Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-06-09
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Description : 09 juin 1878 09 juin 1878
Description : 1878/06/09. 1878/06/09.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
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~MmUj DES BEBATS
P~!È(H)ESETL!TTERA!RES
ON S'ABONNE
tM des Mtres-SamtrGermain-i'A.nxerroïS, n.
~NM'X. SE .AEN~SENEN'B'
Un,an. Six moia. Trois moitt.
DépartûmeM. 80 Tf. 40 fr. 20 fr.
?&)'?. 72 û. M fr. 18 fr.
Les &bonBemcns partent des t" chaque mois.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Ita!o< `
dans le Luxembourg, en Turquie,
an Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !et
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
)M moyen d'une valeur payable à Paris ou de
tcandats-poste, soit internationaux, soit fpançatt,
ta Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays<
~ttt'envot d'une Talear payable ~~
6P~Mpa~teNsetae, ma) mmiméF~ ae eeE~
n)L<')aden,.appIy to CowEe and C", foreîgB aews-
papërs oBSce. ~7, Gresham street, G. P. 0.;
MNa. t!6c!îzv, BBat-tee et C', <, Finch !sme Coi'nhiU,
E. C.,London; StN. ~5W.-M..StnKh et Sea,
tM,'StTàmd,W.C.Loûa<;)it.
BruxeHes, & 1'0/?:M ~e ~a~~M~, <6, me de :a
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
MtotMques des gares d" chemins de fer bë!Kes.
AVaiparaisotChili~chezM.OrestesL.Tornero.
Les tm&onces sont MCiiss
~t~tB.M~woh.e.tr, S.StaEte t~C~
3, place de ta Bourso,
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tH~edot~M tomoTïrsStreagrëëespat !& r~dMMaa<
Les ateliers é),ant fermés demain di-
manche, JOUR DE LA PENTECÔTE, le .70?~
m<~ des Z)~c~ ne paraîtra pas le lundi
10 juin.
PANS
SAMEDI 8 JUIN
Il faut féliciter la Chambre des Députés
d'avoir voté à l'unanimité l'ordre du jour
de confiance sur l'interpellation de M. Léon
Renault. Après les déclarations si nettes,
si loyales, si correctes et si élevées de
M. Waddington, tout le monde devait
être d'accord; il ne pouvait plus y avoir
d'opposition dans une Assemblée fran-
çaise. C'est un soulagement et une ré-
compense pour ceux qui n'ont cessé de
défendre la cause du droit, des traités et
de l'équilibre européen, d'entendre enfin
un ministre des ~Mres~i-rangèEM~tanir
un langage conforme aux grandes tradi-
tions diplomatiques de notre pays. Le
moment est. passé où notre diplomatie
semblait faire fi des traités qui sont revê-
tus de notre signature, et dont notre
honneur aussi bien que notre intérêt
nous font un devoir de prendre la
défense jusqu'au jour où ils seront mo-
difiés par toutes les puissances entre les-
quelles ils ont été conclus. M. Wadding-
ton a défini avec une remarquable fer-
meté « les raisons d'ordre intérieur, de
» politique étrangère, d'équilibre général
européen et de respect des traités c qui
ont dirigé depuis quatre mois la politique
du gouvernement de la république. La
France, n'ayant aucune arrière-pensée,
aucun dessein confus et caché, a pu tenir
sans éveiller aucun soupçon la conduite
qu'elle a tenue. A ceux qui lui ont de-
mandé à diverses reprises son opinion
sur tel ou tel point du traité de San-Ste-
fano, elle a toujours refusé de répondre,
f< par cette raison que c'était là l'œuvre
M d'un Congrès, et que, tant qae tout es-
B poir de la réunion d'un Congrès ne~ se-
& -raitpas perdu, elle ne voulait se pronon-
? cer qu'en présence des autres signataires
M des traités de 1856. o Enfin, l'espoir du
Congrès étant sur le point de se réaliser,
la France, sans changer d'attitude, s'est
empressée d'accepter de prendre part à
cette grande réunion. « Nous n'avons agi,
M a dit M. Waddington, qu'en faveur de
)) là paix, de la neutralité de la France,
? du respect des traités, de la défense des
)) grands intérêts de l'Europe. La France
M ira donc au Congrès, non pas indiue-
M rente, parce qu'elle ne saurait se mon-
? trer indifférente à aucun des grands in-
N térêts de l'Europe, mais elle ira avec
l'autorité que donne l'absence de toute
)) convoitise; elle ira avec un désir sin-
B cère de travailler au maintien de la
K paix, avec la ferme volonté de conser-
B ver sa neutralité, et avec un sentiment
» profond du droit public de l'Europe, a
Tout est à louer dans ces paroles qui
résument avec tant de clarté le pro-
gramme de la France. Un mot du ministre
des affaires étrangères sur « les autres
M races qui méritent au même degré que
N .les Bulgares l'intérêt de l'Europe a a
été très justement applaudi par la Cham-
bre des Députés. Mais ce qui mérite d'être
surtout remarqué dans la déclaration de
M. Waddington, c'est le soin qu'a pris la
France d'établir aussi nettement que pos-
sible les conditions dans lesquelles elle
consent à se rendre au Congrès. Avant
d'accepter l'invitation de l'Allemagne, elle
a reçu la promesse qu'on ne dis-
cuterait dans ce Congrès que des
questions « qui résulteraient t naturel-
» lement et directement de la der-
mM M JMMj MS !MS
Ï, 'p'u9JUixl878.
'iS.Â'LÔ'~ DÉ i878. t
t
(Troisième article.– Vo:~ le ~b~'as~ P~a~ 1
d6s3î mai et4 juin.)
MM. Glaize. Paul Robert. Jean Au- (
bert,. Hector Leroux. Motte. Le-
comte du Nouy. –Ronot. Edelielt. (
Sautai. Tytgadt. Renard. s
Roufiio. LëC&bvre. ti
AvaBt de quitter le style il me reste à s
parler de quelques puvrag'es antiques en c
tout ou en partie par les sujets, mais qui e
se rapprochent du genre historique par-la c
manière dont ils sont traités. Je m'occu- c
perai d'abord d'un vaste tableau symbo- i
ïique et philosophique par M. Glaize, in- f
titulé 7~ y~'ee. C'est un Hercule gigan- i
tesque qui domine toute la composition, j
Assis sur un espèce de socle qui porte A
l'inscription P7~M; ~M, il. est vu de (
troi~' quarts par le dos, une main sur t
!a cuisse, tenant de l'autre sa massue s
placée entre ses genoux. Il se tourne y
Ters une femme drapée qui tient un livre
sur ses genoux, et qui est entourée d'au- î
très'femmes et d'enfans. Ce groupe, bien <1
dansl'ense'mble delà composition. De l'au- i
)) Bière guerre que non seulement, il
H ne pourrait y être question des affaires
') d'Occident, dont au reste personne ne
songeait à s'occuper en ce moment,
N mais que nous ne pouvions pas admet-
M tre qu'il y fut question des intérêts
H orientaux qui n'avaient pas été touchés
)) par les derniers événemens. Pour pré-
B ciser notre pensée, nous avons dit dès
a le début, dès le mois de février der-
a nier, que nous n'entendions pas qu'on
a pût soulever dans le Congrès la ques-
B tion de l'Egypte, ni celle du Liban, ni
s celle des Lieux-Saints. M. Wadding-
ton a répété et confirmé cette déclaration
dans sa réponse à la lettre de convocation
qui lui avait été adressée par l'Allemagne.
La France n'a donc rien à craindre en
allant au Congrès. Elle s'y présentera
avec confiance dans l'attitude~ qui con-
vient à sa situation actuelle, et le discours'
qu'a prononcé hier celui qui sera princi-
palement chargé de parler pour elle nous
est un aûr ga-pant ~que sa dignité et ses
intérêts y seront habilement défendus.
Après avoir félicité la Chambre de son
vote sur l'ordre du jour de M. Léon Re-
nault, nous sommes fâchés d'être obligés
de dire qu'elle a montré peu de sagesse en
repoussant le traité de commerce français-
italien. Faut-il s'étonner d'ailleurs de ce
qu'elle commet quelques fautes, alors que
le Sénat, qui devrait lui donner l'exemple de
la modération et de la prudence, n'épar-
gne rien au contraire pour provoquer de
redoutables complications ? `~ Le défaut
d'espace nous empêche de parler en
détail des regrettables incidens de la
séance d'hier. A quoi bon, du reste? N'est-
il pas évident que les droites sénatoriales,
irritées de voir la marche tranquille des
affaires, l'anermissement de la paix pu-
blique, le succès de l'Exposition, les
marques d'estime qui nous viennent du
dehors, le fonctionnement régulier des
institutions nationales, n'ont pas voulu
laisser s'achever la session sans essayer
de soulever quelques petites tempêtes
afin d'empêcher les vacances parlementai-
res de s'écouler dans un calme pariait?
Tactique malheureuse dont elles .seront les
premières victimes. Le pays, qui ne de-
mande que le repos, saura bien deviner
de quel côté sont venues les agitations,
ou plutôt les menaces d'agitations. Il
n'attribuera pas à la répubiique un mal-
aise dont ses adversaires seraient les seuls
auteurs. Qu'on se rappelle avec quelle
éclatante unanimité il a condamné la
coupable entreprise réactionnaire de
l'année dernière. Il se montrerait plus
sévère encore, nous ne disons pas pour
toute imitation, mais seulement pour toute
tentative d'imitation d'une pareille aven-
ture- >
MUSSE DE PARM.
<~S
.'s.o/e
domptaat. 73 80 7S 83 6
FincouJf. M. 739712 2~2
At/S'B/O
C!omptium04 73 tpS 2S
ae/e
Compt&nmi35.ni40. s.
FiBconf.HlS7i,2M15212 5.
PSTITB BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/p. ~ifr.4'M.2,4S.
Exter"espagnote.. ~4.
50/0 turc. 14fr.25.
Banque ottomane.. 432fr.,431fr.
Florins (or). 64,C4l/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 247 fr. 60, 2:8 fr. 75.
Chemms égyptiens. 354 fr. 3~ i/2, 355 fr.
trecôté d'Hercule se tient debout un souve-
rain tout bardé de fer qui lève son épée
et paraît la mettre au service du demi-
dieu. Il est accompagné d'un pape, d'un
moine et de plusieurs autres personnages
l'ouvrier, la veuve, les orphelins, l'avare
avec son trésor, qui rendent hom-
mage à l'idole. Au premier plan se
trouve une belle figure, la meilleure, à
mon sens, de la composition. C'est un
vieillard assis, à demi couvert d'une dra-
perie blanche d'une belle invention, le
corps ployé en avant, l'un des bras pen-
dant, le coude de l'autre bras appuyé sur la
cuisse, et lamain soutenant la tête pensive,
qui symbolise, je crois, la Raison, la Philo-
sophie, le Droit. Je ne veux pas me risquer à
serrer de trop près le sens de ces figures, et,
en général, je dois dire que je n'aime pas
beaucoup les ouvrages allégoriques qui ne
s'.expliquentpas d'eux-mêmes etdu premier
coup. Au point de vue pittoresque, cette
grande toileaderéellesqualités.L'ensemble
delascèneestbiendispbsé; la figure d'Her-
cule, quoique d'une couleur bien opaque,
bien sombre et monotone, est une belle j i
étude de nu; celle du vieillard, au pré-
mier plan, mérite de grands éloges. Mais,
je le répète, la conception manque de <
simplicité et de clarté. Il y a un peu ]
d'amphigouri dans tout cela, et je préfe-
rerais voir l'artiste distingué traiter des
sujets où. le sentiment poétique domine i
davantage. <
M. Paul Robert a représenté une A~/M- <
~6 FcAo. Debout, vue de face, le corps
penché en avant, à l'entrée d'une grotte
qui s'ouvre dans la paroi perpendiculaire du
rocner, elle est vêtue d'une draperie jaune
WéBég't'MpSaSe pf'~vée.
(Service téiégraptuque de t'agence I~vas.)
Berlin, le 8 juin.
Bulletin publié aujourd'hui a une heure du
matin
« L'empereur a passé une boirnc nuit et se
sent moins abattu. L~enflure de l'avant-bras droit
continue à diminuer. La fièvre ne s'est pas dé-
clarée.
» L'empereur n'a pas ressenti de nouvelles
douleurs.
?
Berlin, le 8 juin, S h. soir.
Bulletin de quatre heures trente minutes
« L'état de S. M. ne présente aucun changement
depuis ce matin. »
Constantinople, le 8 juin.
Carathëodori Pacha, mustéchar des affaires
étrangères, est nommé ministre des travaux pu-
blics avec le grade de muchir.
Carathëodori Pacha part aujourd'hui par la voie
d'Odessa pour Berlin. Il représentera comme pre-
mier plénipotentiaire la Turquie au Congrès, au
lieu de Sadyk Pacha.
Le général Mehemet-Ali Pacha accompagne
Carathéodori Pacha comme, second délégué.
Saïd Pacha, ancien premier s~rétaire du Sul-
tan. et dernièrement président du Sénat, est
envoyé à Angora comme gouverneur.
Londres, le 8 juin.
Lord Beaconsueld est parti cette après-midi
par la gare de Charing Cross dans un train spé-
cial pour Douvres, se rendant à Berlin.
Berlin, le 8 juin.
Le prince de Hohenlohe, ambassadeur d'Alle-
magne à Paris, a été définitivement désigné pour
assister au Congrès comme l'un des représen-
tans de l'Allemagne.
Londres, le 8 juin.
Le 7'MMM considère les paroles prononcées hier
par M. Waddington dans la Chambre des Dépu-
tés de Versailles comme devant rassurer la
France et l'Angleterre sur le maintien de l'entente
complète qui règne actuellement entre ces deux
pays relativement aux aû'aires d'Orient, et par
conséquent sur le maintien de la paix.
« Les déclarations de M. 'Waddington, dit le
7*M/!M, sont les bienvenues, car elles nous don-
nent l'assurance que les reprësentans de la France
et de l'Angleterre au Congrès seront complète-
ment unis sur toutes les questions de principe.»
Le KMM publie les nouvelles suivantes
Saint-Pétersbourg, le 7. On assure que les
conditions de l'arrangement conclu entre Londres
et Saint-Pétersbourg sont plus satisfaisantes
qu'on ne l'e'spèrait.
On éprouve ici une grande confiance quant au
résultat du Congrès.
Vienne, le 7. A la suite des menaces socia-
listes, la politique actuelle :de la Russie semble
être la conclusion d'une prompte paix.
Les journaux de la droite, royalistes ou
bonapartistes, s'appliquent depuis quel-
ques jours à dénoncer non pas seulement
la république, mais la France elle-même
à l'indignation de l'étranger. L'attentat de
Nobiling sert de prétexte à cette honnête
et patriotique croisade. Mais on ne s'ar-
rête pas au dernier attentat qui a si pro-
fondément ému la conscience publique
on rappelle les noms de tous les scélérats,
de tous les assassins qui ont attenté de-
puis plus d'un demi-siècle à la vie des
souverains, soit chez nous, soit au dehors.
S'ily a eu des criminels et des fous furieux, si
cesmaihéureux ont été égarés par de funes-
tes doctrines, à qui la faute? A la France
S'écrient en chœur les journaux auxquels
nous faisons allusion. C'est de la France
qu'est parti, à la un du dernier siècle, le
mouvement révolutionnaire qui agite au-
jourd'hui encore toute l'Europe! C'est à
Paris qu'est le foyer d'infection qu'il faut
a tout prix éteindre Et toutes ces pa&-
sions odieuses, et violentes qui arment
ailleurs des bras meurtriers ont produit
chez nous, quoi? le comble de l'ignomi-
nie, la république –On croira peut-être
que nous exagérons, et nous voudrions
qu'on pût nous démontrer que nous
exagérons en elfet nous serions heureux
de reconnaître notre erreur et notre tort.
Mais qu'on lise les journaux de la droite,
lés journaux qui se disent conservateurs,
les journaux qui se croient religieux
c'est le Manifeste de Brunswick qu'ils
renouvellent cette fois à l'intérieur! C'est
un appel à la Sainte-Alliance que font des
qui ne laisse voir que les pieds, les bras nus
et le haut de la poitrine ornée d'un gros col-
lier de graines de pin. La tête, charma.nte
et très heureusement encadrée dans les
cheveux noirs, est un peu levée; la jeu-oe
fille porte la main gauche à sa bouche, et
l'autre bras, étendu, semble faire un geste
de silence. Attentive, presque anxieuse,
elle écoute l'écho de sa voix. Son
attitude est ravissante de naturel et de
grâce. L'exécution me paraît beaucoup
plus assurée et plus poussée que celle des
~ep~~ <~M ~et que l'on revoit avec plaisir au Champ-
de-Mars. Le parti-pris de lumière et de
couleur est bon, et l'ensemble a une har-
monie qui n'est pas achetée, comme c'est
trop souvent le cas, par l'eS'acement et la
monochromie des tons. Etmême, si j'avais
un reproche à faire sur ce point à M. Ro-
bert, ce serait d'avoir dépassé la me~t.'re-
dans la tunique de la ûgure, dont le jau~e
me paraît bien monté, bien ardent .et
un peu criard. J'aurais même préféré qu..e
l'artiste renonçât à cette tunique ajustée,
j'en conviens, avec beaucoup de goût,.
mais qui me paraît tout à t'ait inutile.
La poétique figure pouvait se passer
de vêtemens, et l'idée d'habiller un&
nymphe est au moins un peu singulière~
Je signalerai très particulièrement les.
saxifrages et autres herbes qui tapissent,
le rocher à droite. Tout ce morceau est
d'une fraîcheur et d'une délicatesse déli-
cieuses, et l'exécution en est excellente.
Malheureusement, on a mis ce joli ta-
bleau beaucoup trop haut; il était bien
digne pourtant d'occuper à la cymaise
l'une des places que l'on a soigneusement
Français La race des émigrés n'est pas
perdue, et certains hommes se rappellent
en 1878 comment en 1814 et en 1815,
au moyen de quel concours et de quel
appui ils sont rentrés en possession du
gouvernement de leur pays.
Et de quoi ce pauvre pays calomnié
est-il coupable? De n'avoir pas voulu
la monarchie de droit divin, de n'avoir
pas voulu l'empire, d'avoir préféré la
république. Voilà son crime que pour-
rait-on lui reprocher de plus? S'il y a
des assassins politiques en Allemagne,
s'il y en a en Russie, si plusieurs
nations européennes sont rongées par de
cruelles maladies sociales, si le péril la-
tent qu'on s'est efforcé en vain de rendre
chez nous manifeste est apparu ailleurs
avec un sombre éclat, ne semble-t-il pas
que de bons Français devraient se félici-
ter, sans orgueil ni arrogance, mais avec
une satisfaction secrète, de ne plus souf-
frir de pareils maux? Nous n'avons pas la
'sûttise de diTe que tout soit pour le mieux
autour de nous dans la meilleure des répu-
bliques possible. La France n'est pas une
Arcadie revenue à l'âge d'or pendant que
l'âge de fer sévit sur le reste de la map-
pemonde. L'optimisme naïf serait bien
déplacé Mais on connaît le mot de cet
homme d'esprit qui disait de lui-même
Je m'humilie profondément quand je
me juge, et je me rassure un peu
quand je me compare. La France d'au-
jourd'hui a le droit de penser ainsi
sur son propre compte. EUe présente le
spectacle d'une nation honnête, laborieuse,
active à réparer ses désastres, amoureuse
de la paix autant qu'elle a été éprise au-
trefois de la gloire militaire. La France
travaille, et l'on sait que le travail est le
meilleur des freins. La question sociale est
oubliée chez nous, le pays de l'Europe où
il y a le moins de grandes fortunes, le
moins de misère aussi et le plus d'ai-
sance. La question politique, bien
que résolue à nos yeux, ne l'est pas pour
tout le monde et nous agite encore mais
le socialisme n'existe plus. Nous en
avons fini, au moins pour le moment,
avec cette idéologie malsaine et avec les
sociétés secrètes qu'elle avait enfantées
et lorsque des agens étrangers passent la
frontière et viennent dans nos grandes
villes pour y préparer des affiliations in-
ternationales, ils ne font pas leurs frais,
c'est l'expression dont ils se servent
eux-mêmes. Ils ne reconnaissent plus la
terre autrefois classique des conspira-
tions souterraines et des colères dissi-
mulées. Ils s'en retournent comme ils
étaient arrivés, n'ayant trouvé rien à faire.
D'où vient cela ? Les causes qui ont
amené cet état moral de la France sont
très diverses et demanderaient une longue
analyse; mais on nous permettra de
.croire que le gouvernement y est pour
beaucoup. Il ne s'agit pas précisément ieh
de la forme même de nos institutions la
république a sans doute l'avantage d'être
le gouvernement qui nous divise le moins;
il est le plus fort incontestablement il a.
pour lui une majorité telle, qu'U tient en
échec tous les partis coalisés; il est l'ex-
pression de la volonté nationale clairement
et souvent répétée; c'est la sa légitimité qui
en vaut bien une autre. Mais la républi-
que, malgré tous ces avantages, aurait pu
suivre à l'intérieur une politique dange-
reuse et funeste. Elle aurait 'pu, comme
l'empire, dans un intérêt de vaine
popularité, flatter les passions ultra-dé-
mocratiques et fuire alliance avec la déma-
gogie. Les bonapartistes qui dénoncent
aujourd'hui la république devraient se
rappeler ce qu'a été le régime si cher à
leurs souvenirs. Il a été, à l'intérieur,
l'ic carnation césarienne de la démagogie,
réservée? a. une foule d'ouvrages qui ne
méritaient même pas d'être acceptés par
lejury-
Z~.Z~bert, Mt un joli ouvrage relevé par une
pointe humoristique très piquante. Le
vieil astronome, à demi revêtu d'une dra-
perie verte, est assis presque de face, un
br.a.8 appuyé sur son genou et montrant
de l'autre m~in le ciel constellé à deux
amoureux qui ~'embrassent en pensant à
tout autre chose. La figure du bonhomme
n'a pas un très ,?rand intérêt; la facture
manque un peu de force et d'accent ce-
pendant il est bien', en situation, et le sou-
rire vient aux lèvres en le voyant si bien
à son anaire et se doutant gi peu de ce qui
sepasse auprès de lui. Les de~x jeunes gens
forment un joli groupe; la jeune BMe
surtout est bien ajustée dans son vête.
ment blanc et elle a. beaucoup t~s grâce
et de naturel. La facture, un peu g.~se et
uniforme, n'est pas très poussée; .~st
par le sentiment que se distingue ce'tte
agréable fantaisie. Un autre ouvrage d.~
même artiste a des qualités du même
genre. Il est intitulé ~MM?',aKM'c/
~c~M'o~. C'est une jeune fille vêtue
d'une robe blanche à demi recouverte
d'une tunique bleue, assise sur le devant
d'un paysage très agréablement indiqué,
à qui l'Amour, debout devant elle, ofîre
un miroir. Il y a une im'pressiou bien
franchement antique dans ce: petit tableau,
beaucoup de fraîcheur, dft sentiment et
de grâce. Mais, décidêmeat, la facture est
par trop sommaire; cela ressemble à une
ébauche bien réussie, <~ai commence à
peine à prendre la forme -d'un tableau.
et, pendant toute sa durée, il est apparu à
l'Europe comme l'instrument le plus actif
delà révolution cosmopolite. Il a eu tous
les caractères des pires révolutions le
vague, l'incertitude daus les idées, la lé-
gèreté, l'inconsidération et la violence
destructive dans la conduite. Et du moins,
chez lui, d'après le précepte machiavé-
lique, la fin a-t-elle justifié les moyens?
Non, l'empire n'a jamais atteint, ni au
dedans ni au dehors, le but qu'il s'é-
tait proposé. Nous ne parlerons pas
de sa politique extérieure; elle a été
jugée et condamnée par les événe-
mens les plus douloureux. Mais, au de-
dans, quel a été le résultat de sa poli-
tique ? Il a constamment excité les pas-
sions, les appétits populaires, et après
les avoir excités il n'a pu les sa-
tisfaire. C'est dans les dernières an-
nées de l'empire que les conséquen-
ces de tant de promesses impruden-
tes se sont produites. La fermentation
était partout dans les couches pro-
fondes de la société; M. Rouher montrait
de la tribune le spectre rouge, et le spectre
rouge n'était pas alors un simple fantôme
la haine croissait tous les jours et mena-
çait de faire une explosion soudaine. L'em-
pire recueillait ce qu'il avait semé. Il avait
fait un pacte avec la démagogie, il avait
favorisé la diffusion de doctrines malfai-
santes, il avait promis au peuple plus qu'il
ne 'pouvait donner, et il a fini comme il
devait finir, par la plus épouvantable dé-
ception matérielle et morale dont l'his-
toire ait gardé le souvenir.
Il faut une étrange audace aux derniers
partisans de l'empire pour adresser à la
république d'aujourd'hui des reproches
qu'il est si facile de leur renvoyer. Si la
république est coupable de quelque chose,
c'est uniquement d'être la république;
nous ne voyons pas trop quelle a.utre
accusation on peut diriger contre elle. A-
t-elle, comme l'empire, réveillé, favorise,
entretenu sous main le socialisme? A-t-elle
surexcité par de fallacieuses promesses
l'imagination des classes pauvres? A-t-
elle jamais promis une solution fantas-
magorique de ce qu'on appelait jadis le
problème social? Nous ne savons pas ce
que l'avenir nous réserve et quel jugement
définitif les historiens futurs devront por-
ter sur la république actuelle mais
on lui rendra du moins la justice de
n'avoir trompé personne et de n'avoir
jamais parlé que le tangage de la froide
raison. La fondation, même de la ré-
publique a été un acte de raison et
Dieu sait pendant combien de temps cet
acte a été discuté avant d'être accompli.
Depuis lors, la république a t~té une école
de bon sens, et c'est paj le bon ~ens qu'elle
s'est efforcée de résoudre toutes les ques-
tions qu'elle a rencontrées. Il fau~.y ajou-
ter la liberté. Le despotisme de l'empire
à son origine, le défaut de liberté po~ur les
uns, le droit de tout dire laissé aux autres
n'ont pas peu contribué à pervertir Tes-
prit et la conscience publique. A la fia~ de
l'empire, on vivait d'illusions en attendant
qu'on en mourût, et il a fallu les sicistr~s
éclairs des événemens pour nous dévoiler
enfin laréalité des choses. Sous la républi-
que au contraire, et dès les premiers jours,
la liberté a été complète tout a été dit de
part et d'autre; l'opinion a.pu se former
en écoutant le pour et le contre, et le gou-
vernement, en ce qui le concerne, a tou-
jours tenu, lorsqu'il a été représenté
par des républicains, le meilleur lan-
gage. Nous cherchions les causes de
l'état moral et social dans lequel nous
nous trouvons aujourd'hui en voilà
une certainement, et des plus efficaces.
Les bonapartistes accusent la république
d'être une école de mauvaises doctrines
~_e.°°.~
M. Hector Leroux continue ses jolies,
savantes et sérieuses études archéo-
logiques. Dans sa Jt/M~c~o/M~ ~CMM, la déesse, armée du
casque et du bouclier de style archaï-
que, apparaît à des femmes qui se trou-
vent sur la colline encore dénudée et leur
montre le sol du bout de sa lance. L'une
d'elles lève les bras vers le ciel d'autres
s'agenouillent ou se prosternent; une troi-
sième s'enfuit épouvantée. Le paysage
est remarquablement bien construit, et la
Sgure vêtue de blâ~c se détache de la
manière la plus heureuse sur un massif
d'oliviers et de cyprès. Cependant je
trouve le champ du tableau un peu
vaste, et il ne paraît pas sufËsam"
ment rempli. Comme toujours, les ajhs-
temens sont ravissans et d'une vraisem-
blance parfaite. On sent bien que M. Le-
roux puise ses renseig'nemens aux sour-
ces les plus sûres. Dans un second ou-
vrage, le même artiste a représenté deux
orphelines qui sont venues visiter le tom-
beau de leur mère dont on voit le monu-
ment funèbre et le buste à gauche de la
crypte, et devant lequel brûle une lampe
Msée sur un haut candélabre. L'une
d 'elles est assise dans une charmante at- ]
tit.'tde, l'un de ses bras posé sur le dos- <
siée ~u siège, les genoux de profil, le
corps~ presque de face et les deux mains <
réunie's à la hauteur de la poitrine. L'au-
tre est debout derrière elle. Les ajuste-
mens sont sévères et du meilleur goût, et
~e signalerai surtout la coin'ure de celle des
deux sœurs qui est debout, composée d'un
~voile blanc qui forme une sorte de capu-
<;hon sur sa tête. Tout respire le recueil-
et de corrompre non seulement, la France,
mais toutes. Jcs nations du monde;
nous leur renvoyons l'accusation la..
république n'a rien & craindre de la com-
paraison qu'on pourrait établir entre
elle et les gouvernemens qui ont pré-
cédé. Ce n'est pas elle qui tourne les
têtes en Europe, ni qui arme la main des
assassins présens ou passés. Z'C~MOK. l'ac-
cuse d'avoir enfanté non seulement No-
bi!ing, mais Louvel et bien d'autres; si
cela est vrai, nous ne voyons pas com-
ment une restauration monarchique pour-
rait nous sauver du péril qu'on dénonce.
La France était monarchique apparem-
ment lorsque Louvel a commis son exé-
crable forfait.
Mais à quoi bon discuter les allégations
des journaux de la droite? Est-ce qu'ils
discutent de leur côté ? Non, ils se
contentent d'injurier, d'outrager, de dé-
noncer la France à travers la républi-
que. -Les uns inspirent à l'étranger le
dessein de prendre des précautions con-
tre nous les autres annoncent que
ces précautions seront prises en ef-
fet, et qu'on nous demandera de vouloir
bien aider nous-mêmes à leur succès.
Le T~MC~M est de ces derniers, et il
s'émeut, dans sa pudeur patriotique, du
danger que court la dignité nationale
entre les mains des républicains. « Les
hommes du parti républicain,, dit-il, sont
précisément, par leurs antécédens, plus
gênés que d'autres pour défendre sur ce
point notre indépendance. ~Et le ~aMc~
a la générosité de vouloir bien venir a.
leur secours. Que .Z~eles hommes qui sont au pouvoir ne se
sentent gênés par aucun antécédent; ils
comprennent la dignité et l'indépendance
du pays autrement que les journaux de la.
droite, mais ils ont la prétention de les bien
comprendre e!, l'espoir fondé de les sau-
ver de toute atteinte. Le concours du.F~M-
c~M est donc aussi inutile dans cette cir-
constance qu'il serait utile dans le cas où H
s'agirait d'ourdir et de soutenir une
intrigue contre la souveraineté nationale.
L'appui des auteurs du 16 mai serait
plus compromettant que profitable en
cette affaire. Mais de quoi s'agit-il?
De rien. La république française n'in-
spire haine et terreur qu'aux jour-
naux de la droite; elle n'a d'ennemis
qu'en France, et, après s'être mesurée
avec eux, elle sait au juste quelle frayeur
elle doit ressentir de leurs attaques.
FRANCIS CHARMES.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
La. droite a échoué dans l'attaque que ses
chefs dirigeaient contre Je ministère sous la
forme d'une interpellation le gouvernement
l'a emporté dans le vote qui a clos le débat.
Le ministère acceptait l'ordre du jour pur et
et simple que M. Calmon, président du centre
gauche, opposait à un ordre du jour motivé.
présenté, au nom de la droite, par M. Lu-
cien Brun. La droite a été en minorité
par 133 voix contre 140 qui se sont ral-
liées au gouvernement. Ainsi s'est termi-
née, par une démonstration impuissante,
cette tentative d'un retour onensif, et les im-
pressions pénibles que la séance d'hier avdit
pu laisser dans les esprits sont effacées par
le vote considérable et décisif d'aujourd'hui.
~et heureux succès est dû sans doute en par~
t~à à l'attitude singulièrement énergique et
résolue que M. le président du conseil a.
motntrée dans sa réponse à M. Delsol.
La droite, au reste, comprenait peut-
ôtre qu'elle était allée la veille un peu loin.
Est-?e une illusion? Mais il nous semblait*
des le commencement de la séance, que le,
groupe des chefs intransigeans, ce qu'on peut
appeler le groupe dû G mai, n'avait point
les mômes allures qu'hier; ce n'étaient plus
cette animation, ces airs impatiens et triom-
phans. M. Delsol lui-môme paraissait animé
*p' ''I.1JoO'1I/IÕ1~ -T
lement dans cet ouvrage plein de délica-
tesse et de sentiment. L'éxecution est
toujours un peu indécise pourtant, dans
l'architecture surtout, je la trouve plus
ferme et plus poussée que dans la plupart
des ouvrages de M. Leroux que j'avais
vus jusqu'ici.
M. Motte est aussi un archéologue, et à
ce point de vue le tableau qu'il expose
cette année, /'<' T~M-M~e du
~'J~MM& intéressera vivement. Po-
~lybe raconte que lorsque les Barbares at-
taquèrent les Carthaginois, ils furent pris
a. dos par les troupes d'Hannon qui in-
cendièrent leur camp. Mais une partie des
troupes d'AnuibaI étaient restées de l'au-
tre côté du neuve qu'elles franchirent le
lendemain matin sur d'énormes radeaux.
C'est ce rëcitqu~ M. Motte amis en scène.
On voit à droite le camp qui brûle encore,
et au premier plan la large étendue d'eau
couverte de ces radeaux dont, malgré les
dimensions, chacun ne pouvait porter
que l'un des trente-sept éléphans qui ac-
compagnaient l'armée cartiiaginoise. Ces
énormes bêtes dont les trompes sont pro-
tégées par une carapace de cuivre, avec
leurs tours chargées de soldats et tou~
leur attirail guerrier, et les rameurs oùl'Mn
distingue quelques Gaulois, forment un.
ensemble très pittoresque, très anime, eë
où tous les détails de types, de costumes,
d'armures paraissent très vraisemblables.
La vérité historique n'est d'ailleurs pas le
seul mérite des ouvrages de M. Motte, chez.
qui )e peintre vaut largement le savant. Ce
tableau, intéressant parla composition,.
est exécuté avec beaucoup de largeur, de..
fermeté et de vrai talent.
'jmi
im
t~~A~~M~ J
< i8~.
~MmUj DES BEBATS
P~!È(H)ESETL!TTERA!RES
ON S'ABONNE
tM des Mtres-SamtrGermain-i'A.nxerroïS, n.
~NM'X. SE .AEN~SENEN'B'
Un,an. Six moia. Trois moitt.
DépartûmeM. 80 Tf. 40 fr. 20 fr.
?&)'?. 72 û. M fr. 18 fr.
Les &bonBemcns partent des t"
ON S'ABONNE
en Belgique, en Ita!o< `
dans le Luxembourg, en Turquie,
an Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans !et
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
)M moyen d'une valeur payable à Paris ou de
tcandats-poste, soit internationaux, soit fpançatt,
ta Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays<
~ttt'envot d'une Talear payable ~~
6P
n)L<')aden,.appIy to CowEe and C", foreîgB aews-
papërs oBSce. ~7, Gresham street, G. P. 0.;
MNa. t!6c!îzv, BBat-tee et C', <, Finch !sme Coi'nhiU,
E. C.,London; StN. ~5W.-M..StnKh et Sea,
tM,'StTàmd,W.C.Loûa<;)it.
BruxeHes, & 1'0/?:M ~e ~a~~M~, <6, me de :a
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
MtotMques des gares d" chemins de fer bë!Kes.
AVaiparaisotChili~chezM.OrestesL.Tornero.
Les tm&onces sont MCiiss
~t~tB.M~woh.e.tr, S.StaEte t~C~
3, place de ta Bourso,
<.t '
tH~edot~M tomoTïrsStreagrëëespat !& r~dMMaa<
Les ateliers é),ant fermés demain di-
manche, JOUR DE LA PENTECÔTE, le .70?~
m<~ des Z)~c~ ne paraîtra pas le lundi
10 juin.
PANS
SAMEDI 8 JUIN
Il faut féliciter la Chambre des Députés
d'avoir voté à l'unanimité l'ordre du jour
de confiance sur l'interpellation de M. Léon
Renault. Après les déclarations si nettes,
si loyales, si correctes et si élevées de
M. Waddington, tout le monde devait
être d'accord; il ne pouvait plus y avoir
d'opposition dans une Assemblée fran-
çaise. C'est un soulagement et une ré-
compense pour ceux qui n'ont cessé de
défendre la cause du droit, des traités et
de l'équilibre européen, d'entendre enfin
un ministre des ~Mres~i-rangèEM~tanir
un langage conforme aux grandes tradi-
tions diplomatiques de notre pays. Le
moment est. passé où notre diplomatie
semblait faire fi des traités qui sont revê-
tus de notre signature, et dont notre
honneur aussi bien que notre intérêt
nous font un devoir de prendre la
défense jusqu'au jour où ils seront mo-
difiés par toutes les puissances entre les-
quelles ils ont été conclus. M. Wadding-
ton a défini avec une remarquable fer-
meté « les raisons d'ordre intérieur, de
» politique étrangère, d'équilibre général
européen et de respect des traités c qui
ont dirigé depuis quatre mois la politique
du gouvernement de la république. La
France, n'ayant aucune arrière-pensée,
aucun dessein confus et caché, a pu tenir
sans éveiller aucun soupçon la conduite
qu'elle a tenue. A ceux qui lui ont de-
mandé à diverses reprises son opinion
sur tel ou tel point du traité de San-Ste-
fano, elle a toujours refusé de répondre,
f< par cette raison que c'était là l'œuvre
M d'un Congrès, et que, tant qae tout es-
B poir de la réunion d'un Congrès ne~ se-
& -raitpas perdu, elle ne voulait se pronon-
? cer qu'en présence des autres signataires
M des traités de 1856. o Enfin, l'espoir du
Congrès étant sur le point de se réaliser,
la France, sans changer d'attitude, s'est
empressée d'accepter de prendre part à
cette grande réunion. « Nous n'avons agi,
M a dit M. Waddington, qu'en faveur de
)) là paix, de la neutralité de la France,
? du respect des traités, de la défense des
)) grands intérêts de l'Europe. La France
M ira donc au Congrès, non pas indiue-
M rente, parce qu'elle ne saurait se mon-
? trer indifférente à aucun des grands in-
N térêts de l'Europe, mais elle ira avec
l'autorité que donne l'absence de toute
)) convoitise; elle ira avec un désir sin-
B cère de travailler au maintien de la
K paix, avec la ferme volonté de conser-
B ver sa neutralité, et avec un sentiment
» profond du droit public de l'Europe, a
Tout est à louer dans ces paroles qui
résument avec tant de clarté le pro-
gramme de la France. Un mot du ministre
des affaires étrangères sur « les autres
M races qui méritent au même degré que
N .les Bulgares l'intérêt de l'Europe a a
été très justement applaudi par la Cham-
bre des Députés. Mais ce qui mérite d'être
surtout remarqué dans la déclaration de
M. Waddington, c'est le soin qu'a pris la
France d'établir aussi nettement que pos-
sible les conditions dans lesquelles elle
consent à se rendre au Congrès. Avant
d'accepter l'invitation de l'Allemagne, elle
a reçu la promesse qu'on ne dis-
cuterait dans ce Congrès que des
questions « qui résulteraient t naturel-
» lement et directement de la der-
mM M JMMj MS !MS
Ï, 'p'u9JUixl878.
'iS.Â'LÔ'~ DÉ i878. t
t
(Troisième article.– Vo:~ le ~b~'as~ P~a~ 1
d6s3î mai et4 juin.)
MM. Glaize. Paul Robert. Jean Au- (
bert,. Hector Leroux. Motte. Le-
comte du Nouy. –Ronot. Edelielt. (
Sautai. Tytgadt. Renard. s
Roufiio. LëC&bvre. ti
AvaBt de quitter le style il me reste à s
parler de quelques puvrag'es antiques en c
tout ou en partie par les sujets, mais qui e
se rapprochent du genre historique par-la c
manière dont ils sont traités. Je m'occu- c
perai d'abord d'un vaste tableau symbo- i
ïique et philosophique par M. Glaize, in- f
titulé 7~ y~'ee. C'est un Hercule gigan- i
tesque qui domine toute la composition, j
Assis sur un espèce de socle qui porte A
l'inscription P7~M; ~M, il. est vu de (
troi~' quarts par le dos, une main sur t
!a cuisse, tenant de l'autre sa massue s
placée entre ses genoux. Il se tourne y
Ters une femme drapée qui tient un livre
sur ses genoux, et qui est entourée d'au- î
très'femmes et d'enfans. Ce groupe, bien <1
)) Bière guerre que non seulement, il
H ne pourrait y être question des affaires
') d'Occident, dont au reste personne ne
songeait à s'occuper en ce moment,
N mais que nous ne pouvions pas admet-
M tre qu'il y fut question des intérêts
H orientaux qui n'avaient pas été touchés
)) par les derniers événemens. Pour pré-
B ciser notre pensée, nous avons dit dès
a le début, dès le mois de février der-
a nier, que nous n'entendions pas qu'on
a pût soulever dans le Congrès la ques-
B tion de l'Egypte, ni celle du Liban, ni
s celle des Lieux-Saints. M. Wadding-
ton a répété et confirmé cette déclaration
dans sa réponse à la lettre de convocation
qui lui avait été adressée par l'Allemagne.
La France n'a donc rien à craindre en
allant au Congrès. Elle s'y présentera
avec confiance dans l'attitude~ qui con-
vient à sa situation actuelle, et le discours'
qu'a prononcé hier celui qui sera princi-
palement chargé de parler pour elle nous
est un aûr ga-pant ~que sa dignité et ses
intérêts y seront habilement défendus.
Après avoir félicité la Chambre de son
vote sur l'ordre du jour de M. Léon Re-
nault, nous sommes fâchés d'être obligés
de dire qu'elle a montré peu de sagesse en
repoussant le traité de commerce français-
italien. Faut-il s'étonner d'ailleurs de ce
qu'elle commet quelques fautes, alors que
le Sénat, qui devrait lui donner l'exemple de
la modération et de la prudence, n'épar-
gne rien au contraire pour provoquer de
redoutables complications ? `~ Le défaut
d'espace nous empêche de parler en
détail des regrettables incidens de la
séance d'hier. A quoi bon, du reste? N'est-
il pas évident que les droites sénatoriales,
irritées de voir la marche tranquille des
affaires, l'anermissement de la paix pu-
blique, le succès de l'Exposition, les
marques d'estime qui nous viennent du
dehors, le fonctionnement régulier des
institutions nationales, n'ont pas voulu
laisser s'achever la session sans essayer
de soulever quelques petites tempêtes
afin d'empêcher les vacances parlementai-
res de s'écouler dans un calme pariait?
Tactique malheureuse dont elles .seront les
premières victimes. Le pays, qui ne de-
mande que le repos, saura bien deviner
de quel côté sont venues les agitations,
ou plutôt les menaces d'agitations. Il
n'attribuera pas à la répubiique un mal-
aise dont ses adversaires seraient les seuls
auteurs. Qu'on se rappelle avec quelle
éclatante unanimité il a condamné la
coupable entreprise réactionnaire de
l'année dernière. Il se montrerait plus
sévère encore, nous ne disons pas pour
toute imitation, mais seulement pour toute
tentative d'imitation d'une pareille aven-
ture- >
MUSSE DE PARM.
<~S
.'s.o/e
domptaat. 73 80 7S 83 6
FincouJf. M. 739712 2~2
At/S'B/O
C!omptium04 73 tpS 2S
ae/e
Compt&nmi35.ni40. s.
FiBconf.HlS7i,2M15212 5.
PSTITB BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/p. ~ifr.4'M.2,4S.
Exter"espagnote.. ~4.
50/0 turc. 14fr.25.
Banque ottomane.. 432fr.,431fr.
Florins (or). 64,C4l/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 247 fr. 60, 2:8 fr. 75.
Chemms égyptiens. 354 fr. 3~ i/2, 355 fr.
trecôté d'Hercule se tient debout un souve-
rain tout bardé de fer qui lève son épée
et paraît la mettre au service du demi-
dieu. Il est accompagné d'un pape, d'un
moine et de plusieurs autres personnages
l'ouvrier, la veuve, les orphelins, l'avare
avec son trésor, qui rendent hom-
mage à l'idole. Au premier plan se
trouve une belle figure, la meilleure, à
mon sens, de la composition. C'est un
vieillard assis, à demi couvert d'une dra-
perie blanche d'une belle invention, le
corps ployé en avant, l'un des bras pen-
dant, le coude de l'autre bras appuyé sur la
cuisse, et lamain soutenant la tête pensive,
qui symbolise, je crois, la Raison, la Philo-
sophie, le Droit. Je ne veux pas me risquer à
serrer de trop près le sens de ces figures, et,
en général, je dois dire que je n'aime pas
beaucoup les ouvrages allégoriques qui ne
s'.expliquentpas d'eux-mêmes etdu premier
coup. Au point de vue pittoresque, cette
grande toileaderéellesqualités.L'ensemble
delascèneestbiendispbsé; la figure d'Her-
cule, quoique d'une couleur bien opaque,
bien sombre et monotone, est une belle j i
étude de nu; celle du vieillard, au pré-
mier plan, mérite de grands éloges. Mais,
je le répète, la conception manque de <
simplicité et de clarté. Il y a un peu ]
d'amphigouri dans tout cela, et je préfe-
rerais voir l'artiste distingué traiter des
sujets où. le sentiment poétique domine i
davantage. <
M. Paul Robert a représenté une A~/M- <
~6 FcAo. Debout, vue de face, le corps
penché en avant, à l'entrée d'une grotte
qui s'ouvre dans la paroi perpendiculaire du
rocner, elle est vêtue d'une draperie jaune
WéBég't'MpSaSe pf'~vée.
(Service téiégraptuque de t'agence I~vas.)
Berlin, le 8 juin.
Bulletin publié aujourd'hui a une heure du
matin
« L'empereur a passé une boirnc nuit et se
sent moins abattu. L~enflure de l'avant-bras droit
continue à diminuer. La fièvre ne s'est pas dé-
clarée.
» L'empereur n'a pas ressenti de nouvelles
douleurs.
?
Berlin, le 8 juin, S h. soir.
Bulletin de quatre heures trente minutes
« L'état de S. M. ne présente aucun changement
depuis ce matin. »
Constantinople, le 8 juin.
Carathëodori Pacha, mustéchar des affaires
étrangères, est nommé ministre des travaux pu-
blics avec le grade de muchir.
Carathëodori Pacha part aujourd'hui par la voie
d'Odessa pour Berlin. Il représentera comme pre-
mier plénipotentiaire la Turquie au Congrès, au
lieu de Sadyk Pacha.
Le général Mehemet-Ali Pacha accompagne
Carathéodori Pacha comme, second délégué.
Saïd Pacha, ancien premier s~rétaire du Sul-
tan. et dernièrement président du Sénat, est
envoyé à Angora comme gouverneur.
Londres, le 8 juin.
Lord Beaconsueld est parti cette après-midi
par la gare de Charing Cross dans un train spé-
cial pour Douvres, se rendant à Berlin.
Berlin, le 8 juin.
Le prince de Hohenlohe, ambassadeur d'Alle-
magne à Paris, a été définitivement désigné pour
assister au Congrès comme l'un des représen-
tans de l'Allemagne.
Londres, le 8 juin.
Le 7'MMM considère les paroles prononcées hier
par M. Waddington dans la Chambre des Dépu-
tés de Versailles comme devant rassurer la
France et l'Angleterre sur le maintien de l'entente
complète qui règne actuellement entre ces deux
pays relativement aux aû'aires d'Orient, et par
conséquent sur le maintien de la paix.
« Les déclarations de M. 'Waddington, dit le
7*M/!M, sont les bienvenues, car elles nous don-
nent l'assurance que les reprësentans de la France
et de l'Angleterre au Congrès seront complète-
ment unis sur toutes les questions de principe.»
Le KMM publie les nouvelles suivantes
Saint-Pétersbourg, le 7. On assure que les
conditions de l'arrangement conclu entre Londres
et Saint-Pétersbourg sont plus satisfaisantes
qu'on ne l'e'spèrait.
On éprouve ici une grande confiance quant au
résultat du Congrès.
Vienne, le 7. A la suite des menaces socia-
listes, la politique actuelle :de la Russie semble
être la conclusion d'une prompte paix.
Les journaux de la droite, royalistes ou
bonapartistes, s'appliquent depuis quel-
ques jours à dénoncer non pas seulement
la république, mais la France elle-même
à l'indignation de l'étranger. L'attentat de
Nobiling sert de prétexte à cette honnête
et patriotique croisade. Mais on ne s'ar-
rête pas au dernier attentat qui a si pro-
fondément ému la conscience publique
on rappelle les noms de tous les scélérats,
de tous les assassins qui ont attenté de-
puis plus d'un demi-siècle à la vie des
souverains, soit chez nous, soit au dehors.
S'ily a eu des criminels et des fous furieux, si
cesmaihéureux ont été égarés par de funes-
tes doctrines, à qui la faute? A la France
S'écrient en chœur les journaux auxquels
nous faisons allusion. C'est de la France
qu'est parti, à la un du dernier siècle, le
mouvement révolutionnaire qui agite au-
jourd'hui encore toute l'Europe! C'est à
Paris qu'est le foyer d'infection qu'il faut
a tout prix éteindre Et toutes ces pa&-
sions odieuses, et violentes qui arment
ailleurs des bras meurtriers ont produit
chez nous, quoi? le comble de l'ignomi-
nie, la république –On croira peut-être
que nous exagérons, et nous voudrions
qu'on pût nous démontrer que nous
exagérons en elfet nous serions heureux
de reconnaître notre erreur et notre tort.
Mais qu'on lise les journaux de la droite,
lés journaux qui se disent conservateurs,
les journaux qui se croient religieux
c'est le Manifeste de Brunswick qu'ils
renouvellent cette fois à l'intérieur! C'est
un appel à la Sainte-Alliance que font des
qui ne laisse voir que les pieds, les bras nus
et le haut de la poitrine ornée d'un gros col-
lier de graines de pin. La tête, charma.nte
et très heureusement encadrée dans les
cheveux noirs, est un peu levée; la jeu-oe
fille porte la main gauche à sa bouche, et
l'autre bras, étendu, semble faire un geste
de silence. Attentive, presque anxieuse,
elle écoute l'écho de sa voix. Son
attitude est ravissante de naturel et de
grâce. L'exécution me paraît beaucoup
plus assurée et plus poussée que celle des
~ep~~ <~M ~et que l'on revoit avec plaisir au Champ-
de-Mars. Le parti-pris de lumière et de
couleur est bon, et l'ensemble a une har-
monie qui n'est pas achetée, comme c'est
trop souvent le cas, par l'eS'acement et la
monochromie des tons. Etmême, si j'avais
un reproche à faire sur ce point à M. Ro-
bert, ce serait d'avoir dépassé la me~t.'re-
dans la tunique de la ûgure, dont le jau~e
me paraît bien monté, bien ardent .et
un peu criard. J'aurais même préféré qu..e
l'artiste renonçât à cette tunique ajustée,
j'en conviens, avec beaucoup de goût,.
mais qui me paraît tout à t'ait inutile.
La poétique figure pouvait se passer
de vêtemens, et l'idée d'habiller un&
nymphe est au moins un peu singulière~
Je signalerai très particulièrement les.
saxifrages et autres herbes qui tapissent,
le rocher à droite. Tout ce morceau est
d'une fraîcheur et d'une délicatesse déli-
cieuses, et l'exécution en est excellente.
Malheureusement, on a mis ce joli ta-
bleau beaucoup trop haut; il était bien
digne pourtant d'occuper à la cymaise
l'une des places que l'on a soigneusement
Français La race des émigrés n'est pas
perdue, et certains hommes se rappellent
en 1878 comment en 1814 et en 1815,
au moyen de quel concours et de quel
appui ils sont rentrés en possession du
gouvernement de leur pays.
Et de quoi ce pauvre pays calomnié
est-il coupable? De n'avoir pas voulu
la monarchie de droit divin, de n'avoir
pas voulu l'empire, d'avoir préféré la
république. Voilà son crime que pour-
rait-on lui reprocher de plus? S'il y a
des assassins politiques en Allemagne,
s'il y en a en Russie, si plusieurs
nations européennes sont rongées par de
cruelles maladies sociales, si le péril la-
tent qu'on s'est efforcé en vain de rendre
chez nous manifeste est apparu ailleurs
avec un sombre éclat, ne semble-t-il pas
que de bons Français devraient se félici-
ter, sans orgueil ni arrogance, mais avec
une satisfaction secrète, de ne plus souf-
frir de pareils maux? Nous n'avons pas la
'sûttise de diTe que tout soit pour le mieux
autour de nous dans la meilleure des répu-
bliques possible. La France n'est pas une
Arcadie revenue à l'âge d'or pendant que
l'âge de fer sévit sur le reste de la map-
pemonde. L'optimisme naïf serait bien
déplacé Mais on connaît le mot de cet
homme d'esprit qui disait de lui-même
Je m'humilie profondément quand je
me juge, et je me rassure un peu
quand je me compare. La France d'au-
jourd'hui a le droit de penser ainsi
sur son propre compte. EUe présente le
spectacle d'une nation honnête, laborieuse,
active à réparer ses désastres, amoureuse
de la paix autant qu'elle a été éprise au-
trefois de la gloire militaire. La France
travaille, et l'on sait que le travail est le
meilleur des freins. La question sociale est
oubliée chez nous, le pays de l'Europe où
il y a le moins de grandes fortunes, le
moins de misère aussi et le plus d'ai-
sance. La question politique, bien
que résolue à nos yeux, ne l'est pas pour
tout le monde et nous agite encore mais
le socialisme n'existe plus. Nous en
avons fini, au moins pour le moment,
avec cette idéologie malsaine et avec les
sociétés secrètes qu'elle avait enfantées
et lorsque des agens étrangers passent la
frontière et viennent dans nos grandes
villes pour y préparer des affiliations in-
ternationales, ils ne font pas leurs frais,
c'est l'expression dont ils se servent
eux-mêmes. Ils ne reconnaissent plus la
terre autrefois classique des conspira-
tions souterraines et des colères dissi-
mulées. Ils s'en retournent comme ils
étaient arrivés, n'ayant trouvé rien à faire.
D'où vient cela ? Les causes qui ont
amené cet état moral de la France sont
très diverses et demanderaient une longue
analyse; mais on nous permettra de
.croire que le gouvernement y est pour
beaucoup. Il ne s'agit pas précisément ieh
de la forme même de nos institutions la
république a sans doute l'avantage d'être
le gouvernement qui nous divise le moins;
il est le plus fort incontestablement il a.
pour lui une majorité telle, qu'U tient en
échec tous les partis coalisés; il est l'ex-
pression de la volonté nationale clairement
et souvent répétée; c'est la sa légitimité qui
en vaut bien une autre. Mais la républi-
que, malgré tous ces avantages, aurait pu
suivre à l'intérieur une politique dange-
reuse et funeste. Elle aurait 'pu, comme
l'empire, dans un intérêt de vaine
popularité, flatter les passions ultra-dé-
mocratiques et fuire alliance avec la déma-
gogie. Les bonapartistes qui dénoncent
aujourd'hui la république devraient se
rappeler ce qu'a été le régime si cher à
leurs souvenirs. Il a été, à l'intérieur,
l'ic carnation césarienne de la démagogie,
réservée? a. une foule d'ouvrages qui ne
méritaient même pas d'être acceptés par
lejury-
Z~.Z~
pointe humoristique très piquante. Le
vieil astronome, à demi revêtu d'une dra-
perie verte, est assis presque de face, un
br.a.8 appuyé sur son genou et montrant
de l'autre m~in le ciel constellé à deux
amoureux qui ~'embrassent en pensant à
tout autre chose. La figure du bonhomme
n'a pas un très ,?rand intérêt; la facture
manque un peu de force et d'accent ce-
pendant il est bien', en situation, et le sou-
rire vient aux lèvres en le voyant si bien
à son anaire et se doutant gi peu de ce qui
sepasse auprès de lui. Les de~x jeunes gens
forment un joli groupe; la jeune BMe
surtout est bien ajustée dans son vête.
ment blanc et elle a. beaucoup t~s grâce
et de naturel. La facture, un peu g.~se et
uniforme, n'est pas très poussée; .~st
par le sentiment que se distingue ce'tte
agréable fantaisie. Un autre ouvrage d.~
même artiste a des qualités du même
genre. Il est intitulé ~MM?',aKM'c/
~c~M'o~. C'est une jeune fille vêtue
d'une robe blanche à demi recouverte
d'une tunique bleue, assise sur le devant
d'un paysage très agréablement indiqué,
à qui l'Amour, debout devant elle, ofîre
un miroir. Il y a une im'pressiou bien
franchement antique dans ce: petit tableau,
beaucoup de fraîcheur, dft sentiment et
de grâce. Mais, décidêmeat, la facture est
par trop sommaire; cela ressemble à une
ébauche bien réussie, <~ai commence à
peine à prendre la forme -d'un tableau.
et, pendant toute sa durée, il est apparu à
l'Europe comme l'instrument le plus actif
delà révolution cosmopolite. Il a eu tous
les caractères des pires révolutions le
vague, l'incertitude daus les idées, la lé-
gèreté, l'inconsidération et la violence
destructive dans la conduite. Et du moins,
chez lui, d'après le précepte machiavé-
lique, la fin a-t-elle justifié les moyens?
Non, l'empire n'a jamais atteint, ni au
dedans ni au dehors, le but qu'il s'é-
tait proposé. Nous ne parlerons pas
de sa politique extérieure; elle a été
jugée et condamnée par les événe-
mens les plus douloureux. Mais, au de-
dans, quel a été le résultat de sa poli-
tique ? Il a constamment excité les pas-
sions, les appétits populaires, et après
les avoir excités il n'a pu les sa-
tisfaire. C'est dans les dernières an-
nées de l'empire que les conséquen-
ces de tant de promesses impruden-
tes se sont produites. La fermentation
était partout dans les couches pro-
fondes de la société; M. Rouher montrait
de la tribune le spectre rouge, et le spectre
rouge n'était pas alors un simple fantôme
la haine croissait tous les jours et mena-
çait de faire une explosion soudaine. L'em-
pire recueillait ce qu'il avait semé. Il avait
fait un pacte avec la démagogie, il avait
favorisé la diffusion de doctrines malfai-
santes, il avait promis au peuple plus qu'il
ne 'pouvait donner, et il a fini comme il
devait finir, par la plus épouvantable dé-
ception matérielle et morale dont l'his-
toire ait gardé le souvenir.
Il faut une étrange audace aux derniers
partisans de l'empire pour adresser à la
république d'aujourd'hui des reproches
qu'il est si facile de leur renvoyer. Si la
république est coupable de quelque chose,
c'est uniquement d'être la république;
nous ne voyons pas trop quelle a.utre
accusation on peut diriger contre elle. A-
t-elle, comme l'empire, réveillé, favorise,
entretenu sous main le socialisme? A-t-elle
surexcité par de fallacieuses promesses
l'imagination des classes pauvres? A-t-
elle jamais promis une solution fantas-
magorique de ce qu'on appelait jadis le
problème social? Nous ne savons pas ce
que l'avenir nous réserve et quel jugement
définitif les historiens futurs devront por-
ter sur la république actuelle mais
on lui rendra du moins la justice de
n'avoir trompé personne et de n'avoir
jamais parlé que le tangage de la froide
raison. La fondation, même de la ré-
publique a été un acte de raison et
Dieu sait pendant combien de temps cet
acte a été discuté avant d'être accompli.
Depuis lors, la république a t~té une école
de bon sens, et c'est paj le bon ~ens qu'elle
s'est efforcée de résoudre toutes les ques-
tions qu'elle a rencontrées. Il fau~.y ajou-
ter la liberté. Le despotisme de l'empire
à son origine, le défaut de liberté po~ur les
uns, le droit de tout dire laissé aux autres
n'ont pas peu contribué à pervertir Tes-
prit et la conscience publique. A la fia~ de
l'empire, on vivait d'illusions en attendant
qu'on en mourût, et il a fallu les sicistr~s
éclairs des événemens pour nous dévoiler
enfin laréalité des choses. Sous la républi-
que au contraire, et dès les premiers jours,
la liberté a été complète tout a été dit de
part et d'autre; l'opinion a.pu se former
en écoutant le pour et le contre, et le gou-
vernement, en ce qui le concerne, a tou-
jours tenu, lorsqu'il a été représenté
par des républicains, le meilleur lan-
gage. Nous cherchions les causes de
l'état moral et social dans lequel nous
nous trouvons aujourd'hui en voilà
une certainement, et des plus efficaces.
Les bonapartistes accusent la république
d'être une école de mauvaises doctrines
~_e.°°.~
M. Hector Leroux continue ses jolies,
savantes et sérieuses études archéo-
logiques. Dans sa Jt/M~c~o/M~ ~CMM, la déesse, armée du
casque et du bouclier de style archaï-
que, apparaît à des femmes qui se trou-
vent sur la colline encore dénudée et leur
montre le sol du bout de sa lance. L'une
d'elles lève les bras vers le ciel d'autres
s'agenouillent ou se prosternent; une troi-
sième s'enfuit épouvantée. Le paysage
est remarquablement bien construit, et la
Sgure vêtue de blâ~c se détache de la
manière la plus heureuse sur un massif
d'oliviers et de cyprès. Cependant je
trouve le champ du tableau un peu
vaste, et il ne paraît pas sufËsam"
ment rempli. Comme toujours, les ajhs-
temens sont ravissans et d'une vraisem-
blance parfaite. On sent bien que M. Le-
roux puise ses renseig'nemens aux sour-
ces les plus sûres. Dans un second ou-
vrage, le même artiste a représenté deux
orphelines qui sont venues visiter le tom-
beau de leur mère dont on voit le monu-
ment funèbre et le buste à gauche de la
crypte, et devant lequel brûle une lampe
Msée sur un haut candélabre. L'une
d 'elles est assise dans une charmante at- ]
tit.'tde, l'un de ses bras posé sur le dos- <
siée ~u siège, les genoux de profil, le
corps~ presque de face et les deux mains <
réunie's à la hauteur de la poitrine. L'au-
tre est debout derrière elle. Les ajuste-
mens sont sévères et du meilleur goût, et
~e signalerai surtout la coin'ure de celle des
deux sœurs qui est debout, composée d'un
~voile blanc qui forme une sorte de capu-
<;hon sur sa tête. Tout respire le recueil-
et de corrompre non seulement, la France,
mais toutes. Jcs nations du monde;
nous leur renvoyons l'accusation la..
république n'a rien & craindre de la com-
paraison qu'on pourrait établir entre
elle et les gouvernemens qui ont pré-
cédé. Ce n'est pas elle qui tourne les
têtes en Europe, ni qui arme la main des
assassins présens ou passés. Z'C~MOK. l'ac-
cuse d'avoir enfanté non seulement No-
bi!ing, mais Louvel et bien d'autres; si
cela est vrai, nous ne voyons pas com-
ment une restauration monarchique pour-
rait nous sauver du péril qu'on dénonce.
La France était monarchique apparem-
ment lorsque Louvel a commis son exé-
crable forfait.
Mais à quoi bon discuter les allégations
des journaux de la droite? Est-ce qu'ils
discutent de leur côté ? Non, ils se
contentent d'injurier, d'outrager, de dé-
noncer la France à travers la républi-
que. -Les uns inspirent à l'étranger le
dessein de prendre des précautions con-
tre nous les autres annoncent que
ces précautions seront prises en ef-
fet, et qu'on nous demandera de vouloir
bien aider nous-mêmes à leur succès.
Le T~MC~M est de ces derniers, et il
s'émeut, dans sa pudeur patriotique, du
danger que court la dignité nationale
entre les mains des républicains. « Les
hommes du parti républicain,, dit-il, sont
précisément, par leurs antécédens, plus
gênés que d'autres pour défendre sur ce
point notre indépendance. ~Et le ~aMc~
a la générosité de vouloir bien venir a.
leur secours. Que .Z~e
sentent gênés par aucun antécédent; ils
comprennent la dignité et l'indépendance
du pays autrement que les journaux de la.
droite, mais ils ont la prétention de les bien
comprendre e!, l'espoir fondé de les sau-
ver de toute atteinte. Le concours du.F~M-
c~M est donc aussi inutile dans cette cir-
constance qu'il serait utile dans le cas où H
s'agirait d'ourdir et de soutenir une
intrigue contre la souveraineté nationale.
L'appui des auteurs du 16 mai serait
plus compromettant que profitable en
cette affaire. Mais de quoi s'agit-il?
De rien. La république française n'in-
spire haine et terreur qu'aux jour-
naux de la droite; elle n'a d'ennemis
qu'en France, et, après s'être mesurée
avec eux, elle sait au juste quelle frayeur
elle doit ressentir de leurs attaques.
FRANCIS CHARMES.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
La. droite a échoué dans l'attaque que ses
chefs dirigeaient contre Je ministère sous la
forme d'une interpellation le gouvernement
l'a emporté dans le vote qui a clos le débat.
Le ministère acceptait l'ordre du jour pur et
et simple que M. Calmon, président du centre
gauche, opposait à un ordre du jour motivé.
présenté, au nom de la droite, par M. Lu-
cien Brun. La droite a été en minorité
par 133 voix contre 140 qui se sont ral-
liées au gouvernement. Ainsi s'est termi-
née, par une démonstration impuissante,
cette tentative d'un retour onensif, et les im-
pressions pénibles que la séance d'hier avdit
pu laisser dans les esprits sont effacées par
le vote considérable et décisif d'aujourd'hui.
~et heureux succès est dû sans doute en par~
t~à à l'attitude singulièrement énergique et
résolue que M. le président du conseil a.
motntrée dans sa réponse à M. Delsol.
La droite, au reste, comprenait peut-
ôtre qu'elle était allée la veille un peu loin.
Est-?e une illusion? Mais il nous semblait*
des le commencement de la séance, que le,
groupe des chefs intransigeans, ce qu'on peut
appeler le groupe dû G mai, n'avait point
les mômes allures qu'hier; ce n'étaient plus
cette animation, ces airs impatiens et triom-
phans. M. Delsol lui-môme paraissait animé
*p' ''I.1JoO'1I/IÕ1~ -T
lement dans cet ouvrage plein de délica-
tesse et de sentiment. L'éxecution est
toujours un peu indécise pourtant, dans
l'architecture surtout, je la trouve plus
ferme et plus poussée que dans la plupart
des ouvrages de M. Leroux que j'avais
vus jusqu'ici.
M. Motte est aussi un archéologue, et à
ce point de vue le tableau qu'il expose
cette année, /'<' T~M-M~e du
~'J~MM& intéressera vivement. Po-
~lybe raconte que lorsque les Barbares at-
taquèrent les Carthaginois, ils furent pris
a. dos par les troupes d'Hannon qui in-
cendièrent leur camp. Mais une partie des
troupes d'AnuibaI étaient restées de l'au-
tre côté du neuve qu'elles franchirent le
lendemain matin sur d'énormes radeaux.
C'est ce rëcitqu~ M. Motte amis en scène.
On voit à droite le camp qui brûle encore,
et au premier plan la large étendue d'eau
couverte de ces radeaux dont, malgré les
dimensions, chacun ne pouvait porter
que l'un des trente-sept éléphans qui ac-
compagnaient l'armée cartiiaginoise. Ces
énormes bêtes dont les trompes sont pro-
tégées par une carapace de cuivre, avec
leurs tours chargées de soldats et tou~
leur attirail guerrier, et les rameurs oùl'Mn
distingue quelques Gaulois, forment un.
ensemble très pittoresque, très anime, eë
où tous les détails de types, de costumes,
d'armures paraissent très vraisemblables.
La vérité historique n'est d'ailleurs pas le
seul mérite des ouvrages de M. Motte, chez.
qui )e peintre vaut largement le savant. Ce
tableau, intéressant parla composition,.
est exécuté avec beaucoup de largeur, de..
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