Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-17
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Description : 17 avril 1878 17 avril 1878
Description : 1878/04/17. 1878/04/17.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
MERCREDI 17 4VRIL
im. v
ON S'ABOMNB V."
en Belgique, ea Itaiie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
ca Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
ru moyen d'une valeur payable Paris on d»
œandats-poste, soit internationaux, soit français;
en Allemagne, en Autriche; en Russie,
et dans tous les pays du Nord s
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
$sr l'envoi d'une valeur payable à Paii*.
MERCREDI 17 AVRIL
̃ ̃ ̃'̃̃
'̃ O» S'ABONNE •̃̃-̃̃ V
fao des Prôtres^Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX DB Ki'ABOKNESŒNT
un an. six mois. Trois mou*
Dépaitemens. 80 fr. 40 fr.. 20 Cf.;
Paris. 72 fr. 36 fr. A» ft.
Les «Bonnemens partent aes i« st je aa
;•,•̃• chaque mois.
Paris, na numéro S9 cent.
Bépartemen», nn numéro. 85 ccmt*-
ïn Hvondon, apply to ©owle and G°, foreign
aewspapers office, 17, Gresham street, G. P. 0.;
HH. Ueliiy, davics et O, t. Finch lano Gornhill,
E. C, London; SSSÎ. W.-H. Smith et Sou,
186, Strand, W. G., London.
A Bruxelles, à YOfjleê dt publicité, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des «ares de chemins de fer belges.
A Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero.
• F
POLITIQOC~ LT IaIT~iriilifS
f vL)i i i~, L iLfk? J)U Jt MJ i i IL M ta fi M MiutJ
Les annonces sont reçues <
̃ «bas mm. r&aeiîay, g.am«o et G»,
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOtJRWA&i
elle3 doivent toujours être agréées par la rédaction.
1 i~
PARIS
MARDI 16 AVRIL
Il semblefait, en lisant les dépêches
d'aujourd'hui, que l'accord est sur le point
de se faire entre la Russie et l'Angleterre
au sujet du Congrès. La Russie consent à
ce qu'un débat puisse être soulevé par
telle ou telle puissance sur chaque point
du traité de San-Stefano; elle affirme que
cela équivaut à la soumission du traité
tout entier exigée par l'Angleterre; elle
demande seulement qu'on lui épargne
l'humiliation de le déchirer de ses propres
mains. Que réclamait de plus l'Angle-
terre ? Rien en apparence; mais si l'on va
au fond des choses, si l'on ne s'arrête
pas à la surface des mots, si l'on descend
•jusqu'aux principes et aux intentions, on
s'aperçoit bien vite que le conflit n'est pas
aplani. L'Angleterre s'est placée sur un
terrain admirable, qu'elle ne peut aban-
donner sans perdre une des plus belles
occasions qui se soit jamais offerte à un
grand peuple désireux de relever son
prestige et de sauver sa puissance. En
proclamant que l'Europe seule était maî-
tresse de régler la question d'Orient, elle a
mis ses propres intérêts sous la sauvegarde
des intérêts de tous. Peut-elle aujour-
4'hui, même indirectement, même d'une
manière détournée, reconnaître un traité
qui est pour elle nul et non avenu ? Son
dessein bien arrêté est de le modifier ra-
dicalement le dessein de la Russie, au
contraire, en dépit des concessions appa-
rentes, est de le maintenir autant que pos-
sible intégralement. Si l'on parle aujour-
d'hui presque le même langage, on voit
donc bien qu'on ne professe pas pour cela
les mêmes doctrines, et qu'on ne poursuit
pas la réalisation des mêmes projets.
Au reste, tandis que les diplomates
jouent plus ou moins sur les mots, il se
noue à Constantinople une action vérita-
ble qui a déjà exercé et qui exercera de
plii3 en plus une influence décisive sur la
-marche des négociations. Nous avons
'souvent entendu dire Il est impossible
;,de songer à un arrangement sérieux,
à une médiation efficace, si les Russes
et les Anglais restent face à face aux
"abords du Bosphore. Rien de plus vrai,
car chaque jour risque d'amener un incident
irréparable. Mais comment résoudre la
•difficulté? Les Russes ont proposé de re-
prendre les positions que leur assignait
3'armistice, à la condition que les Anglais
-quittassent de leur côté la mer de Mar-
mara, et ce projet de retraite simultanée
a paru très conciliant à certaines per-
sonnes. Elles oubliaient malheureuse-
ment que les positions assignées par
.l'armistice placent les Russes à une fort
:petite distance de Gallipoli et de. Constan-
tinople, et que c'est pour parer aux périls
^d'une pareille situation que les Anglais se
^sont décidés à envoyer leur flotte dans
les détroits. L'Angleterre ne rappellerait
Ses vaisseaux que si la Russie consentait
à éloigner sérieusement son armée des
Dardanelles et du Bosphore, ce qu'on ne
saurait à coup sûr espérer. A défaut d'une
pareille solution, on a songé à décider
que les deux adversaires resteraient immo-
biles dans les positions qu'ils occupent.
Mais l'immobilité absplùe est impossible,
'et les Russes et les Anglais sont trop près les
uns des autres pour que les plus légers
mouvemens ne les rapprochent p.a,s,.d'une
manière dange? euse-et ne provoquent pas
des soupçons réciproques. Alors.mênie que
le Congrès parviendrait à se réunir, qui
sait si un événement imprévu, un accident
malencontreux, (unioward.event), comme
on a appelé la bataille de Navarin, ne
viendrait pas renverser l'œuvre des di-
plomates et compromettre de nouveau là
paix du monde?
Et ce n'est pas seulement, aux abords
de Constantinople qu'est le dauger à
Constantinople même, la. Russie et l'An-
gleterre jouent une partie dont les résul-
tats peuvent être décisifs. On a remarqué
èans doute, enlisant les -dépêches, les di-
verses péripéties de la lutte d'influence qui
se livre, autour de la Porte. Si les Anglais
n'avaient pas envoyé leur flotte dans
la mer de Marmara, il est certain que la
Turquie, privée d'appui, se gérait jetée
entre les bras de la Russie et aurait con-
élu avec elle une alliance offensive et dé-
fensive mais l'arrivée de l'amiral lïornby
et de ses cuirassés a profondément mo-
difié la situation. Les Turcs sont Irpp
fins pour n'avoir pas compris tout de
suite que le conflit dont ils attendaient
depuis si longtemps leur salut allait
enfin se produire. Aussi se sont-ils bien
gardés de se compromettre sans re-
tour avec les Russes. Lorsque le grand-
duc Nicolas a annoncé l'intention d'al-
ler. rendre visite au Sultan avec une
escorte de 2,000 hommes, ils ont paru
peu flattés de l'énormité de ce cortège.
Le grand -duc a compris, et il s'est
contenté d'un brillant état-major. A la
suite de cette démonstration officielle,
dans laquelle le Sultan et le grand-duc ont
joué leur rôle à merveille, ce dernier est
revenu sans cesse à Constantinople. Les of-
ficiers et les agens russes ont suivi son
exemple. Chaque jour, les rues de la ville en
S3i)t remplies. Mais il ne faudrait pas
croire que ces excursions fussent tout à
fait désintéressées, La Russie a entrepris
la Èooquôte paeiûquô de la Porte. « Cette
frtitt§&ôs# tfa«t jms «ans Ignorer, bous
» écrit un de nos correspondans, WeK
» Turquie tout dépend du Sullan\efy>
» plutôt de son entourage, et ceux qtm
» croient que la Russie agit en ce mo-
» ment sur la Turquie par des menaces
» se trompent. C'est, au contraire, par des
» cajoleries, par des promesses trom-
» peuses, par des séductions plus fortes
» encore, qu'elle essaie d'arriver à son
» but. » Les dîners et les parties de plaisir
offerts par le grand-duc aux ministres, aux
grands dignitaires, aux généraux turcs se
succèdent avec une étonnante rapidité.
La Russie paraît compter surtout sur
le vieux Safvet Pacha, dont la signature
du traité de San-Stefano a brisé l'énergie
sur Réouf Pacha qui a été circonvenu de
mille manières à Saint-Pétersbourg; enfin
sur le héros de Plevna lui-même, Osman
Pacha. Sans ajouter foi au bruit qu'Osman
Pacha aurait reçu une pension du gouver-
nement de Saint-Pétersbourg, il n'est pas
impossible qu'un soldat, naturellement
peu soupçonneux, se soit laissé éblouir
par le charme de la réception exception-
nelle qui lui a été faite en Russie. La
société russe a épuisé ses plus grandes
séductions pour « l'enguirlander. » L'am-
bassadeur anglais à Constantinople
M. Layard, déploie de son côté une acti-
vité extraordinaire afin de combattre
l'influence russe. Il oppose dîners à dî-
ners, plaisirs à plaisirs conciliabules
à conciliabules. Il s>ppuie surtout
sur Ahmed Vefik Pacha, le premier
ministre, qui est un de ses vieux amis
personnels, et sur Saïd Pacha, qui a été
élevé en Angleterre et qui est un des
plus grands favoris du Sultan. On connaît
l'énergique obstination et l'honnêteté
scrupuleuse de Ahmed -Vefik Pacha
on peut donc être sûr qu'il ne se laissera
pas gagner par les avances de la Russie.
Les Turcs sont trop habiles pour
ne pas comprendre que leur vérita-
ble intérêt est du côté de l'Angleterre.
Ils se gardent bien de se prononcer ou-
vertement pour elle, caries Russes, qui
sont beaucoup plus rapprochés que les
Anglais entreraient immédiatement à
Constantinople; mais ils se mettent de
plus en plus en mesure de permettre
à ces derniers d'arriver au besoin les
premiers. C'est ainsi qu'ils ont massé
autour de la capitale une force d'en-
viron 150,000 hommes confiés à Osman
Pacha. Ils ont commencé aussi la con-
struction de nouveaux ouvrages de dé-
fense derrière les lignes russes. Les
Russes ont protesté, et les Turcs ont
cédé ostensiblement au plus vite mais
on peut être sûr qu'en fait ils n'ont
pas renoncé du tout à leurs projets.
Usant avec un art merveilleux de leur fai-
blesse, ils ont, en effet, toujours trouvé
le moyen de répondre aux demandes
de la Russie par la meilleure des fins
de non-recevoir. Ainsi les Russes avaient
affiché la prétention d'occuper Buyukdéré
et d'autres points sur le Bosphore.
Prenez garde! ont dit les Turcs, si vous
faites cela vous provoquez la guerre
les Anglais sont là Les Russes
ont demandé alors que les Turcs eux-
mêmes se retirassent de Buyukdéré et
des autres positions soit! Ont dit ceux-ci,
et ils se sont, en effet, retirés à Maslak.
Mais, quelques jours après, ils ont renvoyé
leur artillerie à Buyukdéré* et ils y ren-
trent insensiblement avec le moins de bruit
possible. On connaît les efforts infruc-
tueux des Russes pour obtenir la cession de
la flotte turque ils ont fini par propo-
ser à la Porte de leur prêter quelques
cuirassés sous prétexte de rapatrier plus
rapidement leurs troupes. Les Turcs ont
fait la sourde oreille, ils ont parlé du
danger de provoquer directement l'An-
gleterre et ont envoyé leurs vaisseaux
prendre position tout près des vais-
seaux anglais. A chaque prétention
"nouvelle ils opposent la même tactique,
qui consiste à placer la Russie dans l' al-
ternative d'employer la force pour obtenir
ce qu'ils désirent, et par conséquent de
rendre la guerre inévitable ou de renoncer
à leurs projets;
Quel parti prendront les Russes? Nous
l'ignorons mais le récit suivant d'un cor-
respondant de la Politische Correspondent, <
à San-Stefano peut donner une idée de
leur perplexité <
« Au eommeneement d'avril, le grand-duc J
Nicolas a convoqué à San-Stefano un conseil
de guerre auquel assistaient vingt-sept t
généraux. On a discuté l'occupation de
Constantinople, de Buyukdéré et de Gallipoli. c
Plusieurs généraux se sont prononcés pour
l'occupation immédiate de ces deux derniers
points et ont déclaré que c'était une grande
faute d'avoir tardé si longtemps à s'en emparer. 1
Il va sans dire qu'il a été question dans ce con- 1
seil de l'attitude éventuelle de la Turquie, et
qu'on s'est demandé s'il fallait s'attendre s
à voir les Turcs évacuer et livrer sans ré- i
sistance aux B-usses les positions de"Buyuk-
déré et de Boulair. Plusieurs généraux c
ont insisté pour qu'on bravât le danger d'une ç,
résistance turque et pour qu'on s'empa- c
rât sans tarder de positions d'une impor- i
tance capitale et qui pourraient devenir plus c
tard imprenables. Le grand-duc Nicolas a c
fait savoir alors que de grands efforts étaient
faits auprès de la Porte pour la déter-
miner à un abandon volontaire de ces F
positions. Finalement il a été décidé
qu'il fallait faire marcher une force considé- t
rable sur Gallipoli, avec l'ordre de s'emparer à (
tout prix de Boulair. L'ordre- a été donné, r
en effet, au général Dandeville chargé c
de la direction dé l'entreprise. Mais à peine
cette résolution était elle prise que l'opéra-
tion a été suspendue par suite d'une dépèche 1
venue de Saint- Péter .-bourg. Toutefois, la <
dépêche recommandait au gracd-duc Nicolas i
de conserver tous ses préparatifs, aûn de
pouyoir ^commencer immédiatement l'en-
u#M^€n temps opportun. Les avant-postes
̃"WissSs sont à une heure et demie de Bou-
lair. »
Ce récit n'est-il pas' instructif? Ne
prouve-t-il pas, comme nous le disions
tout à l'heure, qu'un incident militaire
peut se produire, d'un jour à l'autre, qui
couperait courtaux négociations et rendrait
vains les efforts de la diplomatie pour
amener une entente entre la Russie et
l'Angleterre.
On nous avertit d'une erreur que nous
avons commise dans notre avant-dernier
Bulletin. Ce ne peut pas être « l'hono-
rable et docte » M. Freeman, qui ne fait
pas partie du Parlement, mais « l'honorable
et docte » sir W. Harcourt qui, à la
séance de la Chambre des Communes du
9 avril, a distribué parmi ses amis un
paquet de l'édition extraordinaire du Ti~
mes contenant le pro memoriâ du prince
Gortchakoff. Mais comme ces deux ho-
norables gentlemen sont les partisans
^tossi zélés l'un que l'autre de M. Glad-
stone, et qu'ils appartiennent tous deux
au groupe des russophiles et des bulga-
romanes les plus prononcés, on pouvait
aisément et sans inconvénient les con-
fondre.
BOURSE ©E PAAIS
Cldtsssr© le 15 la 10 Passante. SSaleeo
8 ©/ffi.
Comptant. 72 20 «/. 71 93 25 ,/»
Fin cour. 72 5 72 5
« a/» o/ffl
Comptant 102 10 102 .« =/ 10
ô 6C(®
Comptant 108 95 109 10 15
Fin cour. 108 97 1/2 108 92 1,2 5
PKTITK BOURSB DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr. 30, 25, 45. (,
3 0/0 72 fr. 30, 40., ,[[']'[
S 0/0 turc 8 fr. 121/2.
Florins (or) 60 1/8, 3/8. ̃
Hongrois 6 0/0 72 3/8,1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 147 fr. 50, 148 fr. 12 1/2.
Nous recevons de nos correspondans pai ti-
culiers les dépêches suivantes v
« Berlin, le 16 avril, soir.
» Les bruits relatifs à une réunion des am-
bassadeurs en une sorte de Conférence préli-
minaire chez le prince de Bismarck, bruits
répandus la semaine dernière et accrédités à
Vienne parundiplomatevenantde Berlin, sont
dénués de fondement. L'opinion dominante
ici dans les cercles diplomatiques est que les
pourparlers de cabinet à cabinet suffiront sans
doute pour préparer le terrain du Congrès.
Ces pourparlers sontrepris maintenant, et l'on
fait observer que les publications récentes de
circulaires, memoranda, etc., constituent déjà
une véritable discussion des questions pen-
dantes. De cela à une discussion formelle, il
n'y a qu'un pas.
v La Nordcleutsche Allgenteine Zeitung com-
mente ce soir le Bulletin d'hier du Journal
des Débats, dont l'anayse a été transmise par
le télégraphe. Elle constate avec satisfaction
qu'on a renoncéen France à mettre toujours
en suspicion la politique de l'AlLemagne,
mais elle s'étonne du zèle de la presse française
à exhorter l'Allemagne au. rôle scabreux de
médiateur quand d'un autre côté elle semble
se prononcer si vivement en faveur de l'An-
gleterre. »
« Vienne, le 16 avril, soir.
» Des pourparlers sont engagés en ce mo-
ment entre la Porte et le cabinet de Vienne
au sujet des réfugiés sur le territoire autri-
chien qui doivent être rapatriés vers la fin
d'avril, terme auquel expire le crédit qui a
été accordé pour eux. Il se pourrait que ce
rapatriement s'effectuât sous la protection de
la force armée autrichienne, la Turquie ne
pouvant garantir le maintien de l'ordre. »
KfcSégpapiîSe ppfvéet
(Service télégraphique de l'agence Havas.J
Londres, le 15 avril.
La correspondance diplomatique contenant la
circulaire et l'annexe à la circulaire du prince
Gortcliakoff, communiquées le 13 avril au mar-
quis de Salisbury, a été distribuée aujourd'hui.
La correspondance comprend en outre une dé-
pêche du marquis de Salisbury à lord Loftus, en
date du 11 avril, dans laquelle il lui communique
un télégramme du prince Gortchakoff au comte
Schouvaloff.
Le prince Gortchakoff flit que le texte complet
du traité préliminaire a été communiqué aux
puissances en leur laissant pleine liberté d'appré-
ciation. ̃•̃•
Le chancelier ajoute que la communication faite
par sir H. Elliot3 suivant laquelle il aurait déclaré
à l'agent roumain que la Russie s'opposerait à ce
que l'arLicle relatif à la rétrocession de la Bessa-
rabie fût discuté dans le Congrès, s'il a lieu, doit
être fondée sur un malentendu.
Une déclaration semblable serait d'ailleurs illo-
gique, puisqu'il ne saurait être interdit à aucun
membre du Congrès de proposer la discussion de
questions en rapport avec le traité.
Londres, le 16 avril.
Le Tintes publie les nouvelles suivantes
Berlin, le 15. Le gouvernement russe prépare
l'organisation d'une levée générale de tous les
hommes qui sont sous le coup de la loi militaire.
Des passe-ports pour l'étranger sont donnés
seulement aux poroonnoe âgées de plus de qua-
rante-six ai^s.
Constantinople, le 15. Dimanche et lundi
derniers, il s'est manifesté une certaine crainte
que les Russes ne tentassent un coup de main
contre Constantinople; cette crainte provenait
des bruits qu'avait fait naître le mécontentement
des Russes en voyant se prolonger l'incertitude
delà situation.
Sainl-Pétersbourg, le 15 avril. Un échange
de vues amical et semi-ofticiel a eu lieu aujour-
d'hui entre les cabinets de Londres .et de Saint-
Pétersbourg. Le cabinet de Londres a exprimé
son désir sincère d'une solution pacifique il a
repoussé l'accusation de chercher a soulever des
obstacles inutiles dans les négociations, mais il
maintient en même temps son désir que le traité
entier soit placé devant le Congrès
Le cabinet de Saint-PiHersbourg a répondu qu'il
ne pouvait pas distinguer de différence entre ce
qu'il avait fait et ce qu'on, désirait lui voir faire.
Il a communiqué le traité en entier aux puissan-
ces il a démenti l'existence de clauses secrètes;
il a admis la pleine liberté de diacuter le traité
en Congrès, se réservant à lui-même seulement
la même liberté d'action qui serait accordée aux
autres cabinets; la réponse du prince Gortchakoff
à la circulaire de lord Salisbury est une preuve
que la Russie est toute disposée à discuter même
les clauses les plus importantes du traité de San-
Stefano.
« Cependant, continue le Times, dans les con-
versations qui n'ont aucun caractère officiel les
Russes expriment toujours l'idée que l'Angle-
terre cherche à les humilier et à déchirer le
traité. Or, ils ne veulent pas permettre que le
traité soit anéanti, quoiqu'ils soient prêts à lui
faire subir toutes les modifications nécessaires.
» La Conférence préliminaire semble être une
question hors de difficulté. »
Le Standard publie les nouvelles ci-après
Pesth, le 15.– L'entente entre la Russie et l'Au-
triche est rétablie, la Russie ayant consenti à li-
miter l'occupation de la Bulgarie à une durée
d'un an, à modifier les frontières occidentales de
la Bulgarie, à amoindrir l'agrandissement de la
Serbie et du Monténégro enfin à permettre l'é-
tablissement du protectorat autrichien sur tout
l'occident de la Turquie.
Constantinople, le 15. Les Russes occupent
Shoumla.
Un journal anglais annonce que M. Forster
adressera aujourd'hui dans la Chambre des Com-
munes, à sir Stafford Northcote, une interpella-
tion sur l'état, actuel des négociations relatives
au traité de San-Stefano.
Londres, le 16 avril.
Le Fîmes publie dans sa seconde édition la dé-
,p6ghe suivante :̃ « Vienne, le 16 avril.'
̃ « Vienne, le 16 avril.
» Le grand-duc Nicolas doit retourner à Saint-
Pétersbourg et sera remplacé à San-Stefano par
le général Totleben.
» Ce changement est considéré ici comme une
mesure de conciliation. »
Berlin, le 16 avril.
La Gazelle de l'Allemagne du Nord, répondant
à l'article publié hier par le Journal des Débats,
et dans lequel il est fait appel à la médiation de
l'Allemagne, écrit
« Quelque dignes de remarque que soient les
témoignages de confiance que nous prodiguent
dans ces derniers temps nos voisins de l'Ouest,
et quelque bienfaisant qae nous paraisse ce con-
traste avec leur système antérieur de suspicion
à notre égard, nous sommes d'avis néanmoins
que la presse française déploie trop de zèle pour en-
traîner l'Allemagne au rôle de médiateur, rôle qui,
dans les conjonctures présentes, ne laisse pas
d'avoir son côté fort embarrassant. Nous som-
mes d'autant plus portés à cette observation
que l'opinion publique en France, en tant qu'elle
se manifeste par la presse, incline d'une façon de
plus en plus décidée du côté de l'Angleterre. »#
Vienne, le 16 avril.
D'après des renseignemens puisés à bonne
source, la situation serait actuellement celle-ci
C'est l'Autriche qui a pris l'initiative de l'appel
à la médiation allemande, en priant M. de Bis-
marck d'interposer ses bons offices pour amener
un arrangement entre la Russie, l'Angleterre et
l'Autriche.
M. de Bismarck a répondu, après quelque hési-
tation, qu'il ne pouvait assumer cette tache que
si le désir lui en était exprimé par les trois cours
intéressées.
La; Russie a joint alors ses instances à celles
de l'Autriche, mais on ignore encore les inten-
tions du gouvernement anglais à cet égard.
Athènes, le 16 avril.
Les négociations pour un armistice en Thessa-
lie continuent.
Le gouvernement hellénique a accepté l'invita-
tion de l'Amérique, faite par le général Read, de
participer à une conférence monétaire.
Bucharest, le 16 avril.
La navigation du Danube est complètement ré-
tablie aussi bien en aval qu'en amont, tous les
obstacles étant levés.
Des bateaux de Vienne sont attendus inces-
samment.
Les ennemis de la république, les ad-
versaires du gouvernement actuel sont
bien embarrassés. Ils ont beau chercher
des motifs ou des prétextes spécieux à
leur opposition, ils n'en trouvent pas, ils
sont réduits à dénigrer. La politique lan-
guit, et, malgré les efforts que l'on fait
pour enfler les petits incidens et leur don-
ner une importance" artificielle, le ton de
la presse est traînant et les journaux sont
un peu vides. Vous verrez qu'il faudra
renoncer bientôt à grossir des riens pour
leur faire tenir de la place, et que le seul
moyen d'intéresser sera d'étudier sérieu-
sement des questions sérieuses. C'est ce
qui arrive d'ordinaire lorsque la forme du
gouvernement ne peut être contestée; les
partis se taisent ou ne sont plus écoutés
les esprits, délivrés d'une préoccupation
encombrante, rassurés pour le présent et
confians dans l'avenir, se tournent vers
les affaires courantes et les traitent en
elles-mêmes et pour elles-mêmes, sans les
rapporter violemment à des intérêts poli-
tiques qui leur sont étrangers.
Il semble qu'à la veille de l'Expo-
sition universelle, le moment serait venu
d'opérer cette transformation dans nos
habitudes par malheur, la pensée même
de l'Exposition est un cauchemar pour
certains partis, et les bonapartistes
en particulier ne se consolent pas
d'un succès dont ils ne peuvent plus
contester la vraisemblance. Il faut
être jusje pourtant; tous les bonapar-
tistes n'en sont pas là, mais beaucoup
d'entre eux et ils né s'en cachent
guère. Leurs journaux ont fait ce qu'ils
ont pu pour que l'Exposition, échouât;
ils continuent leu§, honnête campagne
et ils y sont aidés par le pessimisme
des journaux de la droite à quelque
nuance de la coalition qu'ils appartien-
nent. Seulement, ce qui chez les uns
est un dessein arrêté et l'exécution d'un
plan dont ils ont conscience et dont ils
acceptent la responsabilité, n'est peut-
être chez les autres qu'un effet de la
mauvaise humeur et de l'orgueil blessé.
Jamais blessures n'ont été plus profon-
des Des hommes qui se croyaient créés
et mis au monde pour gouverner leurs
semblables ont été impitoyablement re-
poussés par le suffrage universel. Ils ont
tout perdu, sauf leurs illusions sur eux-
mêmes. Ils ne croiront jamais qu'ils aient
pu se tromper, mais ils sont très convain-
cus que le pays se trompe et qu'il paiera
cher son erreur. Les uns puisent leur foi
dans un principe qui est pour eux un
dogme religieux, et ce sont les plus res-
pectables les autres la prennent dans la
bonne opinion qu'ils ont de leur capacité,
et ce ne sont pas les moins obstinés. Ces
derniers ne croient pas au droit divin, et ils
estimentlesplébiscitesàlaplusjusle valeur;
ils seraient républicains au besoin, mais à la
condition que la république se laissât do-
cilement gouverner par eux, dont c'est
le métier et la vocation. Comment les
choses pourraient-elles bien marcher dans
un pays assez aveugle pour ne pas recon-
naître leur mérite et pour ne pas leur
confier le soin de ses destinées ? Ils sont
à l'écart, ils sont relégués dans l'Opposi-
tion donc, tout va mal. Voilà qui est pour
eux plus clair qu'un syllogisme! Ne leur
demandez pas de regarder la France de plus
près afinde la juger mieux. IlssaArent àquoi
s'en tenir sur l'état du pays.puisqu'ils savent
qu'ils n'y sont pour rien. Achille, sous sa
tente, n'avait pas besoin de s'informer de
l'armée grecque il n'y était plus, cela
suffisait pour que l'armée fût compromise
et perdue, et il pouvait en parler doctora-
lement. Il attendait qu'on vînt le chercher
avec des larmes et des supplications.
Nos hommes d'aujourd'hui savent bien
qu'on viendra un jour les chercher de
même, et immédiatement ils sauveront la
France mais quand ? et que de mal-
heurs, que de désastres que d'émotions
cruelles en attendant
Un étranger qui lirait les journaux de la
droite pourrait aisément s'imaginer que
nous vivons sous une sorte de terreur la-
tente mais réelle et que toutes les fonc-
tions du pays sont en quelque sorte te-
nues en suspens. L'épée de Damoclès est
une faible image pour l'imagination de nos
impressionnistes politiques. Le malheur est
qu'il leur est impossible de signaler aucun
fait, aucun acte, aucun symptôme assez
graves pour entretenir chez les autres
l'état psychologique dans lequel ils par-
viennent à se conserver tant bien que
mal. Jls continuent machinalement à
jouer un accompagnement des plus lu-
gubres mais aucun air, aucune mélodie
saisissables ne viennent s'y adapter. Ils
ont peur, mais, comme ils ne peuvent pas
dire de quoi, ils ont de la peine à faire peur
autour d'eux. Le moindre bruit les frappe
d'effroi. Vous n'avez rien entendu? disent-
ils. Qu'y a-t-il? qu'allons-nous devenir?
Puis on s'aperçoit qu'il n'y a rien du
tout et que le calme est complet. Ce n'était
rien, et il faudrait rire mais nos hommes
ne rient ^pas, même entre eux, de peur
sans doute d'en prendre l'habitude, etc'est
ce qui les distingue des anciens augures.
Un étranger, nous le répétons, pourrait se
laisser prendre à l'effet énervant de ce ré-
gime mental mais, en France, comment
s'y tromper? L'abonné lit son journal
le sourcil froncé. Tout va mal, pense-
t-il nous sommes « travaillés par la pro-
pagande radicale la plus éhontée »; l'ad-
ministration est désorganisée le gouver-
nement est dominé par les faclions; c'est
M. Gambetta qui le mène. Mais, à propos de
M. Gambetta, qu'est devenu ce conspira-
teur imprudent et compromettant ? Où
est M. Gambetta? On n'entend plus par-
ler de lui. Est-il à Rome ou à Berlin?
Est-il allé à Saint-Pétersbourg « présenter
ses hommages au czar et offrir ses services
au chancelier russe? » Rien n'est plus
probable, mais qu'en dit le ministre des
affaires étrangères ? M. Gambetta aurait-
il « une politique qu'il .conduit à part de
celle (sic) de M. Waddington? » Tout est
fini Tout va de mal en pis Ainsi rai-
sonne, en balbutiant ce qu'il lit, l'a-
bonné du Français, puis il lève lès yeux
au ciel.
Soupire, étend les bras, ferme l'œil et s'endort
profondément si c'est le soir, ou s'en va
tranquillement à ses affaires si c'est le
matin. Ne sait-il pas qu'au bout du
compte il n'a rien à craindre, ne court
aucun danger, et peut en toute sécurité
travailler ou ne rien faire?
En était-il de même le 13 décembre. der-
nier ? C'est alors que tout le monde tremblait t
et que l'incertitude du lendemain avait pa-
ralysé lés esprits. L'inconcevable obsti-
nation de quelques hommes, d'ailleurs
sans idée et sans système, tenait le pays
en échec. Il semblait que nous étions pla-
cés entre un coup d'Etat ou le refus du
budget. L'inquiétude était à son comble.
On ne saurait trop admirer avec quelle
facilité la détente s'est produite, sans se-
cousse, sans réaction violente, sans au-
cun, de ces contre-coups qui étaient à
craindre et qui n'auraient pas manqué de
se produire si le parti républicain n'avait
pas montré tant de sagesse, et le gouver-
nement tant de modération et de fermeté.
Le Français adresse pourtant au minis-
tère un reproche qui a sa valeur; c'est
d'avoir révoqué, pour l'exemple, quel-
ques personnages importons tels que
MM. Grivart, le général Ducrot, le général j
de Geslin. N'aurait-il pas mieux fait de
continuer, en la poursuivant dans le (
sens contraire, « la chasse aux pe- i
tits » inaugurée par le gouvernement (
du 16 mai? Quelle sécurité peut-il y <
avoir pour les petits lorsque les grands 1
sont si peu ménagés? Les plus infimes <
insectes ont été « remplis d'effroi » dans (
la plaine lorsqu'ils ont vu que l'aigle était l
foudroyé dans son aire inaccessible. Le c
Français en conclut qu'on a fait l'inverse
de ce qu'il fallait faire; thèse ingénieuse,
sans aucun doute, et digne d'avoir été in- g
spirée par quelque noble victime, mais qui l
ne serait peut-êlre pas du goût des petits
employés. Le ministère actuel, nous ne
saurions l'en défendre, a fait retomber les
responsabilités sur ceux qui les avaient
prises; il a aimé mieux frapper les chefs
coupables que les soldats qui n'a-
vaient pu qu'obéir; et pour cela il
n'a pas hésité à monter, sans éprouver
de vertige, aussi haut qu'il a fallu mon-
ter, et même jusqu'à « M. de Pontain (sic)
de Resbecq », qui est aussi, paraît-il, un
grand personnage, bien que le Français
ignore son nom et l'écrive de travers.
Tels sont les griefs contre le ministère,
les singuliers motifs pour lesquels on
voudrait faire croire à la France qu'elle
est bien malade. La France n'en croit
rien et se prépare à l'Exposition qui sera
ouverte dans quinze jours. Si elle pre-
nait plus de 'garde à ce que disent
les journaux réactionnaires elle "se
demanderait peut-être ce qu'on veut en-
core d'elle, et pour quel dessein, dans
quelle espérance secrète, ces journaux
continuent leur propagande éplorée.
Mais elle ne les écoute pas et elle se com-
porte comme un pays en parfaite santé
à quoi les journaux de la droite peuvent
dire, il est vrai, comme le médecin de
Molière « Mauvais signe, lorsqu'un ma-
lade ne sent pas son mal !» »
FRANCIS CHARMES.
Au fur et à mesure que la Chambre des
Députés examine les dossiers des candidats
officiels du gouvernement du 16 mai, les in-
validations augmentent et, à bien peu d'ex-
ceptions près, quatre sur trente-six,
ce sont des candidats républicains qui ont
remplacé les députés invalidés.
Voyant que la direction politique des
affaires du pays leur échappe sans espoir
de retour, les adversaires de la république,
toujours désireux de troubler l'état actueldes
choses sinon par des attaques directes, au
moins par des insinuations, se sont réfugiés
dans les soupçons à jeter sur la gestion de
nos finances. Ils veulent faire croire que les
intérêts du Trésor ne sont pas défendus, et
l'un de leurs refrains s'attaque aux bénéfices
énormes que les concessionnaires d'un che-
min de fer d'Algérie auraient réalisés, grâce
aux stipulations d'une convention passée
quelque temps avant le 16 mai.
Il s'agit du chemin de fer de Tunis à
Constantine, relié à un chemin de fer déjà
existant allant de Bône à Guelma. L'ensemble
de ce réseau est connu sous la dénomination
de « chemin de fer de Bône-Guelma et pro-
longemens. »
L'intérêt politique et commercial qu'il y
avait à mettre en communication l'Algérie et
la Régence de Tunis a fait accueillir par le
gouvernement et par les Chambres une pro-
position de construire les nouveaux, chemins
de fer moyennant une garantie d'intérêt.
Mais, en entrant dans cette voie, le gouver.
nement recherchait une combinaison qui ne
l'exposât à aucun mécompte. Il lui fallait une
certitude absolue que le capital d'établisse-
mentneserait pas dépassé et que les frais d'ex-
ploitation seraient maintenus dans de justes
limites. On a été assez heureux pour attein-
dre ce double but, et la convention intervenue
entre le gouverneur général de l'Algérie et
les concessionnaires a été approuvée par une
.loi. ̃ •̃•̃̃' • • "̃
L'article 3 de cette Convention est ainsi
conçu "[' 'C"
« Le gouverneur général civil garantit, au
» nom de l'Etat, à la Compagnie concession-
» naire, pendant la durée de cette concession,
» un minimum de revenu net annuel de
» 6 0/0 sur le capital de premier établisse-
» ment des lignes concédées. Ce capital est,
» dès à présent, fixé à forfait.
» La garantie de revenu net commencera à
» courir du premier jour du trimestre qui
» suivra la mise en exploitation de chacune
«des sections successivement ouvertes des
» différentes lignes. » '̃̃'
Ainsi l'Etat garantit un intérêt de 6 0/0 sur
le capital, mais cette garantie a pour. base un
double forfait le capital de premier éjtablls-
sement est fixé à un chiffre qui ne peut-être
dépassé, et la garantie d'intérêt ne peut pas
s'élever à un chiffre supérieur à l'intérêt à
6 0/0 de ce capital.
Mais une garantie pure et simple aurait eu
pour résultat de désintéresser la Compagnie
et d'en faire, suivant l'expression de M. de
Freycinet, un régisseur indifférent C'est pour
éviter cet inconvénient qu'une échelle éta-
blit dès à présent par un forfait les frais d'ex-
ploitation à porter en compte. On atteint ainsi
le but qu'on cherchait d'abord de ne pouvoir
grever l'Etat que dans des proportions pré-
vues, ensuite d'intéresser la Compagnie au
développement du trafic.
D'un côté, forfait de construction; d'un au-
tre côté, forfait d'exploitation, voilà toute la
convention. Garantir l'Etat contre ces risques v
était le fait d'une bonne administration, car
il est important que l'Etat ne subisse aucun
aléa dans sa garantie.
Pour réaliser les capitaux nécessaires à la
construction des chemins de fer concédés, la
Compagnie fut autorisée à émettre 36,000 ac-
tions de 500 fr. chacune et 250,000 obliga-
tions. La Compagnie, de son côté, traita à
forfait pour la construction du chemin de
fer. Le constructeur recevait en paiement, au
fur et à mesure de l'avancement des travaux
des titres de la Société.
Cet entrepreneur vendit les titres qu'il re-
cevait en paiement à une Compagnie finan-
cière qui en fit l'émission dans le public. On
dit que l'institution financière a réalisé, sur
l'émission, des bénéfices considérables. On a,
cru pouvoir en conclure que les conditions
de la convention et de la loi étaient trop
avantageuses pour les concessionnaires, et
on est parti de là pour adresser des repro-
ches au gouvernement antérieur à celui du
16 mai.
Avant de passer outre, nous devons mettre
sous les yeux de nos lecteurs un extrait de
la loi du 26 mars 1877, qui autorisait l'étfc»
MERCREDI 17 4VRIL
im. v
ON S'ABOMNB V."
en Belgique, ea Itaiie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
ca Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
ru moyen d'une valeur payable Paris on d»
œandats-poste, soit internationaux, soit français;
en Allemagne, en Autriche; en Russie,
et dans tous les pays du Nord s
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
$sr l'envoi d'une valeur payable à Paii*.
MERCREDI 17 AVRIL
̃ ̃ ̃'̃̃
'̃ O» S'ABONNE •̃̃-̃̃ V
fao des Prôtres^Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX DB Ki'ABOKNESŒNT
un an. six mois. Trois mou*
Dépaitemens. 80 fr. 40 fr.. 20 Cf.;
Paris. 72 fr. 36 fr. A» ft.
Les «Bonnemens partent aes i« st je aa
;•,•̃• chaque mois.
Paris, na numéro S9 cent.
Bépartemen», nn numéro. 85 ccmt*-
ïn Hvondon, apply to ©owle and G°, foreign
aewspapers office, 17, Gresham street, G. P. 0.;
HH. Ueliiy, davics et O, t. Finch lano Gornhill,
E. C, London; SSSÎ. W.-H. Smith et Sou,
186, Strand, W. G., London.
A Bruxelles, à YOfjleê dt publicité, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des «ares de chemins de fer belges.
A Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero.
• F
POLITIQOC~ LT IaIT~iriilifS
f vL)i i i~, L iLfk? J)U Jt MJ i i IL M ta fi M MiutJ
Les annonces sont reçues <
̃ «bas mm. r&aeiîay, g.am«o et G»,
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOtJRWA&i
elle3 doivent toujours être agréées par la rédaction.
1 i~
PARIS
MARDI 16 AVRIL
Il semblefait, en lisant les dépêches
d'aujourd'hui, que l'accord est sur le point
de se faire entre la Russie et l'Angleterre
au sujet du Congrès. La Russie consent à
ce qu'un débat puisse être soulevé par
telle ou telle puissance sur chaque point
du traité de San-Stefano; elle affirme que
cela équivaut à la soumission du traité
tout entier exigée par l'Angleterre; elle
demande seulement qu'on lui épargne
l'humiliation de le déchirer de ses propres
mains. Que réclamait de plus l'Angle-
terre ? Rien en apparence; mais si l'on va
au fond des choses, si l'on ne s'arrête
pas à la surface des mots, si l'on descend
•jusqu'aux principes et aux intentions, on
s'aperçoit bien vite que le conflit n'est pas
aplani. L'Angleterre s'est placée sur un
terrain admirable, qu'elle ne peut aban-
donner sans perdre une des plus belles
occasions qui se soit jamais offerte à un
grand peuple désireux de relever son
prestige et de sauver sa puissance. En
proclamant que l'Europe seule était maî-
tresse de régler la question d'Orient, elle a
mis ses propres intérêts sous la sauvegarde
des intérêts de tous. Peut-elle aujour-
4'hui, même indirectement, même d'une
manière détournée, reconnaître un traité
qui est pour elle nul et non avenu ? Son
dessein bien arrêté est de le modifier ra-
dicalement le dessein de la Russie, au
contraire, en dépit des concessions appa-
rentes, est de le maintenir autant que pos-
sible intégralement. Si l'on parle aujour-
d'hui presque le même langage, on voit
donc bien qu'on ne professe pas pour cela
les mêmes doctrines, et qu'on ne poursuit
pas la réalisation des mêmes projets.
Au reste, tandis que les diplomates
jouent plus ou moins sur les mots, il se
noue à Constantinople une action vérita-
ble qui a déjà exercé et qui exercera de
plii3 en plus une influence décisive sur la
-marche des négociations. Nous avons
'souvent entendu dire Il est impossible
;,de songer à un arrangement sérieux,
à une médiation efficace, si les Russes
et les Anglais restent face à face aux
"abords du Bosphore. Rien de plus vrai,
car chaque jour risque d'amener un incident
irréparable. Mais comment résoudre la
•difficulté? Les Russes ont proposé de re-
prendre les positions que leur assignait
3'armistice, à la condition que les Anglais
-quittassent de leur côté la mer de Mar-
mara, et ce projet de retraite simultanée
a paru très conciliant à certaines per-
sonnes. Elles oubliaient malheureuse-
ment que les positions assignées par
.l'armistice placent les Russes à une fort
:petite distance de Gallipoli et de. Constan-
tinople, et que c'est pour parer aux périls
^d'une pareille situation que les Anglais se
^sont décidés à envoyer leur flotte dans
les détroits. L'Angleterre ne rappellerait
Ses vaisseaux que si la Russie consentait
à éloigner sérieusement son armée des
Dardanelles et du Bosphore, ce qu'on ne
saurait à coup sûr espérer. A défaut d'une
pareille solution, on a songé à décider
que les deux adversaires resteraient immo-
biles dans les positions qu'ils occupent.
Mais l'immobilité absplùe est impossible,
'et les Russes et les Anglais sont trop près les
uns des autres pour que les plus légers
mouvemens ne les rapprochent p.a,s,.d'une
manière dange? euse-et ne provoquent pas
des soupçons réciproques. Alors.mênie que
le Congrès parviendrait à se réunir, qui
sait si un événement imprévu, un accident
malencontreux, (unioward.event), comme
on a appelé la bataille de Navarin, ne
viendrait pas renverser l'œuvre des di-
plomates et compromettre de nouveau là
paix du monde?
Et ce n'est pas seulement, aux abords
de Constantinople qu'est le dauger à
Constantinople même, la. Russie et l'An-
gleterre jouent une partie dont les résul-
tats peuvent être décisifs. On a remarqué
èans doute, enlisant les -dépêches, les di-
verses péripéties de la lutte d'influence qui
se livre, autour de la Porte. Si les Anglais
n'avaient pas envoyé leur flotte dans
la mer de Marmara, il est certain que la
Turquie, privée d'appui, se gérait jetée
entre les bras de la Russie et aurait con-
élu avec elle une alliance offensive et dé-
fensive mais l'arrivée de l'amiral lïornby
et de ses cuirassés a profondément mo-
difié la situation. Les Turcs sont Irpp
fins pour n'avoir pas compris tout de
suite que le conflit dont ils attendaient
depuis si longtemps leur salut allait
enfin se produire. Aussi se sont-ils bien
gardés de se compromettre sans re-
tour avec les Russes. Lorsque le grand-
duc Nicolas a annoncé l'intention d'al-
ler. rendre visite au Sultan avec une
escorte de 2,000 hommes, ils ont paru
peu flattés de l'énormité de ce cortège.
Le grand -duc a compris, et il s'est
contenté d'un brillant état-major. A la
suite de cette démonstration officielle,
dans laquelle le Sultan et le grand-duc ont
joué leur rôle à merveille, ce dernier est
revenu sans cesse à Constantinople. Les of-
ficiers et les agens russes ont suivi son
exemple. Chaque jour, les rues de la ville en
S3i)t remplies. Mais il ne faudrait pas
croire que ces excursions fussent tout à
fait désintéressées, La Russie a entrepris
la Èooquôte paeiûquô de la Porte. « Cette
frtitt§&ôs# tfa«t jms «ans Ignorer, bous
» écrit un de nos correspondans, WeK
» Turquie tout dépend du Sullan\efy>
» plutôt de son entourage, et ceux qtm
» croient que la Russie agit en ce mo-
» ment sur la Turquie par des menaces
» se trompent. C'est, au contraire, par des
» cajoleries, par des promesses trom-
» peuses, par des séductions plus fortes
» encore, qu'elle essaie d'arriver à son
» but. » Les dîners et les parties de plaisir
offerts par le grand-duc aux ministres, aux
grands dignitaires, aux généraux turcs se
succèdent avec une étonnante rapidité.
La Russie paraît compter surtout sur
le vieux Safvet Pacha, dont la signature
du traité de San-Stefano a brisé l'énergie
sur Réouf Pacha qui a été circonvenu de
mille manières à Saint-Pétersbourg; enfin
sur le héros de Plevna lui-même, Osman
Pacha. Sans ajouter foi au bruit qu'Osman
Pacha aurait reçu une pension du gouver-
nement de Saint-Pétersbourg, il n'est pas
impossible qu'un soldat, naturellement
peu soupçonneux, se soit laissé éblouir
par le charme de la réception exception-
nelle qui lui a été faite en Russie. La
société russe a épuisé ses plus grandes
séductions pour « l'enguirlander. » L'am-
bassadeur anglais à Constantinople
M. Layard, déploie de son côté une acti-
vité extraordinaire afin de combattre
l'influence russe. Il oppose dîners à dî-
ners, plaisirs à plaisirs conciliabules
à conciliabules. Il s>ppuie surtout
sur Ahmed Vefik Pacha, le premier
ministre, qui est un de ses vieux amis
personnels, et sur Saïd Pacha, qui a été
élevé en Angleterre et qui est un des
plus grands favoris du Sultan. On connaît
l'énergique obstination et l'honnêteté
scrupuleuse de Ahmed -Vefik Pacha
on peut donc être sûr qu'il ne se laissera
pas gagner par les avances de la Russie.
Les Turcs sont trop habiles pour
ne pas comprendre que leur vérita-
ble intérêt est du côté de l'Angleterre.
Ils se gardent bien de se prononcer ou-
vertement pour elle, caries Russes, qui
sont beaucoup plus rapprochés que les
Anglais entreraient immédiatement à
Constantinople; mais ils se mettent de
plus en plus en mesure de permettre
à ces derniers d'arriver au besoin les
premiers. C'est ainsi qu'ils ont massé
autour de la capitale une force d'en-
viron 150,000 hommes confiés à Osman
Pacha. Ils ont commencé aussi la con-
struction de nouveaux ouvrages de dé-
fense derrière les lignes russes. Les
Russes ont protesté, et les Turcs ont
cédé ostensiblement au plus vite mais
on peut être sûr qu'en fait ils n'ont
pas renoncé du tout à leurs projets.
Usant avec un art merveilleux de leur fai-
blesse, ils ont, en effet, toujours trouvé
le moyen de répondre aux demandes
de la Russie par la meilleure des fins
de non-recevoir. Ainsi les Russes avaient
affiché la prétention d'occuper Buyukdéré
et d'autres points sur le Bosphore.
Prenez garde! ont dit les Turcs, si vous
faites cela vous provoquez la guerre
les Anglais sont là Les Russes
ont demandé alors que les Turcs eux-
mêmes se retirassent de Buyukdéré et
des autres positions soit! Ont dit ceux-ci,
et ils se sont, en effet, retirés à Maslak.
Mais, quelques jours après, ils ont renvoyé
leur artillerie à Buyukdéré* et ils y ren-
trent insensiblement avec le moins de bruit
possible. On connaît les efforts infruc-
tueux des Russes pour obtenir la cession de
la flotte turque ils ont fini par propo-
ser à la Porte de leur prêter quelques
cuirassés sous prétexte de rapatrier plus
rapidement leurs troupes. Les Turcs ont
fait la sourde oreille, ils ont parlé du
danger de provoquer directement l'An-
gleterre et ont envoyé leurs vaisseaux
prendre position tout près des vais-
seaux anglais. A chaque prétention
"nouvelle ils opposent la même tactique,
qui consiste à placer la Russie dans l' al-
ternative d'employer la force pour obtenir
ce qu'ils désirent, et par conséquent de
rendre la guerre inévitable ou de renoncer
à leurs projets;
Quel parti prendront les Russes? Nous
l'ignorons mais le récit suivant d'un cor-
respondant de la Politische Correspondent, <
à San-Stefano peut donner une idée de
leur perplexité <
« Au eommeneement d'avril, le grand-duc J
Nicolas a convoqué à San-Stefano un conseil
de guerre auquel assistaient vingt-sept t
généraux. On a discuté l'occupation de
Constantinople, de Buyukdéré et de Gallipoli. c
Plusieurs généraux se sont prononcés pour
l'occupation immédiate de ces deux derniers
points et ont déclaré que c'était une grande
faute d'avoir tardé si longtemps à s'en emparer. 1
Il va sans dire qu'il a été question dans ce con- 1
seil de l'attitude éventuelle de la Turquie, et
qu'on s'est demandé s'il fallait s'attendre s
à voir les Turcs évacuer et livrer sans ré- i
sistance aux B-usses les positions de"Buyuk-
déré et de Boulair. Plusieurs généraux c
ont insisté pour qu'on bravât le danger d'une ç,
résistance turque et pour qu'on s'empa- c
rât sans tarder de positions d'une impor- i
tance capitale et qui pourraient devenir plus c
tard imprenables. Le grand-duc Nicolas a c
fait savoir alors que de grands efforts étaient
faits auprès de la Porte pour la déter-
miner à un abandon volontaire de ces F
positions. Finalement il a été décidé
qu'il fallait faire marcher une force considé- t
rable sur Gallipoli, avec l'ordre de s'emparer à (
tout prix de Boulair. L'ordre- a été donné, r
en effet, au général Dandeville chargé c
de la direction dé l'entreprise. Mais à peine
cette résolution était elle prise que l'opéra-
tion a été suspendue par suite d'une dépèche 1
venue de Saint- Péter .-bourg. Toutefois, la <
dépêche recommandait au gracd-duc Nicolas i
de conserver tous ses préparatifs, aûn de
pouyoir ^commencer immédiatement l'en-
u#M^€n temps opportun. Les avant-postes
̃"WissSs sont à une heure et demie de Bou-
lair. »
Ce récit n'est-il pas' instructif? Ne
prouve-t-il pas, comme nous le disions
tout à l'heure, qu'un incident militaire
peut se produire, d'un jour à l'autre, qui
couperait courtaux négociations et rendrait
vains les efforts de la diplomatie pour
amener une entente entre la Russie et
l'Angleterre.
On nous avertit d'une erreur que nous
avons commise dans notre avant-dernier
Bulletin. Ce ne peut pas être « l'hono-
rable et docte » M. Freeman, qui ne fait
pas partie du Parlement, mais « l'honorable
et docte » sir W. Harcourt qui, à la
séance de la Chambre des Communes du
9 avril, a distribué parmi ses amis un
paquet de l'édition extraordinaire du Ti~
mes contenant le pro memoriâ du prince
Gortchakoff. Mais comme ces deux ho-
norables gentlemen sont les partisans
^tossi zélés l'un que l'autre de M. Glad-
stone, et qu'ils appartiennent tous deux
au groupe des russophiles et des bulga-
romanes les plus prononcés, on pouvait
aisément et sans inconvénient les con-
fondre.
BOURSE ©E PAAIS
Cldtsssr© le 15 la 10 Passante. SSaleeo
8 ©/ffi.
Comptant. 72 20 «/. 71 93 25 ,/»
Fin cour. 72 5 72 5
« a/» o/ffl
Comptant 102 10 102 .« =/ 10
ô 6C(®
Comptant 108 95 109 10 15
Fin cour. 108 97 1/2 108 92 1,2 5
PKTITK BOURSB DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr. 30, 25, 45. (,
3 0/0 72 fr. 30, 40., ,[[']'[
S 0/0 turc 8 fr. 121/2.
Florins (or) 60 1/8, 3/8. ̃
Hongrois 6 0/0 72 3/8,1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 147 fr. 50, 148 fr. 12 1/2.
Nous recevons de nos correspondans pai ti-
culiers les dépêches suivantes v
« Berlin, le 16 avril, soir.
» Les bruits relatifs à une réunion des am-
bassadeurs en une sorte de Conférence préli-
minaire chez le prince de Bismarck, bruits
répandus la semaine dernière et accrédités à
Vienne parundiplomatevenantde Berlin, sont
dénués de fondement. L'opinion dominante
ici dans les cercles diplomatiques est que les
pourparlers de cabinet à cabinet suffiront sans
doute pour préparer le terrain du Congrès.
Ces pourparlers sontrepris maintenant, et l'on
fait observer que les publications récentes de
circulaires, memoranda, etc., constituent déjà
une véritable discussion des questions pen-
dantes. De cela à une discussion formelle, il
n'y a qu'un pas.
v La Nordcleutsche Allgenteine Zeitung com-
mente ce soir le Bulletin d'hier du Journal
des Débats, dont l'anayse a été transmise par
le télégraphe. Elle constate avec satisfaction
qu'on a renoncéen France à mettre toujours
en suspicion la politique de l'AlLemagne,
mais elle s'étonne du zèle de la presse française
à exhorter l'Allemagne au. rôle scabreux de
médiateur quand d'un autre côté elle semble
se prononcer si vivement en faveur de l'An-
gleterre. »
« Vienne, le 16 avril, soir.
» Des pourparlers sont engagés en ce mo-
ment entre la Porte et le cabinet de Vienne
au sujet des réfugiés sur le territoire autri-
chien qui doivent être rapatriés vers la fin
d'avril, terme auquel expire le crédit qui a
été accordé pour eux. Il se pourrait que ce
rapatriement s'effectuât sous la protection de
la force armée autrichienne, la Turquie ne
pouvant garantir le maintien de l'ordre. »
KfcSégpapiîSe ppfvéet
(Service télégraphique de l'agence Havas.J
Londres, le 15 avril.
La correspondance diplomatique contenant la
circulaire et l'annexe à la circulaire du prince
Gortcliakoff, communiquées le 13 avril au mar-
quis de Salisbury, a été distribuée aujourd'hui.
La correspondance comprend en outre une dé-
pêche du marquis de Salisbury à lord Loftus, en
date du 11 avril, dans laquelle il lui communique
un télégramme du prince Gortchakoff au comte
Schouvaloff.
Le prince Gortchakoff flit que le texte complet
du traité préliminaire a été communiqué aux
puissances en leur laissant pleine liberté d'appré-
ciation. ̃•̃•
Le chancelier ajoute que la communication faite
par sir H. Elliot3 suivant laquelle il aurait déclaré
à l'agent roumain que la Russie s'opposerait à ce
que l'arLicle relatif à la rétrocession de la Bessa-
rabie fût discuté dans le Congrès, s'il a lieu, doit
être fondée sur un malentendu.
Une déclaration semblable serait d'ailleurs illo-
gique, puisqu'il ne saurait être interdit à aucun
membre du Congrès de proposer la discussion de
questions en rapport avec le traité.
Londres, le 16 avril.
Le Tintes publie les nouvelles suivantes
Berlin, le 15. Le gouvernement russe prépare
l'organisation d'une levée générale de tous les
hommes qui sont sous le coup de la loi militaire.
Des passe-ports pour l'étranger sont donnés
seulement aux poroonnoe âgées de plus de qua-
rante-six ai^s.
Constantinople, le 15. Dimanche et lundi
derniers, il s'est manifesté une certaine crainte
que les Russes ne tentassent un coup de main
contre Constantinople; cette crainte provenait
des bruits qu'avait fait naître le mécontentement
des Russes en voyant se prolonger l'incertitude
delà situation.
Sainl-Pétersbourg, le 15 avril. Un échange
de vues amical et semi-ofticiel a eu lieu aujour-
d'hui entre les cabinets de Londres .et de Saint-
Pétersbourg. Le cabinet de Londres a exprimé
son désir sincère d'une solution pacifique il a
repoussé l'accusation de chercher a soulever des
obstacles inutiles dans les négociations, mais il
maintient en même temps son désir que le traité
entier soit placé devant le Congrès
Le cabinet de Saint-PiHersbourg a répondu qu'il
ne pouvait pas distinguer de différence entre ce
qu'il avait fait et ce qu'on, désirait lui voir faire.
Il a communiqué le traité en entier aux puissan-
ces il a démenti l'existence de clauses secrètes;
il a admis la pleine liberté de diacuter le traité
en Congrès, se réservant à lui-même seulement
la même liberté d'action qui serait accordée aux
autres cabinets; la réponse du prince Gortchakoff
à la circulaire de lord Salisbury est une preuve
que la Russie est toute disposée à discuter même
les clauses les plus importantes du traité de San-
Stefano.
« Cependant, continue le Times, dans les con-
versations qui n'ont aucun caractère officiel les
Russes expriment toujours l'idée que l'Angle-
terre cherche à les humilier et à déchirer le
traité. Or, ils ne veulent pas permettre que le
traité soit anéanti, quoiqu'ils soient prêts à lui
faire subir toutes les modifications nécessaires.
» La Conférence préliminaire semble être une
question hors de difficulté. »
Le Standard publie les nouvelles ci-après
Pesth, le 15.– L'entente entre la Russie et l'Au-
triche est rétablie, la Russie ayant consenti à li-
miter l'occupation de la Bulgarie à une durée
d'un an, à modifier les frontières occidentales de
la Bulgarie, à amoindrir l'agrandissement de la
Serbie et du Monténégro enfin à permettre l'é-
tablissement du protectorat autrichien sur tout
l'occident de la Turquie.
Constantinople, le 15. Les Russes occupent
Shoumla.
Un journal anglais annonce que M. Forster
adressera aujourd'hui dans la Chambre des Com-
munes, à sir Stafford Northcote, une interpella-
tion sur l'état, actuel des négociations relatives
au traité de San-Stefano.
Londres, le 16 avril.
Le Fîmes publie dans sa seconde édition la dé-
,p6ghe suivante :̃ « Vienne, le 16 avril.'
̃ « Vienne, le 16 avril.
» Le grand-duc Nicolas doit retourner à Saint-
Pétersbourg et sera remplacé à San-Stefano par
le général Totleben.
» Ce changement est considéré ici comme une
mesure de conciliation. »
Berlin, le 16 avril.
La Gazelle de l'Allemagne du Nord, répondant
à l'article publié hier par le Journal des Débats,
et dans lequel il est fait appel à la médiation de
l'Allemagne, écrit
« Quelque dignes de remarque que soient les
témoignages de confiance que nous prodiguent
dans ces derniers temps nos voisins de l'Ouest,
et quelque bienfaisant qae nous paraisse ce con-
traste avec leur système antérieur de suspicion
à notre égard, nous sommes d'avis néanmoins
que la presse française déploie trop de zèle pour en-
traîner l'Allemagne au rôle de médiateur, rôle qui,
dans les conjonctures présentes, ne laisse pas
d'avoir son côté fort embarrassant. Nous som-
mes d'autant plus portés à cette observation
que l'opinion publique en France, en tant qu'elle
se manifeste par la presse, incline d'une façon de
plus en plus décidée du côté de l'Angleterre. »#
Vienne, le 16 avril.
D'après des renseignemens puisés à bonne
source, la situation serait actuellement celle-ci
C'est l'Autriche qui a pris l'initiative de l'appel
à la médiation allemande, en priant M. de Bis-
marck d'interposer ses bons offices pour amener
un arrangement entre la Russie, l'Angleterre et
l'Autriche.
M. de Bismarck a répondu, après quelque hési-
tation, qu'il ne pouvait assumer cette tache que
si le désir lui en était exprimé par les trois cours
intéressées.
La; Russie a joint alors ses instances à celles
de l'Autriche, mais on ignore encore les inten-
tions du gouvernement anglais à cet égard.
Athènes, le 16 avril.
Les négociations pour un armistice en Thessa-
lie continuent.
Le gouvernement hellénique a accepté l'invita-
tion de l'Amérique, faite par le général Read, de
participer à une conférence monétaire.
Bucharest, le 16 avril.
La navigation du Danube est complètement ré-
tablie aussi bien en aval qu'en amont, tous les
obstacles étant levés.
Des bateaux de Vienne sont attendus inces-
samment.
Les ennemis de la république, les ad-
versaires du gouvernement actuel sont
bien embarrassés. Ils ont beau chercher
des motifs ou des prétextes spécieux à
leur opposition, ils n'en trouvent pas, ils
sont réduits à dénigrer. La politique lan-
guit, et, malgré les efforts que l'on fait
pour enfler les petits incidens et leur don-
ner une importance" artificielle, le ton de
la presse est traînant et les journaux sont
un peu vides. Vous verrez qu'il faudra
renoncer bientôt à grossir des riens pour
leur faire tenir de la place, et que le seul
moyen d'intéresser sera d'étudier sérieu-
sement des questions sérieuses. C'est ce
qui arrive d'ordinaire lorsque la forme du
gouvernement ne peut être contestée; les
partis se taisent ou ne sont plus écoutés
les esprits, délivrés d'une préoccupation
encombrante, rassurés pour le présent et
confians dans l'avenir, se tournent vers
les affaires courantes et les traitent en
elles-mêmes et pour elles-mêmes, sans les
rapporter violemment à des intérêts poli-
tiques qui leur sont étrangers.
Il semble qu'à la veille de l'Expo-
sition universelle, le moment serait venu
d'opérer cette transformation dans nos
habitudes par malheur, la pensée même
de l'Exposition est un cauchemar pour
certains partis, et les bonapartistes
en particulier ne se consolent pas
d'un succès dont ils ne peuvent plus
contester la vraisemblance. Il faut
être jusje pourtant; tous les bonapar-
tistes n'en sont pas là, mais beaucoup
d'entre eux et ils né s'en cachent
guère. Leurs journaux ont fait ce qu'ils
ont pu pour que l'Exposition, échouât;
ils continuent leu§, honnête campagne
et ils y sont aidés par le pessimisme
des journaux de la droite à quelque
nuance de la coalition qu'ils appartien-
nent. Seulement, ce qui chez les uns
est un dessein arrêté et l'exécution d'un
plan dont ils ont conscience et dont ils
acceptent la responsabilité, n'est peut-
être chez les autres qu'un effet de la
mauvaise humeur et de l'orgueil blessé.
Jamais blessures n'ont été plus profon-
des Des hommes qui se croyaient créés
et mis au monde pour gouverner leurs
semblables ont été impitoyablement re-
poussés par le suffrage universel. Ils ont
tout perdu, sauf leurs illusions sur eux-
mêmes. Ils ne croiront jamais qu'ils aient
pu se tromper, mais ils sont très convain-
cus que le pays se trompe et qu'il paiera
cher son erreur. Les uns puisent leur foi
dans un principe qui est pour eux un
dogme religieux, et ce sont les plus res-
pectables les autres la prennent dans la
bonne opinion qu'ils ont de leur capacité,
et ce ne sont pas les moins obstinés. Ces
derniers ne croient pas au droit divin, et ils
estimentlesplébiscitesàlaplusjusle valeur;
ils seraient républicains au besoin, mais à la
condition que la république se laissât do-
cilement gouverner par eux, dont c'est
le métier et la vocation. Comment les
choses pourraient-elles bien marcher dans
un pays assez aveugle pour ne pas recon-
naître leur mérite et pour ne pas leur
confier le soin de ses destinées ? Ils sont
à l'écart, ils sont relégués dans l'Opposi-
tion donc, tout va mal. Voilà qui est pour
eux plus clair qu'un syllogisme! Ne leur
demandez pas de regarder la France de plus
près afinde la juger mieux. IlssaArent àquoi
s'en tenir sur l'état du pays.puisqu'ils savent
qu'ils n'y sont pour rien. Achille, sous sa
tente, n'avait pas besoin de s'informer de
l'armée grecque il n'y était plus, cela
suffisait pour que l'armée fût compromise
et perdue, et il pouvait en parler doctora-
lement. Il attendait qu'on vînt le chercher
avec des larmes et des supplications.
Nos hommes d'aujourd'hui savent bien
qu'on viendra un jour les chercher de
même, et immédiatement ils sauveront la
France mais quand ? et que de mal-
heurs, que de désastres que d'émotions
cruelles en attendant
Un étranger qui lirait les journaux de la
droite pourrait aisément s'imaginer que
nous vivons sous une sorte de terreur la-
tente mais réelle et que toutes les fonc-
tions du pays sont en quelque sorte te-
nues en suspens. L'épée de Damoclès est
une faible image pour l'imagination de nos
impressionnistes politiques. Le malheur est
qu'il leur est impossible de signaler aucun
fait, aucun acte, aucun symptôme assez
graves pour entretenir chez les autres
l'état psychologique dans lequel ils par-
viennent à se conserver tant bien que
mal. Jls continuent machinalement à
jouer un accompagnement des plus lu-
gubres mais aucun air, aucune mélodie
saisissables ne viennent s'y adapter. Ils
ont peur, mais, comme ils ne peuvent pas
dire de quoi, ils ont de la peine à faire peur
autour d'eux. Le moindre bruit les frappe
d'effroi. Vous n'avez rien entendu? disent-
ils. Qu'y a-t-il? qu'allons-nous devenir?
Puis on s'aperçoit qu'il n'y a rien du
tout et que le calme est complet. Ce n'était
rien, et il faudrait rire mais nos hommes
ne rient ^pas, même entre eux, de peur
sans doute d'en prendre l'habitude, etc'est
ce qui les distingue des anciens augures.
Un étranger, nous le répétons, pourrait se
laisser prendre à l'effet énervant de ce ré-
gime mental mais, en France, comment
s'y tromper? L'abonné lit son journal
le sourcil froncé. Tout va mal, pense-
t-il nous sommes « travaillés par la pro-
pagande radicale la plus éhontée »; l'ad-
ministration est désorganisée le gouver-
nement est dominé par les faclions; c'est
M. Gambetta qui le mène. Mais, à propos de
M. Gambetta, qu'est devenu ce conspira-
teur imprudent et compromettant ? Où
est M. Gambetta? On n'entend plus par-
ler de lui. Est-il à Rome ou à Berlin?
Est-il allé à Saint-Pétersbourg « présenter
ses hommages au czar et offrir ses services
au chancelier russe? » Rien n'est plus
probable, mais qu'en dit le ministre des
affaires étrangères ? M. Gambetta aurait-
il « une politique qu'il .conduit à part de
celle (sic) de M. Waddington? » Tout est
fini Tout va de mal en pis Ainsi rai-
sonne, en balbutiant ce qu'il lit, l'a-
bonné du Français, puis il lève lès yeux
au ciel.
Soupire, étend les bras, ferme l'œil et s'endort
profondément si c'est le soir, ou s'en va
tranquillement à ses affaires si c'est le
matin. Ne sait-il pas qu'au bout du
compte il n'a rien à craindre, ne court
aucun danger, et peut en toute sécurité
travailler ou ne rien faire?
En était-il de même le 13 décembre. der-
nier ? C'est alors que tout le monde tremblait t
et que l'incertitude du lendemain avait pa-
ralysé lés esprits. L'inconcevable obsti-
nation de quelques hommes, d'ailleurs
sans idée et sans système, tenait le pays
en échec. Il semblait que nous étions pla-
cés entre un coup d'Etat ou le refus du
budget. L'inquiétude était à son comble.
On ne saurait trop admirer avec quelle
facilité la détente s'est produite, sans se-
cousse, sans réaction violente, sans au-
cun, de ces contre-coups qui étaient à
craindre et qui n'auraient pas manqué de
se produire si le parti républicain n'avait
pas montré tant de sagesse, et le gouver-
nement tant de modération et de fermeté.
Le Français adresse pourtant au minis-
tère un reproche qui a sa valeur; c'est
d'avoir révoqué, pour l'exemple, quel-
ques personnages importons tels que
MM. Grivart, le général Ducrot, le général j
de Geslin. N'aurait-il pas mieux fait de
continuer, en la poursuivant dans le (
sens contraire, « la chasse aux pe- i
tits » inaugurée par le gouvernement (
du 16 mai? Quelle sécurité peut-il y <
avoir pour les petits lorsque les grands 1
sont si peu ménagés? Les plus infimes <
insectes ont été « remplis d'effroi » dans (
la plaine lorsqu'ils ont vu que l'aigle était l
foudroyé dans son aire inaccessible. Le c
Français en conclut qu'on a fait l'inverse
de ce qu'il fallait faire; thèse ingénieuse,
sans aucun doute, et digne d'avoir été in- g
spirée par quelque noble victime, mais qui l
ne serait peut-êlre pas du goût des petits
employés. Le ministère actuel, nous ne
saurions l'en défendre, a fait retomber les
responsabilités sur ceux qui les avaient
prises; il a aimé mieux frapper les chefs
coupables que les soldats qui n'a-
vaient pu qu'obéir; et pour cela il
n'a pas hésité à monter, sans éprouver
de vertige, aussi haut qu'il a fallu mon-
ter, et même jusqu'à « M. de Pontain (sic)
de Resbecq », qui est aussi, paraît-il, un
grand personnage, bien que le Français
ignore son nom et l'écrive de travers.
Tels sont les griefs contre le ministère,
les singuliers motifs pour lesquels on
voudrait faire croire à la France qu'elle
est bien malade. La France n'en croit
rien et se prépare à l'Exposition qui sera
ouverte dans quinze jours. Si elle pre-
nait plus de 'garde à ce que disent
les journaux réactionnaires elle "se
demanderait peut-être ce qu'on veut en-
core d'elle, et pour quel dessein, dans
quelle espérance secrète, ces journaux
continuent leur propagande éplorée.
Mais elle ne les écoute pas et elle se com-
porte comme un pays en parfaite santé
à quoi les journaux de la droite peuvent
dire, il est vrai, comme le médecin de
Molière « Mauvais signe, lorsqu'un ma-
lade ne sent pas son mal !» »
FRANCIS CHARMES.
Au fur et à mesure que la Chambre des
Députés examine les dossiers des candidats
officiels du gouvernement du 16 mai, les in-
validations augmentent et, à bien peu d'ex-
ceptions près, quatre sur trente-six,
ce sont des candidats républicains qui ont
remplacé les députés invalidés.
Voyant que la direction politique des
affaires du pays leur échappe sans espoir
de retour, les adversaires de la république,
toujours désireux de troubler l'état actueldes
choses sinon par des attaques directes, au
moins par des insinuations, se sont réfugiés
dans les soupçons à jeter sur la gestion de
nos finances. Ils veulent faire croire que les
intérêts du Trésor ne sont pas défendus, et
l'un de leurs refrains s'attaque aux bénéfices
énormes que les concessionnaires d'un che-
min de fer d'Algérie auraient réalisés, grâce
aux stipulations d'une convention passée
quelque temps avant le 16 mai.
Il s'agit du chemin de fer de Tunis à
Constantine, relié à un chemin de fer déjà
existant allant de Bône à Guelma. L'ensemble
de ce réseau est connu sous la dénomination
de « chemin de fer de Bône-Guelma et pro-
longemens. »
L'intérêt politique et commercial qu'il y
avait à mettre en communication l'Algérie et
la Régence de Tunis a fait accueillir par le
gouvernement et par les Chambres une pro-
position de construire les nouveaux, chemins
de fer moyennant une garantie d'intérêt.
Mais, en entrant dans cette voie, le gouver.
nement recherchait une combinaison qui ne
l'exposât à aucun mécompte. Il lui fallait une
certitude absolue que le capital d'établisse-
mentneserait pas dépassé et que les frais d'ex-
ploitation seraient maintenus dans de justes
limites. On a été assez heureux pour attein-
dre ce double but, et la convention intervenue
entre le gouverneur général de l'Algérie et
les concessionnaires a été approuvée par une
.loi. ̃ •̃•̃̃' • • "̃
L'article 3 de cette Convention est ainsi
conçu "[' 'C"
« Le gouverneur général civil garantit, au
» nom de l'Etat, à la Compagnie concession-
» naire, pendant la durée de cette concession,
» un minimum de revenu net annuel de
» 6 0/0 sur le capital de premier établisse-
» ment des lignes concédées. Ce capital est,
» dès à présent, fixé à forfait.
» La garantie de revenu net commencera à
» courir du premier jour du trimestre qui
» suivra la mise en exploitation de chacune
«des sections successivement ouvertes des
» différentes lignes. » '̃̃'
Ainsi l'Etat garantit un intérêt de 6 0/0 sur
le capital, mais cette garantie a pour. base un
double forfait le capital de premier éjtablls-
sement est fixé à un chiffre qui ne peut-être
dépassé, et la garantie d'intérêt ne peut pas
s'élever à un chiffre supérieur à l'intérêt à
6 0/0 de ce capital.
Mais une garantie pure et simple aurait eu
pour résultat de désintéresser la Compagnie
et d'en faire, suivant l'expression de M. de
Freycinet, un régisseur indifférent C'est pour
éviter cet inconvénient qu'une échelle éta-
blit dès à présent par un forfait les frais d'ex-
ploitation à porter en compte. On atteint ainsi
le but qu'on cherchait d'abord de ne pouvoir
grever l'Etat que dans des proportions pré-
vues, ensuite d'intéresser la Compagnie au
développement du trafic.
D'un côté, forfait de construction; d'un au-
tre côté, forfait d'exploitation, voilà toute la
convention. Garantir l'Etat contre ces risques v
était le fait d'une bonne administration, car
il est important que l'Etat ne subisse aucun
aléa dans sa garantie.
Pour réaliser les capitaux nécessaires à la
construction des chemins de fer concédés, la
Compagnie fut autorisée à émettre 36,000 ac-
tions de 500 fr. chacune et 250,000 obliga-
tions. La Compagnie, de son côté, traita à
forfait pour la construction du chemin de
fer. Le constructeur recevait en paiement, au
fur et à mesure de l'avancement des travaux
des titres de la Société.
Cet entrepreneur vendit les titres qu'il re-
cevait en paiement à une Compagnie finan-
cière qui en fit l'émission dans le public. On
dit que l'institution financière a réalisé, sur
l'émission, des bénéfices considérables. On a,
cru pouvoir en conclure que les conditions
de la convention et de la loi étaient trop
avantageuses pour les concessionnaires, et
on est parti de là pour adresser des repro-
ches au gouvernement antérieur à celui du
16 mai.
Avant de passer outre, nous devons mettre
sous les yeux de nos lecteurs un extrait de
la loi du 26 mars 1877, qui autorisait l'étfc»
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