Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-29
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Description : 29 mai 1878 29 mai 1878
Description : 1878/05/29. 1878/05/29.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
MëïTÏON DE PARÏS.
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B&WRpapers omce,. n. Gresham stMet, &P. P.;
jlèl. )peltley Davlea Ot C·, Finch lane C~rn~i~,
«M. ~eMity, m~vtett et C*, t. Fimch !ane Com~iU,
E. C.. London; MM. ~W.-Bt. Nmtth tt N*
iM, Strand, w. C.. London.
ABmMUes, & ro/!&a<~< pwMMM, 4<. raedett
Madeleine, dans tes Mosqnes et dans tesbi-
MtOthecrnea des A Vttparaiso (CnUi), chez M. Orestes L. Tornero.
JMJ!tMt MS DEBATS
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y
-t~BMmoncessoMreçMt
etm MM. ~~Mchey, iLttMte a, ptac< de ta BoMae,
tlie)! dotYent toujours être agréées par ta rédaction.
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de retard dans l'envoi du Journal.
PARIS
MARDI 28 MAI
La nouvelle que nous avons publiée di-
manche sur le succès de la mission .du
comte Schouvaloff et. sur la réunion pro-
chaine d'un Congrès s'est répandue rapi-
dement et a produit, comme il fallait s'y
attendre, une grande impression. On nous
interroge de divers côtés sur l'origine de
cette nouvelle. Rien n'est moins mysté-
rieux.et nous avons été, s'il faut l'avouer,
un peu surpris d'être les.seuls à annoncer
dimanche matin ce que tout le monde
savait samedi soir dans les cercles olfi-
piels. La nouvelle n'est pas venue de Lon-
dres, mais de Berlin. C'est le. cabinetd de
Berlin qui, ayaut appris. samedi qu'une
entente; s'était établie entre l'Angleterre
et la Russie ~ur la réunion da Congrès,
en ainfprmé tes autres cabinets, eh se di-
sant prêt.. à lancer-dés .invitations et en
proposant le il juin comme la date de la
première séance. Que fallait-il conclure
et qu'avons-nous conclu de: ce fait signifi-
catif ? C'e.st que la Russie avait reconnu
la compétence de l'Europe pour régler la
question d'Orient, et qu'elle soumettrait
au Congrès le traité de San-Stefano tout
entier. Tel était, en enet, le premier point
de la politique anglaise et la condition
~MM ~K~ ?0~ d'une entente éventuelle
.entre l'Angleterre et là Russie. Les amis
de la paix se sont réjouis quelques jour
naux se sont couverts de fleurs et ont cru
entrer dans l'âge d'or. Pendant ce temps,
le cabinetde Londres n'a fait à ce sujet
aucune communication diplomatique, et
hier soir, les ministres dans le Parlement
ont quelque- peu refroidi un enthousiasme
qu'ils ne semblaient pas partager. Leur lan-
,gage discret et même évasif a inspiré des
-doutes sur la valeur d'un optimisme trop
précipité. OÙ en sonimes-nqus donc, et
que faut-il croire des informations~ que
nous .avons reproduites? Les uns disent
~que,.le gouvernement anglais a persisté
dans son attitude réservée afin d'obte-
nir, plus ~.sûrement les crédits, qu'il avait
demandés pour le transport des troupes
indiennes; les autres croient que rien n'est
fait et .que la question n'a pas avancé
d'un pas." Il y a erreur ou exagération
d'un côté comme.de l'autre.; La question
du crédit a été résolue en principe par le
vote sur la légalité o~ême des mauvemens
militaires auxquels le crédit se rapporte.
Sur ce point la bataille était déjà gagnée
et le ~ministère .n'ayant hier plus rien à
craindre, comme le vote l'a d'ailleurs
prouvé. Tout au plus se proposerait-il de
ne pas laisser s'éteindre dans l'opinion
l'ardeur patriotique et presque belli-
queuse de ces derniers jours mais alors
pourquoi, .disent les sceptiques, sinon
parce que tout n'est pas terminé et que
l'avenir ne se présente pas encore sous
les couleurs, riantes quej'on s'estplu à
contempler?
La yéjrité est, comme toujours, entre les
.extrêmes..Tout n'est pas fini sans doute,
et la réserve du gouvernement anglais est
parfaitement raisonnable et judicieuse
mais un point important est acquis au
profit de l'Angleterre. La Russie recon-
naît la compétence de l'Europe et consent
à déposer sur la table du Congrès le traité
de San-Stefano tout entier. Les nouvelles
venues de tous les points de l'Europe,
loin de contester le fait, l'ont connrmé
avec unanimité. Jamais le Cong) es n'a été
plus probable. Le cabinet de Berlin y a
conviéJtoutes les puissances, et l'adhésion
de toutes les puissances était depuis
longtemps acquise. Voila qui est hors de
doute; voici maintenant les difficultés
qui subsistent encore.
Pour' les bien comprendre, il faut ex-
pliquer comment lé comte Schouvalon, à
son retour de Russie, s'est présenté & Lon-
dres. D'après les apparences les plus plau-
sibles, le comteSchouv~lbffa, si l'on nous
permet ce ternie, offert au gouvernement
.anglais deux solutions au choix. Il a pro-
posé d'abord un accord direct avec l'An-
..gleterre, etilen afait connaître les bases.
fait à l'Angleterre des concessions assez
considérables; mais l'Angleterre pouvait-
elle, se contenter de ces concessions sans
renoncer au principe même de sa politi-
que sans oublier ce qu'elle a répété si
souvent, à savoir queja question d'Orient
est une question européenne et que l'Eu-
rope seule peut la résoudre? La réponse
n'était pas douteuse, etsilecomte Sehouva-
loH l'a provoquée, c'est qu'il a voulu faire
un dernier et platonique cnort, pousser
une charge suprême en faveur de la poli-
tique d'entente directe et séparée que la
.Russie a si longtemps poursuivie avec
F Autriche d'une part et l'Angleterre de
1 Fautre, Cette politique repoussée, le
comte Schouva.lofi a purement et simple-
ment adhéré au Congres dont il a ainsi
reconnu la compétence, et c'est la nou-
velle qui est arrivée samedi soir'de Berlin
Paris..
Il y a là un triomphe incontestable pour
ià politique anglaise, mais non point un
triomphe définitif. Le Congrès n'est pas
i l
une solution, mais seu~meut une mé-~
thode pour résoudre la ~Chi-pas oublié que l'Angleterre, tMtt~cIa-
mant"la nécessité du Congrès, déclarait
naguère que ce n'était pas la peine de le
réunir si on ne s'était pas assuré d'abord
qu'il avait chance d'amener un accord
entre les puissances intéressées. La Russie
a partagé cet avis. Le voyage du comte
Schouvaloff a eu précisément pour objet
d'échanger et de mettre en présence les
propositions anglaises et les propositions
russes afin de voir si une transaction
était possible. Puisque le comte Schouva-
loff a adhéré au Congrès, il faut croire que
la transaction a été jugée possible mais
ici se présente une question de procédure.
Nous allons au Congrès, soit'! ditJa
Russie. ,Nous lui soumettons le traité de
San-Stefano mais. nous maintenons en
principe tous les points de ce traité dont
nous sommes, les avocats naturels. Les
concessions que nous vous avions propo-
sées s'appliquaient à un autre système, le
système d'une entente directe. Vous n'en
avez pas voulu nous reprenons notre
liberté, toute notre liberté. Les conces-
sions dont nous vous avions parlé sont,
en conf-ëquence, non avenues. Nous
maintenons notre traité, et si nous cé-
dons au fur et à mesure .de Ja discus-
sion de chaque point, ce sera l'euet de
la discussion même et non pas d'une
entente préalable. Nous gardons nos
chances de faire prévaloir le traité de San-
Stéfano, qui es; notre point de départ.
C'est notre jeu dans le système que vous
nous imposez, et vous ne pouvez pas
trouver ~mauvais que nous le jouïons de-
notre mieux.
Sitelle est, en effet, lanouvelle attitude
de la. Russie, elle est correcte mais il n'est
pas surprenant que l'Angleterre s'arrête un
moment à réfléchir. C'est, beaucoup d'a-
voir amené la Russie au Congrès mais
puisque la Russie dédirait hier savoir
quelles seraient les prétentions de l'An-
gleterre .devant ce Congrès, il est tout
simple que l'Angleterre désire aujour-
d'hui savoir jusqu'où pourront aller: les
concessions de la Russie~ A quoi bon
un Congrès 's'il devait nécessairement
échouer? Les négociations en consé-
quence, les débats préparatoires, loin
d'être interrompus, sont toujours aussi
actifs, et de là vient sans doute l'atti-
tude froide et réservée que le. gouverne-
ment anglais continue à observer.
Quel sera le dénoûmentdetoutceci?
Nous disions l'autre jour que les prophé-
ties seraient dangereuses et déplacées, et
que la méRance de soi-même et de ses
propres entraînemens était la première des
sagesses. C'est toujours notre opinion. Nous
vivons au jour le jour, et le lendemain ne
cesse pas d'être .incertain.,Mais, s'il est
puéril de se;;livrer à l'optimisme quand
même, le pessimisme serait également
déplacé. La Russie a. raison, en déposant
son traité, sur la table du Congrès, de le
défendre point par point et de retirer tou-
tes concessions préalables mais au-
rait-elle accepté le Congrès et reconnu
sa compétence si elle n'était pas résignée
à faire des concessions .ultérieures? La
Russie recule devant la guerre, non. pas
parce que la guerre serait un danger dans
le sens noble du mot, mais parce ~qu'elle
serait une aventure inhumaine et presque
folle. La Russie et l'Angleterre sont d'ac-
cord sur le principe que la majorité du
Congrès n'a pas une iqrce obligatoire,
et que, si les intérêts de l'une ou de
l'autre puissance sont lésés, chacune est
libre.de les défendre par les armes. L'Eu-
rope mettra tous ses soins.& empê-
cher ce dénoûment. M. de Bismarck
sera & même de jouer le rôle de « cour-
tier honnête » dont il a parlé. N'est-
il pas naturel de regarder les concessions
déjà faites sur les principes comme l'a-
Yant-coureur des concessions qui seront t
faites sur les détails? On a dit que la Russie
voulait gagner du temps~ mais peut-elle en
gagner, et tout le temps qui court et qui
l'épuisé n'est-il pas doublement perdu
pour elle? Nous croyons donc qu'il s'est
passé ces jours ci quelque chose de
sérieux et de sincère, sinon de définitif.
Mais cela ne doit pas empêcher la Russie
et l'Angleterre de suivre toujours une
politique d'observation armée et plus
elles y persisteront avec énergie de part
et d'autre, plus la paix deviendra proba-
ble à mesure que la guerre deviendrait
plus coûteuse et plus terrible. Telle est,
croyons-nous, et autant qu'on en peut
juger parles renseignemens qui viennent
de divers côtés, la vérité sur la situation.
Le ./iM~?M~ o/c~ annonce ce matin
que, par décrets en date du 27 mai,
M. Eugène Guillaume a été nommé di-
recteur des Beaux-Arts en remplacement
de M. le marquis de Chënnevières qui est
admis à faire valoir sesdroits à. la retraite
et qui est nommé directeur honoraire. On
ne saurait trop applaudir au choix de
M. le ministre de l'instruction publique.
M. Guillaume n'est pas seulement le
sculpteur éminent qui tient une des pre-
mières places parmi les artistes contem-
porains il a montré, comme directeur de
l'Ecole des Beaux-Arts, des qualités ad-
ministratives de premiéï' ordre. C'est a
lui que l'Ecole a dû les progrès si
remarquables qu'elle a iaits depuis
qu'il en a pris la direction. ~M. Guil-
laume a en toutes choses des convic-
étions arrêtées, mais nous ne conmus-
sons pasd'esprit plus ouvert etplus tolé-
rant que le sien. Son caractère estun heu-
reux mélange de bonne grâce et de fer-
meté, deux qualités indispensables pour
présider au développement des beaux-arts
et aussi-dès artistes qui en sont insépa-
rables et qui ne sont pas toujours faciles
à contenter. Nous espérons que M. Guil-
laume y réussira. En tout cas, M. le mi-
nistre de l'instruction p&blique et des
beaux- arts ne pouvait pas faire un choix
plus capable et plus digne de réunir &
~M~ tous les suffrages.
.1 'BOTORJSE-'BM'AMS~
tCMMM-e jtM .t)t28.M«/«
Compttnt.M s. M30. tM
Fimcoaï. M s. ~s~0.3ii.
'Me/e'
ComptMlH04.iC4M.ËO.~ f
,-te/w
Gomptanmo60.n083:2'i
F]im.coar.tt06S.<[tt S. ,40.
fm'n'B BouRSB DU som.
Emprunt 5 0/0. lll fr. ût HH'r.iO.OU/~Oa.
30/0. '?.
Extër" espagnole.. 13 9/t6,11/16.
S 0/0 turc. l3fr.2S, 13ti'.
Banque onomane.. ~06 fr., 4H i'r., 40u fr.
Péruvien 6 0/0. t6 3/4, 17, 1GS/8.
Ftorins {or). 63 1/8, 62 7/8.
Hongrois 6 0/0. 761/16,787/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 221, 221 fr. 87, 220 fr.
Chemins égyptiens. 332 fr.
TFéMgMpMe prtv~e.
(Service télégraphique de f&gence Hav&s.)
Londres, le 28 mal.
Le 7)at~ ~<'sentera l'Angleterre à la Conférence.
o. Une entente, dit le même journal, a été éta-
blie avec le comte Schouvaibu' sur toutes les
questions intéressant la Russie et l'Angleterre
exclusivement. Les autres questions, comme celle
de la Bessarabie et de l'indemnité de guerre, se-
ront réglées dans le Congés.')
Le JMM'MMt~ .PM<, journal semi-officiel, assure
également, dans un article évidemment inspiré,
qu'un accord distinct s'est enëctué avec la
Russie.
D'après cette feuille, c'esf le marquis de Salis-
bury qui sans doute représentera l'Angleterre au
Congres, tandis que la Russie y serait représentée
par le comté Schouvalotr.
Le..Oa~W~aint-PétersboufK, le 27. Le Congrès aura
pour mission de déterminer les principes géné-
raux sur lesquels lapaixpouMa être-établie. Ce
butunefois atteint, le Congrès sera remplacé
par une Conférence qui aura Ueu à Constàn-
tinoje.
Vienne, le 27. Le traité de San-Stefano sera.
.considéré dans le Congres simplement comme
un programme exprimant les; idées de là Russie.
Un traité entièrement nouveau ~era vraisembla-
blement conclu.
Pesth~ le 27. Des trouble!! ont éclaté à Bel-
grade. La foule a brisé les fenêtres du palais du
prince Milan et a poussé des acclamations en fa-
veur du. prince Karageorgëvitch.
On télégraphie au ftMM les nouvelles suivan-
tes
Vienne, le 27. On parle du comte Haymerlé
comme second plénipotentiaire pour accompagner
le comte Andrassy au Congrès.
Bucharest, le 27. Les troupes autrichiennes
occupent l'ouverture nord du passage de Pré-
déal dans les Carpathes.
Athènes, le ~7. Il ne reste que deux régi-
mens et demi de troupes ottomanes en Thes-
salie.
Un télégramme de Saint-Pétersbourg,. adressé
au jS<que la Porte a cédé Adah-Kalé à l'Autriche pour
toujours.
Le Bat~y ye~r~pA assure, dans une dépêche
de Vienne, que l'Autriche a fait tout récemment
des avances à l'Angleterre pour établir une co-
opération commune.dans Je Congrès.
Cologne,le28mai.
On télégraphie de Londres, le 28, à la CaM~
~CMo~~ ¡
On considère généralement le Congrès comme
certain. L'Angleterre y sera représentée par lord
Lyons ou lord Satisbury, l'Autriche-Hongrie par
le comte Andrassy bu par M. de Haymerlé, la
Russie par le comté SchouvaloBf, la Grèce par
.M. Brauas Arment. L'invitation contiendra la Mr-
mule suivante
assurera en outre aux puissances la liberté de
discuter n'importe quel article du traité. s'
:Vienne,Ie28mai.
La Cstantinoplë que la Porte a préparé deux docu-
mens qu'elle communiquera d'abord aux puis-
sances amies et qu'otîe soumettra ensuite au
Congrès. On dit que ces documens ont déjà été
remis aux ambassadeurs de France et d'Angle-
tere. L'un, à ce qu'on assure, résume les négo-
ciations qui ont précédé la signature du traité de
San-Stefano et s'étend longuement sur les diffi-
cultés contre lesquelles les plénipotentiaires turcs
ont eu à lutter. Le second contient le pro-
gramme détaillé des réformes que le gouverne-
ment de Constantinoplese propose d'opérer dans
l'empire. Saint-Pétersbourg, le 28 mai.
La 6'a~M< de Moscou annonce que la Banque
de l'empire vient de remettre au. comité chargé
de recueillir les souscriptions en faveur de l'équi-
pement d'une flotte de croiseurs volontaires la
somme de 2 millions de roubles à titre d'avance'
ne portant pas intérêt.
Berlin, le 28 ma:.
On annonce, d'après un renseignement puisé à
une source bien informée, que le départ de l'em-
pereur d'Allemagne pour Ems, qui devait avoir
lieu le ii juin, a été ajourné.
Un journal religieux nous attribue l'in-
tention d'avoir voulu faire de M. Royer-
Collard un apologiste de Voltaire. C'est
absolument inexact. Nous avons dit,
comme tout le monde, qu'il y a dans
Voltaire le bien et le mal à profu-
sion c'est une banalité; mais nous
avons cité les paroles du grand doctri-
naire pour maintenir qu'on n'a pas le
droit de couper le bon grain pour suppri-
mer l'ivraie. C'est a la critique, et non à
l'autorité qu'il appartient de faire la sé-
paration. C'est à ce titrequeM.Royer-
Collard disait « Cette égalité de destinée
» entre l'erreur et la vérité, c&tte confu-
)) sion superbe du bien et du mal, c'est,
a dans l'ordre de la justice, la coat'usKm
Mdel'inuoGentetducoupable.H »
Pour trouver 4in apologiste de Voltaire,
nous ne serions pas allé chercher mn
homme qui lui était si étranger, si con-
traire par l'esprit, la doctrine, le tempé-
rament et le caractère. Toutefois, comme
M. Royer-Qollard avait une haute intelli-
gence, il savait comprendre Voltaire, et
nous consentons très volontiers a repro-
duire le jugement qu'il porte sur lui.
Voici ce que dit son confrère a l'Acadé-
mie, M. de Barante
c Je le reconduisis chez lui il y arriva très
fatigué. Le lendemain, je vies -savoir de ses
nouvelles: il n'était pas mieux. Je ne sais
pas, me dit-il, pi je pourrai ~Iler à la pro-
chaine séance. J'ai commence à écrire une
note de ce que je veux dire. C'est sur ce texte
que je parlerai. Alors il prit une feuille de
papier où, d'une écriture qu'on pouvait devi-
ner plutôt que tire, il avait écrit quelques
lignes.
L'Académie avait d'abord proposé l'é-
)oge de Voltaire; ëlic a rétracte en quelque
sorte le premier programme: elle a pro-
posé un discours sur Voltaire. En propo-
sant un discours sur Voltaire, au lieu de
Mogo de Vol:aire, ce que l'Académie do~
mande, c'est &ans doute une appréciation
équitable et impartiale, un jugement de.
V~aire ou sur Voltaire~ le sujet est diffi-
cile. Voltaire est bien vaste, bien divers,
)8t peu sont capables de l'embrasser tout
:enticr. Voltaire comprend un poëte, un
historien, je ne dirai pas un philosophe.
car il n'a. pas une philosophie, mais un es-
prit universel. Ce n'e~t pas tout Voltaire
a été môté à tout et dans tout~ et il n'y a
rien où vous ne le rencontriez: par. là il
est unique. Si c'est cette gloire qu'on lui
assigne, je ne la conteste pas, pourvu
qu'on m'accorde qu'éminent presque par-
tout il'n'est supérieur nulle part; lui
~MM?!M ~'a~!<~ MMÂM~ ?C ~~M)'
!~je citerai des exemples et des modelés:
Homère chez les anciens; chez les moder-
nes Corneille Milton Bossue t .je vais
presque dire Molière. Je ne dirai pas que
Voltaire soit petit à côté de ces hommes, mais
U n'est pas si grand qu'eux. A l'égard des
discours que j'aientendus, ils ne m'ont pas
satisfait; Us tombent du jugement dans l'é-
loge, piège inévitable gué l'Académie avait
elle-même tendu.
N H y un autre côté de Voltaire f~M'~
MMet qui est une.partie importante de lui-
même. celle à~Iaquetle il attachait sa plus
solide gioire: Voltaire a été, dans la se-
conde partie de sa vie, ra~M~, cw ~.preciafiondeVottaire. SI le christianisme a
é..é une dégradation, une corruption, s'il a
fait l'homme pire qu'il n'était, Voltaire, en
l'attaquant, a été un bienfaiteur du genre
humain N~M. si c'M< .<;BN!M< de FoMtïM'e ~«!' ~)TC C%MW?:< a
~MWMe~faK~c~aM~.)' i,
C'est le jugement d'un homme qui n'aime
pas Voltaire, qui'ne peut pas l'aimer, qui
n'a rien de commun avec lui ni avec son
genre d'esprit, mais qui ne peut pas s'em-
pêcher de dire qu'il a été mêlé à tout et
dàna tout, et que par làil est unique. Le
mot est juste; cet homme universel est
unique. On dit toujours qu'il y a quel-
qu'un qui a plus d'esprit que Voltaire,
c'est tout le inonde. Le mot n'est pas
vrai, car Voltaire et tout le monde ne
font qu'un. « Il n'y a rien où on ne le
rencontre. M II est dans la science comme
dans les lettres, et il s'occupe de New-
ton comme du théâtre. Lacritique scien-
tiSque le retrouve comme la critique
littéraire. En tout et partout il est le
grand dispensateur de la lumière, le plus
grand des vulgarisateurs. Il ne crée pas,
il ne fait pas de découvertes, mais il écrit
les jF~KM~ ~~A~OM~M 7Vf!O~M,
et il dit « J'ai écrit pour ceux qui,
n'ayant pas le loisir de s'appesantir sur
M ces matières, ont un esprit assez juste
H pour en sentir le résultat. Le nombre
B de ces esprits est beaucoup plus grand
a qu'on ne pense. En relisant ces mots,
nous ne pouvons nous empêcher de repor-
ter notre souvenir surM. Thiers qui était
si bien de la race de Voltaire. Lui aussi
s'occupait de tout, s'inquiétait de tout,
étudiait tout et vulgarisait tout. La der-
nière fois que nous l'avons vu, c'était au
bord de la mer, et en se promenant il
nous faisait un élégant cours d'astronomie
que nous écoutions naturellement avec
les yeux et les oreilles de la foi,
Voltaire n'avait pas, c'est vr~i, ce que
M. Royer-Coltard appelle la dignité; mais
il avait sa grandeur à lui, qui était de ré-
sumer l'esprit d'une nation et les pas-
8ioQs d'un siècle; il avait pour ainsi dire
une grandeur collective. En même temps
qu'il était l'expression .par excellence,
ridéat de l'esprit français, il était la
voix de l'humanité s'élevant contre tous
tes abus, toutes les iniquités, toutes les
barbaries, toutes les cruautés. Rarement
H a été aussi bien jugé que l'autre jour
au Sénat par la parole si juste, si claire,
si pénétrante de M. DuTaure. Oui, c'est a
Voltaire que nous devons ~a. tc~éra.nce
qui règne aujourd'hui dans la. soeie).
M. révÊqu$ d'Orléans nous cite avec
horreuy-et en lettres capitales CM mots
de Voltaire « II ne serait pas mal
qu'on envoyât chaque jésuite dans le fond
de la mer avec un janséniste au cou. »
Au fond, qu'est-ce que cela veut dire?
Que Voltaire demandait et prêchait }a clâ-
ture et ~abolition des guepres religieu-
ses et il faisait bien, comme fait bien
aujourd'hui le gouvernement quand, dans
un moment où nous avons besotn par-
dessus tout de la pa.!x civile, il mterdit
également .à propos de Voltaire et à pro-
pos de Jeanne ~'Arc toute démonstration
sur la place publique. Ce seraient des
.deux côtés des manifestations d'intole-
Tance, et nous avons besoin de concorde.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
La séance (~aujourd'hui a été encore con-
sacrée à la question des chemins de fer et des
charges nouvelles qu'ils vont imposer & nos
finances. Le Sénat, hier. n'avait point achevé
la première délibération sur le projet do loi
autorisant les travaux de superstructure par
l'Etat; mais il avait, à. vrai dire, tranché !a
question en repoussant le renvoi a la com-
mission que demandait M; Paris: La discus-
sion générale était close, et il n'y avait plus
qu'a voter sur les trois articles du projet ils
ont été adoptés, au début de la séance d'au-
jourd'hui, sans difficulté, et le Sénat a dé-
cidé, par 165 voix contre 81, qu'il passe-
rait a une'seconde lecture. L'ordre du jour
appelait ensuite la première délibération sur
le projet de loi voté par la Chambre, et relatif
au 3 0/0 amortissable. Alors a commencé
réellement- la séance, marquée par un dis-
cours de M. Chesnetong qui a repris contre
cepjojét les attaques dirigées la veille par
~M.' Boffat contre le projet précédent, et par
un exposé financier très remarquable et fort
app!audi de M. le ministre des Snanees.
s Ce projet do loi sur le 3 0/0 amortissable
est assez connu et a donnélieu, dans ces~der-
niers mois, des controverses assez vives
pour qu'il sufnso d'an rappeler-les traits
principaux et l'objet. Il forme le complément
eHeCorollaire de la loi sanctionnée il y a
quelques semaines par le Sénat sur le rachat
de diverses lignes que l'Etat reprend à deà
Compagnies en souffrance il tend à. créer les
voies et moyens nécessaires à l'exécution de
cette loi. Cette exécution coûtera, d'après
l'évaluation du gouvernement, 270 mil-
lions prjx du rachat, et 233,973,000 fr.
pour les. travaux à faire soit une somme
totale de plus de 803 millions pour
un réseau de 2,613 kilomètres. A cette
catégorie de dépenses S'en joint une autre
ce sont les sacrifices qu'exigeront 1° la con-
version d'obligations créées avant 1877 pour
subventions aux chemins de fer; 2" le paie-
ment d'autres subventions aux Compagnies
3" la construction par l'Etat dés voies ferrées
comprises dans les deux lois des 16 et 31 décem-
brel875,dont nous parlions hier;'et 4° les tra-
vaux auxquels donneront lieudiverscanauxet
rivières. Le total de cette seconde catégorie de
dépenses est évalué à ptus de 429 millions,
lesquels, s'ajoutant aux S03 millions que coû-
tera l'exécution de la loi du rachat, donnent,
en. tenant compte do certaines ressour-
ces dès à. présent existantes,– un total
;de p~M <~ AM!< CM< ct~M~M~ tMK/ Mt~-
Mo?M dont la moitié environ est imputa-
ble sur l'exercice 1878. Ba cette moitié, la
plus grande part, 331 millions, est anerente
à l'exécution de la toi de rachat en 187.8.
Mais ces 331 miUions, peut-on les de-
mander aux ressources ordinaires ? Non,
il faut recourir à l'emprunt, et M. le mi-
nistre des finances a, on le sait, proposé d'in-
troduire dans notre système de crédit public
un type de rente nouveau le 3 0/0 qui s'a-
mortit, par'un mécanisme analogue à celui
'des obligations de chemins de fer, dans une
période de aoixante-quinze ans.
? II est & remarquer que, si la droite com-
bat ce projet, ce n'est pas sur cette innova-
tion même de la rente amortissable préférée
au système classique des rentes perpétuelles
qu'ont porté les critiques de M. Chesne-
iong; non C'est sûr le fait môme de
l'emprunt, ou plutôt sur les charges qu'il
paraît attribuer uniquement au rachat des
lignes et a'l'exécution des travaux par
l'Etat. M. Chesnelong ne voit-il pas cependant
que cette dépense devrait résulter, en tout
cas, de la nature des choses? Admettons, ce
qu'il souhaite, au lieu du rachat et de l'in-
tervention de l'Etat prenant en main l'achè-
vement des lignes,–admettons la rétroces-
sion immédiate aux grandes Compagnies.
M. Chesnelong croit-il donc que ces Com-
pagnies se chargeront de ces lignes peu
pro'iuctivfs'sans des avantages très positifs
qui leur seront assurés par l'Etat: garantie
d'intérêt ou subventions, ce qui, sous une
forme ou sous~ une autre, feviendra tou-
jours en définitive à inscrire des dépenses
nouvelles au budget? Comment tes éviter, ces
dépenses, à moins qu'on ne laisse là toutes
ces lignes dont les populations attendent
l'achèvement et qui se traduiront par un
accroissement de la richesse publique? Car
c'est le caractère rassurant de ces dépenses
qui enraient tant la droite elles seront
lourdes, oui, mais elles seront fécondes; ce
seront des dépenses productives; et comme
M. Léon Say l'a dit :si nous rejetons, ce que
vous nous reproches, une partie des charges
sur l'avenir, ne serviront-ils pas pour l'ave-
nir, ces instrumens de travail que nous
aurons créés?
)) M. Chesnelong, disions-nous, n'a point
discuté les mérites ou les inconvéniensdu
nouveau type de rente; ce n'est pas de ce
côté qu'il a dirigé son attaque. Son point de
vue est celui ~e M. BuSet, dont il a repris
exactement la thèse, ~quelques variantes près:
l'intérêt du Trésor, du pays, le péril que cou-
rent nos finances, l'avenir dont on engage les
ressources imprudemment, etc. Etes-vous
sûrs, s'écrie-t-il, de garantir ce pays durant
soixante-quinze ans contre ces deux fléaux
des budgets, les guerres et les révolutions ?
Mais, s'il fallait pousser la prévoyance jus-
qu'au point de se ménager'des ressources =
en vue des guerres et des révolutions futures,
on restreindrait les dépenses aux besoins
stricts du moment; on vivrait au jour la
journée, et rien ne serait en réalité nîûs im-
prévoyant. C'est ce que le rapporteur M. Var-
roy a démantté à M. Cbesnelong chiffres en
main, dl s'est attaché à dissiper les sombres
nuages amoncelés par l'orateur de Te~treme
droite autour du pro~tdelo~
? On ét&it impatient d'entendre l'avis du
gouvernement. Sollicité d'intervenir, M.Léon
Say est monté alors a 1& tribune, et, dans un
long discours, il & retracé la situation bud-
gétaire. Nous ne pouvons suivre M. le mi-
nistt'~ dans tous les détails dé cette)
analyse ~si minutieuse et si claire (tu
nos ûnancep, dans les explications aotMn-
ment gurle compte &vec la Banctuë et.sur'le
compte de Iiquida.tion.que le ministre a pré-
sentées avec une facilité de parole et UJM
lucidité qui ont fait une impression'.décisive.
M.GhesneloDg demandait l'ajournement; je
Sénat l'a repoussé par 164 voix contre 99,~ et
adopté en première lecture le& huit, articles
de la loi.
~B.-V.
On nous écrit de Versailles (Chambre
t des Députes):
«M.de/Mahy a été nommé questeur,, en
remplacement du colonel Denfert, décédé, par
270 voix sur 273 votans. On n'a pas besoin
de dire de quel côté étaient les abstentions.
o-M. Haussmann n'est pas.de ceux qui se
sont abstenus. En montant mettre son bulle-
tin dans l'urne, il a échangé une poignée de
main avec M. Rouvier qui veillait sur elle'cn
qualité de secrétaire et hier déjà nous l'a-
vioDs vu.tenir avec lui de longues ~t riantes
conversatious au bureau, où l'on n'a pas
l'habitude de le rencontrer. Tout s'ex-
plique M. Haussmann allait être va-
lidé aujourd'hui même comme député
d'Ajaocio, et c'est.M'; Bouvier qui devait être
son rapporteur. Avec M. Ha.ssmann, la.
Chambre a validé M. Desloges, député bona-
partiste de la2" circonseription'do Caen.et
M. BiUy, députérépublicain de Montmédy.
M. l'amiral Touchard est dësceDdu de son
banc pour aller féliciter M. Desloges, mais-il
n'a pas été féliciter M. Dilly.
c Le public était très nombreux, et cepen-
dant la séance devait avoir peu d'intérêt. Il
n'est pas probable qu'on soit venu pour en-
tendre M. Bouchot demandant à M. le mi-
nistre des affaires étrangères de mieux dé-
fendre que M: Decazes nos nationaux créan-
ciers du Venezuela que l'on ne. paie pas à
Caracas et que l'on y assassine quelquefois;
ni M. GMvy lisant ensuite, au milieu 'du
brouhaha d'Usage en ces~as-là. quatorze projets
d'intérêt local que la Chambre vote sans in-
terrompre ses dialogues; ni M. Richard Wad-
dington réclamant et obtenant la prMrit&
pour un crédit de 100,000 fr. relatif a des
achats de machines à l'Exposition; ni enfin
.M. Frebault réclamant de même et obtenant
de même-aussi l'urgence pour un crédit de
30,000 fr. qui complétera 'la subvention du
conseil général de la Seine et du conseil mu-
nicipal de Paris en faveur de l'Exposition ou-
vrière de l'avenue de la Bourdonnaye.
)) Et l'on n'est certainement pas venu da-
vantage pour écouter la déclamation de
M. Maigne, si heureux d'avoir ennn trouvé
aujourd'hui son heure pour discourir~ & son
aise avec des. métaphores et des maximes
comme celle-ci K L'homme n'est pas un.
chiffre avec un zéro pour coeur ? a Il
o M. Maigne avait d'abord dit que sa pro-
position d'amender' la loi Meinadiep sur les
pensions et secours des veuves et orpheliha
'de l'armée de terre et de mer, en fixant uu
minimum de 400 fr. pour les ayans droit des
sous-officiers, de 36S pour ceux des caporaux,
et de 333 pour ceux des soldats, ne coûterait
.pas 100,000 fr. par an. On lui a répondu que
c'était déjà quelque chose de relever les pen-
sions et secoursduquartau tiers, etqùe ce qu'il
proposait coûterait plus de 300,000 fr. de plu%
par an etchaque année, pour arriver en dix-
sept ans à coûter 8 millions 1/2. On a fait en
outre remarquer à la Chambre qua ce mini-
mum avait deux ineonvéniens la premier,
de déranger l'ordre de la législation qui établit
les pensions et secours ne la veuve et de l'or.
phelin sur les retraites proportionnelles du
mari et du'përe; le second, de donner plus &
la veuve ou à l'enfant du simple retraité A
l'ancienneté qu'à la veuve ou a l'enfant du.
soldat mort dans des événeméns de guerre~
a Maintenant, M. Maigne avoue qu'il a. fevu
sesealculs et que la dépense suppléaientaire
ira à 300,000 fr. p~r an. Mais il nie oie le to-
tal des supplémens puisse un jour dépasser
3 millions 1/2 et il dédaigne les ques-
tions budgétaire devant l'urgence des be-
soins qu'it veut satisfaire. La Chambre est
évidemment de son avis, dit-H, puisqu'elle &
adopté son amendement à une grande maïo.
rite quand elle croyait émettre un vote
dénnitif. Se déjugera-t-elle parce que l'amen-
dement a été soumis à une seconde délibé-
ration ?
? A droite, on pst toujours charmé lorsqu'une
loi quelconque a l'air de diviser la majorité, et
l'on y voterait à chaque instant des millions
avec l'extrême gauche pour faire pièce a
M. Gambetta et à la commission du budget, et
pouvoir les accuser d'ayarica un jour, &pres
leur avoir reproché leurs dilapidations la
veille. H n'y a pas d'autre secret dans la po*
litique des coalisés, et c'est ainsi que
M. Maigne est devenu tout à coup le favori
des applaudissemens de M. Robert MitcheU
et de M. le comte de Maille.
a Ce qui plaît surtout à la.droite quand
paTle M. Maigne, c'est qu'il est d'une aigreur
extrême ;pour les membres de la gauche qui
ne sont'pas de son àvM,'et M. Prousta pu
raison de lui faire sentir qu'il a tort do les s
accabler ainsi de ses dédains amers et de
ses seatimens supérieurs d'humanité. La
réponse de M. Proust nous paraît aussi
nette que possible, mais elle n'a pas em-
pêché M. Maigne de poursuivre ce qu'i!
croit être ses triomphes. Quelques observa-
tions du ministre de la guerre ont àla\nn.
fait réfléchir ceux qui l'excitaient à. être in-
terminable mais on m'était pius en nomMe.
M. Maigne né retient pas tous ses auditeurs
suspendus a ses lèvres.
< Lundi sera discuté le rapport déposa au-
jourd'hui par M. Berlet au nom de la com-
mission chargée de l'examen du traité da
commerce conclu avec l'Italie. &
Dans la. séance puNique du 22 fé~ngr der-
nier, M. Georges Périn, député dQ la H&ute-
tenne, a déposé sur le bureau de la Chambre
une pétition émanant de M. Jean-Mane-Ar-
thur ~abordera, ex-major 'au H" régiment
d infanterie, en non-activité par retrait d'em-
ploi. Le pétitionnaire exposait d'abord ieslaits
qui &va;eat amené sa mise en non-activité,
pws demandait qu'on introduiaït diverses
MEMEM19Mt
~8.
NMMM~m!
~?8.
.ON.S'ÂB~~B
tae
UBMt. OtX llUMt. ttUts~tM~n
DëpMtemeM. 80 &. 40 fr. M tf.
PMis. 72&. 36 &. tS&.
tes abomnemena partent des < et i< de
chaquemois.
P
J)~pa<'
B&WRpapers omce,. n. Gresham stMet, &P. P.;
jlèl. )peltley Davlea Ot C·, Finch lane C~rn~i~,
«M. ~eMity, m~vtett et C*, t. Fimch !ane Com~iU,
E. C.. London; MM. ~W.-Bt. Nmtth tt N*
iM, Strand, w. C.. London.
ABmMUes, & ro/!&a<~< pwMMM, 4<. raedett
Madeleine, dans tes Mosqnes et dans tesbi-
MtOthecrnea des A Vttparaiso (CnUi), chez M. Orestes L. Tornero.
JMJ!tMt MS DEBATS
MUNttJtS tf HtTtMiMS
UN 8ABONNB
en Belgique, en itafiie.
o dans le Luxembourg, en Turquie,
'ot Suisse, en Syrie, en Ronm&nle et d~MUt
tegences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
chez tous iesdM'ecteurs de postes;
et dans tous les autres pays,
y
-t~BMmoncessoMreçMt
etm MM. ~~Mchey, iLttMte
tlie)! dotYent toujours être agréées par ta rédaction.
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 3t mai sont priés de. le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARIS
MARDI 28 MAI
La nouvelle que nous avons publiée di-
manche sur le succès de la mission .du
comte Schouvaloff et. sur la réunion pro-
chaine d'un Congrès s'est répandue rapi-
dement et a produit, comme il fallait s'y
attendre, une grande impression. On nous
interroge de divers côtés sur l'origine de
cette nouvelle. Rien n'est moins mysté-
rieux.et nous avons été, s'il faut l'avouer,
un peu surpris d'être les.seuls à annoncer
dimanche matin ce que tout le monde
savait samedi soir dans les cercles olfi-
piels. La nouvelle n'est pas venue de Lon-
dres, mais de Berlin. C'est le. cabinetd de
Berlin qui, ayaut appris. samedi qu'une
entente; s'était établie entre l'Angleterre
et la Russie ~ur la réunion da Congrès,
en ainfprmé tes autres cabinets, eh se di-
sant prêt.. à lancer-dés .invitations et en
proposant le il juin comme la date de la
première séance. Que fallait-il conclure
et qu'avons-nous conclu de: ce fait signifi-
catif ? C'e.st que la Russie avait reconnu
la compétence de l'Europe pour régler la
question d'Orient, et qu'elle soumettrait
au Congrès le traité de San-Stefano tout
entier. Tel était, en enet, le premier point
de la politique anglaise et la condition
~MM ~K~ ?0~ d'une entente éventuelle
.entre l'Angleterre et là Russie. Les amis
de la paix se sont réjouis quelques jour
naux se sont couverts de fleurs et ont cru
entrer dans l'âge d'or. Pendant ce temps,
le cabinetde Londres n'a fait à ce sujet
aucune communication diplomatique, et
hier soir, les ministres dans le Parlement
ont quelque- peu refroidi un enthousiasme
qu'ils ne semblaient pas partager. Leur lan-
,gage discret et même évasif a inspiré des
-doutes sur la valeur d'un optimisme trop
précipité. OÙ en sonimes-nqus donc, et
que faut-il croire des informations~ que
nous .avons reproduites? Les uns disent
~que,.le gouvernement anglais a persisté
dans son attitude réservée afin d'obte-
nir, plus ~.sûrement les crédits, qu'il avait
demandés pour le transport des troupes
indiennes; les autres croient que rien n'est
fait et .que la question n'a pas avancé
d'un pas." Il y a erreur ou exagération
d'un côté comme.de l'autre.; La question
du crédit a été résolue en principe par le
vote sur la légalité o~ême des mauvemens
militaires auxquels le crédit se rapporte.
Sur ce point la bataille était déjà gagnée
et le ~ministère .n'ayant hier plus rien à
craindre, comme le vote l'a d'ailleurs
prouvé. Tout au plus se proposerait-il de
ne pas laisser s'éteindre dans l'opinion
l'ardeur patriotique et presque belli-
queuse de ces derniers jours mais alors
pourquoi, .disent les sceptiques, sinon
parce que tout n'est pas terminé et que
l'avenir ne se présente pas encore sous
les couleurs, riantes quej'on s'estplu à
contempler?
La yéjrité est, comme toujours, entre les
.extrêmes..Tout n'est pas fini sans doute,
et la réserve du gouvernement anglais est
parfaitement raisonnable et judicieuse
mais un point important est acquis au
profit de l'Angleterre. La Russie recon-
naît la compétence de l'Europe et consent
à déposer sur la table du Congrès le traité
de San-Stefano tout entier. Les nouvelles
venues de tous les points de l'Europe,
loin de contester le fait, l'ont connrmé
avec unanimité. Jamais le Cong) es n'a été
plus probable. Le cabinet de Berlin y a
conviéJtoutes les puissances, et l'adhésion
de toutes les puissances était depuis
longtemps acquise. Voila qui est hors de
doute; voici maintenant les difficultés
qui subsistent encore.
Pour' les bien comprendre, il faut ex-
pliquer comment lé comte Schouvalon, à
son retour de Russie, s'est présenté & Lon-
dres. D'après les apparences les plus plau-
sibles, le comteSchouv~lbffa, si l'on nous
permet ce ternie, offert au gouvernement
.anglais deux solutions au choix. Il a pro-
posé d'abord un accord direct avec l'An-
..gleterre, etilen afait connaître les bases.
considérables; mais l'Angleterre pouvait-
elle, se contenter de ces concessions sans
renoncer au principe même de sa politi-
que sans oublier ce qu'elle a répété si
souvent, à savoir queja question d'Orient
est une question européenne et que l'Eu-
rope seule peut la résoudre? La réponse
n'était pas douteuse, etsilecomte Sehouva-
loH l'a provoquée, c'est qu'il a voulu faire
un dernier et platonique cnort, pousser
une charge suprême en faveur de la poli-
tique d'entente directe et séparée que la
.Russie a si longtemps poursuivie avec
F Autriche d'une part et l'Angleterre de
1 Fautre, Cette politique repoussée, le
comte Schouva.lofi a purement et simple-
ment adhéré au Congres dont il a ainsi
reconnu la compétence, et c'est la nou-
velle qui est arrivée samedi soir'de Berlin
Paris..
Il y a là un triomphe incontestable pour
ià politique anglaise, mais non point un
triomphe définitif. Le Congrès n'est pas
i l
une solution, mais seu~meut une mé-~
thode pour résoudre la ~Chi-
mant"la nécessité du Congrès, déclarait
naguère que ce n'était pas la peine de le
réunir si on ne s'était pas assuré d'abord
qu'il avait chance d'amener un accord
entre les puissances intéressées. La Russie
a partagé cet avis. Le voyage du comte
Schouvaloff a eu précisément pour objet
d'échanger et de mettre en présence les
propositions anglaises et les propositions
russes afin de voir si une transaction
était possible. Puisque le comte Schouva-
loff a adhéré au Congrès, il faut croire que
la transaction a été jugée possible mais
ici se présente une question de procédure.
Nous allons au Congrès, soit'! ditJa
Russie. ,Nous lui soumettons le traité de
San-Stefano mais. nous maintenons en
principe tous les points de ce traité dont
nous sommes, les avocats naturels. Les
concessions que nous vous avions propo-
sées s'appliquaient à un autre système, le
système d'une entente directe. Vous n'en
avez pas voulu nous reprenons notre
liberté, toute notre liberté. Les conces-
sions dont nous vous avions parlé sont,
en conf-ëquence, non avenues. Nous
maintenons notre traité, et si nous cé-
dons au fur et à mesure .de Ja discus-
sion de chaque point, ce sera l'euet de
la discussion même et non pas d'une
entente préalable. Nous gardons nos
chances de faire prévaloir le traité de San-
Stéfano, qui es; notre point de départ.
C'est notre jeu dans le système que vous
nous imposez, et vous ne pouvez pas
trouver ~mauvais que nous le jouïons de-
notre mieux.
Sitelle est, en effet, lanouvelle attitude
de la. Russie, elle est correcte mais il n'est
pas surprenant que l'Angleterre s'arrête un
moment à réfléchir. C'est, beaucoup d'a-
voir amené la Russie au Congrès mais
puisque la Russie dédirait hier savoir
quelles seraient les prétentions de l'An-
gleterre .devant ce Congrès, il est tout
simple que l'Angleterre désire aujour-
d'hui savoir jusqu'où pourront aller: les
concessions de la Russie~ A quoi bon
un Congrès 's'il devait nécessairement
échouer? Les négociations en consé-
quence, les débats préparatoires, loin
d'être interrompus, sont toujours aussi
actifs, et de là vient sans doute l'atti-
tude froide et réservée que le. gouverne-
ment anglais continue à observer.
Quel sera le dénoûmentdetoutceci?
Nous disions l'autre jour que les prophé-
ties seraient dangereuses et déplacées, et
que la méRance de soi-même et de ses
propres entraînemens était la première des
sagesses. C'est toujours notre opinion. Nous
vivons au jour le jour, et le lendemain ne
cesse pas d'être .incertain.,Mais, s'il est
puéril de se;;livrer à l'optimisme quand
même, le pessimisme serait également
déplacé. La Russie a. raison, en déposant
son traité, sur la table du Congrès, de le
défendre point par point et de retirer tou-
tes concessions préalables mais au-
rait-elle accepté le Congrès et reconnu
sa compétence si elle n'était pas résignée
à faire des concessions .ultérieures? La
Russie recule devant la guerre, non. pas
parce que la guerre serait un danger dans
le sens noble du mot, mais parce ~qu'elle
serait une aventure inhumaine et presque
folle. La Russie et l'Angleterre sont d'ac-
cord sur le principe que la majorité du
Congrès n'a pas une iqrce obligatoire,
et que, si les intérêts de l'une ou de
l'autre puissance sont lésés, chacune est
libre.de les défendre par les armes. L'Eu-
rope mettra tous ses soins.& empê-
cher ce dénoûment. M. de Bismarck
sera & même de jouer le rôle de « cour-
tier honnête » dont il a parlé. N'est-
il pas naturel de regarder les concessions
déjà faites sur les principes comme l'a-
Yant-coureur des concessions qui seront t
faites sur les détails? On a dit que la Russie
voulait gagner du temps~ mais peut-elle en
gagner, et tout le temps qui court et qui
l'épuisé n'est-il pas doublement perdu
pour elle? Nous croyons donc qu'il s'est
passé ces jours ci quelque chose de
sérieux et de sincère, sinon de définitif.
Mais cela ne doit pas empêcher la Russie
et l'Angleterre de suivre toujours une
politique d'observation armée et plus
elles y persisteront avec énergie de part
et d'autre, plus la paix deviendra proba-
ble à mesure que la guerre deviendrait
plus coûteuse et plus terrible. Telle est,
croyons-nous, et autant qu'on en peut
juger parles renseignemens qui viennent
de divers côtés, la vérité sur la situation.
Le ./iM~?M~ o/c~ annonce ce matin
que, par décrets en date du 27 mai,
M. Eugène Guillaume a été nommé di-
recteur des Beaux-Arts en remplacement
de M. le marquis de Chënnevières qui est
admis à faire valoir sesdroits à. la retraite
et qui est nommé directeur honoraire. On
ne saurait trop applaudir au choix de
M. le ministre de l'instruction publique.
M. Guillaume n'est pas seulement le
sculpteur éminent qui tient une des pre-
mières places parmi les artistes contem-
porains il a montré, comme directeur de
l'Ecole des Beaux-Arts, des qualités ad-
ministratives de premiéï' ordre. C'est a
lui que l'Ecole a dû les progrès si
remarquables qu'elle a iaits depuis
qu'il en a pris la direction. ~M. Guil-
laume a en toutes choses des convic-
étions arrêtées, mais nous ne conmus-
sons pasd'esprit plus ouvert etplus tolé-
rant que le sien. Son caractère estun heu-
reux mélange de bonne grâce et de fer-
meté, deux qualités indispensables pour
présider au développement des beaux-arts
et aussi-dès artistes qui en sont insépa-
rables et qui ne sont pas toujours faciles
à contenter. Nous espérons que M. Guil-
laume y réussira. En tout cas, M. le mi-
nistre de l'instruction p&blique et des
beaux- arts ne pouvait pas faire un choix
plus capable et plus digne de réunir &
~M~ tous les suffrages.
.1 'BOTORJSE-'BM'AMS~
tCMMM-e jtM .t)t28.M
Compttnt.M s. M30. tM
Fimcoaï. M s. ~s~0.3ii.
'Me/e'
ComptMlH04.iC4M.ËO.~ f
,-te/w
Gomptanmo60.n083:2'i
F]im.coar.tt06S.<[tt S. ,40.
fm'n'B BouRSB DU som.
Emprunt 5 0/0. lll fr. ût HH'r.iO.OU/~Oa.
30/0. '?.
Extër" espagnole.. 13 9/t6,11/16.
S 0/0 turc. l3fr.2S, 13ti'.
Banque onomane.. ~06 fr., 4H i'r., 40u fr.
Péruvien 6 0/0. t6 3/4, 17, 1GS/8.
Ftorins {or). 63 1/8, 62 7/8.
Hongrois 6 0/0. 761/16,787/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 221, 221 fr. 87, 220 fr.
Chemins égyptiens. 332 fr.
TFéMgMpMe prtv~e.
(Service télégraphique de f&gence Hav&s.)
Londres, le 28 mal.
Le 7)at~ ~<'sentera l'Angleterre à la Conférence.
o. Une entente, dit le même journal, a été éta-
blie avec le comte Schouvaibu' sur toutes les
questions intéressant la Russie et l'Angleterre
exclusivement. Les autres questions, comme celle
de la Bessarabie et de l'indemnité de guerre, se-
ront réglées dans le Congés.')
Le JMM'MMt~ .PM<, journal semi-officiel, assure
également, dans un article évidemment inspiré,
qu'un accord distinct s'est enëctué avec la
Russie.
D'après cette feuille, c'esf le marquis de Salis-
bury qui sans doute représentera l'Angleterre au
Congres, tandis que la Russie y serait représentée
par le comté Schouvalotr.
Le..Oa~W
pour mission de déterminer les principes géné-
raux sur lesquels lapaixpouMa être-établie. Ce
butunefois atteint, le Congrès sera remplacé
par une Conférence qui aura Ueu à Constàn-
tinoje.
Vienne, le 27. Le traité de San-Stefano sera.
.considéré dans le Congres simplement comme
un programme exprimant les; idées de là Russie.
Un traité entièrement nouveau ~era vraisembla-
blement conclu.
Pesth~ le 27. Des trouble!! ont éclaté à Bel-
grade. La foule a brisé les fenêtres du palais du
prince Milan et a poussé des acclamations en fa-
veur du. prince Karageorgëvitch.
On télégraphie au ftMM les nouvelles suivan-
tes
Vienne, le 27. On parle du comte Haymerlé
comme second plénipotentiaire pour accompagner
le comte Andrassy au Congrès.
Bucharest, le 27. Les troupes autrichiennes
occupent l'ouverture nord du passage de Pré-
déal dans les Carpathes.
Athènes, le ~7. Il ne reste que deux régi-
mens et demi de troupes ottomanes en Thes-
salie.
Un télégramme de Saint-Pétersbourg,. adressé
au jS<
toujours.
Le Bat~y ye~r~pA assure, dans une dépêche
de Vienne, que l'Autriche a fait tout récemment
des avances à l'Angleterre pour établir une co-
opération commune.dans Je Congrès.
Cologne,le28mai.
On télégraphie de Londres, le 28, à la CaM~
~CMo~~ ¡
On considère généralement le Congrès comme
certain. L'Angleterre y sera représentée par lord
Lyons ou lord Satisbury, l'Autriche-Hongrie par
le comte Andrassy bu par M. de Haymerlé, la
Russie par le comté SchouvaloBf, la Grèce par
.M. Brauas Arment. L'invitation contiendra la Mr-
mule suivante
assurera en outre aux puissances la liberté de
discuter n'importe quel article du traité. s'
:Vienne,Ie28mai.
La C
mens qu'elle communiquera d'abord aux puis-
sances amies et qu'otîe soumettra ensuite au
Congrès. On dit que ces documens ont déjà été
remis aux ambassadeurs de France et d'Angle-
tere. L'un, à ce qu'on assure, résume les négo-
ciations qui ont précédé la signature du traité de
San-Stefano et s'étend longuement sur les diffi-
cultés contre lesquelles les plénipotentiaires turcs
ont eu à lutter. Le second contient le pro-
gramme détaillé des réformes que le gouverne-
ment de Constantinoplese propose d'opérer dans
l'empire. Saint-Pétersbourg, le 28 mai.
La 6'a~M< de Moscou annonce que la Banque
de l'empire vient de remettre au. comité chargé
de recueillir les souscriptions en faveur de l'équi-
pement d'une flotte de croiseurs volontaires la
somme de 2 millions de roubles à titre d'avance'
ne portant pas intérêt.
Berlin, le 28 ma:.
On annonce, d'après un renseignement puisé à
une source bien informée, que le départ de l'em-
pereur d'Allemagne pour Ems, qui devait avoir
lieu le ii juin, a été ajourné.
Un journal religieux nous attribue l'in-
tention d'avoir voulu faire de M. Royer-
Collard un apologiste de Voltaire. C'est
absolument inexact. Nous avons dit,
comme tout le monde, qu'il y a dans
Voltaire le bien et le mal à profu-
sion c'est une banalité; mais nous
avons cité les paroles du grand doctri-
naire pour maintenir qu'on n'a pas le
droit de couper le bon grain pour suppri-
mer l'ivraie. C'est a la critique, et non à
l'autorité qu'il appartient de faire la sé-
paration. C'est à ce titrequeM.Royer-
Collard disait « Cette égalité de destinée
» entre l'erreur et la vérité, c&tte confu-
)) sion superbe du bien et du mal, c'est,
a dans l'ordre de la justice, la coat'usKm
Mdel'inuoGentetducoupable.H »
Pour trouver 4in apologiste de Voltaire,
nous ne serions pas allé chercher mn
homme qui lui était si étranger, si con-
traire par l'esprit, la doctrine, le tempé-
rament et le caractère. Toutefois, comme
M. Royer-Qollard avait une haute intelli-
gence, il savait comprendre Voltaire, et
nous consentons très volontiers a repro-
duire le jugement qu'il porte sur lui.
Voici ce que dit son confrère a l'Acadé-
mie, M. de Barante
c Je le reconduisis chez lui il y arriva très
fatigué. Le lendemain, je vies -savoir de ses
nouvelles: il n'était pas mieux. Je ne sais
pas, me dit-il, pi je pourrai ~Iler à la pro-
chaine séance. J'ai commence à écrire une
note de ce que je veux dire. C'est sur ce texte
que je parlerai. Alors il prit une feuille de
papier où, d'une écriture qu'on pouvait devi-
ner plutôt que tire, il avait écrit quelques
lignes.
L'Académie avait d'abord proposé l'é-
)oge de Voltaire; ëlic a rétracte en quelque
sorte le premier programme: elle a pro-
posé un discours sur Voltaire. En propo-
sant un discours sur Voltaire, au lieu de
Mogo de Vol:aire, ce que l'Académie do~
mande, c'est &ans doute une appréciation
équitable et impartiale, un jugement de.
V~aire ou sur Voltaire~ le sujet est diffi-
cile. Voltaire est bien vaste, bien divers,
)8t peu sont capables de l'embrasser tout
:enticr. Voltaire comprend un poëte, un
historien, je ne dirai pas un philosophe.
car il n'a. pas une philosophie, mais un es-
prit universel. Ce n'e~t pas tout Voltaire
a été môté à tout et dans tout~ et il n'y a
rien où vous ne le rencontriez: par. là il
est unique. Si c'est cette gloire qu'on lui
assigne, je ne la conteste pas, pourvu
qu'on m'accorde qu'éminent presque par-
tout il'n'est supérieur nulle part; lui
~MM?!M ~'a~!<~ MMÂM~ ?C ~~M)'
!~
Homère chez les anciens; chez les moder-
nes Corneille Milton Bossue t .je vais
presque dire Molière. Je ne dirai pas que
Voltaire soit petit à côté de ces hommes, mais
U n'est pas si grand qu'eux. A l'égard des
discours que j'aientendus, ils ne m'ont pas
satisfait; Us tombent du jugement dans l'é-
loge, piège inévitable gué l'Académie avait
elle-même tendu.
N H y un autre côté de Voltaire f~M'~
MM
même. celle à~Iaquetle il attachait sa plus
solide gioire: Voltaire a été, dans la se-
conde partie de sa vie, ra~M~, cw ~
é..é une dégradation, une corruption, s'il a
fait l'homme pire qu'il n'était, Voltaire, en
l'attaquant, a été un bienfaiteur du genre
humain N~M. si c'M< .<;
~MWMe~faK~c~aM~.)' i,
C'est le jugement d'un homme qui n'aime
pas Voltaire, qui'ne peut pas l'aimer, qui
n'a rien de commun avec lui ni avec son
genre d'esprit, mais qui ne peut pas s'em-
pêcher de dire qu'il a été mêlé à tout et
dàna tout, et que par làil est unique. Le
mot est juste; cet homme universel est
unique. On dit toujours qu'il y a quel-
qu'un qui a plus d'esprit que Voltaire,
c'est tout le inonde. Le mot n'est pas
vrai, car Voltaire et tout le monde ne
font qu'un. « Il n'y a rien où on ne le
rencontre. M II est dans la science comme
dans les lettres, et il s'occupe de New-
ton comme du théâtre. Lacritique scien-
tiSque le retrouve comme la critique
littéraire. En tout et partout il est le
grand dispensateur de la lumière, le plus
grand des vulgarisateurs. Il ne crée pas,
il ne fait pas de découvertes, mais il écrit
les jF~KM~ ~~A~OM~M 7Vf!O~M,
et il dit « J'ai écrit pour ceux qui,
n'ayant pas le loisir de s'appesantir sur
M ces matières, ont un esprit assez juste
H pour en sentir le résultat. Le nombre
B de ces esprits est beaucoup plus grand
a qu'on ne pense. En relisant ces mots,
nous ne pouvons nous empêcher de repor-
ter notre souvenir surM. Thiers qui était
si bien de la race de Voltaire. Lui aussi
s'occupait de tout, s'inquiétait de tout,
étudiait tout et vulgarisait tout. La der-
nière fois que nous l'avons vu, c'était au
bord de la mer, et en se promenant il
nous faisait un élégant cours d'astronomie
que nous écoutions naturellement avec
les yeux et les oreilles de la foi,
Voltaire n'avait pas, c'est vr~i, ce que
M. Royer-Coltard appelle la dignité; mais
il avait sa grandeur à lui, qui était de ré-
sumer l'esprit d'une nation et les pas-
8ioQs d'un siècle; il avait pour ainsi dire
une grandeur collective. En même temps
qu'il était l'expression .par excellence,
ridéat de l'esprit français, il était la
voix de l'humanité s'élevant contre tous
tes abus, toutes les iniquités, toutes les
barbaries, toutes les cruautés. Rarement
H a été aussi bien jugé que l'autre jour
au Sénat par la parole si juste, si claire,
si pénétrante de M. DuTaure. Oui, c'est a
Voltaire que nous devons ~a. tc~éra.nce
qui règne aujourd'hui dans la. soeie).
M. révÊqu$ d'Orléans nous cite avec
horreuy-et en lettres capitales CM mots
de Voltaire « II ne serait pas mal
qu'on envoyât chaque jésuite dans le fond
de la mer avec un janséniste au cou. »
Au fond, qu'est-ce que cela veut dire?
Que Voltaire demandait et prêchait }a clâ-
ture et ~abolition des guepres religieu-
ses et il faisait bien, comme fait bien
aujourd'hui le gouvernement quand, dans
un moment où nous avons besotn par-
dessus tout de la pa.!x civile, il mterdit
également .à propos de Voltaire et à pro-
pos de Jeanne ~'Arc toute démonstration
sur la place publique. Ce seraient des
.deux côtés des manifestations d'intole-
Tance, et nous avons besoin de concorde.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
La séance (~aujourd'hui a été encore con-
sacrée à la question des chemins de fer et des
charges nouvelles qu'ils vont imposer & nos
finances. Le Sénat, hier. n'avait point achevé
la première délibération sur le projet do loi
autorisant les travaux de superstructure par
l'Etat; mais il avait, à. vrai dire, tranché !a
question en repoussant le renvoi a la com-
mission que demandait M; Paris: La discus-
sion générale était close, et il n'y avait plus
qu'a voter sur les trois articles du projet ils
ont été adoptés, au début de la séance d'au-
jourd'hui, sans difficulté, et le Sénat a dé-
cidé, par 165 voix contre 81, qu'il passe-
rait a une'seconde lecture. L'ordre du jour
appelait ensuite la première délibération sur
le projet de loi voté par la Chambre, et relatif
au 3 0/0 amortissable. Alors a commencé
réellement- la séance, marquée par un dis-
cours de M. Chesnetong qui a repris contre
cepjojét les attaques dirigées la veille par
~M.' Boffat contre le projet précédent, et par
un exposé financier très remarquable et fort
app!audi de M. le ministre des Snanees.
s Ce projet do loi sur le 3 0/0 amortissable
est assez connu et a donnélieu, dans ces~der-
niers mois, des controverses assez vives
pour qu'il sufnso d'an rappeler-les traits
principaux et l'objet. Il forme le complément
eHeCorollaire de la loi sanctionnée il y a
quelques semaines par le Sénat sur le rachat
de diverses lignes que l'Etat reprend à deà
Compagnies en souffrance il tend à. créer les
voies et moyens nécessaires à l'exécution de
cette loi. Cette exécution coûtera, d'après
l'évaluation du gouvernement, 270 mil-
lions prjx du rachat, et 233,973,000 fr.
pour les. travaux à faire soit une somme
totale de plus de 803 millions pour
un réseau de 2,613 kilomètres. A cette
catégorie de dépenses S'en joint une autre
ce sont les sacrifices qu'exigeront 1° la con-
version d'obligations créées avant 1877 pour
subventions aux chemins de fer; 2" le paie-
ment d'autres subventions aux Compagnies
3" la construction par l'Etat dés voies ferrées
comprises dans les deux lois des 16 et 31 décem-
brel875,dont nous parlions hier;'et 4° les tra-
vaux auxquels donneront lieudiverscanauxet
rivières. Le total de cette seconde catégorie de
dépenses est évalué à ptus de 429 millions,
lesquels, s'ajoutant aux S03 millions que coû-
tera l'exécution de la loi du rachat, donnent,
en. tenant compte do certaines ressour-
ces dès à. présent existantes,– un total
;de p~M <~ AM!< CM< ct~M~M~ tMK/ Mt~-
Mo?M dont la moitié environ est imputa-
ble sur l'exercice 1878. Ba cette moitié, la
plus grande part, 331 millions, est anerente
à l'exécution de la toi de rachat en 187.8.
Mais ces 331 miUions, peut-on les de-
mander aux ressources ordinaires ? Non,
il faut recourir à l'emprunt, et M. le mi-
nistre des finances a, on le sait, proposé d'in-
troduire dans notre système de crédit public
un type de rente nouveau le 3 0/0 qui s'a-
mortit, par'un mécanisme analogue à celui
'des obligations de chemins de fer, dans une
période de aoixante-quinze ans.
? II est & remarquer que, si la droite com-
bat ce projet, ce n'est pas sur cette innova-
tion même de la rente amortissable préférée
au système classique des rentes perpétuelles
qu'ont porté les critiques de M. Chesne-
iong; non C'est sûr le fait môme de
l'emprunt, ou plutôt sur les charges qu'il
paraît attribuer uniquement au rachat des
lignes et a'l'exécution des travaux par
l'Etat. M. Chesnelong ne voit-il pas cependant
que cette dépense devrait résulter, en tout
cas, de la nature des choses? Admettons, ce
qu'il souhaite, au lieu du rachat et de l'in-
tervention de l'Etat prenant en main l'achè-
vement des lignes,–admettons la rétroces-
sion immédiate aux grandes Compagnies.
M. Chesnelong croit-il donc que ces Com-
pagnies se chargeront de ces lignes peu
pro'iuctivfs'sans des avantages très positifs
qui leur seront assurés par l'Etat: garantie
d'intérêt ou subventions, ce qui, sous une
forme ou sous~ une autre, feviendra tou-
jours en définitive à inscrire des dépenses
nouvelles au budget? Comment tes éviter, ces
dépenses, à moins qu'on ne laisse là toutes
ces lignes dont les populations attendent
l'achèvement et qui se traduiront par un
accroissement de la richesse publique? Car
c'est le caractère rassurant de ces dépenses
qui enraient tant la droite elles seront
lourdes, oui, mais elles seront fécondes; ce
seront des dépenses productives; et comme
M. Léon Say l'a dit :si nous rejetons, ce que
vous nous reproches, une partie des charges
sur l'avenir, ne serviront-ils pas pour l'ave-
nir, ces instrumens de travail que nous
aurons créés?
)) M. Chesnelong, disions-nous, n'a point
discuté les mérites ou les inconvéniensdu
nouveau type de rente; ce n'est pas de ce
côté qu'il a dirigé son attaque. Son point de
vue est celui ~e M. BuSet, dont il a repris
exactement la thèse, ~quelques variantes près:
l'intérêt du Trésor, du pays, le péril que cou-
rent nos finances, l'avenir dont on engage les
ressources imprudemment, etc. Etes-vous
sûrs, s'écrie-t-il, de garantir ce pays durant
soixante-quinze ans contre ces deux fléaux
des budgets, les guerres et les révolutions ?
Mais, s'il fallait pousser la prévoyance jus-
qu'au point de se ménager'des ressources =
en vue des guerres et des révolutions futures,
on restreindrait les dépenses aux besoins
stricts du moment; on vivrait au jour la
journée, et rien ne serait en réalité nîûs im-
prévoyant. C'est ce que le rapporteur M. Var-
roy a démantté à M. Cbesnelong chiffres en
main, dl s'est attaché à dissiper les sombres
nuages amoncelés par l'orateur de Te~treme
droite autour du pro~tdelo~
? On ét&it impatient d'entendre l'avis du
gouvernement. Sollicité d'intervenir, M.Léon
Say est monté alors a 1& tribune, et, dans un
long discours, il & retracé la situation bud-
gétaire. Nous ne pouvons suivre M. le mi-
nistt'~ dans tous les détails dé cette)
analyse ~si minutieuse et si claire (tu
nos ûnancep, dans les explications aotMn-
ment gurle compte &vec la Banctuë et.sur'le
compte de Iiquida.tion.que le ministre a pré-
sentées avec une facilité de parole et UJM
lucidité qui ont fait une impression'.décisive.
M.GhesneloDg demandait l'ajournement; je
Sénat l'a repoussé par 164 voix contre 99,~ et
adopté en première lecture le& huit, articles
de la loi.
~B.-V.
On nous écrit de Versailles (Chambre
t des Députes):
«M.de/Mahy a été nommé questeur,, en
remplacement du colonel Denfert, décédé, par
270 voix sur 273 votans. On n'a pas besoin
de dire de quel côté étaient les abstentions.
o-M. Haussmann n'est pas.de ceux qui se
sont abstenus. En montant mettre son bulle-
tin dans l'urne, il a échangé une poignée de
main avec M. Rouvier qui veillait sur elle'cn
qualité de secrétaire et hier déjà nous l'a-
vioDs vu.tenir avec lui de longues ~t riantes
conversatious au bureau, où l'on n'a pas
l'habitude de le rencontrer. Tout s'ex-
plique M. Haussmann allait être va-
lidé aujourd'hui même comme député
d'Ajaocio, et c'est.M'; Bouvier qui devait être
son rapporteur. Avec M. Ha.ssmann, la.
Chambre a validé M. Desloges, député bona-
partiste de la2" circonseription'do Caen.et
M. BiUy, députérépublicain de Montmédy.
M. l'amiral Touchard est dësceDdu de son
banc pour aller féliciter M. Desloges, mais-il
n'a pas été féliciter M. Dilly.
c Le public était très nombreux, et cepen-
dant la séance devait avoir peu d'intérêt. Il
n'est pas probable qu'on soit venu pour en-
tendre M. Bouchot demandant à M. le mi-
nistre des affaires étrangères de mieux dé-
fendre que M: Decazes nos nationaux créan-
ciers du Venezuela que l'on ne. paie pas à
Caracas et que l'on y assassine quelquefois;
ni M. GMvy lisant ensuite, au milieu 'du
brouhaha d'Usage en ces~as-là. quatorze projets
d'intérêt local que la Chambre vote sans in-
terrompre ses dialogues; ni M. Richard Wad-
dington réclamant et obtenant la prMrit&
pour un crédit de 100,000 fr. relatif a des
achats de machines à l'Exposition; ni enfin
.M. Frebault réclamant de même et obtenant
de même-aussi l'urgence pour un crédit de
30,000 fr. qui complétera 'la subvention du
conseil général de la Seine et du conseil mu-
nicipal de Paris en faveur de l'Exposition ou-
vrière de l'avenue de la Bourdonnaye.
)) Et l'on n'est certainement pas venu da-
vantage pour écouter la déclamation de
M. Maigne, si heureux d'avoir ennn trouvé
aujourd'hui son heure pour discourir~ & son
aise avec des. métaphores et des maximes
comme celle-ci K L'homme n'est pas un.
chiffre avec un zéro pour coeur ? a Il
o M. Maigne avait d'abord dit que sa pro-
position d'amender' la loi Meinadiep sur les
pensions et secours des veuves et orpheliha
'de l'armée de terre et de mer, en fixant uu
minimum de 400 fr. pour les ayans droit des
sous-officiers, de 36S pour ceux des caporaux,
et de 333 pour ceux des soldats, ne coûterait
.pas 100,000 fr. par an. On lui a répondu que
c'était déjà quelque chose de relever les pen-
sions et secoursduquartau tiers, etqùe ce qu'il
proposait coûterait plus de 300,000 fr. de plu%
par an etchaque année, pour arriver en dix-
sept ans à coûter 8 millions 1/2. On a fait en
outre remarquer à la Chambre qua ce mini-
mum avait deux ineonvéniens la premier,
de déranger l'ordre de la législation qui établit
les pensions et secours ne la veuve et de l'or.
phelin sur les retraites proportionnelles du
mari et du'përe; le second, de donner plus &
la veuve ou à l'enfant du simple retraité A
l'ancienneté qu'à la veuve ou a l'enfant du.
soldat mort dans des événeméns de guerre~
a Maintenant, M. Maigne avoue qu'il a. fevu
sesealculs et que la dépense suppléaientaire
ira à 300,000 fr. p~r an. Mais il nie oie le to-
tal des supplémens puisse un jour dépasser
3 millions 1/2 et il dédaigne les ques-
tions budgétaire devant l'urgence des be-
soins qu'it veut satisfaire. La Chambre est
évidemment de son avis, dit-H, puisqu'elle &
adopté son amendement à une grande maïo.
rite quand elle croyait émettre un vote
dénnitif. Se déjugera-t-elle parce que l'amen-
dement a été soumis à une seconde délibé-
ration ?
? A droite, on pst toujours charmé lorsqu'une
loi quelconque a l'air de diviser la majorité, et
l'on y voterait à chaque instant des millions
avec l'extrême gauche pour faire pièce a
M. Gambetta et à la commission du budget, et
pouvoir les accuser d'ayarica un jour, &pres
leur avoir reproché leurs dilapidations la
veille. H n'y a pas d'autre secret dans la po*
litique des coalisés, et c'est ainsi que
M. Maigne est devenu tout à coup le favori
des applaudissemens de M. Robert MitcheU
et de M. le comte de Maille.
a Ce qui plaît surtout à la.droite quand
paTle M. Maigne, c'est qu'il est d'une aigreur
extrême ;pour les membres de la gauche qui
ne sont'pas de son àvM,'et M. Prousta pu
raison de lui faire sentir qu'il a tort do les s
accabler ainsi de ses dédains amers et de
ses seatimens supérieurs d'humanité. La
réponse de M. Proust nous paraît aussi
nette que possible, mais elle n'a pas em-
pêché M. Maigne de poursuivre ce qu'i!
croit être ses triomphes. Quelques observa-
tions du ministre de la guerre ont àla\nn.
fait réfléchir ceux qui l'excitaient à. être in-
terminable mais on m'était pius en nomMe.
M. Maigne né retient pas tous ses auditeurs
suspendus a ses lèvres.
< Lundi sera discuté le rapport déposa au-
jourd'hui par M. Berlet au nom de la com-
mission chargée de l'examen du traité da
commerce conclu avec l'Italie. &
Dans la. séance puNique du 22 fé~ngr der-
nier, M. Georges Périn, député dQ la H&ute-
tenne, a déposé sur le bureau de la Chambre
une pétition émanant de M. Jean-Mane-Ar-
thur ~abordera, ex-major 'au H" régiment
d infanterie, en non-activité par retrait d'em-
ploi. Le pétitionnaire exposait d'abord ieslaits
qui &va;eat amené sa mise en non-activité,
pws demandait qu'on introduiaït diverses
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