Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-14
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Type : texte texte
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Description : 14 mars 1878 14 mars 1878
Description : 1878/03/14. 1878/03/14.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~ËM'MON DE PARIS.
-ot'm.
?!? MS
~78.
JEt)M M MARS
i878.
JMfMAL DES BEBATS
ONS'ABOKBfE
Me des ÏTêtMs-SaintrGermain-t'AuMrMta, it.
PM~ ~E ~AB
Un an. Six mois. Trois moh.
Dén~tentNM. 80 fr. 40 tr. 20
PM-)S. 72Er. 36 &. M~
Lef!chaque mois.
~"w..
fm~tmotam~M. «Weeat.
Parla, H ee.
~<~)M~M~enfL~n~wm. apply M Cewte and C°, foreigD news-
.paperB o~Bce.
–MeMxy, Bawtett et C'F~ic}) t~ne CornhiU.
S. C., Lon~on ~A1. ~V: ~mitio ot l~sâ~
E. C~London, MM. W'mKh et 8?~
~M8trMid,WjC.l,ondoB. $
*P~~U€s, &i'o/~<« ~M MaMotb~ues de;! eares d~ chemins de fer belees.
A vatparaiso (Chili), chez M. Orestes L. TomeN.
-< 'ON S'ABONME
en Belgique, en itaHe,
dan: le Luxembourg, en Turquie,
on Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans te<
tégences du Maroc et de la Tunisie,
` en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris ou de
~MDdats-boste, soit internationaux, soit fr&nç&it,
en AUemagno, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous tes directeurs de postes;
et dans. tous les autres pays,
pMf l'envoi d'une va)eur payable &ï:
POMTMMS ET HTTËRAIMS
t Les MBonces aont reçaez
eh
S.ptacedetaBourse,
ttMbureaudu~eCKKAt.!
Les souscripteurs dont l'abonnement
~expire le 18 mars sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans renvoi du Journal.
j PAMS
MERCRED! 15 MARS
Nous n'avons pas parlé de l'Angleterre
~depuis quelques jours ce n'est pas que
..le travail qui s'est fait dans les esprits
n'y soit pas très intéressant et ne vaille
.~as la peine d'être signalé et étudié avec
'soin. L'opinion publique est vivement ex-
citée. Les journaux, les clubs, les mee-
'tings reproduisent le sentiment général et
~lui donnent un langage. L'esprit anglais
'est naturellement rassis, et il faut long-
temps pour l'émouvoir; mais aussi, lors-
qu'il est ému, il l'est sérieusement et pour
longtemps. L'impression qui domine au-
jourd'hui de l'autre côté du détroit <~t la
tristesse et l'inquiétude, avec ce caractère
-un peu sombre et sévère qui est particu-
'ii<"r aux Anglais. On s'en veut de s'être
latssé tromper; on en veut aussi à ceux
jtjui ont partagé les premiers et encouragé
terreur commune. M. Gladstone, le tribun
~acclamé ily a quelques mois, est devenu la
Victime expiatoire sur laquellese déchaîne
Aeressentttnent national. Nous ne pouvons
.pas plaindre beaucoup M. Gladstone il a
iMsnmé une responsabilité écrasante cette
tesponsHbitité l'écrase et c'est justice,
Nul plus que lui n'a contribué à égarer
~'Angleterre en la détournant des vieilles
et bonnes traditions pour la lancer sans
toussote sur un océan de paradoxes. Le
~.ort de M. Gladstone est d'avoir Uvré son
éphémère; il lui arrive maintenant ce qui
est arrivé à tant d'autres; il voit à son
tour combien la Roche tarpéienne est près
du Capitole. Menacé dans les rues par les
mains qui l'applaudissaient naguère,.il est
obligé de se jeter dans une voiture et de
se faire protéger par la police.. Ce qui
l'excuse un peu, ce qui le met au-des-
sus des vulgaires flatteurs de la foule,
c'est sa sincérité dont nous ne doutons
pas. M. Gladstone, doué d'une puissante
activité, infatué d'un orgueil sans bornés.
muni d'une science étendue mais mal di-
gérée, a le malheur d'avoir l'esprit faux.
Il admire trop vite toutes les nou-
veautés, il s'aveugle à tous les mirages
ses derniers engouemens sont le JM-
~'A< allemand et les importations ci-
vilisatrices faites en Bulgarie par les 's
'Russes. Il a perdu le sens anglais et s'est
noyé dans le cosmopolitisme îe plus ex-
tpavagant. Il a cru que, fort de ses con-
victions, il pouvait, en attaquant le mi-
nistère tory, entreteoir ses concitoyens
dans un sommeil et dans unè con-
dans un sommeil paisible et dans une con-
6ance entière à l'égard de !a question d'O-
rient,Les Angtaispedemandaientpas mieux
que de &e laisser bercer aux accens de cette
voix éloquente et soporinque; mais les
événemensles ont réveillés en sursaut.
Ils reconnaissent maintenant les fautes
qu'on leur a tait commettre, et ils ne par- )
donnent pas a leurs mauvais conseillers.
Dans toutes les classes de la société la
colère est la même, et l'on sait quelles
formes amères ou violentes prend la co- j i
1ère anglaise. M. Gladstone est en péril .<
dans les rues; dans les meetings aristo- t
cratiquesil peut s'entendre traiter d'agent (
de la Russie par un grand seigneur tel (
que le duc de Sutherland. Pour dé-
tourner sans doute les passions exci- <
tëes contre lui, il annonce qu'il ne se n
mm~ MJOUMALDESMMTS
Dû 14 MARS 1878.
REVUE DES SCÏENCES.
Découvertes et inventions A l'Académie des
Sciences de Paris. Le phonographe de
~M. Edison. Une machine, indiscrète qui
écoute, enregistre les mots et tes répète a. vo-
.)onté. Premier spécimen. Un sténographe.
et un orateur mécaniques. Une expérience à
'l'institut. Voix de ventriloque. Descrip-
tion du phonographe. L'instrument enroifis-
ti'e l'accent et les fausses notes. Fidélité
scrupuleuse de !a reproduction. Chronique
du téléphone. Derniers perfectionnemens.
Expérienc.)-s a Ctermont-Ferrand. Lignes té-
'léphoniques de l'Ecole d'artillerie et de l'Ob-
servatoire du Puy-de-Dôme. Le téléphone
peut recueillir )cs dépêches transmises sur un
(u voisin.–Téléphone à triptos membranes.
Téléphone a ticelles. Téléphone & grande
portée de MM. Poltand et Pami.er.–Aug- `,
mentation du volume de la terre par la chute
.des aérolithes. Les globules ferrugineux
jde l'atmosphère.
Lundi dernier, à la. sé&oce de l'Acadë-
mie des Sciences, M. le comte do Moncel
a placé sous les yeux de l'assistance la
première « machine parlante e que nous
ayons reçue en France, le phonographe
de M. Edison, assurément l'âne des plus
glandes curiosités de notre époque (i).
Le phonographe est un instrument qui i
écoute, enregistre la conversation et la
reproduit ensmte à volonté, autant de ]
(l) JoMMis~ ~M F~ 24 janyter~.878. i
représentera pas devant ses électeurs de
t Greenwich. Leçon cruelle, mais hélas!
B méritée. Ainsi Snissent tous ceux qui sa-
r crinent les intérêts permanens de leur
pays à leur popularité ou & leurs fantai-
sies personnelles.
Dans le Parlement, le sentiment publie
se traduit par des propositions diverses
dans la forme, identiques au fond. On se
demande quelle sera l'attitude de l'Angle-
terre au Congrès, dans quelles conditions
e!!e s'y présentera, avec quel programme,
9 et enfin si elte ne sera pas obligée d'en
sortir en refusant de prendre part à une
œuvre qu'elle ne saurait sanctionner.
C'est au ministère que toutes ces ques-
tionssont adressées il y répond comme il
t peut, c'est-à-dire tant bien que mal. Un ora-
leur spirituel caustique et d'ailleurs plein
de bon sens, héritier d'un nom très illustre.
sir Robert Peel. faisait récemment à
'a. Chambre des Communes une motion
ijour inviter lord Derby à représenterluir,
même au Congrès sa politique at–
tendu qu'aucun autre ministre ne pou-
vait être présumé en pénétrer les mys-
'érieuses profondeurs. Toutefois, Io''d!
<)erby a subi depuis quelques jours
l'influence de l'air ambiant, et son lan-
gage s'est un peu dégagé des brouillards
qui lui étaient habituels. Ses derniers dis-
cours présentent une sorte de programme
r''p!omatique, et on peut y chercher avec
ftOnt les idées du gouvernement anglais sur
la situation actuelle de l'Orient, et sur la
conduite qu'il lui convient de suivre dans
ië prochain Congrès. D'abord, l'Angle-
terre entend que les traités actuels
soient pris pour point de départ dans
les délibérations du Congrès, et qu'on
les tienne pour valables jusqu'à ce qu'ils
aient été remplacés ou corrigés. Pren-
dre un traité pour point de départ,
cela veut dire sans doute qu'on s'en
éloignera, mais pas trop, mais non p.'s
dans une direction quelconque, mais noj
pas a perte de vue. Il faudra donc; d'après
ie plan angtais, que les Russes soumettent l
intégralement tout le traité dé Sah-Stefano
aux délibérations du Congrès, et ce traité
sera en quelque sorte passé au crible
du traité de Paris de 18S6 et de la
convention de Londres de 187~. Donc,
point de départ: les traités actuels. On y
fera sans doute quelques modincations,
mais dans quel sens? Le nouveau système,
dit lord Derby,devras'inspirersurtout, non
pas des intérêts russes, mais des intérêts
européens; phrase générale, dont tout
le monde saisit le sens. De plus, ce sys-
tème devra établir une balance égale en-
tre les diverses races et les croyances
différentes des chrétiens d'Orient. Que si-
gniSe ce dernier point? Le ~m~ l'expli-
que dans un grand article où il passe en
revue et où il commente toutes les décla-
rations de lord Derby. Il n'a sur cha-
cune que des éloges a faire. Prendre les
traités existans pour point de départ et j a
aussi pour critérium; n'admettre que les ) o
modiScations consenties par l'Europe; <
discuter article par article le traité 1
de Saa-Stefano, même l'indemnité de
guerre qui intéresse tous les créanciers t
de la furquie; étudier en commun les <
questions qui se rattachent à l'étendue et i
à l'organisation de la Bulgarie fumre et t
à la durée de son occupation, par les Rus- c
ses; s'opposer à l'expulsion et à la spolia- <
tion des musulmans tout ceta plaît beau- [
coup au journal de la Cité. Mais &on 1
enthousiasme éclate lorsque lord Derby. ) 1
sous prétexte de maintenir la b~dance a
égale entre les diverses races chrétiennes, <;
montre pour les Grecs un intérêt tout par- d
fois qu'on veut, avec le timbre, l'accent, r
tous tes détails de prononciation des in- 1
terlocuteurs. C'est une merveille, r
Les résultats qu'il produit sont si ex- i
traordinaires que quelques personnes se i
sont demandé s'ils étaient bien réels et si
les physiciens qui avaient déjà entendu {;
parler l'appareil n'avaient pas été dupes c
de leur imagination. Nous pensons que u
maintenant elles ne conserveront plus au- c
cun doute. On a pu voir lundi, a. l'Insti-
tut, et entendre très bien réformante ma- p
chine de M. Edison, qui figurera, du F
re~-te, parmi les plus belles inventions de p
l'Exposition universeUe.
L'instrument avait été déposé devant le l<
bureau de l'Académie, sur une petite
table. C'est à peine volumineux comme é
un accordéon, à peine long de 1 mètre et d
large de 20 centimètres; c'est presque f;
mignon et coquet. Un aide de M. Edison, h
sur la demande de M. du Monce!, s'assit g
devant la tabie et prononça très distinc- t(
tement, à portée du petit, porte-voix de d
l'instrument, la phrase suivante « Le q
phonographe est très honoré d'être pré- u
sente à l'Académie des Sciences. » q
On réclama le silence. L'aide introduisit le
dans le porte-voix un grand cornet accus- n:
tique en carton. Il fit fonctionner la ma- d
chine, et tout à coup, au grand étonne- o
ment de l'assistance, on entendit le pho-
nographe répéter d'une voix très nette, c<
un peu nasillarde mais distincte « Le a
phonographe est très honoré d'être pré- h
sente à l'Académie des Sciences. » si
Les applaudissemens éclatèrent dans si
toute la salle.
L'aide de M. Edison est Américain il c~
parle le français parfaitement, mais avec
un petit accent. La machine reproduisit d
Ij'accent avec une fidélité surprenante. La e
3 ticulier. Enfin voilà donc une idée poli-
tique, pratique, patriotique et sensée nu
moyen efficace de limiter l'invasion russe
r en Orient, en opposant l'iotluence grec-
que à l'influence slave Telle paraît être,
en effet, l'intention de lord Derby, et l'on
sait qu'il a. demandé l'admission d'un plé-
nipotentiaire grec au Congrès. Lorsque
cette dernière communication a été faite
aux deux Chambres, elle a été couverte
d'applaudissemens. y
Hâtons-nous de le dire, l'idée de lord
Derby est juste, elle est saine, elle mérite
d'être encouragée. Otez les Turcs de l'O-
rient, qu'y reste-t-il ? Une quantité con-
fuse de petites races plus ou moins inté-
rossantes, ambitieuses, avides, et qui rê-
vent toutes la domination sur les races et
t surlea-pays voisins. Les Turcs, il faut le
dire, ont rendu depuis longtemps service,
sinon à là civilisation, du moins à l'ordre
matériel, en exerçant sur toutes une police
uniforme, et en maintenant entre elles,
dans un autre sens il ësfvrai que celui de
lord Derby, une balance égale. Les Turcs
avaient les défauts mais aussi les avantages
des gendarmes: un peu violens, un peu bru-
taux, mais avec le sentiment de leur su-
périorité et les moyens de la faire respec-
ter. On peut se les représenter comme des
gendarmes sans tribunaux, ce quiestcertai-
nement une lacune regrettable, mais avec
uneorganisationmilitaireet presque féodale
quileurassurait une incontestable autorité.
Ils ont abusé de leur force; leur domina-
tion, dénoncée par les Russes, est aujour-
d'hui réprouvée; on cherche autre chose à
mettre à la place. Soit ) Cherchons comme
l'Angleterre. Parmi les races qui se présen-
tent au concours pour remplacer les Turcs,
les Grecs tiennent incontestablement le
premier rang. Ils sont intetligens, alertes
d'esprit et de corps, actits, éclairés. La
différence est grande entre un Grec de
Salonique ou de Kavala, et le Bulgare
voisin. La race bulgare est la race molle
et malléable entre toutes simple ma-
tière à pétrir sous la main des' Russes.
On conçoit que l'Angleterre, qui s'intéresse
aux Grecs, et qui a bien raison, s'indi-
gne à la pensée que les Grecs seront,
sur un grand nombre de points, confon-
dus avec les Bulgares, et soumis même à
la domination bulgare, C'est-à-dire à
l'administration russe. Le projet de lord
Derby, l'idée dominante de sa politique,
est de démêler les Grecs des autres races
chrétiennes, et de leur donner par des
agrandissemens territoriaux une influence
plus grande a6n d'arriver plus tard à l'in-
fluence prépondérante.
Nous applaudirions à ce plan si nous
voyions très bien comment lord Derby
en assurera l'exécution. Si l'on pouvait
donner Constantinople aux Grecs, ce se-
rait sans doute un dénoûment heureux
mais est-ce qu'on le peut? Leur donner la (
Thessalie et l'Epire il en est sérieuse- n
ment question, ne serait-ce pas com-
mencer le partage complet de la Turquie,
et dès tors ne serait-il pas à craindre que
les Russes n'entrassent aussitôt à Con-
stantinople et ne s'emparassent pour
toujours des détroits? 7 Qui les en
empêcherait? Cet intérêt que l'on té-
moigne aux Grecs préparera peut-être
une solution pour l'avenir; mais ce t
qu'on propose aujourd'hui n'est pas
une solution, c'est un expédient, ex- È
pédient dangereux, peut-être prématuré, s
Les Grecs sout-its prêts eux-mêmes pour ',j,
le rôle qu'on veut leur faire jouer? Le ~s
gouvernement anglais fera bien de réflé- iç t
chir à tout cela avant d'aller trop loin t
dans la question grecque. Certes, s'il
ressemblance était te!Ie, qu'un membre de
l'Académie, assez incrédule, ne put s'em-
pêcher de dire à demi-voix « Mais c'est
impossible, la machine n'y est pour rien;
il y a ici un ventriloque, a
On pria M. du Moncel de prendre la
place de l'aide de M. Edison et d'expéri-
menter l'instrument à son tour. « Nous re-
mercions M. Edison, dit M. du Moncel, de
nous avoir envoyé son phonographe. ')
Bien que M. du Moncel n'ait peut-être
pas prononcé cette phrase assez près de
l'embouchure, quand on ut marcher i'ap-
pareil, l'Académie put néanmoins très <
bien distinguer les mots répétés très 6dè– i
lemeut par la machine parlante.
La voix qui sort de l'instrument est 1
évidemment altérée; ce n'est plus ta voix 1
de la personne: elle est plus grê)e,p!us (
faible, métallique mais c'est comme une (
image parfaite de cette voix, une photo- (
graphie réduite en quelque sorte, avec i
tous les détails, toutes les imperfections i
de la prononciation. Rien de si étrange g
que d'entendre le petit appareU répéter c
une conversation prononcée et enregistrée r
quelques instans auparavant. On a toutes i
les peines du monde à ne pas croire à une
mystification. Il semble qu'une personne de l'assistance imite la voix et répète la i
conversation, e
La machine est cependant si simple de 1
conception et de construction, qu'il n'est c
aucun physicien qui puisse s'étonner un €
instant, après l'avoir vue, des enets sai- g
sissans auxquels elle donne lieu. Elle est c
si singulièrement simple, qu'on se deman F
dera même maintenant, comme toujours, c
comment on n'y avait pas songé plus tôt. c
Une membrane vibrante comme celle r
d'un téléphone est placée à la base d'une f
embouchure. La membrane porte en son r
est impossible de maintenir plus longtemps
les Turcs en Europe, ou si on ne peut les
y maintenir que sous la suzeraineté réeMe
de la Russie, nous comprenons que l'An-
gleterre recoure & la Grèce, au risque de
précipiter les évënemeng. Mais en sommes-
nous là? II faut penser aux contre-coups
qu'une politique semblable peut. produire;
est-on à même d'y parer ? De quel œil la.
Russie verra-t-elle ce que l'Angleterre
prépare ou propose? Que! enet produi-
sent à Saint-Pétersbourg les déclarations
de lord Derby au Parlement? Il importe
de s'en préoccuper, et nous y revien-
droas.
BOURSE DE PARM
CMtare t< 12. )3 3 Ham~e B~Mt
<<
Comptant. 7~6S. 743212 .321.2
Fin cour 7«2.~2 74371/2 .2S.
AM<~))).
C~Stptant 103 70 104 30
ComptFinconr.l)033.llo 71/2 .2712 2
MUTB BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. no fr. l? 1/2, li}, 09.
3 0/0. 74 ir. 32 1~2, 2S, 30.
S 0/0 turc. 8fr.3B.
Hongrois 60/0. 7S3/4.
Florins (or). 637/8,
Egyptiennes 6 0/0.. 156 fr., 13!! fr. 621/2.
Extér* espagnole.. 133/8.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
<'Vienne,lel3mars.
"Il n'est pas douteux que le crédit de-
mandé par le comte Andra'sy sera voté. On
a remarqué l'attitude sympathique des Délé-
gations vis-à-via du mini-tre de la guerre, et
certainement la crédit extraordinaire ~e
3 millions de florins demandé pour l'armée
lui sera accordé.
a Les conditions de paix de la Russie se-
ront connues ici lundi; elles seront commu-
niquées par le prince TJrusofT, qui passera par
Vienne en rejoignant son posta à Rome.
Le comte Andrassy a proposé de fixer la
réunion du Congres entre le 25 et le 31 Eiars.
Mais il reste encore deux difficultés à apla-
nir, l'Angleterre demandant que io traité de
Han Stefano soit discuté dans toute son éten-
due, et la question de ~'admission de la Grèce
et des pnncipautés au Congrès attendant
une solution. Cette question sera probable-
mont résolue en ce sens que la Grèce, la Rou
manie, la Serbie et le Monténégro seront in-
vités seulemfnt au cours dea délibérations,
car une invitation régulière ne peut être
adressée qu'aux puissancessignataires. B
Les renseignemeas que nous recevons de
divers côtés s'accordent & représenter l'An-
gleterre comme résolue à faire du droit de
discuter la totalité du traité de paix une con-
dition sine gM% Mo% de sa participation au
Congres.
TéM~apMe px~vée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Saint-Pétersbourg, le 12 mars, soir.
Le 6W
(Messa. ie <2 mars.– Hier soir, le général Igna-
uetr et Réouf Pacha sont arrivés ici. Ils sont re-
partis aujourd'hui à deux heures de l'après-midi,
pour Saint-Pétersbourg.
Saint-Pétersbourg, le 12 mars, soir.
i Le JOKMM/ iSsM<-f~sion à la thèse des journaux anglais, tendante à
dire qu'il y a lieu de déclarer par avance que tous
!les. points du traité de paix de Constantinople
seront soumis a l'approbation du Congrès, et que
toutes les puissances doivent être tenues d'ac-
cepter les décisions du Congrès, s'exprime en ces
fermes:
« Le Congrès n'est pas un tribunal arbitrât ou
milieu un petit stylet qui vient s'appuyer
sur un rouleau horizontal, un cylindre en
cuivre de 20 centimètres de longueur envi- ]
ron. Le rouleau est placé entre deux sup- i
ports et monté sur une tige Sietée. Quand, <
à l'aide d'une manivelle, on fait tourner (
la tige filetée, elle progresse comme une s
vis dans son écrou, entraînant le cylindre t
d'un mouvement de transport lent et ré- t
gulier, en même temps qu'elle le fait tour- t
ner sur lui-même, j
Tout le monde sait qu'un stylet ap-
puyant sur un rouleau qui tourne et se v
déplace en même temps marque sur la s
surface une spire; de même, le stylet fixé s
a la membrane vibrante trace sur une a
feuille d'étain placée sur le rouleau de 1'
l'appareil une rainure en spirale. Quand I'
on parle, les vibrations de la membrane à
communiquent leur mouvement au stylet o
qui va et vient à son tour plus ou moins I:
vite et enregistre tout le long de la spi- f(
raie des points plus ou moins accentués h
sut l'é)Mn. Ces points constituent une l!
véritable écriture, reproduisant chaque s!
mot prononcé ce sont comme des notes n
marquées sur l'étain.
Quand on veut que l'appareil lise cette q
écriture, répète les sons, il suffit de'tour- d(
ner la manivelle et de faire revenir à l'aide B
de la vis le rouleau a son point de départ, u
puis de continuer à faire tourner la vis 0
comme on l'avait fait quand l'appareil sf
enregistrait la conversation. Le stylet va la
s'engager de nouveau dans la rainure le
qu'il avait tracée; il va repasser sur les m
petites aspérités et les petits creux
que la membrane, en vibrant, l'avait s(
obligea marquer sur la feuille d'étain; n~
mais, ensuivant ses contours, il sera p(
forcé tantôt de s'éloigner, tantôt de se il
rapprocher du roujeao et comme il est a
autre. It n'est qu'une réunion délibérant en com-
mun stir des intérêts soit communs, soit diver-
gens. Ses décisions seront d'autant mieux assu-
rées de ('adhésion général, qu'eues a'inspireront
moins de la jaiousie et de !a. méfiance, et davan-
tage des intércts généraux. Les décisions du
Contres ne seront pas prises a la majorité des
voix. Il est donc illogique de demander que cha-
cun déclare par avance vouioir s'y soumettre.
» Une exigence non moins inaccéptabto est de
prétondre que tous les points du traité de Con-
sto.ntinopte soient soumis au Congrès.
dé, Si la mission du Congrès doit être une œuvre
df paix- it faut que l'on écarte de ses délibéra-
tions toute question qui, n'ayant pas un carac-
tère européen, ne pourrait, si elle était soumise à
l'examen du Contrés, que provoquer une discus-
sion académique, a -Vienne, le 13 mars. 1
Vienne, le 13 mars.
La CMïf.~MM~MM ~oK~Me publie la dépêche
suivante
« Saint-Pétersbourg. le 13 mars. Aussitôt
après l'arrivée du général IgnatieiT et de Réouf
Pacha à Saint-Pétersbourg, c'est-à-dire vers le 16,
les conditions des préliminaires de paix seront
communiquées aux grandes puissances, e
Bucharest, le 13 mars.
On se préoccupe beaucoup ici de la clause por-
tant que les conditions préliminaires de paix se-
ront immédiatement obligatoires.
On t.e demande si ia. Russie, regardant comme
valable et suffisante l'autonsation de la Turquie,
ne prendra pas aussitôt possession de la Bessa-
rabie, et si l'Europe laissera faire la Russie mais
il est absolument inexact, ainsi que l'annonce la
Con'MMM<~Mce politique, que )es troupes russes
aient déjà occupé Ismaï), Cahul et Bolgrad.
Bucharest, le 13 mars.
L'accueil f.lit à Londres au prince Jean Ghika,
et d'autres indices, donnent lieu de penser qu'un
revirement en faveur de la Roumanie se produit
.en Angleterre, comme cela a lieu en Hongrie.
Bucharest, le 13 mars.
(0/~e~y.~ La navigation du Danube estdan-
gereuse seulement dans trois endroits: àCorobia,
à Tchernavoda et à Su)ina.
On travaille a enlever les torpilles et les mines
automatiques.
Les vaisseaux, jusqu'à l'enlèvement complet,
ne pourront passer sans danger que sous la di-
rection de pilotes russes.
Des stations sont établies où chaque bâtiment
peut demander des pilotes.
Les barrages en pierre de la Sulina sont déjà
praticables pour les bateaux tirant moins de
H pieds.
On espère que le barrage sera bientôt complé-
tement enlevé.
C'est demain que le Sénat doit discuter
la loi sur l'état de siège. Le rapport de
M. Delsol ne nous a pas appris grand'-
chose sur les motifs qui ont déterminé la
commission à changer du tout au tout le
caractère de cette loi. La simple compa-
raison entre le texte voté par la Chambre
et celui de la commission est infiniment
plus instructive: c'est pourquoi nous les
avons mis en regard l'un de l'autre il y a
quelques jours, et il suffit d'y jeter les
yeux pour reconnaître que les deux pro-
jets diSerent absolument de nature et pro-
cèdent d'intentions contraires. M. Delsol
semble croire, dans son rapport, que ]be
motif de M. Bardoux lorsqu'il a présenté
son projet, que celui de la Chambre lors-
qu'elle l'a voté, a été seulement de mettre
la législation sur l'état de siège en har-
monie avec nos lois constitutionnelles.
L'état de siège e~t réglé aujourd'hui par
la loi organique de 1849, laquelle se rap-
portait à la Constitution de 1848. La Con-
stitution de 1848 n'existe plus, elle a. été
remplacée par la Constitution de 1875 de
là vient la nécessité de çollationnerles
textes et de les,ajuster l'un à l'autre.
Bonne pensée, à coup sûr! mais est-ce là
tout ce que le gouvernement et la Chambre
se sont proposé ? On avait systématique-
ment, sophistiquement obscurci la ques-
tion de l'état de siège le défaut d'harmo-
nie entre la loi de 1849 et la Constitution
de 187 avait facilité d'étranges confusions
M. Bardoux a voulu dissiper l~s nuages,
et M. Delsol ne se propose pas un autre
but. La loi de M. Delsol n'est pas moins
claire que la loi de M. Bardoux, elle en
est seulement la contre-partie.
Il ne faut pas oublier dans quelles cir-
constances le projet de loi est né.
solidaire de la membrane, il faudra, bien
solidaire de la membrane, il. faudr a bien
que celle-ci s'écarte de sa position et y
revienne selon les allées et venues du
stylet. EUe vibrera, et ses vibrations se-
ront exactement la répétition de celles
qui ont enregistré sur l'étain les contours
suivis par le stylet. Chaque son sera ré-
pété, chaque mot sera prononcé avec
toutes ses qualités distinctives de hau-
teur, de ton et de timbre. Est-ce assez
joli?
L'appareil a une fonction double. La
vis tourne; on parle. La conversation
s'écrit. Le phonographe écrivant a fini
son rôle. Les paroles sont notées; il n'y
a plus qu'à enlever le papier d'étain. On
l'emporte, on le conserve. Puis, comme
l'écriture enregistrée serait peu commode
à décbiSfer, au lieu de lire, quand
on veut savoir ce qui a été dit, on place
la feuille sur l'instrument qui se trans-
forme en phonographe répétiteur, et ce-
lui-ci traduit l'écriture en sons il répète
la conversation. Après avoir écouté et
sténographié, il parle au commande-
ment.
On le voit, au fond c'est un mécanisme
qui présente un peu d'analogie avec celui
des boîtes à musique et des orgues de
Barbarie. Les notes sont enregistrées sur
un rouleau à l'aide de petites aspérités.
On tourne la manivelle, et les aspérités
se traduisent eu musique. Seulement, ici
la machine prépare elle-même son rou-
leau et fait toute la besogne automatique-
ment.
On reprochait au téléphone de ne lais-
ser aucune trace. F~a M~M~ Le pho-
nographe Edison écoute, transcrit et ré-
pète. ~(~t~);~M~ Pour la télégraphie,
il pourra sans doute présenter de grands
avantages.
Nous sortions d'une des périodes Jes plus
émues de notre histoire parlementaire. I.)*
pouvoir exécutif s'était follement lancé
dans une entreprise électorale où il ne
devait trouver que des déceptions. H l'a
compris mais trop tard Ses partisans
le reconnaissaient, ses journaux l'a-
vouaient dès les premiers jours. A me-
sure que le moment des élections appro-
chait, l'anxiété des hommes du 16 mai est
devenue plus vive, et l'exaltation de leurs
amis plus ardente. Alors la pensée de l'état
de siège s'est présentée a tous les es-
prits. II faut établir l'état de siège la. est
le salut! Tel était le langage de la plu-
part des journaux de la droite. Et
après les élections, lorsque le scru-
tin a été connu, les mêmes journaux
ont écrit Il aurait fallu proclamer
l'état de siège. C'est une grande faute
et une impardonnable faiblesse de ne
pas l'avoir fait; mais ce sera du mpina
uce leçon pour l'avenir.–Et pourquoi
le ~ministère n'avait-il pas établi l'état de
siège? Pourquoi avait-il résisté aux sug-
gestions de ses partisans ? Parce que la loi
del849,dansquelquesensqu'on]a retour-
nât, ne permettait pas de recourir à ce
moyen de gouvernement lorsque la Cham-
bre était dissoute. C'est là ce qui nous a
sauvés d'une dernière violence, violence
qui aurait été probablement inutile comme
les autres, mais qui aurait été très sensi-
ble à la presse républicaine ses jour-
naux ont été interdits sur la voie publi-
que, ils auraient été supprimés.
Aussi, le lendemain du jour où la nou-
velle Assemblée a été réunie à Versailles,
on s'est dit à gauche: La loi ne permet
pas d'établir l'état de siège pendant la
dissolution de la Chambre, et la preuve
en est que le gouvernement n'a pas osé
l'établir. Mais il faut réviser cette loi, lui
donner une rédaction encore plus nette,
en faire une loi organique non plus de la
Constitution de 1848, mais de celle d'au-
jourd'hui. Il faut qu'elle détermine avec
la plus grande précision dans quel cas
l'état de siège pourra être déclaré, par
qui, sous queues conditions et dans quel
cas aussi il ne pourra pas l'être. Par
exemple, si la Chambre est dissoute, l'état
de siège ne pourra jamais être déclaré.
–Voilà ce qu'a voulu M. Bardoux, ce qu'a
voulu le nouveau ministère, ce que la
Chambre des Députés a voulu également~
Mais la commission du Sénat et son rap-
porteur, M. Delsol, sont d'un autre avis.
Sans doute, ont-ils pensé, il est opportun
de réviser la loi, de la mettre en rapport
avec la Constitution, et de l'écrire dans le
français le plus intelligible, mais il faut
lui faire dire qu'en cas de dissolution le
pouvoir exécutif aura le droit d'établi).'
l'état de siège.
On le voit, il était impossible de preu.
dre plus exactement le contre-pied de la
loi primitive et de mettre le Sénat en op-
position plus formelle avec le sentiment
de la Chambre et du pays. La Chambre a
voté ujM loi libérale, M. Delsol propose
au Sénat de voter non pas seulement une
loi autoritaire, mais une loi dictatoriale. Le
dessein des droites est évident. Personne
pour le moment ne songe à recommencer
le 16 mai; du moins nous le croyons~
Mais que sera l'avenir? C'est ce que
tout le monde ignore. Les droites, qui
ont perdu leurs chances immédiates, qui
ont dû remettre la réalisation de leurs
espérances à une échéance lointaine les
droites ne perdent aucune occasion de
préparer peu à peu, un à un, les instru-
mens dont elles pourront se servir un
jour. Elles ont regretté de n'avoir pas
Le phonographe que nous avons vu
l'Académie a été apporté des Etats-Unis
sur un paquebot où les passagers étaient
nombreux. H a occupé les loisirs de la
traversée. On l'a fait parler du soir au
matin. H reproduisait les paroles qu'il
avait entendues à New-York avant le dé-
part, et l'on aurait juré que les personnes
qui les avaient prononcées étaient à
bord. Il paraît que l'on s'est beaucoup di-
verti duvant lui par un des passagers dont la voix
fit défaut sur une note haute et qui ter-
mina l'air sur un ton trop bas. L'appareil
Edison est indiscret et impitoyable. Quand
on tourna la manivelle, it reproduisit les
fautes avec une scrupuleuse exactitude.
Et chaque fois qu'on recommença, le pas-
sage défectueux reviot invariablement au
milieu des éclats de rire de l'assistance.
On fit parler un perroquet tout près de
l'embouchure. Le phonographe reprodui-
sit la phrase. Le perroquet recommença
de plus belle; l'instrument continua, et la
causerie aurait pu durer des heures entre
ces deux bavards si l'on n'y avait mis bou
ordre.
La belle invention de M. Edison aura
encore besoin d'être perfectionnée pour
que l'on puisse, en pratique, tirer d'elle des
résultais absolument sati.sfaisans;mais
telle qu'elle est, elle est déjà extrêmement
remarquable, et l'on peut certainement
considérer comme résolu le singulier pro-,
blème de la conservation et de la repro-
duction indéfinie de la voix humaine.~
L'heure des applications viendra, et tout
le monde pressent si elles seront nom-
breuses et surtout curieuses
Les expériences et les observatioas sur
-ot'm.
?!? MS
~78.
JEt)M M MARS
i878.
JMfMAL DES BEBATS
ONS'ABOKBfE
Me des ÏTêtMs-SaintrGermain-t'AuMrMta, it.
PM~ ~E ~AB
Un an. Six mois. Trois moh.
Dén~tentNM. 80 fr. 40 tr. 20
PM-)S. 72Er. 36 &. M~
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~<~)M~M~e
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~expire le 18 mars sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans renvoi du Journal.
j PAMS
MERCRED! 15 MARS
Nous n'avons pas parlé de l'Angleterre
~depuis quelques jours ce n'est pas que
..le travail qui s'est fait dans les esprits
n'y soit pas très intéressant et ne vaille
.~as la peine d'être signalé et étudié avec
'soin. L'opinion publique est vivement ex-
citée. Les journaux, les clubs, les mee-
'tings reproduisent le sentiment général et
~lui donnent un langage. L'esprit anglais
'est naturellement rassis, et il faut long-
temps pour l'émouvoir; mais aussi, lors-
qu'il est ému, il l'est sérieusement et pour
longtemps. L'impression qui domine au-
jourd'hui de l'autre côté du détroit <~t la
tristesse et l'inquiétude, avec ce caractère
-un peu sombre et sévère qui est particu-
'ii<"r aux Anglais. On s'en veut de s'être
latssé tromper; on en veut aussi à ceux
jtjui ont partagé les premiers et encouragé
terreur commune. M. Gladstone, le tribun
~acclamé ily a quelques mois, est devenu la
Victime expiatoire sur laquellese déchaîne
Aeressentttnent national. Nous ne pouvons
.pas plaindre beaucoup M. Gladstone il a
iMsnmé une responsabilité écrasante cette
tesponsHbitité l'écrase et c'est justice,
Nul plus que lui n'a contribué à égarer
~'Angleterre en la détournant des vieilles
et bonnes traditions pour la lancer sans
toussote sur un océan de paradoxes. Le
~.ort de M. Gladstone est d'avoir Uvré son
est arrivé à tant d'autres; il voit à son
tour combien la Roche tarpéienne est près
du Capitole. Menacé dans les rues par les
mains qui l'applaudissaient naguère,.il est
obligé de se jeter dans une voiture et de
se faire protéger par la police.. Ce qui
l'excuse un peu, ce qui le met au-des-
sus des vulgaires flatteurs de la foule,
c'est sa sincérité dont nous ne doutons
pas. M. Gladstone, doué d'une puissante
activité, infatué d'un orgueil sans bornés.
muni d'une science étendue mais mal di-
gérée, a le malheur d'avoir l'esprit faux.
Il admire trop vite toutes les nou-
veautés, il s'aveugle à tous les mirages
ses derniers engouemens sont le JM-
~'A< allemand et les importations ci-
vilisatrices faites en Bulgarie par les 's
'Russes. Il a perdu le sens anglais et s'est
noyé dans le cosmopolitisme îe plus ex-
tpavagant. Il a cru que, fort de ses con-
victions, il pouvait, en attaquant le mi-
nistère tory, entreteoir ses concitoyens
dans un sommeil et dans unè con-
dans un sommeil paisible et dans une con-
6ance entière à l'égard de !a question d'O-
rient,Les Angtaispedemandaientpas mieux
que de &e laisser bercer aux accens de cette
voix éloquente et soporinque; mais les
événemensles ont réveillés en sursaut.
Ils reconnaissent maintenant les fautes
qu'on leur a tait commettre, et ils ne par- )
donnent pas a leurs mauvais conseillers.
Dans toutes les classes de la société la
colère est la même, et l'on sait quelles
formes amères ou violentes prend la co- j i
1ère anglaise. M. Gladstone est en péril .<
dans les rues; dans les meetings aristo- t
cratiquesil peut s'entendre traiter d'agent (
de la Russie par un grand seigneur tel (
que le duc de Sutherland. Pour dé-
tourner sans doute les passions exci- <
tëes contre lui, il annonce qu'il ne se n
mm~ MJOUMALDESMMTS
Dû 14 MARS 1878.
REVUE DES SCÏENCES.
Découvertes et inventions A l'Académie des
Sciences de Paris. Le phonographe de
~M. Edison. Une machine, indiscrète qui
écoute, enregistre les mots et tes répète a. vo-
.)onté. Premier spécimen. Un sténographe.
et un orateur mécaniques. Une expérience à
'l'institut. Voix de ventriloque. Descrip-
tion du phonographe. L'instrument enroifis-
ti'e l'accent et les fausses notes. Fidélité
scrupuleuse de !a reproduction. Chronique
du téléphone. Derniers perfectionnemens.
Expérienc.)-s a Ctermont-Ferrand. Lignes té-
'léphoniques de l'Ecole d'artillerie et de l'Ob-
servatoire du Puy-de-Dôme. Le téléphone
peut recueillir )cs dépêches transmises sur un
(u voisin.–Téléphone à triptos membranes.
Téléphone a ticelles. Téléphone & grande
portée de MM. Poltand et Pami.er.–Aug- `,
mentation du volume de la terre par la chute
.des aérolithes. Les globules ferrugineux
jde l'atmosphère.
Lundi dernier, à la. sé&oce de l'Acadë-
mie des Sciences, M. le comte do Moncel
a placé sous les yeux de l'assistance la
première « machine parlante e que nous
ayons reçue en France, le phonographe
de M. Edison, assurément l'âne des plus
glandes curiosités de notre époque (i).
Le phonographe est un instrument qui i
écoute, enregistre la conversation et la
reproduit ensmte à volonté, autant de ]
(l) JoMMis~ ~M F~ 24 janyter~.878. i
représentera pas devant ses électeurs de
t Greenwich. Leçon cruelle, mais hélas!
B méritée. Ainsi Snissent tous ceux qui sa-
r crinent les intérêts permanens de leur
pays à leur popularité ou & leurs fantai-
sies personnelles.
Dans le Parlement, le sentiment publie
se traduit par des propositions diverses
dans la forme, identiques au fond. On se
demande quelle sera l'attitude de l'Angle-
terre au Congrès, dans quelles conditions
e!!e s'y présentera, avec quel programme,
9 et enfin si elte ne sera pas obligée d'en
sortir en refusant de prendre part à une
œuvre qu'elle ne saurait sanctionner.
C'est au ministère que toutes ces ques-
tionssont adressées il y répond comme il
t peut, c'est-à-dire tant bien que mal. Un ora-
leur spirituel caustique et d'ailleurs plein
de bon sens, héritier d'un nom très illustre.
sir Robert Peel. faisait récemment à
'a. Chambre des Communes une motion
ijour inviter lord Derby à représenterluir,
même au Congrès sa politique at–
tendu qu'aucun autre ministre ne pou-
vait être présumé en pénétrer les mys-
'érieuses profondeurs. Toutefois, Io''d!
<)erby a subi depuis quelques jours
l'influence de l'air ambiant, et son lan-
gage s'est un peu dégagé des brouillards
qui lui étaient habituels. Ses derniers dis-
cours présentent une sorte de programme
r''p!omatique, et on peut y chercher avec
ftOnt les idées du gouvernement anglais sur
la situation actuelle de l'Orient, et sur la
conduite qu'il lui convient de suivre dans
ië prochain Congrès. D'abord, l'Angle-
terre entend que les traités actuels
soient pris pour point de départ dans
les délibérations du Congrès, et qu'on
les tienne pour valables jusqu'à ce qu'ils
aient été remplacés ou corrigés. Pren-
dre un traité pour point de départ,
cela veut dire sans doute qu'on s'en
éloignera, mais pas trop, mais non p.'s
dans une direction quelconque, mais noj
pas a perte de vue. Il faudra donc; d'après
ie plan angtais, que les Russes soumettent l
intégralement tout le traité dé Sah-Stefano
aux délibérations du Congrès, et ce traité
sera en quelque sorte passé au crible
du traité de Paris de 18S6 et de la
convention de Londres de 187~. Donc,
point de départ: les traités actuels. On y
fera sans doute quelques modincations,
mais dans quel sens? Le nouveau système,
dit lord Derby,devras'inspirersurtout, non
pas des intérêts russes, mais des intérêts
européens; phrase générale, dont tout
le monde saisit le sens. De plus, ce sys-
tème devra établir une balance égale en-
tre les diverses races et les croyances
différentes des chrétiens d'Orient. Que si-
gniSe ce dernier point? Le ~m~ l'expli-
que dans un grand article où il passe en
revue et où il commente toutes les décla-
rations de lord Derby. Il n'a sur cha-
cune que des éloges a faire. Prendre les
traités existans pour point de départ et j a
aussi pour critérium; n'admettre que les ) o
modiScations consenties par l'Europe; <
discuter article par article le traité 1
de Saa-Stefano, même l'indemnité de
guerre qui intéresse tous les créanciers t
de la furquie; étudier en commun les <
questions qui se rattachent à l'étendue et i
à l'organisation de la Bulgarie fumre et t
à la durée de son occupation, par les Rus- c
ses; s'opposer à l'expulsion et à la spolia- <
tion des musulmans tout ceta plaît beau- [
coup au journal de la Cité. Mais &on 1
enthousiasme éclate lorsque lord Derby. ) 1
sous prétexte de maintenir la b~dance a
égale entre les diverses races chrétiennes, <;
montre pour les Grecs un intérêt tout par- d
fois qu'on veut, avec le timbre, l'accent, r
tous tes détails de prononciation des in- 1
terlocuteurs. C'est une merveille, r
Les résultats qu'il produit sont si ex- i
traordinaires que quelques personnes se i
sont demandé s'ils étaient bien réels et si
les physiciens qui avaient déjà entendu {;
parler l'appareil n'avaient pas été dupes c
de leur imagination. Nous pensons que u
maintenant elles ne conserveront plus au- c
cun doute. On a pu voir lundi, a. l'Insti-
tut, et entendre très bien réformante ma- p
chine de M. Edison, qui figurera, du F
re~-te, parmi les plus belles inventions de p
l'Exposition universeUe.
L'instrument avait été déposé devant le l<
bureau de l'Académie, sur une petite
table. C'est à peine volumineux comme é
un accordéon, à peine long de 1 mètre et d
large de 20 centimètres; c'est presque f;
mignon et coquet. Un aide de M. Edison, h
sur la demande de M. du Monce!, s'assit g
devant la tabie et prononça très distinc- t(
tement, à portée du petit, porte-voix de d
l'instrument, la phrase suivante « Le q
phonographe est très honoré d'être pré- u
sente à l'Académie des Sciences. » q
On réclama le silence. L'aide introduisit le
dans le porte-voix un grand cornet accus- n:
tique en carton. Il fit fonctionner la ma- d
chine, et tout à coup, au grand étonne- o
ment de l'assistance, on entendit le pho-
nographe répéter d'une voix très nette, c<
un peu nasillarde mais distincte « Le a
phonographe est très honoré d'être pré- h
sente à l'Académie des Sciences. » si
Les applaudissemens éclatèrent dans si
toute la salle.
L'aide de M. Edison est Américain il c~
parle le français parfaitement, mais avec
un petit accent. La machine reproduisit d
Ij'accent avec une fidélité surprenante. La e
3 ticulier. Enfin voilà donc une idée poli-
tique, pratique, patriotique et sensée nu
moyen efficace de limiter l'invasion russe
r en Orient, en opposant l'iotluence grec-
que à l'influence slave Telle paraît être,
en effet, l'intention de lord Derby, et l'on
sait qu'il a. demandé l'admission d'un plé-
nipotentiaire grec au Congrès. Lorsque
cette dernière communication a été faite
aux deux Chambres, elle a été couverte
d'applaudissemens. y
Hâtons-nous de le dire, l'idée de lord
Derby est juste, elle est saine, elle mérite
d'être encouragée. Otez les Turcs de l'O-
rient, qu'y reste-t-il ? Une quantité con-
fuse de petites races plus ou moins inté-
rossantes, ambitieuses, avides, et qui rê-
vent toutes la domination sur les races et
t surlea-pays voisins. Les Turcs, il faut le
dire, ont rendu depuis longtemps service,
sinon à là civilisation, du moins à l'ordre
matériel, en exerçant sur toutes une police
uniforme, et en maintenant entre elles,
dans un autre sens il ësfvrai que celui de
lord Derby, une balance égale. Les Turcs
avaient les défauts mais aussi les avantages
des gendarmes: un peu violens, un peu bru-
taux, mais avec le sentiment de leur su-
périorité et les moyens de la faire respec-
ter. On peut se les représenter comme des
gendarmes sans tribunaux, ce quiestcertai-
nement une lacune regrettable, mais avec
uneorganisationmilitaireet presque féodale
quileurassurait une incontestable autorité.
Ils ont abusé de leur force; leur domina-
tion, dénoncée par les Russes, est aujour-
d'hui réprouvée; on cherche autre chose à
mettre à la place. Soit ) Cherchons comme
l'Angleterre. Parmi les races qui se présen-
tent au concours pour remplacer les Turcs,
les Grecs tiennent incontestablement le
premier rang. Ils sont intetligens, alertes
d'esprit et de corps, actits, éclairés. La
différence est grande entre un Grec de
Salonique ou de Kavala, et le Bulgare
voisin. La race bulgare est la race molle
et malléable entre toutes simple ma-
tière à pétrir sous la main des' Russes.
On conçoit que l'Angleterre, qui s'intéresse
aux Grecs, et qui a bien raison, s'indi-
gne à la pensée que les Grecs seront,
sur un grand nombre de points, confon-
dus avec les Bulgares, et soumis même à
la domination bulgare, C'est-à-dire à
l'administration russe. Le projet de lord
Derby, l'idée dominante de sa politique,
est de démêler les Grecs des autres races
chrétiennes, et de leur donner par des
agrandissemens territoriaux une influence
plus grande a6n d'arriver plus tard à l'in-
fluence prépondérante.
Nous applaudirions à ce plan si nous
voyions très bien comment lord Derby
en assurera l'exécution. Si l'on pouvait
donner Constantinople aux Grecs, ce se-
rait sans doute un dénoûment heureux
mais est-ce qu'on le peut? Leur donner la (
Thessalie et l'Epire il en est sérieuse- n
ment question, ne serait-ce pas com-
mencer le partage complet de la Turquie,
et dès tors ne serait-il pas à craindre que
les Russes n'entrassent aussitôt à Con-
stantinople et ne s'emparassent pour
toujours des détroits? 7 Qui les en
empêcherait? Cet intérêt que l'on té-
moigne aux Grecs préparera peut-être
une solution pour l'avenir; mais ce t
qu'on propose aujourd'hui n'est pas
une solution, c'est un expédient, ex- È
pédient dangereux, peut-être prématuré, s
Les Grecs sout-its prêts eux-mêmes pour ',j,
le rôle qu'on veut leur faire jouer? Le ~s
gouvernement anglais fera bien de réflé- iç t
chir à tout cela avant d'aller trop loin t
dans la question grecque. Certes, s'il
ressemblance était te!Ie, qu'un membre de
l'Académie, assez incrédule, ne put s'em-
pêcher de dire à demi-voix « Mais c'est
impossible, la machine n'y est pour rien;
il y a ici un ventriloque, a
On pria M. du Moncel de prendre la
place de l'aide de M. Edison et d'expéri-
menter l'instrument à son tour. « Nous re-
mercions M. Edison, dit M. du Moncel, de
nous avoir envoyé son phonographe. ')
Bien que M. du Moncel n'ait peut-être
pas prononcé cette phrase assez près de
l'embouchure, quand on ut marcher i'ap-
pareil, l'Académie put néanmoins très <
bien distinguer les mots répétés très 6dè– i
lemeut par la machine parlante.
La voix qui sort de l'instrument est 1
évidemment altérée; ce n'est plus ta voix 1
de la personne: elle est plus grê)e,p!us (
faible, métallique mais c'est comme une (
image parfaite de cette voix, une photo- (
graphie réduite en quelque sorte, avec i
tous les détails, toutes les imperfections i
de la prononciation. Rien de si étrange g
que d'entendre le petit appareU répéter c
une conversation prononcée et enregistrée r
quelques instans auparavant. On a toutes i
les peines du monde à ne pas croire à une
mystification. Il semble qu'une personne de l'assistance imite la voix et répète la i
conversation, e
La machine est cependant si simple de 1
conception et de construction, qu'il n'est c
aucun physicien qui puisse s'étonner un €
instant, après l'avoir vue, des enets sai- g
sissans auxquels elle donne lieu. Elle est c
si singulièrement simple, qu'on se deman F
dera même maintenant, comme toujours, c
comment on n'y avait pas songé plus tôt. c
Une membrane vibrante comme celle r
d'un téléphone est placée à la base d'une f
embouchure. La membrane porte en son r
est impossible de maintenir plus longtemps
les Turcs en Europe, ou si on ne peut les
y maintenir que sous la suzeraineté réeMe
de la Russie, nous comprenons que l'An-
gleterre recoure & la Grèce, au risque de
précipiter les évënemeng. Mais en sommes-
nous là? II faut penser aux contre-coups
qu'une politique semblable peut. produire;
est-on à même d'y parer ? De quel œil la.
Russie verra-t-elle ce que l'Angleterre
prépare ou propose? Que! enet produi-
sent à Saint-Pétersbourg les déclarations
de lord Derby au Parlement? Il importe
de s'en préoccuper, et nous y revien-
droas.
BOURSE DE PARM
CMtare t< 12. )3 3 Ham~e B~Mt
<<
Comptant. 7~6S. 743212 .321.2
Fin cour 7«2.~2 74371/2 .2S.
AM<~))).
C~Stptant 103 70 104 30
Compt
MUTB BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. no fr. l? 1/2, li}, 09.
3 0/0. 74 ir. 32 1~2, 2S, 30.
S 0/0 turc. 8fr.3B.
Hongrois 60/0. 7S3/4.
Florins (or). 637/8,
Egyptiennes 6 0/0.. 156 fr., 13!! fr. 621/2.
Extér* espagnole.. 133/8.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
<'Vienne,lel3mars.
"Il n'est pas douteux que le crédit de-
mandé par le comte Andra'sy sera voté. On
a remarqué l'attitude sympathique des Délé-
gations vis-à-via du mini-tre de la guerre, et
certainement la crédit extraordinaire ~e
3 millions de florins demandé pour l'armée
lui sera accordé.
a Les conditions de paix de la Russie se-
ront connues ici lundi; elles seront commu-
niquées par le prince TJrusofT, qui passera par
Vienne en rejoignant son posta à Rome.
Le comte Andrassy a proposé de fixer la
réunion du Congres entre le 25 et le 31 Eiars.
Mais il reste encore deux difficultés à apla-
nir, l'Angleterre demandant que io traité de
Han Stefano soit discuté dans toute son éten-
due, et la question de ~'admission de la Grèce
et des pnncipautés au Congrès attendant
une solution. Cette question sera probable-
mont résolue en ce sens que la Grèce, la Rou
manie, la Serbie et le Monténégro seront in-
vités seulemfnt au cours dea délibérations,
car une invitation régulière ne peut être
adressée qu'aux puissancessignataires. B
Les renseignemeas que nous recevons de
divers côtés s'accordent & représenter l'An-
gleterre comme résolue à faire du droit de
discuter la totalité du traité de paix une con-
dition sine gM% Mo% de sa participation au
Congres.
TéM~apMe px~vée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Saint-Pétersbourg, le 12 mars, soir.
Le 6W
(Messa. ie <2 mars.– Hier soir, le général Igna-
uetr et Réouf Pacha sont arrivés ici. Ils sont re-
partis aujourd'hui à deux heures de l'après-midi,
pour Saint-Pétersbourg.
Saint-Pétersbourg, le 12 mars, soir.
i Le JOKMM/ iSsM<-f~
dire qu'il y a lieu de déclarer par avance que tous
!les. points du traité de paix de Constantinople
seront soumis a l'approbation du Congrès, et que
toutes les puissances doivent être tenues d'ac-
cepter les décisions du Congrès, s'exprime en ces
fermes:
« Le Congrès n'est pas un tribunal arbitrât ou
milieu un petit stylet qui vient s'appuyer
sur un rouleau horizontal, un cylindre en
cuivre de 20 centimètres de longueur envi- ]
ron. Le rouleau est placé entre deux sup- i
ports et monté sur une tige Sietée. Quand, <
à l'aide d'une manivelle, on fait tourner (
la tige filetée, elle progresse comme une s
vis dans son écrou, entraînant le cylindre t
d'un mouvement de transport lent et ré- t
gulier, en même temps qu'elle le fait tour- t
ner sur lui-même, j
Tout le monde sait qu'un stylet ap-
puyant sur un rouleau qui tourne et se v
déplace en même temps marque sur la s
surface une spire; de même, le stylet fixé s
a la membrane vibrante trace sur une a
feuille d'étain placée sur le rouleau de 1'
l'appareil une rainure en spirale. Quand I'
on parle, les vibrations de la membrane à
communiquent leur mouvement au stylet o
qui va et vient à son tour plus ou moins I:
vite et enregistre tout le long de la spi- f(
raie des points plus ou moins accentués h
sut l'é)Mn. Ces points constituent une l!
véritable écriture, reproduisant chaque s!
mot prononcé ce sont comme des notes n
marquées sur l'étain.
Quand on veut que l'appareil lise cette q
écriture, répète les sons, il suffit de'tour- d(
ner la manivelle et de faire revenir à l'aide B
de la vis le rouleau a son point de départ, u
puis de continuer à faire tourner la vis 0
comme on l'avait fait quand l'appareil sf
enregistrait la conversation. Le stylet va la
s'engager de nouveau dans la rainure le
qu'il avait tracée; il va repasser sur les m
petites aspérités et les petits creux
que la membrane, en vibrant, l'avait s(
obligea marquer sur la feuille d'étain; n~
mais, ensuivant ses contours, il sera p(
forcé tantôt de s'éloigner, tantôt de se il
rapprocher du roujeao et comme il est a
autre. It n'est qu'une réunion délibérant en com-
mun stir des intérêts soit communs, soit diver-
gens. Ses décisions seront d'autant mieux assu-
rées de ('adhésion général, qu'eues a'inspireront
moins de la jaiousie et de !a. méfiance, et davan-
tage des intércts généraux. Les décisions du
Contres ne seront pas prises a la majorité des
voix. Il est donc illogique de demander que cha-
cun déclare par avance vouioir s'y soumettre.
» Une exigence non moins inaccéptabto est de
prétondre que tous les points du traité de Con-
sto.ntinopte soient soumis au Congrès.
dé, Si la mission du Congrès doit être une œuvre
df paix- it faut que l'on écarte de ses délibéra-
tions toute question qui, n'ayant pas un carac-
tère européen, ne pourrait, si elle était soumise à
l'examen du Contrés, que provoquer une discus-
sion académique, a -Vienne, le 13 mars. 1
Vienne, le 13 mars.
La CMïf.~MM~MM ~oK~Me publie la dépêche
suivante
« Saint-Pétersbourg. le 13 mars. Aussitôt
après l'arrivée du général IgnatieiT et de Réouf
Pacha à Saint-Pétersbourg, c'est-à-dire vers le 16,
les conditions des préliminaires de paix seront
communiquées aux grandes puissances, e
Bucharest, le 13 mars.
On se préoccupe beaucoup ici de la clause por-
tant que les conditions préliminaires de paix se-
ront immédiatement obligatoires.
On t.e demande si ia. Russie, regardant comme
valable et suffisante l'autonsation de la Turquie,
ne prendra pas aussitôt possession de la Bessa-
rabie, et si l'Europe laissera faire la Russie mais
il est absolument inexact, ainsi que l'annonce la
Con'MMM<~Mce politique, que )es troupes russes
aient déjà occupé Ismaï), Cahul et Bolgrad.
Bucharest, le 13 mars.
L'accueil f.lit à Londres au prince Jean Ghika,
et d'autres indices, donnent lieu de penser qu'un
revirement en faveur de la Roumanie se produit
.en Angleterre, comme cela a lieu en Hongrie.
Bucharest, le 13 mars.
(0/~e~y.~ La navigation du Danube estdan-
gereuse seulement dans trois endroits: àCorobia,
à Tchernavoda et à Su)ina.
On travaille a enlever les torpilles et les mines
automatiques.
Les vaisseaux, jusqu'à l'enlèvement complet,
ne pourront passer sans danger que sous la di-
rection de pilotes russes.
Des stations sont établies où chaque bâtiment
peut demander des pilotes.
Les barrages en pierre de la Sulina sont déjà
praticables pour les bateaux tirant moins de
H pieds.
On espère que le barrage sera bientôt complé-
tement enlevé.
C'est demain que le Sénat doit discuter
la loi sur l'état de siège. Le rapport de
M. Delsol ne nous a pas appris grand'-
chose sur les motifs qui ont déterminé la
commission à changer du tout au tout le
caractère de cette loi. La simple compa-
raison entre le texte voté par la Chambre
et celui de la commission est infiniment
plus instructive: c'est pourquoi nous les
avons mis en regard l'un de l'autre il y a
quelques jours, et il suffit d'y jeter les
yeux pour reconnaître que les deux pro-
jets diSerent absolument de nature et pro-
cèdent d'intentions contraires. M. Delsol
semble croire, dans son rapport, que ]be
motif de M. Bardoux lorsqu'il a présenté
son projet, que celui de la Chambre lors-
qu'elle l'a voté, a été seulement de mettre
la législation sur l'état de siège en har-
monie avec nos lois constitutionnelles.
L'état de siège e~t réglé aujourd'hui par
la loi organique de 1849, laquelle se rap-
portait à la Constitution de 1848. La Con-
stitution de 1848 n'existe plus, elle a. été
remplacée par la Constitution de 1875 de
là vient la nécessité de çollationnerles
textes et de les,ajuster l'un à l'autre.
Bonne pensée, à coup sûr! mais est-ce là
tout ce que le gouvernement et la Chambre
se sont proposé ? On avait systématique-
ment, sophistiquement obscurci la ques-
tion de l'état de siège le défaut d'harmo-
nie entre la loi de 1849 et la Constitution
de 187 avait facilité d'étranges confusions
M. Bardoux a voulu dissiper l~s nuages,
et M. Delsol ne se propose pas un autre
but. La loi de M. Delsol n'est pas moins
claire que la loi de M. Bardoux, elle en
est seulement la contre-partie.
Il ne faut pas oublier dans quelles cir-
constances le projet de loi est né.
solidaire de la membrane, il faudra, bien
solidaire de la membrane, il. faudr a bien
que celle-ci s'écarte de sa position et y
revienne selon les allées et venues du
stylet. EUe vibrera, et ses vibrations se-
ront exactement la répétition de celles
qui ont enregistré sur l'étain les contours
suivis par le stylet. Chaque son sera ré-
pété, chaque mot sera prononcé avec
toutes ses qualités distinctives de hau-
teur, de ton et de timbre. Est-ce assez
joli?
L'appareil a une fonction double. La
vis tourne; on parle. La conversation
s'écrit. Le phonographe écrivant a fini
son rôle. Les paroles sont notées; il n'y
a plus qu'à enlever le papier d'étain. On
l'emporte, on le conserve. Puis, comme
l'écriture enregistrée serait peu commode
à décbiSfer, au lieu de lire, quand
on veut savoir ce qui a été dit, on place
la feuille sur l'instrument qui se trans-
forme en phonographe répétiteur, et ce-
lui-ci traduit l'écriture en sons il répète
la conversation. Après avoir écouté et
sténographié, il parle au commande-
ment.
On le voit, au fond c'est un mécanisme
qui présente un peu d'analogie avec celui
des boîtes à musique et des orgues de
Barbarie. Les notes sont enregistrées sur
un rouleau à l'aide de petites aspérités.
On tourne la manivelle, et les aspérités
se traduisent eu musique. Seulement, ici
la machine prépare elle-même son rou-
leau et fait toute la besogne automatique-
ment.
On reprochait au téléphone de ne lais-
ser aucune trace. F~a M~M~ Le pho-
nographe Edison écoute, transcrit et ré-
pète. ~(~t~);~M~ Pour la télégraphie,
il pourra sans doute présenter de grands
avantages.
Nous sortions d'une des périodes Jes plus
émues de notre histoire parlementaire. I.)*
pouvoir exécutif s'était follement lancé
dans une entreprise électorale où il ne
devait trouver que des déceptions. H l'a
compris mais trop tard Ses partisans
le reconnaissaient, ses journaux l'a-
vouaient dès les premiers jours. A me-
sure que le moment des élections appro-
chait, l'anxiété des hommes du 16 mai est
devenue plus vive, et l'exaltation de leurs
amis plus ardente. Alors la pensée de l'état
de siège s'est présentée a tous les es-
prits. II faut établir l'état de siège la. est
le salut! Tel était le langage de la plu-
part des journaux de la droite. Et
après les élections, lorsque le scru-
tin a été connu, les mêmes journaux
ont écrit Il aurait fallu proclamer
l'état de siège. C'est une grande faute
et une impardonnable faiblesse de ne
pas l'avoir fait; mais ce sera du mpina
uce leçon pour l'avenir.–Et pourquoi
le ~ministère n'avait-il pas établi l'état de
siège? Pourquoi avait-il résisté aux sug-
gestions de ses partisans ? Parce que la loi
del849,dansquelquesensqu'on]a retour-
nât, ne permettait pas de recourir à ce
moyen de gouvernement lorsque la Cham-
bre était dissoute. C'est là ce qui nous a
sauvés d'une dernière violence, violence
qui aurait été probablement inutile comme
les autres, mais qui aurait été très sensi-
ble à la presse républicaine ses jour-
naux ont été interdits sur la voie publi-
que, ils auraient été supprimés.
Aussi, le lendemain du jour où la nou-
velle Assemblée a été réunie à Versailles,
on s'est dit à gauche: La loi ne permet
pas d'établir l'état de siège pendant la
dissolution de la Chambre, et la preuve
en est que le gouvernement n'a pas osé
l'établir. Mais il faut réviser cette loi, lui
donner une rédaction encore plus nette,
en faire une loi organique non plus de la
Constitution de 1848, mais de celle d'au-
jourd'hui. Il faut qu'elle détermine avec
la plus grande précision dans quel cas
l'état de siège pourra être déclaré, par
qui, sous queues conditions et dans quel
cas aussi il ne pourra pas l'être. Par
exemple, si la Chambre est dissoute, l'état
de siège ne pourra jamais être déclaré.
–Voilà ce qu'a voulu M. Bardoux, ce qu'a
voulu le nouveau ministère, ce que la
Chambre des Députés a voulu également~
Mais la commission du Sénat et son rap-
porteur, M. Delsol, sont d'un autre avis.
Sans doute, ont-ils pensé, il est opportun
de réviser la loi, de la mettre en rapport
avec la Constitution, et de l'écrire dans le
français le plus intelligible, mais il faut
lui faire dire qu'en cas de dissolution le
pouvoir exécutif aura le droit d'établi).'
l'état de siège.
On le voit, il était impossible de preu.
dre plus exactement le contre-pied de la
loi primitive et de mettre le Sénat en op-
position plus formelle avec le sentiment
de la Chambre et du pays. La Chambre a
voté ujM loi libérale, M. Delsol propose
au Sénat de voter non pas seulement une
loi autoritaire, mais une loi dictatoriale. Le
dessein des droites est évident. Personne
pour le moment ne songe à recommencer
le 16 mai; du moins nous le croyons~
Mais que sera l'avenir? C'est ce que
tout le monde ignore. Les droites, qui
ont perdu leurs chances immédiates, qui
ont dû remettre la réalisation de leurs
espérances à une échéance lointaine les
droites ne perdent aucune occasion de
préparer peu à peu, un à un, les instru-
mens dont elles pourront se servir un
jour. Elles ont regretté de n'avoir pas
Le phonographe que nous avons vu
l'Académie a été apporté des Etats-Unis
sur un paquebot où les passagers étaient
nombreux. H a occupé les loisirs de la
traversée. On l'a fait parler du soir au
matin. H reproduisait les paroles qu'il
avait entendues à New-York avant le dé-
part, et l'on aurait juré que les personnes
qui les avaient prononcées étaient à
bord. Il paraît que l'on s'est beaucoup di-
verti du
fit défaut sur une note haute et qui ter-
mina l'air sur un ton trop bas. L'appareil
Edison est indiscret et impitoyable. Quand
on tourna la manivelle, it reproduisit les
fautes avec une scrupuleuse exactitude.
Et chaque fois qu'on recommença, le pas-
sage défectueux reviot invariablement au
milieu des éclats de rire de l'assistance.
On fit parler un perroquet tout près de
l'embouchure. Le phonographe reprodui-
sit la phrase. Le perroquet recommença
de plus belle; l'instrument continua, et la
causerie aurait pu durer des heures entre
ces deux bavards si l'on n'y avait mis bou
ordre.
La belle invention de M. Edison aura
encore besoin d'être perfectionnée pour
que l'on puisse, en pratique, tirer d'elle des
résultais absolument sati.sfaisans;mais
telle qu'elle est, elle est déjà extrêmement
remarquable, et l'on peut certainement
considérer comme résolu le singulier pro-,
blème de la conservation et de la repro-
duction indéfinie de la voix humaine.~
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