Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-22
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Description : 22 janvier 1878 22 janvier 1878
Description : 1878/01/22. 1878/01/22.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
̃̃̃-̃ IÂBD! 22 JANVIER
1 i*I?L ̃ ̃•-
-'ON S'ABOTNE
rao des Prêtres-Saint-Germain-rAuxerrois, 17..
PRÏX. ISE 1/ ABONNEMENT
Un an. Six mois. Trois molli
Départemens- 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Paris 72 fr. 36 fr. 18 fr.
Les abonnemeiis partent des 1« et 16 dt
chaque mois.
Par?a, an numéro. S© ecrat.
Kepiu-Semee», uq aasiséro, S 5 ccbbI.
Ih ï^ondon, apply to Cowle and C°, foreien
cpvspapers oflîce, n. Gresliam street, G. P. O.;
Hffl. Kellzy, Bavîes et G', 1. Finch lane Cornhill,
E. G., London; mm. W.-H. Smith et Son,
1S6, Strand, W. C., London.
A Bruxelles, à VOfile» dt pvbliciU, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des eare» de cnernins de fer belces»
À Talparaiso (Cliili), chez M. Orestes L. Tornero.
--II4RDI 22.JANVIEB
-r mi. ̃̃-••̃̃̃ ;̃•/•;
01 S'AfiONNB ̃ '̃
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
«E Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,]
en Chine et au Japon,
*u moyen d'une valeur payable à Paris ou ds
mandats-poste, soit internationaux, soit français;
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pa? l'envoi d'un8 valeur payable à Paris..
Les annonces sont reçues :•
CfeM Srsa. Faochey, Lafflte et CS
8, placide" la Bourse,
«t an bureau du tournai,
eljos doivent toujours être agréées par la rédaction,
^u5*ucS^3 ̃pSu939v HhQesk BCbSBit^B bwmmh ^b^hhh ̃ ^BBBHBi I ^hhBBhb aHlDGSI vRh^BI flr^^fliHl ^BhBHh ^1 ̃ ^BIBl V ^h^B^SB bauv tE^fl^GESB W JB^ 'ICfflK wGSsS^k tjsS&îS^k ^i bBBBBE ^h B&B^^& S
POLITIQUES ET"I~ITT~~III~6~S
.̃•̃̃̃̃̃paris
LUXDI 2î JANVIER ̃
On a remarqué dans le discours de la
reine d'Angleterre le double motif donné
aux mesures de prudence que le gou-
vernement craint d'être obligé de pren-
dre d'abord l'ignorance où l'on est encore
des conditions que la Russie mettra à
Farmislice et à la paix, ensuite les évé-
jiemens imprévus qui peuvent se produire.
Deux points mystérieux que l'avenir
éclàircira. Sur les conditions russes, au-
cune explication ne pouvait être deman-
dée au gouvernement, puisqu'il avouait
sa parfaite ignorance mais on pouvait lui
ca demander sur les « événemens impré-
vus », puisqu'il semblait les prévoir.
3)e quels événemens a-t-il voulu -par-
ler ? Lord Hartington a interrogé les
ministres ils n'ont pas répondu;
;?vaient-ils besoin de répondre? Tout le
monde n'a-t-il pas compris qu'il s'agissait
d'une marche des Russes sur Constanti-
nople. Depuis l'abandon d'Andrinople par
les Turcs et son occupation par les Rus-
ses, le danger se présente comme immi-
nent. Nous voulons espérer qu'il ne se
réalisera pas, et que les Russes s'arrête-
ront en un si beau chemin mais s'ils
r.e s'arrêtent pas, s'ils poursuivent
leur marche en avant, une nouvelle
• iuestion se pose, qui est de savoir si
l'Angleterre est encore à temps de les
en empêcher. L'occupation d'Andrinople a
cjrtainement produit chez nos voisins une
vive émotion, et le Standard s'en fait l'in-
lerprète lorsqu'il écrit « Si un seul ré-
giment russe quitte Andrinople pour se
"rapprocher de Constantinople, à ce mo-
ment les mesures de précaution devien-
dront pour nous un besoin impérieux. »
llien ne sert de courir, dit un de nos pro-
verbes calculons à quelle distance in-
égale les Anglais et les Russes se trouvent
du point à atteindre. Les Russes, à An-
«lrinople, sont à six ou sept jours de
marche de Gallipoli où ils peuvent
Intercepter l'entrée de la mer de Mar-
mara, et à dix jours de marche à peu
près de Constantinople même. A Galli-
poli, les Turcs ne peuvent opposer aucune
résistance sérieuse i,ls ne s'étaient pas
attendus à la marche précipitée qu'ont
prisé subitement les opérations militaires
Si la Porte a compté pendant ces derniers
jours sur l'armée de Suleiman Pacha, cette
illusion est maintenant dissipée. L'armée
de Suleiman devait se porter sur Andri-
nople elle n'y est pas arrivée et
bien qu'on n'en ait pas de nouvelles
certaines, tout porte à croire qu'elle a
été, refoulée vers le Sud-Ouest quelques
dépêches annoncent son apparition à
Salonique. Cette armée devait se ren-
} >rcer des troupes qui ont succombé à.
S îhipka, et enfin d'une seconde armée
I lissée inutilement dans le quadrilatèie,
t dont le transport par mer avait été'
commencé. Ainsi, les Turcs ne peu-
vent plus aujourd'hui couvrir Galli-
voli. Pour ce qui est de Constantino-
vie, la ligne de fortifications qui le pro-
i ége du côté de la terre est si étendue que,
d'après l'estimation commune, il faudrait
au moins 90,000 hommes pour l'occuper
efficacement. Les Turcs sont bien loin de
• disposer de forces aussi considérables.
Ds plus, ils manquent d'artillerie. Leur,
jtitillerie de position avait été placée à;
Audrinople, et ils n'ont pas pu l'emporter.
II est donc clair que les Russes se-;
ront, s'ils le veulent, dans six jours à'
«'.alli'poli, et à la fin du mois à Constanti-:
nople.
Où sont les Anglais? Quel sera leur:
jtoint de départ s'ils jugent à propes
«]'! se mettre en mouvement? Les Au-
-lais sont à Malte, c'est-à-dire beaucoup
T'ius loin du but que les Russes. Combien;
s-.nt-ils ? On assure qu'ils ont à Malte;
T à 8,000 hommes de garnison, et que'
1 ur flotte peut avoir à bord une dizaine.
de canonniers. Il est inutile de faire re-
marquer la disproportion où se trouve
l' Angleterre à l'égard de la Russie, soit à
«• .use de son infériorité numérique, soit à
« ause du plus long intervalle qu'elle au-
y-xii à parcourir. Il est plus inutile encore
do tirer la conclusion de ces faits.
Reste à savoir si les Russes voudront;
aUer à Constantinople. La Porte a de-"
mandé la paix; elle acceptera à Andri-'
rople toutes les conditions qu'on lui im-
posera pourguoi donc les Russes
i aient-ils plus loin? N'ont-ils pas réa-
lisé tout le programme de là guerre
{ju'ils ont entreprise? Soit mais il faut
compter avec les passions humaines,
avec les préjugés nationaux, avec les
1 .ataisies épiques, avec les rêves long-
1,mps caressés de l'imagination slave,
î .'entrée des Allemands à Paris a for-
1, ment frappé l'esprit des Russes, et
ih ne reculent pas devant l'imitation."
Ou raconte, d'ailleurs, que Tempereur
Nicolas a dit autrefois à un jeune di-
plomate Je ne veux pas prendre Constan-
tiuoble et le garder, mais je veux y en-
trer et faire célébrer une messe russe à
S linte-Sophie. Une pareille démonstra-
tion ne serait pas seulement une satisfad-
i ï on vaniteuse.Les Turcs, on l'a dit souvent,
ré sont que campés en Europe; si le Sultan,
vour quelques jours seulement, était forcé
d.> décamper et de se réfugier en Asie, à
Brousse, un pareil événement ne serait
pas sans conséquences pour l'avenir.
Enfin, qui peut savoir ce qui se passerait
dans la ville Sainte lorsque l'armée russe y
pénétrerait, et à quels actes de désespoir
pourrait se porter le fanatisme musul-
man ? Cette fois encore, des « évenemens.
imprévus » risqueraient fort de se pro-
duire, et leur résultat obligerait peut-
êli'e les Russes à faire à Constan-
tinople un plus loiig séjour qu'on no l'ima-
gine. Dire que les Russes iront ou n'iront
pas à Constantinople, et qu'une fois- en-
trés ils sortiraient sans esprit de retour,
serait donc téméraire. Ce qui est certain,
c'est que les Anglais sont dès aujourd'hui
impuissans à les empêcher d'y aller.
L'Autriche seule pourrait encore arrêter
ou plutôt faire rétrograder le flot de l'inva-
sion moscovite mais, en ce qui concerne
l'Autriche, pouvoir et vouloir sont choses
très différentes. En 1853-54, les Autri-
chiens n'ont eu qu'à faire entrer quelques
troupes en Roumanie, et les bataillons
russes ont défilé devant elles et ont re-
passé le Pruth. Ni l'Autriche, ni la Rus-
sie, ni l'Europe ne sont plus ce qu'el-
les étaient alors mais, ce qui est le
plus profondément changé en Autriche,
c'est la politique étrangère et les princi-
pes de sa diplomatie. Il ne faut pas comp-
ter en ce moment sur les audaces
d'autrefois, et nous avons eu raison il y
a quelques jours, lorsqu'on annonçait une
nouvelle attitude de l'Autriche, de nouLS
montrer sceptiques jusqu'à l'incrédu-
lité.
Que disait-on, en effet? On disait que
l'Autriche avait protesté aussi bien à
Saint-Pétersbourg qu'à Constantinople
contre une paix séparée entre la Turquie
et la Russie; qu'elle avait en quelque
sorte défendu aux Turcs de conclure une
pareille paix qu'elle s'entendait avec
l'Angleterre pour une action commune,
enfin qu'elle se dégageait de l'alliance
des trois empires et changeait subite-
ment de front. A toutes ces affirmations,
la presse autrichienne officieuse oppose
autant de rectifications ou de déné-
gations. Il est inexact que l'Autriche
ait protesté contre la paix séparée,
tout aussi bien à Constantinople qu'à
Saint-Pétersbourg elle n'a envoyé, ni ici
ni là, aucune Note équivalant à une pro-
testation elle se gardera bien dit la
Presse, d' « exposer sa peau pour les in-
térêts anglais » elle se complaît plus que
jamais dans l'alliance des trois empereurs
enfin son front immuable n'a pas changé
et ne changera pas d'orientation.
Pour commencer par le correspondant
viennois du Times, qui est en position
d'être bien informé, depuis que l'Autri-
.che a répondu par une fin de non-rece-
voir à la Note turque du 12 décembre elle
n'afait, dit-il, à Constantinople, aucune au-
tre communication. Dans cette réponse, le
cabinet de Vienne disait nettement que sa
position de puissance neutre ne permet-
tait pas à l'Autriche de se porter mé-
diatrice entre les belligérans,, mais qu'elle
réservait, comme garante du traité de Paris,
son droit à participer au règlement final
de la paix, afin de protéger les intérêts
spéciaux de la monarchie austro-hon-
.groise. Le correspondant du Times af-
'firme que l'Autriche n'avait, ces jours der-
niers, aucun motif nouveau de répéter
des réserves déjà faites, qu'une telle con-
duite aurait été une marque d'inquiétude
iet de timidité nerveuses, et que rien dans
(l'attitude calme et sereine du comte An-
drassy ne dénotait de pareils sentimens.
Il est donc porté à croire que la Porte a
abusé du langage de l'Autriche et en a
exagéré les termes dans les dépêches
qu'elle a fait circuler en Europe. Pure
manœuvre d'une diplomatie aux abois!
Les journaux ministériels de Vienne in-
sinuent à peu près 1$ même chose.
On a lu le résumé d'un article du
jFremdenblatt, dans lequel les intentions
de l'Autriche sont assez bien indiquées.
.L'Autriche ne s'oppose pas du tout aux
préliminaires d'une paix séparée elle en-
tend 'seulement que ces préliminaires ne
préjugent pas la paix définitive. Lorsque
îa paix définitive sera conclue, l'Autriche
réclame son droit à être 'entendue sur
toutes les stipulations contraires aux an-
.ciens traités; non pas qu'elle se propose
de défendre ces traités, loin de là mais
elle veut participer aux modifications
qui y seront introduites. La Presse le dit
avec plus de clarté encore. Le règlement
définitif de la question appartient à un
aréopage européen où l'Autriche doit figu-
rer, et^c'esflfi consentement de l'Europe
en général, de l'Autriche en particulier,
qui donnera sa valeur à ce règlement.
Au reste la presse officieuse prend
une peine infinie pour expliquer que ces
réserves ne doivent porter aucun ombrage
à la politique et aux intérêts russes. Le
droit de l'Europe, le droit de l'Autriche, la
Russie ne les a-t-elle pas toujours re-
connus et proclamés ? L'Autriche et la
Russie ont toujours marché et marche-
ront toujours d'accord. Les journaux
de Vienne le déclarent hautement, au mo-
ment même où se réunit le Parlement an-
glais, et afin qu'il n'en ignore.- L'Autriche
a la plus entière confiance dans les inten-
tions de la Russie, et elle s'apprête à s'é-
tonner avec toute l'Europe de la modéra-
tion du czar. Ces déclarations sont ré-
pétées si souvent et si bruyamment,
que l'Autriche a l'air quelquefois de
vouloir les donner comme excuses et
comme passeports à sa politique qu'elle
croit peut-être ambitieuse. Et quelle
est donc, quelle peut être l'ambition
de la politique autrichienne? Le Tag-
ilaùt nous le dit, et voici la grande révé-
lation Depuis le commencement de la
guerre, l'Autriche n'a pas perdu de vue
l'Herzégovine et la Bosnie. Ces deux pro-
vinces n'attirent pas moins l'Autriche
qu'un miroir à facettes n'attire les
alouettes. L'Herzégovine et la Bosnie doi-
vent être le lot de l'Autriche, felix Aus-
tria, conquérante sans bataille. Seule-
ment, cette prétention est difficile à in-
troduire décemment dans un traité, après
une guerre à laquelle on n'a pas pris part.
Il faut trouver un biais ingénieux. L'Autri-
che concède donc qu'il convient de rema-
nier les traités mais elle avoue que, dans
ce remaniement, les intérêts de l'Europe
et les siens peuvent courir quelques ris-
ques. Que l'Europe s'occupe de ses inté-
rêts, l'Autriche songe aux siens. Mais
comment les garantir sans avoir entre
les mains un gage matériel qui pourrait
au besoin servir d'objet de compensation?
Il faut donc, conclut le Tagblatt, occuper
un gage l'Herzégovine et la Bosnie.
Dès lors la question de l'Herzégovine et
de la Bosnie sera naturellement introduite
dans le Congrès futur, et tout sera pour le
mieux. Tel est le dernier mot de la poli-
tique autrichienne nous l'avions déjà
deviné autrefois, et nous le caractérisions
par l'expression pittoresque de M. de
Bismarck politique de pourboire.
En résumé, qui empêcherait les Russes
d'aller à Constantinople? Les Anglais? Il
est trop tard, ils ne le peuvent plus. Les
Autrichiens? Ils le pourraient peut-être,
mais ils veulent faire aussi leur petite
conquête. On le voit, la route est libre, et
nous n'avons, nous aussi, d'autre parti à
prendre que de tout attendre de la modé-
ration dont la Russie doit nous étonner.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 19 le 2t. Daaaie. Batane.
s o/o
Comptant. 73 20 72 80 40
Fin cour. 73 20 72 85 35
4 1/* O/O
Comptant 103 25 103 80 25
5 O/O
Comptant 109 35 109 10 25
Fin cour. 109 32 1 2 109 7 1,2 25
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr.12, 17 1/2.
Italien 72 fr. 80, 90.
5 0/0 turc. 3 fr. 50.
Florins (or/ 641(8. i;,
Russe. 82 7J8, 3/4, 83,
Egyptiennes 6 0/0.. 156 fr. 87.
Hongrois 6 0/0. 78 5/8.
Eatérr~ espagnole.. 12 ië/32,
Nous recevons de notre correspondant de
Londres le télégramme suivant:
« Londres, le 21 janvier.
» "One dépêche de Saint-Pétersbourg dé-
ment formellement la nouvelle répandue par
les journaux, suivant laquelle le graud-duc
Nicolas demanderait le passage des détroits
exclusivement pour les navires russes. »
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Cologne, le 21 janvier.
On télégraphie de Berlin, le 20, à la Gazette de
•Cologne r
« La reine Victoria a adrèssé à l'empereur
Alexandre une lettre autographe dans laquelle elle
le prie de ne plus faire avancer ses troupes afin d'é-
viter un conflit. L'empereur de Russie n'a pas
encore répondu; mais, d'après les opinions expri-
mées par l'ambassade d'Angleterre à Saint-Pé-
tersbourg, la lettre de la reine semble ne pas
avoir été accueillie favorablement.On croit ici que
les Russes continueront d'avancer et que les An-
glais occuperont Constantinople. »
Londres, le 21 janvier.
Le cabinet doit se réunir dans la journée.
Lord Derby va beaucoup mieux; il reprendra
ses fonctions aujourd'hui.
Tous les journaux publient ce matin un élo-
quent appel de Midhat Pacha, adressé à la nation
anglaise pour lui demander des secours en fa-
veur des Turcs fugitifs.
Le Standard publie sur l'occupation d'Andri-
nople par les Russes, un article alarmant dans
lequel on lit
« Si un seul régiment russe quitte Andrinople
pour se rapprocher de Constantinople, à ce moment
les mesures de précaution deviendront pour nous
un devoir impérieux. Par mesures de précaution
p.o us ne parlons pas seulement d'unedemaade d'ar-
gent adressée au Parlement; mais, en même
temps que cette demande serait faite, des ordres
seraient télégraphiés au commandant des forces
navales dans la Méditerranée pour qu'il com-
mence immédiatement l'action. »
Si nous voulions une preuve du progrès
des mœurs démocratiques en Europe,
nous la prendrions dans la parfaite tran-
quillité avec laquelle se célèbre en ce
moment le mariage du jeune roi d'Espa-
gne avec sa cousine, fille de M. le duc de
Montpensier. Les contemporains politi-
ques de l'année 1846 peuvent se rappeler
quelles graves querelles internationales
souleva à cette époque le double mariage
de la reine Isabelle et de l'infante sa
sœur. D'un côté, c'était la restauration
de la Quadruple Alliance de l'autre, c'é-
tait la menace de la maison de France
régnant un jour sur les deux royaumes.
Qu'est-il resté de toute cette efferves-
cence ? Il est permis de dire sans indis-
crétion que le mariage de la reine n'a pas
eu les suites les plus heureuses, et,
d'autre part, la maison sur laquelle
l'Angleterre craignait de voir se ré-
unir deux couronnes n'en a pas même
gardé une. Cotte affaire si péniblement
conduite n'a fait que nous attirer la
malveillance de l'Angleterre et n'a pas
augmenté notre influence en Espagne.
C'est qu'à mesure que l'opinion publique
prend la place des gouvernemens arbi-
traires, et l'intérêt des peuples celle des
familles, les alliances princièfes ont sin-
gulièrement diminué d'importance. Si
nous n'avions pas soulevé une absurde
chicane à propos du prince de Hohen-
zollern, et si nous l'avions tranquillement
laissé s'asseoir sur ce trône d'Espagne
qui a la propriété d'être trop chaud pour
des étrangers, il aurait déjà eu le sort de
ce pauvre roi Amédée; et, si nous rappe-
lons ce fait, c'est parce qu'il est question
aujourd'hui encore du mariage d'un Ho-
henzollern, le même ou un autre, avec
l'infante, sœur aînée du roi, et veuve du
comte de Girgenti.
En attendant, le mariage du roi Al-
phonse .avec la princesse Mercédès se fait
au milieu de réjouissances générales et
des complimens de toutes les puissances
étrangères. Conformément à la Constitu-
tion, le contrat a été communiqué aux
deux Chambres, et ici nous devons avouer
que nous ne comprenons rien à la Consti-
tution espagnole telle qu'elle a été définie
dans la discussion. L'Espagne partage
avec nous le bonheur d'avoir passé par
un nombre considérable de Constitutions.
Celle de 1837, entre autres, stipulait que
la reine ne pouvait se marier sans le
consentement des Cortès celle de 184o a
stipula seulement que la reine ou le roi
devaient donner avis aux Chambres de
leur résolution. C'est à cette dernière for-
malité que l'article constitutionnel a été
réduit par le premier ministre, M. Cano-
vas, et alors on se demande à quoi ser-
vait la discussion, à quoi servait le
vote. Le vote a été unanime au Sénat,
unanime moins quatre voix à la Cham-
bre des Députés; mais on n'a pas pu
éviter dans la discussion quelques in-
cidens désagréables. Par une coïncidence
assez curieuse, dans ce pays fécond en
Pavias, il s'en est trouvé deux pour atta-
quer le mariage au Sénat, le général
Pavia, celui qui commandait à Alcolea, en
1868, les dernières troupes de la reine Isa-
belle, et qui fut battu par les montpensié-
ristes et, à la Chambre des Députés, l'autre
général Pavia, celui qui envahit à main
armée la Chambre républicaine et radicale
en 1873. Mais l'événement de la discus-
sion a été le discours d'un des plus an-
ciens chefs réactionnaires du pays,
M. Moyano, qui, dans celte occasion, s'est
fait l'écho des récriminations de la reine
Isabelle contre le duc de Montpensier.
Dans d'autres circonstances, cette sortie
aurait pu produire un certain effet; mais,
malheureusement pour elle, la reine Isa-
belle a pris soin de s'aliéner toutes les
sympathies et de la nation espagnole et
de sa propre famille par des excentricités
toutes récentes qui lui interdisent d'as-
sister au mariage de son fils, et même de
rentrer en Espagne.
M. Moyano n'a point voulu mettre en
scène la personne de la jeune princesse;
car, a-t-il dit avec une galanterie toute
castillane, « on ne discute pas les anges »];
mais il a soutenu la vieille thèse que les
rois n'étaient pas libres de se marier
comme de simples citoyens, et qu'ils ap-
partenaient d'abord à la nation. Or, ce
progrès des mœurs publiques que nous
constations est précisément fait pour ren-
dre aux rois leur liberté aussi bien qu'aux
peuples. Même dans le pays d'IIernani,
le roi peut choisir la compagne de sa
vie sans être obligé de dire comme Char-
les-Quint
Eteins-toi, cœur Jeune et plein de flamme
Laisse régner l'esprit que toujours tu troublas.
Tes amours désormais, tes maîtresses, hélas
C'est l'Allemagne, c'est la Flandre, c'est l'Espagne.
L'empereur est pareil à l'aigle, sa compagne,
A la place du cœur il n'a qu'un écusson.
C'est pourquoi il faut féliciter le jeune
roi Alphonse d'avoir pu faire un mariage
d'inclination comme un simple mortel, et
épouser un ange qui a aussi l'avantage
terrestre d'être sa cousine et d'avoir été
choisie librement par lui.
JOHN Lemoinne.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« Pendant que l'on vote, pour commencer
la séance, une ouverture de crédits supplé-
mentaires sur les exercices 1876 et 1877, qui
ne sont pas, bien entendu, ceux dont M. Cail-
laux a demandé la régularisation à la fin de
son ministère, la droite s'occupe beaucoup
moins du scrutin nécessaire à tout vote
de crédit que des combinaisons que n'a
cessé encore de lui inspirer le regret
d'avoir perdu M. de la Rochefoucauld-Bisac-
cia. Elle s'agite et bourdonne comme un es-
saim d'abeilles. M. de Baudry-d'Asson, M. de
Mun, M. Baragnon, qui ne paraissaient plus
depuis quelque temps, circulent de groupe
en groupe. La gauche et le centre ont l'air
d'ignorer qu'il se fait tant de bruit et se dé-
pense tant de mouvement dans la salle. Ils
attendent tranquillement que leurs voisins
leur divulguent le secret, dureste déjà connu,
de cette agitation si vive.
» Le silence soudain s'établit, et M. l'amiral
Touchard monte à la tribune. Il vient, au nom
de M. de Durfort de Civrac, de M. Jolibois et
au sien, proposer une modification aux arti-
cles du règlement de la Chambre relatifs à la
vérification des pouvoirs, lire l'exposé des
motifs de cette proposition et réclamer l'ur-
gence de la discussion. Dès les premières
phrases, il est impossible de ne pas éprouver
le regret que M. l'amiral Touchard se soit
chargé de ce rôle. -Le centre gauche a été le
premier à en exprimer son étonnement.
» M. l'amiral Toucharl est le chef ou l'un
'des chefs de cette fraction de la Chambre
qui a réclamé plus spécialement pour elle
l'épithôte do « constitutionnelle. » Les mem-
bres de cette espèce de centre droit qui siège
à droite semblaient s'être attribué en même
temps la mission d'agir comme des modéra-
teurs auprès des diverses fractions de la droite
pure. Comment se fait-il que le plus en vue
d'entre eux ait accepté de lire une sorte de
Manifeste où parlent les passions qui n'ont
pas encore cessé d'animer les partis vaincus
aux journées mémorables du 14 octobre, du
̃i novembre 1877 et du 6 janvier 1878?
» L'honorable M. Grévy a été obligé, à trois
et quatre reprises, d'en interrompre la lecture,
pour faire remarquer à M. Touchard à quel
point le langage dont il avait pris la respon-
sabilité première était peu d'accord avec le
respect dû à la Chambre, à ses décisions, aux
lois du pays, et même aux convenances. Les
bonapartistes, ravis d'avoir enfin à pousser au
feu, en avant de leurs lignes, un orléaniste
d'origine, de relations, et probablement d'o-
pinions, applaudissaient au contraire les mots
les plus audacieux, ceux que seul M. Jolibois
aurait dû prendre la charge de prononcer. On
applaudissait fort peu parmi les légitimistes,
'et on n'applaudissait pas du tout sur la li-
sière de la droite qui confine aux centres.
» Que veut eufin la conjuration dont M. l'a-
miral Touchard s'est fait le porte-parole? Que
le règlement soit modifié Aïe et mine, parce
que M. de la Rochefoucauld-Bisaccia n'a plus
l'honneur d'être député, et que tout à coup
la CHambre décide qu'elle achèvera la vérifi-
cation des pouvoirs en vertu de dispositions
toutes différentes de celles qui ont présidé
aux validations ou aux invalidations déjà
passées à l'état de fait accompli?
» L'impossibilité d'une telle détermination,
son illégalité, son injustice même auraient dû
frapper les esprits vraiment modérés que la
droite possède encore; mais, hélas on avait
fait tomber M. Touchard et ses amis
dans un beau piège Il ne s'agissait que de
troubler par une nouvelle série de scènes de
violence la tranquillité que la Chambre met-
tait à vivre depuis l'ouverture de la session
nouvelle. Le départ de M. de la Rochefou-
cauld n'est lui-même que le prétexte de la
prise d'armes; elle était décidée pour le pre-
mier jour qui s'y trouverait propice. On a été
enchanté seulement que M. l'amiral Touchard
voulût bien prendre la peine, pour ses dé-
buts, d'entrer dans la manifestation, et même
de s'y conduire en protagoniste.
» M. Gambetta avait certainement, en pro-
posant la question préalable, l'occasion d'une
de ces harangues où il excelle, mélange heu-
reux de raison, d'ironie et d'éloquence mais
le parti était pris de ne lui rien laisser
dire; de le harceler, comme un lion traqué
dans les fourrés, de tant de cris et de tant
d'injures, qu'il en rugirait de colère à la
fin et s'écarterait du chemin qu'il vou-
lait suivre. Son discours n'est donc pas
un discours; c'est un long cri d'indigna-
tion, où brillent des vérités que toutes
les gauches ont plus d'une fois saluées de
leurs acclamations. On essaie en vain, dit-il
en somme, de tromper l'opinion publique en
France et hors de Franco. L'opinion sait à
quoi s'en tenir. Elle n'eût pas trop montré
d'étonnement si la Chambre, si la majorité
victorieuse après tant d'épreuves, après tant
d'injures et d'injustices, avait, par principe,
décrété l'annulation de toutes les élections is-
sues des complots et des violences de l'arbi-
traire. La Chambre a eu tort peut-être, mais
elle n'a pas voulu abuser, ni même user de la
victoire. On évoque des fantômes l On la
compare aux plus terribles des Assemblées
qui aient régné dans notre histoire révolu-
tionnaire mais cet appareil d'évocations
n'est qu'un jeu qu'on n'oserait pas jouer si la
majorité n'était pas, au contraire, une majo-
rité modérée et indulgente.
» Ce n'est pas M. l'amiral Touchard, ce
n'est pas M. de Durfort de Civrac, ce n'est pas
M. Jolibois qui va répondre c'est M. Paul de
Cassagnac, définitivement devenu le grand
homme de son parti. M. Paul de Cassagnac,
complétant donc M. Touchard, a demandé
pourquoi la Chambre refuserait de dis-
cuter a la question théorique » de la véri-
fication des pouvoirs, d'en « causer. » II l'a
demandé, ou plutôt voulait le demander,
dit-il; mais il ne peut pas ne point se jeter
encore une fois dans la mêlée des partis, puis-
qu'elle recommence. La Chambre ne veut pas
discuter; qu'elle se batte! il n'y a pas de
milieu.
» Le combat tel que M. de Cassagnac le
pratique à la Chambre, c'est un assaut d'ou-
trages, et la république l'a subi encore une
fois, avec autant de redites que de variantes.
M. l'amiral Touchard n'avait pas encore pu
apprécier le mérite spécial des joutes oratoi-
res de son auxiliaire il n'a plus rien à en
apprendre; il aura même eu le plaisir, si
c'en est un pour lui, d'entendre les bonapar-
tistes dire qu'ils ne se repentent pas d'avoir
fait des coups d'Etat et qu'ils comptent bien
« en faire encore », sûrs qu'ils sont d'obtenir
toujours « l'absolution de la nation. »
» Nous négligeons les épisodes, les fu-
reurs de M. Cunéo d'Ornano, la révolte opi-
niâtre de M. de la Rochette devant l'autorité
du président. Tout cela se perdait dans le
sentiment de surprisé éprouvé dès que
M. l'amiral Touchard avait paru à la tribune.
Un mot de M. Gambetta a permis à M. Ba-
ragnon d'y venir lui aussi, parler pour
un fait personnel. C'était pour dire comment
il avait eu le droit, en 1872, d'être un si grand
puritain en matière d'élections. M. Thiers
gouvernait, et cela suffit Pour le maréchal,
qui ne voit pas que, le 16 mai, il avait le droit
de tout entreprendre? M. Baragnon, en tout cas,
en est absolument certain.
» Mais il faut en venir au vote. Nous
voterons la question préalable, a dit M. Lan-
glois qui siège maintenant au centre gau-
che, non pour outrager les auteurs de la
proposition, mais en n'ignorant pas que ce
vote est toujours dédaigneux. La majorité
saura toutefois rester aussi forte qu'elle
l'a toujours été, malgré les singuliers ter-
mes de l'exposé des motifs que M. l'amiral
Touchard « a eu le malheur » de lire. Et
312 voix contre 186 prononcent la question
préalable.
» Il restait un quart d'heure avant le mo-
ment habituel de la fin de la séance. La
Chambre a validé M. de Ladoucette, député
de Briey, et remis à demain la discussion des
propositions d'invalidations qui se trouvaient
à l'ordre du jour. »
La sous-commission des finances a tenu ce
matin au Palais Bourbon une très longue
séance qui a été consacrée exclusivement à
l'audition de M. de Freycinet.
M. le ministre des travaux publics a déve-
loppé son système au sujet de l'exécution,
dans une période de dix années, de grands
travaux publics destinés à étendre considé-
rablement nos voies de communication, et
dont les dépenses, sont évaluées par lui à
3 milliards pour le réseau des nouvelles voles
ferrées et à plas de 1 milliard pour le réseau
des voies navigables.
On se rappelle que <;es projets ont fait l'ob-
jet de deux remarquables rapports adressés
par M. de Freycinet à M. le Président de la
république. Nous avons publié ces deux do-
cumer>s dans nos Numéros des 5 et 18 janvier.
Ce matin, devant la sous-commission, M. de
Freyciuet s'est attaché à démontrer que son
plan ne légitime pas les appréhensions ma-
nifestées dans une partie de la presse. Il n'est
pas hasardé non plus; il tend à faire exécuter
un contingent de travaux indispensables, sans
imposer au crédit public et à la main-d'œu-
vre une charge exagérée. Il s'agit de faire re-
prerdre et continuer progressivement par
l'Etat l'œuvre à laquelle les grandes Compa-
gnies de chemins de fer travaillent depuis
vingt-cinq ans, et dont l'éterdue, en ce qui
concerne la part afférente à ces Compagnies,
va en décroissant rapidement.
Le chiffre de 3 milliards prévu pour l'exé-
cution du nouveau réseau ferré ne représente
pas une somme trop forte, comme on pour-
rait le croire. D'ailleurs, une portion de ces
dépenses ne pèsera pas sur l'Etat, sous forme
d'émission nouvelle. Il faut déduire ce qui
incombera à la charge des grandes Compa-
gnies, notamment le Lyon et le Nord, c'est-
à-dire environ 300 millions. On a paru douter
que l'exécution des travaux en question fût
possible dans un délai de dix ans. C'est là ce-
pendant une tâche facile.
Depuis vingt-cinq ans, les grandes Compa-
gnies de chemins de fer ont dépensé 10 mil-
liards, soit une charge annuelle de 400 mil-
lions, qui a été à peine sensible pour Je cré-
dit public. Eh bien! M. le ministre des tra-
vaux publics est résolu à ne pas dépasser une
charge annuelle de 400 millions. L'Etat pren-
dra sur ces 400 mill'Oûs une part croissante
au furet à mesure que celle des Compagnies
décroitra. Il en résultera un fardeau tinsen-
sible.
M. de Freycinet s'est expliqué ensuite sur
les charges qui incomberont à l'Etat dans les
exercices financiers prochains. On sait que,
dans son rapport du 2 janvier au Président de
la république, il a classé les nouvelles lignes
à exécuter en trois groupes le premier com-
prend 7,881 kilomètres concédés en 187S, et à
achever; le deuxième comprend 2,897 kilo-
mètres déclarés d'utilité publique, mais non
encore construits le troisième comprend
2,100 kilomètres d'intérêt local qu'on veut
faire rentrer dans le réseau d'intérêt gé-
néral.
Sur le premier groupe, les grandes Compa-
gnies auraient à dépecer cette année 1S0 mil-
lions, et l'Etat 50 millions.
Sur le deux.'ème groupe, l'Etat seul dépen-
sera 50 millions.
Pour le troisième groupe, on n'entrepren-
dra rien avant 1879; on laisserait les com-
missions régionales, instituées récemment,
achever d'abord leurs études; on consulte-
rait ensuite les Chambres puis on traite-
rait avec les départe ,nens.
En 1879 seulement, sur;ce troisième groupe
on pourra dépenser 80 millions si l'on a ra-
cheté 500 kilomètres.
M. le ministre des travaux publics estime
que l'ensemble des travaux sur les trois
groupes commencera à devenir sérieusement
actif en 1880, parce qu'à cette époque les tra-
vaux des Compagnies auront sensiblement
diminué et que l'Etat pourra en entreprendre
alors une plus grande part.
En ce qui touche! es voies et moyens finan-
ciers, M. le ministre n'a pu être naturellement
précis, parce que son projet n'est pas défini-
îvenient arrêté à ce point de vue. Il a tou-
tefois déclaré qu'il ne réclamera rien pour
1878; le budget qui est proposé par la com-
mission du budget lui paraît suffisant. Quant
aux exercices ultérieurs le ministre pense
qu'il sera facile à l'Etat d'imiter l'exemple des
grandes Compagnies en émettant des obliga-
tions à long terme, au fur et mesure de
1 exécution des travaux. On ne saurait, sui-
vant lui, rencontrer de difficultés pour placer
des obligations ?ux nombreux guichets pu-
blics que possède le Trésor.
Relativement au réseau des voies naviga-
bles et des ports, M. le ministre a expliqué
que. son projet n'est pas aussi avancé que
celui qui se rapporte aux voies ferrées
On a distribué aujourd'hui aux députés
le rapport rédigé par M. Adolphe Cochery au
nom de la commission du budge.t sur le bud-
get général des dépenses et des recettes de
l'exercice 1878.
Les députés ont également reçu commu-
nication du rapport spécial de M. Cochery
sur le budget des dépenses de l'exercice 1878
Ces deux rapports ont été déposés sur le
bureau de la Chambre dans la séance du 6 dé-
cembre, c'est-à-dire à une époque où M. Adol-
phe Cochery était encore rapporteur général
de la commission du budget. C'est ce qui ex-
plique pourquoi ces documens portent la
signature de M. le sous-secrétaire d'Etat au
département 'des finances, et non celle de
M. Daniel "VVilson le nouveau rapporteur
général de la commission des finances.
Au Directeur du Journal des Débats,
Le Caire, le 10 janvier.
La seule cause de mon silence- depuis
deux mois a été le désir de pouvoir vous an-
noncer le paiement du fameux coupon inter-
calaire, l'unique sujet de toutes les conversa-
tions tant au Caire qu'à Alexandrie. Ce que
je voulais surtout pouvoir vous dire, c'est
comment on s'est procuré les fonds, ou
plutôt le complément des fonds destinés à ce
paiement.
Ce que, sous l'Empire, on a baptisé en
France du nom de virement n'est pas in-
̃̃̃-̃ IÂBD! 22 JANVIER
1 i*I?L ̃ ̃•-
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POLITIQUES ET"I~ITT~~III~6~S
.̃•̃̃̃̃̃paris
LUXDI 2î JANVIER ̃
On a remarqué dans le discours de la
reine d'Angleterre le double motif donné
aux mesures de prudence que le gou-
vernement craint d'être obligé de pren-
dre d'abord l'ignorance où l'on est encore
des conditions que la Russie mettra à
Farmislice et à la paix, ensuite les évé-
jiemens imprévus qui peuvent se produire.
Deux points mystérieux que l'avenir
éclàircira. Sur les conditions russes, au-
cune explication ne pouvait être deman-
dée au gouvernement, puisqu'il avouait
sa parfaite ignorance mais on pouvait lui
ca demander sur les « événemens impré-
vus », puisqu'il semblait les prévoir.
3)e quels événemens a-t-il voulu -par-
ler ? Lord Hartington a interrogé les
ministres ils n'ont pas répondu;
;?vaient-ils besoin de répondre? Tout le
monde n'a-t-il pas compris qu'il s'agissait
d'une marche des Russes sur Constanti-
nople. Depuis l'abandon d'Andrinople par
les Turcs et son occupation par les Rus-
ses, le danger se présente comme immi-
nent. Nous voulons espérer qu'il ne se
réalisera pas, et que les Russes s'arrête-
ront en un si beau chemin mais s'ils
r.e s'arrêtent pas, s'ils poursuivent
leur marche en avant, une nouvelle
• iuestion se pose, qui est de savoir si
l'Angleterre est encore à temps de les
en empêcher. L'occupation d'Andrinople a
cjrtainement produit chez nos voisins une
vive émotion, et le Standard s'en fait l'in-
lerprète lorsqu'il écrit « Si un seul ré-
giment russe quitte Andrinople pour se
"rapprocher de Constantinople, à ce mo-
ment les mesures de précaution devien-
dront pour nous un besoin impérieux. »
llien ne sert de courir, dit un de nos pro-
verbes calculons à quelle distance in-
égale les Anglais et les Russes se trouvent
du point à atteindre. Les Russes, à An-
«lrinople, sont à six ou sept jours de
marche de Gallipoli où ils peuvent
Intercepter l'entrée de la mer de Mar-
mara, et à dix jours de marche à peu
près de Constantinople même. A Galli-
poli, les Turcs ne peuvent opposer aucune
résistance sérieuse i,ls ne s'étaient pas
attendus à la marche précipitée qu'ont
prisé subitement les opérations militaires
Si la Porte a compté pendant ces derniers
jours sur l'armée de Suleiman Pacha, cette
illusion est maintenant dissipée. L'armée
de Suleiman devait se porter sur Andri-
nople elle n'y est pas arrivée et
bien qu'on n'en ait pas de nouvelles
certaines, tout porte à croire qu'elle a
été, refoulée vers le Sud-Ouest quelques
dépêches annoncent son apparition à
Salonique. Cette armée devait se ren-
} >rcer des troupes qui ont succombé à.
S îhipka, et enfin d'une seconde armée
I lissée inutilement dans le quadrilatèie,
t dont le transport par mer avait été'
commencé. Ainsi, les Turcs ne peu-
vent plus aujourd'hui couvrir Galli-
voli. Pour ce qui est de Constantino-
vie, la ligne de fortifications qui le pro-
i ége du côté de la terre est si étendue que,
d'après l'estimation commune, il faudrait
au moins 90,000 hommes pour l'occuper
efficacement. Les Turcs sont bien loin de
• disposer de forces aussi considérables.
Ds plus, ils manquent d'artillerie. Leur,
jtitillerie de position avait été placée à;
Audrinople, et ils n'ont pas pu l'emporter.
II est donc clair que les Russes se-;
ront, s'ils le veulent, dans six jours à'
«'.alli'poli, et à la fin du mois à Constanti-:
nople.
Où sont les Anglais? Quel sera leur:
jtoint de départ s'ils jugent à propes
«]'! se mettre en mouvement? Les Au-
-lais sont à Malte, c'est-à-dire beaucoup
T'ius loin du but que les Russes. Combien;
s-.nt-ils ? On assure qu'ils ont à Malte;
T à 8,000 hommes de garnison, et que'
1 ur flotte peut avoir à bord une dizaine.
de canonniers. Il est inutile de faire re-
marquer la disproportion où se trouve
l' Angleterre à l'égard de la Russie, soit à
«• .use de son infériorité numérique, soit à
« ause du plus long intervalle qu'elle au-
y-xii à parcourir. Il est plus inutile encore
do tirer la conclusion de ces faits.
Reste à savoir si les Russes voudront;
aUer à Constantinople. La Porte a de-"
mandé la paix; elle acceptera à Andri-'
rople toutes les conditions qu'on lui im-
posera pourguoi donc les Russes
i aient-ils plus loin? N'ont-ils pas réa-
lisé tout le programme de là guerre
{ju'ils ont entreprise? Soit mais il faut
compter avec les passions humaines,
avec les préjugés nationaux, avec les
1 .ataisies épiques, avec les rêves long-
1,mps caressés de l'imagination slave,
î .'entrée des Allemands à Paris a for-
1, ment frappé l'esprit des Russes, et
ih ne reculent pas devant l'imitation."
Ou raconte, d'ailleurs, que Tempereur
Nicolas a dit autrefois à un jeune di-
plomate Je ne veux pas prendre Constan-
tiuoble et le garder, mais je veux y en-
trer et faire célébrer une messe russe à
S linte-Sophie. Une pareille démonstra-
tion ne serait pas seulement une satisfad-
i ï on vaniteuse.Les Turcs, on l'a dit souvent,
ré sont que campés en Europe; si le Sultan,
vour quelques jours seulement, était forcé
d.> décamper et de se réfugier en Asie, à
Brousse, un pareil événement ne serait
pas sans conséquences pour l'avenir.
Enfin, qui peut savoir ce qui se passerait
dans la ville Sainte lorsque l'armée russe y
pénétrerait, et à quels actes de désespoir
pourrait se porter le fanatisme musul-
man ? Cette fois encore, des « évenemens.
imprévus » risqueraient fort de se pro-
duire, et leur résultat obligerait peut-
êli'e les Russes à faire à Constan-
tinople un plus loiig séjour qu'on no l'ima-
gine. Dire que les Russes iront ou n'iront
pas à Constantinople, et qu'une fois- en-
trés ils sortiraient sans esprit de retour,
serait donc téméraire. Ce qui est certain,
c'est que les Anglais sont dès aujourd'hui
impuissans à les empêcher d'y aller.
L'Autriche seule pourrait encore arrêter
ou plutôt faire rétrograder le flot de l'inva-
sion moscovite mais, en ce qui concerne
l'Autriche, pouvoir et vouloir sont choses
très différentes. En 1853-54, les Autri-
chiens n'ont eu qu'à faire entrer quelques
troupes en Roumanie, et les bataillons
russes ont défilé devant elles et ont re-
passé le Pruth. Ni l'Autriche, ni la Rus-
sie, ni l'Europe ne sont plus ce qu'el-
les étaient alors mais, ce qui est le
plus profondément changé en Autriche,
c'est la politique étrangère et les princi-
pes de sa diplomatie. Il ne faut pas comp-
ter en ce moment sur les audaces
d'autrefois, et nous avons eu raison il y
a quelques jours, lorsqu'on annonçait une
nouvelle attitude de l'Autriche, de nouLS
montrer sceptiques jusqu'à l'incrédu-
lité.
Que disait-on, en effet? On disait que
l'Autriche avait protesté aussi bien à
Saint-Pétersbourg qu'à Constantinople
contre une paix séparée entre la Turquie
et la Russie; qu'elle avait en quelque
sorte défendu aux Turcs de conclure une
pareille paix qu'elle s'entendait avec
l'Angleterre pour une action commune,
enfin qu'elle se dégageait de l'alliance
des trois empires et changeait subite-
ment de front. A toutes ces affirmations,
la presse autrichienne officieuse oppose
autant de rectifications ou de déné-
gations. Il est inexact que l'Autriche
ait protesté contre la paix séparée,
tout aussi bien à Constantinople qu'à
Saint-Pétersbourg elle n'a envoyé, ni ici
ni là, aucune Note équivalant à une pro-
testation elle se gardera bien dit la
Presse, d' « exposer sa peau pour les in-
térêts anglais » elle se complaît plus que
jamais dans l'alliance des trois empereurs
enfin son front immuable n'a pas changé
et ne changera pas d'orientation.
Pour commencer par le correspondant
viennois du Times, qui est en position
d'être bien informé, depuis que l'Autri-
.che a répondu par une fin de non-rece-
voir à la Note turque du 12 décembre elle
n'afait, dit-il, à Constantinople, aucune au-
tre communication. Dans cette réponse, le
cabinet de Vienne disait nettement que sa
position de puissance neutre ne permet-
tait pas à l'Autriche de se porter mé-
diatrice entre les belligérans,, mais qu'elle
réservait, comme garante du traité de Paris,
son droit à participer au règlement final
de la paix, afin de protéger les intérêts
spéciaux de la monarchie austro-hon-
.groise. Le correspondant du Times af-
'firme que l'Autriche n'avait, ces jours der-
niers, aucun motif nouveau de répéter
des réserves déjà faites, qu'une telle con-
duite aurait été une marque d'inquiétude
iet de timidité nerveuses, et que rien dans
(l'attitude calme et sereine du comte An-
drassy ne dénotait de pareils sentimens.
Il est donc porté à croire que la Porte a
abusé du langage de l'Autriche et en a
exagéré les termes dans les dépêches
qu'elle a fait circuler en Europe. Pure
manœuvre d'une diplomatie aux abois!
Les journaux ministériels de Vienne in-
sinuent à peu près 1$ même chose.
On a lu le résumé d'un article du
jFremdenblatt, dans lequel les intentions
de l'Autriche sont assez bien indiquées.
.L'Autriche ne s'oppose pas du tout aux
préliminaires d'une paix séparée elle en-
tend 'seulement que ces préliminaires ne
préjugent pas la paix définitive. Lorsque
îa paix définitive sera conclue, l'Autriche
réclame son droit à être 'entendue sur
toutes les stipulations contraires aux an-
.ciens traités; non pas qu'elle se propose
de défendre ces traités, loin de là mais
elle veut participer aux modifications
qui y seront introduites. La Presse le dit
avec plus de clarté encore. Le règlement
définitif de la question appartient à un
aréopage européen où l'Autriche doit figu-
rer, et^c'esflfi consentement de l'Europe
en général, de l'Autriche en particulier,
qui donnera sa valeur à ce règlement.
Au reste la presse officieuse prend
une peine infinie pour expliquer que ces
réserves ne doivent porter aucun ombrage
à la politique et aux intérêts russes. Le
droit de l'Europe, le droit de l'Autriche, la
Russie ne les a-t-elle pas toujours re-
connus et proclamés ? L'Autriche et la
Russie ont toujours marché et marche-
ront toujours d'accord. Les journaux
de Vienne le déclarent hautement, au mo-
ment même où se réunit le Parlement an-
glais, et afin qu'il n'en ignore.- L'Autriche
a la plus entière confiance dans les inten-
tions de la Russie, et elle s'apprête à s'é-
tonner avec toute l'Europe de la modéra-
tion du czar. Ces déclarations sont ré-
pétées si souvent et si bruyamment,
que l'Autriche a l'air quelquefois de
vouloir les donner comme excuses et
comme passeports à sa politique qu'elle
croit peut-être ambitieuse. Et quelle
est donc, quelle peut être l'ambition
de la politique autrichienne? Le Tag-
ilaùt nous le dit, et voici la grande révé-
lation Depuis le commencement de la
guerre, l'Autriche n'a pas perdu de vue
l'Herzégovine et la Bosnie. Ces deux pro-
vinces n'attirent pas moins l'Autriche
qu'un miroir à facettes n'attire les
alouettes. L'Herzégovine et la Bosnie doi-
vent être le lot de l'Autriche, felix Aus-
tria, conquérante sans bataille. Seule-
ment, cette prétention est difficile à in-
troduire décemment dans un traité, après
une guerre à laquelle on n'a pas pris part.
Il faut trouver un biais ingénieux. L'Autri-
che concède donc qu'il convient de rema-
nier les traités mais elle avoue que, dans
ce remaniement, les intérêts de l'Europe
et les siens peuvent courir quelques ris-
ques. Que l'Europe s'occupe de ses inté-
rêts, l'Autriche songe aux siens. Mais
comment les garantir sans avoir entre
les mains un gage matériel qui pourrait
au besoin servir d'objet de compensation?
Il faut donc, conclut le Tagblatt, occuper
un gage l'Herzégovine et la Bosnie.
Dès lors la question de l'Herzégovine et
de la Bosnie sera naturellement introduite
dans le Congrès futur, et tout sera pour le
mieux. Tel est le dernier mot de la poli-
tique autrichienne nous l'avions déjà
deviné autrefois, et nous le caractérisions
par l'expression pittoresque de M. de
Bismarck politique de pourboire.
En résumé, qui empêcherait les Russes
d'aller à Constantinople? Les Anglais? Il
est trop tard, ils ne le peuvent plus. Les
Autrichiens? Ils le pourraient peut-être,
mais ils veulent faire aussi leur petite
conquête. On le voit, la route est libre, et
nous n'avons, nous aussi, d'autre parti à
prendre que de tout attendre de la modé-
ration dont la Russie doit nous étonner.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 19 le 2t. Daaaie. Batane.
s o/o
Comptant. 73 20 72 80 40
Fin cour. 73 20 72 85 35
4 1/* O/O
Comptant 103 25 103 80 25
5 O/O
Comptant 109 35 109 10 25
Fin cour. 109 32 1 2 109 7 1,2 25
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 109 fr.12, 17 1/2.
Italien 72 fr. 80, 90.
5 0/0 turc. 3 fr. 50.
Florins (or/ 641(8. i;,
Russe. 82 7J8, 3/4, 83,
Egyptiennes 6 0/0.. 156 fr. 87.
Hongrois 6 0/0. 78 5/8.
Eatérr~ espagnole.. 12 ië/32,
Nous recevons de notre correspondant de
Londres le télégramme suivant:
« Londres, le 21 janvier.
» "One dépêche de Saint-Pétersbourg dé-
ment formellement la nouvelle répandue par
les journaux, suivant laquelle le graud-duc
Nicolas demanderait le passage des détroits
exclusivement pour les navires russes. »
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Cologne, le 21 janvier.
On télégraphie de Berlin, le 20, à la Gazette de
•Cologne r
« La reine Victoria a adrèssé à l'empereur
Alexandre une lettre autographe dans laquelle elle
le prie de ne plus faire avancer ses troupes afin d'é-
viter un conflit. L'empereur de Russie n'a pas
encore répondu; mais, d'après les opinions expri-
mées par l'ambassade d'Angleterre à Saint-Pé-
tersbourg, la lettre de la reine semble ne pas
avoir été accueillie favorablement.On croit ici que
les Russes continueront d'avancer et que les An-
glais occuperont Constantinople. »
Londres, le 21 janvier.
Le cabinet doit se réunir dans la journée.
Lord Derby va beaucoup mieux; il reprendra
ses fonctions aujourd'hui.
Tous les journaux publient ce matin un élo-
quent appel de Midhat Pacha, adressé à la nation
anglaise pour lui demander des secours en fa-
veur des Turcs fugitifs.
Le Standard publie sur l'occupation d'Andri-
nople par les Russes, un article alarmant dans
lequel on lit
« Si un seul régiment russe quitte Andrinople
pour se rapprocher de Constantinople, à ce moment
les mesures de précaution deviendront pour nous
un devoir impérieux. Par mesures de précaution
p.o us ne parlons pas seulement d'unedemaade d'ar-
gent adressée au Parlement; mais, en même
temps que cette demande serait faite, des ordres
seraient télégraphiés au commandant des forces
navales dans la Méditerranée pour qu'il com-
mence immédiatement l'action. »
Si nous voulions une preuve du progrès
des mœurs démocratiques en Europe,
nous la prendrions dans la parfaite tran-
quillité avec laquelle se célèbre en ce
moment le mariage du jeune roi d'Espa-
gne avec sa cousine, fille de M. le duc de
Montpensier. Les contemporains politi-
ques de l'année 1846 peuvent se rappeler
quelles graves querelles internationales
souleva à cette époque le double mariage
de la reine Isabelle et de l'infante sa
sœur. D'un côté, c'était la restauration
de la Quadruple Alliance de l'autre, c'é-
tait la menace de la maison de France
régnant un jour sur les deux royaumes.
Qu'est-il resté de toute cette efferves-
cence ? Il est permis de dire sans indis-
crétion que le mariage de la reine n'a pas
eu les suites les plus heureuses, et,
d'autre part, la maison sur laquelle
l'Angleterre craignait de voir se ré-
unir deux couronnes n'en a pas même
gardé une. Cotte affaire si péniblement
conduite n'a fait que nous attirer la
malveillance de l'Angleterre et n'a pas
augmenté notre influence en Espagne.
C'est qu'à mesure que l'opinion publique
prend la place des gouvernemens arbi-
traires, et l'intérêt des peuples celle des
familles, les alliances princièfes ont sin-
gulièrement diminué d'importance. Si
nous n'avions pas soulevé une absurde
chicane à propos du prince de Hohen-
zollern, et si nous l'avions tranquillement
laissé s'asseoir sur ce trône d'Espagne
qui a la propriété d'être trop chaud pour
des étrangers, il aurait déjà eu le sort de
ce pauvre roi Amédée; et, si nous rappe-
lons ce fait, c'est parce qu'il est question
aujourd'hui encore du mariage d'un Ho-
henzollern, le même ou un autre, avec
l'infante, sœur aînée du roi, et veuve du
comte de Girgenti.
En attendant, le mariage du roi Al-
phonse .avec la princesse Mercédès se fait
au milieu de réjouissances générales et
des complimens de toutes les puissances
étrangères. Conformément à la Constitu-
tion, le contrat a été communiqué aux
deux Chambres, et ici nous devons avouer
que nous ne comprenons rien à la Consti-
tution espagnole telle qu'elle a été définie
dans la discussion. L'Espagne partage
avec nous le bonheur d'avoir passé par
un nombre considérable de Constitutions.
Celle de 1837, entre autres, stipulait que
la reine ne pouvait se marier sans le
consentement des Cortès celle de 184o a
stipula seulement que la reine ou le roi
devaient donner avis aux Chambres de
leur résolution. C'est à cette dernière for-
malité que l'article constitutionnel a été
réduit par le premier ministre, M. Cano-
vas, et alors on se demande à quoi ser-
vait la discussion, à quoi servait le
vote. Le vote a été unanime au Sénat,
unanime moins quatre voix à la Cham-
bre des Députés; mais on n'a pas pu
éviter dans la discussion quelques in-
cidens désagréables. Par une coïncidence
assez curieuse, dans ce pays fécond en
Pavias, il s'en est trouvé deux pour atta-
quer le mariage au Sénat, le général
Pavia, celui qui commandait à Alcolea, en
1868, les dernières troupes de la reine Isa-
belle, et qui fut battu par les montpensié-
ristes et, à la Chambre des Députés, l'autre
général Pavia, celui qui envahit à main
armée la Chambre républicaine et radicale
en 1873. Mais l'événement de la discus-
sion a été le discours d'un des plus an-
ciens chefs réactionnaires du pays,
M. Moyano, qui, dans celte occasion, s'est
fait l'écho des récriminations de la reine
Isabelle contre le duc de Montpensier.
Dans d'autres circonstances, cette sortie
aurait pu produire un certain effet; mais,
malheureusement pour elle, la reine Isa-
belle a pris soin de s'aliéner toutes les
sympathies et de la nation espagnole et
de sa propre famille par des excentricités
toutes récentes qui lui interdisent d'as-
sister au mariage de son fils, et même de
rentrer en Espagne.
M. Moyano n'a point voulu mettre en
scène la personne de la jeune princesse;
car, a-t-il dit avec une galanterie toute
castillane, « on ne discute pas les anges »];
mais il a soutenu la vieille thèse que les
rois n'étaient pas libres de se marier
comme de simples citoyens, et qu'ils ap-
partenaient d'abord à la nation. Or, ce
progrès des mœurs publiques que nous
constations est précisément fait pour ren-
dre aux rois leur liberté aussi bien qu'aux
peuples. Même dans le pays d'IIernani,
le roi peut choisir la compagne de sa
vie sans être obligé de dire comme Char-
les-Quint
Eteins-toi, cœur Jeune et plein de flamme
Laisse régner l'esprit que toujours tu troublas.
Tes amours désormais, tes maîtresses, hélas
C'est l'Allemagne, c'est la Flandre, c'est l'Espagne.
L'empereur est pareil à l'aigle, sa compagne,
A la place du cœur il n'a qu'un écusson.
C'est pourquoi il faut féliciter le jeune
roi Alphonse d'avoir pu faire un mariage
d'inclination comme un simple mortel, et
épouser un ange qui a aussi l'avantage
terrestre d'être sa cousine et d'avoir été
choisie librement par lui.
JOHN Lemoinne.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« Pendant que l'on vote, pour commencer
la séance, une ouverture de crédits supplé-
mentaires sur les exercices 1876 et 1877, qui
ne sont pas, bien entendu, ceux dont M. Cail-
laux a demandé la régularisation à la fin de
son ministère, la droite s'occupe beaucoup
moins du scrutin nécessaire à tout vote
de crédit que des combinaisons que n'a
cessé encore de lui inspirer le regret
d'avoir perdu M. de la Rochefoucauld-Bisac-
cia. Elle s'agite et bourdonne comme un es-
saim d'abeilles. M. de Baudry-d'Asson, M. de
Mun, M. Baragnon, qui ne paraissaient plus
depuis quelque temps, circulent de groupe
en groupe. La gauche et le centre ont l'air
d'ignorer qu'il se fait tant de bruit et se dé-
pense tant de mouvement dans la salle. Ils
attendent tranquillement que leurs voisins
leur divulguent le secret, dureste déjà connu,
de cette agitation si vive.
» Le silence soudain s'établit, et M. l'amiral
Touchard monte à la tribune. Il vient, au nom
de M. de Durfort de Civrac, de M. Jolibois et
au sien, proposer une modification aux arti-
cles du règlement de la Chambre relatifs à la
vérification des pouvoirs, lire l'exposé des
motifs de cette proposition et réclamer l'ur-
gence de la discussion. Dès les premières
phrases, il est impossible de ne pas éprouver
le regret que M. l'amiral Touchard se soit
chargé de ce rôle. -Le centre gauche a été le
premier à en exprimer son étonnement.
» M. l'amiral Toucharl est le chef ou l'un
'des chefs de cette fraction de la Chambre
qui a réclamé plus spécialement pour elle
l'épithôte do « constitutionnelle. » Les mem-
bres de cette espèce de centre droit qui siège
à droite semblaient s'être attribué en même
temps la mission d'agir comme des modéra-
teurs auprès des diverses fractions de la droite
pure. Comment se fait-il que le plus en vue
d'entre eux ait accepté de lire une sorte de
Manifeste où parlent les passions qui n'ont
pas encore cessé d'animer les partis vaincus
aux journées mémorables du 14 octobre, du
̃i novembre 1877 et du 6 janvier 1878?
» L'honorable M. Grévy a été obligé, à trois
et quatre reprises, d'en interrompre la lecture,
pour faire remarquer à M. Touchard à quel
point le langage dont il avait pris la respon-
sabilité première était peu d'accord avec le
respect dû à la Chambre, à ses décisions, aux
lois du pays, et même aux convenances. Les
bonapartistes, ravis d'avoir enfin à pousser au
feu, en avant de leurs lignes, un orléaniste
d'origine, de relations, et probablement d'o-
pinions, applaudissaient au contraire les mots
les plus audacieux, ceux que seul M. Jolibois
aurait dû prendre la charge de prononcer. On
applaudissait fort peu parmi les légitimistes,
'et on n'applaudissait pas du tout sur la li-
sière de la droite qui confine aux centres.
» Que veut eufin la conjuration dont M. l'a-
miral Touchard s'est fait le porte-parole? Que
le règlement soit modifié Aïe et mine, parce
que M. de la Rochefoucauld-Bisaccia n'a plus
l'honneur d'être député, et que tout à coup
la CHambre décide qu'elle achèvera la vérifi-
cation des pouvoirs en vertu de dispositions
toutes différentes de celles qui ont présidé
aux validations ou aux invalidations déjà
passées à l'état de fait accompli?
» L'impossibilité d'une telle détermination,
son illégalité, son injustice même auraient dû
frapper les esprits vraiment modérés que la
droite possède encore; mais, hélas on avait
fait tomber M. Touchard et ses amis
dans un beau piège Il ne s'agissait que de
troubler par une nouvelle série de scènes de
violence la tranquillité que la Chambre met-
tait à vivre depuis l'ouverture de la session
nouvelle. Le départ de M. de la Rochefou-
cauld n'est lui-même que le prétexte de la
prise d'armes; elle était décidée pour le pre-
mier jour qui s'y trouverait propice. On a été
enchanté seulement que M. l'amiral Touchard
voulût bien prendre la peine, pour ses dé-
buts, d'entrer dans la manifestation, et même
de s'y conduire en protagoniste.
» M. Gambetta avait certainement, en pro-
posant la question préalable, l'occasion d'une
de ces harangues où il excelle, mélange heu-
reux de raison, d'ironie et d'éloquence mais
le parti était pris de ne lui rien laisser
dire; de le harceler, comme un lion traqué
dans les fourrés, de tant de cris et de tant
d'injures, qu'il en rugirait de colère à la
fin et s'écarterait du chemin qu'il vou-
lait suivre. Son discours n'est donc pas
un discours; c'est un long cri d'indigna-
tion, où brillent des vérités que toutes
les gauches ont plus d'une fois saluées de
leurs acclamations. On essaie en vain, dit-il
en somme, de tromper l'opinion publique en
France et hors de Franco. L'opinion sait à
quoi s'en tenir. Elle n'eût pas trop montré
d'étonnement si la Chambre, si la majorité
victorieuse après tant d'épreuves, après tant
d'injures et d'injustices, avait, par principe,
décrété l'annulation de toutes les élections is-
sues des complots et des violences de l'arbi-
traire. La Chambre a eu tort peut-être, mais
elle n'a pas voulu abuser, ni même user de la
victoire. On évoque des fantômes l On la
compare aux plus terribles des Assemblées
qui aient régné dans notre histoire révolu-
tionnaire mais cet appareil d'évocations
n'est qu'un jeu qu'on n'oserait pas jouer si la
majorité n'était pas, au contraire, une majo-
rité modérée et indulgente.
» Ce n'est pas M. l'amiral Touchard, ce
n'est pas M. de Durfort de Civrac, ce n'est pas
M. Jolibois qui va répondre c'est M. Paul de
Cassagnac, définitivement devenu le grand
homme de son parti. M. Paul de Cassagnac,
complétant donc M. Touchard, a demandé
pourquoi la Chambre refuserait de dis-
cuter a la question théorique » de la véri-
fication des pouvoirs, d'en « causer. » II l'a
demandé, ou plutôt voulait le demander,
dit-il; mais il ne peut pas ne point se jeter
encore une fois dans la mêlée des partis, puis-
qu'elle recommence. La Chambre ne veut pas
discuter; qu'elle se batte! il n'y a pas de
milieu.
» Le combat tel que M. de Cassagnac le
pratique à la Chambre, c'est un assaut d'ou-
trages, et la république l'a subi encore une
fois, avec autant de redites que de variantes.
M. l'amiral Touchard n'avait pas encore pu
apprécier le mérite spécial des joutes oratoi-
res de son auxiliaire il n'a plus rien à en
apprendre; il aura même eu le plaisir, si
c'en est un pour lui, d'entendre les bonapar-
tistes dire qu'ils ne se repentent pas d'avoir
fait des coups d'Etat et qu'ils comptent bien
« en faire encore », sûrs qu'ils sont d'obtenir
toujours « l'absolution de la nation. »
» Nous négligeons les épisodes, les fu-
reurs de M. Cunéo d'Ornano, la révolte opi-
niâtre de M. de la Rochette devant l'autorité
du président. Tout cela se perdait dans le
sentiment de surprisé éprouvé dès que
M. l'amiral Touchard avait paru à la tribune.
Un mot de M. Gambetta a permis à M. Ba-
ragnon d'y venir lui aussi, parler pour
un fait personnel. C'était pour dire comment
il avait eu le droit, en 1872, d'être un si grand
puritain en matière d'élections. M. Thiers
gouvernait, et cela suffit Pour le maréchal,
qui ne voit pas que, le 16 mai, il avait le droit
de tout entreprendre? M. Baragnon, en tout cas,
en est absolument certain.
» Mais il faut en venir au vote. Nous
voterons la question préalable, a dit M. Lan-
glois qui siège maintenant au centre gau-
che, non pour outrager les auteurs de la
proposition, mais en n'ignorant pas que ce
vote est toujours dédaigneux. La majorité
saura toutefois rester aussi forte qu'elle
l'a toujours été, malgré les singuliers ter-
mes de l'exposé des motifs que M. l'amiral
Touchard « a eu le malheur » de lire. Et
312 voix contre 186 prononcent la question
préalable.
» Il restait un quart d'heure avant le mo-
ment habituel de la fin de la séance. La
Chambre a validé M. de Ladoucette, député
de Briey, et remis à demain la discussion des
propositions d'invalidations qui se trouvaient
à l'ordre du jour. »
La sous-commission des finances a tenu ce
matin au Palais Bourbon une très longue
séance qui a été consacrée exclusivement à
l'audition de M. de Freycinet.
M. le ministre des travaux publics a déve-
loppé son système au sujet de l'exécution,
dans une période de dix années, de grands
travaux publics destinés à étendre considé-
rablement nos voies de communication, et
dont les dépenses, sont évaluées par lui à
3 milliards pour le réseau des nouvelles voles
ferrées et à plas de 1 milliard pour le réseau
des voies navigables.
On se rappelle que <;es projets ont fait l'ob-
jet de deux remarquables rapports adressés
par M. de Freycinet à M. le Président de la
république. Nous avons publié ces deux do-
cumer>s dans nos Numéros des 5 et 18 janvier.
Ce matin, devant la sous-commission, M. de
Freyciuet s'est attaché à démontrer que son
plan ne légitime pas les appréhensions ma-
nifestées dans une partie de la presse. Il n'est
pas hasardé non plus; il tend à faire exécuter
un contingent de travaux indispensables, sans
imposer au crédit public et à la main-d'œu-
vre une charge exagérée. Il s'agit de faire re-
prerdre et continuer progressivement par
l'Etat l'œuvre à laquelle les grandes Compa-
gnies de chemins de fer travaillent depuis
vingt-cinq ans, et dont l'éterdue, en ce qui
concerne la part afférente à ces Compagnies,
va en décroissant rapidement.
Le chiffre de 3 milliards prévu pour l'exé-
cution du nouveau réseau ferré ne représente
pas une somme trop forte, comme on pour-
rait le croire. D'ailleurs, une portion de ces
dépenses ne pèsera pas sur l'Etat, sous forme
d'émission nouvelle. Il faut déduire ce qui
incombera à la charge des grandes Compa-
gnies, notamment le Lyon et le Nord, c'est-
à-dire environ 300 millions. On a paru douter
que l'exécution des travaux en question fût
possible dans un délai de dix ans. C'est là ce-
pendant une tâche facile.
Depuis vingt-cinq ans, les grandes Compa-
gnies de chemins de fer ont dépensé 10 mil-
liards, soit une charge annuelle de 400 mil-
lions, qui a été à peine sensible pour Je cré-
dit public. Eh bien! M. le ministre des tra-
vaux publics est résolu à ne pas dépasser une
charge annuelle de 400 millions. L'Etat pren-
dra sur ces 400 mill'Oûs une part croissante
au furet à mesure que celle des Compagnies
décroitra. Il en résultera un fardeau tinsen-
sible.
M. de Freycinet s'est expliqué ensuite sur
les charges qui incomberont à l'Etat dans les
exercices financiers prochains. On sait que,
dans son rapport du 2 janvier au Président de
la république, il a classé les nouvelles lignes
à exécuter en trois groupes le premier com-
prend 7,881 kilomètres concédés en 187S, et à
achever; le deuxième comprend 2,897 kilo-
mètres déclarés d'utilité publique, mais non
encore construits le troisième comprend
2,100 kilomètres d'intérêt local qu'on veut
faire rentrer dans le réseau d'intérêt gé-
néral.
Sur le premier groupe, les grandes Compa-
gnies auraient à dépecer cette année 1S0 mil-
lions, et l'Etat 50 millions.
Sur le deux.'ème groupe, l'Etat seul dépen-
sera 50 millions.
Pour le troisième groupe, on n'entrepren-
dra rien avant 1879; on laisserait les com-
missions régionales, instituées récemment,
achever d'abord leurs études; on consulte-
rait ensuite les Chambres puis on traite-
rait avec les départe ,nens.
En 1879 seulement, sur;ce troisième groupe
on pourra dépenser 80 millions si l'on a ra-
cheté 500 kilomètres.
M. le ministre des travaux publics estime
que l'ensemble des travaux sur les trois
groupes commencera à devenir sérieusement
actif en 1880, parce qu'à cette époque les tra-
vaux des Compagnies auront sensiblement
diminué et que l'Etat pourra en entreprendre
alors une plus grande part.
En ce qui touche! es voies et moyens finan-
ciers, M. le ministre n'a pu être naturellement
précis, parce que son projet n'est pas défini-
îvenient arrêté à ce point de vue. Il a tou-
tefois déclaré qu'il ne réclamera rien pour
1878; le budget qui est proposé par la com-
mission du budget lui paraît suffisant. Quant
aux exercices ultérieurs le ministre pense
qu'il sera facile à l'Etat d'imiter l'exemple des
grandes Compagnies en émettant des obliga-
tions à long terme, au fur et mesure de
1 exécution des travaux. On ne saurait, sui-
vant lui, rencontrer de difficultés pour placer
des obligations ?ux nombreux guichets pu-
blics que possède le Trésor.
Relativement au réseau des voies naviga-
bles et des ports, M. le ministre a expliqué
que. son projet n'est pas aussi avancé que
celui qui se rapporte aux voies ferrées
On a distribué aujourd'hui aux députés
le rapport rédigé par M. Adolphe Cochery au
nom de la commission du budge.t sur le bud-
get général des dépenses et des recettes de
l'exercice 1878.
Les députés ont également reçu commu-
nication du rapport spécial de M. Cochery
sur le budget des dépenses de l'exercice 1878
Ces deux rapports ont été déposés sur le
bureau de la Chambre dans la séance du 6 dé-
cembre, c'est-à-dire à une époque où M. Adol-
phe Cochery était encore rapporteur général
de la commission du budget. C'est ce qui ex-
plique pourquoi ces documens portent la
signature de M. le sous-secrétaire d'Etat au
département 'des finances, et non celle de
M. Daniel "VVilson le nouveau rapporteur
général de la commission des finances.
Au Directeur du Journal des Débats,
Le Caire, le 10 janvier.
La seule cause de mon silence- depuis
deux mois a été le désir de pouvoir vous an-
noncer le paiement du fameux coupon inter-
calaire, l'unique sujet de toutes les conversa-
tions tant au Caire qu'à Alexandrie. Ce que
je voulais surtout pouvoir vous dire, c'est
comment on s'est procuré les fonds, ou
plutôt le complément des fonds destinés à ce
paiement.
Ce que, sous l'Empire, on a baptisé en
France du nom de virement n'est pas in-
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