Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-21
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Description : 21 mars 1878 21 mars 1878
Description : 1878/03/21. 1878/03/21.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
JEBM 2i )MS
)M8. 1,
JE!)N 2< MARS
) t878.
ON S ABONNE
tce des Pr6tres-Sain~Ge~nam-l'AaïMt< t'h! 1,
)Pmnt~
Unfm. Sîxmoia. Tr
DépattemeM. 80 ïr. 46 &. M th,
Parts. Tï&. 36f)f. i
Les abonnemeM partent des i" chaquemois.
Pat~~ettmamtpo. « eeBfépa~teméNè, nn nauméfe. tt eem<.
ïn B~enden, apply to Cewte acd C*, foreign
cewspapers oNce, n, Gresham street, G. P. 0.:
)BM. meMzy.BMtee etC*. t.Finch laneCornhm,
E. C., Lonaon, HM. W.-H. Smtth et W*N,
tM, Strand, W. C., London.
A BnuEeHeB, a t'0/%e< jpwM«<«, 46, rue de ta
Madeleine, dans les kiosques et dans tes j)i-
bKotheq~es des fares de chemins de fer beigef.
A Valparaiso (ChUi), chez M. Créâtes L. Tomero.
ON S'ABONNE
en Belgique, en I~uie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable & Paris on d<
eandats-poste, soit internationaux, soit français;
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~M renvoi d'une valeur payaNe & PMht.
POL!T!~ËS EÏ LITTÉKAIBES
LM annonces sont reçues
etm Mt. ~Mchey, t~t~mte
<, place de ta Bourse,
«t an bureau du JKHJMMJt,!
~iMdo'iYe.nt toujours être agréées par !a redacMoa.
PAMS
JHËRCREDÏ 20 MARS
Le désaccord diplomatique entre l'An-
gleterre et la Russie ne paraît pas être
sur le point de cesser. Le cabinet de Saint-
James maintient avec énergie la politique
qu'il a en6n adoptée, et l'opinion s'est
ralliée à lui avec une sorte d'impé-,
tuosité. Jamais le sentiment public
n'avait été plus exalté en Angleterre,
et sous l'enervescence se cache un instinct
profond des Intérêts du pays. Les jour-
naux qui hier encore soutenaient l'oppo-
sition et blâmaient le gouvernement sont
devenus les commentateurs officieux
du programme ofnciel, et, dans le nom-
bre, le :Z'MK~ se fait remarquer parj
la correction de son attitude et la
solidité de sea argumens. On ne, saurait
avoir plus de logique ni de bon sens.
L'attitude prise par le gouvernement est
d'ailleurs excellente; tout le monde la
comprend, et dès lors tout le monde est
bien près de l'approuver. Aussi l'ap-
prouve-t-on en Angleterre, et comment
pourrait-on la combattre sur le conti-
nent, puisque le gouvernement .an-
glais se fait le champion du vieux droit
européen, et qu'il a su rattacher sa cause
à celle des principes les plus respectables
et les plus utiles ? Nous ne sommes plus
à l'époque où chacun livrant son esprit
aux caprices de théories nouvelles, les
traités n'étaient plus qu'une barrière des-
tinée à être adroitement franchie. Pen-
dant près de vingt années le droit écrit a
été, de la part des forts ou des habiles,
l'objet d'un respect plus que médiocre;
l'audace de l'esprit et la justesse du calcul
suppléaient à tout. L'Europe a été dans
un état révolutionnaire dont on peut
maintenant juger les enets. Sont-ils bons?
sont-ils mauvais? Nous ne le recherche-
rons pas. Ils sont bons pour ceux qui en
ont profité et mauvais pour les autres. Ils
ont créé une situation nouvelle qui, telle
qu'elle est, vaut mieux que l'instabilité
chronique et que les aventures indénnies.
Voila pourquoi des puissances qui n'ont
pas à se plaindre de leur sort, l'Allema-
gne par exemple, sont disposées à revenir
aux doctrines classiques du droit des gens
et a modérer les prétentions de la Russie.
Les .procédés pour acquérir et pour conser-
ver ne sont pas toujours les mêmes mais
il ne faut pas se plaindre si les enrichis
déviennent conservateurs.
Le correspondant parisien du .Z~M
annonce donc que l'Allemagne est tout
à fait d'accord avec l'Angleterre .et
qu'elle donne les meilleurs conseils à
la Russie, son alliée: M. de Bismarck
est d'avis qu'on ne peut pas refu-
ser de soumettre au Congrès tout le
traité de San-Stefàno, sauf peut-être
l'article qui concerne l'indemnité pécu-
niaire. On ne peut pas, on ne doit
pas oublier que le traité de Paris est
antérieur au traité de San-Stefàno, et que
jusqu'ici l'Europe n'en connaît point d'au-
tre. C'est sur ce terrain des anciens trai-
tés que l'Angleterre a établi ses positions
diplomatiques, et elle les défend avec ce
courage froid et tenace qui lui est pro-
pré. Il faut rendre à l'Angleterre lajustice
que, de toutes les nations européennes,
elle a été la plus fidèle au respect des trài-
tés; elle les à invoqués, rappelés sans
cesse, et lorsqu'ils ont été méconnus ou <
violés, elle n'a jamais manqué de protes-
ter. Mais elle s'en est ordinairement te- <
nue à des protestations platoniques. Ses t
intérêts personnels et immédiats n'étant
pas visiblement compromis, elle n'a pas
jugé à propos de faire davantage. Aujour-
d'hui, la situation est dinérente, et
l'Angleterre ne proteste plus pour la
forme. Elle se sent menacée sur les t
points les plus sensibles, et elle se ]
redresse non seulement pour défendre le
droit, mais pour se défendre elle-même.
Toutefois, sa situation morale est des
meilleures; car c'est au nom du droit pu-
blic européen méconnu que l'Angleterre
conduit ses négociations et qu'elle ex-
prime ses revendications. O~i ne peut pas
demander aux gens disait autrefois s
M.-Thiers, de renoncer à leur intérêt; on
peut exiger seulement qu'ils le placent (
bien, et où peuvent-ils te mieux placer
que dans l'intérêt de tous, qui est celui
dadroit? 9
Où est donc la grande différence de o
point de vue entre là Russie et l'Angle- D
tetre? Oh le sait, l'Angleterre exige j~
comme condition de sa participation au t
Congrès, que le traité de Sàn-Stefano n
soit soumis intégralement aux délibé-
ratiuHS des plénipotentiaires. La Rus- a d
aie fait tous ses eiforts, essaie de n
tous les systèmes pour échapper a cette q
obl'gation. EHë vient de communiquer P P
le traité aux puissances; etie prb- ,I<
pose de laisser au Congrès le soin de dé- S
terminer lui même les articles qui tou- i'.
chent aux intérêts européens et qu'il P
pourra discuter avec compétence. N'est-ce E
pas la même chose? dit la Russie. Si'nous la
diN'érons dans la forme, ne sommes-
nous pas d'accord sur le fond des choses? p
L'Angleterre n'en croit rien. Soumettre
un traité à uTi Congrès, ouvrir la discus-
eiou sur chacun de ses articles, cela. re- B
-vient-! 1 au même que de permettre à l'un
des plénipotentiaires de proposer sur cha- c~
que article la question préalable et de g,
s'opposer à la discussion? Dans le pre- d
mier cas, la discussion est de droit
dans le second, elle est de tolérance.
Dans le premier cas, la compétence du
Congrès à tout discuter esj~ l'objet
d'une reconnaissance antérieure au Con-
grès lui-même et obligatoire dans le se-
cond, la reconnaissance est postérieure au
Congrès et facultative. Les Anglaisontbien
raison de trouver que les deux situations
sont très différentes; il ne s'agit que d'une
question de méthode, mais il y a des cir-
constances où la méthode est presque
tout, sinon tout. L'Angleterre et la Russie
ne sont-elles pas dans une circonstance
de cette nature? Ne représentent-elles
pas, l'une contre l'autre, deux droits
très dtfïercns et même tout à fait op-
posés ? L'un ressort, des anciens trai-
tés, et toute l'Europe l'a consacré. L'au-
tre ressort seulement du traité de Sàn-
Stefano, et personne jusqu'ici ne l'a re-
connu. Que veut la Russie ? que recher-
che-t-eUe sous les formes ondoyantes
de sa diplomatie ? Son but est de don-
ner au traité de San-Stefano une exi-
stence indépendante, une vie propre,
sans rapports nécessaires avec les traites
préexistans. Il est, et il est de soi et par
soi. On comprend que, pour le succès du-
rable de cette fiction, il importe que le
traité de San-Stefano ne soit pas mis en
confrontation avec le traité de Paria
sinon, l'égalité serait difficile à sou-
tenir. Voilà pourquoi les Russes se
refusent à présenter leur traité tout
entier et & le soumettre au contrôle
des puissances qui ont signé celui de
18 56 et en ont garanti l'exécution et voila
aussi pourquoi les Anglais réclament
tout le traité et manifestent l'inten-
tion de le mesurer rigoureusement
au traité de 1856 1 le seul qu'ils
connaissent. Ils ont le droit pour eux,
et ils en ont à ce point conscience,
qu'ils n'hésitent pas à se placer au be-
soin au-dessus du Congrès. Le Congrès,
disent-ils, ne peutrien contrôles signataires
du traité de 1856, et si un seul de ces signa-
taires refuse de consentir aux mpdiSca-
tions nouvelles, nul ne peut l'y contraindre.
Lorsque la Russie, en 1871, a dénoncé
un des articles du traité de Paris, comment
les choses se sont-ellëspasséës? Une Confé-
rence a eu lieu à Londres; la Russie y est
venue elle a expliqué sa.~ prétention, et
cetteprétentioaa été admise. Mais la
Russie a suivi alors les formes correctes
qu'on lui demande de suivre aujourd'hui,
et l'article du traité de Paris n'a cessé de
valoir qu'après la convention de Londres
et ,en vertu de cette convention.
On voit la profondeur du diSerehd en-
tre la Russie et l'Angleterre. S'il n'y ~vait
qu'une difnculté de forme, on unirait par
s'entendre mais il s'agit malheureuse-
ment de tout autre chose, et l'avenir peut
inspirer de tristes inquiétudes. Il n'est
pas douteux que de part et d'autre la
guerre soit préparée; espérons que, sui-
vant l'axiome latin, ces préparatifs feront
sentir plus vivement à chacun les avanta-
ges de la paix. 1
BOURSE DE PAMS
CMt Comptant. M t3. 733!20.
Fin cour 73. 73 271/2 .Mi!
tÊ/W~
CqmptantiM':S.tO~M.~
«/è
Gomptajmf'98!tt0i0.28.
Ftmconr.iogsX.tiOi!30.
pNTn'B BOURSH DU SOm.
Emprunt 5 0/0. HO &. <5, 20, <6
30/0. 73fr.30.
Ext6r"espagnote.. i3i/16.
Égyptiennes 60/0.. <5t & 87, i9t fr. 29.
T~MgfapMe pftvée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Cbnstantinople, )e i8 mars, 7 h. 30 m. soir.
[arrivée seulement le 20).
.Un télégramme de Reouf Pacha, venant de
Saint-Pétersbourg, annonce iaratiucationdutraité.-
Reouf Pacha annonce qu'il partira demain pour
Constantinople, accompagné d'Osman Pacha.
Tienne, !e 19 mars.
.0~<~toa AoM~o~.
Passant à. la question qui est .à l'ordre du jour,
le comte Andrassy se réfère à ses récentes dé-
clarations au sujet de la pensée du gouverne-
ment sur les événemens de la dernière période et
sur. ceux qui sont à ta vëiUe de s'accomplir. Dans
ta mesure que comportent les circonstances àc-
tueUes. il répond a ceux qui ont désapprouvé sa
politique sans pouvoir dire comment le gouver-
nement aurait pu mieux s'y prendre.
Le ministre fait observer qu'il serait opportun
de réserver son jugement déunitif sur la situa-
tion pour ie moment où l'on saura à quoi. s'en te-
nir sur le succès ou sur l'insuccès de la politique
qu'il à suivie. En attendant, voici sous quel as-
pect la situation se présente actuellement.
Là paix existe encore, et son maintien reste
là règle de la politique du. gouvernement. Le
gouvernement n'a abandonne jusqu'à présent
aucun des intérêts de la monarchie. Il conserve
i'espoir et la confiance qu'une conciliation est
possible entre les faits accomplis, le droit in-
ternational européen et les intérêts des autres
Etats. Si le~rouvernement avait, comme le vbu-
lait l'Opposition. suivi une autre politique, la si-
tuation serait aujourd'hui-touto dtSérente.
Une guerre certaine et longue avec une grande
puissance voisine et la haine irréconciliable de
tous les chrétiens d'Orient auraient été le résul-
tat d'une pareille politique.
L6 ministre constate avec satisfaction qu'en
Hongrie, quand, ii s'agit des grands intérêts de la
monarchie, il .n'existe aucune divergence de,
parti. Il termine en recommandant le vote des
conctusions de la majorité.
Les conclusions des sous-commissions sont en-
suite adoptées à une grande majorité, et le crédit
de 60 millions de florins est voté à l'unanimité.
Vion!ie,!e20mars.
Dans la Délégation autr chienne, Ie5 deux rap
porteurs, concluant l'un à l'acceptation, l'autre
ai refus de crédit de 60 millions, ont motivé
leurs résolutions puis une série d'orateurs ont
parlé pour et contre.
La suite de la discussion a été renvoyée au
lendemain.
Vienne, le 20 mars.
L'opinion publique en Autriche tend à se sé-
parer de l'Angleterre sur le programme du
Congres.
Ce revirement est attribue a la promesse qu'a
faite le cabinet de SaintrPétersbourg d'interpréter
dans un sens favorable au gouvernement austro-
hongrois les clauses du traité de paix pouvant
être modifiées, et qui ont rapport à la délimitation
des frontières de la Bulgarie et à la durée de
l'occupation de cette province par les Russes.
Londres, le 20 mars.
C~nonce qu'il adressera demain au gouvernement
les questions suivantes
se trouvent actuellement dans le détroit des Dar-
danelles et dans la mer de Marmara? '1
x* Est-il vrai que les navires anglais aient passé
les Dardanelles malgré la protestation de là
Porte? 9
Pour quel motif retient-on les navires anglais
dans la mer de Marmara, maintenant que la
Porte a signé la paix ? ;f
Londres, le 20 mars.
En réponse à plusieurs communications adres-
sées au gouTemememt russe, lord Loftus a reçu
le i8 février ure Note signée Giers. Cette Note
dit qu'un télégramme du quartier général russe
confirme que trois médecins et le correspondant
d'un journal anglais ont été traités en prisonniers
de guerre, malgré les instructions du général
Gourko qui ordonnait de les relâcher, et que, mal-
heureusement, ils ont été maltraités par des sous-
ouïciers de l'armée.
Le grand-djc Nicolas regrette très vivement
cet incident. Il a donné des ordres pour procéder
& une enquête immédiate et pour punir ngoureu-
semexties coupables.
Constantinople, le t9 mars, soir.
Malgré le refus des Turcs de laisser embarquer
les troupes à Buyukdéré, les Russes Insistent,.
prétextant que l'embarquement à Buyukdéré est
plus commode qu'à San-Stefano.
Deux navires russes chargés de torpilles sont
arrivés à Buyukdéré.
Cela fait supposer qre la véritable raison pour
laquelle les Russes demandent l'autorisation d em-
barquer leurs troupes à Buyukdéré n'est pas sim-
plement que l'embarquement est plus commode
en cet endroit.
Mehemed-Ali accompagnera les plénipotentiai-
res turcsàBerlin.
Constantinople, le 20 mars.
Le gouvernement dément l'intention attribuée
à Hobart Pacha de brûler les villages grecs de la
côte.
Le commandant de !a Sotte turque a reçu l'or-
dre de chercher à ramener par la persuasion les
insurgés grecs, et de n'employer les voies de ri-
gueur qiTen cas d'insuccès. On assure que des
négociations sont ouvertes avec quelques chefs
insurgés. > Bucharest, le 19 mars, soir.
Les autorités russes avaient l'intention de con-
struire~ un hôpital et une ligne"tétêgraphiqueprés
de la gare du chemin de fer de Bender à Galatz.
chemin qui traverse la Bessarabie.
Là municipalité s'est opposée au premier pro-
jet le gouvernement s'est opposé au second.
On espère que les communications interrom-
pues par la tempête .et la reige seront reprises
demain dans toutes les directions.
Londres,le20mars.
Le ftMM publie les nouvelles suivantes
Péra, le 19. On assure que les Russes ont
abandonné l'intention d'aller à Buyukdëré, à )a
suite des objections soulevées par la Porte, et le
traité ne stipulant aucun droit d'embarquement
surleBospfo'e.
Saint-Pétersbourg, !e 19. Le czar n'a fait re-
mise auxTurcs d'aucune partiedel'indemité qu'ils
ont à payer.
Les personnes les mieux informées ici démen-
tent les bruits d'un traité secret entre la Russie
et la Turquie.
Corfou. le 19. Un mouvement pour faire pla-
cer l'Albanie sous la protection de l'Italie a com-
mencé à Bérat. Les Turcs ont arrêté le principal
instigateur de ce mouvement.
Le ~MMM, commentant les déclarations faites
tuer par le comte Andrassy à la Délégation hon-
groise, dit qu'autant qu'on peut en juger, ces ctarations indiquent que l'Allemagne exercera
son influence pour modérer les eo~ditionsde~a
Russie et qu'eues offrent les meilleures espéran-
ces d'une solution pacifique de cette crise.
Constantinople,lel9mars.
Saadoullah Bey partira à la On de cette semaine
pour Berlin..
poorBerlin. Berlin,le20mars.
La nouveUe d'après laquelle le docteur Falk,
ministre des cultes, pourrait donner sa démis-
sion par suite de combinaisons ministérielles ou
pour toute autre cause, est absolument dénuée de
fondement.. le 20 mars.
Rome, te 20 mars.
Rien de nouveau sur la crise ministérielle. <
Le Pape a ordonné que la réunion du prochain i
consistoire ait lieu avec les mêmes formalités que
celles qui étaient pratiquées avant t8M.
Après les lois sur le colportage et
sur l'état de siège, il reste au Sénat à
discuter la loi d'amnistie pour les crimes
et les délits commis par la presse pen-
dant la période du 16 mai la discussion
est à l'ordre du jour. On sait com-
ment la commission a amendé, transformé
et, à notre avis, dénaturé le projet primitif,
déjà adopté par la Chambre. Deux change-
mens principaux avaient été proposés
l'un portait sur les dates limitatives qui.
réduisent l'amnistie aux délits commis
depuis le 16 mai jusqu'au 14 décembre
de l'année dernière; l'autre était rela-
tif aux amendes acquittées, dont le
projet de loi ordonne la restitution.
Lacommission du Sénata nommé d'abord
un rapporteur favorable aux deux amende-
mens, un membre de la droite pùre~ M. d~
Vëntavon. Mais bientôt elle a été prise
de scrupules. Le mouvement de recul qui
se produit à droite, ou, pour mieux dire,
l'apaisement qui se produit partout, a
pénétré jusque dans s.on sein. M. Bat-
bie lui-même a reconnu qu'il était dii6-
cile de remplacer dans une loi d'amnistie
une disposition bienveiïïante par une
disposition malveillante et rigoureuse. II
a admis le principe, incontestable pour
un jurisconsulte, que l'amnistie faisant
disparaître le crime ou le délit jusqu'à la
dernière trace, où il n'y a plus de faute
il était difEciIe de maintenir une punition.
En conséquence, les amendes doivent être
restituées, a moins que par une clause
expresse la loi ne décide le contraire.
M. de Ventavon a protesté. Sa conscience
ne lui a* pas permis de rapporter
une loi qui contient une disposition
r~ semblable. Soit La commission a nommé
it un autre rapporteur, M. Batbie, et noua
allons assister à une métamorphose nou-
velle de ce Protée politique. L'homme de
combat est devenu l'homme de la dou-
ceur et du pardon par excellence, à tel
point qu'il faut le retenir et le modérer
dans la'voie où il s'est engagé, et où il se
précipite avec l'ardeur d'un néophyte.
n M. Batbie trouve trop étroite l'amnistie
du projet de loi; les deux dates limitatives
le gênent, il veut supprimer la première et
reculer la seconde. Eh quoi! dit-il, seriez-
L- vous moins que nous clémens et humains?
t On nous a demandé de nous opposer à la
ti restitution des amendes alors même que
notre esprit nous aurait portés à le faire,
notre sensibilité naturelle ne nous l'aurait
pas permis. A notre tour, nous invitons la
gauche à un assaut de longanimité. Le j
gouvernement veut pardonner beaucoup,
nous proposons de pardonner davantage.
Nous pardonnerons tout; nous passerons
l'éponge sur le passé le p!us lointain.
N'admirez vous pas la tendresse de
ce projet ? Résisteriez-vous à partager
les sentimens qui nous l'inspirent ?
l Nous espérons bien que le Sénat y ré-
sistera. Ce que le gouvernement lui de-
mande, ce n'est pas de montrer à l'égard
de la presse une bienveillance que M. Bat-
bie nous permettra d'appeler banale.
Une amnistie est une résolution politique
sérieuse et grave, qui doit être profondé-
ment réfléchie avant d'être prise, qui
vient sans doute d'une raison clémente
mais ferme, et non pas seulement d'un
cœur trop enclin aux émotions douces.
L'amnistie qui n'aurait d'autre mobile
que le plaisir de pardonner et d'oublier
serait un acte de faiblesse, et peut-être
même d'immoralité.
Ce n'est pas sans motif que la Constitu*
tion a décidé qu'une disposition sembla-
ble serait toujours le fait de la loi.
Une loi, avant d'être votée, traverse l'é-
preuve de deux discussions publiques
dans des Chambres différentes. Le gou-
vernement est amené à dire dans quelle
pensée il l'a présentée le Parlement d'a-
bord, l'opinion ensuite sont juges de
ses explications. Serait-ce une chose
insignifiante et que l'on pût se per-
mettre par pure bonté d'âme, que de
détruire l'œùvre de la justice du pays?
Quoi Des crimes ou des délits ont
été dénoncés aux tribunaux la magistra-
ture a fait son devoir, elle a appliqué les
lois, elle a frappé les coupables. Rien, à
coup sûr, n'est plus respectable Et voilà
maintenant que l'on propose de revenir
sur la chose jugée et d'opposer une am-
nistie à des jugcmens définitifs. Pourquoi?
Ah certes, on a le droit de le demander.
On le demandera sans doute au gou-
vernement mais, Dieu merci il ne
sera pas en peiné de le dire. Il rappellera
dans quelles circonstances des écrivains,
égarés par un entraînement légitime, par
des passions souvent très nobles et très
généreuses, ont dépassé la mesure que
la prudence des lois assigne à l'ex-
pression de la pensée. La provocation, on
le sait, était partout; le mauvais exemple
était donné avec impunité par de honteux
pamphlets que leur caractère officiel
rendait plus méprisables. Si quelques
écarts de plume se sont produits alors,
quoi de plus naturel et de plus excusa-
blé? Les tribunaux ont sévi pourtant;
ils ont bien fait, ils ne pouvaient pas faire
autrement; les lois étaient formelles, il (
fallait bien les appliquer. De là est venue <
la nécessité de l'amnistie. Mais ces temps 1
troublés ont-ils été amenés par une série i
d'événemens d'abord inaperçus? Est-ce s
par un crescendo insensible que nous <
sommes arrivés à l'état d'exaspération (
dont le triste souvenir est encore dans 1
toutes lesmémoires? Est-il impossible d'as- i
signer à la période dont il s'agit un commen- (
cement et une fin? Le 16 mai nous a surpris {
comme un coup de foudre la veille, tout
était calme; le lendemain, tout était en
feu. Cela a duré très exactement jusqu'au
14 décembre, pas un jour de plus. Voilà
pourquoi le gouvernement a proposé d'en-
fermer l'amnistie entre les deux dates du v
16 mai et du 14 décembre.
Mais la commission supprime d'un trait a
de plume ces deux poteaux indicateurs v
elle veut que l'amnistie couvre les dé- 8
lits et contraventions commis avant le d
16 mai et après le 14 décembre. On lui de- n
mandera aussi pourquoi. Que répondra q
M. Batbie?
Est-ce qu'avant le 16 mai, est-ce qu'a-
près le 14 décembre, l'attitude du gouver- r
nëment a été de nature à provoquer un s<
soulèvement dans l'opinion? Y avait- s<
il une lutte ardente entre les pou- t<
voirs publics, ou bien entre l'un d'eux et
le pays? La multiplicité des poursuites et
des condamnations révélait-elle alors un
état irrégulier et violent ? Pas le moins du °°
monde! Le calme était partout avant le
16 mai, sauf dans quelques imaginations dé- tï
voyées et dans quelques esprits à projets, p~
Quant au gouvernement, que demandait- d<
il à cette époque et qu'a-t-il demandé T
après lé 14 décembre? Rien autre chose ét
que ce respect au moins apparent que
l'on doit toujours au gouvernement de
son pays. Mais le gouvernement a-t-il été -°
sévère, dur, persécuteur dans une exi- g;
gencc aussi naturelle? Qu'on en juge Avant se
lu t6 mai, il n'y a pas eu pour ainsi dire il
de procès de presse, et l'on ne cite guère
L d'autre cas que celui d'un journaliste bo-
napartiste qui, ayant été condamnée à
t deux mois de prison, a depuis été gracié.
L'amnistie, & cette date, ne s'appliquerait
donc à personne. A qui s'appliquerait-elle
après le 14 décembre et jusqu'au l~jan-
vier ? Nous avons lu alors et depuis, parti-
culie rement dans les journaux de l'Appel
t au peuple, de furieuses diatribes contre
le gouvernement de la république, son
Président et ses ministres. Naguère en-
core, à l'occasion du 16 mars, anniver-
saire de la naissance du prince impérial,
tel journal publiait un numéro-surprise
qui était des plus surprenans, A-t-on
poursuivi? La justice a-t-elle été saisie?
Non. Les vaincus de la lutte électorale
ont eu tout le temps qu'ils ont voulu
pour maudire leurs juges, et aujourd'hui
que ce premier moment d'émotion et
de colère devrait être passé, ils maudis-
sent toujours, ils injurient, ils insultent.
On leur répond par l'indifférence la plus
parfaite, et il n'est pas mauvais que le
pays s'habitue à entendre certaines choses
sans y faire attention elles ne méritent
pas davantage. Mais, en tout cela, nous
cherchons en vain à quoi une amnistie
pourrait s'appliquer. Nous sommes éton-
nés qu'un conservateur aussi résolu que
M. Batbie ose la proposer, et qu'il fasse
fléchir le respect dû à la chose jugée,
l'autorité de la magistratare, la stricte
application des lois, devant l'intérêt.
mais, vraiment, nous ne savons devant
quel intérêt Ce n'est pas celui des per-
sonnes, puisqu'il n'y a pas eu de pour-
suites ou presque pas. Quelle peut donc
être l'idée de M. Batbie et de la commis-
sion ? 9
On aurait tort, on s'égarerait dès le
premier pas si l'on attribuait à des hom-
mea qui ont donné tant de preuves d'im-
passibilité stoïque une vaine recherche
de popularité. Us-ont l'âme trop forte
pour qu'on les soupçonne de pareille fai-
blesse, et l'esprit trop 6n pour chercher la
popularité sur cette piste. Leur but est
tout différent. Ce qu'ils veulent, c'est
qu'il ne soit pas question du. 16 mai
dans la loi d'amnistie. Ce qu'ils vou-
draient, ce serait noyer leur aventure
personnelle dans une série indéterminée
d'événemens. Ils remontent dans le
passé aussi haut qu'ils peuvent monter
ils se perdent dans la nuit des temps.
L'amnistie n'aura pas de commencement
mais il faut qu'elle ait une fin. On ne peut
pas, dès aujourd'hui et jusqu'au mo-
ment du vote, donner aux journalistes
une indulgence plénièrepour les péchés
qu'ils commettraient. L'amnistie s'arrê-
tera donc au 1" janvier 1878 c'est
à-dire que M. Batbie l'aura prolongée
de quinze jours. Voilà, certes, une belle
conquête A qui profitera cette quinzaine?
A personne; mais qu'importe? Croit-on
que M. Batbie et la commission aient été
sérieusement préoccupés du désir de par-
donner aux autres? Ils pensent bien au~
autres! Ils pensent à eux. Ils pensent au
16 mai, et ils ne veulent pas qu'on en
parle. Tout le reste, dans leurs argu-
mens, n'est que prétexte et sophisme.
Par malheur, l'amnistié n'a qu'une rai-
son d'être le 16 mai. Hors de là, elle n'a
plus ni sens ni morale le gouvernement
n'aurait garde de la proposer, le Parlement
ne lavoteraitpoint. Comment douter du vote
du Sénat? La Chambre haute est entrée
dans le courant de l'opinion et elle ne s'en
écartera pas. Elle se rappellera sans doute
qu'elle a permis la dissolution de l'an-
cienne Chambre, et autorisé la consulta-
tion politique qu'on voulait adresser au
pays mais les abus, les actes de pres-
sion, les violences de tout genre qui ont j J
eu lieu ensuite, les a-t-elle autorisés et (
conseillés? Veut-elle en prendre la res-
ponsabilité rétrospective? On lui donne )
l'occasion de se dégager nettement de
cette responsabilité qui n'est pas sienne <
elle ne manquera pas de la saisir. t
FRANCIS CHARMES. J
On nous écrit de Londres, le 17 mars
La raison d'Etat vient de forcer le gou-
vernement de l'Inde à porter atteinte à la li-
berté de la presse indigène. Une mesure lé-
gislative, récemment votée par le Conseil du
vice-roi, soumet les journaux rédigés en lan-
gue étrangère à une juridiction sommaire
des plus draconiennes, et cela aûn de répri-
mer promptement les tentatives de polémi-
que séditieuse ou diifamatoire. A l'avenir, le
~M~Wc~ ms~M~~ aura le pouvoir, avec la
sanction du gouvernement local, de requérir
l'éditeur de feuilles indigènes de prendre
l'engagement, sous caution, de ne plus lais-
ser publier rien qui soit < objectIonaMe'
sous peine de forfaire à la caution. L'édi-
teur a cependant l'alternative de s'obli-
ger par écrit à soumettre les épreuves
de ses articles a un censeur désigné. Le
gouvernement se trouve ainsi avoir la haute
main sur la presse; le seul district de Madras
est excepté pour le moment. H faudra voir
s'il usera avec discrétion des moyens de con-
trôle et de défense que lord Lyttpn déclare im-
périeusement demandés par l'intérêt suprême
de la sûreté publique. Il n'y a pas de doute
que le langage des organes indigènes n'ait
été, dans les derniers temps surtout, de na-
ture à porter atteinte à la considération des
Anglais, ni que ces journaux aient plus d'une
fois prêché la désobéissance de plus, les riches
indigènes sont attaqués par certaines feuilles,
et, afin d'éviter le renouvellement de ces per-
sonnalités, ils consentent à payer les éditeurs.
Il est permis de se demander si deslôis sévères.
remettant les délits de presse aux. tribunaux,
n'auraient pas été plus efficaces contre la sé-
dition et le chantage que la mesure nouvelle,
si remplie d'arbitraire.
Le conflit constitutionnel qui bouleverse
si violemment la colonie de Victoria, en Au-
stralie, préoccupe les esprits dans la métro-
pole. La situation y est des plus tendues, et
si la lutte entre les deux Chambres a éclaté
sur une mesure financière, il faut aller plua
au fond des choses pour en comprendre toute
la gravité. Depuis deux ans environ, le pou-
voir se trouve aux mains des démocrates, qui
ont la majorité dans la Chambre basse, l'As-
semblée qui reprësentg l'élément populaire,
tandis que le Conseil, équivalent d'une Cham-
bre haute, est formé des propriétaires du sol.
La vraie raison de la crise, c'est une question;
agraire. Le ministère, à la tôto duquel figure
M. Berry, a pour programme de mettre un
frein à l'accumulation du sol aux mains de
quelques personnes, et, dans ce but, on a établi
une taxe progressive, ruineuse pour les déten-
teurs de grandes propriétés. Victoria, comme
les autres colonies australiennes, a pour
source de revenu la vente des terres, qui ont
fini par être monopolisées par le petit nom-
bre. Sur 800,000 habitans, 38,SOO seulement
sont détenteurs du sol 16 millions d'acres
ont été vendus, et un million à peine est
entre les mains des cultivateurs; le reste ap-
partient à des spéculateurs. En 1874, 864 per-
sonnes avaient en fermagedel'Etat 24 millions
d'acres.
La politique de M. Berry et de ses parti-
sans a eSrayé les intérêts opposés au mor-
morcellement, et la Chambre haute a provo-
qué le conflit. Il était d'usage, depuis sept
ans, que les membres de l'Assemblée reçus-
sent une indemnité de 300 livrés par an. Jus-
qu'ici la loi qui réglait cette dépense passait
sans opposition. A la dernière session, le Con-
seil l'a rejetée. Sur l'avis de M. Berry, la Cham-
bre basse ne s'est pas tenue pour battue; elle a
fait entrer la loi dans le budget, obligeant par
la la Chambre haute, qui ne peut altérer les me-
sures financières votées par l'Assemblée, à
accepter l'ensemble du budget ou à les rejeter
en entier. Le dernier parti a été adopté et le bud-
get rejeté en bloc. Tel a été le premier acte de la
crise. En dehors et au-dessus de ces pouvoirs ri-
vaux, il y a le gouverneur, nommé par la reine
et exerçant, sousi'autorité du secrétaire d'Etat
pour les colonies, les prérogatives de la Cou-
ronne. Sir G. Bowen est en fonctions depuis
quelque temps, et il a pris pour ligne de
conduite la neutralité et l'impartialité les plus
absolues. Se conformant au principe consti-
tutionnel, il a déclaré vouloir suivre l'avis de
ses ministres responsables, et, lorsque ceux-ci
ont commencé à renvoyer en masse juges,
fonctionnaires, employés du gouvernement,
sous prétexte que les fonds manquaient pour
les payer, il a laissé faire. Cette mesure ex-
trême a pour objet de forcer le Conseil à. re-
venir sur sa décision. Y réussira-t-on ?
D'après les nouvelles les plus récentes,
un compromis aurait été bâclé entre les
partis en lutte. Les conservateurs de la colo-
nie ont accusé M. Berry de conduire l'Etat à
l'anarchie et lui ont attribué le projet d'ouvrir
les prisons, les maisons de fous, de licencier
la police et tes douaniers, bref, de fomenter le
désordre, tandis que les démocrates approu-
vent sa conduite et traitent les imputations
lancées contre lui de pures calomnies. Cet
état de choses n'aurait pu se prolonger sans
amener une intervention de la métropole. Le
Parlement anglais va probablement s'occuper
de ce sujet, aussitôt que les documens et dé-
pêches concernant Victoria auront été im-
primés et distribués. °
N La discussion qui a lieu chaque année dans ·
la Chambre des Communes sur l'abolition de
la peine de mort a été cette fois moins inté-
ressante qu'à l'ordinaire. Les partisans de Ta-
bolition ne se sont trouvés que 64 et ont éM
battus à une forte majorité, dans la proportion
de 4 contre 1. On dirait que leur cause a
perdu du terrain. L'opinion générale n'est
pas en leur faveur, e w ;1 Il 1
On télégraphie de Pesth, le 19 mars, à la
< On annonce ofScieusement que les diver-
gences d'opinion entre la Russie et l'Autri-
che s'accentuent depuis quelques jours, et
que les chances d'une entente ont diminué, a
On télégraphie de Tienne, le 19 mars, au
même journal
« La réunion du Congrès devient de moins
en moins probable, parce que la Russie et
l'Angleterre persisteraient à faire échouer ce
projet plutôt que de renoncer à leurs prin-
cipes. D
On télégraphie de Vienne, le 18 mars. au
7'~M~ de Berlin:
« Les bruits relatifs à.la retraite du comte
Andrassy persistent, bien qu'ils se soient un
peu affaiblis. On dit que l'empereur et son
premier ministre ne sont pas du même avis
en ce qui concerne les relations de l'Autriche
avec l'Angleterre.
» Le comte Andrassy veut l'alliance austr&-
anglaise avec toutes ses conséquences, y
compris laguérre; l'empereur veut maintenir
l'alliance des trois empereurs, à laquelle il
sacriûera, s'ille faut, le comte Andrassy.
a La question du Congrès est dans un triste
état. Les ctoses peuvent, il est vrai, s'amé-
liorer, mais il est plus probable pour le mo-
ment que le Congrès n'aura pas lieu. On
pense généralement à Vienne que nous som-
mes à Ta veille de quelque surprise.
ETRANGER
Ortemt
Les Russes déploient dès & présent en Rou-
méUe une grande activité, tant pour faire
face aux dangers que la guerre pourrait leur
faire courir, que pour préparer l'organisation
de la future Bulgarie.
Tandis qu'une partie de leurs troupes a fait
dans la direction de Constantinople un mou-
vement en avant qu'ils expliquent par l'in-
tention d'embarquer promptement la garde
impériale, les ordres ont été donnés en
vue de la construction d'un chemin de fer
qui relierait lamboli, tête de ligne du chemin
de fer d'Andrinople, au port de Bourgas, sur
la mer Noire. Cette nouvelle voie de commu-
nication permettrait d'expédier rapidement
au pied des Balkans ainsi qu'à Philippopoli
à Andrinoplë et sur la mer Egée, les trotipes
JEBM 2i )MS
)M8. 1,
JE!)N 2< MARS
) t878.
ON S ABONNE
tce des Pr6tres-Sain~Ge~nam-l'AaïMt< t'h! 1,
)Pmnt~
Unfm. Sîxmoia. Tr
DépattemeM. 80 ïr. 46 &. M th,
Parts. Tï&. 36f)f. i
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Pat~~ettmamtpo. « ee
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«t an bureau du JKHJMMJt,!
~iMdo'iYe.nt toujours être agréées par !a redacMoa.
PAMS
JHËRCREDÏ 20 MARS
Le désaccord diplomatique entre l'An-
gleterre et la Russie ne paraît pas être
sur le point de cesser. Le cabinet de Saint-
James maintient avec énergie la politique
qu'il a en6n adoptée, et l'opinion s'est
ralliée à lui avec une sorte d'impé-,
tuosité. Jamais le sentiment public
n'avait été plus exalté en Angleterre,
et sous l'enervescence se cache un instinct
profond des Intérêts du pays. Les jour-
naux qui hier encore soutenaient l'oppo-
sition et blâmaient le gouvernement sont
devenus les commentateurs officieux
du programme ofnciel, et, dans le nom-
bre, le :Z'MK~ se fait remarquer parj
la correction de son attitude et la
solidité de sea argumens. On ne, saurait
avoir plus de logique ni de bon sens.
L'attitude prise par le gouvernement est
d'ailleurs excellente; tout le monde la
comprend, et dès lors tout le monde est
bien près de l'approuver. Aussi l'ap-
prouve-t-on en Angleterre, et comment
pourrait-on la combattre sur le conti-
nent, puisque le gouvernement .an-
glais se fait le champion du vieux droit
européen, et qu'il a su rattacher sa cause
à celle des principes les plus respectables
et les plus utiles ? Nous ne sommes plus
à l'époque où chacun livrant son esprit
aux caprices de théories nouvelles, les
traités n'étaient plus qu'une barrière des-
tinée à être adroitement franchie. Pen-
dant près de vingt années le droit écrit a
été, de la part des forts ou des habiles,
l'objet d'un respect plus que médiocre;
l'audace de l'esprit et la justesse du calcul
suppléaient à tout. L'Europe a été dans
un état révolutionnaire dont on peut
maintenant juger les enets. Sont-ils bons?
sont-ils mauvais? Nous ne le recherche-
rons pas. Ils sont bons pour ceux qui en
ont profité et mauvais pour les autres. Ils
ont créé une situation nouvelle qui, telle
qu'elle est, vaut mieux que l'instabilité
chronique et que les aventures indénnies.
Voila pourquoi des puissances qui n'ont
pas à se plaindre de leur sort, l'Allema-
gne par exemple, sont disposées à revenir
aux doctrines classiques du droit des gens
et a modérer les prétentions de la Russie.
Les .procédés pour acquérir et pour conser-
ver ne sont pas toujours les mêmes mais
il ne faut pas se plaindre si les enrichis
déviennent conservateurs.
Le correspondant parisien du .Z~M
annonce donc que l'Allemagne est tout
à fait d'accord avec l'Angleterre .et
qu'elle donne les meilleurs conseils à
la Russie, son alliée: M. de Bismarck
est d'avis qu'on ne peut pas refu-
ser de soumettre au Congrès tout le
traité de San-Stefàno, sauf peut-être
l'article qui concerne l'indemnité pécu-
niaire. On ne peut pas, on ne doit
pas oublier que le traité de Paris est
antérieur au traité de San-Stefàno, et que
jusqu'ici l'Europe n'en connaît point d'au-
tre. C'est sur ce terrain des anciens trai-
tés que l'Angleterre a établi ses positions
diplomatiques, et elle les défend avec ce
courage froid et tenace qui lui est pro-
pré. Il faut rendre à l'Angleterre lajustice
que, de toutes les nations européennes,
elle a été la plus fidèle au respect des trài-
tés; elle les à invoqués, rappelés sans
cesse, et lorsqu'ils ont été méconnus ou <
violés, elle n'a jamais manqué de protes-
ter. Mais elle s'en est ordinairement te- <
nue à des protestations platoniques. Ses t
intérêts personnels et immédiats n'étant
pas visiblement compromis, elle n'a pas
jugé à propos de faire davantage. Aujour-
d'hui, la situation est dinérente, et
l'Angleterre ne proteste plus pour la
forme. Elle se sent menacée sur les t
points les plus sensibles, et elle se ]
redresse non seulement pour défendre le
droit, mais pour se défendre elle-même.
Toutefois, sa situation morale est des
meilleures; car c'est au nom du droit pu-
blic européen méconnu que l'Angleterre
conduit ses négociations et qu'elle ex-
prime ses revendications. O~i ne peut pas
demander aux gens disait autrefois s
M.-Thiers, de renoncer à leur intérêt; on
peut exiger seulement qu'ils le placent (
bien, et où peuvent-ils te mieux placer
que dans l'intérêt de tous, qui est celui
dadroit? 9
Où est donc la grande différence de o
point de vue entre là Russie et l'Angle- D
tetre? Oh le sait, l'Angleterre exige j~
comme condition de sa participation au t
Congrès, que le traité de Sàn-Stefano n
soit soumis intégralement aux délibé-
ratiuHS des plénipotentiaires. La Rus- a d
aie fait tous ses eiforts, essaie de n
tous les systèmes pour échapper a cette q
obl'gation. EHë vient de communiquer P P
le traité aux puissances; etie prb- ,I<
pose de laisser au Congrès le soin de dé- S
terminer lui même les articles qui tou- i'.
chent aux intérêts européens et qu'il P
pourra discuter avec compétence. N'est-ce E
pas la même chose? dit la Russie. Si'nous la
diN'érons dans la forme, ne sommes-
nous pas d'accord sur le fond des choses? p
L'Angleterre n'en croit rien. Soumettre
un traité à uTi Congrès, ouvrir la discus-
eiou sur chacun de ses articles, cela. re- B
-vient-! 1 au même que de permettre à l'un
des plénipotentiaires de proposer sur cha- c~
que article la question préalable et de g,
s'opposer à la discussion? Dans le pre- d
mier cas, la discussion est de droit
dans le second, elle est de tolérance.
Dans le premier cas, la compétence du
Congrès à tout discuter esj~ l'objet
d'une reconnaissance antérieure au Con-
grès lui-même et obligatoire dans le se-
cond, la reconnaissance est postérieure au
Congrès et facultative. Les Anglaisontbien
raison de trouver que les deux situations
sont très différentes; il ne s'agit que d'une
question de méthode, mais il y a des cir-
constances où la méthode est presque
tout, sinon tout. L'Angleterre et la Russie
ne sont-elles pas dans une circonstance
de cette nature? Ne représentent-elles
pas, l'une contre l'autre, deux droits
très dtfïercns et même tout à fait op-
posés ? L'un ressort, des anciens trai-
tés, et toute l'Europe l'a consacré. L'au-
tre ressort seulement du traité de Sàn-
Stefano, et personne jusqu'ici ne l'a re-
connu. Que veut la Russie ? que recher-
che-t-eUe sous les formes ondoyantes
de sa diplomatie ? Son but est de don-
ner au traité de San-Stefano une exi-
stence indépendante, une vie propre,
sans rapports nécessaires avec les traites
préexistans. Il est, et il est de soi et par
soi. On comprend que, pour le succès du-
rable de cette fiction, il importe que le
traité de San-Stefano ne soit pas mis en
confrontation avec le traité de Paria
sinon, l'égalité serait difficile à sou-
tenir. Voilà pourquoi les Russes se
refusent à présenter leur traité tout
entier et & le soumettre au contrôle
des puissances qui ont signé celui de
18 56 et en ont garanti l'exécution et voila
aussi pourquoi les Anglais réclament
tout le traité et manifestent l'inten-
tion de le mesurer rigoureusement
au traité de 1856 1 le seul qu'ils
connaissent. Ils ont le droit pour eux,
et ils en ont à ce point conscience,
qu'ils n'hésitent pas à se placer au be-
soin au-dessus du Congrès. Le Congrès,
disent-ils, ne peutrien contrôles signataires
du traité de 1856, et si un seul de ces signa-
taires refuse de consentir aux mpdiSca-
tions nouvelles, nul ne peut l'y contraindre.
Lorsque la Russie, en 1871, a dénoncé
un des articles du traité de Paris, comment
les choses se sont-ellëspasséës? Une Confé-
rence a eu lieu à Londres; la Russie y est
venue elle a expliqué sa.~ prétention, et
cetteprétentioaa été admise. Mais la
Russie a suivi alors les formes correctes
qu'on lui demande de suivre aujourd'hui,
et l'article du traité de Paris n'a cessé de
valoir qu'après la convention de Londres
et ,en vertu de cette convention.
On voit la profondeur du diSerehd en-
tre la Russie et l'Angleterre. S'il n'y ~vait
qu'une difnculté de forme, on unirait par
s'entendre mais il s'agit malheureuse-
ment de tout autre chose, et l'avenir peut
inspirer de tristes inquiétudes. Il n'est
pas douteux que de part et d'autre la
guerre soit préparée; espérons que, sui-
vant l'axiome latin, ces préparatifs feront
sentir plus vivement à chacun les avanta-
ges de la paix. 1
BOURSE DE PAMS
CMt
Fin cour 73. 73 271/2 .Mi!
tÊ/W~
CqmptantiM':S.tO~M.~
«/è
Gomptajmf'98!tt0i0.28.
Ftmconr.iogsX.tiOi!30.
pNTn'B BOURSH DU SOm.
Emprunt 5 0/0. HO &. <5, 20, <6
30/0. 73fr.30.
Ext6r"espagnote.. i3i/16.
Égyptiennes 60/0.. <5t & 87, i9t fr. 29.
T~MgfapMe pftvée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Cbnstantinople, )e i8 mars, 7 h. 30 m. soir.
[arrivée seulement le 20).
.Un télégramme de Reouf Pacha, venant de
Saint-Pétersbourg, annonce iaratiucationdutraité.-
Reouf Pacha annonce qu'il partira demain pour
Constantinople, accompagné d'Osman Pacha.
Tienne, !e 19 mars.
.0~<~toa AoM~o~.
Passant à. la question qui est .à l'ordre du jour,
le comte Andrassy se réfère à ses récentes dé-
clarations au sujet de la pensée du gouverne-
ment sur les événemens de la dernière période et
sur. ceux qui sont à ta vëiUe de s'accomplir. Dans
ta mesure que comportent les circonstances àc-
tueUes. il répond a ceux qui ont désapprouvé sa
politique sans pouvoir dire comment le gouver-
nement aurait pu mieux s'y prendre.
Le ministre fait observer qu'il serait opportun
de réserver son jugement déunitif sur la situa-
tion pour ie moment où l'on saura à quoi. s'en te-
nir sur le succès ou sur l'insuccès de la politique
qu'il à suivie. En attendant, voici sous quel as-
pect la situation se présente actuellement.
Là paix existe encore, et son maintien reste
là règle de la politique du. gouvernement. Le
gouvernement n'a abandonne jusqu'à présent
aucun des intérêts de la monarchie. Il conserve
i'espoir et la confiance qu'une conciliation est
possible entre les faits accomplis, le droit in-
ternational européen et les intérêts des autres
Etats. Si le~rouvernement avait, comme le vbu-
lait l'Opposition. suivi une autre politique, la si-
tuation serait aujourd'hui-touto dtSérente.
Une guerre certaine et longue avec une grande
puissance voisine et la haine irréconciliable de
tous les chrétiens d'Orient auraient été le résul-
tat d'une pareille politique.
L6 ministre constate avec satisfaction qu'en
Hongrie, quand, ii s'agit des grands intérêts de la
monarchie, il .n'existe aucune divergence de,
parti. Il termine en recommandant le vote des
conctusions de la majorité.
Les conclusions des sous-commissions sont en-
suite adoptées à une grande majorité, et le crédit
de 60 millions de florins est voté à l'unanimité.
Vion!ie,!e20mars.
Dans la Délégation autr chienne, Ie5 deux rap
porteurs, concluant l'un à l'acceptation, l'autre
ai refus de crédit de 60 millions, ont motivé
leurs résolutions puis une série d'orateurs ont
parlé pour et contre.
La suite de la discussion a été renvoyée au
lendemain.
Vienne, le 20 mars.
L'opinion publique en Autriche tend à se sé-
parer de l'Angleterre sur le programme du
Congres.
Ce revirement est attribue a la promesse qu'a
faite le cabinet de SaintrPétersbourg d'interpréter
dans un sens favorable au gouvernement austro-
hongrois les clauses du traité de paix pouvant
être modifiées, et qui ont rapport à la délimitation
des frontières de la Bulgarie et à la durée de
l'occupation de cette province par les Russes.
Londres, le 20 mars.
C~
les questions suivantes
se trouvent actuellement dans le détroit des Dar-
danelles et dans la mer de Marmara? '1
x* Est-il vrai que les navires anglais aient passé
les Dardanelles malgré la protestation de là
Porte? 9
Pour quel motif retient-on les navires anglais
dans la mer de Marmara, maintenant que la
Porte a signé la paix ? ;f
Londres, le 20 mars.
En réponse à plusieurs communications adres-
sées au gouTemememt russe, lord Loftus a reçu
le i8 février ure Note signée Giers. Cette Note
dit qu'un télégramme du quartier général russe
confirme que trois médecins et le correspondant
d'un journal anglais ont été traités en prisonniers
de guerre, malgré les instructions du général
Gourko qui ordonnait de les relâcher, et que, mal-
heureusement, ils ont été maltraités par des sous-
ouïciers de l'armée.
Le grand-djc Nicolas regrette très vivement
cet incident. Il a donné des ordres pour procéder
& une enquête immédiate et pour punir ngoureu-
semexties coupables.
Constantinople, le t9 mars, soir.
Malgré le refus des Turcs de laisser embarquer
les troupes à Buyukdéré, les Russes Insistent,.
prétextant que l'embarquement à Buyukdéré est
plus commode qu'à San-Stefano.
Deux navires russes chargés de torpilles sont
arrivés à Buyukdéré.
Cela fait supposer qre la véritable raison pour
laquelle les Russes demandent l'autorisation d em-
barquer leurs troupes à Buyukdéré n'est pas sim-
plement que l'embarquement est plus commode
en cet endroit.
Mehemed-Ali accompagnera les plénipotentiai-
res turcsàBerlin.
Constantinople, le 20 mars.
Le gouvernement dément l'intention attribuée
à Hobart Pacha de brûler les villages grecs de la
côte.
Le commandant de !a Sotte turque a reçu l'or-
dre de chercher à ramener par la persuasion les
insurgés grecs, et de n'employer les voies de ri-
gueur qiTen cas d'insuccès. On assure que des
négociations sont ouvertes avec quelques chefs
insurgés. > Bucharest, le 19 mars, soir.
Les autorités russes avaient l'intention de con-
struire~ un hôpital et une ligne"tétêgraphiqueprés
de la gare du chemin de fer de Bender à Galatz.
chemin qui traverse la Bessarabie.
Là municipalité s'est opposée au premier pro-
jet le gouvernement s'est opposé au second.
On espère que les communications interrom-
pues par la tempête .et la reige seront reprises
demain dans toutes les directions.
Londres,le20mars.
Le ftMM publie les nouvelles suivantes
Péra, le 19. On assure que les Russes ont
abandonné l'intention d'aller à Buyukdëré, à )a
suite des objections soulevées par la Porte, et le
traité ne stipulant aucun droit d'embarquement
surleBospfo'e.
Saint-Pétersbourg, !e 19. Le czar n'a fait re-
mise auxTurcs d'aucune partiedel'indemité qu'ils
ont à payer.
Les personnes les mieux informées ici démen-
tent les bruits d'un traité secret entre la Russie
et la Turquie.
Corfou. le 19. Un mouvement pour faire pla-
cer l'Albanie sous la protection de l'Italie a com-
mencé à Bérat. Les Turcs ont arrêté le principal
instigateur de ce mouvement.
Le ~MMM, commentant les déclarations faites
tuer par le comte Andrassy à la Délégation hon-
groise, dit qu'autant qu'on peut en juger, ces ctarations indiquent que l'Allemagne exercera
son influence pour modérer les eo~ditionsde~a
Russie et qu'eues offrent les meilleures espéran-
ces d'une solution pacifique de cette crise.
Constantinople,lel9mars.
Saadoullah Bey partira à la On de cette semaine
pour Berlin..
poorBerlin. Berlin,le20mars.
La nouveUe d'après laquelle le docteur Falk,
ministre des cultes, pourrait donner sa démis-
sion par suite de combinaisons ministérielles ou
pour toute autre cause, est absolument dénuée de
fondement.. le 20 mars.
Rome, te 20 mars.
Rien de nouveau sur la crise ministérielle. <
Le Pape a ordonné que la réunion du prochain i
consistoire ait lieu avec les mêmes formalités que
celles qui étaient pratiquées avant t8M.
Après les lois sur le colportage et
sur l'état de siège, il reste au Sénat à
discuter la loi d'amnistie pour les crimes
et les délits commis par la presse pen-
dant la période du 16 mai la discussion
est à l'ordre du jour. On sait com-
ment la commission a amendé, transformé
et, à notre avis, dénaturé le projet primitif,
déjà adopté par la Chambre. Deux change-
mens principaux avaient été proposés
l'un portait sur les dates limitatives qui.
réduisent l'amnistie aux délits commis
depuis le 16 mai jusqu'au 14 décembre
de l'année dernière; l'autre était rela-
tif aux amendes acquittées, dont le
projet de loi ordonne la restitution.
Lacommission du Sénata nommé d'abord
un rapporteur favorable aux deux amende-
mens, un membre de la droite pùre~ M. d~
Vëntavon. Mais bientôt elle a été prise
de scrupules. Le mouvement de recul qui
se produit à droite, ou, pour mieux dire,
l'apaisement qui se produit partout, a
pénétré jusque dans s.on sein. M. Bat-
bie lui-même a reconnu qu'il était dii6-
cile de remplacer dans une loi d'amnistie
une disposition bienveiïïante par une
disposition malveillante et rigoureuse. II
a admis le principe, incontestable pour
un jurisconsulte, que l'amnistie faisant
disparaître le crime ou le délit jusqu'à la
dernière trace, où il n'y a plus de faute
il était difEciIe de maintenir une punition.
En conséquence, les amendes doivent être
restituées, a moins que par une clause
expresse la loi ne décide le contraire.
M. de Ventavon a protesté. Sa conscience
ne lui a* pas permis de rapporter
une loi qui contient une disposition
r~ semblable. Soit La commission a nommé
it un autre rapporteur, M. Batbie, et noua
allons assister à une métamorphose nou-
velle de ce Protée politique. L'homme de
combat est devenu l'homme de la dou-
ceur et du pardon par excellence, à tel
point qu'il faut le retenir et le modérer
dans la'voie où il s'est engagé, et où il se
précipite avec l'ardeur d'un néophyte.
n M. Batbie trouve trop étroite l'amnistie
du projet de loi; les deux dates limitatives
le gênent, il veut supprimer la première et
reculer la seconde. Eh quoi! dit-il, seriez-
L- vous moins que nous clémens et humains?
t On nous a demandé de nous opposer à la
ti restitution des amendes alors même que
notre esprit nous aurait portés à le faire,
notre sensibilité naturelle ne nous l'aurait
pas permis. A notre tour, nous invitons la
gauche à un assaut de longanimité. Le j
gouvernement veut pardonner beaucoup,
nous proposons de pardonner davantage.
Nous pardonnerons tout; nous passerons
l'éponge sur le passé le p!us lointain.
N'admirez vous pas la tendresse de
ce projet ? Résisteriez-vous à partager
les sentimens qui nous l'inspirent ?
l Nous espérons bien que le Sénat y ré-
sistera. Ce que le gouvernement lui de-
mande, ce n'est pas de montrer à l'égard
de la presse une bienveillance que M. Bat-
bie nous permettra d'appeler banale.
Une amnistie est une résolution politique
sérieuse et grave, qui doit être profondé-
ment réfléchie avant d'être prise, qui
vient sans doute d'une raison clémente
mais ferme, et non pas seulement d'un
cœur trop enclin aux émotions douces.
L'amnistie qui n'aurait d'autre mobile
que le plaisir de pardonner et d'oublier
serait un acte de faiblesse, et peut-être
même d'immoralité.
Ce n'est pas sans motif que la Constitu*
tion a décidé qu'une disposition sembla-
ble serait toujours le fait de la loi.
Une loi, avant d'être votée, traverse l'é-
preuve de deux discussions publiques
dans des Chambres différentes. Le gou-
vernement est amené à dire dans quelle
pensée il l'a présentée le Parlement d'a-
bord, l'opinion ensuite sont juges de
ses explications. Serait-ce une chose
insignifiante et que l'on pût se per-
mettre par pure bonté d'âme, que de
détruire l'œùvre de la justice du pays?
Quoi Des crimes ou des délits ont
été dénoncés aux tribunaux la magistra-
ture a fait son devoir, elle a appliqué les
lois, elle a frappé les coupables. Rien, à
coup sûr, n'est plus respectable Et voilà
maintenant que l'on propose de revenir
sur la chose jugée et d'opposer une am-
nistie à des jugcmens définitifs. Pourquoi?
Ah certes, on a le droit de le demander.
On le demandera sans doute au gou-
vernement mais, Dieu merci il ne
sera pas en peiné de le dire. Il rappellera
dans quelles circonstances des écrivains,
égarés par un entraînement légitime, par
des passions souvent très nobles et très
généreuses, ont dépassé la mesure que
la prudence des lois assigne à l'ex-
pression de la pensée. La provocation, on
le sait, était partout; le mauvais exemple
était donné avec impunité par de honteux
pamphlets que leur caractère officiel
rendait plus méprisables. Si quelques
écarts de plume se sont produits alors,
quoi de plus naturel et de plus excusa-
blé? Les tribunaux ont sévi pourtant;
ils ont bien fait, ils ne pouvaient pas faire
autrement; les lois étaient formelles, il (
fallait bien les appliquer. De là est venue <
la nécessité de l'amnistie. Mais ces temps 1
troublés ont-ils été amenés par une série i
d'événemens d'abord inaperçus? Est-ce s
par un crescendo insensible que nous <
sommes arrivés à l'état d'exaspération (
dont le triste souvenir est encore dans 1
toutes lesmémoires? Est-il impossible d'as- i
signer à la période dont il s'agit un commen- (
cement et une fin? Le 16 mai nous a surpris {
comme un coup de foudre la veille, tout
était calme; le lendemain, tout était en
feu. Cela a duré très exactement jusqu'au
14 décembre, pas un jour de plus. Voilà
pourquoi le gouvernement a proposé d'en-
fermer l'amnistie entre les deux dates du v
16 mai et du 14 décembre.
Mais la commission supprime d'un trait a
de plume ces deux poteaux indicateurs v
elle veut que l'amnistie couvre les dé- 8
lits et contraventions commis avant le d
16 mai et après le 14 décembre. On lui de- n
mandera aussi pourquoi. Que répondra q
M. Batbie?
Est-ce qu'avant le 16 mai, est-ce qu'a-
près le 14 décembre, l'attitude du gouver- r
nëment a été de nature à provoquer un s<
soulèvement dans l'opinion? Y avait- s<
il une lutte ardente entre les pou- t<
voirs publics, ou bien entre l'un d'eux et
le pays? La multiplicité des poursuites et
des condamnations révélait-elle alors un
état irrégulier et violent ? Pas le moins du °°
monde! Le calme était partout avant le
16 mai, sauf dans quelques imaginations dé- tï
voyées et dans quelques esprits à projets, p~
Quant au gouvernement, que demandait- d<
il à cette époque et qu'a-t-il demandé T
après lé 14 décembre? Rien autre chose ét
que ce respect au moins apparent que
l'on doit toujours au gouvernement de
son pays. Mais le gouvernement a-t-il été -°
sévère, dur, persécuteur dans une exi- g;
gencc aussi naturelle? Qu'on en juge Avant se
lu t6 mai, il n'y a pas eu pour ainsi dire il
de procès de presse, et l'on ne cite guère
L d'autre cas que celui d'un journaliste bo-
napartiste qui, ayant été condamnée à
t deux mois de prison, a depuis été gracié.
L'amnistie, & cette date, ne s'appliquerait
donc à personne. A qui s'appliquerait-elle
après le 14 décembre et jusqu'au l~jan-
vier ? Nous avons lu alors et depuis, parti-
culie rement dans les journaux de l'Appel
t au peuple, de furieuses diatribes contre
le gouvernement de la république, son
Président et ses ministres. Naguère en-
core, à l'occasion du 16 mars, anniver-
saire de la naissance du prince impérial,
tel journal publiait un numéro-surprise
qui était des plus surprenans, A-t-on
poursuivi? La justice a-t-elle été saisie?
Non. Les vaincus de la lutte électorale
ont eu tout le temps qu'ils ont voulu
pour maudire leurs juges, et aujourd'hui
que ce premier moment d'émotion et
de colère devrait être passé, ils maudis-
sent toujours, ils injurient, ils insultent.
On leur répond par l'indifférence la plus
parfaite, et il n'est pas mauvais que le
pays s'habitue à entendre certaines choses
sans y faire attention elles ne méritent
pas davantage. Mais, en tout cela, nous
cherchons en vain à quoi une amnistie
pourrait s'appliquer. Nous sommes éton-
nés qu'un conservateur aussi résolu que
M. Batbie ose la proposer, et qu'il fasse
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l'autorité de la magistratare, la stricte
application des lois, devant l'intérêt.
mais, vraiment, nous ne savons devant
quel intérêt Ce n'est pas celui des per-
sonnes, puisqu'il n'y a pas eu de pour-
suites ou presque pas. Quelle peut donc
être l'idée de M. Batbie et de la commis-
sion ? 9
On aurait tort, on s'égarerait dès le
premier pas si l'on attribuait à des hom-
mea qui ont donné tant de preuves d'im-
passibilité stoïque une vaine recherche
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blesse, et l'esprit trop 6n pour chercher la
popularité sur cette piste. Leur but est
tout différent. Ce qu'ils veulent, c'est
qu'il ne soit pas question du. 16 mai
dans la loi d'amnistie. Ce qu'ils vou-
draient, ce serait noyer leur aventure
personnelle dans une série indéterminée
d'événemens. Ils remontent dans le
passé aussi haut qu'ils peuvent monter
ils se perdent dans la nuit des temps.
L'amnistie n'aura pas de commencement
mais il faut qu'elle ait une fin. On ne peut
pas, dès aujourd'hui et jusqu'au mo-
ment du vote, donner aux journalistes
une indulgence plénièrepour les péchés
qu'ils commettraient. L'amnistie s'arrê-
tera donc au 1" janvier 1878 c'est
à-dire que M. Batbie l'aura prolongée
de quinze jours. Voilà, certes, une belle
conquête A qui profitera cette quinzaine?
A personne; mais qu'importe? Croit-on
que M. Batbie et la commission aient été
sérieusement préoccupés du désir de par-
donner aux autres? Ils pensent bien au~
autres! Ils pensent à eux. Ils pensent au
16 mai, et ils ne veulent pas qu'on en
parle. Tout le reste, dans leurs argu-
mens, n'est que prétexte et sophisme.
Par malheur, l'amnistié n'a qu'une rai-
son d'être le 16 mai. Hors de là, elle n'a
plus ni sens ni morale le gouvernement
n'aurait garde de la proposer, le Parlement
ne lavoteraitpoint. Comment douter du vote
du Sénat? La Chambre haute est entrée
dans le courant de l'opinion et elle ne s'en
écartera pas. Elle se rappellera sans doute
qu'elle a permis la dissolution de l'an-
cienne Chambre, et autorisé la consulta-
tion politique qu'on voulait adresser au
pays mais les abus, les actes de pres-
sion, les violences de tout genre qui ont j J
eu lieu ensuite, les a-t-elle autorisés et (
conseillés? Veut-elle en prendre la res-
ponsabilité rétrospective? On lui donne )
l'occasion de se dégager nettement de
cette responsabilité qui n'est pas sienne <
elle ne manquera pas de la saisir. t
FRANCIS CHARMES. J
On nous écrit de Londres, le 17 mars
La raison d'Etat vient de forcer le gou-
vernement de l'Inde à porter atteinte à la li-
berté de la presse indigène. Une mesure lé-
gislative, récemment votée par le Conseil du
vice-roi, soumet les journaux rédigés en lan-
gue étrangère à une juridiction sommaire
des plus draconiennes, et cela aûn de répri-
mer promptement les tentatives de polémi-
que séditieuse ou diifamatoire. A l'avenir, le
~M~Wc~ ms~M~~ aura le pouvoir, avec la
sanction du gouvernement local, de requérir
l'éditeur de feuilles indigènes de prendre
l'engagement, sous caution, de ne plus lais-
ser publier rien qui soit < objectIonaMe'
sous peine de forfaire à la caution. L'édi-
teur a cependant l'alternative de s'obli-
ger par écrit à soumettre les épreuves
de ses articles a un censeur désigné. Le
gouvernement se trouve ainsi avoir la haute
main sur la presse; le seul district de Madras
est excepté pour le moment. H faudra voir
s'il usera avec discrétion des moyens de con-
trôle et de défense que lord Lyttpn déclare im-
périeusement demandés par l'intérêt suprême
de la sûreté publique. Il n'y a pas de doute
que le langage des organes indigènes n'ait
été, dans les derniers temps surtout, de na-
ture à porter atteinte à la considération des
Anglais, ni que ces journaux aient plus d'une
fois prêché la désobéissance de plus, les riches
indigènes sont attaqués par certaines feuilles,
et, afin d'éviter le renouvellement de ces per-
sonnalités, ils consentent à payer les éditeurs.
Il est permis de se demander si deslôis sévères.
remettant les délits de presse aux. tribunaux,
n'auraient pas été plus efficaces contre la sé-
dition et le chantage que la mesure nouvelle,
si remplie d'arbitraire.
Le conflit constitutionnel qui bouleverse
si violemment la colonie de Victoria, en Au-
stralie, préoccupe les esprits dans la métro-
pole. La situation y est des plus tendues, et
si la lutte entre les deux Chambres a éclaté
sur une mesure financière, il faut aller plua
au fond des choses pour en comprendre toute
la gravité. Depuis deux ans environ, le pou-
voir se trouve aux mains des démocrates, qui
ont la majorité dans la Chambre basse, l'As-
semblée qui reprësentg l'élément populaire,
tandis que le Conseil, équivalent d'une Cham-
bre haute, est formé des propriétaires du sol.
La vraie raison de la crise, c'est une question;
agraire. Le ministère, à la tôto duquel figure
M. Berry, a pour programme de mettre un
frein à l'accumulation du sol aux mains de
quelques personnes, et, dans ce but, on a établi
une taxe progressive, ruineuse pour les déten-
teurs de grandes propriétés. Victoria, comme
les autres colonies australiennes, a pour
source de revenu la vente des terres, qui ont
fini par être monopolisées par le petit nom-
bre. Sur 800,000 habitans, 38,SOO seulement
sont détenteurs du sol 16 millions d'acres
ont été vendus, et un million à peine est
entre les mains des cultivateurs; le reste ap-
partient à des spéculateurs. En 1874, 864 per-
sonnes avaient en fermagedel'Etat 24 millions
d'acres.
La politique de M. Berry et de ses parti-
sans a eSrayé les intérêts opposés au mor-
morcellement, et la Chambre haute a provo-
qué le conflit. Il était d'usage, depuis sept
ans, que les membres de l'Assemblée reçus-
sent une indemnité de 300 livrés par an. Jus-
qu'ici la loi qui réglait cette dépense passait
sans opposition. A la dernière session, le Con-
seil l'a rejetée. Sur l'avis de M. Berry, la Cham-
bre basse ne s'est pas tenue pour battue; elle a
fait entrer la loi dans le budget, obligeant par
la la Chambre haute, qui ne peut altérer les me-
sures financières votées par l'Assemblée, à
accepter l'ensemble du budget ou à les rejeter
en entier. Le dernier parti a été adopté et le bud-
get rejeté en bloc. Tel a été le premier acte de la
crise. En dehors et au-dessus de ces pouvoirs ri-
vaux, il y a le gouverneur, nommé par la reine
et exerçant, sousi'autorité du secrétaire d'Etat
pour les colonies, les prérogatives de la Cou-
ronne. Sir G. Bowen est en fonctions depuis
quelque temps, et il a pris pour ligne de
conduite la neutralité et l'impartialité les plus
absolues. Se conformant au principe consti-
tutionnel, il a déclaré vouloir suivre l'avis de
ses ministres responsables, et, lorsque ceux-ci
ont commencé à renvoyer en masse juges,
fonctionnaires, employés du gouvernement,
sous prétexte que les fonds manquaient pour
les payer, il a laissé faire. Cette mesure ex-
trême a pour objet de forcer le Conseil à. re-
venir sur sa décision. Y réussira-t-on ?
D'après les nouvelles les plus récentes,
un compromis aurait été bâclé entre les
partis en lutte. Les conservateurs de la colo-
nie ont accusé M. Berry de conduire l'Etat à
l'anarchie et lui ont attribué le projet d'ouvrir
les prisons, les maisons de fous, de licencier
la police et tes douaniers, bref, de fomenter le
désordre, tandis que les démocrates approu-
vent sa conduite et traitent les imputations
lancées contre lui de pures calomnies. Cet
état de choses n'aurait pu se prolonger sans
amener une intervention de la métropole. Le
Parlement anglais va probablement s'occuper
de ce sujet, aussitôt que les documens et dé-
pêches concernant Victoria auront été im-
primés et distribués. °
N La discussion qui a lieu chaque année dans ·
la Chambre des Communes sur l'abolition de
la peine de mort a été cette fois moins inté-
ressante qu'à l'ordinaire. Les partisans de Ta-
bolition ne se sont trouvés que 64 et ont éM
battus à une forte majorité, dans la proportion
de 4 contre 1. On dirait que leur cause a
perdu du terrain. L'opinion générale n'est
pas en leur faveur, e w ;1 Il 1
On télégraphie de Pesth, le 19 mars, à la
< On annonce ofScieusement que les diver-
gences d'opinion entre la Russie et l'Autri-
che s'accentuent depuis quelques jours, et
que les chances d'une entente ont diminué, a
On télégraphie de Tienne, le 19 mars, au
même journal
« La réunion du Congrès devient de moins
en moins probable, parce que la Russie et
l'Angleterre persisteraient à faire échouer ce
projet plutôt que de renoncer à leurs prin-
cipes. D
On télégraphie de Vienne, le 18 mars. au
7'~M~ de Berlin:
« Les bruits relatifs à.la retraite du comte
Andrassy persistent, bien qu'ils se soient un
peu affaiblis. On dit que l'empereur et son
premier ministre ne sont pas du même avis
en ce qui concerne les relations de l'Autriche
avec l'Angleterre.
» Le comte Andrassy veut l'alliance austr&-
anglaise avec toutes ses conséquences, y
compris laguérre; l'empereur veut maintenir
l'alliance des trois empereurs, à laquelle il
sacriûera, s'ille faut, le comte Andrassy.
a La question du Congrès est dans un triste
état. Les ctoses peuvent, il est vrai, s'amé-
liorer, mais il est plus probable pour le mo-
ment que le Congrès n'aura pas lieu. On
pense généralement à Vienne que nous som-
mes à Ta veille de quelque surprise.
ETRANGER
Ortemt
Les Russes déploient dès & présent en Rou-
méUe une grande activité, tant pour faire
face aux dangers que la guerre pourrait leur
faire courir, que pour préparer l'organisation
de la future Bulgarie.
Tandis qu'une partie de leurs troupes a fait
dans la direction de Constantinople un mou-
vement en avant qu'ils expliquent par l'in-
tention d'embarquer promptement la garde
impériale, les ordres ont été donnés en
vue de la construction d'un chemin de fer
qui relierait lamboli, tête de ligne du chemin
de fer d'Andrinople, au port de Bourgas, sur
la mer Noire. Cette nouvelle voie de commu-
nication permettrait d'expédier rapidement
au pied des Balkans ainsi qu'à Philippopoli
à Andrinoplë et sur la mer Egée, les trotipes
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