Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-28
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Description : 28 mars 1878 28 mars 1878
Description : 1878/03/28. 1878/03/28.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS,
JEUDI 28 1IVKS
~8~8,
OSf S'ÂBOKNE -'̃.̃'•̃
rue des Prôtres-Saint-Germain-l'Àuxerrols, 17.
PRIX OB »A»«K¥lWS!!îBnW s
«« en' an. -Six moisi Trois ueçis.
Départemens, 80 fr. 40 fr, 20 fk
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Madeleine, dans les kiosques et dansées bi-
h'.iothèques des (rares de chemins de fer belges,
à Valparaiao (Chili), chez M. Orestes L. Tornero-
JEUDI 28 MARS
l~7~a
ON SABONKB
en Belgique, en Italie. 'u
dans le Luxembourg, en Turquie,
•n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le»
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
r*n moyen d'une valeur payable à Paris ou d«
»andats-poste, soit internationaux, soit françai»
en Allemagne, en Autriche, en Russie, •
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, ̃
ni l'envoi d'une Valeur payable à Pari*.
Les annonces sont reçues ̃
cfe«2 StSI. Kapebey, Suffît* at C,
8, place de la Bourse,
«t au bureau du J@BS6WAB,j
«liçsdoiTenttouiours être agréées par la rédsea©»;
l'
JOUR~1~L DES DEBATS
i POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
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fénbuveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARÎS V:
MERCREDI 27 MARS
Le budget des reeelte-3 a été promulgué
ce matin» et nous voilà rentrés dans Ja
règle pour tout ce qui touche à la percep-
tion des impôts. C'est un résultat dont nous
devons féliciter, la Chambre des IJépUtés
ël le Sénat. Il n'y a pas eu de discussion;
iàh avait à se décider Sur des questions
jjïises pour eihsi dire à l'ordre du jour de-
p'ïlîâ un an. Tout le monde était satis-
fait de l'abolition de l'impôt sur les trans-
port^ par chemins dé fer, et, oh à adôepté
pâr-deSsUs le marché l'abrogation du droit
sur les savons pour ne pas faire de difficul-
tés. Malheureuseraeiit, tout n'est pas fini
avec là loi des recettes, il nous faut à
présent la loi des dépenses. Le Sénat a
discuté les points en litige avec beaucoup
de soin il s'est arrêté à cinq questions
les Invalides de lit guerre, là remonte de
Ki_ guerre, l'aumônerie delà marine, les
haras, et enfin l'article 10, qui exclut
du bénéfice des bourses les séminaires
tient, la direction et l'enseignement se-
raient entre les mains de congrégations
religieuses non autorisées. Les crédits
IJputés par le Sénat montent à 1 ,'093,097'fr.
On peut dire que cette augmentation est
due à la droite»
Pour l'article 19, c'est autre chcise c'est
la gauche du Çéhat qui Ta voté, et c'est
là droite qui l'a repoussé. La gauche du
Sénat n'a pas voté, il est vrai, cet article
dans les mêmes termes que la Chambre
des Députés» mais elle à cru devoir
faire une modification, sans danger d'ail-
jeurfe, Sans un intérêt de justice. Oi;
la. commission du budget de la Cham-
bre des; Députés tout rejeté) ce qui
venait de la gauche comme ce qui ve-
nait de la droite elle n'a fait de con-
cession ni à ses amis ni à. ses adversaires.
11 est bien possible que la Chambre ne
suive pàà jusqu'au bout sa cominission
et qu'on trouve un grand nombre de dé-r
pûtes tout prêts d'abord à rendre hom-
jnage aux 130 membres de la gauche du
Sénat qui ont voté l'article 10 malgré la
droite, et, ensuite à faire quelques pas
dans le sens de là conciliation en âccor-
dâril, par exemple, le crédit de 60,000 fr.
feliné. aux, Invalides, ét une partie sinon
ta t'otalilë dii crédit destiné aux haras.
fe serait faire œuvre de politique que
t'agir ainsi. Nul doute que le Sénat ne
répondît à ùh effort de ce genre et ne
laissât enfin promulguer la loi des dé-
penses avant le 1er avril. Nous serions
rentrés dans l'ordre finànçiier, et tout le
îûônde aurait à s'en applaudir.
Plus on étudie le traité de San-Slefano
et plus on y trp\ivé 'dë"profondeur,s nôu-
telles, ou, pour employer un mot plys
îbôdeste, de doubles et de triples fond's.
C'est une œuvré'' compliquée '̃, souvent i
toêjne un peu confuse et dont il -est
||fficile: de saisir Sabord toute la' por-
Çèe. Les Russes n'ont pas l'habitude
de marcher droit au but; ils ne le perdent '•
|oint de vue, mais ils aiment mieux le
poursuivre et l'atteindre par les chemins
détournés; ils se donnent l'air de mena-
ger les apparences, mais leurs actes sont
èa réalité empreints de violence et d'une
espèce de brutalité. Ainsi les Russes
ont promis bien haut de respecter ]
FHUItL BTON DU iMM »$ DÉBATS
PU 28 MARS '167,8.
_éJ "REVUE DEjS SCIENCES.
A l'Académie de Médecine Les poules de
M. Pasteur. ta maladie de la bactéridie.
..te charbon. Inoculation des baçtéridies
inoculation du charbon. I-es oiseaux sont-ils
réfractaires au charbon? Encore une opinion
qui a fait son temps. Influence de là tempes
̃ rature sur le développement des organismes
microscopiques. Conséquences pour la thé-
rapeutique. Un nouveau prix de 6,000 fi\ à
décerner en 1880. Histoire natûreile suspen-
sion des phénomènes1 de là vie chez l'embryon
de poule. Cessation etz reprise des bà'Uemens
du coeur après quarante-huH heures de repos.
Chimie Un curieux métal; le {rajlnim. -r
Hygiène" publique Epidémies produites par
leplomb; le; plomb dans le pain et dans la fâ-
• rine; accidens toxiques à Paris ©taux environs
de Clermont. Un remède qui a besoin d'êtr,e
purifié,. Quantités appréciables d'oxyde de
plomb trouvées dans le sous-nitrate de bismuth
des pharmaciens. Technologie Procédé
fiour reproduire les dessins, les plans et les
cartes. :̃- ,,̃•
Mardi dernier, M. Pasteur a apporté à
l'Académie de Médecine trois poules, dont
une morte et deux vivantes. L'histoire de
ces trois poules mérite d'être racontée au
moins eri quelques lignes, parce qu'elle
pourrait bien marquer une date mémora-
ble dans l'histoire de la thérapeutique.
les intérêts de l'Autriche, et ils ont
t la prëteiïtioil d'(âybir tenu ïeiir pro-
î messe parce qu'ils n'ont pââ permis
r aux Serbes de passer la Drina; mais
n'ont-ils pas porté un coup bien plus sen-
sible à la monarchie austro-hongroise, le
véritable cëup ait c$ur; le -Stops in' s
liei'z, en donnant au Monténégro la moi-
tié de l'Herzégovine, en l'établissant sur
l'Adriatique, en lui ouvrant' la perspective
d'attirer à lui toute la rftee serbo-croate?
Ainsi, les Russes s'étaient engagés à ne
t pas faire de conquêtes; mais ils prennent
̃ la Bessarabie. Il est vrai que celte rétro-
i cession n'est pas pour eux üne conquête,
i mais une « œuvre de piété filiale » envers
la mémoire de l'empereur Nicolas. Ils
n'annexent rien directement dans la Tur-
̃ quie d'Europe ils se contentent d'y éta-
• blir quatre vassaux les princes de
Roumanie} de Serbie» de Monténégro et
le ëuitan, plus un prince de Bulgarie, qui
sera purement et simplement un gou-
verneur russe» En Àfie i leurs con-
quêtes effectives sont déguisées sous la
forme de l'acquittement en nature d'une
indemnité que la Porte ne peut pas
payer autrement. Restent 300 millions
de roubles, plus de 1 milliard que la
Turquie est aussi incapable de payer
que les autres parties de l'indemnité.
Quand et comment ces 300 millions de rou-
bles seront-ils payés? Le traité évite de le
dire il est mUet sur le mode du recouvre-
ment et sur les garanties àjy affecter;
c'est un point laissé en suspens. La Porte
restera donc soumise à une obligation dont
elle ne pourra jamais se débarrasser elle
sera vis-â-vis de la Russie comme le dé-
biteur à l'égard du créancier, c'est-à-dire
dans une servitude dont on n'aperçoit
pas le terme. Les Anglais s'inquiètent
avec raison d'une clause aussi dange-
reuse. Cet article, disent-ils, rend inutile
tout traité secret d'alliance entre la
Porte et là Russie; là première sera
i toujours sous 1a main de la seconde in
manu.
Veut-on un nouvel exemple des procé-
dés de la diplomatie russe? Veut-on voir
combien avec elle les apparences diffèrent
de la réalité? Le l(ord nous disait naguère
qu'aucun article du traité n'expulsait les
musulmans du territoire. C'est vrai on ne
chasse pas les musulmans, on se contente
de leur montrer la porte grande ouverté
et de dire ce qu'on fera de leurs biens im-
mobiliers lorsqu'ils seront partis. L'article 4
prévoit le cas où les musulmans vou-
dront quitter le territoire annexé à la
Serbie l'article 11 se rapporte aux musul-
| mahs de Bulgarie qui auraient la même
intention, et l'article 21 à ceux qui éprou-
veraient quelque répugnance à habiter
| les provinces dévenues russes. Il y a en-
| fin beaucoup de musulmans qui se sont
enfuis de Bulgarie, et sur le nombre
I beaucoup qui ne retiendront pas, attendu
qu ils sont morts en quantité prodigieuse.
Tout porte à croire qu'à ceux qui sont déjà
partis on n'appliquera pas le principe évan-
gélique compelle inlrare. On ne fera
rien non plus pour retenir ceux qui vou-
dpaient s'en aller, et peut-être même les
y engagëra-t-on par des procédés qui ne
sont pas de nature à être spécifiés dans j
un traité. L'emploi à faire de leurs biens
est déterminé d'avance. On assure même,
et quelques feuilles bien informées,
comme la Politische Correspondent, ont
rapporté que le gouvernement russe a
l'intention d'établir en Bulgarie des colo-
nies militaires, c'est-à-dire de coloniser la
Bulgarie avec ses soldats. A ceux de ces
soldats qui ont fini ou qui sontjsur le point
dé finir leur temps de service, on distri-
buerait des terres à la manière antique,
ôn sait que M. Pasteur, à l'aide d'expé-
riences aujourd'hui bien connues, a mon-
tré qa$ la maladie terrible désignée sous
le nom de « charbon était produite par
un organisme infiniment petit, par une
bactéridie qui envahit le sang de l'animal
inoculé. Le charbon peut être considéré
comme une maladie parasitaire; c'est par
définition la maladie de la bactéridie.
En inoculant à un animal quelques
gouttes d'un liquide renferinant des bacté-
ridies ou dès germes de bactéridies, le mal
se déclare avec une effrayante rapidité, et
l'animal meurt en un ou deux jours. Il y
avait cependant une exception à la règle.
Les oiseaux inoculés continuent à se por-
ter à merveille. On eût dit que l'agent
toxique restait impuissant pour les oi-
seaux, et surtout pour les gallinacés, etc.
M. Colin, expérimentateur habile, ne put
jamais parvenir à faire mourir une poule
du 'charbon. On avait fini par admettre
que les poules étaient réfractaires à la
maladie charbonneuse.
Mais pourquoi? Comment expliquer ce
fait singulier? En poursuivant des recher-
ches délicates dont les, résultats seront
prochainement communiqués, il vint à
M. Pasteur une idée très rationnelle les
oiseaux sont à une température plus éle-
vée que les autres animaux à sang chaud.
La température du corps des animaux qui
prennent facilement le charbon est com-
prise entre 35 et 39 degrés; la tempéra-
ture du sang des gallinacés est, au con-
traire, voisine de 42 à 43 degrés. Or cet
excès de température ne serait-il pas
suffisant pour empêcher les bactéridies
charbonneuses de se développer?
Cette suggestion fort logique pouvait
être facilement soumise au contrôle de
usage qui s'était perdu avec les progrès
de ce qu'on appelle la civilisation. Donc,
les musulmans ne sont pas formellement
expulsés, mais nous serions bien Surpris
s'il en restait beaucoup dans les terri-
toires soustraits à la domination de la
Porto»
Au reste, ce qui frappe Surtout lorsqu'on
étudie avec soin le traité de San-Stefano,
c'est la quantité de questions que les né-
gociateurs ont volontairement laissées à
moitié chemin de leur solution- Ce qui
frappe ensuite, c'est la vâïiété et la grada-
tion des procédés qui seront employés plus
tard pour arriver à une solution complète.
Il y avait à faire trois choses princi-
pales déterminer les limites territoriales
des principautés anciennes ou nouvelles;
organiser l'autonomie de celles qui res-
tent sous la suzeraineté de la Porte; dé-
terminer enfin les rapports avec la Porte
de celles qui deviennent indépendantes.
Eh bien sans qu'il soit possible de com-
prendre pourquoi, jamais ou presque ja-
mais le traité n'applique la même règle à
la solution de questions identiquesrParmi
les délimitations territoriales à tra-
cer, nous rencontrons d'abord celles du
Monténégro l'article 1 nous apprend
qu'ici, pour la première et unique fois, on
aura recours à une commission euro-
péenne. Pa-33ons à la Serbie l'article 3
décide que ses frontières seront définiti-
vement fixées par une commission turco-
serbe avec l'assistance d'un commissaire
russe et la présence d'un délégué bul-
gare. Si nous arrivons à la Bulgarie,
dont l'étendue et les contours intéres-
sent si fort l'Europe tout entière, plus
de commission européenne, pas même
une commission' où les intérêts des voi-
sins seront représentés non une simple
commission turco-russe. Pourquoi cette
variété dans la composition des commis-
sions ? Nous le cherchons, nous ne com-
prenons pas. II en est de même pour
l'organisation des diverses autonomies
dont la Conférence de Constantinople
s'était occupée un titre égal. Là encore,
même richesse de nuances les puissan-
ces sont admises à participer au travail de
la Russie dans des proportions très inéga-
lement calculées, En~ Bulgarie, toutes les
puissances sont convie.es à approuver le
choix du prince mais quant aux pouvoirs
de ce prince à son administration,
à la constitution de la principauté, aux
réformes 'qu'il devra entreprendre, cela
regarde pendant une année un com-
missaire impérial russe. Ce n'est qu'au
bout de l'année que les puissances pour-
ront adjoindre leurs délégués à ce com-
missaire et faire paraître leurs figurans
sur une scène déjà remplie. Tout cela
îst établi dans l'article 7; l'article 9 ad-
net encore, sans qu'on s'y attende, le
îoncours des puissances pour fixer le tri-
Hit qui serapayé parla Bulgarie à la Porte.
Voilà pour la Bulgarie. Si nous passons
in Bosnie et en Herzégovine, autres procé-
lés l'Autriche-Hongrie, en vertu de l'arti-
;Ie 14, est seule admise à donner son avis.
^e traité s'est préoccupé aussi de la Crète,
le la Thessalie et de l'Epire c'est-à-dire
les pays grecs l'article 15 se borne à de-
nander en Crète l'application sérieuse du
̃èglement de 1868, et ce même règlement
lera pris pour modèle de l'organisation
le l'autonomie en Thessalie et en Epire.
jes puissances, ici, auront-elles quel-
[ue chose à voir? Non, la Porte n'aura
i consulter que le gouvernement impé-
ial de Russie. Quant aux principautés
adépendantes, il fallait aussi régler leurs
apports nouveaux avec la Turquie. L'arti-
le 2 traite du Montenegro, pays désormais
aaritime et destiné à devenir une petite ]
l'expérience M. Pasteur inocula la bac-
téridie charbonneuse à des poules qui ré-
sistèrent comme toutes les poules jus-
qu'ici soumises à l'expérimentation; puis
il recommença l'opération en prenant soin
cette fois de refroidir notablement l'animal
inoculé. La poule refroidie contracta le
charbon.
« J'ai l'honneur, a dit M. Pasteur à l'Aca-
» démie de Médecine, de déposer sur le
» bureau, en mon nom et au nom de
» MM. Joubert et Chamberland, trois
» poules l'une morte du charbon après
» vingt-neuf heures d'inoculation; elle est
» morte hier soir à cinq heures, elle avait
» été inoculée la veille à midi par cinq
» gouttes d'eau de levure employée comme
» liquide nutritif pour une semence de
» bactéridies parfaitement pures. Nous
» avons vérifié, ce matin, qu'elle était rem-
» plie de bactéridies charbonneuses. »
Dans une autre cage se trouvaient deux
poules, l'une au plumage noir, l'autre au
plumage grisâtre. La poule au plumage
noir a été inoculée au même moment que
celle qui est morte et avec le même li-
quide charbonneux employé en quantité
deux fois plus grande, pour rendre les ré-
sultats comparatifs plus probans. Mais
la poule qui est morte, aussitôt inoculée
avait été plongée en partie dans un bain
d'eau pour faire descendre la température
de son corps. Or la poule noire inoculée
et non refroidie n'a pas donné signe de
malaise; sa santé aujourd'hui encore est
excellente.
La poule au plumage grisâtre, sans
avoir été inoculée, avait été également
plongée dans l'eau pour montrer que le
refroidissement ne suffisait pas à expli-
quer la mort cette poule se porte en effet
parfaitement bien.
puissance commerciale. Il décide qu' «une
entènte entre le gouverne! 'ent im-
périal de Russie, le gouverneonl olto-
man et la principauté déterminera ultérieurement le carac-
tère et la forme des rapports entre la
Sublime-Porte et la principauté en ce
qui touche notamment l'institution d'a-
gens monténégrins à Constantinople et
dans certaines localités de l'empire
ottoman où la nécessité en sera recon-
nue. » La Serbie est moins intéressante
pour la Russie en conséquence, l'ar-
ticle 4 dit simplement que « jusqu'à
la conclusion d'un traité direct en-
tre la Turquie et la Serbie déter-
minant le caractère et 'la forme des
relations entre la Sublime-Porte et la
principauté, les sujets serbes voyageant
ou séjournant dans l'empire ottoman se-
ront traités suivant les principes géné-
raux du droit international. » Pour la
Roumanie, la formule se généralise en-
core davantage l'article 5 dit en effet
« Les sujets roumains jouiront, en Tur-
•'qûïéT de tous fei droits garantis aux su-
jets des autres puissances européennes. »
Que signifient toutes ces nuauces?
~r Pourquoi, nous le répétons, ces procé-
dés différens appliqués à des situations
eeniblables? Il n'est pas toujours facile de
le deviner, du moins dès aujourd'hui. Sur
le plus grand nombre des points, on voit la
main de la Russie qui s'étend pour s'empa-
rer de l'avenir comme du présent sur d'au-
tres, "la Russie paraît se désintéresser im-
médiatement et n'élève aucune prétention
future. Tantôt les puissances sont appelées
à se prononcer leur intervention est de-
mandée et introduite, il est vrai, à dose
homœopathique tantôt la Russie seule
entend achever l'œuvre qu'elle a com-
mencée. Il y a sans doute quelque ha-
bileté en tout cela; cependant, ce n'est
pas une impression d'admiration qu'on
éprouve à la lecture du traité. Tout y
porte la trace de la précipitation, de
l'astuce et aussi de la violence. On
y sent une œuvre bâclée par des né-
gociateurs impatiens de jouir de l'heure
qui passe et de pousser rapidement jus-
qu'au bout le profit de leurs victoires.
C'est pourquoi ce traité a provoqué
l'inquiétude sans inspirer aucun res-
pect, même celui qu'on éprouve ins-
tinctivement pour une adresse consom-
mée. Un peu plus de modération et de
simplicité aurait mieux servi les intérêts
de la Russie.
BOURSE m PARIS!
Clôture le 26 le 27 H aaase. B«l««e
̃8 O/O •'̃ '̃'̃
Comptant. 72 oO 72 40 io
Fin cour. 72 40 72 33 3
4 fi/» O/O
Comptant 102 102 U0 50
s o/o -̃̃
Comptant K9 If9 10 .10
Fin ê
PETITS BOURSB DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr. 12 1/2, 18, 13, 23.
3 0/0 73 fr. 35, 40,
Extér" espagnole.. 13.
Florins (or) 63 1/16.. 1-
Hongrois 6 0/0 74 3/8. ]'
Egyptiennes,6 6 0/0.. 151 fr. 25. Il
Télégraphie privée*
Service télégraphique de l'agence Havas.
Constantinople, le 26 mars, soir.
Des paroles courtoises ont été échangées entre
le Sultan et le grand-duc Nicolas, lequel a pré-
La poule morte avait d'ailleurs tous
ses organes envahis par les bactéridies
on en trouva dans tout le sang, dans le
poumon, le foie, la rate, etc.
Des. expériences directes ont montré à
M. Pasteur que, dès 44 degrés, les bacté-
ridies adultes en voie de reproduction
par scissiparité cessent de se développer.
Si donc, conclut M. Pasteur, les oiseaux
sont réfractaires au charbon, c'est que la
température de leurs organes est telle, que
la bactéridie reste inerte dans leur sang.
Pour contrôler cette manière de voir, il
restera à exécuter une dernière eapé-
riënce très probante. On donne le char-
bon aux oiseaux en les refroidissant. Il y
aura lieu de voir si, en élevant la tempé-
rature des animaux qui prennent la ma-
ladie, on les empêchera de contracter le
charbon. Des tentatives dans cette direc-
tion ont lieu en ce moment au laboratoire
de M. Pasteur.
Claude Bernard a fait voir que les mam-
mifères mouraient quand leur tempéra-
ture dépassait 45 degrés; mais, puisqu'il
suffit d'une température de 44 degrés
pour empêcher les bactéridies de se dé-
velopper, il est clair qu'on pourra vérifier
si l'on peut véritablement sauver du char-
bon un animal inoculé en élevant sa tem-
pérature.
Ces études présentent, comme on le
pressent vite, une très grande importance
elles pourraient amener des conséquences
fécondes pour la médecine. En élevant
simplement la température du sang, on
parviendrait à tuer les organismes assas-
sins qui font tant de ravages dans l'éco-
nomie. La thérapeutique entrerait dans
une voie nouvelle, car il est très vraisem-
blable qu'il n'y a pas que le charbon qui
ait pour cause un infiniment petit; beau-
sente à S. M. les généraux qui raccompagnaient. c
Un détachement de troupes russes formait la
haie.
Après avoir reçu le SuStan au châleau de Bey-
lerbey, le grand-duc Nicolas est venu à Constan-
tinople et s'est rendu a l'ambassade de Russie,
accompagné de M. de Nélidofl'etd'unélat-major de
généraux parmi lesquels se trouvaient les» gé-
néraux Gourko et Skobeleff.
vLe grand-duc Nicolas et son état-major
sont venus dans les voitures du Palais. Quelques
acclamations se sont fait entendre à son ar-
rivée.
Le grand-duc a fait une visite au prince de
Reuss, ambassadeur d'Allemagne.
Les armes de Russie, enlevées lors de la dé-
claration de guerre, ont été rétablies aujourd'hui
au-dessus de l'ambassade de Russie.
Le grand-duc Nicolas couchera cette nuit à
bord de son yacht. Il déjeunera demain chez le
Sultan et retournera ensuite par mer à San-Ste-
fano.
̃: Londres, le 27 mars.
Le Times publie la dépêche suivante f
« San-Stefano, le 26 mars.
» L'accueil fait par le Sultan au grand-duc Nico-
las a été très cordial. Des assurances amicales
ont été échangées. Le Sultan a prié le grand-duc
Nicolas de ne pas ajouter foi aux bruits de mau-
vaises dispositions de sa part à l'égard de la
Russie. Le Sultan a ajouté qu'jl ne désirait qu'une
chose la paix avec son voisin l'empereur de
Russie.
» Osman Pacha et le général Skobeleff, qui as-
sistaient à la réception, ont échangé des poignées
de main.
» Le correspondant ajoute que le grand-duc
Nicolas l'autorise à démentir les bruits malveil-
lans qui ont circulé sur un prétendu mouvement
en avant des troupes russes dans la direction de
Belgrade. Ces mouvemens sont motivés par des
considérations purement sanitaires ou d'inten-
dance. Dans huit jours, les troupes seront pour-
vues de tentes' mais l'objet de celte mesure est
seulement d'assurer la santé des hommes. »
Constantinople, le 27 .mars.
Le bruit court de nouveau qu'on traité d'al-
liance offensive et défensive aurait été conclu
entre la Turquie et la Russie, cette dernière ayant
consenti à adoucir certaines conditions de paix,
notamment celle qui concerne l'indemnité.
Le bruit court également que la Porte doit
adresser à l'Angleterre une Note conçue en ter-
mes très modérés, rappelant à l'Angleterre la
convention relative aux détroits et priant l'An-
gleterre de retirer sa flotte de la mer de Mar-
mara.
Nous ne sommes pas étonnés que M. le
duc de Broglie ait pris hier la parole
c'est en effet de son gouvernement qu'il
est question dans la loi d'amnistie, et il
a eu raison de vouloir le défendre. Y
a-t-il réussi ? Le Sénat en est juge.
Quoi qu'il en soit, sa présence à la
tribune et les efforts qu'il a faits pour
justifier le 16 mai ont rendu à la loi son
vrai caractère que la commission avait
voulu lui ôter. Oui, c'est le 16 mai qui est
en cause, non pas dans son origine qui,
bien que violente, a été légale, mais dans
ses conséquences pratiques qui ont été illé-
gales brutales, souverainement vexa-
| toires et prodigieusement maladroites.
M. de Broglie l'a senti lorsqu'il est monté
si rapidement à la tribune; le Sénat le
sentira aussi bien que lui. L'opinion
s'est prononcée contre le 16 mai avec
une telle ardeur, une telle unanimité,
que tous les partis ont successivement
désavoué cet acte malheureuxril n'est
pas un seul journal de la pire réaction
qui n'ait tenu à déclarer, dans ces der-
niers temps, que le 16 mai avait été fait
contre ses intentions secrètes et contre
ses intérêts les plus évidens. M. de Broglie
est presque le seul homme de France qui
ne puisse pas dégager sa responsabilité
d'un gouvernement auquel il a pour tou-
jours attaché son nom. Mais le Sénat n'est
pas dans la même position que M. de Bro-
glie, et aucun devoir ne l'oblige à en-
dosser une impopularité écrasante, dont
il n'aura sa part que s'il juge à propos
de la prendre. Le Sénat a commis une
faute pardonnable lorsqu'il a permis la
dissolution de la Chambre des Députés.
Bien qu'il ait voté « la mort dans l'âme »,
il ne prévoyait pas les abus et les
excès qui allaient se produire. Il ne
savait pas l'avenir; mais il ne s'agit plus
-h~ -I.
coup de bons esprits commencent à ad-
mettre que les autres affections conta-
gieuses ont aussi leur bactéridie caracté-
ristique. On conçoit qu'un changement de
milieu thermique pourrait suffire pour
faire avorter des maladies graves dont la
véritable origine a échappé jusqu'ici aux
investigations des expérimentateurs et
des cliniciens les plus éclairés..
A propos des travaux de M. Pasteur-,
nous sommes heureux de dire que M. Du-
mas, en son nom et au nom de M. E.
Boudet, de l'Académie de Médecine, a an-
noncé la fondation d'un prix spécial, mis
à la disposition de l'Académie des Scien-
ces par une personne qui désire garder
l'anonyme. L'objet de ce prix est fixé par
la Note suivante, expression du vœu du
fondateur
« Les travaux de M. Pasteur ont ouvert
» à la médecine des voies nouvelles. Un
» prix de 6,000 fr. serait décerné en 1880,
» par l'Académie des Sciences, à celui qui
» aurait fait de ces travaux l'application
» la plus utile à l'art de guérir. »
M. C. Dareste vient de faire connaître
un exemple curieux de suspension des
phénomènes de la vie dans l'embryon de
la poule. On sait que la vie peut être sus-
pendue et peut se réveiller ensuite chez
les végétaux et chez les animaux à sang
froid on ne connaissait aucun exem-
ple analogue se rapportant aux ani-
maux à sang chaud. Dans la syncope, il
n'y a pas suspension de la vie. M. Bou-
chut a montré il y a longtemps que la
cessation des battemens du cœur n'a pas
lieu comme on l'avait cru il y a simple-
ment diminution du nombre et ,de l'éner-
gie des battemehs.
̃ aujourd'hui de l'avenir, il s'agit du
passé. Le passé est parfaitement connu
̃ M. Savary en a retracé d'ailleurs la
fidèle image. Quelques lignes du por-
• trait ont été d'une vérité si effrayante,
̃ que M. de Broglie ne voulait pas s'y re-
connaître. Le. Sénat dirait-il: Moi,' je
̃ me reconnais parfaitement cela me res-
semble, et je prends le portrait à mou
compte?
C'est la question, et aucun artifice ora-
toire ne la déplacera ou ne l'obscurcira..
M. de Broglie, au début de son discours, a
indiqué fort habilement deux conduites qui
lui semblent convenir à un parti après une
grande victoire. Le parti vainqueur peut
oublier, pardonner et tendre la main aux
vaincus; il peut encore user de représailles
»et répondre par la persécution à la persé-
cution qu'il a subie. Voilà l'étrange di-
lemme dans lequel M. de Broglie enferme
le gouvernement actuel. Il faut choisir
entre une clémence débonnaire ou une vio-
lence emportée; point de milieu Le reste,
n'est qu'hypocrisie. Qu'est-ce à dire? M. le.
dnc de Broglie conseille-t-il au gouverne-
ment de suivre la première conduite? Loin
de là 1 II avoue franchement qu'elle ne se-
rait pas sans danger. Lui conseille-t-il du
moins la seconde? Pas davantage; tout son
discours a pour objet de se plaindre par
avance de violences imaginaires. Alors,
que faut-il faire d'après M. de Broglie? Si le
gouvernement cherchait à s'inspirer d'o-
racles aussi difficiles à déchiffrer, il serait
fort en peine. Le voilà condamné à par-
donner ou à se venger sans modération,
et on lui interdit du même coup l'un et
l'autre. Nous croyons pour notre compte
qu'il y a une troisième ligne de con-
duite à suivre entre les deux qiie
M. de Broglie a signalées; et lui-même,
par la contradiction dans laquelle .il est
tombé, a montré qu'il en avait conscience
d'une façon probablement latente.
Serait-ce donc de l'hypocrisie que d'user
de sa victoire et de ne pas en abuser; et
le gouvernement fait-il autre chose
M. le duc de Broglie, après avoir insinué
que la loi d'amnistie était une loi de
vengeance, s'est bien gardé d'insister
sur ce point. Pardonner à ceux qui ont
droit au pardon et ne point pardonner aux
autres, cela, dans aucun pays, ne s'est
appelé exercer des représailles. Or
M. le duc de Broglie a négligé de dire
dans quel intérêt de justice l'amnistié
remonterait avant le 16 mai et s'éten-
drait après le 14 décembre. Il parlait,
il est vrai, dans la discussion générale;
mais ce qu'il n'a pas dit alors, personne
ne pourra le dire au moment de la discus-
sion des articles. En quoi, s'il vous plaît,
ceux qui ont été condamnés avant ou
après la période du 16 mai mérite-
raient-ils l'indulgence ? S'ils ont ou-
tragé le gouvernement, avaient-ils d'a-
bord été odieusement et lâchement
outragés par lui ? L'opinion puMiqùè
avait-elle été surexcitée et comme af-
folée? Les pouvoirs publics avaient-ils mul-
tipliéles poursuites etles victimes au delà-
de toute mesure et même de tout bon
sens ? Plus de 3,000 procès avaient-ils
été intentés en six mois? Où est donc
l'analogie entre les deux situations ?
Où est la ressemblance entre des épo-
ques aussi diverses ? Elle n'existe nulle
part, et pas même dans l'imagination
des réactionnaires les plus avancés.
Mais cette analogie que repousse la
conscience publique, on veut l'établir
au profit de quelques consciences pri-
vées on ne veut pas qu'il soit dit que la
période du 10 mai a été une période excep-
tionnelle, anormale, irrégulière, à laquelle
il faille appliquer encore aujourd'hui des
M. Dareste a retiré des œufs de poule
d'une couveuse artificielle après trois
jours d'incubation. Les battemens -du
cœur se ralentissent, puis cessent com-
plètement. On dirait que la vie s'est
retirée de l'embryon. Le cœur cesse de
battre ordinairement après la vingt-qua-
trième heure écoulée depuis le commen-
cement du refroidissement.
Si alors, ,un jour, deux et même trois
jours après la cessation des battemens,
on met l'œuf au contact d'eau tiède, le
cœur commence de nouveau à battre et
l'embryon revient à la vie. Le même phé-
nomène s'observe quand, au lieu de plon-
ger l'œuf dans l'eau tiède, on le replace
dans la couveuse. M. Dareste a constaté
que l'évolution, complètement arrêtée de-
puis deux ou trois jours, se rétablit et re-
prend son cours normal. Il a pu voir éclore
un poulet soumis à ces conditions et qui a
brisé sa coquille le 23° jour au lieu du 21*.
On peut donc dire qu'il y a chez le poulet
suspension complète de ,1a vie pendant
plusieurs jours sous l'influence du refroi-
dissement, puis réapparition des phéno-
mènes de la vie sous l'influence de la
chaleur d'incubation.
On remarquait dernièrement, à l'Aca-
démie des Sciences, sur la table munie du
classique tapis vert, deux ou trois petites
plaques d'un métal brillant et blanc; il y
avait foule autour de ces échantillons;
une dizaine d'académiciens les regardaient
avec un intérêt et une curiosité qu'ils ne
cherchaient pas à cacher. On eût pu faire
effectivement le tour du monde sans trou-
ver de pareils spécimens. Ces plaques
sont uniques, il n'en existe pas d'autres;
elles sont, à l'heure actuelle, sans prix
on ne les changerait certes pas contre
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«liçsdoiTenttouiours être agréées par la rédsea©»;
l'
JOUR~1~L DES DEBATS
i POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Les souscripteùfs dont l'abonnement
expire le 31 niârô sont priés de le
fénbuveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARÎS V:
MERCREDI 27 MARS
Le budget des reeelte-3 a été promulgué
ce matin» et nous voilà rentrés dans Ja
règle pour tout ce qui touche à la percep-
tion des impôts. C'est un résultat dont nous
devons féliciter, la Chambre des IJépUtés
ël le Sénat. Il n'y a pas eu de discussion;
iàh avait à se décider Sur des questions
jjïises pour eihsi dire à l'ordre du jour de-
p'ïlîâ un an. Tout le monde était satis-
fait de l'abolition de l'impôt sur les trans-
port^ par chemins dé fer, et, oh à adôepté
pâr-deSsUs le marché l'abrogation du droit
sur les savons pour ne pas faire de difficul-
tés. Malheureuseraeiit, tout n'est pas fini
avec là loi des recettes, il nous faut à
présent la loi des dépenses. Le Sénat a
discuté les points en litige avec beaucoup
de soin il s'est arrêté à cinq questions
les Invalides de lit guerre, là remonte de
Ki_ guerre, l'aumônerie delà marine, les
haras, et enfin l'article 10, qui exclut
du bénéfice des bourses les séminaires
tient, la direction et l'enseignement se-
raient entre les mains de congrégations
religieuses non autorisées. Les crédits
IJputés par le Sénat montent à 1 ,'093,097'fr.
On peut dire que cette augmentation est
due à la droite»
Pour l'article 19, c'est autre chcise c'est
la gauche du Çéhat qui Ta voté, et c'est
là droite qui l'a repoussé. La gauche du
Sénat n'a pas voté, il est vrai, cet article
dans les mêmes termes que la Chambre
des Députés» mais elle à cru devoir
faire une modification, sans danger d'ail-
jeurfe, Sans un intérêt de justice. Oi;
la. commission du budget de la Cham-
bre des; Députés tout rejeté) ce qui
venait de la gauche comme ce qui ve-
nait de la droite elle n'a fait de con-
cession ni à ses amis ni à. ses adversaires.
11 est bien possible que la Chambre ne
suive pàà jusqu'au bout sa cominission
et qu'on trouve un grand nombre de dé-r
pûtes tout prêts d'abord à rendre hom-
jnage aux 130 membres de la gauche du
Sénat qui ont voté l'article 10 malgré la
droite, et, ensuite à faire quelques pas
dans le sens de là conciliation en âccor-
dâril, par exemple, le crédit de 60,000 fr.
feliné. aux, Invalides, ét une partie sinon
ta t'otalilë dii crédit destiné aux haras.
fe serait faire œuvre de politique que
t'agir ainsi. Nul doute que le Sénat ne
répondît à ùh effort de ce genre et ne
laissât enfin promulguer la loi des dé-
penses avant le 1er avril. Nous serions
rentrés dans l'ordre finànçiier, et tout le
îûônde aurait à s'en applaudir.
Plus on étudie le traité de San-Slefano
et plus on y trp\ivé 'dë"profondeur,s nôu-
telles, ou, pour employer un mot plys
îbôdeste, de doubles et de triples fond's.
C'est une œuvré'' compliquée '̃, souvent i
toêjne un peu confuse et dont il -est
||fficile: de saisir Sabord toute la' por-
Çèe. Les Russes n'ont pas l'habitude
de marcher droit au but; ils ne le perdent '•
|oint de vue, mais ils aiment mieux le
poursuivre et l'atteindre par les chemins
détournés; ils se donnent l'air de mena-
ger les apparences, mais leurs actes sont
èa réalité empreints de violence et d'une
espèce de brutalité. Ainsi les Russes
ont promis bien haut de respecter ]
FHUItL BTON DU iMM »$ DÉBATS
PU 28 MARS '167,8.
_éJ "REVUE DEjS SCIENCES.
A l'Académie de Médecine Les poules de
M. Pasteur. ta maladie de la bactéridie.
..te charbon. Inoculation des baçtéridies
inoculation du charbon. I-es oiseaux sont-ils
réfractaires au charbon? Encore une opinion
qui a fait son temps. Influence de là tempes
̃ rature sur le développement des organismes
microscopiques. Conséquences pour la thé-
rapeutique. Un nouveau prix de 6,000 fi\ à
décerner en 1880. Histoire natûreile suspen-
sion des phénomènes1 de là vie chez l'embryon
de poule. Cessation etz reprise des bà'Uemens
du coeur après quarante-huH heures de repos.
Chimie Un curieux métal; le {rajlnim. -r
Hygiène" publique Epidémies produites par
leplomb; le; plomb dans le pain et dans la fâ-
• rine; accidens toxiques à Paris ©taux environs
de Clermont. Un remède qui a besoin d'êtr,e
purifié,. Quantités appréciables d'oxyde de
plomb trouvées dans le sous-nitrate de bismuth
des pharmaciens. Technologie Procédé
fiour reproduire les dessins, les plans et les
cartes. :̃- ,,̃•
Mardi dernier, M. Pasteur a apporté à
l'Académie de Médecine trois poules, dont
une morte et deux vivantes. L'histoire de
ces trois poules mérite d'être racontée au
moins eri quelques lignes, parce qu'elle
pourrait bien marquer une date mémora-
ble dans l'histoire de la thérapeutique.
les intérêts de l'Autriche, et ils ont
t la prëteiïtioil d'(âybir tenu ïeiir pro-
î messe parce qu'ils n'ont pââ permis
r aux Serbes de passer la Drina; mais
n'ont-ils pas porté un coup bien plus sen-
sible à la monarchie austro-hongroise, le
véritable cëup ait c$ur; le -Stops in' s
liei'z, en donnant au Monténégro la moi-
tié de l'Herzégovine, en l'établissant sur
l'Adriatique, en lui ouvrant' la perspective
d'attirer à lui toute la rftee serbo-croate?
Ainsi, les Russes s'étaient engagés à ne
t pas faire de conquêtes; mais ils prennent
̃ la Bessarabie. Il est vrai que celte rétro-
i cession n'est pas pour eux üne conquête,
i mais une « œuvre de piété filiale » envers
la mémoire de l'empereur Nicolas. Ils
n'annexent rien directement dans la Tur-
̃ quie d'Europe ils se contentent d'y éta-
• blir quatre vassaux les princes de
Roumanie} de Serbie» de Monténégro et
le ëuitan, plus un prince de Bulgarie, qui
sera purement et simplement un gou-
verneur russe» En Àfie i leurs con-
quêtes effectives sont déguisées sous la
forme de l'acquittement en nature d'une
indemnité que la Porte ne peut pas
payer autrement. Restent 300 millions
de roubles, plus de 1 milliard que la
Turquie est aussi incapable de payer
que les autres parties de l'indemnité.
Quand et comment ces 300 millions de rou-
bles seront-ils payés? Le traité évite de le
dire il est mUet sur le mode du recouvre-
ment et sur les garanties àjy affecter;
c'est un point laissé en suspens. La Porte
restera donc soumise à une obligation dont
elle ne pourra jamais se débarrasser elle
sera vis-â-vis de la Russie comme le dé-
biteur à l'égard du créancier, c'est-à-dire
dans une servitude dont on n'aperçoit
pas le terme. Les Anglais s'inquiètent
avec raison d'une clause aussi dange-
reuse. Cet article, disent-ils, rend inutile
tout traité secret d'alliance entre la
Porte et là Russie; là première sera
i toujours sous 1a main de la seconde in
manu.
Veut-on un nouvel exemple des procé-
dés de la diplomatie russe? Veut-on voir
combien avec elle les apparences diffèrent
de la réalité? Le l(ord nous disait naguère
qu'aucun article du traité n'expulsait les
musulmans du territoire. C'est vrai on ne
chasse pas les musulmans, on se contente
de leur montrer la porte grande ouverté
et de dire ce qu'on fera de leurs biens im-
mobiliers lorsqu'ils seront partis. L'article 4
prévoit le cas où les musulmans vou-
dront quitter le territoire annexé à la
Serbie l'article 11 se rapporte aux musul-
| mahs de Bulgarie qui auraient la même
intention, et l'article 21 à ceux qui éprou-
veraient quelque répugnance à habiter
| les provinces dévenues russes. Il y a en-
| fin beaucoup de musulmans qui se sont
enfuis de Bulgarie, et sur le nombre
I beaucoup qui ne retiendront pas, attendu
qu ils sont morts en quantité prodigieuse.
Tout porte à croire qu'à ceux qui sont déjà
partis on n'appliquera pas le principe évan-
gélique compelle inlrare. On ne fera
rien non plus pour retenir ceux qui vou-
dpaient s'en aller, et peut-être même les
y engagëra-t-on par des procédés qui ne
sont pas de nature à être spécifiés dans j
un traité. L'emploi à faire de leurs biens
est déterminé d'avance. On assure même,
et quelques feuilles bien informées,
comme la Politische Correspondent, ont
rapporté que le gouvernement russe a
l'intention d'établir en Bulgarie des colo-
nies militaires, c'est-à-dire de coloniser la
Bulgarie avec ses soldats. A ceux de ces
soldats qui ont fini ou qui sontjsur le point
dé finir leur temps de service, on distri-
buerait des terres à la manière antique,
ôn sait que M. Pasteur, à l'aide d'expé-
riences aujourd'hui bien connues, a mon-
tré qa$ la maladie terrible désignée sous
le nom de « charbon était produite par
un organisme infiniment petit, par une
bactéridie qui envahit le sang de l'animal
inoculé. Le charbon peut être considéré
comme une maladie parasitaire; c'est par
définition la maladie de la bactéridie.
En inoculant à un animal quelques
gouttes d'un liquide renferinant des bacté-
ridies ou dès germes de bactéridies, le mal
se déclare avec une effrayante rapidité, et
l'animal meurt en un ou deux jours. Il y
avait cependant une exception à la règle.
Les oiseaux inoculés continuent à se por-
ter à merveille. On eût dit que l'agent
toxique restait impuissant pour les oi-
seaux, et surtout pour les gallinacés, etc.
M. Colin, expérimentateur habile, ne put
jamais parvenir à faire mourir une poule
du 'charbon. On avait fini par admettre
que les poules étaient réfractaires à la
maladie charbonneuse.
Mais pourquoi? Comment expliquer ce
fait singulier? En poursuivant des recher-
ches délicates dont les, résultats seront
prochainement communiqués, il vint à
M. Pasteur une idée très rationnelle les
oiseaux sont à une température plus éle-
vée que les autres animaux à sang chaud.
La température du corps des animaux qui
prennent facilement le charbon est com-
prise entre 35 et 39 degrés; la tempéra-
ture du sang des gallinacés est, au con-
traire, voisine de 42 à 43 degrés. Or cet
excès de température ne serait-il pas
suffisant pour empêcher les bactéridies
charbonneuses de se développer?
Cette suggestion fort logique pouvait
être facilement soumise au contrôle de
usage qui s'était perdu avec les progrès
de ce qu'on appelle la civilisation. Donc,
les musulmans ne sont pas formellement
expulsés, mais nous serions bien Surpris
s'il en restait beaucoup dans les terri-
toires soustraits à la domination de la
Porto»
Au reste, ce qui frappe Surtout lorsqu'on
étudie avec soin le traité de San-Stefano,
c'est la quantité de questions que les né-
gociateurs ont volontairement laissées à
moitié chemin de leur solution- Ce qui
frappe ensuite, c'est la vâïiété et la grada-
tion des procédés qui seront employés plus
tard pour arriver à une solution complète.
Il y avait à faire trois choses princi-
pales déterminer les limites territoriales
des principautés anciennes ou nouvelles;
organiser l'autonomie de celles qui res-
tent sous la suzeraineté de la Porte; dé-
terminer enfin les rapports avec la Porte
de celles qui deviennent indépendantes.
Eh bien sans qu'il soit possible de com-
prendre pourquoi, jamais ou presque ja-
mais le traité n'applique la même règle à
la solution de questions identiquesrParmi
les délimitations territoriales à tra-
cer, nous rencontrons d'abord celles du
Monténégro l'article 1 nous apprend
qu'ici, pour la première et unique fois, on
aura recours à une commission euro-
péenne. Pa-33ons à la Serbie l'article 3
décide que ses frontières seront définiti-
vement fixées par une commission turco-
serbe avec l'assistance d'un commissaire
russe et la présence d'un délégué bul-
gare. Si nous arrivons à la Bulgarie,
dont l'étendue et les contours intéres-
sent si fort l'Europe tout entière, plus
de commission européenne, pas même
une commission' où les intérêts des voi-
sins seront représentés non une simple
commission turco-russe. Pourquoi cette
variété dans la composition des commis-
sions ? Nous le cherchons, nous ne com-
prenons pas. II en est de même pour
l'organisation des diverses autonomies
dont la Conférence de Constantinople
s'était occupée un titre égal. Là encore,
même richesse de nuances les puissan-
ces sont admises à participer au travail de
la Russie dans des proportions très inéga-
lement calculées, En~ Bulgarie, toutes les
puissances sont convie.es à approuver le
choix du prince mais quant aux pouvoirs
de ce prince à son administration,
à la constitution de la principauté, aux
réformes 'qu'il devra entreprendre, cela
regarde pendant une année un com-
missaire impérial russe. Ce n'est qu'au
bout de l'année que les puissances pour-
ront adjoindre leurs délégués à ce com-
missaire et faire paraître leurs figurans
sur une scène déjà remplie. Tout cela
îst établi dans l'article 7; l'article 9 ad-
net encore, sans qu'on s'y attende, le
îoncours des puissances pour fixer le tri-
Hit qui serapayé parla Bulgarie à la Porte.
Voilà pour la Bulgarie. Si nous passons
in Bosnie et en Herzégovine, autres procé-
lés l'Autriche-Hongrie, en vertu de l'arti-
;Ie 14, est seule admise à donner son avis.
^e traité s'est préoccupé aussi de la Crète,
le la Thessalie et de l'Epire c'est-à-dire
les pays grecs l'article 15 se borne à de-
nander en Crète l'application sérieuse du
̃èglement de 1868, et ce même règlement
lera pris pour modèle de l'organisation
le l'autonomie en Thessalie et en Epire.
jes puissances, ici, auront-elles quel-
[ue chose à voir? Non, la Porte n'aura
i consulter que le gouvernement impé-
ial de Russie. Quant aux principautés
adépendantes, il fallait aussi régler leurs
apports nouveaux avec la Turquie. L'arti-
le 2 traite du Montenegro, pays désormais
aaritime et destiné à devenir une petite ]
l'expérience M. Pasteur inocula la bac-
téridie charbonneuse à des poules qui ré-
sistèrent comme toutes les poules jus-
qu'ici soumises à l'expérimentation; puis
il recommença l'opération en prenant soin
cette fois de refroidir notablement l'animal
inoculé. La poule refroidie contracta le
charbon.
« J'ai l'honneur, a dit M. Pasteur à l'Aca-
» démie de Médecine, de déposer sur le
» bureau, en mon nom et au nom de
» MM. Joubert et Chamberland, trois
» poules l'une morte du charbon après
» vingt-neuf heures d'inoculation; elle est
» morte hier soir à cinq heures, elle avait
» été inoculée la veille à midi par cinq
» gouttes d'eau de levure employée comme
» liquide nutritif pour une semence de
» bactéridies parfaitement pures. Nous
» avons vérifié, ce matin, qu'elle était rem-
» plie de bactéridies charbonneuses. »
Dans une autre cage se trouvaient deux
poules, l'une au plumage noir, l'autre au
plumage grisâtre. La poule au plumage
noir a été inoculée au même moment que
celle qui est morte et avec le même li-
quide charbonneux employé en quantité
deux fois plus grande, pour rendre les ré-
sultats comparatifs plus probans. Mais
la poule qui est morte, aussitôt inoculée
avait été plongée en partie dans un bain
d'eau pour faire descendre la température
de son corps. Or la poule noire inoculée
et non refroidie n'a pas donné signe de
malaise; sa santé aujourd'hui encore est
excellente.
La poule au plumage grisâtre, sans
avoir été inoculée, avait été également
plongée dans l'eau pour montrer que le
refroidissement ne suffisait pas à expli-
quer la mort cette poule se porte en effet
parfaitement bien.
puissance commerciale. Il décide qu' «une
entènte entre le gouverne! 'ent im-
périal de Russie, le gouverneonl olto-
man et la principauté déterminera ultérieurement le carac-
tère et la forme des rapports entre la
Sublime-Porte et la principauté en ce
qui touche notamment l'institution d'a-
gens monténégrins à Constantinople et
dans certaines localités de l'empire
ottoman où la nécessité en sera recon-
nue. » La Serbie est moins intéressante
pour la Russie en conséquence, l'ar-
ticle 4 dit simplement que « jusqu'à
la conclusion d'un traité direct en-
tre la Turquie et la Serbie déter-
minant le caractère et 'la forme des
relations entre la Sublime-Porte et la
principauté, les sujets serbes voyageant
ou séjournant dans l'empire ottoman se-
ront traités suivant les principes géné-
raux du droit international. » Pour la
Roumanie, la formule se généralise en-
core davantage l'article 5 dit en effet
« Les sujets roumains jouiront, en Tur-
•'qûïéT de tous fei droits garantis aux su-
jets des autres puissances européennes. »
Que signifient toutes ces nuauces?
~r Pourquoi, nous le répétons, ces procé-
dés différens appliqués à des situations
eeniblables? Il n'est pas toujours facile de
le deviner, du moins dès aujourd'hui. Sur
le plus grand nombre des points, on voit la
main de la Russie qui s'étend pour s'empa-
rer de l'avenir comme du présent sur d'au-
tres, "la Russie paraît se désintéresser im-
médiatement et n'élève aucune prétention
future. Tantôt les puissances sont appelées
à se prononcer leur intervention est de-
mandée et introduite, il est vrai, à dose
homœopathique tantôt la Russie seule
entend achever l'œuvre qu'elle a com-
mencée. Il y a sans doute quelque ha-
bileté en tout cela; cependant, ce n'est
pas une impression d'admiration qu'on
éprouve à la lecture du traité. Tout y
porte la trace de la précipitation, de
l'astuce et aussi de la violence. On
y sent une œuvre bâclée par des né-
gociateurs impatiens de jouir de l'heure
qui passe et de pousser rapidement jus-
qu'au bout le profit de leurs victoires.
C'est pourquoi ce traité a provoqué
l'inquiétude sans inspirer aucun res-
pect, même celui qu'on éprouve ins-
tinctivement pour une adresse consom-
mée. Un peu plus de modération et de
simplicité aurait mieux servi les intérêts
de la Russie.
BOURSE m PARIS!
Clôture le 26 le 27 H aaase. B«l««e
̃8 O/O •'̃ '̃'̃
Comptant. 72 oO 72 40 io
Fin cour. 72 40 72 33 3
4 fi/» O/O
Comptant 102 102 U0 50
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Comptant K9 If9 10 .10
Fin ê
PETITS BOURSB DU SOIR.
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3 0/0 73 fr. 35, 40,
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Florins (or) 63 1/16.. 1-
Hongrois 6 0/0 74 3/8. ]'
Egyptiennes,6 6 0/0.. 151 fr. 25. Il
Télégraphie privée*
Service télégraphique de l'agence Havas.
Constantinople, le 26 mars, soir.
Des paroles courtoises ont été échangées entre
le Sultan et le grand-duc Nicolas, lequel a pré-
La poule morte avait d'ailleurs tous
ses organes envahis par les bactéridies
on en trouva dans tout le sang, dans le
poumon, le foie, la rate, etc.
Des. expériences directes ont montré à
M. Pasteur que, dès 44 degrés, les bacté-
ridies adultes en voie de reproduction
par scissiparité cessent de se développer.
Si donc, conclut M. Pasteur, les oiseaux
sont réfractaires au charbon, c'est que la
température de leurs organes est telle, que
la bactéridie reste inerte dans leur sang.
Pour contrôler cette manière de voir, il
restera à exécuter une dernière eapé-
riënce très probante. On donne le char-
bon aux oiseaux en les refroidissant. Il y
aura lieu de voir si, en élevant la tempé-
rature des animaux qui prennent la ma-
ladie, on les empêchera de contracter le
charbon. Des tentatives dans cette direc-
tion ont lieu en ce moment au laboratoire
de M. Pasteur.
Claude Bernard a fait voir que les mam-
mifères mouraient quand leur tempéra-
ture dépassait 45 degrés; mais, puisqu'il
suffit d'une température de 44 degrés
pour empêcher les bactéridies de se dé-
velopper, il est clair qu'on pourra vérifier
si l'on peut véritablement sauver du char-
bon un animal inoculé en élevant sa tem-
pérature.
Ces études présentent, comme on le
pressent vite, une très grande importance
elles pourraient amener des conséquences
fécondes pour la médecine. En élevant
simplement la température du sang, on
parviendrait à tuer les organismes assas-
sins qui font tant de ravages dans l'éco-
nomie. La thérapeutique entrerait dans
une voie nouvelle, car il est très vraisem-
blable qu'il n'y a pas que le charbon qui
ait pour cause un infiniment petit; beau-
sente à S. M. les généraux qui raccompagnaient. c
Un détachement de troupes russes formait la
haie.
Après avoir reçu le SuStan au châleau de Bey-
lerbey, le grand-duc Nicolas est venu à Constan-
tinople et s'est rendu a l'ambassade de Russie,
accompagné de M. de Nélidofl'etd'unélat-major de
généraux parmi lesquels se trouvaient les» gé-
néraux Gourko et Skobeleff.
vLe grand-duc Nicolas et son état-major
sont venus dans les voitures du Palais. Quelques
acclamations se sont fait entendre à son ar-
rivée.
Le grand-duc a fait une visite au prince de
Reuss, ambassadeur d'Allemagne.
Les armes de Russie, enlevées lors de la dé-
claration de guerre, ont été rétablies aujourd'hui
au-dessus de l'ambassade de Russie.
Le grand-duc Nicolas couchera cette nuit à
bord de son yacht. Il déjeunera demain chez le
Sultan et retournera ensuite par mer à San-Ste-
fano.
̃: Londres, le 27 mars.
Le Times publie la dépêche suivante f
« San-Stefano, le 26 mars.
» L'accueil fait par le Sultan au grand-duc Nico-
las a été très cordial. Des assurances amicales
ont été échangées. Le Sultan a prié le grand-duc
Nicolas de ne pas ajouter foi aux bruits de mau-
vaises dispositions de sa part à l'égard de la
Russie. Le Sultan a ajouté qu'jl ne désirait qu'une
chose la paix avec son voisin l'empereur de
Russie.
» Osman Pacha et le général Skobeleff, qui as-
sistaient à la réception, ont échangé des poignées
de main.
» Le correspondant ajoute que le grand-duc
Nicolas l'autorise à démentir les bruits malveil-
lans qui ont circulé sur un prétendu mouvement
en avant des troupes russes dans la direction de
Belgrade. Ces mouvemens sont motivés par des
considérations purement sanitaires ou d'inten-
dance. Dans huit jours, les troupes seront pour-
vues de tentes' mais l'objet de celte mesure est
seulement d'assurer la santé des hommes. »
Constantinople, le 27 .mars.
Le bruit court de nouveau qu'on traité d'al-
liance offensive et défensive aurait été conclu
entre la Turquie et la Russie, cette dernière ayant
consenti à adoucir certaines conditions de paix,
notamment celle qui concerne l'indemnité.
Le bruit court également que la Porte doit
adresser à l'Angleterre une Note conçue en ter-
mes très modérés, rappelant à l'Angleterre la
convention relative aux détroits et priant l'An-
gleterre de retirer sa flotte de la mer de Mar-
mara.
Nous ne sommes pas étonnés que M. le
duc de Broglie ait pris hier la parole
c'est en effet de son gouvernement qu'il
est question dans la loi d'amnistie, et il
a eu raison de vouloir le défendre. Y
a-t-il réussi ? Le Sénat en est juge.
Quoi qu'il en soit, sa présence à la
tribune et les efforts qu'il a faits pour
justifier le 16 mai ont rendu à la loi son
vrai caractère que la commission avait
voulu lui ôter. Oui, c'est le 16 mai qui est
en cause, non pas dans son origine qui,
bien que violente, a été légale, mais dans
ses conséquences pratiques qui ont été illé-
gales brutales, souverainement vexa-
| toires et prodigieusement maladroites.
M. de Broglie l'a senti lorsqu'il est monté
si rapidement à la tribune; le Sénat le
sentira aussi bien que lui. L'opinion
s'est prononcée contre le 16 mai avec
une telle ardeur, une telle unanimité,
que tous les partis ont successivement
désavoué cet acte malheureuxril n'est
pas un seul journal de la pire réaction
qui n'ait tenu à déclarer, dans ces der-
niers temps, que le 16 mai avait été fait
contre ses intentions secrètes et contre
ses intérêts les plus évidens. M. de Broglie
est presque le seul homme de France qui
ne puisse pas dégager sa responsabilité
d'un gouvernement auquel il a pour tou-
jours attaché son nom. Mais le Sénat n'est
pas dans la même position que M. de Bro-
glie, et aucun devoir ne l'oblige à en-
dosser une impopularité écrasante, dont
il n'aura sa part que s'il juge à propos
de la prendre. Le Sénat a commis une
faute pardonnable lorsqu'il a permis la
dissolution de la Chambre des Députés.
Bien qu'il ait voté « la mort dans l'âme »,
il ne prévoyait pas les abus et les
excès qui allaient se produire. Il ne
savait pas l'avenir; mais il ne s'agit plus
-h~ -I.
coup de bons esprits commencent à ad-
mettre que les autres affections conta-
gieuses ont aussi leur bactéridie caracté-
ristique. On conçoit qu'un changement de
milieu thermique pourrait suffire pour
faire avorter des maladies graves dont la
véritable origine a échappé jusqu'ici aux
investigations des expérimentateurs et
des cliniciens les plus éclairés..
A propos des travaux de M. Pasteur-,
nous sommes heureux de dire que M. Du-
mas, en son nom et au nom de M. E.
Boudet, de l'Académie de Médecine, a an-
noncé la fondation d'un prix spécial, mis
à la disposition de l'Académie des Scien-
ces par une personne qui désire garder
l'anonyme. L'objet de ce prix est fixé par
la Note suivante, expression du vœu du
fondateur
« Les travaux de M. Pasteur ont ouvert
» à la médecine des voies nouvelles. Un
» prix de 6,000 fr. serait décerné en 1880,
» par l'Académie des Sciences, à celui qui
» aurait fait de ces travaux l'application
» la plus utile à l'art de guérir. »
M. C. Dareste vient de faire connaître
un exemple curieux de suspension des
phénomènes de la vie dans l'embryon de
la poule. On sait que la vie peut être sus-
pendue et peut se réveiller ensuite chez
les végétaux et chez les animaux à sang
froid on ne connaissait aucun exem-
ple analogue se rapportant aux ani-
maux à sang chaud. Dans la syncope, il
n'y a pas suspension de la vie. M. Bou-
chut a montré il y a longtemps que la
cessation des battemens du cœur n'a pas
lieu comme on l'avait cru il y a simple-
ment diminution du nombre et ,de l'éner-
gie des battemehs.
̃ aujourd'hui de l'avenir, il s'agit du
passé. Le passé est parfaitement connu
̃ M. Savary en a retracé d'ailleurs la
fidèle image. Quelques lignes du por-
• trait ont été d'une vérité si effrayante,
̃ que M. de Broglie ne voulait pas s'y re-
connaître. Le. Sénat dirait-il: Moi,' je
̃ me reconnais parfaitement cela me res-
semble, et je prends le portrait à mou
compte?
C'est la question, et aucun artifice ora-
toire ne la déplacera ou ne l'obscurcira..
M. de Broglie, au début de son discours, a
indiqué fort habilement deux conduites qui
lui semblent convenir à un parti après une
grande victoire. Le parti vainqueur peut
oublier, pardonner et tendre la main aux
vaincus; il peut encore user de représailles
»et répondre par la persécution à la persé-
cution qu'il a subie. Voilà l'étrange di-
lemme dans lequel M. de Broglie enferme
le gouvernement actuel. Il faut choisir
entre une clémence débonnaire ou une vio-
lence emportée; point de milieu Le reste,
n'est qu'hypocrisie. Qu'est-ce à dire? M. le.
dnc de Broglie conseille-t-il au gouverne-
ment de suivre la première conduite? Loin
de là 1 II avoue franchement qu'elle ne se-
rait pas sans danger. Lui conseille-t-il du
moins la seconde? Pas davantage; tout son
discours a pour objet de se plaindre par
avance de violences imaginaires. Alors,
que faut-il faire d'après M. de Broglie? Si le
gouvernement cherchait à s'inspirer d'o-
racles aussi difficiles à déchiffrer, il serait
fort en peine. Le voilà condamné à par-
donner ou à se venger sans modération,
et on lui interdit du même coup l'un et
l'autre. Nous croyons pour notre compte
qu'il y a une troisième ligne de con-
duite à suivre entre les deux qiie
M. de Broglie a signalées; et lui-même,
par la contradiction dans laquelle .il est
tombé, a montré qu'il en avait conscience
d'une façon probablement latente.
Serait-ce donc de l'hypocrisie que d'user
de sa victoire et de ne pas en abuser; et
le gouvernement fait-il autre chose
M. le duc de Broglie, après avoir insinué
que la loi d'amnistie était une loi de
vengeance, s'est bien gardé d'insister
sur ce point. Pardonner à ceux qui ont
droit au pardon et ne point pardonner aux
autres, cela, dans aucun pays, ne s'est
appelé exercer des représailles. Or
M. le duc de Broglie a négligé de dire
dans quel intérêt de justice l'amnistié
remonterait avant le 16 mai et s'éten-
drait après le 14 décembre. Il parlait,
il est vrai, dans la discussion générale;
mais ce qu'il n'a pas dit alors, personne
ne pourra le dire au moment de la discus-
sion des articles. En quoi, s'il vous plaît,
ceux qui ont été condamnés avant ou
après la période du 16 mai mérite-
raient-ils l'indulgence ? S'ils ont ou-
tragé le gouvernement, avaient-ils d'a-
bord été odieusement et lâchement
outragés par lui ? L'opinion puMiqùè
avait-elle été surexcitée et comme af-
folée? Les pouvoirs publics avaient-ils mul-
tipliéles poursuites etles victimes au delà-
de toute mesure et même de tout bon
sens ? Plus de 3,000 procès avaient-ils
été intentés en six mois? Où est donc
l'analogie entre les deux situations ?
Où est la ressemblance entre des épo-
ques aussi diverses ? Elle n'existe nulle
part, et pas même dans l'imagination
des réactionnaires les plus avancés.
Mais cette analogie que repousse la
conscience publique, on veut l'établir
au profit de quelques consciences pri-
vées on ne veut pas qu'il soit dit que la
période du 10 mai a été une période excep-
tionnelle, anormale, irrégulière, à laquelle
il faille appliquer encore aujourd'hui des
M. Dareste a retiré des œufs de poule
d'une couveuse artificielle après trois
jours d'incubation. Les battemens -du
cœur se ralentissent, puis cessent com-
plètement. On dirait que la vie s'est
retirée de l'embryon. Le cœur cesse de
battre ordinairement après la vingt-qua-
trième heure écoulée depuis le commen-
cement du refroidissement.
Si alors, ,un jour, deux et même trois
jours après la cessation des battemens,
on met l'œuf au contact d'eau tiède, le
cœur commence de nouveau à battre et
l'embryon revient à la vie. Le même phé-
nomène s'observe quand, au lieu de plon-
ger l'œuf dans l'eau tiède, on le replace
dans la couveuse. M. Dareste a constaté
que l'évolution, complètement arrêtée de-
puis deux ou trois jours, se rétablit et re-
prend son cours normal. Il a pu voir éclore
un poulet soumis à ces conditions et qui a
brisé sa coquille le 23° jour au lieu du 21*.
On peut donc dire qu'il y a chez le poulet
suspension complète de ,1a vie pendant
plusieurs jours sous l'influence du refroi-
dissement, puis réapparition des phéno-
mènes de la vie sous l'influence de la
chaleur d'incubation.
On remarquait dernièrement, à l'Aca-
démie des Sciences, sur la table munie du
classique tapis vert, deux ou trois petites
plaques d'un métal brillant et blanc; il y
avait foule autour de ces échantillons;
une dizaine d'académiciens les regardaient
avec un intérêt et une curiosité qu'ils ne
cherchaient pas à cacher. On eût pu faire
effectivement le tour du monde sans trou-
ver de pareils spécimens. Ces plaques
sont uniques, il n'en existe pas d'autres;
elles sont, à l'heure actuelle, sans prix
on ne les changerait certes pas contre
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