiques qu'aux libéraux. Espérons que,
sous son habile et généreuse direction, la
Belgique continuera à donner à l'Europe
l'exemple d'une petite nation que des in-
stitutions réellement parlëmenta.ires pré-
servent dé tous les dangers, et qui échappe
à tous les excès par la sagesse de ses
.lois et la. modération de ses citoyen~
Nous trouvons dans la C'o'K~Mec
de Vienne une Jettre de Saint-
Pétersbourg qui contient de curieuses et
instructives révélations. L'auteur de cette
lettre était jusqu'ici le modèle des cor-
respondans ofncieux. Il affirmait sans
oesse, avec la plus solennelle assurance,
que l'union la plus parfaite régnait
dans le monde politique russe. Que
parlait-on de dissentiment entre le
prince Gortchakou' et le général Ignâ-
tiën'? Le chancelier et l'ambassadeur
poursuivaient le même but, éprouvaient
les mêmes sentimens, obéissaient aux
mêmes mobiles, suivaient avec là même
docilité les ordres de leur souve-
rain, vivaient, en un mot, dans une
conformité absolue d'idées, de projets
et d'espérances. Gette vérité officielle
fait place aujourd'hui à la vérité vraie.
Le correspondant de la feuille viennoise
déclare que ai le prince Gortchakon' va au
Congrès, c'est que la politique du géné-
ral Ignatien' a fait place à une politique
plus sage, plus prévoyante, plus conforme
aux intérêts de la Russie. c
le prince Gortchakon' a plutôt assisté en
témoin à la politique russe qu'il ne l'a
dirigée. H n'a pas recommandé cette poli-
tique, et elle h'àpas eu ses sympathies. Une
autre influence que la sienne dirigeait les
événemens. Même pendant son long séjour
à Buchàrest, il n'a pcis aucune part aux
résolutions du quartier général; il les
a au contraire souvent blâmées avec
beaucoup de vivacité. On ne commet plus
aucune indiscrétion quand on dévoile ces
faits ils sont connus par toute la diplo-
matie européenne. La plus grande douleur
du chancelier à été de se voir exposé à
terminer sa carrière par une suite de fautes
dontil n'était pas l'auteur, et d'être obligé de
prendre sur lui la responsabilité de choses
qui n'avaient pas son approbation. II a
réellement songé à plusieurs reprises à
se retirer des anaires, lorsqu'il a vu qu'il
n'était plus en mesure de dominer le cou-
rant du. jour, et il a même offert chaque fois
sa démission, mais chaque fois aussi son
patriotisme et son ûdèle dévouement en-
vers son maître impérial l'ont déter-
miné à continuer à jouer avec résignation
le rô)e qui lui était imposé. Il a dû, en
outre, prendre en considération l'immense
impression que sa retraite produirait en
Europe. Il n'a pas voulu augmenter les
difficultés de la Russie et abandonner son
souverain dans un moment difficile. Mais
aujourd'hui où, grâce aux efforts du comte
Schouvaloff qui a toujours hautement
'estimé le chancelier et qui a été constam-
ment son fidèle allié, la Russie revient
dans ses anciennes ornières politiques
aujourd'hui où l'hostilité de Londres pa-
raît écartée, où l'amitié nouée avec l'Au-
triche par le chancelier revit, le prince
Gortchakoff peut prendre de nouveau en
main la direction de la politique pour
terminer sa brillante carrière par un acte
qui, sans humilier la Russie, amènera le
rétablissement de l'équilibre européen. »
JM'CME BB PA&M
CMtwM le 12 le 0 XtMM~. tt~texo
Finoom' M<7i2 MS5. 712
AMW/W
CompUtnttO!!2S.
GomptMtt
FBTITK BOOMS DU SOOt.
ËmprùBt S 0/0. H2 &. M, S? t 2, 48 3/4. 8S.
30/0. '76fr.6!i,60.
Extér" espagnole.. t4 5/8.
N0/0 turc.
Ftonns (or). 647/tS, S/16
Egypdennea 60/0.. 28:) fr. 7; 281 fr. 25, 283 fr.
t21/2,283fr.).
Chemins égyptien)). 365 fr.
Nous recevons de nos correspondans patti-
culiers les dépêches suivantes v
t[Berlin,Iol3juin,midi.
e La. seconde séance du Congrès n'aura pas
lîeQ avant lundi. On donne comme motif de
ce retard la célébration des noces d'argent du
roi de Saxe.
a Les plénipotentiaires turcs arriveront ce
soir par la gare de Brestau. e M.
a Berlin, lel3juin,~ h. 20 m.
a A deux heures les plénipotentiaires se
sont .réunis. Il est difficile de préciser la du-
rée du Contres; cependant le terme de dix
jours semble bien court; le Congrès prendra.
probablement trois semaines. o R.
a Berlin, le 13 juin, 10 h. soir.
Au dîner qu'il a donné ce soir aux re-
présentans des puissances, le prince impérial
a porté le Mâstsuivant
< Le Congrès réuni & BerHn a bien voulu
B tout à l'heure inaugurer ses travaux en
B. exprjupiànt ses vœux pour le rétablissement
o de S. M. l'empereur, mon auguste père. Je
)) remercie les représentans des puissances
B de cette marque de 6ympaihie, et j'espère
w que leurs efïbrts seront couronnés par une
B entente qui sera. le meilleur gage pour la
D paix universëUe. et j~ bois aux souverains
n et gpuverhemens dont les représentàns
sont réunis à Berlin. B N.
TëMgrapMe privée
~~
Berlin, le 13 juin, Hh.S6m.soir.
A leur arrivée à. l'hôtel du prince de Bis-
marck, les plénipotentiaires se sont rendus
dans les salons qui leur sont réservés.
A deux heures vingt minutes, les membres
du Congres, introduits par le prince de Bis-
marck dans la salle de leurs délibérations,
ont pris place dans l'ordre indiqué par les
journaux.
Le comte Andrassy, prenant la parole, a
dit qu'il croyait être l'interprète de tous les
membres du Congrès en exprimant le vœu
que la Providence conserve longtemps les
jours de l'empereur d'Allemagne.
Tous les membres du Congrès se sont as-
sociés à ce vœu.
Le comte Andrassy à proposé alors de con-
férer la présidence au prince de Bismarck.
M. de Bismarck, prenant possession du fau-
teuil et après avoir remercié de l'honneur
que lui faisait cette grande assemblée en l'ap-
pelant à diriger ses travaux, a proposé de
constituer )e bureau de la manière suivante
M. de Radowitz, ministre pléaipo tentiaire,
secrétaire général du Congrès le comte de
Mouy, secrétaire chargé des travaux du pro-
tocole M. de Busch, conseiller de légation
au ministère des affaires étrangères, et le
comte Herbert de Bismarck. secrétaires
adjoints le docteur Bûcher eha.t'gé des
archives du Congres.
M. de Bismarck a introduit enauite !es se-
crétaires et ies a présentés au Congrès. Ils
ont pris place aux sièges préalablement in-
diqués, sauf M. de Mouy qui s'est placé au-
près des plénipotentiaires russes au lieu
d'occuper le siège indiqué à coté du siège
des plénipotentiaires turcs absens,
Le Congrès étant ainsi constitué, M. de
Bismarck a pris la parole et a résumé dans un
discours assez bref l'historique de la ques-
tion soumise au Congrès. Il a termine en
exprimant l'espoir que les travaux du Con-
grès aboutiraient à une heureuse solution.
Après avoir r~gté quelques questions de
procédure et avoir réclamé le secret des déli-
bérations. M. de Bismarck a demandé s'il
n'y aurait pas lieu, pour les membres du
Congrès, de ne pas siéger pendant deux ou
trois jours avant de commencer leurs tra-
vaux, afin de pouvoir conférer entre eux et
entrer en de plus intimes relations.
Le Congrès a adopté cet avis et s'est
ajourné àlundi. j .t-
La séance a été levée.
Les membres du Congrès se sont rendus au
buffet où s'est établie une conversation de
quelques instans. Après quoi, ils se sont re-
tirés avec le môme cérémonial qui avait mar-
qué leur arrivée.
Berlin, le !3 juin, midi.
La première séance du Congrès a été ouverte à
deux heures.
Seuls, les plénipotentiaires turcs n'y assistent
pas. Ils arriveront à Berlin ce soir a dix heures.
Tous les autres plénipotentiaires sont arrivés.
Depuis leur arrivée, ils n'ont fait qu'échanger
des visites offIcieUes et n'ont pu encore s'enten-
dre sur t'ordro des délibérations au Congres.
Les noces d'argent du roi de Saxe auront lieu à
la Cn de cette semaine.
Tous les gouvernemens invités à prendre part
au Congrès envoient à Dresde des ropré~ent.ans
extraordinaires chargés dé féliciter le roi et la
reine de Saxe a. l'occasion du vingt-cinquième
anniversaire de leur mariage.
Plusieurs membres du Congrès doivent se
rendre à Dresde à cet eSet.
Le gouvernement français a. chargé le comte
de Saint-Vallier de cette mission extraordinaire.
Notre représentant remettra à LL. MM. une let-
tre de félicitations de la part du Président de la
république et les complimentera au. nom de son
gouvernement.
Pour cette double raison, le prince de Bis-
marck est d'avis que le Congrès doit s'ajourner
après la séance d'aujourd'hui.
Cet avis est partagé par les autres représentans
des puissances.
Le Congrès réglera donc aujourd'hui seule-
ment les questions préliminaires et n'abordera
guère en séance plémère l'examen des questions
politiques que samedi au plus tôt, et plus proba-
Mement encore lundi seulement.
Le prince de Bismarck, rendant, hier soir, les
visites qui lui avaient été faites, est venu à onze
heures chez M. Waddington. Il est resté assez
longtemps en conférence avec le ministre français
et M. le comte de Saint-Valiier.
Berlin, le 12 juin, 4 h. soir.
Les membres du Congrès ont commencé d'ar-
river à une heure dans les voitures des ambas-
sadeurs devant le palais du chancelier. Us por-
taient tous l'uniforme diplomatique de leur pays..
Vers deux heures vingt minutes, te drapeau a
été arboré sur le palais du chancelier pour an-
noncer l'ouverture du Congrès.
La circulation du public est interdite dans la
rae. devant le palais.
Un service particulier de poste et de télégra-
phe a été instaUe pour les plénipotentiaires et
pour les employés du Congrès. Un certain nom-
bre d'employés des postes et des télégraphes ont
été attachés à ce service.
Berlin, le i3 juin, 4 h. 34 m. soir.
Au moment où le Congrès s'ouvre, des impres-
sions diverses se font jour suivant les milieux
diplomatiques qui existent à Berlin.
La confiance à une issue paciCque du Congrès
est presque complète dans les cercles allemands.
On y fait vatoir que M. de Bismarck n'aurait pas
lancé ses invitations s'il ne s'était pas assuré à
l'avance de bases suffisantes pour amener une
.entente.
H revient de divers côtes que M. de Bismarck
a l'intention de mener assez Tapidement les tra-
vaux du Congrès, afin d'établir promptement les
bases générales de la paix. Le Congrès laissant
à une Conférence ultérieure le scinde régler les
détails, c'est Vienne qui serait choisie comme
Iteu de réunion de la Conférence, afin de donner
une sorte de dédommagement à l'Autriche qui
avait l'initiative de la réunion du Congrès. D'a-
près des bruits mis en circutation, M. de Bis-
marck ne pourrait, pas présider longtemps le
Congrès parce qu'il a besoin d'aller prochaine-
ment aux eaux mais on ne peut encore exacte-
ment prévoir ta durée du Congrès.
Dans tes cerctes autrichiens, on se montre ré-
solu a discuter largement, dans le Congrès, le
traité soumis aux puissances garantes. On sem-
bte craindre que tes concessions russes ne con-
cernent plus particulièrement l'Angleterre Les in-
térêts anglais et autrichiens sont identiques suc
certains points, notamment a Constantinople et
dans les détroits; mais ils diffèrent sur d'autres
points.
Les intérêts anglais Sont plus particulièrement
en Asie, et les intérêts autrichiens pius particu-
lièrement tn Europe. On ne croit pas a une en-
tente séparée de ta Russie et de l'Angleterre.
Existât-elle, on se montre résolu à défendre les
intérêts autrichiens en ce qui concerne l'organi-
sation projetée dans les Balkans par le traité de
San-Stefano..
Il se conûrme qu'une entente séparée n'existe
pas entre l'Autriche et la Russie au moment de
l'ouverture du Congrès. On confirme également
les mesures militaires de l'Autriche.
On croit qus, dans cette situation, M. de Bis-
marck tient a profiter des trois ou quatre jours
qui'nous séparent du jour où le Congrès abor-
dera les questions politiques, pour tâcher d'ame-
née l'Angleterre, dont les ministres dirigeans sont ici,
et d'exercer sur eux une entente personnelle
active.
Les représentans des principautés danubiennes
semblent mécontens et comptent peu d'être in-
troduits dans le Congrès, même à titre consul-
tatif. Us se plaignent généralement de la Russie,
les uns pour ce qu'elle leur enlève, les autres
pour ce qu'elle ne leur a pas donné. La Grèce
seule parait devoir être entendue. Les Mémoires
que le Congrès aura à examiner seront nombreux
et détailtés..
Quant; aux plénipotentiaires français, ils s'en
tiennent, au milieu de ces impressions diverses,
a une politique de paix et de neutralité, au res-
pect du droit de l'Europe aftirmé dans tes décla-
rations de M. Waddington a la Chambre. Ils sont
entourés ici de la considération que donne aux
représentans d'une grande nation la loyauté de
leur attitude.
Berlin, le ~3 juin, S h. 30 m.
La séance du Congrès s'est terminée à trois
heures et demie.
Sadoullah Bay y représentait seul la Turquie.
Les autres délégués turcs ne sont pas encore ar-
rivés.
M. Delyânni est attendu demain, venant direc-
tement de Grèce.
Berlin, le i3 juin, 7 h. 50 m. soir.
On assure que l'ajournement a lundi de la
première séance du Congrès où l'on s'occupera
d'affaires est motivé par te désir, de faciliter, par
des entretiens et des négociations préliminaires
entre les plénipotentiaires des différentes puis-
sances, la tâche d'ensemble du Congrès. Une de
ces conversations préliminaires a déjà eu lieu
hier, après la réception du soir chez le chancelier
de Bismarck, entre le comteAndrassyetleconete
SchoUvalofT.
Cet entretien s'est prolongé fort avant dans la
nuit.
"Constantinople, le t2juin, soir.
Deux attachés partent demain pour le Congrès
de Berlin.
Berlin, le t3 juin.
Tout semble confirmer que le Congrès mar-
chera rapidement. L'impression générale est ex-
cellente.
Il est certain que M. de Bismarck a vo'jlu tra-
vailler à la paix et qu'il espère fermement une
solution pacifique.
Les ptëmpotontiaires turcs sont attendus au-
jourd'hui. fis n'assisteront pas à la première
séance.
La Roumanie, la Serbie, le Montenegro et la
Grèce demandent a participer ou à être entendus
au Congrès. l)s présentent tous des Mémoires
demandant l'agrandissement de leur territoire,
sauf la Roumanie qui plaide seulement pour con-
server la Bessarabie.
La demande de la Grèce de participer au
Congrès sera probablement appuyée par l'Angle-
terre. Cette question viendra en délib.iration dès
le début.
Les fanatiques ne veulent laisser en
paix ni âme de roi, ni aine'de Pape, ni la
mémoire de Victor-Emmanuel, ni celle
de Pie IX. Outre tombe, ils s'obstinent
encore à mettre aux prises ces deux hom-
mes qui n'avaient jamais demandé qu'à
s'embrasser. Voici'qu'on publie une cir-
culaire datée du mois de janvier, et par
laquelle le cardinal Simconi, alors secré-
taire d'Etat de Pie IX, donne aux nonces
accrédités auprès des gouvernemens étran-
gers des explications sur l'enterrement
religieux du roi. Nous avouons que ces
explications nous paraissent aussi embar-
rassées qu'inopportunes et superflues.
Personne en Europe, même parmi ceux
qui ont toujours attaqué le pouvoir tem-
porel des Papes comme une calamité pour
la religion et pour l'Eglise, personne n'a
jamais regardé la mansuétude de Pie IX
envers Victor-Emmanuel comme une
reconnaissance de l'établissement du
royaume italien. Jamais on n'avait
songé que du vivant de Pie IX, si pro-
fondément lié par les déclarations
de toute sa carrière, on verrait le Saint-
Siège renoncer à ses anciennes posses-
sions, même en les sachant irrévocable-
ment perdues. Ce qu'on savait, c'est que
Pie IX aimait le roi et n'avait jamais cessé
de l'aimer, et que le roi, de son côté, n'a-
vait jamais demandé qu'à s'agenouiller
devant le vieux prêtre; et c'est ce qui ex-
plique pourquoi Pie IX a été obstinément
rechercher son ouaille à l'heure de la
mort, sans s'inquiéter beaucoup, nous
osons le croire, du patrimoine de saint
Pierre. La politique ecclésiastique s'en est
mêlée tout de suite après, et c'est pour
atténuer l'enet de cette dernière réunion
du Pape et du roi qu'elle a cru devoir
donner ces explications, dont voici la
partie principale:
< On a tant parlé des circonstances qui
ont précédé, accompagné et suivi le grave
événement de la mort inattendue du roi Vic-
tor-Emmanuel qu'il me semble nécessaire de
faire connaître à Votre Seigneurie illustris-
sime et révérendissime au moins tes princi-
pales, c'est-à-dire celles qui peuvent avoir un
rapport quelconque soit avec les immuables
principes de notre sainte religion, soit avec
la situation faite au Souverain-Pontife par ses
oppresseurs. La nécessité de cette communi-
cation paraît d'autant plus évidente quand
on réfléchit que la Révolution, loin de recon-
naître dans un tel événement un avis donné
par Dieu, en profite au contraire pour tirer
de là le plus d'avantages possible et s'en
montrer toute triomphante selon sa coutume,
aSn de pouvoir mieux attaquer et opprimer
l'Eglise et son chef suprême.
? La Révolution ne peut être détournée
d'agir ainsi qu'elle a toujours fait, par l'ih-
comparabte charité du Saint-Père qui ne
cesse un seul instant d'être le vicaire d« Jé-
sus-Christ, et, mettant de côté à cette heure
toute autre considération. a voulu tout
d'abord penser au salut de l'âme du pécheur
moribond. Cette sublime peasée, qui a porté
S. S. à envoyer son propre saeriste au lit du
malade, ne fut aucunement appréciée comme
elle le méritait, puisque l'insigne prélat ne
fut pas même admis en présence du roi qui,
à la dernière heure d'une vie surchargée d'of-
fenses si graves envers Dieu et l'Eglise, au-
rait pu sans doute trouver dans la généreuse
initiative du Père commun de tous les Mêles
un puissant allégement et une garantie ef& ·
cace pour l'avenir de son salut éternel.
Pourtant le ~Saint-Père, ne limitant pas
sa bonté pastorale au trait qui vient d'être
rapporté, ordonna égalfment qu'à quelque
heure que le malade requit les secours de la
religion, ils lui fussent administrés, pourvu
que le prêtre qui aurait entendu sa confes-
sion en eût obtenu un acte dé réparation
pouB le mal qu'il avait commis. Malgré ces
bienveillantes dispositions du Souverain-Pon-
tife, il ne fut ('unné au chapelain du roi de
iè confesser que quand celui-ci se trouvait
déjà à l'extrémité.
n Chacun peut voir avec évidence que l'on
voulut ainsi faire en sorte d'atteindre un
double but: empêcher d'une part que le roi
pût signer de sa propre main l'acte requis,
comme il l'avait fait dans une circonstance
analogue, en 1869, au château de San-
Rossore, ce dont il n'avait toutefois tenu
aucun compte dans la suite, et obtenir
d'autre part que la sêpultu"e ecclésiastique
lui fût accordée, ce à quoi les membres du
gouvernement révolutionnaire, qui avaient
résolu de se servir dé là personne de leur
malheureux souverain, même après sa mort,
pour l'accomplissement de leurs desseins per-
vers, attachaient non sans raison Une grande
importance.
Et, en effet, ceux-ci purent arriver à
réaliser en partie la nn qu'ils s'étaient pro-
posée, puisque les plus scrupuleux rendant
les honneurs funèbres à celui qui si long-
temps avait combattu l'Eglise de toutes
manières et foulé aux pieds ses préceptes
les plus essentiels, iis parvenaient en quel-
que sorte à faire croire que combattre la
Souverain-Pontife n'excluait pas du sein de
l'Eglise celui qui l'avait attaquée, par la
raison qu'il aurait agi sous un prétexte po-
litique quelconque. Ce ne fut donc que
lorsque les choses en étaient aupoint que
nous avons dit que le confesseur du roi
put le voir; mais alors le roi n'étajt plus en
état d'entendre ni de signer une rétractation.
Cependant, comme le confesseur du roi as-
sura que le moribond l'avait chargé de mani-
fester à S. S. le repentir du mat qu'il avait
fait, et de soMicitef pour cela son pardon, le-
dit confesseur, sous la condition qu'il déli-
vrerait par écrit et avec serment une déclara-
tion de cet acte de rétractation à l'éminen-
tissime seigneur cardinal-vicaire, fut auto-
risé par l'autorité ecclésiastique, en vue du
péril imminent dans lequel se trouvait le ma-
lade, à lui porter le saint-viatique.
s La déclaration voulue fut remise au vé-
nérable cardinal le lendemain de la mort du
roi, et c'.est en raison de cette déclaration qu'il
fut concédé que le défunt serait accompagné
du clergé et qu'il recevrait la sépulture ec-
clésiastique. Acepropos.il faut noterque.daus
les négociations qui précédèrent les mesures
arrêtées pour ta sépulture, le gouvernement
du prétendu royaume d'Italie ne figura ja-
mais, ne comprenant que trop que l'autorité
ecclésiastique n'aurait jamais traité ni même
se serait prêtée à traiter avec lui. C'est ainsi
que le susdit confesseur du défunt fut chargé
Uf tout et que, bien que par ce moyen la Re-
volution eût cherché à obtenir tout ce qu'eile
avait pu désirer, c'eat-à-direpour le cadavre
l'accompagnement du clergé et la sépulture
ecclésiastique, toutefois le gouvernement se
vit contraint de se dissimuler derrière ce con-
fesseur, tant était grande chez lui la crainte
que les négociations n'aboutissent à aucun
résultat.
)) Assuré de la décision prise par le Saint-
Père d'après l'acte de réparation qui lui avait
été soumis, le gouvernement aurait voulu que
cette décision eût pour effet d'autoriser non
seulement les pompes funèbres accordées à
tout homme privé qui, sur le point de mou-
rir, s'est réconcilié avec l'Eglise, mais encore
celles qui se trouvent dues à un roi catho-
lique mort dans ses Etats et dans son propre
royaume. Tous les efforts possibles furent ten-
tés pour obtenir ce~a, mais en vain, l'autorité
ecclésiastique ayant tenu fermement à n'ac-
corder que ce qui pouvait être demandé par
un pécheur quelconque mort pénitent, et à
refuser tout le reste. Et c'est pour cette rai-
son que le défunt ne put être accompagné à
sa sépulture que du curé et du clergé do sa
paroisse, composé d'une dizaine de simples
ecclésiastiques. Pasun prélat, pas un évoque, ni
aucun de ceux qui restent des membres des Or-
dres reUgieuxsupprimésparla Révolution, pas
môme les Confréries, ne furent autorisés à
prendre part au convoi funèbre. Malgré qu'on
se fût abaissé à plusieurs reprises aux plus
pressantes soUicitations, l'autorité ecclésias-
tique ne permit pas davantage qu'une messe
fût célébrée au palais pontifical du Quirinal
usurpé, et elle refusa gans cesse le privilége
royal, plus souvent encore réclamé, de célé-
brer.les funérailles dans une des trois basi-
liques patriarcales de Rome. »
Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce
que tout ce style de chanceMerie et de sa-
cristie se répandant comme de l'eau froide
sur un acte de pure et chaude charité ? 9
Nous disions que l'absolution envoyée à
Victor-Emmanuel avait été la dernière
réunion du Pape et du roi nous nous
trompions c'était la dernière communi-
cation du prêtre avec le chrétien. Le
royaume d'Italie et le patrimoine de saint
Pierre n'y étaient plus pour rien. Quand
même on aurait obtenu du roi mourant
n'importé quel acte de rétractation, qu'est-
ce que cette formule aurait changé à la
volonté de la nation italienne représentée
par son Parlement, ou à l'ordre de cho-
ses issu de la souveraineté populaire?
A quoi donc servent ces explications
posthumes qui ne sont qu'une véritable
insulte envers le Pape lui-même? Est-il
bien sérieux, est-il bien pieux, est-il
chrétien de venir nous exposer que
le roi n'a été
sa paroisse, composé d'une dizaine de
simples ecclésiastiques ? » Quoi pas le
moindre cardinal! pas le moindre bas
violet! pas le moindre capucin! On n'a
accordé au roi que ce qui pouvait être de-
mandé par un pécheur quelconque mort
pénitent, et oh déclare qu'on lui a refusé;
tout le reste. Qu'est-ce que c'est que.
tout le reste aux yeux, des chrétiens? Est-
ce qu'il n'y a d'églises catholiques que les
trois basiliques patriarcales? Est-ce que
la dernière des églises de village et la
messe du plus humble des curés de cam-
pagne ne pèsent pas dans la grande ba-
lance du même poids que les absoutes
d'archevêques et de cardinaux dans les
cathédrales et les basiliques? Est-ce que
devant Dieu un roi mort et un mendiant.
mort ne sont pas une même poussière?
Est-ce que le tambour et la musique mi-'
litaire sont essentiels au salut?
Encore une fois, personne au monde
n'a prétendu voir dans l'absolution en-
voyée au roi par le Pape la reconnaissance
du royaume d'Italie. Pie IX avait fait un
acte de prêtre, et C'est une impiété que
de vouloir interpréter et expliquer sa pen-
sée. Mais c'est à lui qu'on ne veut pas
pardonner sa clémence, et les explica-
tions qu'on publie aujourd'hui sont faites
pour retomber sur lui plus que sur le
roi. Pauvre Victor-Emmanuel il n'a eu
qu'un enterrement de dernière classe il
n'a été suivi que par le curé et le clergé
de sa paroisse En vérité, voilà son âme
bien malade. Et les pauvres chrétiens qui
n'ont qu'un pauvre prêtre, que doivent-
ils donc penser, grand Dieu?
JOHN LEMO!NNE.
L'Académie française & consacre sa séance
d'aujourd'hui à l'élection de deux membres
en remplacement de M. Thiers et de M. Claude
Bernard.
Les membres présens étaient au nombre de
~M~MNi~. M.Duvergiër dellauranne s'était
excusé pour cause de maladie. M. Xavier
Marmier était absent, ainsi que l'évoque d'Or-
léans, dont la démission, donnée par lui il y
a quelques années, n'a pas é~é acceptée. On
voit que l'Académie était aussi près du nom-
bre de 40 qu'elle pouvait l'être.
Tous les membres de la Compagnie appar-
tenant au Sénat, le duc de Broglie, MM. Jules
Simon, Victor Hugo, Jules Favre, Littré,,
ainsi que M. Dufaure, président du conseil, et
M. le duc d'Aumale, venu de Besançon, s'é-
taient fait un devoir de se joindre à leurs;
confrères.
La séance, présidée par M. J.-B. Dumas, a
ét~ ouverte à trois heures précises. Après la-
lecture du procès-verbal, le secrétaire per-
pétuel a lu la liste des candidats dans l'or-
dre chronologique de leur présentation par'
lettres écrites à l'Académie. Voici ces noms
Pour le fauteuil de'M. Thiers,– MM. Henri
Martin, Taine et Regnault, de l'Académie de'
Lyon pour le fauteuil de M.Claude Beraard,
MM. Renan et Wallon.
Le premier scrutin, pour le remplacement
de M. Thiers, a donné 18 voix a M. Martin,
1 S voix à M. Taine, 1 voix à M. Wallon. Le
nombre des votans étant de 34 et la majorité
de 18, M. Henri Martin a été ainsi élu au pre-
mier tour.
Le second scrutin, eu remplacement de
M. Claude Bernard, a donné, dès le premier
tour, 19 sunrages à M. Ernest Renan, 1S a.
M. Wallon; 1 MM<~ MfMc (1J. M. Renan était
élu.
En conséquence, M. Henri Martin et M. Re-
nan ont été proclamés membres de l'Acadé-
mie française, sauf approbation du maréchal-
Président de la république, auquel ce double
choix sera très prochainement soumis.
La séance a été levée à quatre heures. Ainsi
ont été résolues, en peu de temps, des difn-
cultés dont on avait peut-être tenu plus de
compte qu'il ne fallait.
On nous écrit de Potsdam, le 11 juin
a Serions-nous en Allemagne à la veille
s d'un cataclysme social? On pourrait le croire
en considérant l'agitation qui règne dans ce
pays depuis le 2 juin, agitation à laquelle
l'attitude présente des feuilles dites conserva-
trices n'est pas étrangère, tant s'en faut –Le
navire marche, écrivait tout récemment une
do ces feuilles, vers un tourbillon qui l'en-
gloutira. Et pourtant l'immense majorité de
la nation a manifesté à la nouvelle de
chacun des deux attentats des senti-
mens qui sont en opposition avec ce
qui a été dit sur l'empire croissant des
idées subversives. En ce moment même il
s'organise spontanément une sorte do ligue
du bien pubtic contre le parti extrême l'a-
telier se ferme devant l'ouvrier socialiste, et
les meetings du parti deviendront rares par
suite de la résolution prise par le plus grand
nombre des propriétaires de grandes brasse-
ries de ne plus tolérer de telles réunions dans
leurs établissemens.
Ceux qui ont fait le tableau du péril so-
cial en Allemagne y ont donc mis trop de
noir. A cette observation, qui se répète à cha-
que instant, on ajoute que le but de la tacti-
que des feuilles conservatrices est facile à
deviner aux efforts qu'elles font pour éta-
blir une relation de cause à euet entre
les opinions du parti libéral modéré
et les doctrines qui se traduisent à coups de
revolver ou de fusil. Il faudrait, dit-on, être
bien aveugle pour ne pas voir qu'il s'agit, à
l'aide d'insinuations peu bienveillantes
contre tout ce qui porte le nom de libéral,
de mener à bien Fa campagne qui a pour
objectif le déplacement de la majorité do la
Chambre.
a La proposition do la dissolution du
Reichstag est venue se heurter à ces soup-
çons pour les fortifier. Les opérations qui
précèdent le scrutin proprement dit pren-
dront bien de cinq à six semaines, ce qui
fait que l'agitation à laquelle le pays est en
proie ira en redoublant jusqu'à la nndu mois
()} Ce billet Manc, étant en dehors du nombre
des votans, ne représente rien, pas même une
abstention.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.86%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4604718/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4604718/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4604718/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4604718/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4604718
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4604718
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4604718/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest