Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-24
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Description : 24 janvier 1878 24 janvier 1878
Description : 1878/01/24. 1878/01/24.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION I~E PARIS.
jEtJM~jmm
i878.
ON S'ABONNE
me des Prêtres-Saint-Germam-rAuterrois, n.
pmtx mE t/An
Un an. Six mois. Trois motft.
Dëpartemens. 80 fr. 40 fr. 20 &.
i'aris.< 72 fr; 36 &. 18 fr.
Les abonnemems partent des t" et i6 de
chaque mois.
fM~) «a mnméfo. luttent. `'
IMpa~tetnene, nm m
~N~MMK.
im
CK S'ABONNE
` eR8cl!ique,enIt&!ia.
dans !e Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
an moyen d'une vaicur payable a Paris ou de
mandats-poste, soit. internationaux, soit franco*
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par renvoi d'une valeur payable & Pari*.
JOCMAL DES DEBATS
¡ POL!T!~ES ET UTTERAtRES
In RoMd~o, appty to Cowte and C°, foreijm
newspapers omce, <7, Gresham street, G. P. 6.'
MM.BeM~y, m~te* et.C', Finch l&neCornMU'
E. C. LonaoB, MM. W.-M. NmKh et )~a*
~86, Strand, C.. Londom.
A~BruMMes, & l'O~ do ?w~H<:Madeleme, dans les kiosques et dans les M-
Mtotheques des trares de chemins de fer betces.
A Yalparatso (Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
Les annonces sont reçues
Cho: N3N. Fa~chey, JLaKKe et C*,
8, place de la Bourse,
et'an bureau duJOCRMAtL)
PARIS
MERCREDI 25 JANVIER
Le JoM~M~ o/%e~ à publié ce matin
le mouvement judiciaire qui était annoncé
et attendu depuis déjà quelque temps. Ce
mouvement est tel qu'on devait l'attendre
de la fermeté et de la modération de M. Du-
taure, deux qualités qui ne s'excluent pas
l'une l'autre dans un esprit consciencieux.
Sept magistrats ont été révoqués ou mis
a la. retraite cinq procureurs généraux
et deux procureurs de la .république. Les
procureurs généraux sont MM. Souef,
d~Prandière et Mengin de Bionval.qui
~t été révoqués, et MM. de Vaulx et
dorant, qu'on a bien voulu, sur leur
demande, admettre à faire valoir leurs
droits à la retraite. Nous pouvons le dire
sans manquer de respect à personne, quel-
ques magistrats n'ont pas su résister aux
M-dres du ministre du 16 mai, pour lequel
~intérêt politi~dMBi&Mt tous iM wi-
tres il est probable que ceux dont les
noms précèdent ont été de ce nombre.
~uant aux procureurs de la république
révoqués.cesontMM. dePéIerin, quil'avait
'été dëjàpar M. le gardedes sceaux Martel, et
M. Froment. M. Froment a été remplacé par
M. Honnoré, qu'il avait remplacé lui-même
au i6 mai. Le mouvement de ce matin
me s'arrête pas là quelques conseillers
'ont été admis à faire valoir leurs droits à
la retraite, entre autres M. Régert, qui n'a
pas été appelé à jouir de l'honorariat.
On s'est rappelé sans doute le rôle de
M. Régert dans les commissions mix-
tes. Après les révocations et les mi-
ses à la retraite, voyons les nomina-
tions elles seront accueillies avec une
faveur égale. M. Périvier, procureur de la
république à Besançon, avait été frappé
par la politique du 16 mai; la politique
de réparation du nouveau gouvernement
l'a replacé dans son poste primitif.
M. Delcurrou, nommé à Pau, magis-
trat libéral, avait été révoqué comme
M. Périvier il méritait une compensa-
tion. Il faut signaler aussi la nomination
de M. Jouvion comme avocat général à
Aix, et celle de M. Thévenin comme pré-
sident du tribunal de Saint-Gaudens.
M. Thévenin était un avocat du plus grand
mérite. Signalons enfin un mouvement
de secrétaires généraux et de conseillers
de préfecture. Cinq conseillers de préfec-
ture ont donné leur démission, trois ont
été mis en disponibilité, un a été révo-
qué. Notre personnel administratif est
aujourd'hui aussi largement modifié qu'il
était permis de le désirer.
Les Russes soumettent l'Europe à une
épreuve qui n'est pas faite pour relever
son prestige diplomatique. Ils savent
qu'elle est patiente et qu'elle se trouve
aujourd'hui dans une disposition d'esprit
qui la porte à tout endurer sans se plain-
dre, à tout subir sans protester. Le ~~ë
Book anglais nous a fait connaître le
moyen ingénieux employé par la Russie
pour retarder l'ouverture des pourpar-
lers pacifiques suivant les nécessités
de ses opérations militaires, et le mal-
entendu qui en est résulté au sujet de
l'armistice. Ce malentendu, qui a été
fatal aux Turcs, n'a pas peu contribué
à leurs derniers désastres. Invitée par le
cabinet de Londres lui-même à solli-
citer les bons offices de l'Angleterre, 1 1
la Porte s'est confiée à son « ancien et
mM!)UJ(mAL MSMBATS
M 24 JANVIER 1878.
LES NOUVEAUX TELEPHONES
KAMIM tCMYAME NAMtM PARLANTE
Notre époque est insatiable elle a soif
de mervetHes. Le téléphone est né d'hier;
on sait qu'avec ce petit porte-voix de po-
che on peut transmettre la parole dès au-
jourd'hui a. au moins 100 kilomètres de
distance. Ce résultat étonnantne sufSt déjà
plus aux imaginations les plus difficiles. On
exige davantage. F~~MCM<. Les paroles s'en vont, il faut
qu'elles rest.ent transcrites autrement,
objecte-t-on, l'appareil ne pourra être
utilisé avec profit dans beaucoup de cir-
constances. Aussi des esprits très ingé-
nieux font actuellement de louables et-
forts pour obliger le téléphone à écrire
aussi bien qu'il parle.
Il existe même en ce momenten Améri-
que (1), af6rme-t-on, une singulière ma-
chine qui répond sans façon aux qnes-
tions qu'on lui pose. On tourne une ma-
nivelle, et la machine, placée sur une ta-
ble, vous demande, au besoin, des nou-
velles de votre santé et vous souhaite une
bonne nuit.
« Est-ce que vous trouvez ma voix bien
timbrée, disait-elle dernièrement à un
physicien de New York?. Un peu métal-
lique peut-être, ajoutait-elle; mais, pa-
tience! avec de l'habitude, je changerai
de timbre et je modifierai mon accent. »
Et tant que la manivelle tourne, la ma-
chine parle sans montrer trace de la plus
petite fatigue. Heureuse machine
Nous reviendrons tout a l'heure sur
cette nouvelle invention, qui nous arrive
d'Amérique, le p~ys béni des inventeurs.
Procédons par ordre et faisons briève-
()}6'e~
constant allié )) elle s'imaginait, naïve-
ment qu'il allait arranger l'armistice en-
tre elle et la Russie elle croyait la sus-
pension d'armes si imminente, qu'elle a eu
même, à ce qu'il paraît, l'imprudence de
donner un moment à ses généraux l'ordre
de suspendre les hostilités. Hélas la dé-
ception a été aussi prompte que cruelle. La
correspondance du jMMë Book s'arrête au
14 décembre mais nous voyons que la
Russie continue depuis cette date sa tac-
tique dilatoire, sa politique de mystère etde
mystification. Partis de Constantinople le
soir du 14 janvier pour se rendre au quar-
tier général russe, les délégués turcs ont
accompli toute une odyssée avant d'at-
teindre leur destination. Arrivés à An-
drinople, ils ont dû y faire une première
halte le chemin de fer étant coupé
ou obstrué et les Russes s'avan-
çant toujours, on ignorait où était au
juste le siège d8 leur quartier général,
p& seJironKait. en. pacUcajMM? Je grand-
duc Nicolas, où it entendait recevoir
les délégués. Enfin, le grand-duc leur
a fait savoir qu'on envoyait à leur
rencontre une escorte qui les condui-
rait à bon port, et qu'ils pouvaient
aller l'attendre à Hermanli. C'est là que
le général Stroganoff est venu les cher-
cher en effet le 18, avec une suite pour
les amener à Kesanlyk, où ils ne sont ar-
rivés que dans la nuit du 20. Mais il pa-
raît que, longtemps avant d'atteindre An-
drinople, les délégués, qui étaient partis
de Gonstantinople avec l'instruction de
ne recevoir les propositions russes que
~MM,ontétéprévenusqu'ils devaient
être munis des pouvoirs 'les plus larges
âûn de n'avoir pas besoin d'envoyer à
Constantinople les conditions qu'on allait
leur faire connaître, et sur lesquelles on
ne voulait d'autre réponse qu'un oui ou
un non. Il semble même avéré que, le
Sultan s'étant adressé personnellement
à Alexandre II pour le prier de hâter la
conclusion de l'armistice et de la paix,
le czar lui a répondu qu'il avait donné
au grand-duc des instructions qui met-
traient S. M. ottomane en mesure de
se prononcer immédiatement en accep-
tant ou en rejetant les ? conditions présen-
tées. Tous ces pourparlers ont amené de
nouveaux délais. Avant de se résigner
à passer sous les fourches caudines
de la Russie, la Porte a attendu
le discours de la reine d'Angleterre
et la discussion de l'Adresse au Par-
lement. Ce n'est qu'après avoir con-
staté que les ministres anglais par-
laient uniquement, dans leurs déclarations,
des intérêts britanniques, et affirmaient
qu'ils n'avaient jamais songé à faire quel-
que chose pour la Turquie, que la Porte
s'est décidée à expédier les pleins pou-
voirs à ses délégués et à les autoriser &
accepter toutes les conditions qu'on pour-
rait leur imposer. Izzet Bey, petit-fils
du célèbre Fuad Pacha, a été envoyé
au quartier général russe avec ces nou-
velles instructions. Il portait en outre
l'ordre d'arrêter coûte que coûte l'ar-
mée russe, et d'obtenir l'armistice et la
paix à tout prix. Malgré la soumission ab-
solue de la Porte se rendant à merci au
vainqueur, les choses n'avancent pas. On
ne signale rien de Kesanlyk. La seule
chose qui avance, ce sont les troupes rus-
ses. On annonce aujourd'hui que rien ne
sera fait avant l'arrivée du grand-duc Nico-
las à Andrinople et l'établissement duquar-
ment connaître les perfectionnemens tout
récens qui ont été imaginés depuis que
nous avons décrit ici le téléphone de
M. Graham Bell (2). Tel qu'il est aujour-
d'hui, le téléphone est un instrument si
simple, si rudimentaire, qu'il peut être
réalisé par le premier venu. C'est, on se le
rappelle, un cornet acoustique à l'embou-
chure duquel est fixée une rondelle de tôle.
Derrière la rondelle, presque au contact,
est couchée dans l'axe du cornet une tige
tl'acier aimantée enfin sur cette tige, en
regard de la rondelle, est enroulé, sous
forme de bobine, un très long fil de cui-
vre isolé par une enveloppe de soie. Quand
on parle devant le cornet, on fait vibrer
la membrane de tôle, qui, en se rappro-
chant ou en s'éloignant de la tige aiman-
tée, engendre dans les 61s de la bobine
des courans électriques. Ces courans,
transmis par un 61 télégraphique, passent
dans un cornet similaire à la station d'ar-
rivée et font, à leur tour, vibrer la mem-
brans du cornet récepteur. La voix est re-
produite par cet arti6ce admirable. Deux
cornets et un fit, tel est le système (3).
Sous cette forme rudimentaire, l'ins-
trument porte fort loin. La première ex-
périence réalisée en Franco a été faite
entre''Paris et Saint-Germain. Malgré le
temps qui était détestable, et qui devait
nuire à l'isolement de la ligne, on échan-
(2) /OK~M~ des De~a~ du 29 novembre 1876.
(3) II n'est peut-être pas superflu ds citer ici, à
titre de curiosité, un passage du tome II du beau
livre de M. le comte du Moncel, membre de l'In-
stitut j~M{< des a~Kc<:Mpubue en 18M. L'auteur décrit un système ima-
giné par M. Cil. B. dans lequel le téléphone est
esquissé assez complètement. M. Ch. B. dit à la
{in de sa description certain que, dans un avenir plus ou moins éloi-
gné, la parole sera transmise par l'électricité.
J'ai commencé des expériences à cet égard; elles
sont délicates et exigent du temps et de la pa-
tience mais les approximations obtenues font en-
trevoir un résultat favorable. A moins d'être
sourd et muet, qui que ce soit pourra se servir
de ce mode de transmission qui n'exigerait au-
cun appareil une pile électrique, deux plaques
vibrantes et un fil métallique suturaient. »
tier général dans cette ville. On ajoute que
'le grand-duc est en route pour Andrinople;
il ne peut donc pas traiter en même temps
à Kesanlyk avec les délégués turcs. Ces
derniers seront sans doute obligés de
le suivre et de recommencer leur la-
mentable odyssée. On ajoute encore
qu'il n'est pas certain que l'on traite
à Andrinople. Le .Z~MM~M~ prétend
que le czar a donné l'ordre de mar-
cher sur Constantinople. C'est là seu-
lement que les Russes consentiraient à
dicterlapaix. En attendant, les condi-
tions de cette paix continuent à rester mys
térieuses. L'Angleterre ne les connaît point,
sir Stafford Northcote vient de le déclarer.
La Russie ne les communique même pas
à l'Autriche, qui est, comme on ne cesse
de nous le répéter, son amie et son alliée
M. de Novikoff devait le faire, afSrmait-
on, à son retour de Saint-Pétersbourg. Il est
à Vienne depuis le 20, et rien de pareil
ne transpire 1 On connaît peut-être, et
depuis longtemps, ces fameuses condi-
tions à Berlin mais on y garde à la
Russie un fidèle secret. Il est avéré au-
jourd'hui que la reine d'Angleterre a
adressé au czar sinon une lettre, du
moins un télégramme pour le prier d'ar-
rêter la marche de son armée victorieuse.
On ignore absolument la réponse du czar;
mais on dit que la démonstration per-
sonnelle ~de la reine a produit à Saint-
Pétersbourg un fort mauvais effet. Si c'est
sous cette impression qu'Alexandre II a
donné l'ordre de se porter sur Constanti-
nople, la position de l'Angleterre devient
critique. Elle n'est plus à même, nous
l'avons dit, d'empêcher les Russes d'at-
teindre ce but; il est trop tard. Tout sem-
ble donc concourir à rendre la défaite et
l'humiliation de l'Angleterre aussi com-
plètes, aussi éclatantes, aussi irremédia-
bles que possible.
Eh bien! le croirait-on? au milieu de
cet effondrement de l'équilibre européen,
les feuilles officieuses de Vienne éprouvent
une satisfaction sans mélange. Elles se
plaisent à constater et à dépeindre avec
une joie qu'on ne sait comment qualifier,
qui serait maligne si elle n'était pas insen-
sée, les embarras, l'impuissance et l'humi-
liation de l'Angleterre. Nous avons dit déjà
que le langage et l'attitude de quelques
unes de ces feuille?, depuis le début de la
crise orientale, étaient un sujet incessant
de surprise pour tous les esprits éclairés.
On est émerveillé de voir jusqu'à quel
point le sens des véritables intérêts, de
la position, de la dignité et de l'avenir de
leur propre pays semble leur faire défaut.
En voici un nouvel échantillon, et des
plus remarquables. Après avoir caracté-
risé à son point de vue la discussion de
l'Adresse au Parlement anglais, la F~Më
de Vienne tient le langage suivant, que
nous traduisons mot pour mot
« Il n'y a plus d'Europe 1 vont s'écrier, ef-
frayés, les amis de la Turquie et des anciennes
traditions diplomatiques. Eti eHet, une Eu-
rope dans le sens où le monde a été régi jadis,
sans égard pour les peuples et l'esprit vivant
qui les anime; une Europe dont on disposait
dans des Congrès et des documens secrets,
d'après des considérations diplomatiques et
dynastiques; une telle Europe n'existe plus.
A la place de ces fictions, de ces traditions à
l'aide desquelles on s'eSbrcait, jusqu'ici de
soutenir artiScieltementle soi-disant équilibre
européen, on voit aujourd'hui apparaître une
reconnaissance claire et nette des inté-
rêts particuliers do chaque Etat, Une appré-
ciation exacte de la valeur propre de chaque
nation, une déter!x.ination précise de la
gea quelques phrases. « On nous chanta
de Saint-Germain, dit M. Niaudet-Bre-
guet (4), ~M e~M*~ ~?6, etmoi.jecriai
une série de bravos qui furent reçus avec
joie. ') L'essai fut recommencé avec le
même succès quelques jours après entre
Pàris et Mantes, distance HO kilomètres.
En Allemagne, on a fait des expériences
semblables, à des distances à peu près du
même ordre. En Angleterre, on a expéri-
menté sur des distances beaucoup plus
considérables. On a placé des téléphones
aux extrémités du câble sous-marin d'An-
gleterre à Jersey. Cet essai est très inté-
ressant, non pas seulement à. cause de la
distance franchie, mais surtout à cause
des conditions particulières de l'expé-
rience. On craignait que les fils sous-
marins ne pussent transmettre nette-
ment les vibrations téléphoniques. M.BeIl
a affirmé, depuis cette tentative, qu'il avait
eu l'occasion de transmettre la parole en
Amérique sur une ligne de 415 kilomè-
tres de longueur.
Si l'on remarque que le son ne franchit
par seconde qu'une distance de 333 mè-
tres, tandis que le courant électrique par-
courant un fil télégraphique aérien pro-
gresse avec une vitesse de 40,000 kilo-
mètres par seconde, on voit quel avantage
présente sur les anciens téléphones le
téléphone électrique. M. Bell a vraiment
donné des ailes à la parole humaine.
Les courans électriques engendrés par
le téléphone sont les plus faibles qui aient
encore été utilisés. On sait que lorsqu'un
courant passe dans un fil, s'il se trouve
dans le voisinage un autre fil télégraphi-
que, le premier courant crée dans le se-
cond fil un autre courant instantané. Il
résulte de ce phénomène bien connu que
lorsqu'on se sert d'un fil de ligne télégra-
phique pour parler avec le téléphone, les
courans transmis par les 61s voisins re-
(4) Note lue a ta Socioté dos ingénieurs civils
de France.
sphère de puissance de chacune, sphère né-
cessaire pour te développement naturel d'or-
ganismes politiques indépendans. C'est
dans )a. question d'Orient qu'apparaît pour la
première fois cette nouvelle Europe avee'pa a
nouveUe raison d'Etat et sa spécification non
équivoque des intérêts particuliers. Dans
l'ancienne Europe, une telle entente sur les
limites des intérêts particuiisM des Etats
n'aurait pas été possible. Dans l'Europe nou-
velle, cette entente s'est montrée cqpime une
nécessité et un bienfait pour localiser la
guerre et arrêter l'extension du conflit, etc.
On reste ébahi en trouvant une pareille
déclaration de principes dans une feuille
autrichienne; On croirait lire une satire.
Eh quoi! l'existence même de l'Autriche,
sur quel fondement repose-t-elle, sinon
sur ces traditions, ces arrangemens di-
plomatiques, ces intérêts dynastiques, cet
ancien droit européen, ces uctions eu-
ropéennes dont la jP~'cMc se moque d'un
ccour si franchi de scrupules et d'un esprit
ai dégagé de prévoyance? A quoi la mo-
Barohie des Habsbourg, avec son orga-
m~me complexe et hétérogène, doit-elle
d'avoir pu subsister jusqu'ici, malgré tant
d'orages, tant de catastrophes, si ce n'est
à cette nécessité d'un équilibre européen
que persifle la feuille -viennoise ? Où est
donc la nation autrichienne, pour qu'on
l'estime à sa propre valeur, sans aucun
préjugé diplomatique ? On n'a connu jus-
qu'ici que la maison d'Autriche, que la
monarchie des Habsbourg. Et d'où vient le
danger qui menace dans l'avenir cette
monarchie séculaire, si ce n'est de ce droit
nouveau, de ces théories soi-disant nationa-
les si imprudemment prônées par la~'e-y-M?
Que ce journal demande donc un peu aux
apôtres de ce nouvel Evangile; qu'il de-
mande aux adeptes du panslavisme, du
pangermanisme, du panroumanisme et du
paaserbisme, ce qu'ils pensent de l'exi-
stence de l'Autriche. Us lui répondront
unanimement que c'est, tout aussi bien
que l'existence de la Turquie, une mon-
struosité, un fait contre nature, un attentat
permanent contre les droits sacrés des
nationalités et des races. Nous ne tarde-
rons pas à voir si l'Autriche se trouve
bien de cette nouveUe Europe dont l'au-
rore est saluée par la Presse avec une
enthousiasme naïf. Mais, sans être un
prophète de malheur, il est permis de
craindre que le drame qui se joue en
ce moment en Turquie ne soit que la ré-
pétition générale et la préparation de ce-
lui que nous verrons représenter dans
quelques années en Autriche.
BOURSE DE PARIS
CMtmre te 22 te 23 tZ&MMe. Btttwxe
t0/
Comptant. 72';s. ?2UO.IS.
Fin cour. 728;i. ':29712 .Hl;2
A t/]B 0/0
Comptantl032;i.t037S.M.
ttoe
ComptanttO!) S.93].25.
Fmcour.~091S.l0925.10.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 109fr.30,2tl/.i.
30/0. '73fr.?2fr. 921/2, 93.
ItaHen. T~fr. 90, 821/2.
H 0/0 turc. 9fr.l!),20.
Florins (or). 64~8.
Hongrois 6 0/0. 78.
Russe. 833/8,1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. ,1S6 fr. 25, 1S7 f)'. 50.
tentissent sur le fil téléphonique chaque
fois qu'on envoie un télégramme, à cha-
que ouverture ou rupture de courant, le
fil téléphonique est impressionné, et le té-
léphone perçoit ces mouvemens insolites.
On peut reconnaître à ces bruits le genre
d'appareil qui sert a. envoyer la dépê-
che quand un appareil Morse fonc-
tionne, le téléphone reproduit par des
bruits plus ou moins courts ou longs toute
la correspondance. Comme un auditeur
indiscret, il peut entendre le télégramme
transmis sur le ul voisin. Dans les expé-
riences poursuivies à l'administration des
tignes télégraphiques par un savant très
expérimenté en électricité, M. Bontemps,
on distinguait jusqu'aux envois de cou-
rans des pendules électriques qui don-
nent l'heure dans la ville, et dont les fils
côtoyaient sur une certaine longueur le fil I
du téléphone. Si l'on se trouve dans le
voisinage de plusieurs fils, le bruit de-
vient confus. M. Preece, électricien de
l'administration anglaise des télégraphes
de l'Etat, compare le bruit perçu dans ce
cas par le téléphone au tapage que fait la
grêle.en frappant les carreaux. Ce qui est
essentiel à dire, c'est que ce bruit, malgré
la faiblesse des courans téléphoniques,
n'empêche pas de distinguer les paroles
transmises.
Nous manions nous-mêmes le télé-
phone depuis quelque temps, et nous
ne pouvons nous dissimuler qu'il faut
encore un certain apprentissage pour
bien percevoir la voix. Il est néces-
saire d'articuler nettement et d'ha-
bituer l'oreille au timbre un peu nasil-
lard que produit la transmission sonore
par l'intermédiaire d'une membrane mé-
tallique. On perçoit beaucoup mieux en
plaçant un cornet près de chaque oreille.
Certains sons s'entendent avec une net-
teté extraordinaire d'autres sont beau-
coup plus sourds. Quoi qu'il en soit, l'ap-
pareil, déjà très pratique dans son état
actuel, gagnerait évidemment s'il pouvait
Les conditions de paix de la Russie ne sont
pas encore connues. Nous apprenons que les
représentans de la Russie à l'étranger ont
simplement communiqué aux cabinets des
indications générales, desquelles il résulte
que la Russie n'aurait pas l'intention d'aller
signer la paix à Constantinople. Cette puis-
sance se rend compte des inconvéniens
qu'entraînerait la satisfaction d'un tel désir;
la marche en avant de ses troupes aurait pour
objet d'exercer une pression sur la Porte.
Dès que les préliminaires de paix seront
acceptés, l'armistice sera conclu et les pré-
liminaires seront alors communiqués aux
puissances.
T~MgrapMe ptfïv~e.
(Service télégraphique de l'agence Haras.)
La vante
« Vienne, le 22 janvier.
Le comte Andrassy a été très satisfait des ex-
plications de M. de Novikoff. Il a confiance que ia
situation s'éclaircira en ce sens que la Russie
sera reconnue comme l'unique exécutrice du pro-
tocole de Londres.
& On ne sait rien des intentions du comman-
dant en chef de l'armée russe relativement a
l'occupation de Constantinople. »
Berlin, le 23 janvier.
La C'ces des négociations qui ont été entamées en vue
de conclure un armistice donne lieu d'espérer que
la paix sera probablement signée prochainement.
La feuille semi-officielie ajoute que les condi-
tions de la paix définitive ne seront pas ûxëes, il
est vrai, par les seuls belligérans, et que la so-
lution d'une partie des questions pendantes ne
pourra pas avoir lieu sans l'assentiment et la co-
opération des puissances européennes, mais que
les relations qui ont existé jusqu'à présent entre
ies puissances donnent tout lieu de penser que
l'on parviendra, même dans cette phase décisive
des complications orientales, à résoudre la ques-
tion sans troubler aucunement la paix. La
Co~MpoMcfque ce résultat semble garanti par la sagesse et
la modération de l'empereur de Russie, par son
alliance intime et pleine de confiance avec les
puissances voisines, et par l'amour de l'Angleterre
pour la paix, lequel s'est encore manifesté ces
jours derniers.
Vienne, le 23 janvier.
La résistance du cabinet de Vienne à une paix
séparée semble avoir diminué depuis les derniè-
res déclarations de M. de Novikoff, ambassadeur
de Russie, déclarations qui garantissent les in-
térêts autrichiens et offrent même comme gage
des annexions qui du reste ont été repoussées.
Le comte Andrassy cherche actuellement, avec
Saint-Pétersbourg. le moyen de respecter tous
les intérêts européens dans toutes les éventua-
lités, et il semble travailler à gagner le cabinet
de Londres à ses propres vues.
Vienne, le 23 janvier.
On assure que le comte Andrassy différera de
quelques jours sa réponse aux ouvertures de
M. de Novikoff, ambassadeur de Russie, pour se
donner le temps de connaître la décision de l'An-
gleterre et de pressentir sur ce sujet les divers
cabinets de l'Europe.
On croit encore que le cabinet do Vienne ne
discutera les conditions de la Russie qu'en com-
mun avec les puissances garantes. H y aurait
donc un Congrès ou une Conférence.
La diplomatie étrangère se montre très affai-
rée, ce qui fait penser que le cabinet lui a fait
des communications.
Cologne, le 23 janvier.
On télégraphie le 23 janvier, de Londres, à la
«Une députation de 40 membres de la majorité
du Parlement a fait hier une visite privée
au chancelier de l'Echiquier et l'a questionné
sur la politique du gouvernement. Le chancelier
de l'Echiquier aurait répondu que le gouverne-
ment était fermement résolu a maintenir d'une
façon inébranlable la ligne d'intérêts indiquée
par MM. Cross et Derby, etàne pas en retrancher
un iota. Il aurait ajouté que, si aucun change-
ment ne se produisait, une demande de crédit
serait nécessaire, x-
Athènes, le 23 janvier.
Le nouveau ministère est ainsi constitué
MM. Coumoundouros président du conseil
intérieur;
Detyanni, affaires étrangères, cultes
Bombui. marine;
Papamichalopoulo, finances, justice;
Soteros-Petmeza, guerre.
transmettre le son avec plus d'intensité.
I! faudrait, pour bien faire, que plusieurs
personnes pussent entendre la conversa-
tion transmise, sans qu'il fût besoin d'ap-
pliquer l'oreille au cornet.
Les premières tentatives poursuivies
dans cette voie font espérer qu'on y par-
viendra. M. Trouvé a eu l'ingénieuse idée
de multiplier l'en'et de la voix en multi-
pliant les membranes vibrantes et les
bobines inductrices. Dans son cornet té-
léphonique, il n'y a plus seulement une
membrane vibrante, mais trois membra-
nes placées en regard, soit en quelque
sorte trois téléphones enfermés dans un
seul. La force motrice est triplée, et l'in-
tensité sonore au cornet d'arrivée, très
notablement amplifiée. Avec ce téléphone
modifié, on perçoit très bien tous les sons.
M. Edyson a eu recours, en Amérique,.
à un autre artifice qui réussit fort bien.
Le courant électrique d'induction engen-
dré par la membrane vibrante dans les fils
de la bobine est très faible, comme nous
l'avons dit les vibrations de la membrane à
l'arrivée sont donc forcément très faibles.
M. Edyson a eu l'idée de remplacer ces
faibles courans par l'électricité d'une pile
électrique ordinaire. L'appareil transmet-
teur est différent ici de l'appareil récep-
teur. Il consiste en une simple rondelle
en fer-blanc sur laquelle appuie un
morceau de plombagine. Un pôle de la
pile est relié au morceau de plombagine,
l'autre pôle à la rondelle vibrante, et les
fils s'en vont ensuite se souder, à la sta-
tion d'arrivée, aux fils de la bobine d'un
téléphone ordinaire. Un courant électri-
que peut passer ainsi sans cesse de la
station de départ à la station d'arrivée,
comme dans la télégraphie ordinaire. Or,
quand on vient à parler tout bonne-
ment dans le voisinage de la mem-
brane métallique, les vibrations obli-
gent la membrane à s'appuyer plus
ou moins, selon leur degré d'ampli-
tude, sur le morceau de plombagine. Le
Le programme de M. de Freycinet, mi- `
nistre des travaux publics, sur les entre-
prises de chemins de fer, de canalisation, s
de ports à exécuter dans les dix prochai-
nes années, a fait une forte impression
sur l'opinion publique. Il a rencontré de ·
nombreux et zélés approbateurs; il a sou-
levé, d'autre part, de vives critiques. Les.
esprits qui se disent prudehs se sont
alarmés une foule de questions ont i
surgi tout a coup. Il s'agit d'une dépense
de 4 à 5 milliards c'est à peu près juste
le chiffre de notre indemnité de guerre. a
Comment se les procurera-t-on? '? Les
émissions de rentes perpétuelles vont-el-
les renaître? Va-t-on revoir les grands
emprunts de 1871 et de 1872? Ne va-t-il
pas falloir augmenter les impôts? Tout au
moins, les dégrèvemens depuis si long-
temps promis ne seront-ils pas indéfi-
ment ajournés? De si grosses sommes en-
fin seront-elles utilement employées à des
chemins de fer secondaires, traversant
souvent des pays de médiocre production;
à des canaux qui, dans une certaine me-
sure, feront une concurrence aux chemins
de fer; à des ports enfin pour lesquels,
depuis dix ans, on a déjà tait des sacriu-
ces de quelque importance?
Voilà bien les objections que nous en-
tendons parfois autour de nous. On nous
rendra cette justice, que nous ne cher-
chons pas à les affaiblir. Il est tout natu-
rel que certains mots, comme celui de
milliards, aient conservé un prestige qui
éblouit et qui parfois déconcerte l'esprit.
Quoique nous soyons bien loin du temps
où le mot de milliard a fait pratique-
ment son entrée dans notre organisa-
tion financière, quoique notre budget
monte actuellement à 3 milliards envi-
ron, on ne peut parler d'une dépense ex-
traordinaire de 4 milliards de francs,
échelonnée sur une dizaine d'années, sans
soulever des scrupules ou des inquiétudes
dans beaucoup d'intelligences. Il y a bien
longtemps c'était sous le règne de
Louis-Philippe–M. Thiers critiquait la
[< folie des grands travaux publics. H Les
projets de M. de Frcycinet ne seraient-ils
pas empreints de cette folie ou, du moins,
d'une notable exagération ? C'est ce qu'il
importe d'examiner.
Nous ne dissimulons pas, dès l'abord,
que nous sommes partisans de ces pro-
jets. Bien avant qu'Us fussent connus,
nous avions réclamé à diverses reprises,
et dans des circonstances récentes, que
l'Etat consacr&t 3 ou i milliards'de francs
à des travaux de chemins de fer, de cana-
lisation, de ports, et nous ajoutions même
en subventions aux chemins vicinaux. Kn
faisant ces propositions, on ne se rend
pas coupable de témérité ni de légèreté.
on fait seulement preuve de prévoyance et
d'une véritable connaissance de nos res-
sources financières.
Deux circonstances ont contribué à éga-
rer dans une certaine mesure l'opinion
sur la véritable portée et sur les moyens
d'exécution du plan de M. de Freyci-
net. La première de ces circonstances,
c'est que M. le ministre des travaux pu-
blics a présenté des chiffres d'ensemble
pour une période de dix ans, au lieu d'of-
frir des chiffres de détail pour un seul
exercice. Naturellement. les chiffres d'en-
semble sont infiniment plus gros, et, ,v
comme beaucoup d'hommes ne sont
contact plus ou moins prononcé de lu
plombagine sur la plaque métallique
change la résistance du circuit au pas-
sage du courant; ces variations se trans-
mettent par les fils à la rondelle vibrante
du téléphone de la station d'arrivée et.
engendrent les sons.
Ainsi, au départ, pas de cornet acous- 4
tique, une plaque devant laquelle on
parle. A l'arrivée, un téléphone or-
dinaire, dans lequel seulement la tige
d'acier aimantée est remplacée par
une tige de fer doux. Le fer doux s'ai-
mante et se désaimante quand les courans
de la pile pénètrent dans la bobine (5) de
la tige de fer, et les attractions font en-
trer la rondelle en vibration. On peut
donner de l'énergie au courant électrique,
puisqu'on est maître de sa production, et,
par suite, accentuer l'impression sonore~ r
La simplicité rudimentairedu téléphone
disparaît ici; ce n'est plus le petit appa-
reil se sufSsant à lui-même que nous con-
naissons. Il faut une pile électrique, ac-
cessoire peu commode pour les usages
du public; seulement il est clair que,
pour les correspondances télégraphiques
suivies, cette modification du téléphone
n'a rien de compliqué et constitue un
perfectionnement.
M. Pollard, ingénieur de la marine à
Cherbourg, qui avait déjà lui-même con-
struit un téléphone Bel! sur les dessins
publiés par le /S'e~~e vient
d'essayer aussi le système Edyson. lia
seulement remplacé le morceau de plom-
bagine par un crayon appuyant sur la
membrane vibrante. M. Salet, à son tour,
a remplacé le crayon de M. Pollard par du
graphite ou du charbon de cornue à gaz
avec large contact. Lgs variations d'in-
tensité du courant sont ainsi, paraît-il,
encore exagérées.
M. Pollard s'est servi de dix élémens Lé-
(a) G~est !e principe du télégraphe électrique
ordinaire.
jEtJM~jmm
i878.
ON S'ABONNE
me des Prêtres-Saint-Germam-rAuterrois, n.
pmtx mE t/An
Un an. Six mois. Trois motft.
Dëpartemens. 80 fr. 40 fr. 20 &.
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IMpa~tetnene, nm m
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et'an bureau duJOCRMAtL)
PARIS
MERCREDI 25 JANVIER
Le JoM~M~ o/%e~ à publié ce matin
le mouvement judiciaire qui était annoncé
et attendu depuis déjà quelque temps. Ce
mouvement est tel qu'on devait l'attendre
de la fermeté et de la modération de M. Du-
taure, deux qualités qui ne s'excluent pas
l'une l'autre dans un esprit consciencieux.
Sept magistrats ont été révoqués ou mis
a la. retraite cinq procureurs généraux
et deux procureurs de la .république. Les
procureurs généraux sont MM. Souef,
d~Prandière et Mengin de Bionval.qui
~t été révoqués, et MM. de Vaulx et
dorant, qu'on a bien voulu, sur leur
demande, admettre à faire valoir leurs
droits à la retraite. Nous pouvons le dire
sans manquer de respect à personne, quel-
ques magistrats n'ont pas su résister aux
M-dres du ministre du 16 mai, pour lequel
~intérêt politi~dMBi&Mt tous iM wi-
tres il est probable que ceux dont les
noms précèdent ont été de ce nombre.
~uant aux procureurs de la république
révoqués.cesontMM. dePéIerin, quil'avait
'été dëjàpar M. le gardedes sceaux Martel, et
M. Froment. M. Froment a été remplacé par
M. Honnoré, qu'il avait remplacé lui-même
au i6 mai. Le mouvement de ce matin
me s'arrête pas là quelques conseillers
'ont été admis à faire valoir leurs droits à
la retraite, entre autres M. Régert, qui n'a
pas été appelé à jouir de l'honorariat.
On s'est rappelé sans doute le rôle de
M. Régert dans les commissions mix-
tes. Après les révocations et les mi-
ses à la retraite, voyons les nomina-
tions elles seront accueillies avec une
faveur égale. M. Périvier, procureur de la
république à Besançon, avait été frappé
par la politique du 16 mai; la politique
de réparation du nouveau gouvernement
l'a replacé dans son poste primitif.
M. Delcurrou, nommé à Pau, magis-
trat libéral, avait été révoqué comme
M. Périvier il méritait une compensa-
tion. Il faut signaler aussi la nomination
de M. Jouvion comme avocat général à
Aix, et celle de M. Thévenin comme pré-
sident du tribunal de Saint-Gaudens.
M. Thévenin était un avocat du plus grand
mérite. Signalons enfin un mouvement
de secrétaires généraux et de conseillers
de préfecture. Cinq conseillers de préfec-
ture ont donné leur démission, trois ont
été mis en disponibilité, un a été révo-
qué. Notre personnel administratif est
aujourd'hui aussi largement modifié qu'il
était permis de le désirer.
Les Russes soumettent l'Europe à une
épreuve qui n'est pas faite pour relever
son prestige diplomatique. Ils savent
qu'elle est patiente et qu'elle se trouve
aujourd'hui dans une disposition d'esprit
qui la porte à tout endurer sans se plain-
dre, à tout subir sans protester. Le ~~ë
Book anglais nous a fait connaître le
moyen ingénieux employé par la Russie
pour retarder l'ouverture des pourpar-
lers pacifiques suivant les nécessités
de ses opérations militaires, et le mal-
entendu qui en est résulté au sujet de
l'armistice. Ce malentendu, qui a été
fatal aux Turcs, n'a pas peu contribué
à leurs derniers désastres. Invitée par le
cabinet de Londres lui-même à solli-
citer les bons offices de l'Angleterre, 1 1
la Porte s'est confiée à son « ancien et
mM!)UJ(mAL MSMBATS
M 24 JANVIER 1878.
LES NOUVEAUX TELEPHONES
KAMIM tCMYAME NAMtM PARLANTE
Notre époque est insatiable elle a soif
de mervetHes. Le téléphone est né d'hier;
on sait qu'avec ce petit porte-voix de po-
che on peut transmettre la parole dès au-
jourd'hui a. au moins 100 kilomètres de
distance. Ce résultat étonnantne sufSt déjà
plus aux imaginations les plus difficiles. On
exige davantage. F~~MCM<. Les paroles s'en vont, il faut
qu'elles rest.ent transcrites autrement,
objecte-t-on, l'appareil ne pourra être
utilisé avec profit dans beaucoup de cir-
constances. Aussi des esprits très ingé-
nieux font actuellement de louables et-
forts pour obliger le téléphone à écrire
aussi bien qu'il parle.
Il existe même en ce momenten Améri-
que (1), af6rme-t-on, une singulière ma-
chine qui répond sans façon aux qnes-
tions qu'on lui pose. On tourne une ma-
nivelle, et la machine, placée sur une ta-
ble, vous demande, au besoin, des nou-
velles de votre santé et vous souhaite une
bonne nuit.
« Est-ce que vous trouvez ma voix bien
timbrée, disait-elle dernièrement à un
physicien de New York?. Un peu métal-
lique peut-être, ajoutait-elle; mais, pa-
tience! avec de l'habitude, je changerai
de timbre et je modifierai mon accent. »
Et tant que la manivelle tourne, la ma-
chine parle sans montrer trace de la plus
petite fatigue. Heureuse machine
Nous reviendrons tout a l'heure sur
cette nouvelle invention, qui nous arrive
d'Amérique, le p~ys béni des inventeurs.
Procédons par ordre et faisons briève-
()}6'e~
constant allié )) elle s'imaginait, naïve-
ment qu'il allait arranger l'armistice en-
tre elle et la Russie elle croyait la sus-
pension d'armes si imminente, qu'elle a eu
même, à ce qu'il paraît, l'imprudence de
donner un moment à ses généraux l'ordre
de suspendre les hostilités. Hélas la dé-
ception a été aussi prompte que cruelle. La
correspondance du jMMë Book s'arrête au
14 décembre mais nous voyons que la
Russie continue depuis cette date sa tac-
tique dilatoire, sa politique de mystère etde
mystification. Partis de Constantinople le
soir du 14 janvier pour se rendre au quar-
tier général russe, les délégués turcs ont
accompli toute une odyssée avant d'at-
teindre leur destination. Arrivés à An-
drinople, ils ont dû y faire une première
halte le chemin de fer étant coupé
ou obstrué et les Russes s'avan-
çant toujours, on ignorait où était au
juste le siège d8 leur quartier général,
p& seJironKait. en. pacUcajMM? Je grand-
duc Nicolas, où it entendait recevoir
les délégués. Enfin, le grand-duc leur
a fait savoir qu'on envoyait à leur
rencontre une escorte qui les condui-
rait à bon port, et qu'ils pouvaient
aller l'attendre à Hermanli. C'est là que
le général Stroganoff est venu les cher-
cher en effet le 18, avec une suite pour
les amener à Kesanlyk, où ils ne sont ar-
rivés que dans la nuit du 20. Mais il pa-
raît que, longtemps avant d'atteindre An-
drinople, les délégués, qui étaient partis
de Gonstantinople avec l'instruction de
ne recevoir les propositions russes que
~MM,ontétéprévenusqu'ils devaient
être munis des pouvoirs 'les plus larges
âûn de n'avoir pas besoin d'envoyer à
Constantinople les conditions qu'on allait
leur faire connaître, et sur lesquelles on
ne voulait d'autre réponse qu'un oui ou
un non. Il semble même avéré que, le
Sultan s'étant adressé personnellement
à Alexandre II pour le prier de hâter la
conclusion de l'armistice et de la paix,
le czar lui a répondu qu'il avait donné
au grand-duc des instructions qui met-
traient S. M. ottomane en mesure de
se prononcer immédiatement en accep-
tant ou en rejetant les ? conditions présen-
tées. Tous ces pourparlers ont amené de
nouveaux délais. Avant de se résigner
à passer sous les fourches caudines
de la Russie, la Porte a attendu
le discours de la reine d'Angleterre
et la discussion de l'Adresse au Par-
lement. Ce n'est qu'après avoir con-
staté que les ministres anglais par-
laient uniquement, dans leurs déclarations,
des intérêts britanniques, et affirmaient
qu'ils n'avaient jamais songé à faire quel-
que chose pour la Turquie, que la Porte
s'est décidée à expédier les pleins pou-
voirs à ses délégués et à les autoriser &
accepter toutes les conditions qu'on pour-
rait leur imposer. Izzet Bey, petit-fils
du célèbre Fuad Pacha, a été envoyé
au quartier général russe avec ces nou-
velles instructions. Il portait en outre
l'ordre d'arrêter coûte que coûte l'ar-
mée russe, et d'obtenir l'armistice et la
paix à tout prix. Malgré la soumission ab-
solue de la Porte se rendant à merci au
vainqueur, les choses n'avancent pas. On
ne signale rien de Kesanlyk. La seule
chose qui avance, ce sont les troupes rus-
ses. On annonce aujourd'hui que rien ne
sera fait avant l'arrivée du grand-duc Nico-
las à Andrinople et l'établissement duquar-
ment connaître les perfectionnemens tout
récens qui ont été imaginés depuis que
nous avons décrit ici le téléphone de
M. Graham Bell (2). Tel qu'il est aujour-
d'hui, le téléphone est un instrument si
simple, si rudimentaire, qu'il peut être
réalisé par le premier venu. C'est, on se le
rappelle, un cornet acoustique à l'embou-
chure duquel est fixée une rondelle de tôle.
Derrière la rondelle, presque au contact,
est couchée dans l'axe du cornet une tige
tl'acier aimantée enfin sur cette tige, en
regard de la rondelle, est enroulé, sous
forme de bobine, un très long fil de cui-
vre isolé par une enveloppe de soie. Quand
on parle devant le cornet, on fait vibrer
la membrane de tôle, qui, en se rappro-
chant ou en s'éloignant de la tige aiman-
tée, engendre dans les 61s de la bobine
des courans électriques. Ces courans,
transmis par un 61 télégraphique, passent
dans un cornet similaire à la station d'ar-
rivée et font, à leur tour, vibrer la mem-
brans du cornet récepteur. La voix est re-
produite par cet arti6ce admirable. Deux
cornets et un fit, tel est le système (3).
Sous cette forme rudimentaire, l'ins-
trument porte fort loin. La première ex-
périence réalisée en Franco a été faite
entre''Paris et Saint-Germain. Malgré le
temps qui était détestable, et qui devait
nuire à l'isolement de la ligne, on échan-
(2) /OK~M~ des De~a~ du 29 novembre 1876.
(3) II n'est peut-être pas superflu ds citer ici, à
titre de curiosité, un passage du tome II du beau
livre de M. le comte du Moncel, membre de l'In-
stitut j~M{< des a~Kc<:M
giné par M. Cil. B. dans lequel le téléphone est
esquissé assez complètement. M. Ch. B. dit à la
{in de sa description
gné, la parole sera transmise par l'électricité.
J'ai commencé des expériences à cet égard; elles
sont délicates et exigent du temps et de la pa-
tience mais les approximations obtenues font en-
trevoir un résultat favorable. A moins d'être
sourd et muet, qui que ce soit pourra se servir
de ce mode de transmission qui n'exigerait au-
cun appareil une pile électrique, deux plaques
vibrantes et un fil métallique suturaient. »
tier général dans cette ville. On ajoute que
'le grand-duc est en route pour Andrinople;
il ne peut donc pas traiter en même temps
à Kesanlyk avec les délégués turcs. Ces
derniers seront sans doute obligés de
le suivre et de recommencer leur la-
mentable odyssée. On ajoute encore
qu'il n'est pas certain que l'on traite
à Andrinople. Le .Z~MM~M~ prétend
que le czar a donné l'ordre de mar-
cher sur Constantinople. C'est là seu-
lement que les Russes consentiraient à
dicterlapaix. En attendant, les condi-
tions de cette paix continuent à rester mys
térieuses. L'Angleterre ne les connaît point,
sir Stafford Northcote vient de le déclarer.
La Russie ne les communique même pas
à l'Autriche, qui est, comme on ne cesse
de nous le répéter, son amie et son alliée
M. de Novikoff devait le faire, afSrmait-
on, à son retour de Saint-Pétersbourg. Il est
à Vienne depuis le 20, et rien de pareil
ne transpire 1 On connaît peut-être, et
depuis longtemps, ces fameuses condi-
tions à Berlin mais on y garde à la
Russie un fidèle secret. Il est avéré au-
jourd'hui que la reine d'Angleterre a
adressé au czar sinon une lettre, du
moins un télégramme pour le prier d'ar-
rêter la marche de son armée victorieuse.
On ignore absolument la réponse du czar;
mais on dit que la démonstration per-
sonnelle ~de la reine a produit à Saint-
Pétersbourg un fort mauvais effet. Si c'est
sous cette impression qu'Alexandre II a
donné l'ordre de se porter sur Constanti-
nople, la position de l'Angleterre devient
critique. Elle n'est plus à même, nous
l'avons dit, d'empêcher les Russes d'at-
teindre ce but; il est trop tard. Tout sem-
ble donc concourir à rendre la défaite et
l'humiliation de l'Angleterre aussi com-
plètes, aussi éclatantes, aussi irremédia-
bles que possible.
Eh bien! le croirait-on? au milieu de
cet effondrement de l'équilibre européen,
les feuilles officieuses de Vienne éprouvent
une satisfaction sans mélange. Elles se
plaisent à constater et à dépeindre avec
une joie qu'on ne sait comment qualifier,
qui serait maligne si elle n'était pas insen-
sée, les embarras, l'impuissance et l'humi-
liation de l'Angleterre. Nous avons dit déjà
que le langage et l'attitude de quelques
unes de ces feuille?, depuis le début de la
crise orientale, étaient un sujet incessant
de surprise pour tous les esprits éclairés.
On est émerveillé de voir jusqu'à quel
point le sens des véritables intérêts, de
la position, de la dignité et de l'avenir de
leur propre pays semble leur faire défaut.
En voici un nouvel échantillon, et des
plus remarquables. Après avoir caracté-
risé à son point de vue la discussion de
l'Adresse au Parlement anglais, la F~Më
de Vienne tient le langage suivant, que
nous traduisons mot pour mot
« Il n'y a plus d'Europe 1 vont s'écrier, ef-
frayés, les amis de la Turquie et des anciennes
traditions diplomatiques. Eti eHet, une Eu-
rope dans le sens où le monde a été régi jadis,
sans égard pour les peuples et l'esprit vivant
qui les anime; une Europe dont on disposait
dans des Congrès et des documens secrets,
d'après des considérations diplomatiques et
dynastiques; une telle Europe n'existe plus.
A la place de ces fictions, de ces traditions à
l'aide desquelles on s'eSbrcait, jusqu'ici de
soutenir artiScieltementle soi-disant équilibre
européen, on voit aujourd'hui apparaître une
reconnaissance claire et nette des inté-
rêts particuliers do chaque Etat, Une appré-
ciation exacte de la valeur propre de chaque
nation, une déter!x.ination précise de la
gea quelques phrases. « On nous chanta
de Saint-Germain, dit M. Niaudet-Bre-
guet (4), ~M e~M*~ ~?6, etmoi.jecriai
une série de bravos qui furent reçus avec
joie. ') L'essai fut recommencé avec le
même succès quelques jours après entre
Pàris et Mantes, distance HO kilomètres.
En Allemagne, on a fait des expériences
semblables, à des distances à peu près du
même ordre. En Angleterre, on a expéri-
menté sur des distances beaucoup plus
considérables. On a placé des téléphones
aux extrémités du câble sous-marin d'An-
gleterre à Jersey. Cet essai est très inté-
ressant, non pas seulement à. cause de la
distance franchie, mais surtout à cause
des conditions particulières de l'expé-
rience. On craignait que les fils sous-
marins ne pussent transmettre nette-
ment les vibrations téléphoniques. M.BeIl
a affirmé, depuis cette tentative, qu'il avait
eu l'occasion de transmettre la parole en
Amérique sur une ligne de 415 kilomè-
tres de longueur.
Si l'on remarque que le son ne franchit
par seconde qu'une distance de 333 mè-
tres, tandis que le courant électrique par-
courant un fil télégraphique aérien pro-
gresse avec une vitesse de 40,000 kilo-
mètres par seconde, on voit quel avantage
présente sur les anciens téléphones le
téléphone électrique. M. Bell a vraiment
donné des ailes à la parole humaine.
Les courans électriques engendrés par
le téléphone sont les plus faibles qui aient
encore été utilisés. On sait que lorsqu'un
courant passe dans un fil, s'il se trouve
dans le voisinage un autre fil télégraphi-
que, le premier courant crée dans le se-
cond fil un autre courant instantané. Il
résulte de ce phénomène bien connu que
lorsqu'on se sert d'un fil de ligne télégra-
phique pour parler avec le téléphone, les
courans transmis par les 61s voisins re-
(4) Note lue a ta Socioté dos ingénieurs civils
de France.
sphère de puissance de chacune, sphère né-
cessaire pour te développement naturel d'or-
ganismes politiques indépendans. C'est
dans )a. question d'Orient qu'apparaît pour la
première fois cette nouvelle Europe avee'pa a
nouveUe raison d'Etat et sa spécification non
équivoque des intérêts particuliers. Dans
l'ancienne Europe, une telle entente sur les
limites des intérêts particuiisM des Etats
n'aurait pas été possible. Dans l'Europe nou-
velle, cette entente s'est montrée cqpime une
nécessité et un bienfait pour localiser la
guerre et arrêter l'extension du conflit, etc.
On reste ébahi en trouvant une pareille
déclaration de principes dans une feuille
autrichienne; On croirait lire une satire.
Eh quoi! l'existence même de l'Autriche,
sur quel fondement repose-t-elle, sinon
sur ces traditions, ces arrangemens di-
plomatiques, ces intérêts dynastiques, cet
ancien droit européen, ces uctions eu-
ropéennes dont la jP~'cMc se moque d'un
ccour si franchi de scrupules et d'un esprit
ai dégagé de prévoyance? A quoi la mo-
Barohie des Habsbourg, avec son orga-
m~me complexe et hétérogène, doit-elle
d'avoir pu subsister jusqu'ici, malgré tant
d'orages, tant de catastrophes, si ce n'est
à cette nécessité d'un équilibre européen
que persifle la feuille -viennoise ? Où est
donc la nation autrichienne, pour qu'on
l'estime à sa propre valeur, sans aucun
préjugé diplomatique ? On n'a connu jus-
qu'ici que la maison d'Autriche, que la
monarchie des Habsbourg. Et d'où vient le
danger qui menace dans l'avenir cette
monarchie séculaire, si ce n'est de ce droit
nouveau, de ces théories soi-disant nationa-
les si imprudemment prônées par la~'e-y-M?
Que ce journal demande donc un peu aux
apôtres de ce nouvel Evangile; qu'il de-
mande aux adeptes du panslavisme, du
pangermanisme, du panroumanisme et du
paaserbisme, ce qu'ils pensent de l'exi-
stence de l'Autriche. Us lui répondront
unanimement que c'est, tout aussi bien
que l'existence de la Turquie, une mon-
struosité, un fait contre nature, un attentat
permanent contre les droits sacrés des
nationalités et des races. Nous ne tarde-
rons pas à voir si l'Autriche se trouve
bien de cette nouveUe Europe dont l'au-
rore est saluée par la Presse avec une
enthousiasme naïf. Mais, sans être un
prophète de malheur, il est permis de
craindre que le drame qui se joue en
ce moment en Turquie ne soit que la ré-
pétition générale et la préparation de ce-
lui que nous verrons représenter dans
quelques années en Autriche.
BOURSE DE PARIS
CMtmre te 22 te 23 tZ&MMe. Btttwxe
t0/
Comptant. 72';s. ?2UO.IS.
Fin cour. 728;i. ':29712 .Hl;2
A t/]B 0/0
Comptantl032;i.t037S.M.
ttoe
ComptanttO!) S.93].25.
Fmcour.~091S.l0925.10.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. 109fr.30,2tl/.i.
30/0. '73fr.?2fr. 921/2, 93.
ItaHen. T~fr. 90, 821/2.
H 0/0 turc. 9fr.l!),20.
Florins (or). 64~8.
Hongrois 6 0/0. 78.
Russe. 833/8,1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. ,1S6 fr. 25, 1S7 f)'. 50.
tentissent sur le fil téléphonique chaque
fois qu'on envoie un télégramme, à cha-
que ouverture ou rupture de courant, le
fil téléphonique est impressionné, et le té-
léphone perçoit ces mouvemens insolites.
On peut reconnaître à ces bruits le genre
d'appareil qui sert a. envoyer la dépê-
che quand un appareil Morse fonc-
tionne, le téléphone reproduit par des
bruits plus ou moins courts ou longs toute
la correspondance. Comme un auditeur
indiscret, il peut entendre le télégramme
transmis sur le ul voisin. Dans les expé-
riences poursuivies à l'administration des
tignes télégraphiques par un savant très
expérimenté en électricité, M. Bontemps,
on distinguait jusqu'aux envois de cou-
rans des pendules électriques qui don-
nent l'heure dans la ville, et dont les fils
côtoyaient sur une certaine longueur le fil I
du téléphone. Si l'on se trouve dans le
voisinage de plusieurs fils, le bruit de-
vient confus. M. Preece, électricien de
l'administration anglaise des télégraphes
de l'Etat, compare le bruit perçu dans ce
cas par le téléphone au tapage que fait la
grêle.en frappant les carreaux. Ce qui est
essentiel à dire, c'est que ce bruit, malgré
la faiblesse des courans téléphoniques,
n'empêche pas de distinguer les paroles
transmises.
Nous manions nous-mêmes le télé-
phone depuis quelque temps, et nous
ne pouvons nous dissimuler qu'il faut
encore un certain apprentissage pour
bien percevoir la voix. Il est néces-
saire d'articuler nettement et d'ha-
bituer l'oreille au timbre un peu nasil-
lard que produit la transmission sonore
par l'intermédiaire d'une membrane mé-
tallique. On perçoit beaucoup mieux en
plaçant un cornet près de chaque oreille.
Certains sons s'entendent avec une net-
teté extraordinaire d'autres sont beau-
coup plus sourds. Quoi qu'il en soit, l'ap-
pareil, déjà très pratique dans son état
actuel, gagnerait évidemment s'il pouvait
Les conditions de paix de la Russie ne sont
pas encore connues. Nous apprenons que les
représentans de la Russie à l'étranger ont
simplement communiqué aux cabinets des
indications générales, desquelles il résulte
que la Russie n'aurait pas l'intention d'aller
signer la paix à Constantinople. Cette puis-
sance se rend compte des inconvéniens
qu'entraînerait la satisfaction d'un tel désir;
la marche en avant de ses troupes aurait pour
objet d'exercer une pression sur la Porte.
Dès que les préliminaires de paix seront
acceptés, l'armistice sera conclu et les pré-
liminaires seront alors communiqués aux
puissances.
T~MgrapMe ptfïv~e.
(Service télégraphique de l'agence Haras.)
La vante
« Vienne, le 22 janvier.
Le comte Andrassy a été très satisfait des ex-
plications de M. de Novikoff. Il a confiance que ia
situation s'éclaircira en ce sens que la Russie
sera reconnue comme l'unique exécutrice du pro-
tocole de Londres.
& On ne sait rien des intentions du comman-
dant en chef de l'armée russe relativement a
l'occupation de Constantinople. »
Berlin, le 23 janvier.
La C'
de conclure un armistice donne lieu d'espérer que
la paix sera probablement signée prochainement.
La feuille semi-officielie ajoute que les condi-
tions de la paix définitive ne seront pas ûxëes, il
est vrai, par les seuls belligérans, et que la so-
lution d'une partie des questions pendantes ne
pourra pas avoir lieu sans l'assentiment et la co-
opération des puissances européennes, mais que
les relations qui ont existé jusqu'à présent entre
ies puissances donnent tout lieu de penser que
l'on parviendra, même dans cette phase décisive
des complications orientales, à résoudre la ques-
tion sans troubler aucunement la paix. La
Co~MpoMcf
la modération de l'empereur de Russie, par son
alliance intime et pleine de confiance avec les
puissances voisines, et par l'amour de l'Angleterre
pour la paix, lequel s'est encore manifesté ces
jours derniers.
Vienne, le 23 janvier.
La résistance du cabinet de Vienne à une paix
séparée semble avoir diminué depuis les derniè-
res déclarations de M. de Novikoff, ambassadeur
de Russie, déclarations qui garantissent les in-
térêts autrichiens et offrent même comme gage
des annexions qui du reste ont été repoussées.
Le comte Andrassy cherche actuellement, avec
Saint-Pétersbourg. le moyen de respecter tous
les intérêts européens dans toutes les éventua-
lités, et il semble travailler à gagner le cabinet
de Londres à ses propres vues.
Vienne, le 23 janvier.
On assure que le comte Andrassy différera de
quelques jours sa réponse aux ouvertures de
M. de Novikoff, ambassadeur de Russie, pour se
donner le temps de connaître la décision de l'An-
gleterre et de pressentir sur ce sujet les divers
cabinets de l'Europe.
On croit encore que le cabinet do Vienne ne
discutera les conditions de la Russie qu'en com-
mun avec les puissances garantes. H y aurait
donc un Congrès ou une Conférence.
La diplomatie étrangère se montre très affai-
rée, ce qui fait penser que le cabinet lui a fait
des communications.
Cologne, le 23 janvier.
On télégraphie le 23 janvier, de Londres, à la
«Une députation de 40 membres de la majorité
du Parlement a fait hier une visite privée
au chancelier de l'Echiquier et l'a questionné
sur la politique du gouvernement. Le chancelier
de l'Echiquier aurait répondu que le gouverne-
ment était fermement résolu a maintenir d'une
façon inébranlable la ligne d'intérêts indiquée
par MM. Cross et Derby, etàne pas en retrancher
un iota. Il aurait ajouté que, si aucun change-
ment ne se produisait, une demande de crédit
serait nécessaire, x-
Athènes, le 23 janvier.
Le nouveau ministère est ainsi constitué
MM. Coumoundouros président du conseil
intérieur;
Detyanni, affaires étrangères, cultes
Bombui. marine;
Papamichalopoulo, finances, justice;
Soteros-Petmeza, guerre.
transmettre le son avec plus d'intensité.
I! faudrait, pour bien faire, que plusieurs
personnes pussent entendre la conversa-
tion transmise, sans qu'il fût besoin d'ap-
pliquer l'oreille au cornet.
Les premières tentatives poursuivies
dans cette voie font espérer qu'on y par-
viendra. M. Trouvé a eu l'ingénieuse idée
de multiplier l'en'et de la voix en multi-
pliant les membranes vibrantes et les
bobines inductrices. Dans son cornet té-
léphonique, il n'y a plus seulement une
membrane vibrante, mais trois membra-
nes placées en regard, soit en quelque
sorte trois téléphones enfermés dans un
seul. La force motrice est triplée, et l'in-
tensité sonore au cornet d'arrivée, très
notablement amplifiée. Avec ce téléphone
modifié, on perçoit très bien tous les sons.
M. Edyson a eu recours, en Amérique,.
à un autre artifice qui réussit fort bien.
Le courant électrique d'induction engen-
dré par la membrane vibrante dans les fils
de la bobine est très faible, comme nous
l'avons dit les vibrations de la membrane à
l'arrivée sont donc forcément très faibles.
M. Edyson a eu l'idée de remplacer ces
faibles courans par l'électricité d'une pile
électrique ordinaire. L'appareil transmet-
teur est différent ici de l'appareil récep-
teur. Il consiste en une simple rondelle
en fer-blanc sur laquelle appuie un
morceau de plombagine. Un pôle de la
pile est relié au morceau de plombagine,
l'autre pôle à la rondelle vibrante, et les
fils s'en vont ensuite se souder, à la sta-
tion d'arrivée, aux fils de la bobine d'un
téléphone ordinaire. Un courant électri-
que peut passer ainsi sans cesse de la
station de départ à la station d'arrivée,
comme dans la télégraphie ordinaire. Or,
quand on vient à parler tout bonne-
ment dans le voisinage de la mem-
brane métallique, les vibrations obli-
gent la membrane à s'appuyer plus
ou moins, selon leur degré d'ampli-
tude, sur le morceau de plombagine. Le
Le programme de M. de Freycinet, mi- `
nistre des travaux publics, sur les entre-
prises de chemins de fer, de canalisation, s
de ports à exécuter dans les dix prochai-
nes années, a fait une forte impression
sur l'opinion publique. Il a rencontré de ·
nombreux et zélés approbateurs; il a sou-
levé, d'autre part, de vives critiques. Les.
esprits qui se disent prudehs se sont
alarmés une foule de questions ont i
surgi tout a coup. Il s'agit d'une dépense
de 4 à 5 milliards c'est à peu près juste
le chiffre de notre indemnité de guerre. a
Comment se les procurera-t-on? '? Les
émissions de rentes perpétuelles vont-el-
les renaître? Va-t-on revoir les grands
emprunts de 1871 et de 1872? Ne va-t-il
pas falloir augmenter les impôts? Tout au
moins, les dégrèvemens depuis si long-
temps promis ne seront-ils pas indéfi-
ment ajournés? De si grosses sommes en-
fin seront-elles utilement employées à des
chemins de fer secondaires, traversant
souvent des pays de médiocre production;
à des canaux qui, dans une certaine me-
sure, feront une concurrence aux chemins
de fer; à des ports enfin pour lesquels,
depuis dix ans, on a déjà tait des sacriu-
ces de quelque importance?
Voilà bien les objections que nous en-
tendons parfois autour de nous. On nous
rendra cette justice, que nous ne cher-
chons pas à les affaiblir. Il est tout natu-
rel que certains mots, comme celui de
milliards, aient conservé un prestige qui
éblouit et qui parfois déconcerte l'esprit.
Quoique nous soyons bien loin du temps
où le mot de milliard a fait pratique-
ment son entrée dans notre organisa-
tion financière, quoique notre budget
monte actuellement à 3 milliards envi-
ron, on ne peut parler d'une dépense ex-
traordinaire de 4 milliards de francs,
échelonnée sur une dizaine d'années, sans
soulever des scrupules ou des inquiétudes
dans beaucoup d'intelligences. Il y a bien
longtemps c'était sous le règne de
Louis-Philippe–M. Thiers critiquait la
[< folie des grands travaux publics. H Les
projets de M. de Frcycinet ne seraient-ils
pas empreints de cette folie ou, du moins,
d'une notable exagération ? C'est ce qu'il
importe d'examiner.
Nous ne dissimulons pas, dès l'abord,
que nous sommes partisans de ces pro-
jets. Bien avant qu'Us fussent connus,
nous avions réclamé à diverses reprises,
et dans des circonstances récentes, que
l'Etat consacr&t 3 ou i milliards'de francs
à des travaux de chemins de fer, de cana-
lisation, de ports, et nous ajoutions même
en subventions aux chemins vicinaux. Kn
faisant ces propositions, on ne se rend
pas coupable de témérité ni de légèreté.
on fait seulement preuve de prévoyance et
d'une véritable connaissance de nos res-
sources financières.
Deux circonstances ont contribué à éga-
rer dans une certaine mesure l'opinion
sur la véritable portée et sur les moyens
d'exécution du plan de M. de Freyci-
net. La première de ces circonstances,
c'est que M. le ministre des travaux pu-
blics a présenté des chiffres d'ensemble
pour une période de dix ans, au lieu d'of-
frir des chiffres de détail pour un seul
exercice. Naturellement. les chiffres d'en-
semble sont infiniment plus gros, et, ,v
comme beaucoup d'hommes ne sont
contact plus ou moins prononcé de lu
plombagine sur la plaque métallique
change la résistance du circuit au pas-
sage du courant; ces variations se trans-
mettent par les fils à la rondelle vibrante
du téléphone de la station d'arrivée et.
engendrent les sons.
Ainsi, au départ, pas de cornet acous- 4
tique, une plaque devant laquelle on
parle. A l'arrivée, un téléphone or-
dinaire, dans lequel seulement la tige
d'acier aimantée est remplacée par
une tige de fer doux. Le fer doux s'ai-
mante et se désaimante quand les courans
de la pile pénètrent dans la bobine (5) de
la tige de fer, et les attractions font en-
trer la rondelle en vibration. On peut
donner de l'énergie au courant électrique,
puisqu'on est maître de sa production, et,
par suite, accentuer l'impression sonore~ r
La simplicité rudimentairedu téléphone
disparaît ici; ce n'est plus le petit appa-
reil se sufSsant à lui-même que nous con-
naissons. Il faut une pile électrique, ac-
cessoire peu commode pour les usages
du public; seulement il est clair que,
pour les correspondances télégraphiques
suivies, cette modification du téléphone
n'a rien de compliqué et constitue un
perfectionnement.
M. Pollard, ingénieur de la marine à
Cherbourg, qui avait déjà lui-même con-
struit un téléphone Bel! sur les dessins
publiés par le /S'e~~e vient
d'essayer aussi le système Edyson. lia
seulement remplacé le morceau de plom-
bagine par un crayon appuyant sur la
membrane vibrante. M. Salet, à son tour,
a remplacé le crayon de M. Pollard par du
graphite ou du charbon de cornue à gaz
avec large contact. Lgs variations d'in-
tensité du courant sont ainsi, paraît-il,
encore exagérées.
M. Pollard s'est servi de dix élémens Lé-
(a) G~est !e principe du télégraphe électrique
ordinaire.
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