Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-22
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Description : 22 mai 1878 22 mai 1878
Description : 1878/05/22. 1878/05/22.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITÏON DE PARIS.
mcmi 22 HAt
i878.
mcmrMmr
f 111 1878.
ONSABÔNNE
Me dM Pr6tMs-Sahit-Germain-l'A.ntenMta, i~
MtXM~jMWKMmmMTC:
Unaa. sumoM. ~THMamaon
MpMtemtSE.). 72 tr. M&. t<&.
L« tbenMmeM partent des i" wt i< de
chaqnemois.
jpH~afte~~m*, M* nnméfe. M eett*
Lctaewstspets omce, i7, Grest~m street, G. P. 0.;
MM. B&tMy, ~avte« etC', t.Finch taneCo~nhil!,
E.C., LoBSon; JMM. W.-H. amtth et «M.
tS&, Strand, W. C., London. c
~BmMHos, & ro/, Madeteite, d&ns tes ~oagpes et. dans les M-
bMotai~nmes des Ratée de cnemins de fa* be~es.
TtIpMtdso (Ch!Ii), chez M. Orostea L. TomeM.
J.
ON S'ABONME
dams le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et eo. Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris oa d<
tMBdats-poste, soit internationaux, soit f?&nctMt
m AUemagne, en Autriche, en Rnssia,
et dans tous tes pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
ttt l'MYOl d'une vatenr payanle & PMM. `
POUTRES ET L!TTËM!RES
L
8, place de la BoMse,
wt"MbaMMrdoMMMWM~
titM dotvent toujours être agréées par ta tédactten.
PAMS
MAMMaiMAÏ
Pour bien comprendre la discussion qui
a lieu en ce moment dans le Parlement
anglais, il faut se rappeler l'histoire de
l'Angleterre et les principes de sa Con-
stitution. On sait que l'Angleterre n'a
pas légalement d'armée permanente les
désordres de sa révolution, les souve-
nirs de l'armée de Cromwell avaient
inspiré aux Anglais l'horreur et la terreur
du régime militaire, et de ces sentimens
est née une législation qui aurait dé-
truit les forces du royaume si, dans
ee pays formaliste mais profondément
sensé, l'instinct de conservation n'avait
pas été aussi inventif que la crainte
du despotisme. La fameuse Déclaration
des Droits. signée par Guillaume III,
avait supprimé l'armée permanente; mais
Quelques soldats s'étant révoltés, ils fu-
t* < -t .< i~
chaque année, le Parlement nxe le nom-
bre des hommes qui se trouveront soumis
à la juridiction militaire dans le territoire
du Royaume-Uni. C'est de cet Acte parle-
mentaire, annuellement renouvelé, que
vit l'armée anglaise, et, si l'Acte n'était
pas voté, l'armée anglaise serait suppri-
mée par le fait même, et il ne resterait
que la milice. Il faut y joindre la défense,
établie par la Déclaration des Droits,
d'introduire des troupes étrangères dans le
royaume. Telle est la législation militaire
des Anglais.
On devait s'attendre à ce que la déci-
sion du gouvernement par laquelle les
troupes indiennes ont été transportées
dans la Méditerranée soulevât les scru-
pules de l'Opposition. Un double débat a
été ouvert dans la Chambre des Lords
et dans la Chambrer des Communes
sur la question de savoir si le ministère,
en conseillant à la Couronne de transpor-
ter des troupes indiennes à Malte, n'avait
paa méconnu les principes. de Ja Consti-
tu.tîpti. La Chambre des Lords n'a voulu
exprimer aucun jugement formel sur ce.
point; lordSelbourne, en posant la ques-
tion, n'a présenté aucune motion; la dis-'
cussion adonc été purement académique;
mais il n'en est pas da même dans la
Chambre des Communes, où lord Harting-
ton à proposé une Résolution, et sir
Michaël Hicks Beach un amendement
a cette Résolution. Lord Harting-n
ton propose de déclarer qu'aucune
iorce armée ne peut être levée ni tenue
sur pied en temps de paix sans le con-
sentement du Parlement, excepté dans
les Indes, et que cela résulta des princi-
pes de la Déclaration des Droits du Jt/M-
~y jie<. Sir Michaël Hicks Beach amende
cette motion en disant que le contrôle
du Parlement sur le recrutement et
l'emploi des forces militaires de la Cou-
ronne est assuré par les lois existantes
et par le pouvoir indubitable qu'ont
les Communes d'accorder ou de refuser
les voies et moyens, c'est-à-dire les sub-
sides nécessaires pour tenir les troupes
sur pied. Sir Michaël Hicks Beâcli ajoute
en conséquence qu'il est inutile et inop-
portun d'exprimer une Résolution qui ne
serait propre qu'à aSaiblir le gouverne-
ment de S. M. dans la situation présente
des affaires extérieures. L'amendement
laisse de côté la question constitution-
nelle. Il soutient seulement que l'occasion
est mal choisie pour sommer le ministère
de rendrecompte de sa conduite, et que,
sa, conduite fuselle illégale, il n'y a pas à
eraindre qu'elle puisse constituer un préf-
cédent dangereux.
La majorité dans la Chambre des Com-
munes n'est pas douteuse, et, sous une
forme ou sous une autre, le ministère
sera. approuvé. Personne ne craint sérieu-
sement de voir la Couronne menacer, au
moyen des forces indiennes, la liberté
des citoyens. On est vivement frappé au
contraire du déploiement de puissance
dont l'Angleterre donne le spectacle grâce
& l'acte hardi de lord Beaconsfield. Mais
l'Opposition se plaint moins encore de la
résolution du gouvernement que de la ma-
nière dont elle a été accomplie. Au mo-
ment ouïe budget à étédiscuté etvoté, le
ministère n'a rien dit qui pût-faire pré-
voir ses intentions; la Chambre était
déjà en vacances de Pâques lors-
qu~on appris subitement qu'il avait
ordonné le transport à Malte dés troupes
de l'Inde. Ce secret longtemps gardé
donne plus de vigueur aux attaques
de l'Opposition et! pourtant n'était-il pas
exigé par les circonstances, et si lord
Béàcôusfiëld a visé qu&Ique peu a l'enet,
reSet qu'U a produit n'a-t-il pas provo-
que uoe gra.Bde impression en Europe et
eu Russie? Lés libéraux avancés, les fi-
dèles de M. Giadstone s'élèvent en géné-
ral cpntfe l'emploi des/troupes indiennes
en Europe, Nous avons déjà eateadu, nous
entec4roBa encore bien des déclama-
tions & ce sujet. Pour ce qui est de la ques-
tion contitutionnelle, elle u'iatéresse
guère que les Anglais encore ne la trai-
teat-its que pour l'honneur des principes,
et peut-être l'Opposition n'a-t-elle d'autre
but que d'établir dès aujourd'hui un grief
qu'elle ne fera valoir que plus tard, si
l'occasion s'en présente. L'Opposition
soutient que le ministère n'a pas pu
appeler a M&Ite les trompes indien-
nés sans porter atteinte & I& B'éc~mtiph
des Droits. Les ministériels'rëptiqùént,
que la Déclaration des Droits MC~d'san~.
doute d'introduire en temps de~tS~-
troupes étrangères dans le royaumë~THSîs
que Malte est une dépendance placée en
dehors du Royaume-Uni. Ils invoquent des
précédens. En 1775, disent-ils, des garni-
sons hanovriennes ont été envoyées à
Gibraltar et à Port-Mahon. Sans remonter
si loin, pendantia guerre de Crimée, le mi-
nistère, qui était alors composé de libé-
raux, a levé une légion allemande, et
cette légion a été envoyée précisément à
Malte, bien que le Parlement n'eût auto-
risé que son envoi en Crimée. Soit
réplique l'Opposition, mais dans les deux
cas on était en guerre, et aujourd'hui il
n'y a pas de guerre. Il est vrai que les
troupes indiennes ne sont pas intro-
duites dans le royaume même mais si le
gouvernement prenait l'habitude de les
appeler à Malte, à Gibraltar ou sur
tout autre pôint analogue, il rendrait
ainsi disponibles un plus grand nombre de
anT~ata tct~o ~n ~mt~ ~< M"M~/ ,4~. f.t.
pourrait retenir ceux-ci dans le royaume,
contre l'esprit sinon contre la lettre de
1'
On le voit, c'est une pure question de
droit constitutionnel que le Parlement
agite en ce moment, et 1~ discussion est
compliquée, un peu confuse comme le
sont toujours les débats de cette nature,
surtout dans un pays où la Constitution
est composée d'habitudes, de traditions,
de précédens que l'esprit légiste interprète
avec subtilité. Peut-être jugera-t-on
à propos de renouveler la Déclaration des
Droits et de la mettre en rapport avec l'é-
tat actuel du pays. Il est plus probable
que l'on se bornera à une discussion où i
les uns exposeront les principes, où les n
autres les reconnaîtront, après quoi une
majorité considérable approuvera, en fait, i
la conduite du gouvernement. L'Opposition
estd'aùtantplusà l'aise dans l'attitude i
qu'elle a prise, qu'elle sait parfaite- t
ment que ses récriminations théoriques 1
ne peuvent avoir aucune conséquence ) i
pratique, du moins immédiate. La majo-
rité est acquise au ministère, et tout le (
monde sent bien que si la guerre est évi-
tée sans humiliation pour l'Angleterre et (
sans danger pour ses intérêts, c'est à la 1
résolution énergique et prompte du gou- <
vernement qu'on Je devra. 1
MtIRSB DB PAMt
CttttMfe t< 20 tt 21. BtttKMe. N&taxw.
ee/e
Comptant. 74 ~0 74 30 10
Fin cour. 742S. '743S.7..10.
Compt&ntl03 SO ~03 M
t'O~
Compt&nttM8!i.7. 1098!!
Fincour.l0985.10990..j' S.~
FBTITB BOURSN DU SOU.
'Emprunt S 0/0. 109 &. 971/2, 93 3/4, 110 ff.
10,061/4.
30/0. 74fr.0.
S 0/0 turc. 9&. 40, 65.
Banque ottomane.. 363 fr., 364 i'r.
!Florlns(or). S9 3/8, 9/16.
Et~ptiennes 6 0/0.. 184 fr. 37, l90h'.
Chemins ëgyptiena. 307 fr. SO, 310fr.
IMMgMtphi~ p
(Service télégraphique de raffencaHavas.}
LoCaire,le2imai.
Les vapeurs AfaMa et ~aHAi'M et le bâtiment à
toiles ~tMeraN, ayant a bord 1,203 fantassins et
~12 chevaux, sont entrés dans le canat de Suez.
i Le j~trap~ a été retenu en quarantaine parce
nue deux cas de choléra se sont manifestés à
bord.
Constantinople, le 20 mai, soir.
Quel&uës réfugies mu~utmans armés sont allés
aujourd'hui au palais de Tcheragan, résidence de
l'ex-Sultan Mourad. Ces réfugies ou ces indivi-
dus déguisés en réfugiés, après avoir assassiné
les sentinelles, ont pénétré dans le palais.
Les troupes commises a. la garde du palais
étant accourues, un engagement a eu lieu. Les
réfugiés ont été repousses, et la plupart ont été
tues. Une quinzaine de blessés ont été ensuite
conduits au palais de Yildiz-Kiosk, résidence du
Sultan Abdut-Hamid, où on les a interrogés.
Il ressort de leur interrogatoire que plusieurs
personnages sont compromis dans le complot.
Des .arrestations ont eu lieu; 'H en est résulté
une certaine panique dans la vitle ou, par me-
sure d'ordre. le bazar a été fermé.
Actuellement, tout est tranquiUe des troupes
gardent le.palais de Yildiz-Kiosk.
Vienne, le 2t mai.
Une dépêche ofQcietIe, reçue par l'ambassade
de Turquie, rapporte ainsr l'incident d'hier à
Ccmstantinople
Trente réfugiés pénétrèrent à l'improvistodans
le jardin du palais du Sultan. Its voulurent en-
trer dans le palais, mais la garde s'y opposa.
Un des réfugiés fit Teu et tua une sentmotle.
Les troupes arrivèrent alors en force. Les as-
saiHans furent repoussés, et, dans te tumutte qui
s'ensuivit, il y eut des morts et des blesses de
chaquecôté. Il 1
Ali-Suavi, qui avait organisé 'cette agression,
est parmi les morts.
Les prisonniers interrogés, déclarent qu'ils
ignoraient le but de leuM chefs et qu'ils ont obéi
à un mot d'ordre.
L'instructionsepoursuit.
Aucun autre incident ne s'~6t produit dans
Constantinople.
La tranquillité est complète.
Constantinople, le 20 mai, soir.
Les Russes paraissent décidés à une action
énergique contre les insurgés des monta Rhô-
dope.
4,800 Russes environ sont arrivés d'Andrinople
a San-Stciano dans la journée d'hier.
Les mouvemens russes n'indiquent qu'un fai-
blé espoirde paix.
Londres. le 21 mai.
Le y~~ publie la dépêche suivante de Saint-
Pétersbourg, le 20 mai
<; Des dernières négociations, les seuls résul-
'tït&jqui semblent authentiques sont les suivons:
13' aurée de l'occupation do la Bulgarie peut Stre
anmgée e le nombre des troupes d'occupation peut
êt)é diminué; une commission européenne pourra
jM~e établie au lieu d'une commission russe en-
un un nouveau projet pourra être adopté pour le
paiement de l'indemnité de guerre. u
On télégraphie de Vienne. le 26
noncent que le gouvernement entend établir un
nouvel impôt, l'impôt sur le revenu, pour couvrir
les dépenses de la guerre.
le,%dse' de la guerre.
a Mercredi, quatre steamers rapides sont partis
de Cronstadt pour la mer Baltique.
)) Deux cuirassés' russes qui étaient ancrés
dans ieseaux danoises sont partis hier dans la
direction de l'Ouest. »
Le ~'Mt:M publie la nouvelle suivante de Phila-
delphie le 20 mai
« Le gouvernement russe a acheté pour une
somme de 300,000 dollars environ le steamer Co-
hfM~M, appartenant a la ligne de la Havane à
New-York. n
Vienne, le 20 mai, soir.
Des personnes arrivant de Roumanie donnent
les renseignemens suivans
A Reni (Bessarabie), les Russes ont fait tant
de travaux et élevé tant d'installations diverses,
que l'aspect de cette ville est tout à iait changé.
Non seulement ils ont construit un quai on bois,
mais ils ont aussi construit des hôpitaux, égale-
ment en bois, et un embranchement de chemin
de fer. Cet embranchement se relie avec la ligne
de Bender-Galatz qui passe prés de Reni, et
j.t..i:~c,<~
disposé do telle sorte que les évacuations de ma-
lades et les déchargemens des objets les plus
pesans peuvent se faire avec une grande facilité.
Dans toute la Bessarabie on construit des ponts
et on répare les chemins avec une activité fébrile.
Des fortifications importantes sont élevées, sur-
tout à Sulina et àToultcha. De grosses pièces d'ar-
tillerie sont transportées à Silistrie.à.Roùstchouk
et à 'Widdin, dont les fortiucations, loin d'être
rasées, sont au contraire hâtivement complétées.
La ligne de Bender-Galatz est en pleine activité;
les train~ ne cessent d'apporter de nouvelles
troupes et de remmener de nombreux malades.
Le VoM~M~ o//fe~ a publié il y a quel-
ques semaines le tableau du mouvement
de la population en 1876. Ce document si
intéressant a presque passé inaperçu, tan-
dis que, il y a deux ou trois ans, les ren-
seignemens du même genre avaient excité
un universel intérêt, grâce surtout à un
cri d'alarme de M. Léonce de Lavergne
sur l'état stationnaire, si ce n'est rétro-
grade, de la population française. Dans
l'intervalle, il est vrai, le recense-
ment général fait l'an dernier était
venu nous apprendre que le nombre
des habitans de la France s'était élevé de 1
36,102,921 en ~872 à 36,905,788 en 1876. (
Ce léger accroissement avait causé une ) I
heureuse surprise, quoiqu'il nous laissât <
encore de 1,1.30,000 âmes au-dessous de
la population de la France d'avant 1870. <
Les dernières statistiques de lapopula- i
tion viennent toutefois démontrer que ]
cette maigre augmentation de 800,000 âmes j (
en cinq années ne tient pas uniquement à 1
l'excédant des naissances sur les décès i
dans la période de 1872 à 1876; une partie t
notable de l'accroissement de la popùta- 1
tion a été fournie par l'immigration étran- t
gère, qui a dû dépasser de 201j580 têtes 1
l'émigration française, t
Laissée à ses propres ressources sans I
l'appoint passager de l'immigration alsa-
cienne et lorraine~ la population de la l
France est presque absolument station- I
naire; elle le deviendrait tout à fait si les t
paysans pauvres des cinq départemens de 1
la Bretagne prenaient exemple sur leurs a
riches voisins de Normandie, et si les L
Flamands et les Belges du département c
du Nord ne conservaient pas sur un point q
de notre territoire des habitudes de fé- 1
condité. a
Le nombre des mariages en France, E
qui était resté assez élevé depuis 1872, a 3
notablement diminué en 1876 on n'en s
trouve plus que 291,366 pour un chiure
moyen de 36,839,484 habitans c'est une
proportion de 0.79 mariages par 100 habi-
tans. En 187S, ce rapport était de 0.82; en
1874, de 0.83; en 1873, de 0.89, et en
1872, de 0.98. Les mariages des deux an-
nées que nous venons de citer en dernier
lieu avaient été particulièrement nom-
breux, par suite du retard que les événe-
mens de 1870 et de 187 i avaient apporté
à beaucoup d'unions. Qu'une certaine dé-
croissance se soit produite dans le chiffre
annuel des mariages depuis les années
exceptionnelles de 1872 et 1873, il ne fau-
drait donc pas trop s'en étonner on doit
constater néanmoins que cette décrois-
sance a été beaucoup trop forte pour
l'année 1876. La proportion des mariages
au nombre des habitans a été en moyenne,
pendant un demi-siècle, de 0.82 0/0 il
est regrettable de là voir tomber à 0.79.
Cette chute est-elle accidentelle? Tient-
elle, au contraire, à des causes sociales
permanentes ? Les difficultés que rencon-
tre pour contracter mariage une certaine
partie de la population, -les ouvriers no-
mades des villes, par exemple,– y ont-elles
quelque influence? Le service militaire
obligatoire y est-il aussi pour quelque
chose? Il est probable que ces différentes
causes ont une certaine action sur le
nombre des mariages, et il esta craindre
que la moyenne des unions légales ne
tombe encore, dans les prochaines an-
nées, au-dessous du chifïre actuel. Aussi
ne saurions-nous trop insister pour que
les formalités légales qui précèdent le ma-
riage soient notablement simplifiées, sur-
tout en ce qui concerne le consentement
des ascendans; il estridicule qu'un homme
de trente ou quarante ans ne puisse pas
se marier à son gré et qu'il doive justifier
de l'approbation ou du décès de toute une
série de parons ou de grands-parens. La
suppression de toutes ces exigences su-
perflues est d'un véritable intérêt public
c'eat une question de moratité et de force
nationale & laquelle il est étrange que nos
législateurs soient indin'érens.
Si le nombre des mariages a décru
en 1876, il n'en est pas ainsi du nombre
des naissances, qui a augmenté au con-
traire, et se trouve le plus élevé que l'on
ait vu en France depuis 1867 inclusive-
ment, sans atteindre encore cependant
un chinre soit relativement, soit absolu-
ment considérable, ou même satisfaisant.
Nous avons eu en France 966,682 naissan-
ces en 1876, au lieu de 9al,000 en 187S,
9S4.000 en 1874, 940,000 en 1873. Mais
qu'est-ce que 966,000 naissances pour un
pays d'environ 37 millions d'habitans? Le
Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et
de l'Irlande, qui n'a que 33 millions et
demi d'habitans, a compté 1,1S4,651 nais-
sances en 1876, 200,000 environ plus que
nous. Je ne parle pas ici de l'Allemagne
qui tombe évidemment dans un excès
contraire au nôtre, avec ses 1,600,000
naissances annuelles. Un statisticien in-
génieux ou, pour lui donner le nom nou-
veau qu'il réclame, un démographe ha-
bile, M. le docteur Bertillon, a imaginé
une théorie très curieuse relativement à
l'Allemagne et~ à la France. En Alle-
magne, dit-il, la plus grande partie de
l'excédant de la production sur la
consommation est employée & élever
des enfans, à faire des hommes, à aug-
menter'la population en un mot. En
France, au contraire, la presque totalité
de l'excédant de la production sur la con-
sommation est consacrée à l'épargne, à la
création de capitaux. Il en résulte qu'en
France les capitaux augmentent chaque
année dans des proportions notables, et
que la population reste à peu près station-
naire en Allemagne, c'est l'opposé la
population s'y accroît rapidement et con-
stamment les capitaux, au contraire, n'y
augmentent que lentement. Les Français,
considérés individuellement, prospèrent
et ne multiplient pas les Allemands mul-
tiplient beaucoup et prospèrent médio-
crement.
Cette antithèse pourrait paraître à notre
avantage si l'on se plaçait au point de vue
~e plus bourgeois, celui du bien-être ma-
tériel et de la commodité de l'existence
elle nous est, au contraire, défavorable si
l'on se met à un point de vue plus élevé,
celui de la morale universelle, celui de la
puissance nationale, celui de l'influence
de la race. Avec des habitudes aussi per-
sévéramment prudentes et un voisin aussi
prodigieusement prolifique, il devra se
produire une infiltration constante et
lente de l'élément étranger sur notre sol;
nos départemens frontières et nos grandes
villes se rempliront de plus en plus d'une
population exotique la population en
effet, comme l'eau, tend à gagner partout
le même niveau cette sorte d'invasion
latente est un péril lointain, mais certain
pour la nationalité française.
Laissons là les théories qui peuvent
paraître des conjectures à beaucoup,d'es-
prits et revenons à la statistique du
mouvement de la population française en
1876. Il y a donc eu chez nous, dans cette
année, 966,682 naissances, ce qui est une
légère amélioration relativement aux an-
nées antérieures; mais ce n'est encore
qu'un rapport de 2.82 naissances par
lOOhabitans. Jusqu'à 1867, ce rapport
avait toujours été en France plus élevé.
Dans la période de 1801 à 1810 il était de
3.30 0/0; il est vrai qu'il se faisait alors
sur les champs de bataille une effrayante )
consommation d'hommes et qu'il fallait <
beaucoup de fécondité pour remplir les <
vides faits par la mort. De 1817 à 1831, le i
rapport des naissances au nombre des ha- <
bitans fut encore de 3.11 0/0; il fléchit à ]
2.86 de 1832 à 1846; pendant les 21 an- j
nées suivantes, il tomba à 2.65 et resta (
longtemps à cecbinreavec une constance <
presque parfaite depuis lors, il s'est af- 1
laissé à 2.S7 en 1869, 2.55 en 1870, et (
_t,
uuus suunues reuuns a. cunsiaerer comme
un progrès.Ia proportion actuelle de 2.62.
Triste progrès cependant, qui nous
laisse bien en arrière de la plupart des na-
tions d'Europe. D'après des statistiques
soigneusement faites par M. Loua et pu-
bliées par ~F<'o?M??M.~ /~Kc an (numéro du 19 mai 1877), la France
vient au dix-huitième rang parmi les peu- `
ples de l'Europe pour la fécondité propor-
tionnelle de sa population. C'est la Russie
qui tient le premier avec une natalité de
4.72 par 100 habitans; cette grande fécon-
dité assume à la Russie dans l'avenir un
rôle absolument prépondérant en Orient;
dans cinquante ou soixante ans cette puis-
sance aura 150 millions d'habitans s'ils
demeurent compactes et uois, on voit quel
grand rôle ils pourront jouer, avec l'immen-
sité,;de leurs territoires et la faiblesse de
leur& voisins de l'Europe méridionale et de
l'Asie. L'Allemagne vientau troisième rang,
après la Hongrie qui compte d'ailleurs
beaucoup d'Allemands; elle présente une
natalité de 3.97 0/0; en Angleterre, la
natalité est de 3 1/2 par 100 habitans;
parmi les nations latines, l'Italie seule est
très féconde les naissances y sont dans
le rapport de 3.67 0/0 avec le chiure gé-
néral de la population mais le territoire
italien est étroit, les montagnes y tiennent
beaucoup de place, et l'émigration ne
trouve pas de colonies italiennes où elle
puisse se porter sans perdre sa natio-
nalité.
Revenons à notre chère France dont le
territoire est assez vaste et qui, de plus,
a quelques colonies importantes. Sur nos
86 départemens, y compris Belfort, il y
en a 17 qui ont offert un excédant des
décès sur les naissances. Généralement,
cet excédant est assez faible il n'est con-
sidérable que pour les départemens de
Normandie, pour la Sarthe qui touche à
cette ancienne province, pour Seine-et-
Oise et pour deux départemens du Midi,
le Gers et le Lot-et-Garonne. La Norman-
die tient toujours le premier rang c'est
une vieille habitude la prudence normande
semble avoir complétement détruit l'an-
cienne hardiesse normande les Normands,
qui jadis essaimaient sur tous les points
du globe et qui représentaient en France
l'esprit d'aventure, eux qui ont fondé au
Canada une race encore si prolifique, ne
semblent plus se soucier que d'un seul
moyen de fortune la réduction du nombre
des enfans. Dans l'Orne, les décès dépas-
sent de 1,94 S les naissances; dans le Cal-
vados, de 1.73S; dans l'Eure, de 1,441;
dans la Manche, de 211. Seul, le départe-
ment industriel et un peu cosmopolite de
la Seine-Inférieure, parmi ceux de l'an-
cienne Normandie, offre un excédant des
naissances sur les décès.
Au point de vue de la fécondité, la Bre-
tagne est une province exceptionnelle en
France, faisant juste la contre-partie de
la Normandie. L'excédant des naissances
sur les décès est de 5,531 dans les Côtes-
du-Nord, de 3,346 dans l'Ule-et-Vilaine,
de 6,488 dans le Finistère, de 3,013 dans
le Morbihan, et seulement de 1,924 dans
la Lbire-Inférieure, qui n'est déjà plus la
vraie Bretagne. Les cinq départemens de
cette ancienne province ont donc donné
un excédant de plus de 22,000 nais-
sances, tandis que l'excédant des nais-
sances sur les décès n'est, pour la.France
entière, que de 132,608. Le reste de cet
excédant est dû principalement à deux
départemens du Nord-Est, ceux du Nord
et du Pas-de-Calais, où une partie de la
population est d'origine belge, et à tout
un groupe de départemens du Centre et
du Micu, où la natalité est assez lorte 1
l'Allier, le Cher, la Creuse, la Corrèze, la
Dordogne, l'Aveyron, l'Ardèche, la Lozère,
!a Loire, l'Indre, le Loiret, la Nièvre, la
Haute-Vienne, Saône-et-Loire, la Vendée
et les Landes; on remarquera que, sauf
deux ou trois, tous ces départemens for-
ment un groupe à peu près compacte. La
région de l'Est, celle de l'Ouest (sauf la
Bretagne) et les départemens avoisinant
Paris, ainsi que Paris même, n'ont guère
contribué à l'augmentation de la popula-
tion française en 1876.
Le nombre des ënfaas naturels n'a pas
cessé de diminuer en France depuis
quinze ans: il n'est, pour l'année 1876,
que de 66,306 sur 966,682 naissances to-
tales c'est une proportion de 6.86 0/0, la
plus faible que l'on ait vue depuis )860
avant 1870, ce rapport variait entre 7.4Si
et 7.65 0/0. Depuis lors; il a constamment
diminué. Est-ce une preuve que les mœurs
deviennent meilleures? Nous n'en som-
mes pas certain, quant à nous. La pro-
portion des enfans naturels aux enfans
légitimes est un très médiocre indice du
degré de moralité de la population.
Le nombre des mort-nés, auquel beau-
coup de personnes attachent de l'im-
portance comme symptôme d'avortemens
ou d'infanticides latens, a légèrement
diminué en 1876 il n'est que de 44,680,
soit 4.42 0/0 relativement au nombre
total des conceptions constatées c'est
exactement le môme rapport que celui
de la période quinquennale de 1861 &
1865; on ne peut donc prétendre que la
situation ait empiré de ce côté. La pro-
portion des mort-nés illégitimes est tou-
jours assez notablement plus forte que
celle des mort-nés légitimes; néanmoins,
elle aussi a décru en 1876, et elle se
trouve inférieure au rapport correspon-
dant de la période 1861-1865. Au sur–
plus? IOULub le: uuiiulubluuk5 inuraie:5 que
plus, tumea lt:s uuuumsiuus muKtics que
l'on prétend tirer de l'examen du nombre
des mort-nés nous paraissent conjectu-
rales et médiocrement probantes.
La dernière partie du mouvement de la
population, celle qui concerne les décès,
est assez satisfaisante en 1876. Il n'y a eu
dans cette année que 834,074 décès, ce
qui porte à 132,000 l'excédant des nais-
sances. En 1875 et en 1873, le chiffre des
décès avait été supérieur d'une dizaine
de mille. Il était, au contraire, notable-
ment inférieur en 1872 et en 1874; mais
ces deux années étaient exceptionnelles.
La mortalité de 1876, qui a été de 2.26
par 100 habitans, peut être considérée
comme une assez bonne moyenne. Dans
les six années qui ont précédé la guerre,
la proportion des décès à la population
était plus considérable; elle variait de
2.26 en 1867 (chiure identique à celui de
1876), minimum de cette période, à 2.43,
maximum en 1865. Si l'on se reporte aux
périodes plus anciennes, la mortalité an-
nuelle était de 2.43~ ~)/0 de 1820 à 1830,
de 2.SO de 1831 à 1835, de 2.36 de 1836
à 1840, de 2.26 de 1841 à 1845, de 2.37
de 1846 à 1850, de 2.41 de 1851 à I8SS,
de 2.39 de 1856 à 1860, de 2.26 de 1861
à 1865, enfin de 2.31 environ de 1866 à
1869. La proportion des décès en 187~ a
donc été plus faible que dans toutes les
périodes antérieures, sauf celles de 1841
à 1845 et de 1861 à 1865. On pourrait trou-
ver dans ces chinres un symptôme de
l'amélioration des conditions hygiéniques
de la population. Il ïaut dire cependant que
le chlore de la mortalité en France reste
encore assez élevé, ce qui tient probable-
ment aux très nombreux décès parmi les
jeunes enfans. Dans l'Angleterre propre-
ment dite et le pays de Galles les décès
n'ont été que de 510,000 en 1876 pour
24,547,000 habitaos, ce qui donne un rap-
port de moins de 2.10 0/0, rapport infini--
ment plus favorable que celui de la mor-
talité française en 1876.
En définitive, la statistique du mouve-
ment de la population en France pour la
dernière année connue n'est ni particu-
lièrement attristante, ni particulièrement
consolante. Htle ne témoigne d'aucune
tendance nouvelle accentuée ni de ré-
génération, ni de dégénéreseenee. Notr&
peuple conserve les mêmes traits carac-
téristiques il se marie sans grand en-
train ni empressement; il a peu d'enfàns
légitimes et même d'enfàns naturels;
il n'oare rien de saillant dans le chiSre
de sa mortalité il croît juste assez en
nombre pour n'être pas exposé à brus-
quement décroître il sùf6rait que les
Belges du Nord, les Bretons et les mon-
tagnards de sept ou huit départemena
du Centre prissent les habitudes du restB
de la population française pour que la
France perdît tous les ans quelques di-
zaines de milliers d'habitans. Il semble
que chacun recherche une aisance bour-
geoise, une prospérité fondée unique-
ment sur l'épargne et sur le petit nom-
bre de copartageans dans les héritages.
On vit tranquille ainsi et heureux
peut-être mais on ne grandit pas, on ne
rayonne pas au dehors, et, au milieu du
débordement de la vie toutautour denous,
dans les deux mondes, on est, dans l'indus-
trieuse société moderne, comme ce rentier
oisif qui s'étonne de voir qu'avec la même
fortune il devient chaque année relative-
ment plus pauvre, et qu'il tombe de plus
en plus dans la médiocrité.
PAUL LEROY-BEAULIEU.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
entendre !a question que Mgr l'évoque d'Or-
léans devait adresser au gouvernement sur le
cen(enaire de Voltaire~ et la réponse de M. le
président du conseil. Dirons-nous que la cu-
riosité des auditeurs n'a dû être qu'à moitié
satisfaite? Il s'agissait, notez-le, non pas
d'une interpeUation mais d'une simple
question, et il y a entre ces deux for-
mes de procédure parlementaire cette dif-
férence essentielle qu'aucun vote n'a. lieu
sur .une question,,et que le débat est circon-
scrit entre l'orateur qui la pose et le minis-
tre qui lui répond. Mais ce qui diminuait
singulièrement l'intérêt de la question que
MgrDupanloup avait résolu de porter non
sans éclat & la. tribune, c'est qu'elle était
devenue sans importance et sans ob-
jet, depuis la lettre de ;M. de Marcère
au préfet de la Seine ~ur la délibération du
conseil municipal. Cette lettre était certes
nette, et, répondant d'avance à la question,
elle était bien de nature à" dissiper toute in-
quiétude, à supposer que l'on en ait eu vrai-
'ment. Dès lors, pourquoi demander ce qu'on
savait déjà ? Aussi n'est-ce pas en vérité une
question que Mgr Dupanloup est venu ~porter
à la tribune; ce sont, il faut bien le dire, ses
ardeurs, ses rancunes littéraires et ses anatM-
mes religieux. Ce n'était donc plus qu'une
manifestatiou.vaine, et qui avait même, pour
la cause qu'elle prétendait serv.ir, cet inconvé-
nient dont un esprit aussi sagace que celui de
MgrDupanloup aurait dû s'apercevoir: de
mettre en lumière précisément ce qu'il ré-
prouve, et qu'il vaudrait mieux ne point si-
gnaler aux esprits. Est-ce donc là le but qu'il
poursuivait? S'il en eût..été ainsi, il faudrait
convenir qu'il y a réussi parfaitement.
a La séance a commencé tard; on atten-
dait impatiemment l'expédition de divers
détails parlementaires. EnSn M. 4e président
appelle 1~ question. Il se fait un profond si-
lence, et dufauteuil ouil siège à l'extrême
droite, sous la loged'ayant-scène, nous voyoM
l'évoque d'Orléans se lever et se diriger len-*
tement vers la tribune. Il tient à ~a main un
manuscrit c'es t un discours écri t! Visiblement
ému. agitant tes feuillets dans ses mains trem-
blantes, il commence la lecture d'une voix
sourde et voilée, à ce point que nous avons
peine à saisir la suite.de ce réquisitoire, car
c'est un réquisitoire en réalité; c'est la conti-.
nuation de la polémique queMgrDupanloup
a engagée et dont retentit la .ZM/~M~, de .ces
pamphlets qu'il ne cesse de lancer depuis
plusieurs semaines contre la mémoire de
Voltaire. Dix de ces lettres, si je ne me.
trompe, avaient paru déjà nous avons en-
tendu aujourd'hui la onzième.
On nous permettra de n'en point donner.
l'analyse. Nousi'avons dit, ce n'était plus la" °
question qu'il devait primitivement adresser
au gouvernement sur son attitude dans l'af-
faire du centenaire non car cette attitude, le
gouvernement l'a fait connaître par ses décla-
mations publiques. Mais ily avait un point sur <
lequel M. de Marcère n'avaitnaturellementpu
s'expliquer dans sa lettre, c'est la publica-
tion du volume du centenaire. On sait que les
organisateurs de la fête du 30 mai avaient
résolu de composer un recueil d'extraits
des principaux écrits de Voltaire, mor-
ceaux choisis, destinés à donner comme
un. aperçu de son œuvre, en un for-
mat compacte, dans une édition populaire. Ce
volume a paru il y a quelques jours, et il doit
à M.Dupanloup–qu'on nous pardonne le
terme–la ~cJaMë la plus belle que ses-
éditeurs pussent souhaiter. Une telle compi-
lationétait sansdoutedifacile ily faHaitbeau-
coup de tact et il s'yrencontraitmaintecueil,
Les a-t-on su éviter? Ce qui est certain, c'est >,
qu'elle n'apointtrouvégrâceauprès de Mgri'é-
vêque d'Orléans et de ses amis, et leur irrita-
tion a été telle, qu'ils avaient agi té si l'on ne
demanderait pas que le livre fût poursuivi!
Poursuivre Voltaire aujourd'hui Cette ittée
mcmi 22 HAt
i878.
mcmrMmr
f 111 1878.
ONSABÔNNE
Me dM Pr6tMs-Sahit-Germain-l'A.ntenMta, i~
MtXM~jMWKMmmMTC:
Unaa. sumoM. ~THMamaon
MpMtem
L« tbenMmeM partent des i" wt i< de
chaqnemois.
jp
Lct
MM. B&tMy, ~avte« etC', t.Finch taneCo~nhil!,
E.C., LoBSon; JMM. W.-H. amtth et «M.
tS&, Strand, W. C., London. c
~BmMHos, & ro/,
bMotai~nmes des Ratée de cnemins de fa* be~es.
TtIpMtdso (Ch!Ii), chez M. Orostea L. TomeM.
J.
ON S'ABONME
dams le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans tM
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et eo. Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris oa d<
tMBdats-poste, soit internationaux, soit f?&nctMt
m AUemagne, en Autriche, en Rnssia,
et dans tous tes pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
ttt l'MYOl d'une vatenr payanle & PMM. `
POUTRES ET L!TTËM!RES
L
8, place de la BoMse,
wt"MbaMMrdoMMMWM~
titM dotvent toujours être agréées par ta tédactten.
PAMS
MAMMaiMAÏ
Pour bien comprendre la discussion qui
a lieu en ce moment dans le Parlement
anglais, il faut se rappeler l'histoire de
l'Angleterre et les principes de sa Con-
stitution. On sait que l'Angleterre n'a
pas légalement d'armée permanente les
désordres de sa révolution, les souve-
nirs de l'armée de Cromwell avaient
inspiré aux Anglais l'horreur et la terreur
du régime militaire, et de ces sentimens
est née une législation qui aurait dé-
truit les forces du royaume si, dans
ee pays formaliste mais profondément
sensé, l'instinct de conservation n'avait
pas été aussi inventif que la crainte
du despotisme. La fameuse Déclaration
des Droits. signée par Guillaume III,
avait supprimé l'armée permanente; mais
Quelques soldats s'étant révoltés, ils fu-
t* < -t .< i~
chaque année, le Parlement nxe le nom-
bre des hommes qui se trouveront soumis
à la juridiction militaire dans le territoire
du Royaume-Uni. C'est de cet Acte parle-
mentaire, annuellement renouvelé, que
vit l'armée anglaise, et, si l'Acte n'était
pas voté, l'armée anglaise serait suppri-
mée par le fait même, et il ne resterait
que la milice. Il faut y joindre la défense,
établie par la Déclaration des Droits,
d'introduire des troupes étrangères dans le
royaume. Telle est la législation militaire
des Anglais.
On devait s'attendre à ce que la déci-
sion du gouvernement par laquelle les
troupes indiennes ont été transportées
dans la Méditerranée soulevât les scru-
pules de l'Opposition. Un double débat a
été ouvert dans la Chambre des Lords
et dans la Chambrer des Communes
sur la question de savoir si le ministère,
en conseillant à la Couronne de transpor-
ter des troupes indiennes à Malte, n'avait
paa méconnu les principes. de Ja Consti-
tu.tîpti. La Chambre des Lords n'a voulu
exprimer aucun jugement formel sur ce.
point; lordSelbourne, en posant la ques-
tion, n'a présenté aucune motion; la dis-'
cussion adonc été purement académique;
mais il n'en est pas da même dans la
Chambre des Communes, où lord Harting-
ton à proposé une Résolution, et sir
Michaël Hicks Beach un amendement
a cette Résolution. Lord Harting-n
ton propose de déclarer qu'aucune
iorce armée ne peut être levée ni tenue
sur pied en temps de paix sans le con-
sentement du Parlement, excepté dans
les Indes, et que cela résulta des princi-
pes de la Déclaration des Droits du Jt/M-
~y jie<. Sir Michaël Hicks Beach amende
cette motion en disant que le contrôle
du Parlement sur le recrutement et
l'emploi des forces militaires de la Cou-
ronne est assuré par les lois existantes
et par le pouvoir indubitable qu'ont
les Communes d'accorder ou de refuser
les voies et moyens, c'est-à-dire les sub-
sides nécessaires pour tenir les troupes
sur pied. Sir Michaël Hicks Beâcli ajoute
en conséquence qu'il est inutile et inop-
portun d'exprimer une Résolution qui ne
serait propre qu'à aSaiblir le gouverne-
ment de S. M. dans la situation présente
des affaires extérieures. L'amendement
laisse de côté la question constitution-
nelle. Il soutient seulement que l'occasion
est mal choisie pour sommer le ministère
de rendrecompte de sa conduite, et que,
sa, conduite fuselle illégale, il n'y a pas à
eraindre qu'elle puisse constituer un préf-
cédent dangereux.
La majorité dans la Chambre des Com-
munes n'est pas douteuse, et, sous une
forme ou sous une autre, le ministère
sera. approuvé. Personne ne craint sérieu-
sement de voir la Couronne menacer, au
moyen des forces indiennes, la liberté
des citoyens. On est vivement frappé au
contraire du déploiement de puissance
dont l'Angleterre donne le spectacle grâce
& l'acte hardi de lord Beaconsfield. Mais
l'Opposition se plaint moins encore de la
résolution du gouvernement que de la ma-
nière dont elle a été accomplie. Au mo-
ment ouïe budget à étédiscuté etvoté, le
ministère n'a rien dit qui pût-faire pré-
voir ses intentions; la Chambre était
déjà en vacances de Pâques lors-
qu~on appris subitement qu'il avait
ordonné le transport à Malte dés troupes
de l'Inde. Ce secret longtemps gardé
donne plus de vigueur aux attaques
de l'Opposition et! pourtant n'était-il pas
exigé par les circonstances, et si lord
Béàcôusfiëld a visé qu&Ique peu a l'enet,
reSet qu'U a produit n'a-t-il pas provo-
que uoe gra.Bde impression en Europe et
eu Russie? Lés libéraux avancés, les fi-
dèles de M. Giadstone s'élèvent en géné-
ral cpntfe l'emploi des/troupes indiennes
en Europe, Nous avons déjà eateadu, nous
entec4roBa encore bien des déclama-
tions & ce sujet. Pour ce qui est de la ques-
tion contitutionnelle, elle u'iatéresse
guère que les Anglais encore ne la trai-
teat-its que pour l'honneur des principes,
et peut-être l'Opposition n'a-t-elle d'autre
but que d'établir dès aujourd'hui un grief
qu'elle ne fera valoir que plus tard, si
l'occasion s'en présente. L'Opposition
soutient que le ministère n'a pas pu
appeler a M&Ite les trompes indien-
nés sans porter atteinte & I& B'éc~mtiph
des Droits. Les ministériels'rëptiqùént,
que la Déclaration des Droits MC~d'san~.
doute d'introduire en temps de~tS~-
troupes étrangères dans le royaumë~THSîs
que Malte est une dépendance placée en
dehors du Royaume-Uni. Ils invoquent des
précédens. En 1775, disent-ils, des garni-
sons hanovriennes ont été envoyées à
Gibraltar et à Port-Mahon. Sans remonter
si loin, pendantia guerre de Crimée, le mi-
nistère, qui était alors composé de libé-
raux, a levé une légion allemande, et
cette légion a été envoyée précisément à
Malte, bien que le Parlement n'eût auto-
risé que son envoi en Crimée. Soit
réplique l'Opposition, mais dans les deux
cas on était en guerre, et aujourd'hui il
n'y a pas de guerre. Il est vrai que les
troupes indiennes ne sont pas intro-
duites dans le royaume même mais si le
gouvernement prenait l'habitude de les
appeler à Malte, à Gibraltar ou sur
tout autre pôint analogue, il rendrait
ainsi disponibles un plus grand nombre de
anT~ata tct~o ~n ~mt~ ~< M"M~/ ,4~. f.t.
pourrait retenir ceux-ci dans le royaume,
contre l'esprit sinon contre la lettre de
1'
On le voit, c'est une pure question de
droit constitutionnel que le Parlement
agite en ce moment, et 1~ discussion est
compliquée, un peu confuse comme le
sont toujours les débats de cette nature,
surtout dans un pays où la Constitution
est composée d'habitudes, de traditions,
de précédens que l'esprit légiste interprète
avec subtilité. Peut-être jugera-t-on
à propos de renouveler la Déclaration des
Droits et de la mettre en rapport avec l'é-
tat actuel du pays. Il est plus probable
que l'on se bornera à une discussion où i
les uns exposeront les principes, où les n
autres les reconnaîtront, après quoi une
majorité considérable approuvera, en fait, i
la conduite du gouvernement. L'Opposition
estd'aùtantplusà l'aise dans l'attitude i
qu'elle a prise, qu'elle sait parfaite- t
ment que ses récriminations théoriques 1
ne peuvent avoir aucune conséquence ) i
pratique, du moins immédiate. La majo-
rité est acquise au ministère, et tout le (
monde sent bien que si la guerre est évi-
tée sans humiliation pour l'Angleterre et (
sans danger pour ses intérêts, c'est à la 1
résolution énergique et prompte du gou- <
vernement qu'on Je devra. 1
MtIRSB DB PAMt
CttttMfe t< 20 tt 21. BtttKMe. N&taxw.
ee/e
Comptant. 74 ~0 74 30 10
Fin cour. 742S. '743S.7..10.
t'O~
Compt&nttM8!i.7. 1098!!
Fincour.l0985.10990..j' S.~
FBTITB BOURSN DU SOU.
'Emprunt S 0/0. 109 &. 971/2, 93 3/4, 110 ff.
10,061/4.
30/0. 74fr.0.
S 0/0 turc. 9&. 40, 65.
Banque ottomane.. 363 fr., 364 i'r.
!Florlns(or). S9 3/8, 9/16.
Et~ptiennes 6 0/0.. 184 fr. 37, l90h'.
Chemins ëgyptiena. 307 fr. SO, 310fr.
IMMgMtphi~ p
(Service télégraphique de raffencaHavas.}
LoCaire,le2imai.
Les vapeurs AfaMa et ~aHAi'M et le bâtiment à
toiles ~tMeraN, ayant a bord 1,203 fantassins et
~12 chevaux, sont entrés dans le canat de Suez.
i Le j~trap~ a été retenu en quarantaine parce
nue deux cas de choléra se sont manifestés à
bord.
Constantinople, le 20 mai, soir.
Quel&uës réfugies mu~utmans armés sont allés
aujourd'hui au palais de Tcheragan, résidence de
l'ex-Sultan Mourad. Ces réfugies ou ces indivi-
dus déguisés en réfugiés, après avoir assassiné
les sentinelles, ont pénétré dans le palais.
Les troupes commises a. la garde du palais
étant accourues, un engagement a eu lieu. Les
réfugiés ont été repousses, et la plupart ont été
tues. Une quinzaine de blessés ont été ensuite
conduits au palais de Yildiz-Kiosk, résidence du
Sultan Abdut-Hamid, où on les a interrogés.
Il ressort de leur interrogatoire que plusieurs
personnages sont compromis dans le complot.
Des .arrestations ont eu lieu; 'H en est résulté
une certaine panique dans la vitle ou, par me-
sure d'ordre. le bazar a été fermé.
Actuellement, tout est tranquiUe des troupes
gardent le.palais de Yildiz-Kiosk.
Vienne, le 2t mai.
Une dépêche ofQcietIe, reçue par l'ambassade
de Turquie, rapporte ainsr l'incident d'hier à
Ccmstantinople
Trente réfugiés pénétrèrent à l'improvistodans
le jardin du palais du Sultan. Its voulurent en-
trer dans le palais, mais la garde s'y opposa.
Un des réfugiés fit Teu et tua une sentmotle.
Les troupes arrivèrent alors en force. Les as-
saiHans furent repoussés, et, dans te tumutte qui
s'ensuivit, il y eut des morts et des blesses de
chaquecôté. Il 1
Ali-Suavi, qui avait organisé 'cette agression,
est parmi les morts.
Les prisonniers interrogés, déclarent qu'ils
ignoraient le but de leuM chefs et qu'ils ont obéi
à un mot d'ordre.
L'instructionsepoursuit.
Aucun autre incident ne s'~6t produit dans
Constantinople.
La tranquillité est complète.
Constantinople, le 20 mai, soir.
Les Russes paraissent décidés à une action
énergique contre les insurgés des monta Rhô-
dope.
4,800 Russes environ sont arrivés d'Andrinople
a San-Stciano dans la journée d'hier.
Les mouvemens russes n'indiquent qu'un fai-
blé espoirde paix.
Londres. le 21 mai.
Le y~~ publie la dépêche suivante de Saint-
Pétersbourg, le 20 mai
<; Des dernières négociations, les seuls résul-
'tït&jqui semblent authentiques sont les suivons:
13' aurée de l'occupation do la Bulgarie peut Stre
anmgée e le nombre des troupes d'occupation peut
êt)é diminué; une commission européenne pourra
jM~e établie au lieu d'une commission russe en-
un un nouveau projet pourra être adopté pour le
paiement de l'indemnité de guerre. u
On télégraphie de Vienne. le 26
noncent que le gouvernement entend établir un
nouvel impôt, l'impôt sur le revenu, pour couvrir
les dépenses de la guerre.
le,%dse' de la guerre.
a Mercredi, quatre steamers rapides sont partis
de Cronstadt pour la mer Baltique.
)) Deux cuirassés' russes qui étaient ancrés
dans ieseaux danoises sont partis hier dans la
direction de l'Ouest. »
Le ~'Mt:M publie la nouvelle suivante de Phila-
delphie le 20 mai
« Le gouvernement russe a acheté pour une
somme de 300,000 dollars environ le steamer Co-
hfM~M, appartenant a la ligne de la Havane à
New-York. n
Vienne, le 20 mai, soir.
Des personnes arrivant de Roumanie donnent
les renseignemens suivans
A Reni (Bessarabie), les Russes ont fait tant
de travaux et élevé tant d'installations diverses,
que l'aspect de cette ville est tout à iait changé.
Non seulement ils ont construit un quai on bois,
mais ils ont aussi construit des hôpitaux, égale-
ment en bois, et un embranchement de chemin
de fer. Cet embranchement se relie avec la ligne
de Bender-Galatz qui passe prés de Reni, et
j.t..i:~c,<~
disposé do telle sorte que les évacuations de ma-
lades et les déchargemens des objets les plus
pesans peuvent se faire avec une grande facilité.
Dans toute la Bessarabie on construit des ponts
et on répare les chemins avec une activité fébrile.
Des fortifications importantes sont élevées, sur-
tout à Sulina et àToultcha. De grosses pièces d'ar-
tillerie sont transportées à Silistrie.à.Roùstchouk
et à 'Widdin, dont les fortiucations, loin d'être
rasées, sont au contraire hâtivement complétées.
La ligne de Bender-Galatz est en pleine activité;
les train~ ne cessent d'apporter de nouvelles
troupes et de remmener de nombreux malades.
Le VoM~M~ o//fe~ a publié il y a quel-
ques semaines le tableau du mouvement
de la population en 1876. Ce document si
intéressant a presque passé inaperçu, tan-
dis que, il y a deux ou trois ans, les ren-
seignemens du même genre avaient excité
un universel intérêt, grâce surtout à un
cri d'alarme de M. Léonce de Lavergne
sur l'état stationnaire, si ce n'est rétro-
grade, de la population française. Dans
l'intervalle, il est vrai, le recense-
ment général fait l'an dernier était
venu nous apprendre que le nombre
des habitans de la France s'était élevé de 1
36,102,921 en ~872 à 36,905,788 en 1876. (
Ce léger accroissement avait causé une ) I
heureuse surprise, quoiqu'il nous laissât <
encore de 1,1.30,000 âmes au-dessous de
la population de la France d'avant 1870. <
Les dernières statistiques de lapopula- i
tion viennent toutefois démontrer que ]
cette maigre augmentation de 800,000 âmes j (
en cinq années ne tient pas uniquement à 1
l'excédant des naissances sur les décès i
dans la période de 1872 à 1876; une partie t
notable de l'accroissement de la popùta- 1
tion a été fournie par l'immigration étran- t
gère, qui a dû dépasser de 201j580 têtes 1
l'émigration française, t
Laissée à ses propres ressources sans I
l'appoint passager de l'immigration alsa-
cienne et lorraine~ la population de la l
France est presque absolument station- I
naire; elle le deviendrait tout à fait si les t
paysans pauvres des cinq départemens de 1
la Bretagne prenaient exemple sur leurs a
riches voisins de Normandie, et si les L
Flamands et les Belges du département c
du Nord ne conservaient pas sur un point q
de notre territoire des habitudes de fé- 1
condité. a
Le nombre des mariages en France, E
qui était resté assez élevé depuis 1872, a 3
notablement diminué en 1876 on n'en s
trouve plus que 291,366 pour un chiure
moyen de 36,839,484 habitans c'est une
proportion de 0.79 mariages par 100 habi-
tans. En 187S, ce rapport était de 0.82; en
1874, de 0.83; en 1873, de 0.89, et en
1872, de 0.98. Les mariages des deux an-
nées que nous venons de citer en dernier
lieu avaient été particulièrement nom-
breux, par suite du retard que les événe-
mens de 1870 et de 187 i avaient apporté
à beaucoup d'unions. Qu'une certaine dé-
croissance se soit produite dans le chiffre
annuel des mariages depuis les années
exceptionnelles de 1872 et 1873, il ne fau-
drait donc pas trop s'en étonner on doit
constater néanmoins que cette décrois-
sance a été beaucoup trop forte pour
l'année 1876. La proportion des mariages
au nombre des habitans a été en moyenne,
pendant un demi-siècle, de 0.82 0/0 il
est regrettable de là voir tomber à 0.79.
Cette chute est-elle accidentelle? Tient-
elle, au contraire, à des causes sociales
permanentes ? Les difficultés que rencon-
tre pour contracter mariage une certaine
partie de la population, -les ouvriers no-
mades des villes, par exemple,– y ont-elles
quelque influence? Le service militaire
obligatoire y est-il aussi pour quelque
chose? Il est probable que ces différentes
causes ont une certaine action sur le
nombre des mariages, et il esta craindre
que la moyenne des unions légales ne
tombe encore, dans les prochaines an-
nées, au-dessous du chifïre actuel. Aussi
ne saurions-nous trop insister pour que
les formalités légales qui précèdent le ma-
riage soient notablement simplifiées, sur-
tout en ce qui concerne le consentement
des ascendans; il estridicule qu'un homme
de trente ou quarante ans ne puisse pas
se marier à son gré et qu'il doive justifier
de l'approbation ou du décès de toute une
série de parons ou de grands-parens. La
suppression de toutes ces exigences su-
perflues est d'un véritable intérêt public
c'eat une question de moratité et de force
nationale & laquelle il est étrange que nos
législateurs soient indin'érens.
Si le nombre des mariages a décru
en 1876, il n'en est pas ainsi du nombre
des naissances, qui a augmenté au con-
traire, et se trouve le plus élevé que l'on
ait vu en France depuis 1867 inclusive-
ment, sans atteindre encore cependant
un chinre soit relativement, soit absolu-
ment considérable, ou même satisfaisant.
Nous avons eu en France 966,682 naissan-
ces en 1876, au lieu de 9al,000 en 187S,
9S4.000 en 1874, 940,000 en 1873. Mais
qu'est-ce que 966,000 naissances pour un
pays d'environ 37 millions d'habitans? Le
Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et
de l'Irlande, qui n'a que 33 millions et
demi d'habitans, a compté 1,1S4,651 nais-
sances en 1876, 200,000 environ plus que
nous. Je ne parle pas ici de l'Allemagne
qui tombe évidemment dans un excès
contraire au nôtre, avec ses 1,600,000
naissances annuelles. Un statisticien in-
génieux ou, pour lui donner le nom nou-
veau qu'il réclame, un démographe ha-
bile, M. le docteur Bertillon, a imaginé
une théorie très curieuse relativement à
l'Allemagne et~ à la France. En Alle-
magne, dit-il, la plus grande partie de
l'excédant de la production sur la
consommation est employée & élever
des enfans, à faire des hommes, à aug-
menter'la population en un mot. En
France, au contraire, la presque totalité
de l'excédant de la production sur la con-
sommation est consacrée à l'épargne, à la
création de capitaux. Il en résulte qu'en
France les capitaux augmentent chaque
année dans des proportions notables, et
que la population reste à peu près station-
naire en Allemagne, c'est l'opposé la
population s'y accroît rapidement et con-
stamment les capitaux, au contraire, n'y
augmentent que lentement. Les Français,
considérés individuellement, prospèrent
et ne multiplient pas les Allemands mul-
tiplient beaucoup et prospèrent médio-
crement.
Cette antithèse pourrait paraître à notre
avantage si l'on se plaçait au point de vue
~e plus bourgeois, celui du bien-être ma-
tériel et de la commodité de l'existence
elle nous est, au contraire, défavorable si
l'on se met à un point de vue plus élevé,
celui de la morale universelle, celui de la
puissance nationale, celui de l'influence
de la race. Avec des habitudes aussi per-
sévéramment prudentes et un voisin aussi
prodigieusement prolifique, il devra se
produire une infiltration constante et
lente de l'élément étranger sur notre sol;
nos départemens frontières et nos grandes
villes se rempliront de plus en plus d'une
population exotique la population en
effet, comme l'eau, tend à gagner partout
le même niveau cette sorte d'invasion
latente est un péril lointain, mais certain
pour la nationalité française.
Laissons là les théories qui peuvent
paraître des conjectures à beaucoup,d'es-
prits et revenons à la statistique du
mouvement de la population française en
1876. Il y a donc eu chez nous, dans cette
année, 966,682 naissances, ce qui est une
légère amélioration relativement aux an-
nées antérieures; mais ce n'est encore
qu'un rapport de 2.82 naissances par
lOOhabitans. Jusqu'à 1867, ce rapport
avait toujours été en France plus élevé.
Dans la période de 1801 à 1810 il était de
3.30 0/0; il est vrai qu'il se faisait alors
sur les champs de bataille une effrayante )
consommation d'hommes et qu'il fallait <
beaucoup de fécondité pour remplir les <
vides faits par la mort. De 1817 à 1831, le i
rapport des naissances au nombre des ha- <
bitans fut encore de 3.11 0/0; il fléchit à ]
2.86 de 1832 à 1846; pendant les 21 an- j
nées suivantes, il tomba à 2.65 et resta (
longtemps à cecbinreavec une constance <
presque parfaite depuis lors, il s'est af- 1
laissé à 2.S7 en 1869, 2.55 en 1870, et (
_t,
uuus suunues reuuns a. cunsiaerer comme
un progrès.Ia proportion actuelle de 2.62.
Triste progrès cependant, qui nous
laisse bien en arrière de la plupart des na-
tions d'Europe. D'après des statistiques
soigneusement faites par M. Loua et pu-
bliées par ~F<'o?M??M.~ /~Kc
vient au dix-huitième rang parmi les peu- `
ples de l'Europe pour la fécondité propor-
tionnelle de sa population. C'est la Russie
qui tient le premier avec une natalité de
4.72 par 100 habitans; cette grande fécon-
dité assume à la Russie dans l'avenir un
rôle absolument prépondérant en Orient;
dans cinquante ou soixante ans cette puis-
sance aura 150 millions d'habitans s'ils
demeurent compactes et uois, on voit quel
grand rôle ils pourront jouer, avec l'immen-
sité,;de leurs territoires et la faiblesse de
leur& voisins de l'Europe méridionale et de
l'Asie. L'Allemagne vientau troisième rang,
après la Hongrie qui compte d'ailleurs
beaucoup d'Allemands; elle présente une
natalité de 3.97 0/0; en Angleterre, la
natalité est de 3 1/2 par 100 habitans;
parmi les nations latines, l'Italie seule est
très féconde les naissances y sont dans
le rapport de 3.67 0/0 avec le chiure gé-
néral de la population mais le territoire
italien est étroit, les montagnes y tiennent
beaucoup de place, et l'émigration ne
trouve pas de colonies italiennes où elle
puisse se porter sans perdre sa natio-
nalité.
Revenons à notre chère France dont le
territoire est assez vaste et qui, de plus,
a quelques colonies importantes. Sur nos
86 départemens, y compris Belfort, il y
en a 17 qui ont offert un excédant des
décès sur les naissances. Généralement,
cet excédant est assez faible il n'est con-
sidérable que pour les départemens de
Normandie, pour la Sarthe qui touche à
cette ancienne province, pour Seine-et-
Oise et pour deux départemens du Midi,
le Gers et le Lot-et-Garonne. La Norman-
die tient toujours le premier rang c'est
une vieille habitude la prudence normande
semble avoir complétement détruit l'an-
cienne hardiesse normande les Normands,
qui jadis essaimaient sur tous les points
du globe et qui représentaient en France
l'esprit d'aventure, eux qui ont fondé au
Canada une race encore si prolifique, ne
semblent plus se soucier que d'un seul
moyen de fortune la réduction du nombre
des enfans. Dans l'Orne, les décès dépas-
sent de 1,94 S les naissances; dans le Cal-
vados, de 1.73S; dans l'Eure, de 1,441;
dans la Manche, de 211. Seul, le départe-
ment industriel et un peu cosmopolite de
la Seine-Inférieure, parmi ceux de l'an-
cienne Normandie, offre un excédant des
naissances sur les décès.
Au point de vue de la fécondité, la Bre-
tagne est une province exceptionnelle en
France, faisant juste la contre-partie de
la Normandie. L'excédant des naissances
sur les décès est de 5,531 dans les Côtes-
du-Nord, de 3,346 dans l'Ule-et-Vilaine,
de 6,488 dans le Finistère, de 3,013 dans
le Morbihan, et seulement de 1,924 dans
la Lbire-Inférieure, qui n'est déjà plus la
vraie Bretagne. Les cinq départemens de
cette ancienne province ont donc donné
un excédant de plus de 22,000 nais-
sances, tandis que l'excédant des nais-
sances sur les décès n'est, pour la.France
entière, que de 132,608. Le reste de cet
excédant est dû principalement à deux
départemens du Nord-Est, ceux du Nord
et du Pas-de-Calais, où une partie de la
population est d'origine belge, et à tout
un groupe de départemens du Centre et
du Micu, où la natalité est assez lorte 1
l'Allier, le Cher, la Creuse, la Corrèze, la
Dordogne, l'Aveyron, l'Ardèche, la Lozère,
!a Loire, l'Indre, le Loiret, la Nièvre, la
Haute-Vienne, Saône-et-Loire, la Vendée
et les Landes; on remarquera que, sauf
deux ou trois, tous ces départemens for-
ment un groupe à peu près compacte. La
région de l'Est, celle de l'Ouest (sauf la
Bretagne) et les départemens avoisinant
Paris, ainsi que Paris même, n'ont guère
contribué à l'augmentation de la popula-
tion française en 1876.
Le nombre des ënfaas naturels n'a pas
cessé de diminuer en France depuis
quinze ans: il n'est, pour l'année 1876,
que de 66,306 sur 966,682 naissances to-
tales c'est une proportion de 6.86 0/0, la
plus faible que l'on ait vue depuis )860
avant 1870, ce rapport variait entre 7.4Si
et 7.65 0/0. Depuis lors; il a constamment
diminué. Est-ce une preuve que les mœurs
deviennent meilleures? Nous n'en som-
mes pas certain, quant à nous. La pro-
portion des enfans naturels aux enfans
légitimes est un très médiocre indice du
degré de moralité de la population.
Le nombre des mort-nés, auquel beau-
coup de personnes attachent de l'im-
portance comme symptôme d'avortemens
ou d'infanticides latens, a légèrement
diminué en 1876 il n'est que de 44,680,
soit 4.42 0/0 relativement au nombre
total des conceptions constatées c'est
exactement le môme rapport que celui
de la période quinquennale de 1861 &
1865; on ne peut donc prétendre que la
situation ait empiré de ce côté. La pro-
portion des mort-nés illégitimes est tou-
jours assez notablement plus forte que
celle des mort-nés légitimes; néanmoins,
elle aussi a décru en 1876, et elle se
trouve inférieure au rapport correspon-
dant de la période 1861-1865. Au sur–
plus? IOULub le: uuiiulubluuk5 inuraie:5 que
plus, tumea lt:s uuuumsiuus muKtics que
l'on prétend tirer de l'examen du nombre
des mort-nés nous paraissent conjectu-
rales et médiocrement probantes.
La dernière partie du mouvement de la
population, celle qui concerne les décès,
est assez satisfaisante en 1876. Il n'y a eu
dans cette année que 834,074 décès, ce
qui porte à 132,000 l'excédant des nais-
sances. En 1875 et en 1873, le chiffre des
décès avait été supérieur d'une dizaine
de mille. Il était, au contraire, notable-
ment inférieur en 1872 et en 1874; mais
ces deux années étaient exceptionnelles.
La mortalité de 1876, qui a été de 2.26
par 100 habitans, peut être considérée
comme une assez bonne moyenne. Dans
les six années qui ont précédé la guerre,
la proportion des décès à la population
était plus considérable; elle variait de
2.26 en 1867 (chiure identique à celui de
1876), minimum de cette période, à 2.43,
maximum en 1865. Si l'on se reporte aux
périodes plus anciennes, la mortalité an-
nuelle était de 2.43~ ~)/0 de 1820 à 1830,
de 2.SO de 1831 à 1835, de 2.36 de 1836
à 1840, de 2.26 de 1841 à 1845, de 2.37
de 1846 à 1850, de 2.41 de 1851 à I8SS,
de 2.39 de 1856 à 1860, de 2.26 de 1861
à 1865, enfin de 2.31 environ de 1866 à
1869. La proportion des décès en 187~ a
donc été plus faible que dans toutes les
périodes antérieures, sauf celles de 1841
à 1845 et de 1861 à 1865. On pourrait trou-
ver dans ces chinres un symptôme de
l'amélioration des conditions hygiéniques
de la population. Il ïaut dire cependant que
le chlore de la mortalité en France reste
encore assez élevé, ce qui tient probable-
ment aux très nombreux décès parmi les
jeunes enfans. Dans l'Angleterre propre-
ment dite et le pays de Galles les décès
n'ont été que de 510,000 en 1876 pour
24,547,000 habitaos, ce qui donne un rap-
port de moins de 2.10 0/0, rapport infini--
ment plus favorable que celui de la mor-
talité française en 1876.
En définitive, la statistique du mouve-
ment de la population en France pour la
dernière année connue n'est ni particu-
lièrement attristante, ni particulièrement
consolante. Htle ne témoigne d'aucune
tendance nouvelle accentuée ni de ré-
génération, ni de dégénéreseenee. Notr&
peuple conserve les mêmes traits carac-
téristiques il se marie sans grand en-
train ni empressement; il a peu d'enfàns
légitimes et même d'enfàns naturels;
il n'oare rien de saillant dans le chiSre
de sa mortalité il croît juste assez en
nombre pour n'être pas exposé à brus-
quement décroître il sùf6rait que les
Belges du Nord, les Bretons et les mon-
tagnards de sept ou huit départemena
du Centre prissent les habitudes du restB
de la population française pour que la
France perdît tous les ans quelques di-
zaines de milliers d'habitans. Il semble
que chacun recherche une aisance bour-
geoise, une prospérité fondée unique-
ment sur l'épargne et sur le petit nom-
bre de copartageans dans les héritages.
On vit tranquille ainsi et heureux
peut-être mais on ne grandit pas, on ne
rayonne pas au dehors, et, au milieu du
débordement de la vie toutautour denous,
dans les deux mondes, on est, dans l'indus-
trieuse société moderne, comme ce rentier
oisif qui s'étonne de voir qu'avec la même
fortune il devient chaque année relative-
ment plus pauvre, et qu'il tombe de plus
en plus dans la médiocrité.
PAUL LEROY-BEAULIEU.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
léans devait adresser au gouvernement sur le
cen(enaire de Voltaire~ et la réponse de M. le
président du conseil. Dirons-nous que la cu-
riosité des auditeurs n'a dû être qu'à moitié
satisfaite? Il s'agissait, notez-le, non pas
d'une interpeUation mais d'une simple
question, et il y a entre ces deux for-
mes de procédure parlementaire cette dif-
férence essentielle qu'aucun vote n'a. lieu
sur .une question,,et que le débat est circon-
scrit entre l'orateur qui la pose et le minis-
tre qui lui répond. Mais ce qui diminuait
singulièrement l'intérêt de la question que
MgrDupanloup avait résolu de porter non
sans éclat & la. tribune, c'est qu'elle était
devenue sans importance et sans ob-
jet, depuis la lettre de ;M. de Marcère
au préfet de la Seine ~ur la délibération du
conseil municipal. Cette lettre était certes
nette, et, répondant d'avance à la question,
elle était bien de nature à" dissiper toute in-
quiétude, à supposer que l'on en ait eu vrai-
'ment. Dès lors, pourquoi demander ce qu'on
savait déjà ? Aussi n'est-ce pas en vérité une
question que Mgr Dupanloup est venu ~porter
à la tribune; ce sont, il faut bien le dire, ses
ardeurs, ses rancunes littéraires et ses anatM-
mes religieux. Ce n'était donc plus qu'une
manifestatiou.vaine, et qui avait même, pour
la cause qu'elle prétendait serv.ir, cet inconvé-
nient dont un esprit aussi sagace que celui de
MgrDupanloup aurait dû s'apercevoir: de
mettre en lumière précisément ce qu'il ré-
prouve, et qu'il vaudrait mieux ne point si-
gnaler aux esprits. Est-ce donc là le but qu'il
poursuivait? S'il en eût..été ainsi, il faudrait
convenir qu'il y a réussi parfaitement.
a La séance a commencé tard; on atten-
dait impatiemment l'expédition de divers
détails parlementaires. EnSn M. 4e président
appelle 1~ question. Il se fait un profond si-
lence, et dufauteuil ouil siège à l'extrême
droite, sous la loged'ayant-scène, nous voyoM
l'évoque d'Orléans se lever et se diriger len-*
tement vers la tribune. Il tient à ~a main un
manuscrit c'es t un discours écri t! Visiblement
ému. agitant tes feuillets dans ses mains trem-
blantes, il commence la lecture d'une voix
sourde et voilée, à ce point que nous avons
peine à saisir la suite.de ce réquisitoire, car
c'est un réquisitoire en réalité; c'est la conti-.
nuation de la polémique queMgrDupanloup
a engagée et dont retentit la .ZM/~M~, de .ces
pamphlets qu'il ne cesse de lancer depuis
plusieurs semaines contre la mémoire de
Voltaire. Dix de ces lettres, si je ne me.
trompe, avaient paru déjà nous avons en-
tendu aujourd'hui la onzième.
On nous permettra de n'en point donner.
l'analyse. Nousi'avons dit, ce n'était plus la" °
question qu'il devait primitivement adresser
au gouvernement sur son attitude dans l'af-
faire du centenaire non car cette attitude, le
gouvernement l'a fait connaître par ses décla-
mations publiques. Mais ily avait un point sur <
lequel M. de Marcère n'avaitnaturellementpu
s'expliquer dans sa lettre, c'est la publica-
tion du volume du centenaire. On sait que les
organisateurs de la fête du 30 mai avaient
résolu de composer un recueil d'extraits
des principaux écrits de Voltaire, mor-
ceaux choisis, destinés à donner comme
un. aperçu de son œuvre, en un for-
mat compacte, dans une édition populaire. Ce
volume a paru il y a quelques jours, et il doit
à M.Dupanloup–qu'on nous pardonne le
terme–la ~cJaMë la plus belle que ses-
éditeurs pussent souhaiter. Une telle compi-
lationétait sansdoutedifacile ily faHaitbeau-
coup de tact et il s'yrencontraitmaintecueil,
Les a-t-on su éviter? Ce qui est certain, c'est >,
qu'elle n'apointtrouvégrâceauprès de Mgri'é-
vêque d'Orléans et de ses amis, et leur irrita-
tion a été telle, qu'ils avaient agi té si l'on ne
demanderait pas que le livre fût poursuivi!
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