Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-09
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Description : 09 mai 1878 09 mai 1878
Description : 1878/05/09. 1878/05/09.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËBÏTION DE PARÏS.
JEUN 9 MM
im
ONi~ABO~NE
dans le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, eh Syrie, en Roumanie et dans tes
régences du Maroc et de la Tunisie,
en~ Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris on de
tKnda.ts-poste, soit internationaux, soit francs;
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,.
t" rtttYOi d'une valeur payable & PM!~
Les annonces sont recnM
<)ttMMM.~
S, placide ta Bourse,
W~a bureau du JeMtHW~M~t
eilM doivent toujours être agrëeo~pM ta redacttont
JEÏIM 9 NAt
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ON S'ABOBîME
ïaedes Brêtre8-Saint<;ermaiB-i'AmTMtTeie< i~
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Dnam. Sixmoia. Tfoisme~
D~pMMmeM. MfMis. 72 &. 36 ft. MCp.
Lea ahmmemens pMtenjt dea t" chaqne chaquemots.
!~J~tpM'te~etM, mn nmntéim. « eIn tLwNden, &6ply to C~wie and C°, twiei~a
newspapers ofSce, o, Gresham street, G. P. u.;
MM. MetMy, m«
E. C., ~ondon; !!BM. ~W.-H. «mttth et Wè~
!?, Strand, W. G., London. 8~lda et
A~SrqMUps, & !'0~< y~H~ 4$, me de ! Madëleme, dans t~s Hoegues et dans ies )}~-
~oiüèi~aéa de~ Rares dè o5émins dë' ter bë~
BBMM~faès descares de oSémin~ de ter bèhtes.
A Vtttparabo (CMM), OhezM. OrestM L. TaMeM.
dur
JMJBML DES DEBATS
D~t tTT~t~C t?~ T t~~t&M AtBtPC
r~Hn~Diia iii LiiiiiKAInii~
PA~ÏS
MERCREDI 8 MA!
Depuis quelques jours, on annonce de
divers côtes que les négociations ont été
reprises, par l'entremise dé l'Allemagne,
entre l'Angleterre et la Russie, et ce* ren-
seignement paraît se connrmer. Les nou-
vellistes racontent que l'initiative serait
venue pérsbnnell~msntdu czar. Le 28 avril,
qui estlejourde Pâques en Russie, l'empe-
reur Alexandre aurait écrit a~son oncle
l'iempereur Guillaume une lettre dont le
ton ému aurait fait sur celui-ci une vive
impression. Comme au moment où l'ar-
mée russe était arrêtée devant PIevna,
r~mpereur r d'Allemagne s'est demandé,
Jit-on, s'il n'y avait pas lieu et s'il n'y
aurait pas moyen de faire quelque chose
'ourson neveu aprèsunedifSculté mi-
litaire, c'est une difficulté diplomatique
qu'il s'agirait de lever ou de franchir.
Mous reproduisons sous toutes réserves
ces détails dont la vérité ne nous est en
rien garantie, mais que nous retrouvons
dMs la presse étrangère; quelques jour-
naux d'outre-Rhin vont même plus loin,
et ils racontent que, dans le pre-
mier moment d'émotion, l'empereur
Guillaume a interrogé autour de lui pour
savoir s'il y aurait inconvénient à deman-
der un crédit au Reichstag. La réponse
n'a pas été encourageante, et l'empe-
reur a renoncé à une velléité passa-
gère mais il n'est pas impossible que
ce soit à cette courte phase de ses
sentimens qu'ait correspondu la. polé-
mique e de certains journaux ofncieux
dé Berlin sur le danger que ferait
courir à l'Allemagne l'introduction d'une
escadre anglaise dans la Baltique. Ces
journaux ont, d'ailleurs, été démentis,
f te ré°nl'at de tout ceci a été la reprise
(1~ ngocindons. Le;, cabinet anglais au-
rait engagé lui-même le cabinet de Berlin
à reprendre le cours interrompu de sa
médiation.'
Oh croit généralement que la Russie est
disposée à faire de larges concessions, et
que son désir de la, paix est ardent et
sincère. Le gouvernement russe se rend
parfaitement compte des difficultés de
s~ situation et des hasards périlleux
qne la guerre lui ferait courir. Au
dedans et au dehors, ces périls sont
considérables. L'état moral du pays,
comme on l'a vu naguère par quel-
ques symptômes eigniSca.tifs, est des
plus mauvais; et l'état, matériel ne vaut
pas beaucoup mieux. Les embarras finan-
ciërs deviennent tous lesjpurs plus inex-
triçabÏes. EnSn unehorrib)e lamine, pro-
venant à la fois de Tinsufnsance de la
dernière récolte et de l'insufSsance des
moyens de transport, gévit dans plusieurs
provinces du Nord-Est; les détails qu'on
donne à ce sujet sont des plus douloureux
et T'appellent les fléaux d'un autre &ge.
Si l'on ajoute à cela Fêtât sanitaire de
l'armée.le mauvais .choix des positiqns
qu'elle occupe sur certains, points, enfin
l'attitude pour le moins très froide dé
toute l'Europe depuis le traité de San-
gtefaco, on comprend que le gouverne-
ment russe soit résolu à.faire, en effet, de
grandes concessions. Mais ces conces-
sidcs, que sont-elles? Voilà ce qucTtpus
ne, savons pas. Les négociations nouvelles
sont enveloppées d'un épais mystère, et
coue ne pouvons en rien dire, aous peine
de nous exposer a tromper nos lecteurs et
à nous tromper nous-mêmes par excès
d'optimisme ou de pessimisme. Les conces-
Mons'delaRussie ne portent-ejlesque sur
teltioutets détailsdu traitédeSan-Stefano?
pn peut le croire en voyant le soiaque
met le gouvernement russe à s'entendre
en particulier avec chaque puissance iu-
tépesséëdans les anaires d'Orient, et par
exemple avec l'Autriche celle-ci, a la
vérité, Cie toujours avec force qu'il existe
~ueune espèce d'arrangement séparé entre
ette et la Russie. Quoi qu'il en soit, aucun
~gne visible ne donne à penser que le
~ouvcroement ru~e ait reconnu le prin-
cipe invoqué,par l'Angleterre au suje.t:du
tiaité de San-Stefaco, et qu'il soit disposé
a soumettre ce traité tout entier a un Coh-
grès;ët le langage tenu récemmenténcore!
p.u' deux ministres anglais, MM. Hardy
et Crpss,' montre que le gouvernement
~Hannique persiste à se maintenir
dan§ la position très nette qu'il a prise
~ee~ujet. Il est donc impossible de pré-
~cir qu tions qui recommencent, et si le~ désir de
la paix l'emportera sur les passions et les
MiËCëptibilités, qui poussent à la guerre.
A-Constantinople,. la situation s'est mo-
diHée assez sensiblement depuis quelques
jours? Pendant deux mois la Porte a été
latéralement sous la main de la Russie
le moindre mouvement de sa part aurait
provoqué l'occupation de Constantinople
p~p lès Russes. Depuis quelque temps
3~, surtout depuis l'arrivée d'Ogmah Pa-
cha, les choses ont quelque peu changé de
facj&. Nous avons déjH parlé des tra;v,aux
dirigés silencieusement par Osman pour
mettre la ville 'en état de défense et pour
réorganiser l'armée. L'œuvre, paraît-il,
egt. maintenant a peu près terminée, et
up coup de main des Russes sur Con-
stantt'nople aurait de grandes chances
de ne pas réussir. Le départ de l'arçh!-
du.c Nicolas :a -modiné aussi les rap-
poEts de-larPorte avec l'état-major gé-
néral. Les Turcs n'osaient rien refu-
ser ostensiblement à un frère du czar
et à un général victorieux ils ont
plus d'audace avec le général Totleben, et
les discussions sont continuelles. Déjà
l'archiduc, dans une de ses conversations
avecMehemet-AIi, s'était étonné de voir
les Turcs prendre des précautions mili-
taires, élever des fortifications, contre
qui? Les Russes n'étaient-ils pas deve-
nus les meilleurs amis des Turcs ? Sans
doute, avait répondu Méhémet-Ali, mais
on ne sait jamais comment les choses peu-
yeBt tourner. Le traité de San-Stefano
n'est qu'un traité préliminaire l'Europe
ne l'a pas encore reconnu. Les Turcs~
se servent de cet argument et de quelques
autres encore pour ne pas livrer immédia-
tement les places de Varna, deSchoumIa
et deBatoum. Le traité, disent-ils, ne sera
exécutoire que lorsqu'il sera devenu dé6ni-
tif. Au reste, l'article 8 décide, non pas que
les forteresses seront livrées aux Russes,
mais qu'elles seront rasées, et rasées par
qui? par le futur gouvernement bulgare.
H n'y a encore m Bulgarie ni gouver-
nement bulgare, et les TuTcs atten-
dent. Le même article ne réserve-t-il
pas d'ailleurs à la Porte le droit de
disposer du matériel de guerre contenu
dans les places fortes ? Il faut un temps
raisonnable pour enlever ce matériel. En-
fin les Turcs soutiennent qu'ils ne peuvent
pas être obligés à évacuer les forteresses
avant que les Russes n'aient évacué eux-
mêmes les territoires qui ne sont pas com-
pris dans le traite et où la souveraineté de
la Porte reste entière or les Russes, par
l'article 25, se sont réservé d'occuper ces
teh itoires pendant trois mois après la signa-
ture du traité définitif. On voit par là ce qu'il
faut penser del'habilcté merveilleuse quele
général Ignàtieff a déployée dans la con-
fection du traité de San-Stefano. Chaque
jour y révèle une difficulté ou une con-
tradiction nouvelle. Et, les contradictions
ne sont pas seulement dans le traité, mais
dans l'usage qu'on en a fait et dans la
conduite qu'on à tenue relativement
à cette singulière pièce diplomatique à la-
quelle on a donné ici un caractère et là
un caractère différent. C'était un traité
préliminaire; cependant il a été signé
et ratifié par les deux souverains comme
un traité définitif. N'importe le chan-
celier russe, en le communiquant aux di-
vers cabinets européens, a déclaré for-
mellement que rien n'empêcherait qu'on
s'entendît avec les puissances pour la
modification des détails. Par là, le traité
reprenait la physionomie d'un traité pré-
liminaire; néanmoins, les autorités russes
continuent, à Constantinople, d'exercer
sur la Porte la plus forte pression pour
arracher l'exécution immédiate de ces dé-
tails que l'Europe était censée pouvoir
corriger. Tantôt définitif, tantôt provi-
soire, ce traité amphibie se trouve être
un tissu d'équivoques où ses auteurs se
sont pris ou du moins fort embrouillés
eux-mêmes.
BOURSE DE PARIS
Ctatmre t*7. !t8 H~MMe.K.~tMo
' Comptantes 2!; M70.M
Finoouj. '!3321,2 7360.2712
~t/wc/e.
ComptMit<03.ComptHncomrl092S..10960.35.
MTITBBOURSNDUSOIR.
Emprunts 0/0. i09fr.M,87i/2,823 0/0.73 fr.7S.92 1/2,871/2.
S 0/0 turc. 8fr.27i/2,30.
Florins (or). 59 3/8, 5/8.
EgypUenùesSO/O.. <63fr.,tM.
Chemins égyptiens M3 ff;t2 i/2, 283 7S.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la, dépoche suivante
Berlin. Ie8mai, soir.
» Suivant des informations puisées à une
source aussi impartiale que sûre, on peut
considérer comme sans fondement toutes les
suppositions qui ont couru ici ces jours der-
nit-rs, et auxquelles j'ai fait allusion dans
mes deux dernières dépêches, relativement à
des desseins secrets dont le gouvernement
anglais, aurait prépare l'exécution. Le cabinet
Beaconsfiëld ne songe pas à s'écarter de la
base solide du droit européen qui fait la prin-
cipale force de~sa politique, et rien n'auto-
rise & douter de la. parfaite loyauté, de ses
intentions.)) »
TéMjprapMe pfS~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 7 mai, soir.
Le Sultan ainspecté aujourd'hui les troupes qui
occupent les positions fortiiiées au sud de Con-
stan~nople.
L'armée de défense est complètement orga-
nisée.
L'ordre à été donné à la garde civique de re-
prendre les exercices.
Un conseil des ministres a été tenu aujourd'hui
sous la présidence du Sultan. Plusieurs généraux
y assistaient. Londres, le 8 mai.
Le comte Schouvaloff n'est parti que ce matin
pour Saint-Pétersbourg. Il passe par Calais et
Coïognë.
Avant son départ, il a eu une entrevue avec
lord BeaconsSeld. Il sera probablement de retour
à Londres le M de ce mois. °
Lc.j~ti~PMth:. 1
<: Le gouvernement austro-hongrois fera con-
naître'aux puissances, par une dépêche circu-
)a)ro, ~es mesures qui sont devenues indispensa-
bles en Transylvanie et en Dalmatie. H insistera
en déclarant que l'Autriche-Hongrie agit.excin-
siyement suivant la volonté de l'Europe. r
t.Hitëlégraphie de Vienne à un autre journal
anglais:
« Une circulaire du gouvernement autrichien
explique la nécessité de prendre des mesures mi-
litaires dans le Sud-Est, mesures qui n'ont été
dictées ni par l'ambition ni par Jte désir des con-
quêtes. ))
On télégraphie de Vienne au ~MM~
« II se confirme de nouveau que les pourpar-
lers actuels portent sur le traité en général plutôt
gué sur une partie quelconque du traité de San-
Stefano.
Le but du voyage du comte Schouvalofi est
de faire connaître au cabinet impérial, plus com-
plètement qu'il n'aurait pu le faire par lettre~ les
vues du gouvernement anglais relativement aux
modiHcations nécessaires a apporter au traité de
San-Stefano.
» L'idée d'une occupation de la Bosnie par
l'Autriche est mise de tcôté. Le comte Zichy est
revenu à Constantinople où les pourparlers pour
le rapatriement des insurgés bosniaques se pour-
suivent dans les mêmes conditions amicales
que précédemment.
» Un incident nouveau, survenu en Roumanie,
ne facilitera vraisemblablement pas la conclusion
d'une convention militaire avec la Russie. L&
il' corps d'armée russe a occupé la ligne d<}
la rivière Argish. Ce mouvement a eu pour effet
d'interrompre les communications entre l'armée
roumaine qui est dans la Petite-Valachie, et le
quartier général qui est à Buchàrest. Le champ
d'occupation des Russes s'est ainsi étendu. »
Cologne, le 8 mai.
On télégraphie de Londres, le 8 mai, à la Ga-
M~e de Co~OFM(*
« M. le comte Schouvaloff n'est porteur d'au-
cune contre-proposition écrite de l'Angleterre:
mais il a été informé confidentiellement du mi-
nimum des réclamations du gouvernement bri-
tannique. Les deux cabinets tiendront secrets les
pourparlers qu'ils vont entamer, et aucune com-
munication ne sera faite & ce sujet au Parlement
anglais. ))
Londres, le 8 mai.
Répondant à une Adresse de l'Association ou-
'vriére d'Oxford, le chancelier de l'Echiquier a'
manifesté l'espoir que l'appui généreusement ac-
cordé jusqu'ici au gouvernement par l'immense
majorité du peuple anglais permettra au gou-
vornement de surmonter les difficultés qui exis-
tent encore. Mais l'orateur espère qu'elles com-
mencent & prendre fin.
Berlin, le 8 mai.
La CotT~XM~Mee jM'OMKCM~ constate que
les négociations entre la Russie et l'Angleterre
ont pris ces derniers jours une tournure plus
animée et plus accentuée, qui fait de nouveau
espérer aux cabinets de Londres et do Saint-Pé-
tersbourg qu'ils parviendront à s'entendre sur
la façon dont les questions pendantes doivent
être traitées à l'avenir. On interprète surtout
'dans ce sens le voyage du comte Schouvalofï à
~Samt-Pétcrsbourg.
Les bruits d'après lesquels Tine nouvelle ten-
sion se manifesterait dans les relations de la
Russie et de. l'Autriche ne sont pas confirmés.
L'empereur d'Allemagne a renoncé à se ren-
dre cette année a Wiesbaden. Avant de faire le
voyage d'Ems, l'empereur résidera tantôt a Ber-
lin, tantôt a Babeisberg..
Vienne, le8 mai.
On mande de Constantinople, le7,.&taCo<
)'~OM<~M(ee:jp<: On a reçu hier, à la Sublime-Porte, par l'in-
termédiaire du consul d'Angleterre, M. Merlin,
les propositions faites paries insurgés de la
Thessahe et de l'Epire comme conditions de la
pacification de ces provinces. Les insurgés de-
mandent un armistice général et le désarmement
des deux parties. On espère arriver a une en-
tente, grâce aces propositions modérées. &
On mande de Buchàrest, le8, à la même Cor-
yMpo~~ce.'
« Tous les officiers en congé ont reçu l'ordre
de rejoindre leurs régimens dans la Pétitë-Vala-
cMe. Le prince Charles se rendra très prochaine-
ment dans cette région pour passer en revue
toute l'armée roumaine, o
Buchàrest, le 7 mai, soir.
A la suite d'un conseil des ministres tenu
avant-hier, M. Stourdza est parti pour Vienne et
Pesth, chargé d'une mission Spéciale.
Buchàrest, le 8 mai.
7,000 voitures russes; sont parties de Buchàrest,
allant à Roustchouk.
-Les journaux de Jassy mentionnent le bruit
que 40.000 Russes arriveraient de nouveau à
Jassy.
Bude-Pesth, le 7 mai, soir.
Dans la conférence parlementaire tenue au-
jourd'hui, le président du conseil a présenté les
derniers arrangemens relatifs au Compromis aus-
tro-hongrois. Il a ajouté que les deux gouverne-
mens considéraient ces arrangemens comme les
derniers et n'étaient pas disposés à en poursuivre
d'autre..
La conférence a donné son adhésion a la com-
munication ministérielle.
Lé président du conseil a annoncé pour mardi
le dapôt du projet concernant la couverture du
crédit de M millions de florins.
Sourpi, le 7 mai, soir.
On écrit de Larissa que les chefs insurgés de
la Macédoine ont conféré avec les consuls an-
gtais. Les négociations ont abouti. Les stipula-
tions de l'armistice sont les mêmes que celles
qui ont été acceptées par les insurgés de la
Thessalie les volontaires gardent leifrs armes
.et'passent en Grèce, soit par terre, soit par des
navires de guerre anglais; Les indigènes gar-
dent aussi leurs armes et rentrent dans leurs
foyers.
Syra, le 7 mai.
Les insurgés crétois ne veulent pas entendre
parler d'armistice. Maîtres de toute l'ile, excepté
des forteresses, ils déclarent; ne vouloir cesser de
combattre qu'après leur annexion au. royaume de
Grèce.
Lamia, le 7 mai.
L'évêque grec de Kytros (Macédoine), avant de
se mettre a la tête .d'une troupe d'insurgés. avait
incendié son propre évêché. Après l'armistice,
craignant de rester dans le pays, il est venu dans
cette ville.
cétte villë. Vienne, le 8 mai.
La commission du Compromis a adopté sans
changement le projet de loi présenté par le gou-
vernement, concernant la dette de 80 millions.
Rome, le 8 mai.
Après les explications du rapporteur M. Brios-
chi. et celles du ministre des finances? M. Seis-
mit-Dodat,le Sénat a adopté, par.7~ voix contre
i4,Iè traité de commerce avec la France.
Nous avons exposé dans un précédent
article les raisons pour lesquelles il nous
paraîtrait non seulement inutile, mais
même dangereux d'essayer de créer
dans les villes un enseignement primaire
supérieur entièrement nouveau. Sans re-
venir sur les observations que nous avons
présentées, nous tenons à insister sur
celte qui nous préoccupe le plus. Si l'on
suivait le projet que nous avons com-
battu, il y aurait dans les villes deux en-
séignemens primaires supérieurs, et il
faudrait, par conséquent, deux personnels
de professeurs capables de remplir la. dé-
licate mission d'élever les jeunes gens
qui ne suivraient pas les cours classiques.
Est-il un seul homme un peu au courant
des difncultésque rencontre aujourd'huile
recrutement de nos écoles normales, qui
ne sente tout de suite combien il se-
rait malaisé de trouver ces deux per-
sonnels ? Dans nos départemens les plus
riches, les écoles normales sont & peine
'peuplées. L'Ecole normale spéciale de
Cluny, dont on attendait de si grands ser-
vices, n'a pas répondu aux espérances
qu'elle avait fait concevoir. Où chercher
donc des maîtres intelligens, instruits,
dévoués, pour les écoles nouvelles qu'on
voudrait fonder ? C'est à peine si les éco-
les existantes ont ce qu'il leur faut Mais
supposons qu'on en trouve assez pour
les villes, il n'en restera plus du tout
pour les campagnes les instituteurs, mu-
nis du brevet supérieur, préféreront 'sans
nul doute le séjour descheis-lieux de dé-
partement et d'arrondissement au séjour
des chefs-lieux de canton. Nos popula-
tions urbaines auront deux catégories
d'écoles supérieures, nos populations ru-
rales n'en auront aucune.
Cp résultat, on le sait, est tout & fait
du goût de la commission chargée de
préparer un projet d'organisation de.
l'enseignement primaire supérieur,
commission, ppur le dire en passant, que
lese compose tout simplement du comité
consultatif de l'enseignement primaires–-
mais il ne sera sans doute pas de celui delà
Chambre et du ministre de l'instruction
publique. Lorsque M. Henri Brisson appe-
lait, en 1876, dans un excellent discours,
l'attention du ministre d'alors, M..Wad-
dington, sur la nécessité de s'occuper de
l'enseignement primaire supérieur, c'est
l'intérêt des campagnes qui l'inspirait, tout
d'abord
a Les établissemens d'enseignement pri-
maire supérieur, disait-il, n'existent que
dans les villes; c'est insufnsant. Parmi
vous, Messieurs, H en est un grand nombre
qui'non seulement par les intérêts, mais par
le cœur. par l'esprit, ont vécu de la vie des
gros bourgs de campagne, qui se sont mêlés
à l'existence de ces populations semt-agri-
coles semi-artisanes ou se rencontrent, à côté
des journaliers les plus humbles, une mas~e
de petits propriétaires, de petits cultivateurs,
,de petits fàbricans, de petits* commércans.
Eh bien!, qui d'entre vous, Messieurs, s'ifs'est
réellement penché avec affection, avec soMi-
citude sur ces populations, n'a gémi de voir
une quantité de richesses personnelles rester
en friche, faute d'une culture intellectuelle
sufnsante?. Remarquez, pour quelles popu-
lations, je réclame un complément d'éduca'
tion. S'est précisément pour cette population
moyenne, douée de toutes les vertus poli-
tiques en quelque sorte, parce qu'elle pos-
sède à la. fois les intérêts conservateurs que
coamunique l'aisance commencée, la pro-
priété en voie de se former, et le désir du
mieux, l'ouverture de l'esprit, l'aspiration au
progrès. Il s'agirait donc, à mon gré.'je ne
dis pas do créer immédiatement, mais d'étu-
dier la création dans un avenir prochain de
ce quatrième degré d'enseignement dans no-
tre système général d'éducation nationale.
H ne faudrait pas moins ou guère moins, sui-
vant moi, qu'une école de ce genre dans cha-
que~chef-tieu de canton. A la ville, au chef-
lieu d'arrondissement, de département, l'é-
cole est trop loin; elle est trop coûteuse, car
elle impose l'internat aux enfaas des écoles
éloignées. R la faut donc voisine, à portée
de tout, école d'externes et par conséquent
école à bon marché, o
A ces sages et éloquentes paroles de
M. HenriBrisson, le ministre de l'instruc-
tion publique d'alors, M. Waddington, ré-
pondait
« Dans l'ensemble, l'enseignement secon-
daire spécial est une création qui a rendu do
très réels services. Je Serais, quant à moi,
contraire à toute idée d'amoindrissement de
l'enseignement secondaire spécial; mais je
crois que tout n'est pas fait. Il me serait très
difSeile de donner aujourdhui des indica-
tions précises à la Chambre je dirai seule-
ment qu'il B~e semble qu'on pourrait entrer
dans la voie de créations d'écoles primaires
supérieures, en commençant par certains
chefs-lieux de canton où l'on trouverait des
ressources locales, l'appui des municipalités,
le concours du personnel, soit des lycées,
soit des coUêges voisins. Je ne fais qu'indi-.
quer le moyen pratique par lequel on peut
aborder la question. Je prends l'engagement
d'étudier la matière; je m'en suis, d'ailleurs,'
déjà occupé. J'ai reconnu que ce ne serait
que sur des points restreints qu'on pourrait
commencer, que la première difficulté qu'on
rencontrera sera le manque de ressources lo-
cales la seconde sera le manque de person-
nel. w
On voit combien la commission a mé-
connu son mandat lorsqu'elle a dé-
claré qu'elle n'avait pas à s'occuper des
écoles rurales. Dans la pensée de la
Chambre, et nous ajouterons dans la
pensée de tous ceux qui comprennent
les conditions d'existence de notre démo-
cratie, c'est~ au contraire, par les écoles
rurales qu'il faudrait commencer. « C'est
dans le gouvernement républicain, a dit
Montesquieu, que l'on. a b.esoin de toute
la puissance de l'éducation, a Si ce juge-
ment est fondé, la puissance de l'éduca-
tion ne doit-elle pas être appliquée avec
un soin tout spécial à la partie de la po-
pulation qui est maîtresse du pouvoir, qui
peut le donner à qutiHui plaît, qui tient,
par conséquent, entre ses mains les des-
tinées de la patrie? Or depuis que le sunrage
universela été proclamé chez nous, c'est du
vote des paysans, qui forment l'immense
majoritédupays,quedépendlesortdèsgou-
vernemens. On a souvent répété sous l'Em-
pire quelaFranceétaitùnec<:i'M~'?Me~M/
le mot était juste, bien qu'un peu bar-
bare. Les paysans, qui avaient fait l'Em-
pire, le soutenaient avec une incontesta-
ble énergie contre les protestations des vil-
les. Les suSrages urbains étaient noyés,
annulés, écrasés sous les suSrages ruraux,
et Fon a pu croire longtemps que cette
divergence entre les villes et les campa-
gnes deviendrait un mal chronique et une
cause de raine pour notre pays. Ce qu'il
a fallu pour rapprocher et confondre les
deux grands courans du suiTrage univer-
sel, on le sait. Les désastres de 1870 à
1871 ont ouvert les yeux des paysans; ils
leur ont montré ce que vaut le pouvoir
absolu et où il conduit ils leur ont fait
sentir et en quelque sorte toucher du doigt
les dangers de l'obéissance aveugle, de la
soumission sans réserve aux ordres d'en
haut, de l'acceptation sans murmure de tous
les actes d'un gouvernement mal contrôlé.
L'expérience, il faut en convenir, a été
aussi efficace que courte. En quelques
années, les paysans français sont deve-
nus tels que les a décrits M. Brisson ils
sont restés très conservateurs, mais ils
n'ont plus peur de la liberté ils savent
aujourd'hui qu'elle dure plus et qu'elle
coûte moins que le despotisme. La
république n'a pas eu de défenseurs
plus invinciblement résolus qu'eux dans
;les crises qu'elle a traversées. Ces
communes rurales, qui votaient jadis
comme un'seul homme pour le can-
didat officiel quel qu'il fût, on les a
vues se porter avec autant d'ensem-
ble du côté du candidat républicain mo-
déré. Les vieux moyens de corruption et
d'intimidation, si efficaces autrefois, ne
produisent plus aucun effet. La campa-
gne est aussi républicaine que la ville
seulement, elle l'est avec cette modéra-
tion et cette prudence particulières qui
constituent l'esprit rural et qui produi-
sent d'aussi bons'résultats dans les af-
faires politiques que dans les affaires pri-
vées.
Que faut-il pour que le paysan français,
non seulement reste ce qu'il' est aujour-
d'hui, mais devienne de plus en plus ca-
pable de remplir son rôle d'électeur? Il
faut qu'avec les leçons de la vie il re-
çoive les leçons de la. science et de l'in-
struction. L'heure est particulièrement
propice pour commencer cette seconde
éducation, non moins nécessaire que la
première. Nous n'avons pas à tracer ici
un programme d'écoles rurales primaires
supérieures; les exemples ne manquent
pas d'ailleurs, et nous pourrions en ré-
unir, au besoin, une quantité considéra-
ble. On sait qu'un certain.nombre de A~A
M~o~ rurales fonctionnent très bien aux
Etats-Unis.
« Quelle ne fut pas notre surprise, dit
M. Buisson dans son remarquable rapport sur
l'enseignement primaire à l'Exposition de
Philadelphie; quelle ne fut pasnotre surprise.
en arrivant dans le principal village du comté
de Ventworth (nommé Waterdown. 800 âmes)
d'y trouver, dans une école de modeste appa-
rence, des élèves des deux sexes, de quinze
à dix-huit ans, occupes à traduire une paee
de l'Enéide! ? »
A Dieu ne plaise que nous voulions
faire traduire l'Enéide a. nos paysans!
Nous ne leur proposerons même pas les
Géorgiques En général, les ~oo~
des Etats-Unis dépassent de beaucoup l'en-
seignement primaire supérieur tel que nous
lé comprenons en France. Cela provient de
ce qu'elles donnent une grande partie de
l'enseignement secondaire. La seule chose
que nous signalions, c'est le soin avec le-
quel les Américains cherchent à élever la
{eunesse rurale.
« Tous ou presque .tous les élèves de la
A~A MAoo~ de Waterdown, nous dit-on. ï
ajoute M. Buisson, après un ou deux ans de
cette éducation complémentaire, retourneront
au village natal et cultiveront leur patri-
moine. Ainsise perpétuent encore, sur quel-
ques points privilégiés du Canada et des
Etats-Unis, ces familles de /s~M~, petits et
grands propriétaires ruraux qui, n'ayant rien
àenvier aux habitans des villes pour l'ai-
sance, ne veulent pas non plus leur être en
rien inférieurs pour l'éducation telle est la
raison d'être de la At~A ~cAoo~ rurale.
Un exemple beaucoup plus rapproché
de nous est celui des écoles supérieures
de paysans, qui fonctionnent en Dane-
mark, en Suède et en Norvège. Voici ce
que M. Buisson dit de ces écoles dans
son rapport sur l'Exposition de Vienne
« Nous ne citerons plus qu'un dernier genre
d'école supérieure l'école primaire supé-
rieure à l'usage des paysans. Le fondateur
fut un écrivain danois très connu, Gruntvig,
qui entreprit, y a quarante ans, de rappro-
cher les diverses classes do la société au
moyen de lectures et de cours d'histoire et
de littérature nationales, avec le secours du
chant et de tout ce qui peut développer le v
sentiment patriotique et le sentiment reli-
gieux. La première « haute école de paysans n
fut fondée.en 1844, à Rœdding,,village au
nord-ouest du Schleswig; elle était surtout i
destinée à suppléer à l'enseignement pri-
maire, encore însufËsant alors~PÏua tard, en i
18SO, les paysans de l'ilo Séelahd se cotisèrent
pour créer une école semblable au village de
HendoJm, Les désastres du .Danemark, en. 1
1864, accrurent le besoin d'enseignement po- ·
puiaire et nationaL Rœdding, tombé aux ]
mains des Prussiens, fut aussitôt remplacé ]
par une autre école établie dans le Jutland, <
et il en existe maintenant u~e soixantaine. 1
La plupart sont peu nombreuses (de 20 à 30
élèves par hiver); Hëndolm en a de 180 à 200. `
L'enseignement dure cinq mois, de novembre t
à avril. Pour une somme d'environ 200 fr.,
les élèves, ordinairement des jeunes gens,; t
Sis de cultivateurs aisés, sont pendant ce ]
temps logés, nourris .et instruit~ L'été, les j t
locaux restes vides sont utilisés pour les ie- i
çon~decouture on. d'autres cours complé- f
mentaires, faits par l'instituteur ou par sa <
femme pour les jeunes filles du village.'Le
succès remarquable de ces écoles rurales en f
Danemark a provoqué des créations du même 1
genre dans les autres pays Scandinaves, en (
Schleswig, où cette institution entretient le (
sentiment national en dépit de l'autorité prus- <
sienne; en Norvège, où iF existeunedou- ) 1
zaine de coa hautes écoles rurales en Suède, <
où s'est fondée en ces dernières années uae
association en vue de propager la même
mouvement, et où l'école supérieure de Sa- <
muelsberg rend des services analogues aux
nlles do cultivateurs, a
A la vérité, quelques personnes trou-
vent ces écoles dangereuses, a cause dea
idées qu'elles répandent dans les campa-
gnes et des sentimena qu'elles éveillent dans
le cœur des jeunes gens. Un voyageur fran-
çais, M. Cogbrdan, a remarqué qu'elles les
détournaient de leur profession en faisant
naître chez eux des goûts ambitieux.
Si cela est vrai, la faute en est, non aux
écoles elles-mêmes, mais à l'enseigne-
ment qu'on y donne. Il faut sans nul
doute que cet enseignement soit appro-
prié aux travaux des paysans, qu'il
roule surtout sur les connaissances
agricoles et naturelles, qu'il ait pour
but principal de faire comprendre et aimer
la vie rurale, qu'il ne s'élève jamais trop
haut, qu'il n'efileure même pas le latin, à
moins que ce ne, soit pour commenter
l'admirable et charmant vers de Virgile
0/
j ~CO~ r
Même ainsi compris et dirigé; l'ensei-
gnement supérieur rural fera d'abord
quelques déclassés. C'est un mal inévita-
ble, mais qui disparaîtra peu à peu de
lui-même, lorsque l'instruction, au lieu
d'être le monopole de quelques uns, sera
devenue le bien de tous. Ceux qui en
douteraient n'ont qu'à lire l'excellente
page suivante que nous empruntons àuu
écrivain peu suspect d'esprit révolution-
naire, M. Batbie
Ce qui rend l'instruction primaire dan-
gereuse dans les campagnes, c'est que la
masse en est dépourvue et que l'ignorance
met les paysans à la disposition de quelques
brouillons moins ignorans que les autres.
Rien n'est facile à égarer comme les hommes
sans instruction; il est naturel que l'in-
iluence appartienne aux savans de village et
qu'ils. deviennent remuans, parce que leur
supériorité sur les personnes dont ils sont
entourés leur persuadent qu'ils sont injuste-
ment traités par la fortune. Si tous avaient
le môme degré d'instruction, le bon sens in-
dividuel reprendrait son autorité, et toutes
les influences illégitimes seraient détruites
par l'égalité .des lumières. Pourquoi les pay-
sans, dès, qu'ils savent lire, tendent-ils à
émigrer vers les villes? C'est que l'ignoraoce
des voisins leur donne une idée exagérée de
leur mérite; c'est que cette. bonne opinion
d'eux-mêmes fait naître chez eux l'ambition
de se produire sur un autre théâtre (1). »
On ne saurait mieux dire.Pourque nos
campagnes restent peuplées, pour qu'une
élite de fermiers et de petits propriétaires
y forme un centre de résistance a.ux entre-
prises révolutionnaires et aux entreprises
césariennes, il faut y répandre une ins-
truction primaire supérieure solide et pra-
tique. C'est pour cela que la création des
écoles rurales nous paraît sous tous les
rapports la partie la plus importante et la
plus urgente d'un projet d'organisation
de l'enseignement primaire supérieur.
CH. GABRIEL.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Le Sénat a continué et terminé la discus-
sion générale du projet de loi relatif au ra-
chat des çhemins de fer de la région
du Sud-Ouest. Demain, il abordera la dis-
cussion des articles. Le débat aujourd'hui
a été intéressant: passionné par une nou-
velle intervention de M. Buffet, lequel,
a recommencé l'attaque avec l'ardeur âpre et
concentrée qui est la forme naturelle de son
talent, il avait été singulièrement élevé
et éclairé par une réplique du ministre
des travaux publics à M. de Ventavon, un
des adversaires du projet. Ce triomphant dis-
cours de M. de Freycinet a été, s'il est per-
mis de le dire, l'événement de la séance
Nous no croyons pas que M. le ministre eût
été encore aussi heureusement inspiré à la
tribune, d'une lucidité, d'une souplesse
oratoire d'une habileté et surtout d'une
loyauté de parole, aussi frappantes qu'au-
jourd'hui. Le discours qu'il avait pro-
noncé sur cette même question à la `
Chambre, au mois de mars, avait été, on se le
rappelle, d'un grand effet celui que nous
venons d'entendre aura eu sans doute une
action non moins décisive.
s C'est le rapporteur du projet au Sénat,
l'honorable M. Feray, qui a repris aujour-
d'hui la discussion dans un long plaidoyer,
excellent au fond, plein de raisons judi-
cieuses, en réponse aux attaques dirigées
hier par M. Caillaux. On nous pardonnera
de ne point analyser l'argumentation de
M. Feray, non plus que de M. de Ven-
tavon il faudrait entrer dans une série
de détails et de dissertations techniques.
Mais le discours du ministre offrait un carac-
tère tout autre, aisément Intelligible à chacun
Etait-ce l'enet d'une clarté de démonstration
supérieure? ou n'est-ce pas aussi que, s'éle-
vant au-dessus des argumens de détail, H °
a été droit'aux grandes raisons, aux r&i-
sons d'intérêt national et populaire qui
miUteat en faveur de ce projet?–Quelle a été
notre pensée, la pensée du gouvernement.
en présentant ce projet ? dit M. le ministre.
Nous avons compris que ce pays, après sept
années de dissensions intestines, avait besoin
de se reposernans le travail, et ce sont les inté-
rêts du travail; les intérêts du publie, non dos
actionnaires et des obligataires des Com-
pagnies, que nous voulons sauvegarder. Puis
répondant aux appréhensions exprimées la.
veille par M. BuSst Ce sont de lourdes dépen-
ses, oui, mais des dépenses fécondes. On nous
fait craindre dés mécomptes on nous dit
Ces lignes demeureront d'ici à longtemps im-
productives. Qu'en sait-on ? Rappelez-vous
donc ce qui s'est dit autrefois, alors que l'ont
constitua le second réseau. Et pourtant, a-t-
on eu lieu de le regretter? Sans doute, ajou-
tait avec franchise M. de Freycinet, nous ne
soutenons pas que ce projet soit de tout
(<)_~K~ ~0~?M-~ ~a~M ~0~ NM~C
~Mtt~
JEUN 9 MM
im
ONi~ABO~NE
dans le Luxembourg, en Turquie,
M Suisse, eh Syrie, en Roumanie et dans tes
régences du Maroc et de la Tunisie,
en~ Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris on de
tKnda.ts-poste, soit internationaux, soit francs;
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,.
t" rtttYOi d'une valeur payable & PM!~
Les annonces sont recnM
<)ttMMM.~
S, placide ta Bourse,
W~a bureau du JeMtHW~M~t
eilM doivent toujours être agrëeo~pM ta redacttont
JEÏIM 9 NAt
jm'
ON S'ABOBîME
ïaedes Brêtre8-Saint<;ermaiB-i'AmTMtTeie< i~
PR)X mB AB
Dnam. Sixmoia. Tfoisme~
D~pMMmeM. M
Lea ahmmemens pMtenjt dea t"
!~
newspapers ofSce, o, Gresham street, G. P. u.;
MM. MetMy, m«
E. C., ~ondon; !!BM. ~W.-H. «mttth et Wè~
!?, Strand, W. G., London. 8~lda et
A~SrqMUps, & !'0~< y~H~ 4$, me de !
~oiüèi~aéa de~ Rares dè o5émins dë' ter bë~
BBMM~faès descares de oSémin~ de ter bèhtes.
A Vtttparabo (CMM), OhezM. OrestM L. TaMeM.
dur
JMJBML DES DEBATS
D~t tTT~t~C t?~ T t~~t&M AtBtPC
r~Hn~Diia iii LiiiiiKAInii~
PA~ÏS
MERCREDI 8 MA!
Depuis quelques jours, on annonce de
divers côtes que les négociations ont été
reprises, par l'entremise dé l'Allemagne,
entre l'Angleterre et la Russie, et ce* ren-
seignement paraît se connrmer. Les nou-
vellistes racontent que l'initiative serait
venue pérsbnnell~msntdu czar. Le 28 avril,
qui estlejourde Pâques en Russie, l'empe-
reur Alexandre aurait écrit a~son oncle
l'iempereur Guillaume une lettre dont le
ton ému aurait fait sur celui-ci une vive
impression. Comme au moment où l'ar-
mée russe était arrêtée devant PIevna,
r~mpereur r d'Allemagne s'est demandé,
Jit-on, s'il n'y avait pas lieu et s'il n'y
aurait pas moyen de faire quelque chose
'ourson neveu aprèsunedifSculté mi-
litaire, c'est une difficulté diplomatique
qu'il s'agirait de lever ou de franchir.
Mous reproduisons sous toutes réserves
ces détails dont la vérité ne nous est en
rien garantie, mais que nous retrouvons
dMs la presse étrangère; quelques jour-
naux d'outre-Rhin vont même plus loin,
et ils racontent que, dans le pre-
mier moment d'émotion, l'empereur
Guillaume a interrogé autour de lui pour
savoir s'il y aurait inconvénient à deman-
der un crédit au Reichstag. La réponse
n'a pas été encourageante, et l'empe-
reur a renoncé à une velléité passa-
gère mais il n'est pas impossible que
ce soit à cette courte phase de ses
sentimens qu'ait correspondu la. polé-
mique e de certains journaux ofncieux
dé Berlin sur le danger que ferait
courir à l'Allemagne l'introduction d'une
escadre anglaise dans la Baltique. Ces
journaux ont, d'ailleurs, été démentis,
f te ré°nl'at de tout ceci a été la reprise
(1~ ngocindons. Le;, cabinet anglais au-
rait engagé lui-même le cabinet de Berlin
à reprendre le cours interrompu de sa
médiation.'
Oh croit généralement que la Russie est
disposée à faire de larges concessions, et
que son désir de la, paix est ardent et
sincère. Le gouvernement russe se rend
parfaitement compte des difficultés de
s~ situation et des hasards périlleux
qne la guerre lui ferait courir. Au
dedans et au dehors, ces périls sont
considérables. L'état moral du pays,
comme on l'a vu naguère par quel-
ques symptômes eigniSca.tifs, est des
plus mauvais; et l'état, matériel ne vaut
pas beaucoup mieux. Les embarras finan-
ciërs deviennent tous lesjpurs plus inex-
triçabÏes. EnSn unehorrib)e lamine, pro-
venant à la fois de Tinsufnsance de la
dernière récolte et de l'insufSsance des
moyens de transport, gévit dans plusieurs
provinces du Nord-Est; les détails qu'on
donne à ce sujet sont des plus douloureux
et T'appellent les fléaux d'un autre &ge.
Si l'on ajoute à cela Fêtât sanitaire de
l'armée.le mauvais .choix des positiqns
qu'elle occupe sur certains, points, enfin
l'attitude pour le moins très froide dé
toute l'Europe depuis le traité de San-
gtefaco, on comprend que le gouverne-
ment russe soit résolu à.faire, en effet, de
grandes concessions. Mais ces conces-
sidcs, que sont-elles? Voilà ce qucTtpus
ne, savons pas. Les négociations nouvelles
sont enveloppées d'un épais mystère, et
coue ne pouvons en rien dire, aous peine
de nous exposer a tromper nos lecteurs et
à nous tromper nous-mêmes par excès
d'optimisme ou de pessimisme. Les conces-
Mons'delaRussie ne portent-ejlesque sur
teltioutets détailsdu traitédeSan-Stefano?
pn peut le croire en voyant le soiaque
met le gouvernement russe à s'entendre
en particulier avec chaque puissance iu-
tépesséëdans les anaires d'Orient, et par
exemple avec l'Autriche celle-ci, a la
vérité, Cie toujours avec force qu'il existe
~ueune espèce d'arrangement séparé entre
ette et la Russie. Quoi qu'il en soit, aucun
~gne visible ne donne à penser que le
~ouvcroement ru~e ait reconnu le prin-
cipe invoqué,par l'Angleterre au suje.t:du
tiaité de San-Stefaco, et qu'il soit disposé
a soumettre ce traité tout entier a un Coh-
grès;ët le langage tenu récemmenténcore!
p.u' deux ministres anglais, MM. Hardy
et Crpss,' montre que le gouvernement
~Hannique persiste à se maintenir
dan§ la position très nette qu'il a prise
~ee~ujet. Il est donc impossible de pré-
~cir qu
la paix l'emportera sur les passions et les
MiËCëptibilités, qui poussent à la guerre.
A-Constantinople,. la situation s'est mo-
diHée assez sensiblement depuis quelques
jours? Pendant deux mois la Porte a été
latéralement sous la main de la Russie
le moindre mouvement de sa part aurait
provoqué l'occupation de Constantinople
p~p lès Russes. Depuis quelque temps
3~, surtout depuis l'arrivée d'Ogmah Pa-
cha, les choses ont quelque peu changé de
facj&. Nous avons déjH parlé des tra;v,aux
dirigés silencieusement par Osman pour
mettre la ville 'en état de défense et pour
réorganiser l'armée. L'œuvre, paraît-il,
egt. maintenant a peu près terminée, et
up coup de main des Russes sur Con-
stantt'nople aurait de grandes chances
de ne pas réussir. Le départ de l'arçh!-
du.c Nicolas :a -modiné aussi les rap-
poEts de-larPorte avec l'état-major gé-
néral. Les Turcs n'osaient rien refu-
ser ostensiblement à un frère du czar
et à un général victorieux ils ont
plus d'audace avec le général Totleben, et
les discussions sont continuelles. Déjà
l'archiduc, dans une de ses conversations
avecMehemet-AIi, s'était étonné de voir
les Turcs prendre des précautions mili-
taires, élever des fortifications, contre
qui? Les Russes n'étaient-ils pas deve-
nus les meilleurs amis des Turcs ? Sans
doute, avait répondu Méhémet-Ali, mais
on ne sait jamais comment les choses peu-
yeBt tourner. Le traité de San-Stefano
n'est qu'un traité préliminaire l'Europe
ne l'a pas encore reconnu. Les Turcs~
se servent de cet argument et de quelques
autres encore pour ne pas livrer immédia-
tement les places de Varna, deSchoumIa
et deBatoum. Le traité, disent-ils, ne sera
exécutoire que lorsqu'il sera devenu dé6ni-
tif. Au reste, l'article 8 décide, non pas que
les forteresses seront livrées aux Russes,
mais qu'elles seront rasées, et rasées par
qui? par le futur gouvernement bulgare.
H n'y a encore m Bulgarie ni gouver-
nement bulgare, et les TuTcs atten-
dent. Le même article ne réserve-t-il
pas d'ailleurs à la Porte le droit de
disposer du matériel de guerre contenu
dans les places fortes ? Il faut un temps
raisonnable pour enlever ce matériel. En-
fin les Turcs soutiennent qu'ils ne peuvent
pas être obligés à évacuer les forteresses
avant que les Russes n'aient évacué eux-
mêmes les territoires qui ne sont pas com-
pris dans le traite et où la souveraineté de
la Porte reste entière or les Russes, par
l'article 25, se sont réservé d'occuper ces
teh itoires pendant trois mois après la signa-
ture du traité définitif. On voit par là ce qu'il
faut penser del'habilcté merveilleuse quele
général Ignàtieff a déployée dans la con-
fection du traité de San-Stefano. Chaque
jour y révèle une difficulté ou une con-
tradiction nouvelle. Et, les contradictions
ne sont pas seulement dans le traité, mais
dans l'usage qu'on en a fait et dans la
conduite qu'on à tenue relativement
à cette singulière pièce diplomatique à la-
quelle on a donné ici un caractère et là
un caractère différent. C'était un traité
préliminaire; cependant il a été signé
et ratifié par les deux souverains comme
un traité définitif. N'importe le chan-
celier russe, en le communiquant aux di-
vers cabinets européens, a déclaré for-
mellement que rien n'empêcherait qu'on
s'entendît avec les puissances pour la
modification des détails. Par là, le traité
reprenait la physionomie d'un traité pré-
liminaire; néanmoins, les autorités russes
continuent, à Constantinople, d'exercer
sur la Porte la plus forte pression pour
arracher l'exécution immédiate de ces dé-
tails que l'Europe était censée pouvoir
corriger. Tantôt définitif, tantôt provi-
soire, ce traité amphibie se trouve être
un tissu d'équivoques où ses auteurs se
sont pris ou du moins fort embrouillés
eux-mêmes.
BOURSE DE PARIS
Ctatmre t*7. !t8 H~MMe.K.~tMo
'
Finoouj. '!3321,2 7360.2712
~t/wc/e.
ComptMit<03.
MTITBBOURSNDUSOIR.
Emprunts 0/0. i09fr.M,87i/2,823 0/0.73 fr.7S.92 1/2,871/2.
S 0/0 turc. 8fr.27i/2,30.
Florins (or). 59 3/8, 5/8.
EgypUenùesSO/O.. <63fr.,tM.
Chemins égyptiens M3 ff;t2 i/2, 283 7S.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la, dépoche suivante
Berlin. Ie8mai, soir.
» Suivant des informations puisées à une
source aussi impartiale que sûre, on peut
considérer comme sans fondement toutes les
suppositions qui ont couru ici ces jours der-
nit-rs, et auxquelles j'ai fait allusion dans
mes deux dernières dépêches, relativement à
des desseins secrets dont le gouvernement
anglais, aurait prépare l'exécution. Le cabinet
Beaconsfiëld ne songe pas à s'écarter de la
base solide du droit européen qui fait la prin-
cipale force de~sa politique, et rien n'auto-
rise & douter de la. parfaite loyauté, de ses
intentions.)) »
TéMjprapMe pfS~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 7 mai, soir.
Le Sultan ainspecté aujourd'hui les troupes qui
occupent les positions fortiiiées au sud de Con-
stan~nople.
L'armée de défense est complètement orga-
nisée.
L'ordre à été donné à la garde civique de re-
prendre les exercices.
Un conseil des ministres a été tenu aujourd'hui
sous la présidence du Sultan. Plusieurs généraux
y assistaient. Londres, le 8 mai.
Le comte Schouvaloff n'est parti que ce matin
pour Saint-Pétersbourg. Il passe par Calais et
Coïognë.
Avant son départ, il a eu une entrevue avec
lord BeaconsSeld. Il sera probablement de retour
à Londres le M de ce mois. °
Lc.j~ti~PMth:. 1
<: Le gouvernement austro-hongrois fera con-
naître'aux puissances, par une dépêche circu-
)a)ro, ~es mesures qui sont devenues indispensa-
bles en Transylvanie et en Dalmatie. H insistera
en déclarant que l'Autriche-Hongrie agit.excin-
siyement suivant la volonté de l'Europe. r
t.Hitëlégraphie de Vienne à un autre journal
anglais:
« Une circulaire du gouvernement autrichien
explique la nécessité de prendre des mesures mi-
litaires dans le Sud-Est, mesures qui n'ont été
dictées ni par l'ambition ni par Jte désir des con-
quêtes. ))
On télégraphie de Vienne au ~MM~
« II se confirme de nouveau que les pourpar-
lers actuels portent sur le traité en général plutôt
gué sur une partie quelconque du traité de San-
Stefano.
Le but du voyage du comte Schouvalofi est
de faire connaître au cabinet impérial, plus com-
plètement qu'il n'aurait pu le faire par lettre~ les
vues du gouvernement anglais relativement aux
modiHcations nécessaires a apporter au traité de
San-Stefano.
» L'idée d'une occupation de la Bosnie par
l'Autriche est mise de tcôté. Le comte Zichy est
revenu à Constantinople où les pourparlers pour
le rapatriement des insurgés bosniaques se pour-
suivent dans les mêmes conditions amicales
que précédemment.
» Un incident nouveau, survenu en Roumanie,
ne facilitera vraisemblablement pas la conclusion
d'une convention militaire avec la Russie. L&
il' corps d'armée russe a occupé la ligne d<}
la rivière Argish. Ce mouvement a eu pour effet
d'interrompre les communications entre l'armée
roumaine qui est dans la Petite-Valachie, et le
quartier général qui est à Buchàrest. Le champ
d'occupation des Russes s'est ainsi étendu. »
Cologne, le 8 mai.
On télégraphie de Londres, le 8 mai, à la Ga-
M~e de Co~OFM(*
« M. le comte Schouvaloff n'est porteur d'au-
cune contre-proposition écrite de l'Angleterre:
mais il a été informé confidentiellement du mi-
nimum des réclamations du gouvernement bri-
tannique. Les deux cabinets tiendront secrets les
pourparlers qu'ils vont entamer, et aucune com-
munication ne sera faite & ce sujet au Parlement
anglais. ))
Londres, le 8 mai.
Répondant à une Adresse de l'Association ou-
'vriére d'Oxford, le chancelier de l'Echiquier a'
manifesté l'espoir que l'appui généreusement ac-
cordé jusqu'ici au gouvernement par l'immense
majorité du peuple anglais permettra au gou-
vornement de surmonter les difficultés qui exis-
tent encore. Mais l'orateur espère qu'elles com-
mencent & prendre fin.
Berlin, le 8 mai.
La CotT~XM~Mee jM'OMKCM~ constate que
les négociations entre la Russie et l'Angleterre
ont pris ces derniers jours une tournure plus
animée et plus accentuée, qui fait de nouveau
espérer aux cabinets de Londres et do Saint-Pé-
tersbourg qu'ils parviendront à s'entendre sur
la façon dont les questions pendantes doivent
être traitées à l'avenir. On interprète surtout
'dans ce sens le voyage du comte Schouvalofï à
~Samt-Pétcrsbourg.
Les bruits d'après lesquels Tine nouvelle ten-
sion se manifesterait dans les relations de la
Russie et de. l'Autriche ne sont pas confirmés.
L'empereur d'Allemagne a renoncé à se ren-
dre cette année a Wiesbaden. Avant de faire le
voyage d'Ems, l'empereur résidera tantôt a Ber-
lin, tantôt a Babeisberg..
Vienne, le8 mai.
On mande de Constantinople, le7,.&taCo<
)'~OM<~M(ee:jp
termédiaire du consul d'Angleterre, M. Merlin,
les propositions faites paries insurgés de la
Thessahe et de l'Epire comme conditions de la
pacification de ces provinces. Les insurgés de-
mandent un armistice général et le désarmement
des deux parties. On espère arriver a une en-
tente, grâce aces propositions modérées. &
On mande de Buchàrest, le8, à la même Cor-
yMpo~~ce.'
« Tous les officiers en congé ont reçu l'ordre
de rejoindre leurs régimens dans la Pétitë-Vala-
cMe. Le prince Charles se rendra très prochaine-
ment dans cette région pour passer en revue
toute l'armée roumaine, o
Buchàrest, le 7 mai, soir.
A la suite d'un conseil des ministres tenu
avant-hier, M. Stourdza est parti pour Vienne et
Pesth, chargé d'une mission Spéciale.
Buchàrest, le 8 mai.
7,000 voitures russes; sont parties de Buchàrest,
allant à Roustchouk.
-Les journaux de Jassy mentionnent le bruit
que 40.000 Russes arriveraient de nouveau à
Jassy.
Bude-Pesth, le 7 mai, soir.
Dans la conférence parlementaire tenue au-
jourd'hui, le président du conseil a présenté les
derniers arrangemens relatifs au Compromis aus-
tro-hongrois. Il a ajouté que les deux gouverne-
mens considéraient ces arrangemens comme les
derniers et n'étaient pas disposés à en poursuivre
d'autre..
La conférence a donné son adhésion a la com-
munication ministérielle.
Lé président du conseil a annoncé pour mardi
le dapôt du projet concernant la couverture du
crédit de M millions de florins.
Sourpi, le 7 mai, soir.
On écrit de Larissa que les chefs insurgés de
la Macédoine ont conféré avec les consuls an-
gtais. Les négociations ont abouti. Les stipula-
tions de l'armistice sont les mêmes que celles
qui ont été acceptées par les insurgés de la
Thessalie les volontaires gardent leifrs armes
.et'passent en Grèce, soit par terre, soit par des
navires de guerre anglais; Les indigènes gar-
dent aussi leurs armes et rentrent dans leurs
foyers.
Syra, le 7 mai.
Les insurgés crétois ne veulent pas entendre
parler d'armistice. Maîtres de toute l'ile, excepté
des forteresses, ils déclarent; ne vouloir cesser de
combattre qu'après leur annexion au. royaume de
Grèce.
Lamia, le 7 mai.
L'évêque grec de Kytros (Macédoine), avant de
se mettre a la tête .d'une troupe d'insurgés. avait
incendié son propre évêché. Après l'armistice,
craignant de rester dans le pays, il est venu dans
cette ville.
cétte villë. Vienne, le 8 mai.
La commission du Compromis a adopté sans
changement le projet de loi présenté par le gou-
vernement, concernant la dette de 80 millions.
Rome, le 8 mai.
Après les explications du rapporteur M. Brios-
chi. et celles du ministre des finances? M. Seis-
mit-Dodat,le Sénat a adopté, par.7~ voix contre
i4,Iè traité de commerce avec la France.
Nous avons exposé dans un précédent
article les raisons pour lesquelles il nous
paraîtrait non seulement inutile, mais
même dangereux d'essayer de créer
dans les villes un enseignement primaire
supérieur entièrement nouveau. Sans re-
venir sur les observations que nous avons
présentées, nous tenons à insister sur
celte qui nous préoccupe le plus. Si l'on
suivait le projet que nous avons com-
battu, il y aurait dans les villes deux en-
séignemens primaires supérieurs, et il
faudrait, par conséquent, deux personnels
de professeurs capables de remplir la. dé-
licate mission d'élever les jeunes gens
qui ne suivraient pas les cours classiques.
Est-il un seul homme un peu au courant
des difncultésque rencontre aujourd'huile
recrutement de nos écoles normales, qui
ne sente tout de suite combien il se-
rait malaisé de trouver ces deux per-
sonnels ? Dans nos départemens les plus
riches, les écoles normales sont & peine
'peuplées. L'Ecole normale spéciale de
Cluny, dont on attendait de si grands ser-
vices, n'a pas répondu aux espérances
qu'elle avait fait concevoir. Où chercher
donc des maîtres intelligens, instruits,
dévoués, pour les écoles nouvelles qu'on
voudrait fonder ? C'est à peine si les éco-
les existantes ont ce qu'il leur faut Mais
supposons qu'on en trouve assez pour
les villes, il n'en restera plus du tout
pour les campagnes les instituteurs, mu-
nis du brevet supérieur, préféreront 'sans
nul doute le séjour descheis-lieux de dé-
partement et d'arrondissement au séjour
des chefs-lieux de canton. Nos popula-
tions urbaines auront deux catégories
d'écoles supérieures, nos populations ru-
rales n'en auront aucune.
Cp résultat, on le sait, est tout & fait
du goût de la commission chargée de
préparer un projet d'organisation de.
l'enseignement primaire supérieur,
commission, ppur le dire en passant, que
le
consultatif de l'enseignement primaires–-
mais il ne sera sans doute pas de celui delà
Chambre et du ministre de l'instruction
publique. Lorsque M. Henri Brisson appe-
lait, en 1876, dans un excellent discours,
l'attention du ministre d'alors, M..Wad-
dington, sur la nécessité de s'occuper de
l'enseignement primaire supérieur, c'est
l'intérêt des campagnes qui l'inspirait, tout
d'abord
a Les établissemens d'enseignement pri-
maire supérieur, disait-il, n'existent que
dans les villes; c'est insufnsant. Parmi
vous, Messieurs, H en est un grand nombre
qui'non seulement par les intérêts, mais par
le cœur. par l'esprit, ont vécu de la vie des
gros bourgs de campagne, qui se sont mêlés
à l'existence de ces populations semt-agri-
coles semi-artisanes ou se rencontrent, à côté
des journaliers les plus humbles, une mas~e
de petits propriétaires, de petits cultivateurs,
,de petits fàbricans, de petits* commércans.
Eh bien!, qui d'entre vous, Messieurs, s'ifs'est
réellement penché avec affection, avec soMi-
citude sur ces populations, n'a gémi de voir
une quantité de richesses personnelles rester
en friche, faute d'une culture intellectuelle
sufnsante?. Remarquez, pour quelles popu-
lations, je réclame un complément d'éduca'
tion. S'est précisément pour cette population
moyenne, douée de toutes les vertus poli-
tiques en quelque sorte, parce qu'elle pos-
sède à la. fois les intérêts conservateurs que
coamunique l'aisance commencée, la pro-
priété en voie de se former, et le désir du
mieux, l'ouverture de l'esprit, l'aspiration au
progrès. Il s'agirait donc, à mon gré.'je ne
dis pas do créer immédiatement, mais d'étu-
dier la création dans un avenir prochain de
ce quatrième degré d'enseignement dans no-
tre système général d'éducation nationale.
H ne faudrait pas moins ou guère moins, sui-
vant moi, qu'une école de ce genre dans cha-
que~chef-tieu de canton. A la ville, au chef-
lieu d'arrondissement, de département, l'é-
cole est trop loin; elle est trop coûteuse, car
elle impose l'internat aux enfaas des écoles
éloignées. R la faut donc voisine, à portée
de tout, école d'externes et par conséquent
école à bon marché, o
A ces sages et éloquentes paroles de
M. HenriBrisson, le ministre de l'instruc-
tion publique d'alors, M. Waddington, ré-
pondait
« Dans l'ensemble, l'enseignement secon-
daire spécial est une création qui a rendu do
très réels services. Je Serais, quant à moi,
contraire à toute idée d'amoindrissement de
l'enseignement secondaire spécial; mais je
crois que tout n'est pas fait. Il me serait très
difSeile de donner aujourdhui des indica-
tions précises à la Chambre je dirai seule-
ment qu'il B~e semble qu'on pourrait entrer
dans la voie de créations d'écoles primaires
supérieures, en commençant par certains
chefs-lieux de canton où l'on trouverait des
ressources locales, l'appui des municipalités,
le concours du personnel, soit des lycées,
soit des coUêges voisins. Je ne fais qu'indi-.
quer le moyen pratique par lequel on peut
aborder la question. Je prends l'engagement
d'étudier la matière; je m'en suis, d'ailleurs,'
déjà occupé. J'ai reconnu que ce ne serait
que sur des points restreints qu'on pourrait
commencer, que la première difficulté qu'on
rencontrera sera le manque de ressources lo-
cales la seconde sera le manque de person-
nel. w
On voit combien la commission a mé-
connu son mandat lorsqu'elle a dé-
claré qu'elle n'avait pas à s'occuper des
écoles rurales. Dans la pensée de la
Chambre, et nous ajouterons dans la
pensée de tous ceux qui comprennent
les conditions d'existence de notre démo-
cratie, c'est~ au contraire, par les écoles
rurales qu'il faudrait commencer. « C'est
dans le gouvernement républicain, a dit
Montesquieu, que l'on. a b.esoin de toute
la puissance de l'éducation, a Si ce juge-
ment est fondé, la puissance de l'éduca-
tion ne doit-elle pas être appliquée avec
un soin tout spécial à la partie de la po-
pulation qui est maîtresse du pouvoir, qui
peut le donner à qutiHui plaît, qui tient,
par conséquent, entre ses mains les des-
tinées de la patrie? Or depuis que le sunrage
universela été proclamé chez nous, c'est du
vote des paysans, qui forment l'immense
majoritédupays,quedépendlesortdèsgou-
vernemens. On a souvent répété sous l'Em-
pire quelaFranceétaitùnec<:i'M~'?Me~M/
le mot était juste, bien qu'un peu bar-
bare. Les paysans, qui avaient fait l'Em-
pire, le soutenaient avec une incontesta-
ble énergie contre les protestations des vil-
les. Les suSrages urbains étaient noyés,
annulés, écrasés sous les suSrages ruraux,
et Fon a pu croire longtemps que cette
divergence entre les villes et les campa-
gnes deviendrait un mal chronique et une
cause de raine pour notre pays. Ce qu'il
a fallu pour rapprocher et confondre les
deux grands courans du suiTrage univer-
sel, on le sait. Les désastres de 1870 à
1871 ont ouvert les yeux des paysans; ils
leur ont montré ce que vaut le pouvoir
absolu et où il conduit ils leur ont fait
sentir et en quelque sorte toucher du doigt
les dangers de l'obéissance aveugle, de la
soumission sans réserve aux ordres d'en
haut, de l'acceptation sans murmure de tous
les actes d'un gouvernement mal contrôlé.
L'expérience, il faut en convenir, a été
aussi efficace que courte. En quelques
années, les paysans français sont deve-
nus tels que les a décrits M. Brisson ils
sont restés très conservateurs, mais ils
n'ont plus peur de la liberté ils savent
aujourd'hui qu'elle dure plus et qu'elle
coûte moins que le despotisme. La
république n'a pas eu de défenseurs
plus invinciblement résolus qu'eux dans
;les crises qu'elle a traversées. Ces
communes rurales, qui votaient jadis
comme un'seul homme pour le can-
didat officiel quel qu'il fût, on les a
vues se porter avec autant d'ensem-
ble du côté du candidat républicain mo-
déré. Les vieux moyens de corruption et
d'intimidation, si efficaces autrefois, ne
produisent plus aucun effet. La campa-
gne est aussi républicaine que la ville
seulement, elle l'est avec cette modéra-
tion et cette prudence particulières qui
constituent l'esprit rural et qui produi-
sent d'aussi bons'résultats dans les af-
faires politiques que dans les affaires pri-
vées.
Que faut-il pour que le paysan français,
non seulement reste ce qu'il' est aujour-
d'hui, mais devienne de plus en plus ca-
pable de remplir son rôle d'électeur? Il
faut qu'avec les leçons de la vie il re-
çoive les leçons de la. science et de l'in-
struction. L'heure est particulièrement
propice pour commencer cette seconde
éducation, non moins nécessaire que la
première. Nous n'avons pas à tracer ici
un programme d'écoles rurales primaires
supérieures; les exemples ne manquent
pas d'ailleurs, et nous pourrions en ré-
unir, au besoin, une quantité considéra-
ble. On sait qu'un certain.nombre de A~A
M~o~ rurales fonctionnent très bien aux
Etats-Unis.
« Quelle ne fut pas notre surprise, dit
M. Buisson dans son remarquable rapport sur
l'enseignement primaire à l'Exposition de
Philadelphie; quelle ne fut pasnotre surprise.
en arrivant dans le principal village du comté
de Ventworth (nommé Waterdown. 800 âmes)
d'y trouver, dans une école de modeste appa-
rence, des élèves des deux sexes, de quinze
à dix-huit ans, occupes à traduire une paee
de l'Enéide! ? »
A Dieu ne plaise que nous voulions
faire traduire l'Enéide a. nos paysans!
Nous ne leur proposerons même pas les
Géorgiques En général, les ~oo~
des Etats-Unis dépassent de beaucoup l'en-
seignement primaire supérieur tel que nous
lé comprenons en France. Cela provient de
ce qu'elles donnent une grande partie de
l'enseignement secondaire. La seule chose
que nous signalions, c'est le soin avec le-
quel les Américains cherchent à élever la
{eunesse rurale.
« Tous ou presque .tous les élèves de la
A~A MAoo~ de Waterdown, nous dit-on. ï
ajoute M. Buisson, après un ou deux ans de
cette éducation complémentaire, retourneront
au village natal et cultiveront leur patri-
moine. Ainsise perpétuent encore, sur quel-
ques points privilégiés du Canada et des
Etats-Unis, ces familles de /s~M~, petits et
grands propriétaires ruraux qui, n'ayant rien
àenvier aux habitans des villes pour l'ai-
sance, ne veulent pas non plus leur être en
rien inférieurs pour l'éducation telle est la
raison d'être de la At~A ~cAoo~ rurale.
Un exemple beaucoup plus rapproché
de nous est celui des écoles supérieures
de paysans, qui fonctionnent en Dane-
mark, en Suède et en Norvège. Voici ce
que M. Buisson dit de ces écoles dans
son rapport sur l'Exposition de Vienne
« Nous ne citerons plus qu'un dernier genre
d'école supérieure l'école primaire supé-
rieure à l'usage des paysans. Le fondateur
fut un écrivain danois très connu, Gruntvig,
qui entreprit, y a quarante ans, de rappro-
cher les diverses classes do la société au
moyen de lectures et de cours d'histoire et
de littérature nationales, avec le secours du
chant et de tout ce qui peut développer le v
sentiment patriotique et le sentiment reli-
gieux. La première « haute école de paysans n
fut fondée.en 1844, à Rœdding,,village au
nord-ouest du Schleswig; elle était surtout i
destinée à suppléer à l'enseignement pri-
maire, encore însufËsant alors~PÏua tard, en i
18SO, les paysans de l'ilo Séelahd se cotisèrent
pour créer une école semblable au village de
HendoJm, Les désastres du .Danemark, en. 1
1864, accrurent le besoin d'enseignement po- ·
puiaire et nationaL Rœdding, tombé aux ]
mains des Prussiens, fut aussitôt remplacé ]
par une autre école établie dans le Jutland, <
et il en existe maintenant u~e soixantaine. 1
La plupart sont peu nombreuses (de 20 à 30
élèves par hiver); Hëndolm en a de 180 à 200. `
L'enseignement dure cinq mois, de novembre t
à avril. Pour une somme d'environ 200 fr.,
les élèves, ordinairement des jeunes gens,; t
Sis de cultivateurs aisés, sont pendant ce ]
temps logés, nourris .et instruit~ L'été, les j t
locaux restes vides sont utilisés pour les ie- i
çon~decouture on. d'autres cours complé- f
mentaires, faits par l'instituteur ou par sa <
femme pour les jeunes filles du village.'Le
succès remarquable de ces écoles rurales en f
Danemark a provoqué des créations du même 1
genre dans les autres pays Scandinaves, en (
Schleswig, où cette institution entretient le (
sentiment national en dépit de l'autorité prus- <
sienne; en Norvège, où iF existeunedou- ) 1
zaine de coa hautes écoles rurales en Suède, <
où s'est fondée en ces dernières années uae
association en vue de propager la même
mouvement, et où l'école supérieure de Sa- <
muelsberg rend des services analogues aux
nlles do cultivateurs, a
A la vérité, quelques personnes trou-
vent ces écoles dangereuses, a cause dea
idées qu'elles répandent dans les campa-
gnes et des sentimena qu'elles éveillent dans
le cœur des jeunes gens. Un voyageur fran-
çais, M. Cogbrdan, a remarqué qu'elles les
détournaient de leur profession en faisant
naître chez eux des goûts ambitieux.
Si cela est vrai, la faute en est, non aux
écoles elles-mêmes, mais à l'enseigne-
ment qu'on y donne. Il faut sans nul
doute que cet enseignement soit appro-
prié aux travaux des paysans, qu'il
roule surtout sur les connaissances
agricoles et naturelles, qu'il ait pour
but principal de faire comprendre et aimer
la vie rurale, qu'il ne s'élève jamais trop
haut, qu'il n'efileure même pas le latin, à
moins que ce ne, soit pour commenter
l'admirable et charmant vers de Virgile
0/
j ~CO~ r
Même ainsi compris et dirigé; l'ensei-
gnement supérieur rural fera d'abord
quelques déclassés. C'est un mal inévita-
ble, mais qui disparaîtra peu à peu de
lui-même, lorsque l'instruction, au lieu
d'être le monopole de quelques uns, sera
devenue le bien de tous. Ceux qui en
douteraient n'ont qu'à lire l'excellente
page suivante que nous empruntons àuu
écrivain peu suspect d'esprit révolution-
naire, M. Batbie
Ce qui rend l'instruction primaire dan-
gereuse dans les campagnes, c'est que la
masse en est dépourvue et que l'ignorance
met les paysans à la disposition de quelques
brouillons moins ignorans que les autres.
Rien n'est facile à égarer comme les hommes
sans instruction; il est naturel que l'in-
iluence appartienne aux savans de village et
qu'ils. deviennent remuans, parce que leur
supériorité sur les personnes dont ils sont
entourés leur persuadent qu'ils sont injuste-
ment traités par la fortune. Si tous avaient
le môme degré d'instruction, le bon sens in-
dividuel reprendrait son autorité, et toutes
les influences illégitimes seraient détruites
par l'égalité .des lumières. Pourquoi les pay-
sans, dès, qu'ils savent lire, tendent-ils à
émigrer vers les villes? C'est que l'ignoraoce
des voisins leur donne une idée exagérée de
leur mérite; c'est que cette. bonne opinion
d'eux-mêmes fait naître chez eux l'ambition
de se produire sur un autre théâtre (1). »
On ne saurait mieux dire.Pourque nos
campagnes restent peuplées, pour qu'une
élite de fermiers et de petits propriétaires
y forme un centre de résistance a.ux entre-
prises révolutionnaires et aux entreprises
césariennes, il faut y répandre une ins-
truction primaire supérieure solide et pra-
tique. C'est pour cela que la création des
écoles rurales nous paraît sous tous les
rapports la partie la plus importante et la
plus urgente d'un projet d'organisation
de l'enseignement primaire supérieur.
CH. GABRIEL.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Le Sénat a continué et terminé la discus-
sion générale du projet de loi relatif au ra-
chat des çhemins de fer de la région
du Sud-Ouest. Demain, il abordera la dis-
cussion des articles. Le débat aujourd'hui
a été intéressant: passionné par une nou-
velle intervention de M. Buffet, lequel,
a recommencé l'attaque avec l'ardeur âpre et
concentrée qui est la forme naturelle de son
talent, il avait été singulièrement élevé
et éclairé par une réplique du ministre
des travaux publics à M. de Ventavon, un
des adversaires du projet. Ce triomphant dis-
cours de M. de Freycinet a été, s'il est per-
mis de le dire, l'événement de la séance
Nous no croyons pas que M. le ministre eût
été encore aussi heureusement inspiré à la
tribune, d'une lucidité, d'une souplesse
oratoire d'une habileté et surtout d'une
loyauté de parole, aussi frappantes qu'au-
jourd'hui. Le discours qu'il avait pro-
noncé sur cette même question à la `
Chambre, au mois de mars, avait été, on se le
rappelle, d'un grand effet celui que nous
venons d'entendre aura eu sans doute une
action non moins décisive.
s C'est le rapporteur du projet au Sénat,
l'honorable M. Feray, qui a repris aujour-
d'hui la discussion dans un long plaidoyer,
excellent au fond, plein de raisons judi-
cieuses, en réponse aux attaques dirigées
hier par M. Caillaux. On nous pardonnera
de ne point analyser l'argumentation de
M. Feray, non plus que de M. de Ven-
tavon il faudrait entrer dans une série
de détails et de dissertations techniques.
Mais le discours du ministre offrait un carac-
tère tout autre, aisément Intelligible à chacun
Etait-ce l'enet d'une clarté de démonstration
supérieure? ou n'est-ce pas aussi que, s'éle-
vant au-dessus des argumens de détail, H °
a été droit'aux grandes raisons, aux r&i-
sons d'intérêt national et populaire qui
miUteat en faveur de ce projet?–Quelle a été
notre pensée, la pensée du gouvernement.
en présentant ce projet ? dit M. le ministre.
Nous avons compris que ce pays, après sept
années de dissensions intestines, avait besoin
de se reposernans le travail, et ce sont les inté-
rêts du travail; les intérêts du publie, non dos
actionnaires et des obligataires des Com-
pagnies, que nous voulons sauvegarder. Puis
répondant aux appréhensions exprimées la.
veille par M. BuSst Ce sont de lourdes dépen-
ses, oui, mais des dépenses fécondes. On nous
fait craindre dés mécomptes on nous dit
Ces lignes demeureront d'ici à longtemps im-
productives. Qu'en sait-on ? Rappelez-vous
donc ce qui s'est dit autrefois, alors que l'ont
constitua le second réseau. Et pourtant, a-t-
on eu lieu de le regretter? Sans doute, ajou-
tait avec franchise M. de Freycinet, nous ne
soutenons pas que ce projet soit de tout
(<)_~K~ ~0~?M-~ ~a~M ~0~ NM~C
~Mtt~
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