Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-27
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Description : 27 février 1878 27 février 1878
Description : 1878/02/27. 1878/02/27.
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
mCREN~FMŒR
FÉVRIER
1878
878
ON~S'ABOMNE
t~e dçs Prêtres-SamtrGermain-l'AuTen'ois, n.
P&~X ~'AKt
Un an. Six mois. Trois mots.
Dêpa?temens. 80 fr. f&ris. 72tr. 36 Br. 18 &.
Les aDonmemens partent des l** wt I< d<
chaque mois.
ON S'ABONDE
enBetjnque.enItaHt*,
dans le Luxèmbonrj?, an Turqme,
eB. Suisse, en Syrie, ë~i Roumanie et dans !e))t
régences du ~aroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
an moyen d'une valeur payable & Paris ou de
ttandats-poste, soit interna.tiona.ux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur psyaNe & F? "h~
P~tt, w wtMméfe. M eextt.
:!C~a))ntemt~tM, mm.Btnnt~fF~. « een<.
POUTtMES ET~ITTMAIRES
~n<papërs oSce, i'7, Gresham street, G. F. 0.;
MM. BeMzy, MMte* et C', l,Finch !ane ComMI.
E. C.,London; MM. 'W.-Bt. Smtth et Non.
~M. Strand, W. C. London.
A. BrnxeUes, à l'0/7:e< <~ ywMMM, 46, me de !a
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bHothéques des cares d" chemins de fer belcef.
A Valparaiso (ChUij, c!M& M. Orestes L. Tomero.
J Les Mmonces sont reçues
Ches MN. faMehey, ~Mt
8,placedetaBou]'se,
~ItsdolYent toujo~j'sëtreagyôëespRr !a rëd&ctiott.
PARIS
MARDI 26 FÉVRIER
Chaque jour nous apporte quelque dé-
tait nouveau sur les conditions de paix
exigées par la Russie. Dans cette Sorte de
kaléidoscope que la diplomatie russe agite
devant les yeux de l'Europe, les figures
les plus étranges, les plus diverses, les
plus inattendues, se succèdent tour à tour.
On peut néanmoins se faire dès aujour-
d'hui une idée exacte des principales pré-
tentions de la Russie. Le plus grand suc-
cès de la campagne sera l'organisation
de la nouvelle principauté de Bulgarie.
On sait déjà que cette principauté s'é-
tendra du Danube à la mer Egée et
comprendra la majeure partie de la
Thrace et de la Macédoine. Andrino-
ple cependant restera, paraît-il, entré les
mains de~ Turcs. La principauté, ainsi
délimitée, recevra un prince quelconque.
Mais le véritable pouvoir appartiendra à
une commission russe soutenue par un
corps d'armée russe. A la vérité, cette
commission et le corps d'armée qui la
secondera devront régulièrement repasser
le Danube dans deux ans. Mais que de
changemens peuvent se produire d'ici à
deux ans Et en supposant même que
les Russes se retirent à l'époque nxée par
le traité, ils auront pris soin d'arranger
les choses de telle manière que. leur dé-
part ne sera qu'apparent. L'œuvre de la
russification de la Bulgarie est déjà en
bonne voie; qu'en en juge plutôt par les
détails suivans, que nous résumojis d'a-
près la .PO~MC~6 C'Le prince Tcherkassky déploie une acti-
vité extraordinaire pour organiser l'admini-
stration en Bulgarie d'après le modèle russe.
Chaque ville importante reçoit un gouver-
neur, un maître de police et des commissai-
res de quartiers, absolument comme en Rus-
sie. Les anciens MK~A< turcs sont trans-
formés en ~OM~MM (gouvernemens), avec
des subdivisions ('K~postes principaux sont occupés par dés Rus-
ses. On n'admet aux fonctions publiques que
les Bulgares qui connaissent très bien la tan-
gue russe. Il n'en manque pas/car la Russie,
avec la prévoyance qui la caractérise, a orga-
nisé depuis longtemps à Odessa, à Nico-
laïen, etc., des collèges pour les Bulgares.
Toute !a « jeune Bulgarie N Mouve ainsi place
dans les rangs de l'administration. a
Voilà pour l'administration; l'armée est
organisée d'après les memea principes.
En même temps, disent plusieurs jour-
naux devienne, on forme, sous le nom de'
mi!ico bulgare; 70 bataillons d'infanterie,
T2 encadrons de cavalerie et 8 batteries. Cna-
que bataillon reçoit 8 ofSciers et 20 sbus-ofS-
ciers russes, ~oi-disant comme instructeurs.
Le commandement do cette milice se fera. en
russe. EDeseraL équipée au moyen des armes
conquises sur les Turcs.
Que manquera-t-il au bonheur des Bul-
gares ainsi encadrés dans une admini-
stration et dans une milice russes? Rien
sans doute, puisqu'on les débarrassera,
de plus, de la présence ;de Jours anciens
maîtres les musulmans. Nous n'avons pas
à revenir sur cette question de l'expul-
sion des musulmans que jious avons trai-
tée en détail. Qu'il nous suffise de dire
que lord Derby a déclaré qu'un pareil
acte n'avait pas de précédent depuis l'ex-
pulsion des Maures d'Espagne, et qu'il
exciterait l'indignation générale. Le chef
du Foreign-Qfnce est-il bien sûr de
ce qu'il avance? N'y àùra-t-il pas en An-
gleterre~ des philanthropes et des théolOL-
giens pour admirer le zèle civilisateur
et la charité chrétienne avec lesquels les
Russes refoulent en Asie le spécimen le
plus antihumain de l'humanité?
Si les Roumains ont jamais admiré les
Russes, .c'est un sentiment qu'ils n'éprou-
vent plus guère aujourd'hui. La Russie
se fait céder la Dobrutscha pour l'échan-
ger contre la Bessarabie. Les Roumains
~'iHMDU~MALMS Nms
Du 27\FË\'tnER'1878.
REVUE AGRICOLE,
Situation générale des técoltes et des travaux
des champs. Projet de loi sur le canal d'irri-
gation dérivé du Rhône. Concours d'irriga-
tion dans le département de Vaucluse. L'ex-
position des machines agricoles au Palais de
l'Industrie.– Nouveau système de labourage à
vapeur, inventé par un ingénieur français; j'
opinion de la.. Société d'agriculture de Seine-et-
Otse. Culture et ensilage des mais et des
fourrages verts conseUs pratiques de M. Gof.
fart. Chemins de fer vicinaux une Société
pour la construction, à bon marché, des voies
terrées rurales. Un Recueil de législation
agricole, en attendant le Code rural.
La température du mois de février est
presque constamment demeurée douce
pour la. saison hivernale, mais assez basse
cependant pour ne pas faire avancer pré-
maturément la végétation. Dans .l'Est et
le'Sud-Est, l'hiver s'est accentué plus vi-
vement.; mais les récoltes ont été proté-
gées comme il convenait par une couche
de nei~e.
pans les~erres légères et sèches, on a
repris avec activité les travaux prépara-
toires aux semailles du printemps., pour
les terres foPtcs, on attend que le sol soit
'protestant; le ministre des aQaïres étran-
gères affirme~ que le gouvernement ne
transigera pas. C'est possible, mais il est
possible aussi que le gouvernement dis-
paraisse. On parle beaucoup, à Bucharest,
de l'abdication du prince Charles et de la
démission de ses ministres. Que pense-
rait-on, à Berlin, de cette singulière solu-
tion du problème roumain ? Le successeur
du prince Charles serait, dit-on, un mem-
bre de la famille Stourdza, nom qui rap-
pelle à l'Allemagne la lutte contre les
Universités allemandes, dans la période
de réaction violente qui a suivi l'attentat
de Sand. Cette substitution d'un Stourdza
à un HohenzoMern serait-elle favorable-
ment accueillie à Berlin? q
Après la Bulgarie et la Roumanie, vien-
nent le Monténégro et la Serbie. Le Monté-
negro recevrait PodgorUza, le port.d'Anti-
vari, et probablement aussi ceux de Spitza
et de Dulcigno-Quantàla Serbie, ses ~mbi-
tMn8 BOht'trampeës. Bile comptatt 8'ëten-
dre surtout du côté de la Vieille Serbie et
garder le terrain dont elle s'est emparée
avec tant de bravoure après l'écrasement
complet des Turcs. Mais on ne veut pas lui
laisser le prix de son courage. Nisch seule-
ment lui sera annexé, ses autres conquê-
tes passeront entre les mains de laBalgarie.
On lui cherchera une compensation en Bos-
nie. Cette nouvelle, comme on le pense
bien, a produit en Autriche la plus vive
émotion. La Russie ne ménage donc plus
f< la sphère des intérêts autrichiens Elle
cherche à satisfaire ses petits vassaux en
leur donnant la part réservée jusqu'ici à
son puissant voisin Elle pousse en quel-
que sorte l'OmIadina dans les ilancs de
l'empire austro-hongrois « L'opinion pu-
blique est très irritée '), nous disent les
dépêches « on considère cette conduite
comme une provocation. H Nous le croyons
sans peine, le coup est trop direct pour
n'être pas senti.
Parmi les conditions russes, celle qui a
produit le plus grand scandale en Eu-
rope, c'est encore l'indemnité de guerre.
La Russie, on le sait, ne demandait rien
moins d'abord que 5 milliards à la Tur-
quie. Elle a consenti, depuis, dit-on, à se
contenter de 4 milliards. Le chi-Sre est en-
core fort beau, et jamais le Trésor turc ne
pourrait acquitter une dette pareille.
Heureusement, la Russie est de bonne
composition. A défaut d'argent, elle
prendra l'Arménie, province qui est à
peu près pour la Turquie d'Asie ce
que la Bulgarie est pour la Turquie
d'Europe. Mais cette compensation ne
lui suffira pas absolument. Il fau-
dra encore trouver 40 millions de li-
vres sterling. On émettra pour cela
des s obligations dont les intérêts et
l'amortissement seront garantis par les
tributs de la Bulgarie et de l'Egypte. Le
tribut de la Bulgarie, passe encore Il
faut bien que la nouvelle principauté
paie le bonheur d'être gouvernée et admi-
nistrée à la russe. Mais l'Angleterre n'a
pu apprendre sans émotion que le tribut
de l'Egypte serait une garantie de la dette
turque envers la Russie. Ainsi, il ne suf-
ntpas à la diplomatie russe d'avoir fait
main basse sur la Turquie d'Europe et
d'Asie, il faut encore qu'elle trouve un
prétexte pour se mêler des affaires des
Etats musulmans de l'Afrique! Décidé-
ment, Joseph de Maistre avait raison
Lorsqu'on n'arrête pas le désir russe, il ne
connaît bientôt plus de bornes.
La question des cuirassés turcs préoc-
cupe aussi très vivement l'opinion an-
glaise..La Russie a annoncé l'intention
de prendre la Hotte ottomane comme
une partie de l'indemnité. L'Angleterre
a protesté. La Russie n'a pas renoncé à
son projet. Pour le moment, la ques-
tion est en suspens. Nous croyons néan-
un peu plus sec. Dans la région du Nord,
les blés et les colzas sont, en général, très
beaux; mais on se plaint des mauvaises
herbes et des insectes qu'un hiver trop
doux laisse subsister. Les façons d'hiver
et la; taille sont activement poursuivies
dans les vignes situées sur les eûtes.
Le ministre des travaux publics vient
de présenter à la Chambre des Députés
la' proposition de loi ayant pour but la
déclaration d'utilité publique du canal dé-
rivé du Rhône, et dont le projet appar-
tient a M. A. Dûment. Nous avons ex-
posé. précédemment le plan de cette
grande entreprise, qui permettrait d'irri-
guer les terres et de submerger les vi-
gnes phyltoxérées dans les départemens
de l'Isère, de la Drôme, de Vaucluse, du
Gard et de l'Hérault. Il est démontré que
le volume d'eau à dériver du Rhône ne
peut nuire en aucune manière à la navi-
gation. Le projet de loi demande que le
'total des engagemens pour l'emploi
de l'eau atteigne avant deux ans une
somme minimum de 3 millions de francs
de redevances annuelles. Plus de la moitié
de cette somme est déjà souscrite pour
cinquante années.
Les agriculteurs auront à se féliciter
de l'adoption de ce projet de loi, car dans
cette région méditerranéenne la fréquence
et la longueur des sécheresses, la persis-
tance de la chaleur, la grande évapora-
tion quien est la conséquence, font de
l'irrigation un besoin impérieux pour la
culture.
Ces considérations ont engagé le mi-
moins que la. Russie finira par céder. Elle
ne saurait. résister à la fois à l'Angteterre
et à l'Autriche. EUe a besoin de donner
une satisfaction à l'un de ses adversaires,
afin de pouvoir traiter l'autre sans ménage-
mens. Il nous semble que c'est à l'Angle-
terre qu'elle préférera faire des conces-
sions. On a remarqué que .le régime ac-
tuel des détroits est maintenu. C'est un
petit triomphe pour les Anglais. A la vé-
rité, le ~MMM prétend que ce régime
ne subsistera que pour les Darda-
nelles, afin de fermer la mer de Mar-
mara à l'Angleterre, tandis qu'il sera
modifié pour le Bosphore, afin de laisser à
la Russie la voie libre vers Constantinople.
Mais cette singulière nouvelle n'est pas
jusqu'ici confirmée. Aussi croyons-nous
que la diplomatie russe abandonnera tout
à coup ses prétentions sur la flotte tur-
que, pour que les Anglais puissent s'éloi-
gner avec la conscience tranquille d'hom-
mes qui ont remporté un succès. L'An-
gleterre alors s'enfermera dans ses inté-
rêts égoïstes, et l'Autriche se trouvera
seule, face à face avec la Russie.
BOURSE PE PAMS `
CMtnre te 2!! te 26 BtMMM. B~tMe.
a o/o
Comptantes 95 7420.2K.
Fin cour. 74 741712 .171,2
At/BO/O''
Compta.ntl06 .10!!9! 5.
& 0/0
ComptantlC970.10990.20.
Fincou)'.10980.ll0.20.
FETITN BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 109 fr. 97 1/2, 87 1/2, 98.
30/0. 74fr. 10, 071/2.
Italien. 73fr.90.9S.
5 0/0 turc. 7fr.75,80.
Florins (or). 63S/8.3/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 133 fr. 75, 134 fr. 371/2.
Russe. 85 3/16,1,
TOégrapMe privée. "a
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 26 février.
On télégraphie de Constantinople, le M, au
~MKM
« Malgré les bruits qui courent sur les retards
apportés dans les négociations par le refus de la
Porte de céder ses vaisseaux cuirassés, on croit
généralement que la paix sera signée demain.
? Il a été défendu, sous peine de mort, aux offi-
ciers et soldats russes d'entrer dans Constanti-
nople sans une autorisation du quartier gé-
néral. u
Le S<« Constantinople, le 26 février.
Les délégués de la Roumanie, de la Serbie et
du Montenegro sont arrivés à San-Stefano pour
prendre part aux négociations.
& Le grand-duc 'Nicolas a reçu un renfort de
huit batteries d'artillerie.
& Le général Gourko. avec 30,000 hommes, est
en marche pour rejoindre le grand-duc Nicolas à
San-Stefano. &
Constantinople, Je 26 février.
Le grand-duc Nicolas a exprimé vivement, hier
soir, le désir de voir la paix promptement signée.
Vienne, le 26 février.
Suivant une dépêche de Constantinopio adres-
sée à la. Con'ministres résistent toujours à la demande, opi-
niâtrement maintenue par la Russie, de la ces-
sion d'une partie de la flotte turque et de rentrée
des troupes russes à Constantinople.
Londres, le 26 février.
Le général lord Napier de Magdala est arrivé
il a eu une entrevue avec le duc de Cambridge.
La .P<:M J!fvante
taire d'Etat aux affaires étrangères, et le conseil-
ler Busch représenteront l'Allemagne à la Con-
férence. Ces nominations sont définitivement ar-
rêtées. La Russie aurait voulu que M. de Bis-
marck s'y rendit en personne; mais le chancelier
a refusé.
s L'escadre cuirassée allemande, qui était prête
à commencer ses exercices, a été armée de ma-
nière a pouvoir faire un service en Orient. Etie
nistre de l'agriculture à instituer en 1874,
et pour cinq années, un concours entre
les agriculteurs du Midi qui auraient
utilisé de la façon la plus intelligente les
eaux des différens canaux d'arrosage.
M. le ministre de l'agriculture a bien
voulu nous envoyer le rapport qui lui a
été adresse sur ce concours par M. J.-A.
Barrai, rapporteur du jury, secrétaire de
la Société centrale d'agriculture.
Le concours a eu lieu cette fois dans
le département de Vaucluse. Cinquante-
cinq propriétaires y ont pris part. La vi-
site de leurs eypioitations a permis de
constater les riches produits qu'assure
l'emploi simultané d'arrosages répétés à
des intervalles plus ou moins rap-
prochés, selon les récoltes à obtenir,
et des engrais répandus à haute dose.
Les cultures fourragères et maraîchères
et la vigne sont surtout appelées à tirer
un grand parti des arrosages les récoltes
annuelles augmentent et le~ rendemens
s'élèvent de manière à assurer à la pro-
priété du sol une plus-value qui paie lar-
gement les frais d'établissement des ca-
naux et des rigoles.
Ce concours était très opportun dans le
département de Vaucluse, où le phylloxera
a détruit de magnifiques vignobles qui
prospéraient dans des terres de médiocre
qualité, où la culture si productive de la
garance et la sériciculture ont été ruinées
par la découverte de l'alizanine artificielle
et par la maladie des vers à soie.
Le savant et volumineux rapport de
M. Barrai est plein de documens techni-
ques d'une haute valeur; et cependant on
peut se rendre immédiatement dans les eaux du
Levant si elle en recoit l'ordre.
» Le générai Totleben a été rappelé à Saint-
Pétersbourg. »
Londres, le 26 février.
Le ~fo~MM~ .PM/ annonce, dans une dépêche
de Beriin. que plusieurs gouvernemens se sont
déclarés favorables à des négociations séparées,
qu'ils préféreraient à une Conférence.
On télégraphie de GaUipoli au jZ'MKM
« Des avis reçus ici assurent que de grandes
masses de Russes se retirent de Shankoï sur Ro-
dosto, et de Sitivri sur Constantinople.
On télégraphie de Vienne au même journal
« Les différends qui séparaient encore la Russie
et la Turquie semblent a peu près tranchés, la
Russie consentant à réduire d'un cinquième l'in-
demnité de guerre et à étendre jusqu'à, une du-
rée de trois ans la période de temps accordée aux
mahométans de la Bulgarie pour quitter ce pays.
') Les Délégations hongroises se réuniront le
7 mars. Auparavant, le cabinet aura finalement
arrêté la forme que devra revêtir la demande de
crédit. »
Une seconde dépêche, également adressée de
Vienne au ~MM, annonce que des pourparlers
avec la Russie ont commencé, par l'intermédiaire
du gouvernement de Berlin, sur les points des
pOBQttions Eusses sur lesquels l'Autriche soulève
des objections, spécialement sur la clause relative
à la Bulgarie.
Une dépêche de Vienne annonce que le comte
Andrassy assistera personnellement à la. Confé-
rence, accompagné par le baron d'Haymerlé, am-
bassadeur d'Autriche en Italie, et par l'un des
membres du cabinet autrichien.
D'après une dépêche adressée de Berlin au
.D~.y ?M~~)A, la Conférence ne s'assem-
blera pas avant le 1" avril, le prince Gort-
chakoff ayant déclaré qu'il ne serait pas préparé
plus tôt.
Londres, le 25 février.
Le .0spéciale, sous la date de Constantinople 25 fé-
vrier, que le traité de paix, non encore signé
par les plénipotentiaires turcs, porte toujours la
cession de six vaisseaux cuirassés à la Russie.
D'après la même dépêche, le grand-duc Nico-
las s'efforce d'amener le Sultan à laisser entrer
les troupes russes à Constantinople, mais le Sul-
tan jusqu'ici a maintenu son refus.
Londres, le 26 février.
Le gouvernement anglais a ordonné la con-
struction de plusieurs avisos.
Bucharest, le 25 février.
Les stipulations de la reddition de Widdin ont
été traitées directement entre le commandant
roumain et le général en chef des troupes otto-
manes. Celles-ci ont défilé avec armes et bagages
devant l'armée roumaine, qui est entrée à trois
heures dans la forteresse.
La viile a beaucoup souffert diï bombardement.
La population chrétienne et roumaine, ne com-
prenant pas moins de 70,000 habitans, y compris
les réfugiés de PIevna et ceux des environs de
Widdin. a fait aux troupes roumaines un accueil
très enthousiaste.
Dans les derniers jours du bombardement, avant
que la conclusion de l'armistice fût connue,
une députation de notables habitans s'était ren-
due chez le gouverneur de la ville pour lui de-
mander de cesser une lutte désormais inutile.
Bucharest, le 2S février, soir.
L'administration du chemin de fer de Jassy
aurait reçu l'ordre de suspendre la marche des
trains de marchandises et d'assurer par là le
transport des troupes russes.
La .KoKNMMM M(M'~ annonce que l'armée rou-
maine doit traverser le Danube de Widdin à Ka-
lafat pour faire place à l'armée russe, qui occu-
perait cette forteresse jusqu'à la conclusion de la
paix.
Le Sénat a voté aujourd'hui, à une ma-
jorité très considérable, le projet de loi
sur le colportage. C'est d'un bon augure,
et l'on peut voir dans ce vote une promesse
pour l'avenir. Le Sénat a montré aujour-
d'hui, ce dont nous nous étions toujours
doutés, à savoir qu'il a dans les ques-
tions vraiment politiques une majorité de
gouvernement. Cette majorité s'est déga-
gée, après une discussion de deux jours,
à la voix de M. Dufaure. Quelques
paroles fermes loyales éloquentes
ont rallié autour du ministère tout ce qui
n'est pas enchaîné à un parti. Quant à la
loi elle-même, elle est connue elle n'a
pas subi de grandes transformations. Sa
nécessité, après les abus commis par le
gouvernement du 16 mai, n'est pas con-
testable. Il fallait, en précisant les droits
des colporteurs, assurer la libre circula-
tion des journaux. On sait que les colpor-
teurs reçoivent de l'administration un bre-
vet particulier, une sorte de permis qua
l'administration peut toujours leur retirer;
en d'autres termes, ils vivent misérable-
lit ce travail avec charme, car la poésie
lit ce travail avec charme, car la poésie
n'en est point absente; on y entend
même, près de la fontaine de Vaucluse,
l'écho des voix de Laure et de Pétrarque.
Assurément, si nous avions sur chaque
département une monographie aussi com-
plète, la France géographique, orographi-
que, bydrologique et agricole n'attendrait
plus d'historien..
Comme tous les ans, nous ferons faire
à nos lecteurs une courte promenade à
travers l'Exposition des machines agri-
coles, qui a lieu en ce moment au Palais
de l'Industrie en même temps que le con-
cours d'animaux gras. On y retrouve tou-
jours avec plaisir, rangés en longues û!es,
ces instrumens qui depuis une vingtaine
d'années rendent de si grands services à
l'agriculture, dont le nombre s'augmente
et qui se perfectionnent de jour en jour.
Parmi les systèmes nouveaux, citons,
dans l'exposition de M. Pilter, un appa-
reil à faucher, applicable à la moisson-
neuse Wood, et, dans un genre tout dif-
férent, une baratte très économique.
MM. Decker et Mot exposent entre
autres instrumens une nouvelle moisson-
neuse a un cheval, très légère, toute en
fer forgé elle ne coûte que 800 fr.
Dans l'exhibition de MM. Waite-Bur-
nell, on remarque beaucoup le moulin à
farine de Nicholson, des presses à four-
rages et des batteuses à bras, et un arra-
cheur de pommes de terre.
M. Albaret, l'habile constructeur de
Liancourt (Oise), présente pour la pre-
mière lois au Palais de l'Industrie un se-
ment, sous le régime du bon plaisir et on le
leur a bien fait voir. Le projet de loi sub-
stitue au principe de l'autorisation admi-
nistrative celui d'une simple déclaration,
faite par celui qui veut colporter des jour-
naux. Tout le monde aura le droit d'en
distribuer, à charge de faire cette décla-
ration ou, pour mieux dire, tout Fran-
çais qui n'aura pas perdu ses droits
civils. Dès lors, les scandales dont
nous avons été témoins pendant la
dernière période électorale ne pourront
plus se reproduire. On ne pourra pas reti-
rer à un colporteur son brevet et son mé-
tier parce qu'il aura distribué un journal
hostile au ministère il faudra prouver
contre lui qu'il n'est pas Français ou qu'il
a perdu ses droits civils, et.tous les partis
politiques trouveront certainement de
bons Français, dont le statut personnel
sera intact, pour répandre les journaux
de leur opinion. La diRérence entre la
loi ancienne et la loi nouvelle est donc
considérable, et à notre avis elle est très
heureuse.
Personne n'a osé, au Sénat, discu-
ter le projet de loi au point de vue
purement politique. On s'est bien gardé
de dire Quoi vous permettrez le colpor-
tage du ~M~, de T~MM~e /~M-
cnaux empoisocneurs que nous avons si
vaillamment traqués sur la voie publique
pendant toute la durée du 16 mai!–
On a renoncé à cet argument qui n'aurait
plus été de saison, et c'est dans l'intérêt de
la morale que quelques orateurs ont pro-
testé. Les polémiques de journaux, quel-
que vives qu'elles soient, on veut bien
les admettre comme une condition in-
évitable de la vie publique; .mais les ro-
mans-feuilletons sont un danger d'unautre
ordre, beaucoup plus terrible, et contre
lequel il faut sévir à tout prix. Tel mau-
vais ouvrage auquel la commission du
colportage aura refusé l'estampille paraî-
tra dans un journal, et sous cette forme
nouvelle bravera l'administration et sera
répandu partout. Voilà ce qui émeut
et indigne quelques consciences ti-
morées. Mais quoi Est-ce que, à dé-
faut de la commission du colportage, il
n'y a pas des tribunaux ? Si les romans
ou écrits en question contiennent en eSet
des attaques aux mœurs, des outrages
aux choses saintes, enfin un crime ou un
délit quelconque, n'y a-t-il pas des lois sur
la presse et ne sont-elles pas assez sé-
vères ? C'est une grande erreur de croire
que le danger caché dans un livre est
moins grand que celui qui se montre
dans un journal. Le livre, le mauvais li-
vre, souvent obscène et ignoble, auquel la
commission du colportage refuse l'es-
tampille, circule pourtant et fait silen-
cieusement son ravage. Le mal qui s'étale
dans la presse quotidienne apparaît aus-
sitôt, beaucoup moindre la plupart
du temps, car on n'oserait pas impri-
mer dans un journal ce qui s'écrit dans
de certains livres, et, s'il y a crime ou
délit, les tribunaux sont là, tout prêts à
appliquer rigoureusement les lois. Aussi
n'avons-nous jamais compris pourquoi,
à côté du ministère public et des
juges chargés de poursuivre et de pu-
nir tout ce qui est coupable no-
tre législation a placé une commission
chargée de donner ou de refuser l'estam-
pille. Il nous semble qu'il y a là un dou-
ble emploi et un cercle vicieux.
Il y a aussi un souvenir et un dernier
reste de vieilles doctrines qui tendent de
plus en plus à disparaître. L'Etat prenait
jadis volontiers et il prend quelquefois
encore aujourd'hui la forme majestueuse
d'un juge patriarcal, d'un tuteur paternel
qui sépare pour ses sujets ou ses enfans
le bon grain de l'ivraie, leur donne
moir spécial pour les engrais, instrument
très ingénieux et qui nous a paru assez
solidement établi pour faire de longues
campagnes. Du même exposant, nous
avons un concasseur dont le travail se fait
très rapidement.
M. J. Garnier, ingénieur-constructeur
à Redon (HIe-et-Vilaine), expose un tarare
se démontant par un procédé facile, et
une machine à battre à bras d'un sys-
tème nouveau.
EnSn, voici le petit chemin de fer con-
struit par M. Decauville, dont l'usine de
Petit-Bourg (Seine-et-Oise) est devenue,
à cause de la fabrication toujours crois-
sante de ces rails et wagons en miniature,
l'émule des grands ateliers de construc-
tion de la France et de l'Angleterre.
A côté du porteur Decauville, nous
n'omettrons pas de citer aussi les che-
mins de fer industriels et agricoles de
M. E. Gonin, à voie plus large, aux wa-
gons plus spacieux. Nous avons remarqué
notamment un wagonnet en bois et en
fer qu'on fait manœuvrer avec une grande
facilité et qui peut se plier à une foule
d'usages.
M. Taupier expose également un sys-
tème de rails et de wagonnets, développe-
ment du porteur inventé il y a plusieurs
années par M. Corbin, dont l'invention, il
ne faut pas l'oublier, a été l'origine des ap-
pareils en fer qui paraissent aujourd'hui
dans les concours.
Viennent ensuite MM. Osborne, avec les
faucheuses et moissonneuses Eirby, Whee-
ler et Burdick; M. Cumming, d'Orléans,
avec ses belles moissonneuses qui ont
celui la ;et leur défend de toucher à
celle-ci. Rien de mieux si l'Etat lui-
même était toujours impartial; sensé,
digne enfin d'exercer la magistrature
sommaire qu'il s'est arrogée Mais
l'Etat est-il infaillible, impeccable, né-.
cessairement vertueux et incorruptible?
L'expérience n'a pas été favorable à cette
hypothèse, et l'effort de la civilisation po-
litique depuis des siècles a été de limiter
de plus en plus et de réduire à presque
rien le champ de l'arbitraire pour
augmenter d'autant le domaine de la
loi. Depuis qu'on a fait des lois très
compliquées et très savantes sur les dé-
lits et les crimes que les journalistes et
les écrivains de tout'genre sont suscepti-
bles de commettre, l'Etat a perdu de son
autorité discrétionnaire et de ses pouvoirs
préventifs. Par une anomalie étrange, il a
tout conservé en matière de colportage;
sur ce .terrain il est aussi puissant que
jamais il peut tout permettre et tout in-
terdire. D'où vient cette exception? Est-ce
que l'Etat a montré une intelligence par-
ticulière en choisissant les livres dignes de
l'estampille? Est-ce qu'il a manifesté, en
faisant ces choix, une vertu puritaine et
une moralité inflexible? On gait bien que
non, et M. Eugène Pelletan l'a rappelé hier,
en citant les titres de quelques mauvais
livres ou almanachs qui ont été autori-
sés c'est la corruption assaisonnée de
sottise afin de se mettre au niveau
des plus humbles esprits et des imagi-
nations rurales. Voilà ce que la com-
mission du colportage a laissé circuler;
d'où l'on peut légitimement conclure au
peu de garanties qu'elle offre dans le
discernement du bien et du mal. En
revanche, elle a proscrit quelques uns
des chefs-d'œuvre de l'esprit humain.
Et nous avons vu, il n'y a pas long-
temps encore, un ministre de l'inté-
rieur, l'homme le plus respectable du
monde, refuser l'estampille au livre
d'un de ses amis; pourquoi? la raison
qu'il en a donnée à la tribune a paru
alors fort originale, mais elle est sincère,
sans aucun doute:–parce qu'il crai-'
gnait qu'un livre aussi honnête ne se
trouvât en trop mauvaise compagnie!
C'était pousser un peu loin le scrupule
de conscience; mais n'était-ce pas du
même coup condamner la commission de
colportage?
Cette commission, avec la meilleure
volonté possible, ne saurait échapper à
bien des inadvertances des légèretés ? a
des mesquineries, des caprices. Elle a
consacré des choses détestables et elle en
a empêché de fort bonnes. Les romans ou
autres productions littéraires qui échap-
peraient à son contrôle en se réfugiant
dans les journaux seront moraux ou im- `
moraux. Qui en décidera? La justice du
pays, après un débat contradictoire. Eh
bien nous préférons ce système à ce-
lui que les adversaires de la loi ont
cherché à défendre; il n'offre pour la
société aucun des périls qu'on a signa-
lés avec beaucoup trop d'émotion. Nous
ne connaissons pas encore la loi générale
qui sera présentée plus tard sur le colpor-
tage, mais on a bien fait d'en distraire
dès maintenant les articles relatifs aux
journaux. Les orateurs de la droite qui
ont attaqué la loi se sont même dé-
fendus de céder à des préoccupations
politiques la morale seule les inté-
ressait Nous n'avons aucun motif pour
imiter cette discrétion. Il n'est pas dou-
teux que le projet sur le colportage,
ainsi que le projet sur l'état de siège,
ont été présentés pour rendre impossible,
ou du moins extrêmement difficile, le re-
tour offensif de la politique du 16 mai.
Nous ne sommes pas de ceux qui crai-
gnent une prochaine entreprise de ce genre
obtenu déjà tant de médailles; M. Gérard,
de Vierzon dont les locomobiles et les
batteuses ont une réputation européenne;
M. Smyth, dont le semoir est partout en
usage dans la grande culture; MM. Ave-
ling et Porter, représentés par M. le doc-
teur Sillen, qui a introduit en France les
locomotives routières et des grues d'une
grande puissance pour le service de l'ar-
mée M. Pombla, à qui le directeur des
travaux de l'Exposition universelle a con-
né le soin de couvrir avec ses charpentes
légères les bâtimens du groupe de l'agri-
culture, sur le quai d'Orsay.
Nous devons nous arrêter, car il fau-
drait nommer tous les constructeurs fran-
çais et étrangers. Nous les retrouverons
d'ailleurs à la grande Exposition pour la-
quelle la plupart d'entre eux nous l'ont
dit –ils se réservent de produire des ap-
pareils complètement inconnus jusqu'ici.
On nous a parlé notamment d'un sys-
tème de labourage à vapeur à bon mar- .A
ché. C'est dire qu'il s'agit d'une nou-
veauté.
Les seuls appareils de labourage à va-
peur employés aujourd'hui ont été inven-
tés en Angleterre par MM. John Fowler,
Howard.Aveling et Porter. Ces instru-
mens donnent de très beaux résultats;
malheureusement, ils coûtent, avec leurs
accessoires, 40, 50 et même 60,000 ir.,
sommes qui mettent la plupart des culti-
vateurs français dans l'absolue impossi-
bilité d'utiliser ces puissantes inventions.
On avait essayé quelques modincations
qui permettaient de réduire le prix des
appareils à 30 et même 25,000 fr.; mais
mCREN~FMŒR
FÉVRIER
1878
878
ON~S'ABOMNE
t~e dçs Prêtres-SamtrGermain-l'AuTen'ois, n.
P&~X ~'AKt
Un an. Six mois. Trois mots.
Dêpa?temens. 80 fr.
Les aDonmemens partent des l** wt I< d<
chaque mois.
ON S'ABONDE
enBetjnque.enItaHt*,
dans le Luxèmbonrj?, an Turqme,
eB. Suisse, en Syrie, ë~i Roumanie et dans !e))t
régences du ~aroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
an moyen d'une valeur payable & Paris ou de
ttandats-poste, soit interna.tiona.ux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur psyaNe & F? "h~
P~tt, w wtMméfe. M eextt.
:!C~a))ntemt~tM, mm.Btnnt~fF~. « een<.
POUTtMES ET~ITTMAIRES
~n<
MM. BeMzy, MMte* et C', l,Finch !ane ComMI.
E. C.,London; MM. 'W.-Bt. Smtth et Non.
~M. Strand, W. C. London.
A. BrnxeUes, à l'0/7:e< <~ ywMMM, 46, me de !a
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bHothéques des cares d" chemins de fer belcef.
A Valparaiso (ChUij, c!M& M. Orestes L. Tomero.
J Les Mmonces sont reçues
Ches MN. faMehey, ~Mt
8,placedetaBou]'se,
~ItsdolYent toujo~j'sëtreagyôëespRr !a rëd&ctiott.
PARIS
MARDI 26 FÉVRIER
Chaque jour nous apporte quelque dé-
tait nouveau sur les conditions de paix
exigées par la Russie. Dans cette Sorte de
kaléidoscope que la diplomatie russe agite
devant les yeux de l'Europe, les figures
les plus étranges, les plus diverses, les
plus inattendues, se succèdent tour à tour.
On peut néanmoins se faire dès aujour-
d'hui une idée exacte des principales pré-
tentions de la Russie. Le plus grand suc-
cès de la campagne sera l'organisation
de la nouvelle principauté de Bulgarie.
On sait déjà que cette principauté s'é-
tendra du Danube à la mer Egée et
comprendra la majeure partie de la
Thrace et de la Macédoine. Andrino-
ple cependant restera, paraît-il, entré les
mains de~ Turcs. La principauté, ainsi
délimitée, recevra un prince quelconque.
Mais le véritable pouvoir appartiendra à
une commission russe soutenue par un
corps d'armée russe. A la vérité, cette
commission et le corps d'armée qui la
secondera devront régulièrement repasser
le Danube dans deux ans. Mais que de
changemens peuvent se produire d'ici à
deux ans Et en supposant même que
les Russes se retirent à l'époque nxée par
le traité, ils auront pris soin d'arranger
les choses de telle manière que. leur dé-
part ne sera qu'apparent. L'œuvre de la
russification de la Bulgarie est déjà en
bonne voie; qu'en en juge plutôt par les
détails suivans, que nous résumojis d'a-
près la .PO~MC~6 C'
vité extraordinaire pour organiser l'admini-
stration en Bulgarie d'après le modèle russe.
Chaque ville importante reçoit un gouver-
neur, un maître de police et des commissai-
res de quartiers, absolument comme en Rus-
sie. Les anciens MK~A< turcs sont trans-
formés en ~OM~MM (gouvernemens), avec
des subdivisions ('K~
ses. On n'admet aux fonctions publiques que
les Bulgares qui connaissent très bien la tan-
gue russe. Il n'en manque pas/car la Russie,
avec la prévoyance qui la caractérise, a orga-
nisé depuis longtemps à Odessa, à Nico-
laïen, etc., des collèges pour les Bulgares.
Toute !a « jeune Bulgarie N Mouve ainsi place
dans les rangs de l'administration. a
Voilà pour l'administration; l'armée est
organisée d'après les memea principes.
En même temps, disent plusieurs jour-
naux devienne, on forme, sous le nom de'
mi!ico bulgare; 70 bataillons d'infanterie,
T2 encadrons de cavalerie et 8 batteries. Cna-
que bataillon reçoit 8 ofSciers et 20 sbus-ofS-
ciers russes, ~oi-disant comme instructeurs.
Le commandement do cette milice se fera. en
russe. EDeseraL équipée au moyen des armes
conquises sur les Turcs.
Que manquera-t-il au bonheur des Bul-
gares ainsi encadrés dans une admini-
stration et dans une milice russes? Rien
sans doute, puisqu'on les débarrassera,
de plus, de la présence ;de Jours anciens
maîtres les musulmans. Nous n'avons pas
à revenir sur cette question de l'expul-
sion des musulmans que jious avons trai-
tée en détail. Qu'il nous suffise de dire
que lord Derby a déclaré qu'un pareil
acte n'avait pas de précédent depuis l'ex-
pulsion des Maures d'Espagne, et qu'il
exciterait l'indignation générale. Le chef
du Foreign-Qfnce est-il bien sûr de
ce qu'il avance? N'y àùra-t-il pas en An-
gleterre~ des philanthropes et des théolOL-
giens pour admirer le zèle civilisateur
et la charité chrétienne avec lesquels les
Russes refoulent en Asie le spécimen le
plus antihumain de l'humanité?
Si les Roumains ont jamais admiré les
Russes, .c'est un sentiment qu'ils n'éprou-
vent plus guère aujourd'hui. La Russie
se fait céder la Dobrutscha pour l'échan-
ger contre la Bessarabie. Les Roumains
~'iHMDU~MALMS Nms
Du 27\FË\'tnER'1878.
REVUE AGRICOLE,
Situation générale des técoltes et des travaux
des champs. Projet de loi sur le canal d'irri-
gation dérivé du Rhône. Concours d'irriga-
tion dans le département de Vaucluse. L'ex-
position des machines agricoles au Palais de
l'Industrie.– Nouveau système de labourage à
vapeur, inventé par un ingénieur français; j'
opinion de la.. Société d'agriculture de Seine-et-
Otse. Culture et ensilage des mais et des
fourrages verts conseUs pratiques de M. Gof.
fart. Chemins de fer vicinaux une Société
pour la construction, à bon marché, des voies
terrées rurales. Un Recueil de législation
agricole, en attendant le Code rural.
La température du mois de février est
presque constamment demeurée douce
pour la. saison hivernale, mais assez basse
cependant pour ne pas faire avancer pré-
maturément la végétation. Dans .l'Est et
le'Sud-Est, l'hiver s'est accentué plus vi-
vement.; mais les récoltes ont été proté-
gées comme il convenait par une couche
de nei~e.
pans les~erres légères et sèches, on a
repris avec activité les travaux prépara-
toires aux semailles du printemps., pour
les terres foPtcs, on attend que le sol soit
'protestant; le ministre des aQaïres étran-
gères affirme~ que le gouvernement ne
transigera pas. C'est possible, mais il est
possible aussi que le gouvernement dis-
paraisse. On parle beaucoup, à Bucharest,
de l'abdication du prince Charles et de la
démission de ses ministres. Que pense-
rait-on, à Berlin, de cette singulière solu-
tion du problème roumain ? Le successeur
du prince Charles serait, dit-on, un mem-
bre de la famille Stourdza, nom qui rap-
pelle à l'Allemagne la lutte contre les
Universités allemandes, dans la période
de réaction violente qui a suivi l'attentat
de Sand. Cette substitution d'un Stourdza
à un HohenzoMern serait-elle favorable-
ment accueillie à Berlin? q
Après la Bulgarie et la Roumanie, vien-
nent le Monténégro et la Serbie. Le Monté-
negro recevrait PodgorUza, le port.d'Anti-
vari, et probablement aussi ceux de Spitza
et de Dulcigno-Quantàla Serbie, ses ~mbi-
tMn8 BOht'trampeës. Bile comptatt 8'ëten-
dre surtout du côté de la Vieille Serbie et
garder le terrain dont elle s'est emparée
avec tant de bravoure après l'écrasement
complet des Turcs. Mais on ne veut pas lui
laisser le prix de son courage. Nisch seule-
ment lui sera annexé, ses autres conquê-
tes passeront entre les mains de laBalgarie.
On lui cherchera une compensation en Bos-
nie. Cette nouvelle, comme on le pense
bien, a produit en Autriche la plus vive
émotion. La Russie ne ménage donc plus
f< la sphère des intérêts autrichiens Elle
cherche à satisfaire ses petits vassaux en
leur donnant la part réservée jusqu'ici à
son puissant voisin Elle pousse en quel-
que sorte l'OmIadina dans les ilancs de
l'empire austro-hongrois « L'opinion pu-
blique est très irritée '), nous disent les
dépêches « on considère cette conduite
comme une provocation. H Nous le croyons
sans peine, le coup est trop direct pour
n'être pas senti.
Parmi les conditions russes, celle qui a
produit le plus grand scandale en Eu-
rope, c'est encore l'indemnité de guerre.
La Russie, on le sait, ne demandait rien
moins d'abord que 5 milliards à la Tur-
quie. Elle a consenti, depuis, dit-on, à se
contenter de 4 milliards. Le chi-Sre est en-
core fort beau, et jamais le Trésor turc ne
pourrait acquitter une dette pareille.
Heureusement, la Russie est de bonne
composition. A défaut d'argent, elle
prendra l'Arménie, province qui est à
peu près pour la Turquie d'Asie ce
que la Bulgarie est pour la Turquie
d'Europe. Mais cette compensation ne
lui suffira pas absolument. Il fau-
dra encore trouver 40 millions de li-
vres sterling. On émettra pour cela
des s obligations dont les intérêts et
l'amortissement seront garantis par les
tributs de la Bulgarie et de l'Egypte. Le
tribut de la Bulgarie, passe encore Il
faut bien que la nouvelle principauté
paie le bonheur d'être gouvernée et admi-
nistrée à la russe. Mais l'Angleterre n'a
pu apprendre sans émotion que le tribut
de l'Egypte serait une garantie de la dette
turque envers la Russie. Ainsi, il ne suf-
ntpas à la diplomatie russe d'avoir fait
main basse sur la Turquie d'Europe et
d'Asie, il faut encore qu'elle trouve un
prétexte pour se mêler des affaires des
Etats musulmans de l'Afrique! Décidé-
ment, Joseph de Maistre avait raison
Lorsqu'on n'arrête pas le désir russe, il ne
connaît bientôt plus de bornes.
La question des cuirassés turcs préoc-
cupe aussi très vivement l'opinion an-
glaise..La Russie a annoncé l'intention
de prendre la Hotte ottomane comme
une partie de l'indemnité. L'Angleterre
a protesté. La Russie n'a pas renoncé à
son projet. Pour le moment, la ques-
tion est en suspens. Nous croyons néan-
un peu plus sec. Dans la région du Nord,
les blés et les colzas sont, en général, très
beaux; mais on se plaint des mauvaises
herbes et des insectes qu'un hiver trop
doux laisse subsister. Les façons d'hiver
et la; taille sont activement poursuivies
dans les vignes situées sur les eûtes.
Le ministre des travaux publics vient
de présenter à la Chambre des Députés
la' proposition de loi ayant pour but la
déclaration d'utilité publique du canal dé-
rivé du Rhône, et dont le projet appar-
tient a M. A. Dûment. Nous avons ex-
posé. précédemment le plan de cette
grande entreprise, qui permettrait d'irri-
guer les terres et de submerger les vi-
gnes phyltoxérées dans les départemens
de l'Isère, de la Drôme, de Vaucluse, du
Gard et de l'Hérault. Il est démontré que
le volume d'eau à dériver du Rhône ne
peut nuire en aucune manière à la navi-
gation. Le projet de loi demande que le
'total des engagemens pour l'emploi
de l'eau atteigne avant deux ans une
somme minimum de 3 millions de francs
de redevances annuelles. Plus de la moitié
de cette somme est déjà souscrite pour
cinquante années.
Les agriculteurs auront à se féliciter
de l'adoption de ce projet de loi, car dans
cette région méditerranéenne la fréquence
et la longueur des sécheresses, la persis-
tance de la chaleur, la grande évapora-
tion quien est la conséquence, font de
l'irrigation un besoin impérieux pour la
culture.
Ces considérations ont engagé le mi-
moins que la. Russie finira par céder. Elle
ne saurait. résister à la fois à l'Angteterre
et à l'Autriche. EUe a besoin de donner
une satisfaction à l'un de ses adversaires,
afin de pouvoir traiter l'autre sans ménage-
mens. Il nous semble que c'est à l'Angle-
terre qu'elle préférera faire des conces-
sions. On a remarqué que .le régime ac-
tuel des détroits est maintenu. C'est un
petit triomphe pour les Anglais. A la vé-
rité, le ~MMM prétend que ce régime
ne subsistera que pour les Darda-
nelles, afin de fermer la mer de Mar-
mara à l'Angleterre, tandis qu'il sera
modifié pour le Bosphore, afin de laisser à
la Russie la voie libre vers Constantinople.
Mais cette singulière nouvelle n'est pas
jusqu'ici confirmée. Aussi croyons-nous
que la diplomatie russe abandonnera tout
à coup ses prétentions sur la flotte tur-
que, pour que les Anglais puissent s'éloi-
gner avec la conscience tranquille d'hom-
mes qui ont remporté un succès. L'An-
gleterre alors s'enfermera dans ses inté-
rêts égoïstes, et l'Autriche se trouvera
seule, face à face avec la Russie.
BOURSE PE PAMS `
CMtnre te 2!! te 26 BtMMM. B~tMe.
a o/o
Comptantes 95 7420.2K.
Fin cour. 74 741712 .171,2
At/BO/O''
Compta.ntl06 .10!!9! 5.
& 0/0
ComptantlC970.10990.20.
Fincou)'.10980.ll0.20.
FETITN BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 109 fr. 97 1/2, 87 1/2, 98.
30/0. 74fr. 10, 071/2.
Italien. 73fr.90.9S.
5 0/0 turc. 7fr.75,80.
Florins (or). 63S/8.3/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 133 fr. 75, 134 fr. 371/2.
Russe. 85 3/16,1,
TOégrapMe privée. "a
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 26 février.
On télégraphie de Constantinople, le M, au
~MKM
« Malgré les bruits qui courent sur les retards
apportés dans les négociations par le refus de la
Porte de céder ses vaisseaux cuirassés, on croit
généralement que la paix sera signée demain.
? Il a été défendu, sous peine de mort, aux offi-
ciers et soldats russes d'entrer dans Constanti-
nople sans une autorisation du quartier gé-
néral. u
Le S<
Les délégués de la Roumanie, de la Serbie et
du Montenegro sont arrivés à San-Stefano pour
prendre part aux négociations.
& Le grand-duc 'Nicolas a reçu un renfort de
huit batteries d'artillerie.
& Le général Gourko. avec 30,000 hommes, est
en marche pour rejoindre le grand-duc Nicolas à
San-Stefano. &
Constantinople, Je 26 février.
Le grand-duc Nicolas a exprimé vivement, hier
soir, le désir de voir la paix promptement signée.
Vienne, le 26 février.
Suivant une dépêche de Constantinopio adres-
sée à la. Con'
niâtrement maintenue par la Russie, de la ces-
sion d'une partie de la flotte turque et de rentrée
des troupes russes à Constantinople.
Londres, le 26 février.
Le général lord Napier de Magdala est arrivé
il a eu une entrevue avec le duc de Cambridge.
La .P<:M J!fvante
ler Busch représenteront l'Allemagne à la Con-
férence. Ces nominations sont définitivement ar-
rêtées. La Russie aurait voulu que M. de Bis-
marck s'y rendit en personne; mais le chancelier
a refusé.
s L'escadre cuirassée allemande, qui était prête
à commencer ses exercices, a été armée de ma-
nière a pouvoir faire un service en Orient. Etie
nistre de l'agriculture à instituer en 1874,
et pour cinq années, un concours entre
les agriculteurs du Midi qui auraient
utilisé de la façon la plus intelligente les
eaux des différens canaux d'arrosage.
M. le ministre de l'agriculture a bien
voulu nous envoyer le rapport qui lui a
été adresse sur ce concours par M. J.-A.
Barrai, rapporteur du jury, secrétaire de
la Société centrale d'agriculture.
Le concours a eu lieu cette fois dans
le département de Vaucluse. Cinquante-
cinq propriétaires y ont pris part. La vi-
site de leurs eypioitations a permis de
constater les riches produits qu'assure
l'emploi simultané d'arrosages répétés à
des intervalles plus ou moins rap-
prochés, selon les récoltes à obtenir,
et des engrais répandus à haute dose.
Les cultures fourragères et maraîchères
et la vigne sont surtout appelées à tirer
un grand parti des arrosages les récoltes
annuelles augmentent et le~ rendemens
s'élèvent de manière à assurer à la pro-
priété du sol une plus-value qui paie lar-
gement les frais d'établissement des ca-
naux et des rigoles.
Ce concours était très opportun dans le
département de Vaucluse, où le phylloxera
a détruit de magnifiques vignobles qui
prospéraient dans des terres de médiocre
qualité, où la culture si productive de la
garance et la sériciculture ont été ruinées
par la découverte de l'alizanine artificielle
et par la maladie des vers à soie.
Le savant et volumineux rapport de
M. Barrai est plein de documens techni-
ques d'une haute valeur; et cependant on
peut se rendre immédiatement dans les eaux du
Levant si elle en recoit l'ordre.
» Le générai Totleben a été rappelé à Saint-
Pétersbourg. »
Londres, le 26 février.
Le ~fo~MM~ .PM/ annonce, dans une dépêche
de Beriin. que plusieurs gouvernemens se sont
déclarés favorables à des négociations séparées,
qu'ils préféreraient à une Conférence.
On télégraphie de GaUipoli au jZ'MKM
« Des avis reçus ici assurent que de grandes
masses de Russes se retirent de Shankoï sur Ro-
dosto, et de Sitivri sur Constantinople.
On télégraphie de Vienne au même journal
« Les différends qui séparaient encore la Russie
et la Turquie semblent a peu près tranchés, la
Russie consentant à réduire d'un cinquième l'in-
demnité de guerre et à étendre jusqu'à, une du-
rée de trois ans la période de temps accordée aux
mahométans de la Bulgarie pour quitter ce pays.
') Les Délégations hongroises se réuniront le
7 mars. Auparavant, le cabinet aura finalement
arrêté la forme que devra revêtir la demande de
crédit. »
Une seconde dépêche, également adressée de
Vienne au ~MM, annonce que des pourparlers
avec la Russie ont commencé, par l'intermédiaire
du gouvernement de Berlin, sur les points des
pOBQttions Eusses sur lesquels l'Autriche soulève
des objections, spécialement sur la clause relative
à la Bulgarie.
Une dépêche de Vienne annonce que le comte
Andrassy assistera personnellement à la. Confé-
rence, accompagné par le baron d'Haymerlé, am-
bassadeur d'Autriche en Italie, et par l'un des
membres du cabinet autrichien.
D'après une dépêche adressée de Berlin au
.D~.y ?M~~)A, la Conférence ne s'assem-
blera pas avant le 1" avril, le prince Gort-
chakoff ayant déclaré qu'il ne serait pas préparé
plus tôt.
Londres, le 25 février.
Le .0
vrier, que le traité de paix, non encore signé
par les plénipotentiaires turcs, porte toujours la
cession de six vaisseaux cuirassés à la Russie.
D'après la même dépêche, le grand-duc Nico-
las s'efforce d'amener le Sultan à laisser entrer
les troupes russes à Constantinople, mais le Sul-
tan jusqu'ici a maintenu son refus.
Londres, le 26 février.
Le gouvernement anglais a ordonné la con-
struction de plusieurs avisos.
Bucharest, le 25 février.
Les stipulations de la reddition de Widdin ont
été traitées directement entre le commandant
roumain et le général en chef des troupes otto-
manes. Celles-ci ont défilé avec armes et bagages
devant l'armée roumaine, qui est entrée à trois
heures dans la forteresse.
La viile a beaucoup souffert diï bombardement.
La population chrétienne et roumaine, ne com-
prenant pas moins de 70,000 habitans, y compris
les réfugiés de PIevna et ceux des environs de
Widdin. a fait aux troupes roumaines un accueil
très enthousiaste.
Dans les derniers jours du bombardement, avant
que la conclusion de l'armistice fût connue,
une députation de notables habitans s'était ren-
due chez le gouverneur de la ville pour lui de-
mander de cesser une lutte désormais inutile.
Bucharest, le 2S février, soir.
L'administration du chemin de fer de Jassy
aurait reçu l'ordre de suspendre la marche des
trains de marchandises et d'assurer par là le
transport des troupes russes.
La .KoKNMMM M(M'~ annonce que l'armée rou-
maine doit traverser le Danube de Widdin à Ka-
lafat pour faire place à l'armée russe, qui occu-
perait cette forteresse jusqu'à la conclusion de la
paix.
Le Sénat a voté aujourd'hui, à une ma-
jorité très considérable, le projet de loi
sur le colportage. C'est d'un bon augure,
et l'on peut voir dans ce vote une promesse
pour l'avenir. Le Sénat a montré aujour-
d'hui, ce dont nous nous étions toujours
doutés, à savoir qu'il a dans les ques-
tions vraiment politiques une majorité de
gouvernement. Cette majorité s'est déga-
gée, après une discussion de deux jours,
à la voix de M. Dufaure. Quelques
paroles fermes loyales éloquentes
ont rallié autour du ministère tout ce qui
n'est pas enchaîné à un parti. Quant à la
loi elle-même, elle est connue elle n'a
pas subi de grandes transformations. Sa
nécessité, après les abus commis par le
gouvernement du 16 mai, n'est pas con-
testable. Il fallait, en précisant les droits
des colporteurs, assurer la libre circula-
tion des journaux. On sait que les colpor-
teurs reçoivent de l'administration un bre-
vet particulier, une sorte de permis qua
l'administration peut toujours leur retirer;
en d'autres termes, ils vivent misérable-
lit ce travail avec charme, car la poésie
lit ce travail avec charme, car la poésie
n'en est point absente; on y entend
même, près de la fontaine de Vaucluse,
l'écho des voix de Laure et de Pétrarque.
Assurément, si nous avions sur chaque
département une monographie aussi com-
plète, la France géographique, orographi-
que, bydrologique et agricole n'attendrait
plus d'historien..
Comme tous les ans, nous ferons faire
à nos lecteurs une courte promenade à
travers l'Exposition des machines agri-
coles, qui a lieu en ce moment au Palais
de l'Industrie en même temps que le con-
cours d'animaux gras. On y retrouve tou-
jours avec plaisir, rangés en longues û!es,
ces instrumens qui depuis une vingtaine
d'années rendent de si grands services à
l'agriculture, dont le nombre s'augmente
et qui se perfectionnent de jour en jour.
Parmi les systèmes nouveaux, citons,
dans l'exposition de M. Pilter, un appa-
reil à faucher, applicable à la moisson-
neuse Wood, et, dans un genre tout dif-
férent, une baratte très économique.
MM. Decker et Mot exposent entre
autres instrumens une nouvelle moisson-
neuse a un cheval, très légère, toute en
fer forgé elle ne coûte que 800 fr.
Dans l'exhibition de MM. Waite-Bur-
nell, on remarque beaucoup le moulin à
farine de Nicholson, des presses à four-
rages et des batteuses à bras, et un arra-
cheur de pommes de terre.
M. Albaret, l'habile constructeur de
Liancourt (Oise), présente pour la pre-
mière lois au Palais de l'Industrie un se-
ment, sous le régime du bon plaisir et on le
leur a bien fait voir. Le projet de loi sub-
stitue au principe de l'autorisation admi-
nistrative celui d'une simple déclaration,
faite par celui qui veut colporter des jour-
naux. Tout le monde aura le droit d'en
distribuer, à charge de faire cette décla-
ration ou, pour mieux dire, tout Fran-
çais qui n'aura pas perdu ses droits
civils. Dès lors, les scandales dont
nous avons été témoins pendant la
dernière période électorale ne pourront
plus se reproduire. On ne pourra pas reti-
rer à un colporteur son brevet et son mé-
tier parce qu'il aura distribué un journal
hostile au ministère il faudra prouver
contre lui qu'il n'est pas Français ou qu'il
a perdu ses droits civils, et.tous les partis
politiques trouveront certainement de
bons Français, dont le statut personnel
sera intact, pour répandre les journaux
de leur opinion. La diRérence entre la
loi ancienne et la loi nouvelle est donc
considérable, et à notre avis elle est très
heureuse.
Personne n'a osé, au Sénat, discu-
ter le projet de loi au point de vue
purement politique. On s'est bien gardé
de dire Quoi vous permettrez le colpor-
tage du ~M~, de T~MM~e /~M-
c
vaillamment traqués sur la voie publique
pendant toute la durée du 16 mai!–
On a renoncé à cet argument qui n'aurait
plus été de saison, et c'est dans l'intérêt de
la morale que quelques orateurs ont pro-
testé. Les polémiques de journaux, quel-
que vives qu'elles soient, on veut bien
les admettre comme une condition in-
évitable de la vie publique; .mais les ro-
mans-feuilletons sont un danger d'unautre
ordre, beaucoup plus terrible, et contre
lequel il faut sévir à tout prix. Tel mau-
vais ouvrage auquel la commission du
colportage aura refusé l'estampille paraî-
tra dans un journal, et sous cette forme
nouvelle bravera l'administration et sera
répandu partout. Voilà ce qui émeut
et indigne quelques consciences ti-
morées. Mais quoi Est-ce que, à dé-
faut de la commission du colportage, il
n'y a pas des tribunaux ? Si les romans
ou écrits en question contiennent en eSet
des attaques aux mœurs, des outrages
aux choses saintes, enfin un crime ou un
délit quelconque, n'y a-t-il pas des lois sur
la presse et ne sont-elles pas assez sé-
vères ? C'est une grande erreur de croire
que le danger caché dans un livre est
moins grand que celui qui se montre
dans un journal. Le livre, le mauvais li-
vre, souvent obscène et ignoble, auquel la
commission du colportage refuse l'es-
tampille, circule pourtant et fait silen-
cieusement son ravage. Le mal qui s'étale
dans la presse quotidienne apparaît aus-
sitôt, beaucoup moindre la plupart
du temps, car on n'oserait pas impri-
mer dans un journal ce qui s'écrit dans
de certains livres, et, s'il y a crime ou
délit, les tribunaux sont là, tout prêts à
appliquer rigoureusement les lois. Aussi
n'avons-nous jamais compris pourquoi,
à côté du ministère public et des
juges chargés de poursuivre et de pu-
nir tout ce qui est coupable no-
tre législation a placé une commission
chargée de donner ou de refuser l'estam-
pille. Il nous semble qu'il y a là un dou-
ble emploi et un cercle vicieux.
Il y a aussi un souvenir et un dernier
reste de vieilles doctrines qui tendent de
plus en plus à disparaître. L'Etat prenait
jadis volontiers et il prend quelquefois
encore aujourd'hui la forme majestueuse
d'un juge patriarcal, d'un tuteur paternel
qui sépare pour ses sujets ou ses enfans
le bon grain de l'ivraie, leur donne
moir spécial pour les engrais, instrument
très ingénieux et qui nous a paru assez
solidement établi pour faire de longues
campagnes. Du même exposant, nous
avons un concasseur dont le travail se fait
très rapidement.
M. J. Garnier, ingénieur-constructeur
à Redon (HIe-et-Vilaine), expose un tarare
se démontant par un procédé facile, et
une machine à battre à bras d'un sys-
tème nouveau.
EnSn, voici le petit chemin de fer con-
struit par M. Decauville, dont l'usine de
Petit-Bourg (Seine-et-Oise) est devenue,
à cause de la fabrication toujours crois-
sante de ces rails et wagons en miniature,
l'émule des grands ateliers de construc-
tion de la France et de l'Angleterre.
A côté du porteur Decauville, nous
n'omettrons pas de citer aussi les che-
mins de fer industriels et agricoles de
M. E. Gonin, à voie plus large, aux wa-
gons plus spacieux. Nous avons remarqué
notamment un wagonnet en bois et en
fer qu'on fait manœuvrer avec une grande
facilité et qui peut se plier à une foule
d'usages.
M. Taupier expose également un sys-
tème de rails et de wagonnets, développe-
ment du porteur inventé il y a plusieurs
années par M. Corbin, dont l'invention, il
ne faut pas l'oublier, a été l'origine des ap-
pareils en fer qui paraissent aujourd'hui
dans les concours.
Viennent ensuite MM. Osborne, avec les
faucheuses et moissonneuses Eirby, Whee-
ler et Burdick; M. Cumming, d'Orléans,
avec ses belles moissonneuses qui ont
celui la ;et leur défend de toucher à
celle-ci. Rien de mieux si l'Etat lui-
même était toujours impartial; sensé,
digne enfin d'exercer la magistrature
sommaire qu'il s'est arrogée Mais
l'Etat est-il infaillible, impeccable, né-.
cessairement vertueux et incorruptible?
L'expérience n'a pas été favorable à cette
hypothèse, et l'effort de la civilisation po-
litique depuis des siècles a été de limiter
de plus en plus et de réduire à presque
rien le champ de l'arbitraire pour
augmenter d'autant le domaine de la
loi. Depuis qu'on a fait des lois très
compliquées et très savantes sur les dé-
lits et les crimes que les journalistes et
les écrivains de tout'genre sont suscepti-
bles de commettre, l'Etat a perdu de son
autorité discrétionnaire et de ses pouvoirs
préventifs. Par une anomalie étrange, il a
tout conservé en matière de colportage;
sur ce .terrain il est aussi puissant que
jamais il peut tout permettre et tout in-
terdire. D'où vient cette exception? Est-ce
que l'Etat a montré une intelligence par-
ticulière en choisissant les livres dignes de
l'estampille? Est-ce qu'il a manifesté, en
faisant ces choix, une vertu puritaine et
une moralité inflexible? On gait bien que
non, et M. Eugène Pelletan l'a rappelé hier,
en citant les titres de quelques mauvais
livres ou almanachs qui ont été autori-
sés c'est la corruption assaisonnée de
sottise afin de se mettre au niveau
des plus humbles esprits et des imagi-
nations rurales. Voilà ce que la com-
mission du colportage a laissé circuler;
d'où l'on peut légitimement conclure au
peu de garanties qu'elle offre dans le
discernement du bien et du mal. En
revanche, elle a proscrit quelques uns
des chefs-d'œuvre de l'esprit humain.
Et nous avons vu, il n'y a pas long-
temps encore, un ministre de l'inté-
rieur, l'homme le plus respectable du
monde, refuser l'estampille au livre
d'un de ses amis; pourquoi? la raison
qu'il en a donnée à la tribune a paru
alors fort originale, mais elle est sincère,
sans aucun doute:–parce qu'il crai-'
gnait qu'un livre aussi honnête ne se
trouvât en trop mauvaise compagnie!
C'était pousser un peu loin le scrupule
de conscience; mais n'était-ce pas du
même coup condamner la commission de
colportage?
Cette commission, avec la meilleure
volonté possible, ne saurait échapper à
bien des inadvertances des légèretés ? a
des mesquineries, des caprices. Elle a
consacré des choses détestables et elle en
a empêché de fort bonnes. Les romans ou
autres productions littéraires qui échap-
peraient à son contrôle en se réfugiant
dans les journaux seront moraux ou im- `
moraux. Qui en décidera? La justice du
pays, après un débat contradictoire. Eh
bien nous préférons ce système à ce-
lui que les adversaires de la loi ont
cherché à défendre; il n'offre pour la
société aucun des périls qu'on a signa-
lés avec beaucoup trop d'émotion. Nous
ne connaissons pas encore la loi générale
qui sera présentée plus tard sur le colpor-
tage, mais on a bien fait d'en distraire
dès maintenant les articles relatifs aux
journaux. Les orateurs de la droite qui
ont attaqué la loi se sont même dé-
fendus de céder à des préoccupations
politiques la morale seule les inté-
ressait Nous n'avons aucun motif pour
imiter cette discrétion. Il n'est pas dou-
teux que le projet sur le colportage,
ainsi que le projet sur l'état de siège,
ont été présentés pour rendre impossible,
ou du moins extrêmement difficile, le re-
tour offensif de la politique du 16 mai.
Nous ne sommes pas de ceux qui crai-
gnent une prochaine entreprise de ce genre
obtenu déjà tant de médailles; M. Gérard,
de Vierzon dont les locomobiles et les
batteuses ont une réputation européenne;
M. Smyth, dont le semoir est partout en
usage dans la grande culture; MM. Ave-
ling et Porter, représentés par M. le doc-
teur Sillen, qui a introduit en France les
locomotives routières et des grues d'une
grande puissance pour le service de l'ar-
mée M. Pombla, à qui le directeur des
travaux de l'Exposition universelle a con-
né le soin de couvrir avec ses charpentes
légères les bâtimens du groupe de l'agri-
culture, sur le quai d'Orsay.
Nous devons nous arrêter, car il fau-
drait nommer tous les constructeurs fran-
çais et étrangers. Nous les retrouverons
d'ailleurs à la grande Exposition pour la-
quelle la plupart d'entre eux nous l'ont
dit –ils se réservent de produire des ap-
pareils complètement inconnus jusqu'ici.
On nous a parlé notamment d'un sys-
tème de labourage à vapeur à bon mar- .A
ché. C'est dire qu'il s'agit d'une nou-
veauté.
Les seuls appareils de labourage à va-
peur employés aujourd'hui ont été inven-
tés en Angleterre par MM. John Fowler,
Howard.Aveling et Porter. Ces instru-
mens donnent de très beaux résultats;
malheureusement, ils coûtent, avec leurs
accessoires, 40, 50 et même 60,000 ir.,
sommes qui mettent la plupart des culti-
vateurs français dans l'absolue impossi-
bilité d'utiliser ces puissantes inventions.
On avait essayé quelques modincations
qui permettaient de réduire le prix des
appareils à 30 et même 25,000 fr.; mais
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