Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-25
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Description : 25 janvier 1878 25 janvier 1878
Description : 1878/01/25. 1878/01/25.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DR PARIS.
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VENDREDI ~SJMMR
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ONS'ABOmE
tM des Prëtres-Satnt-Gennam-rAuMrrois, n.
PJRtXBBtL'ABSMNEEËEKT.
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Ntotheques des Rares de chemins de fer bettes.
A. Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
~MEM~JMER
i8?8.
oaf S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie~
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris on d<
Mandats-poste, soit internationaux, soit français;
en Allemagne,-en Autriche, en Russie,
et dans tous les'pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM renvoi d'une valeut payaMe a P&tis.
Ï~SHinoncessonttecuM
C&
8, place de la Bourse,
et au bureau du JTOCjRMAlL;
elles doivent toujours Etre agrées par la r~diictien,
PAMS
JEUM 24 JANVIER
L'aS'aissement de l'Angleterre paraît
Être complet. On dirait que les sources
mêmes de la volonté sont taries dans l'âme
de son gouvernement et de ses classes
dirigeantes. Les Russes marchent proba-
blement sur Constantinople, et pas un in-
dice n'est signalé de Londres d'une réso-
lution quelconque du cabinet. L'éloquente
péroraison du discours de lord Beaconsfield
n'a. été qu'un /~M ~K~. Ce pays de
Ilamiet est rongé par le doute; il écoute
avidement les sophistes qui démolis-
sent habilement ses vieilles croyances
et lui fournissent l'excuse de son
inaction. Personne pourtant, môme
parmi les ~ladstoniens et les maucheste-
riens, n'avait osé jusqu'ici s'attaquer di-
rectement au dogme national. suivant le-
qttsl Constantinople est le centre des in-
térêts anglais en Orient. Enfin, le grand
mot est lâché. L'ancien membre du cabi-
net Gladstone, M. Lowe, connu par l'o-
riginalité de son esprit et de ses maniè-
res, publie une lettre dans laquelle il af-
firme hardiment que l'occupation de Con-
stantinople par les Russes ne po fierait
aucun préjudice au commerce anglais et
ne serait pas un danger pour les Indes.
Une telleparole, prononcée dans un teimo-
ment, est destinée à frapper un grand coup.
Cette parole était attendue et désirée
par toutes les âmes mercantiles, par tous
les esprits amollis par l'.égo'isme et la
prospérité matérielle. Elle sera acceptée
et répétée par toute la masse des
classes moyennes. Elle est, pour parler le
langage deM. Gladstone, un nouveausou-
l~ement pour le pays elle lui permettra
de retomber satisfait et tranquille, après
~ne courte excitation, dans l'apathie et
le quiétisme.
Et l'Autriche ? L'Autriche, de son côté,
abaudonne l'un après l'autre ses derniers
rctranchemens. Sans retracer la série
de ses mouvemens en arrière depuis le
commencement de la guerre, il est bon
de rappeler ses déclarations les plus ré-
centes pour constater ce qu'elles sont
devenues. Les organes officieux du ca-
binet de Vienne affirmaient naguère la
résolution d~ ne pas admettre que la
Roumanie s'étendît au delà du Danube et
qu'elle acquît notamment la Dobrutscha.
Les motifs de cette opposition étaient
puissans. L'annexion de la Dobrutscha
devait'servir de compensation pour le re-
tour à la Russie de cette partie de la Bes-
sarabie qu'elle a cédée en 1856. Les deux
rives du Danube à son embouchure se
tfouveraient ainsi à la. disposition de la
Russie, l'une effectivement, l'autre vir-
t'jellement, car la Roumanie est desti-
née pour longtemps à rester sous la do-
mination de sa puissante alliée. L'in-
tel 6t vital qu'a l'Autriche à la libre na-
vigation duDanube neserait~il pas atteint
par ce fait de la manière la plus sensible?
Les feuilles officieuses de Vienne assu-
raient ensuite que l'Autriche s'opposerait
à l'indépendance et à tout agrandisse-
ment notable de la Serbie, afin d'empê-
cher que cette principauté ne devînt un
centre d'attraction pour les Serbes de
Hongrie. Enfm, sur là foi de déclarations
tout à fait officielles, nous nous som-
mes habitués a considérer, comme un
axiome que l'Autriche ne, permettrait Ja
création d'aucune nouvelle principauté
indépendante ou semi-indépendante dans
la péninsule des Balkans, de peur de
multiplier le nombre des foyers de
la propagande panslavisme. Eh bien
toutes ces positions diplomatiques sont
aujourd'hui abandonnées. Des télégram-
mes adressés a. la ~a'jM.6 ~6~K~ et a.
l'agence Havas annoncent que l'Autriche
!éièverait plus d'objections ni contre la
cession de la Dobrutscha à la Roumanie,
ïn'contre le retour de la Bessarabie a la
Russie, ni contre l'accroissement territo-
rial de la Serbie, ni en6n contre la créa-
tion d'une principauté de Bulgarie. La
seule réserve que. l'Autriche ose expri-
mer se rapporte à Andrinoptë l'Autriche
ne voudrait pas qu'Andrinoplë' fût com-
pris dans la Bulgarie. Le télégraphe, que
l'on croirait en veine d'ironie, prend, soin
d'ajouter que toutefois l'Autriche ne pro-
testerait pas contre l'occupation de Con-
ft.anMnople par les Russes. Franchement,
nous ne demandions pas à l'Autriche de
regarder aussiloiu le feu est a ses portes
E) ious ces sacrifices, pourquoi l'Autri-
che les accomplit-elle? Saus aucun doute,
c'est pour s'assurer la possession de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Les insi
nn~ions du ~M<~ que nous avocs
rftevcps il v a deux jours comme une
Hypothèse acquièrent les apparences
d'une certitude. Malgré les démentis et
les atténuations officieuses, il est main-
tenant avéré que l'Autriche a fait
la démarche diplomatique que les jour-
ua.ux anglais lui ont attribuée les
premiers. Si elle n'a pas protesté, du
moins elle a exprimé les plus expresses
serves contre une paix séparée entre la
RussicetlaTurqnie; seulement, elle n'a pas
adressé cette déclaration à Saint-Pétefs-
'houreau vainqueur, mais à Constantinople
au vaincu. Voici comment les choses se sont
passée?. Avant de partir pour le quar-
tier général russe, Serrer Pacha a vu les
amba~&de~rs d'Autriche et d'AcgIc~tre,
t.t Icuf a MMceé que la Turquie, & bout
de forces et se voyant entièrement aban-
donnée par l'Europe, était décidée à
se soumettre à la Russie et à accepter
tout ce que celle ci lui dicterait;
qu'elle ne se trouvait plus en mesure de
se soucier des intérêts européens et
qu'elle était résignée à sacrifier,, au be-
soin, une moitié de l'empire pour sauver
le reste. Les deux ambassadeurs ont télé-
graphié cette communication à leurs gou-
vcrnemens, et, le même jour, l'Angleterre
et l'Autriche ont envoyé en réponse une
déclaration portant qu'elles ne reconnaî-
traient pas les arrangemens contraires
au traité de Paris qui seraient conclus
sans leur participation. Mais, tandis que
l'Angleterre a adressé cette déclaration à
la fois à Saint-Pétersbourg et à Constanti-
nople, ce qui lui donne fsa véritable va-
leur, l'Autriche ne l'a faite qu'à la Porte.
Il est inutile de caractériser cette démar-
che unilatérale,
Suivant le correspondant 'du JF~M a
Constantinople, l'Autriche n'aurait parlé
que ~c /M'm~; sa déclaration ne se-
rait qu'une répétition de ce que le cabi-
net de Vienne avait dit déjà dans sa ré-
ponse à la circulaire turque du 12 décem-
bre enfin le comte Zichy présenterait
la chose comme ayant peu d'impor-
tance. Tout cela est possible; mais il est
probable aussi que la démarche avait un
but secret et qu'elle a été conçue en vue
de certaines éventualités. Il est évident,
en tout cas, qu'elle est très défavorable
à la Turquie. Cela ressort du langage des
journaux et des correspondans officieux
de Vienne et de Pesth, lesquels paraissent
suivre un mot d'ordre que nous traduisons
ainsi Une paix séparée peut léser les
intérêts autrichiens; et même, si l'Europe
participe au règlement final, la majorité
des puissances peut consentir à des mo-
difications du traité de Paris qui seraient
préjudiciables à l'Autriche; il faut donc
que celle-ci, pour se garantir de tout dom-
mage, s'assure un gage qui lui servirait,
au besoin, de compensation. La déclara-
tion faite à Constantinople avait donc
pour but vraisemblable de préparer l'oc-
cupation éventuelle de la Bosnie et de
l'Herzégovine. Transition nécessaire, car
la Russie ne pourrait pas décemment sti-
puler dans son traité de paix avec la Tur-
quie la cession de ces deux provinces à
l'Autriche, comme elle stipulera l'agran-
dissement de la Roumanie, de la Serbie
et du Monténégro. Notre propre corres-
pondant autrichien, qui a été jusqu'ici,
sur ce sujet délicat, fort prudent et ré-
servé, se décide en6n à parlet net. Dans
une lettre datée de Bude-Pesth et que
nous avons reproduite avant-hier, il nous
a écrit ce qui suit
<: Le maintien de l'intégrité territoriale de la
Turquie, au moins en Europe, protégerait le
mieux les intérêts de l'Autriche; mais si des
changemens territoriaux viennent & réunir l'as-
sentiment de la majorité des puissances, si la
principauté de Bulgarie est créée, si la Serbie est
agrandie et déclarée indépendante, si la Rouma-
nie devient un royaume et reçoit la Dobrutscha,
il faudra bien que les provinces quiavoisinent
immédiatement nos frontières, la Bosnie et l'Her-
zégovine, soient attribuées a quelqu'un Le dan-
ger commencerait pour l'Autriche-Hongrie si, ne
pouvant rester à l'empire ottoman, ces provinces
étaient incorporées a tout autre pays. Dans ce
cas. et pour parer à ce- danger, rAutriche-Hon-
grie pourrait Men être amenée & s'annexer ces
deux provinces, qui ne peuvent cependant pas
disparaître brusquement de la surface du globe. n
Eh bien, soit Puisque l'Autriche trouve
bon de réduire tous ses intérêts et toute
sa mission en Orient à la possession de la
Bosnie et de l'Herzégovine, qu'elle les
prenne! Et nous partageons presque l'a-
vis de ce correspondant viennois de 1'.4~-
~?~?6 ~M~M?y~* ~~MM~ qui dit que,
tout considéré, il vaudrait mieux que
cela se fît de suite, car il faut en finir;
il faut que l'Autriche épargne à elle-
même et au monde le spectacle éner-
vant « d'une âme en peine a, tourmentée
par une tentation qu'elle n'ose ni repous-
ser ni satisfaire. Mais croit-on sérieuse-
ment que l'annexion de ces deux provin-
ces sauvages soit pour l'Autriche une com-
pensation et un contre-poids suffisans en
présence de la création d'un royaume de
Roumanie qui entre en scëne avec un cer-
tain prestige militaire, et qui convoitera
la Transylvanie et la Bukoviue; en pré-
sence d'un royaume de Serbie agrandi,
e~&é d'orgueil, et qui réclamera le Banat
en présence delà-principauté du Monté-
négro doublée de territoire, et qui son-
gera jour et nuit à s'emparer du port de
Cattaro, devenu son enclave; en pré-
sence de la nouvelle principauté de
Bulgarie qui, même en renonçant à
Andrinople, comprendra d'un côté Sofia
et de l'autre Varna en6n et surtout en'
présence de la domination établie de la
Russie, le protecteur et le guide naturels
de tous ces nouveaux Etats? H serait té
mérairement absurde dé l'affirmer. Il se-
rait, au contraire, facile de démontrer que
la Bosnie et l'Herzégovine seraient pour
l'Autriche un cadeau de triste augure. Ces
deux provinces, comme un trait empoi-
sonné introduit dans son corps, y devien-
draient un ferment de dissolution; renfor-
çant l'élément slave qui mine depuis long-
temps les fondemensde l'empire, elles con-
tribueraient aie désagréger complètement.
Le ministre hongrois, M. Tisza, a dit il y
a quelques mois, en plein Parlement, que
jamais l'Autriche-Hongrie ne vendrait
pour un plat de lentilles ses droits sa
haute mission et son avenir en Orient.
Les événcmens se sont trouvés plus forts
que M. Tigza, et l'Autriche-Hon~rie pà-
raît sur le point de se conteater do sort
d'Esau.
Nous n'ajouterons qu'un mot. On se
méprendrait entièrement sur nos inten-
tions si l'on croyait à Vienne que ces ré-
flexions sont, de notre part, l'effet de quel
que pensée hostile ou défavorable à l'Au-
triche. Elles nous sont dictées, au con-
traire, par une sincère sympathie, par le
plus vif intérêt et par les appréhensions
que nous ressentons pour l'avenu' d'un
pays qui a été si grand. Puisse l'Autriche
ne pas avoir bientôt a. regretter et à payer
chèrement cette politique, comme elle a
regretté et payé celle qu'elle avait adop-
tée dans l'affaire du Schleswig-Holstein!
Puisse-t-elle ne pas avoir un jour à dé-
fendre son existence, avec ses dernières
forces et dans des .conditions défavora-
bles, contre cette même Russie qu'elle
aura si puissamment contribué à ren-.
dre dominatrice de l'Orient! Si l'Au-
tncnë ne" nous était qu'mdin'érente.
nous nous tairions et nous la lais-
serions tranquillement accomplir les
destinées qu'elle se prépare. Mais l'a-
venir de l'Autriche ne peut être in-
différent ni à la France ni à l'Eu-
rope. C'est pourquoi nous élevons no-
tre faible voix alors qu'il est temps
encore nous nous tairons ensuite.
Après deux ans d'efforts employés pour
soutenir le vieux droit de l'Europe, nous
ne pouvons point parler un autre lan-
gage. On nous dit quelquefois que nous
défendons une cause perdue. Elle est
peut-être perdue, en effet mais les prin-
cipes sur lesquels elle repose sont im-
périssables comme la nature des choses,
et ils renaîtront un jour sous une autre
forme. La force et le hasard peuvent les
obscurcir un temps, mais ils sont éter-
nels. Dussions-nous, génération éphé-
mère, ne jamais voir leur triomphe,
n'importe Z)M~M.y
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<â~/ao/e
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Emprunt S 0/0. 109fr. 121/2,111/4,183/4,18
Italien. 72 fr. 70, 60, 70.
S 0/0 turc. 9 fr. 121/2, 30.
Florins (or). GïlS/16,7/8.
Russe. 8213/16,7/8,3/4.
Extér'*espa.gnole.. 12 3/8.
Notre correspondant de Londres nous
adresse la dépèche suivante:
« Londres, le 24 janvier, midi.
s Les nouvelles positives font défaut au-
jourd'hui il est vrai cependant que la situa-
tion est jugée moins satisfaisante et que le
mécontentement de la politique anglaise
s'est accentué. Néanmoins, la signature de
l'armistice est toujours probable." b
Notre correspondant de Berlin nous adresse
le télégramme suivant
« Berlin, le 24 janvier, soir.
Les dernières déclarations de l'MM
?'MM (semi-ofnciell~), qui curent un carac-
tère de modération, sont considérées ici, dans
les cercles politiques, comme confirmant les
idées optimistes exprimées hier par la T'o-
cïNSM.~ Co~M~OK~M~ au sujet de la conclu-
sion prochaine de la paix.
') La A'o~McM~c~ ~M.~M6!M<' ~K?M de ce
soir prend à partie les alarmistes qui, doutant ce
soir prend à partie les alarmistes qui, doutant
de la bonne foi de la Russie, dénoncent chez
elle une ambit:on qui grandirait avec les
progrès de ses armées; la feuille officieuse
leur reproche de confondre en cela là stratégie
avec la politique. Eile ajoute que rien n'est
plus éloigné de la pensée des hommes d'Etat
russes que l'idée d'imprimer à la question
orientale une tournure menaçante pour les in-
térêts européens; c'est faire violence, dit-elle,
aux déclarations de la presse russeautorisée que
de les interpréter autrement que dans le sens
de la triple alliance dont personne aujour-
d'hui ne peut mettre en doute le caractère in-
oilensif-pour l'Europe.
Le chancelier de l'Echiquier, sir Staftord
Northeote, a annoncé aujourd'hui à la Cham-
bre des Communes qu'il déposera lundi le
budget supplémentaire de la guerre et de la
marine, c'est à-dire la demande de subsides
prévue dans la déclaration qu'il a faite à la
première séance de la session, pour le cas où
les intérêts anglais seraient menacés en
Orient.
Le gouvernement anglais considère donc
dès à présent ces intérêts comme menacés
par la persistance des Russes à tenir secrètes
leurs conditions de paix, tout en continuant
leurs opérations militaires dans la direction
do Constantinople.
Il y a lieu de croire que ceUe attitude dé-
cidée de l'Angleterre, loin de compromettre
les intérêts de la paix, contribuera à faire sen-
tir aux Russes la nécessité de conclure im-
médiatement l'armistice, d'arrêter leurs ar-
mées et de faire connaître enfin leurs condi-
tions à l'Europe justement impatiente et in-
quiète.
Voici, du reste, le compte-rendu télégra-
phique des séances de la Chambre des Com-
munes et de la Chambre des Lords qui nous
est transmis par l'agence Havas
I.ondre?. le 24 janvier, H h. :0 m.
CHAMBRE M:'i COMMODES. .SM* &7a~0! ~VM'
eo~ annonce que lundi il déposera )e projet fie
budget supplémentaire de ia marine et tia ia
guerre.
Jtf. ~M~K~ demande si te gouvernement a
reçu communication des conditions de paix delà
Russie.
~c eAment.
7;o~ Rtion qui existe entre la promesse faite par sir
Stafford Northcoto, à la première séance de la
session actuelle, et l'annonce du dépôt d'une de-
mande de crédit supplémentaire. Le chancelier
de l'Echiquier disait aiors qu'on ne ferait aucune
proposition avant de* connaître les conditions de
la paix.
L'orateur .demande si sir Stafford Northcote
pourrait faire quelque autre déclaration de
nature à calmer l'inquiétude que son annonce
d'aujourd'hui fera certainement naître dans les
esprits.
~M' S~bt'~ ~Vo~M~ répond qu'il n'existe
aucune contradiction dans ses déclarations. Lors-
qu'il a fait sa promesse, il espérait avoir connais-
sance, sous deux ou trois jours, dos conditions de
paix. Mais une semaine s'est écoulée depuis, et
non seuiement le gouvernement ne connaît pas
ces conditions, mais encore des forces considé-
rables russes continuent à avancer. C'est pour
cela que le gouvernement a pensé qu'il ne pou-
vait pas ditîérer plus longtemps ses propositions.
Il fera. lundi, la déclaration désirée, et il espère
que le projet de budget pourra être distribué à
la Chambre demain.
~J<Ï& grande animation règne dans ios couMrs'
par suite de la déclaration du chancelier de l'E-
chiquier, qui est vivement applaudie par les con-
servateurs.
Les libéraux, de leur côté, applaudissent aux
paroles de lord Hartington.
On raconte que ni lord Derby ni lord Canar-
von n'assistaient à la séance de ta Chambre des
Lords.
Le bruit court dans les couloirs que lord Car-
narvon a donné sa démission; mab ce bruit n'est
pas encore confirmé.
cttAMME DES LORDS. ~:o~ .B~coM~M, ré-
pondant au duc d'Argyll, dit que le gouverne-
ment produira tous les documens que ses devoirs
lui permettront de communiquer. Le reste de sa
déclaration est analogue à la réponse de sir Staf-
ford Northeote à la Chambre des Communes.
Lord Beaconsueld termine en disant que la
conduite que les ministres croient de leur devoir
de recommander ne saurait être influencée par
ia volonté d'un gouvernement étranger quelcon-
que, de garder par devers lui ses informations.
(Applaudissemens.)
La séance est levée.
TéMgt'apMe privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 23 janvier, 2 h. 1B m. soir.
Les Russes marchent sur Gallipoli.
On croit que les Russes seront à Gallipoli in-
cessamment.
Constantinople, le 23 janvier, 2 h. 16 m. soir.
La défense de Constantinople est activement
organisée on travaille en toute hâte à l'arme-
ment des fortifications.
Izxët Bey est arrivé lundi au quartier général
russe.
Constantinople, le 23 janvier, 4 h. 30 m. soir.
Des voyageurs partis samedi d'Andrinopie, et
arrivés ici aujourdhui seutement, rapportent que
le chemin de fer est encombré de réfugiés et de
soldats débandés, jusqu'à la station de Eouloii-
Bourgas, où les Russes n'avaient pas encore paru.
II est également certain que les Russes ne sont.
pas aussi avancés du côté de Gallipoli que le
bruit en avait couru.
On s'attend à recevoir d'un moment à l'autre
la nouvelle de la conclusion de l'armistice.
Pesth, le 24 janvier.
Les avis de Constantinople signalent la situa-
tion intérieure comme étant de plus en plus cri-
tique. Le nombre des réfugiés dépasse 160,000, et
la charité publique et privée est impuissante à
venir en aide à ces malheureux.
Tous les télégrammes expriment les vives ap-
préhensions inspirées aux chrétiens par le fana-
tisme musulman.
Plusieurs navires sont partis, le 22 et le 23,
pour amener à Constantinopie le corps de Sulei-
man, évalué à 35,000 hommes. Un corps de 10 ou
1~000 hommes serait transporté à Gallipoli.
Constantinople, le 23 janvier, 2 h <5 m. soir.
La Chambre a décidé de demander des expli-
cations au grand-vizir au sujet des lenteurs ap-
portées dans le transport des réfugiés par le che-
min de fer, lenteurs qui, à cause du froid, ont
occasionné la mort d'un grand nombre deper-i
sonnes..
Constantinople, le 23 janvier, h. 40 m. soir.
Dans un conseil des ministres qui a eu lieu au-
jourd'hui, et auquel assistaient plusieurs hauts
fonctionnaires et anciens ministres, on a examiné
les conditions de la Russie, télégraphiées par les
pténipotentiaires ottomans.
On croit savoir que les Russes, marchant sur
GaUipoli, n'auraient pas dépassé Demotika.
Constantinople, le 23 janvier, 3 h. 50 m. soir.
Djemil Pacha, gouverneur d'Andrinople, et le
général Ahmed-Eyoub Pacha, sont arrivés ici
aujourd'hui.
Constantinople, le 23 janvier, soir.
A en juger d'après la position actuelle des
troupes russes' qui marchent sur Gallipoli, ces
troupes ne pourront pas arriver avant trois jours
au plus tôt, devant les fortifications de Boulair,
qui défendent GaUipoli. Ces fortifications parais-
sent en état de résister elles ont une garnison
suffisante.
Du côté du chemin de fer d'Andrinopie. les
Russes n'ont pas dépassé Kouteli-Bourgas, à l'ex-
ception de quelques éciaireurs.
Les conditions demandées par les Russes sont
tenues secret es.
Constantinople, !e 24 janvier, 4l h. matin.
Les troupes de Mehemed-Ali Pacha, qui se
trouvaient à Kirk-KiUsse, se sont repliées sur
Kouteii-Bourgas..
La route qui conduit de cette dernière localité
à Constantinople est encore libre.
Les Russes, s'avançant dans la direction de
GaUipoli, ont dépassé Demotika (~.
La plus grande partie des canons qui étaient
à Andrinople sont arrivés à Tcha-taidja. Une
soixantaine environ ont été abandonnes mais
ils avaient été mis auparavant hors d'état de
servir.
La Chambre des Députés a formulé des plain-
tes contre plusieurs fonctionnaires; elle a invité
le gouvernement a prendre des mesures pour
éviter la. dépréciation des caïmés.
Londres, le 24 janvier.
~Les.journaux conservateurs regrettent l'inacti-
vité du gouvernement.
Le .S&M~s~ dit « Si l'armistice n'est pas
conclu immédiatement ou bien si la marche des
Russes n'est pas arrêtée, le passage du discours
de la reine relatif à la ct<'cplus que ridicule, à moins que le gouvernement
n'ordonne l'occupation de Galiipoii.
Le ~o)'a~<7 Post veut qu'une demande soit
immédiatement adressée au Parlement pour en
obtenir les moyens de protéger les intérêts de
l'Angleterre et venger son honneur. ))
Hier a eu tieu une réunion du conseil des mi-
nistres.
Londres, le 2i janvier.
On téiégraphie de Rome au ~MM qu'une es-
cadre itahenne a reçu l'ordre de partir pour les
mers du Levant.
D'après un télégramme de Vienne, adressé au
()) Demotika se trouve a. 40 kitometres au sud
d'Andt'inoplo. Kit'k-Kilisse est situe au nord-
est d'Andt'UMpie, à .environ 60 kilomètres de cette
vUlf.–KouIeli-Bourgas est sur la. route d'An-
drinopte a Constautinopte. à '? kHomëlMB d'An-
nnnopte.
même journal, les Turcs ont commencé leur re-
traite de Rasgrad et d'Osman-Bazar sur Schoumia.
Les Russes ont interrompu les communications
entre Roustchouk et Schoumla.
Une dépêche de Gallipoli, adressée au Daily
7'e~~M~/t, annonce qu'un transport de guerre
est arrivé avec des troupes. Les communications
de Gallipoli avec Kescham étaient encore ou-
vertes.
L'arrivée des troupes à Galiipoli a renouvelé la
panique. La ville e!'t remplie de Circassiens qui
font leurs préparatifs pour s'enfuir.
Les négocîans chargent leurs marchandises sur
des navires.
On télégraphie de Vienne au même journal
« La Russie a invité l'Autriche à prendre im-
médiatement possession de la Bosnie et de l'Her-
zegovine. Le comte Andrassy hésite a le faire. Il
Teconna!t que les conditions demandées par les
Russes respectent suftisamment les intérêts au-
trichiens mais il craint que ces mêmes condi-
tions ne deviennent un eterre. Le comte Andrassy a ouvert des négocia-
tions en vue de modifier les demandes russes. »
La CaM~ ~a Co~o~Me publie la dépêche sui-
vante
« Vienne, le 23 janvie".
Voici où en sont actuellement les négocia-
tions diplomatiques
& La Russie ne s'est point opposée à ce qu'une
conférence des grandes puissances européennes
f&t appelée à ratifier les dispositions de la paix
russo-turque qui aCTectent les intérêts européens.
En conséquence, le prince de Bismarck a
conseillé & la Russie, pour ne pas se trouver en
minorité dans le Congrès, de mettre, avant la
conclusion de la paix, l'Allemagne et l'Autriche
de son côté. Le prince de Bismarck approuve les
exigences de la Russie. Quant à l'Autriche, elle
négocie avec le prince Gortchakoir, sous l~s aus-
pices du prince de Bismarck.
Il est certain que l'entente sera faite. Le dan-
ger pour la Russie de voir l'Autriche se mettre
du côté de l'Angleterre est écarté. »
Vienne, le 24 janvier.
On attend le résultat des délibérations de la
Porte sur les conditions d'un armistice avec pré-
liminaires de paix, qui ont été télégraphiées de
Kesanlyk.
On croit que les Russes ne marcheront d'An-
drinople sur Constantinople qu'en cas de refus.
Le comte Andrassy suspend les négociations
entamées pour une entente avec les autres puis-
sances sur les intérêts européens, se réservant la
liberté de parler lorsqu'on aura connaissance
des conditions ignorées en ce moment, d'une
paix séparée qui reste encore éventuelle.
Saint-Pétersbourg, le}M janvier.
(Officiel.) Après l'évacuation d'Andrinople
par les troupes régulières turques, les bachi-
bouzouks et les Circassiens, les Russes ont pé-
nétré dans la ville. 1
La cavalerie russe a occupé Andrinople le 20.
Oui, la majorité de la Chambre des Dé-
putés doit se montrer modérée. Oui, elle
doit, comme nous le disions hier matin,
faire preuve d'indulgence dans l'exa-
men de ces dossiers électoraux, si peu
irréprochables, qui sont plutôt à la
charge des agens du 16 mai que le fait de
ses élus. Oui, tout doit concourir à prou-
ver que la majorité de la nouvelle Cham-
bre est une vraie majorité de gouverne-
ment.
Pourtant, quand les partis hostiles à la
république reprennent les armes, devons-
nous renoncer aux nôtres ? Quand il leur
convient de continuer la guerre, même
après leur défaite, devons-nous croire
que nous n~avoas qu'à nous croiser
les bras et à jouir de notre vic-
toire ? Le pays ne nous reprochera pas,
cette reprise d'hostilités. Nous sommes,
nous voulons rester sur la défensive. Ce~
sont les prétendus conservateurs, ceux* i
de la légitimité et de l'empire, qui atta-~
quent; ce sont les vrais soutiens du gou-
vernement de la France qui se défen-
dent.
Cela n'est pas nouveau. Le gouvernement
parlementaire a deux ennemis permanens
et irréconciliables qui ne désarmeront ja-
mais devant lui; et aussi bien, ils s'en
vantent. La république constitutionnelle
a pour adversaires ceux qui ont le regret
et ce qu'on peut bien appeler « la maladie
de l'ancien régime a, –et ceux pour les-
quels le régime du sabre dans la main
d'un César quelconque est J'idéal de la.
bonne politique, en même temps que le
meilleur moyen d'assurer des places, des
honneurs, de l'influence à ses partisans.
Avec ces idolâtres du droit divin ou de l'ap-
pel au peuple, il n'y a pas à transiger la
dernière discussion de la Chambre ~s Dé-
putés sur la proposition soi-disant ré-
glementaire de la droite l'a prouvé de
reste. Il n'y a qu'à combattre, c'est-à-dire
à repousser par un vote préalable et dé-
cisif d'injurieux propos et d'injustes at-
taques. La Chambre l'a fait. Il faut qu'elle
soit vigilante après avoir été ferme; il
faut qu'elle veille aux piéges et aux com-
plots de ses adversaires, aussi bien qu'à
leur action apparente et à leurs prises
d'armes publiques. Il y a évidemment,
soit dans la Chambre, soit dehors, plu-
sieurs groupes politiques auxquels l'ex-
périence n'a rien appris, que leur més-
aventure électora.Ie n'a pas suffisamment
édifiés, et auxquels il faut prouver, puis-
qu'ils font mine de n'être pas convaincus,
qu'après avoir été battus dans les élec-
tions ils sont restés impuissans, partout
ailleurs, dans ce pays qu'ils s'obstinent à
agiter, ne pouvant le dominer.
Etranges ~conservateurs! car ils osent
encore se prévaloir de ce nom. I!s se di-
sent le parti conservateur par excellence,
et ils ne savent que braver le gouverne-
ment de leur patrie, nier sa Constitution,
ébranler ses lois, railler ses opinions et
ses sentimens démocratiques. Frappés
d'invalidation, ils jettent avec dédain à la
représentation nationale leur adieu de
grand seigneur Admis dans la Chambre,
ils machinent d'insidieuses propositions
et rédigent ou font lire des exposés de
motifs injurieux pour cette majorité qui
les a reçus. Voilà la leçon de subordina-
tion légale et de dévouement civi-
que qu'ils donnent à la nation, après
cette longue et périlleuse crise dont le
s
14 décembre semblait avoir marqué le
terme Voilà la trêve qu'ils accordent à
ce peuple qui les a repoussés, ou dont ils
n'ont obtenu le sunrage qu'à grand ren-
fort d'ingérence administrative comme
dans le bon temps Voilà l'avenir qu'ils
nous promettent jusqu'au jour 6xé par
la Constitution pour le renouvellement du
pouvoir exécutif 1
Il faut que le pays le sache. Il veut le
repos, les partis le lui refusent. Il veut la
république, parce que c'est le gouverne-
ment qui écarte le plus sûrement les
compétitions périlleuses et les prétendans
impossibles ou funestes les partis se
jouent du péril, aspirent à l'impossible, ou
se résignent d'avance à la servitude sous
« le bon plaisir. Le pays veut la prospé-
rité dans ses affaires et dans les revenus
du Trésor public les partis ne conçoivent
de prospérité que celle qui fait triompher,
même au prix de l'intérêt général, leurs
prétentions, leurs passions et leurs féti-
ches.
Dans un pareil antagonisme, le rôle des
bons citoyens est'tout tracé. Il faut qu'ils
marchent, serrés en masse, contre les
provocateurs de la désunion et les arti-
sans de la discorde. Il faut qu'ils oppo-
sent aux aristocratiques dédains des sei-
gneurs du «vieux style H, comme aux sys-
tématiques colères des matamores de l'au-
tocratie, la force, disons la majesté de la
Constitution et des lois. II faut que la
majorité de la Chambre se fasse non pas
craindre mais respecter. Elle est si vrai-
ment la force, qu'elle n'a pas besoin
d'être redoutable; encore moins doit-elle
être tracassière et partiale. Mais elle est si
incontestablement la représentation légi-
time de la France, qu'il faut qu'elle soit
obéie et honorée comme la France elle-
même. Et elle le sera
'A.
Nous recevons directement par le té"
légraphe la communication suivante,
que nous nous empressons de met-
tre sous les yeux de nos lecteurs. On a
lu, il y a quelques jours, la lettre élo-
quente dans laquelle Midhat Pacha a at-
tiré l'attention publique sur les malheurs
des réfugiés ottomans que la guerre a
chassés de leurs foyers. Le monde chrétien
ne saurait refuser sa pitié aux victimes
d'aussi cruelles calamités. Les différences
de race et de religion doivent être oubliées
en présence de pareilles infortunes. Il ne
s'agit icini d'une manifestation religieuse,
ni d'une demonstration politique, mais
d'un acte d'humanité et de charité auquel
tout le monde voudra S'associer
Constantinople, le 24 janvier.
Nous vous prions, au nom de l'humanité,
de donner la plus grande publicité à la com-
munication suivante et de faire appel à tous
vos confrères de Paris et de province pour
qu'ils veuillent bien imiter votre exemple.
Nous vous envoyons à tous, d'avance, l'ex-
pression de notre profonde reconnaissance.
Le COf~M~~ ~M ~OPMtpM à C'OtM~Mt~Op~.
MM. Dobignie, consul de France Fawcett
consul général d'Angleterre et iupe de
suprême Cour consulaire; M.-H.Forster
directeur général de la Banque impé-
riale ottomane, Gillet. consul d'Allema-
gne, von Heidenstam, chancelier de la
légation de Suède-Norvège; Jourdan
consul général de Portugal Keun. con-
sul général des Pays-Bas Lebet, de h.
maison D. Lebet et 61s, Victor, banquiers
Mercot, directeur du Crédit lyonnaise &
Constantinople; Negri, consul général
d'Italie; Uesterreicher, consul général
~Autriche-Hongrie Rojas, consul général
d'Espagne; Schuyier, consul général des
Etats-Unis; Scudamore, directeur delà
poste internationale Hyacinthe Tu-
bini, banquier Vercamer, consul géné-
ral de Belgique ;Wittalt, négociant.
La détresse, des réfugiés à Constantinople est
épouvantable; plus de 80.000 habitans de diver-
ses provinces de l'empire, de toutes races et
de toutes religions, sont arrivés dans la capitale
pendant .les dix derniers jours, et chaque Mur
il en arrive encore des milliers; la plupart
sont sans abri, insuffisamment vêtus, en pré-
sence d'un hiver très rigoureux; tous sont aCa-
més les mosquées, les églises, les écoles, les
casernes, les] caravansérails en sont remplis. Le
Sultan leur a abandonné plusieurs de ses palais
les personnes riches en ont recueilli dans leurs
maisons, mais les moyens de les nourrir font
presque partout défaut.
Les rapports parvenus de Burgas, d'Aïdos. de
Rodosto, de Tchorlu sont navrans. A Tchorlu
notamment, station du chemin de fer, se trou-
vent plus de 8,000 réfugiés, la plupart femmes
et enfans. Un témoin oculaire assure que, pen-
dant deuxjours qu'il vient dépasser avec eux, plus
de 200 sont morts de faim et de froid durant le
trajet pour arriver ici; beaucoup de femmes et
d enfans sont morts dans les trains, et leurs
corps ont été jetés par les fenêtres dans la neice
Les conditions de ceux qui parviennent iusou'ici
ne sont pas meilleures, i"~
Les ressources locales, officielles et volontaires
sont épuisées à mesure qu'elles se produisent <~
sont entièrement insufHsiintes pour soulager
cette immense misère qui réclame des secours
immédiats.
Un comité international de secours a été formé
mardi soir 22 janvier par les représentans
de toutes les communautés étrangères à Con~
stantmople, les consuls de toutes les na-
tions, les principaux banquiers et négoclans et
les correspondans de journaux. Un sous-comité
composé des personnes ci-dessus désignées a été
institué pour faire en Europe et en Amérique un ao~
pel énergique et pressant a la charité. On a le Dlù~
vif espoir qu'il sera immédiatement entendu et
largement exaucé, car il est rare de se trouver.
en face d'une détresse aussi grande et de mo~eh&
d'y remédier aussi faibles. Le comité internàUo-
nal aura pour mission rigoureuse de secourir uni-
quemennes réfugiés, sans distinction de relief
ni de races. Les souscriptions, en France, seront
reçues par la Banque impériale ottomane, a Paris
par le Crédit lyonnais à Paris, à Lyon, à&arsei&
et dans les autres villes dans lesquo les Uade~
agences; enun, par les succursales de la Bano-ua
de France, au crédit de l'un ou de l'autre âea.
deux établissemens ci-dessus désignés
Constantinople, le 24 janvier 1878.
Par ordre du comité
T)oM~nie. consul de F~ce. t~M~
etYonHeidenst~
J
POUTt~ES Et.L.!TTËRAt!tESj,:
VENDREDI ~SJMMR
im
ONS'ABOmE
tM des Prëtres-Satnt-Gennam-rAuMrrois, n.
PJRtXBBtL'ABSMNEEËEKT.
Un an. Six mois. Tro!s mott.
Dèpartemens. 80 fr.
Les &bomnemens partent das t" et 16 d<
chaquemois.
Pa~!< ft mmmêFe eeet<
B
mewspapers onice, ~7, Gresham street, G. P. 6.:
MN.BeUzy.mmwtMetC'.i.FiDChiaMGom&m,
E. C., London, mM. 'W.-H. S'aMh et Son,
i86, Strand, w. C., London. 1
ABraMUes, a ro/)!M <<< ~xM
Ntotheques des Rares de chemins de fer bettes.
A. Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
~MEM~JMER
i8?8.
oaf S'ABONNE
en Belgique, en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris on d<
Mandats-poste, soit internationaux, soit français;
en Allemagne,-en Autriche, en Russie,
et dans tous les'pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM renvoi d'une valeut payaMe a P&tis.
Ï~SHinoncessonttecuM
C&
8, place de la Bourse,
et au bureau du JTOCjRMAlL;
elles doivent toujours Etre agrées par la r~diictien,
PAMS
JEUM 24 JANVIER
L'aS'aissement de l'Angleterre paraît
Être complet. On dirait que les sources
mêmes de la volonté sont taries dans l'âme
de son gouvernement et de ses classes
dirigeantes. Les Russes marchent proba-
blement sur Constantinople, et pas un in-
dice n'est signalé de Londres d'une réso-
lution quelconque du cabinet. L'éloquente
péroraison du discours de lord Beaconsfield
n'a. été qu'un /~M ~K~. Ce pays de
Ilamiet est rongé par le doute; il écoute
avidement les sophistes qui démolis-
sent habilement ses vieilles croyances
et lui fournissent l'excuse de son
inaction. Personne pourtant, môme
parmi les ~ladstoniens et les maucheste-
riens, n'avait osé jusqu'ici s'attaquer di-
rectement au dogme national. suivant le-
qttsl Constantinople est le centre des in-
térêts anglais en Orient. Enfin, le grand
mot est lâché. L'ancien membre du cabi-
net Gladstone, M. Lowe, connu par l'o-
riginalité de son esprit et de ses maniè-
res, publie une lettre dans laquelle il af-
firme hardiment que l'occupation de Con-
stantinople par les Russes ne po fierait
aucun préjudice au commerce anglais et
ne serait pas un danger pour les Indes.
Une telleparole, prononcée dans un teimo-
ment, est destinée à frapper un grand coup.
Cette parole était attendue et désirée
par toutes les âmes mercantiles, par tous
les esprits amollis par l'.égo'isme et la
prospérité matérielle. Elle sera acceptée
et répétée par toute la masse des
classes moyennes. Elle est, pour parler le
langage deM. Gladstone, un nouveausou-
l~ement pour le pays elle lui permettra
de retomber satisfait et tranquille, après
~ne courte excitation, dans l'apathie et
le quiétisme.
Et l'Autriche ? L'Autriche, de son côté,
abaudonne l'un après l'autre ses derniers
rctranchemens. Sans retracer la série
de ses mouvemens en arrière depuis le
commencement de la guerre, il est bon
de rappeler ses déclarations les plus ré-
centes pour constater ce qu'elles sont
devenues. Les organes officieux du ca-
binet de Vienne affirmaient naguère la
résolution d~ ne pas admettre que la
Roumanie s'étendît au delà du Danube et
qu'elle acquît notamment la Dobrutscha.
Les motifs de cette opposition étaient
puissans. L'annexion de la Dobrutscha
devait'servir de compensation pour le re-
tour à la Russie de cette partie de la Bes-
sarabie qu'elle a cédée en 1856. Les deux
rives du Danube à son embouchure se
tfouveraient ainsi à la. disposition de la
Russie, l'une effectivement, l'autre vir-
t'jellement, car la Roumanie est desti-
née pour longtemps à rester sous la do-
mination de sa puissante alliée. L'in-
tel 6t vital qu'a l'Autriche à la libre na-
vigation duDanube neserait~il pas atteint
par ce fait de la manière la plus sensible?
Les feuilles officieuses de Vienne assu-
raient ensuite que l'Autriche s'opposerait
à l'indépendance et à tout agrandisse-
ment notable de la Serbie, afin d'empê-
cher que cette principauté ne devînt un
centre d'attraction pour les Serbes de
Hongrie. Enfm, sur là foi de déclarations
tout à fait officielles, nous nous som-
mes habitués a considérer, comme un
axiome que l'Autriche ne, permettrait Ja
création d'aucune nouvelle principauté
indépendante ou semi-indépendante dans
la péninsule des Balkans, de peur de
multiplier le nombre des foyers de
la propagande panslavisme. Eh bien
toutes ces positions diplomatiques sont
aujourd'hui abandonnées. Des télégram-
mes adressés a. la ~a'jM.6 ~6~K~ et a.
l'agence Havas annoncent que l'Autriche
!éièverait plus d'objections ni contre la
cession de la Dobrutscha à la Roumanie,
ïn'contre le retour de la Bessarabie a la
Russie, ni contre l'accroissement territo-
rial de la Serbie, ni en6n contre la créa-
tion d'une principauté de Bulgarie. La
seule réserve que. l'Autriche ose expri-
mer se rapporte à Andrinoptë l'Autriche
ne voudrait pas qu'Andrinoplë' fût com-
pris dans la Bulgarie. Le télégraphe, que
l'on croirait en veine d'ironie, prend, soin
d'ajouter que toutefois l'Autriche ne pro-
testerait pas contre l'occupation de Con-
ft.anMnople par les Russes. Franchement,
nous ne demandions pas à l'Autriche de
regarder aussiloiu le feu est a ses portes
E) ious ces sacrifices, pourquoi l'Autri-
che les accomplit-elle? Saus aucun doute,
c'est pour s'assurer la possession de la
Bosnie et de l'Herzégovine. Les insi
nn~ions du ~M<~ que nous avocs
rftevcps il v a deux jours comme une
Hypothèse acquièrent les apparences
d'une certitude. Malgré les démentis et
les atténuations officieuses, il est main-
tenant avéré que l'Autriche a fait
la démarche diplomatique que les jour-
ua.ux anglais lui ont attribuée les
premiers. Si elle n'a pas protesté, du
moins elle a exprimé les plus expresses
serves contre une paix séparée entre la
RussicetlaTurqnie; seulement, elle n'a pas
adressé cette déclaration à Saint-Pétefs-
'houreau vainqueur, mais à Constantinople
au vaincu. Voici comment les choses se sont
passée?. Avant de partir pour le quar-
tier général russe, Serrer Pacha a vu les
amba~&de~rs d'Autriche et d'AcgIc~tre,
t.t Icuf a MMceé que la Turquie, & bout
de forces et se voyant entièrement aban-
donnée par l'Europe, était décidée à
se soumettre à la Russie et à accepter
tout ce que celle ci lui dicterait;
qu'elle ne se trouvait plus en mesure de
se soucier des intérêts européens et
qu'elle était résignée à sacrifier,, au be-
soin, une moitié de l'empire pour sauver
le reste. Les deux ambassadeurs ont télé-
graphié cette communication à leurs gou-
vcrnemens, et, le même jour, l'Angleterre
et l'Autriche ont envoyé en réponse une
déclaration portant qu'elles ne reconnaî-
traient pas les arrangemens contraires
au traité de Paris qui seraient conclus
sans leur participation. Mais, tandis que
l'Angleterre a adressé cette déclaration à
la fois à Saint-Pétersbourg et à Constanti-
nople, ce qui lui donne fsa véritable va-
leur, l'Autriche ne l'a faite qu'à la Porte.
Il est inutile de caractériser cette démar-
che unilatérale,
Suivant le correspondant 'du JF~M a
Constantinople, l'Autriche n'aurait parlé
que ~c /M'm~; sa déclaration ne se-
rait qu'une répétition de ce que le cabi-
net de Vienne avait dit déjà dans sa ré-
ponse à la circulaire turque du 12 décem-
bre enfin le comte Zichy présenterait
la chose comme ayant peu d'impor-
tance. Tout cela est possible; mais il est
probable aussi que la démarche avait un
but secret et qu'elle a été conçue en vue
de certaines éventualités. Il est évident,
en tout cas, qu'elle est très défavorable
à la Turquie. Cela ressort du langage des
journaux et des correspondans officieux
de Vienne et de Pesth, lesquels paraissent
suivre un mot d'ordre que nous traduisons
ainsi Une paix séparée peut léser les
intérêts autrichiens; et même, si l'Europe
participe au règlement final, la majorité
des puissances peut consentir à des mo-
difications du traité de Paris qui seraient
préjudiciables à l'Autriche; il faut donc
que celle-ci, pour se garantir de tout dom-
mage, s'assure un gage qui lui servirait,
au besoin, de compensation. La déclara-
tion faite à Constantinople avait donc
pour but vraisemblable de préparer l'oc-
cupation éventuelle de la Bosnie et de
l'Herzégovine. Transition nécessaire, car
la Russie ne pourrait pas décemment sti-
puler dans son traité de paix avec la Tur-
quie la cession de ces deux provinces à
l'Autriche, comme elle stipulera l'agran-
dissement de la Roumanie, de la Serbie
et du Monténégro. Notre propre corres-
pondant autrichien, qui a été jusqu'ici,
sur ce sujet délicat, fort prudent et ré-
servé, se décide en6n à parlet net. Dans
une lettre datée de Bude-Pesth et que
nous avons reproduite avant-hier, il nous
a écrit ce qui suit
<: Le maintien de l'intégrité territoriale de la
Turquie, au moins en Europe, protégerait le
mieux les intérêts de l'Autriche; mais si des
changemens territoriaux viennent & réunir l'as-
sentiment de la majorité des puissances, si la
principauté de Bulgarie est créée, si la Serbie est
agrandie et déclarée indépendante, si la Rouma-
nie devient un royaume et reçoit la Dobrutscha,
il faudra bien que les provinces quiavoisinent
immédiatement nos frontières, la Bosnie et l'Her-
zégovine, soient attribuées a quelqu'un Le dan-
ger commencerait pour l'Autriche-Hongrie si, ne
pouvant rester à l'empire ottoman, ces provinces
étaient incorporées a tout autre pays. Dans ce
cas. et pour parer à ce- danger, rAutriche-Hon-
grie pourrait Men être amenée & s'annexer ces
deux provinces, qui ne peuvent cependant pas
disparaître brusquement de la surface du globe. n
Eh bien, soit Puisque l'Autriche trouve
bon de réduire tous ses intérêts et toute
sa mission en Orient à la possession de la
Bosnie et de l'Herzégovine, qu'elle les
prenne! Et nous partageons presque l'a-
vis de ce correspondant viennois de 1'.4~-
~?~?6 ~M~M?y~* ~~MM~ qui dit que,
tout considéré, il vaudrait mieux que
cela se fît de suite, car il faut en finir;
il faut que l'Autriche épargne à elle-
même et au monde le spectacle éner-
vant « d'une âme en peine a, tourmentée
par une tentation qu'elle n'ose ni repous-
ser ni satisfaire. Mais croit-on sérieuse-
ment que l'annexion de ces deux provin-
ces sauvages soit pour l'Autriche une com-
pensation et un contre-poids suffisans en
présence de la création d'un royaume de
Roumanie qui entre en scëne avec un cer-
tain prestige militaire, et qui convoitera
la Transylvanie et la Bukoviue; en pré-
sence d'un royaume de Serbie agrandi,
e~&é d'orgueil, et qui réclamera le Banat
en présence delà-principauté du Monté-
négro doublée de territoire, et qui son-
gera jour et nuit à s'emparer du port de
Cattaro, devenu son enclave; en pré-
sence de la nouvelle principauté de
Bulgarie qui, même en renonçant à
Andrinople, comprendra d'un côté Sofia
et de l'autre Varna en6n et surtout en'
présence de la domination établie de la
Russie, le protecteur et le guide naturels
de tous ces nouveaux Etats? H serait té
mérairement absurde dé l'affirmer. Il se-
rait, au contraire, facile de démontrer que
la Bosnie et l'Herzégovine seraient pour
l'Autriche un cadeau de triste augure. Ces
deux provinces, comme un trait empoi-
sonné introduit dans son corps, y devien-
draient un ferment de dissolution; renfor-
çant l'élément slave qui mine depuis long-
temps les fondemensde l'empire, elles con-
tribueraient aie désagréger complètement.
Le ministre hongrois, M. Tisza, a dit il y
a quelques mois, en plein Parlement, que
jamais l'Autriche-Hongrie ne vendrait
pour un plat de lentilles ses droits sa
haute mission et son avenir en Orient.
Les événcmens se sont trouvés plus forts
que M. Tigza, et l'Autriche-Hon~rie pà-
raît sur le point de se conteater do sort
d'Esau.
Nous n'ajouterons qu'un mot. On se
méprendrait entièrement sur nos inten-
tions si l'on croyait à Vienne que ces ré-
flexions sont, de notre part, l'effet de quel
que pensée hostile ou défavorable à l'Au-
triche. Elles nous sont dictées, au con-
traire, par une sincère sympathie, par le
plus vif intérêt et par les appréhensions
que nous ressentons pour l'avenu' d'un
pays qui a été si grand. Puisse l'Autriche
ne pas avoir bientôt a. regretter et à payer
chèrement cette politique, comme elle a
regretté et payé celle qu'elle avait adop-
tée dans l'affaire du Schleswig-Holstein!
Puisse-t-elle ne pas avoir un jour à dé-
fendre son existence, avec ses dernières
forces et dans des .conditions défavora-
bles, contre cette même Russie qu'elle
aura si puissamment contribué à ren-.
dre dominatrice de l'Orient! Si l'Au-
tncnë ne" nous était qu'mdin'érente.
nous nous tairions et nous la lais-
serions tranquillement accomplir les
destinées qu'elle se prépare. Mais l'a-
venir de l'Autriche ne peut être in-
différent ni à la France ni à l'Eu-
rope. C'est pourquoi nous élevons no-
tre faible voix alors qu'il est temps
encore nous nous tairons ensuite.
Après deux ans d'efforts employés pour
soutenir le vieux droit de l'Europe, nous
ne pouvons point parler un autre lan-
gage. On nous dit quelquefois que nous
défendons une cause perdue. Elle est
peut-être perdue, en effet mais les prin-
cipes sur lesquels elle repose sont im-
périssables comme la nature des choses,
et ils renaîtront un jour sous une autre
forme. La force et le hasard peuvent les
obscurcir un temps, mais ils sont éter-
nels. Dussions-nous, génération éphé-
mère, ne jamais voir leur triomphe,
n'importe Z)M~M.y
BOURSE DE PARIS
CMtoure te 23 te 24 BtMMe. )Bo.tMe.
CW/
Comptamt. 72 90 '?2 90
Fincout. T29712 729S. 2i;2
<â~/ao/e
Comptantl0375.t03M.2S.
&e/e
CompMmti0930.16930.
Fincoa.r.<0925.t09ni,2 71/2
PETITE BOURSE DU SOIR. `'
Emprunt S 0/0. 109fr. 121/2,111/4,183/4,18
Italien. 72 fr. 70, 60, 70.
S 0/0 turc. 9 fr. 121/2, 30.
Florins (or). GïlS/16,7/8.
Russe. 8213/16,7/8,3/4.
Extér'*espa.gnole.. 12 3/8.
Notre correspondant de Londres nous
adresse la dépèche suivante:
« Londres, le 24 janvier, midi.
s Les nouvelles positives font défaut au-
jourd'hui il est vrai cependant que la situa-
tion est jugée moins satisfaisante et que le
mécontentement de la politique anglaise
s'est accentué. Néanmoins, la signature de
l'armistice est toujours probable." b
Notre correspondant de Berlin nous adresse
le télégramme suivant
« Berlin, le 24 janvier, soir.
Les dernières déclarations de l'MM
?'MM (semi-ofnciell~), qui curent un carac-
tère de modération, sont considérées ici, dans
les cercles politiques, comme confirmant les
idées optimistes exprimées hier par la T'o-
cïNSM.~ Co~M~OK~M~ au sujet de la conclu-
sion prochaine de la paix.
') La A'o~McM~c~ ~M.~M6!M<' ~K?M de ce
soir prend à partie les alarmistes qui, doutant ce
soir prend à partie les alarmistes qui, doutant
de la bonne foi de la Russie, dénoncent chez
elle une ambit:on qui grandirait avec les
progrès de ses armées; la feuille officieuse
leur reproche de confondre en cela là stratégie
avec la politique. Eile ajoute que rien n'est
plus éloigné de la pensée des hommes d'Etat
russes que l'idée d'imprimer à la question
orientale une tournure menaçante pour les in-
térêts européens; c'est faire violence, dit-elle,
aux déclarations de la presse russeautorisée que
de les interpréter autrement que dans le sens
de la triple alliance dont personne aujour-
d'hui ne peut mettre en doute le caractère in-
oilensif-pour l'Europe.
Le chancelier de l'Echiquier, sir Staftord
Northeote, a annoncé aujourd'hui à la Cham-
bre des Communes qu'il déposera lundi le
budget supplémentaire de la guerre et de la
marine, c'est à-dire la demande de subsides
prévue dans la déclaration qu'il a faite à la
première séance de la session, pour le cas où
les intérêts anglais seraient menacés en
Orient.
Le gouvernement anglais considère donc
dès à présent ces intérêts comme menacés
par la persistance des Russes à tenir secrètes
leurs conditions de paix, tout en continuant
leurs opérations militaires dans la direction
do Constantinople.
Il y a lieu de croire que ceUe attitude dé-
cidée de l'Angleterre, loin de compromettre
les intérêts de la paix, contribuera à faire sen-
tir aux Russes la nécessité de conclure im-
médiatement l'armistice, d'arrêter leurs ar-
mées et de faire connaître enfin leurs condi-
tions à l'Europe justement impatiente et in-
quiète.
Voici, du reste, le compte-rendu télégra-
phique des séances de la Chambre des Com-
munes et de la Chambre des Lords qui nous
est transmis par l'agence Havas
I.ondre?. le 24 janvier, H h. :0 m.
CHAMBRE M:'i COMMODES. .SM* &7a~0! ~VM'
eo~ annonce que lundi il déposera )e projet fie
budget supplémentaire de ia marine et tia ia
guerre.
Jtf. ~M~K~ demande si te gouvernement a
reçu communication des conditions de paix delà
Russie.
~c eA
7;o~ R
Stafford Northcoto, à la première séance de la
session actuelle, et l'annonce du dépôt d'une de-
mande de crédit supplémentaire. Le chancelier
de l'Echiquier disait aiors qu'on ne ferait aucune
proposition avant de* connaître les conditions de
la paix.
L'orateur .demande si sir Stafford Northcote
pourrait faire quelque autre déclaration de
nature à calmer l'inquiétude que son annonce
d'aujourd'hui fera certainement naître dans les
esprits.
~M' S~bt'~ ~Vo~M~ répond qu'il n'existe
aucune contradiction dans ses déclarations. Lors-
qu'il a fait sa promesse, il espérait avoir connais-
sance, sous deux ou trois jours, dos conditions de
paix. Mais une semaine s'est écoulée depuis, et
non seuiement le gouvernement ne connaît pas
ces conditions, mais encore des forces considé-
rables russes continuent à avancer. C'est pour
cela que le gouvernement a pensé qu'il ne pou-
vait pas ditîérer plus longtemps ses propositions.
Il fera. lundi, la déclaration désirée, et il espère
que le projet de budget pourra être distribué à
la Chambre demain.
~J<Ï& grande animation règne dans ios couMrs'
par suite de la déclaration du chancelier de l'E-
chiquier, qui est vivement applaudie par les con-
servateurs.
Les libéraux, de leur côté, applaudissent aux
paroles de lord Hartington.
On raconte que ni lord Derby ni lord Canar-
von n'assistaient à la séance de ta Chambre des
Lords.
Le bruit court dans les couloirs que lord Car-
narvon a donné sa démission; mab ce bruit n'est
pas encore confirmé.
cttAMME DES LORDS. ~:o~ .B~coM~M, ré-
pondant au duc d'Argyll, dit que le gouverne-
ment produira tous les documens que ses devoirs
lui permettront de communiquer. Le reste de sa
déclaration est analogue à la réponse de sir Staf-
ford Northeote à la Chambre des Communes.
Lord Beaconsueld termine en disant que la
conduite que les ministres croient de leur devoir
de recommander ne saurait être influencée par
ia volonté d'un gouvernement étranger quelcon-
que, de garder par devers lui ses informations.
(Applaudissemens.)
La séance est levée.
TéMgt'apMe privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Constantinople, le 23 janvier, 2 h. 1B m. soir.
Les Russes marchent sur Gallipoli.
On croit que les Russes seront à Gallipoli in-
cessamment.
Constantinople, le 23 janvier, 2 h. 16 m. soir.
La défense de Constantinople est activement
organisée on travaille en toute hâte à l'arme-
ment des fortifications.
Izxët Bey est arrivé lundi au quartier général
russe.
Constantinople, le 23 janvier, 4 h. 30 m. soir.
Des voyageurs partis samedi d'Andrinopie, et
arrivés ici aujourdhui seutement, rapportent que
le chemin de fer est encombré de réfugiés et de
soldats débandés, jusqu'à la station de Eouloii-
Bourgas, où les Russes n'avaient pas encore paru.
II est également certain que les Russes ne sont.
pas aussi avancés du côté de Gallipoli que le
bruit en avait couru.
On s'attend à recevoir d'un moment à l'autre
la nouvelle de la conclusion de l'armistice.
Pesth, le 24 janvier.
Les avis de Constantinople signalent la situa-
tion intérieure comme étant de plus en plus cri-
tique. Le nombre des réfugiés dépasse 160,000, et
la charité publique et privée est impuissante à
venir en aide à ces malheureux.
Tous les télégrammes expriment les vives ap-
préhensions inspirées aux chrétiens par le fana-
tisme musulman.
Plusieurs navires sont partis, le 22 et le 23,
pour amener à Constantinopie le corps de Sulei-
man, évalué à 35,000 hommes. Un corps de 10 ou
1~000 hommes serait transporté à Gallipoli.
Constantinople, le 23 janvier, 2 h <5 m. soir.
La Chambre a décidé de demander des expli-
cations au grand-vizir au sujet des lenteurs ap-
portées dans le transport des réfugiés par le che-
min de fer, lenteurs qui, à cause du froid, ont
occasionné la mort d'un grand nombre deper-i
sonnes..
Constantinople, le 23 janvier, h. 40 m. soir.
Dans un conseil des ministres qui a eu lieu au-
jourd'hui, et auquel assistaient plusieurs hauts
fonctionnaires et anciens ministres, on a examiné
les conditions de la Russie, télégraphiées par les
pténipotentiaires ottomans.
On croit savoir que les Russes, marchant sur
GaUipoli, n'auraient pas dépassé Demotika.
Constantinople, le 23 janvier, 3 h. 50 m. soir.
Djemil Pacha, gouverneur d'Andrinople, et le
général Ahmed-Eyoub Pacha, sont arrivés ici
aujourd'hui.
Constantinople, le 23 janvier, soir.
A en juger d'après la position actuelle des
troupes russes' qui marchent sur Gallipoli, ces
troupes ne pourront pas arriver avant trois jours
au plus tôt, devant les fortifications de Boulair,
qui défendent GaUipoli. Ces fortifications parais-
sent en état de résister elles ont une garnison
suffisante.
Du côté du chemin de fer d'Andrinopie. les
Russes n'ont pas dépassé Kouteli-Bourgas, à l'ex-
ception de quelques éciaireurs.
Les conditions demandées par les Russes sont
tenues secret es.
Constantinople, !e 24 janvier, 4l h. matin.
Les troupes de Mehemed-Ali Pacha, qui se
trouvaient à Kirk-KiUsse, se sont repliées sur
Kouteii-Bourgas..
La route qui conduit de cette dernière localité
à Constantinople est encore libre.
Les Russes, s'avançant dans la direction de
GaUipoli, ont dépassé Demotika (~.
La plus grande partie des canons qui étaient
à Andrinople sont arrivés à Tcha-taidja. Une
soixantaine environ ont été abandonnes mais
ils avaient été mis auparavant hors d'état de
servir.
La Chambre des Députés a formulé des plain-
tes contre plusieurs fonctionnaires; elle a invité
le gouvernement a prendre des mesures pour
éviter la. dépréciation des caïmés.
Londres, le 24 janvier.
~Les.journaux conservateurs regrettent l'inacti-
vité du gouvernement.
Le .S&M~s~ dit « Si l'armistice n'est pas
conclu immédiatement ou bien si la marche des
Russes n'est pas arrêtée, le passage du discours
de la reine relatif à la ct<'c
n'ordonne l'occupation de Galiipoii.
Le ~o)'a~<7 Post veut qu'une demande soit
immédiatement adressée au Parlement pour en
obtenir les moyens de protéger les intérêts de
l'Angleterre et venger son honneur. ))
Hier a eu tieu une réunion du conseil des mi-
nistres.
Londres, le 2i janvier.
On téiégraphie de Rome au ~MM qu'une es-
cadre itahenne a reçu l'ordre de partir pour les
mers du Levant.
D'après un télégramme de Vienne, adressé au
()) Demotika se trouve a. 40 kitometres au sud
d'Andt'inoplo. Kit'k-Kilisse est situe au nord-
est d'Andt'UMpie, à .environ 60 kilomètres de cette
vUlf.–KouIeli-Bourgas est sur la. route d'An-
drinopte a Constautinopte. à '? kHomëlMB d'An-
nnnopte.
même journal, les Turcs ont commencé leur re-
traite de Rasgrad et d'Osman-Bazar sur Schoumia.
Les Russes ont interrompu les communications
entre Roustchouk et Schoumla.
Une dépêche de Gallipoli, adressée au Daily
7'e~~M~/t, annonce qu'un transport de guerre
est arrivé avec des troupes. Les communications
de Gallipoli avec Kescham étaient encore ou-
vertes.
L'arrivée des troupes à Galiipoli a renouvelé la
panique. La ville e!'t remplie de Circassiens qui
font leurs préparatifs pour s'enfuir.
Les négocîans chargent leurs marchandises sur
des navires.
On télégraphie de Vienne au même journal
« La Russie a invité l'Autriche à prendre im-
médiatement possession de la Bosnie et de l'Her-
zegovine. Le comte Andrassy hésite a le faire. Il
Teconna!t que les conditions demandées par les
Russes respectent suftisamment les intérêts au-
trichiens mais il craint que ces mêmes condi-
tions ne deviennent un e
tions en vue de modifier les demandes russes. »
La CaM~ ~a Co~o~Me publie la dépêche sui-
vante
« Vienne, le 23 janvie".
Voici où en sont actuellement les négocia-
tions diplomatiques
& La Russie ne s'est point opposée à ce qu'une
conférence des grandes puissances européennes
f&t appelée à ratifier les dispositions de la paix
russo-turque qui aCTectent les intérêts européens.
En conséquence, le prince de Bismarck a
conseillé & la Russie, pour ne pas se trouver en
minorité dans le Congrès, de mettre, avant la
conclusion de la paix, l'Allemagne et l'Autriche
de son côté. Le prince de Bismarck approuve les
exigences de la Russie. Quant à l'Autriche, elle
négocie avec le prince Gortchakoir, sous l~s aus-
pices du prince de Bismarck.
Il est certain que l'entente sera faite. Le dan-
ger pour la Russie de voir l'Autriche se mettre
du côté de l'Angleterre est écarté. »
Vienne, le 24 janvier.
On attend le résultat des délibérations de la
Porte sur les conditions d'un armistice avec pré-
liminaires de paix, qui ont été télégraphiées de
Kesanlyk.
On croit que les Russes ne marcheront d'An-
drinople sur Constantinople qu'en cas de refus.
Le comte Andrassy suspend les négociations
entamées pour une entente avec les autres puis-
sances sur les intérêts européens, se réservant la
liberté de parler lorsqu'on aura connaissance
des conditions ignorées en ce moment, d'une
paix séparée qui reste encore éventuelle.
Saint-Pétersbourg, le}M janvier.
(Officiel.) Après l'évacuation d'Andrinople
par les troupes régulières turques, les bachi-
bouzouks et les Circassiens, les Russes ont pé-
nétré dans la ville. 1
La cavalerie russe a occupé Andrinople le 20.
Oui, la majorité de la Chambre des Dé-
putés doit se montrer modérée. Oui, elle
doit, comme nous le disions hier matin,
faire preuve d'indulgence dans l'exa-
men de ces dossiers électoraux, si peu
irréprochables, qui sont plutôt à la
charge des agens du 16 mai que le fait de
ses élus. Oui, tout doit concourir à prou-
ver que la majorité de la nouvelle Cham-
bre est une vraie majorité de gouverne-
ment.
Pourtant, quand les partis hostiles à la
république reprennent les armes, devons-
nous renoncer aux nôtres ? Quand il leur
convient de continuer la guerre, même
après leur défaite, devons-nous croire
que nous n~avoas qu'à nous croiser
les bras et à jouir de notre vic-
toire ? Le pays ne nous reprochera pas,
cette reprise d'hostilités. Nous sommes,
nous voulons rester sur la défensive. Ce~
sont les prétendus conservateurs, ceux* i
de la légitimité et de l'empire, qui atta-~
quent; ce sont les vrais soutiens du gou-
vernement de la France qui se défen-
dent.
Cela n'est pas nouveau. Le gouvernement
parlementaire a deux ennemis permanens
et irréconciliables qui ne désarmeront ja-
mais devant lui; et aussi bien, ils s'en
vantent. La république constitutionnelle
a pour adversaires ceux qui ont le regret
et ce qu'on peut bien appeler « la maladie
de l'ancien régime a, –et ceux pour les-
quels le régime du sabre dans la main
d'un César quelconque est J'idéal de la.
bonne politique, en même temps que le
meilleur moyen d'assurer des places, des
honneurs, de l'influence à ses partisans.
Avec ces idolâtres du droit divin ou de l'ap-
pel au peuple, il n'y a pas à transiger la
dernière discussion de la Chambre ~s Dé-
putés sur la proposition soi-disant ré-
glementaire de la droite l'a prouvé de
reste. Il n'y a qu'à combattre, c'est-à-dire
à repousser par un vote préalable et dé-
cisif d'injurieux propos et d'injustes at-
taques. La Chambre l'a fait. Il faut qu'elle
soit vigilante après avoir été ferme; il
faut qu'elle veille aux piéges et aux com-
plots de ses adversaires, aussi bien qu'à
leur action apparente et à leurs prises
d'armes publiques. Il y a évidemment,
soit dans la Chambre, soit dehors, plu-
sieurs groupes politiques auxquels l'ex-
périence n'a rien appris, que leur més-
aventure électora.Ie n'a pas suffisamment
édifiés, et auxquels il faut prouver, puis-
qu'ils font mine de n'être pas convaincus,
qu'après avoir été battus dans les élec-
tions ils sont restés impuissans, partout
ailleurs, dans ce pays qu'ils s'obstinent à
agiter, ne pouvant le dominer.
Etranges ~conservateurs! car ils osent
encore se prévaloir de ce nom. I!s se di-
sent le parti conservateur par excellence,
et ils ne savent que braver le gouverne-
ment de leur patrie, nier sa Constitution,
ébranler ses lois, railler ses opinions et
ses sentimens démocratiques. Frappés
d'invalidation, ils jettent avec dédain à la
représentation nationale leur adieu de
grand seigneur Admis dans la Chambre,
ils machinent d'insidieuses propositions
et rédigent ou font lire des exposés de
motifs injurieux pour cette majorité qui
les a reçus. Voilà la leçon de subordina-
tion légale et de dévouement civi-
que qu'ils donnent à la nation, après
cette longue et périlleuse crise dont le
s
14 décembre semblait avoir marqué le
terme Voilà la trêve qu'ils accordent à
ce peuple qui les a repoussés, ou dont ils
n'ont obtenu le sunrage qu'à grand ren-
fort d'ingérence administrative comme
dans le bon temps Voilà l'avenir qu'ils
nous promettent jusqu'au jour 6xé par
la Constitution pour le renouvellement du
pouvoir exécutif 1
Il faut que le pays le sache. Il veut le
repos, les partis le lui refusent. Il veut la
république, parce que c'est le gouverne-
ment qui écarte le plus sûrement les
compétitions périlleuses et les prétendans
impossibles ou funestes les partis se
jouent du péril, aspirent à l'impossible, ou
se résignent d'avance à la servitude sous
« le bon plaisir. Le pays veut la prospé-
rité dans ses affaires et dans les revenus
du Trésor public les partis ne conçoivent
de prospérité que celle qui fait triompher,
même au prix de l'intérêt général, leurs
prétentions, leurs passions et leurs féti-
ches.
Dans un pareil antagonisme, le rôle des
bons citoyens est'tout tracé. Il faut qu'ils
marchent, serrés en masse, contre les
provocateurs de la désunion et les arti-
sans de la discorde. Il faut qu'ils oppo-
sent aux aristocratiques dédains des sei-
gneurs du «vieux style H, comme aux sys-
tématiques colères des matamores de l'au-
tocratie, la force, disons la majesté de la
Constitution et des lois. II faut que la
majorité de la Chambre se fasse non pas
craindre mais respecter. Elle est si vrai-
ment la force, qu'elle n'a pas besoin
d'être redoutable; encore moins doit-elle
être tracassière et partiale. Mais elle est si
incontestablement la représentation légi-
time de la France, qu'il faut qu'elle soit
obéie et honorée comme la France elle-
même. Et elle le sera
'A.
Nous recevons directement par le té"
légraphe la communication suivante,
que nous nous empressons de met-
tre sous les yeux de nos lecteurs. On a
lu, il y a quelques jours, la lettre élo-
quente dans laquelle Midhat Pacha a at-
tiré l'attention publique sur les malheurs
des réfugiés ottomans que la guerre a
chassés de leurs foyers. Le monde chrétien
ne saurait refuser sa pitié aux victimes
d'aussi cruelles calamités. Les différences
de race et de religion doivent être oubliées
en présence de pareilles infortunes. Il ne
s'agit icini d'une manifestation religieuse,
ni d'une demonstration politique, mais
d'un acte d'humanité et de charité auquel
tout le monde voudra S'associer
Constantinople, le 24 janvier.
Nous vous prions, au nom de l'humanité,
de donner la plus grande publicité à la com-
munication suivante et de faire appel à tous
vos confrères de Paris et de province pour
qu'ils veuillent bien imiter votre exemple.
Nous vous envoyons à tous, d'avance, l'ex-
pression de notre profonde reconnaissance.
Le CO
MM. Dobignie, consul de France Fawcett
consul général d'Angleterre et iupe de
suprême Cour consulaire; M.-H.Forster
directeur général de la Banque impé-
riale ottomane, Gillet. consul d'Allema-
gne, von Heidenstam, chancelier de la
légation de Suède-Norvège; Jourdan
consul général de Portugal Keun. con-
sul général des Pays-Bas Lebet, de h.
maison D. Lebet et 61s, Victor, banquiers
Mercot, directeur du Crédit lyonnaise &
Constantinople; Negri, consul général
d'Italie; Uesterreicher, consul général
~Autriche-Hongrie Rojas, consul général
d'Espagne; Schuyier, consul général des
Etats-Unis; Scudamore, directeur delà
poste internationale Hyacinthe Tu-
bini, banquier Vercamer, consul géné-
ral de Belgique ;Wittalt, négociant.
La détresse, des réfugiés à Constantinople est
épouvantable; plus de 80.000 habitans de diver-
ses provinces de l'empire, de toutes races et
de toutes religions, sont arrivés dans la capitale
pendant .les dix derniers jours, et chaque Mur
il en arrive encore des milliers; la plupart
sont sans abri, insuffisamment vêtus, en pré-
sence d'un hiver très rigoureux; tous sont aCa-
més les mosquées, les églises, les écoles, les
casernes, les] caravansérails en sont remplis. Le
Sultan leur a abandonné plusieurs de ses palais
les personnes riches en ont recueilli dans leurs
maisons, mais les moyens de les nourrir font
presque partout défaut.
Les rapports parvenus de Burgas, d'Aïdos. de
Rodosto, de Tchorlu sont navrans. A Tchorlu
notamment, station du chemin de fer, se trou-
vent plus de 8,000 réfugiés, la plupart femmes
et enfans. Un témoin oculaire assure que, pen-
dant deuxjours qu'il vient dépasser avec eux, plus
de 200 sont morts de faim et de froid durant le
trajet pour arriver ici; beaucoup de femmes et
d enfans sont morts dans les trains, et leurs
corps ont été jetés par les fenêtres dans la neice
Les conditions de ceux qui parviennent iusou'ici
ne sont pas meilleures, i"~
Les ressources locales, officielles et volontaires
sont épuisées à mesure qu'elles se produisent <~
sont entièrement insufHsiintes pour soulager
cette immense misère qui réclame des secours
immédiats.
Un comité international de secours a été formé
mardi soir 22 janvier par les représentans
de toutes les communautés étrangères à Con~
stantmople, les consuls de toutes les na-
tions, les principaux banquiers et négoclans et
les correspondans de journaux. Un sous-comité
composé des personnes ci-dessus désignées a été
institué pour faire en Europe et en Amérique un ao~
pel énergique et pressant a la charité. On a le Dlù~
vif espoir qu'il sera immédiatement entendu et
largement exaucé, car il est rare de se trouver.
en face d'une détresse aussi grande et de mo~eh&
d'y remédier aussi faibles. Le comité internàUo-
nal aura pour mission rigoureuse de secourir uni-
quemennes réfugiés, sans distinction de relief
ni de races. Les souscriptions, en France, seront
reçues par la Banque impériale ottomane, a Paris
par le Crédit lyonnais à Paris, à Lyon, à&arsei&
et dans les autres villes dans lesquo les Uade~
agences; enun, par les succursales de la Bano-ua
de France, au crédit de l'un ou de l'autre âea.
deux établissemens ci-dessus désignés
Constantinople, le 24 janvier 1878.
Par ordre du comité
T)oM~nie. consul de F~ce. t~M~
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