Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 24 mai 1878 24 mai 1878
Description : 1878/05/24. 1878/05/24.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460451k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS.
~MMAL DES DEBATS
POL '.1' "æ' 'IU'U' {JE'" .8. E~ Li E'l~î À "R.E. "S"~
f~Md4M!J~o ni Mi i'M~M~~
~~Bm~i~
m8.
ONT S'ABONNE
'< mei~ea &rëtMt~SaiBt-Germam-i'AnM'nK)iB, i7.
~MMX ~BB ~'ABOMMSMBMT
un an. Mxmois. 'irotsmeXt
Hépart~mens. 80 fr. 40 fr. 20 &.
Parts. 72 fr. 36 tr. i<&.
,Lea ,tbaanemens pMtent des t" < chaque mois.
~MREMM
im
ON ~'ABONNE
en Belgique, en Italie,
~dans le Luxembourg, en Turquie,
&WB Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans~lM
~tégencea du Maroc et de la Tunisie'
en Chine et au Japon
fM moyen d'une valeur payable a Paris ou de
itMBdaM-poste, soit internationaux, soit~rancM
MANemagne,enA.ùtriche,enRusai<.
et dans tous les pays du Nord
4eheztousles directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
tM renvoi d'une iraleuj payable & PMi<<
~t!M~t'< M~M~m)aem))-,mt.)aum~e. «?.~eat<.
!n tLem<«a, app!y to
DewspaperB oBBce, n. Gresham street, G. P.C.;
MM. MeMzy, ttft~et etG',i.FinchtaneCQmMU.
E. G. LoMon..anMf. W.-H. Nmith et K~B.
f 86 S,çraihd,~ C Londtin. th et.
!8t.Strànd,w. C.London.
A. Bm~ëHes; & t'Q/~M <~ ~t~~M, 46, m~ de h
M~éleine, dans tas èio~çnes et edans~ ~ea- bi.
MMeMne, dans les Uosqaeâ et damages bi-
bUot~ques des CMM. de cbeonas.de fer tet~e~
A V
Les annonces sont Mcoes
etMtmt.~tMhey.tLâm~~C*.
a.placedtMfjBourse,
~
~A&ÏS
j~upi as j~Ai
Nous ne pouvons encore donner: à nos
lecteurs aucun renseignement précis sur
Jes résultats du rapprochement qui sjest
produit, s'il faut en croire les dépêches et
les articles des journaux russes, enjtre l'An-
gleterre et la Russie par suite du voyage
du comte SchouvaloS'. En revanche, nous
t~ommes.en mesure de leur iournir des
-détaHs complets sur un rapprochement
d'un autre .genre qui s'est ejKectué au
même moment entre les troupes russes
et les troupes turques. Autant la diplo-
jnatie du comte Schouvalon' est en-
veloppée de, mystère .autant la gtraté-
Igie du. général Totlebeh est claire et lu-
mineuse. Le i7 courant, c'est-à-dire ven-
dredi dernier, l'armée russe a quitté tout
& coup San-Stefano, sans toutefois lever
le camp ni déplacer le quartier gênerai.
Jphe partie des forces a fait une dé-
'monstration contre les troupes turques
,'jqui occupent les nouvelles fortifications
élevées au sud pour la défense de Con-
stantinople, tandi s que le gros de l'armée
'J.Ëe portait avec dix-huit batteries d'artil-
terie dans la ~direction du nord-est, vers
le haut Bosphore. Ce double mouvement
a failli mettre les Turcs et les Russes en
.~contact direct des deux côtés a la fois.
~Vers le nord, les cosaques ayant fait mine
d'occuper le village de Périndjikeuï,situé
i a peu de distance de la vallée des Eaux-
~Douces, le Sultan, quise trouvait aux en-
virons dans un kiosque de plaisance,
~malgré son peu de goût pour les hardiesses
'compromettantes, & donné Tordre de
les recevoir à coups de fusil. Au sud,
.où Baker Pacha commande le premier
t~rps turc, les Russes se sont également
'rapprochas de si près, que legénêral otto-
.jnan s'est vu obligé de les inviter à se
-retirer s'ils voulaient éviter un. choc sau-
vant. Le i8, les deux armées semblaient
-sur le point d'en "'venir aux mains sur
~oute.Ia.ligne les. Turcs avalent reçu
~dés munitions, des cartouches avaient
été distribuées, et des renforts d'artiHerie
.avaient jé;té expédiés en toute hâte au
nord-~st sur le point menacé.
~i~uesigniS.aiëot tous ces inpuvemens~
L'Àgence~usse et le JûM)"
~~oM~ se sont empressés dë~dëclarer
j qu'ils axaient été commandés par d~s consi-
dérations purement sanitaires. L'hygiène~
;militatre russe à de singuliers préceptes
~EUe oblige toujours'î'armée, du général
fT~tI~en à 'àvaïîcer ;'jamais 'elle 'ne
la condamne à faire le moindre mou-
;d!'R mouvement en arrière. Aucune Fa-
culté de médecine n'aurait imaginé que le'
ïneUleur inoyen de préserver des troupes
~6, la. contagion était de, les rapprocher de
-plus en plus d'une ville telle que Con-
"8tàntinoplë, dont les hôpitaux regorgent
~en ce moment de .plus de ~0,000 malades'
éteints du'typhus.'A I& veille de ce mou-
vementées troupes russes, le général Totr
leben avait fait dresser une grande batte-
.riede~canonsKr~ppa 2ki~~
ouvrages du Sud de Constantinople. Etait-
ce encore une mesurer hygiénique? Les
canons avaient-ils besoin de changer
'd'air, où le'général Totleben partage-t'il
4'avis de ceux quipensent que l'art.iUeriè
.puriQe l'atmosphère en dispersant au loin
lés miasmea qu'elle pourrait contenir ?
Nous trouvons dans le même numéro
du ~MM deux correspondances aussi
instructives que contradictoires qui peu-
vent servir à .résoudre cet intéressant
~problème de médecine s~riitégique. La
première correspondance vient de San-
~Stefaao, ~t celui qui l'a écrite, après
'avoir signalé tous les mbuvemens'des'
'{.roupes russes, s'empresse de féliciter le'
généra). Totleben du zèle avec lequel
il s'occupe de la santé-de ses soldats.
Jl démontre avec force preuves et dé-
tails que cette santé ëera bien meil-~
''lenre dans les nouvelles positions pri-
ses par les troupes, d'autant mieux
.~ue ces troupes jusqu'ici oisives ont reçu
-l'ordre de se livrer à une gymnastique
fortifiante en exécutant 'de ëolides retràn-
chemens Le correspondant de San-Sfe-
fano ajoute d'ailleurs que le général Tôt-
~ében à attendu, pour appliquer ses prin-
cipes d'hygiène, l'arrivée de renforts im-
portaQg, Là garde seule a reçu 6,000 hbm-
mesinouveaux venus de Bourgas, et l'ar-
tillerie de chaque division a été élevée à
48 canons, car qui permet-d'espérer que
l'armée tout entière sera bientôt environ-
née d'un air des plus purs.
Le seaond~cortaspondant du ,2'M~, qui
écrit de Vienne, raconte que les mouve-
mens des troupes russes ont produit un
très grand émoi dans les sphères politi-
ques et diplomatiques de Constantitiople,
du les connaisaaBces médicales 'sont sans
''doute très insuffisantes. 'Le ministre de
~a guerre turc s'est: rendu à Sàn-Ste-
fenio pour demander des éclaiï'cis&e-
~sÏéns au général Totlebeh. Il parlait droit
'des gens, politique, on lui a répondu
hygiène. Mais il ne 'paraît pas qu'on
Tait convaincu. Dans là pensée des
:turcs, les Russes concentrent'de plus
'ëtt plus leurs forcés vers ;Ie nôrd-ést
de Constantinople, et ils se mettent
en mesure de s'emparer des fortifica-
tions du haut Bosphore aSn~ de pou-
rvoir fermer, en cas de besoin, la mer
~oire aux vaisseaux anglais. Les mouve-
mens vers le Sud n'étaient que de fausses
:l
dëmonatrations. Les Ru~es -ne Éemble~t
d~monstrations. Les 1~ es.,pe~à~ble~tt
.plus songer à s'emparer oe'~nsta~tino~
pie par.un coup de main.~M~es s
difncultés de l'opération, et en osant
qu'elle.réussît, l'occupation de cette im-
mense ville serait un èmbarras si la guerre
éclatait. Le véritable objectif .des Russes
paraît être Buyukdëré eties forts qui com-
mandent l'entrée de la mer Noire. C'est là
qu'ils porteront sans doute leur plus grand
..effort, Ja possession de Constantinople
pouvant être gênante et ,ëaUipd!i, étant
devenutoutà fait imprenable pour eux.
Les Turcs commencent donc a s'aper-
cevoir de l'erreur qu'ils ont commise en
fortifiant la partie sud de leur ligne de
défense, de préférence à la partie nord.
Ces deux parties sont séparées par la val-
lée des Eaux'Douces qui débouche sur là
Gorne-d'Or. Les fortifications dn Sud pro-
tègent Constantinople; il s'y trouve en ce
moment jusqu'à trois corps d'armée le
corps de Baker Pacha, qui est le plus
avant, etdeux autres corps commandés par'
Mehemet-Ali. Les fortifications du Nord,
qui défendent Péra,Gaiata et les autres
faubourgs situésau nord de laCorhe-
d'Or, ainsi que toute.lajigne du Bosphore
jusqu'à la mer Noire, sont occupées seu-
lement par le corps de Pn&d-Pacha. Bien
que cette partie nord soit beaucoup~plus
étendue que la partie .sud~ les ouvrages
eû ont étë ~usqû'ici â'séez néglig¢s, les-
en ont été jusqu'ici assez négligés, les
Turcs ayant porté toute leur attention du
côté de San-Stefano. Ce n'est que main-
tenant qu'ils reconnaissent ~eur point
vulnérable; aussi s'empressent-ils de ré-
parer la faute qu'ils ont commise.
On voit que les Russes enrichissent
tous les jours de notions nouvelles le
droit des gens et la science militaire. Le
général IgnàtieH' avait inventé .la paix
préliminaire, 1 qui a dégénéré immé-
diatement en~ une espèce de guerre
préliminaire. Le, général Totleben, vient
d'inventer à son tour la stratégie hy-
giénique qui pourrait bien être aussi
destinée à dégénérer en stratégie d'une au-
tre nature, s'il est vrai, d'une part, comme
l'annonce une dépêche de Constantinople
du 22, que des troupes d'AndrinopIe vien-
nent continuellement renforcer les deux
lignes parallèles occupées par les Russes,
et, d'autre part, comme Ye prétend une
antre dépêche adressée à la ~e~
~aMC/o~, que M. Làyàrd ait menacé de
'faire arriver la Hotte à. Constantinople. si
ces opérations continuaient. Chose cu-
'neuse. en ê~et, pëhdànt'qne les mouve-
menadont nous venons de parler ~opé-
raient sous Constantinople, nous étions
inondes de dépêchés déclarant que les né-
gociations entre l'Angleterre et la Russie
étaient entrées enfin dans la Voie résolu-
ment pacifique. Il faut convenir que les
'Russes pratiquent eh jspnscience le pré-
cepte de Cicéron ~cM'~e~m, ~M~.
Les sceptiques penseront même qu'ils en
combinent l'observation avec l'application
d'un procédé non moins ancien, mais
auquel un grand homme contemporain a
donné pour la première fois un nom qui
restera ~'M~oc~~M~ ~a~o~ Si les
Russes voulaient traîner les choses en
longueur, pourrai ënt-Us agir plus habi-
lement qu'ils ne îbnt? Par la promesse
do concessions y~Mo~e, ils paralysent
l'action de l'Angleterre qui est bien obli-
gée de continuer les pourparlers, sous
'peine de soulever contre elle l'opinion
éuropéenhe. La rupture est ainsi reculée.
Le temps gagné est très bien employé par
le général Totlében qui en profite pour
préparer la prise du .haut Bosphore. Si les
négociations se poursuivent longtemps, les
~Turcs seront forcés ~ôt ou tard, sous la pres-
sion des troupes russes qui les serrent de
plus en plus pr~s.dc rendre les forte-
resses de Choumia, de Varna et de Ba-
toum.. Le traité de San-Sfëfano, dont les
principàuxartictes, ceux qui traitent
de l'organisation de la Bulgarie par exem-
ple, sont progressivement mis en exé-
cution, deviendra chaque jour davantage
un fait accompli. Enfin, grâce à ces éter-
nelles lenteurs, la lassitude de~ l'Europe
arrivera à un degcé tel que tout le monde
demandera à transiger n'importe comment
pourenSnir.
Toutcé quenousdispnslàdesdesseins de
la diplomatie russe n'a, bien entendu, que
làvateurd'une modeste supposition.C'est le
.langage' des sceptiques que nous repro-
duisons pour tempérer un peu la confiance
des optimistes. Il est à craindre en Énet
que l'opinion publique ne se laisse entrai-
ner à de fâcheuses illusions. Combien de
.personnes s'imaginent que le comte
SchouvaloS* a rapporté hier à Londres la
paix ou la guerre, et que IbEd.Beacons-
neld pourrait annoncer demain que~ tout
est arrangé ou que tout est rompu entre
l'Angleterre et la Russie Nous ignorons
si le comte JSchouvaloû' a un manteau;
mais,s'H en a un. il nesaurait contenir dans
ses pMs ce qu'on s'attend à en voir tomber.
La presse anglaise tait remarquer avec beau-
coup de bon sens que le comté Schouva- Ï
loir, ambassadeur russe à Londres, n'avait
pas qualité pour négocier à Sàint.Péters- i
bourg au nom de l'Angleterre. Il est allé
en Russie de son propre mouvement pom'
éclairer le czar sur les dispositions du
gouvernement et du pnbl~c anglais, et 1
non pour entreprendre des négociations
dont personne ne l'avait chargé. En re-
venant à Londres, il n'apporte également i
au gouvernement anglais quedesinfpr- â
mations aur les dispositions du czàr et du
public russe. Ce sont là tout au plus les
préludes de pourparlers positifs. Le cor-
respondant viennois du ~MMM avait cru
pouvoir écrire
a On annonce ici que les communications
que rapporte le comte Schouvaloff sont si ras-
surantes qu'elles contribueront à éloigner les
objections dont a usé jusqu'ici le gouverne-
ment britannique pour expliquer son refus
d'entrer au Congrès sans avoir obtenu de la
Russie la reconnaissance do la compé-
tence de ce Congrès pour réviser le. traité,de
San-Stefano tout entier, et que le cabinet do
Londres acceptera une quelconque des for-
mules imaginées dans ces derniers temps. En
un mot.'rassurée sur les concessions promises
par la Russie, l'Angleterre deviendrait cou-
lante sur la question préalable qu'elle a soule-
vée jusqu'ici avec une volonté intraitable. D
Pour la. première fois le donne
un démenti formel à celui de ses corres-
ppndans dont il relève le plus souvent les
informations dans ses ~<ï~~
existe déjà des bases dénnitives d'un arran-
gement pacinqùe. Nous pouvons af6rmer
hardiment que toutes les suppositions telles
que ceile~qu'exprime notre correspondant de
Vienne sur les disppsi tiens de notre gouverne-
ment à abandonner sa demande préliminaire
relative à la compétence du Congrès sont tout
à faif erronées. Un pareil abandon de notre
part jetterait du ridicule sur toute-nôtre con-
duite. Ce serait forfaire au grand principe
que nous avons mis en avant. On se trompe-
rait beaucoup en supposant que nous avons
présenté à Saint-Pétersbourg des dcmande-s
par l'entremise du comte Schouvaloff, et que
tout sera .arrangé si le gouvernement russe
les accepte en substance. Une grande diffi-
culté sera écartée sans doute si la Russie ma-
nifeste une pareille disposition mais le
premier, pas pofitif en faveur de la paix
doit être que la Russie consente à entrer au
Congrès aux' conditions qui impliqueront la
compétence des puissances européennes pour
régler la question d'Orient. Il faut que l'on
comprenne avant tout que ce n'est pas dans
l'intérêt do l'Angleterre, mais dans l'intérêt
de son propre gouvernement, que le comte
SehouvalOH' a entrepris sa mission. Puis-
que la Russie hésitait à accepter les condi-
tions nécessaires d'un libre Congrès européen
-parce qu'elle craignait rétendue des exigen-
ces que pouvait élever l'Angleterre, nous
sommes allés à mi-chemin au-devant d'elle,
en lui "faisant connaître d'avance quelle
sera la nature des changemens du traité de
San-Stefano sur lesquels l'Europe insistera,
d'après toutes les probabilités. Nous avons
ainsi, fait de notre mieux pour donner à la
Russie un gage de la bonne foi avec laquelle nous
voulons discuter les questions qui seront exa-
minées au Congrès mais c'est tout ce que
nous avons fait et tout ce que nous avons pu
faire pour conserver le respect que nous nous'
devons à nous-mames et les égards que nous
devonsaux autres puissances. Ainsi, bien que
la position réciproque de l'Angteterre et de la
.Russie doive être désormais mieux comprise
aussi bien à Londres qu'à Saint-Pétersbourg.
les négociations décisives entre les deux puis-
sances sont encore à~ commencer.0 »
-SE,D~[8
CMtoM-e ! ".e~o/e
ComptMH. 74 30 74 4S 4S
Finco~r. 74 <(). 744212 .,2t2
~t/e/e'
ComptMitl03 2S .03 $S& t 40
.?$<<
Cbmpt))mtt097S.t099!20
Fin cotu;. 10987~2 110 21/2 .13.
tm'nB BO~MB DU SO][R.
~Emprunt S 0/0. no& liOfr.l! 10.
30/0. 74fr.SS.
3 0/0 turc. 9fr.671/2.
Banque ottomane.. 368 fr. 75, 369 fr. 371/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 196 &. 87, 200 fr.
Chemins égyptiens. 3l7fr.so.
Npus recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépèche suivante:
a Vienne, le 23 mai, 4 h. soir.
? Les pourparlers au sujet du rapatriement
des réfugiés bosniaques ont été repris avec
la Sublime-Porte, et cette fois on croit à leur
succès. L'Autriche-Hongrie, pour ëSectuer ce
rapatriement, occuperait une partie de la
Bosnie, mais de concert avec la Turquie et
en commun ayec ses troupes, x
((Vienne, le 23; mai, 9 II.,soir.
D'après les dernières nouvelles, la Russie
semble prête à faire des concessions à l'Au-
triche en ce qui concerne tes frontières et
l'administration de la Bulgarie et les reven-
dications du Monténégro. Cette dernière prin-
cipauté devra se contenter de compensations
sur la Bojana. La question des forteresses
turques est toujours en suspens. Le prince
Nikita. a prié notre gouvernement de lui
faire connaître le moment de l'entrée de nos
troupes en Bosnie, aun qu'il puisse retirer à
temps les siennes au delà de la ligne de. dé-
marcation.
r En somme, les chances favorables au
Congrès se sont notablement accrues; on
croit que la, réunion pourrait avoir lieu dans
lespremiers jours de juin, mais dans une
autre ville que~erlin, à cause du climat, e
TMMgMpMe ~Jtt~e.
~Scr~ce télégraphique de Pagence H&vas.)
Constantmople,le!M,nMti.
La. ûotte anglaise est retournée dans la baie
d'Ismidt, d'où elie était sortie pour &ire quelques
évolutions.
.Un incendie a éclaté cette nuit au palais de la
Sublime-Porte. La plus grande partte du palais
à été complètement brûtëe. Le vizu'at et une par-
tie du ministère des âfïaires étrangères ont ëtô
seuls p~éserv~s. Les ministères de la justice, de
)'mténeur, de Finstruction publiqueet le Conseil
d'Etat ont été détruits. Les archives opt été sau-
vées.
De nombreux réfugiés ont été embarqués au-
jourd'hui.
Londres, le 23 mai, 4 h. 20 m. soir.
Le comte SchouvaloH'a a eu une entrevue cette
après-midi au ministère des anaires étrangères,
avec le marquis de Salisbury. Au cours de cette
entrevue, il lui a présenté et expliqué les propo-
sitions du gouvernement russe.
Le .plus grand secret sera gardé sur ces propo-
s lHons jusqu'à ee que le gouvernement anglais
ait donné sa réponse.
Toutefois, l'opinion générale est que la paix
sera. maintenue et quele Congrès se réunira.
Londres, le 23 mai.
Le comte SchouvaloN' aura aujourd'hui une en-
trevue avec le marquis de Satisbury.
Le ~'MM annonce qu'à son passage a. Berlin
le comte a déclaré à des. personnes autorisées à
le questionner qu'il croyait porter en lui les élé-
mens du Congrès.
Le .0portées par le comte Schouvalotï oStent ta pos-
sibilité d'une solution immédiate, si elles sont
approuvées par le gouvernement anglais.
« Le cabinet, ajoute ce journal, se 'réunira en
conseil probab)ement demain; »
Le &7o:M~Saint-Pétersbourg le 22:
« Le prince Gortchakofr est mieut il espère
assister au Congrès qui est considéré comme
certain. »
On mande do Vienne au ~a~w ?W~&
« Bien que le comte Schouvaiofî porte des pro-
positions qui vraisemblablement seront prises en
considération, il n'a pas toutefois obtenu tout ce
qu'il désirait. Le comte a trouvé l'agitation popu-
laire en Russie beaucoup plus sérieuse qu'il ne
le croyait. Le czar en, est profondément impres-
sionné.~ »
On télégraphie de Vienne au 2'MM&!
« Le général Kor~akoff a publié une proclama-
tion datée de Roustchouk. déclarant que le czar
Ta nojnmé gouverneur général de la Buigarie af-
iFancmo, que sa mission consiste à. poursuivre
l'autonomie en organisant le pays et en préparant
~l'élection du prince. Le général promet de main-
tenir une justice égale entre les diverses croyan-
ces et )es diverses races, mais il se propose tout
d'abord de n'employer comme administrateurs
que des Russes. »
Le ?*MMM. parlant du retour du comte Schou-
valofr et de la possibilité d'un Congrès, s'exprime
ainsi:
« La seule conditionalaqueUel'Angleterre puisse
participer à un Congrès européen est susceptible
de modifications dans la l'orme,mais elle doit être
accordée en'substance. &
New-York, le .22 mai. soir.
On annonce que la Russie, par l'intermédiaire
d'un de ses agens, a entamé des négociations
avec un fabricant de Boston pour la fourniture.
de canons de gros calibre.
Rome,Ie23maL
Le Pape a reçu aujourd'hui les pèlerins alle-
mands.
Lo comte Loa a lu une Adresse de udélité et de
dévouement dans laquelle il a déploré l'état de
l'Eglise catholique en Allemagne.
Le Pape a exprimé sa satisfaction pour ces
hommages. II a dit que l'Eglise souHre une guerre
déloyale et s'est félicité avec ses Sis allemands
qui soutiennent vigoureusement leur foi d.ans
la lutte contre l'Eglise. H s'est réjoui de ce que
.de la lutte soit résultée une augmentation deier-
veur dans la religion.
Il a recommandé de conserver la foi et de don-
ner une bonne éducation aux enfans. U a prié
Dieu d'accorder a l'Allemagne la tranquillité, la
paix et la conversion des ennemis mêmes de
l'Eglise, en souhaitant que ~eux-ci sachent re-
connaître .les avantages qu~Ia peuvent rettrer du
secours de l'Eglise.
On télégraphie de Vienne, le 21 mai, àl'~M-
KM{~ )S%!K~M'<<, que le feld-maréchal prussien
ManteuïTet, arrivé ce jour-là dans la capitale
d'Autriche, était porteur d'une lettre auto-
graphe de l'empereur d'Allemagne à l'empe-
reur d'Autriche, et qu'il a dû avoir une au-
dience de S. M. l?fancois-Joseph dans l'a.pr6s-
~nidi.
wr~r~
Qn télégraphie de Vienne, le 2t mai, à la
~<
".D'après des dépêches de Stamboul d'hier,
;M. J~yard,voyantles mouvemens des troupes
-russes, se serait immiscé dans lesnégoeiations
entamées avec le général Totleben et aurait
menacé de faire venir la flotte anglaise à Con-
stantinople. Les mouvemens des troupes
russes auraient cessé à la suite de cette dé-
claration. ))
On nous écrit de 'Versailles (Chambre
desDéputéa):
a Ce n'est plus cefler M.'deSa.int-PauTqui
l'an dernier, pendant que la Chambre expi-
rait. crayonnait sur le genou la liste des
préfets que M. de Fourtou allait avoir à met-
tre en charge et celle des candidatures
officiellesdont les protêts devaientpréparerla
fortune. Il est humble et repentant il n'a
même pas de pénitence à faire, car personne,
dit-il, n'est plus innocent que lui de la sur-
prise du i6 mai, et, s'il remonte à la tribune.
c'est pour essayer d'en convaincre ses collè-
gues en leur lisant un fragment du JtfoMt~Mf
MNM)~~ du mois d'août, qui parlait en enet
de son innocence, ou du moins exprimait la
pensée que le chef de 1 Etat n'avait pas eu
besoin de recourir à ses conseils. La gauche
a écouté sans mot dire, quoique étonnée de
cette humilité finale, et la droite n'en disait
pas beaucoup plus, car un peu de fierté au-
rait mieux fait son anaire.
"Le vote n'était pas douteux; on avait
trop ri avant-hier des corbeilles de ueurs
portées devant M. de Saint-Paul par les Elia-
cins de la gendarmerie de l'Ariége! Mais,
comme le rapport concluait à la validation
et que.lamajorité-était dé plus de 3,000 voix,
il y.avait à s'attendre à un assez ~rand nom-
bre d'abstentions. Le député de Saint-Girons
a été invalidé par 286 voix: contre 182.
s Il ne pouvait se résoudre à quitter son
banc, et il est le seul de tous les invalidés
qui ne se soit pas immédiatement retire de
la salle après avoir entendu prononcer son
arrêt. Tristement accoudé aux barrières de
l'hémicycle, il écoutait M. Baragnon tonnant
de toutes ses forces, et se disait sans doute
que cette maniëre héro'ique valait mieux que
la sienne. Kais qu'il n'ait point de regrets
le tonnerre de M. J~aragnon ne l'a pas mieux
servi.
a L'élection d'Uzès aurait dû ôtre jugée en
même temps que les élections de Vaucluse.
De plus de 3,000 voix de majorité~ M. Mallet,
l'un des 36S, y est tombé soudain plus de
2,000 voix de minorité.Mais, dos le vote pour
les conseillers généraux, la liberté du suf~.
frage rétablissait l'ancien courant, et tout
était rentré dans l'ordre Mturel.aux élections
municipales suivantes.
') II y avait 26 communes où les conseils
municipaux avaient été dissous et 29 maires
et 29 adjoints avaient été révoqués. Le mo-
ment si impatiemment attendu par M. B"-
ragnon arrivait. Si la France ne « !h..itJ »
pas, on faisait du moios marcher?~
rondt~ment d'tl~. Secrétaires de maiS
appariteurs gardes champêtres .tourbillon-~
naient au vent comme dog feuilles. Les com-
missions d'hospice ou de bureau de bienfai-
sance étant frappées, il aurait fait beau voir
que les cercles et les cafésse plaignissent de
l'être.
a Qu'on imagine ce qu'on voudra d'illéga-
lités, la réalité de ce qui a été fait ne restera
pas au-dessous. Listes à la diable, billets
marqués, suppression des bulletins gommés,
barrière devant les urnes, lecture fautive des
votes, additions de fantaisie, rien n'a manqué.
Le préfet, M. Gueidan, avait envoyé des
troupes bivouaquer le jour de l'élection, en
tenue de campagne, dans tous les chefs-
lieux de canton et les bourgs où M. Baragnon
ne semblait pas devoird'emporter malgré
les précautions prises. Ce préfet est louable
d'une chose pourtant. Il ne jouait pas la co-
médie du respect de la Constitution.
? Mais des troupes pour un jour seulement,
c'était assez pour l'intimidation pour la sé-
duction, il fallait une garnison sédentaire,
avec ses menus profits. Uzès apprit que, par
Finuuence de son futur député, le gouverne-
ment allait lui rendre son rang de ville de gar-
nison. L'infanterie était en route, et de
l'artillerie même était annoncée. M. Ba-
aragnon, écrivait-on de Nîmes, a unepa-
rôle qui porte loin, et des braa qui arri-
"vent jusqu'au maréchal. B L'artillerie,
c'est la séduction suprême, car il y a Jes
fumiers derrière, et U?ès devait en jouir
sans bourse délier, et quoi qu'en pût dire
Carpentras dépouiilé à son profit. En jouir, oui,
mais seulement jusqu'au jour de l'élection.
La garnison était volante.
N Tout le monde cependant n'avait pas cédé,
et il fallut violenter les urnes après avoir
violenté les gens. Lafraude y mit si peu de.
mesure qu'il y eut révolte sur plus d'un
point. Si le sang n'a pas coulé à Pont-Saint-
Esprit, ce n'est que grâce a l'attitude d'un
détachement du 88~ de Mgne.
a M. Baragnon a eu 2,074 voix de plus que
M. Mallet, mais dans une seule commune, à
Laudun, on estime que le bureau lut 200 fois
Baragnon là où il y avait Mallet, sans comp-
ter qu'une centaine de bulletins républicains
avaient été jetés sous la table pour faire place
à des paquets de suffrages si gros qu'il avait
été très difËcite de les introduire d'un seul
coup.
N Nous souvenant de quelques unes des
séances àefTet de cet hiver où M. Baragnon
jouait avec tant d'aplomb, et non;sanshabi-
leté, le rôle de protecteur du gouvernement
de M. de Broglie et de M.Fourtou, et où toute
la droite l'acclamait comme le plus retentis-
sant de ses orateurs et te pius alerte de aes
hommes politiques, nous pen&ions que le
député d'Uzès ne voudrait pas quitter i'arene
sans avoir livré à la majorité ~in dernier com-
bat où il mettrait toute son adresse et
toutesayi.gueur,/et nous nous attendions
à une journée intéressante. La journée a
présenté certainement plus d'intérêt que
celles où MM. Dutreil, Fqurcade et consorts <
ont été invalidés; mais M. Baragnon n'a
guère eu que son organe qui n'ait pas faibli.
Il a été vulgaire, et cherchant plutôt à faire
rire qu'à soutenir son rôle d'il y a 'six mois.
On lui aurait peut-êtresu gré d'une attitude
toute contraire, et il n'avait rien à gagner en
abandonnant le maréchal de Mac-Mahon aux
vainqueurs du H octobre.
a Dans~sa réplique à.M. Joly.il a..encore
une fois nié son mot fameux a 'Nous ferons
marcher là France! N M. Faye s'est levé
C'est devant mpi~que vous l'avez dj,t, et ce
n'est pas dans une conversation particulière N
M. Faye a répété.,son.dire à la tribune. Le
mot.est acquis à l'histoire.
a L'honneur de la séance est pour M.Al-
bert Joly, dont le discours élégant et bref a
ai yiyement châtié cette élection où abon-
dent les scandales. Qui eût deviné, pour ae
citer qu'un fait, que le service de la confec-
tion et de la mise en paquets des bandes et
dë& adresses pour les circulaires du candidat
se faisait à la maison centrale, et que le préfet
avait sous-traité avec l'entrepreneur pour
disposer ainsi du travail des détenus ?
N On n'a pas trop bien compris pour quelle
raison M. 'de Valfbns a voulu intervenir en (
faveur de M. Baragnon. La camaraderie 'dé- i
partementale ne justifie pas tout. jMais j 1
M. Bousquet, qui est aussi du Gard..
a achèvera victime en apprenant à la
Chambre que, le a septembre 1870, M. Ba-
ragnon accourait ;à Nimes solliciter du
préfet la destitution de la municipalité de
Nîmes et son remplacement.par une commis-
sion de républicains, parmi lesquels il, recta- 1
mait une place. Pauvre M. Baragnon, quelle
nn) ?
Bllyaeu3S6voix pour.Hnvalidati.on et t
186 contre. B
On nous écrit de Potsdam, le 21 mai
Les préoccupations relatives à la poli-
tique intérieure ont dominé toutes les autres
dans la huitaine qui vient de s'écouler. En
raison des fruits qu'elle porte à l'heure qu'il
est, la tentative régicide dont Berlin a été le
théâtre le 11 mai estassimilée de maints côtés
en Allemagne à l'attentat d'Orsini. Dnjour où
il a été connu que le conseil des ministres prus-
sien élaborait un projet de loi destiné à répri-
mer les menées du socialisme, on s'était de-
mandé avec inquiétude sites moyens de ré-
pression cherchés ne tendraient pas à amdin-
drirla sommedes libertés garanties parlaCon-
tution de l'empire en ce moment, ouïe texte
du projet de loi a été rendu public, le mot,
de réaction sort de toutes les bouches dans.
le camp libéral.
N Ainsi, après avoir uni dans le même sen-
timent de réprobation les divers partis, les
coups de teuquiont retentile 11 mai sous les;
Tilleuls de Berlin ont eu pour eSët d'ac~
centuer encore davantage les divergances~
qui séparaient déjà les cercles .difi-J
geans et la majorité libëra.la .de 1'~ 'aernal
gne libéraux-nationaux el progressis~:
tes §e sont ,Mppro~g p~~ -combattre'
des disposition qui, s'attaquant au droit de
reun'~ Q~ la liberté de la presse, parais-
sent devoir jinaugurer à l'intérieur une poli-
tique rétrograde, préméditée, ~it-on,~io-len-
gue date. Etant donné cette disposition des
partis qui réunissent le plus grand nombre
de voix, la proposition gouvernementale qui
vient d'obtenir lamajorite ~u sein du Conseil
fédéral sera probablement rejetée par lo Reichs-
tag.
) II n'a servi de rien d'agiter le spectre
rouge. Les mesures d'exception, quel que
soit le parti qu'elles visent, répugnent visi-
L Nement à la bourgeoisie éclairée de l'Alle-
) magne. A ceux qui s'en font les promoteurs,
on oppose cette observation qu'on d'autres
P~ys. en Russie par exemple, la compres-
sion a outrance des menées antisociales a. a
déterminé une agitation souterraine bien au-
t trement dangereuse que la propagande ciel
ouvert..
D Le bruit de la retraite du ministre qui a.
i attaché sonjiom au JEMMM~a;M~ M. Fatk, a
été pareillement colporté comme un.indice
du triomphe prochain des idées réactionnaires.
On a rattaché cett& démission à la destitution
du président du conseil supérieur'de
l'Eglise évangélique, M. Hermann, candi-
dat de M. Falk,– destitution qui est dénoncée
comme étant l'œuvre du parti orthodoxe à
l'hostilité duquel le ministre n'a. cessé d'être
en butte depuis son entrée en fonctions. li
esta remarquer que de vives espérances tou-
chant un changement prochain dans la poli-
tique religieuse du gouvernement se sont ma-
nifestées en même temps au sein du parti
do la résistance catholique; la (?efle principa.1 organe de ce parti, a même
pris texte des paroles de l'empereur sur la
nécessité de maintenir intact le sentiment
religieux, pour rappeler dans une Adresse au
souverain qu'il ne s'était produit, ma!gré le
~MM~<:Mp/, aucun acte révolutionnaire dans
les rangs des catholiques, et formuler l'espoir
que la politique religieuse représentée par
M. Falk serait bientôt abandonnée.
s Ce qui donne une gravité particulière aux
faits que j'ai rapportés en dernier lieu, c'est
.qu'on les envisage comme le prélude d'une
.agitation qui ne se proposerait comme but
rien moins que la chute du chef -actuel de'
la politique allemande.
Le projet de loi; dit de l'enquête sur les
tabacs est sorti de la seconde délibération au
sein du Reichstag, dépouillé de tous les pa-
ragraphes qui conféraient. _aux commissaires
enquêteurs un droit de visite inquisi-
toriale. La Chambre n'a voté que l'en-
quête et le crédit de 200.000 marks de-
mandé par le gouvernement. La coali-
tion oppositionnelle libéraux-nationaux
progressistes et centre a motivé son
vote par l'intention d'empêcher une enquête
sur le monopole. C'est là certainement un
échec sérieux pour le prince de Bismarck,
auquel on a attribué, la conception du projet
de loi.
Le.comte~SchouvaloM. est arrivé hier à
Berlin; mais, cette fois, les voix qui: avaient
satué son arrivée do Londres-commo un pré-
sage de paix, semblent frappées de mutisme
II. est vrai que les pessimistes ont do nouveau
beau jeu, car, au point de vue diplomatique,
Ja situation continue à rester enveloppéa
'la. situation continu 0 à enveloppée
d'une grande obscurité, tandis que les mon-
vemens de troupes qui se font autour de
Gonstantinople sont de nature a contredire
1 idée d un rapprochement.
/'Avant de terminer.-je crois devoir vous
signaler une brochure intitulée
~Munich. EMepara~ rédigée à radresse~
ceux qui voudraient pousser l'Autriche à faire
des conquêtes ausud da la Save. J'en détaché
quelques passages qui révèlent une plume
militaire' N plumt,
Le chemin d'une armée russe qui se pro-
poserait de pénétrer en Autriche passe par
Belgrade et n ~~?~ ~~I~Mc&~
rattachent à celles contre lesquelles rAll~
magne a établi ses grandes/place8:d~Ss
le long de la frontière polonaise; le dénié
de Jablunka qui met la Silésie et S-
sen en communication avec !a Hongrie
est situé sur la môme ;Ugne .que
sovio et Vienne. Par l'abandon de la Rou-
manie et de la Bulgarie, l'Allemagne et l'Au-
triche auraient livré, dans l'hypothèse
de eur coalition contre la Russie.Tappu!
stratégique formé par les KarpathesS~es
monts Tetra; les Russes.pourraient, comma
les Turcs l'ont fait autrefois, se ~or er raniî
dément devant Vienne.. n
OaUt.dansl'JM:
« Ces jours derniers, oh a fait courir d~
S~ Mtat'de~né~e
bruits fart esagérks sur 1?état de santé:,go
~eon ~H[. Nous croyons donc cu'oh hn~o
saura gré de donner ce sujet le" ~foS
tiens les plus précises. iDiorma-
DLeSaiût-Père souH're. comme nous l'a-
vons dit. do douteura~intestina!es oui~
font senUr avec plus de violencequeJe-Saint-Rëre habitait Perouse. où ~r
douleurs -étaient s~
portables, maiheureusemen t. l'air du Vatican
estnuisjMe au tempéràment~u Pape ets~
tndisposition habituelle s'est gravée'
;D=Don Giuseppe Pecei. frère ae S. S., m~
nifesta nettement son opinion ce suie~
aussitôt après le résultat .du dernier scru~
<~ Conclave. Il dit au Pape: Mon cher
Mre, l'impression principale que mel-au~
votre é~tioh'est que vous vous ~er~ez
D vivant dans un tombeau.au Calvaire) répondit ~Onxm
B Le Pape se~ye lQ matin à sept heures-
à sept heures et demie, il descend eh~i-:
tière~ dans les jardins et se rend au !paviII~
dePie IV, où iLdit la messe et déjeune" B~
suite il se P' pendant quelque temp~à
1 ombre, entouré de ses familiers/et remonte
rsntemeiitdans ses appartemena. I) ne se'sert
~s~ h ~re que pour descendi-e;l'air frais du,
matin ~mcommode.t Il -uu.
ÉTRANGER.
ACHAMBRE DES COMM~Ea.S~<ï!,
Le. prince impérial d'AUemagne assiste a. Li
séance.
SM- ~o~Aco~, répondan!. au maf deHatMMton, annonce qn'ita Fintention de pré-
senter, ie 27 de ce mois, la partie du budcetsai)-
plémentaire relative au contingent de l'InSe
CMM reprend, au miiieu des applaudisse-
mens des conservateurs, ie débat sur'bResoïn-
tion-proposee par lord Hartingtbn. '0-
M. CrossdéMnd d'abord ie secret gardé -Dar
ffouvernement sur la mesure dont ils'amt.&fmeî
étaitcommande par les circonstances. Au m&-
ment~e, prendre cette décision, le gouvernement
a sérieusement examiné le
~MMAL DES DEBATS
POL '.1' "æ' 'IU'U' {JE'" .8. E~ Li E'l~î À "R.E. "S"~
f~Md4M!J~o ni Mi i'M~M~~
~~Bm~i~
m8.
ONT S'ABONNE
'< mei~ea &rëtMt~SaiBt-Germam-i'AnM'nK)iB, i7.
~MMX ~BB ~'ABOMMSMBMT
un an. Mxmois. 'irotsmeXt
Hépart~mens. 80 fr. 40 fr. 20 &.
Parts. 72 fr. 36 tr. i<&.
,Lea ,tbaanemens pMtent des t"
~MREMM
im
ON ~'ABONNE
en Belgique, en Italie,
~dans le Luxembourg, en Turquie,
&WB Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans~lM
~tégencea du Maroc et de la Tunisie'
en Chine et au Japon
fM moyen d'une valeur payable a Paris ou de
itMBdaM-poste, soit internationaux, soit~rancM
MANemagne,enA.ùtriche,enRusai<.
et dans tous les pays du Nord
4eheztousles directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
tM renvoi d'une iraleuj payable & PMi<<
~t!M~t'
!n tLem<«a, app!y to
DewspaperB oBBce, n. Gresham street, G. P.C.;
MM. MeMzy, ttft~et etG',i.FinchtaneCQmMU.
E. G. LoMon..anMf. W.-H. Nmith et K~B.
f 86 S,çraihd,~ C Londtin. th et.
!8t.Strànd,w. C.London.
A. Bm~ëHes; & t'Q/~M <~ ~t~~M, 46, m~ de h
M~éleine, dans tas èio~çnes et edans~ ~ea- bi.
MMeMne, dans les Uosqaeâ et damages bi-
bUot~ques des CMM. de cbeonas.de fer tet~e~
A V
Les annonces sont Mcoes
etMtmt.~tMhey.tLâm~~C*.
a.placedtMfjBourse,
~
~A&ÏS
j~upi as j~Ai
Nous ne pouvons encore donner: à nos
lecteurs aucun renseignement précis sur
Jes résultats du rapprochement qui sjest
produit, s'il faut en croire les dépêches et
les articles des journaux russes, enjtre l'An-
gleterre et la Russie par suite du voyage
du comte SchouvaloS'. En revanche, nous
t~ommes.en mesure de leur iournir des
-détaHs complets sur un rapprochement
d'un autre .genre qui s'est ejKectué au
même moment entre les troupes russes
et les troupes turques. Autant la diplo-
jnatie du comte Schouvalon' est en-
veloppée de, mystère .autant la gtraté-
Igie du. général Totlebeh est claire et lu-
mineuse. Le i7 courant, c'est-à-dire ven-
dredi dernier, l'armée russe a quitté tout
& coup San-Stefano, sans toutefois lever
le camp ni déplacer le quartier gênerai.
Jphe partie des forces a fait une dé-
'monstration contre les troupes turques
,'jqui occupent les nouvelles fortifications
élevées au sud pour la défense de Con-
stantinople, tandi s que le gros de l'armée
'J.Ëe portait avec dix-huit batteries d'artil-
terie dans la ~direction du nord-est, vers
le haut Bosphore. Ce double mouvement
a failli mettre les Turcs et les Russes en
.~contact direct des deux côtés a la fois.
~Vers le nord, les cosaques ayant fait mine
d'occuper le village de Périndjikeuï,situé
i a peu de distance de la vallée des Eaux-
~Douces, le Sultan, quise trouvait aux en-
virons dans un kiosque de plaisance,
~malgré son peu de goût pour les hardiesses
'compromettantes, & donné Tordre de
les recevoir à coups de fusil. Au sud,
.où Baker Pacha commande le premier
t~rps turc, les Russes se sont également
'rapprochas de si près, que legénêral otto-
.jnan s'est vu obligé de les inviter à se
-retirer s'ils voulaient éviter un. choc sau-
vant. Le i8, les deux armées semblaient
-sur le point d'en "'venir aux mains sur
~oute.Ia.ligne les. Turcs avalent reçu
~dés munitions, des cartouches avaient
été distribuées, et des renforts d'artiHerie
.avaient jé;té expédiés en toute hâte au
nord-~st sur le point menacé.
~i~uesigniS.aiëot tous ces inpuvemens~
L'Àgence~usse et le JûM)"
~~oM~ se sont empressés dë~dëclarer
j qu'ils axaient été commandés par d~s consi-
dérations purement sanitaires. L'hygiène~
;militatre russe à de singuliers préceptes
~EUe oblige toujours'î'armée, du général
fT~tI~en à 'àvaïîcer ;'jamais 'elle 'ne
la condamne à faire le moindre mou-
;d!'R mouvement en arrière. Aucune Fa-
culté de médecine n'aurait imaginé que le'
ïneUleur inoyen de préserver des troupes
~6, la. contagion était de, les rapprocher de
-plus en plus d'une ville telle que Con-
"8tàntinoplë, dont les hôpitaux regorgent
~en ce moment de .plus de ~0,000 malades'
éteints du'typhus.'A I& veille de ce mou-
vementées troupes russes, le général Totr
leben avait fait dresser une grande batte-
.riede~canonsKr~ppa 2ki~~
ouvrages du Sud de Constantinople. Etait-
ce encore une mesurer hygiénique? Les
canons avaient-ils besoin de changer
'd'air, où le'général Totleben partage-t'il
4'avis de ceux quipensent que l'art.iUeriè
.puriQe l'atmosphère en dispersant au loin
lés miasmea qu'elle pourrait contenir ?
Nous trouvons dans le même numéro
du ~MM deux correspondances aussi
instructives que contradictoires qui peu-
vent servir à .résoudre cet intéressant
~problème de médecine s~riitégique. La
première correspondance vient de San-
~Stefaao, ~t celui qui l'a écrite, après
'avoir signalé tous les mbuvemens'des'
'{.roupes russes, s'empresse de féliciter le'
généra). Totleben du zèle avec lequel
il s'occupe de la santé-de ses soldats.
Jl démontre avec force preuves et dé-
tails que cette santé ëera bien meil-~
''lenre dans les nouvelles positions pri-
ses par les troupes, d'autant mieux
.~ue ces troupes jusqu'ici oisives ont reçu
-l'ordre de se livrer à une gymnastique
fortifiante en exécutant 'de ëolides retràn-
chemens Le correspondant de San-Sfe-
fano ajoute d'ailleurs que le général Tôt-
~ében à attendu, pour appliquer ses prin-
cipes d'hygiène, l'arrivée de renforts im-
portaQg, Là garde seule a reçu 6,000 hbm-
mesinouveaux venus de Bourgas, et l'ar-
tillerie de chaque division a été élevée à
48 canons, car qui permet-d'espérer que
l'armée tout entière sera bientôt environ-
née d'un air des plus purs.
Le seaond~cortaspondant du ,2'M~, qui
écrit de Vienne, raconte que les mouve-
mens des troupes russes ont produit un
très grand émoi dans les sphères politi-
ques et diplomatiques de Constantitiople,
du les connaisaaBces médicales 'sont sans
''doute très insuffisantes. 'Le ministre de
~a guerre turc s'est: rendu à Sàn-Ste-
fenio pour demander des éclaiï'cis&e-
~sÏéns au général Totlebeh. Il parlait droit
'des gens, politique, on lui a répondu
hygiène. Mais il ne 'paraît pas qu'on
Tait convaincu. Dans là pensée des
:turcs, les Russes concentrent'de plus
'ëtt plus leurs forcés vers ;Ie nôrd-ést
de Constantinople, et ils se mettent
en mesure de s'emparer des fortifica-
tions du haut Bosphore aSn~ de pou-
rvoir fermer, en cas de besoin, la mer
~oire aux vaisseaux anglais. Les mouve-
mens vers le Sud n'étaient que de fausses
:l
dëmonatrations. Les Ru~es -ne Éemble~t
d~monstrations. Les 1~ es.,pe~à~ble~tt
.plus songer à s'emparer oe'~nsta~tino~
pie par.un coup de main.~M~es s
difncultés de l'opération, et en osant
qu'elle.réussît, l'occupation de cette im-
mense ville serait un èmbarras si la guerre
éclatait. Le véritable objectif .des Russes
paraît être Buyukdëré eties forts qui com-
mandent l'entrée de la mer Noire. C'est là
qu'ils porteront sans doute leur plus grand
..effort, Ja possession de Constantinople
pouvant être gênante et ,ëaUipd!i, étant
devenutoutà fait imprenable pour eux.
Les Turcs commencent donc a s'aper-
cevoir de l'erreur qu'ils ont commise en
fortifiant la partie sud de leur ligne de
défense, de préférence à la partie nord.
Ces deux parties sont séparées par la val-
lée des Eaux'Douces qui débouche sur là
Gorne-d'Or. Les fortifications dn Sud pro-
tègent Constantinople; il s'y trouve en ce
moment jusqu'à trois corps d'armée le
corps de Baker Pacha, qui est le plus
avant, etdeux autres corps commandés par'
Mehemet-Ali. Les fortifications du Nord,
qui défendent Péra,Gaiata et les autres
faubourgs situésau nord de laCorhe-
d'Or, ainsi que toute.lajigne du Bosphore
jusqu'à la mer Noire, sont occupées seu-
lement par le corps de Pn&d-Pacha. Bien
que cette partie nord soit beaucoup~plus
étendue que la partie .sud~ les ouvrages
eû ont étë ~usqû'ici â'séez néglig¢s, les-
en ont été jusqu'ici assez négligés, les
Turcs ayant porté toute leur attention du
côté de San-Stefano. Ce n'est que main-
tenant qu'ils reconnaissent ~eur point
vulnérable; aussi s'empressent-ils de ré-
parer la faute qu'ils ont commise.
On voit que les Russes enrichissent
tous les jours de notions nouvelles le
droit des gens et la science militaire. Le
général IgnàtieH' avait inventé .la paix
préliminaire, 1 qui a dégénéré immé-
diatement en~ une espèce de guerre
préliminaire. Le, général Totleben, vient
d'inventer à son tour la stratégie hy-
giénique qui pourrait bien être aussi
destinée à dégénérer en stratégie d'une au-
tre nature, s'il est vrai, d'une part, comme
l'annonce une dépêche de Constantinople
du 22, que des troupes d'AndrinopIe vien-
nent continuellement renforcer les deux
lignes parallèles occupées par les Russes,
et, d'autre part, comme Ye prétend une
antre dépêche adressée à la ~e~
~aMC/o~, que M. Làyàrd ait menacé de
'faire arriver la Hotte à. Constantinople. si
ces opérations continuaient. Chose cu-
'neuse. en ê~et, pëhdànt'qne les mouve-
menadont nous venons de parler ~opé-
raient sous Constantinople, nous étions
inondes de dépêchés déclarant que les né-
gociations entre l'Angleterre et la Russie
étaient entrées enfin dans la Voie résolu-
ment pacifique. Il faut convenir que les
'Russes pratiquent eh jspnscience le pré-
cepte de Cicéron ~cM'~e~m, ~M~.
Les sceptiques penseront même qu'ils en
combinent l'observation avec l'application
d'un procédé non moins ancien, mais
auquel un grand homme contemporain a
donné pour la première fois un nom qui
restera ~'M~oc~~M~ ~a~o~ Si les
Russes voulaient traîner les choses en
longueur, pourrai ënt-Us agir plus habi-
lement qu'ils ne îbnt? Par la promesse
do concessions y~Mo~e, ils paralysent
l'action de l'Angleterre qui est bien obli-
gée de continuer les pourparlers, sous
'peine de soulever contre elle l'opinion
éuropéenhe. La rupture est ainsi reculée.
Le temps gagné est très bien employé par
le général Totlében qui en profite pour
préparer la prise du .haut Bosphore. Si les
négociations se poursuivent longtemps, les
~Turcs seront forcés ~ôt ou tard, sous la pres-
sion des troupes russes qui les serrent de
plus en plus pr~s.dc rendre les forte-
resses de Choumia, de Varna et de Ba-
toum.. Le traité de San-Sfëfano, dont les
principàuxartictes, ceux qui traitent
de l'organisation de la Bulgarie par exem-
ple, sont progressivement mis en exé-
cution, deviendra chaque jour davantage
un fait accompli. Enfin, grâce à ces éter-
nelles lenteurs, la lassitude de~ l'Europe
arrivera à un degcé tel que tout le monde
demandera à transiger n'importe comment
pourenSnir.
Toutcé quenousdispnslàdesdesseins de
la diplomatie russe n'a, bien entendu, que
làvateurd'une modeste supposition.C'est le
.langage' des sceptiques que nous repro-
duisons pour tempérer un peu la confiance
des optimistes. Il est à craindre en Énet
que l'opinion publique ne se laisse entrai-
ner à de fâcheuses illusions. Combien de
.personnes s'imaginent que le comte
SchouvaloS* a rapporté hier à Londres la
paix ou la guerre, et que IbEd.Beacons-
neld pourrait annoncer demain que~ tout
est arrangé ou que tout est rompu entre
l'Angleterre et la Russie Nous ignorons
si le comte JSchouvaloû' a un manteau;
mais,s'H en a un. il nesaurait contenir dans
ses pMs ce qu'on s'attend à en voir tomber.
La presse anglaise tait remarquer avec beau-
coup de bon sens que le comté Schouva- Ï
loir, ambassadeur russe à Londres, n'avait
pas qualité pour négocier à Sàint.Péters- i
bourg au nom de l'Angleterre. Il est allé
en Russie de son propre mouvement pom'
éclairer le czar sur les dispositions du
gouvernement et du pnbl~c anglais, et 1
non pour entreprendre des négociations
dont personne ne l'avait chargé. En re-
venant à Londres, il n'apporte également i
au gouvernement anglais quedesinfpr- â
mations aur les dispositions du czàr et du
public russe. Ce sont là tout au plus les
préludes de pourparlers positifs. Le cor-
respondant viennois du ~MMM avait cru
pouvoir écrire
a On annonce ici que les communications
que rapporte le comte Schouvaloff sont si ras-
surantes qu'elles contribueront à éloigner les
objections dont a usé jusqu'ici le gouverne-
ment britannique pour expliquer son refus
d'entrer au Congrès sans avoir obtenu de la
Russie la reconnaissance do la compé-
tence de ce Congrès pour réviser le. traité,de
San-Stefano tout entier, et que le cabinet do
Londres acceptera une quelconque des for-
mules imaginées dans ces derniers temps. En
un mot.'rassurée sur les concessions promises
par la Russie, l'Angleterre deviendrait cou-
lante sur la question préalable qu'elle a soule-
vée jusqu'ici avec une volonté intraitable. D
Pour la. première fois le donne
un démenti formel à celui de ses corres-
ppndans dont il relève le plus souvent les
informations dans ses ~<ï~~
gement pacinqùe. Nous pouvons af6rmer
hardiment que toutes les suppositions telles
que ceile~qu'exprime notre correspondant de
Vienne sur les disppsi tiens de notre gouverne-
ment à abandonner sa demande préliminaire
relative à la compétence du Congrès sont tout
à faif erronées. Un pareil abandon de notre
part jetterait du ridicule sur toute-nôtre con-
duite. Ce serait forfaire au grand principe
que nous avons mis en avant. On se trompe-
rait beaucoup en supposant que nous avons
présenté à Saint-Pétersbourg des dcmande-s
par l'entremise du comte Schouvaloff, et que
tout sera .arrangé si le gouvernement russe
les accepte en substance. Une grande diffi-
culté sera écartée sans doute si la Russie ma-
nifeste une pareille disposition mais le
premier, pas pofitif en faveur de la paix
doit être que la Russie consente à entrer au
Congrès aux' conditions qui impliqueront la
compétence des puissances européennes pour
régler la question d'Orient. Il faut que l'on
comprenne avant tout que ce n'est pas dans
l'intérêt do l'Angleterre, mais dans l'intérêt
de son propre gouvernement, que le comte
SehouvalOH' a entrepris sa mission. Puis-
que la Russie hésitait à accepter les condi-
tions nécessaires d'un libre Congrès européen
-parce qu'elle craignait rétendue des exigen-
ces que pouvait élever l'Angleterre, nous
sommes allés à mi-chemin au-devant d'elle,
en lui "faisant connaître d'avance quelle
sera la nature des changemens du traité de
San-Stefano sur lesquels l'Europe insistera,
d'après toutes les probabilités. Nous avons
ainsi, fait de notre mieux pour donner à la
Russie un gage de la bonne foi avec laquelle nous
voulons discuter les questions qui seront exa-
minées au Congrès mais c'est tout ce que
nous avons fait et tout ce que nous avons pu
faire pour conserver le respect que nous nous'
devons à nous-mames et les égards que nous
devonsaux autres puissances. Ainsi, bien que
la position réciproque de l'Angteterre et de la
.Russie doive être désormais mieux comprise
aussi bien à Londres qu'à Saint-Pétersbourg.
les négociations décisives entre les deux puis-
sances sont encore à~ commencer.0 »
-SE,D~[8
CMtoM-e !
ComptMH. 74 30 74 4S 4S
Finco~r. 74 <(). 744212 .,2t2
~t/e/e'
ComptMitl03 2S .03 $S& t 40
.?$<<
Cbmpt))mtt097S.t099!20
Fin cotu;. 10987~2 110 21/2 .13.
tm'nB BO~MB DU SO][R.
~Emprunt S 0/0. no& liOfr.l! 10.
30/0. 74fr.SS.
3 0/0 turc. 9fr.671/2.
Banque ottomane.. 368 fr. 75, 369 fr. 371/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 196 &. 87, 200 fr.
Chemins égyptiens. 3l7fr.so.
Npus recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépèche suivante:
a Vienne, le 23 mai, 4 h. soir.
? Les pourparlers au sujet du rapatriement
des réfugiés bosniaques ont été repris avec
la Sublime-Porte, et cette fois on croit à leur
succès. L'Autriche-Hongrie, pour ëSectuer ce
rapatriement, occuperait une partie de la
Bosnie, mais de concert avec la Turquie et
en commun ayec ses troupes, x
((Vienne, le 23; mai, 9 II.,soir.
D'après les dernières nouvelles, la Russie
semble prête à faire des concessions à l'Au-
triche en ce qui concerne tes frontières et
l'administration de la Bulgarie et les reven-
dications du Monténégro. Cette dernière prin-
cipauté devra se contenter de compensations
sur la Bojana. La question des forteresses
turques est toujours en suspens. Le prince
Nikita. a prié notre gouvernement de lui
faire connaître le moment de l'entrée de nos
troupes en Bosnie, aun qu'il puisse retirer à
temps les siennes au delà de la ligne de. dé-
marcation.
r En somme, les chances favorables au
Congrès se sont notablement accrues; on
croit que la, réunion pourrait avoir lieu dans
lespremiers jours de juin, mais dans une
autre ville que~erlin, à cause du climat, e
TMMgMpMe ~Jtt~e.
~Scr~ce télégraphique de Pagence H&vas.)
Constantmople,le!M,nMti.
La. ûotte anglaise est retournée dans la baie
d'Ismidt, d'où elie était sortie pour &ire quelques
évolutions.
.Un incendie a éclaté cette nuit au palais de la
Sublime-Porte. La plus grande partte du palais
à été complètement brûtëe. Le vizu'at et une par-
tie du ministère des âfïaires étrangères ont ëtô
seuls p~éserv~s. Les ministères de la justice, de
)'mténeur, de Finstruction publiqueet le Conseil
d'Etat ont été détruits. Les archives opt été sau-
vées.
De nombreux réfugiés ont été embarqués au-
jourd'hui.
Londres, le 23 mai, 4 h. 20 m. soir.
Le comte SchouvaloH'a a eu une entrevue cette
après-midi au ministère des anaires étrangères,
avec le marquis de Salisbury. Au cours de cette
entrevue, il lui a présenté et expliqué les propo-
sitions du gouvernement russe.
Le .plus grand secret sera gardé sur ces propo-
s lHons jusqu'à ee que le gouvernement anglais
ait donné sa réponse.
Toutefois, l'opinion générale est que la paix
sera. maintenue et quele Congrès se réunira.
Londres, le 23 mai.
Le comte SchouvaloN' aura aujourd'hui une en-
trevue avec le marquis de Satisbury.
Le ~'MM annonce qu'à son passage a. Berlin
le comte a déclaré à des. personnes autorisées à
le questionner qu'il croyait porter en lui les élé-
mens du Congrès.
Le .0
sibilité d'une solution immédiate, si elles sont
approuvées par le gouvernement anglais.
« Le cabinet, ajoute ce journal, se 'réunira en
conseil probab)ement demain; »
Le &7o:M~
« Le prince Gortchakofr est mieut il espère
assister au Congrès qui est considéré comme
certain. »
On mande do Vienne au ~a~w ?W~&
« Bien que le comte Schouvaiofî porte des pro-
positions qui vraisemblablement seront prises en
considération, il n'a pas toutefois obtenu tout ce
qu'il désirait. Le comte a trouvé l'agitation popu-
laire en Russie beaucoup plus sérieuse qu'il ne
le croyait. Le czar en, est profondément impres-
sionné.~ »
On télégraphie de Vienne au 2'MM&!
« Le général Kor~akoff a publié une proclama-
tion datée de Roustchouk. déclarant que le czar
Ta nojnmé gouverneur général de la Buigarie af-
iFancmo, que sa mission consiste à. poursuivre
l'autonomie en organisant le pays et en préparant
~l'élection du prince. Le général promet de main-
tenir une justice égale entre les diverses croyan-
ces et )es diverses races, mais il se propose tout
d'abord de n'employer comme administrateurs
que des Russes. »
Le ?*MMM. parlant du retour du comte Schou-
valofr et de la possibilité d'un Congrès, s'exprime
ainsi:
« La seule conditionalaqueUel'Angleterre puisse
participer à un Congrès européen est susceptible
de modifications dans la l'orme,mais elle doit être
accordée en'substance. &
New-York, le .22 mai. soir.
On annonce que la Russie, par l'intermédiaire
d'un de ses agens, a entamé des négociations
avec un fabricant de Boston pour la fourniture.
de canons de gros calibre.
Rome,Ie23maL
Le Pape a reçu aujourd'hui les pèlerins alle-
mands.
Lo comte Loa a lu une Adresse de udélité et de
dévouement dans laquelle il a déploré l'état de
l'Eglise catholique en Allemagne.
Le Pape a exprimé sa satisfaction pour ces
hommages. II a dit que l'Eglise souHre une guerre
déloyale et s'est félicité avec ses Sis allemands
qui soutiennent vigoureusement leur foi d.ans
la lutte contre l'Eglise. H s'est réjoui de ce que
.de la lutte soit résultée une augmentation deier-
veur dans la religion.
Il a recommandé de conserver la foi et de don-
ner une bonne éducation aux enfans. U a prié
Dieu d'accorder a l'Allemagne la tranquillité, la
paix et la conversion des ennemis mêmes de
l'Eglise, en souhaitant que ~eux-ci sachent re-
connaître .les avantages qu~Ia peuvent rettrer du
secours de l'Eglise.
On télégraphie de Vienne, le 21 mai, àl'~M-
KM{~ )S%!K~M'<<, que le feld-maréchal prussien
ManteuïTet, arrivé ce jour-là dans la capitale
d'Autriche, était porteur d'une lettre auto-
graphe de l'empereur d'Allemagne à l'empe-
reur d'Autriche, et qu'il a dû avoir une au-
dience de S. M. l?fancois-Joseph dans l'a.pr6s-
~nidi.
wr~r~
Qn télégraphie de Vienne, le 2t mai, à la
~<
".D'après des dépêches de Stamboul d'hier,
;M. J~yard,voyantles mouvemens des troupes
-russes, se serait immiscé dans lesnégoeiations
entamées avec le général Totleben et aurait
menacé de faire venir la flotte anglaise à Con-
stantinople. Les mouvemens des troupes
russes auraient cessé à la suite de cette dé-
claration. ))
On nous écrit de 'Versailles (Chambre
desDéputéa):
a Ce n'est plus cefler M.'deSa.int-PauTqui
l'an dernier, pendant que la Chambre expi-
rait. crayonnait sur le genou la liste des
préfets que M. de Fourtou allait avoir à met-
tre en charge et celle des candidatures
officiellesdont les protêts devaientpréparerla
fortune. Il est humble et repentant il n'a
même pas de pénitence à faire, car personne,
dit-il, n'est plus innocent que lui de la sur-
prise du i6 mai, et, s'il remonte à la tribune.
c'est pour essayer d'en convaincre ses collè-
gues en leur lisant un fragment du JtfoMt~Mf
MNM)~~ du mois d'août, qui parlait en enet
de son innocence, ou du moins exprimait la
pensée que le chef de 1 Etat n'avait pas eu
besoin de recourir à ses conseils. La gauche
a écouté sans mot dire, quoique étonnée de
cette humilité finale, et la droite n'en disait
pas beaucoup plus, car un peu de fierté au-
rait mieux fait son anaire.
"Le vote n'était pas douteux; on avait
trop ri avant-hier des corbeilles de ueurs
portées devant M. de Saint-Paul par les Elia-
cins de la gendarmerie de l'Ariége! Mais,
comme le rapport concluait à la validation
et que.lamajorité-était dé plus de 3,000 voix,
il y.avait à s'attendre à un assez ~rand nom-
bre d'abstentions. Le député de Saint-Girons
a été invalidé par 286 voix: contre 182.
s Il ne pouvait se résoudre à quitter son
banc, et il est le seul de tous les invalidés
qui ne se soit pas immédiatement retire de
la salle après avoir entendu prononcer son
arrêt. Tristement accoudé aux barrières de
l'hémicycle, il écoutait M. Baragnon tonnant
de toutes ses forces, et se disait sans doute
que cette maniëre héro'ique valait mieux que
la sienne. Kais qu'il n'ait point de regrets
le tonnerre de M. J~aragnon ne l'a pas mieux
servi.
a L'élection d'Uzès aurait dû ôtre jugée en
même temps que les élections de Vaucluse.
De plus de 3,000 voix de majorité~ M. Mallet,
l'un des 36S, y est tombé soudain plus de
2,000 voix de minorité.Mais, dos le vote pour
les conseillers généraux, la liberté du suf~.
frage rétablissait l'ancien courant, et tout
était rentré dans l'ordre Mturel.aux élections
municipales suivantes.
') II y avait 26 communes où les conseils
municipaux avaient été dissous et 29 maires
et 29 adjoints avaient été révoqués. Le mo-
ment si impatiemment attendu par M. B"-
ragnon arrivait. Si la France ne « !h..itJ »
pas, on faisait du moios marcher?~
rondt~ment d'tl~. Secrétaires de maiS
appariteurs gardes champêtres .tourbillon-~
naient au vent comme dog feuilles. Les com-
missions d'hospice ou de bureau de bienfai-
sance étant frappées, il aurait fait beau voir
que les cercles et les cafésse plaignissent de
l'être.
a Qu'on imagine ce qu'on voudra d'illéga-
lités, la réalité de ce qui a été fait ne restera
pas au-dessous. Listes à la diable, billets
marqués, suppression des bulletins gommés,
barrière devant les urnes, lecture fautive des
votes, additions de fantaisie, rien n'a manqué.
Le préfet, M. Gueidan, avait envoyé des
troupes bivouaquer le jour de l'élection, en
tenue de campagne, dans tous les chefs-
lieux de canton et les bourgs où M. Baragnon
ne semblait pas devoird'emporter malgré
les précautions prises. Ce préfet est louable
d'une chose pourtant. Il ne jouait pas la co-
médie du respect de la Constitution.
? Mais des troupes pour un jour seulement,
c'était assez pour l'intimidation pour la sé-
duction, il fallait une garnison sédentaire,
avec ses menus profits. Uzès apprit que, par
Finuuence de son futur député, le gouverne-
ment allait lui rendre son rang de ville de gar-
nison. L'infanterie était en route, et de
l'artillerie même était annoncée. M. Ba-
aragnon, écrivait-on de Nîmes, a unepa-
rôle qui porte loin, et des braa qui arri-
"vent jusqu'au maréchal. B L'artillerie,
c'est la séduction suprême, car il y a Jes
fumiers derrière, et U?ès devait en jouir
sans bourse délier, et quoi qu'en pût dire
Carpentras dépouiilé à son profit. En jouir, oui,
mais seulement jusqu'au jour de l'élection.
La garnison était volante.
N Tout le monde cependant n'avait pas cédé,
et il fallut violenter les urnes après avoir
violenté les gens. Lafraude y mit si peu de.
mesure qu'il y eut révolte sur plus d'un
point. Si le sang n'a pas coulé à Pont-Saint-
Esprit, ce n'est que grâce a l'attitude d'un
détachement du 88~ de Mgne.
a M. Baragnon a eu 2,074 voix de plus que
M. Mallet, mais dans une seule commune, à
Laudun, on estime que le bureau lut 200 fois
Baragnon là où il y avait Mallet, sans comp-
ter qu'une centaine de bulletins républicains
avaient été jetés sous la table pour faire place
à des paquets de suffrages si gros qu'il avait
été très difËcite de les introduire d'un seul
coup.
N Nous souvenant de quelques unes des
séances àefTet de cet hiver où M. Baragnon
jouait avec tant d'aplomb, et non;sanshabi-
leté, le rôle de protecteur du gouvernement
de M. de Broglie et de M.Fourtou, et où toute
la droite l'acclamait comme le plus retentis-
sant de ses orateurs et te pius alerte de aes
hommes politiques, nous pen&ions que le
député d'Uzès ne voudrait pas quitter i'arene
sans avoir livré à la majorité ~in dernier com-
bat où il mettrait toute son adresse et
toutesayi.gueur,/et nous nous attendions
à une journée intéressante. La journée a
présenté certainement plus d'intérêt que
celles où MM. Dutreil, Fqurcade et consorts <
ont été invalidés; mais M. Baragnon n'a
guère eu que son organe qui n'ait pas faibli.
Il a été vulgaire, et cherchant plutôt à faire
rire qu'à soutenir son rôle d'il y a 'six mois.
On lui aurait peut-êtresu gré d'une attitude
toute contraire, et il n'avait rien à gagner en
abandonnant le maréchal de Mac-Mahon aux
vainqueurs du H octobre.
a Dans~sa réplique à.M. Joly.il a..encore
une fois nié son mot fameux a 'Nous ferons
marcher là France! N M. Faye s'est levé
C'est devant mpi~que vous l'avez dj,t, et ce
n'est pas dans une conversation particulière N
M. Faye a répété.,son.dire à la tribune. Le
mot.est acquis à l'histoire.
a L'honneur de la séance est pour M.Al-
bert Joly, dont le discours élégant et bref a
ai yiyement châtié cette élection où abon-
dent les scandales. Qui eût deviné, pour ae
citer qu'un fait, que le service de la confec-
tion et de la mise en paquets des bandes et
dë& adresses pour les circulaires du candidat
se faisait à la maison centrale, et que le préfet
avait sous-traité avec l'entrepreneur pour
disposer ainsi du travail des détenus ?
N On n'a pas trop bien compris pour quelle
raison M. 'de Valfbns a voulu intervenir en (
faveur de M. Baragnon. La camaraderie 'dé- i
partementale ne justifie pas tout. jMais j 1
M. Bousquet, qui est aussi du Gard..
a achèvera victime en apprenant à la
Chambre que, le a septembre 1870, M. Ba-
ragnon accourait ;à Nimes solliciter du
préfet la destitution de la municipalité de
Nîmes et son remplacement.par une commis-
sion de républicains, parmi lesquels il, recta- 1
mait une place. Pauvre M. Baragnon, quelle
nn) ?
Bllyaeu3S6voix pour.Hnvalidati.on et t
186 contre. B
On nous écrit de Potsdam, le 21 mai
Les préoccupations relatives à la poli-
tique intérieure ont dominé toutes les autres
dans la huitaine qui vient de s'écouler. En
raison des fruits qu'elle porte à l'heure qu'il
est, la tentative régicide dont Berlin a été le
théâtre le 11 mai estassimilée de maints côtés
en Allemagne à l'attentat d'Orsini. Dnjour où
il a été connu que le conseil des ministres prus-
sien élaborait un projet de loi destiné à répri-
mer les menées du socialisme, on s'était de-
mandé avec inquiétude sites moyens de ré-
pression cherchés ne tendraient pas à amdin-
drirla sommedes libertés garanties parlaCon-
tution de l'empire en ce moment, ouïe texte
du projet de loi a été rendu public, le mot,
de réaction sort de toutes les bouches dans.
le camp libéral.
N Ainsi, après avoir uni dans le même sen-
timent de réprobation les divers partis, les
coups de teuquiont retentile 11 mai sous les;
Tilleuls de Berlin ont eu pour eSët d'ac~
centuer encore davantage les divergances~
qui séparaient déjà les cercles .difi-J
geans et la majorité libëra.la .de 1'~ 'aernal
gne libéraux-nationaux el progressis~:
tes §e sont ,Mppro~g p~~ -combattre'
des disposition qui, s'attaquant au droit de
reun'~ Q~ la liberté de la presse, parais-
sent devoir jinaugurer à l'intérieur une poli-
tique rétrograde, préméditée, ~it-on,~io-len-
gue date. Etant donné cette disposition des
partis qui réunissent le plus grand nombre
de voix, la proposition gouvernementale qui
vient d'obtenir lamajorite ~u sein du Conseil
fédéral sera probablement rejetée par lo Reichs-
tag.
) II n'a servi de rien d'agiter le spectre
rouge. Les mesures d'exception, quel que
soit le parti qu'elles visent, répugnent visi-
L Nement à la bourgeoisie éclairée de l'Alle-
) magne. A ceux qui s'en font les promoteurs,
on oppose cette observation qu'on d'autres
P~ys. en Russie par exemple, la compres-
sion a outrance des menées antisociales a. a
déterminé une agitation souterraine bien au-
t trement dangereuse que la propagande ciel
ouvert..
D Le bruit de la retraite du ministre qui a.
i attaché sonjiom au JEMMM~a;M~ M. Fatk, a
été pareillement colporté comme un.indice
du triomphe prochain des idées réactionnaires.
On a rattaché cett& démission à la destitution
du président du conseil supérieur'de
l'Eglise évangélique, M. Hermann, candi-
dat de M. Falk,– destitution qui est dénoncée
comme étant l'œuvre du parti orthodoxe à
l'hostilité duquel le ministre n'a. cessé d'être
en butte depuis son entrée en fonctions. li
esta remarquer que de vives espérances tou-
chant un changement prochain dans la poli-
tique religieuse du gouvernement se sont ma-
nifestées en même temps au sein du parti
do la résistance catholique; la (?ef
pris texte des paroles de l'empereur sur la
nécessité de maintenir intact le sentiment
religieux, pour rappeler dans une Adresse au
souverain qu'il ne s'était produit, ma!gré le
~MM~<:Mp/, aucun acte révolutionnaire dans
les rangs des catholiques, et formuler l'espoir
que la politique religieuse représentée par
M. Falk serait bientôt abandonnée.
s Ce qui donne une gravité particulière aux
faits que j'ai rapportés en dernier lieu, c'est
.qu'on les envisage comme le prélude d'une
.agitation qui ne se proposerait comme but
rien moins que la chute du chef -actuel de'
la politique allemande.
Le projet de loi; dit de l'enquête sur les
tabacs est sorti de la seconde délibération au
sein du Reichstag, dépouillé de tous les pa-
ragraphes qui conféraient. _aux commissaires
enquêteurs un droit de visite inquisi-
toriale. La Chambre n'a voté que l'en-
quête et le crédit de 200.000 marks de-
mandé par le gouvernement. La coali-
tion oppositionnelle libéraux-nationaux
progressistes et centre a motivé son
vote par l'intention d'empêcher une enquête
sur le monopole. C'est là certainement un
échec sérieux pour le prince de Bismarck,
auquel on a attribué, la conception du projet
de loi.
Le.comte~SchouvaloM. est arrivé hier à
Berlin; mais, cette fois, les voix qui: avaient
satué son arrivée do Londres-commo un pré-
sage de paix, semblent frappées de mutisme
II. est vrai que les pessimistes ont do nouveau
beau jeu, car, au point de vue diplomatique,
Ja situation continue à rester enveloppéa
'la. situation continu 0 à enveloppée
d'une grande obscurité, tandis que les mon-
vemens de troupes qui se font autour de
Gonstantinople sont de nature a contredire
1 idée d un rapprochement.
/'Avant de terminer.-je crois devoir vous
signaler une brochure intitulée
~Munich. EMepara~ rédigée à radresse~
ceux qui voudraient pousser l'Autriche à faire
des conquêtes ausud da la Save. J'en détaché
quelques passages qui révèlent une plume
militaire' N plumt,
Le chemin d'une armée russe qui se pro-
poserait de pénétrer en Autriche passe par
Belgrade et n
rattachent à celles contre lesquelles rAll~
magne a établi ses grandes/place8:d~Ss
le long de la frontière polonaise; le dénié
de Jablunka qui met la Silésie et S-
sen en communication avec !a Hongrie
est situé sur la môme ;Ugne .que
sovio et Vienne. Par l'abandon de la Rou-
manie et de la Bulgarie, l'Allemagne et l'Au-
triche auraient livré, dans l'hypothèse
de eur coalition contre la Russie.Tappu!
stratégique formé par les KarpathesS~es
monts Tetra; les Russes.pourraient, comma
les Turcs l'ont fait autrefois, se ~or er raniî
dément devant Vienne.. n
OaUt.dansl'JM:
« Ces jours derniers, oh a fait courir d~
S~ Mtat'de~né~e
bruits fart esagérks sur 1?état de santé:,go
~eon ~H[. Nous croyons donc cu'oh hn~o
saura gré de donner ce sujet le" ~foS
tiens les plus précises. iDiorma-
DLeSaiût-Père souH're. comme nous l'a-
vons dit. do douteura~intestina!es oui~
font senUr avec plus de violence
douleurs -étaient s~
portables, maiheureusemen t. l'air du Vatican
estnuisjMe au tempéràment~u Pape ets~
tndisposition habituelle s'est gravée'
;D=Don Giuseppe Pecei. frère ae S. S., m~
nifesta nettement son opinion ce suie~
aussitôt après le résultat .du dernier scru~
<~ Conclave. Il dit au Pape: Mon cher
Mre, l'impression principale que mel-au~
votre é~tioh'est que vous vous ~er~ez
D vivant dans un tombeau.
B Le Pape se~ye lQ matin à sept heures-
à sept heures et demie, il descend eh~i-:
tière~ dans les jardins et se rend au !paviII~
dePie IV, où iLdit la messe et déjeune" B~
suite il se P' pendant quelque temp~à
1 ombre, entouré de ses familiers/et remonte
rsntemeiitdans ses appartemena. I) ne se'sert
~s~ h ~re que pour descendi-e;l'air frais du,
matin ~mcommode.t Il -uu.
ÉTRANGER.
A
Le. prince impérial d'AUemagne assiste a. Li
séance.
SM- ~o~Aco~, répondan!. au maf
senter, ie 27 de ce mois, la partie du budcetsai)-
plémentaire relative au contingent de l'InSe
CMM reprend, au miiieu des applaudisse-
mens des conservateurs, ie débat sur'bResoïn-
tion-proposee par lord Hartingtbn. '0-
M. CrossdéMnd d'abord ie secret gardé -Dar
ffouvernement sur la mesure dont ils'amt.&fmeî
étaitcommande par les circonstances. Au m&-
ment~e, prendre cette décision, le gouvernement
a sérieusement examiné le
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.01%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 63.01%.
- Collections numériques similaires Brun Lucien Brun Lucien /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Brun Lucien" or dc.contributor adj "Brun Lucien")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460451k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460451k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460451k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460451k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460451k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460451k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460451k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest