Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-14
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Description : 14 février 1878 14 février 1878
Description : 1878/02/14. 1878/02/14.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËBITIONDJE PARIS.
°. J~MMMmER
i878.
OafSABONME
tae de~ Prêtms-Samt-Germanm-t'AaxeM'oia, n.
MHUX. 'MN t/AB«~?)MEMNNnr
Un-an. Six mois. Trois mois.
D~pariemens. ~Ofr. 40 fr. Mfr.
faris. ?2fr. 36 fr. isfr.
Les abonnemens partent des l" chaque mois.
Parie, ça n&épa~Int.en<9
papers otBce, n, Gresham street, G. P. 0.;
~M. meMzy, mavtett et C', i, Finch tMLe'ComhiU,
E.C.,London, MM. W'M. Ntn~h et SM~
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A'BnaceUes~&ro/~M~~MMM, 46, rue de
Madeleine, dans !es kiosques et dans !es! bi-
bMothcquesdes gares d" chemins de fer bettes.
A Vatparaiso [Chili), chez M.0restes L. Tornero.
JEL'M i~.MTMR
im..
ONS'ABOPpSË
en Belgique, en ItaMa.
~ans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans LM
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable a Paris ou de
ttaadats-poste, soit internationaux, soit lançait,
en AUemagne, en'Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays
pM renvoi d'une valeur payable (. Pô 'it.
I~es &Bponces sont reçcies
~:<~MZ.JHUH. f~nehey, t.~irate.<6t;G'
8, place de la Bourse,
etaabureanduJ'omR!WjM<}
jemAL DES BEBATS
PMJTWES ET LITTËMME8
?.
~PARtS-:
MERCREDI i5 FEVRIER
Les nouvelles d'aujourd'hui confir-
ment celles d'hier et las suppositions
qu'elles nous avaient inspirées. La Note
du prince Gortchakoff que nous don-
nons plus loin, les dépêches~ de Con-
stantinople, les déclarations du pre-
mier ministre turc à la Chambre otto-
mane, la réponse vague de lord Derby à
lord GranviUe, en un mot les renseigne-
mens qui n'ous arrivent de tous côtés
prouvent que la Porte a joué pour la pre-
mière fois le rôle d'alliée de la Russie en
arrêtant la flotte anglaise à l'entrée des
Dardanelles. Lord Derby a dit cependant
qu'il espérait être en mesure jeudi d'ap-
~prcndre à la. Chambre que le projet du
gouvernement avait été mis à exécution
et que la flotte se trouvait à Constan-
tinople ou dans les environs de cette
vHte. La flotte forcera-t-elle les détroits ?
Non sans doute. L'Angleterre acceptera
donc le compromis proposé depuis
longtemps par la Russie elle consentira
à l'occupation parallèle que le cabinet de
Saint-Pétersbourg a demandée l'année
dernière, elle livrera là terre aux Russes
pourvu qu'il lui soit permis de s'avancer
dans le Bosphore. Les flottes étrangères
Qu'ont protéger les intérêts de leurs natio-
naux l'armée russe, plus ambitieuse-
ment généreuse, étendra sa protection,
suivant le mot du prince Gortchakofï,
« sur tous les chrétiens dont la vie et les
? propriétés seraient menacées, e Enfin,
comme il faut bien que le côté comique se
retrouve même dans les choses les plus sé-
rieuses, les Grecs, qui sont si lentement
entrés et si rapidement sortis de la Thes-
sàlie et de l'Epire, annoncent qu'ils ren-
treront dans ces provinces dès que les
vaisseaux, européens seront dans le Bos-
phore.
L'Angleterre aura donc la consolation
d'envoyer quelques uïis de ses vaisseaux
assister à l'occupation de Constantinoplé
par les Russes. Quant à l'Autriche, nous
nous demandons encore quelle compen-
sation elle recevra pour toutes les infor-
tunes auxquelles on Fa soumise. Tout son
espoir, son salut même sont dans la Confe-j-
rence. Mais que vaudra cette Conférence,
si tant est qu'elle se ~éunis8e~ en présence
des prétentions de la Russie? Le cabinet
de Saint-Pétersbourg refuse absolument
d'y prendre part si le traité de Paris est
remis sur le tapis, n'importe de quelle
manière. A ses yeux, le traité de Pa-
ris est déjà complètement anéanti, et la
diplomatie européenne ne saurait s'en
occuper sans blesser tous les droits de la
Russie. De plus, ainsi que nous l'explique
une dépêche du ~tM:M, il regarde comme
indiscutables les trois points suivans la
question de l'occupation militaire des
territoires turcs par .les troupes rus-
ses, l'organisation de la Bulgarie en
principauté le retour de la Bessara-
bie roumaine à la Russie. Sur le pre-
mier point, le cabinet de Saint-Péters-
bourg est d'avis que l'Europe est ab-
solument incompétente. L'occupation
des territoires turcs ne regarde que
les belligérans; c'est une .affaire qu'ils
ont déjà arrangée à l'amiable et qui ne
saurait plus faire l'objet d'aucun débat. On
ne peut pas songer nonpius à reprendre,
au sujet de la Bulgarie, les éternelles dis-
tinctions entre l'autonomie administra-
tive et l'autonomie politique. Il faut ac-
cepter coûte que coûte la formation d'une
nouvelle, principauté. Enfin la rétroces-
sion de la Bessarabie touche trop vive-
ment le sentiment national russe pour
que le gouvernement du czar consente
jamais à y renoncar. Deux questions seu-
lement seront soumises à la Conférence
la libre navigation du Danube et le ré-
gime des détroits. Encore convient-il d'a-
jouter que cette seconde question sera à
moitié résolue d'avance, puisque les pré-
liminaires de paix stipulent que le Sul-
tan et le Czar s'entendront pour' ga-
rantir les droits et les intérêts russes
dans les passages. Que restera-t-il donc,
au total, à la Conférence? « Les ob-
jections de Ja Russie, dit une dépêche
n adressée au;Z'c~,portentsur ia Mrme,
» la composition, la présidence, le lieu
H de réunion, le programme et le mode
B de discussion de la Conférence, ainsi
)) que sur l'admission de la Turquie.') Cela
nerappelle-t-U pas le mot fameux de
Beaumarchais sur la liberté de la presse?
La Russie s'oppose à tout ce que pourrait
dire où faire la Conférence; après cela
elle accepte la Conférence en principe et
se montre toute prête à y prendre part.
Telle est la situation de l'Autriche et de
l'Angleterre. Nous serions lâchés qu'on
se méprît sur le sentiment qui nous porte
à l'exposer avec une entière franchise.
Tout le monde sait bien que nous regar-
dons l'Autriche comme un élément essen-
tiel de l'équilibre européen, et que c'est
par intérêt pour elle que nous combat'
tons quelquefois sa politique. Nous n'a-
gissons pas autrement envers l'Angleterre.
Il y a, en France, un certain nombre d'hom-
mes légers et imprévoyans, qui se réjouis-
sent de l'humiliation de l'Angleterre et
qui la regardent comme une vengeance
de la conduite du gouvernement anglais
envers nous en 1870 etl871. Nous espé-
rons que personne ne nous soupçonnera
de ce8 rancunes puériles et coupables qui
sont le propre des petits esprits et des pe-
tits peuples. Nous sommes désolés d'as-
sister à l'anaiblissement politique et di-
plomatique de l'Angleterre, et si nos
appréciations sur les événemens ac-
tuels prennent quelquefois une forme
ironique, qu'on ne s'y trompe.pas! 1
c'est encore une manière d'exprimer
des regrets que nous sentons profon-
dément. Jamais nous ne nous som-
mes laissé guider dans nos polémiques
sur la question d'Orient par nos souve-
nirs~d'il y a sept ans. Mais, si nous l'avions
fait, est-ce sur l'Angleterre, n'est-ce pas
plutôt sur la Russie que seraient retom-
bées nos préventions? L'Angleterre n'a
rien fait pour nous, c'est vrai, mais
la Russie a fait beaucoup contre nous.
C'est elle, personne ne l'ignore, q~ui
a paralysé l'Autriche et qui l'a em-
pêchée de nous porter secours. C'est le
prince Gortchakou qui s'est enbrcé de
prévenir toute tentative d'action diploma-
tique en notre faveur, en proclamant bien
Haut ce principe de l'isolemenraës DëIB-
gérans, dont il a tiré plus tard pour lui-
même un si grand profit. Peut-on avoir
oublié en France que la première action
de l'empereur Guillaume, après avoir signé
les préliminaires de paix, a été d'adresser
a son neveu le czar un télégramme dans
lequel il lui disait formeltement C'est à
Dieu et à vous que je dois toutes mes
victoires ?
Mais, nous le répétons, tous ces souve-
nirs historiques ne sont pour rien dans
nos préoccupations actuelles. En pré-
sence d'événemens qui exerceront sur
l'avenir du monde une influence décisive,
nous rougirions de nous laisser dominer
par des pensées de représailles. Nous as-
sistons, il ne faut pas s'y tromper, à une
révolution profonde. La vieille Europe,
l'Europe des traités de 18)3 modifiés par
les traités de 18SC, disparaît pour faire
place à une Europe nouvelle qui se
fait sans nous, et peut-être contre
nous. C'est un spectacle qui nous af-
nige doublement comme Français et
comme .Européens. Et nous sommes
d'autant plus attristés de ce qui se
passe, qu'une diplomatie sage, habile, pré-
voyante, aurait pu, sinon empêcher abso-
lument la crise, au moins en retarder
l'explosion. La fortune de l'Allemagne
s'est faite par le génie, de quelques hom-
mes et par l'organisation admirable de tout
unpeuple. Il eût fallu une intelligence su-
périeure pour résister & la sagacité auda-
cieuse de M. de Bismarck, à la savante
stratégie de M. deMoltke, secondée par
des généraux d'élite et une armée incom-
parable. Pour arrêter, il y a un an, laRus-
sie, il suffisait d'un peu de bon sens.
Il y a quelques mois encore lors-
que toute l'armée russe était mise en
échec par les SO.OOO Turcs d'Osman Pa-
cha, qui sait s'il n'eût pas été possible dé
sauver l'indépendance de l'Orient? Mais la
diplomatie européenne n'a rien fait, rien
prévu, et elle se trouve aujourd'hui dans
une de ces situations qui ne se dénouent
ordinairement que par la force.
Nous avons. dit l'autre jour que l'ancien
ministre des âSaires étrangères de France
avait sa part'de responsabilité dans les
fautes communes. On nous a reproché
de lancer ainsi nne accusation vague que
nous ne saurions pas préciser. Ceux
qui nous lisent avec quelque attention
depms dix-huit mois peuvent juger la
valeur de ce reproche. Ce n'est pas
la. première fois que nous exprimons
notre opinion sur la politique de M. De-
cazes,et ~ôn'doit se rappeler nbtam~
ment ave& quelle énergie noua nous
sommes plaints du rôle joué pat nb-
tre plénipotentiaire dans la Confé
rence qui a rendu la guerre inévi-
table. t Mais, puisqu'on veut des faits
nous sommes prêts & les exposer. `
Dès le début de la question d'Orient
M. le duc Decazes s'est laissé domi-
ner par l'illusion qu'il était possible
de détacher la Russie de l'Allemagne en
livrant la Turquie au czar. Pour conce-
voir une pareille espérance, il fallait à
:oup sûr une légèreté d'esprit et une
~M.n~s ~o »;;rW;a' ,E~
lenvi~~uuu ~u ''I ~o 'tuli~ ,JV.u.1.UpU~-d.l11t:'i
des plus surprenantes. Pendant plusieurs
mois, la diplomatie française a fait des
coquettenes à.la Russie, qui s'est (
jouée d'elle et qui s'est servie des avan-
ces qu'on lui faisait pour montrer à
l'Allemagne de que!; prix était son ami- ]
tié. M. de Bismarck a ri des eSbrts
de là France, il l'es a même qualifiés `
avec esprit en rappelant le titre d'une
pièce de Shakespeare Zos6'M~7o~,
~M~ ~M!M'Kd'amour de la diplomatie française ont été `
perdues, ou plutôt elles ont uniquement l
servi au triomphe de sa rivale. Se voyant l
inquiétée dans son alliance, l'Allemagne c
n'a plus rien refusé à la Russie, elle lui (
à abandonné tout ce qu'elle s'était ef-
forcée jusque-là de lui interdire, elle lui a
laissé une complète liberté d'action. Tel
aété le premier eifet de la politique de i
M. Decâzes. Le second était la conséquence }!
du premier. En se rapprochant de la Rus- I.
sie, en lui promettant de ne s'opposer
jamais à ses désirs, l'ancien ministre des 1
aQaires étrangères a enlevé au gouverne-
ment de Saint-Pétersbourg la seule crainte ? p
qui pût l'empêcher de se lancer dans la a
guerre c'est-à-dire là crainte de Toir u
la France appuyer diplomatiquement jt
l'Angleterre et s'efforcer de mainte- c
nir l'équilibre de l'Europe. Se sentant
isolé, le cabinet britannique a perdu de
son côté tout courage et a laissé aller
les événemens. On sait ce qui s'en
est suivi. Une diplomatie inteliigente,
désintéressée, ne cherchant aucune al-
liance, puisque toute aIHance était
impossible, mais songeant à préser-
ver l'avenir et à empêcher que. la
plus grande des questions européennes
fut résolue à une époque où nous ne pou-
vions prendre aucune part à sa solution,
aurait peut-être sauvé la paix. La politique
de M. Decazes a excité les méiiances de l'Al-
lemagne, paralysé l'initiative de l'Angle-
terre, encouragé l'audace de la Russie et
conttibué à la perte de l'Orient. Y avons-
nous gagné au moins une .alliée? Tout le
monde sait b~en que non. Dans sa re-
cherche d'une, amitié ndele, M. Decazes
n'a rencontré que des promesses trom-
peuses. On a tout obtenu de lui et on ne
lui a rien donné Zoce'~ MoM~
BOURSE DE PAMS
CMtm-e te 12 tei3.Ha o/o
Comptant. 73 1S. 7330.
Fin cou)-. 73 2 73 M.~ ~2
4t t/
Comptann047S.t049û.n;<
ttO/e
ComptMm0940.l69M.is.
Ftncou.r.t094.7i2i0960.i2'i2
PETITE BOURSNDUSOIR.
Emprunt 5 0/0. -)09 fr. M, 27 32 30/0. 73if.20,73ft'73fr.û2i/2.
Florins (or). 63~/<,63,C3~i6.
Hongrois 6 0/0. T)l/8.
Egyptiennes 6 0/0.. l3l fr. 2~, tM,fj:. 7!i.
Chemms égyptiens. 240 tr., 23S fr. 7S.
Russe. 837/8, H/iC. 1
Italien. -?3&22~2,û:i,i0.
Nous recevons de nos correspondons pai ti-
cuhers les dépêches suivantes:
"Vienne, le 13 février, midi.
La situation est restée la môme. On croit
que la ~totte anglaise forcera le passage des
Dardanelles. La conduite de l'Angleterre in-
«Berlin, le 13 fevrier.soir.
« La T~OM~t~ Co~oK~M~ (semi-offi-
cielle) reproduit les paroles que l'empereur
Guillaume a adressées au président du Reichs-
tag. Alors que dans la première version don-
née lundi par les journaux il était question
seulement de «l'espérance qu'on réussira à.
conserver la paix de l'Europe là version
presque ofncieile donnée aujourd'hui parle
d'une espérance po~tx'. Cette accentuation
de la pensée impériale dans un sens opti-
miste est très remarquée.)) u t
TMMgfapMe pfïvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 13 février.
La Hotte anglaise a franchi les Dardanelles et
pénétré uans la mer de Marmara..
Constantinople, le 13 février.
La uotte anglaise ayant franchi les DardaneUe&,
laJtussie menace de faire occuper Constantinoo~e
.par ses troupes.
Constantinople, le 13 février,
4 h. M soir (voie Odessa).
Rien encore de positif sur laHotte anglaise.
Constantinople, le 11 février, soir.
On a reçu ici une dépêche du grand-duc Nico-
las disant que les Russes viendront occuper
htamboul sila Hotte anglaise entre dans le Bos-
phore.
Constantinopie, le 12 février, 4 h. 35 m. soir.
Le premier ministre a expliqué hier à la Cham-
bre que le gouvernement anglais avait renoncé
à laire entrer l'escadre anglaise dans le détroit.
Constantmopte étant tranquille et la Porte ayant,
proteste contre son entrée.
Savfet Pacha est parti pour Andrinople.
Le conseiller d'Etat Onou, ancien premier drog-
man a l'ambassade de Russie, est arrivé aujour-
d hui à Constantinople pour régler les détails re-
latifs aux questions des chemins de fer, des pos-
tesetdes télégraphes.
Constantinople, le It février, soir.
Ahmed Vefik a annonce à la Chambre qu'il
communiquera dans quatre iburs les conditions
de paix et qu'il n'y a plus un seul soldat grec en
Thessalie.
Le président du conseil a déclaré que si la
notte anglaise franchit les Dardanelles, la Porte
protestera en rejetant sur l'Angleterre toute la
responsabilité des conséquences qui suivront.
Ce n'est pas M. Layard qui a arrêté la flotte
angtaise; l'amiral Hornby s'est retiré à Besika
surl'avis du gouverneur des DardaneHos, lequel
a déclaré qu'étant sans instructions il me pou-
vait laisser passer ]a Hotte anglaise sans protes-
tation..
La perception des 'impôts a causé des troubles
dans la province de Damas.}
Constantinople, le 12 février, soir.
M. Layard a télégraphié hier soir à minuit, à
lord Derby, que jusqu'à ce moment il était sans
instructions a l'égard de la Notte.
Londres,Iel3 février.
Une dépêche de Vienne, adressée au S~K~M'
annonce que deux ambassades à Vienne ont
été informées, que douze bataillons russes de-
vaient entrer à Constantinople aujourd'hui mer-
credi.
On télégraphie de Constantinople au .D
~MjpA:
« On croit que la ilotte anglaise a reçu l'ordre
d'entrer dans les Dardanelles. On ne craint pas
que la Porte tasse une résistance sérieuse. &
On télégraphie d'Athènes que, si la notte an-
glaise se rend dans le Bosphore, les Grecs réoc-
cuperont la Thessalie et l'Epire.
D'après une dépêche de Berlin, adressée au
~MKM, la Russie aurait notifié à l'Autriche que
les questions de réorganisation de la Bulgarie, de
l'occupation de cette province par les Russes, de
la rétrocession de la Bessarabie, seront exclues de
toute discussion dans la Conférence.
Cette Note aurait causé de l'ombrage à
Vienne.
On télégraphie de Vienne au Times le bruit,
venu de Constantinople, que le Saltan était prêt
à délivrer.les firmaus demandés par les puissan-
ces. La France et l'Italie ont annulé leur de-
mande de Srman parce que les ambassadeurs de
ces deux pays'~a Constantinople ont déclaré que
la vie et les biens des chrétiens ne couraient au-
cun danger.
L'Autriche n'est pas revenue sur sa demande.
qu'e)ie maintient par conséquent.
D'après une dépêche de Berlin. l'Allemagne
n'enverra aucun navire de guerre" dans le Bos-
phore.
Une autre dépêche de Berlin au 7'MKM rapporte
le bruit que des torpilles sont placées dans le
Bosphore.
Londres, le 13 février.
Un conseil de cabinet a eu lieu hier.
Le j'MPorte ne refusera pas longtemps le lirman auto-
risant le passage de la ûotte mais, de l'avis de
ce journal, la situation ne sera pas sensiblement
améliorée par cette concession.
Le 3fo~K'K~ Post raconte que vingt ou trente
membres du Parlement, particulièrement inréres-
sés à la crise d'Orient, se sont réunis au Cartton
Club dans la journée d'hier. Us ont décidé l'orga-
nisation d'un meeting composé des membres con-
servateurs, afin d'assurer au gouvernement leur
concours pour une poUtique ferme et unie. La
réunion a exprimé la plus grande confiance dans
lord Beaconstield.
Dans la soirée, au Parlement, la Résolution
prise au Carlton Club recueillit cinquante à
soixante signatures, y compris celles de quelques
uns des membres les plus influons du parti con-
servateur.
Le j!/o~MM:~ Post ajoute que les membres con-
servateurs du Parlement sont disposés à refuser
leur confiance à lord Derby s'il ne veut pas sui-
M~t politique de lord Beaconsfield.
Londres, le 13 février, 4 h. 30 m. soir.
Le bruit court dans les couloirs du Parlement
que lord Derby a de nouveau donne sa démission
et que le duc d'Edimbourg, qui commando le
cuirassé le ~!et retourne a Londres.
Londres, le 13 février, a h. 30 m. soir.
Le bruit d'après lequel lord Derby aurait de
nouveau donné sa démission est dénué de fonde-
ment.
Constantinople, le H février.
(Voie El-Arich, arrivée le 13.)
Safvet Pacha et Sadik Pacha sont partis pour
les négociations de paix a Andrinople.
Saint-Pétersbourg, le 13 février.
H est maintenant constaté, d'après des rensei-
gnemens officiels, qu'après l'adoption des bases
de la paix qui a eu ~eu le 31 janvier. les délé-
gués turcs ont reçu. et cela le 1" février, la ré-
ponse a leur question du 30 janvier, concernant
les stipulations de la convention en question.
Les conditions de l'armistice étaient donc con-
nues à Constantinople, et M. Layard n'avait au-
cun motif pour expédier ses communications in-
quiétantes du 6 février, qui étaient basées sur la
supposition que la Porte ne connaissait pas alors
'les conditions de l'armistice et ne pouvait s'ex-
pliquer la conduite des Russes.
Les communications télégraphiques avec An-
drinople ne sont pas encore complètement réta-
blies.
Berlin, le 13 février.
La Con'M~OM~cMc~ ~ocMtCM~ termine de la
manière suivante un article concernant Pie IX et
le Conclave:
« Quel que soit le résultat de l'élection pontifl-
-cale.dl est certain que la législation politico-ec-
clésiastique que la Prusse et l'Allemagne ont jugé
nécessaire d'adopter dans ces dernières années
nous garantit que les intérêts de l'Etat seront
toujours sauvegardés. »
Le même journal dit que l'empereur, parlant,
lors de la réception des membres du bureau dn
Parlement allemand, de la gravité de la situa-
tion extérieure, a déclaré espérer fermement que
ron réussirait, maigre cela, à maintenir la paix
de, l'Europe.
1 Bude-Pesth, le 13 février.
A la Chambre des Députés, MM. Ernest Si-
monyi et Helfy annoncent qu'ils interpelleront le
gouvernement pour savoir s'il ne croit pas que
les conditions de paix de la Russie soient préju-
diciables aux intérêts de la monarchie, et parti-
culièrement à ceux de la Hongrie, et ce qu'il
compte faire pour écarter les dangers qui me-
nacent le pays.
Vienne, le 13 février.
La situation continue à être tendue.
La dernière Note est jugée insuffisante pour
rassurer l'Autriche sur ses intérêts.
On assure que le comte Andrassy prépare une
Note qui précise tous les points des arrange-
mens russo-turcs que l'Autriche considère comme
compromettans pour ses intérêts.
Le bruit suivant lequel cette Note aurait déjà
été expédiée est prématuré.
Vienne, le 13 février.
La Co~~oM~Me~ yoM~Mf publie une lettre
de Saint-Pétersbourg ayant un caractère officieux,
et qui déclare que la rétrocession de la Bessarabie
a la Russie étant une question personnelle à
1 empereur Alexandre, une retraite sur ce point
est impossible. La lettre suggère aux puissances
et aux souverains amis du czar de prendre
i initiative d'une solution pacifique dans cette
question. Elle dit que !a Roumanie serait suff-
samment dédommagée de la perte de la Bessa-
rabie par son indépendance, par la libre naviea-
tion du Danube, par le démantèlement des for-
teresses turques et par la cession d'un port de
commerce dans la mer Noire.
La lettre conclut en prévoyant l'accumulation
de gros nuages noirs à l'horizon, dans le cas où
ia question serait tranchée contrairement aux
désirs de la Russie.
La même correspondance annonce que le com-
mandant de i'escadre autrichienne, contre-ami-
ral Barry, est parti cette après-midi a bord du
cuirassé Ba~otoy, se rendant de Pola dans les
eaux du Levant..
Les projets de !ois sur le colportage et
sur l'état de siège, après avoir été ad-
optés par la Chambre sont soumis
maintenant à l'épreuve de la discussion
au Sénat. Nous ne doutons pas que la
Chambre haute vote l'un et l'autre de ces
projets, mais H faut s'attendre à un vif
débat et à une opposition intransigeante
de la part des auteurs du 16 mai eL des
artisans de coups d'Etat. Rien n'est plus
naturel! Les deux lois présentées jadis
par_M. Bardoux, et que le gouverne-
ment a adoptées après de légères mo-
difications, sont en enet dirigées con-
tre ce genre d'entreprises et d'en-
trepreneurs. Ces projets ne sont pas
jte produit d'une élucubration doctrinaire
ou d'une fantaisie ultra-libérale; ils sont
nés de la circonstance, comme la plupart
des bonnes lois; ils sont le résultat d'une
dure expérience. L'opinion publique, en-
core émue des' derniers événemens,
les exige impérieusement. Mais nous le
savons de reste, il y a en France toute
une faction politique qui ne tient compte
de l'opinion que pour la braver, l'irriter,
l'aubier s'il est possible. Nous les vrais
constitutionnels eties vrais conservateurs,
nous nous souvenons du 16 mai, non pas
pour nous exciter à la vengeance, loin
de nous la fureur des représailles mais
pour nous inviter nous-mêmes aux précau-
tions nécessaires. Nous voulons absolu-
ment que le 16 mai ne puisse pas être
recommencé, et c'est à cela que se bor-
lient nos modestes prétentions. Il va sans
dire que le 1 G mai a laissé à ses auteurs
et à ses victimes une impression diffé-
rente. Ceux-là n'ont pas souilert, comme
toute la France, des excès qu'ils com-
mettaient contre les autres, et ils ne se
rappellent qu'une chose, c'est qu'ils n'ont
pas réussi. Pourquoi n'ont-ils pas réussi?
S'ils recommençaient, comment faudrait-
il s'y prendre pour réussir? Tel est le pro-
blème On comprend dès lors que les lois
sur l'état de siège et sur le colportage
provoquent leur colère et excitent leurs
appréhensions. Le gouvernement actuel
cherche à &e garantir et à garantir le
pays contre d'odieux abus, et ils regret-
tent, eux, que ces abus n'aient pas été,
n'aient pas pu être pires. On le voit,
les deux points de vue sont divers, et
ils devaient conduire à des conclusions
opposées.
Il faut se préoccuper particulièrement,
en tout ceci, du rôle étrange que nos dicta-
teurs en disponibilité bu en congé veulent
faire joueï* au Sénat. Des réminiscences
d'un autre temps les portent à assimiler le
Sénat actuel au Sénat du second Empire. Le
Sénat de l'Empire n'avait, au total, qu'une
fonction assez restreinte à remplir il don-
nait ou refusait un laisser-passer aux lois
votées par la Chambre, suivant que ces lois
étaient ou n'étaient pas conformes au
texte de la Constitution. C'était dans ce
sens que le Sénat de l'Empire était
conservateur. Il n'avait pas d'initia-
tive personnelle tout au plus se bor-
nait-il à renvoyer cer famés pétitions à
certains ministères. Aussi sa: vie parle-
mentaire était-elle fort tranquille, et il '1
aurait pu, sans inconvénient pour les
grandes affaires, consacrer un mois en
quatre séances à l'élection d'un nou-
veau membre; mais on lui avait épargné
ce souci, le Sénat ne nommait pas ses
membres, et cet élément d'activité lui fai-
saA défaut. Ses séances, plus nombreuses
que celles du Sénat d'aujourd'hui, étaient
parfois très intéressantes, très instruc-
tives, –car on'ne saurait nier que cette
Assemblée si insignifiante au point de
vue politique contenait des hommes de la.
plus haute valeur, mais ses discus-
sions avaient un caractère absolument
académique. Voilà l'idéal qu'on propose au
Sénat actuel, aveclasuppression des séan-
ces intéressantes et même des séances ré-
gulières.Il se croise les bras dans son repos,
jusqu'à ce qu'on ait frappé un, deux, trois
coups à sa porte pour lui annoncer que
la Chambre lui communique une loi que
le pays attend avec impatience. Aussitôt
l'Opposition de droite, comme réveillée
d'un sommeil de huit années, s'écrie tout
en sursaut Cette loi est sûrement con-
traire à la Constitution
C'est le grand, l'unique argument, mais
il sert à tout, ce qui est le propre des
choses qui ne s'appliquent, proprement à
rien. Le ministre des finances propose-tri!
une loi sur les crédits extraordinaires ou
supplémentaires, on l'accuse de violer la
Constitution. Le ministère parle-t-il de
préciser les droits de l'administration en
matière de colportage; demande-t-il que
les cas où l'état de siège pourra être éta-
bli soient plus nettement définis, c'en
est fait!, la Constitution est violée)
Il iaut couvrir d'un voile noir la,statue
des lois Et ainsi du leste le procédé
est trouvé, on continuera de l'employer.
Le procédé est puéril; mais ce qui ne
l'est pas, c'est la passion amère, profonde,
intraitable à laquelle il sert d'instrument,
et dont on voudrait que le Sénat devînt
le dépositaire et le représentant constitu-
tionnel. Nous discuterons, au fur et
à mesure qu'il sera nécessaire, les lois
sur l'état de siège et sur le colportage.
Nous montrerons que la seconde a
pour unique objet de prévenir par un
texte plus formel les illégalités qui ont
été commises, et la première de prévenir
un crime qui a été proposé et conseillé
impunément. Ce n'est pas nous qui in-
ventons cette qualification sévère. Qu'on t
relise le testament politique de M. T~iers 1
on y retrouvera, dans cet admirable lan-
gage que la mort a consacré et qu'une `
longue et généreuse vie avait déjà mar- 1
qué au coin d'une autorité supérieure, 3
non seulement notre jugement, mais nos F
expressions c'est là que nous les avons c
pris, et nous ne pouvions les prendre b
dans une source plus haute, à moins de
puiser dans le cœur même de la France.
Oui, l'esprit de la loi sur le colportage a P
été méconnu Oui, les journaux bona- s
partistes ont proposé un crime contre rj
la Constitution en demandant l'établisse- v
ment de l'état de siège! Le gouvernement, n
au fond, ne fait rien de nouveau, et les n
deux lois que le Sénat va voter ne sont d
qu'une atfirmation plus énergique de prin-
cipes qui ont été ou qui ont failli être mé-
connus. En noug. rappelant le passé P
nous songeons à l'avenir. Nos adver-
saires y songent aussi, mais avec .d'au-
tres préoccupations; et si les orateurs de la a
droite qui parleront au Sénat tiennent le li
même langage que leurs journaux, nous d
entendrons émettre d'étranges doctrines. le
II semble que l'exercice du droit de pro-
rogation ou de dissolution amène une P
sorte d'interrègne où toutes les lois sont P
suspendues. Ze .F~a~M frémit de ter-
reur et "d'indignation en songeant à
toutes les choses infâmes et terribles g,
que le colportage répandrait alors dans M
nos campagnes, comme s'il n'y avait &
pas de tribunaux en temps de dissolu-
tion, comme si les crimes et les délits
n'étaient pas toujours punis et réprunes
avec une sévère justice. Ce que nous
voulons, c'est l'action régulière de la jus-
tice ce que veulent nos adversaires,
c'est la dictature pure et simple pour faire
face à une anarchie imaginaire. Le Sénat
comme la Chambre leur refusera la dic-
tature.
Nous l'espérons, du moins; il est possi-
ble que nous nous trompions. Le Sénat
s'est montré quelquefois sensible aux so-
phismes, et imprudent à force de faiblesse."
L'instabilité naturelle à sa majorité lui
permet plutôt d'empêcher ou de retarder la
décision des autres que d'en prendre une
lui-même. C'est un défaut dont le temps,
qui renouvelle tout, le guérira. Nous
disions naguère que le Sénat, en re-
poussant les lois sur le colportage et sur
l'état de siège, prendrait la responsabilité
d'une crise ministérielle, et quelques uns de
nos amis se sont émus de cette perspective.
Rassurons-les. Le Sénat prendrait la res-
ponsabilité morale d'une crise, mais il
n'aurait pas a en supporter la responsa-
bilité enective. Il serait coupable par
l'intention, mais non pas en action. La
Chambre actuelle doit vivre quatre ans, et
M. le Président de la république le pro-
clamait lui-même dans son dernier Mes-
sage le Sénat, tel qu'il est composé
aujourd'hui, n'en a que pour un an. Un
solliciteur du dernier siècle était repoussé
par le cardinal Fleury. Jamais de ma
vie disait le vieux ministre. Monsei-
gneur, j'attendrai, répondit le solliciteur.
Le ministère, fort d& la confiance du
pays et de la Chambre, peut parler de
même au Sénat. Au reste, ce n'est pas
la cause du ministère que nous dé-
fendons, mais celle du Sén&t lui-même.
Si nous songeons quelquefois au re-
nouvellement partiel qui aura lieu pro-
chainement, le Sénat fera bien d'y son-
ger aussi et de s'y préparer. Une op-
position systématique, des déclamations
violentes, avant-coureurs d'entreprises
mort-nées, seraient une singulière pré-
paration. Le Sénat n'a plus de fautes
à commettre, de caprices à se permettre'
et à lui aussi on peut déclarer en ma-
nière d'horoscope qu'il sera conser-
vateur, dans le sens gouvernemental du
mot, ou qu'il sera profondément modi-
fié, bien entendu dans le sens constitu-
tionnel et élëctoïal de l'expression.
FRANCIS CHARMES.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députes):
« Pourquoi M. Lockroy demandait-il hier
soir 6 millions de plus pour la Bibliothèque
nationale, au chapitre 18 du budget du mi-
nistère de l'instruction publique? Le rap-
porteur, M. Bardoux, l'avait dit d'avance:
« Une question capitale s'est imposée à votre
commission: c'est la nécessité d'isoler l'é-
? tablissement pour le soustraire au dau-
ger d'incendie dont il est menace. On
D frémit à la pensée du désastre qu'oc-
casionnerait un incendie de cette bi-
btiothèque unique au monde, a M. Loekroy
demande 6 millions pour que l'opération de
l'isolement du quadrilatère ne soit pas re~r-
dée d'un seul jour. Prenez garde répond
M. Bardoux, ministre. Si la Chambre fixait un
prix, et surtoutun prixsihautpourdes immeu-
bles qui il y a vingt ans ont été éva-
més 8 ou 900,000 fr., ce serait encourager sin-
gulièremenHes prétentions des propriétaires
Laissèz le ministre, des travaux publics con-
tinuer les négociations qu'il a commencées
et que la Chambre soit persuadée que la
Bibliothèque nationale ne restera pas long-
temps en péril, au moins du coté où elle est
le plus menacée
Au chapitre 26, Fo~M e< MM~OM~. c'p encore un orateur de l'extrême gauche qui
sollicite les libéralités de l'Etat pour le ser-
vice des lettres et des sciences. M. Georges
Périn a repris, à titre d'amendement, le cré-
dit additionnel proposé par le gouvernement
19 janvier dernier, et demande
30,000 fr. pour l'observation prochaine en Ca~
lifornie du passage de Mercure sur le Soleil
40,000 fr. pour la continuation de l'explora~
tion de la région des Chotts d'Algérie où
l'on espère créer une mer intérieure déri-
vée du golfe de Tripoli, et 100,000 fr. pour
la traversée de l'Afrique centrale, de Zanzibar
au Congo, qu'un voyageur français très bien
préparé pour cette ~che, M. l'abbé Dëbès,
offre d'entreprendre après Livingstone, Ba-
ker,CameronetStanley. 1
» Le discours de M. Périn était fort inté-
ressant et il a été écouté attentivement H
parlait, tant en son nom qu'au nom de la
commission du budget qui, en accordant ce
supplément de 170,000 fr., tenait à en justifier
pleinement l'utilité. Toute la Chambre a
voulu s'associer aux encouragemens don-
nés au missionnaire qui va avoir l'hon-
neur de représenter la France sur le champ
de bataille des explorations africaines. L'a-
mendement,, renvoyé à la commission par
acclamation, sera voté demain après le rap-
port d'usage. On voulait procéder immédiate-
ment aurote dénnitif; mais M. Henri Bris-
son, qui préside avec fermeté, a maintenu les
droits tutélaires du règlement.
D Le budget de l'instruction publique pour
1878 a été doté de plus de 3 millions au
delà des allocations du budget de 1877 Parmi
les crédits nouveaux ngurent 200,000 fr. pour
la Faculté mixte de Lille, 600,000 fr. pour les
professeurs des collèges commuaaux.SOO 000 fr
pour les dépenses extraordinaires des lycées
244.COQ fr. pour l'inspection de renseime-~
ment primaire, HO.OOO fr. pour les chaires
et les bourses de l'enseignement primaire
supérieur à organiser sur la proposition de
M. Bnsson; 1,200,000 fr. pour la troisième
annuité du traitement des instituteurs et d~s
°. J~MMMmER
i878.
OafSABONME
tae de~ Prêtms-Samt-Germanm-t'AaxeM'oia, n.
MHUX. 'MN t/AB«~?)MEMNNnr
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et dans tous les pays du Nord
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et dans tous les autres pays
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I~es &Bponces sont reçcies
~:<~MZ.JHUH. f~nehey, t.~irate.<6t;G'
8, place de la Bourse,
etaabureanduJ'omR!WjM<}
jemAL DES BEBATS
PMJTWES ET LITTËMME8
?.
~PARtS-:
MERCREDI i5 FEVRIER
Les nouvelles d'aujourd'hui confir-
ment celles d'hier et las suppositions
qu'elles nous avaient inspirées. La Note
du prince Gortchakoff que nous don-
nons plus loin, les dépêches~ de Con-
stantinople, les déclarations du pre-
mier ministre turc à la Chambre otto-
mane, la réponse vague de lord Derby à
lord GranviUe, en un mot les renseigne-
mens qui n'ous arrivent de tous côtés
prouvent que la Porte a joué pour la pre-
mière fois le rôle d'alliée de la Russie en
arrêtant la flotte anglaise à l'entrée des
Dardanelles. Lord Derby a dit cependant
qu'il espérait être en mesure jeudi d'ap-
~prcndre à la. Chambre que le projet du
gouvernement avait été mis à exécution
et que la flotte se trouvait à Constan-
tinople ou dans les environs de cette
vHte. La flotte forcera-t-elle les détroits ?
Non sans doute. L'Angleterre acceptera
donc le compromis proposé depuis
longtemps par la Russie elle consentira
à l'occupation parallèle que le cabinet de
Saint-Pétersbourg a demandée l'année
dernière, elle livrera là terre aux Russes
pourvu qu'il lui soit permis de s'avancer
dans le Bosphore. Les flottes étrangères
Qu'ont protéger les intérêts de leurs natio-
naux l'armée russe, plus ambitieuse-
ment généreuse, étendra sa protection,
suivant le mot du prince Gortchakofï,
« sur tous les chrétiens dont la vie et les
? propriétés seraient menacées, e Enfin,
comme il faut bien que le côté comique se
retrouve même dans les choses les plus sé-
rieuses, les Grecs, qui sont si lentement
entrés et si rapidement sortis de la Thes-
sàlie et de l'Epire, annoncent qu'ils ren-
treront dans ces provinces dès que les
vaisseaux, européens seront dans le Bos-
phore.
L'Angleterre aura donc la consolation
d'envoyer quelques uïis de ses vaisseaux
assister à l'occupation de Constantinoplé
par les Russes. Quant à l'Autriche, nous
nous demandons encore quelle compen-
sation elle recevra pour toutes les infor-
tunes auxquelles on Fa soumise. Tout son
espoir, son salut même sont dans la Confe-j-
rence. Mais que vaudra cette Conférence,
si tant est qu'elle se ~éunis8e~ en présence
des prétentions de la Russie? Le cabinet
de Saint-Pétersbourg refuse absolument
d'y prendre part si le traité de Paris est
remis sur le tapis, n'importe de quelle
manière. A ses yeux, le traité de Pa-
ris est déjà complètement anéanti, et la
diplomatie européenne ne saurait s'en
occuper sans blesser tous les droits de la
Russie. De plus, ainsi que nous l'explique
une dépêche du ~tM:M, il regarde comme
indiscutables les trois points suivans la
question de l'occupation militaire des
territoires turcs par .les troupes rus-
ses, l'organisation de la Bulgarie en
principauté le retour de la Bessara-
bie roumaine à la Russie. Sur le pre-
mier point, le cabinet de Saint-Péters-
bourg est d'avis que l'Europe est ab-
solument incompétente. L'occupation
des territoires turcs ne regarde que
les belligérans; c'est une .affaire qu'ils
ont déjà arrangée à l'amiable et qui ne
saurait plus faire l'objet d'aucun débat. On
ne peut pas songer nonpius à reprendre,
au sujet de la Bulgarie, les éternelles dis-
tinctions entre l'autonomie administra-
tive et l'autonomie politique. Il faut ac-
cepter coûte que coûte la formation d'une
nouvelle, principauté. Enfin la rétroces-
sion de la Bessarabie touche trop vive-
ment le sentiment national russe pour
que le gouvernement du czar consente
jamais à y renoncar. Deux questions seu-
lement seront soumises à la Conférence
la libre navigation du Danube et le ré-
gime des détroits. Encore convient-il d'a-
jouter que cette seconde question sera à
moitié résolue d'avance, puisque les pré-
liminaires de paix stipulent que le Sul-
tan et le Czar s'entendront pour' ga-
rantir les droits et les intérêts russes
dans les passages. Que restera-t-il donc,
au total, à la Conférence? « Les ob-
jections de Ja Russie, dit une dépêche
n adressée au;Z'c~,portentsur ia Mrme,
» la composition, la présidence, le lieu
H de réunion, le programme et le mode
B de discussion de la Conférence, ainsi
)) que sur l'admission de la Turquie.') Cela
nerappelle-t-U pas le mot fameux de
Beaumarchais sur la liberté de la presse?
La Russie s'oppose à tout ce que pourrait
dire où faire la Conférence; après cela
elle accepte la Conférence en principe et
se montre toute prête à y prendre part.
Telle est la situation de l'Autriche et de
l'Angleterre. Nous serions lâchés qu'on
se méprît sur le sentiment qui nous porte
à l'exposer avec une entière franchise.
Tout le monde sait bien que nous regar-
dons l'Autriche comme un élément essen-
tiel de l'équilibre européen, et que c'est
par intérêt pour elle que nous combat'
tons quelquefois sa politique. Nous n'a-
gissons pas autrement envers l'Angleterre.
Il y a, en France, un certain nombre d'hom-
mes légers et imprévoyans, qui se réjouis-
sent de l'humiliation de l'Angleterre et
qui la regardent comme une vengeance
de la conduite du gouvernement anglais
envers nous en 1870 etl871. Nous espé-
rons que personne ne nous soupçonnera
de ce8 rancunes puériles et coupables qui
sont le propre des petits esprits et des pe-
tits peuples. Nous sommes désolés d'as-
sister à l'anaiblissement politique et di-
plomatique de l'Angleterre, et si nos
appréciations sur les événemens ac-
tuels prennent quelquefois une forme
ironique, qu'on ne s'y trompe.pas! 1
c'est encore une manière d'exprimer
des regrets que nous sentons profon-
dément. Jamais nous ne nous som-
mes laissé guider dans nos polémiques
sur la question d'Orient par nos souve-
nirs~d'il y a sept ans. Mais, si nous l'avions
fait, est-ce sur l'Angleterre, n'est-ce pas
plutôt sur la Russie que seraient retom-
bées nos préventions? L'Angleterre n'a
rien fait pour nous, c'est vrai, mais
la Russie a fait beaucoup contre nous.
C'est elle, personne ne l'ignore, q~ui
a paralysé l'Autriche et qui l'a em-
pêchée de nous porter secours. C'est le
prince Gortchakou qui s'est enbrcé de
prévenir toute tentative d'action diploma-
tique en notre faveur, en proclamant bien
Haut ce principe de l'isolemenraës DëIB-
gérans, dont il a tiré plus tard pour lui-
même un si grand profit. Peut-on avoir
oublié en France que la première action
de l'empereur Guillaume, après avoir signé
les préliminaires de paix, a été d'adresser
a son neveu le czar un télégramme dans
lequel il lui disait formeltement C'est à
Dieu et à vous que je dois toutes mes
victoires ?
Mais, nous le répétons, tous ces souve-
nirs historiques ne sont pour rien dans
nos préoccupations actuelles. En pré-
sence d'événemens qui exerceront sur
l'avenir du monde une influence décisive,
nous rougirions de nous laisser dominer
par des pensées de représailles. Nous as-
sistons, il ne faut pas s'y tromper, à une
révolution profonde. La vieille Europe,
l'Europe des traités de 18)3 modifiés par
les traités de 18SC, disparaît pour faire
place à une Europe nouvelle qui se
fait sans nous, et peut-être contre
nous. C'est un spectacle qui nous af-
nige doublement comme Français et
comme .Européens. Et nous sommes
d'autant plus attristés de ce qui se
passe, qu'une diplomatie sage, habile, pré-
voyante, aurait pu, sinon empêcher abso-
lument la crise, au moins en retarder
l'explosion. La fortune de l'Allemagne
s'est faite par le génie, de quelques hom-
mes et par l'organisation admirable de tout
unpeuple. Il eût fallu une intelligence su-
périeure pour résister & la sagacité auda-
cieuse de M. de Bismarck, à la savante
stratégie de M. deMoltke, secondée par
des généraux d'élite et une armée incom-
parable. Pour arrêter, il y a un an, laRus-
sie, il suffisait d'un peu de bon sens.
Il y a quelques mois encore lors-
que toute l'armée russe était mise en
échec par les SO.OOO Turcs d'Osman Pa-
cha, qui sait s'il n'eût pas été possible dé
sauver l'indépendance de l'Orient? Mais la
diplomatie européenne n'a rien fait, rien
prévu, et elle se trouve aujourd'hui dans
une de ces situations qui ne se dénouent
ordinairement que par la force.
Nous avons. dit l'autre jour que l'ancien
ministre des âSaires étrangères de France
avait sa part'de responsabilité dans les
fautes communes. On nous a reproché
de lancer ainsi nne accusation vague que
nous ne saurions pas préciser. Ceux
qui nous lisent avec quelque attention
depms dix-huit mois peuvent juger la
valeur de ce reproche. Ce n'est pas
la. première fois que nous exprimons
notre opinion sur la politique de M. De-
cazes,et ~ôn'doit se rappeler nbtam~
ment ave& quelle énergie noua nous
sommes plaints du rôle joué pat nb-
tre plénipotentiaire dans la Confé
rence qui a rendu la guerre inévi-
table. t Mais, puisqu'on veut des faits
nous sommes prêts & les exposer. `
Dès le début de la question d'Orient
M. le duc Decazes s'est laissé domi-
ner par l'illusion qu'il était possible
de détacher la Russie de l'Allemagne en
livrant la Turquie au czar. Pour conce-
voir une pareille espérance, il fallait à
:oup sûr une légèreté d'esprit et une
~M.n~s ~o »;;rW;a' ,E~
lenvi~~uuu ~u ''I ~o 'tuli~ ,JV.u.1.UpU~-d.l11t:'i
des plus surprenantes. Pendant plusieurs
mois, la diplomatie française a fait des
coquettenes à.la Russie, qui s'est (
jouée d'elle et qui s'est servie des avan-
ces qu'on lui faisait pour montrer à
l'Allemagne de que!; prix était son ami- ]
tié. M. de Bismarck a ri des eSbrts
de là France, il l'es a même qualifiés `
avec esprit en rappelant le titre d'une
pièce de Shakespeare Zos6'M~7o~,
~M~ ~M!M'K
perdues, ou plutôt elles ont uniquement l
servi au triomphe de sa rivale. Se voyant l
inquiétée dans son alliance, l'Allemagne c
n'a plus rien refusé à la Russie, elle lui (
à abandonné tout ce qu'elle s'était ef-
forcée jusque-là de lui interdire, elle lui a
laissé une complète liberté d'action. Tel
aété le premier eifet de la politique de i
M. Decâzes. Le second était la conséquence }!
du premier. En se rapprochant de la Rus- I.
sie, en lui promettant de ne s'opposer
jamais à ses désirs, l'ancien ministre des 1
aQaires étrangères a enlevé au gouverne-
ment de Saint-Pétersbourg la seule crainte ? p
qui pût l'empêcher de se lancer dans la a
guerre c'est-à-dire là crainte de Toir u
la France appuyer diplomatiquement jt
l'Angleterre et s'efforcer de mainte- c
nir l'équilibre de l'Europe. Se sentant
isolé, le cabinet britannique a perdu de
son côté tout courage et a laissé aller
les événemens. On sait ce qui s'en
est suivi. Une diplomatie inteliigente,
désintéressée, ne cherchant aucune al-
liance, puisque toute aIHance était
impossible, mais songeant à préser-
ver l'avenir et à empêcher que. la
plus grande des questions européennes
fut résolue à une époque où nous ne pou-
vions prendre aucune part à sa solution,
aurait peut-être sauvé la paix. La politique
de M. Decazes a excité les méiiances de l'Al-
lemagne, paralysé l'initiative de l'Angle-
terre, encouragé l'audace de la Russie et
conttibué à la perte de l'Orient. Y avons-
nous gagné au moins une .alliée? Tout le
monde sait b~en que non. Dans sa re-
cherche d'une, amitié ndele, M. Decazes
n'a rencontré que des promesses trom-
peuses. On a tout obtenu de lui et on ne
lui a rien donné Zoce'~ MoM~
BOURSE DE PAMS
CMtm-e te 12 tei3.H
Comptant. 73 1S. 7330.
Fin cou)-. 73 2 73 M.~ ~2
4t t/
Comptann047S.t049û.n;<
ttO/e
ComptMm0940.l69M.is.
Ftncou.r.t094.7i2i0960.i2'i2
PETITE BOURSNDUSOIR.
Emprunt 5 0/0. -)09 fr. M, 27 32 30/0. 73if.20,73ft'73fr.û2i/2.
Florins (or). 63~/<,63,C3~i6.
Hongrois 6 0/0. T)l/8.
Egyptiennes 6 0/0.. l3l fr. 2~, tM,fj:. 7!i.
Chemms égyptiens. 240 tr., 23S fr. 7S.
Russe. 837/8, H/iC. 1
Italien. -?3&22~2,û:i,i0.
Nous recevons de nos correspondons pai ti-
cuhers les dépêches suivantes:
"Vienne, le 13 février, midi.
La situation est restée la môme. On croit
que la ~totte anglaise forcera le passage des
Dardanelles. La conduite de l'Angleterre in-
«Berlin, le 13 fevrier.soir.
« La T~OM~t~ Co~oK~M~ (semi-offi-
cielle) reproduit les paroles que l'empereur
Guillaume a adressées au président du Reichs-
tag. Alors que dans la première version don-
née lundi par les journaux il était question
seulement de «l'espérance qu'on réussira à.
conserver la paix de l'Europe là version
presque ofncieile donnée aujourd'hui parle
d'une espérance po~tx'. Cette accentuation
de la pensée impériale dans un sens opti-
miste est très remarquée.)) u t
TMMgfapMe pfïvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 13 février.
La Hotte anglaise a franchi les Dardanelles et
pénétré uans la mer de Marmara..
Constantinople, le 13 février.
La uotte anglaise ayant franchi les DardaneUe&,
laJtussie menace de faire occuper Constantinoo~e
.par ses troupes.
Constantinople, le 13 février,
4 h. M soir (voie Odessa).
Rien encore de positif sur laHotte anglaise.
Constantinople, le 11 février, soir.
On a reçu ici une dépêche du grand-duc Nico-
las disant que les Russes viendront occuper
htamboul sila Hotte anglaise entre dans le Bos-
phore.
Constantinopie, le 12 février, 4 h. 35 m. soir.
Le premier ministre a expliqué hier à la Cham-
bre que le gouvernement anglais avait renoncé
à laire entrer l'escadre anglaise dans le détroit.
Constantmopte étant tranquille et la Porte ayant,
proteste contre son entrée.
Savfet Pacha est parti pour Andrinople.
Le conseiller d'Etat Onou, ancien premier drog-
man a l'ambassade de Russie, est arrivé aujour-
d hui à Constantinople pour régler les détails re-
latifs aux questions des chemins de fer, des pos-
tesetdes télégraphes.
Constantinople, le It février, soir.
Ahmed Vefik a annonce à la Chambre qu'il
communiquera dans quatre iburs les conditions
de paix et qu'il n'y a plus un seul soldat grec en
Thessalie.
Le président du conseil a déclaré que si la
notte anglaise franchit les Dardanelles, la Porte
protestera en rejetant sur l'Angleterre toute la
responsabilité des conséquences qui suivront.
Ce n'est pas M. Layard qui a arrêté la flotte
angtaise; l'amiral Hornby s'est retiré à Besika
surl'avis du gouverneur des DardaneHos, lequel
a déclaré qu'étant sans instructions il me pou-
vait laisser passer ]a Hotte anglaise sans protes-
tation..
La perception des 'impôts a causé des troubles
dans la province de Damas.}
Constantinople, le 12 février, soir.
M. Layard a télégraphié hier soir à minuit, à
lord Derby, que jusqu'à ce moment il était sans
instructions a l'égard de la Notte.
Londres,Iel3 février.
Une dépêche de Vienne, adressée au S~K~M'
annonce que deux ambassades à Vienne ont
été informées, que douze bataillons russes de-
vaient entrer à Constantinople aujourd'hui mer-
credi.
On télégraphie de Constantinople au .D
~MjpA:
« On croit que la ilotte anglaise a reçu l'ordre
d'entrer dans les Dardanelles. On ne craint pas
que la Porte tasse une résistance sérieuse. &
On télégraphie d'Athènes que, si la notte an-
glaise se rend dans le Bosphore, les Grecs réoc-
cuperont la Thessalie et l'Epire.
D'après une dépêche de Berlin, adressée au
~MKM, la Russie aurait notifié à l'Autriche que
les questions de réorganisation de la Bulgarie, de
l'occupation de cette province par les Russes, de
la rétrocession de la Bessarabie, seront exclues de
toute discussion dans la Conférence.
Cette Note aurait causé de l'ombrage à
Vienne.
On télégraphie de Vienne au Times le bruit,
venu de Constantinople, que le Saltan était prêt
à délivrer.les firmaus demandés par les puissan-
ces. La France et l'Italie ont annulé leur de-
mande de Srman parce que les ambassadeurs de
ces deux pays'~a Constantinople ont déclaré que
la vie et les biens des chrétiens ne couraient au-
cun danger.
L'Autriche n'est pas revenue sur sa demande.
qu'e)ie maintient par conséquent.
D'après une dépêche de Berlin. l'Allemagne
n'enverra aucun navire de guerre" dans le Bos-
phore.
Une autre dépêche de Berlin au 7'MKM rapporte
le bruit que des torpilles sont placées dans le
Bosphore.
Londres, le 13 février.
Un conseil de cabinet a eu lieu hier.
Le j'M
risant le passage de la ûotte mais, de l'avis de
ce journal, la situation ne sera pas sensiblement
améliorée par cette concession.
Le 3fo~K'K~ Post raconte que vingt ou trente
membres du Parlement, particulièrement inréres-
sés à la crise d'Orient, se sont réunis au Cartton
Club dans la journée d'hier. Us ont décidé l'orga-
nisation d'un meeting composé des membres con-
servateurs, afin d'assurer au gouvernement leur
concours pour une poUtique ferme et unie. La
réunion a exprimé la plus grande confiance dans
lord Beaconstield.
Dans la soirée, au Parlement, la Résolution
prise au Carlton Club recueillit cinquante à
soixante signatures, y compris celles de quelques
uns des membres les plus influons du parti con-
servateur.
Le j!/o~MM:~ Post ajoute que les membres con-
servateurs du Parlement sont disposés à refuser
leur confiance à lord Derby s'il ne veut pas sui-
M~t politique de lord Beaconsfield.
Londres, le 13 février, 4 h. 30 m. soir.
Le bruit court dans les couloirs du Parlement
que lord Derby a de nouveau donne sa démission
et que le duc d'Edimbourg, qui commando le
cuirassé le ~!
Londres, le 13 février, a h. 30 m. soir.
Le bruit d'après lequel lord Derby aurait de
nouveau donné sa démission est dénué de fonde-
ment.
Constantinople, le H février.
(Voie El-Arich, arrivée le 13.)
Safvet Pacha et Sadik Pacha sont partis pour
les négociations de paix a Andrinople.
Saint-Pétersbourg, le 13 février.
H est maintenant constaté, d'après des rensei-
gnemens officiels, qu'après l'adoption des bases
de la paix qui a eu ~eu le 31 janvier. les délé-
gués turcs ont reçu. et cela le 1" février, la ré-
ponse a leur question du 30 janvier, concernant
les stipulations de la convention en question.
Les conditions de l'armistice étaient donc con-
nues à Constantinople, et M. Layard n'avait au-
cun motif pour expédier ses communications in-
quiétantes du 6 février, qui étaient basées sur la
supposition que la Porte ne connaissait pas alors
'les conditions de l'armistice et ne pouvait s'ex-
pliquer la conduite des Russes.
Les communications télégraphiques avec An-
drinople ne sont pas encore complètement réta-
blies.
Berlin, le 13 février.
La Con'M~OM~cMc~ ~ocMtCM~ termine de la
manière suivante un article concernant Pie IX et
le Conclave:
« Quel que soit le résultat de l'élection pontifl-
-cale.dl est certain que la législation politico-ec-
clésiastique que la Prusse et l'Allemagne ont jugé
nécessaire d'adopter dans ces dernières années
nous garantit que les intérêts de l'Etat seront
toujours sauvegardés. »
Le même journal dit que l'empereur, parlant,
lors de la réception des membres du bureau dn
Parlement allemand, de la gravité de la situa-
tion extérieure, a déclaré espérer fermement que
ron réussirait, maigre cela, à maintenir la paix
de, l'Europe.
1 Bude-Pesth, le 13 février.
A la Chambre des Députés, MM. Ernest Si-
monyi et Helfy annoncent qu'ils interpelleront le
gouvernement pour savoir s'il ne croit pas que
les conditions de paix de la Russie soient préju-
diciables aux intérêts de la monarchie, et parti-
culièrement à ceux de la Hongrie, et ce qu'il
compte faire pour écarter les dangers qui me-
nacent le pays.
Vienne, le 13 février.
La situation continue à être tendue.
La dernière Note est jugée insuffisante pour
rassurer l'Autriche sur ses intérêts.
On assure que le comte Andrassy prépare une
Note qui précise tous les points des arrange-
mens russo-turcs que l'Autriche considère comme
compromettans pour ses intérêts.
Le bruit suivant lequel cette Note aurait déjà
été expédiée est prématuré.
Vienne, le 13 février.
La Co~~oM~Me~ yoM~Mf publie une lettre
de Saint-Pétersbourg ayant un caractère officieux,
et qui déclare que la rétrocession de la Bessarabie
a la Russie étant une question personnelle à
1 empereur Alexandre, une retraite sur ce point
est impossible. La lettre suggère aux puissances
et aux souverains amis du czar de prendre
i initiative d'une solution pacifique dans cette
question. Elle dit que !a Roumanie serait suff-
samment dédommagée de la perte de la Bessa-
rabie par son indépendance, par la libre naviea-
tion du Danube, par le démantèlement des for-
teresses turques et par la cession d'un port de
commerce dans la mer Noire.
La lettre conclut en prévoyant l'accumulation
de gros nuages noirs à l'horizon, dans le cas où
ia question serait tranchée contrairement aux
désirs de la Russie.
La même correspondance annonce que le com-
mandant de i'escadre autrichienne, contre-ami-
ral Barry, est parti cette après-midi a bord du
cuirassé Ba~otoy, se rendant de Pola dans les
eaux du Levant..
Les projets de !ois sur le colportage et
sur l'état de siège, après avoir été ad-
optés par la Chambre sont soumis
maintenant à l'épreuve de la discussion
au Sénat. Nous ne doutons pas que la
Chambre haute vote l'un et l'autre de ces
projets, mais H faut s'attendre à un vif
débat et à une opposition intransigeante
de la part des auteurs du 16 mai eL des
artisans de coups d'Etat. Rien n'est plus
naturel! Les deux lois présentées jadis
par_M. Bardoux, et que le gouverne-
ment a adoptées après de légères mo-
difications, sont en enet dirigées con-
tre ce genre d'entreprises et d'en-
trepreneurs. Ces projets ne sont pas
jte produit d'une élucubration doctrinaire
ou d'une fantaisie ultra-libérale; ils sont
nés de la circonstance, comme la plupart
des bonnes lois; ils sont le résultat d'une
dure expérience. L'opinion publique, en-
core émue des' derniers événemens,
les exige impérieusement. Mais nous le
savons de reste, il y a en France toute
une faction politique qui ne tient compte
de l'opinion que pour la braver, l'irriter,
l'aubier s'il est possible. Nous les vrais
constitutionnels eties vrais conservateurs,
nous nous souvenons du 16 mai, non pas
pour nous exciter à la vengeance, loin
de nous la fureur des représailles mais
pour nous inviter nous-mêmes aux précau-
tions nécessaires. Nous voulons absolu-
ment que le 16 mai ne puisse pas être
recommencé, et c'est à cela que se bor-
lient nos modestes prétentions. Il va sans
dire que le 1 G mai a laissé à ses auteurs
et à ses victimes une impression diffé-
rente. Ceux-là n'ont pas souilert, comme
toute la France, des excès qu'ils com-
mettaient contre les autres, et ils ne se
rappellent qu'une chose, c'est qu'ils n'ont
pas réussi. Pourquoi n'ont-ils pas réussi?
S'ils recommençaient, comment faudrait-
il s'y prendre pour réussir? Tel est le pro-
blème On comprend dès lors que les lois
sur l'état de siège et sur le colportage
provoquent leur colère et excitent leurs
appréhensions. Le gouvernement actuel
cherche à &e garantir et à garantir le
pays contre d'odieux abus, et ils regret-
tent, eux, que ces abus n'aient pas été,
n'aient pas pu être pires. On le voit,
les deux points de vue sont divers, et
ils devaient conduire à des conclusions
opposées.
Il faut se préoccuper particulièrement,
en tout ceci, du rôle étrange que nos dicta-
teurs en disponibilité bu en congé veulent
faire joueï* au Sénat. Des réminiscences
d'un autre temps les portent à assimiler le
Sénat actuel au Sénat du second Empire. Le
Sénat de l'Empire n'avait, au total, qu'une
fonction assez restreinte à remplir il don-
nait ou refusait un laisser-passer aux lois
votées par la Chambre, suivant que ces lois
étaient ou n'étaient pas conformes au
texte de la Constitution. C'était dans ce
sens que le Sénat de l'Empire était
conservateur. Il n'avait pas d'initia-
tive personnelle tout au plus se bor-
nait-il à renvoyer cer famés pétitions à
certains ministères. Aussi sa: vie parle-
mentaire était-elle fort tranquille, et il '1
aurait pu, sans inconvénient pour les
grandes affaires, consacrer un mois en
quatre séances à l'élection d'un nou-
veau membre; mais on lui avait épargné
ce souci, le Sénat ne nommait pas ses
membres, et cet élément d'activité lui fai-
saA défaut. Ses séances, plus nombreuses
que celles du Sénat d'aujourd'hui, étaient
parfois très intéressantes, très instruc-
tives, –car on'ne saurait nier que cette
Assemblée si insignifiante au point de
vue politique contenait des hommes de la.
plus haute valeur, mais ses discus-
sions avaient un caractère absolument
académique. Voilà l'idéal qu'on propose au
Sénat actuel, aveclasuppression des séan-
ces intéressantes et même des séances ré-
gulières.Il se croise les bras dans son repos,
jusqu'à ce qu'on ait frappé un, deux, trois
coups à sa porte pour lui annoncer que
la Chambre lui communique une loi que
le pays attend avec impatience. Aussitôt
l'Opposition de droite, comme réveillée
d'un sommeil de huit années, s'écrie tout
en sursaut Cette loi est sûrement con-
traire à la Constitution
C'est le grand, l'unique argument, mais
il sert à tout, ce qui est le propre des
choses qui ne s'appliquent, proprement à
rien. Le ministre des finances propose-tri!
une loi sur les crédits extraordinaires ou
supplémentaires, on l'accuse de violer la
Constitution. Le ministère parle-t-il de
préciser les droits de l'administration en
matière de colportage; demande-t-il que
les cas où l'état de siège pourra être éta-
bli soient plus nettement définis, c'en
est fait!, la Constitution est violée)
Il iaut couvrir d'un voile noir la,statue
des lois Et ainsi du leste le procédé
est trouvé, on continuera de l'employer.
Le procédé est puéril; mais ce qui ne
l'est pas, c'est la passion amère, profonde,
intraitable à laquelle il sert d'instrument,
et dont on voudrait que le Sénat devînt
le dépositaire et le représentant constitu-
tionnel. Nous discuterons, au fur et
à mesure qu'il sera nécessaire, les lois
sur l'état de siège et sur le colportage.
Nous montrerons que la seconde a
pour unique objet de prévenir par un
texte plus formel les illégalités qui ont
été commises, et la première de prévenir
un crime qui a été proposé et conseillé
impunément. Ce n'est pas nous qui in-
ventons cette qualification sévère. Qu'on t
relise le testament politique de M. T~iers 1
on y retrouvera, dans cet admirable lan-
gage que la mort a consacré et qu'une `
longue et généreuse vie avait déjà mar- 1
qué au coin d'une autorité supérieure, 3
non seulement notre jugement, mais nos F
expressions c'est là que nous les avons c
pris, et nous ne pouvions les prendre b
dans une source plus haute, à moins de
puiser dans le cœur même de la France.
Oui, l'esprit de la loi sur le colportage a P
été méconnu Oui, les journaux bona- s
partistes ont proposé un crime contre rj
la Constitution en demandant l'établisse- v
ment de l'état de siège! Le gouvernement, n
au fond, ne fait rien de nouveau, et les n
deux lois que le Sénat va voter ne sont d
qu'une atfirmation plus énergique de prin-
cipes qui ont été ou qui ont failli être mé-
connus. En noug. rappelant le passé P
nous songeons à l'avenir. Nos adver-
saires y songent aussi, mais avec .d'au-
tres préoccupations; et si les orateurs de la a
droite qui parleront au Sénat tiennent le li
même langage que leurs journaux, nous d
entendrons émettre d'étranges doctrines. le
II semble que l'exercice du droit de pro-
rogation ou de dissolution amène une P
sorte d'interrègne où toutes les lois sont P
suspendues. Ze .F~a~M frémit de ter-
reur et "d'indignation en songeant à
toutes les choses infâmes et terribles g,
que le colportage répandrait alors dans M
nos campagnes, comme s'il n'y avait &
pas de tribunaux en temps de dissolu-
tion, comme si les crimes et les délits
n'étaient pas toujours punis et réprunes
avec une sévère justice. Ce que nous
voulons, c'est l'action régulière de la jus-
tice ce que veulent nos adversaires,
c'est la dictature pure et simple pour faire
face à une anarchie imaginaire. Le Sénat
comme la Chambre leur refusera la dic-
tature.
Nous l'espérons, du moins; il est possi-
ble que nous nous trompions. Le Sénat
s'est montré quelquefois sensible aux so-
phismes, et imprudent à force de faiblesse."
L'instabilité naturelle à sa majorité lui
permet plutôt d'empêcher ou de retarder la
décision des autres que d'en prendre une
lui-même. C'est un défaut dont le temps,
qui renouvelle tout, le guérira. Nous
disions naguère que le Sénat, en re-
poussant les lois sur le colportage et sur
l'état de siège, prendrait la responsabilité
d'une crise ministérielle, et quelques uns de
nos amis se sont émus de cette perspective.
Rassurons-les. Le Sénat prendrait la res-
ponsabilité morale d'une crise, mais il
n'aurait pas a en supporter la responsa-
bilité enective. Il serait coupable par
l'intention, mais non pas en action. La
Chambre actuelle doit vivre quatre ans, et
M. le Président de la république le pro-
clamait lui-même dans son dernier Mes-
sage le Sénat, tel qu'il est composé
aujourd'hui, n'en a que pour un an. Un
solliciteur du dernier siècle était repoussé
par le cardinal Fleury. Jamais de ma
vie disait le vieux ministre. Monsei-
gneur, j'attendrai, répondit le solliciteur.
Le ministère, fort d& la confiance du
pays et de la Chambre, peut parler de
même au Sénat. Au reste, ce n'est pas
la cause du ministère que nous dé-
fendons, mais celle du Sén&t lui-même.
Si nous songeons quelquefois au re-
nouvellement partiel qui aura lieu pro-
chainement, le Sénat fera bien d'y son-
ger aussi et de s'y préparer. Une op-
position systématique, des déclamations
violentes, avant-coureurs d'entreprises
mort-nées, seraient une singulière pré-
paration. Le Sénat n'a plus de fautes
à commettre, de caprices à se permettre'
et à lui aussi on peut déclarer en ma-
nière d'horoscope qu'il sera conser-
vateur, dans le sens gouvernemental du
mot, ou qu'il sera profondément modi-
fié, bien entendu dans le sens constitu-
tionnel et élëctoïal de l'expression.
FRANCIS CHARMES.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députes):
« Pourquoi M. Lockroy demandait-il hier
soir 6 millions de plus pour la Bibliothèque
nationale, au chapitre 18 du budget du mi-
nistère de l'instruction publique? Le rap-
porteur, M. Bardoux, l'avait dit d'avance:
« Une question capitale s'est imposée à votre
commission: c'est la nécessité d'isoler l'é-
? tablissement pour le soustraire au dau-
ger d'incendie dont il est menace. On
D frémit à la pensée du désastre qu'oc-
casionnerait un incendie de cette bi-
btiothèque unique au monde, a M. Loekroy
demande 6 millions pour que l'opération de
l'isolement du quadrilatère ne soit pas re~r-
dée d'un seul jour. Prenez garde répond
M. Bardoux, ministre. Si la Chambre fixait un
prix, et surtoutun prixsihautpourdes immeu-
bles qui il y a vingt ans ont été éva-
més 8 ou 900,000 fr., ce serait encourager sin-
gulièremenHes prétentions des propriétaires
Laissèz le ministre, des travaux publics con-
tinuer les négociations qu'il a commencées
et que la Chambre soit persuadée que la
Bibliothèque nationale ne restera pas long-
temps en péril, au moins du coté où elle est
le plus menacée
Au chapitre 26, Fo~M e< MM~OM~. c'p
sollicite les libéralités de l'Etat pour le ser-
vice des lettres et des sciences. M. Georges
Périn a repris, à titre d'amendement, le cré-
dit additionnel proposé par le gouvernement
19 janvier dernier, et demande
30,000 fr. pour l'observation prochaine en Ca~
lifornie du passage de Mercure sur le Soleil
40,000 fr. pour la continuation de l'explora~
tion de la région des Chotts d'Algérie où
l'on espère créer une mer intérieure déri-
vée du golfe de Tripoli, et 100,000 fr. pour
la traversée de l'Afrique centrale, de Zanzibar
au Congo, qu'un voyageur français très bien
préparé pour cette ~che, M. l'abbé Dëbès,
offre d'entreprendre après Livingstone, Ba-
ker,CameronetStanley. 1
» Le discours de M. Périn était fort inté-
ressant et il a été écouté attentivement H
parlait, tant en son nom qu'au nom de la
commission du budget qui, en accordant ce
supplément de 170,000 fr., tenait à en justifier
pleinement l'utilité. Toute la Chambre a
voulu s'associer aux encouragemens don-
nés au missionnaire qui va avoir l'hon-
neur de représenter la France sur le champ
de bataille des explorations africaines. L'a-
mendement,, renvoyé à la commission par
acclamation, sera voté demain après le rap-
port d'usage. On voulait procéder immédiate-
ment aurote dénnitif; mais M. Henri Bris-
son, qui préside avec fermeté, a maintenu les
droits tutélaires du règlement.
D Le budget de l'instruction publique pour
1878 a été doté de plus de 3 millions au
delà des allocations du budget de 1877 Parmi
les crédits nouveaux ngurent 200,000 fr. pour
la Faculté mixte de Lille, 600,000 fr. pour les
professeurs des collèges commuaaux.SOO 000 fr
pour les dépenses extraordinaires des lycées
244.COQ fr. pour l'inspection de renseime-~
ment primaire, HO.OOO fr. pour les chaires
et les bourses de l'enseignement primaire
supérieur à organiser sur la proposition de
M. Bnsson; 1,200,000 fr. pour la troisième
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