Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-31
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Description : 31 mai 1878 31 mai 1878
Description : 1878/05/31. 1878/05/31.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE P~RIS.
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Un an. Six mots. Trois moM
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!n tnewspapei's ottfce, 17. Gresham street, S. P. 0.;
MM. m-eHzy. Ea~viiee et C'. t.Finch taneCornhiU,
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Madeteime, dans les kiosques et dans les M-
btiott&<ïnes des eMes de chtim!Bs de fer bettes.
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OM S'ABONNE
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dans le Luxembourg, en Tur
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tuniste,
en Chine et M Jaoon,
M moyen d'une valeur payable à Paris on da
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en AUcmagne, en Autriche, en JRussie.
et dans tous 'es pays du Nord
chez tous tesdirectears de'postes;
et dans tous lea autres pays, t <
~M renvoi d'une fatetir pa.vaN<: & Pttr~.
,1.1 POLITIQUES, ~s I~ITTÉ~6AI1«S
Les andoRces uont. Mças*
C!K: SM. ~aetiey, t<
a,p!a.cwdetaBouFse,
et tm bureau du j
tKM <9o!veRt toujours être agréées par ~dact!on.
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de retard dans l'envoi du Journal.
PARÏS.
JEUDI M MAI
On nous reproche d'avoir été trop affir-
matifs lorsque nous avons annoncé, di-
manche matin, que la Russie consen-
tait à déposer le traité de San-Stefano
sur la table d'un Congrès qui se réuni-
rait dans la première quinzaine de juin.
Est-il besoin de renouveler les expli-
cations que nous avons déjà données sur
l'origine et sur l'authenticité de la nou-
velle ? Est-ce notre faute si cette nouvelle,
frappant des imaginations susceptibles, a
provoqué dans certains esprits un opti-
misme exagéré? La nouvelle est arrivée sa-
medi de Berlin, trop tard dans la nuit pour
que nous puissions l'expliquer, la commen-
ter, la réduire à sa juste valeur, toutes cho-
ses que nous avons dû remettre au lende-
main. Comment a-t-on pu croire que la
réunion du Congrès et même que l'atti-
tude inopinée de la Russie résolvaient tou-
tes les difficultés, écartaient toutes
les formalités, et que désormais la paix
était assurée ou déjà faite? Il n'y a que
les baguettes magiques qui produisent de
ces miracles, et les baguettes magiques
n'ont pas d'emploi en diplomatie. La vé-
rité est plus compliquée qu'on ne l'avait
cru d'abord, et les résultats qu'on peut
toujours espérer ne sont pas encore at-
teints.
Le comte Schouvalofi, à son arrivée à
Londres, a comm&ncé, ainsi que nous l'a-
'vons raconté, par proposer au gouverne-
ment anglais une entente directe, et il
s'est montré disposé à faire dans cette
hypothèse, des concessions qu'il a dû
enumérer, mais que nous ignorons. L'An-
gleterre n'a pas accepté et ne pouvait
pas accepter cette solution. Alors le comte
,Schouvalo6' a fait connaître qu'il n'a-
vait à. faire aucune objection à ce que
le traité San-Steiano fût discuté inté-
gralement par le Congrès, sans que la
Russie mît à cette discussion aucune res-
triction. Le marquis de Salisbury s'est
montré enchanté, et c'est dans ce sen-
timent qu'il a télégraphié à Berlin.
Le cabinet de Berlin a pris si l'on
peut se servir de ce terme la balle au
bond, et il a fait télégraphier aux autres
cabinets pour leur proposer la réunion
d'un Congrès à la date du 11 juin. Voilà,
très exactement, la nouvelle que nous
avons reproduite, et qui a causé partout
un mouvement de joie et d'espérance.
Mais aussitôt de nouvelles difficultés ont
apparu. Le comte SchouvaloS, soit qu'il
eût été d'abord trop formel dans ses ex-
pressions, soit que ses expressions mê-
mes aient été un peu forcées, soit qu'il
y ait eu dans son langage quelque ré-
ticence diplomatique, soit encore que
l'empressement avec lequel l'opinion s'est
emparée de la nouvelle ait paru trop vif,
le comte Schouvaloff. a déclaré qu'il ne
s'opposait pas, en enet, à ce que le traité
fût discuté, mais que ce n'était pas la
Russie qui le déposerait sur la table du
Congrès. Le traité sera déposé, pourra être
déposé par telle autre puissance, l'Alle-
?mLM!)UJ6UmL DES MMTS
DU 31 MAI 1878.
SALON DE i878. 1
(Premierarticle.)
MM. Vibert. Carolus Duran. Ran-
vier. Henner.–Schutzenberger.
Ulmann.– Lehoux. Meynier. Lan-
dël!e. –Hermann-Léon.–Guillaume
Dubufe. M"" Beauvais. MM. Cour-
ta.t.Voinemot.
L Exposition de cette année s'ouvre
dans les mêmes conditions que les précé-
dentes, avec cette aggravation que le
nombre des ouvrages est encore plus
considérable qu'à l'ordinaire. C'est tou-
jours ce vaste hangar qui abrite indiQe-
remment le bon, le médiocre et le mau-
vais, où les tableaux de tous genres et de
toutes valeurs sont entassés plutôt qu'ex~
posés, et dont aous avons, avec un si
rare discernement et a. notre grande
honte, transporté le type au Cbamp-
dc-Mars sans même en conserver ce
qu'il y a. de bon au Palais de l'Indus-
trie le mode d'éclairage par exemple,
qui est assez satisfaisant. Envoyant de
nouveau cet immense et incohérent éta-
lage qui rappelle si peu ce que l'on
nommait autrefois ~< nous nous
sommes pris à espérer que l'excès du
mal engagera à chercher enGn le remède,
et que la nouvelle administration des
beaux-arts, a. qui ne manque ni l'intel-
ligence ni la bonne volonté, saura sur-
monter les dilScultés très complexes et
très sMeuses qui coccoroent Ice .Espo'si-
magne par exemple, en même temps~tè~ 1
le traite de Paris et que tous les autres
documens relatifs à la question d'Orient.
Pendant ce temps, comme l'aurait dit un
diplomate, les plénipotentiaires russes se
réservent le droitgarette dans le jardin. » C'est du moins
ce que rapporte le correspondant parisien
du toujours si bien informé.
On conçoit que l'Angleterre habi-
tuée par une longue expérience à se
mener des Snesses et des doubles-
fonds de la diplomatie russe, se soit
étonnée, inquiétée du ~M~t~MO auquel
a eu recours le comte SchouvalofT.
'< D'après l'idée anglaise, dit .le corres-
? pondant parisien du ~MM~, en fait, la
a Russie reconnaîtrait le droit de l'Europe
M à intervenir dans le règlement de la
question d'Orient en déposant elle-
H même le traité tout entier sur la table
B du Congrès. La Russie'contesterait ce
droit si elle se refusait à tenir cette
H conduite et si elle en laissait le soin
a à une autre puissance. Elle entrerait au
M Congrès avec des réserves, et la ques-
N tion est de savoir si l'Angleterre se
') contentera de cette manière de pro-
H céder qui peut passer pour une
H protestation tacite contre le principe
') qu'elle défend. L'Angleterre fait re-
marquer qu'en se plaçant sur le terrain
des principes elle a fait en quelque
sorte abstraction de sa propre per-
sonnalité ce n'est pas un acte de défé-
rence envers elle qu'elle demande à la
Russie, mais un acte de déférence envers
l'Europe et envers les principes eux-mêmes.
Y a-t-il là rien qui puisse porter ombrage
à la dignité d'une puissance quelconque ?
L'affaire en est là. Il s'agit de trouver une
formule qui soit acceptable pour tout le
monde, et c'est pour cette recherche que
le 7'~MM fait appel à la « fertile
imagination H du chancelier allemand.
Tout fait croire que l'imagination
et la bonne volonté de M. de Bismarck ne
seront pas au-dessous de cette tâche, et
le .Z'MK~ conclut en disant que, K dans
a l'opinion des hommes de la plus haute
H autorité, la Russie reconnaîtra bientôt
la nécessité de ne pas persévérer dans
a son ancienne attitude à l'égard de la
n question de principe pour la défense de
? laquelle l'Angleterre a montré tant de
chaleur et d'unanimité. M
Cette conclusion est aussi la nôtre. La si-
tuation,comme l'aditsirStaSbrdNorthcote,
est «matériellement a améliorée, elle n'est
pas encore dénouée. Il est possible que,
dans la première ardeur de l'espérance, on
ait fait trois pas en avant et qu'il faille
maintenant en faire un ou même deux
en arrière. On a avancé pourtant, et il
ne serait pas exact de dire que nous
en soyons toujours au même point. La
réunion du Congrès a conservé toutes ses
chances, elle est plus vraisemblable que
jamais. Reste à savoir si le Congrès lui-
même réussira et si la paix en sera néces-
sairement la conséquence. Ici, les prédic-
tions trop optimistes seraient déplacées.
Le gouvernementanglais a certainement
raison de persévérer dans Les mesures de
précaution qu'il avait commencé de pren-
dre, et le gouvernement austro-hongrois
n'apàs moins raison en maintenant avec
énergie sa demande de crédit et en or-
donnant des préparatifs mititaires. Nous
avons parlé hierdes déclarations faites par
le comte Andrassy aux deux Délégations.
Les Délégations ont demandé l'une et l'au-
tions annuelles, en ,les attaquant d'une
main ferme et hardie. H y a là un pro-
blème qu'il faut étudier et résoudre à
tout prix et sans retard. L'administration
encourrait les plus graves reproches si
elle laissait les choses dans cet état. Elle
n'a aucun lien dans le passé les circon-
stances,sont donc favorables, et rien ne
L'empêche de trancher dans le vif. Je vou-
drais que l'homme éminent qui est appelé
à diriger nos affaires artistiques pût ap-
pliquer son esprit élevé à des matières
qu'il connaît à fond et porter un peu de
'jour dans ce chaos.
En prenant la question d'une manière
générale, on remarquera que les plaintes
qui se produisent viennent à la fois de la
partie la plus distinguée, la plus compé-
tente du public et des artistes. Le public
trouve que les objets exposés sont trop
nombreux, que les œuvres de mérite sont
noyées dans une foule de productions fa-
des, puériles, médiocres ou franchement
mauvaises, que l'ivraie est mêlée au bon
grain dans une proportion qui dépasse
tpute mesure, et que ce qui devrait être
une source d'instruction solide et de
plaisir délicat devient une lourde et
fastidieuse corvée. Les artistes, de leur
côté, prétendent tantôt que le jury est
trop sévère, tantôt qu'il est trop indul-
gent, et ce double reproche est mérité
puisque nos Expositions telles qu'elles
sont aujourd'hui poursuivent un double
but elles ont la prétention d'être à la fois
une exhibition d'œuvres de choix triées
par un jury composé d'hommes compé-
tens, et en même temps de servir les in-
térêts matériels des artistes en leur don-
nant le moyen de se faire connaître
d'obtenir des récompenses qui les mettent
en relief, de montrer leurs ouvrages et de
les vendre.. i
La constitution du jury, telle est la
grosse difficulté, et qui paraît presque
insoluNe. A.uss-i I~gtenq's que i'Ac.i-
M~~
~~qu'on leur. donnât ofBcielIcmcnt con-
naissance du traité de San-Stefano, et, le
comteAndrassy a promis de le l'aire. Dans la
Délégation autrichienneil a'étéplus loin, et
le délégué Sturm ayant interroge le minis-
tère sur les points du traité qui compromet-
taient d'après lui les intérêts autrichiens,
le comte Andrassy, tout en refusant de
s'engager dans une discussion de détails,
a donné pourtant quelques explications
suffisamment précises. Ses objections
contre le traité de San-Stefano sont
bien connues de nos lecteurs ce sont
celles que nous avons si souvent expri-
mées nous-mêmes. Etiess'appliquent avant
tout à l'extension exagérée de la Bulgarie.
L'Autriche, a-t-il dit, n'est pas le moins
du monde hostile aux développemens
des populations chrétiennes. On sait
que les panslavistes lui font un re-
proche contraire et la mettent à peu
près sur la même ligne que la Turquie.
Le reproche est injuste, le comte An-
drassy le repousse: l'Autriche, tout comme
l'Angleterre, se propose seulement d'em-
pêcher l'oppression de toutes les au-
tres nationalités par une nationalité
privilégiée par la grâce de la Rus-
sie. « Aucun gouvernement, a-t-il dé-
H claré encore, n'a intérêt à défendre
M l'intégrité de l'empire ottoman. Par
H contre, l'intérêt de l'Autriche et ce-
H lui de l'Europe est que la Tur-
M quie subsiste et soit mise en état
a de subsister. » L'Autriche ne défend
pas l'intégrité de la Turquie, mais elle
veut que la Turquie réduite n'en ait pas
moins une existence sérieuse et indépen-
dante. Le comte Andrassy se préoccupe en
outre de l'occupation de la Bulgarie par les
Russes, avec le droit de passage à tra-
vers la Roumanie, état de choses qui
doit durer deux ans, et qui, s'il inté-
resse un peu moins l'Angleterre, est une
question brûlante pour l'Autriche: Enfin,
si l'Autriche proteste contre les com-
munications que la Russie veut con-
server avec une principauté néces-
sairement vassale à travers une autre prin-
cipauté nominalement indépendante, elle
ne tient pas moins à conserver ses propres
communications, ses voies commerciales
avec l'Orient. Le chemin de fer projeté,
qui doit relier la ligne de Salonique
& Mitrovitza avec les lignes autri-
chiennes en Croatie passerait, si les
délimitations du traité de San-Stefano
étaient maintenues, par le territoire
du Montenegro et en partie de la Serbie,
et se trouverait de la sorte à la merci de
ces deux principautés, ou, pour mieux
dire, à la merci de ceux dont ces deux
principautés dépendront fatalement.
Telles sont les objections principales du
comte Andrassy, et son langage ne laisse en-
fin aucundoutesurlecaractèrede~a politi-
que et sur l'attitude qu'il prendra au Con-
grès. Nous avons assez souvent et assez
vivement critiqué la politique austro-hon-
groise pour avoir le droit de la louer au-
jourd'hui. Le comte Andrassy semble avoir
réussi à se dégager des influences qui l'ont
si longtemps immobilisé, et nous n'avons
plus à lui souhaiter qu'une ferme persévé-
rance. Mais on voit par l'exemple de l'Au-
triche que la réunion du Congrès ne termine
rien elle permet seulement de mettre en
présence les objections des diverses puis-
sances au traité de San-Stefano, de les
comparer, de les discuter. Nous conti-
nuons à espérer une bonne solution, mais
nous n'avons pas la prétention des pro-
démie des Beaux-Arts demeura chargée
de former les jurys d'admission, on se
sentit sur un terrain que les uns trou-
vaient bon, que les autres trouvaient
mauvais, mais qui avait au moins cet
avantage d'être parfaitement déterminé.
On se souvient de ce qui est arrivé on
enleva à la quatrième classe de l'In-
stitut tout ou partie de sa préroga-
tive. Il faut bien convenir qu'elle repré-
sentait à un certain degré une doctrine,
ou tout au moins une tendance, et que,
malgré les intentions les plus impartiales,
elle visait tout naturellement à faire triom-
pher ses préférences. Elle ne suivait l'opi-
nion que d'un peu loin et ne cédait le ter-
rain que pied à pied. On crut avoir trouvé
le remède en dunnant aux artistes une large
part dans la direction de leurs affaires.
Le résultat n'était pas douteux. Les ar-
tistes médiocres et ceux qui cultivent les
branches inférieures de l'art, étant de beau-
coup les plus nombreux, pèsent 'd'un
grand poids dans l'élection, et ils choisis-
sent volontiers ceux de leurs confrères
qui leur offrent le plus de garanties d'in-
dulgence. Voilà le mal; mais avec nos
habitudes démocratiques peut-on retour-
ner en arrière, peut-on et faut-il résister
au courant qui nous entraîne, et n'est-il
pas plus prudent et pi us rationnel de cher-
cher à le diriger? Quoique depuis vingt
ans l'Académie se soit beaucoup modifiée
et qu'elle ait ouvert ~es portes à des ar-
tistes qui représentent des tendances plus
modernes et plus vivantes, présente-t-elle
des garanties suffisantes d'impartialité?
Telle est cette question difficile que j'indi-
quais en commençant et qui mérite cer-
tainement d'être étudiée.
Quoi qu'il en soit, si l'on ne trouve pas
le moyen d'apporter au mal que je signale
un remède radical, on peut au moins
l'atténuer et le limiter par deux mesures
dont j'ai déjà parlé, et qui auraient cer-
i:unetncni l'a.pprob~tcu de la partie la.
phcLcs; et, lorsque uous donnons une
nouvelle, c'est cetle du jour, non pas celle
du lendemain.
feii
Emprunt 5 0/0. lllfr.,nofr.'9S,nlfr.lo,
07i/2.
30/0. '7Sfr.M,50.
Ext6r"espapnole.. 0 7/8, m/i 6,14.
nouveau. 31U/8.
IntÉrieure. 12H/i6,t/<.
K 0/0 turc. ~'ifr.lO,BO,OK,M.j
Banque ottomane.108 fr. 7: 407 fr. HO.
Lots. 48ft'3,46fr.25.
PeruvienCO/O. ni/8,1/4.
Ftorms (or). 627/8,3/4,7/8.
Hongrois 60/0. M3/.4, 7/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 218 fr. 75, 219 fr. 37 )/2.
Chemins égyptiens. 330 fr., 335 fr.
D~ACM'M~K~OM'.
Emprunt !} 0/0. ~1 fr. 07 TurcSO/0. ).tff.2S, 271/2.
Banque ottomane.. 409 fr., 410 ir.
Egypt.iennesGO/0.. 218ff.S. 55. 1 Il
ExM"e!!pagQotc.. H,m/32.
'S~SéSM~Me p~Sv~e.
(Sarvice tctégi'aph!que de t'agence Havas.)
Londres,le30mai.
Le 2't~M publie les nouvelles suivantes
Saint-Pétersbourg, le 29. Immédiatement
après l'arrivée à Londres du comte Schouvatotf,
raccord parut un moment douteux. Depuis, les
obstacles ont disparu, et l'on peut aujour tTiui
considérer comme certain que le Congres se
réunira à une date prochaine. Mais il n'est nul-
lement assuré qu'une conciliation de tous les in-
térêts soit possible dans le Congrès.
En attendant, on redoute qu'une crise dange-
reuse ne soit provoquée par le parti de la guerre
à Constantinople.
Vienne, le 29. La Russie acceptera une for-
mule d'invitation l'obligeant à permettre la libre
discussion de toutes les questions, seulement à
la condition qu'elle pourra auparavant s'entendre
avec l'Angleterre sur les modifications qui doi-
vent être proposées au Congrès.
(Cette dépêche conclut en disant que la perspec-
tive du Congrès s'om'e avec plus d'espérance
qu'avant, mais que cependant des points qui ne
manquent pas d'importance doivent être réglés
avant l'envoi des invitations.)
Athènes, le 29. Les Crétois refusent l'am-
nistie ouërte par l'intermédiaire du consul an-
glais, mais ils promettent d'accepter un armistice
replier.
Le .0 serèuniralelijuia.
Le même journal publie la dépêche suivante de
Vienne.le29mai:
« Les propositions portées à Londres par le
comte Schou.vaiolf. et qui semblent avoir Été ac-
ceptées en Substance, consistent en ceci
'> Réduction de la nouvelle Bulgarie suivant une
ligne qui, partant de Bourgas, irait aboutir à
Vranja en enlevant PhilippopoU à la Turquie
)!- Batoum resterait à la Turquie, à la condi-
tion que les forteresses du Danube fussent dé-
molies;
& Substitution du contrôle européen au con-
trôle russe dans l'application du traité déllnitif.
» Les autres questions sont réservées au Con-
grès. &
Le correspondant du .Ct~y ?M dans sa dépêche qu'il vient d'apprendre que les
invitations au Congrès avaient été expédiées
mardi et que plusieurs puissances avaient immé-
diatement accepté.
Odessa, le 29 mai, soir.
Des avis de Constantinople portent que la no-
mination de Mahmoud-Damat Pacha comme mi-
nistre de la guerre a produit une mauvaise im-
pression. ·
Le Sultan a décidé cette nomination sans avi-
ser préalablement le président du conseil.
Cette nomination est la conséquence de l'auaire
du palais de Tchéragan.
D'autres changemens parmi les ministres sont
possibles.
Sadyk Pacha a reçu avis de sa destitution pen-
dant qu'il présidait le conseil.
Chakir Pacha part demain à bord du yacht
j~M~M~, allant a Saint-Pétersbourg.
Cologne, le 30 mai.
On mande de Londres à la « Les négociations, avec Saint-Pétersbourg con-
plus intelligente du public. Je voudrais
d'abord qu'on fit passer devant le jury les
œuvres des artistes exemptés. On sait as-
sez que sous le régime précédent un grand
nombre de récompenses ont été décernées
avec beaucoup de légèreté et sans motifs
sufHsans.Il arrive d'ailleurs souvent qu'un
jeune artiste qui a fait un ouvrage digne
d'être médaillé ne tienne pas les promes-
ses qu'il avait données. Pourquoi, dans ce
cas, profiterait-il d'une prérogative qu'il ne
mérite plus? Je demanderais ensuite qu'on
n'admît plus qu'un tableau ou une statue
de chaque artiste. Sauf dans les genres se-
condaires, auxquels on doit sans doute
l'impartialité, la justice, mais qu'il est
parfaitement inutile d'encourager particu-
lièrement, il est impossible qu'un peintre
ou un sculpteur fasse dans uns année plus
d'un de ces ouvrages hors ligne qui don-
nent la mesure de son talent et méritent
de figurer dans une Exposition qui doit,
je le répète, être pour le public une source
d'instruction solide et de jouissances éle-
vées. Ces deux mesures pourraient être
prises immédiatement, et elles ne froisse-
raient sérieusement aucun intérêt res-
pectable. < f
J'avoue que je suis entré au Salon avec
une idée préconçue. Je me Sgurais que
l'Exposition universelle ferait du tort à
celle des Champs-Elysées; que la plupart
de nos artistes enverraient leurs meilleurs
ouvrages à ce rendez-vous européen. Je
m'étais en partie trompé, et c'est avec
beaucoup de plaisir que j'<.n conviens,
L'impression que j'ai rapportée de mes
premières visites au Palais de l'Industrie
n'ect pas mauvaise, et je crois même
cette Exposition supérieure à la précé-
dente. Comme à l'ordinaire, les grandes
œuvres sont peu nombreuses, mais
elles ne manquent pas complètement.
Il faut pourtant le dire encore, la pein-
turede style estd&us un <~tat de déca."
tinuent sans relâche, mais elles marchent lente-
ment.
» La date du Congres n'est pas encore iixee et
les invitations n'ont pas encore été envoyées. »
Berlin, le 30 mai.
Les navires cuirassés P~MM~ JTa'/M~TF~Ae~a
et 6'<'Wilhelmshaven pour Plymouth. Us seront suivis
par l'aviso le 7''a;M'
Il est probable que l'escadre se rendra de P!y-
mouth a Gibrattar.
Londres, le 30 mai.
C7ta~'<' des CoMMMMKM. Sir Stafford North-
cote, répondant à une interpellation de M. Dod-
son, dit que le khédive n'a pas même paye
8.000 hv. st. sur les T7,4<8 avancées pour Finteret
do l'emprunt turc <8tN. Pourquoi !c reste de la
somme n'a-t-il pas été paye? Lep'ouvernement
Fignorc, et il est encore en communication a ce
sujet avec le khédive.
La Franco a reconnu qu'elle était responsable
de la moitié de la somme destinée au paiement
des coupons de l'emprunfturo t8SS. Toutefois.)es
comptes 'n'ont pas encore été présentés au gou-
vernement français, parce qu'on croyait, à Lon-
dres, recevoir bfentût tout ou partie de la balance
due.
Le khédive, ajoute le chancelier do l'Echiquier,
a payé complètement tout ce qu'il devait relati-'
voment aux actions du canal da- Suez possédées
par l'Angleterre.
Washington, le 29 mai, soir.
Le Conçres a adopté un MI maintenant le
chiffre actuel des honoraires accordés aux am-
bassadeurs.
La Chambre des Représcntans a décidé de s'a-
journer dortnitivement le d7 .juin.
Des fortilications doivent être élevées dans l'île
de Vancouver.
Bien que la question n'ait, plus qu'un J
intérêt théorique au point dé vue du droit I
constitutionnel, nous donnons ci-dessous,
comme appendice à la discussion qui vient
d'avoir lieu auParlementàproposdel'envoi
des troupes de l'Inde en Europe et au sujet
delaprérogative royale en matière militaire,
quelques renseignemens tirés de l'histoire
parlementaire d'Angleterre. Disons d'a-
bord que la question comportait deux
points très distincts l'un concernant
l'entretien d'une armée ~MMe~e (ding l'autre concernant l'emploi de troupes
<au dehors. Sur le premier point, nous
rappellerons seulement pour mémoire l'ar-
ticle du Bill o/' de 1689, ainsi
conçu « La levée et le maintien d'une
arméepermânente à l'intérieur du royaume
en temps de paix, si ce n'est du consen-
tement du Parlement, sont contraires à la
loi. s Voici maintenant les applications
successives de cet article et les incidens
législatifs qu'il a soulevés.
En 1697, après la paix de Ryswick, la
Chambre des Communes limita le nombre
des troupes permanentes à 7,000 hommes
pour l'Angleterre et 12,000 pour l'Irlande,
où le parti jacobite, malgré les défaites
dont il venait d'être accablé, inspirait
toujours de sérieuses inquiétudes. Les
victoires de Mariborough pendant la
guerre de la succession d'Espagne et les
menées du prétendant Jacques-Edouard,
fils aîné de Jacques II et connu sous le
nom du chevalier de Saint-Georges, ré-
concilièrent dans une certaine mesure le
Parlement et la nation avec l'idée d'une
armée permanente; mais le chiffre n'en
fut jamais bien élevé. Sous les règnes de
George 1~ (1714-1727) et de George II
(1727-1760), il ne dépassa pas 18 ou 20,000
bornas. Il fallut cependant prendre cer-
taines précautions contre l'immixtion de
l'armée dans les affaires politiques..En
1731,sous le ministère de Robert Walpole
qui inclinait à accroître incessamment la
prérogative royale et qui pourrait être con-
sidéré comme un des premiers, sinonle pre-
mier adepte de la candidature officielle
dence manifeste; le marasme dont elle est
atteinte paraît même s'accroître de jour
en jour, et je doute que l'optimiste le plus
déterminé puisse se faire illusion sur ce
point. Je ne parle, bien entendu, que du
moment actuel je ne veux pas feindre un
découragement que je n'éprouve pas, ni
calomnier notre temps qui n'est certes
pas déshérité puisqu'il a vu David, Gros,
Léopold Robert, Prud'hon, Géricault, In-
gres, Gleyre. Mais les grandes individua-
lités qui ont illustré la première moitié de
notre siècle ont disparu l'une après l'autre,
et nous ne voyons pas qu'il en surgisse
beaucoup de nouvelles.
Trois toiles très vastes occupent le con-
tre des parois principales du salon carré
deux plafonds, par MM. Carolus Duran et
Ranvier, eU'~o~o~ de ~A~, par
M. Vibert. Ce dernier ouvrage intéressera
vivement le public et excitera sans doute
d'ardentes discussions. On ne pourra que
louer la bonne et patriotique intention de
l'artiste, mais je crains qu'on ne se de-
mande aussi s'il n'a pas entrepris de trai-
ter un sujet au-dessus de ses forces. La
composition est très simple. Au milieu,
l'Ulustre homme d'Etat, le corps couvert
d'un drapeau tricolore, est couché sur un
lit de parade en travers du tableau près
de lui, une Renommée,. la tête tournée
vers le ciel, étend !a main au-dessus de
son front. A ses pieds, on voit une figure
terrassée et vêtue déroute, qui symbolise
l'Anarchie. De l'autre côté se tient immo-
bile une femme voilée de noir qui re-
présente le deuil de la France. Au fond se
profilent sur le ciel coloré les principaux
monumens de Paris, et, dans les nuages,
une foule de iigures vaguement indiquées
rappellent les batailles de l'Empire que
l'historien a décrites avec tant de verve
et de talent. Le sujet est très clairement,
très complètement exposé, et sur ce point
l'auteur ne mérite que des louanges. Mais
}o trouve le champ d.u taMeau Mec vaste,
sou tenue par la corrup Lion et par la. peur, un
acte du Parlement décida, qu'à l'exception
de la capitale et des villes de garnison,,
aucune troupe armée ne pourrait être.
rassemblée à moins de 2 milles (3 ki-
lom., 218) du siège d'une élection au Par-
lement. Cet acte fut confirmé par une
« Résolution en 17.11, toujours sous le
même ministère.
Les guerres de la Révolution et de l'Em-
pire, etl'éG!at,l'etiivrementde la victoire de,
Waterloo modinèrent sensiblement l'opi–
nion publique, à tel point que lord Liver-
pool, qui fat premier ministre de 1812 à
1827, ne craignit pas de présenter eu
1816 une proposition tendante à déclarer
que l'armée anglaise régulière devait être;
sur ie pied de paix, portée à un chiHre
qui fût en proportion avec celui des au-
tres puissances, par exemple a S0,000 hom-
mes à l'intérieur du Royaume-Uniet 100,000
hommes pour l'Inde et les colonies. C'est
au sujet de cette proposition, qui eut du
reste alors 1'a.ssentiment unanime du pays.
que lord RusselF écrivait (il avait alors
vingt:quatre ans) «Le temps est venu
pour le peuple anglais de se lever et de
secouer avant qu'il soit trop tard le joug
des gouvernemëns militaires. Depuis
cette époque, l'eiïectif militaire a reçu im"
accroissement considéràbie; aujourd'hui,
il est arrivé aux chinres suivans Armée
active à l'intérieur et aux colonies,
l'Inde exceptée, 133,720; milice, 134,SOO;
yeomanry, 14,830 votohtaires, 17armée de l'Inde, 190,108. Ce sont les chif-
fres de l'année budgétaire 1877-78 qui a
Sni le 31 mars dernier ceux de 1878-79
sont à très peu de chose près les mêmes.
Que nous sommes loin du modeste pro-
gramme de lord Liverpool et cependant,
quoi qu'en disent les libéraux de ce jour,
les libertés publiques sont encore debout;
en Angleterre. '\c
Voilà pour ce qui concerne les armées
permanentes. Si les Anglais en ont long-*
temps repoussé le principe, s'ils en sur-
veillent l'application avec un soin jaloux,
ils ont toujours témoigné pour remploi
de troupes étrangères une grande répu-
gnance et un vif sentiment d'alarme*.
Quand le traité de Rys~ick, que nous
avons rappelé plus haut, eut rendu la.
paix à l'Angleterre, le Parlement contrai-
gnit Guillaume III à renvoyer sa garde
hollandaise. Cette appréhension de l'é-
tranger ne s'attachait pas seulement
à l'emploi de troupes. Ainsi, lorsque
le chef de la maison de Hanovre,
Georgc I' fut appelé au trône, on lui
imposa pour condition, dans le contrat
nommé o/~ ~~M~, « qu'aucun
étranger, naturalisé ou non, ne pourrait~
être membre du Conseil privé, ni du Paj-
lement, ni occuper aucun emploi de eon-
Sance, soit civil soit militaire. »
En deux occasions mémorables, une
première fois, en 177H, sous l'administra.-
tion de lord North (ce précédent est le seul,
croyons-nous, qui ait été invoqué dans
les discussions du 20 et du 23 mai der-
nier), et une seconde fois, en 179- sous
le ministère de William Pitt, l'Opposition
attaqua le gouvernement à propos de
l'emploi de troupes étrangères. VoicF
un très court aperçu des incidens par-
lementaires soulevés dans ces deux
cas
Au début de la session de 1775, qui s'ou-
vrit le 26 octobre, le roi (George III) avait
annoncé dans son discours du Trône que~
--t.~ ~_a.
et cette grande toile paraît un peu vide,
quoique l'aspect d'ensemble soit sérieux,
dramatique et saisissant. La Renommée
est élégante et d'une jolie couleur, et l'on'
s'étonne de voir un peintre de genre traiter
le nu avec cette distinction. Cependant il y
aurait à dire sur le type qui manque de
caractère, et sur le dessin des bras par
exemple. En revanche, la femme en deuil
me semble une conception émouvante et
très heureuse; l'arrangement de la drape-
rie est élégant et charmant. Quant aux
couronnes de Heurs qui encombrent le
premier plan, elles sont exécutées avec la.
plus rare perfection. Toute cette partie de'
l'ouvrage, qui n'a pas dans son ensemble
l'harmonie qu'on était en droit d'attendre
de M. Vibert, est d'une couleur vive et
d'une facture très franche qui rappelle les"
meilleurs tableaux de l'habile artiste. En
somme, il y a là. un grand enbrt; mais j'ai
entendu dire près de moi que ce n'est
pas aux vaudevillistes à faire des oraisons
funèbres. Le mot, quoique un peu dur, ce
manque pas dé vérité.
Je crains que le plafond pour l'une
des salles du musée du Luxembourg,
que M. Carolus Duran intitule j)~~à la réputation bruyante de l'artiste.
M. Duran a visé très haut et il s'est évi- e
demment préoccupé de Paul Véronèse;
mais a-t-il atteint son but? Cette foule de
figures aux types très ordinaires quand
ils ne sont pas vulgaires, dans toutes les
postures, qui apportent des Heurs à la
reine assise au second plan manquent du
style, du caractère qu'exige un ouvrage
de ce genre mais au moins, à défaut de
dessin sévère et du sentiment de compo-
sition qui ne sont pas les qualités domi-
nantes de M. Duran, devraient-elles pré-
senter un ensemble harmonieux et coor-
donné. Or cette vaste toile est aussi mal
conçue que possible an point de vue
du parti pris de lumière et es FûSct:
mmM si m
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ONS'ABtMnSE
fae des PfStres-Saint-Germain-rAnxerMis, 17.
K'BH3S. ME t.'AMMMMEMEKTF
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,1.1 POLITIQUES, ~s I~ITTÉ~6AI1«S
Les andoRces uont. Mças*
C!K: SM. ~aetiey, t<
a,p!a.cwdetaBouFse,
et tm bureau du j
tKM <9o!veRt toujours être agréées par ~dact!on.
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 31 mai sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARÏS.
JEUDI M MAI
On nous reproche d'avoir été trop affir-
matifs lorsque nous avons annoncé, di-
manche matin, que la Russie consen-
tait à déposer le traité de San-Stefano
sur la table d'un Congrès qui se réuni-
rait dans la première quinzaine de juin.
Est-il besoin de renouveler les expli-
cations que nous avons déjà données sur
l'origine et sur l'authenticité de la nou-
velle ? Est-ce notre faute si cette nouvelle,
frappant des imaginations susceptibles, a
provoqué dans certains esprits un opti-
misme exagéré? La nouvelle est arrivée sa-
medi de Berlin, trop tard dans la nuit pour
que nous puissions l'expliquer, la commen-
ter, la réduire à sa juste valeur, toutes cho-
ses que nous avons dû remettre au lende-
main. Comment a-t-on pu croire que la
réunion du Congrès et même que l'atti-
tude inopinée de la Russie résolvaient tou-
tes les difficultés, écartaient toutes
les formalités, et que désormais la paix
était assurée ou déjà faite? Il n'y a que
les baguettes magiques qui produisent de
ces miracles, et les baguettes magiques
n'ont pas d'emploi en diplomatie. La vé-
rité est plus compliquée qu'on ne l'avait
cru d'abord, et les résultats qu'on peut
toujours espérer ne sont pas encore at-
teints.
Le comte Schouvalofi, à son arrivée à
Londres, a comm&ncé, ainsi que nous l'a-
'vons raconté, par proposer au gouverne-
ment anglais une entente directe, et il
s'est montré disposé à faire dans cette
hypothèse, des concessions qu'il a dû
enumérer, mais que nous ignorons. L'An-
gleterre n'a pas accepté et ne pouvait
pas accepter cette solution. Alors le comte
,Schouvalo6' a fait connaître qu'il n'a-
vait à. faire aucune objection à ce que
le traité San-Steiano fût discuté inté-
gralement par le Congrès, sans que la
Russie mît à cette discussion aucune res-
triction. Le marquis de Salisbury s'est
montré enchanté, et c'est dans ce sen-
timent qu'il a télégraphié à Berlin.
Le cabinet de Berlin a pris si l'on
peut se servir de ce terme la balle au
bond, et il a fait télégraphier aux autres
cabinets pour leur proposer la réunion
d'un Congrès à la date du 11 juin. Voilà,
très exactement, la nouvelle que nous
avons reproduite, et qui a causé partout
un mouvement de joie et d'espérance.
Mais aussitôt de nouvelles difficultés ont
apparu. Le comte SchouvaloS, soit qu'il
eût été d'abord trop formel dans ses ex-
pressions, soit que ses expressions mê-
mes aient été un peu forcées, soit qu'il
y ait eu dans son langage quelque ré-
ticence diplomatique, soit encore que
l'empressement avec lequel l'opinion s'est
emparée de la nouvelle ait paru trop vif,
le comte Schouvaloff. a déclaré qu'il ne
s'opposait pas, en enet, à ce que le traité
fût discuté, mais que ce n'était pas la
Russie qui le déposerait sur la table du
Congrès. Le traité sera déposé, pourra être
déposé par telle autre puissance, l'Alle-
?mLM!)UJ6UmL DES MMTS
DU 31 MAI 1878.
SALON DE i878. 1
(Premierarticle.)
MM. Vibert. Carolus Duran. Ran-
vier. Henner.–Schutzenberger.
Ulmann.– Lehoux. Meynier. Lan-
dël!e. –Hermann-Léon.–Guillaume
Dubufe. M"" Beauvais. MM. Cour-
ta.t.Voinemot.
L Exposition de cette année s'ouvre
dans les mêmes conditions que les précé-
dentes, avec cette aggravation que le
nombre des ouvrages est encore plus
considérable qu'à l'ordinaire. C'est tou-
jours ce vaste hangar qui abrite indiQe-
remment le bon, le médiocre et le mau-
vais, où les tableaux de tous genres et de
toutes valeurs sont entassés plutôt qu'ex~
posés, et dont aous avons, avec un si
rare discernement et a. notre grande
honte, transporté le type au Cbamp-
dc-Mars sans même en conserver ce
qu'il y a. de bon au Palais de l'Indus-
trie le mode d'éclairage par exemple,
qui est assez satisfaisant. Envoyant de
nouveau cet immense et incohérent éta-
lage qui rappelle si peu ce que l'on
nommait autrefois ~< nous nous
sommes pris à espérer que l'excès du
mal engagera à chercher enGn le remède,
et que la nouvelle administration des
beaux-arts, a. qui ne manque ni l'intel-
ligence ni la bonne volonté, saura sur-
monter les dilScultés très complexes et
très sMeuses qui coccoroent Ice .Espo'si-
magne par exemple, en même temps~tè~ 1
le traite de Paris et que tous les autres
documens relatifs à la question d'Orient.
Pendant ce temps, comme l'aurait dit un
diplomate, les plénipotentiaires russes se
réservent le droit
ce que rapporte le correspondant parisien
du toujours si bien informé.
On conçoit que l'Angleterre habi-
tuée par une longue expérience à se
mener des Snesses et des doubles-
fonds de la diplomatie russe, se soit
étonnée, inquiétée du ~M~t~MO auquel
a eu recours le comte SchouvalofT.
'< D'après l'idée anglaise, dit .le corres-
? pondant parisien du ~MM~, en fait, la
a Russie reconnaîtrait le droit de l'Europe
M à intervenir dans le règlement de la
question d'Orient en déposant elle-
H même le traité tout entier sur la table
B du Congrès. La Russie'contesterait ce
droit si elle se refusait à tenir cette
H conduite et si elle en laissait le soin
a à une autre puissance. Elle entrerait au
M Congrès avec des réserves, et la ques-
N tion est de savoir si l'Angleterre se
') contentera de cette manière de pro-
H céder qui peut passer pour une
H protestation tacite contre le principe
') qu'elle défend. L'Angleterre fait re-
marquer qu'en se plaçant sur le terrain
des principes elle a fait en quelque
sorte abstraction de sa propre per-
sonnalité ce n'est pas un acte de défé-
rence envers elle qu'elle demande à la
Russie, mais un acte de déférence envers
l'Europe et envers les principes eux-mêmes.
Y a-t-il là rien qui puisse porter ombrage
à la dignité d'une puissance quelconque ?
L'affaire en est là. Il s'agit de trouver une
formule qui soit acceptable pour tout le
monde, et c'est pour cette recherche que
le 7'~MM fait appel à la « fertile
imagination H du chancelier allemand.
Tout fait croire que l'imagination
et la bonne volonté de M. de Bismarck ne
seront pas au-dessous de cette tâche, et
le .Z'MK~ conclut en disant que, K dans
a l'opinion des hommes de la plus haute
H autorité, la Russie reconnaîtra bientôt
la nécessité de ne pas persévérer dans
a son ancienne attitude à l'égard de la
n question de principe pour la défense de
? laquelle l'Angleterre a montré tant de
chaleur et d'unanimité. M
Cette conclusion est aussi la nôtre. La si-
tuation,comme l'aditsirStaSbrdNorthcote,
est «matériellement a améliorée, elle n'est
pas encore dénouée. Il est possible que,
dans la première ardeur de l'espérance, on
ait fait trois pas en avant et qu'il faille
maintenant en faire un ou même deux
en arrière. On a avancé pourtant, et il
ne serait pas exact de dire que nous
en soyons toujours au même point. La
réunion du Congrès a conservé toutes ses
chances, elle est plus vraisemblable que
jamais. Reste à savoir si le Congrès lui-
même réussira et si la paix en sera néces-
sairement la conséquence. Ici, les prédic-
tions trop optimistes seraient déplacées.
Le gouvernementanglais a certainement
raison de persévérer dans Les mesures de
précaution qu'il avait commencé de pren-
dre, et le gouvernement austro-hongrois
n'apàs moins raison en maintenant avec
énergie sa demande de crédit et en or-
donnant des préparatifs mititaires. Nous
avons parlé hierdes déclarations faites par
le comte Andrassy aux deux Délégations.
Les Délégations ont demandé l'une et l'au-
tions annuelles, en ,les attaquant d'une
main ferme et hardie. H y a là un pro-
blème qu'il faut étudier et résoudre à
tout prix et sans retard. L'administration
encourrait les plus graves reproches si
elle laissait les choses dans cet état. Elle
n'a aucun lien dans le passé les circon-
stances,sont donc favorables, et rien ne
L'empêche de trancher dans le vif. Je vou-
drais que l'homme éminent qui est appelé
à diriger nos affaires artistiques pût ap-
pliquer son esprit élevé à des matières
qu'il connaît à fond et porter un peu de
'jour dans ce chaos.
En prenant la question d'une manière
générale, on remarquera que les plaintes
qui se produisent viennent à la fois de la
partie la plus distinguée, la plus compé-
tente du public et des artistes. Le public
trouve que les objets exposés sont trop
nombreux, que les œuvres de mérite sont
noyées dans une foule de productions fa-
des, puériles, médiocres ou franchement
mauvaises, que l'ivraie est mêlée au bon
grain dans une proportion qui dépasse
tpute mesure, et que ce qui devrait être
une source d'instruction solide et de
plaisir délicat devient une lourde et
fastidieuse corvée. Les artistes, de leur
côté, prétendent tantôt que le jury est
trop sévère, tantôt qu'il est trop indul-
gent, et ce double reproche est mérité
puisque nos Expositions telles qu'elles
sont aujourd'hui poursuivent un double
but elles ont la prétention d'être à la fois
une exhibition d'œuvres de choix triées
par un jury composé d'hommes compé-
tens, et en même temps de servir les in-
térêts matériels des artistes en leur don-
nant le moyen de se faire connaître
d'obtenir des récompenses qui les mettent
en relief, de montrer leurs ouvrages et de
les vendre.. i
La constitution du jury, telle est la
grosse difficulté, et qui paraît presque
insoluNe. A.uss-i I~gtenq's que i'Ac.i-
M~~
~~qu'on leur. donnât ofBcielIcmcnt con-
naissance du traité de San-Stefano, et, le
comteAndrassy a promis de le l'aire. Dans la
Délégation autrichienneil a'étéplus loin, et
le délégué Sturm ayant interroge le minis-
tère sur les points du traité qui compromet-
taient d'après lui les intérêts autrichiens,
le comte Andrassy, tout en refusant de
s'engager dans une discussion de détails,
a donné pourtant quelques explications
suffisamment précises. Ses objections
contre le traité de San-Stefano sont
bien connues de nos lecteurs ce sont
celles que nous avons si souvent expri-
mées nous-mêmes. Etiess'appliquent avant
tout à l'extension exagérée de la Bulgarie.
L'Autriche, a-t-il dit, n'est pas le moins
du monde hostile aux développemens
des populations chrétiennes. On sait
que les panslavistes lui font un re-
proche contraire et la mettent à peu
près sur la même ligne que la Turquie.
Le reproche est injuste, le comte An-
drassy le repousse: l'Autriche, tout comme
l'Angleterre, se propose seulement d'em-
pêcher l'oppression de toutes les au-
tres nationalités par une nationalité
privilégiée par la grâce de la Rus-
sie. « Aucun gouvernement, a-t-il dé-
H claré encore, n'a intérêt à défendre
M l'intégrité de l'empire ottoman. Par
H contre, l'intérêt de l'Autriche et ce-
H lui de l'Europe est que la Tur-
M quie subsiste et soit mise en état
a de subsister. » L'Autriche ne défend
pas l'intégrité de la Turquie, mais elle
veut que la Turquie réduite n'en ait pas
moins une existence sérieuse et indépen-
dante. Le comte Andrassy se préoccupe en
outre de l'occupation de la Bulgarie par les
Russes, avec le droit de passage à tra-
vers la Roumanie, état de choses qui
doit durer deux ans, et qui, s'il inté-
resse un peu moins l'Angleterre, est une
question brûlante pour l'Autriche: Enfin,
si l'Autriche proteste contre les com-
munications que la Russie veut con-
server avec une principauté néces-
sairement vassale à travers une autre prin-
cipauté nominalement indépendante, elle
ne tient pas moins à conserver ses propres
communications, ses voies commerciales
avec l'Orient. Le chemin de fer projeté,
qui doit relier la ligne de Salonique
& Mitrovitza avec les lignes autri-
chiennes en Croatie passerait, si les
délimitations du traité de San-Stefano
étaient maintenues, par le territoire
du Montenegro et en partie de la Serbie,
et se trouverait de la sorte à la merci de
ces deux principautés, ou, pour mieux
dire, à la merci de ceux dont ces deux
principautés dépendront fatalement.
Telles sont les objections principales du
comte Andrassy, et son langage ne laisse en-
fin aucundoutesurlecaractèrede~a politi-
que et sur l'attitude qu'il prendra au Con-
grès. Nous avons assez souvent et assez
vivement critiqué la politique austro-hon-
groise pour avoir le droit de la louer au-
jourd'hui. Le comte Andrassy semble avoir
réussi à se dégager des influences qui l'ont
si longtemps immobilisé, et nous n'avons
plus à lui souhaiter qu'une ferme persévé-
rance. Mais on voit par l'exemple de l'Au-
triche que la réunion du Congrès ne termine
rien elle permet seulement de mettre en
présence les objections des diverses puis-
sances au traité de San-Stefano, de les
comparer, de les discuter. Nous conti-
nuons à espérer une bonne solution, mais
nous n'avons pas la prétention des pro-
démie des Beaux-Arts demeura chargée
de former les jurys d'admission, on se
sentit sur un terrain que les uns trou-
vaient bon, que les autres trouvaient
mauvais, mais qui avait au moins cet
avantage d'être parfaitement déterminé.
On se souvient de ce qui est arrivé on
enleva à la quatrième classe de l'In-
stitut tout ou partie de sa préroga-
tive. Il faut bien convenir qu'elle repré-
sentait à un certain degré une doctrine,
ou tout au moins une tendance, et que,
malgré les intentions les plus impartiales,
elle visait tout naturellement à faire triom-
pher ses préférences. Elle ne suivait l'opi-
nion que d'un peu loin et ne cédait le ter-
rain que pied à pied. On crut avoir trouvé
le remède en dunnant aux artistes une large
part dans la direction de leurs affaires.
Le résultat n'était pas douteux. Les ar-
tistes médiocres et ceux qui cultivent les
branches inférieures de l'art, étant de beau-
coup les plus nombreux, pèsent 'd'un
grand poids dans l'élection, et ils choisis-
sent volontiers ceux de leurs confrères
qui leur offrent le plus de garanties d'in-
dulgence. Voilà le mal; mais avec nos
habitudes démocratiques peut-on retour-
ner en arrière, peut-on et faut-il résister
au courant qui nous entraîne, et n'est-il
pas plus prudent et pi us rationnel de cher-
cher à le diriger? Quoique depuis vingt
ans l'Académie se soit beaucoup modifiée
et qu'elle ait ouvert ~es portes à des ar-
tistes qui représentent des tendances plus
modernes et plus vivantes, présente-t-elle
des garanties suffisantes d'impartialité?
Telle est cette question difficile que j'indi-
quais en commençant et qui mérite cer-
tainement d'être étudiée.
Quoi qu'il en soit, si l'on ne trouve pas
le moyen d'apporter au mal que je signale
un remède radical, on peut au moins
l'atténuer et le limiter par deux mesures
dont j'ai déjà parlé, et qui auraient cer-
i:unetncni l'a.pprob~tcu de la partie la.
phcLcs; et, lorsque uous donnons une
nouvelle, c'est cetle du jour, non pas celle
du lendemain.
feii
Emprunt 5 0/0. lllfr.,nofr.'9S,nlfr.lo,
07i/2.
30/0. '7Sfr.M,50.
Ext6r"espapnole.. 0 7/8, m/i 6,14.
nouveau. 31U/8.
IntÉrieure. 12H/i6,t/<.
K 0/0 turc. ~'ifr.lO,BO,OK,M.j
Banque ottomane.108 fr. 7: 407 fr. HO.
Lots. 48ft'3,46fr.25.
PeruvienCO/O. ni/8,1/4.
Ftorms (or). 627/8,3/4,7/8.
Hongrois 60/0. M3/.4, 7/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 218 fr. 75, 219 fr. 37 )/2.
Chemins égyptiens. 330 fr., 335 fr.
D~ACM'M~K~OM'.
Emprunt !} 0/0. ~1 fr. 07 TurcSO/0. ).tff.2S, 271/2.
Banque ottomane.. 409 fr., 410 ir.
Egypt.iennesGO/0.. 218ff.S. 55. 1 Il
ExM"e!!pagQotc.. H,m/32.
'S~SéSM~Me p~Sv~e.
(Sarvice tctégi'aph!que de t'agence Havas.)
Londres,le30mai.
Le 2't~M publie les nouvelles suivantes
Saint-Pétersbourg, le 29. Immédiatement
après l'arrivée à Londres du comte Schouvatotf,
raccord parut un moment douteux. Depuis, les
obstacles ont disparu, et l'on peut aujour tTiui
considérer comme certain que le Congres se
réunira à une date prochaine. Mais il n'est nul-
lement assuré qu'une conciliation de tous les in-
térêts soit possible dans le Congrès.
En attendant, on redoute qu'une crise dange-
reuse ne soit provoquée par le parti de la guerre
à Constantinople.
Vienne, le 29. La Russie acceptera une for-
mule d'invitation l'obligeant à permettre la libre
discussion de toutes les questions, seulement à
la condition qu'elle pourra auparavant s'entendre
avec l'Angleterre sur les modifications qui doi-
vent être proposées au Congrès.
(Cette dépêche conclut en disant que la perspec-
tive du Congrès s'om'e avec plus d'espérance
qu'avant, mais que cependant des points qui ne
manquent pas d'importance doivent être réglés
avant l'envoi des invitations.)
Athènes, le 29. Les Crétois refusent l'am-
nistie ouërte par l'intermédiaire du consul an-
glais, mais ils promettent d'accepter un armistice
replier.
Le .0
Le même journal publie la dépêche suivante de
Vienne.le29mai:
« Les propositions portées à Londres par le
comte Schou.vaiolf. et qui semblent avoir Été ac-
ceptées en Substance, consistent en ceci
'> Réduction de la nouvelle Bulgarie suivant une
ligne qui, partant de Bourgas, irait aboutir à
Vranja en enlevant PhilippopoU à la Turquie
)!- Batoum resterait à la Turquie, à la condi-
tion que les forteresses du Danube fussent dé-
molies;
& Substitution du contrôle européen au con-
trôle russe dans l'application du traité déllnitif.
» Les autres questions sont réservées au Con-
grès. &
Le correspondant du .Ct~y ?M
invitations au Congrès avaient été expédiées
mardi et que plusieurs puissances avaient immé-
diatement accepté.
Odessa, le 29 mai, soir.
Des avis de Constantinople portent que la no-
mination de Mahmoud-Damat Pacha comme mi-
nistre de la guerre a produit une mauvaise im-
pression. ·
Le Sultan a décidé cette nomination sans avi-
ser préalablement le président du conseil.
Cette nomination est la conséquence de l'auaire
du palais de Tchéragan.
D'autres changemens parmi les ministres sont
possibles.
Sadyk Pacha a reçu avis de sa destitution pen-
dant qu'il présidait le conseil.
Chakir Pacha part demain à bord du yacht
j~M~M~, allant a Saint-Pétersbourg.
Cologne, le 30 mai.
On mande de Londres à la « Les négociations, avec Saint-Pétersbourg con-
plus intelligente du public. Je voudrais
d'abord qu'on fit passer devant le jury les
œuvres des artistes exemptés. On sait as-
sez que sous le régime précédent un grand
nombre de récompenses ont été décernées
avec beaucoup de légèreté et sans motifs
sufHsans.Il arrive d'ailleurs souvent qu'un
jeune artiste qui a fait un ouvrage digne
d'être médaillé ne tienne pas les promes-
ses qu'il avait données. Pourquoi, dans ce
cas, profiterait-il d'une prérogative qu'il ne
mérite plus? Je demanderais ensuite qu'on
n'admît plus qu'un tableau ou une statue
de chaque artiste. Sauf dans les genres se-
condaires, auxquels on doit sans doute
l'impartialité, la justice, mais qu'il est
parfaitement inutile d'encourager particu-
lièrement, il est impossible qu'un peintre
ou un sculpteur fasse dans uns année plus
d'un de ces ouvrages hors ligne qui don-
nent la mesure de son talent et méritent
de figurer dans une Exposition qui doit,
je le répète, être pour le public une source
d'instruction solide et de jouissances éle-
vées. Ces deux mesures pourraient être
prises immédiatement, et elles ne froisse-
raient sérieusement aucun intérêt res-
pectable. < f
J'avoue que je suis entré au Salon avec
une idée préconçue. Je me Sgurais que
l'Exposition universelle ferait du tort à
celle des Champs-Elysées; que la plupart
de nos artistes enverraient leurs meilleurs
ouvrages à ce rendez-vous européen. Je
m'étais en partie trompé, et c'est avec
beaucoup de plaisir que j'<.n conviens,
L'impression que j'ai rapportée de mes
premières visites au Palais de l'Industrie
n'ect pas mauvaise, et je crois même
cette Exposition supérieure à la précé-
dente. Comme à l'ordinaire, les grandes
œuvres sont peu nombreuses, mais
elles ne manquent pas complètement.
Il faut pourtant le dire encore, la pein-
turede style estd&us un <~tat de déca."
tinuent sans relâche, mais elles marchent lente-
ment.
» La date du Congres n'est pas encore iixee et
les invitations n'ont pas encore été envoyées. »
Berlin, le 30 mai.
Les navires cuirassés P~MM~ JTa'/M~TF~Ae~a
et 6'<'
par l'aviso le 7''a;M'
Il est probable que l'escadre se rendra de P!y-
mouth a Gibrattar.
Londres, le 30 mai.
C7ta~'<' des CoMMMMKM. Sir Stafford North-
cote, répondant à une interpellation de M. Dod-
son, dit que le khédive n'a pas même paye
8.000 hv. st. sur les T7,4<8 avancées pour Finteret
do l'emprunt turc <8tN. Pourquoi !c reste de la
somme n'a-t-il pas été paye? Lep'ouvernement
Fignorc, et il est encore en communication a ce
sujet avec le khédive.
La Franco a reconnu qu'elle était responsable
de la moitié de la somme destinée au paiement
des coupons de l'emprunfturo t8SS. Toutefois.)es
comptes 'n'ont pas encore été présentés au gou-
vernement français, parce qu'on croyait, à Lon-
dres, recevoir bfentût tout ou partie de la balance
due.
Le khédive, ajoute le chancelier do l'Echiquier,
a payé complètement tout ce qu'il devait relati-'
voment aux actions du canal da- Suez possédées
par l'Angleterre.
Washington, le 29 mai, soir.
Le Conçres a adopté un MI maintenant le
chiffre actuel des honoraires accordés aux am-
bassadeurs.
La Chambre des Représcntans a décidé de s'a-
journer dortnitivement le d7 .juin.
Des fortilications doivent être élevées dans l'île
de Vancouver.
Bien que la question n'ait, plus qu'un J
intérêt théorique au point dé vue du droit I
constitutionnel, nous donnons ci-dessous,
comme appendice à la discussion qui vient
d'avoir lieu auParlementàproposdel'envoi
des troupes de l'Inde en Europe et au sujet
delaprérogative royale en matière militaire,
quelques renseignemens tirés de l'histoire
parlementaire d'Angleterre. Disons d'a-
bord que la question comportait deux
points très distincts l'un concernant
l'entretien d'une armée ~MMe~e (
<
rappellerons seulement pour mémoire l'ar-
ticle du Bill o/' de 1689, ainsi
conçu « La levée et le maintien d'une
arméepermânente à l'intérieur du royaume
en temps de paix, si ce n'est du consen-
tement du Parlement, sont contraires à la
loi. s Voici maintenant les applications
successives de cet article et les incidens
législatifs qu'il a soulevés.
En 1697, après la paix de Ryswick, la
Chambre des Communes limita le nombre
des troupes permanentes à 7,000 hommes
pour l'Angleterre et 12,000 pour l'Irlande,
où le parti jacobite, malgré les défaites
dont il venait d'être accablé, inspirait
toujours de sérieuses inquiétudes. Les
victoires de Mariborough pendant la
guerre de la succession d'Espagne et les
menées du prétendant Jacques-Edouard,
fils aîné de Jacques II et connu sous le
nom du chevalier de Saint-Georges, ré-
concilièrent dans une certaine mesure le
Parlement et la nation avec l'idée d'une
armée permanente; mais le chiffre n'en
fut jamais bien élevé. Sous les règnes de
George 1~ (1714-1727) et de George II
(1727-1760), il ne dépassa pas 18 ou 20,000
bornas. Il fallut cependant prendre cer-
taines précautions contre l'immixtion de
l'armée dans les affaires politiques..En
1731,sous le ministère de Robert Walpole
qui inclinait à accroître incessamment la
prérogative royale et qui pourrait être con-
sidéré comme un des premiers, sinonle pre-
mier adepte de la candidature officielle
dence manifeste; le marasme dont elle est
atteinte paraît même s'accroître de jour
en jour, et je doute que l'optimiste le plus
déterminé puisse se faire illusion sur ce
point. Je ne parle, bien entendu, que du
moment actuel je ne veux pas feindre un
découragement que je n'éprouve pas, ni
calomnier notre temps qui n'est certes
pas déshérité puisqu'il a vu David, Gros,
Léopold Robert, Prud'hon, Géricault, In-
gres, Gleyre. Mais les grandes individua-
lités qui ont illustré la première moitié de
notre siècle ont disparu l'une après l'autre,
et nous ne voyons pas qu'il en surgisse
beaucoup de nouvelles.
Trois toiles très vastes occupent le con-
tre des parois principales du salon carré
deux plafonds, par MM. Carolus Duran et
Ranvier, eU'~o~o~ de ~A~, par
M. Vibert. Ce dernier ouvrage intéressera
vivement le public et excitera sans doute
d'ardentes discussions. On ne pourra que
louer la bonne et patriotique intention de
l'artiste, mais je crains qu'on ne se de-
mande aussi s'il n'a pas entrepris de trai-
ter un sujet au-dessus de ses forces. La
composition est très simple. Au milieu,
l'Ulustre homme d'Etat, le corps couvert
d'un drapeau tricolore, est couché sur un
lit de parade en travers du tableau près
de lui, une Renommée,. la tête tournée
vers le ciel, étend !a main au-dessus de
son front. A ses pieds, on voit une figure
terrassée et vêtue déroute, qui symbolise
l'Anarchie. De l'autre côté se tient immo-
bile une femme voilée de noir qui re-
présente le deuil de la France. Au fond se
profilent sur le ciel coloré les principaux
monumens de Paris, et, dans les nuages,
une foule de iigures vaguement indiquées
rappellent les batailles de l'Empire que
l'historien a décrites avec tant de verve
et de talent. Le sujet est très clairement,
très complètement exposé, et sur ce point
l'auteur ne mérite que des louanges. Mais
}o trouve le champ d.u taMeau Mec vaste,
sou tenue par la corrup Lion et par la. peur, un
acte du Parlement décida, qu'à l'exception
de la capitale et des villes de garnison,,
aucune troupe armée ne pourrait être.
rassemblée à moins de 2 milles (3 ki-
lom., 218) du siège d'une élection au Par-
lement. Cet acte fut confirmé par une
« Résolution en 17.11, toujours sous le
même ministère.
Les guerres de la Révolution et de l'Em-
pire, etl'éG!at,l'etiivrementde la victoire de,
Waterloo modinèrent sensiblement l'opi–
nion publique, à tel point que lord Liver-
pool, qui fat premier ministre de 1812 à
1827, ne craignit pas de présenter eu
1816 une proposition tendante à déclarer
que l'armée anglaise régulière devait être;
sur ie pied de paix, portée à un chiHre
qui fût en proportion avec celui des au-
tres puissances, par exemple a S0,000 hom-
mes à l'intérieur du Royaume-Uniet 100,000
hommes pour l'Inde et les colonies. C'est
au sujet de cette proposition, qui eut du
reste alors 1'a.ssentiment unanime du pays.
que lord RusselF écrivait (il avait alors
vingt:quatre ans) «Le temps est venu
pour le peuple anglais de se lever et de
secouer avant qu'il soit trop tard le joug
des gouvernemëns militaires. Depuis
cette époque, l'eiïectif militaire a reçu im"
accroissement considéràbie; aujourd'hui,
il est arrivé aux chinres suivans Armée
active à l'intérieur et aux colonies,
l'Inde exceptée, 133,720; milice, 134,SOO;
yeomanry, 14,830 votohtaires, 17armée de l'Inde, 190,108. Ce sont les chif-
fres de l'année budgétaire 1877-78 qui a
Sni le 31 mars dernier ceux de 1878-79
sont à très peu de chose près les mêmes.
Que nous sommes loin du modeste pro-
gramme de lord Liverpool et cependant,
quoi qu'en disent les libéraux de ce jour,
les libertés publiques sont encore debout;
en Angleterre. '\c
Voilà pour ce qui concerne les armées
permanentes. Si les Anglais en ont long-*
temps repoussé le principe, s'ils en sur-
veillent l'application avec un soin jaloux,
ils ont toujours témoigné pour remploi
de troupes étrangères une grande répu-
gnance et un vif sentiment d'alarme*.
Quand le traité de Rys~ick, que nous
avons rappelé plus haut, eut rendu la.
paix à l'Angleterre, le Parlement contrai-
gnit Guillaume III à renvoyer sa garde
hollandaise. Cette appréhension de l'é-
tranger ne s'attachait pas seulement
à l'emploi de troupes. Ainsi, lorsque
le chef de la maison de Hanovre,
Georgc I' fut appelé au trône, on lui
imposa pour condition, dans le contrat
nommé o/~ ~~M~, « qu'aucun
étranger, naturalisé ou non, ne pourrait~
être membre du Conseil privé, ni du Paj-
lement, ni occuper aucun emploi de eon-
Sance, soit civil soit militaire. »
En deux occasions mémorables, une
première fois, en 177H, sous l'administra.-
tion de lord North (ce précédent est le seul,
croyons-nous, qui ait été invoqué dans
les discussions du 20 et du 23 mai der-
nier), et une seconde fois, en 179- sous
le ministère de William Pitt, l'Opposition
attaqua le gouvernement à propos de
l'emploi de troupes étrangères. VoicF
un très court aperçu des incidens par-
lementaires soulevés dans ces deux
cas
Au début de la session de 1775, qui s'ou-
vrit le 26 octobre, le roi (George III) avait
annoncé dans son discours du Trône que~
--t.~ ~_a.
et cette grande toile paraît un peu vide,
quoique l'aspect d'ensemble soit sérieux,
dramatique et saisissant. La Renommée
est élégante et d'une jolie couleur, et l'on'
s'étonne de voir un peintre de genre traiter
le nu avec cette distinction. Cependant il y
aurait à dire sur le type qui manque de
caractère, et sur le dessin des bras par
exemple. En revanche, la femme en deuil
me semble une conception émouvante et
très heureuse; l'arrangement de la drape-
rie est élégant et charmant. Quant aux
couronnes de Heurs qui encombrent le
premier plan, elles sont exécutées avec la.
plus rare perfection. Toute cette partie de'
l'ouvrage, qui n'a pas dans son ensemble
l'harmonie qu'on était en droit d'attendre
de M. Vibert, est d'une couleur vive et
d'une facture très franche qui rappelle les"
meilleurs tableaux de l'habile artiste. En
somme, il y a là. un grand enbrt; mais j'ai
entendu dire près de moi que ce n'est
pas aux vaudevillistes à faire des oraisons
funèbres. Le mot, quoique un peu dur, ce
manque pas dé vérité.
Je crains que le plafond pour l'une
des salles du musée du Luxembourg,
que M. Carolus Duran intitule j)~~
M. Duran a visé très haut et il s'est évi- e
demment préoccupé de Paul Véronèse;
mais a-t-il atteint son but? Cette foule de
figures aux types très ordinaires quand
ils ne sont pas vulgaires, dans toutes les
postures, qui apportent des Heurs à la
reine assise au second plan manquent du
style, du caractère qu'exige un ouvrage
de ce genre mais au moins, à défaut de
dessin sévère et du sentiment de compo-
sition qui ne sont pas les qualités domi-
nantes de M. Duran, devraient-elles pré-
senter un ensemble harmonieux et coor-
donné. Or cette vaste toile est aussi mal
conçue que possible an point de vue
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