Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-10
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Description : 10 mai 1878 10 mai 1878
Description : 1878/05/10. 1878/05/10.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS
MMN M
i8M.
YEMMEN i0 MA!
W~T~W~inM~T A t tf~W~t~ t~tT~t~ A HF!~
-ON'S'ABONNE
me des Prëtres-Sa!nt-6ermam-4'Auxerro!s, i7.
.P)tHX.E:&'ABO!W!M!]imM'B'
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W~pa~emteno, nm m~Mméfo. « ecnt.
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MM. MeUzy, màwte« et C*,t.Flnch!aneComMth
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ON S'ABONNE
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P~r renvoi d'une Taleùr payable & Parte.
P~TKtUES ET LITTERALES
..r~ "r
Les annonce: sont re~ue:
ehm MH. t~nehey, t.ttHKplace dela Bourse,
et 'M bureau du J~~nt~Ajtt
PARIS
JEUDI 9 MAI
La discussion de la loi concernant le
rachat de plusieurs lignes secondaires de
chemins de fer, leur classement dans le
réseau d'intérêt général et leur exploita-
tion éventuelle par l'Etat, se poursuit au,
Sénat avec les développemens qu'elle
comporte et une rare vigueur d'argumen-
tation. Ce n'est pas que les orateurs du
Sénat aient trouvé des argument bien
nouveaux, ni qu'ils aient renouvelé la
question par la manière de la traiter. Les
journaux de la droite nous avaient an-
noncé, nonsaus quelque dédain,pour la
Chambre des Députés, que la discussion
véritable, approfondie, déGnitive aurait
lieu a~Sénat, et'qu~il en jaillirait les plus
éblouissantes lumières. Le pays, nous di-
sait-on,'va voir ecan le défaut des projets
4ù gouvernement, et il s'arrêtera épouvanté
devantl'abîme où on le pousse. Ces pro-
phéties né se sont pas réalisées, et
si l'opinion avait pu être émue par
les discours de MM. BuSet et Cail-
laux, elle aurait été rassurée par ce-
lui de M. le ministre des travaux pu-
blics. M. Caillaux a parlé en homme du
métier, mais en homme prévenu. M. Buffet
a défendu sathèse avec la roideurôrdinaire
de sa logique, mais avec l'étroitesse de
ses principes et de ses points de vue.
L'un et l'autre nous ont menacé dés plus
grands désastres, mais on est si habitué à
les entendre annoncer des Catastrophes
dans tous les genres, catastrophes qui se
font toujoursattendre, qu'ils ontdécouragé
l'effroi le mieux disposé. Au reste, leurs
discours n'ont eu rien de bien neuf, et
nous ne voyons pas qu'ils aient détendu
leur thèse avec plus de force que les ora-
teurs de la Chambre des Députés, M. Rou-
her par exemple. M. de Freycinet n'a pas
eu de peine à dissiper les nuages dont les
alarmistes avaient assombri la question,
et la question elle-même, il l'a rétablie
dans ses termes exacts, dégagée de toutes
tes exagérations, expliquée ennn dans ses
détails avec une clarté et une élégance de
parole qui ont produit sur le Sénat une im-
pression considérable. Le succès person-
nelde M. de Freycinet a été complet c'é-
tait la seconde fois qu'il montait a la tri-
'Bune, et il s'y est révélé aussitôt comme
an maître dans l'art de discuter.
M. le" ministre des travaux publics n'a
pas dissimulé que le projet qu'il soutient
n'est pas de tous points parfait mais ce
projet dont il n'est pas l'auteur, ce projet
dont il a hérité et dont il se contente de
poursuivre Inapplication avec mesure et
prudence, a l'avantage d'être une solu-
tion', et, comme il l'a dit, la seule
solution possible. Les erreurs de prin-
cipe où tes légèretés de conduite des
administrations précédentes ont créé une
situation difncile dont ir faut sortir ab-
solument. On a. eu tort d'accorder: des
concessions pour des lignes secondai-
res destinées a faire une concurrence
apparente aux lignes principales, mais qui
eu réalité n'étaient pas viables. Qu'est-il
arrivé ? Qu'arrive-t-il aujourd'hui? Le&
concessionnaires de ces lignes, se voyant
sur le po~nt de pé!rir, viennent demander
au ministre desjextensions. de périmètre,
des concessions nouvelles et plus consi-
dérables. Accéder à leurs demandes serait
persévérer dans l'erreur, aggraver la faute
primitive, préparer des ruines ptus dou-
loureuses, et dans quel espoir décevant?
Dans l'espoir d'organiser entre les divers
réseaux une concurrence que M. de
Freycinet n'apas hésité à déclarer une idée
folle et fatale. Il s'est donc refusé à ces
sollicitations. Mais que faire en présence
dé lignes eh détresse, condamnées & périr
si on les laisse à leurs seules ressources, et
dontquelques unes sont d'une utilité incon-
testable, parfois même indispensable au,
point'de vue Stratégique ? il' a-bien" fallu
se résoudre.au rachat/et ce n'est.pas &ur
ce point que l'Opposition présente ses
plus vives ~doléances.' Le rachat, on le
concède~ bien qu'on~craigne~q~il ne de.
vienne un mauvais-exemple,-et peut-être
même un" détestable 'encouEagement, a
certaines entreprises. L'Etat rachète ces
lignes, 8oit' Aussi bien, la dépense n'est
pas aussi exagérée qu'on Eavait cru
d'abord, attenda que la plupart de
ces lignes ne sont pas terminées.
Mais comment seront elles exploitées? 9
Seront-elles immédiatement incorporées
aux grandes Compagnies? Seront-elles
exploitées directement psr l'Etat ? L'Op-
position préfère le premier système.
On craint de voir l'Etat, au moyen
des petits réseaux, raccordés entre eux,
iaire aux grandes Compagnies cette
concurrence doi.t M. de Freycinet a
repoussé l'idée. Les explications qu'il
adonnées à ce sujet sont de nature à
rassurer toutes ces craintes. ~s dé-
clare, a-t-il dit, que non seulement je nedé-
sire pas, mais que je redoute le fardeau
de l'exploitation. Alors pourquoi
ne pas rétrocéder les lignes rachetées à
telle grande Compagnie, celle d'Orléans
par exemple? Le motif est bien sim-
ple. En bonne foi, serait-il sage d'é-
crire dans la loi une disposition sem-
blable ? Le gouvernement serait-il libre
dans la discussion et la sauvegarde des
intérêts de l'Etat, s'il était obligé par
avance à opérer la rétrocession daos des
conditions quelconques? Les grandesCom-
pagnies ne pourraient-elles pas abuser
de la situation? M. le ministre a de-
mandé qu'on lui laissât sa liberté il en
usera sous sa responsabilité et sous le
contrôle incessant desdeux Chambres. M a
fait un juste éloge de la Chambre des Dépu-
tés, de l'impartialité qu'elle a mise dans la
discussion, des scrupules pi vifs et si ho-
norables qu'elle a montrés, de la lenteur
studieuse avec laquelle elle a formé sa ré-
solution. Est-ce là une Chambre systéma-
tique, amoureuse des nouveautés, acces-
sible aux utopies? Non; la Chambre a
hésité longtemps avant de se résoudre;
elle ne. l'a fait que lorsque la lumière a
pour elle été complète; elle n'a pas, du
reste, engagé l'avenir, et, quel que soit le
mode d'exploitation éventueiïe adopté par
l'Etat, les Chambres seront toujours là
pour en juger les effets et pour changer le
système si ces effets sont mauvais.
Tout cela a été dit par M. de Freycinet
avec un tact parlementaire parfait, un sen-
timent profond des intérêts généraux du
pays, et une éloquence simple et vraie.T~ous
avons dit que cette grande discussion n'a-
vait eu dans ses détails rien de bien nou-
veau n'importe il est bon de renouve-
ler, de multiplier les explications que l'on
donne au pays sur ses affaires. C'est par
là que l'opinion se forme et fait son édu-
cation. Les craintes exprimées par quel-
ques orateurs, pour n'être pas fondées,
n'en étaient pas moins spécieuses, et cer-
taines théories aventureuses les fontTlaître
très judicieusement. Mais ces théories,
M. de Freycinetles a réprouvées pour son
compte avec une netteté de parole qui ne
peut venir que de la loyauté dé son es-
prit La Chambre lui a déjà donné sa
confiance, il a obtenu hier celle du Sénat,
et le vote du projet de loi n'est plus main-
tenant douteux pourpersonne.
SC~SSDSPAMS;
Ctatare !e8 8 !e9 9 !S~aMe.B!«tewe
't.e/a'
Comptant. M 70 73 80 .10,
FincouT. 7360. 7375.. ,~S.
'àa/wo~e-
Comptant 103.i03
~t~
ComptmH0960.1096S./< K./
Fmcomr.i0960..t09'?Q.t0.f.
.m NntfN BOURSE DU SÔm.
EmBr~nt 5 0/0. 109&. ~70 1/2.
S ~tarc. 8fr.:3S,30.
Egyptiennes 6 0/0.. 166 &. M.
Chemtns égyptiens. M!! fr. 62 1/2.
Banque ottomane.. 347 fr.SO.
TtMg~apMè privée.
{Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin. le'9mai.
Le comte Schouvaloif arrivera ici demain. U se
rendra. dit-on,aFnedrichsruhe auprès du prince
de Bismarck et partira demain soir pour Saint-
Pétersbourg.
Constantinople,le9mai.
La décision relative à l'évacuation partielle de
Choumia par ies Tares a été motivée 'par l'occu-
pation de.PravadientreChoumIà et Varna.
Lés Turcs sont. également disposés & évacuer
immédiatement Varna~en laissant senlement'une
force nécessaire pour garder les canons et le ma-
force néèessaire pour gqrdéé lés çaüons ;ét le' ina-
tériel, à la condition'que les Russes se retireront
également.~
Les Russes paraissent disposés à évacuer Sah-
Stefano, mais la limite de leur retraite n'est pas
encore~ décidée. Les Turcs démandent q~ls se
retirent jusqu'à Andrinople..
Les Russes parlent de se retirer seulement
derrriére Tchataidja ou jusqu'à Tchorlu.
Le quartier général russe attend à ce sujet les
dernières instructions~de Saint-Pétersbourg.
Des maintenant, une partie des forces russes
évacue San-Stefanô et les environs pour occuper
les hauteurs voisines' La santé des troupes mo-
tive ce déptacement..
On assure que les Russes évacueraient Erze-
roum après l'évacuation de Batoum par les
Turcs.'
Türcs: P 'Constantinople,Ie9mai.
Un télégramme de Batoum racontant l'occupa-
tion de Livana par- les Russes dit que la garni-
son turque s'est retirée devant une force russe
supérieure; mais la population musulmane a ré-
sisté, et les Russes sont entrés à Livana après un
combatavec la population armée.
Constantinpple,le9mai.
Les insurgés musulmans des monts Rhodope e
ont adressé'une proclamation aux c}irétiens de la
Thessatio et de la Macédoine, les 'appelant aux
armes pour défendre-la patrie commune contre
l'ennemi commun.
LaSuMime~or~e a inv.ité les journaux tuccs
à. modérer leur:, langage,a l'égard des Bulgares.
aûn de ne pas exciter la haine entre ceux-ci, et
les musulmans.q.ue le gouvernement turc cherche
aapaiser. ` Constantinoplo,le9mai.
Le premier ministre a soumis hier aux pré-
miers drogmana des ambassades réunis, chez lui
un projet d'augmentation de 23 0/0 sur les droits de
douane, tant pour l'importation que pourl'expor-
tation, dans les villes de Constantinople, Smyrne, )
Salonique, Beyrouth, Samsoun et Atep. pendant
une année, dans le but de recueillir la somme de
300,000 livres'turques, nécessaire au rapatrie-
mentdet!')0,000rêiugiés.
t!ne commission mixte de contrôle serait créée
âceteS'et,
La Porte se ferait avancer l'argent aun de pou-
voir commencer tout de suite le rapatriement.
L'Angleterre a déja'adhéré à ce projet. w
On espère que les autres puissances donneront
également leur adhésion.
Londres,le9mai.
La reine Victoria passera, lundi, la revue des
troupes qui se trouvent au camp d'Aldershot.
Le S<Berun.leS.– Le comte Schouvaloff fera une
visite au prince de Bismarck à son retour de
Saint-Pétersbourg.
Le gouvernement russe a pris la décision de
refuser pour le moment de mettre en liberté les
60000 prisonniers turcs actuellement en Russie.
Vienne, le 8. L'anarchie régne dans les dis-
tricts nouvellement annexés au Monténégro. Les
Albanais, chrétiens ou musulmans, qui habitent
ces districts, refusent de se soumettre au prince
Nikita.'
Des hostilités peuvent éclater de ce côté d'un
moment à l'autre.
Le gouvernement autrichien a télégraphié a
Smyrne pour donner l'ordre à trois de ses navi-
res de guerre, actuellement dan)} ces parages, de
'-sereuut'eàCattaro.
Le ~WM publie le télégramme suivant
Saint-Pétersbourg, le 8. Le voyage du~comte
Schouvaloffa pour premier résultat de faire re-
naitre tes espérances d'une solution pacifique. Bi
le diplomate russe parvient a"con vaincre son gou-
vernement que l'Angleterre désire véritablement
cette solution pacifique sur la base d'une amélio-
ration réelle dans le sort des chrétiens de la Tur-
quie, un grand élan sera aussitôt imprimé aux
négociations. Jusqu'ici la méfiance réciproque de
la Russie et de l'Angleterre était, pour le pro-
grés des négociations, un obstacle presque aussi
sérieux que la divergence des intérêts respectifs
de ces. deux pays.
Le .Dde Vienne, le 8:
« Le comte Schouvatoff emporte avec lui ce
qu'on peut appeler le minimum irréductible des
réctamations anglaises. En même temps, M. de
Novikotf, ambassadeur de Russie à Vienne, sera
informé que le gouvernement autrichien main-
tient les objections qu'il a déjà soulevées.
» L'ambassadeur d'Autriche à Saint-Péters-
bourg doit appeler l'attention du gouvernement
russe sur l'intolérable situation créée a. la fron-
tière autrichienne.~ o
D'après des journaux de Vienne, la Russie au-
rait proposé les concessions suivantes
« La Bulgarie serait restreinte aux limites
fixées par l'Angleterre ~t par l'Autriche.
La Serbie recevrait un minimum de compen-
sations territoriales..
& La question des frontières du Monténégro
serait réglée directement entre l'Autriche et le
Monténégro.
a Toutefois, le gouvernement russe a insisté sur
la cession de Batoum et sur la rétrocession de la
Bessarabie, à l'exception du district qui s'étend
dans le sud-ouest jusqu'à Réni.
» La réorganisation de la Bosnie serait confiée
à l'Autriche. )).
Londres, le 9 mai.
Le .TM/tM publie la dépêche suivante
« Constantinople, le 8 mai. Un conseil de
cabinet a décide aujourd'hui d'accéder aux de-
mandes de la Russie pour l'évacuation de
Choum)a, Varna et Batoum, à la condition que
les troupes russes se retirent jusqu'àAndrinopte.
On négocie sur les détails. »
Semlin, le 8 mai.
L'agent diplomatique anglais, M. "Whight.
transïéré à Bucharest, est parti aujourd'hui pour
son nouveau poste. Son successeur n'est pas en-
core désigné.
L'agent diplomatique russe, M. Persiani, a re-
mis au gouvernement serbe 60,000 ducats comme
arrérages dus pour la convention relative aux
troupes serbes.
Des députations de Pirot, de Tern et de Vranja
ont l'intention de se rendre à Saint-Pétersbourg
pour demander l'annexion de leur district à la
Serbie..
L'empereur de Russie a refusé.
Constantinople, le 9 mai.
L'Autriche désire commencer le mois prochain
le rapatriement des réfugiés bosniaques.
Le comte Zichy arrive aujourd'hui. Il insistera
auprès de la Porte sur les mesures à prendre
pour opérer ce rapatriement.
Rome, le 9 mai.
Les négociations entre le Vatican et la Russie
n'ont fait aucun progrès.
La congrégation de cardinaux chargée d'exa-
miner les propositions d.u gouvernement russe a
refusé d'accéder à ces propositions qu'elle consi-
dère comme contraires à l'Eglise.
Washington, le 9 mai.
Hier, au Sénat, M. Organ a présenté une Réso-
lution proposant que tout traité futur entre les
Etats-Unis et le Mexique devrait garantir l'inté-
grité et l'inviolabilité de leurs frontières actueltes,
et engager chacune des p'arties contractantes à
protéger l'autre contre toute tentative de con-
quête par une puissance européenne.
Le toast que le général de Gallifet vient
de porter à l'armée territoriale fait le tour
de la presse et du monde un incident si
naturel prend le caractère d'une manifes-
tation politique, et il semble extraordi-
naire à bien des gens qu'un général
français, se trouvant à table avec des
fonctionnaires républicains, parle de la
défense du sol de la république sur le
même ton de patriotisme sérieuy dont
on parlait autrefois du domaine de la
monarchie ou du territoire de l'empire.
Cela prouverait que les esprits ne sont
pas habitués 'encore à confondre comme
cela est juste, la patrie, la France, avec
le gouvernement qu'elle s'est donné et
qu'elle soutient de ses suSrages; à moins
d'admettre que le public ait gardé encore
quelques doutes sur le parfait désinté-
ressement politique des chefs militaires.
Quant à cette opinion, si elle s'expli-
que jusqu'à un certain point par les
mesures malheureuses et maladroites
qui ont mêlé des épaulettes à nos der-
nières luttes politiques, elle n'est cepen-
dant pas fondée. Ce serait méconnaître le
scntimentdu devoir qui anime nos officiers
de penser qu'ils puissent;, à l'exemple de
simples hommes politiques évincés, chica-
ner laFrance.sur le gouvernement de son
choix. Ce sentiment profond du devoir
exclut dans l'armée toute opinion collec-
tive sur la politique. L'armée est un ins-
trument d'obéissance et de patriotisme,
rien au delà, et les gens qui parlent de
préférences politiques qui lui seraient
innées sortent du domaine de la réa-
:lité et raisonnent sur une fiction. Il
est vrai que des cœurs d'hommes bat-
tent sous la tunique militaire, et
iqu'aun de se soutenir à la hauteur
d'un sacrifice permanent ces hommes re-
cherchent pour s'y attacher une expres-
sion vivante de la patrie, qui ne saurait se
trouver ailleurs que dans le gouverne-
ment. Tout gouvernement qui se montre
soucieux des intérêts militaires est donc
assuré de trouver chez les officiers et les
soldats plus que l'obéissance obligatoire,
un dévouement patriotique spontané dont
la patrie idéale est l'objet, mais qui s'ap-
plique à cette expression concrète de la
patrie, le gouvernement. Or, n'est-il pas
vrai de dire que sous aucun gouverne-
ment le pays ne s'est plus occupé de
l'armée, et n'a autant fait pour elle que
sous le gouvernement républicain ? Il y a
eudansces eSbrtsdestâtonnemens, etpeut-
être des erreurs; mais ces inconvéniens
étaient inséparables de l'apprentissage d'un
régime de discussion et de liberté. Aussi
pensons-nous que le général de Gallifet
n'a fait dans son toast de Dijon qu'expri-
mer des sentimens très répandus dans les
rangs de l'armée'française. Officier d'a-
vaut-garde, il a eu le premier sur les lè-
vres un langage que d'autres ont jugé pru-
dent de garder encore au fond de leur
cœur. Car il faut se souvenir que le per-
sonnel de l'armée n'a pas été épar-
gné par le régime de réaction qui a
précédé le triomphe présent de la répu-
blique. Bës colonels qui avaient rendu au
pays d'éclatans services pendant la guerre
ont été brutalement mis en non-activité,
et d'office à la retraite pour ne s'être pas
cachés d'être républicains. Et comme
rien n'a été fait depuis pour réparer ces
mesures arbitraires et injustes, on conti-
nuait peut-être à croire dans l'armée qu'il
était encore plus prudent de passerpour un
ennemi de la république que de se décla-
rer son partisan. Sans doute le toast du
général de Gallifet aura rompu ce charme,
et désormais les militaires ne craindront
plus de se dire à l'occasion républicains.
En le faisant ils ne se mêleront pas de po-
litique bien moins en tout cas ou d'une
~.manière,plus patriotique que ceux qui, .se,.
tenant dans une réserve anectée, décrient
et desservent par-dessous main les insti-
tutions de leur pays.
Mais il y a autre chose dans le toast
de Dijon. Nous y 'trouvons affirmée
pour la première fois la fraternité com-
plète de l'armée active et de l'armée
territoriale, leur communauté d'hon-
neur et de traditions. C'est par de tels
discours qu'on préparera dans les es-
prits l'union intime des élémens de la
force défensive de la France, avant
qu'elle se réalise dans les faits. Mais pour
que ce résultat soit assuré, on nous per-
mettra de dire qu'il faut encore bien des
efforts et bien du temps. « L'armée ter-
ritoriale existe réellement )), a dit le géné-
ral de GaUifet; c'est là une façon ora-
toire de dire qu'il ne faut pas perdre
l'espoir de la voir prospérer un jour. Les
hommes ne manquent pas assurément,
mais combien les cadres sont encore in-
complets Nous avons évitérde discuter les
derniers incidens de Belfort qui ont révélé
les procédés insuffisamment impartiaux
dont l'administration de la guerre a usé
quelquefois à l'égard de ces cadres, parce
qu'il nous répugne d'entrer dans des ques-
tions qui visent directement les person-
nés. Il est cependant permis de dire d'une
manière générale .aujourd'hui surtout
que l'armée territoriale a fait assez bonne
figure sur les terrains de manœuvres,
que ses cadres réclament toute l'atten-
tion du ministre de la guerre/Certaine-,
ment il est conforme à l'esprit de l'insti-
tution comme à son titré qu'il soit tenu
compte, à côté des aptitudes militaires,
des influences territoriales ou locales
dans le choix de ses officiers mais un
système insoutenable est celui qui per-
sisterait à exclure des grades élevés tous
les candidats qui aux autres conditions
requises ajoutent le titre de républicain.
On nous écrit de Versaille& (Sénat)
« La discussion des articles du projet de
loi sur les chemins de fer est commencée,
mais non achevée encore. Deux articles seu-
lement ont passé. Il est vrai qu'ils contien-
nent les dispositions capitales et le principe
même de la loi. Ces votes décisifs ont donné
au projet du gouvernement une majo-
rité très considérable. La discussion n'en
est pas moins laborieuse et lente, retar-
dée par M. Caillaux qui défend "son terrain
piedà pied, etachaque article oppose un amen-
dement qu'il soutient avec une abondance,
une opiniâtreté singulières. A lui seul il a
occupé la tribune durant la plus grande par-
tie de cette longue séance, et dès l'abord il
a engagé la lutte sur l'article 1"
o Cet article est celui qui déclare incorpo-
rées au réseau des chemins dé fer d'intérêt
général dix-sept lignes d'intérêt local ap-
partenant aux cinq Compagnies des Cha-
rentes, d'Orléansà Rouen, de PoitiersàSaumur,
de Maine-et-Loire et Nantes, et des chemins
Nantais. Sur ce paragraphe fondamental de
l'article 1~ point de contestation. Mais
il y a un second paragraphe, disposant qu'n il
a sera statué, par décret rendu en Conseil
B d'Etat, ~r ~'M~MMt~ CM ~K!' <~ONM?M~-
)) ~MM~ qui pourront être dus aux départe-
» mens. a A cette disposition, M. Cail-
laux propose de substituer la phrase sui-
vante Sous ia réservé que la cession en
sera faite à l'Etat avant l'expiration des
» trois mois qui suivront la promulgation de
» la loi, MM coK~om~ a yM:D les départemens qui les ont concédées. ))
Ainsi pas'd'indemnités aux départémens;
l'Etat se fait céder par eux leurs voies ferrées
K sans conditions et à titre gratuit tel est
l'objet de ce premier amendement de M. Cail-
laux. Il le développe et le Justine longue-
ment. Par quelles raisons? C'est, dit.entre
autres objections M. Cailtaux, que El vous
admettez le principe de l'indemnité, vous
serez en butte aux rëclamatiqhs d'autres
départemens qui, eux aussi, ay~nt créé
des chemins 'de fer d'intérêt local, ne
peuvent le& terminer ni les exploiter
sans perte; et alors c'est une somme de
800 millions quil faudrait pour satis-
faire au rachat de ces milliers de kilomè-
tres. Et M, CaiUaux ajoutait qu'il pensait
rendre au ministre un véritable service en le
garantissant ainsi contre les exigences des
conseils généraux :'Quelle cause d'embarras
de .moins A quoi M. le ministre,
prenant la parole après M. Hubërt-DelisIe,
a répliqué et prouvé par de ré&ens exemples
que tout au contraire, s'il n'y avait pas entre
l'Etat et les départemens cet arbitre néces-
saire le Conseil d'Etat, c'est alors que les dif-
ficultés surgiraient. –Notez bien, ajoutait
M. de Freycinet, que ce paragraphe complémen-
taire n''oxtata]t pas dans la rédaction pri-
mitive du projet.. Et savez-vous .pourquoi
H y a été inséré? C'a été sur l'observation
du Conseil d'Etat qui a représenté au gou-
vernement que l'article libellé comme il l'é-
tait d'abord aurait l'apparence d'une sorte de
spoliation des droits desdépartemens.–M. de
Freycinet a eu immédiatement gain de cause
l'amendement de M. Caillaux a été repoussé
à la très grande 'majorité de 1S6 voix con-
tre 114, et le scrutin sur l'ensemble de cet
article 1< du projet a donné 177 voix pour
et 43 contre 1
A l'article 2, nouvel amendement et nou-
veau discours de M. Caillaux, non moins
long, non moins ardent que le premier. Cet
article 2 approuve les dix conventions pas-
sées successivement du 31 mars au 12 juin
1877 par M. Christophie, puis par M. Paris,
avec les Compagnies des Charentes, de la Ven-
dée, de Bressuire à Poitiers, deSaint-Nazaireau
Croisic, d'Orléans àChâlons, de Ctermontà â
Tulle, d'OrléansàRouen, de Poitiers àSaumur,
de Maine-et-Loire et Nantes, et des chemins
Nantais. Cette rati6cation des dix conventions,
M. Caillaux ne s'y oppose pas, et il accepte
l'article, mais à la condition d'y ajouter qua-
tre réserves, mesures de défiance ou
d& précMtibn. M. CaHIaux n'est point
tendre pour les petites Compagnies; il
parait même avoir sur les procédés de bon
nombre d'entre elles une trop fâcheuse
opinion il a peur que l'Etat ne paie les li-
gnes à de trop hauts prix. Ces prix, il est
vrai, ont été établis par une commission arbi-
trale composée de trois hommes considérables
M. Reynaud, inspecteur général des ponts-
et-chaussées M. Varroy, ingénieur en chef et
un des membres les plus estimés du Sénat, et
M. de Maisonneuve, inspecteur général des
nuances. M. Caillaux se défend de vouloir
discuter les chiQres fixés par les sentences
arbitrales; mais ils lui semblent « exagérés.
Et il essaie d'établir une distinction entre
le ~n~ ~J d'établissement des lignes à ra-
cheter et les dépenses ~MM faites par les
Compagnies. Si ces Compagnies se sont enga-
gées dans des dépenses exorbitantes, faut-il
que l'Etat paie en conséquence?
Ces critiques atteignaient directement
les arbitres, et c'est pourquoi M. Varroy est
monté à la tribune. Il a défendu avec cha-
leur et netteté l'œùvre de la commis-
sion arbitrale; il est entré dans l'exposé dé-
taillé de ses travaux, de son expertise il a,
en passant, Justine les petites Compagnies
contre les attaques de M. Caillaux il a fini
en rappelant que là France, dans la statistique
des chemins de fer, ne venait qu'au sixième
rang: infériorité dont il faut nous relever,
dit-il, et pour y réussir, je. me fie aux lu-
mières et au zèle de M. de' Freycinet.– Les
quatre réserves'de M. Caillaux ont ét6 reje-
tées tour à tour, et la quatrième par 1~66 voix
contre 96! Mais M. Caillaux recommencera
encore demain la lutte sur l'article 3, ou il
déclare avoir pris ses positions les plus fortes.
B.-Y.
*<
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés):
« La nouvelle interpellation des bonapar-
tistes n'était rien, comme on eh était sûr
d'avance. ASaire de zèle pour le bien public
et d'antipathie pour toute politique mysté-
rieuse. Les documens diplomatiques mis au
jour vaudraient bien mieux pour la France,
dit M. Dréolle, que l'approbation que peut
donner silencieusement & la politique du mi-
nistre des affaires étrangères a le chef irres-
ponsable "de la Chambre des Députés. ~@
e A cela M. Waddington a répondu simple-
ment et nettement que le moment n'est peut--
être pas tout à fait opportun, parce que la
France, dont la neutralité bienveillante et
confiante est appréciée des puissances, sans
avoir avec aucune d'engagement particulier,
a recu des communications et a même été
chargée de transmissions auxquelles il faut
laisser le temps de suivre leur cours. La
France, qui croit au maintien de la paix, exerce
cette: neutralité pour l'avenir comme pour le
présent. Elle n'a, elle ne veut avoir d'autres
engagemens que ceux des traités qu'elle
a signés et qui-constituent le droit européen.'
Mais le gouvernement est aussi jaloux qu'au-
cun autre a jamais pu l'être de faire tout son
devoir devant le pays comme il le fait devant
l'étranger, et, s'il demande à retarder un peu
la publication des documens, et môme à ne
pas publier des pièces qui, à proprement par-
ler, ne lui appartiennent pas, il sollicitera lui-
même avant la un delà session un débat pu-
blic afin d'obtenir des Chambres, comme il
l'espère, Un vote approbatif de tout ce qu'il a
fait pour sauvegarder les intérêts du pays et
protéger la'paix ~e l'Europe. En attendant, le
ministre désire qu'il ne soit à aucun degré
rendu responsable des opinions exprimées par
la presse. Le cabinet, en matière d'affaires
étrangères, n'a. aucune .espèce d'organe of6-
cieux.
B La Chambre tout entière a applaudi
M. 'Waddington. M. Rpuher donnait le signal à
ses fidèles. Mais l'incident n'e tait pas terminé.
M. Dréolle s'était laissé aller à dire, en-pas-
sant, que l'interpellation de M.Cochery, en
1870, avait été Fune des causes de la guerre.
M. Cochery a demandé & lui répondre. Très
animé et ~n même temps très adroit dans
sa réponse, il lui. 'demande si lui-même
n'a pas reconnu ~devant la commission d'en-
quête du 4 septembre qu'on avait trompé
la Chambre d'alors. K Vous avez dit: Nous
avons été trompés! Nousa.vions.donc raison de
demander des explications, mais on a étouné
notre voix. a M.TIaentjens s'agitait en vain
sur son banc en jetant des cris inarticulés; i
la droite gardait le silence autour de lui e~
laissait la gauche et le centre battre,des
mains sans rien leur répondre. M. Haentijens
a succédé, à la tribune, à M. Coehery ce
qu'il a pu dire, la tribune le sait a peu près
seule, et le JoM'M~ o/~Ct~ ne pourra lui-
même nous l'apprendre qu'à demi. M. Haent-
jens était hors de lui; ses parole~ ne se
suivaient pas et sa voix étranglée ne les
articulait point. Fatiguée de la tournure
que prenait la scène, la majorité a ré-
clamé la clôture lorsque M. Paul de. Cassa-
gnac a voulu s'en mêler. Il a été obligé de
garder pour une autre fois ses grands gestes
provoquans.
n M. Amigues, qui attendait Hoa tour de
discussion électorale, est l'unique député
n'ayant pas été ouvertement candidat officiel
dont l'invalidation ait été proposée a ~a.
Chambre. On rentre avec lui en apparence
dans les conditions ordinaires des vérincà-
tions de pouvoirs, et, si la Chambre l'inva-
lide, c'est parce que le candidat n'aura pas
loyalement combattu pour son propre compte.
a Cependant l'administration n'est pas sans
avoir agi à sa façon dans cette élection où il
lui seyait d'être neutre. Elle n'a peut-être pas
appuyé M. Amigues, mais elle a mis des en-
traves à la liberté électorale de M. Bertrand-
Milcent et de ses amis, et le procureur de la
république l'y a aidée. Ce fait a déjà son im-
portance. Et pourquoi n'a-'t-elle pas eu de
candidat à elle s'il n'y avait pas accord ta-
cite ?
a Quant à M. Amigues, on lui reproche,'
non pas ses doctrines de socialiste bonapar-
tiste, mais la manière dont il les à fait triom-
pher parmi les ouvriers ignorans et malheur
reux de la 2° circonscription dé Cambrai.
B La droite a dû être bien étonnée d'ap-
prendre qu'elle possède dans ses rangs un
député qui a fait proclamer dans' sa circon-
scription que la république est le régime du
« privilège au profit des a heureux a de ce
monde. Si encore M. Amigues s'était arrêté
là, mais il s'est engagé a faire arrêter, si-
non briser les machines pour rétablir le tis-
sage à la main, et la manœuvre de la dernière
heure employée pour le succès de sa candida-
ture de désordre, ce fut une afnche dénonçant
son concurrent comme ayant dit que les ou-
vriers gagnaient encore tropetqu'il y avait des
économies à réaliser sur leurs salaires. Les
ouvriers de Cambrai, ainsi trompés, ont été
au scrutin animés par la colère, et néanmoins
M. Amigues ne l'a emporté que de 670 voix
sur M. Bertrand-Milcent.
)) M. Amigues n'aurait pas dû mécontenter
les légitimistes. Passe pour les orléanistes,
qu'il méprise franchement. Mais les légiti-
mistes M. de la Rochefoucauld-Bisaccia ne lui
a-Ml pas fait l'honneur de prendre sa défense
aujourd 'nui même et de commenter ses paroles
sur le droit qu'ont les partis d'espérer 1~
~ruine de la république? M. le duc de la
Rochefoucauld commentant M. Amigues, c'é-
tait un spectacle fort curieux; On ne se serait
pasdouté qu'on y assisteraitsivite lorsque, au
début de la session d'hiver, personne, même
parmi les bonapartistes, ne parlait publique~
ment à M. Amigues.
a Au rapport deM.Andrieux, M. Amigues
s'était bien gardé de Tépondre. Mais M. An-)
;drieux n'avait pas tout dit dans son rapport,
ou plutôt il a beaucoup appris depuis qu'il;
~l'a déposé. On a maintenant les -'preuves
les plus certaines que lé préfetet le sous-
préfet s'intéressaient au succès de la can-
didature socialiste et bonapartiste, et ne; se
fiaient pas, pour la faire réussir; aux prières
que l'archevêque de Cambrai était disposé!
à. ordonner. Le joli diseoursde M. Andrieux
n'a pa~ déplu, venant après les déclamations
ai étudiées de M. Amigues, et sa péroraison.
sur la nécessité pour tous les partis de la.
France de renoncer à leurs dissentiment!~
se ralliant sous le drapeau de l'Appel au
peuple. M. Andrieux amis plus d'une fois dans
l'embarras, non seulement l'élu, de la 2? cir-
conscription de Cambrai, mais lés fortes t&tos
du parti, et alors encore on vit M. MitcheU
porter les mots d'ordre de M. Rouhér &
M,'Amigues.'
? tYers la Sn du débat, la consigne recomr-
mandait.un grand silence Snal, pour paraître
bien doux, bien innocent, et~ séduire le-cen"
tre. Mais M. Amigues a. pu s'apercevoir, en
reparaissant à la tribune, que le centre n'a-
vait pas envie,d'être séduit,et le scrutin l'a.
prouvé, a
La commission du budget vient d'adopter
le projet présenté par le ministre: de la guerre,
relatif à. l'allocation d'une indemnité de 3(~fr~
par mois, pendant six mois,, à tous les capi-
taines, lieutenans, sous-Uéutenans et assimi-
lés dans la rayon de l'octroi de Paris.
L'élévation de M: Gathorne Hardy, mi-
nistre de la guerre, à la pairie sous le
nom de vicomte Cranbrook, de Hems-
tead, comté de Kent, enlève à l'Uniyer~
sité d'Oxford un de ses représentans ap.
Parlement (l'autre est l'honorable Joha
Robert Mowbray); L'élection doit com-
mencer lundi prochain, et le scrutin, se-
lon l'usage spécial à ce collège électoral,
peut durer cinq jours. Les votans sont àt
nombre de S,026, leur nombre s'étantaccr~
de 1,020 depuis la date de la dernièra
élection, qui eut lieu en~86S, époque où:
M. Gathorne Hardy se trouva en concur-
rence avec M. Gladstone~ et le battit par
1,904 voix contre 1,725. On ne lira
pas Sans intérêt quelques ,détails re-
latifs au droit de sunrage de cette
Université, ~lle n'a pas toujours: été
représentée au Parlement. Ce n'est, que
sous le règne d'Elisabeth qu'elle réclama,
à plusieurs reprises le droit d'envoyer uït
membre au Parlement mais cette de-
mande fut rejetée. On ne trouve d'ail-
leurs dans aucun document, ni même aux
archives de l'Université, lès motifs de <:e;
refus. Le successeur d'Elisabeth, Jac-
ques 1~, dans la seconde année de son règne
(1604), délivra à l'Université des lettres-
patentes revêtues du grand sceau, par
lesquelles il érigeait la Chambre de con-
vocation (~versité en collège électoral (Co~z~Me~,
et lui accordait le privilège d'envoyer deux~
représentans àla Chambre des Communes.
On sait que la Chambre de convocation,
est un corps composé de tous les maîtres
es arts, ou des docteurs des trois Facultés
de théologie, de droit et de médecine, in-
scrits sur les registl'es soit des collèges,
soit des ~a~, ou des étudians qui, sans
être attachés à aucun collège ou & aucune
~K (M?M~ae~M~~), ont obtenu régu-
lièrement un des grades cités plus haut.
Les premiers représentans d'Oxford~fti-
MMN M
i8M.
YEMMEN i0 MA!
W~T~W~inM~T A t tf~W~t~ t~tT~t~ A HF!~
-ON'S'ABONNE
me des Prëtres-Sa!nt-6ermam-4'Auxerro!s, i7.
.P)tHX.E:&'ABO!W!M!]imM'B'
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P~TKtUES ET LITTERALES
..r~ "r
Les annonce: sont re~ue:
ehm MH. t~nehey, t.ttHKplace dela Bourse,
et 'M bureau du J~~nt~Ajtt
PARIS
JEUDI 9 MAI
La discussion de la loi concernant le
rachat de plusieurs lignes secondaires de
chemins de fer, leur classement dans le
réseau d'intérêt général et leur exploita-
tion éventuelle par l'Etat, se poursuit au,
Sénat avec les développemens qu'elle
comporte et une rare vigueur d'argumen-
tation. Ce n'est pas que les orateurs du
Sénat aient trouvé des argument bien
nouveaux, ni qu'ils aient renouvelé la
question par la manière de la traiter. Les
journaux de la droite nous avaient an-
noncé, nonsaus quelque dédain,pour la
Chambre des Députés, que la discussion
véritable, approfondie, déGnitive aurait
lieu a~Sénat, et'qu~il en jaillirait les plus
éblouissantes lumières. Le pays, nous di-
sait-on,'va voir ecan le défaut des projets
4ù gouvernement, et il s'arrêtera épouvanté
devantl'abîme où on le pousse. Ces pro-
phéties né se sont pas réalisées, et
si l'opinion avait pu être émue par
les discours de MM. BuSet et Cail-
laux, elle aurait été rassurée par ce-
lui de M. le ministre des travaux pu-
blics. M. Caillaux a parlé en homme du
métier, mais en homme prévenu. M. Buffet
a défendu sathèse avec la roideurôrdinaire
de sa logique, mais avec l'étroitesse de
ses principes et de ses points de vue.
L'un et l'autre nous ont menacé dés plus
grands désastres, mais on est si habitué à
les entendre annoncer des Catastrophes
dans tous les genres, catastrophes qui se
font toujoursattendre, qu'ils ontdécouragé
l'effroi le mieux disposé. Au reste, leurs
discours n'ont eu rien de bien neuf, et
nous ne voyons pas qu'ils aient détendu
leur thèse avec plus de force que les ora-
teurs de la Chambre des Députés, M. Rou-
her par exemple. M. de Freycinet n'a pas
eu de peine à dissiper les nuages dont les
alarmistes avaient assombri la question,
et la question elle-même, il l'a rétablie
dans ses termes exacts, dégagée de toutes
tes exagérations, expliquée ennn dans ses
détails avec une clarté et une élégance de
parole qui ont produit sur le Sénat une im-
pression considérable. Le succès person-
nelde M. de Freycinet a été complet c'é-
tait la seconde fois qu'il montait a la tri-
'Bune, et il s'y est révélé aussitôt comme
an maître dans l'art de discuter.
M. le" ministre des travaux publics n'a
pas dissimulé que le projet qu'il soutient
n'est pas de tous points parfait mais ce
projet dont il n'est pas l'auteur, ce projet
dont il a hérité et dont il se contente de
poursuivre Inapplication avec mesure et
prudence, a l'avantage d'être une solu-
tion', et, comme il l'a dit, la seule
solution possible. Les erreurs de prin-
cipe où tes légèretés de conduite des
administrations précédentes ont créé une
situation difncile dont ir faut sortir ab-
solument. On a. eu tort d'accorder: des
concessions pour des lignes secondai-
res destinées a faire une concurrence
apparente aux lignes principales, mais qui
eu réalité n'étaient pas viables. Qu'est-il
arrivé ? Qu'arrive-t-il aujourd'hui? Le&
concessionnaires de ces lignes, se voyant
sur le po~nt de pé!rir, viennent demander
au ministre desjextensions. de périmètre,
des concessions nouvelles et plus consi-
dérables. Accéder à leurs demandes serait
persévérer dans l'erreur, aggraver la faute
primitive, préparer des ruines ptus dou-
loureuses, et dans quel espoir décevant?
Dans l'espoir d'organiser entre les divers
réseaux une concurrence que M. de
Freycinet n'apas hésité à déclarer une idée
folle et fatale. Il s'est donc refusé à ces
sollicitations. Mais que faire en présence
dé lignes eh détresse, condamnées & périr
si on les laisse à leurs seules ressources, et
dontquelques unes sont d'une utilité incon-
testable, parfois même indispensable au,
point'de vue Stratégique ? il' a-bien" fallu
se résoudre.au rachat/et ce n'est.pas &ur
ce point que l'Opposition présente ses
plus vives ~doléances.' Le rachat, on le
concède~ bien qu'on~craigne~q~il ne de.
vienne un mauvais-exemple,-et peut-être
même un" détestable 'encouEagement, a
certaines entreprises. L'Etat rachète ces
lignes, 8oit' Aussi bien, la dépense n'est
pas aussi exagérée qu'on Eavait cru
d'abord, attenda que la plupart de
ces lignes ne sont pas terminées.
Mais comment seront elles exploitées? 9
Seront-elles immédiatement incorporées
aux grandes Compagnies? Seront-elles
exploitées directement psr l'Etat ? L'Op-
position préfère le premier système.
On craint de voir l'Etat, au moyen
des petits réseaux, raccordés entre eux,
iaire aux grandes Compagnies cette
concurrence doi.t M. de Freycinet a
repoussé l'idée. Les explications qu'il
adonnées à ce sujet sont de nature à
rassurer toutes ces craintes. ~s dé-
clare, a-t-il dit, que non seulement je nedé-
sire pas, mais que je redoute le fardeau
de l'exploitation. Alors pourquoi
ne pas rétrocéder les lignes rachetées à
telle grande Compagnie, celle d'Orléans
par exemple? Le motif est bien sim-
ple. En bonne foi, serait-il sage d'é-
crire dans la loi une disposition sem-
blable ? Le gouvernement serait-il libre
dans la discussion et la sauvegarde des
intérêts de l'Etat, s'il était obligé par
avance à opérer la rétrocession daos des
conditions quelconques? Les grandesCom-
pagnies ne pourraient-elles pas abuser
de la situation? M. le ministre a de-
mandé qu'on lui laissât sa liberté il en
usera sous sa responsabilité et sous le
contrôle incessant desdeux Chambres. M a
fait un juste éloge de la Chambre des Dépu-
tés, de l'impartialité qu'elle a mise dans la
discussion, des scrupules pi vifs et si ho-
norables qu'elle a montrés, de la lenteur
studieuse avec laquelle elle a formé sa ré-
solution. Est-ce là une Chambre systéma-
tique, amoureuse des nouveautés, acces-
sible aux utopies? Non; la Chambre a
hésité longtemps avant de se résoudre;
elle ne. l'a fait que lorsque la lumière a
pour elle été complète; elle n'a pas, du
reste, engagé l'avenir, et, quel que soit le
mode d'exploitation éventueiïe adopté par
l'Etat, les Chambres seront toujours là
pour en juger les effets et pour changer le
système si ces effets sont mauvais.
Tout cela a été dit par M. de Freycinet
avec un tact parlementaire parfait, un sen-
timent profond des intérêts généraux du
pays, et une éloquence simple et vraie.T~ous
avons dit que cette grande discussion n'a-
vait eu dans ses détails rien de bien nou-
veau n'importe il est bon de renouve-
ler, de multiplier les explications que l'on
donne au pays sur ses affaires. C'est par
là que l'opinion se forme et fait son édu-
cation. Les craintes exprimées par quel-
ques orateurs, pour n'être pas fondées,
n'en étaient pas moins spécieuses, et cer-
taines théories aventureuses les fontTlaître
très judicieusement. Mais ces théories,
M. de Freycinetles a réprouvées pour son
compte avec une netteté de parole qui ne
peut venir que de la loyauté dé son es-
prit La Chambre lui a déjà donné sa
confiance, il a obtenu hier celle du Sénat,
et le vote du projet de loi n'est plus main-
tenant douteux pourpersonne.
SC~SSDSPAMS;
Ctatare !e8 8 !e9 9 !S~aMe.B!«tewe
't.e/a'
Comptant. M 70 73 80 .10,
FincouT. 7360. 7375.. ,~S.
'àa/wo~e-
Comptant 103.i03
~t~
ComptmH0960.1096S./< K./
Fmcomr.i0960..t09'?Q.t0.f.
.m NntfN BOURSE DU SÔm.
EmBr~nt 5 0/0. 109&. ~70 1/2.
S ~tarc. 8fr.:3S,30.
Egyptiennes 6 0/0.. 166 &. M.
Chemtns égyptiens. M!! fr. 62 1/2.
Banque ottomane.. 347 fr.SO.
TtMg~apMè privée.
{Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin. le'9mai.
Le comte Schouvaloif arrivera ici demain. U se
rendra. dit-on,aFnedrichsruhe auprès du prince
de Bismarck et partira demain soir pour Saint-
Pétersbourg.
Constantinople,le9mai.
La décision relative à l'évacuation partielle de
Choumia par ies Tares a été motivée 'par l'occu-
pation de.PravadientreChoumIà et Varna.
Lés Turcs sont. également disposés & évacuer
immédiatement Varna~en laissant senlement'une
force nécessaire pour garder les canons et le ma-
force néèessaire pour gqrdéé lés çaüons ;ét le' ina-
tériel, à la condition'que les Russes se retireront
également.~
Les Russes paraissent disposés à évacuer Sah-
Stefano, mais la limite de leur retraite n'est pas
encore~ décidée. Les Turcs démandent q~ls se
retirent jusqu'à Andrinople..
Les Russes parlent de se retirer seulement
derrriére Tchataidja ou jusqu'à Tchorlu.
Le quartier général russe attend à ce sujet les
dernières instructions~de Saint-Pétersbourg.
Des maintenant, une partie des forces russes
évacue San-Stefanô et les environs pour occuper
les hauteurs voisines' La santé des troupes mo-
tive ce déptacement..
On assure que les Russes évacueraient Erze-
roum après l'évacuation de Batoum par les
Turcs.'
Türcs: P 'Constantinople,Ie9mai.
Un télégramme de Batoum racontant l'occupa-
tion de Livana par- les Russes dit que la garni-
son turque s'est retirée devant une force russe
supérieure; mais la population musulmane a ré-
sisté, et les Russes sont entrés à Livana après un
combatavec la population armée.
Constantinpple,le9mai.
Les insurgés musulmans des monts Rhodope e
ont adressé'une proclamation aux c}irétiens de la
Thessatio et de la Macédoine, les 'appelant aux
armes pour défendre-la patrie commune contre
l'ennemi commun.
LaSuMime~or~e a inv.ité les journaux tuccs
à. modérer leur:, langage,a l'égard des Bulgares.
aûn de ne pas exciter la haine entre ceux-ci, et
les musulmans.q.ue le gouvernement turc cherche
aapaiser. ` Constantinoplo,le9mai.
Le premier ministre a soumis hier aux pré-
miers drogmana des ambassades réunis, chez lui
un projet d'augmentation de 23 0/0 sur les droits de
douane, tant pour l'importation que pourl'expor-
tation, dans les villes de Constantinople, Smyrne, )
Salonique, Beyrouth, Samsoun et Atep. pendant
une année, dans le but de recueillir la somme de
300,000 livres'turques, nécessaire au rapatrie-
mentdet!')0,000rêiugiés.
t!ne commission mixte de contrôle serait créée
âceteS'et,
La Porte se ferait avancer l'argent aun de pou-
voir commencer tout de suite le rapatriement.
L'Angleterre a déja'adhéré à ce projet. w
On espère que les autres puissances donneront
également leur adhésion.
Londres,le9mai.
La reine Victoria passera, lundi, la revue des
troupes qui se trouvent au camp d'Aldershot.
Le S<
visite au prince de Bismarck à son retour de
Saint-Pétersbourg.
Le gouvernement russe a pris la décision de
refuser pour le moment de mettre en liberté les
60000 prisonniers turcs actuellement en Russie.
Vienne, le 8. L'anarchie régne dans les dis-
tricts nouvellement annexés au Monténégro. Les
Albanais, chrétiens ou musulmans, qui habitent
ces districts, refusent de se soumettre au prince
Nikita.'
Des hostilités peuvent éclater de ce côté d'un
moment à l'autre.
Le gouvernement autrichien a télégraphié a
Smyrne pour donner l'ordre à trois de ses navi-
res de guerre, actuellement dan)} ces parages, de
'-sereuut'eàCattaro.
Le ~WM publie le télégramme suivant
Saint-Pétersbourg, le 8. Le voyage du~comte
Schouvaloffa pour premier résultat de faire re-
naitre tes espérances d'une solution pacifique. Bi
le diplomate russe parvient a"con vaincre son gou-
vernement que l'Angleterre désire véritablement
cette solution pacifique sur la base d'une amélio-
ration réelle dans le sort des chrétiens de la Tur-
quie, un grand élan sera aussitôt imprimé aux
négociations. Jusqu'ici la méfiance réciproque de
la Russie et de l'Angleterre était, pour le pro-
grés des négociations, un obstacle presque aussi
sérieux que la divergence des intérêts respectifs
de ces. deux pays.
Le .D
« Le comte Schouvatoff emporte avec lui ce
qu'on peut appeler le minimum irréductible des
réctamations anglaises. En même temps, M. de
Novikotf, ambassadeur de Russie à Vienne, sera
informé que le gouvernement autrichien main-
tient les objections qu'il a déjà soulevées.
» L'ambassadeur d'Autriche à Saint-Péters-
bourg doit appeler l'attention du gouvernement
russe sur l'intolérable situation créée a. la fron-
tière autrichienne.~ o
D'après des journaux de Vienne, la Russie au-
rait proposé les concessions suivantes
« La Bulgarie serait restreinte aux limites
fixées par l'Angleterre ~t par l'Autriche.
La Serbie recevrait un minimum de compen-
sations territoriales..
& La question des frontières du Monténégro
serait réglée directement entre l'Autriche et le
Monténégro.
a Toutefois, le gouvernement russe a insisté sur
la cession de Batoum et sur la rétrocession de la
Bessarabie, à l'exception du district qui s'étend
dans le sud-ouest jusqu'à Réni.
» La réorganisation de la Bosnie serait confiée
à l'Autriche. )).
Londres, le 9 mai.
Le .TM/tM publie la dépêche suivante
« Constantinople, le 8 mai. Un conseil de
cabinet a décide aujourd'hui d'accéder aux de-
mandes de la Russie pour l'évacuation de
Choum)a, Varna et Batoum, à la condition que
les troupes russes se retirent jusqu'àAndrinopte.
On négocie sur les détails. »
Semlin, le 8 mai.
L'agent diplomatique anglais, M. "Whight.
transïéré à Bucharest, est parti aujourd'hui pour
son nouveau poste. Son successeur n'est pas en-
core désigné.
L'agent diplomatique russe, M. Persiani, a re-
mis au gouvernement serbe 60,000 ducats comme
arrérages dus pour la convention relative aux
troupes serbes.
Des députations de Pirot, de Tern et de Vranja
ont l'intention de se rendre à Saint-Pétersbourg
pour demander l'annexion de leur district à la
Serbie..
L'empereur de Russie a refusé.
Constantinople, le 9 mai.
L'Autriche désire commencer le mois prochain
le rapatriement des réfugiés bosniaques.
Le comte Zichy arrive aujourd'hui. Il insistera
auprès de la Porte sur les mesures à prendre
pour opérer ce rapatriement.
Rome, le 9 mai.
Les négociations entre le Vatican et la Russie
n'ont fait aucun progrès.
La congrégation de cardinaux chargée d'exa-
miner les propositions d.u gouvernement russe a
refusé d'accéder à ces propositions qu'elle consi-
dère comme contraires à l'Eglise.
Washington, le 9 mai.
Hier, au Sénat, M. Organ a présenté une Réso-
lution proposant que tout traité futur entre les
Etats-Unis et le Mexique devrait garantir l'inté-
grité et l'inviolabilité de leurs frontières actueltes,
et engager chacune des p'arties contractantes à
protéger l'autre contre toute tentative de con-
quête par une puissance européenne.
Le toast que le général de Gallifet vient
de porter à l'armée territoriale fait le tour
de la presse et du monde un incident si
naturel prend le caractère d'une manifes-
tation politique, et il semble extraordi-
naire à bien des gens qu'un général
français, se trouvant à table avec des
fonctionnaires républicains, parle de la
défense du sol de la république sur le
même ton de patriotisme sérieuy dont
on parlait autrefois du domaine de la
monarchie ou du territoire de l'empire.
Cela prouverait que les esprits ne sont
pas habitués 'encore à confondre comme
cela est juste, la patrie, la France, avec
le gouvernement qu'elle s'est donné et
qu'elle soutient de ses suSrages; à moins
d'admettre que le public ait gardé encore
quelques doutes sur le parfait désinté-
ressement politique des chefs militaires.
Quant à cette opinion, si elle s'expli-
que jusqu'à un certain point par les
mesures malheureuses et maladroites
qui ont mêlé des épaulettes à nos der-
nières luttes politiques, elle n'est cepen-
dant pas fondée. Ce serait méconnaître le
scntimentdu devoir qui anime nos officiers
de penser qu'ils puissent;, à l'exemple de
simples hommes politiques évincés, chica-
ner laFrance.sur le gouvernement de son
choix. Ce sentiment profond du devoir
exclut dans l'armée toute opinion collec-
tive sur la politique. L'armée est un ins-
trument d'obéissance et de patriotisme,
rien au delà, et les gens qui parlent de
préférences politiques qui lui seraient
innées sortent du domaine de la réa-
:lité et raisonnent sur une fiction. Il
est vrai que des cœurs d'hommes bat-
tent sous la tunique militaire, et
iqu'aun de se soutenir à la hauteur
d'un sacrifice permanent ces hommes re-
cherchent pour s'y attacher une expres-
sion vivante de la patrie, qui ne saurait se
trouver ailleurs que dans le gouverne-
ment. Tout gouvernement qui se montre
soucieux des intérêts militaires est donc
assuré de trouver chez les officiers et les
soldats plus que l'obéissance obligatoire,
un dévouement patriotique spontané dont
la patrie idéale est l'objet, mais qui s'ap-
plique à cette expression concrète de la
patrie, le gouvernement. Or, n'est-il pas
vrai de dire que sous aucun gouverne-
ment le pays ne s'est plus occupé de
l'armée, et n'a autant fait pour elle que
sous le gouvernement républicain ? Il y a
eudansces eSbrtsdestâtonnemens, etpeut-
être des erreurs; mais ces inconvéniens
étaient inséparables de l'apprentissage d'un
régime de discussion et de liberté. Aussi
pensons-nous que le général de Gallifet
n'a fait dans son toast de Dijon qu'expri-
mer des sentimens très répandus dans les
rangs de l'armée'française. Officier d'a-
vaut-garde, il a eu le premier sur les lè-
vres un langage que d'autres ont jugé pru-
dent de garder encore au fond de leur
cœur. Car il faut se souvenir que le per-
sonnel de l'armée n'a pas été épar-
gné par le régime de réaction qui a
précédé le triomphe présent de la répu-
blique. Bës colonels qui avaient rendu au
pays d'éclatans services pendant la guerre
ont été brutalement mis en non-activité,
et d'office à la retraite pour ne s'être pas
cachés d'être républicains. Et comme
rien n'a été fait depuis pour réparer ces
mesures arbitraires et injustes, on conti-
nuait peut-être à croire dans l'armée qu'il
était encore plus prudent de passerpour un
ennemi de la république que de se décla-
rer son partisan. Sans doute le toast du
général de Gallifet aura rompu ce charme,
et désormais les militaires ne craindront
plus de se dire à l'occasion républicains.
En le faisant ils ne se mêleront pas de po-
litique bien moins en tout cas ou d'une
~.manière,plus patriotique que ceux qui, .se,.
tenant dans une réserve anectée, décrient
et desservent par-dessous main les insti-
tutions de leur pays.
Mais il y a autre chose dans le toast
de Dijon. Nous y 'trouvons affirmée
pour la première fois la fraternité com-
plète de l'armée active et de l'armée
territoriale, leur communauté d'hon-
neur et de traditions. C'est par de tels
discours qu'on préparera dans les es-
prits l'union intime des élémens de la
force défensive de la France, avant
qu'elle se réalise dans les faits. Mais pour
que ce résultat soit assuré, on nous per-
mettra de dire qu'il faut encore bien des
efforts et bien du temps. « L'armée ter-
ritoriale existe réellement )), a dit le géné-
ral de GaUifet; c'est là une façon ora-
toire de dire qu'il ne faut pas perdre
l'espoir de la voir prospérer un jour. Les
hommes ne manquent pas assurément,
mais combien les cadres sont encore in-
complets Nous avons évitérde discuter les
derniers incidens de Belfort qui ont révélé
les procédés insuffisamment impartiaux
dont l'administration de la guerre a usé
quelquefois à l'égard de ces cadres, parce
qu'il nous répugne d'entrer dans des ques-
tions qui visent directement les person-
nés. Il est cependant permis de dire d'une
manière générale .aujourd'hui surtout
que l'armée territoriale a fait assez bonne
figure sur les terrains de manœuvres,
que ses cadres réclament toute l'atten-
tion du ministre de la guerre/Certaine-,
ment il est conforme à l'esprit de l'insti-
tution comme à son titré qu'il soit tenu
compte, à côté des aptitudes militaires,
des influences territoriales ou locales
dans le choix de ses officiers mais un
système insoutenable est celui qui per-
sisterait à exclure des grades élevés tous
les candidats qui aux autres conditions
requises ajoutent le titre de républicain.
On nous écrit de Versaille& (Sénat)
« La discussion des articles du projet de
loi sur les chemins de fer est commencée,
mais non achevée encore. Deux articles seu-
lement ont passé. Il est vrai qu'ils contien-
nent les dispositions capitales et le principe
même de la loi. Ces votes décisifs ont donné
au projet du gouvernement une majo-
rité très considérable. La discussion n'en
est pas moins laborieuse et lente, retar-
dée par M. Caillaux qui défend "son terrain
piedà pied, etachaque article oppose un amen-
dement qu'il soutient avec une abondance,
une opiniâtreté singulières. A lui seul il a
occupé la tribune durant la plus grande par-
tie de cette longue séance, et dès l'abord il
a engagé la lutte sur l'article 1"
o Cet article est celui qui déclare incorpo-
rées au réseau des chemins dé fer d'intérêt
général dix-sept lignes d'intérêt local ap-
partenant aux cinq Compagnies des Cha-
rentes, d'Orléansà Rouen, de PoitiersàSaumur,
de Maine-et-Loire et Nantes, et des chemins
Nantais. Sur ce paragraphe fondamental de
l'article 1~ point de contestation. Mais
il y a un second paragraphe, disposant qu'n il
a sera statué, par décret rendu en Conseil
B d'Etat, ~r ~'M~MMt~ CM ~K!' <~ONM?M~-
)) ~MM~ qui pourront être dus aux départe-
» mens. a A cette disposition, M. Cail-
laux propose de substituer la phrase sui-
vante Sous ia réservé que la cession en
sera faite à l'Etat avant l'expiration des
» trois mois qui suivront la promulgation de
» la loi, MM coK~om~ a yM:
Ainsi pas'd'indemnités aux départémens;
l'Etat se fait céder par eux leurs voies ferrées
K sans conditions et à titre gratuit tel est
l'objet de ce premier amendement de M. Cail-
laux. Il le développe et le Justine longue-
ment. Par quelles raisons? C'est, dit.entre
autres objections M. Cailtaux, que El vous
admettez le principe de l'indemnité, vous
serez en butte aux rëclamatiqhs d'autres
départemens qui, eux aussi, ay~nt créé
des chemins 'de fer d'intérêt local, ne
peuvent le& terminer ni les exploiter
sans perte; et alors c'est une somme de
800 millions quil faudrait pour satis-
faire au rachat de ces milliers de kilomè-
tres. Et M, CaiUaux ajoutait qu'il pensait
rendre au ministre un véritable service en le
garantissant ainsi contre les exigences des
conseils généraux :'Quelle cause d'embarras
de .moins A quoi M. le ministre,
prenant la parole après M. Hubërt-DelisIe,
a répliqué et prouvé par de ré&ens exemples
que tout au contraire, s'il n'y avait pas entre
l'Etat et les départemens cet arbitre néces-
saire le Conseil d'Etat, c'est alors que les dif-
ficultés surgiraient. –Notez bien, ajoutait
M. de Freycinet, que ce paragraphe complémen-
taire n''oxtata]t pas dans la rédaction pri-
mitive du projet.. Et savez-vous .pourquoi
H y a été inséré? C'a été sur l'observation
du Conseil d'Etat qui a représenté au gou-
vernement que l'article libellé comme il l'é-
tait d'abord aurait l'apparence d'une sorte de
spoliation des droits desdépartemens.–M. de
Freycinet a eu immédiatement gain de cause
l'amendement de M. Caillaux a été repoussé
à la très grande 'majorité de 1S6 voix con-
tre 114, et le scrutin sur l'ensemble de cet
article 1< du projet a donné 177 voix pour
et 43 contre 1
A l'article 2, nouvel amendement et nou-
veau discours de M. Caillaux, non moins
long, non moins ardent que le premier. Cet
article 2 approuve les dix conventions pas-
sées successivement du 31 mars au 12 juin
1877 par M. Christophie, puis par M. Paris,
avec les Compagnies des Charentes, de la Ven-
dée, de Bressuire à Poitiers, deSaint-Nazaireau
Croisic, d'Orléans àChâlons, de Ctermontà â
Tulle, d'OrléansàRouen, de Poitiers àSaumur,
de Maine-et-Loire et Nantes, et des chemins
Nantais. Cette rati6cation des dix conventions,
M. Caillaux ne s'y oppose pas, et il accepte
l'article, mais à la condition d'y ajouter qua-
tre réserves, mesures de défiance ou
d& précMtibn. M. CaHIaux n'est point
tendre pour les petites Compagnies; il
parait même avoir sur les procédés de bon
nombre d'entre elles une trop fâcheuse
opinion il a peur que l'Etat ne paie les li-
gnes à de trop hauts prix. Ces prix, il est
vrai, ont été établis par une commission arbi-
trale composée de trois hommes considérables
M. Reynaud, inspecteur général des ponts-
et-chaussées M. Varroy, ingénieur en chef et
un des membres les plus estimés du Sénat, et
M. de Maisonneuve, inspecteur général des
nuances. M. Caillaux se défend de vouloir
discuter les chiQres fixés par les sentences
arbitrales; mais ils lui semblent « exagérés.
Et il essaie d'établir une distinction entre
le ~n~ ~J d'établissement des lignes à ra-
cheter et les dépenses ~MM faites par les
Compagnies. Si ces Compagnies se sont enga-
gées dans des dépenses exorbitantes, faut-il
que l'Etat paie en conséquence?
Ces critiques atteignaient directement
les arbitres, et c'est pourquoi M. Varroy est
monté à la tribune. Il a défendu avec cha-
leur et netteté l'œùvre de la commis-
sion arbitrale; il est entré dans l'exposé dé-
taillé de ses travaux, de son expertise il a,
en passant, Justine les petites Compagnies
contre les attaques de M. Caillaux il a fini
en rappelant que là France, dans la statistique
des chemins de fer, ne venait qu'au sixième
rang: infériorité dont il faut nous relever,
dit-il, et pour y réussir, je. me fie aux lu-
mières et au zèle de M. de' Freycinet.– Les
quatre réserves'de M. Caillaux ont ét6 reje-
tées tour à tour, et la quatrième par 1~66 voix
contre 96! Mais M. Caillaux recommencera
encore demain la lutte sur l'article 3, ou il
déclare avoir pris ses positions les plus fortes.
B.-Y.
*<
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés):
« La nouvelle interpellation des bonapar-
tistes n'était rien, comme on eh était sûr
d'avance. ASaire de zèle pour le bien public
et d'antipathie pour toute politique mysté-
rieuse. Les documens diplomatiques mis au
jour vaudraient bien mieux pour la France,
dit M. Dréolle, que l'approbation que peut
donner silencieusement & la politique du mi-
nistre des affaires étrangères a le chef irres-
ponsable "de la Chambre des Députés. ~@
e A cela M. Waddington a répondu simple-
ment et nettement que le moment n'est peut--
être pas tout à fait opportun, parce que la
France, dont la neutralité bienveillante et
confiante est appréciée des puissances, sans
avoir avec aucune d'engagement particulier,
a recu des communications et a même été
chargée de transmissions auxquelles il faut
laisser le temps de suivre leur cours. La
France, qui croit au maintien de la paix, exerce
cette: neutralité pour l'avenir comme pour le
présent. Elle n'a, elle ne veut avoir d'autres
engagemens que ceux des traités qu'elle
a signés et qui-constituent le droit européen.'
Mais le gouvernement est aussi jaloux qu'au-
cun autre a jamais pu l'être de faire tout son
devoir devant le pays comme il le fait devant
l'étranger, et, s'il demande à retarder un peu
la publication des documens, et môme à ne
pas publier des pièces qui, à proprement par-
ler, ne lui appartiennent pas, il sollicitera lui-
même avant la un delà session un débat pu-
blic afin d'obtenir des Chambres, comme il
l'espère, Un vote approbatif de tout ce qu'il a
fait pour sauvegarder les intérêts du pays et
protéger la'paix ~e l'Europe. En attendant, le
ministre désire qu'il ne soit à aucun degré
rendu responsable des opinions exprimées par
la presse. Le cabinet, en matière d'affaires
étrangères, n'a. aucune .espèce d'organe of6-
cieux.
B La Chambre tout entière a applaudi
M. 'Waddington. M. Rpuher donnait le signal à
ses fidèles. Mais l'incident n'e tait pas terminé.
M. Dréolle s'était laissé aller à dire, en-pas-
sant, que l'interpellation de M.Cochery, en
1870, avait été Fune des causes de la guerre.
M. Cochery a demandé & lui répondre. Très
animé et ~n même temps très adroit dans
sa réponse, il lui. 'demande si lui-même
n'a pas reconnu ~devant la commission d'en-
quête du 4 septembre qu'on avait trompé
la Chambre d'alors. K Vous avez dit: Nous
avons été trompés! Nousa.vions.donc raison de
demander des explications, mais on a étouné
notre voix. a M.TIaentjens s'agitait en vain
sur son banc en jetant des cris inarticulés; i
la droite gardait le silence autour de lui e~
laissait la gauche et le centre battre,des
mains sans rien leur répondre. M. Haentijens
a succédé, à la tribune, à M. Coehery ce
qu'il a pu dire, la tribune le sait a peu près
seule, et le JoM'M~ o/~Ct~ ne pourra lui-
même nous l'apprendre qu'à demi. M. Haent-
jens était hors de lui; ses parole~ ne se
suivaient pas et sa voix étranglée ne les
articulait point. Fatiguée de la tournure
que prenait la scène, la majorité a ré-
clamé la clôture lorsque M. Paul de. Cassa-
gnac a voulu s'en mêler. Il a été obligé de
garder pour une autre fois ses grands gestes
provoquans.
n M. Amigues, qui attendait Hoa tour de
discussion électorale, est l'unique député
n'ayant pas été ouvertement candidat officiel
dont l'invalidation ait été proposée a ~a.
Chambre. On rentre avec lui en apparence
dans les conditions ordinaires des vérincà-
tions de pouvoirs, et, si la Chambre l'inva-
lide, c'est parce que le candidat n'aura pas
loyalement combattu pour son propre compte.
a Cependant l'administration n'est pas sans
avoir agi à sa façon dans cette élection où il
lui seyait d'être neutre. Elle n'a peut-être pas
appuyé M. Amigues, mais elle a mis des en-
traves à la liberté électorale de M. Bertrand-
Milcent et de ses amis, et le procureur de la
république l'y a aidée. Ce fait a déjà son im-
portance. Et pourquoi n'a-'t-elle pas eu de
candidat à elle s'il n'y avait pas accord ta-
cite ?
a Quant à M. Amigues, on lui reproche,'
non pas ses doctrines de socialiste bonapar-
tiste, mais la manière dont il les à fait triom-
pher parmi les ouvriers ignorans et malheur
reux de la 2° circonscription dé Cambrai.
B La droite a dû être bien étonnée d'ap-
prendre qu'elle possède dans ses rangs un
député qui a fait proclamer dans' sa circon-
scription que la république est le régime du
« privilège au profit des a heureux a de ce
monde. Si encore M. Amigues s'était arrêté
là, mais il s'est engagé a faire arrêter, si-
non briser les machines pour rétablir le tis-
sage à la main, et la manœuvre de la dernière
heure employée pour le succès de sa candida-
ture de désordre, ce fut une afnche dénonçant
son concurrent comme ayant dit que les ou-
vriers gagnaient encore tropetqu'il y avait des
économies à réaliser sur leurs salaires. Les
ouvriers de Cambrai, ainsi trompés, ont été
au scrutin animés par la colère, et néanmoins
M. Amigues ne l'a emporté que de 670 voix
sur M. Bertrand-Milcent.
)) M. Amigues n'aurait pas dû mécontenter
les légitimistes. Passe pour les orléanistes,
qu'il méprise franchement. Mais les légiti-
mistes M. de la Rochefoucauld-Bisaccia ne lui
a-Ml pas fait l'honneur de prendre sa défense
aujourd 'nui même et de commenter ses paroles
sur le droit qu'ont les partis d'espérer 1~
~ruine de la république? M. le duc de la
Rochefoucauld commentant M. Amigues, c'é-
tait un spectacle fort curieux; On ne se serait
pasdouté qu'on y assisteraitsivite lorsque, au
début de la session d'hiver, personne, même
parmi les bonapartistes, ne parlait publique~
ment à M. Amigues.
a Au rapport deM.Andrieux, M. Amigues
s'était bien gardé de Tépondre. Mais M. An-)
;drieux n'avait pas tout dit dans son rapport,
ou plutôt il a beaucoup appris depuis qu'il;
~l'a déposé. On a maintenant les -'preuves
les plus certaines que lé préfetet le sous-
préfet s'intéressaient au succès de la can-
didature socialiste et bonapartiste, et ne; se
fiaient pas, pour la faire réussir; aux prières
que l'archevêque de Cambrai était disposé!
à. ordonner. Le joli diseoursde M. Andrieux
n'a pa~ déplu, venant après les déclamations
ai étudiées de M. Amigues, et sa péroraison.
sur la nécessité pour tous les partis de la.
France de renoncer à leurs dissentiment!~
se ralliant sous le drapeau de l'Appel au
peuple. M. Andrieux amis plus d'une fois dans
l'embarras, non seulement l'élu, de la 2? cir-
conscription de Cambrai, mais lés fortes t&tos
du parti, et alors encore on vit M. MitcheU
porter les mots d'ordre de M. Rouhér &
M,'Amigues.'
? tYers la Sn du débat, la consigne recomr-
mandait.un grand silence Snal, pour paraître
bien doux, bien innocent, et~ séduire le-cen"
tre. Mais M. Amigues a. pu s'apercevoir, en
reparaissant à la tribune, que le centre n'a-
vait pas envie,d'être séduit,et le scrutin l'a.
prouvé, a
La commission du budget vient d'adopter
le projet présenté par le ministre: de la guerre,
relatif à. l'allocation d'une indemnité de 3(~fr~
par mois, pendant six mois,, à tous les capi-
taines, lieutenans, sous-Uéutenans et assimi-
lés dans la rayon de l'octroi de Paris.
L'élévation de M: Gathorne Hardy, mi-
nistre de la guerre, à la pairie sous le
nom de vicomte Cranbrook, de Hems-
tead, comté de Kent, enlève à l'Uniyer~
sité d'Oxford un de ses représentans ap.
Parlement (l'autre est l'honorable Joha
Robert Mowbray); L'élection doit com-
mencer lundi prochain, et le scrutin, se-
lon l'usage spécial à ce collège électoral,
peut durer cinq jours. Les votans sont àt
nombre de S,026, leur nombre s'étantaccr~
de 1,020 depuis la date de la dernièra
élection, qui eut lieu en~86S, époque où:
M. Gathorne Hardy se trouva en concur-
rence avec M. Gladstone~ et le battit par
1,904 voix contre 1,725. On ne lira
pas Sans intérêt quelques ,détails re-
latifs au droit de sunrage de cette
Université, ~lle n'a pas toujours: été
représentée au Parlement. Ce n'est, que
sous le règne d'Elisabeth qu'elle réclama,
à plusieurs reprises le droit d'envoyer uït
membre au Parlement mais cette de-
mande fut rejetée. On ne trouve d'ail-
leurs dans aucun document, ni même aux
archives de l'Université, lès motifs de <:e;
refus. Le successeur d'Elisabeth, Jac-
ques 1~, dans la seconde année de son règne
(1604), délivra à l'Université des lettres-
patentes revêtues du grand sceau, par
lesquelles il érigeait la Chambre de con-
vocation (~
et lui accordait le privilège d'envoyer deux~
représentans àla Chambre des Communes.
On sait que la Chambre de convocation,
est un corps composé de tous les maîtres
es arts, ou des docteurs des trois Facultés
de théologie, de droit et de médecine, in-
scrits sur les registl'es soit des collèges,
soit des ~a~, ou des étudians qui, sans
être attachés à aucun collège ou & aucune
~K (M?M~ae~M~~), ont obtenu régu-
lièrement un des grades cités plus haut.
Les premiers représentans d'Oxford~fti-
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