Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-23
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Description : 23 mars 1878 23 mars 1878
Description : 1878/03/23. 1878/03/23.
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÊDTTÎON pE PARIS.
SAMËO! 23 MARS
~[vjf~k~
· ON- S'ÂiiOXXE
rae des Pratres-Samt-Germain-l'Auxerrois, 17*
PEUX 0K I/»©rtWBSnE»T
` Un an. six moi». Trois mois.
Départemens.. 80 te. 40 fr. 2d £r.
Paria. 72 fr. 33 tt. 18 fr.
tes abonnement! partent des i« tt M d«
chaque mois.
SMÉffl 23 HUIS
1 1878.
JOIR\ AL DES DÉBATS
̃ €HS S'ÂBONME.
en Belgique, en Italie,
À dan» le Luxembourg, en Turquie,
«n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dan* lest
régences du Maroc et de la TuMaie»
Chine et au Japon",
««moyen d'une valeur payable â Paria oa a»
ÉMSUtets-Boste, soit iniemationaux^soit trançaï»,
•n Allemagne, en Autriche, en Russie»
et dans tous les pays ou Nota
chez tous les directeurs de postes;
et âàns tous les autres Bâys*
Ht l'envoi d'une valeur payable i li la.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
l~erer, ~r ~a~ 3~: ~e
~pai#eaneu~' mla~ SI ~e~
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papers office. 17, Gresham street, G. F. O.j
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̃̃' Le* «aiwfflcw sont Mçees >
efetx Mflfc VMéfcey, Kaffiie «t @>,
8, placft de la Bourse,
•t au bureau du JlOWBMAlii
«atudoiTcnt toujouiaêtreagrééespai laeéd*oU<».
PARIS
VENDREDI 24 MARS
..L'agence Havas nous a communiqué
$ier, d'après le journal officiel russe,,
non pas, encore le texte complet du traité
de San-Stefano, mais un résumé qui a
été feit sur le document officiel. Le
correspondant viennois du Times a eu
également le texte, du traité sous les
yeux, et il en a envoyé à son jour-
nal une analyse qui concorde abso-
lument avec celle de l'agence Havas.
Au reste, rien de nouveau dans les
dispositions qu'on nous communique
elles étaient déjà connues, elles sont seu-
lement confirmées par cette nouvelle pu-
blication. Pourtant, depuis quelques jours
déjà, le bruit courait que la Russie était
disposée à faire des concessions et à ap-
porter quelques adoucissemens aux arti-
cles du traité qui répugnaient le plus à.
lfBurope. Et puis, on comptait sur le Con-
grès et sur son droit, de révision il y
a, nous télégraphiait récemment notre
correspondant dé Vienne, « il y a, sur
tous les points, des portes ouvertes aux
rectifications du Congrès. » Nous avons
cherché avec soin ces portes ouvertes sur
tous les points, et nous n'en avons pas
trouvé. Tout au plus sur quelques points
de second on de troisième ordre- la Rus-
sie admet-elle le concours de commis-
sions européennes. Le traité a un as-
pect définitif; il suffit de le lire pour
s?en convaincre. Dans tous les traités,
après les signatures échangées, quelques
détails restent à régler, et on, en remet le
règlement; à des commissions. Le traité
de Francfort lui-même était dans- ce cas,
et; on aurait de la peine à^ citer une ex-
oeptioïi. Eé traité de San-Stefano est
dans la loi commune il laisse quelques
détails inachevés; rÉMopey oiïbien seu-"
ljyftenjL T Autriche réunie à; la Russie et
à la Porte, seront admises à lès parfaire.1
Mais quels sont ces points.?
Lé premier se rapporte aux tronlièrea
du Monténégro une commission euro-
gëopne .mettra en exécution le tracé fixé
par Îb> traité. Lorsque le Monténégro
sera constitué dans; ses nouvelles fron-
tières, oa< prévoit le caSiOÙ il aurait quel»'
que conflit avec la Porte L'Autriche et
l£;.K;usfd,e; sjE>a.t alors. déclarées médiatri-
ces d'office.. L'adhésion des puissances est'
Nécessaire aussi pour consacrer le choix
du prince de Bulgarie qui sera libre-
nient élu par la population et que
le Sultan devra confirmer. Toutefois-,
tra- • eoniEfissaire impérial russe dé-
chargera, le prince du fardeau du pou-
voir et organisera dans le pays rarîini-
fiistration,. l'armée, etc. Il est vrai qu'au
bout d'une année lorsque les réfpt^
mes seront faites et que les heureux
effets s!en feront déjà sentir, les autres
puissances .pourront demander qu.e leurs
(félégués soient adjoints au comniissaire
pusse et on les admet aussi à discuter le.
Eiï,qn.t;ant, du tribut; que la Bulgarie devra
payer à la Porte. Enfin, l'Autriche sera
invitée, de concert avec la Russie et la
Porte, à, dire: son avis- sur l'organisation
de l'aulouomie future de ril'îrzogpyine et
d§ la Bosnie. Voilà: rémunération
complète des, po.ints où-reste en ef-
Jet* une, porle entr'ouverte soit à l'Eu-
rope soit seulement à rAulrichV. N'a-
wns-npus pas raison de.! dire que ço
sont là des points d-ft second ordre?
Quant. à; d'awu<«s plus im-portaus à la
rétrocession de la Bessarabie .par exem-
ple, le prince Gortchakoff déclare que ce
serait faire une insulte au czar. que de
permettre de les discuter.
Mais' lés détroits! Est-ce que la ques-
tions des détroits n'est pas réservée aux dé-
libérations de l'Europe ? Y a-t-iX une autre à
question dans le traité dont le caractère
européen soit p)usjncqnt.e§.tàble ? Eh bien l
ï'e- traité résout formellement la question
des détroits, sans aucun recours à. l'au-
torité de l'Europe. « Les détroits, dit-il,
a resteront ouverts en temps de guerre
» et en temps de paix, aux navires mar-
*h chauds neutres. La Porte ne pourra
» plus établir de blocus fictif dans la
» mer Noire. » tel est le texte de l'arti-
cle 24. Pas un mot dé l'Europe Le traité
ÎSdsse entetidr^ par son silence que les
pavires de guerre seront exclus des dé-
tçoits, etildit expresséiineot que les na-
vïre» njarjcbdnds neutres seront admis
au passage, même en temps de guerre. 11
est plus que. douteux que l'Angleterre
souscrive à ces conditions. Le statu
$uo pour les vaisseaux de guerre, c'est-
à-dire l'interdiction du passage, n'aura
plus le même intérêt qu'autrefois si
le traité entré en vigueur. Les Rus-
ses auront à leur disposition les ports
ir;{inténégrîn8 dans l'Adriatique, la sta-
tion bulgare de Kavaîa dans la mer
Etir leur flotte de la Baltique où l'hiver la
tient immobile pendant la moitié de l'an-
née,' et ils la feront cingler vers la Médi-
terranée. Dès lors, le droit de sortie des
vaisseaux de guerre russes de la mer
Noire deviendra un, intérêt secondaire;
llf question sera déplacée. Ce n'est
donc pas. une concession faite à l'An-
gleterre que le maintien du statu quo à i
cet égard; surtout si les détroits sont ou- <
verts aux navires marchands neutres
en temps de guerre. Nous sommes loin
d,e s'putenir les vieilles prétentions
britanniques en m'atîèfë de. droit mà-
ritiaie; mâi3 ces prétentions 'subsis-
tent, l'Angleterre n'y a. pas renoncé,
et il faut avouer qu'elles sont assez
naturelles de sa part. L'arme véritable
de l'Angleterre sur les mei'3 serait pres-
que brisée dans sa main si elle recon-
naissait l'article 24 du traité de San-Ste-
fano l'article aboutit, en fia de eomptef,
à la prohibition de toute espèce' de blo-
ous dans la mer Noire, car on contestera
toujours sur la question de savoir si le
blocus est véritable ou, s'il est fictif. Mais
n'est-il pas évident que cet article, pour
n'en pas citer d?autr.es, aurait dû être for-
mellement réservé aux discussions du
Congrès. Il ne l'a pas été. Les plénipoten-
tiaires- russes et turcs semblent avoir
décidé souverainement et définitivement
à San-Stefano. Bien plus! par le der-
nier article du traité, la Porte s'est
interdit le droit d'élever devant l'Europe
une objection quelconque. La conclusion
officielle de la paix est réservée; néau-
moins, dit l'arîtiole 29, ces préliaiiaaires
lient en tout cas la Russie et- la Turquie à
partir de là ratification. La ratification est
faite; en conséquence, le traité est en
pleine vigueur dès maintenant, en ce qui
concerne du moins la Russie et la Porte.
Pour ce qui est des remaniemens.de
territoire, ils sont biea-, à peu de chose
près, ce qui avait été annoncé. Le Mon-
ténégro, le favori de la Russie, obtient
plus du double du territoire auquel il
pouvait prétendre,, soit d'après la base de
Vutipossidelis, soit même d'après ses aspi-
rations nationales. Ces aspirations se ré-
duisent, en effet, à réuuir toutes les popu-
lations de la même race or, le traité assigne
au Monténégro des territoires habités près
que exclusivement par des mahométans
ou par des: Albanaié. catholiques. La
Serbie est moins bien traitée, et ses aspi-
rations seront loin d'être satisfaites. Ce-
pendant elle, s!étendra au; sud, au point
de> -rejoindre.presque le Monténégro.
Un ruban très mince de territoire sera
laissé à; la, Porte, pour réserver entré Us il
deux principautés uae route militaire jus-
qu'à riîerzegbvine étr à 15 Bosnie.
Quant à la Bulgarie, il faut lire le
traité a;véc une carte de géographie
sous les;yeiix pour, suivre les.. linéarnens
de ses frontières, et, l'oa éprouve pu eer-
taia vertige d'esprit à voir les capricieux
zigzags* de- cette ligue- qui monte, des-
cend, revient sur elle-ipêqae, pousse
ki droite, à gauche, et dessine en fin
de compte une principauté d'une con-
formation fort bizarre. On croirait suivre,
dit un correspondant du Times, le crayon
fàiî:UstiqU,e d!un spirite. Il faut reconnaî-
tre pourtant que les plénipotentiaires de
Sàn-Stefano se sont conformés la plupart
du temps à la carte ethnographique de
Petermann, ce qui explique sans l'excuser
l'extrême originalité des frontières qu'ils
donnent à la Bulgarie. Au sud seule-
ment, les préoccupations ethnogra-
phiques semblent avoir disparu devant
des préoccupations d'un autre ordre.
Là mer attirait le crayon des plénipo-
tentiaires, et l'on sait qu'ils n'ont pas
résisté à cette attraction. S'ils ont laissé
Salonique en dehors- de la Bulgarie, ils
s'en sont rapprochés jusqu'à la distance
de milles anglais, dé sorte- que la ville-
sera coupée de sa banlieue. Enfin, Kavala
devient un port bulgare. tTn nombre con-
sidél'abïe de Grecs est* absorbé par la
principauté future 2 millions, a dit le
Messager d: Athènes dans un article plein
de douleur. Il y a là sans doute une exar
gération. patriotique mais quand même:
les- Grées bulgarisés seraient seulement:.
1 million, n#!serajt-oe pas déjà beaucoup i
trop?'
Si Ià priiQGipau.té de Bulgarie est desti-i
née à avoir une configuration singulière,
quedire 4e l'empire ottoman tel qu'il va sor-
tir du traité de San-Stekno? Ses morceaux
disloqués forment en Europe trois tronçons
sans lien entre eux, sans cohésion possible.
La capitale, Constantinople, est enveloppée
d'un étroit territoire, un des plus pauvres
et des moins productifs de l'empire. Ce
premier tronçon, relégué au sud-est de
la péninsule, n'a aucune communica-
tion avec les autres; Le second com-
rendrala Thessalie, TEpire et l'Albanie; et
le. troisième, l'Herzégovine et la Bosnie re-
liées au second, par une route douteuse et
toujours facile à intercepter. Le centre,
le cœufr du pays, les parties fertiles et
productives sont enlevées à l'empire.
Malheureux empire^ qui ne se, composera
plus que des trois coins de ce qu'il
était autrefois, presque des rognures de
son ancienne puissance! Sa puissance
actuelle ne sera-t-elle pas une fiction-
dérisoire? La Turquie né sera-t-ellè pas en
fait sous la' domination de la Russie?
Pourra • t elle se passer de la pro-
tection russe ? On attend une mani-
festation prochaine, de cette protection,
et l'Europe ne sera; pas surprise si la
Russie parle au Congrès de conserver
l'intégrité- de l'empire turc, de ce qu'il
en reste, de ce qu'elle en a laissé.
En aUéndant, les Russes- s'établissent
autour de Constantinople. Le traité leur
donne le droit o"y rester trois mois
encore après la conclusion de la paix offi-
cielle,- puis ils s'embarqueront dans la mer
de Marmara. En Asie, ils occuperont ïex
territoire pendâni^six mois après la paix,
puis ils s'embarqueront à Trébizonde,
Tels sont les« points principaux et le ca-
ractère du traité de San-Stefano; maïs
nous n'avons pas épuisé le sujet et nsa*
aurons à y reveuir.
-BOURSE DE PARIS
©iftturc la 21 là 2-2 S«u«ef. ïïttSswie
Comptant. 73 10 .t. is 50 10 •
Fb COUî. 13 37 i 3 73,3^ 2 î/2
ê. 4/8 «/«•
Comptant 104 104-25' 4.. 88, ;<•
S O/O
Comptant 109 15 1 10 10. ». S
Fin cour 110 22 1 2 110 20 2 f 2
pstits boursb du sôjai.
Emprunt. 5 0/0- l.ïOfr. 10, 109 fr. 98', 96 1/4.
3 0/0.M 7,3 fr. 20,. 13, 22 1/2.
Ester* espagnole. 13 1/16.
5-0/0 turc 8 fr. 30.
Egyptiennes 6 0/0.. 181 fr. 2S, 131 fr. 87, 182 fr. 80
Chemin» égyptiens. 275ff.62. ,• ••- ̃•
Nous rêcevona da notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Vienne, le 22 mars.
» La Russitv n'a pas eacow répaa/iu à la
deman 'e qui lui a été adressée par l'Angle-
terre afin.de savoir si les couditioaa du traité
de Sau-Siefano, notifiées séparôniânt aux ca-
binets, seront soumises aux discussions du
Congrès. On. attend cuite réponse; et ces
difficultés, bien qu'elles portent principale-
ui'Snt sur des points de forma, remettent tou-
jours If3 Congrès en ofuesliou.
» Le prince Urusoffest arrivé ici ce matin
il fera diin^ia la nptificLitjoa oftïcitiile des
ternies du traité de paix. »
TélégrapSïîe privée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
C1IA.MBIIB DBS LORDS.
̃̃̃̃̃ Suite. et fin de la séance dn ,%i tnat%'i
torà. fierby poursuit en disant qu'^n ce qui
concerne les conditions dans lesquelles1 l'Angle-
terre entend entrer au Congrès, il â déclaré, dans
une lettre adressée le 9 mars au comte de Beust, que
l'Angleterre ne faisait aucune objection à la ré-
union du Congrès à Berlin, et non à Bade. Dans
une autre, lettre du 13 adressée également au
comte de Beust, il a déclare qu'avant d'entrer au
Congrès il était bien entendu que tous les ar-
ticles du irdite devaient être communiqués à la
Conférence, non pas nécessairement pour être ao
eeptés ou rejetés par elle, mais afin qu'elle pût
se rendre compte exactement de ceux qui exige-
raient le concours des diverses puissances pour
être valides, et de ceux qui n'en avaient pas be-
soin. Une discussion s'en est suivie, et la Russie
a. fait une déclaration portant que le texte com-
plet du traité serait communiqué aux puissariess
aussitôt que les ratifications auraient été échan-
gées. Mais une autre question a .été soulevée, ctsur
cellerlà l'entente ne s'est pas encore faite. Il s'a-
git de savoir si en disant, comme le fait l'Angle-
terre, que toutes les stipulations du traité doi-
vent être soumises à la discussion du CoDgrèsyil il
doit être entendu que la Russie, tout en consen-
tant à communiquer intégralement le texte du
traité aux diverses puissances, se soumet à ce
(lue cet instrument puisse être examiné et dis-
cuté dans toutes ses parties.
L'Angleterre n'a jamais émis la prétention que
le Congrès dût décider à la'majorité des voix des
questions en litige. Il est de règle générale qu'un
Congrès ne vote pas; dès lors, il n'y a ni majo-
rité ni minorité, et, par conséquent, on ne peut
exiger de la Russie qu'elle soumette toutes les
questions réglées provisoirement à la décision
de la majorité des puissances.
Ce que l'Angleterre a demandé, c'est que tous
les articles soient présentés à la discussion, et
rien qu'à la, discussion devant la Congrès, parce
qu'elle croit que ce moyen est le seul possible
pour décider des. points qui intéressent la solu-
tion européenne de la question d'Orient, ce qui
est le véritable but du Congrès.
L'objet réel de cette réunion n'est autre, en e.f-
'fet, que de donner aux stipulations actuelles Tan-
torite de là sanction européenne. Pour cela, l'An-
gleterre a pensé que le traité en entier devrait;
être présenté à la discussion des puissances. Tel;
est le seul point aujourd'hui en question. Lai
Russie n'a pas encore fait connaître sa réponse.:
Lord Derby croit que cette demande est 'rai-
sonnable el modérée. Sans cette condition, il se-
rait peu utile de réunir le Congrès. (Applaudisse-
mens.) v
̃ La séance est levée. ̃̃•
Londres, le 22 mars, 5 h. 43 m. soir.
i Chambre des Communes. Lord Cecil, répon-
dant à sirLawson, dit que très certainement les
i mines sous-marines sont employées pour la défense
i en Angleterre d'autres ports que ceux des rives
de la Clyde; mais que, tout disposé que soit le
gouvernement à fournir' en particulier Tes
renseignemens dont l'honorable membre peut
avoir besoin, il lui est impossible de rendre les
détails publics pour des raisons d'une importance
majeure.
Sir Lubbock_présente ensuite sa motion dans
le but de faire voter une Résolution çortant que
l'état actuel des règlemens internationaux rela-
tifs aux belligérans maritimes n'est pas satisfai-
sant, et que, par conséquent, la Chambre croit
devoir appeler sur cette question la plus sérieuse
attention du gouvernement.
Sir Lubbockdit quela déclaration de Paris est va-'
gue, qu'elle n'est qu'unilatérale et qu'elle est com-
plètement impuissante contre la course. La ques-
tion de la propriété des neutres à la mer n'est pas
non plus dans une situation satisfaisante. Il serait
de l'intérêt de l'Angleterre et ce serait peut-être
le seul moyen de placer les droits des belligé-'
fans maritimes sur un pied satisfaisant de met-
tre les navires à l'abri de la capture à la mer. En
ce qui concerneje blocus, les chemins de fer mo-
difient complètement sa valeur et son efficacité,
et son emploi est devenu, désormais fort préjudi-
ciable à l'Angleterre.
L'orateur espère que le Congrès pourrait régler
celle question.. "T
Sir Th. Bàzléy appuie cette motion..
M.Gourley propose de présenter une AdrësSterâ
la reine, la' priant d'employer son influence au-
fès des grandes puissances pour faire' adopter
le principe de la liberté de la propriété privée,
garantie contre toute capture à la mer, comme-
basedes règ'emens internationaux maritimes.
Sir W. Harcourfc combat" énergiquement la Réso-
lution proposée par sir Lubbock, qui nTa .pas la;
moindre analogie avec la déclaration de Paris qui
ne règle que les droits des neutres. La Résolution
proposée tendant à limiter les droits des belligé-
rans, il est certain que, bien que les chemins
de fer aient beaucoup affaibli la 'portée du blb-
cus, cette mesure sera toujours l'arme ;la plus
puissante que l'Angleterre puisse employer. H
est nécessaire que l' Angleterre conserve lis. fa-
culté de débarrasser la mer de ses ennemis.
Londres> le 22 mars, & "h. 40 m. soir.
Le Lloyd a reçu là dépêche suivante de Su-
Jhia,.le 22 mars • >~
• « La commissioa- européenne ref a se de décla-
rer le:Danube ouvert à la navigation; avant que
les Russes n'aientgaranti que les torpilles sont
enlevées de Jérall P) Jusqu'à rembooehare. »
Berlin, le 21 mara.
On télégraphie de toadres (mwee particulière)
« te goitvernemeat anglais n'est pas satisfait
par les déclarations que la Russie a faites jusqu'à,
présent, touchant la; discussion des articles du
traité de paix au Congrès, et attend encore une
réponse précise de Saint Pétersfcourg avant de
décider s'il prendra oui ou non part à cette ré-
union.; »
Union. » Vienne, le 22 mars.
La Roumanie a déclaré qu'elle se refusait à
reconnaître l'instrument de paix signé à San-SteJ
fano, à recevoir son indépendance des mains de
la- Russie et à tolérer le libre passage des Russes
pendant la durée de l'occupation de la Bulgarie.
Constantinople, le 2 mars, 2 h. 8 m. soir.
Ee^ départ de la garde russe est ajourné après
le Coagrèsi
Saint-Pétersbourg, le 22 mars.
Le Journal de Saint-Bélersboiwg, après avoir
montré la conclusion de la paix, la convocation du
Congrès, le désir général d'une solution prompte
tt pacifique dont sont animées toutes les puis-
sances, rejette la responsabilité des nouvelles dif-
ficultés sur l'Angleterre qui empêche la. Russie
de faire rènlr«r ses troupes par mer et qui viole
les traités en faisant pénétrer ses cuirassés dans
la mer dé Marmara1 malgré les protestation» de la'
Porte.
Le Journal de 8aint-Pélersl)0v,rg continue ainsi
« Le moment n'est-il pas venu de s'adresser a
l1 Angleterre et. de lui demander ce qu'elle veut
réeirement, puisque l'Egypte et le canal de Suez
n'ont rien à craindre?
» L'Angleterre veut-elle simplement humilier
la Russie et faire acte de toute-puissance'? I?
» La question pour tous les cabinets est main-
tenant de savoir si une seule, puissance, pour
la satisfaction de son amour-propre, a le droit
i)e faire obstacle à la conclusion d'ui.e paix
désirée par toutes les nations. L'Angleterre de-
vra sorlir des détroits sur la sommation de l'Eu-
rope, ou bien la paix du monde sera ik la merci
de l'Angleterre, suivant, la réponse qui sera faite
à cette question. »
Londres, le 22 mars.
La Pâli Mail GcczeUê publie la dépêche s\A<-
vante1, en date de Rome le 22- mars;
«On.' assure que le nouveau cabinet; maintien-
dra une politique de stricte neutralité dans la
question d'Orient, mais que cependant il" usera
de toute snn influence au Congrès pour combat-
tre la prédominance dfts lii Russie en Europe, en
s'eilbrçant de faire obtenir à la Grèce une exten-
sion de territoire. »
Vienne, le 22 mars, soir.
La Correspondance politique publie la dépêche
suivante, datée d'Athènes le 22 mars
« Le câble anglais qui relie Syra à la baie de
Besika, à la Crète et à Alexandrie, est terminé» »
Vienne, le 22 mars.
Tous les bruits relatifs à un remplacement
éventuel du comte Andrassy par le comte P6-
tocki sont des conjectures sans aucun fonde-
ment.
L'empereur a fait deux visites au comte- Po-
tocki poulie consulter sur la situation.
Du reste, la position du comte Andrassy vis-à-
vis du gouvernement fiisse n'est point tellement
acceatuee,. qu'il existe un danger pour, lui rie se
y.oir en opposition avec les dispositions de la
cour, qui penche en faveur de la Russie.
On aTespôir ici d'arriver à une entente; avec la
Russie.
Londres, le 22 mars.
Le lieutenant général sir Arnold Kemball ac-
compagnera lord Lyons;au Congrès..
On télégraphie. de Pesthau Standard
« Les journaux assurent que le comte Andrassy
a définitivement refusé, mercredi, de conclure
une alliance avec l'Angleterre.
» Sir Henry Elliot, ambassadeur à Vienne, au-
rait déclaré que l'Angleterre ne participerait pas
au Congrès de Berlin. »
Le même journal public la dépêche suivante
de Berlin
« On assure que le prince héritier serait nommé
lieutenant de l'empereur en Alsace- Lorraine, et
qu'il résiderait temporairement dans cette pro-
vince. »
Le Morning Post apprend que le prince Ghfka,
agent de Roumanie à Saint-Pétersbourg, a eu tout
récemment une conversation avec le prince Gort-
chakoff, au sujet de la Bessarabie. Le chancelier
lui aurait dit « Lar décreitm' du gouvernement
ne peut changer. Il ne présentera pas la question
de Bessarabie au Congres; et ce serait une insulte
pour l'empereur si une autre puissance essayait
de soulever cette question. La Russie ne le sup-
porterait pas. Nous voulons traiter seulement
avec vous et prendre la Bessarabie, même en
employant la force, si c'est nécessaire. »
a Times, commentant le texte officiel: du
-traité, déclare y trouver bien des choses qui mé-
ritent la critique; mais il n'y découvre absolu-
ment aucune difficulté qui ne puisse être résolue
par la discussion.
y Vienne, le 21. mars, 11 h. soir..
La Délégation autrichienne a -tenu -une- séance
̃ de nuit.
M. Herbst a combattu la demande de crédit.
M. Siiss l'a appuyée.
Le comte Aiidrassy^ prenant la parole, a- insisté
sûr la nécessité de voter le crédit pour maintenir
à; la monarchie austro-hongroise son rang de;
grande puissance..
Le crédit de 60 millions de florins a été ensuite
voté par 39 voix contre 20.
Constantinople, le 21. mars, soir.
Les notables musulmans habitant la Bulgarie
préparent une pétition à la reine Victoria. Ils
demandent les bons offices de l'Angleterre pour
obtenir que les musulmans qui désirent rester
en Bulgarie soient exemptés du service militaire
moyennant paiement d'une taxe d'exonération
semblable à celle que paient les chrétiens de
Turquie.
Constantinople, le 22 mars.
'Khenrniari, ancien patriarche des Arméniens,
est parti pour aller plaider auprès des puissances,
et particulièrement auprès de l'Angleterre, la
causa des Arméniens qni a été négligée dans le
traité de San-Stetano.
Constantinople, le 21 mars, soir.
On annonce' que' le grand-duc Nicolas viendrait
sur son yacht pour faire une visite au Sultan qui
la lui rendrait a son bord.
Quelques troupes s'embarqueront prochaine-
ment à San-Stefano.
Les insurgés thessaliens ont éprouvé lundi un
échec près de Larisse.
Ahmet-Véfik Pacha serait nommé premier plé-
nipotentiaire ottoman au Congrès.
La; Martinique, le 2t mars.
La remise de l'île Saint-Barthélémy a été faite
aux autorités françaises le 16 mars.
Le Congrès qui s'ouvrira sans doute5
assez prochainement à Berlin trouvera la
plupart des puissances, appelées àypren^
are part sur le pied de guerre, ou pour;
le moins dans une situation militaire
qui leur permettrait de faire promp-
tement face à tous les événemens.i
Encet état de choses, il y aurait un cer-
tain intérêt à examiner la position res-
pective de celles qui courraient le plus de
risque d'être entraînées dans un nouveau
conflit, et ces puissances sont évidem-
ment l'Angleterre, l'Autriche et la Russie.
Pour le moment, nous' nous arrêterons
k cette dernière seulement. La situation
.stratégique qu'elle s'est assurée par ses
derniers mouvemens de troupes, les forces
qu'elïe a dans- la àja^ceUes. qu'elle poùj-
ràit y ajout-er k l'avenir, lés ressources de
toute sorte que son vaste empire serait
encore capable de lui fournir, et les moyens!
de les utiliser, voilà autant de questions qui
méritent d'être considérées quelques unes
ont été déjà agitées et résolues très diver-
sement par certains organes de la pressé
étrangère. Ainsi, dana une correspondance
adressée récemment au correspondant
viennois du Daily Telegraph par ua officier
de l'état-major du général Gourko, là po-
sition de l'armée^ russe, et des différens
corps entre lesquels elle est partagée est
représentée comme assez critique. D'après
ce témoin autorisé, on aurait fort exagéré
le chiffre des forces qui occupent actuel-
lement la presqu'île des- Balkans, ou tout
au moins on ne tiendrait pas assez compte
d'un inconvénient capital à ses. yeux leur
dissémination sur une trop grande étendue
de territoire.- Selon' ses calculs, 60,00.0-
mes sont établis- entre Andrinople et San-
Stefano; le général Zimmermann en com-
-isaTideeavwon 40,000 dans le nord de la
Roumélie,. 100, 0001 sous>les ordres du« cza-
révitz sont répartis sur Tune et l'àutï*
rive du Danube, principalement en vue de^
surveiller l'attitude de l'Autriche. Dans ce
dernier chiffre sont compris 30,000 hom-
mes qui occupent" la Roumanie. Quant aux
pertes subies depuis l'ouverture des hos-
tilités, au dire de cet officier, le général
Gourko estimerait à 225,000 le chiffre dess
morls, des blessés et des malades, et il;
aurait avoué que le passage seul des
Balkans aurait coûté 16,000 hommes. En
ajoutant ce* 225,000 hommes aux 200,000
dont nous venons de donner, le compte
ci-déssusj on verra que la Russie à; déjà
;mi's en campagne air delà- de 400*000 hom>-
*mes, dbnt plus d^ la moitié1 serait hors dfe-
combat.
D'après le même témoignage; le matériel
n'est plus en état de servir et les troupessont
complètement désorganisées. Les renforts;
que l'armée d'invasion a reçus dans ces'dèr-
niers temps sonfc tout à, fait, impropres au*
service ce sont de- jeunes recrues de, fai-
ble complexion et insuffisamment instruit-;
tes ;̃ le gênerai' Goili"kôL »̃ refusé dfe;
les incorporer- dans" ses troupes*. Il- ne
faudrait pas, dit' encore ce correspon- v
dant militaire, sse laisser abuse!* par lès
.rapides succès quC.ont signalé' la fin dp là Y
campagne. Les Russes y. ont eu trop, beau
jeuv La conduite de .Suleiman battant en<
retraitedePhilippopoliavee 60,00.0 hommes
devant deux sotniasde* cosaques* leur- a
rendu la besogne facile;
Si les renseignemens que nouB=veHons
de réprôdutre sont* exacts1, il faudrait re-
garder l'armée russe comme trèV sérieu-
sement compromise dans le cas ( où elle
aurait à affronter un nouvel ennénii'. Il est
évident que, dans une pareille situation,
une- action simultanée de rAutriohe .et. de
l'Angleterre1 mettrait en péril l'existence
même de-cette armée; Mais il ne nous sem-
ble pas que l'auteur de ces réflexions ait;
envisagé là situation" militaire sous tous
les aspects qu'elle petit présenter, et i:
laissant momentanément de éô'té lè~' au-
très questions que nous avons énùmérée^
plus haut touchant les diverses ressoùH
ces de lasRussie, nous oroyqnsila positioii
stratégique de1 eelle-oùbeaucoup. plus-forie-
qu'on' ne nous .la figure. GongidéronSi-^ail
effet, que la Russieest maintenantabsolutj
'maîtresse, non seulement de* toutes Iesfor4
tgresses qui bordent le dours d'u'Datiubei
,tant,en Roumanie qu'en Bulgarie, "maïs en-i|
core des embouchures de ce fleuve ce.q'ui
lui assure une admirable ligne dé défende
en cas d'attaque de. la paît, de l'Autriche;
désormais, elle n'est, plus menacée d'être
prise en flàtic ni dé dos, eomme elle -l!eût
été nécessairement au début otr pendant le
cours de la dérnièrecampagtie, alorsqu'elle
était obligée de faire face aux armées ot-
tomanes! Sa position de ce côfè se trouve
donc aujourd'hui entièrement retourné^.
De plus, il ne; saurait être douteux qu'à'la
moindre démonstration hostile elle ;ne
s'assurât" la* possession du port de Varna
pour appuyer sur ce point sa base d'opé-
rations, qùf reposerait' désormais non sur
là ligne dès Carpathés, mais sur celles d«'
Danube et de la mer Noire: A'yànt ses
communications libres avec Odessa, Ni-
̃colaïeff et les ports de la Crimée, elle
ne serait plus, astfeinfe â la riécèss\fé'
d'employer les voies de transport de la1
Roumanie. Elle pourrait tirer, directement
des contrées4 méridionales de > l'empire
tous ses" approvisionnement, toutes ses;
munitions, tous ses- renforts.' Ge raison-
nement suppose, il est vrai," que la Russie
peut compter entièrement sûr la neu-
tralité, ou la connivence de là Tur-
quie. Ce n'est là qû^une hypothèse;
mais, dans l'état actuel, elle n'a malheur
reusement rien que de très plausible.
Toutefois, elle est dominée par une
autre éventualité redoutable* celle où;
l'Angleterre débarquerait un corps- d'ar-
mée sur û'n point" quelconque de la '-Rott-?
méliè, forcerait lèpassàge dû Bosphore, pé-'
nétrerait dans la merNoiré, de façon à tour-1'
net les positions de l'armée russe et cou-1 °
per ses communications avec ses lign,es'
d'approvisionnement et de retraite» Mata-
de tout, ce qui-précèdei il résulte la dé^;
monstration de ce fait» que la» Russie
ne peut être débusquée de la situation
stratégique qu'elle s'est assurée par le
traité de Sàn-Stefâno; qu'au moyen d'une
action combinée dé rAutrichë et de
l'Angleterre ,8î elle o'àia^ire.qu»'àruaei
ië ;ëm Èttissanceg, Tàutré restant Mac*
tire, éîlè petit ètfè stiffisammènt éù.
mesure de tenir tête à l'assaillant. En
ce sens^ efe iSaïiserait bienl'ap.ogh-'
thegme- àe M. \ie Bismarck Beatipos-r
sidmtes. Mais il appartiendra au Gon-
grès de décider si ce bienheureux état de
possession n'est pas sujet à éviction.
Ernest Dothéw.-
On nous" écrit dé Versaifltes {Sénat)
« Deux ministèçes ont eu leurs crédits rb-
tés aujourd'hui le département de là mariné
et de* CQlqnies, et celui de l'instructiôa pU-
b'iq-ue et des beaux-arts, moins les chapitrés
des. cultes dont le vote a été remis à démain.
Ces demieia ne passeront sans doute pas
.safls* quelques déBâfs, côtr its touchent
a des intérêt^ qui sont sûrs, de trou-
ver à droite des champions ardéns ëf tou-
jours- prêts. Nous l'avons bien viï dans
cette séance^ au chapitre i du ministère" d'e
la marine Etit&maiors et iquipàgeScLÛïréèt
à ki, mer {personnel nàvïgùœiil). te chiffré-
total du crédit, sur ce' chapitre, n'est
pas moindre de 42 milïïons,, e t: râUgnrénta--
tionque demandait M. Âudrè"n de Kërdrel
notait que de 33,0*00 fr. mais" ll: s'agissait t
.du. service de l'aumôherië, non pas" du
service dans son ensembles, maïs dur poste
spécial d'aumônfer en chef. M. Audrén de
de Kerdrel a développé son amendement
rdans ua discours abondant, chaleureux,
courtois dans la forme, un peu: exagéré1 seu1-
lement,,et qui passait le but", car il* plaidait
la cause de;- l'aumônerie entière comme si
.son existence même eût été en question1; l'o-
• rateur n'a-t-il pas été jusqu'à païler delà* «d'éa-
organisation de notre marine?» Voilà; un
bien grand mot, et peu jùsiîffé par Fa
suppression d'une fonction qui est, ncr-
,t«z:-ie, fort récente, puisqu'elle n'existait
pas sousle gouvernement de la Re's.faùrâtion,
̃; lequel n'était pourtant pas Hostile aux inté-
rôts religieux ce n'est que du décret' de 1852
r que datait ce poste dYaùmô'nieï en cïïef que
,M. Audren de Kerdrel voulait ïétablir. te
.rapporteur général, M. Varrôy, lb lui a< fkit
observer, et il a exhorté le Sénat à respecter
les décisions de l'ancienne Chambre de 1876,
.maintenues par la Chambre nouvelle, d;éci-
^sions inspirées par un désir de conciliaiion.
L'amendement' àVîrL de KèMrëlâ-passô' tou-
..tefois, au scrutin,. par 163 voix contre ltJB.
» Après H; de Kefd're'l', ïif. de Lareintjrare-
;.pris encore la défense dès services religieux,
au chapitre 15 Personnel civil' et militaire
:,av& colonies. ,Jtf. de Lareinty l'a fait avec" sa
̃ fougue habituelle, réclamant «le pain de
» l'âme pour nos colona d'ôutïô-iner ii,datis un
amendement qui portait sur Une augmenta-
tion de 38,000 fr., mais qui, moins heureux
que celui de M; de Kerdrel, a été' repoussé.
» Le Sénat passe au riiihîstère' de l'instruc-
tion pubiïque. Ce nïifiistère, on. le sait; com-
prend un grand" nombre de çHapHres. Lés
vingt-cinq premïrirs sont vofes sans dïs'-
cussiqn; au chapitre 2GT: Yoj/Mges et mis-
̃isipns scientifiques, etc., voici un amende-
vinent de M.Pùmel, sénateur d'e l'Algérie qui
demande une réduction de 40;000 fr. du crédit
affecté à l'étude des Chotts et dfe la mer' inté-
rieure. Il s'agit du projet et des" travaux bien
counus de M. lo commandant Roudaire en
;vue de rouvrir la région saharienne1 aux èaùx
de la Méditerranée et dé créer ainsi, par delà
la région du Ttll, une mer qui existait l'antiquité. M. Pomel est entré, sur Cette ques-
5 '4qp qu'il â'luî-ifflôme étudiée, dans dès expli-
cations fort intfressàrites, un peu détaillées
seulement, et qui touchaient au fond du
problème sur lequel le Sénat, n'avait point
qualité pour se prononcer. Lé Sénat n'est pas
.une Académie, aibbi qiie Ta rappelé M. Bar-
udoux, et en ces matières il convient d'e' 614n
rapporter à l'opinion des Hommes compéjaûs
et des, Compagnies savantes qui n'enYJsagelt
pas défavorablement lès projets de M. le com-
mandant Roudaïre. Le crédit" a' été4 maintenu.
» Après l'jnstruction publique, la section
des beaux-afts. Trois amëndemens ici l'un
au cHapitre 44, Théâtres natio/iaiiê et Con-
jerpatgirede mus iqùe,. présenté par È. FoUcber
.deCareil; il, s'agit d'un crédit de 200,000 fr.
i que M,. Fouclier. de Carëil.souHaiterait de voir
.consacrer entièrement à là reconstitution du
Théâtre-Lyrique. HT Hérold, que le nom il-
lustre qu'il porte intéressé en ces questions 8
musicales, .a.plaidé, la 4cause ..d.é l'art et de-
mandé au ministre de conserver, quant à
l'etaploi de ce crédit, sa liberté d'action
M. Bardoux l'a rassuré et a expliqué comment
il ne négligera rien, sinon pour, reconstituer
un théâtre lyrique, entreprise un peu péril-
lèûse- après* deux ibsiiecès, au moins -tiour
amener un directeur" à organiser des repré-
sentations"ly;ri£[ues, suffisantes à l'encoura-
gement dé cette >rahcHe « dramatique » la-
quelle tient. une place si grande danaVatt t
musical dé notre temps,
» Signalons" 'enfin deux .amendëmenV de
M. Lambert de Sainte-Croix, un notamment
au chapitre 49: Musées nationaux. M. Lam-
bert de Sàinte-Croïx fait observer qjie le cré-
dit* alloué est trop faible pour permettre à
l'Etat de soutenir, dans les ventes, lacoûcur,-
fénee- des particuliers. Ne pourrai t-on pas
reverser d'une année suf l'autre les fo«dsxie-
meurés sans emploi et former ainsi comma
une caisse' des1 muséfes nationaux?'
» Demain, à deux Heures; précises; lé Sénat
se • féuaira; M, Pelletan insïstdt pour que
deux séances-aient lieij par JQur,_afin d'iéviter
.de nouveaux douzièmes. La droite montre
-peu d'ardeur à siéger longtemps'. II. faut es-
pérer néanmoins que, sans recourir à ce trar
vail forcé, le Sénat aura terminé ltœuv*© à
^temps-i" '̃ '̃•̃̃
;V ̃' ̃̃̃ «B.-T. »-J
On nous- écrit de i t«Mailles (CÙianiljre
des Députés) ̃>
̃ .<} |sTous en sommes auxcafésjet cabarets.il
y avait,sous l'ancienne; Char^bye;. une propo-
sition de M. Sansas pour le retour pur et
simple à la législation que le décret du 20-dé-
cetobfe 185Ï avait abrogée. Puisque la Résfcsttt-
ration et la monarchie de Juillet avaient traït-
quilleméht vépu avec lès cafés ^t cabkretâ dti
àjêbït çotomun, quelles craintes conefe^ofif
SAMËO! 23 MARS
~[vjf~k~
· ON- S'ÂiiOXXE
rae des Pratres-Samt-Germain-l'Auxerrois, 17*
PEUX 0K I/»©rtWBSnE»T
` Un an. six moi». Trois mois.
Départemens.. 80 te. 40 fr. 2d £r.
Paria. 72 fr. 33 tt. 18 fr.
tes abonnement! partent des i« tt M d«
chaque mois.
SMÉffl 23 HUIS
1 1878.
JOIR\ AL DES DÉBATS
̃ €HS S'ÂBONME.
en Belgique, en Italie,
À dan» le Luxembourg, en Turquie,
«n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dan* lest
régences du Maroc et de la TuMaie»
Chine et au Japon",
««moyen d'une valeur payable â Paria oa a»
ÉMSUtets-Boste, soit iniemationaux^soit trançaï»,
•n Allemagne, en Autriche, en Russie»
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•t au bureau du JlOWBMAlii
«atudoiTcnt toujouiaêtreagrééespai laeéd*oU<».
PARIS
VENDREDI 24 MARS
..L'agence Havas nous a communiqué
$ier, d'après le journal officiel russe,,
non pas, encore le texte complet du traité
de San-Stefano, mais un résumé qui a
été feit sur le document officiel. Le
correspondant viennois du Times a eu
également le texte, du traité sous les
yeux, et il en a envoyé à son jour-
nal une analyse qui concorde abso-
lument avec celle de l'agence Havas.
Au reste, rien de nouveau dans les
dispositions qu'on nous communique
elles étaient déjà connues, elles sont seu-
lement confirmées par cette nouvelle pu-
blication. Pourtant, depuis quelques jours
déjà, le bruit courait que la Russie était
disposée à faire des concessions et à ap-
porter quelques adoucissemens aux arti-
cles du traité qui répugnaient le plus à.
lfBurope. Et puis, on comptait sur le Con-
grès et sur son droit, de révision il y
a, nous télégraphiait récemment notre
correspondant dé Vienne, « il y a, sur
tous les points, des portes ouvertes aux
rectifications du Congrès. » Nous avons
cherché avec soin ces portes ouvertes sur
tous les points, et nous n'en avons pas
trouvé. Tout au plus sur quelques points
de second on de troisième ordre- la Rus-
sie admet-elle le concours de commis-
sions européennes. Le traité a un as-
pect définitif; il suffit de le lire pour
s?en convaincre. Dans tous les traités,
après les signatures échangées, quelques
détails restent à régler, et on, en remet le
règlement; à des commissions. Le traité
de Francfort lui-même était dans- ce cas,
et; on aurait de la peine à^ citer une ex-
oeptioïi. Eé traité de San-Stefano est
dans la loi commune il laisse quelques
détails inachevés; rÉMopey oiïbien seu-"
ljyftenjL T Autriche réunie à; la Russie et
à la Porte, seront admises à lès parfaire.1
Mais quels sont ces points.?
Lé premier se rapporte aux tronlièrea
du Monténégro une commission euro-
gëopne .mettra en exécution le tracé fixé
par Îb> traité. Lorsque le Monténégro
sera constitué dans; ses nouvelles fron-
tières, oa< prévoit le caSiOÙ il aurait quel»'
que conflit avec la Porte L'Autriche et
l£;.K;usfd,e; sjE>a.t alors. déclarées médiatri-
ces d'office.. L'adhésion des puissances est'
Nécessaire aussi pour consacrer le choix
du prince de Bulgarie qui sera libre-
nient élu par la population et que
le Sultan devra confirmer. Toutefois-,
tra- • eoniEfissaire impérial russe dé-
chargera, le prince du fardeau du pou-
voir et organisera dans le pays rarîini-
fiistration,. l'armée, etc. Il est vrai qu'au
bout d'une année lorsque les réfpt^
mes seront faites et que les heureux
effets s!en feront déjà sentir, les autres
puissances .pourront demander qu.e leurs
(félégués soient adjoints au comniissaire
pusse et on les admet aussi à discuter le.
Eiï,qn.t;ant, du tribut; que la Bulgarie devra
payer à la Porte. Enfin, l'Autriche sera
invitée, de concert avec la Russie et la
Porte, à, dire: son avis- sur l'organisation
de l'aulouomie future de ril'îrzogpyine et
d§ la Bosnie. Voilà: rémunération
complète des, po.ints où-reste en ef-
Jet* une, porle entr'ouverte soit à l'Eu-
rope soit seulement à rAulrichV. N'a-
wns-npus pas raison de.! dire que ço
sont là des points d-ft second ordre?
Quant. à; d'awu<«s plus im-portaus à la
rétrocession de la Bessarabie .par exem-
ple, le prince Gortchakoff déclare que ce
serait faire une insulte au czar. que de
permettre de les discuter.
Mais' lés détroits! Est-ce que la ques-
tions des détroits n'est pas réservée aux dé-
libérations de l'Europe ? Y a-t-iX une autre à
question dans le traité dont le caractère
européen soit p)usjncqnt.e§.tàble ? Eh bien l
ï'e- traité résout formellement la question
des détroits, sans aucun recours à. l'au-
torité de l'Europe. « Les détroits, dit-il,
a resteront ouverts en temps de guerre
» et en temps de paix, aux navires mar-
*h chauds neutres. La Porte ne pourra
» plus établir de blocus fictif dans la
» mer Noire. » tel est le texte de l'arti-
cle 24. Pas un mot dé l'Europe Le traité
ÎSdsse entetidr^ par son silence que les
pavires de guerre seront exclus des dé-
tçoits, etildit expresséiineot que les na-
vïre» njarjcbdnds neutres seront admis
au passage, même en temps de guerre. 11
est plus que. douteux que l'Angleterre
souscrive à ces conditions. Le statu
$uo pour les vaisseaux de guerre, c'est-
à-dire l'interdiction du passage, n'aura
plus le même intérêt qu'autrefois si
le traité entré en vigueur. Les Rus-
ses auront à leur disposition les ports
ir;{inténégrîn8 dans l'Adriatique, la sta-
tion bulgare de Kavaîa dans la mer
E
tient immobile pendant la moitié de l'an-
née,' et ils la feront cingler vers la Médi-
terranée. Dès lors, le droit de sortie des
vaisseaux de guerre russes de la mer
Noire deviendra un, intérêt secondaire;
llf question sera déplacée. Ce n'est
donc pas. une concession faite à l'An-
gleterre que le maintien du statu quo à i
cet égard; surtout si les détroits sont ou- <
verts aux navires marchands neutres
en temps de guerre. Nous sommes loin
d,e s'putenir les vieilles prétentions
britanniques en m'atîèfë de. droit mà-
ritiaie; mâi3 ces prétentions 'subsis-
tent, l'Angleterre n'y a. pas renoncé,
et il faut avouer qu'elles sont assez
naturelles de sa part. L'arme véritable
de l'Angleterre sur les mei'3 serait pres-
que brisée dans sa main si elle recon-
naissait l'article 24 du traité de San-Ste-
fano l'article aboutit, en fia de eomptef,
à la prohibition de toute espèce' de blo-
ous dans la mer Noire, car on contestera
toujours sur la question de savoir si le
blocus est véritable ou, s'il est fictif. Mais
n'est-il pas évident que cet article, pour
n'en pas citer d?autr.es, aurait dû être for-
mellement réservé aux discussions du
Congrès. Il ne l'a pas été. Les plénipoten-
tiaires- russes et turcs semblent avoir
décidé souverainement et définitivement
à San-Stefano. Bien plus! par le der-
nier article du traité, la Porte s'est
interdit le droit d'élever devant l'Europe
une objection quelconque. La conclusion
officielle de la paix est réservée; néau-
moins, dit l'arîtiole 29, ces préliaiiaaires
lient en tout cas la Russie et- la Turquie à
partir de là ratification. La ratification est
faite; en conséquence, le traité est en
pleine vigueur dès maintenant, en ce qui
concerne du moins la Russie et la Porte.
Pour ce qui est des remaniemens.de
territoire, ils sont biea-, à peu de chose
près, ce qui avait été annoncé. Le Mon-
ténégro, le favori de la Russie, obtient
plus du double du territoire auquel il
pouvait prétendre,, soit d'après la base de
Vutipossidelis, soit même d'après ses aspi-
rations nationales. Ces aspirations se ré-
duisent, en effet, à réuuir toutes les popu-
lations de la même race or, le traité assigne
au Monténégro des territoires habités près
que exclusivement par des mahométans
ou par des: Albanaié. catholiques. La
Serbie est moins bien traitée, et ses aspi-
rations seront loin d'être satisfaites. Ce-
pendant elle, s!étendra au; sud, au point
de> -rejoindre.presque le Monténégro.
Un ruban très mince de territoire sera
laissé à; la, Porte, pour réserver entré Us il
deux principautés uae route militaire jus-
qu'à riîerzegbvine étr à 15 Bosnie.
Quant à la Bulgarie, il faut lire le
traité a;véc une carte de géographie
sous les;yeiix pour, suivre les.. linéarnens
de ses frontières, et, l'oa éprouve pu eer-
taia vertige d'esprit à voir les capricieux
zigzags* de- cette ligue- qui monte, des-
cend, revient sur elle-ipêqae, pousse
ki droite, à gauche, et dessine en fin
de compte une principauté d'une con-
formation fort bizarre. On croirait suivre,
dit un correspondant du Times, le crayon
fàiî:UstiqU,e d!un spirite. Il faut reconnaî-
tre pourtant que les plénipotentiaires de
Sàn-Stefano se sont conformés la plupart
du temps à la carte ethnographique de
Petermann, ce qui explique sans l'excuser
l'extrême originalité des frontières qu'ils
donnent à la Bulgarie. Au sud seule-
ment, les préoccupations ethnogra-
phiques semblent avoir disparu devant
des préoccupations d'un autre ordre.
Là mer attirait le crayon des plénipo-
tentiaires, et l'on sait qu'ils n'ont pas
résisté à cette attraction. S'ils ont laissé
Salonique en dehors- de la Bulgarie, ils
s'en sont rapprochés jusqu'à la distance
de milles anglais, dé sorte- que la ville-
sera coupée de sa banlieue. Enfin, Kavala
devient un port bulgare. tTn nombre con-
sidél'abïe de Grecs est* absorbé par la
principauté future 2 millions, a dit le
Messager d: Athènes dans un article plein
de douleur. Il y a là sans doute une exar
gération. patriotique mais quand même:
les- Grées bulgarisés seraient seulement:.
1 million, n#!serajt-oe pas déjà beaucoup i
trop?'
Si Ià priiQGipau.té de Bulgarie est desti-i
née à avoir une configuration singulière,
quedire 4e l'empire ottoman tel qu'il va sor-
tir du traité de San-Stekno? Ses morceaux
disloqués forment en Europe trois tronçons
sans lien entre eux, sans cohésion possible.
La capitale, Constantinople, est enveloppée
d'un étroit territoire, un des plus pauvres
et des moins productifs de l'empire. Ce
premier tronçon, relégué au sud-est de
la péninsule, n'a aucune communica-
tion avec les autres; Le second com-
rendrala Thessalie, TEpire et l'Albanie; et
le. troisième, l'Herzégovine et la Bosnie re-
liées au second, par une route douteuse et
toujours facile à intercepter. Le centre,
le cœufr du pays, les parties fertiles et
productives sont enlevées à l'empire.
Malheureux empire^ qui ne se, composera
plus que des trois coins de ce qu'il
était autrefois, presque des rognures de
son ancienne puissance! Sa puissance
actuelle ne sera-t-elle pas une fiction-
dérisoire? La Turquie né sera-t-ellè pas en
fait sous la' domination de la Russie?
Pourra • t elle se passer de la pro-
tection russe ? On attend une mani-
festation prochaine, de cette protection,
et l'Europe ne sera; pas surprise si la
Russie parle au Congrès de conserver
l'intégrité- de l'empire turc, de ce qu'il
en reste, de ce qu'elle en a laissé.
En aUéndant, les Russes- s'établissent
autour de Constantinople. Le traité leur
donne le droit o"y rester trois mois
encore après la conclusion de la paix offi-
cielle,- puis ils s'embarqueront dans la mer
de Marmara. En Asie, ils occuperont ïex
territoire pendâni^six mois après la paix,
puis ils s'embarqueront à Trébizonde,
Tels sont les« points principaux et le ca-
ractère du traité de San-Stefano; maïs
nous n'avons pas épuisé le sujet et nsa*
aurons à y reveuir.
-BOURSE DE PARIS
©iftturc la 21 là 2-2 S«u«ef. ïïttSswie
Comptant. 73 10 .t. is 50 10 •
Fb COUî. 13 37 i 3 73,3^ 2 î/2
ê. 4/8 «/«•
Comptant 104 104-25' 4.. 88, ;<•
S O/O
Comptant 109 15 1 10 10. ». S
Fin cour 110 22 1 2 110 20 2 f 2
pstits boursb du sôjai.
Emprunt. 5 0/0- l.ïOfr. 10, 109 fr. 98', 96 1/4.
3 0/0.M 7,3 fr. 20,. 13, 22 1/2.
Ester* espagnole. 13 1/16.
5-0/0 turc 8 fr. 30.
Egyptiennes 6 0/0.. 181 fr. 2S, 131 fr. 87, 182 fr. 80
Chemin» égyptiens. 275ff.62. ,• ••- ̃•
Nous rêcevona da notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Vienne, le 22 mars.
» La Russitv n'a pas eacow répaa/iu à la
deman 'e qui lui a été adressée par l'Angle-
terre afin.de savoir si les couditioaa du traité
de Sau-Siefano, notifiées séparôniânt aux ca-
binets, seront soumises aux discussions du
Congrès. On. attend cuite réponse; et ces
difficultés, bien qu'elles portent principale-
ui'Snt sur des points de forma, remettent tou-
jours If3 Congrès en ofuesliou.
» Le prince Urusoffest arrivé ici ce matin
il fera diin^ia la nptificLitjoa oftïcitiile des
ternies du traité de paix. »
TélégrapSïîe privée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
C1IA.MBIIB DBS LORDS.
̃̃̃̃̃ Suite. et fin de la séance dn ,%i tnat%'i
torà. fierby poursuit en disant qu'^n ce qui
concerne les conditions dans lesquelles1 l'Angle-
terre entend entrer au Congrès, il â déclaré, dans
une lettre adressée le 9 mars au comte de Beust, que
l'Angleterre ne faisait aucune objection à la ré-
union du Congrès à Berlin, et non à Bade. Dans
une autre, lettre du 13 adressée également au
comte de Beust, il a déclare qu'avant d'entrer au
Congrès il était bien entendu que tous les ar-
ticles du irdite devaient être communiqués à la
Conférence, non pas nécessairement pour être ao
eeptés ou rejetés par elle, mais afin qu'elle pût
se rendre compte exactement de ceux qui exige-
raient le concours des diverses puissances pour
être valides, et de ceux qui n'en avaient pas be-
soin. Une discussion s'en est suivie, et la Russie
a. fait une déclaration portant que le texte com-
plet du traité serait communiqué aux puissariess
aussitôt que les ratifications auraient été échan-
gées. Mais une autre question a .été soulevée, ctsur
cellerlà l'entente ne s'est pas encore faite. Il s'a-
git de savoir si en disant, comme le fait l'Angle-
terre, que toutes les stipulations du traité doi-
vent être soumises à la discussion du CoDgrèsyil il
doit être entendu que la Russie, tout en consen-
tant à communiquer intégralement le texte du
traité aux diverses puissances, se soumet à ce
(lue cet instrument puisse être examiné et dis-
cuté dans toutes ses parties.
L'Angleterre n'a jamais émis la prétention que
le Congrès dût décider à la'majorité des voix des
questions en litige. Il est de règle générale qu'un
Congrès ne vote pas; dès lors, il n'y a ni majo-
rité ni minorité, et, par conséquent, on ne peut
exiger de la Russie qu'elle soumette toutes les
questions réglées provisoirement à la décision
de la majorité des puissances.
Ce que l'Angleterre a demandé, c'est que tous
les articles soient présentés à la discussion, et
rien qu'à la, discussion devant la Congrès, parce
qu'elle croit que ce moyen est le seul possible
pour décider des. points qui intéressent la solu-
tion européenne de la question d'Orient, ce qui
est le véritable but du Congrès.
L'objet réel de cette réunion n'est autre, en e.f-
'fet, que de donner aux stipulations actuelles Tan-
torite de là sanction européenne. Pour cela, l'An-
gleterre a pensé que le traité en entier devrait;
être présenté à la discussion des puissances. Tel;
est le seul point aujourd'hui en question. Lai
Russie n'a pas encore fait connaître sa réponse.:
Lord Derby croit que cette demande est 'rai-
sonnable el modérée. Sans cette condition, il se-
rait peu utile de réunir le Congrès. (Applaudisse-
mens.) v
̃ La séance est levée. ̃̃•
Londres, le 22 mars, 5 h. 43 m. soir.
i Chambre des Communes. Lord Cecil, répon-
dant à sirLawson, dit que très certainement les
i mines sous-marines sont employées pour la défense
i en Angleterre d'autres ports que ceux des rives
de la Clyde; mais que, tout disposé que soit le
gouvernement à fournir' en particulier Tes
renseignemens dont l'honorable membre peut
avoir besoin, il lui est impossible de rendre les
détails publics pour des raisons d'une importance
majeure.
Sir Lubbock_présente ensuite sa motion dans
le but de faire voter une Résolution çortant que
l'état actuel des règlemens internationaux rela-
tifs aux belligérans maritimes n'est pas satisfai-
sant, et que, par conséquent, la Chambre croit
devoir appeler sur cette question la plus sérieuse
attention du gouvernement.
Sir Lubbockdit quela déclaration de Paris est va-'
gue, qu'elle n'est qu'unilatérale et qu'elle est com-
plètement impuissante contre la course. La ques-
tion de la propriété des neutres à la mer n'est pas
non plus dans une situation satisfaisante. Il serait
de l'intérêt de l'Angleterre et ce serait peut-être
le seul moyen de placer les droits des belligé-'
fans maritimes sur un pied satisfaisant de met-
tre les navires à l'abri de la capture à la mer. En
ce qui concerneje blocus, les chemins de fer mo-
difient complètement sa valeur et son efficacité,
et son emploi est devenu, désormais fort préjudi-
ciable à l'Angleterre.
L'orateur espère que le Congrès pourrait régler
celle question.. "T
Sir Th. Bàzléy appuie cette motion..
M.Gourley propose de présenter une AdrësSterâ
la reine, la' priant d'employer son influence au-
fès des grandes puissances pour faire' adopter
le principe de la liberté de la propriété privée,
garantie contre toute capture à la mer, comme-
basedes règ'emens internationaux maritimes.
Sir W. Harcourfc combat" énergiquement la Réso-
lution proposée par sir Lubbock, qui nTa .pas la;
moindre analogie avec la déclaration de Paris qui
ne règle que les droits des neutres. La Résolution
proposée tendant à limiter les droits des belligé-
rans, il est certain que, bien que les chemins
de fer aient beaucoup affaibli la 'portée du blb-
cus, cette mesure sera toujours l'arme ;la plus
puissante que l'Angleterre puisse employer. H
est nécessaire que l' Angleterre conserve lis. fa-
culté de débarrasser la mer de ses ennemis.
Londres> le 22 mars, & "h. 40 m. soir.
Le Lloyd a reçu là dépêche suivante de Su-
Jhia,.le 22 mars • >~
• « La commissioa- européenne ref a se de décla-
rer le:Danube ouvert à la navigation; avant que
les Russes n'aientgaranti que les torpilles sont
enlevées de Jérall P) Jusqu'à rembooehare. »
Berlin, le 21 mara.
On télégraphie de toadres (mwee particulière)
« te goitvernemeat anglais n'est pas satisfait
par les déclarations que la Russie a faites jusqu'à,
présent, touchant la; discussion des articles du
traité de paix au Congrès, et attend encore une
réponse précise de Saint Pétersfcourg avant de
décider s'il prendra oui ou non part à cette ré-
union.; »
Union. » Vienne, le 22 mars.
La Roumanie a déclaré qu'elle se refusait à
reconnaître l'instrument de paix signé à San-SteJ
fano, à recevoir son indépendance des mains de
la- Russie et à tolérer le libre passage des Russes
pendant la durée de l'occupation de la Bulgarie.
Constantinople, le 2 mars, 2 h. 8 m. soir.
Ee^ départ de la garde russe est ajourné après
le Coagrèsi
Saint-Pétersbourg, le 22 mars.
Le Journal de Saint-Bélersboiwg, après avoir
montré la conclusion de la paix, la convocation du
Congrès, le désir général d'une solution prompte
tt pacifique dont sont animées toutes les puis-
sances, rejette la responsabilité des nouvelles dif-
ficultés sur l'Angleterre qui empêche la. Russie
de faire rènlr«r ses troupes par mer et qui viole
les traités en faisant pénétrer ses cuirassés dans
la mer dé Marmara1 malgré les protestation» de la'
Porte.
Le Journal de 8aint-Pélersl)0v,rg continue ainsi
« Le moment n'est-il pas venu de s'adresser a
l1 Angleterre et. de lui demander ce qu'elle veut
réeirement, puisque l'Egypte et le canal de Suez
n'ont rien à craindre?
» L'Angleterre veut-elle simplement humilier
la Russie et faire acte de toute-puissance'? I?
» La question pour tous les cabinets est main-
tenant de savoir si une seule, puissance, pour
la satisfaction de son amour-propre, a le droit
i)e faire obstacle à la conclusion d'ui.e paix
désirée par toutes les nations. L'Angleterre de-
vra sorlir des détroits sur la sommation de l'Eu-
rope, ou bien la paix du monde sera ik la merci
de l'Angleterre, suivant, la réponse qui sera faite
à cette question. »
Londres, le 22 mars.
La Pâli Mail GcczeUê publie la dépêche s\A<-
vante1, en date de Rome le 22- mars;
«On.' assure que le nouveau cabinet; maintien-
dra une politique de stricte neutralité dans la
question d'Orient, mais que cependant il" usera
de toute snn influence au Congrès pour combat-
tre la prédominance dfts lii Russie en Europe, en
s'eilbrçant de faire obtenir à la Grèce une exten-
sion de territoire. »
Vienne, le 22 mars, soir.
La Correspondance politique publie la dépêche
suivante, datée d'Athènes le 22 mars
« Le câble anglais qui relie Syra à la baie de
Besika, à la Crète et à Alexandrie, est terminé» »
Vienne, le 22 mars.
Tous les bruits relatifs à un remplacement
éventuel du comte Andrassy par le comte P6-
tocki sont des conjectures sans aucun fonde-
ment.
L'empereur a fait deux visites au comte- Po-
tocki poulie consulter sur la situation.
Du reste, la position du comte Andrassy vis-à-
vis du gouvernement fiisse n'est point tellement
acceatuee,. qu'il existe un danger pour, lui rie se
y.oir en opposition avec les dispositions de la
cour, qui penche en faveur de la Russie.
On aTespôir ici d'arriver à une entente; avec la
Russie.
Londres, le 22 mars.
Le lieutenant général sir Arnold Kemball ac-
compagnera lord Lyons;au Congrès..
On télégraphie. de Pesthau Standard
« Les journaux assurent que le comte Andrassy
a définitivement refusé, mercredi, de conclure
une alliance avec l'Angleterre.
» Sir Henry Elliot, ambassadeur à Vienne, au-
rait déclaré que l'Angleterre ne participerait pas
au Congrès de Berlin. »
Le même journal public la dépêche suivante
de Berlin
« On assure que le prince héritier serait nommé
lieutenant de l'empereur en Alsace- Lorraine, et
qu'il résiderait temporairement dans cette pro-
vince. »
Le Morning Post apprend que le prince Ghfka,
agent de Roumanie à Saint-Pétersbourg, a eu tout
récemment une conversation avec le prince Gort-
chakoff, au sujet de la Bessarabie. Le chancelier
lui aurait dit « Lar décreitm' du gouvernement
ne peut changer. Il ne présentera pas la question
de Bessarabie au Congres; et ce serait une insulte
pour l'empereur si une autre puissance essayait
de soulever cette question. La Russie ne le sup-
porterait pas. Nous voulons traiter seulement
avec vous et prendre la Bessarabie, même en
employant la force, si c'est nécessaire. »
a Times, commentant le texte officiel: du
-traité, déclare y trouver bien des choses qui mé-
ritent la critique; mais il n'y découvre absolu-
ment aucune difficulté qui ne puisse être résolue
par la discussion.
y Vienne, le 21. mars, 11 h. soir..
La Délégation autrichienne a -tenu -une- séance
̃ de nuit.
M. Herbst a combattu la demande de crédit.
M. Siiss l'a appuyée.
Le comte Aiidrassy^ prenant la parole, a- insisté
sûr la nécessité de voter le crédit pour maintenir
à; la monarchie austro-hongroise son rang de;
grande puissance..
Le crédit de 60 millions de florins a été ensuite
voté par 39 voix contre 20.
Constantinople, le 21. mars, soir.
Les notables musulmans habitant la Bulgarie
préparent une pétition à la reine Victoria. Ils
demandent les bons offices de l'Angleterre pour
obtenir que les musulmans qui désirent rester
en Bulgarie soient exemptés du service militaire
moyennant paiement d'une taxe d'exonération
semblable à celle que paient les chrétiens de
Turquie.
Constantinople, le 22 mars.
'Khenrniari, ancien patriarche des Arméniens,
est parti pour aller plaider auprès des puissances,
et particulièrement auprès de l'Angleterre, la
causa des Arméniens qni a été négligée dans le
traité de San-Stetano.
Constantinople, le 21 mars, soir.
On annonce' que' le grand-duc Nicolas viendrait
sur son yacht pour faire une visite au Sultan qui
la lui rendrait a son bord.
Quelques troupes s'embarqueront prochaine-
ment à San-Stefano.
Les insurgés thessaliens ont éprouvé lundi un
échec près de Larisse.
Ahmet-Véfik Pacha serait nommé premier plé-
nipotentiaire ottoman au Congrès.
La; Martinique, le 2t mars.
La remise de l'île Saint-Barthélémy a été faite
aux autorités françaises le 16 mars.
Le Congrès qui s'ouvrira sans doute5
assez prochainement à Berlin trouvera la
plupart des puissances, appelées àypren^
are part sur le pied de guerre, ou pour;
le moins dans une situation militaire
qui leur permettrait de faire promp-
tement face à tous les événemens.i
Encet état de choses, il y aurait un cer-
tain intérêt à examiner la position res-
pective de celles qui courraient le plus de
risque d'être entraînées dans un nouveau
conflit, et ces puissances sont évidem-
ment l'Angleterre, l'Autriche et la Russie.
Pour le moment, nous' nous arrêterons
k cette dernière seulement. La situation
.stratégique qu'elle s'est assurée par ses
derniers mouvemens de troupes, les forces
qu'elïe a dans- la àja^ceUes. qu'elle poùj-
ràit y ajout-er k l'avenir, lés ressources de
toute sorte que son vaste empire serait
encore capable de lui fournir, et les moyens!
de les utiliser, voilà autant de questions qui
méritent d'être considérées quelques unes
ont été déjà agitées et résolues très diver-
sement par certains organes de la pressé
étrangère. Ainsi, dana une correspondance
adressée récemment au correspondant
viennois du Daily Telegraph par ua officier
de l'état-major du général Gourko, là po-
sition de l'armée^ russe, et des différens
corps entre lesquels elle est partagée est
représentée comme assez critique. D'après
ce témoin autorisé, on aurait fort exagéré
le chiffre des forces qui occupent actuel-
lement la presqu'île des- Balkans, ou tout
au moins on ne tiendrait pas assez compte
d'un inconvénient capital à ses. yeux leur
dissémination sur une trop grande étendue
de territoire.- Selon' ses calculs, 60,00.0
mes sont établis- entre Andrinople et San-
Stefano; le général Zimmermann en com-
-isaTideeavwon 40,000 dans le nord de la
Roumélie,. 100, 0001 sous>les ordres du« cza-
révitz sont répartis sur Tune et l'àutï*
rive du Danube, principalement en vue de^
surveiller l'attitude de l'Autriche. Dans ce
dernier chiffre sont compris 30,000 hom-
mes qui occupent" la Roumanie. Quant aux
pertes subies depuis l'ouverture des hos-
tilités, au dire de cet officier, le général
Gourko estimerait à 225,000 le chiffre dess
morls, des blessés et des malades, et il;
aurait avoué que le passage seul des
Balkans aurait coûté 16,000 hommes. En
ajoutant ce* 225,000 hommes aux 200,000
dont nous venons de donner, le compte
ci-déssusj on verra que la Russie à; déjà
;mi's en campagne air delà- de 400*000 hom>-
*mes, dbnt plus d^ la moitié1 serait hors dfe-
combat.
D'après le même témoignage; le matériel
n'est plus en état de servir et les troupessont
complètement désorganisées. Les renforts;
que l'armée d'invasion a reçus dans ces'dèr-
niers temps sonfc tout à, fait, impropres au*
service ce sont de- jeunes recrues de, fai-
ble complexion et insuffisamment instruit-;
tes ;̃ le gênerai' Goili"kôL »̃ refusé dfe;
les incorporer- dans" ses troupes*. Il- ne
faudrait pas, dit' encore ce correspon- v
dant militaire, sse laisser abuse!* par lès
.rapides succès quC.ont signalé' la fin dp là Y
campagne. Les Russes y. ont eu trop, beau
jeuv La conduite de .Suleiman battant en<
retraitedePhilippopoliavee 60,00.0 hommes
devant deux sotniasde* cosaques* leur- a
rendu la besogne facile;
Si les renseignemens que nouB=veHons
de réprôdutre sont* exacts1, il faudrait re-
garder l'armée russe comme trèV sérieu-
sement compromise dans le cas ( où elle
aurait à affronter un nouvel ennénii'. Il est
évident que, dans une pareille situation,
une- action simultanée de rAutriohe .et. de
l'Angleterre1 mettrait en péril l'existence
même de-cette armée; Mais il ne nous sem-
ble pas que l'auteur de ces réflexions ait;
envisagé là situation" militaire sous tous
les aspects qu'elle petit présenter, et i:
laissant momentanément de éô'té lè~' au-
très questions que nous avons énùmérée^
plus haut touchant les diverses ressoùH
ces de lasRussie, nous oroyqnsila positioii
stratégique de1 eelle-oùbeaucoup. plus-forie-
qu'on' ne nous .la figure. GongidéronSi-^ail
effet, que la Russieest maintenantabsolutj
'maîtresse, non seulement de* toutes Iesfor4
tgresses qui bordent le dours d'u'Datiubei
,tant,en Roumanie qu'en Bulgarie, "maïs en-i|
core des embouchures de ce fleuve ce.q'ui
lui assure une admirable ligne dé défende
en cas d'attaque de. la paît, de l'Autriche;
désormais, elle n'est, plus menacée d'être
prise en flàtic ni dé dos, eomme elle -l!eût
été nécessairement au début otr pendant le
cours de la dérnièrecampagtie, alorsqu'elle
était obligée de faire face aux armées ot-
tomanes! Sa position de ce côfè se trouve
donc aujourd'hui entièrement retourné^.
De plus, il ne; saurait être douteux qu'à'la
moindre démonstration hostile elle ;ne
s'assurât" la* possession du port de Varna
pour appuyer sur ce point sa base d'opé-
rations, qùf reposerait' désormais non sur
là ligne dès Carpathés, mais sur celles d«'
Danube et de la mer Noire: A'yànt ses
communications libres avec Odessa, Ni-
̃colaïeff et les ports de la Crimée, elle
ne serait plus, astfeinfe â la riécèss\fé'
d'employer les voies de transport de la1
Roumanie. Elle pourrait tirer, directement
des contrées4 méridionales de > l'empire
tous ses" approvisionnement, toutes ses;
munitions, tous ses- renforts.' Ge raison-
nement suppose, il est vrai," que la Russie
peut compter entièrement sûr la neu-
tralité, ou la connivence de là Tur-
quie. Ce n'est là qû^une hypothèse;
mais, dans l'état actuel, elle n'a malheur
reusement rien que de très plausible.
Toutefois, elle est dominée par une
autre éventualité redoutable* celle où;
l'Angleterre débarquerait un corps- d'ar-
mée sur û'n point" quelconque de la '-Rott-?
méliè, forcerait lèpassàge dû Bosphore, pé-'
nétrerait dans la merNoiré, de façon à tour-1'
net les positions de l'armée russe et cou-1 °
per ses communications avec ses lign,es'
d'approvisionnement et de retraite» Mata-
de tout, ce qui-précèdei il résulte la dé^;
monstration de ce fait» que la» Russie
ne peut être débusquée de la situation
stratégique qu'elle s'est assurée par le
traité de Sàn-Stefâno; qu'au moyen d'une
action combinée dé rAutrichë et de
l'Angleterre ,8î elle o'àia^ire.qu»'àruaei
ië ;ëm Èttissanceg, Tàutré restant Mac*
tire, éîlè petit ètfè stiffisammènt éù.
mesure de tenir tête à l'assaillant. En
ce sens^ efe iSaïiserait bienl'ap.ogh-'
thegme- àe M. \ie Bismarck Beatipos-r
sidmtes. Mais il appartiendra au Gon-
grès de décider si ce bienheureux état de
possession n'est pas sujet à éviction.
Ernest Dothéw.-
On nous" écrit dé Versaifltes {Sénat)
« Deux ministèçes ont eu leurs crédits rb-
tés aujourd'hui le département de là mariné
et de* CQlqnies, et celui de l'instructiôa pU-
b'iq-ue et des beaux-arts, moins les chapitrés
des. cultes dont le vote a été remis à démain.
Ces demieia ne passeront sans doute pas
.safls* quelques déBâfs, côtr its touchent
a des intérêt^ qui sont sûrs, de trou-
ver à droite des champions ardéns ëf tou-
jours- prêts. Nous l'avons bien viï dans
cette séance^ au chapitre i du ministère" d'e
la marine Etit&maiors et iquipàgeScLÛïréèt
à ki, mer {personnel nàvïgùœiil). te chiffré-
total du crédit, sur ce' chapitre, n'est
pas moindre de 42 milïïons,, e t: râUgnrénta--
tionque demandait M. Âudrè"n de Kërdrel
notait que de 33,0*00 fr. mais" ll: s'agissait t
.du. service de l'aumôherië, non pas" du
service dans son ensembles, maïs dur poste
spécial d'aumônfer en chef. M. Audrén de
de Kerdrel a développé son amendement
rdans ua discours abondant, chaleureux,
courtois dans la forme, un peu: exagéré1 seu1-
lement,,et qui passait le but", car il* plaidait
la cause de;- l'aumônerie entière comme si
.son existence même eût été en question1; l'o-
• rateur n'a-t-il pas été jusqu'à païler delà* «d'éa-
organisation de notre marine?» Voilà; un
bien grand mot, et peu jùsiîffé par Fa
suppression d'une fonction qui est, ncr-
,t«z:-ie, fort récente, puisqu'elle n'existait
pas sousle gouvernement de la Re's.faùrâtion,
̃; lequel n'était pourtant pas Hostile aux inté-
rôts religieux ce n'est que du décret' de 1852
r que datait ce poste dYaùmô'nieï en cïïef que
,M. Audren de Kerdrel voulait ïétablir. te
.rapporteur général, M. Varrôy, lb lui a< fkit
observer, et il a exhorté le Sénat à respecter
les décisions de l'ancienne Chambre de 1876,
.maintenues par la Chambre nouvelle, d;éci-
^sions inspirées par un désir de conciliaiion.
L'amendement' àVîrL de KèMrëlâ-passô' tou-
..tefois, au scrutin,. par 163 voix contre ltJB.
» Après H; de Kefd're'l', ïif. de Lareintjrare-
;.pris encore la défense dès services religieux,
au chapitre 15 Personnel civil' et militaire
:,av& colonies. ,Jtf. de Lareinty l'a fait avec" sa
̃ fougue habituelle, réclamant «le pain de
» l'âme pour nos colona d'ôutïô-iner ii,datis un
amendement qui portait sur Une augmenta-
tion de 38,000 fr., mais qui, moins heureux
que celui de M; de Kerdrel, a été' repoussé.
» Le Sénat passe au riiihîstère' de l'instruc-
tion pubiïque. Ce nïifiistère, on. le sait; com-
prend un grand" nombre de çHapHres. Lés
vingt-cinq premïrirs sont vofes sans dïs'-
cussiqn; au chapitre 2GT: Yoj/Mges et mis-
̃isipns scientifiques, etc., voici un amende-
vinent de M.Pùmel, sénateur d'e l'Algérie qui
demande une réduction de 40;000 fr. du crédit
affecté à l'étude des Chotts et dfe la mer' inté-
rieure. Il s'agit du projet et des" travaux bien
counus de M. lo commandant Roudaire en
;vue de rouvrir la région saharienne1 aux èaùx
de la Méditerranée et dé créer ainsi, par delà
la région du Ttll, une mer qui existait
5 '4qp qu'il â'luî-ifflôme étudiée, dans dès expli-
cations fort intfressàrites, un peu détaillées
seulement, et qui touchaient au fond du
problème sur lequel le Sénat, n'avait point
qualité pour se prononcer. Lé Sénat n'est pas
.une Académie, aibbi qiie Ta rappelé M. Bar-
udoux, et en ces matières il convient d'e' 614n
rapporter à l'opinion des Hommes compéjaûs
et des, Compagnies savantes qui n'enYJsagelt
pas défavorablement lès projets de M. le com-
mandant Roudaïre. Le crédit" a' été4 maintenu.
» Après l'jnstruction publique, la section
des beaux-afts. Trois amëndemens ici l'un
au cHapitre 44, Théâtres natio/iaiiê et Con-
jerpatgirede mus iqùe,. présenté par È. FoUcber
.deCareil; il, s'agit d'un crédit de 200,000 fr.
i que M,. Fouclier. de Carëil.souHaiterait de voir
.consacrer entièrement à là reconstitution du
Théâtre-Lyrique. HT Hérold, que le nom il-
lustre qu'il porte intéressé en ces questions 8
musicales, .a.plaidé, la 4cause ..d.é l'art et de-
mandé au ministre de conserver, quant à
l'etaploi de ce crédit, sa liberté d'action
M. Bardoux l'a rassuré et a expliqué comment
il ne négligera rien, sinon pour, reconstituer
un théâtre lyrique, entreprise un peu péril-
lèûse- après* deux ibsiiecès, au moins -tiour
amener un directeur" à organiser des repré-
sentations"ly;ri£[ues, suffisantes à l'encoura-
gement dé cette >rahcHe « dramatique » la-
quelle tient. une place si grande danaVatt t
musical dé notre temps,
» Signalons" 'enfin deux .amendëmenV de
M. Lambert de Sainte-Croix, un notamment
au chapitre 49: Musées nationaux. M. Lam-
bert de Sàinte-Croïx fait observer qjie le cré-
dit* alloué est trop faible pour permettre à
l'Etat de soutenir, dans les ventes, lacoûcur,-
fénee- des particuliers. Ne pourrai t-on pas
reverser d'une année suf l'autre les fo«dsxie-
meurés sans emploi et former ainsi comma
une caisse' des1 muséfes nationaux?'
» Demain, à deux Heures; précises; lé Sénat
se • féuaira; M, Pelletan insïstdt pour que
deux séances-aient lieij par JQur,_afin d'iéviter
.de nouveaux douzièmes. La droite montre
-peu d'ardeur à siéger longtemps'. II. faut es-
pérer néanmoins que, sans recourir à ce trar
vail forcé, le Sénat aura terminé ltœuv*© à
^temps-i" '̃ '̃•̃̃
;V ̃' ̃̃̃ «B.-T. »-J
On nous- écrit de i t«Mailles (CÙianiljre
des Députés) ̃>
̃ .<} |sTous en sommes auxcafésjet cabarets.il
y avait,sous l'ancienne; Char^bye;. une propo-
sition de M. Sansas pour le retour pur et
simple à la législation que le décret du 20-dé-
cetobfe 185Ï avait abrogée. Puisque la Résfcsttt-
ration et la monarchie de Juillet avaient traït-
quilleméht vépu avec lès cafés ^t cabkretâ dti
àjêbït çotomun, quelles craintes conefe^ofif
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