Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-07
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Description : 07 mai 1878 07 mai 1878
Description : 1878/05/07. 1878/05/07.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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Paris. Mfr. 36 ?. <8ff.
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chaque mois.
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ËDITION DE PARIS.
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1
MM 7 f M
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et dans tous ies' pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
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t&ez ~3Ï. Faac~ey, &~
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wtim bureau du JOCBH!At<;
eHes doivent toujours être agréées pM.ta r~uactioa.
Y PARIS
LUNDI 6 .MAI
Encore une nouvelle victoire .électorale
pour le parti républicain. Les scrutins se
sont ouverts hier dans huit circonscrip-
tions et ont donné six fois la majorité à
nos candidats. Deux élections seulement
ont été favorables à nos adversaires dans
la l'" circonscription de Périgueux, M. Ma-
réchal, député bonapartiste invalidé, a été
réélu; dans la 2" circonscription de Caen,
M. Dësloges, candidat bonapartiste, a rem-'
placé un bonapartiste, M. Joret Des Clo-
sières. Il y a lieu de remarquer que l'élec-
tion de celui-ci n'avait pas été invalidée
par la Chambre. C'est la mort de M. Joret
Dès Closières qui avait rendu vacante la
2° circonscription de Caen. La Chambre ne
s'est donc trompée qu'une fois dans ses
~ugemens, et le suffrage universel, rendu
à son indépendance, lui a donné raison
six fois sur sept. Nous rappelions naguère
que 36 élections invalidées avaient été
soumises jusqu'à ce jour à une épreuve
nouvelle sur ce nombre les élec-
teurs en ont maintenu seulement 4,
et ils ont envoyé à Versailles 32 dé-
putés républicains pour remplacer 32 ré-
actionnaires. Cette addition était en-
core juste hier matin; il faut aujourd'hui
ajouter 6 invalidations à 36, ce qui en
porte le nombre à 42, et S de ces in valida-
tions ayant été conSrmées hier par le
pays qui en avait déjà confirmé 32, c'est 37
républicains qui ont remplacé 37 députés
bonapartistes ou royalistes.
Parmi les élus d'hier, il en est quelques
uns dont le succès nous cause un plaisir
plus sensible, et avant tous M. Paul de Ré-
musat. Nous avions regretté vivement l'é-
chec de M. Paul de Rémusat, et nous étions
bien convaincus qu'il fallait l'attri-
buer aux abus de tout genre exer-
cés sur les électeurs par l'administration
du 16 mai. M. le duc de Broglie n'avait
pas Msitë à soutenir par tous les moyens
un bonapartiste qui portait d'ailleurs un
nom honorable, contre le fils d'un de ses
anciens amis, héritier d'une des gloires
les plus pures du parti libéral etparlemen-
tadre.'A défaut de M. le duc de Broglie,
dont l'influence électorale a subi une di-
minution notable, M. Niel avait trouvé
dans la Chambre l'appui de M. Paul de
Cassagnac. Jamais l'ardent député bona-
partiste n'avait parlé avec plus de fougue
et d'emportement que dans sa défense de
M. Niel, et ce n'était pas pour la Chambre
qu'il parlait de la sorte, c'était pour le
'pays, c'était surtout pour cet arrondisse-
ment de Muret dont on nous a fait le ta-
bleau le plus pittoresque et le plus at-
trayant. M. Niel est venu lui-même ajouter
quelques traits à la description et complé-
ter cette charmante idylle. Nous avons
appris que sa famille jouissait de père en
Bis, et depuis des siècles, d'une autorité
patriarcale dans l'arrondissement, et nous
nous demandions avec surprise comment
Muret avait pu voter autrefois pour M. de
Rémusat. En tout cas, il n'y reviendrait
pas, on nous en donnait l'assurance.
M. Niel ne craignait pas une nouvelle
lutte, et M. de Cassagnac la désirait pres-
que Eh bien dans cet arrondissement si
favorable aux intrigues bonapartistes, dans
celui-là, comme dans les autres,.la majo-
rité s'est déplacée, et M. Paul de Rémusat
l'a emporté. –Dans l'a'Manche (2° circons-
cription d'Avranches), M. Morel a été élu
il n'avait plus de concurrent; son rival.
heureux aux élections dernières, M. Bou-
'vattier, avait jugé inutile de se représen-
ter, et à peine quelques centaines de voix
se sont égarées et perdues sur son nom.
Pourquoi M. Morel, dont la situation élec-
torale s'est retrouvée si forte, n'avait-il
pas été élu au mois d'octobre ? On le sait,
H y a eu un peu de sa faute. Après le vote
des 363, M. Morel a euun moment d'hési-
tation et il a eu l'imprudence de le
laisser voir. Les circonstances étaient
alors trop graves et les questions posées
l'étaient trop nettement, les passions aussi
étaient trop vives pour qu'on excusât fa-
cilement une défaillance, même d'un jour.
M. Morel a été un peu maltraité par les
républicains, mais il ne leurenapasgardé
r mcune et il est resté parmi eux il y re-
trouve aujourd'hui sa place, et il l'occupera
certainement avec la même distinction que
dans la Chambre précédente. Signalons
encore avecsympathiele succèsde M. Co-
ïentin-Gruyboet deM.BiHy.QuantaM.Saint-
Martin, qui vient d'être élu à Avignon,
ses opinions républicaines sont trop
avancées pour que nous puissions le con-
sidérer tout à fait comme un des nôtres.
Mais quoi' il est députédeVauduse.et l'on
n'ignore pas que dans quelques départe-
mens du Sud-Est, la chaleur des convictions
égale au moins celle du climat; il n'y a pas
place pour les opinions tempérées, et l'on
estroyalistc comme M. Du Domaine, ou
républicain comme M. Saint-Martin.
Nous ne voyons aucun inconvénient a ce
que cette variété de républicains soit re-
présentée a la Chambre dans la propor-
tion qu'elle y occupe, et avec l'autorité
qu'elle y obtient. A tout prendre, oous
aimons mieux les exagérations dans le
sens républicain que dans le sens con-
traire, bien que M. Du Demaiae n'ait fait
aucun mal à notre cause et que M. Paul
de Gassagnac lui rende parfois les plus
signalés services.
Comment douter, en eSet, que si le
pays confirme à chaque occasion, avec
une fermeté plus grande, son adhésion à
la république, c'est qu'il compare les ré-
publicains aux bonapartistes et aux roya-
listes, et que la comparaison est tout à
l'avantage des premiers? Ce n'est pas tout
que d'avoir une fois la majorité, il faut la
garder et même l'augmenter sans cesse, et
si pour cela les républicains se conduisent
eux-mêmes avec sagesse, convenons aussi
qu'ils sont bien servis par leurs ad-
versaires. En ce moment, le pays est
prospère satisfait de son gouverne-
ment et content de lui-même tout
fait croire qu'il persévérera dans ces
sentimens mais, s'il devait en changer,
serait-ce par la séduction qu'exerceraient
sur lui les programmes et la conduite de
l'Opposition? Et quels sont ces program-
mes ? Nous avons beau suivre avec atten-
tion les travaux des Chambres, lire les
journaux et les Revues, écouter les con-
versations, il nous est impossible de fien
discerner, soit dans le parti bonapartiste,
soit dans le parti royaliste, qui res-
semble à un programme de politi-
que et d'administration. Nous n'en
sommes pas surpris. Que pourrait faire
aujourd'hui l'empire ou la monarchie
mieux que ne le fait la république? Pour-
raient-ils faire autre chose, en supposant
qu'ils le nssent aussi bien? Dès lors, à
quoi bon changer la république pour une
autre forme de gouvernement? On s'est
habitué à se passer d'un roi ou d'un em-
pereur, et le besoin ne s'en fait nullement
sentir. L'Opposition est donc réduite ou à
adopter notre programme, c'est-à-dire à
approuver le gouvernement dans la plu-
part de ses actes, ou à se livrer à ces at-
taques systématiques et de mauvaise foi
qui honorent médiocrement un parti et
rendent finalement ses eSorts stériles.
Dans cette situation, les hommes les plus
considérables et les plus intelligens du
oarti hona.nartist.R rmt If hnn s~ns df nf
rien faire, de se tenir à l'écart et d'atten-
dre mais les autres nous ne les désigne-
rons pas autrement occupent l'estrade
et y donnent le spectacle d'une impa-
tience qui ne sait pas se contenir, et
d'une agitation qui ne sait pas se mo-
dérer. Ils dépensent peu d'esprit dans
ce rôle bruyant. L'un a la spécia-
lité des calembours, et l'autre, des vio-
lences. Un troisième répète machinale-
ment cinq ou six fois par séance le
vieux refrain Jadis c'était autrement,
souvenez-vous-en Un autre encore pro-
pose de diminuer tous les impôts et d'aug-
menter tous les traitemens et les dépen-
ses. Tous s'agitent, interpellent, inter-
rompent et s'appliquent à troubler les
discussions de la Chambre. Au fond de
tout cela, qu'y a-t-il? Rien que des am-
bitions déçues. Le pays le comprend,
et ne pouvant juger les bonapartistes sur
leur programme, puisqu'ils n'en ont pas,
il les juge sur leur conduite, et il les
écarte. On a vu, sous l'Empire même, ce
que pouvait une Opposition qui, malgré
le petit nombre de ses membres, a su ac-
quérir peu à peu une si grande influence;
mais cette Opposition avait de la te-
nue, de l'éloquence, de l'esprit, et par-
dessus tout un programme. EHe pouvait
dire clairement au pays Voilà ce que nous
voulons, ce que nous demandons pour
vous! Et comme le pays manquait de li-
berté et qu'il n'avait pas tardé à souffrir de
cette privation, il a compris ce langage.
Mais aujourd'hui, manquons-nous de li-
berté ? Nous n'en avons jamais eu davan-
tage. Que peut donc réclamer l'Opposi-
tion ? L'ordre? Jamais il n'a été plus pro-
fond, même en 1853. Un tel état de
choses affermit le gouvernement qui a
su le produire et le conserver, et désarme
les partis, non pas de leurs haines, hélas
mais de ~eurs moyens d'action. Les haines
sont plus amères que jamais. Rien n'est
plus pénible que la lecture des journaux
réactionnaires en ce moment, et sur-
tout, s'il faut le dire, de quelques jour-
naux monarchistes ou cléricaux. Le
sentiment national y est froissé à chaque
ligne. La France, parce qu'elle est répu-
blicaine, y est dénoncée à l'étranger avec
une sorte de rage froide, et si l'étranger
prononce sur nous quelque parole sym-
pathique, on n'hésite pas à la repousser
comme compromettante. Quoi de surpre-
nant si, en présence d'un pareil spectacle,
le pays se prononce de plus en plus pour
la repuouque qui mi garanm i ordre, la
liberté et l'honneur, et se détourne de
ceux qui ne peuvent rien lui promettre
qu'une aventure monarchique pu césa-
rienne ? R
S~URSBBEPAMS
a e/e
Comptfmt. 73 20 73 50 .30
Fin cour 73 1S 73 50 3S
Comptant 10! S9 «)Z 75 2'!
e$,.o
Comptant Ftn COM <09 22 1 2 109 4'! i2 2 20
PETITS BOURSK DU SOIR.
Emprunt .5 0/0. 109 &. 42 1/2, 21 ~4, 23 3/4.
30/0. '?3fr.4=!,2S.
EgyptiennesS 0/0.. ~5 fr., 1S4 37 1/2; 1SS 22 !/2.
Florins (or). S85/8
Chemms égyptiens. 278fF.7S. i
1
ELECTIONS LÉGISLATIVES.
Scrutin da S mai.
a u'
Cuvantes.
Arrondissement de Caen.
2" circonscription.
Inscrite, 1S.830. Votans, 10,834.
Desloges, bon. S.910 élu
Mauger,Tép. 4.891
Aux élections du 14 octobre, M. Joret Des
Closières, candidat élu. avait obtenu6,286 voix
M. Mauger, 4,038 sur.lo.767 inscrits et 11,931
votans.
Mppdognc
Arrondissement dé Përigueux. v
1~" circonscription.
Inscrits, 16,680. Votans, 13,478. ,,1
Maréchal, bon. 7.108 élu
Montagut.rëp. 6.246
M. Dubruel. 28
Aux élections du 14 octobre, M. Marc Monta-
gut avait obtenu 8.979 voix; M. Maréchal,
7,382 sur 16.307 inscrits et 13.828 votans.
Mnîstèrc
Arrondissement de Quimperlé.
Inscrits. 13,000
Votans. 9,702
Corentin-Guyho, rép. 8.6S8 élu
Lorois, mon. 3.991
Aux élections du 14 octobre, M. Corentin-
Guyho avait obtenu 4,682 voix; M. Lorois,
8,833, sur 12,134 inscrits et 10,188 votans.
Hamte-t'at omme.
Arrondissement de Muret.
Résultat complet, moins quelques com-
munes qui se neutralisent.
Paul de Rémusa;t, rép. 12.94 élu
Niel, bon. 11.161
Hante-Mat me.
Arrondissement de Uhaumont.
Inscrits, 24,789. Votans, 18,499.
M. le docteur Mougeot, rép., 12,326, élu.
Voix nulles. 3,173.
Aux élections du H octobre, M. Maltret
avait obtenu 10,9t2 voix; son concurrent,
M. de Bourges, 10,828 sur 24,828 inscrits et
2t,440votans.
Manche
Arrondissement d'Avranches.
4" circonscription.
Inscrits, 12,299. Votans, 8,088.
Morel, rép. 8.499 élu
Bouvattier, bon. 691
Aux élections du 14 octobre. M. Bouvattier,
candidat élu, avait obtenu 8.808 voix; M. Sé-
bline, son concurrent, 1,791 sur 12,166 in-
scrits et 10,880 voix.
Mensc.
Arrondissement de Montmédy.
Inscrits, 17,02!Votans, 14,787.
Billy, rép. 8.433 élu
d'Egremont, mon. 6.286
Aux élections du 14 octobre, M. d'Egremont
avait obtenu 7.702 voix; M. Billy, 7,087 sur
17,222 inscrits et 14,789 votans.
Vamctmac.
Arrondissement d'Avignon.
Inscrits, 24,442
Saint-Martin, rép. 9.83S élu
Aux élections du 14 octobre, M. Du De-
maine avait obtenu 10,423 voix; M. Saint-
Martin, 8,276.
Nous recevons de noscorrespondans pa)ti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 6 mai, soir.
)) Il est vrai que c'est le cabinet de Londres
cette fois qui s'est adressé à celui de Berlin
pour renouer les pourparlers plus exacte-
mentmalgré l'incorrection diplomatique–les
coKM~~KMM avec la chancellerie russe. Le
fait m'est confirmé de diverses sources parfai-
tement renseignées.
N Bien que l'optimisme ait un peu repris
dans les cercles diplomatiques, l'opinion pu-
blique reste très divisée quant à l'issue ces négociations.
)) Les dernières dépêches de Bombay, par
Londres, relatives aux mouvemens d'un corps
expéditionnaire que la flotte anglaise trans-
porterait des Indes à Suez, sont signalées par
la ~VM-aMeM~c~ ~m~MM Zct~~ de ce
soir comme pouvant jeter un trait de lumière
« sur les ténèbres de la politique anglaise.
La Fo~MC~ ~~??7 (anti-russe) et quelques
autres journaux croient également qu'il pour-
rait bien se préparer de ce côté quelque ar-
rangement où tout le monde ne trouverait
pas son compte.
B Du côté de Vienne on continue à consta-
ter des dispositions un peu plus énergiques
envers la Russie. C'est, d'ailleurs, un phéno-
mène qui se manifeste chaque fois que Lon-
dres et Saint-Pétersbourg semblent vouloir
se rapprocher.
a La reprise de douleurs névralgiques chez
le prince de Bismarck a nécessité de nouveau
l'appel de son médecin ordinaire. a
« Vienne, le 6 mai, soir.
n Le Compromis sera soumis demain au
Parlement.de Vienne. Le gouvernement espère
obtenir une majorité.
n Le comte Schouvaloff parait être désigné
pour succéder au prince Gortchakoff; mais
son voyage a un autre motif. Le cemte a. de-
mandé lui-même à aller à Saint-Pétersbourg,
dans l'espoir que les explications qu'il four-
nirait de vive voix au czar pourraient aplanir
tes difficultés qui subsistent entre l'An-
gleterre et la Russie. Le czar a autorisé
le comte Schouvaloff à s'absenter de Londres
pour venir à Saint-Pétersbourg.
& Vienne, minuit.
Des me&ures de précaution vont être pri-
ses ea Transylvanie et sur les froatieres de
la Serbie et du Monténégro. On parle
de renforcer l'armée de Transylvanie et de met-
treenétat de défense la position de Karis-
burg. Ces mesures ne seront prises qu'après
la sanction du crédit de 60 militons de ûorins
par les Chambres. Elles ne doivent pas être
interprétées dans un sens hostile à la Russie
leur caractère est purement défensif. Mais il
est faux qu'une entente séparée se soit éta-
blie entre l'Autricbc-Hongrie et la Russie, a
TMMg~apMe pftvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 6 mai, soir.
Le J!fow~:M' o/~CM~ de M'M~M'e annonce que
l'empereur a chargé le ministre Buiow de sup-
pléer le chancelier de l'empire au département
des affaires étrangères, le ministre Stosch au dé-
partement de l'amirauté, et le maître général des
postes Stephan au département des postes et
télégraphes.
Les bâtimens qui doivent faire partie de l'es-
cadre d'évolution sont entres aujourd'hui en ser-
vice d'activité. Ce sont. à Wilhelmshaven, le ~o~
à Kiel, le .fW~'M:6' et la Prusse.
L'escadre ne se réunira qu'à la fin du mois, et
probablement à Wilhelmshaven.
La Gazette de ~H~M:~M du Nord apprend de
source péterabourgeoise digne de foi que la nou-
velle d après laquelle le comte d'Adelberg serait
désigné pour remplacer le comte Gortchakoff est
dénuée de fondement.
Constantinople, le 5 mai, soir.
Chefket Pacha est nommé commandant en chef
en Herzégovine, et Ali-Saib Pacha commandant
à Larissa.
Constantinople, le 6 mai.
Baker Pacha commande un des corps d'armée
chargés de défendre la capitale.
Londres, le 6 mai.
Le 7'M~M publie la dépêche suivante de Con-
stantinople, le S
«.Des combats continuels entre les insurgés et
les Russes ont lieu dans le voisinage de Haskoi,
où vingt et un villages musulmans ont été dé-
truits. Les Russes et les Bulgares rejettent les
uns sur les autres l'odieux de ces dévastations.
» Un grand nombre de Bulgares accusés d'avoir
participé à la destruction de villages musulmans
ont été arrêtés à Andrinople.
» Les insurgés n'ont pas avancé vers l'ouest au
delà de Haskoï.
» Les tribus de Pomaks habitant la vallée de
la Dritahma coopèrent avec le corps principal
des insurgés qui est évalué à 30,000 hommes et
occupe les délités des montagnes.
Des forces russes, parties de Sofia, marchent
contre eux.
» Les insurgés se sont emparés de Rohava, au
sud des monts Rhodope. »
Londres, le 6 mai.
Le jS~K~a~ publie les nouvelles suivantes
Alexandrie, le 4.– On fait des préparatifs pour
le débarquement, à Port-Saïd et à Suez, de trou-
pes indiennes ayant pour mission de protéger le
canal de Suez.
Trois cuirassés anglais sont attendus mardi a
Port-Saïd.
Vienne, le 5. On annonce officiellement que
les ministres de Hongrie et ceux d'Autriche se
sont mis d'accord relativement au Compromis.
Pesth, le 5. Le Compromis sera soumis
au Parlement la semaine prochaine, pour être
ratifié.
Dans une réunion du cabinet, le comte An-
drassy a déclaré que la réalisation du crédit de
60 millions de florins était une mesure urgente à
prendre, afin de pouvoir concentrer rapidement
des troupes sur les frontières de la Bosnie et de
la Transylvanie.
Constantinople, le 3. Safvet Pacha a persuadé
au général Totleben d'accorder un délai de six
jours pour l'évacuation de Sohoumia et de Varna
seulement.
On télégraphie d'Alexandrie au Daily .~<*)M
« L'amiral Hornby, avec les cuirassés le Mino-
<attendu mardi à Port-Saïd.
& La situation générale a créé une certaine
émotion en Egypte.
» On croit généralement que des arrangemens
ont été conclus pour débarquer des troupes in-
diennes à Suez et à Port-Saïd. »
Le ~*MMM publie les nouvelles ci-après
Saint-Pétersbourg, le S. Les négociations pour
la réunion d'un Congrès continuent; mais on ob-
serve une extrême discrétion sur les détails de
ces négociations.
Berlin, le 5. La Russie a fait de nouvelles
communications à Londres pour spécifier les con-
cessions qu'elle est disposée à faire, et pour ex-
primer de nouveau son désir d'entamer des né-
gociations particulières.
Vienne, le 5. Les pourparlers entre Londres
et Saint-Pétersbourg se continuent maintenant
par l'entremise de lord Loftus. ambassadeur an-
g'ais à la cour de Russie. C'est la voie la plus
directe qu'on peut prendre.
Vienne, le 6 mai.
D'après des renseignemens puisés a une
source bien informée, le gouvernement a l'inten-
tion de demander ces jours-ci aux Chambres de
Vienne et do Pesth le crédit de 60 millions de
florins voté par les Délégations. Cette demande
de crédit sera présentée sous forme de projet de
loi concernant la façon dont les fonds doivent
être réalisés, et sera motivée par la nécessité dans
laquelle le gouvernement se trouve de prendre
des mesures défensives en Transylvanie et en
Dalmatie (bouches de Cattaro).
Vienne. le 6 mai, soir.
La Con'MpoM<Schouvaloft ne va pas à Saint-Pétersbourg pour
suppléer ou remplacer le prince Gortchakoff;
mais il a demandé lui-même à y aller pour rendre
compte personnellement des négociations ac-
tuelles pendantes avec l'Angleterre..
On mande de Bucharest à la même feuille que
l'envoi continuel de nouvelles troupes russes de
la réserve est constaté. On a détaché, des trou-
pes russes de réserve qui se trouvent à Galatz,
Ih.OÛO hommes.pour les envoyer à Giurgevo.
On mande de Cattaro qu'une sentinelle autri-
cmenne a em cessée par un coup de leu tire par
unMonténégrin.
Bombay, le6mai.
Le yM)!M de ~YK~e annonce qu'une expédition
s'embarque pour Suez.
Londres,le6mai.
Holiart Pacha a dîné samedi chez la reine à
Windsor.
New-York, le 6 mai.
Le ~Io;'& J?BuHalo, disant que tes fénians font des prépara-
tifs pour envahir le Canada, en cas de guerre
entre l'Angleterre et la Russie.
On télégraphie de Vienne, le 4 mai, à la.
6'a~~ )M
< Tous les bruits répandus par les journaux,
et principalement par ceux d'Allemagne, concer-
nant une entente séparée qui aurait été conclue
entre l'Autriche et la Russie; sont complètement
faux Bien loin d'être favorables à une pareitte
entente, les préparatifs que la Russie fait pour
s'établir militairement en Roumanie produisent
un srand mécontentement qui pourrait provoquer
réellement de la part de l'Autriche les mesures
militaires annoncées .déjà par quelques journaux
de Vienne. Une entente séparée entre 1 Autriche
et la Russie n'a jamais eu aucune chance de se
réaliser, parce que le cabinet de Vienne songe
encore plus sérieusement que celui de Londres
a conserver un caractère européen à ta so]ut,iom
éventuelle de la question d'Orient. )>
r
Nous sommes en ce moment l'objet des
plus vives attaques; il paraît que nos po-
lémiques sur la question d'Orient sont
partiales et criminelles partiales, car elles
sont injustes envers l'un des gouverne-
mens engagés dans la crise crimi-
nelles, car elles peuvent compromettre
la politique de notre pays et nous obliger
à prendre part à la lutte, si la guerre est
déclarée. L'accusation est grave, si grave
même, que nous avons dû chercher pour
nous défendre un avocat que personne
ne pût soupçonner de complaisance envers
nous, et dont le témoignage fût décisif
auprès de nos adversaires. Cet avocat,
nous allons le prendre dans les rangs
mêmes de nos accusateurs il porte un
nom peu suspect, c'est M. le duc Albert
de Broglie. Le .F~~e~M, qui n'avait
pas encore découvert les dangers de no-
tre politique extérieure, revendiquait en
eSet il y a quelque temps pour M. le
duc de Broglie l'inspiration de cette politi-
que et nous rappelait que nos principes
diplomatiques avaient été exposés par lui
dès 1868 avec une incontestable éloquence
dans un ouvrage intitulé La .D~o~M:~
et le 23~o:~ MOMp~M. Nous n'avions pas be-
soin que le 7~!K~:M appelât notre atten-
tion sur un livre que nous connaissons et
que nous estimons depuis longtemps
nous l'avions lu jadis, nous venons de le
relire, et nous avons ressenti à cette nou-
velle lecture la satisfaction qu'on ne peut
manquer d'éprouver lorsqu'on retrouve
ses propres doctrines confirmées par l'au-
torité d'un homme avec lequel on n'a pas
l'habitude d'être d'accord.
Quel crime avons-nous commis en pre-
nant part aux polémiques de la presse
européenne sur les anaires d'Orient? Dans
le tumulte des ambitions et des intérêts
qui menacent de détruire-ce qui reste de
la vieille Europe, nous avons rappelé les
1.
conséquences désastreuses des doctrines
de la diplomatie contemporaine. Nos ef-
forts n'ont eu qu'un but démontrer que
le respect religieux des traités et le re-
tour aux traditions de l'équilibre européen
pouvaient seuls prévenir de nouveaux
malheurs. L'heure était-elle mal choisie
pour entreprendre une pareille démon-
stration ? On nous l'affirme de toutes parts,
et le T~Mc~M ne cesse de faire appel à sa
rédaction ordinaire et extraordinaire pour
nous convaincre de notre imprudence.
Soit! Mais comment ne nous serions-
nous pas trompés sur cette question d'op-
portunité en lisant dans le livre de M. le
duc Albert de Broglie, livre entièrement
consacré à la défense de la cause que nous
soutenons dans ce journal, la phrase que
voici « Je n'ajourne peut-être pas à bien
» longtemps mon Jecteur en lui donnant
rendez-vous au jour, déjà facile à pré-
)) voir, où le czar fera, au nom du droit
H nouveau, son entrée dans Constanti-
M nople. ? Ce jour a failli arriver ou, pour
mieux dire, il est virtuellement arrivé, et
M. le duc de Broglie, retenu par des oc-
cupations d'une autre nature, n'a pas
tenu l'engagement qu'il avait pris envers
son lecteur. Est-il étonnant que nous
ayons voulu suppléer à son silence, et
qu'en présence d'événemens qu'il a pré-
vus, annoncés et condamnés d'avance,
nous ayons essayé d'appliquer à l'histoire
d'aujourd'hui les règles d'appréciation
qu'il appliquait à l'histoire d'il y a dix
ans ?
Cette prétention était d'autant moins
audacieuse que M. le duc de Broglie nous
avait en quelque sorte tracé la bs-
sogne en nous décrivant avec une re-
marquable prévoyance les procédés par
lesquels la Russie chercherait a s'avancer
en Orient, au mépris du droit des gens
et des traités
« Assurément, disait-il, les séductions que
la Russie peut mettre en œuvre pour entraî-
ner les populations qui l'environnent dans le
sein d'une grande unité slave valent bien cel-
les dont ont fait usage avec tant de succès,
dans la même pensée d'agrandissement, soit
le Piémont, soit Ist Prusse. L'horreur du joug
ottoman peut agir sur les chrétiens d'Orient
avec la même efficacité qu'a opérée sur les ha-
bitans de Florence ou de Naples la crainte de
la domination italienne. La. faiblesse trop
avérée du cabinet de Vienne peut inspirer
aux Tchèques de Bohême ou de Croatie le
désir de faire partie d'un empire plus jeune et
appelé à un plus grand avenir. Que s'il faut
cependant (comme c'esthabitueUementnéces-
satre), après avoir préparé l'annexion par les
vn,nQ ,ne,nno~ntne rlu 1~ rlinlnmetin nF dn Lp
voies insinuâmes ue ia. uiptomane et ue n
propagande,1adéterminer au dernier moment,
parun coup de force si, l'abcès une fois mûrj,
il faut une pointe de fer pour le percer, la
Russie ne sera pas embarrassée pour mener
à bien ce complément de son opération. Elle
n'a que l'embarras du choix entre diverses
manières de s'y prendre, toutes également
admises, à ce qu'il parait, par le droit nou-
veau, car toutes sont justifiées par l'exemple
des maîtres les plus autorisés. La plus MM-
MK~ COM~'ë~. C'M< de ~OPO$'M~ M eK~
le pCM<, dans ~M jE'?'~c~o?t ~CCOK~'M' SM ?0~ de ~A!MMS!M<Mais si l'insurrection tarde (et il y a des po-
pulations de si mauvaise grâce, qui s'aident
si peu elles-mêmes '), ~M.< ~f
~mco~ de ~HK~ ~M~M $M'e~e ~a~OM~'a M-
~KMM~K~ ~N M~?!< M!M ~tMM. o
M. le duc de Broglie avait prévu l'in-
surrection de l'Herzégovine et la guerre
de Serbie. H avait prévu aussi le rôle du
général Ignatieff àConstantinople, et cette
lente et habile préparation de la révolte,
faite sous le couvert des immunités diplo-
matiques, par un ambassadeur aventu-
reux
« Quand tout ce travail a duré et fermenté
quelque temps, disait-il, l'insurrection éclate.
l'ambassadeur se met à sa fenêtre. Par grand
hasard, la pièce vient-elle à échouer au dénoû-
ment par suite de quelque mise en scène mal
exécutée ou de quelque acteur qui a manqué
son entrée? L'insurrection est-elle réprimée?
H ne faut pas se troubler pour si peu, il reste
des ressources ~'<~o~ ~c~ ~OMP~'M~K~,
en se ~<'M6~i', a C<~a:MM~M< MO~ ~MMM)M~.
C"M< ÏM/< Les petits j~ !?M~ M dent violent c'est autre chose: quand ils fusillent ou dé-
portent sans jugement leurs adversaires, ils
leur font, < en les croquant, beaucoup d'hon-
neur. » H y aura donc là un grief philanthro-
pique sur lequel toute la presse du grand
Etat pourra émouvoir les honnêtes gens.
Les massacres de Bulgarie n'avaient
donc pas plus échappé à la clairvoyance
deM.deBrogIie que l'insurrection de l'Her-
zégovine et la guerre de Serbie. Il avait
tout prévu, jusqu'à l'arrivée des Russes
aux portes de Constantinople. Mais alors
se dressait devant lui une question redou-
table Quelles seraient les conséquences
de cette conquête de la Turquie par les
Russes, succédant à la formation d'un im-
mense empire germanique qui pèse de tout
son poids sur l'Occident de l'Europe ? La
première conséquence, d'après M. le duc de
Broglie, devaitêtre celle que nous signalons
chaque jour, c'est-à-dire la ruine de l'Au-
triche la seconde, l'établissement d'un
système politique européen qui diviserait
le continent en quelques grandes puis-
sances toujours prêtes à entrer en lutte
pour la domination du monde.
« La voie est donc ouverte devant la Rus-
sie, disait-il, pour mener à bien l'annexion à
laquelle elle travaille sans déguisement.
Dans l'entre-temps, la Prusse complétera la
sienne, que personne désormais ne cherche
plus à entraver. Entre deux attractions
s exerçant en sens contraire, l'une sur les po-
pulations slaves, l'autre sur les populations
germaniques, la vieille Autriche, saignée à
blanc des deux côtés, verra s'évaporer les
derniers restes de son existence nationale, et
une fois ces deux colosses, l'un de 60, l'autre
de 80 millions d'hommes, mis côte à côte, je
laisse à penser ce que deviendra la liberté de
~j. ~c ~uc t. cvicuuift jit njutjne uo
t Europe, s'ils s'unissent, et son repos, s'ils
se heurtent.
N H faut s'attendre à voir pe't à peu tous
les petits peuples se fondre dans deux ou
trois grandes unités politiques dont la plus
puissante, disposant d'une prépondérance
que personne ne pourra lui disputer, devien-
dra insensiblement la dominatrice absolue de
l'Europe entière, »
Tel était l'avenir que présageait M. le
ducdeBroghe en 1868; mais, en même
temps qu'il annonçait le péril, il indi-
quait le moyen de le détourner, et c'est ici
surtout qu'en relisant les pages éloquentes
de Z'~JoNM'i! et le Z~o~ MOMC~M, nous
nous sommes demandé à chaque ligne
comment ceux qui les ont approuvées jadis
sans réserves peuvent nous accuser au-
jourd'hui de professer une doctrine injuste
et funeste à notre pays.
de renoncer, au moins dans ce qu'elles ont
d'excessif et d'exagéré, à la pratique comme
à la théorie du droit nouveau, et en revenir
sans rougir, par un retour que l'expérience
Justine, à la vieille maxime de droit public
que chacun de nous a apprise avec les premières
leçons de l'histoire moderne, et qui faisait, hier
encore, le fond aussi bien que l'élément, l'alpha
comme l'oméga de toute diplomatie. Cette
maxime, pour la résumer en deux mots la
VO'Ci C'~< que r~ territorial de ~M'0~est sous la ~yo~C~O~t de traités ~M! OM< /la ~pro~M~Mem~ ~M'aK~M, que nul n'y ~M~o~'
a~S~MM, ~M~M~laire que ~a?' celle de la COM~~ <:)'M~, sans de-
M~M~f et MN~ O~)*, ~OM?' ce cAa:~0~a~M!H~ /0)-CM, la )'aM~ea: de ~'jB'w?'o~e ~~e~. Précaution tutélaire con-
sacrée dans les grandes conventions de West-
phalie, d'Utrecht et de Vienne, qui main-
tient entre les grands Etats une égalité salu-
taire, assure aux faibles la garantie et la tu-
telle des forts, préserve la société européenne
de la formation soudaine d'une grandeur pré-
pondérante, et défend les petits peuples aussi
bien contre les séductions subreptices que
contre les mainmises violentes de leurs puis-
sans voisins.
» Nous tenons donc ici l'une des causes, et
non la moins active, du trouble qu'a produit
pour nos pores et que produit encore sous nos
yeux l'application du droit nouveau, et le
remède est suggéré naturellement par l'indi-
cation du mal. Il n'est pas une des violences
qui affligent nos regards qui n'ait eu pour
origine première la violation d'un traité, et
qui n'eût été prévenue par une foi plus scru-
puleuse.Les traités étant le seul lien de
droit qui unisse les peuples entte eux, la
théorie qui enseigne et la pratique qui ha-
bitue à s'en aSranchir livrent par le fait
la société sans défense à la domination
de la force. Que l'opinion publique,
enfin réveillée, flétrisse donc cet ensei-
gnement de perfidie qu'on distribue en `
son nom; qu'elle proclame que toutes les
pnnv~ntirtne* cf~nt ~apr~fa T~rm~ l~e nonr~~e
conventions sont sacrées pour les peuples, v
ni plus ni mouis qu'elles l'étaient ou devaient
l'être pour les rois! Toutes, entendons-nous
bien, il ne faut ici ni subtilité ni subterfuge,
toutes, et y compris celles qui sont imposées
par les armes après une guerre malheureuse.
Si l'honneur a permis de les souscrire, l'hon-
neur exige qu'on les accomplisse. On peut
acheter la vie; mais, quand on l'achète, il faut
la payer. )'
A-t-on jamais tiré de la théorie des trai-
tés une conséquence plus extrême et plus
rigoureuse ? Le duc de Broglie, reconnais-
sait cependant qu'abandonnés à eux-
mêmes dans le conflit des passions hu-
maines, l'honneur et la conscience seront
toujours, pour le droit et la ici des traités,
de bien fragiles appuis. Pour en assurer
le respect, il faut des précautions plus
matérieUes. Mais ces précautions existent,
l'expérience les a consacrées, et elles re-
posent toutes sur cette grande conception
de la communauté européenne qu'on ne
peut méconnaître sans préparer les plus
grandes catastrophes.
a Tout le système européen, disait M. de
BrogUe, se réduit à ces deux idées primi
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LUNDI 6 .MAI
Encore une nouvelle victoire .électorale
pour le parti républicain. Les scrutins se
sont ouverts hier dans huit circonscrip-
tions et ont donné six fois la majorité à
nos candidats. Deux élections seulement
ont été favorables à nos adversaires dans
la l'" circonscription de Périgueux, M. Ma-
réchal, député bonapartiste invalidé, a été
réélu; dans la 2" circonscription de Caen,
M. Dësloges, candidat bonapartiste, a rem-'
placé un bonapartiste, M. Joret Des Clo-
sières. Il y a lieu de remarquer que l'élec-
tion de celui-ci n'avait pas été invalidée
par la Chambre. C'est la mort de M. Joret
Dès Closières qui avait rendu vacante la
2° circonscription de Caen. La Chambre ne
s'est donc trompée qu'une fois dans ses
~ugemens, et le suffrage universel, rendu
à son indépendance, lui a donné raison
six fois sur sept. Nous rappelions naguère
que 36 élections invalidées avaient été
soumises jusqu'à ce jour à une épreuve
nouvelle sur ce nombre les élec-
teurs en ont maintenu seulement 4,
et ils ont envoyé à Versailles 32 dé-
putés républicains pour remplacer 32 ré-
actionnaires. Cette addition était en-
core juste hier matin; il faut aujourd'hui
ajouter 6 invalidations à 36, ce qui en
porte le nombre à 42, et S de ces in valida-
tions ayant été conSrmées hier par le
pays qui en avait déjà confirmé 32, c'est 37
républicains qui ont remplacé 37 députés
bonapartistes ou royalistes.
Parmi les élus d'hier, il en est quelques
uns dont le succès nous cause un plaisir
plus sensible, et avant tous M. Paul de Ré-
musat. Nous avions regretté vivement l'é-
chec de M. Paul de Rémusat, et nous étions
bien convaincus qu'il fallait l'attri-
buer aux abus de tout genre exer-
cés sur les électeurs par l'administration
du 16 mai. M. le duc de Broglie n'avait
pas Msitë à soutenir par tous les moyens
un bonapartiste qui portait d'ailleurs un
nom honorable, contre le fils d'un de ses
anciens amis, héritier d'une des gloires
les plus pures du parti libéral etparlemen-
tadre.'A défaut de M. le duc de Broglie,
dont l'influence électorale a subi une di-
minution notable, M. Niel avait trouvé
dans la Chambre l'appui de M. Paul de
Cassagnac. Jamais l'ardent député bona-
partiste n'avait parlé avec plus de fougue
et d'emportement que dans sa défense de
M. Niel, et ce n'était pas pour la Chambre
qu'il parlait de la sorte, c'était pour le
'pays, c'était surtout pour cet arrondisse-
ment de Muret dont on nous a fait le ta-
bleau le plus pittoresque et le plus at-
trayant. M. Niel est venu lui-même ajouter
quelques traits à la description et complé-
ter cette charmante idylle. Nous avons
appris que sa famille jouissait de père en
Bis, et depuis des siècles, d'une autorité
patriarcale dans l'arrondissement, et nous
nous demandions avec surprise comment
Muret avait pu voter autrefois pour M. de
Rémusat. En tout cas, il n'y reviendrait
pas, on nous en donnait l'assurance.
M. Niel ne craignait pas une nouvelle
lutte, et M. de Cassagnac la désirait pres-
que Eh bien dans cet arrondissement si
favorable aux intrigues bonapartistes, dans
celui-là, comme dans les autres,.la majo-
rité s'est déplacée, et M. Paul de Rémusat
l'a emporté. –Dans l'a'Manche (2° circons-
cription d'Avranches), M. Morel a été élu
il n'avait plus de concurrent; son rival.
heureux aux élections dernières, M. Bou-
'vattier, avait jugé inutile de se représen-
ter, et à peine quelques centaines de voix
se sont égarées et perdues sur son nom.
Pourquoi M. Morel, dont la situation élec-
torale s'est retrouvée si forte, n'avait-il
pas été élu au mois d'octobre ? On le sait,
H y a eu un peu de sa faute. Après le vote
des 363, M. Morel a euun moment d'hési-
tation et il a eu l'imprudence de le
laisser voir. Les circonstances étaient
alors trop graves et les questions posées
l'étaient trop nettement, les passions aussi
étaient trop vives pour qu'on excusât fa-
cilement une défaillance, même d'un jour.
M. Morel a été un peu maltraité par les
républicains, mais il ne leurenapasgardé
r mcune et il est resté parmi eux il y re-
trouve aujourd'hui sa place, et il l'occupera
certainement avec la même distinction que
dans la Chambre précédente. Signalons
encore avecsympathiele succèsde M. Co-
ïentin-Gruyboet deM.BiHy.QuantaM.Saint-
Martin, qui vient d'être élu à Avignon,
ses opinions républicaines sont trop
avancées pour que nous puissions le con-
sidérer tout à fait comme un des nôtres.
Mais quoi' il est députédeVauduse.et l'on
n'ignore pas que dans quelques départe-
mens du Sud-Est, la chaleur des convictions
égale au moins celle du climat; il n'y a pas
place pour les opinions tempérées, et l'on
estroyalistc comme M. Du Domaine, ou
républicain comme M. Saint-Martin.
Nous ne voyons aucun inconvénient a ce
que cette variété de républicains soit re-
présentée a la Chambre dans la propor-
tion qu'elle y occupe, et avec l'autorité
qu'elle y obtient. A tout prendre, oous
aimons mieux les exagérations dans le
sens républicain que dans le sens con-
traire, bien que M. Du Demaiae n'ait fait
aucun mal à notre cause et que M. Paul
de Gassagnac lui rende parfois les plus
signalés services.
Comment douter, en eSet, que si le
pays confirme à chaque occasion, avec
une fermeté plus grande, son adhésion à
la république, c'est qu'il compare les ré-
publicains aux bonapartistes et aux roya-
listes, et que la comparaison est tout à
l'avantage des premiers? Ce n'est pas tout
que d'avoir une fois la majorité, il faut la
garder et même l'augmenter sans cesse, et
si pour cela les républicains se conduisent
eux-mêmes avec sagesse, convenons aussi
qu'ils sont bien servis par leurs ad-
versaires. En ce moment, le pays est
prospère satisfait de son gouverne-
ment et content de lui-même tout
fait croire qu'il persévérera dans ces
sentimens mais, s'il devait en changer,
serait-ce par la séduction qu'exerceraient
sur lui les programmes et la conduite de
l'Opposition? Et quels sont ces program-
mes ? Nous avons beau suivre avec atten-
tion les travaux des Chambres, lire les
journaux et les Revues, écouter les con-
versations, il nous est impossible de fien
discerner, soit dans le parti bonapartiste,
soit dans le parti royaliste, qui res-
semble à un programme de politi-
que et d'administration. Nous n'en
sommes pas surpris. Que pourrait faire
aujourd'hui l'empire ou la monarchie
mieux que ne le fait la république? Pour-
raient-ils faire autre chose, en supposant
qu'ils le nssent aussi bien? Dès lors, à
quoi bon changer la république pour une
autre forme de gouvernement? On s'est
habitué à se passer d'un roi ou d'un em-
pereur, et le besoin ne s'en fait nullement
sentir. L'Opposition est donc réduite ou à
adopter notre programme, c'est-à-dire à
approuver le gouvernement dans la plu-
part de ses actes, ou à se livrer à ces at-
taques systématiques et de mauvaise foi
qui honorent médiocrement un parti et
rendent finalement ses eSorts stériles.
Dans cette situation, les hommes les plus
considérables et les plus intelligens du
oarti hona.nartist.R rmt If hnn s~ns df nf
rien faire, de se tenir à l'écart et d'atten-
dre mais les autres nous ne les désigne-
rons pas autrement occupent l'estrade
et y donnent le spectacle d'une impa-
tience qui ne sait pas se contenir, et
d'une agitation qui ne sait pas se mo-
dérer. Ils dépensent peu d'esprit dans
ce rôle bruyant. L'un a la spécia-
lité des calembours, et l'autre, des vio-
lences. Un troisième répète machinale-
ment cinq ou six fois par séance le
vieux refrain Jadis c'était autrement,
souvenez-vous-en Un autre encore pro-
pose de diminuer tous les impôts et d'aug-
menter tous les traitemens et les dépen-
ses. Tous s'agitent, interpellent, inter-
rompent et s'appliquent à troubler les
discussions de la Chambre. Au fond de
tout cela, qu'y a-t-il? Rien que des am-
bitions déçues. Le pays le comprend,
et ne pouvant juger les bonapartistes sur
leur programme, puisqu'ils n'en ont pas,
il les juge sur leur conduite, et il les
écarte. On a vu, sous l'Empire même, ce
que pouvait une Opposition qui, malgré
le petit nombre de ses membres, a su ac-
quérir peu à peu une si grande influence;
mais cette Opposition avait de la te-
nue, de l'éloquence, de l'esprit, et par-
dessus tout un programme. EHe pouvait
dire clairement au pays Voilà ce que nous
voulons, ce que nous demandons pour
vous! Et comme le pays manquait de li-
berté et qu'il n'avait pas tardé à souffrir de
cette privation, il a compris ce langage.
Mais aujourd'hui, manquons-nous de li-
berté ? Nous n'en avons jamais eu davan-
tage. Que peut donc réclamer l'Opposi-
tion ? L'ordre? Jamais il n'a été plus pro-
fond, même en 1853. Un tel état de
choses affermit le gouvernement qui a
su le produire et le conserver, et désarme
les partis, non pas de leurs haines, hélas
mais de ~eurs moyens d'action. Les haines
sont plus amères que jamais. Rien n'est
plus pénible que la lecture des journaux
réactionnaires en ce moment, et sur-
tout, s'il faut le dire, de quelques jour-
naux monarchistes ou cléricaux. Le
sentiment national y est froissé à chaque
ligne. La France, parce qu'elle est répu-
blicaine, y est dénoncée à l'étranger avec
une sorte de rage froide, et si l'étranger
prononce sur nous quelque parole sym-
pathique, on n'hésite pas à la repousser
comme compromettante. Quoi de surpre-
nant si, en présence d'un pareil spectacle,
le pays se prononce de plus en plus pour
la repuouque qui mi garanm i ordre, la
liberté et l'honneur, et se détourne de
ceux qui ne peuvent rien lui promettre
qu'une aventure monarchique pu césa-
rienne ? R
S~URSBBEPAMS
a e/e
Comptfmt. 73 20 73 50 .30
Fin cour 73 1S 73 50 3S
Comptant 10! S9 «)Z 75 2'!
e$,.o
Comptant
PETITS BOURSK DU SOIR.
Emprunt .5 0/0. 109 &. 42 1/2, 21 ~4, 23 3/4.
30/0. '?3fr.4=!,2S.
EgyptiennesS 0/0.. ~5 fr., 1S4 37 1/2; 1SS 22 !/2.
Florins (or). S85/8
Chemms égyptiens. 278fF.7S. i
1
ELECTIONS LÉGISLATIVES.
Scrutin da S mai.
a u'
Cuvantes.
Arrondissement de Caen.
2" circonscription.
Inscrite, 1S.830. Votans, 10,834.
Desloges, bon. S.910 élu
Mauger,Tép. 4.891
Aux élections du 14 octobre, M. Joret Des
Closières, candidat élu. avait obtenu6,286 voix
M. Mauger, 4,038 sur.lo.767 inscrits et 11,931
votans.
Mppdognc
Arrondissement dé Përigueux. v
1~" circonscription.
Inscrits, 16,680. Votans, 13,478. ,,1
Maréchal, bon. 7.108 élu
Montagut.rëp. 6.246
M. Dubruel. 28
Aux élections du 14 octobre, M. Marc Monta-
gut avait obtenu 8.979 voix; M. Maréchal,
7,382 sur 16.307 inscrits et 13.828 votans.
Mnîstèrc
Arrondissement de Quimperlé.
Inscrits. 13,000
Votans. 9,702
Corentin-Guyho, rép. 8.6S8 élu
Lorois, mon. 3.991
Aux élections du 14 octobre, M. Corentin-
Guyho avait obtenu 4,682 voix; M. Lorois,
8,833, sur 12,134 inscrits et 10,188 votans.
Hamte-t'at omme.
Arrondissement de Muret.
Résultat complet, moins quelques com-
munes qui se neutralisent.
Paul de Rémusa;t, rép. 12.94 élu
Niel, bon. 11.161
Hante-Mat me.
Arrondissement de Uhaumont.
Inscrits, 24,789. Votans, 18,499.
M. le docteur Mougeot, rép., 12,326, élu.
Voix nulles. 3,173.
Aux élections du H octobre, M. Maltret
avait obtenu 10,9t2 voix; son concurrent,
M. de Bourges, 10,828 sur 24,828 inscrits et
2t,440votans.
Manche
Arrondissement d'Avranches.
4" circonscription.
Inscrits, 12,299. Votans, 8,088.
Morel, rép. 8.499 élu
Bouvattier, bon. 691
Aux élections du 14 octobre. M. Bouvattier,
candidat élu, avait obtenu 8.808 voix; M. Sé-
bline, son concurrent, 1,791 sur 12,166 in-
scrits et 10,880 voix.
Mensc.
Arrondissement de Montmédy.
Inscrits, 17,02!Votans, 14,787.
Billy, rép. 8.433 élu
d'Egremont, mon. 6.286
Aux élections du 14 octobre, M. d'Egremont
avait obtenu 7.702 voix; M. Billy, 7,087 sur
17,222 inscrits et 14,789 votans.
Vamctmac.
Arrondissement d'Avignon.
Inscrits, 24,442
Saint-Martin, rép. 9.83S élu
Aux élections du 14 octobre, M. Du De-
maine avait obtenu 10,423 voix; M. Saint-
Martin, 8,276.
Nous recevons de noscorrespondans pa)ti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 6 mai, soir.
)) Il est vrai que c'est le cabinet de Londres
cette fois qui s'est adressé à celui de Berlin
pour renouer les pourparlers plus exacte-
mentmalgré l'incorrection diplomatique–les
coKM~~KMM avec la chancellerie russe. Le
fait m'est confirmé de diverses sources parfai-
tement renseignées.
N Bien que l'optimisme ait un peu repris
dans les cercles diplomatiques, l'opinion pu-
blique reste très divisée quant à l'issue
)) Les dernières dépêches de Bombay, par
Londres, relatives aux mouvemens d'un corps
expéditionnaire que la flotte anglaise trans-
porterait des Indes à Suez, sont signalées par
la ~VM-aMeM~c~ ~m~MM Zct~~ de ce
soir comme pouvant jeter un trait de lumière
« sur les ténèbres de la politique anglaise.
La Fo~MC~ ~~??7 (anti-russe) et quelques
autres journaux croient également qu'il pour-
rait bien se préparer de ce côté quelque ar-
rangement où tout le monde ne trouverait
pas son compte.
B Du côté de Vienne on continue à consta-
ter des dispositions un peu plus énergiques
envers la Russie. C'est, d'ailleurs, un phéno-
mène qui se manifeste chaque fois que Lon-
dres et Saint-Pétersbourg semblent vouloir
se rapprocher.
a La reprise de douleurs névralgiques chez
le prince de Bismarck a nécessité de nouveau
l'appel de son médecin ordinaire. a
« Vienne, le 6 mai, soir.
n Le Compromis sera soumis demain au
Parlement.de Vienne. Le gouvernement espère
obtenir une majorité.
n Le comte Schouvaloff parait être désigné
pour succéder au prince Gortchakoff; mais
son voyage a un autre motif. Le cemte a. de-
mandé lui-même à aller à Saint-Pétersbourg,
dans l'espoir que les explications qu'il four-
nirait de vive voix au czar pourraient aplanir
tes difficultés qui subsistent entre l'An-
gleterre et la Russie. Le czar a autorisé
le comte Schouvaloff à s'absenter de Londres
pour venir à Saint-Pétersbourg.
& Vienne, minuit.
Des me&ures de précaution vont être pri-
ses ea Transylvanie et sur les froatieres de
la Serbie et du Monténégro. On parle
de renforcer l'armée de Transylvanie et de met-
treenétat de défense la position de Karis-
burg. Ces mesures ne seront prises qu'après
la sanction du crédit de 60 militons de ûorins
par les Chambres. Elles ne doivent pas être
interprétées dans un sens hostile à la Russie
leur caractère est purement défensif. Mais il
est faux qu'une entente séparée se soit éta-
blie entre l'Autricbc-Hongrie et la Russie, a
TMMg~apMe pftvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le 6 mai, soir.
Le J!fow~:M' o/~CM~ de M'M~M'e annonce que
l'empereur a chargé le ministre Buiow de sup-
pléer le chancelier de l'empire au département
des affaires étrangères, le ministre Stosch au dé-
partement de l'amirauté, et le maître général des
postes Stephan au département des postes et
télégraphes.
Les bâtimens qui doivent faire partie de l'es-
cadre d'évolution sont entres aujourd'hui en ser-
vice d'activité. Ce sont. à Wilhelmshaven, le ~o~
à Kiel, le .fW~'M:6' et la Prusse.
L'escadre ne se réunira qu'à la fin du mois, et
probablement à Wilhelmshaven.
La Gazette de ~H~M:~M du Nord apprend de
source péterabourgeoise digne de foi que la nou-
velle d après laquelle le comte d'Adelberg serait
désigné pour remplacer le comte Gortchakoff est
dénuée de fondement.
Constantinople, le 5 mai, soir.
Chefket Pacha est nommé commandant en chef
en Herzégovine, et Ali-Saib Pacha commandant
à Larissa.
Constantinople, le 6 mai.
Baker Pacha commande un des corps d'armée
chargés de défendre la capitale.
Londres, le 6 mai.
Le 7'M~M publie la dépêche suivante de Con-
stantinople, le S
«.Des combats continuels entre les insurgés et
les Russes ont lieu dans le voisinage de Haskoi,
où vingt et un villages musulmans ont été dé-
truits. Les Russes et les Bulgares rejettent les
uns sur les autres l'odieux de ces dévastations.
» Un grand nombre de Bulgares accusés d'avoir
participé à la destruction de villages musulmans
ont été arrêtés à Andrinople.
» Les insurgés n'ont pas avancé vers l'ouest au
delà de Haskoï.
» Les tribus de Pomaks habitant la vallée de
la Dritahma coopèrent avec le corps principal
des insurgés qui est évalué à 30,000 hommes et
occupe les délités des montagnes.
Des forces russes, parties de Sofia, marchent
contre eux.
» Les insurgés se sont emparés de Rohava, au
sud des monts Rhodope. »
Londres, le 6 mai.
Le jS~K~a~ publie les nouvelles suivantes
Alexandrie, le 4.– On fait des préparatifs pour
le débarquement, à Port-Saïd et à Suez, de trou-
pes indiennes ayant pour mission de protéger le
canal de Suez.
Trois cuirassés anglais sont attendus mardi a
Port-Saïd.
Vienne, le 5. On annonce officiellement que
les ministres de Hongrie et ceux d'Autriche se
sont mis d'accord relativement au Compromis.
Pesth, le 5. Le Compromis sera soumis
au Parlement la semaine prochaine, pour être
ratifié.
Dans une réunion du cabinet, le comte An-
drassy a déclaré que la réalisation du crédit de
60 millions de florins était une mesure urgente à
prendre, afin de pouvoir concentrer rapidement
des troupes sur les frontières de la Bosnie et de
la Transylvanie.
Constantinople, le 3. Safvet Pacha a persuadé
au général Totleben d'accorder un délai de six
jours pour l'évacuation de Sohoumia et de Varna
seulement.
On télégraphie d'Alexandrie au Daily .~<*)M
« L'amiral Hornby, avec les cuirassés le Mino-
<
& La situation générale a créé une certaine
émotion en Egypte.
» On croit généralement que des arrangemens
ont été conclus pour débarquer des troupes in-
diennes à Suez et à Port-Saïd. »
Le ~*MMM publie les nouvelles ci-après
Saint-Pétersbourg, le S. Les négociations pour
la réunion d'un Congrès continuent; mais on ob-
serve une extrême discrétion sur les détails de
ces négociations.
Berlin, le 5. La Russie a fait de nouvelles
communications à Londres pour spécifier les con-
cessions qu'elle est disposée à faire, et pour ex-
primer de nouveau son désir d'entamer des né-
gociations particulières.
Vienne, le 5. Les pourparlers entre Londres
et Saint-Pétersbourg se continuent maintenant
par l'entremise de lord Loftus. ambassadeur an-
g'ais à la cour de Russie. C'est la voie la plus
directe qu'on peut prendre.
Vienne, le 6 mai.
D'après des renseignemens puisés a une
source bien informée, le gouvernement a l'inten-
tion de demander ces jours-ci aux Chambres de
Vienne et do Pesth le crédit de 60 millions de
florins voté par les Délégations. Cette demande
de crédit sera présentée sous forme de projet de
loi concernant la façon dont les fonds doivent
être réalisés, et sera motivée par la nécessité dans
laquelle le gouvernement se trouve de prendre
des mesures défensives en Transylvanie et en
Dalmatie (bouches de Cattaro).
Vienne. le 6 mai, soir.
La Con'MpoM<
suppléer ou remplacer le prince Gortchakoff;
mais il a demandé lui-même à y aller pour rendre
compte personnellement des négociations ac-
tuelles pendantes avec l'Angleterre..
On mande de Bucharest à la même feuille que
l'envoi continuel de nouvelles troupes russes de
la réserve est constaté. On a détaché, des trou-
pes russes de réserve qui se trouvent à Galatz,
Ih.OÛO hommes.pour les envoyer à Giurgevo.
On mande de Cattaro qu'une sentinelle autri-
cmenne a em cessée par un coup de leu tire par
unMonténégrin.
Bombay, le6mai.
Le yM)!M de ~YK~e annonce qu'une expédition
s'embarque pour Suez.
Londres,le6mai.
Holiart Pacha a dîné samedi chez la reine à
Windsor.
New-York, le 6 mai.
Le ~Io;'& J?
tifs pour envahir le Canada, en cas de guerre
entre l'Angleterre et la Russie.
On télégraphie de Vienne, le 4 mai, à la.
6'a~~ )M
< Tous les bruits répandus par les journaux,
et principalement par ceux d'Allemagne, concer-
nant une entente séparée qui aurait été conclue
entre l'Autriche et la Russie; sont complètement
faux Bien loin d'être favorables à une pareitte
entente, les préparatifs que la Russie fait pour
s'établir militairement en Roumanie produisent
un srand mécontentement qui pourrait provoquer
réellement de la part de l'Autriche les mesures
militaires annoncées .déjà par quelques journaux
de Vienne. Une entente séparée entre 1 Autriche
et la Russie n'a jamais eu aucune chance de se
réaliser, parce que le cabinet de Vienne songe
encore plus sérieusement que celui de Londres
a conserver un caractère européen à ta so]ut,iom
éventuelle de la question d'Orient. )>
r
Nous sommes en ce moment l'objet des
plus vives attaques; il paraît que nos po-
lémiques sur la question d'Orient sont
partiales et criminelles partiales, car elles
sont injustes envers l'un des gouverne-
mens engagés dans la crise crimi-
nelles, car elles peuvent compromettre
la politique de notre pays et nous obliger
à prendre part à la lutte, si la guerre est
déclarée. L'accusation est grave, si grave
même, que nous avons dû chercher pour
nous défendre un avocat que personne
ne pût soupçonner de complaisance envers
nous, et dont le témoignage fût décisif
auprès de nos adversaires. Cet avocat,
nous allons le prendre dans les rangs
mêmes de nos accusateurs il porte un
nom peu suspect, c'est M. le duc Albert
de Broglie. Le .F~~e~M, qui n'avait
pas encore découvert les dangers de no-
tre politique extérieure, revendiquait en
eSet il y a quelque temps pour M. le
duc de Broglie l'inspiration de cette politi-
que et nous rappelait que nos principes
diplomatiques avaient été exposés par lui
dès 1868 avec une incontestable éloquence
dans un ouvrage intitulé La .D~o~M:~
et le 23~o:~ MOMp~M. Nous n'avions pas be-
soin que le 7~!K~:M appelât notre atten-
tion sur un livre que nous connaissons et
que nous estimons depuis longtemps
nous l'avions lu jadis, nous venons de le
relire, et nous avons ressenti à cette nou-
velle lecture la satisfaction qu'on ne peut
manquer d'éprouver lorsqu'on retrouve
ses propres doctrines confirmées par l'au-
torité d'un homme avec lequel on n'a pas
l'habitude d'être d'accord.
Quel crime avons-nous commis en pre-
nant part aux polémiques de la presse
européenne sur les anaires d'Orient? Dans
le tumulte des ambitions et des intérêts
qui menacent de détruire-ce qui reste de
la vieille Europe, nous avons rappelé les
1.
conséquences désastreuses des doctrines
de la diplomatie contemporaine. Nos ef-
forts n'ont eu qu'un but démontrer que
le respect religieux des traités et le re-
tour aux traditions de l'équilibre européen
pouvaient seuls prévenir de nouveaux
malheurs. L'heure était-elle mal choisie
pour entreprendre une pareille démon-
stration ? On nous l'affirme de toutes parts,
et le T~Mc~M ne cesse de faire appel à sa
rédaction ordinaire et extraordinaire pour
nous convaincre de notre imprudence.
Soit! Mais comment ne nous serions-
nous pas trompés sur cette question d'op-
portunité en lisant dans le livre de M. le
duc Albert de Broglie, livre entièrement
consacré à la défense de la cause que nous
soutenons dans ce journal, la phrase que
voici « Je n'ajourne peut-être pas à bien
» longtemps mon Jecteur en lui donnant
rendez-vous au jour, déjà facile à pré-
)) voir, où le czar fera, au nom du droit
H nouveau, son entrée dans Constanti-
M nople. ? Ce jour a failli arriver ou, pour
mieux dire, il est virtuellement arrivé, et
M. le duc de Broglie, retenu par des oc-
cupations d'une autre nature, n'a pas
tenu l'engagement qu'il avait pris envers
son lecteur. Est-il étonnant que nous
ayons voulu suppléer à son silence, et
qu'en présence d'événemens qu'il a pré-
vus, annoncés et condamnés d'avance,
nous ayons essayé d'appliquer à l'histoire
d'aujourd'hui les règles d'appréciation
qu'il appliquait à l'histoire d'il y a dix
ans ?
Cette prétention était d'autant moins
audacieuse que M. le duc de Broglie nous
avait en quelque sorte tracé la bs-
sogne en nous décrivant avec une re-
marquable prévoyance les procédés par
lesquels la Russie chercherait a s'avancer
en Orient, au mépris du droit des gens
et des traités
« Assurément, disait-il, les séductions que
la Russie peut mettre en œuvre pour entraî-
ner les populations qui l'environnent dans le
sein d'une grande unité slave valent bien cel-
les dont ont fait usage avec tant de succès,
dans la même pensée d'agrandissement, soit
le Piémont, soit Ist Prusse. L'horreur du joug
ottoman peut agir sur les chrétiens d'Orient
avec la même efficacité qu'a opérée sur les ha-
bitans de Florence ou de Naples la crainte de
la domination italienne. La. faiblesse trop
avérée du cabinet de Vienne peut inspirer
aux Tchèques de Bohême ou de Croatie le
désir de faire partie d'un empire plus jeune et
appelé à un plus grand avenir. Que s'il faut
cependant (comme c'esthabitueUementnéces-
satre), après avoir préparé l'annexion par les
vn,nQ ,ne,nno~ntne rlu 1~ rlinlnmetin nF dn Lp
voies insinuâmes ue ia. uiptomane et ue n
propagande,1adéterminer au dernier moment,
parun coup de force si, l'abcès une fois mûrj,
il faut une pointe de fer pour le percer, la
Russie ne sera pas embarrassée pour mener
à bien ce complément de son opération. Elle
n'a que l'embarras du choix entre diverses
manières de s'y prendre, toutes également
admises, à ce qu'il parait, par le droit nou-
veau, car toutes sont justifiées par l'exemple
des maîtres les plus autorisés. La plus MM-
MK~ COM~'ë~. C'M< de ~OPO$'M~ M eK~
le pCM<, dans ~M jE'?'~c~o?t ~CCOK~'M' SM ?0~ de ~A!MMS!M<Mais si l'insurrection tarde (et il y a des po-
pulations de si mauvaise grâce, qui s'aident
si peu elles-mêmes '), ~M.< ~f
~mco~ de ~HK~ ~M~M $M'e~e ~a~OM~'a M-
~KMM~K~ ~N M~?!< M!M ~tMM. o
M. le duc de Broglie avait prévu l'in-
surrection de l'Herzégovine et la guerre
de Serbie. H avait prévu aussi le rôle du
général Ignatieff àConstantinople, et cette
lente et habile préparation de la révolte,
faite sous le couvert des immunités diplo-
matiques, par un ambassadeur aventu-
reux
« Quand tout ce travail a duré et fermenté
quelque temps, disait-il, l'insurrection éclate.
l'ambassadeur se met à sa fenêtre. Par grand
hasard, la pièce vient-elle à échouer au dénoû-
ment par suite de quelque mise en scène mal
exécutée ou de quelque acteur qui a manqué
son entrée? L'insurrection est-elle réprimée?
H ne faut pas se troubler pour si peu, il reste
des ressources ~'<~o~ ~c~ ~OMP~'M~K~,
en se ~<'M6~i', a C<~a:MM~M< MO~ ~MMM)M~.
C"M< ÏM/< Les petits j~ !?M~ M dent violent
portent sans jugement leurs adversaires, ils
leur font, < en les croquant, beaucoup d'hon-
neur. » H y aura donc là un grief philanthro-
pique sur lequel toute la presse du grand
Etat pourra émouvoir les honnêtes gens.
Les massacres de Bulgarie n'avaient
donc pas plus échappé à la clairvoyance
deM.deBrogIie que l'insurrection de l'Her-
zégovine et la guerre de Serbie. Il avait
tout prévu, jusqu'à l'arrivée des Russes
aux portes de Constantinople. Mais alors
se dressait devant lui une question redou-
table Quelles seraient les conséquences
de cette conquête de la Turquie par les
Russes, succédant à la formation d'un im-
mense empire germanique qui pèse de tout
son poids sur l'Occident de l'Europe ? La
première conséquence, d'après M. le duc de
Broglie, devaitêtre celle que nous signalons
chaque jour, c'est-à-dire la ruine de l'Au-
triche la seconde, l'établissement d'un
système politique européen qui diviserait
le continent en quelques grandes puis-
sances toujours prêtes à entrer en lutte
pour la domination du monde.
« La voie est donc ouverte devant la Rus-
sie, disait-il, pour mener à bien l'annexion à
laquelle elle travaille sans déguisement.
Dans l'entre-temps, la Prusse complétera la
sienne, que personne désormais ne cherche
plus à entraver. Entre deux attractions
s exerçant en sens contraire, l'une sur les po-
pulations slaves, l'autre sur les populations
germaniques, la vieille Autriche, saignée à
blanc des deux côtés, verra s'évaporer les
derniers restes de son existence nationale, et
une fois ces deux colosses, l'un de 60, l'autre
de 80 millions d'hommes, mis côte à côte, je
laisse à penser ce que deviendra la liberté de
~j. ~c ~uc t. cvicuuift jit njutjne uo
t Europe, s'ils s'unissent, et son repos, s'ils
se heurtent.
N H faut s'attendre à voir pe't à peu tous
les petits peuples se fondre dans deux ou
trois grandes unités politiques dont la plus
puissante, disposant d'une prépondérance
que personne ne pourra lui disputer, devien-
dra insensiblement la dominatrice absolue de
l'Europe entière, »
Tel était l'avenir que présageait M. le
ducdeBroghe en 1868; mais, en même
temps qu'il annonçait le péril, il indi-
quait le moyen de le détourner, et c'est ici
surtout qu'en relisant les pages éloquentes
de Z'~JoNM'i! et le Z~o~ MOMC~M, nous
nous sommes demandé à chaque ligne
comment ceux qui les ont approuvées jadis
sans réserves peuvent nous accuser au-
jourd'hui de professer une doctrine injuste
et funeste à notre pays.
d'excessif et d'exagéré, à la pratique comme
à la théorie du droit nouveau, et en revenir
sans rougir, par un retour que l'expérience
Justine, à la vieille maxime de droit public
que chacun de nous a apprise avec les premières
leçons de l'histoire moderne, et qui faisait, hier
encore, le fond aussi bien que l'élément, l'alpha
comme l'oméga de toute diplomatie. Cette
maxime, pour la résumer en deux mots la
VO'Ci C'~< que r~ territorial de ~M'0~est sous la ~yo~C~O~t de traités ~M! OM< /
a~S~MM, ~M~M~laire que ~a?' celle de la COM~~ <:)'M~, sans de-
M~M~f et MN~ O~)*, ~OM?' ce cA
sacrée dans les grandes conventions de West-
phalie, d'Utrecht et de Vienne, qui main-
tient entre les grands Etats une égalité salu-
taire, assure aux faibles la garantie et la tu-
telle des forts, préserve la société européenne
de la formation soudaine d'une grandeur pré-
pondérante, et défend les petits peuples aussi
bien contre les séductions subreptices que
contre les mainmises violentes de leurs puis-
sans voisins.
» Nous tenons donc ici l'une des causes, et
non la moins active, du trouble qu'a produit
pour nos pores et que produit encore sous nos
yeux l'application du droit nouveau, et le
remède est suggéré naturellement par l'indi-
cation du mal. Il n'est pas une des violences
qui affligent nos regards qui n'ait eu pour
origine première la violation d'un traité, et
qui n'eût été prévenue par une foi plus scru-
puleuse.Les traités étant le seul lien de
droit qui unisse les peuples entte eux, la
théorie qui enseigne et la pratique qui ha-
bitue à s'en aSranchir livrent par le fait
la société sans défense à la domination
de la force. Que l'opinion publique,
enfin réveillée, flétrisse donc cet ensei-
gnement de perfidie qu'on distribue en `
son nom; qu'elle proclame que toutes les
pnnv~ntirtne* cf~nt ~apr~fa T~rm~ l~e nonr~~e
conventions sont sacrées pour les peuples, v
ni plus ni mouis qu'elles l'étaient ou devaient
l'être pour les rois! Toutes, entendons-nous
bien, il ne faut ici ni subtilité ni subterfuge,
toutes, et y compris celles qui sont imposées
par les armes après une guerre malheureuse.
Si l'honneur a permis de les souscrire, l'hon-
neur exige qu'on les accomplisse. On peut
acheter la vie; mais, quand on l'achète, il faut
la payer. )'
A-t-on jamais tiré de la théorie des trai-
tés une conséquence plus extrême et plus
rigoureuse ? Le duc de Broglie, reconnais-
sait cependant qu'abandonnés à eux-
mêmes dans le conflit des passions hu-
maines, l'honneur et la conscience seront
toujours, pour le droit et la ici des traités,
de bien fragiles appuis. Pour en assurer
le respect, il faut des précautions plus
matérieUes. Mais ces précautions existent,
l'expérience les a consacrées, et elles re-
posent toutes sur cette grande conception
de la communauté européenne qu'on ne
peut méconnaître sans préparer les plus
grandes catastrophes.
a Tout le système européen, disait M. de
BrogUe, se réduit à ces deux idées primi
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