Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-04-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 03 avril 1878 03 avril 1878
Description : 1878/04/03. 1878/04/03.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460401v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËI~TION BE PARIS.
MEMREM5~!L
!~8.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans te Luvembourg, en Turquie,
on Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t«
régences du Maroc et do la Tunisie,
en Chine et au Japon,
'M moyen d'une vateur payable a Paris oa d<
mandats-poste, soif internationaux, soit franco
en Allemagne, en Autriche, en Russie
et dans tous tes pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~tt t'CMoi d'une Taleuj payable a Pu!
Les annomoM sont reçues
~MBtM.WMehey.~MKettG*,
S, place de la Bourse,
NMEM SA~ML
ON S'ABOIE
me des Prëtres-Saint-Gemiam-rAu-xerrois. n.
F~X BE .AB~KKEMEJV):'
Un an. Six mois. Trois mot&'
DëpartenieM. 80 ff. 40 fr. 20 fr.
Pans. 72 &. 36 fr. t9fr.
Les abomiemens partent des l" et 16 d<
chaque mois.
PafIMpM~emetM, nn mmma~po <6& cent.
!n tLendem, &pp!y to Cewte and C°, foreign
newapapers ornée, f?, Gresham street. Q. P. 0.;
AI! De~sy, Dre~ev e: G t, F'inab tatie Carnhill;
«M.
E. C. London. MNB. ~V.-H. etmKh et Wen,
iM.Strand.W.G.,London.
A BruxeUes, & t'O/~M ~< ~6~e< t6, rue de ta
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi.
Niothêques des cares de chemins de fer betfes.
A. Talparaiso (CNu), chez M. Orestes L. Tornero.
"t~ts~ ~n~h. ''SM~ "B~M~r~)~. "ËSSSt V ESt UMtM~ -)NB)Mr~< 'TtMMr~aMt- *TM)Hr~~ ~H'T~sr~o~ Nsa M< ttMMUM
JMMAL DES DEBATS
"p~ '«~B~ JËBL~t~ t WN) Jtttt~JtM~tttt JNML~~ J))))t~<)tt r~ -Nt))L~~ J))ttL
POUTRES ET HTTËRAtRES
PARIS
MARDI 3 AVRIL
Une dépêche de Londres que l'on
trouvera plus loin nous donne aujour-
d'hui le résumé de~la circulaire que
le marquis de Salisbury vient d'adresser
aux représentans de l'Angleterre à l'étran-
ger. Nous attendons d'avoir le texte même
sous les yeux pour apprécier ce .do-
cument auquel la presse anglaise a
fait le meitleur accueil, et qui justifie les
espérances que la conduite du marquis de
SaUsbury avait fait naître depuis quelque
temps. On ne saurait parler un langage
plus ferme, ni faire une critique plus
judicieuse des principales dispositions
du traité de San-Stefano. Ce que nous
connaissons de cette circutairc nous mon-
tre que nous ne nous étions pas trompés
sur la politique adoptée par le gouverne-
ment anglais. Quant au nouveau ministre
des affaires étrangères, il ne pouvait pas
faire un début plus heureux.
Le remplacement de lord Derby par le
marquis de Salisbury et la résolution de
mobiliser les réserves sont d'ailleurs arrivés
juste à point pour produire immédiatement
toutes leurs conséquences. Si le choix
du moment a été Feffet du hasard, le ha-
sard a fait preuve d'une grande intelli-
gence s'il a été, et c'est plus vraisem-
blable, le résultat d'un calcul de lord Bea-
consfield, ce calcul a été très habile. Le
coup a été porté avec une rare sûreté de
main, et il a renversé les combinaisons
ingénieuses que le général IgnatiefT écha-
faudait & Vienne. On assure que le géné-
ral, qui se connaît en adresse diploma-
tique, s'est conduit en beau joueur il a
avoué la partie perdue à charge de re-
vanche.
Nous avons déjà parlé des négociations
entamées à Vienne entre le général Igna-
tieif et le comte Andrassy, et des préten-
tions que le premier a exposées au second.
Lorsque le général Ignatieff est arrivé à
Vienne, il s'est montré d'abord extrême-
ment ouvert, facile, conciliant il ne
demandait qu'à faire des concessions
il:étaiisûr de s'entendre avec son allié.
Le comte Andr.assy s'est empressé de dé-
rouler son programme. Nous en avons
fait connaître quelques points; nous les
complétons aujourd'hui d'après les détails
que donnent les journau.x de Vienne et
de Pesth. L'Autriche aurait pris pour but
de soustraire entièrement à la domina-
tion russe et de soumettre à la supré-
mattie autrichienne la Bosnie, l'Herzé-
govine, la Serbie, le Montenegro, l'Al-
banie, et ennn une partie de la Macé-
doine, aSn d'arriver en diagonale jus-
qu'à Salonique. Mais à quel titre et
Stuis quelles formes s'exercerait la sùpré-
ma.Ue autrichienne sur 'ces provinces
divergea? Les formes varient suivant
lea cas. La Bosnie et l'Herzégovine,
sans être formellement annexées, au
moins pour le moment, seraient occupées
par des forces autrichiennes leur auto-
nomie administrative serait organisée avec
le~concours de .l'Autriche et placée sous
son contrôle. La Serbie et le Monténé-
gro, dont l'autonomie et même l'indé-
pendance sont depuis longtemps assurées,
seraient rattachées à l'Autriche par des
conventions militaires et. par des traités
de commerce une union douanière serait
établie entre les petites principautés et le
grand .empire. Quant à l'Albanie et à la
Macédoine jusqu'à Salonique, on les or-
ganiserait de manière a en faire un con-
tre-poids sérieux à la nouvelle princi-
pauté bulgare, et on en ferait aussi une
principauté vassale et tributaire de la
Porter'Enfin, ce qui est plus important
aux yeux de quelques politiques, le che-
min d~fer de Salonique à Mitrovitza serait
poussé jusqu'au raccordement avec les
lignes autrichiennes, et toute la voie se-
rait placée sous le contrôle et sous l'au-
torité de l'Autriche;
Ces prétentions du comte Andrassy
ont probablement surpris le général Igna-
tieS; mais il se serait contenté de
répondre, non sans ironie, qu'un plan
aussi large et aussi nouveau ne pouvait
être.réaltsé que par une guerre de l'Au-
triche contre la Porte. Faites-la,
a-t-il dit, et nous vous rendrons la
même neutralité bienveillante que vous
avez observée à notre égard. Alors, le
comte Andrassy aurait exposé la seconde
partie de son plan. La guerre, il n'en veut
pas Nais il compte s'entendre à l'a-
miable avec la Porte, moyennant quel-
ques compensations qui restaient à in-
diquer. L'intérêt de la Porte est de
se trouver, après la cruelle épreuve qu'elle
vient ..de traverser, dans des conditions
qui lui permettent encore de vivre, si-
non comme puissance de premier or-
dre, au moins de second. Le traité de
San-Stefano, qui coupe son territoire en
trois ou quatre tronçons, réalise-t-il cette
humble prétention? Assure-t-il même avec
quelque sécurité àla Porte la possession
des détroits ? Non, sans aucun doute. Eh
bien! c'est en lui rendant les moyens
de vivre que le comte Andrassy compte
obtenir de la Porte une adhésion pacifi-
quë'à ses projets. Apre? avoir sacriGé le
traité de-San-Stefano sur un point, il faut
le sacrifier sur d'autres. I! faut relier en-
tre eux tous lesïncrccaux de l'empu'e
turc, et !e lien le plus naturel/c'est le
rivage de la mer. Le comte Audra~y J
aurait demandé en eonséquenc&att-
général Ignatieff de renoncer à éten-
dre la Bulgarie jusqu'à l'archipel, et
de la borner au sud par une iigne
horizontale qui couperait à peu près
la Roumélie en deux moitiés. Il ne
mettait pas en doute que ce projet ne
satisfit tout le monde l'Autriche à coup
sûr, la..Porte très probablement, et la
Russie il se plaisait à l'espérer.
Ce projet, nous l'avons déjà dit hier,
est séduisant au premier aspect pour des
yeux autrichiens, à la condition d'être
réalisable. Cependant, il est sujet à ob-
jections. Depuis quelques années, une
doctrine économico-politique tend .a s'é-
tablir, d'après laquelle la possession de
Salonique, l'accroissement de son com-
merce et le développement des voies fer-
rées qui la relient à Vienne diminueraient
jusqu'à la neutraliser absolument l'impor-
tance de Constantinople. Mais il y a beau-
coup plus d'imagination que de vérité dans
ce système. Sans parler de l'influence des
souvenirs qui s'attachent à l'antique ca-
pitale, la situation géographique de
Constantinople donnera certainement à
son propriétaire la prépondérance en
Orient. Nous parlons, bien entendu, d'un
propriétaire habile et actif comme les Rus-
ses. Si la Russie s'établit jamais à
Constantinople, si la plus grande des puis-
sances slaves met solidement le pied sur
la mer de Marmara, il n'y a pas d'artifice
politique ou économique qui puisse empê-
cher toutes les petites principautés slaves
des Balkans d'être entraînées dans son or-
bite. Le centre de gravité du monde orien-
tal ne sera jamais à Salonique, on peut
le tenir pour certain. Nous compre-
nons très bien le système qui consiste
à développer, au moyen de conventions
militaires et commerciales, l'influence de
l'Autriche sur le Danube, sur les Balkans,
et même sur la mer Egée. L'Autriche peut
devenir un jour, par l'application gra-
duelle de ces moyens, l'héritière de l'em-
pire ottoman, nous ne le contestons pas,
et cette solution serait peut-être la meil-
leure dans l'intérêt de l'équilibre européen
mais lorsque l'Autriche cherche à étendre sa
protection sur tant de pro minces slaves qui
risquent de lui échapper un jour, ne peut-
on pas se demander pourquoi elle ne fai
rien pour la Roumanie, qui n'est pas
slave, ce qui devrait lui être un titre
à la faveur de l'Autriche? La Rouma-
nie a commis de grandes fautes; elle les
rachète presque par l'énergie de son atti-
tude actuelle. Elle s'adresse, elle s'offre à
l'Autriche; elle ne demanderait pas mieux
d'avoir avec elle une convention.militaire.
L'Autriche la repousse. Pourquoi? Se-
rait-il vrai, comme on le dit, que dans
cette fameuse entrevue de Reichstadt, où
il semble qu'un mauvais sort ait été
jeté sur la politique autrichienne le
comte Andrassy a fait bon marché
de la Roumanie et s'est engagé à ne
pas s'opposer à la rétrocession de la Bes-
sarabie ? Nous voudrions ne pas le croire;
mais alors comment expliquer l'indiffé-
rence qu'on professe à Vienne pour une
petite nation qui a montré des qualités
militaires et qui est si avantageusement
située sur le Danube ?
Il serait facile de prolonger la critique
du plan autrichien mais si ce plan a des
défauts comme programme politique, il
est parfait au point de vue de la tactique
diplomatique. Le comte Andrassy a-t-il
voulu seulement embarrasser le général
IgnatiefT et ramener la Russie à la pen-
sée du Congrès? Dans ce cas, il ne pou-
vait pas mieux faire, il mérite tous les
éloges. Lorsque les nouvelles de Londres
sont arrivées à Vienne, le général Ignatieffj
a du en eïîet se demander, non sans per-
plexité, ce qu'il y avait à faire, et
s'il valait mieux accepter les proposi-
tions autrichiennes ou accepter le Con-
grès aux conditions posées par l'Angleterre.
La Russie avait compté que l'Autriche ne
feraitpas payer trop cher sa neutralité, et
peut-être alors aurait-il valu la peine de se
risquer à la guerre contre la Grande-Breta-
gne. Mais, au prix demandé par l'Autriche,
toutes les faces de l'aventure étaient
également désagréables. Vainqueur de
l'Angleterre, la Russie perdait néanmoins
le fruit de sa première campagne contre
la. Porte et de son traité de San-Stefano
il ne restait rien, ou peu de chose.
Il fallait aussi prévoir l'événement con-
traire. Vaincue ou épuisée, la Russie se
trouverait engagée envers l'Autriche, dé-
sarmée envers l'Europe et dans une situa-
tion prodigieusement inférieure à celle
qu'el!e peut conserver ou s'assurer au-
jourd'hui avec un peu de modération.
Le général Ignaticff a pesé le pour et le
contre, et il s'est dem& ~é sans doute si,
tout bien considéré, ce n'est pas la so-
lution du Congrès qui coûterait le moins
cher à la Russie. On avait eu tort
peut-être de se montrer si intraitable
aux conditions anglaises les conditions
autrichiennes décidément ne valaient pas
mieux, d'autant plus que, même en les ac-
ceptant, on n'évitait pasia guerre ni ses
hasards, car l'Angleterre n'accepterait pas
même ce qui resterait du traité de San-
Stefano. Le général IgnatieH'n'a donc rien
conclu à Vienne, il est reparti pour Saint-
Pétersbourg. Et voilà comment le Congrès,
qui hier encore semblait tout à fait
perdu, redevient possible. Qaé faudrait-
il pour éviter la guerre et pour âme-
ner toutes les puiss.ances s à. discuter
'en commun une question qui les inté-
resse toutes ? Il faudrait un peu de sa-
gesse ou de vraie prudence Saint-Péters-
bourg, et à Vienne un peu plus encore
de cette fermeté 'et de ce discernement
des intérêts autrichiens, dont on a donn<
des preuves depuis quelques jours.
SO'îmSEBEPA&M
CtStaire te i". ta 2 BhMtMe. !8&!aee.
Comptant. 71 7i.45.
Fin cour. ?i3o. 70 M.SS.
A s/~ a/a
Compta.Bt)Ol.M090.J,
s o/a
G°Gmj7t~Allt iD8 10 .?· '10i 75 .i. e .).. 35
Cc-mpt!mtt~810.1077N.M.
F)HcoM.t08tSJ.l07S2t2 .t21/2
PRTH'H BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 107 fr. (ia, GO, 7~, 72 1/2.
30/0. 70fr.80,77t/2,90.
Banque ottomano.. 340"fr.62l/2.
Egyptiennes 6 0/0.4fi'.37,)4';fr.2S.
Italien. GO~'2.
Nous recevons de nos correspondans pMti-
culiers les dépêches suivantes
« Vienne, le 2 avril, midi.
? Il convient de n'accueillir qu'avec une
extrême méûancé les bruits répan'us sur la
mission du général IgnatieS' à Vienne. Le
général n'était uas venu chercher des expli-
cations, mais e -tonner sur le traité de San-
Stefa~o.
f Les protestations portant sur cinq points
que l'on a attribuées au comte Andrassy sont
hausses. Le comte Andrassy a défini lo point
de vue autrichien d'une façon générale, et
déclaré tous Ifs points essentiels du traité
nuisibtes aux intérêts autrichiens et inaccep-
tables le traité entier doit être remanié. a
s Vienne, le 2 avril, soir.
D L'Autriche étant décidée à mettre un
terme aux tentatives de la Russie pour ga-
gner les Slaves du Danube, de même que
l'Angleterre est résolue a arrêter les entre-
prises russes contre l'existence môme de
l'empire ottoman, ces deux puissances se
trouvent parfaitement d'accord pour refuser
les points essentiels du traité de Sàn-Ste-
fano. Devant cet accord, la Russie parait re-
venir à l'idée du Congres. Du reste, on croit
ici que le Congrès seul peut trancher les dif-
ficultés. Et comme l'Angleterre n'est pas op-
posée à la réunion d'un Congrès, sous condi-
tion, les négociations à ce sujet sont reprises
entre Saint-Pétersbourg et Londres. a
« Berlin, le 2 avril.
M Le correspondant viennois du ?*
se dit autorisé à démentir un téiëgramme
expédié de Vienne le 30 mars par l'agence
Wolff, disant que l'Autriche compte principale-
ment sur la triple alliance et qu'elle blâmerait
la poli tique brusque de l'Angleterre.Il garantit
ce mot qu'aurait prononcé le général Igna-
tieff K L'Autriche ne veut rien nous laisser
du traité. o Le plan du comte Andrassy serait
de créer, sous le protectorat austro-turc, un
système d'union douanièrf qui embrasserait
des bouches du Danube à Salonique la Rou-
manie, ta Serbie, la Bosnie et la Roumélie.
a Le développement naturel des conjonc-
tures présentas amènera donc très probable-
ment le cabinet de Berlin à s'entremettre de
nouveau pour la réunion d'un Congrès, à 'la
demande môme de la Russie qui se trouve
engagée dans une impasse aussi dangereuse
pour elle que compromettante pour l'entente
d..s trois empereurs.
)) L'empereur Guillaume est atteint d'un
refroidissement assez grave, w
TéMgpspMc pe'Ev~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres,le2 2 avril.
M. Hardy est nommé ministre des Indes, en
remplacement du marquis de Salisbury. H sera
élevé à la pairie sous le titre de lord Staplehurst.
Le colonel Stanley est nommé ministre de la
guerre.
Londres,le2avril,8h.3Sm.
La 6'appelant les réserves a se trouver aux endroits
indiqués par le ministre de la guerre avant le
19 avril.
Vienne, loaavri).
On écrit de Londres à la C'on'MpoM~<:Me<; ~o-
Kestconsidérée comme la première exposition c)aire
et parfaitement définie des intérêts britanniques
lésés ou menacés par le traité de San-Stefano.
Quand bien même le cercle de ces intérêts ne
serait pas absolument identique a ceux de l'Au-
triche vis-à-vis de la Russie, on n'en est pas moins
convaincu que l'attitude actuelle des deux puis-
sances Unira inévitabtement par une action com-
mune.
La nécessité absolue de modifier la situation
créée par la Russie, s'il n'en est pas tenu compte
par le Congrès, amènera, dit-on, l'Angleterre, en
ce qui concerne la sauvegarde de ses propres in-
térêts, a des mesures qui cependant n auront pas
nécessairement pour conséquence des complica-
tions belliqueuses, pourvu que l'Autriche ne s'y
oppose pas matériellement.
Dans les cercles de Londres on manifeste l'es-
poir que l'Autriche-Hongrie adoptera infaillible-
ment la même manière de voir.
Bude-Pesth. le 2 avril.
On assure ici que le général Ignatieff reviendra
a Vienne la semaine prochaine, dans le but de
trouver un terme moyen permettant la réunion
du Congrès.
Vienne, le 2 avril.
Ljs nouvelles parvenues de Constantinople à
la Co~MpoKa'eMM ~oK~ vement récent des troupes russes vers Gallipoii.
Malgré les entrevues fréquentes du grand-duc
avec )e Sultan et les ministres turcs, les Russes
se métient de plus en plus de l'attitude de la
Porte. C'est a ce sentiment que se rattache le
bruit d'après lequel l'échange des prisonniers se-
rait ajourné indéOniment.
Les Turcs, en attendant, fortiuentBuyukdéré.
A San-Stefano, il arrive journeDement des va-
peurs russes chargés d'approvisionnemens.
On écrit à la C'0!fMpoM<<frontière serbo-bulgare, que toutes les troupes
russes cantonnées au nord des Balkans se rap-
prochent du Danube. Ces troupes élèvent par-
tout de nouveaux retranchemens et complètent
les fortifications existantes. Des masses de trou-
pes russes'se concentrent a Sofia.
Do même. au sud des Balkans, de nombreux
corps russes se concentrent d'une façon com-
pacte, malgré des conditions hygiéniques défavo-
rables. Dans ces parages également, on fortitle
toutes les positions importantes.
Londres, le 2 avril.
La T'a M Jt/«~ 6'a~~d se fait l'écho d'un bruit
d'après lequel le comte de Beust serait soudaine-
ment parti pour Vieime, probablement pour af-
faires urgentes.
La reine a tenu un conseil aujourd'hui.
Londres, le 2 avril.
Le 7'/?HM confirme ce matin la nouvelle don-
née hier par l'agence Havas, et d'après laquelle
M. Ogié, son correspondant à Vofo, aurait été
trouve mort près de Macrinitza, assassiné, disent
les dépêches d'Athènes, par les Turcs.
Deux navires de guerre en bois de Devonport
ont reçu l'ordre de se préparer à faire le service
d'hôpitaux dans la Méditerranée.
Le S~M~établissement maritime anglais de d~pot dans
l'ile de Ténédos a été abandonné, afin de ne pas
exciter la jalousie des pui-~anees étrangères.
Le comte de Granville et le marquis de Har-
tiHEton, chefs du parti libéral, recevront demain
une députation des Associations libérâtes détente
l'Angleterre, venant exprimer le vceu que l'on
épargne au pays les malheurs d'une guerre.
M. Bright introduira la députation.
Londres!, le 2 avril.
Le 7)~7~ ?W<vantes
« Constantinople. le 1°'' avril. La Ports a
opposé un refus à toutes les propositions russes
d';0 L'a grand-duc Nicolas a déclaré à 1~. Porte qu'il
n'avancerait pas sur Constantinopte sans le con-
sentement du Sultan.
& Vienne, le l~avriL–LecomteAndrassyaaf'-
firmé à M. Bratiano qu'en aucune circonstance
la Russie re conservera pendant deux ans une
route militaire à travers la Roumanie. »
On télégraphie de Saint-Pétersbourg au 7'M qu'il est très possible qu'une nouvelle tentative
de s'entendre avec l'Angleterre soit jaito, s'il est
vrai que les demandes de l'Autriche soient aussi
exorbitantes qu'on l'a dit.
Londres, le 2 avril, !i h.'
C'Ad'Etat au ministère des colonies, répondant à
M. Errington, dit qu'une communication sera
prochainement adressée au gouvernement fran-
çais, au sujet de la demande faite dans une pro-
clamation du gouverneur français du Sénégal,
en date du 8 mai 1877, relativement à une partie
du territoire nord de Sierra-Leone.
M. Gladstone annonce qu'il demandera jeudi
si, dans la communication adressée à la Russie
relativement au Congrès, l'intention du gouver-
nement était de réserver le droit de se retirer du
Congcés dans le cas où une des questions aux-
queîles l'Angleterre était opposée aurait été sou-
levée.
On télégraphie de Pesth, le 3t mars.à ta 6't:M<~
de Co7oFM
« Tout le monde se réjouit ici de la manifesta-
tion de la Chambre des Députés, dans laquelle
les chefs de tous les partis se sont prononcés
pour une alliance avec l'Angleterre. &
Le même journal publie la dép&cho suivante
« Bérim, le<" avril.
)) II s3 confirme qu'un rapprochement se produit
entre l'Autriche et l'Angleterre, ce qui explique
le succès douteux dé la mission du eénéral Igna-
tien'. au sujet de laquelle l'Autriche a pour le
moins ajourné sa déosion. Le comte Andrassy
veut tenter une médiation entre la Russie et
l'Angleterre, c'est pourquoi on fait courir le bruit
que Ton aurait repris le projet de Congrès mais
ces bi'uits supposent des concessions sérieuses
de la part de la Russie et ont, par cônséquent,
encore besoin d'être confirmés. »
Nous recevons la communication suivante de
l'ambassade ottomane
matin un télégramme'de la Sublime-Porte.. en
date d'hier i"' avril, qui dément de )a manière )a
plus formelle la nouvelle de massacres qui au-
raient été commis par les Turcs dans un village
grec près de Volo.~ u
Nous avons attiré l'attention, dans un
récent article, sur les vraies causes de la
crise commerciale et industrielle dont
souure depuis plusieurs années le monde
entier, et la France depuis un an. La no-
mination d'une commission pour l'examen
d'un nouveau tarif général des douanes
donne à ces questions un intérêt de pre-
mier ordre. Il est à craindre en effet
que cette commission, composée en par-
tie d'hommes médiocrement expérimen-
tés en ces matières, ne prenne des déci-
sions qui soient au plus haut degré défa-
vorables à notre industrie nationale. H y
a un remède spécieux qui séduit les es-
prits superficiels, c'est une aggravation
des droits-protecteurs; on donnerait ainsi,
pense-t-on, un abri solide à nos indus-
tries on leur assurerait le moyen de re-
couvrer et de doubler leurs forces, et
on communiquerait une grande activité
au travail national. Eh bien! c'est pré-
cisément la qu'est l'erreur. Bien loin
d'obtenir ce résultat, on risquerait de
fermer à nos produits les marchés
du dehors; en arrêtant à la frontière
100 ou 200 millions d'articles fabriqués
étrangers qui viennent se vendre et se
consommer sur notre sol, on y arrêterait
également 5 ou 600 millions d'articles fa-
briqués nationaux qui s'exportaient sur
les marchés étrangers et qut ne pour-
raient plus- se vendre au dehors, soit
parce que le prix de revient de nos fabri-
ques serait augmenté par les droits de
douane sur les produits exotiques, soit
parce que les autres gouvernemens, par
représailles, ou simplement par imitation,
recourraient à des mesures analogues aux
nôtres. Il ne faut jamais perdre de
vue que si la France importe pour
450 millions d'objets manufacturés, elle
en exporte pour plus de 2 milliards ce
serait donc un bien grand aveuglement,
une singulière faute de calcul que de ne
penser qu'à l'importation des articles fa-
briqués, et de ne point songer à l'expor-
tation qui a une bien plus grande impor-
tance comme quantité et comme valeur.
Que la crise actuelle ne tienne en au-
cune taçon à la concurrence étrangère,
nous l'avons prouvé dans un précédent
article, et c'est là une vérité évidente. Les
souffrances de la dernière année ne doi-
vent pas faire perdre de vue la magniu-
que prospérité de la période qui s'est
écoutée de i8CO à 1876. Considérez une
des industries qui sont actuellement
le plus en soun't'ance, l'industrie mé-
tallurgique. Prenez les huitoudixpfin-
cipales Sociétés de métallurgie de
France par exemple le Creuset, la So-
ciété Cail, la Compagnie de Fives-Lille,
Commentry et Fourchambault, les Fonde-
ries et Forges de l'Horme, les Forges et
Chantiers de la Méditerranée, Ch&tiMon
et Commentry, les Hauts-Fourneaux et
Fonderies de Givors faites le relevé des
dividendes distribués par toutes ces So-
ciétés depuis dix ou douze ans, vous ver-
rez qu'il dépasse 10 0/0 en moyenne; or,
nous ne sachions pas qu'une rémunéra-
tion habituelle de 10 0/0 soit à dédaigner.
Elle l'est d'autant moins, que dans beau-
coup de Sociétés par actions le dividende
ne représente qu'une partie des profits,
des prélèvemens considérables étant faits
parfois pour la gérance ou pour la direc-
tion.
Il est donc incontestable que la crise
actuelte ne tient pas à notre régime de
douanes, puisque ce régime, qui dure de-
puis dix-huit ans, a permis aux établis-
semens bien dirigés et bien placés une
longue et brillante prospérité. Revenons
à l'exemple que nous prenions tout à
l'heure. Parmi les Sociétés que nous nom-
mions, il en est une qui, dans trois an-
nées consécutives, de 1871 à 1873, a dis-
tribué 305 fr. en dividendes, soit 60 O/.O
en trois ans, 20 0/0 par année, à ses ac-
tions de MO fr. Evidemment, si cette So-
ciété souffre 'actuellement, ce n'est pas le
traité de commerce qui en est la cause
peut-être cette Société elle-même a-t-elle
été imprudente, et au lieu de donner à
ses actionnaires des dividendes aussi énor-
mes, aurait-elle dû les réduire de moitié,
pour augmenter d'autant ses réserves,
son fonds de roulement, ou pour amortir
son capital.
Parmi les causes de la crise brusque
et intense dont souffrent depuis un an
plusieurs de nos industries, la plus appa-
rente et non l'une des moindres, c'est la
guerre d'Orient, qui nous a fermé depuis
deux ans plusieurs marchés d'une cer-
taine importance, et qui, en outre, a
ébranlé la conSance, arrêté l'esprit d'en-
treprise, même dans les pays neutres. En
dehors de cette cause, dont la durée sera
limitée, il y en a d'autres, notamment le
développement trop grand qu'ont pris
dans ces dernières années certaines in-
dustries. Ainsi, après la guerre il y a eu
partout, en Europe et en Amérique, une
véritable fièvre industrielle. En Allema-
gne, les filatures, plus encore les hauts-
fourneaux, ont surgi de toutes parts i!
en a été de même aux Etats-Unis, en Au
triche, un peu partout enfin. D'un autre
côté, la passion des travaux publics a été
fort exagérée aux Etats-Unis, en une
seule année on a commis l'insigne folie
de construire 7,000 milles, soit 11,300 ki-
lomètres de voies ferrées depuis lors, on
est retombé sagement à 2,000 kilomètres
environ de constructions annuelles. Dans
notre Europe il en a été de même ainsi
l'Autriche, qui ne construisait avant 1870
que 5 ou 600 kilomètres de chemins de
fer par année, en a construit 1,600 en
1870, 2,000 en 1871, 2,200 en .1872, 1,500
en 1873; puis elle est retombée à;
une construction moyenne de aOO kilomè-
tres depuis lors. Sous cette impulsion tout-
a. fait désordonnée qui avait suivi la guerre,
l'industrie métallurgique avait pris un dé-
veloppement énorme; elle s'était outillée
pour une production toujours croissante;
or, subitement, à partir de 1873 ou de.
1874, toutes ces commandes pour les che-
mins de fer dans les deux mondes ont été
réduites de moitié, des deux tiers, ou
même des trois quarts de là vient cette
rupture d'équilibre entre des moyens de
production toujours accrus et une con-
sommation soudainement diminuée. Quand
les faits sont aussi certains et aussi clairs,
il faut être bien léger ou bien ignorant
pour aller rendre notre régime de douane
responsable de ces sounrances absolument
récentes et probablement temporaires.
Le remède, dira-t-on, quel est-il? Comme
pour la plupart des maux sociaux, le
remède n'est pas unique et se compose
de beaucoup d'élémens, dont le temps est
l'un des principaux. Une crise qui pro-
vient de la réduction de la consommation,
du trouble des esprits qu'une grande
guerre et la menace de complications alar-
ment, d'un développement excessif de
quelques industries, une telle crise a des
palliatifs ou des remèdes naturels et cer-
tains c'est le retour de la paix, de la 1
confiance, de la prospérité publique ce
sont aussi, comme onie propose enFrance, j 1
des travaux publics importans entrepris ]
par l'Etat, sans prodigalité toutefois, car j I
la prodigalité et l'excès créeraient une
crise nouvelle au bout de quelques an- 1
nées. 1
Quant à l'aggravation des droits protec- 1
teurs, ce serait le pire des expédions; < t
nous'ne craignons pas de dire qu'il serait t
presque mortel pour l'industrie française, t
Beaucoup d'industriels, nous le savons, i
ne sont pas de notre avis mais, qu'ils f
nous permettent de le leur dire, ils sont, c
dans cette matière, des juges médiocres. 1
Ils sont trop absorbés parleur intérêt du s
moment, par les soucis de leur fabrica- (
tion; ils n'ont pas assez de sang-froid, ni t
non plus un ensemble suffisant de con- s
naissances pour donner dans ces ques– d
tions de douane autre chose qu'un simple I
avis et des indications qui doivent être r
sévèrement contrôlés.Voyez, en effet, corn- i
bien les industriels se contredisent. En 1871, s
e quandM.Thiersvoulutréagircontrele traita
de 1860,dénoncerles conventions existante~
avec l'Angleterre et restaurer l'ancien ré-
gimë économique, ce fut de leur part, dans
t toute la France, une explosion de protes-
l tations il n'est pas jusqu'à Roubaix qui
t n'envoyât alors une députation à Paris
s déclarer que c'était à tort qu'on la con-
sidérait comme ruinée et qu'elle n'avait
jamais été plus prospère. Le langage
a changé aujourd'hui il est cepen-
dant également sincère mais, franche-
ment, cette mobilité d'opinions et de sen-
timens prouve que la réflexion manque à
s un grand nombre de nos fabricans, que
les circonstances passagères dominent
leur jugement, et qu'il ne faut pas avoir
une grande confiance dans les solutions
qu'ils suggèrent. S'ils parvenaient à faire
triompher leurs idées de réaction écono-
mique, ils en seraient les premières vic-
times et auraient travaillé eux-mêmes à
leur perte.
Il s'en faut, en effet, qu'un régime hau~
tement protecteur soit pour une indus-
trie un abri solide et sûr. Voyez quel est
le pays dont l'industrie soutire le plus en
ce moment, c'est précisément celui dont
le régime de douanes est le plus restric-
) tif, les Etats-Unis d'Amérique. La crise
est infiniment plus forte aux Etats-Unis
qu'en Angleterre. et elle dure depuis
beaucoup plus longtemps car elle date
de 1873. On fait grand bruit, autour
du développement de la production ma-
L nufacturière aux Etats-Unis, de leurs ex-
portations d'objets fabriqués. Il y a beau-
coup d'illusion et de crédulité à cet en-
droit. Toutes les exportations de coton-
nades américaines ne montent pas &
50 millions de francs, tandis que cellea
de l'Angleterre atteignent 2 milliards, et
que celles même de la France s'élèvent à
une somme très supérieure.
Le régime protecteur n'est pas un bon
abri en voici les raisons D'abord, ce
régime suscite de grandes espérances qui
deviennent bientôt des déceptions. Sup-
posez qu'on relève les droits de douane
en France, immédiatement une foule
d'industriels plus ou moins inconsi-
dérés se hâteraient de construire des
filatures, des hauts-fourneaux, de creu-
ser des mines. Ce serait un bénéfice
pour le pays, direz-vous; c'en serait
un en apparence et de brève durée. Au
bout de très peu de temps on s'aperce-
vrait qu'on a cédé ainsi à un entraîne-
ment, qu'on a trop accru les moyens de
production de certaines industries; il ar-
riverait que le régime protecteur créerait t
ce qu'il a créé partout, notamment aux
Etats-Unis: un encombrement; or,.c'est
précisément d'un encombrement que l'in-
dustrie souffre en ce moment. Les mar-
chés extérieurs viendraient-ils dégager
le surplus de la production française tout
au contraire, l'industrie nationale serait
dans de plus mauvaises conditions qu'au-
paravant vis-à-vis des industries étrangè~
res. En effet, les droits protecteurs rele-
vés'auraient augmenté chez nous tous les
frais de production; la houille coûtant
plus cher, le fer.coûtant plus cher, il en
résulterait que toutes nos usines travail-
leraient plus chèrement, puisqù'aucune
ne peut se passer de fer ni de houille
les' filés étrangers et les autres objets 'a
demi élabores, qui servent de matière
première à une foule de nos industries'
venant à payer des droits .plus élevés,
l'exportation des tissus, des articles de
Paris, de tous ces objets finis que la
France vend pour des centaines de mil-
lions au monde entier, deviendrait plus
difficile. Ainsi une aggravation des droits
protecteurs aurait pour double effet d'aug-
menter l'encombrement des produits na-
tionaux à l'intérieur et d'en rendre plus
malaisée l'exportation.
Nous ne connaissons pas de plus grande
chimère que la doctrine qui se couvre du
nôin de cor~péns~tion des çharges natia-.
nom de compensation des charges natio-
nales au moyen des droits de douane. Ré-
fléchissons un peu, s'il vous plaît: sous
prétexte de compenser au propriétaire de
mines les impôts qu'il supporte, vous
élevez le droit d'entrée! sur les houilles
étrangères. Qu'en résulte-t-il? C'est que
tous les fabricans nationaux paient plus
cher le pain de l'industrie, pour employer
une expression vulgaire c'est donc une;
charge nouvelle que vous mettez sur tous
les fabricans qui exportent. Votre pré-
tendue compensation a pour conséquence
de faire peser un accroissement de char-
ges sur tous les exportateurs. Il en est île
même pour le droit compensateur sur les
filés de coton ce droit renchérit les filés
anglais ou suisses, qui sont indispensables
au fabricant de tulles, de mousselines, de
lacets, de rubans, de Saint-Pierre-Iès-Ca.
lais, de Tarare, de Saint-Etienne, etc.; or,
tous ces fabricans-Ià exportent, votre pré-
tendu droit compensateur agit comme une
taxe sur les exportations. Ah si la France
n'exportait pas; ce serait différent; mais
elle exporte 2 milliards d'objets fabri-,
qués, et elle n'en importe que 4SO mil-
lions vos prétendus droits compensateurs
seraient donc pour nos exportateurs,
c'est-à-dire pour la branche la plus .ac-
tive de nos industries, une charge écra-
sante. Si l'on voulait être conséquent,
dans ce système absurde de la com-
pensation, il faudrait revenir franche-
ment au régime d'il y a un demi-siècle;.
il faudrait tout taxer, y compris les sub-
sistances et les matières premières il
MEMREM5~!L
!~8.
ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans te Luvembourg, en Turquie,
on Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t«
régences du Maroc et do la Tunisie,
en Chine et au Japon,
'M moyen d'une vateur payable a Paris oa d<
mandats-poste, soif internationaux, soit franco
en Allemagne, en Autriche, en Russie
et dans tous tes pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~tt t'CMoi d'une Taleuj payable a Pu!
Les annomoM sont reçues
~MBtM.WMehey.~MKettG*,
S, place de la Bourse,
NMEM SA~ML
ON S'ABOIE
me des Prëtres-Saint-Gemiam-rAu-xerrois. n.
F~X BE .AB~KKEMEJV):'
Un an. Six mois. Trois mot&'
DëpartenieM. 80 ff. 40 fr. 20 fr.
Pans. 72 &. 36 fr. t9fr.
Les abomiemens partent des l" et 16 d<
chaque mois.
Paf
!n tLendem, &pp!y to Cewte and C°, foreign
newapapers ornée, f?, Gresham street. Q. P. 0.;
AI! De~sy, Dre~ev e: G t, F'inab tatie Carnhill;
«M.
E. C. London. MNB. ~V.-H. etmKh et Wen,
iM.Strand.W.G.,London.
A BruxeUes, & t'O/~M ~< ~6~e< t6, rue de ta
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi.
Niothêques des cares de chemins de fer betfes.
A. Talparaiso (CNu), chez M. Orestes L. Tornero.
"t~ts~ ~n~h. ''SM~ "B~M~r~)~. "ËSSSt V ESt UMtM~ -)NB)Mr~< 'TtMMr~aMt- *TM)Hr~~ ~H'T~sr~o~ Nsa M< ttMMUM
JMMAL DES DEBATS
"p~ '«~B~ JËBL~t~ t WN) Jtttt~JtM~tttt JNML~~ J))))t~<)tt r~ -Nt))L~~ J))ttL
POUTRES ET HTTËRAtRES
PARIS
MARDI 3 AVRIL
Une dépêche de Londres que l'on
trouvera plus loin nous donne aujour-
d'hui le résumé de~la circulaire que
le marquis de Salisbury vient d'adresser
aux représentans de l'Angleterre à l'étran-
ger. Nous attendons d'avoir le texte même
sous les yeux pour apprécier ce .do-
cument auquel la presse anglaise a
fait le meitleur accueil, et qui justifie les
espérances que la conduite du marquis de
SaUsbury avait fait naître depuis quelque
temps. On ne saurait parler un langage
plus ferme, ni faire une critique plus
judicieuse des principales dispositions
du traité de San-Stefano. Ce que nous
connaissons de cette circutairc nous mon-
tre que nous ne nous étions pas trompés
sur la politique adoptée par le gouverne-
ment anglais. Quant au nouveau ministre
des affaires étrangères, il ne pouvait pas
faire un début plus heureux.
Le remplacement de lord Derby par le
marquis de Salisbury et la résolution de
mobiliser les réserves sont d'ailleurs arrivés
juste à point pour produire immédiatement
toutes leurs conséquences. Si le choix
du moment a été Feffet du hasard, le ha-
sard a fait preuve d'une grande intelli-
gence s'il a été, et c'est plus vraisem-
blable, le résultat d'un calcul de lord Bea-
consfield, ce calcul a été très habile. Le
coup a été porté avec une rare sûreté de
main, et il a renversé les combinaisons
ingénieuses que le général IgnatiefT écha-
faudait & Vienne. On assure que le géné-
ral, qui se connaît en adresse diploma-
tique, s'est conduit en beau joueur il a
avoué la partie perdue à charge de re-
vanche.
Nous avons déjà parlé des négociations
entamées à Vienne entre le général Igna-
tieif et le comte Andrassy, et des préten-
tions que le premier a exposées au second.
Lorsque le général Ignatieff est arrivé à
Vienne, il s'est montré d'abord extrême-
ment ouvert, facile, conciliant il ne
demandait qu'à faire des concessions
il:étaiisûr de s'entendre avec son allié.
Le comte Andr.assy s'est empressé de dé-
rouler son programme. Nous en avons
fait connaître quelques points; nous les
complétons aujourd'hui d'après les détails
que donnent les journau.x de Vienne et
de Pesth. L'Autriche aurait pris pour but
de soustraire entièrement à la domina-
tion russe et de soumettre à la supré-
mattie autrichienne la Bosnie, l'Herzé-
govine, la Serbie, le Montenegro, l'Al-
banie, et ennn une partie de la Macé-
doine, aSn d'arriver en diagonale jus-
qu'à Salonique. Mais à quel titre et
Stuis quelles formes s'exercerait la sùpré-
ma.Ue autrichienne sur 'ces provinces
divergea? Les formes varient suivant
lea cas. La Bosnie et l'Herzégovine,
sans être formellement annexées, au
moins pour le moment, seraient occupées
par des forces autrichiennes leur auto-
nomie administrative serait organisée avec
le~concours de .l'Autriche et placée sous
son contrôle. La Serbie et le Monténé-
gro, dont l'autonomie et même l'indé-
pendance sont depuis longtemps assurées,
seraient rattachées à l'Autriche par des
conventions militaires et. par des traités
de commerce une union douanière serait
établie entre les petites principautés et le
grand .empire. Quant à l'Albanie et à la
Macédoine jusqu'à Salonique, on les or-
ganiserait de manière a en faire un con-
tre-poids sérieux à la nouvelle princi-
pauté bulgare, et on en ferait aussi une
principauté vassale et tributaire de la
Porter'Enfin, ce qui est plus important
aux yeux de quelques politiques, le che-
min d~fer de Salonique à Mitrovitza serait
poussé jusqu'au raccordement avec les
lignes autrichiennes, et toute la voie se-
rait placée sous le contrôle et sous l'au-
torité de l'Autriche;
Ces prétentions du comte Andrassy
ont probablement surpris le général Igna-
tieS; mais il se serait contenté de
répondre, non sans ironie, qu'un plan
aussi large et aussi nouveau ne pouvait
être.réaltsé que par une guerre de l'Au-
triche contre la Porte. Faites-la,
a-t-il dit, et nous vous rendrons la
même neutralité bienveillante que vous
avez observée à notre égard. Alors, le
comte Andrassy aurait exposé la seconde
partie de son plan. La guerre, il n'en veut
pas Nais il compte s'entendre à l'a-
miable avec la Porte, moyennant quel-
ques compensations qui restaient à in-
diquer. L'intérêt de la Porte est de
se trouver, après la cruelle épreuve qu'elle
vient ..de traverser, dans des conditions
qui lui permettent encore de vivre, si-
non comme puissance de premier or-
dre, au moins de second. Le traité de
San-Stefano, qui coupe son territoire en
trois ou quatre tronçons, réalise-t-il cette
humble prétention? Assure-t-il même avec
quelque sécurité àla Porte la possession
des détroits ? Non, sans aucun doute. Eh
bien! c'est en lui rendant les moyens
de vivre que le comte Andrassy compte
obtenir de la Porte une adhésion pacifi-
quë'à ses projets. Apre? avoir sacriGé le
traité de-San-Stefano sur un point, il faut
le sacrifier sur d'autres. I! faut relier en-
tre eux tous lesïncrccaux de l'empu'e
turc, et !e lien le plus naturel/c'est le
rivage de la mer. Le comte Audra~y J
aurait demandé en eonséquenc&att-
général Ignatieff de renoncer à éten-
dre la Bulgarie jusqu'à l'archipel, et
de la borner au sud par une iigne
horizontale qui couperait à peu près
la Roumélie en deux moitiés. Il ne
mettait pas en doute que ce projet ne
satisfit tout le monde l'Autriche à coup
sûr, la..Porte très probablement, et la
Russie il se plaisait à l'espérer.
Ce projet, nous l'avons déjà dit hier,
est séduisant au premier aspect pour des
yeux autrichiens, à la condition d'être
réalisable. Cependant, il est sujet à ob-
jections. Depuis quelques années, une
doctrine économico-politique tend .a s'é-
tablir, d'après laquelle la possession de
Salonique, l'accroissement de son com-
merce et le développement des voies fer-
rées qui la relient à Vienne diminueraient
jusqu'à la neutraliser absolument l'impor-
tance de Constantinople. Mais il y a beau-
coup plus d'imagination que de vérité dans
ce système. Sans parler de l'influence des
souvenirs qui s'attachent à l'antique ca-
pitale, la situation géographique de
Constantinople donnera certainement à
son propriétaire la prépondérance en
Orient. Nous parlons, bien entendu, d'un
propriétaire habile et actif comme les Rus-
ses. Si la Russie s'établit jamais à
Constantinople, si la plus grande des puis-
sances slaves met solidement le pied sur
la mer de Marmara, il n'y a pas d'artifice
politique ou économique qui puisse empê-
cher toutes les petites principautés slaves
des Balkans d'être entraînées dans son or-
bite. Le centre de gravité du monde orien-
tal ne sera jamais à Salonique, on peut
le tenir pour certain. Nous compre-
nons très bien le système qui consiste
à développer, au moyen de conventions
militaires et commerciales, l'influence de
l'Autriche sur le Danube, sur les Balkans,
et même sur la mer Egée. L'Autriche peut
devenir un jour, par l'application gra-
duelle de ces moyens, l'héritière de l'em-
pire ottoman, nous ne le contestons pas,
et cette solution serait peut-être la meil-
leure dans l'intérêt de l'équilibre européen
mais lorsque l'Autriche cherche à étendre sa
protection sur tant de pro minces slaves qui
risquent de lui échapper un jour, ne peut-
on pas se demander pourquoi elle ne fai
rien pour la Roumanie, qui n'est pas
slave, ce qui devrait lui être un titre
à la faveur de l'Autriche? La Rouma-
nie a commis de grandes fautes; elle les
rachète presque par l'énergie de son atti-
tude actuelle. Elle s'adresse, elle s'offre à
l'Autriche; elle ne demanderait pas mieux
d'avoir avec elle une convention.militaire.
L'Autriche la repousse. Pourquoi? Se-
rait-il vrai, comme on le dit, que dans
cette fameuse entrevue de Reichstadt, où
il semble qu'un mauvais sort ait été
jeté sur la politique autrichienne le
comte Andrassy a fait bon marché
de la Roumanie et s'est engagé à ne
pas s'opposer à la rétrocession de la Bes-
sarabie ? Nous voudrions ne pas le croire;
mais alors comment expliquer l'indiffé-
rence qu'on professe à Vienne pour une
petite nation qui a montré des qualités
militaires et qui est si avantageusement
située sur le Danube ?
Il serait facile de prolonger la critique
du plan autrichien mais si ce plan a des
défauts comme programme politique, il
est parfait au point de vue de la tactique
diplomatique. Le comte Andrassy a-t-il
voulu seulement embarrasser le général
IgnatiefT et ramener la Russie à la pen-
sée du Congrès? Dans ce cas, il ne pou-
vait pas mieux faire, il mérite tous les
éloges. Lorsque les nouvelles de Londres
sont arrivées à Vienne, le général Ignatieffj
a du en eïîet se demander, non sans per-
plexité, ce qu'il y avait à faire, et
s'il valait mieux accepter les proposi-
tions autrichiennes ou accepter le Con-
grès aux conditions posées par l'Angleterre.
La Russie avait compté que l'Autriche ne
feraitpas payer trop cher sa neutralité, et
peut-être alors aurait-il valu la peine de se
risquer à la guerre contre la Grande-Breta-
gne. Mais, au prix demandé par l'Autriche,
toutes les faces de l'aventure étaient
également désagréables. Vainqueur de
l'Angleterre, la Russie perdait néanmoins
le fruit de sa première campagne contre
la. Porte et de son traité de San-Stefano
il ne restait rien, ou peu de chose.
Il fallait aussi prévoir l'événement con-
traire. Vaincue ou épuisée, la Russie se
trouverait engagée envers l'Autriche, dé-
sarmée envers l'Europe et dans une situa-
tion prodigieusement inférieure à celle
qu'el!e peut conserver ou s'assurer au-
jourd'hui avec un peu de modération.
Le général Ignaticff a pesé le pour et le
contre, et il s'est dem& ~é sans doute si,
tout bien considéré, ce n'est pas la so-
lution du Congrès qui coûterait le moins
cher à la Russie. On avait eu tort
peut-être de se montrer si intraitable
aux conditions anglaises les conditions
autrichiennes décidément ne valaient pas
mieux, d'autant plus que, même en les ac-
ceptant, on n'évitait pasia guerre ni ses
hasards, car l'Angleterre n'accepterait pas
même ce qui resterait du traité de San-
Stefano. Le général IgnatieH'n'a donc rien
conclu à Vienne, il est reparti pour Saint-
Pétersbourg. Et voilà comment le Congrès,
qui hier encore semblait tout à fait
perdu, redevient possible. Qaé faudrait-
il pour éviter la guerre et pour âme-
ner toutes les puiss.ances s à. discuter
'en commun une question qui les inté-
resse toutes ? Il faudrait un peu de sa-
gesse ou de vraie prudence Saint-Péters-
bourg, et à Vienne un peu plus encore
de cette fermeté 'et de ce discernement
des intérêts autrichiens, dont on a donn<
des preuves depuis quelques jours.
SO'îmSEBEPA&M
CtStaire te i". ta 2 BhMtMe. !8&!aee.
Comptant. 71 7i.45.
Fin cour. ?i3o. 70 M.SS.
A s/~ a/a
Compta.Bt)Ol.M090.J,
s o/a
G°Gmj7t~Allt iD8 10 .?· '10i 75 .i. e .).. 35
Cc-mpt!mtt~810.1077N.M.
F)HcoM.t08tSJ.l07S2t2 .t21/2
PRTH'H BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 107 fr. (ia, GO, 7~, 72 1/2.
30/0. 70fr.80,77t/2,90.
Banque ottomano.. 340"fr.62l/2.
Egyptiennes 6 0/0.4fi'.37,)4';fr.2S.
Italien. GO~'2.
Nous recevons de nos correspondans pMti-
culiers les dépêches suivantes
« Vienne, le 2 avril, midi.
? Il convient de n'accueillir qu'avec une
extrême méûancé les bruits répan'us sur la
mission du général IgnatieS' à Vienne. Le
général n'était uas venu chercher des expli-
cations, mais e -tonner sur le traité de San-
Stefa~o.
f Les protestations portant sur cinq points
que l'on a attribuées au comte Andrassy sont
hausses. Le comte Andrassy a défini lo point
de vue autrichien d'une façon générale, et
déclaré tous Ifs points essentiels du traité
nuisibtes aux intérêts autrichiens et inaccep-
tables le traité entier doit être remanié. a
s Vienne, le 2 avril, soir.
D L'Autriche étant décidée à mettre un
terme aux tentatives de la Russie pour ga-
gner les Slaves du Danube, de même que
l'Angleterre est résolue a arrêter les entre-
prises russes contre l'existence môme de
l'empire ottoman, ces deux puissances se
trouvent parfaitement d'accord pour refuser
les points essentiels du traité de Sàn-Ste-
fano. Devant cet accord, la Russie parait re-
venir à l'idée du Congres. Du reste, on croit
ici que le Congrès seul peut trancher les dif-
ficultés. Et comme l'Angleterre n'est pas op-
posée à la réunion d'un Congrès, sous condi-
tion, les négociations à ce sujet sont reprises
entre Saint-Pétersbourg et Londres. a
« Berlin, le 2 avril.
M Le correspondant viennois du ?*
se dit autorisé à démentir un téiëgramme
expédié de Vienne le 30 mars par l'agence
Wolff, disant que l'Autriche compte principale-
ment sur la triple alliance et qu'elle blâmerait
la poli tique brusque de l'Angleterre.Il garantit
ce mot qu'aurait prononcé le général Igna-
tieff K L'Autriche ne veut rien nous laisser
du traité. o Le plan du comte Andrassy serait
de créer, sous le protectorat austro-turc, un
système d'union douanièrf qui embrasserait
des bouches du Danube à Salonique la Rou-
manie, ta Serbie, la Bosnie et la Roumélie.
a Le développement naturel des conjonc-
tures présentas amènera donc très probable-
ment le cabinet de Berlin à s'entremettre de
nouveau pour la réunion d'un Congrès, à 'la
demande môme de la Russie qui se trouve
engagée dans une impasse aussi dangereuse
pour elle que compromettante pour l'entente
d..s trois empereurs.
)) L'empereur Guillaume est atteint d'un
refroidissement assez grave, w
TéMgpspMc pe'Ev~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres,le2 2 avril.
M. Hardy est nommé ministre des Indes, en
remplacement du marquis de Salisbury. H sera
élevé à la pairie sous le titre de lord Staplehurst.
Le colonel Stanley est nommé ministre de la
guerre.
Londres,le2avril,8h.3Sm.
La 6'
indiqués par le ministre de la guerre avant le
19 avril.
Vienne, loaavri).
On écrit de Londres à la C'on'MpoM~<:Me<; ~o-
K
et parfaitement définie des intérêts britanniques
lésés ou menacés par le traité de San-Stefano.
Quand bien même le cercle de ces intérêts ne
serait pas absolument identique a ceux de l'Au-
triche vis-à-vis de la Russie, on n'en est pas moins
convaincu que l'attitude actuelle des deux puis-
sances Unira inévitabtement par une action com-
mune.
La nécessité absolue de modifier la situation
créée par la Russie, s'il n'en est pas tenu compte
par le Congrès, amènera, dit-on, l'Angleterre, en
ce qui concerne la sauvegarde de ses propres in-
térêts, a des mesures qui cependant n auront pas
nécessairement pour conséquence des complica-
tions belliqueuses, pourvu que l'Autriche ne s'y
oppose pas matériellement.
Dans les cercles de Londres on manifeste l'es-
poir que l'Autriche-Hongrie adoptera infaillible-
ment la même manière de voir.
Bude-Pesth. le 2 avril.
On assure ici que le général Ignatieff reviendra
a Vienne la semaine prochaine, dans le but de
trouver un terme moyen permettant la réunion
du Congrès.
Vienne, le 2 avril.
Ljs nouvelles parvenues de Constantinople à
la Co~MpoKa'eMM ~oK~
Malgré les entrevues fréquentes du grand-duc
avec )e Sultan et les ministres turcs, les Russes
se métient de plus en plus de l'attitude de la
Porte. C'est a ce sentiment que se rattache le
bruit d'après lequel l'échange des prisonniers se-
rait ajourné indéOniment.
Les Turcs, en attendant, fortiuentBuyukdéré.
A San-Stefano, il arrive journeDement des va-
peurs russes chargés d'approvisionnemens.
On écrit à la C'0!fMpoM<<
russes cantonnées au nord des Balkans se rap-
prochent du Danube. Ces troupes élèvent par-
tout de nouveaux retranchemens et complètent
les fortifications existantes. Des masses de trou-
pes russes'se concentrent a Sofia.
Do même. au sud des Balkans, de nombreux
corps russes se concentrent d'une façon com-
pacte, malgré des conditions hygiéniques défavo-
rables. Dans ces parages également, on fortitle
toutes les positions importantes.
Londres, le 2 avril.
La T'a M Jt/«~ 6'a~~d se fait l'écho d'un bruit
d'après lequel le comte de Beust serait soudaine-
ment parti pour Vieime, probablement pour af-
faires urgentes.
La reine a tenu un conseil aujourd'hui.
Londres, le 2 avril.
Le 7'/?HM confirme ce matin la nouvelle don-
née hier par l'agence Havas, et d'après laquelle
M. Ogié, son correspondant à Vofo, aurait été
trouve mort près de Macrinitza, assassiné, disent
les dépêches d'Athènes, par les Turcs.
Deux navires de guerre en bois de Devonport
ont reçu l'ordre de se préparer à faire le service
d'hôpitaux dans la Méditerranée.
Le S~M~
l'ile de Ténédos a été abandonné, afin de ne pas
exciter la jalousie des pui-~anees étrangères.
Le comte de Granville et le marquis de Har-
tiHEton, chefs du parti libéral, recevront demain
une députation des Associations libérâtes détente
l'Angleterre, venant exprimer le vceu que l'on
épargne au pays les malheurs d'une guerre.
M. Bright introduira la députation.
Londres!, le 2 avril.
Le 7)~7~ ?W<vantes
« Constantinople. le 1°'' avril. La Ports a
opposé un refus à toutes les propositions russes
d';0
n'avancerait pas sur Constantinopte sans le con-
sentement du Sultan.
& Vienne, le l~avriL–LecomteAndrassyaaf'-
firmé à M. Bratiano qu'en aucune circonstance
la Russie re conservera pendant deux ans une
route militaire à travers la Roumanie. »
On télégraphie de Saint-Pétersbourg au 7'M
de s'entendre avec l'Angleterre soit jaito, s'il est
vrai que les demandes de l'Autriche soient aussi
exorbitantes qu'on l'a dit.
Londres, le 2 avril, !i h.'
C'A
M. Errington, dit qu'une communication sera
prochainement adressée au gouvernement fran-
çais, au sujet de la demande faite dans une pro-
clamation du gouverneur français du Sénégal,
en date du 8 mai 1877, relativement à une partie
du territoire nord de Sierra-Leone.
M. Gladstone annonce qu'il demandera jeudi
si, dans la communication adressée à la Russie
relativement au Congrès, l'intention du gouver-
nement était de réserver le droit de se retirer du
Congcés dans le cas où une des questions aux-
queîles l'Angleterre était opposée aurait été sou-
levée.
On télégraphie de Pesth, le 3t mars.à ta 6't:M<~
de Co7oFM
« Tout le monde se réjouit ici de la manifesta-
tion de la Chambre des Députés, dans laquelle
les chefs de tous les partis se sont prononcés
pour une alliance avec l'Angleterre. &
Le même journal publie la dép&cho suivante
« Bérim, le<" avril.
)) II s3 confirme qu'un rapprochement se produit
entre l'Autriche et l'Angleterre, ce qui explique
le succès douteux dé la mission du eénéral Igna-
tien'. au sujet de laquelle l'Autriche a pour le
moins ajourné sa déosion. Le comte Andrassy
veut tenter une médiation entre la Russie et
l'Angleterre, c'est pourquoi on fait courir le bruit
que Ton aurait repris le projet de Congrès mais
ces bi'uits supposent des concessions sérieuses
de la part de la Russie et ont, par cônséquent,
encore besoin d'être confirmés. »
Nous recevons la communication suivante de
l'ambassade ottomane
date d'hier i"' avril, qui dément de )a manière )a
plus formelle la nouvelle de massacres qui au-
raient été commis par les Turcs dans un village
grec près de Volo.~ u
Nous avons attiré l'attention, dans un
récent article, sur les vraies causes de la
crise commerciale et industrielle dont
souure depuis plusieurs années le monde
entier, et la France depuis un an. La no-
mination d'une commission pour l'examen
d'un nouveau tarif général des douanes
donne à ces questions un intérêt de pre-
mier ordre. Il est à craindre en effet
que cette commission, composée en par-
tie d'hommes médiocrement expérimen-
tés en ces matières, ne prenne des déci-
sions qui soient au plus haut degré défa-
vorables à notre industrie nationale. H y
a un remède spécieux qui séduit les es-
prits superficiels, c'est une aggravation
des droits-protecteurs; on donnerait ainsi,
pense-t-on, un abri solide à nos indus-
tries on leur assurerait le moyen de re-
couvrer et de doubler leurs forces, et
on communiquerait une grande activité
au travail national. Eh bien! c'est pré-
cisément la qu'est l'erreur. Bien loin
d'obtenir ce résultat, on risquerait de
fermer à nos produits les marchés
du dehors; en arrêtant à la frontière
100 ou 200 millions d'articles fabriqués
étrangers qui viennent se vendre et se
consommer sur notre sol, on y arrêterait
également 5 ou 600 millions d'articles fa-
briqués nationaux qui s'exportaient sur
les marchés étrangers et qut ne pour-
raient plus- se vendre au dehors, soit
parce que le prix de revient de nos fabri-
ques serait augmenté par les droits de
douane sur les produits exotiques, soit
parce que les autres gouvernemens, par
représailles, ou simplement par imitation,
recourraient à des mesures analogues aux
nôtres. Il ne faut jamais perdre de
vue que si la France importe pour
450 millions d'objets manufacturés, elle
en exporte pour plus de 2 milliards ce
serait donc un bien grand aveuglement,
une singulière faute de calcul que de ne
penser qu'à l'importation des articles fa-
briqués, et de ne point songer à l'expor-
tation qui a une bien plus grande impor-
tance comme quantité et comme valeur.
Que la crise actuelle ne tienne en au-
cune taçon à la concurrence étrangère,
nous l'avons prouvé dans un précédent
article, et c'est là une vérité évidente. Les
souffrances de la dernière année ne doi-
vent pas faire perdre de vue la magniu-
que prospérité de la période qui s'est
écoutée de i8CO à 1876. Considérez une
des industries qui sont actuellement
le plus en soun't'ance, l'industrie mé-
tallurgique. Prenez les huitoudixpfin-
cipales Sociétés de métallurgie de
France par exemple le Creuset, la So-
ciété Cail, la Compagnie de Fives-Lille,
Commentry et Fourchambault, les Fonde-
ries et Forges de l'Horme, les Forges et
Chantiers de la Méditerranée, Ch&tiMon
et Commentry, les Hauts-Fourneaux et
Fonderies de Givors faites le relevé des
dividendes distribués par toutes ces So-
ciétés depuis dix ou douze ans, vous ver-
rez qu'il dépasse 10 0/0 en moyenne; or,
nous ne sachions pas qu'une rémunéra-
tion habituelle de 10 0/0 soit à dédaigner.
Elle l'est d'autant moins, que dans beau-
coup de Sociétés par actions le dividende
ne représente qu'une partie des profits,
des prélèvemens considérables étant faits
parfois pour la gérance ou pour la direc-
tion.
Il est donc incontestable que la crise
actuelte ne tient pas à notre régime de
douanes, puisque ce régime, qui dure de-
puis dix-huit ans, a permis aux établis-
semens bien dirigés et bien placés une
longue et brillante prospérité. Revenons
à l'exemple que nous prenions tout à
l'heure. Parmi les Sociétés que nous nom-
mions, il en est une qui, dans trois an-
nées consécutives, de 1871 à 1873, a dis-
tribué 305 fr. en dividendes, soit 60 O/.O
en trois ans, 20 0/0 par année, à ses ac-
tions de MO fr. Evidemment, si cette So-
ciété souffre 'actuellement, ce n'est pas le
traité de commerce qui en est la cause
peut-être cette Société elle-même a-t-elle
été imprudente, et au lieu de donner à
ses actionnaires des dividendes aussi énor-
mes, aurait-elle dû les réduire de moitié,
pour augmenter d'autant ses réserves,
son fonds de roulement, ou pour amortir
son capital.
Parmi les causes de la crise brusque
et intense dont souffrent depuis un an
plusieurs de nos industries, la plus appa-
rente et non l'une des moindres, c'est la
guerre d'Orient, qui nous a fermé depuis
deux ans plusieurs marchés d'une cer-
taine importance, et qui, en outre, a
ébranlé la conSance, arrêté l'esprit d'en-
treprise, même dans les pays neutres. En
dehors de cette cause, dont la durée sera
limitée, il y en a d'autres, notamment le
développement trop grand qu'ont pris
dans ces dernières années certaines in-
dustries. Ainsi, après la guerre il y a eu
partout, en Europe et en Amérique, une
véritable fièvre industrielle. En Allema-
gne, les filatures, plus encore les hauts-
fourneaux, ont surgi de toutes parts i!
en a été de même aux Etats-Unis, en Au
triche, un peu partout enfin. D'un autre
côté, la passion des travaux publics a été
fort exagérée aux Etats-Unis, en une
seule année on a commis l'insigne folie
de construire 7,000 milles, soit 11,300 ki-
lomètres de voies ferrées depuis lors, on
est retombé sagement à 2,000 kilomètres
environ de constructions annuelles. Dans
notre Europe il en a été de même ainsi
l'Autriche, qui ne construisait avant 1870
que 5 ou 600 kilomètres de chemins de
fer par année, en a construit 1,600 en
1870, 2,000 en 1871, 2,200 en .1872, 1,500
en 1873; puis elle est retombée à;
une construction moyenne de aOO kilomè-
tres depuis lors. Sous cette impulsion tout-
a. fait désordonnée qui avait suivi la guerre,
l'industrie métallurgique avait pris un dé-
veloppement énorme; elle s'était outillée
pour une production toujours croissante;
or, subitement, à partir de 1873 ou de.
1874, toutes ces commandes pour les che-
mins de fer dans les deux mondes ont été
réduites de moitié, des deux tiers, ou
même des trois quarts de là vient cette
rupture d'équilibre entre des moyens de
production toujours accrus et une con-
sommation soudainement diminuée. Quand
les faits sont aussi certains et aussi clairs,
il faut être bien léger ou bien ignorant
pour aller rendre notre régime de douane
responsable de ces sounrances absolument
récentes et probablement temporaires.
Le remède, dira-t-on, quel est-il? Comme
pour la plupart des maux sociaux, le
remède n'est pas unique et se compose
de beaucoup d'élémens, dont le temps est
l'un des principaux. Une crise qui pro-
vient de la réduction de la consommation,
du trouble des esprits qu'une grande
guerre et la menace de complications alar-
ment, d'un développement excessif de
quelques industries, une telle crise a des
palliatifs ou des remèdes naturels et cer-
tains c'est le retour de la paix, de la 1
confiance, de la prospérité publique ce
sont aussi, comme onie propose enFrance, j 1
des travaux publics importans entrepris ]
par l'Etat, sans prodigalité toutefois, car j I
la prodigalité et l'excès créeraient une
crise nouvelle au bout de quelques an- 1
nées. 1
Quant à l'aggravation des droits protec- 1
teurs, ce serait le pire des expédions; < t
nous'ne craignons pas de dire qu'il serait t
presque mortel pour l'industrie française, t
Beaucoup d'industriels, nous le savons, i
ne sont pas de notre avis mais, qu'ils f
nous permettent de le leur dire, ils sont, c
dans cette matière, des juges médiocres. 1
Ils sont trop absorbés parleur intérêt du s
moment, par les soucis de leur fabrica- (
tion; ils n'ont pas assez de sang-froid, ni t
non plus un ensemble suffisant de con- s
naissances pour donner dans ces ques– d
tions de douane autre chose qu'un simple I
avis et des indications qui doivent être r
sévèrement contrôlés.Voyez, en effet, corn- i
bien les industriels se contredisent. En 1871, s
e quandM.Thiersvoulutréagircontrele traita
de 1860,dénoncerles conventions existante~
avec l'Angleterre et restaurer l'ancien ré-
gimë économique, ce fut de leur part, dans
t toute la France, une explosion de protes-
l tations il n'est pas jusqu'à Roubaix qui
t n'envoyât alors une députation à Paris
s déclarer que c'était à tort qu'on la con-
sidérait comme ruinée et qu'elle n'avait
jamais été plus prospère. Le langage
a changé aujourd'hui il est cepen-
dant également sincère mais, franche-
ment, cette mobilité d'opinions et de sen-
timens prouve que la réflexion manque à
s un grand nombre de nos fabricans, que
les circonstances passagères dominent
leur jugement, et qu'il ne faut pas avoir
une grande confiance dans les solutions
qu'ils suggèrent. S'ils parvenaient à faire
triompher leurs idées de réaction écono-
mique, ils en seraient les premières vic-
times et auraient travaillé eux-mêmes à
leur perte.
Il s'en faut, en effet, qu'un régime hau~
tement protecteur soit pour une indus-
trie un abri solide et sûr. Voyez quel est
le pays dont l'industrie soutire le plus en
ce moment, c'est précisément celui dont
le régime de douanes est le plus restric-
) tif, les Etats-Unis d'Amérique. La crise
est infiniment plus forte aux Etats-Unis
qu'en Angleterre. et elle dure depuis
beaucoup plus longtemps car elle date
de 1873. On fait grand bruit, autour
du développement de la production ma-
L nufacturière aux Etats-Unis, de leurs ex-
portations d'objets fabriqués. Il y a beau-
coup d'illusion et de crédulité à cet en-
droit. Toutes les exportations de coton-
nades américaines ne montent pas &
50 millions de francs, tandis que cellea
de l'Angleterre atteignent 2 milliards, et
que celles même de la France s'élèvent à
une somme très supérieure.
Le régime protecteur n'est pas un bon
abri en voici les raisons D'abord, ce
régime suscite de grandes espérances qui
deviennent bientôt des déceptions. Sup-
posez qu'on relève les droits de douane
en France, immédiatement une foule
d'industriels plus ou moins inconsi-
dérés se hâteraient de construire des
filatures, des hauts-fourneaux, de creu-
ser des mines. Ce serait un bénéfice
pour le pays, direz-vous; c'en serait
un en apparence et de brève durée. Au
bout de très peu de temps on s'aperce-
vrait qu'on a cédé ainsi à un entraîne-
ment, qu'on a trop accru les moyens de
production de certaines industries; il ar-
riverait que le régime protecteur créerait t
ce qu'il a créé partout, notamment aux
Etats-Unis: un encombrement; or,.c'est
précisément d'un encombrement que l'in-
dustrie souffre en ce moment. Les mar-
chés extérieurs viendraient-ils dégager
le surplus de la production française tout
au contraire, l'industrie nationale serait
dans de plus mauvaises conditions qu'au-
paravant vis-à-vis des industries étrangè~
res. En effet, les droits protecteurs rele-
vés'auraient augmenté chez nous tous les
frais de production; la houille coûtant
plus cher, le fer.coûtant plus cher, il en
résulterait que toutes nos usines travail-
leraient plus chèrement, puisqù'aucune
ne peut se passer de fer ni de houille
les' filés étrangers et les autres objets 'a
demi élabores, qui servent de matière
première à une foule de nos industries'
venant à payer des droits .plus élevés,
l'exportation des tissus, des articles de
Paris, de tous ces objets finis que la
France vend pour des centaines de mil-
lions au monde entier, deviendrait plus
difficile. Ainsi une aggravation des droits
protecteurs aurait pour double effet d'aug-
menter l'encombrement des produits na-
tionaux à l'intérieur et d'en rendre plus
malaisée l'exportation.
Nous ne connaissons pas de plus grande
chimère que la doctrine qui se couvre du
nôin de cor~péns~tion des çharges natia-.
nom de compensation des charges natio-
nales au moyen des droits de douane. Ré-
fléchissons un peu, s'il vous plaît: sous
prétexte de compenser au propriétaire de
mines les impôts qu'il supporte, vous
élevez le droit d'entrée! sur les houilles
étrangères. Qu'en résulte-t-il? C'est que
tous les fabricans nationaux paient plus
cher le pain de l'industrie, pour employer
une expression vulgaire c'est donc une;
charge nouvelle que vous mettez sur tous
les fabricans qui exportent. Votre pré-
tendue compensation a pour conséquence
de faire peser un accroissement de char-
ges sur tous les exportateurs. Il en est île
même pour le droit compensateur sur les
filés de coton ce droit renchérit les filés
anglais ou suisses, qui sont indispensables
au fabricant de tulles, de mousselines, de
lacets, de rubans, de Saint-Pierre-Iès-Ca.
lais, de Tarare, de Saint-Etienne, etc.; or,
tous ces fabricans-Ià exportent, votre pré-
tendu droit compensateur agit comme une
taxe sur les exportations. Ah si la France
n'exportait pas; ce serait différent; mais
elle exporte 2 milliards d'objets fabri-,
qués, et elle n'en importe que 4SO mil-
lions vos prétendus droits compensateurs
seraient donc pour nos exportateurs,
c'est-à-dire pour la branche la plus .ac-
tive de nos industries, une charge écra-
sante. Si l'on voulait être conséquent,
dans ce système absurde de la com-
pensation, il faudrait revenir franche-
ment au régime d'il y a un demi-siècle;.
il faudrait tout taxer, y compris les sub-
sistances et les matières premières il
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.89%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.89%.
- Collections numériques similaires Astruc Zacharie Astruc Zacharie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Astruc Zacharie" or dc.contributor adj "Astruc Zacharie")Carolus Duran Carolus Duran /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Carolus Duran" or dc.contributor adj "Carolus Duran")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460401v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460401v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460401v/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460401v/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460401v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460401v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460401v/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest