Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-04
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Description : 04 avril 1878 04 avril 1878
Description : 1878/04/04. 1878/04/04.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JEtM 4 Am
i878.
ON S'ABOjmE
me des Prêtres-SaintrGermain-rAuxon'ois, t'
~ttOL mE ABOMNiBaaENTT
un an. Six mois. irois mois.
DëpMtemens. 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Paris. 72 fr. 36 fr. i8fr.
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chaque mois.
Pat4w, mm niMméfo. M eemt.
B~pa~tenzeEM), mm mBSB~s~. « cent.
n~em~en. apply to Cm~fte and C°, foreïgD news-
papera ofBce, i7, Gresham street, G. P. 0.;
~M. Mettzy, m~vte E. G., London; )MM. 'W.-N. SmKh et Son,
186. Strand, W. G. London.
& Bruxelles, a l'O/~M <~ ~«M~ 46, r~c de
Madeleine, dans tes Mosques et dans les bi.
bUothèquesdes t~u'esd''chemins de fer belles.
A. Valparaiso (ChiJiJ, chez M. Orestes L. Tornero.
ËDITION DE PARIS.
WAtD~IAt Mt~C t~d~AWC
wv~ ? ~AL MD~ Mi~BA i
PeumUES ET HTTËMIRES
JE~M 4 Mm
HM.
ON'S'ABONNE
en Belgique, en ItaHa.
dans ie Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
an moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français.
en Allemagne, en Autriche, en Russia,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tou.s les autres pays. v
pet l'envoi d'une valeur payable & ï:
I~es annonces sont recuM
s, ehezxm. f&nchoy, B.&m
8,p~cedeIaBourse,
pABm
MERCREDI 5 AVRHj `
Dans la circulaire du marquis de Salis-
bury, il ne faut pas moins remarquer la
forme que le fond. Il n'est pas dans les
habitudes anglaises qu'un ministre, au
moment de prendre en main les affaires,
s'adresse à ses ag~ns avec cette solennité
un peu bruyante ces procédés diploma-
tiques sont d'une origine continentale as-
sez récente, et le gouvernement anglais
les a très rarement employés. Mais la
circulaire du marquis de Salisbury s'a-
dresse-t-elle seulement aux rcprésenta.us
de l'Angleterre? N'a-t-elle pas d'autre
signification que celle d'une pièce diplo-
matique ordinaire ? Non, évidemment le
nouveau chef du Foreign-Office a élevé la
voix pour être entendu le plus loin possi-
ble, et c'est à la Russie et à toute l'Europe
aussi bien qu'à ses agens qu'il a voulu
parler. Si le ton de la circulaire ne dévoi-
lait pas assez clairement cette intention,
il faudrait encore faire remarquer que,
par une complaisance inusitée, le docu-
ment a été communiqué aux journaux
aussitôt qu'il a été écrit et avant d'avoir
pu parvenir à ses destinataires naturels.
Le marquis de Salisbury s'est servi
de tous les moyens de publicité pour
répandre dans le monde les explica-
tions qu'il a cru à propos de don-
ner sur sa politique. Il a voulu qu'on
ne se méprît pas un instant sur la
signification de son arrivée au pouvoir
et il faut reconnaître que sa circulaire,
qui est un véritable manifeste, a dissipé
tous les nuages et dégagé la politique an-
glaise dans sa pleine clarté. Lorsqu'un
grand pays et un gouvernement sérieux,
après de longs mois de patience ou d'at-
tente, tiennent un pareil langage, c'est
que les résolutions lentement mûries sont
définitivement prises, et il faut se conduire
en conséquence.
Pour ce qui est du fond même de la cir-
culaire comment lui marchanderions-
sous notre approbation? H n'y est peut-
être pas traité une seule question que
nous n'ayons traitée nous-mêmes, et tou-
jours au même point de vue. Dans notre
modeste rôle de publicistes, nous avons
soutenu dès longtemps, encouragé, prê-
ché la politique qui triomphe enfin dans
les conseils du gouvernement anglais, et
ce n'est pas sans une véritable satisfaction
morale que nous retrouvons ce que nous
avons écrit si souvent, exprimé par le
marquis de Salisbury avec l'autorité qui
luî appartient. Sur presque tous les p 'iuts
du traité deSan-Stefàno,nousnous sommes
trouvés d'accord par avance avec le j uge-
mentdugouvernementanglais.Ce que nous
avons dit sur la Bulgarie qui doit com-
prendre, d'après le traité, une si grande
quantité de musulmans et de Grecs: sur
l'organisation de la Thessalie et de
FEpire. qui est laissée au contrôle
exclusif de la Russie sur la pro-
tection des chrétiens grecs par la Rus*
sie seule, ce qui est rétablir le traité
de Eàinardji à la place de celui de Paris
sur le dépècement de l'empire turc en
quatre tronçons qui, n'ayant aucun iien
entre eux, ne peuvent pas être sé-
rieusement soumis à une autorité com-
mune sur l'indemnité de guerre qui,
ne pouvant jamais être payée, compro-
met l'intégrité territoriale ou l'indépen-
dance politique de ce qui reste de la Tur-
quie, toutes ces questions sont élucidées
dans la circulaire du marquis de Salis-
bury. La critique du nouveau chef du
Foreign-Office démolit pièce à pièce tout
le traité de San-Stefano, et comme celle
que le comte Andrassy a exercée dans ses
entretiens avec le général Ignatieff
ne, paraît pas avoir été beaucoup
plus favorable, il est fort à craindre
que ce traité, placé entre l'Autriche et
l'Angleterre comme l'homme de la fable
entre ses deux maîtresses, dont l'une lui
arrachait ses cheveux blancs et l'autre
ses cheveux noirs, ne soit bientôt réduit
à sa plus simple expression.
Au reste, le marquis de Salisbury ne se
borne pas à critiquer les détails du traité
c'est dans son ensemble qu'il !e considère
surtout et qu'il le juge. « Ce n'est pas, dit-
il, FeSet séparé et isolé de quelques sti-
pulations, justiGa.bles ou non, qui réclame
l'attention la plus sérieuse des puissances
signataires du traité de Paris. Leur effet
combiné importe surtout. » Le marquis de
Salisbury revient sans ces~e sur cet « effet
combiné a on voit combien il est loin de
apolitique des cinq points de lord Derby?
Nous disions, nous aussi, le 26 février der-
nier, en parlant du discours de M. de Bis-
marck et de son jugement sur les condi-
tions de paix russes & II se tait sur le fait
? capitalquecesconditions, dontchacunc,
B prise à part, ne paraît pas dange-
? r&use, procureront dans leur ensemble
à la Russie la domination de l'Orient.
M II ne s'agit pas seulement, en e6et, de la
N Bulgarie, de la Roumanie, de la Serbie,
B du Monténégro, il s'agit de la pré-
? pondérànce russe en Orient. » Or,
cette prépondérance ressortirait à coup
sûr des conséquences du traité de
San-Stefano, non pas de tel article
séparé, mais de leur réunion. Et c'est
ce que nous disions encore, le 15 mars,
en ces termes « Un traité n'est pas
<: un assemblage confus de dispositions
N quelconques, sans rapport entre ctteset
a sans harmonie, un fagot mal Hé dont
'a on puisse indifféremment soustraire
a ceci ou cela. C'es.t un tout parfaite-
H ment homogène chaque partie cor-
B respond à la partie voisine; tous les
M articles se tiennent par une solidarité
? étroite, et il est admis comme prin-
n cipe indiscutable que l'on peut les in-
terprëterles uns par les autres. La con-
H séquence est qu'un article en appa-
B rence inofïensif ou insigniliant acquiert
M souvent par son rapprochement avec
un autre la même valeur qu'un zéro
a placé après un chiure, » C'est ce que le
marquis de Salisbury a répété en termes
plus graves, et il aboutit à la conclusion
que nous avions déjà énoncée, à savoir
que le traité de San-Stefano, pris en dé-
tail ou pris dans son tout, renverse de
fond en comble le traité de Paris et n'en
laisse rien subsister, ni dans la lettre ni
dans l'esprit.
Mais où tend cette circulaire du nou-
veau ministre anglais des affaires étran-
gères, qui, à son tour, ne laisse rien sub-
sister du traité de San-Stefano ? Nous l'a-
vons déjà dit, l'Angleterre ne veut qu'une
chose amener la Russie à soumettre à
un Congrès ce traité tout entier pour qu'il
soit soigneusement révisé et mis en con-
formité avec les intérêts de l'Europe.
C'est le but qu'elle a poursuivi par des
négociations, qu'elle poursuit encore par
la mise en demeure de la circulaire du
marquis de Salisbury, et qu'elle pour-
suivra au besoin par les armes. La cir-
culaire coupe court à toute équivoque et
sonne comme un ultimatum net et clair.
Les trois quarts des journaux du conti-
nent, voyant l'Angleterre résolue de faire
la guerre, toute seule s'il le faut, se de-
mandent sans cesse: Comment va-1-elle s'y
prendre? Quel objet a-t-elle en vue? De quel
morceau veut-elle s'emparer? Quelle est la
nouvelle position mintaireet navale qu'elle
se propose d'ajouter à cette chaîne de bou-
levards dont elle a enveloppé toutes les
parties du monde? On rivalise de perspi-
cacité pour découvrir ce point convoité.
Sera-ce l'Egypte l'île de Crète? My-
tilène ? L'Angleterre érigera-t-elle un
nouveau Gibraltar au bout de la pres-
qu'île de Gallipoli, etc., etc.? Le spec-
tacle qui s'étale triomphalement depuis
quinze ans, le spectacle de la force et de
la ruse poursuivant leurs succès sur la
ruine de tout droit et de tous les traités
a perverti à tel point les imaginations et
le sens moral qu'on a fini par cesser de
comprendre en politique les combinaisons
simples, les intentions droites et l'hon-
nêteté dans le but et dans les moyens.
Tout novice en politique, tout pygmée
que le hasard porte au pouvoir, tel mi-
nistre des anaires étrangères improvisé
s'érige en petit Bismarck, copie le maître
au moins dans les paroles et les attitudes,
se donne des airs de supériorité vis-à-vis
du ~o/ixMMM M~M-y qui a l'innocence
de croire encore au droit, et éprouve
le besoin de manifester un dédain su-
prême pour la politique « dite tradi-
tionnelle. o C'est surtout à Vienne, où
l'on devrait tenir plus que partout ailleurs
à l'ordre légal établi, que l'on prêche la
prétendue politique réaliste, l'évangile
« des intérêts particuliers et directs. »
Malgré les mécomptes que l'on a subis, ar-
rêté à peine au bord de l'abîme par un
concours de circonstances heureuses, on
parle encore de ces intérêts étroits et
égoïstes et, se croyant poussé par un
vent favorable, on se borne à élargir
de quelques degrés géographiques la fa-
meuse « sphère des intérêts autrichiens.
L'Angleterre aussi s'est laissé aller trop
longtemps, hé)as! à cette politique
« des intérêts particuliers et directs. »
Si elle voulait l'appliquer aujourd'hui,
cela lui serait bien facile elle pourrait
s'emparer à tout moment de l'Egypte et
d'autres points que l'on signale, et beau-
coup plus facilement que l'Autriche ne
saurait annexer la Bosnie et l'Herzégo-
vine. Et l'Angleterre resterait ~dens, car personne n'oserait la débusquer
de positions occupées. Mais elle a haute-
ment dédaigné cette politique à courte vue.
L'Angleterre s'est aperçue que la satisfac-
tion des intérêts particuliers d'un Etat ne
peut être que précaire si ces intérêts ne
sont pas abrités sous la. garantie de l'in-
violabilité du droit public général. Elle re-
vient aujourd'hui de son erreur et la répare
avec éclat. L'homme qui la lui avait fait
commettre a compris qu'il était temps pour
lui de quitter la scène, et le ministre qui
le remplace reprend la plus noble tra-
dition de l'Angleterre, la fait ren-
trer dans le rôle de champion du droit
public et de l'équilibre de l'Europe,
de défenseur de l'indépendance des
Etats contre la prédominance d'un seul,
rôle qu'elle a rempli si glorieusement tant
de fois. Nous l'avons dit déjà, et après
la circulaire de lord Salisbury nous pou-
vons le répéter avec une entière certi-
tude le but de l'Angleterre est simple,
parfaitement défini, pratique et surtout
honnête. EHe se propose de sauvegarder
la continuité du droit européen de rame-
ner la.Russie, par l'action diplomatique ou
au besoin parles armes, au respect des trai-
tés de la réduire à reconnaître qu'elle n'a
ni le droit ni Je pouvoir de régler à elle seule
et à son seul pront la question d'Orient;
de la contraindre à s'en tenir réelle-
ment à son programme primitif Pas
de conquêtes, émancipation des chré-
tiens. Ce but, l'Angleterre espère l'at-
teindre en refusant de reconnaître le
traité de San-Stefano,. refus non seule-
ment théorique mais pratique, et qui se
traduirait par des actes. Elle veut empê-
cher la Russie de mettre à exécution ce
traité et d'établir tranquillement sa do-
mination en Orient. Elle se propose de la
troubler dans la possession, de la fati
guer, de la tenir toujours en haleine,
de la laisser s'épuiser en enorts pour
maintenir les positions qu'elle occupe,
de lui rendre à la longue ces po-
sitions intenables et de l'amener enfin
à composition. Si l'Angleterre réussit
elle n'aura pas à imposer à la Russie une
paix comme vainqueur elle ne lui deman-
dera ni indemnité de guerre, ni cession
de territoire. Elle se bornera à l'inviter
à un Congrès pour régler de concert
avec l'Europe et. dans l'intérêt com-
mun la situation en Orient pour as-
surer un meilleur sort à toutes les
races, sans sacrifier l'une à l'autre et
pour travailler en commun à l'élaboration
d'un nouveau traité vraiment européen
qui tiendra compte des changemens irré-
vocables et remplacera le traité de Paris.
Tel est le but de l'Angleterre. Dans l'état
où est l'Europe, cette puissance seule
peut-être était capable de se le proposer
mais il faut la féliciter d'en avoir noble-
ment compris la grandeur morale et d'a-
voir virilement accepté la tâche de le
poursuivre et, nous l'espérons, de l'at-
teindre.
BOURSE DE PARIS
CMtmra te 2 te 3. HMMBe. N~tese.
a
Comptant. 71. 7l2!M.~
Fin cour. 7080. 711212 .M 12
A a/se/s
Gomptantl0090~.10t75.8E:
&
Comptsmtl077S./ 108.25.
FtncoM.10762121079S.321/2
PBTITH BOURSE DU SOIR.
Emprunt 50/0. 108 fr. l!i, 28, 12 1/2, 211/4.
30/0. 71fr.30,3!30.
Hongrois 60/0. 701/2.
Florins (or). 601/2.
Egyptiennes 60/0.. 147 fr., 146 fr. 87.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Vienne, le 3 avril, soir.
a II parait avéré que les plénipotentiaires
turcs, en signant le traité de San-Stefano,
ont déclaré qu'il était inexécutable et que
l'Europe n'y consentirait-jamais. On ne croit
donc nullement que la Turquie se décide à
dcfendre ce traité.
» Les efforts des Russes pour gagner la
Porte* comme alliée peuvent amener des mo-
difications du traité dans un sens favorable.à
la Turquie. Il en est déj~ question, et la Rus-
sie proposerait notamment plusieurs conces-
sions en Asie.
N Des employés de l'intendance anglaise
sont arrivés à Smyrne afin de prendre des
arrangemens au sujet des fournitures pour
l'armée anglaise, s
féMg~apMe p~tvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 3 avril.
La motion de M. Fawcett, que le gouvernement
avait combattue, a été rejetée par la Chambre
des Communes.
Le vicomte Sandon. membre du Parlement,
sera nommé président du ministère du commerce
en remplacement de M. Adderley, qui est créé
pair.
Le jS~M~t:~ annonce que le gouvernement a
décidé de rappeler immëdiatemonne duc d'Edim-
bourg de la Méditerranée.
Il est probable que l'escadre de la Manche par-
tira pour le Pirée.
L'archevêque de Canterbury, primat d'Angle-
terre, a ordonné dans tous les temples des prières
spéciales.
Le Sultan a conféré au duc de Sutherland le
cordon de l'Osmanië. Il a accordé des décorations
semblables aux autres membres du comité de
Stafford House, organisé pendant la dernière
guerre russo-turque pour secourir les blessés
turcs.
Le S~N~~ publie les-dépêches suivantes
« Constant'nople. le 2. Les Russes craignent
que les Turcs n essaient de maintenir la neutra-
lité.
& M. Onou a adressé à la Porte les demandes
suivantes, qui sont considérées comme un ulti-
matum
Occupation par les Russes des fortifications
qui défendent les deux rives du haut Bosphore,
Callipoli et Boulair.
x- Les Turcs devront évacuer aussi Makrikeuï
et Masiak. Ils mettront a la disposition des Rus-
ses les casernes et les hôpitaux.
» Le grand-duc Nicolas a insisté hier, au smet
de ces demandes, auprès de Reouf Pacha. Elles
seront soumises au conseil.
& On dit que le Sultan et Vefyk Pacha sont
opposés à ces demandes.
Vienne, le 2. Le général Ignatieff doit re-
venir ici après avoir consulté te prince Gort-
chakoff sur les objections que l'Autriche a pré-
sentées contre le traité. ))
Dans une dépêche de San-Stefano, portant la
date d'hier, le ~KM publie le récit d'une entre-
vue qu'a eue un de ses eorrespondans avec le
grand-duc Nicolas.
Ce dernier a déclaré que l'empereur Alexan-
dre ne désirait pas prendre Coastantinople ni
chasser les Turcs d'Europe, et que la. navi-
gation dans les Dardanelles et dans le Bos-
phore continuerait à ên'e régie par les mêmes
règles.
Le grand-duc a ajouté qu'il avait de bonnes
raisons pour savoir que le Sultan verrait avec le
plus grand plaisir son pays délivré des Rus.-es et
des Ang'ais. Si la flotte anglaise quittait la mer
de Marrrara, les Russes commenceraient immé-
diatement a s'embarquer. Mais en ce moment il
est impossible de laisser un seul transport russe
à la merci de la flotte anglaise.
Le grand-duc espère encore que la guerre
pourra être évitée, grâce aux dispositions pacifi-
ques du czar et au bon sens des Anglais.
On télégraphie de Belgrade au ~MMM
« Sur l'ordre de la Russie, les Serbes occupe-
ront prochainement Widdin et Adakaleh.
II est probab'e que l'Autriche protestera con-
tre l'occupation de cette dernière place. &
Un télégramme de Vienne du 2 annonce que le
comte de Beust a télégraphié au comte Andrassy
que !e marquis de Salisbury et lord BeaconsOeld
désirent vivement le maintien de la paix, mais
que. &i l'attitude de la Russie rend )a guerre né-
cessaire, t'Angleterre poursuivra cette guerre jus-
qu'a ce qu'elie ait écrasé toute résistance.
On télégraphie de Péra, le 3 c Une dépêche
reçue par le comte Zichy. dit que l'Autriche doit
appuyer la demande de l'Angleterre relativement
à la discussion du traité en entier, dans le but
de faire subir à ce dernier d'importantes modill-
cations. »
Le ~M/:M, après avoir fait ressortir que l'Au-
triche et t'Angteterre s'étaient accordées dans
leurs vues sur le traité, et que c'était là le seul
moyen par lequel on put, sans guerre, faire droit
aux justes réclamations des autres puissances.
déclare que l'opinion publique en Europe est
avec l'Autriche et l'Angleterre, et que si ces
deux nations agissent de concert, fermement,.
loyalement, la Russie peut être amenée à se re-
tirer d'une position aussi évidemment intenable
que la sienne.
Londres, le 3 avril.
CAa!M~ ~ nonce qu'il interpeltera demain le gouvernement
et qu'il demandera si le refus du cabinet anglais
de discuter la proposition d'une Conférence pré-
liminaire à Berlin doit être considéré comme ab-
solu, et, dans ce cas, si le gouvernement veut
bien donner les motifs de ce refus.
Répondant 'à une interpellation de M. Wolff.
M. Bourke dit que c'est l'agent de Roumanie à
Vienne qui a communiqué à sir H. EMiot la décla-
ration faite par le prince Gortchakolt à Fagent de
Roumanie de Saint-Pétersbourg, a savoir que la
Russie ne permettrait pas qu'on discutât au Con-
grès la question de la rétrocession de la Bessa-
rabie.
Londres, le 3 avril.
La .P<:M J!~M 6~MM~ publie la dépêche sui-
vante, en date de Berlin le 3 avril
« On croit que la réponse rus';e a la circu'aire
de lord Salisbury va bientôt être expédiée. Le
prince Gortchako!f désirerait l'envoyer le p us tôt
possible ailn de neutraliser l'effet de la circulaire
anglaise.
» La presse russe se plaint de l'hostilité crois-
sante des Roumains à l'égard de la Russie.
» On assure que les Roumains retardent le pas-
sage à travers la Roumanie des trains chargés
de provisions pour l'armée russe. Ils auraient
même menacé d'interdire entièrement ce pas-
sage. »
sage. » Londres, le 3 avril.
Le comte ûranville et le marquis deHartington
ont reçu aujourd'hui une députat'on de 120 asso--
ciations libérales charjées de protester contre
l'appel des réserves comme étant une mesure
Lda~nâture à précipiter le pays dais la guerre.
~St~Britfht a présenté la députat'on et a insisté
H~i]a nécessité de l'un'on entre les chefs et les
membres du~parti lib&caj.
Le comte Grahvilte a' répondu et a fait auusion à
la circulaire du marquis de Salisbury dort il ap-
prouve plusieurs principes. Mais il trouve que cette
circulaire élargit la portée des intérêts anglais et
«diminue les facilités pour la réunion du Congrès.
II a fait ressortir coTabien il est à dés)"er que les
négociations nécessaires aient lieu en vue de la
réunion du Congrès.
L'orateur ne croit pas que l'Opposition soit en
état d'empêcher la guerre si le gouvernement est
décidé à suivre une politique belliqueuse mais
le marquis de Ha.rtingi.on et lui-même feront leur
possible pour que la guerre soit évitée.
Le marquis de Hartmgton dit qu'il a accueilli
avec plaisir les franches explications de la circu-
laire du marquis de Salisbury. H espère qu'il sera
possible d'arriver à un arrangement satisfaisant.
L'Angleterre ne peut rien gagner à une guerre
avec ta Russie. Ii est donc du devoir de FOppo-
sition de mettre obstacle à tout acte irrénéchi du
gouvernement dont le résultat aurait pour effet
une collision immédiate.
Berlin, le 3 avril.
La CMVM~oK~MtCf ~M'opMMM~, parlant de la
missRion du général Ignatieff a Vienne, dit que
ces nouvelles négociations semblaient avoir eu
pour résultat d'engager l'Autriche à accentuer
davantage ses opinions et ses revendications
concernant ses propres intérêts et ceux de l'Eu-
rope, relativement au traité de San-Stefano.
Vienne, le 3 avril.
La Co~'Mpo~sKce ~oK~K~ de Vienne publie
la dépêche suivante de Bucharest, en date d'au-
jourd'hui
garie ont reçu l'ordre de revenir en Roumanie
pour prendre position entre Bucharest et Giur-
gevo. On craint, en conséquence, que les Russes
ne mettent la Roumanie tout entière en état de
siège.
& Dans la dernière séance secrète des Cham-
bres roumaines, les princes Ghika et Stourdza
ont rendu compte verbalement de leurs missions.
Le cabinet de Londres aurait encouragé la Rou-
manie à résister sur la question de la rétroces-
sion de la Bessarabie, tandis que le cabinet de
Vienne aurait déclaré qu'il fallait laisser le rè-
glement de cette question a la décision de l'Eu-
rope. s Vienne, le 3 avril, 3 h. 40 m. soir.
La nouvelle publiée par la .P< -KaM Gazette,
relative au départ, de M. de Beust pour Vienne,
est sans fondement.
Bude-Pesth, le 3 avril.
CAle ministère sur la question de savoir si le gou-
vernement entend user de son influence pour
maintenir l'intégrité de la Roumanie. pour
M. Iranyi interpelle le gouvernement au sujet
des conditions de paix.
Bude-Pesth, le 3 avril.
Le Club libéral a arrêté hier soir les termes
d'une interpellation en faveur de l'intégrité de la
Roumanie. Cette interpellation sera déposée de-
main au Parlement hongrois
On croit savoir que la mission de M. Bratiano
à Vienne réussit, en ce sens que le cabinet au-
trichien n'accepte pas l'occupation de la Bulgarie
par les Russes, et qu'il demande que la rétroces-
sion de la Bessarabie à la Russie soit soumise
aux décisions des puissances.
Constantinople, le 2 avril, soir.
Le grand-duc Nicolas est retourné à San-Ste-
fano.
La duchesse de Saxe-Weimar est partie.
Le Sultan a invité à dîner pour jeudi l'ambas-
sadeur d'AUemagne.
De nombreux marins russes sont arrivés à
San-Stefano.
Constantinople, le 3 avril.
Le ministre de la guerre a rendu visite hier au
grand-duc Nicolas avant son départ pour San-
Stefano.
Le grand-duc Nicolas doit retourner demain à
Péra.
Le détachement de troupes qui formait l'escorte
de .l'empereur de Russie s'embarquera demain à
San-Stefano pour retourner en Russie.
Saint-Pétersbourg, le 2 avril, soir.
Le général IgnatieS' est arrivé ce soir.
Berlin, le 3 avril.
Le dernier bulletin de la santé de l'empereur
d'Allemagne est ainsi conçu
<: Le sommeil de S. M. a été interrompu. La
toux diminue. L'état général est satisfaisant. »
Berlin, le 3 avril, soir.
La Gazette de ~H~M~Me ~« Nord dit
« L'époque à laquelle le comte de Stolberg-
'Wenugerode prendra officiellement possession
de la vice-présidence du ministère dépend de
considérations relatives aux négociations poUti-
ques pendantes auxquelles le comte Stolberg
doit prendre part.
» Ce qui a motivé l'appel du comte Stolberg
au service intérieur, c'est que, dans le cas où le
prince de Bismarck serait empêché, son rempla-
cement dans toutes ses fonctions paraît dési-
rable.
~Or, comme le prince de Bismarck, autant
qu'on peut )e prévoir, restera encore assez long-
tem~~ & Berlin, rentrée en fonctions immédiate
du comte de Stolberg n'a pas une urgence telle
qu'U lailie justement en ce moment hâter son
départ de Vienne. »
Washington, le 2 avril, soir.
La commission judiciaire de la Chambre des
Représentons a adopté le bill autorisant le paie-
ment des dommages-intérei.s adjugés par le tri-
bunal arbitral do Genève.
Lorsque les Huigares vinrent fonder
entre le Danube èt les Balkans le second
royaume de Bulgarie dont nous avons
parléprécédemment (1 ),ils n'avaient aucune
religion nationale. Lps uns étaient adon-
nés à l'idolâtrie, les autres professaient le
manichéisme, qui, né dans la Perse, avait
gagné successivement l'Arménie et la
région du Caucase au nord de la-
quelle se trouvait la première demeure
des Bulgares. Mais la plupart d'entre
eux avaient embrassé l'islamisme, qui,
presque dès son origine, s'était pro-
pagé par la Perse et les pays au delà de
l'Oxus jusque chez les tribus de l'Oural.
Ainsi, l'on trouve parmi les noms de leurs
plus anciens chefs connus ceux de Ahmed,
de Talib et autres, qui ont évidemment
une apparence arabe. Ils n'abandonnèrent
même pas tout de suite la foi musulmane
après la conversion du gros de la nation
au christianisme. Une tradition rapporte en
effet qu'à l'époque où Wladimir entreprit
de faire abandonner aux Russes le culte
de leurs divinités scandinaves, les Bul-
gares mahométans lui firent parvenir des
livres sarrasins pour l'attirer à leur reli-
gion. Même après l'apostolat de Cyrille et
de Méthodius, qui firent entrer les Bul-
gares dans le sein du christianisme vers
la fin du neuvième siècle, ce peuple con-
serva longtemps encore les usages orien-
taux, notamment la polygamie, la cou-
tume de porter le turban jusque dans les
églises, comme autrefois dans leurs mos-
quées, etc. Mais la conversion à la foi
chrétienne modt6a profondément sa condi-
tion politique et sociale, sans.eSacer cepen-
dant toute trace de son ancienne barba-
rie et de la férocité de ses mœurs. Sous
l'influence d'une religion commune, le
temps amena, peu a. peu la fusion entre
les vainqueurs et lès-vaincus, Qptre les
Bulgares et les Slaves, leure~ sujets. Les
premiers adoptèrent la langue et les
mœurs des seconds,' tandis que, d'autre
part, ils imposèrent leur nom à la popu-
lation qui résulta du mélange des deux
races. Cette fusion n'était pas encore
consommée quand l'empereur Basile,
après vingt ans de guerres consécutives,
détruisit en 1019 le deuxième royaume
bulgare, qui demeura sous la domination
byzantine jusqu'en 1186. Cette ajmée-là,
on vit se lever un ~'OMM~e ~o~MM6 en-
tre le Danube et le Balkan; et c'est à la
tribu slavonne des Kutzo-Valaques que re-
vient l'honneur de cette restauration, ac-
complie par Pierre 1°' et son fils Assan, qui
a donné son nom à la dynastie des Assa-
nides. On voit ici que, par un phénomène
fréquent dans l'histoire, et dont les Saxons
de l'Angleterre ont donné à l'égard de
leurs conquérans normands le plus écla-
tant exemple, la race domptée a fini par
absorber insensiblement la race des enva-
hisseurs. Dans ce troisième royaume bul-
gare, qui dura de 1186 à 1396, jusqu'à la
conquête musulmane, c'est l'élément
slave qui est devenu prépondérant
la différence de race a été dominée
sinon entièrement effacée par les influen-
ces supérieures de la langue et de la reli-
gion. Ce troisième royaume ne laissa
guère plus de répit que les précédons
aux maîtres de Constantinople. Dès sa
création, .le roi Joannice ou Ivan bat-
tit Baudouin de Flandre, le fondateur
de l'Empire latin d'Orient, sous les
murs d'Andrinople, et, l'ayant fait pri-
sonnier, l'enferma à Tirnova où il mourut
en 1206.Ma.is lui-même périt l'année sui-
vante au siège de Thessalonique ou Salo-
nique, alors chef-lieu d'un royaume pos-
sédé par le marquis de Montferrat. Nous
nous bornons a. relater ce fait le plus im-
portant de cette période, la dernière pen-
dant laquelle les Bulgares aient eu une
histoire nationale BajazetP' en 1396, les
soumit pour toute la suite des temps à la
domination ottomane.
L'exposé qui précède et que nous au-
rions désiré pouvoir abréger démontre
pleinement que les Bulgares n'ont jamais
fondé au sud des Balkans un établisse-
ment durable. Ils ont pu assiéger Andri-
nople, Salonique et Constantinople mais
chacune de leurs attaques a fini par être
victorieusement repoussée, et les empe-
reurs byzantins comme les Sultans
les ont toujours maintenus au delà
c'est-à-dire au uord des Balkans. En-
tre cette chaîne de montagnes et le
Danube a toujours été la Bulgarie his-
torique, la vraie Bulgarie. Ce n'est que
de nos jours qu'on s'est imaginé d'en
créer une autre allant jusqu'à l'archipel,
et, peu s'en faut, jusqu'à l'Adriatique. On
sait par quels artifices et avec quelle per-
sévérance la Russie a poursuivi depuis le
traité d'Andrinople de 1829 es double
but 1° aider par tous les moyens
praticables l'extension du slavisme en
Thrace et en Macédoine; 2° réveiller
les Bulgares de leur torpeur et en
faire les instrumens de la propagande
slave dans ces deux contrées. Pour ac-
complir la première partie de ce plan, la
(~ F
seule qui se rattache à notre sujet, des
historiens et des géographes officieux ont
inondé l'Europe de prétendues cartes eth-
nographiques qui représentaient IbS Bul-
gares comme peuplant à peu près seuls
des provinces où domine réellement l'é-
lément grec; comme légende explica-
tive de ces cartes, de fausses statistiques
portaient à H et même à 6 millions le
chinre de ja population bulgare. Or,
parmi les auteurs qu'on peut consi-
dérer comme impartiaux, M. Elisée Re-
clus, qui donne le chinre le plus élevé,
ne l'évalue qu'à 4,SOO,000; M. Ubi-
cini n'en compte que 3 millions, et
l'Almanach de Gotha de 1878, seulement
1,860,500. En réalité, considéré comme po-
pulation fixe, l'élément slave ne s'étend
pas, vers le sud, au delà de Philippopoli.
Il est bien vrai qu'on rencontre dans la
Thrace et dans la contrée qui s'étend de
la Maritza à Constantinople, un certain
nombre de Bulgares faisant métier de
pâtres ou occupés aux travaux de ferme
mais ils n'emmènent pas leurs familles
avec eux généralement, ils descendent
dans ces districts méridionaux au prin-
temps pour regagner en automne leurs
propres demeures au nord de Philip-
popoli. Rien ne saurait donc justiner
l'étrange prétention de la Russie de
faire reconnaître à l'Europe l'existence
d'une Bulgarie fictive dont la délimitation
tracée par le traité de San~Stefano est un
ûagrant démenti donné à l'histoire et à la.
géographie. Nous n'insisterons pas sur
une démonstration déjà faite dans maint
bulletin du ./oM~m~ Z)e~ Nous n'a-
vons voulu qu'y ajouter une préface en
retraçant les principales phases de la vie
de ce peuple singulier, ouralien par la
race, slave par le langage, grec par la re-
ligion, peuple longtemps barbare et yi-
goureux, aujourd'hui amolli, souple et
docile entre les mains de la Russie, qui
par lui et à travers lui marche à la con-
quête du littoral de la mer Egée, comme
elle vise par le Montenegro à l'occupation
du littoral de l'Adriatique.
ERNEST DOTTAIN.
On nous é~t de Versailles (Chambre
des Députés)
« Oh! cette fois la Chambre est en nombre,
on s'en aperçoit sur-le-champ.
» Le ./bM)-M~ o/J n'a pas exactement
produit ce matin les b&~es de la question
ptus ou moins franchement tournée que
M. de Baudry-d'Asson adressait hier au
ministre des finances sur *les dépenses de la
commission d'enquête électorale. M. Albert
Grévy les a rétablis, pour y répondre avec
plus de fermeté qu'il ne l'avait pu faira ,au
premier moment. La question du député de
la Vendée n'est qu'une manœuvre de plus de
la part des derniers partisans de la résistance
à la volonté nationale, mais peu importe ils
sont réduits à l'impuissance. La commission
est partout accueillie avec le respect qui lui
est dû son œuvre se poursuit avec toute
l'utiiité qu'on en attendait, et la Chambre et
le pays en auront la preuve lorsqu'elle fera
connaître les résultats auxquels elle a pu
arriver. M. de Baudry-d'Asson, ajoute M. Mar-
gaine, estd~autant moins excusable d'avoir fait
saquestion qu'il savait, après avoir interrogëla
questure, que la commission d'enquête agis-
sait avec la plus entière régularité. M. de
Baudry-d'Asson en a été réduit à dire qu'il
avait rendu sa question publique tout exprès
pour que la commission fût publiquement
justifiée. C'était donc par charité qu'il avait
parlé, et c'était peut-être aussi par charité
qu'il avait corrigé ses paroles sur les épreu-
ves du VoM~Ma;~ o/~c!
B La rectincation du texte a été ordonnée,
après la plus tumultueuse des scènes qu'on
ait vues dans les séances de jour, et très peu
de membres à droite se sont fait l'honneur
de voter cette rectification. La droite ne veut
que du bruit jusqu'à la dernière heure, et la
vérité la touche moins. Elle pousse aussitôt
M. Lenglé à la tribune pour une nouvelle
question sur la révocation de M. Godelle
mais M. Grévy lui barre le passage d'un
geste et maintient les droits de l'ordre du
jour. (t Vous êtes grotesque, vous prési-
dez comme un président de collège t s'é-
crie M. Cuceo d'Ornano. Voilà le style
de ces messieurs maintenant. Depuis cinq
ou six jours M. Cuneo ne cesse de ré-
péter à tout venant La république fait
mourir de faim le peuple; le peuple était
riche sous l'empire. Mais cette facétie
faisait hausser les épaules et c'était
tout. L'joutrage au président ne pouvait
passer de même, et M. Grévy allaitj con-
sulter la Chambre sur l'application de la
censure mais M. Cuneo d'Ornano s'est fait
tout petit garçon en face de l'indignation gé-
nérale il a moitié modifié, moitié expliqué
ses paroles, et ensuite les a retirées, en assu-
rant môme qu'il vote toujours pour M. Grévy
dans le scrutin secret de l'élection du prési-
dent. On lui a fait grâce.
B L'ordre du jour a pu alors suivre son
cours, et les votes paraître invalidation de
M. Du Demaine, aux mains levées; vote sans
discussion de l'article nouveau de la loi de la
réforme postale, dû à la tendresse de M. Paris
et du Sénat pour la presse de province; vote
du projet d'amélioration des voies navigables
entre Paris et la Saône renvoi à la rentrée
de la discussion de la proposition de M. Sée
sur la gratuité de l'Exposition le dimanche.
B On ne discute un peu que le projet de
convention de l'Etat avec la Banque, iclatif
aux 80 millions d'avances qu'elle pourra faire
au Trésor, moyennant la réduction à 20 c.
pour 1,000 fr. du droit de timbre des billets
qui no correspondent pas à des opéra-
tions commerciales. M. Léon Say a prié la
Chambre de ne pas s'ajourner sans l'avoir
voté, car c'est là une des bases du budget
de 1879 qu'il a présenté hier, et plus tôt la loi
sera votée par la Chambre, plus tôt elle aura
i878.
ON S'ABOjmE
me des Prêtres-SaintrGermain-rAuxon'ois, t'
~ttOL mE ABOMNiBaaENTT
un an. Six mois. irois mois.
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chez tous les directeurs de postes;
et dans tou.s les autres pays. v
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I~es annonces sont recuM
s, ehezxm. f&nchoy, B.&m
8,p~cedeIaBourse,
pABm
MERCREDI 5 AVRHj `
Dans la circulaire du marquis de Salis-
bury, il ne faut pas moins remarquer la
forme que le fond. Il n'est pas dans les
habitudes anglaises qu'un ministre, au
moment de prendre en main les affaires,
s'adresse à ses ag~ns avec cette solennité
un peu bruyante ces procédés diploma-
tiques sont d'une origine continentale as-
sez récente, et le gouvernement anglais
les a très rarement employés. Mais la
circulaire du marquis de Salisbury s'a-
dresse-t-elle seulement aux rcprésenta.us
de l'Angleterre? N'a-t-elle pas d'autre
signification que celle d'une pièce diplo-
matique ordinaire ? Non, évidemment le
nouveau chef du Foreign-Office a élevé la
voix pour être entendu le plus loin possi-
ble, et c'est à la Russie et à toute l'Europe
aussi bien qu'à ses agens qu'il a voulu
parler. Si le ton de la circulaire ne dévoi-
lait pas assez clairement cette intention,
il faudrait encore faire remarquer que,
par une complaisance inusitée, le docu-
ment a été communiqué aux journaux
aussitôt qu'il a été écrit et avant d'avoir
pu parvenir à ses destinataires naturels.
Le marquis de Salisbury s'est servi
de tous les moyens de publicité pour
répandre dans le monde les explica-
tions qu'il a cru à propos de don-
ner sur sa politique. Il a voulu qu'on
ne se méprît pas un instant sur la
signification de son arrivée au pouvoir
et il faut reconnaître que sa circulaire,
qui est un véritable manifeste, a dissipé
tous les nuages et dégagé la politique an-
glaise dans sa pleine clarté. Lorsqu'un
grand pays et un gouvernement sérieux,
après de longs mois de patience ou d'at-
tente, tiennent un pareil langage, c'est
que les résolutions lentement mûries sont
définitivement prises, et il faut se conduire
en conséquence.
Pour ce qui est du fond même de la cir-
culaire comment lui marchanderions-
sous notre approbation? H n'y est peut-
être pas traité une seule question que
nous n'ayons traitée nous-mêmes, et tou-
jours au même point de vue. Dans notre
modeste rôle de publicistes, nous avons
soutenu dès longtemps, encouragé, prê-
ché la politique qui triomphe enfin dans
les conseils du gouvernement anglais, et
ce n'est pas sans une véritable satisfaction
morale que nous retrouvons ce que nous
avons écrit si souvent, exprimé par le
marquis de Salisbury avec l'autorité qui
luî appartient. Sur presque tous les p 'iuts
du traité deSan-Stefàno,nousnous sommes
trouvés d'accord par avance avec le j uge-
mentdugouvernementanglais.Ce que nous
avons dit sur la Bulgarie qui doit com-
prendre, d'après le traité, une si grande
quantité de musulmans et de Grecs: sur
l'organisation de la Thessalie et de
FEpire. qui est laissée au contrôle
exclusif de la Russie sur la pro-
tection des chrétiens grecs par la Rus*
sie seule, ce qui est rétablir le traité
de Eàinardji à la place de celui de Paris
sur le dépècement de l'empire turc en
quatre tronçons qui, n'ayant aucun iien
entre eux, ne peuvent pas être sé-
rieusement soumis à une autorité com-
mune sur l'indemnité de guerre qui,
ne pouvant jamais être payée, compro-
met l'intégrité territoriale ou l'indépen-
dance politique de ce qui reste de la Tur-
quie, toutes ces questions sont élucidées
dans la circulaire du marquis de Salis-
bury. La critique du nouveau chef du
Foreign-Office démolit pièce à pièce tout
le traité de San-Stefano, et comme celle
que le comte Andrassy a exercée dans ses
entretiens avec le général Ignatieff
ne, paraît pas avoir été beaucoup
plus favorable, il est fort à craindre
que ce traité, placé entre l'Autriche et
l'Angleterre comme l'homme de la fable
entre ses deux maîtresses, dont l'une lui
arrachait ses cheveux blancs et l'autre
ses cheveux noirs, ne soit bientôt réduit
à sa plus simple expression.
Au reste, le marquis de Salisbury ne se
borne pas à critiquer les détails du traité
c'est dans son ensemble qu'il !e considère
surtout et qu'il le juge. « Ce n'est pas, dit-
il, FeSet séparé et isolé de quelques sti-
pulations, justiGa.bles ou non, qui réclame
l'attention la plus sérieuse des puissances
signataires du traité de Paris. Leur effet
combiné importe surtout. » Le marquis de
Salisbury revient sans ces~e sur cet « effet
combiné a on voit combien il est loin de
apolitique des cinq points de lord Derby?
Nous disions, nous aussi, le 26 février der-
nier, en parlant du discours de M. de Bis-
marck et de son jugement sur les condi-
tions de paix russes & II se tait sur le fait
? capitalquecesconditions, dontchacunc,
B prise à part, ne paraît pas dange-
? r&use, procureront dans leur ensemble
à la Russie la domination de l'Orient.
M II ne s'agit pas seulement, en e6et, de la
N Bulgarie, de la Roumanie, de la Serbie,
B du Monténégro, il s'agit de la pré-
? pondérànce russe en Orient. » Or,
cette prépondérance ressortirait à coup
sûr des conséquences du traité de
San-Stefano, non pas de tel article
séparé, mais de leur réunion. Et c'est
ce que nous disions encore, le 15 mars,
en ces termes « Un traité n'est pas
<: un assemblage confus de dispositions
N quelconques, sans rapport entre ctteset
a sans harmonie, un fagot mal Hé dont
'a on puisse indifféremment soustraire
a ceci ou cela. C'es.t un tout parfaite-
H ment homogène chaque partie cor-
B respond à la partie voisine; tous les
M articles se tiennent par une solidarité
? étroite, et il est admis comme prin-
n cipe indiscutable que l'on peut les in-
terprëterles uns par les autres. La con-
H séquence est qu'un article en appa-
B rence inofïensif ou insigniliant acquiert
M souvent par son rapprochement avec
un autre la même valeur qu'un zéro
a placé après un chiure, » C'est ce que le
marquis de Salisbury a répété en termes
plus graves, et il aboutit à la conclusion
que nous avions déjà énoncée, à savoir
que le traité de San-Stefano, pris en dé-
tail ou pris dans son tout, renverse de
fond en comble le traité de Paris et n'en
laisse rien subsister, ni dans la lettre ni
dans l'esprit.
Mais où tend cette circulaire du nou-
veau ministre anglais des affaires étran-
gères, qui, à son tour, ne laisse rien sub-
sister du traité de San-Stefano ? Nous l'a-
vons déjà dit, l'Angleterre ne veut qu'une
chose amener la Russie à soumettre à
un Congrès ce traité tout entier pour qu'il
soit soigneusement révisé et mis en con-
formité avec les intérêts de l'Europe.
C'est le but qu'elle a poursuivi par des
négociations, qu'elle poursuit encore par
la mise en demeure de la circulaire du
marquis de Salisbury, et qu'elle pour-
suivra au besoin par les armes. La cir-
culaire coupe court à toute équivoque et
sonne comme un ultimatum net et clair.
Les trois quarts des journaux du conti-
nent, voyant l'Angleterre résolue de faire
la guerre, toute seule s'il le faut, se de-
mandent sans cesse: Comment va-1-elle s'y
prendre? Quel objet a-t-elle en vue? De quel
morceau veut-elle s'emparer? Quelle est la
nouvelle position mintaireet navale qu'elle
se propose d'ajouter à cette chaîne de bou-
levards dont elle a enveloppé toutes les
parties du monde? On rivalise de perspi-
cacité pour découvrir ce point convoité.
Sera-ce l'Egypte l'île de Crète? My-
tilène ? L'Angleterre érigera-t-elle un
nouveau Gibraltar au bout de la pres-
qu'île de Gallipoli, etc., etc.? Le spec-
tacle qui s'étale triomphalement depuis
quinze ans, le spectacle de la force et de
la ruse poursuivant leurs succès sur la
ruine de tout droit et de tous les traités
a perverti à tel point les imaginations et
le sens moral qu'on a fini par cesser de
comprendre en politique les combinaisons
simples, les intentions droites et l'hon-
nêteté dans le but et dans les moyens.
Tout novice en politique, tout pygmée
que le hasard porte au pouvoir, tel mi-
nistre des anaires étrangères improvisé
s'érige en petit Bismarck, copie le maître
au moins dans les paroles et les attitudes,
se donne des airs de supériorité vis-à-vis
du ~o/ixMMM M~M-y qui a l'innocence
de croire encore au droit, et éprouve
le besoin de manifester un dédain su-
prême pour la politique « dite tradi-
tionnelle. o C'est surtout à Vienne, où
l'on devrait tenir plus que partout ailleurs
à l'ordre légal établi, que l'on prêche la
prétendue politique réaliste, l'évangile
« des intérêts particuliers et directs. »
Malgré les mécomptes que l'on a subis, ar-
rêté à peine au bord de l'abîme par un
concours de circonstances heureuses, on
parle encore de ces intérêts étroits et
égoïstes et, se croyant poussé par un
vent favorable, on se borne à élargir
de quelques degrés géographiques la fa-
meuse « sphère des intérêts autrichiens.
L'Angleterre aussi s'est laissé aller trop
longtemps, hé)as! à cette politique
« des intérêts particuliers et directs. »
Si elle voulait l'appliquer aujourd'hui,
cela lui serait bien facile elle pourrait
s'emparer à tout moment de l'Egypte et
d'autres points que l'on signale, et beau-
coup plus facilement que l'Autriche ne
saurait annexer la Bosnie et l'Herzégo-
vine. Et l'Angleterre resterait ~
de positions occupées. Mais elle a haute-
ment dédaigné cette politique à courte vue.
L'Angleterre s'est aperçue que la satisfac-
tion des intérêts particuliers d'un Etat ne
peut être que précaire si ces intérêts ne
sont pas abrités sous la. garantie de l'in-
violabilité du droit public général. Elle re-
vient aujourd'hui de son erreur et la répare
avec éclat. L'homme qui la lui avait fait
commettre a compris qu'il était temps pour
lui de quitter la scène, et le ministre qui
le remplace reprend la plus noble tra-
dition de l'Angleterre, la fait ren-
trer dans le rôle de champion du droit
public et de l'équilibre de l'Europe,
de défenseur de l'indépendance des
Etats contre la prédominance d'un seul,
rôle qu'elle a rempli si glorieusement tant
de fois. Nous l'avons dit déjà, et après
la circulaire de lord Salisbury nous pou-
vons le répéter avec une entière certi-
tude le but de l'Angleterre est simple,
parfaitement défini, pratique et surtout
honnête. EHe se propose de sauvegarder
la continuité du droit européen de rame-
ner la.Russie, par l'action diplomatique ou
au besoin parles armes, au respect des trai-
tés de la réduire à reconnaître qu'elle n'a
ni le droit ni Je pouvoir de régler à elle seule
et à son seul pront la question d'Orient;
de la contraindre à s'en tenir réelle-
ment à son programme primitif Pas
de conquêtes, émancipation des chré-
tiens. Ce but, l'Angleterre espère l'at-
teindre en refusant de reconnaître le
traité de San-Stefano,. refus non seule-
ment théorique mais pratique, et qui se
traduirait par des actes. Elle veut empê-
cher la Russie de mettre à exécution ce
traité et d'établir tranquillement sa do-
mination en Orient. Elle se propose de la
troubler dans la possession, de la fati
guer, de la tenir toujours en haleine,
de la laisser s'épuiser en enorts pour
maintenir les positions qu'elle occupe,
de lui rendre à la longue ces po-
sitions intenables et de l'amener enfin
à composition. Si l'Angleterre réussit
elle n'aura pas à imposer à la Russie une
paix comme vainqueur elle ne lui deman-
dera ni indemnité de guerre, ni cession
de territoire. Elle se bornera à l'inviter
à un Congrès pour régler de concert
avec l'Europe et. dans l'intérêt com-
mun la situation en Orient pour as-
surer un meilleur sort à toutes les
races, sans sacrifier l'une à l'autre et
pour travailler en commun à l'élaboration
d'un nouveau traité vraiment européen
qui tiendra compte des changemens irré-
vocables et remplacera le traité de Paris.
Tel est le but de l'Angleterre. Dans l'état
où est l'Europe, cette puissance seule
peut-être était capable de se le proposer
mais il faut la féliciter d'en avoir noble-
ment compris la grandeur morale et d'a-
voir virilement accepté la tâche de le
poursuivre et, nous l'espérons, de l'at-
teindre.
BOURSE DE PARIS
CMtmra te 2 te 3. HMMBe. N~tese.
a
Comptant. 71. 7l2!M.~
Fin cour. 7080. 711212 .M 12
A a/se/s
Gomptantl0090~.10t75.8E:
&
Comptsmtl077S./ 108.25.
FtncoM.10762121079S.321/2
PBTITH BOURSE DU SOIR.
Emprunt 50/0. 108 fr. l!i, 28, 12 1/2, 211/4.
30/0. 71fr.30,3!30.
Hongrois 60/0. 701/2.
Florins (or). 601/2.
Egyptiennes 60/0.. 147 fr., 146 fr. 87.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Vienne, le 3 avril, soir.
a II parait avéré que les plénipotentiaires
turcs, en signant le traité de San-Stefano,
ont déclaré qu'il était inexécutable et que
l'Europe n'y consentirait-jamais. On ne croit
donc nullement que la Turquie se décide à
dcfendre ce traité.
» Les efforts des Russes pour gagner la
Porte* comme alliée peuvent amener des mo-
difications du traité dans un sens favorable.à
la Turquie. Il en est déj~ question, et la Rus-
sie proposerait notamment plusieurs conces-
sions en Asie.
N Des employés de l'intendance anglaise
sont arrivés à Smyrne afin de prendre des
arrangemens au sujet des fournitures pour
l'armée anglaise, s
féMg~apMe p~tvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 3 avril.
La motion de M. Fawcett, que le gouvernement
avait combattue, a été rejetée par la Chambre
des Communes.
Le vicomte Sandon. membre du Parlement,
sera nommé président du ministère du commerce
en remplacement de M. Adderley, qui est créé
pair.
Le jS~M~t:~ annonce que le gouvernement a
décidé de rappeler immëdiatemonne duc d'Edim-
bourg de la Méditerranée.
Il est probable que l'escadre de la Manche par-
tira pour le Pirée.
L'archevêque de Canterbury, primat d'Angle-
terre, a ordonné dans tous les temples des prières
spéciales.
Le Sultan a conféré au duc de Sutherland le
cordon de l'Osmanië. Il a accordé des décorations
semblables aux autres membres du comité de
Stafford House, organisé pendant la dernière
guerre russo-turque pour secourir les blessés
turcs.
Le S~N~~ publie les-dépêches suivantes
« Constant'nople. le 2. Les Russes craignent
que les Turcs n essaient de maintenir la neutra-
lité.
& M. Onou a adressé à la Porte les demandes
suivantes, qui sont considérées comme un ulti-
matum
Occupation par les Russes des fortifications
qui défendent les deux rives du haut Bosphore,
Callipoli et Boulair.
x- Les Turcs devront évacuer aussi Makrikeuï
et Masiak. Ils mettront a la disposition des Rus-
ses les casernes et les hôpitaux.
» Le grand-duc Nicolas a insisté hier, au smet
de ces demandes, auprès de Reouf Pacha. Elles
seront soumises au conseil.
& On dit que le Sultan et Vefyk Pacha sont
opposés à ces demandes.
Vienne, le 2. Le général Ignatieff doit re-
venir ici après avoir consulté te prince Gort-
chakoff sur les objections que l'Autriche a pré-
sentées contre le traité. ))
Dans une dépêche de San-Stefano, portant la
date d'hier, le ~KM publie le récit d'une entre-
vue qu'a eue un de ses eorrespondans avec le
grand-duc Nicolas.
Ce dernier a déclaré que l'empereur Alexan-
dre ne désirait pas prendre Coastantinople ni
chasser les Turcs d'Europe, et que la. navi-
gation dans les Dardanelles et dans le Bos-
phore continuerait à ên'e régie par les mêmes
règles.
Le grand-duc a ajouté qu'il avait de bonnes
raisons pour savoir que le Sultan verrait avec le
plus grand plaisir son pays délivré des Rus.-es et
des Ang'ais. Si la flotte anglaise quittait la mer
de Marrrara, les Russes commenceraient immé-
diatement a s'embarquer. Mais en ce moment il
est impossible de laisser un seul transport russe
à la merci de la flotte anglaise.
Le grand-duc espère encore que la guerre
pourra être évitée, grâce aux dispositions pacifi-
ques du czar et au bon sens des Anglais.
On télégraphie de Belgrade au ~MMM
« Sur l'ordre de la Russie, les Serbes occupe-
ront prochainement Widdin et Adakaleh.
II est probab'e que l'Autriche protestera con-
tre l'occupation de cette dernière place. &
Un télégramme de Vienne du 2 annonce que le
comte de Beust a télégraphié au comte Andrassy
que !e marquis de Salisbury et lord BeaconsOeld
désirent vivement le maintien de la paix, mais
que. &i l'attitude de la Russie rend )a guerre né-
cessaire, t'Angleterre poursuivra cette guerre jus-
qu'a ce qu'elie ait écrasé toute résistance.
On télégraphie de Péra, le 3 c Une dépêche
reçue par le comte Zichy. dit que l'Autriche doit
appuyer la demande de l'Angleterre relativement
à la discussion du traité en entier, dans le but
de faire subir à ce dernier d'importantes modill-
cations. »
Le ~M/:M, après avoir fait ressortir que l'Au-
triche et t'Angteterre s'étaient accordées dans
leurs vues sur le traité, et que c'était là le seul
moyen par lequel on put, sans guerre, faire droit
aux justes réclamations des autres puissances.
déclare que l'opinion publique en Europe est
avec l'Autriche et l'Angleterre, et que si ces
deux nations agissent de concert, fermement,.
loyalement, la Russie peut être amenée à se re-
tirer d'une position aussi évidemment intenable
que la sienne.
Londres, le 3 avril.
CAa!M~ ~
et qu'il demandera si le refus du cabinet anglais
de discuter la proposition d'une Conférence pré-
liminaire à Berlin doit être considéré comme ab-
solu, et, dans ce cas, si le gouvernement veut
bien donner les motifs de ce refus.
Répondant 'à une interpellation de M. Wolff.
M. Bourke dit que c'est l'agent de Roumanie à
Vienne qui a communiqué à sir H. EMiot la décla-
ration faite par le prince Gortchakolt à Fagent de
Roumanie de Saint-Pétersbourg, a savoir que la
Russie ne permettrait pas qu'on discutât au Con-
grès la question de la rétrocession de la Bessa-
rabie.
Londres, le 3 avril.
La .P<:M J!~M 6~MM~ publie la dépêche sui-
vante, en date de Berlin le 3 avril
« On croit que la réponse rus';e a la circu'aire
de lord Salisbury va bientôt être expédiée. Le
prince Gortchako!f désirerait l'envoyer le p us tôt
possible ailn de neutraliser l'effet de la circulaire
anglaise.
» La presse russe se plaint de l'hostilité crois-
sante des Roumains à l'égard de la Russie.
» On assure que les Roumains retardent le pas-
sage à travers la Roumanie des trains chargés
de provisions pour l'armée russe. Ils auraient
même menacé d'interdire entièrement ce pas-
sage. »
sage. » Londres, le 3 avril.
Le comte ûranville et le marquis deHartington
ont reçu aujourd'hui une députat'on de 120 asso--
ciations libérales charjées de protester contre
l'appel des réserves comme étant une mesure
Lda~nâture à précipiter le pays dais la guerre.
~St~Britfht a présenté la députat'on et a insisté
H~i]a nécessité de l'un'on entre les chefs et les
membres du~parti lib&caj.
Le comte Grahvilte a' répondu et a fait auusion à
la circulaire du marquis de Salisbury dort il ap-
prouve plusieurs principes. Mais il trouve que cette
circulaire élargit la portée des intérêts anglais et
«diminue les facilités pour la réunion du Congrès.
II a fait ressortir coTabien il est à dés)"er que les
négociations nécessaires aient lieu en vue de la
réunion du Congrès.
L'orateur ne croit pas que l'Opposition soit en
état d'empêcher la guerre si le gouvernement est
décidé à suivre une politique belliqueuse mais
le marquis de Ha.rtingi.on et lui-même feront leur
possible pour que la guerre soit évitée.
Le marquis de Hartmgton dit qu'il a accueilli
avec plaisir les franches explications de la circu-
laire du marquis de Salisbury. H espère qu'il sera
possible d'arriver à un arrangement satisfaisant.
L'Angleterre ne peut rien gagner à une guerre
avec ta Russie. Ii est donc du devoir de FOppo-
sition de mettre obstacle à tout acte irrénéchi du
gouvernement dont le résultat aurait pour effet
une collision immédiate.
Berlin, le 3 avril.
La CMVM~oK~MtCf ~M'opMMM~, parlant de la
missRion du général Ignatieff a Vienne, dit que
ces nouvelles négociations semblaient avoir eu
pour résultat d'engager l'Autriche à accentuer
davantage ses opinions et ses revendications
concernant ses propres intérêts et ceux de l'Eu-
rope, relativement au traité de San-Stefano.
Vienne, le 3 avril.
La Co~'Mpo~sKce ~oK~K~ de Vienne publie
la dépêche suivante de Bucharest, en date d'au-
jourd'hui
pour prendre position entre Bucharest et Giur-
gevo. On craint, en conséquence, que les Russes
ne mettent la Roumanie tout entière en état de
siège.
& Dans la dernière séance secrète des Cham-
bres roumaines, les princes Ghika et Stourdza
ont rendu compte verbalement de leurs missions.
Le cabinet de Londres aurait encouragé la Rou-
manie à résister sur la question de la rétroces-
sion de la Bessarabie, tandis que le cabinet de
Vienne aurait déclaré qu'il fallait laisser le rè-
glement de cette question a la décision de l'Eu-
rope. s Vienne, le 3 avril, 3 h. 40 m. soir.
La nouvelle publiée par la .P< -KaM Gazette,
relative au départ, de M. de Beust pour Vienne,
est sans fondement.
Bude-Pesth, le 3 avril.
CA
vernement entend user de son influence pour
maintenir l'intégrité de la Roumanie. pour
M. Iranyi interpelle le gouvernement au sujet
des conditions de paix.
Bude-Pesth, le 3 avril.
Le Club libéral a arrêté hier soir les termes
d'une interpellation en faveur de l'intégrité de la
Roumanie. Cette interpellation sera déposée de-
main au Parlement hongrois
On croit savoir que la mission de M. Bratiano
à Vienne réussit, en ce sens que le cabinet au-
trichien n'accepte pas l'occupation de la Bulgarie
par les Russes, et qu'il demande que la rétroces-
sion de la Bessarabie à la Russie soit soumise
aux décisions des puissances.
Constantinople, le 2 avril, soir.
Le grand-duc Nicolas est retourné à San-Ste-
fano.
La duchesse de Saxe-Weimar est partie.
Le Sultan a invité à dîner pour jeudi l'ambas-
sadeur d'AUemagne.
De nombreux marins russes sont arrivés à
San-Stefano.
Constantinople, le 3 avril.
Le ministre de la guerre a rendu visite hier au
grand-duc Nicolas avant son départ pour San-
Stefano.
Le grand-duc Nicolas doit retourner demain à
Péra.
Le détachement de troupes qui formait l'escorte
de .l'empereur de Russie s'embarquera demain à
San-Stefano pour retourner en Russie.
Saint-Pétersbourg, le 2 avril, soir.
Le général IgnatieS' est arrivé ce soir.
Berlin, le 3 avril.
Le dernier bulletin de la santé de l'empereur
d'Allemagne est ainsi conçu
<: Le sommeil de S. M. a été interrompu. La
toux diminue. L'état général est satisfaisant. »
Berlin, le 3 avril, soir.
La Gazette de ~H~M~Me ~« Nord dit
« L'époque à laquelle le comte de Stolberg-
'Wenugerode prendra officiellement possession
de la vice-présidence du ministère dépend de
considérations relatives aux négociations poUti-
ques pendantes auxquelles le comte Stolberg
doit prendre part.
» Ce qui a motivé l'appel du comte Stolberg
au service intérieur, c'est que, dans le cas où le
prince de Bismarck serait empêché, son rempla-
cement dans toutes ses fonctions paraît dési-
rable.
~Or, comme le prince de Bismarck, autant
qu'on peut )e prévoir, restera encore assez long-
tem~~ & Berlin, rentrée en fonctions immédiate
du comte de Stolberg n'a pas une urgence telle
qu'U lailie justement en ce moment hâter son
départ de Vienne. »
Washington, le 2 avril, soir.
La commission judiciaire de la Chambre des
Représentons a adopté le bill autorisant le paie-
ment des dommages-intérei.s adjugés par le tri-
bunal arbitral do Genève.
Lorsque les Huigares vinrent fonder
entre le Danube èt les Balkans le second
royaume de Bulgarie dont nous avons
parléprécédemment (1 ),ils n'avaient aucune
religion nationale. Lps uns étaient adon-
nés à l'idolâtrie, les autres professaient le
manichéisme, qui, né dans la Perse, avait
gagné successivement l'Arménie et la
région du Caucase au nord de la-
quelle se trouvait la première demeure
des Bulgares. Mais la plupart d'entre
eux avaient embrassé l'islamisme, qui,
presque dès son origine, s'était pro-
pagé par la Perse et les pays au delà de
l'Oxus jusque chez les tribus de l'Oural.
Ainsi, l'on trouve parmi les noms de leurs
plus anciens chefs connus ceux de Ahmed,
de Talib et autres, qui ont évidemment
une apparence arabe. Ils n'abandonnèrent
même pas tout de suite la foi musulmane
après la conversion du gros de la nation
au christianisme. Une tradition rapporte en
effet qu'à l'époque où Wladimir entreprit
de faire abandonner aux Russes le culte
de leurs divinités scandinaves, les Bul-
gares mahométans lui firent parvenir des
livres sarrasins pour l'attirer à leur reli-
gion. Même après l'apostolat de Cyrille et
de Méthodius, qui firent entrer les Bul-
gares dans le sein du christianisme vers
la fin du neuvième siècle, ce peuple con-
serva longtemps encore les usages orien-
taux, notamment la polygamie, la cou-
tume de porter le turban jusque dans les
églises, comme autrefois dans leurs mos-
quées, etc. Mais la conversion à la foi
chrétienne modt6a profondément sa condi-
tion politique et sociale, sans.eSacer cepen-
dant toute trace de son ancienne barba-
rie et de la férocité de ses mœurs. Sous
l'influence d'une religion commune, le
temps amena, peu a. peu la fusion entre
les vainqueurs et lès-vaincus, Qptre les
Bulgares et les Slaves, leure~ sujets. Les
premiers adoptèrent la langue et les
mœurs des seconds,' tandis que, d'autre
part, ils imposèrent leur nom à la popu-
lation qui résulta du mélange des deux
races. Cette fusion n'était pas encore
consommée quand l'empereur Basile,
après vingt ans de guerres consécutives,
détruisit en 1019 le deuxième royaume
bulgare, qui demeura sous la domination
byzantine jusqu'en 1186. Cette ajmée-là,
on vit se lever un ~'OMM~e ~o~MM6 en-
tre le Danube et le Balkan; et c'est à la
tribu slavonne des Kutzo-Valaques que re-
vient l'honneur de cette restauration, ac-
complie par Pierre 1°' et son fils Assan, qui
a donné son nom à la dynastie des Assa-
nides. On voit ici que, par un phénomène
fréquent dans l'histoire, et dont les Saxons
de l'Angleterre ont donné à l'égard de
leurs conquérans normands le plus écla-
tant exemple, la race domptée a fini par
absorber insensiblement la race des enva-
hisseurs. Dans ce troisième royaume bul-
gare, qui dura de 1186 à 1396, jusqu'à la
conquête musulmane, c'est l'élément
slave qui est devenu prépondérant
la différence de race a été dominée
sinon entièrement effacée par les influen-
ces supérieures de la langue et de la reli-
gion. Ce troisième royaume ne laissa
guère plus de répit que les précédons
aux maîtres de Constantinople. Dès sa
création, .le roi Joannice ou Ivan bat-
tit Baudouin de Flandre, le fondateur
de l'Empire latin d'Orient, sous les
murs d'Andrinople, et, l'ayant fait pri-
sonnier, l'enferma à Tirnova où il mourut
en 1206.Ma.is lui-même périt l'année sui-
vante au siège de Thessalonique ou Salo-
nique, alors chef-lieu d'un royaume pos-
sédé par le marquis de Montferrat. Nous
nous bornons a. relater ce fait le plus im-
portant de cette période, la dernière pen-
dant laquelle les Bulgares aient eu une
histoire nationale BajazetP' en 1396, les
soumit pour toute la suite des temps à la
domination ottomane.
L'exposé qui précède et que nous au-
rions désiré pouvoir abréger démontre
pleinement que les Bulgares n'ont jamais
fondé au sud des Balkans un établisse-
ment durable. Ils ont pu assiéger Andri-
nople, Salonique et Constantinople mais
chacune de leurs attaques a fini par être
victorieusement repoussée, et les empe-
reurs byzantins comme les Sultans
les ont toujours maintenus au delà
c'est-à-dire au uord des Balkans. En-
tre cette chaîne de montagnes et le
Danube a toujours été la Bulgarie his-
torique, la vraie Bulgarie. Ce n'est que
de nos jours qu'on s'est imaginé d'en
créer une autre allant jusqu'à l'archipel,
et, peu s'en faut, jusqu'à l'Adriatique. On
sait par quels artifices et avec quelle per-
sévérance la Russie a poursuivi depuis le
traité d'Andrinople de 1829 es double
but 1° aider par tous les moyens
praticables l'extension du slavisme en
Thrace et en Macédoine; 2° réveiller
les Bulgares de leur torpeur et en
faire les instrumens de la propagande
slave dans ces deux contrées. Pour ac-
complir la première partie de ce plan, la
(~ F
seule qui se rattache à notre sujet, des
historiens et des géographes officieux ont
inondé l'Europe de prétendues cartes eth-
nographiques qui représentaient IbS Bul-
gares comme peuplant à peu près seuls
des provinces où domine réellement l'é-
lément grec; comme légende explica-
tive de ces cartes, de fausses statistiques
portaient à H et même à 6 millions le
chinre de ja population bulgare. Or,
parmi les auteurs qu'on peut consi-
dérer comme impartiaux, M. Elisée Re-
clus, qui donne le chinre le plus élevé,
ne l'évalue qu'à 4,SOO,000; M. Ubi-
cini n'en compte que 3 millions, et
l'Almanach de Gotha de 1878, seulement
1,860,500. En réalité, considéré comme po-
pulation fixe, l'élément slave ne s'étend
pas, vers le sud, au delà de Philippopoli.
Il est bien vrai qu'on rencontre dans la
Thrace et dans la contrée qui s'étend de
la Maritza à Constantinople, un certain
nombre de Bulgares faisant métier de
pâtres ou occupés aux travaux de ferme
mais ils n'emmènent pas leurs familles
avec eux généralement, ils descendent
dans ces districts méridionaux au prin-
temps pour regagner en automne leurs
propres demeures au nord de Philip-
popoli. Rien ne saurait donc justiner
l'étrange prétention de la Russie de
faire reconnaître à l'Europe l'existence
d'une Bulgarie fictive dont la délimitation
tracée par le traité de San~Stefano est un
ûagrant démenti donné à l'histoire et à la.
géographie. Nous n'insisterons pas sur
une démonstration déjà faite dans maint
bulletin du ./oM~m~ Z)e~ Nous n'a-
vons voulu qu'y ajouter une préface en
retraçant les principales phases de la vie
de ce peuple singulier, ouralien par la
race, slave par le langage, grec par la re-
ligion, peuple longtemps barbare et yi-
goureux, aujourd'hui amolli, souple et
docile entre les mains de la Russie, qui
par lui et à travers lui marche à la con-
quête du littoral de la mer Egée, comme
elle vise par le Montenegro à l'occupation
du littoral de l'Adriatique.
ERNEST DOTTAIN.
On nous é~t de Versailles (Chambre
des Députés)
« Oh! cette fois la Chambre est en nombre,
on s'en aperçoit sur-le-champ.
» Le ./bM)-M~ o/J n'a pas exactement
produit ce matin les b&~es de la question
ptus ou moins franchement tournée que
M. de Baudry-d'Asson adressait hier au
ministre des finances sur *les dépenses de la
commission d'enquête électorale. M. Albert
Grévy les a rétablis, pour y répondre avec
plus de fermeté qu'il ne l'avait pu faira ,au
premier moment. La question du député de
la Vendée n'est qu'une manœuvre de plus de
la part des derniers partisans de la résistance
à la volonté nationale, mais peu importe ils
sont réduits à l'impuissance. La commission
est partout accueillie avec le respect qui lui
est dû son œuvre se poursuit avec toute
l'utiiité qu'on en attendait, et la Chambre et
le pays en auront la preuve lorsqu'elle fera
connaître les résultats auxquels elle a pu
arriver. M. de Baudry-d'Asson, ajoute M. Mar-
gaine, estd~autant moins excusable d'avoir fait
saquestion qu'il savait, après avoir interrogëla
questure, que la commission d'enquête agis-
sait avec la plus entière régularité. M. de
Baudry-d'Asson en a été réduit à dire qu'il
avait rendu sa question publique tout exprès
pour que la commission fût publiquement
justifiée. C'était donc par charité qu'il avait
parlé, et c'était peut-être aussi par charité
qu'il avait corrigé ses paroles sur les épreu-
ves du VoM~Ma;~ o/~c!
B La rectincation du texte a été ordonnée,
après la plus tumultueuse des scènes qu'on
ait vues dans les séances de jour, et très peu
de membres à droite se sont fait l'honneur
de voter cette rectification. La droite ne veut
que du bruit jusqu'à la dernière heure, et la
vérité la touche moins. Elle pousse aussitôt
M. Lenglé à la tribune pour une nouvelle
question sur la révocation de M. Godelle
mais M. Grévy lui barre le passage d'un
geste et maintient les droits de l'ordre du
jour. (t Vous êtes grotesque, vous prési-
dez comme un président de collège t s'é-
crie M. Cuceo d'Ornano. Voilà le style
de ces messieurs maintenant. Depuis cinq
ou six jours M. Cuneo ne cesse de ré-
péter à tout venant La république fait
mourir de faim le peuple; le peuple était
riche sous l'empire. Mais cette facétie
faisait hausser les épaules et c'était
tout. L'joutrage au président ne pouvait
passer de même, et M. Grévy allaitj con-
sulter la Chambre sur l'application de la
censure mais M. Cuneo d'Ornano s'est fait
tout petit garçon en face de l'indignation gé-
nérale il a moitié modifié, moitié expliqué
ses paroles, et ensuite les a retirées, en assu-
rant môme qu'il vote toujours pour M. Grévy
dans le scrutin secret de l'élection du prési-
dent. On lui a fait grâce.
B L'ordre du jour a pu alors suivre son
cours, et les votes paraître invalidation de
M. Du Demaine, aux mains levées; vote sans
discussion de l'article nouveau de la loi de la
réforme postale, dû à la tendresse de M. Paris
et du Sénat pour la presse de province; vote
du projet d'amélioration des voies navigables
entre Paris et la Saône renvoi à la rentrée
de la discussion de la proposition de M. Sée
sur la gratuité de l'Exposition le dimanche.
B On ne discute un peu que le projet de
convention de l'Etat avec la Banque, iclatif
aux 80 millions d'avances qu'elle pourra faire
au Trésor, moyennant la réduction à 20 c.
pour 1,000 fr. du droit de timbre des billets
qui no correspondent pas à des opéra-
tions commerciales. M. Léon Say a prié la
Chambre de ne pas s'ajourner sans l'avoir
voté, car c'est là une des bases du budget
de 1879 qu'il a présenté hier, et plus tôt la loi
sera votée par la Chambre, plus tôt elle aura
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