Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-16
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Description : 16 janvier 1878 16 janvier 1878
Description : 1878/01/16. 1878/01/16.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
MEMREM.i~ JAMR-
1878.
''ON S'~BO~E',
me desPrati'es-Sadnt-Gennaih-l'Auxerrois,
,MMX. BE tL.'AtmrSKEMEMf
Unan..Sixmeis. Troîsmcis.
D<5partemens. 80 ft.P&ns.j. '!2fr. 36 ft. 18 fr.
Les abonnemens'pMtent des t*' et t< de
chaque mois.~
Pai~,BépaFtomcms, nm anaoëtfCt
in~e)Mpapers oCtce, n, Gresham street, Gr. P. 0.; y
MJM. KeMzy, B~vtetet C', Finch tano ComMU,
E. C., Londqn, Mmt. W.-M. Smtth et aenj
t86.Strand,W.C. London. t j
A Bruxelles, & l'O/~M <<< ywMMM, 46, mede!a~ j.
Madeleine, dans les kiosques et dans les M-\
Nioth~oruesdes (!are$d" chemins de fer be!
A.Ya~M~(:iTara~
'ËBITION'D'E~ PARIS.' '7' ? f"
POUTRES ET HTTËMÎRES
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~MEMi~JAMR
i878.
ON S'ABONNE'
en Belgique, en ItaHe,
dans le Luxembourg, en Turquie,
on Suisse,, en Syrie, en Roumanie et dans !e«
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable & Paris oc de
mandats-poste, soit internattonaux, soit irancai)!,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM t envot d'une valeur payable & ps 'K,
Les annonces sont reçues
Chez MM. FaMehey, t~MMe et ?,
8, place de la Bourse,
«UM doivent toujours 8tre a{?reees par !a rédMt!&t.
PAMS
MARDI i~ JANVIER
L'excellente circulaire que M. le mi-
nistre de l'intérieur a adressée aux préfets,
et que les maires et les conseillera
municipaux liront également avec pro-
fit, a déjà reçu l'approbation de tous les
journaux républicains, et nous ne voyons
pas trop ce que les journaux conserva-
teurs trouveraient à y reprendre. IL nous
semble que si la part faite & la liberté
communale y est considérable, les droits
du pouvoir central, représenté dans les
départemens par les préfets, y sont nette-
ment relevés et maintenus. Notre loi mu-
nicipale actuelle peut avoir quelques dé-
fauts, mais elle a aussi de grands avan-
tages. S'il est dangereux de laisser, dans
les grandes villes, le choix des maires
aux conseils municipaux, le danger
est presque nul dans les commu-
nes rurales., et, dès lors, l'utilité de
cette disposition n'est point contestable.
Il est bon que les électeurs municipaux,
en choisissant des conseillers qui eux-
mêmes choisissent le maire, s'habituent
non seulement à l'exercice de leur droit,
mais à la responsabilité qui en ressort.
Le conseil général est déjà un.peu loin
des petites communes, la Chambre des
Députés et le Sénat sont plus loin encore;
mais le conseil municipal et surtout le
maire sont toujours là, et l'action du der-
nier est incessante. 'Les électeurs ap-
prendront bientôt, s'ils ne le savent
déjà, qu'il n'est point indifférent de
voter pour M. un tel ou pour tel autre, et
qu'ils sont exposés à payer cher la com-
plaisance de leurs votes. Ils feront par ce
moyen l'apprentissage de la vie publique,
en usant, de leurs droits à leurs risques et
périls. Ces risques, toutefois, sont limités
et ne pourraient jamais compromettre
l'ordre matériel, non plus que l'admini-
stration dans ses rapports généraux. Les
maires peuvent beaucoup dans leur petit
domaine, mais ils ne peuvent pas tout. Ils
trouveront chez le préfet bienveillance,
concours, aide-et appui, mais ils trouve-
raient au besoin un frein et un obstacle
s'ilapherchaient à. sortir d,c leurs attri-
butions légales pour, ..e,nyahir. celles ,de
l'Etat. M. de Marcère donne sur 00 dou-
ble point les meilleurs conseils aux pré-
ists. Il les engage vivement à se met-
tre en rapports avec les maires, à les
entendre, à leur faciliter l'accomptisse-
ment de leur t~che. C~est un fait malheu-
reux, mais certain, que les rapports qui
existaient autrefois entre les maires et les
préfetsse sont un peu rel&chés. Faut-il l'at-
tribuer aux loi~, qui ont enlevé la nomina-
tion dés maires au pouvoir central pour la
donner, dans Tes petites communes, aux
conseils municipaux~ Non, et il n'est point
nécessair.e que ces rapports entre maires
et préfets soient fondés sur une subor-
dination étroite. La confiance sufdt pour
étabtir un lien entre les uns et les autres;
mais comment la confiance aurait-elle pu
naître ou se maintenir au milieu des
crises que nous avons traversées? Nous
n'avons eu trop souvent que des préfets
de passage, plus soucieux des intérêts
politiques des .ministères dont ils dépen-
daient, que des intérêts administratifs de
leurs départemens; et trop souvent ces
ministères étaient en opposition ou même
en guerre ouverte contre l'opinion publi-
que. Cesjours de lutte sont passés, etnous
espérons qu'ils ne reviendront pas. Les
élections municipales qui .viennent d'avoir
lieu oct.été républicaines; la plupart
des maires seront répnbtîcains, les pré-
fets et sous-préfets le sont aussi. H ne sau-
rait donc y avoir de conflit entre les ad-
ministrateurs des communes et ceux des
départemens à une période de pres-
sion ardente et fougueuse doit succéder
une période d'harmonie, et. de confiance
entre les représentans des communes et
les représent ans de l'Etat. Les préfets
s'inspireront des sages instructions de
M. deMarcère.; les maires trouveront un
accueil facile, bienveillant, empressé ils
D~e seront pas tentés eux-mêmes de sortir
de leur rôle, ou ils y seront bientôt rame-
nés; et l'oeuvre d'apaisement que le gou-
vernement actuel a entreprise profitera de
ces mutuelles dispositions.;
.Nous avons constaté hier l'habileté dé-
ployée parla Russie.pour écooduire l'An-
gleterre et préparer~ la. conclusion d'une
paix séparée et directe avec la Turquie.
Nous admirons cette habileté sans en
être pourtant émerveillés au point d'en
perdre le jugement et d'y applaudir.
Renvoyer les Turcs pour traiter de l'armis-
tice au quartier général russe assurer à
l'Angleterre, qui s'était chargée du mes-
sage, que les commandans de l'armée sont
pourvus d'instructions sur cet objet .lais-
ser néanmoins ces derniers sans instruc-
tions au moment où laPorte déjà soumise
s'adresse à eux; puis, tout d'un coup,
mettre de côté l'armistice sur lequel
on semblait tant insister d'abord, pour
demander l'acceptation préalable des pré-
liminaires de paix déclarer enfin qu'on
ne fera connaître ces préliminaires qu'au
quartier général, à des délégués turcs
munis de pleins pouvoirs et qui n'au-
raient qu'à les accepter ou à les rejeter
sans en référer à Constantinople, tout
cela est une habileté très permise sans
doute, et même, nou~ le répétons, admi-
rable, du moins en diplomatie. Nous
l'admirerions pourtant plus encore si la
Russie, après avoir écrasé son adver-
saire sur les champs de bataille, n'a-
vait pas eu toutes les chances dans les
mains en face de la Turquie abandon-
née du monde entier, et de l'Europe
moitié complaisante moitié impuissante.
La Russie donc, libre de toute en-
trave sérieuse, se joue des obstacles plus
apparens que réels qu'elle rencontre en-
core, et applique les précautions les plus
minutieuses pour préparer à l'Europe une
vraie surprise. Elle s'arrange pour que
les conditions qu'elle entend imposer
à la Turquie ne transpirent d'aucune
manière, et qu'elles restent secrètes
jusqu'au moment où, acceptées et si-
gnées par les plénipotentiaires turcs,
elles pourront être présentées comme
un fait accompli. C'est pourquoi les
Russes ne veulent faire connaître ces
conditions qu'à Kesanlyk, et seulement
aux délégués de la Porte; c'est pourquoi
ils insistent pour que ces délégués soient
munis des pouvoirs les plus larges et
n'aient pas besoin de demander des in-
structions nouvelles à Constantinople. Pré-
caution d'ailleurs superflue. Une fois
dans le quartier général russe, les délé-
gués n'auront à leur disposition ni le té-
légraphe ni le chemin de fer pour en ré-
férer à la Porte et, en généra!, pour com-
muniquer avec elle. Ils seront donc forcés
d'accepter, et s'ils refusent, ou si même
ils hésitent, les Russes continueront leur
marche en avant, car il n'y aura pas
de suspension d'armes. Tout favorise
la Russie, même les accidens de
chemins de fer. Voici qu'un déraille-
ment sur la ligne de Constantinople à
Andrinople arrête les trains, retarde les
plénipotentiaires turcs et permet à l'ar-
mée russe d'avancer d'autant. Il n'est ce-
pendant pas impossible que tout soit dé-
cidé dès les premiers jours de la session
du Parlement anglais c'est-à-dire que
les préliminaires de la paix soient ac-
ceptés par la Porte, ou que, dans le
cas de leur rejet, les Russes se trouvent à
peu de distance de Constantinople et en
mesure d'être à ses portes avant même que
les Anglais puissent songer à y arriver. Le
Parlement a peut-être l'épidémie suffisam-
ment cuirassé contre de telles impres-
sions mais il lui sera difficile de se dissi-
muler que l'Angleterre doit prendre une
bonne part de la défaite infligée à la Tur-
quie. Néanmoins, à Vienne, on conserve
encore une foi robuste. Une dépêche de
cette ville nous annonce que l'on y continue
à considérer la conclusion de la paix
comme inacceptable sans le concours des
puissances. Il nous tarde, en vérité, d'ap-
prendre comment l'Autriche s'y prendra
pour prononcer, au moment du règlement
final, cette parole décisive qu'elle a si
souvent annoncée.
RftmtSK HK PARM
CMtnre te 14 te 15 M*a*M/e
Compt&nt.'73 S. M 25~20.
Fin cour. 72M1;2 73371/2 .4a~
4t)!/OC/0
Comptantl04.10390.10./
.&e/
Comptantes 8S. 109 12 12 271/2
Fincoor.<0880.109l5.M.
PETITE BOURSE DU SOtR.
Emprunt 8 0/0. 109 fr. 07 1/2, IN, 10, IN.
30/0. 73fr.3S.40.
Italien. 72fr.271/2,30.
S 0/0 turc. 9fr.60,621/2.
Egyptiennes 60/0.. 158 fr. 12 1/2.
Chemins égyptiens. 270 A.
Russe. 801/2,3/8.
Notre correspondant deConstantinopIe nous
adresse le télégramme suivant
"Péra, le H janvier.
') Les deux délégués Servfr Pacha et Namyk
Pacha, accompagnés de M. Tarin, avocat fran-
çais, conseiller de la SuMime-Porte, partent
demain pour le camp de Roumétie, afin de
discuter tes préliminaires de paix.
B Depuis dimanche, il est arrivé ici plus
d'. 20,000 réfugiés qui remplissent les mos-
quées, o
TTétégrapMe privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 14 janvier.
Tous les ministres, excepté lord Derby qui
est très enrhumé, assistaient aujourd'hui au
conseil.
Londres, Ic~janvier.
` Un conseil des ministres a été tenu aujourd'hui
cheziordDerby.
Londres,Iei8 janvier.
Le JKoM!M~ Post annonce que" lorsque l'A-
dresse en réponse au discours du Trône aura
été proposée et appuyée dans la Chambre des
Lords, lord GranviÛe parlera. Lord Beaconsûeld
lui répondra.
Le .S<lère de Galles a reçu l'ordre d'expédter immédia-
tement de grandes quantités de charbon dans la
baie de Vourla (golfe de.Smyrne] pour la flotte
anglaise.
Le Daily ~~nt~ publie une dépêche d'An-
drinople*du 13. d'après laquelte Sutaiman Pacha
chercherait à concentrer de la cavaierie a Andri-
nople pour garder la ligne du chemin de fer con-
duisant à Constantinople.
Les Russes, dit ta même dépêche, occupent le
chemin de fer entre Andrinople et Philippopoli.
Une dépêche de Constantinople, adressée au
ftMM, évalue a plus dé M,OM le nombre des
fuyards de Houmelie qui se sont réfugiés a Con-
stantinopie durant la dernière semaine.
Londres, le 1S janvier.
D'après le ~0!%MM ~t~ on assure que
l'ordre a été envoyé aux navires de transport
I'«~A?'a Port-Saïd et a Malte, de continuer chacun leur
chemin..
Vienne, le 13 janvier.
Les conditions de la Russie sont encore incon-
nues à Constantinopte et à Vienne. Néanmoins,
le départ de Server Pacha et de Namik Pacha est
considéré comme l'acquiescement de la Turquie
aux préliminaires de paix, en même temps qu'à
l'armistice. On assure dans nos cercles officiels
que la Turquie doit prononcer son acceptation ou
son refus, selon que Suieiman arrivera ou n'arri-
vera pas & temps pour défendre Andrinople et la
route de Gonstantmople.
Il est inexact que le terme de puissance rante employé par le cabinet de Vienne dans
sa réponse à la circulaire de la Porte, signifie ga-
rantie de l'intégrité de la Turquie, ainsi que pa-
raît l'insinuer le gouvernement turc dans la ré-
ponse qui est arrivée samedi.
Constantinople, le 15 janvier.
L'Autriche paraît mécontente que la Russie ait
subordonné la conclusion d'un armistice à une
entente préalable sur les préliminaires de paix;
mais l'Aliemagne est favorable au projet russe.
Constantinople, le 18 janvier.
Les journaux annoncent que la notte turque
aurait bombardé Eupatoria, Jalsa et Anapa.
La population a évacué Bourgas.
Les Serbes attaquant Kourchoumiie, ont été
repoussés.
Une nouvelle bataille est engagée entre Suiei-
man Pacha et le général Gourkb, aux environs
de Philippopoli. -k5, -aux 'environs
Les conditions de ta Russie publiées par les
journaux n'ont jusqu'à présent rien de certain;
eltes seront seulement communiquées aux pléni-
potentiaires turcs à Kesanlyk.
Constantinopte, le H janvier.
Les communications sur la ligne du chemin de
fer d'Andrinople ayant été rétablies aujourd'hui.
Server Pacha et Namik Pacha ont pu partir ce
soir pour Kesaniyk, où se trouve le quartier gé-
néraF du grand-duc Nicolas.
C'est près de Tchatalja que le déraillement
a eu lieu. Le train était rempli de fuyards, et
plus de cinquante de ces malheureux ont été tués
ou blessés.
La population d'Andrinople continue à quitter
cette ville. Le nombre de iuyards qui arrivent à
Constantinople augmente constamment.
La Gazette de CMoFM publie la dépêche sui-
vante
« Péra, le 13 janvier.
& Le nouveau ministère est considéré comme
libéral. R s'applique' à obtenir la protection de
l'Autriche, au lieu de celle de la France.
& La réponse du grand-duc relativement aux
conditions d'armistice est arrivée samedi soir. &
Bucharost, le 14 janvier, soir.
Le siège régulier de Widdin par l'armée rou-
maine a été décidé.
Les régimens qui sont revenus de Bucharest
repartent dans la direction de Kalafat.
Les pourparlers pour la conclusion de l'armis-
tice commenceront demain.
Constantinople, le 15 janvier.
Les autorités turques ont fait évacuer Aïdos,
prés de la mer Noire, par les habitans. La ville a
été ensuite brûlée.
On dit que les mêmes mesures ont été prises à
Karnabad, et l'on craint que Burgas ne soit éga-
lement brûlée. Les habitans ont envoyé ici des
délégués pour prévenir cette éventualité.
Raguse, le 15 janvier.
Aujourd'hui l'armée monténégrine, sous les or-
dres du prince, est arrivée près de Scutari.
4,100 mzams avec 7 canons se sont retranchés
à Cokerka, près de Mostar.
La .P~ 3f<:H vante
« Berlin, le 15 janvier.
a La Russie vient de commander à Stettin
42 bateaux-torpilles. »
Semlin, le 15 janvier.
M. Ristitch a déclaré que la Serbie demandera,
comme stipulation essentielle de l'armistice, l'in-
dépendance de la Vieille-Serbie, le paiement des
frais do guerre et une indemnité pour les maux
occasionnés aux districts serbes dévastés.
Les négociations relatives à la capitulation de
Widdin continuent.
Rome, le 14 janvier, soir.
Ce soir, la dépouille mortelle du roi sera mise
dans le cercueil après une nouvelle constatation
d'identité faite en présence de plusieurs digni-
taires du royaume.
Le prince impérial d'Angleterre a rendu visite
au roi et à la reine.
Le duo de Chartres, qui a fait la campagne de
1859 dans l'armée piëmontaise, a envoyé au roi
une dépêche très anëctueuse.
Le czar a chargé le baron Uxkull-GyUenbandt
de le représenter aux funérailtes.
L'archiduc d'Autriche Rénier a reçu aujour-
d'hui le corps diplomatique, les maisons civite et
militaire du roi, ainsi que les grands dignitaires
du royaume.
L'archiduc a fait ensuite une promenade au
Corso; il a été accueilli par la population avec les
marques d'une respectueuse sympathie, et sur
quelques points par des applaudissomens. Plu-
sieurs personnages politiques sont allés s'inscrire
chez lui. `
Pendant son séjour à Rome. l'archiduc Rénier
assistera tous les soirs, en qualité de parent, au
dîner du roi. Les sujets autrichiens et hongrois
résidant à Rome signent en ce moment une
Adresse qui doit lui être présentée prochaine-
ment.
Rome; le H janvier, soir.
La ministres au roi, dans laquelle ils présentent à
S. M. leurs hommages de fidélité et font des
vœux chaleureux pour te bonheur du roi, dj la
reine et du prince royal.
Le général de Roden et le baron de Beyens
sont attendus ici dans la soirée.
Par un nouveau décret en date du H jan-
vier courant, des grâces, commutations ou
réductions de peines ont été accordées à
trente-deux individus condamnés pour faits
se rattachant à.i'insurrection de 1871.
Le prince et la princesse de Hohoalohc sont
arrivés hier soir à Paris.
La G~MMë <~<* ?*que le général Cialdini a retiré sa démission
d'ambassadeur à Paris, pour éviter de créer
des embarras à son gouvernement.
Il retournera, à Paris aussitôt après les ob-
sèques du roi.
La Chambre des Députés a décide que,
pour s'associer au deuil de l'Italie, elle
ne tiendra, pas séance après-demain jeudi,
jour des funérailles du roi Victor-Emmanuel.
Le comte de Crennevilie. ambassadeur ex-
traordinaire d'Autriche auprès du roi Al-
phonse à l'occasion de son mariage, est' ar-
rivé cette nuit à Paris. H repartira, incessam-
ihent pour Madrid.
Nos dernières informations constatent une
amélioration de la situation entre l'An-
gleterre et la Russie. Toutefois, la nouvelle
donnée par le .Z)<ï~ y~<< disant que
lord Beaconsfield a demandé à la Russie de
faire connaître ses intentions relativement à
Constantinople et aux Dardanelles, parait être
exacte. Et le-cabinet anglais attend encore
avec une certaine impatience la réponse de
la Russie, aSn de régler son attitude devant le
Parlement et d'arrêter la rédaction du discours
du Trône.
Les élections municipales, aujourd'hui
complétées dans toute la France, ont
donné une majorité écrasante au parti ré-
publicain sur certains points elles ont
été même au delà de nos propres opinions.
Ce qui nous rassure pour l'avenir, c'est
l'exemple du passé c'est ainsi que le
conseil municipal de Paris, pour n'en ci-
ter qu'un, n'a réalisé aucune des inquié-
tudes qu'il avait d'abord inspirées. M. Gam-
betta a dit très justement que, pour for-
mer un parti, une année de gouvernement
valait plusieurs années d'opposition, et la
sagesse, la prudence et la modératibn'que 'e
montre en ce moment la Chambre des
Députés sera, nous l'espérons, d'un salu-
taire enseignement pour les conseils mu-
nicipaux, même les plus avancés.
Ce que nous voulons faire remarquer
ici, c'est que les élections municipales ont
été essentiellement politiques, beaucoup
plus politiques que municipales. Nous
n'avons aucunement l'idée d'en triom-
pher, au contraire; en d'autres temps et
dans d'autres circonstances, nous serions
portés à le regretter. Nous croyons qu'en
principe les élections locales devraient se
faire en vue des intérêts locaux, et que le
choix des électeurs municipaux devrait se
porter de préférence sur les hommes qui
connaissent le mieux et peuvent le mieux
administrer leurs affaires. Oui, sans doute,
et c'est à cette condition qu'avec le temps
on pourrait arriver à l'établissement de la
véritable et légitime commune, à l'auto-
nomie locale sans préjudice de l'intérêt
général et national.
Mais si ce principe, que nous croyons
juste, est inapplicable dans les conditions
actuelles, à qui la faute? Pas à. nous, pas
aux républicains qui n'ont pas fait la Con-
stitution. L'Assemblée royaliste qui a fait
la Constitution a voulu y perpétuer son
influence, et.c'est dans ce but qu'elle a
fait des conseils municipaux les princi-
paux électeurs du futur Sénat. Quelle était
son intention ? c'était de remettre la no-
mination des sénateurs aux électeurs des
campagnes, à ces ruraux sur lesquels elle
croyait pouvoir compter. On a vu à quel
point elle se trompait, et les élections
municipales ont été encore plus accen-
tuées que les élections législatives.
Mais que pouvaient faire'tous ceux qui,
en théorie et eh principe, auraient voulu
donner la prééminence aux intérêts lo-
caux sur les intérêts politiques, que pou-
vaient-ils faire en face de la nécessité
créée par la Constitution elle-même? Ils
ont dû aller au plus pressé; et, puisque
la Constitution donnait aux conseils mu-
nicipaux une part considérable, la plus
considérable peut-être, dans la formation
de la législature, et par conséquent dans
la politique générale et dans l'établisse-
ment définitif de la forme, du gouverne-
ment, ils ont dû faire passer avant tout
les considérations politiques, et prendre
les hommes autant pour leurs opinions
que pour leurs aptitudes. Quand donc les
réactionnaires pt étendent que les élec-
teurs choisissent, pour remplir les conseils
municipaux, des politiciens de tous les éta-
ges aulieu d'hommes connaissant et sachant
gérer les affaires locales, ils n'ont qu'à
s'en prendre à la Constitution qu'ils ont
laite et qui se-retourne aujourd'hui contre
eux. Ils nous reprochent de mettre par-
tout la politique à la place des affaires, et
ils oublient ou plutôt ne veulent pas voir
que c'est leur faute et leur œuvre. C'est
avec la même effronterie qu'à propos de
la révocation récente d'un général ils
crient à l'invasion de la politique dans
l'armée, comme si ce n'était pas précisé-
ment pour réprimer par un salutaire
exemple l'intrusion de l'armée dans la po-
litique que la mesure a été prise.
Nous ne demandons pas mieux que de
voir arriver le temps où l'on pourra s'oc-
cuper des affaires et de l'administration,
au lieu de s'occuper exclusivement de
politique. Mais il faut pour cela. que le
principe du gouvernement ne soit pas
toujours mis en question. Or, il n'est que
trop évident que les partis n'ont pas dés-
armé et n'ont renoncé à aucun de leurs
desseins. Il était donc de la première im-
portance de prévoir et de s'assurer dans
les élections municipales fa majorité qui
devra dans un an renouveler une par-
tie du Sénat. Jusqu'à présent, le Sé-
nat n'a point répondu au rôle pour le-
quel il était désigné, celui de modé-
rateur, ~t c'est de lui que sont venues les
provocations. La politique de combat en
a fait son instrument, et on a pu le voir
le jour où elle lui a demandé la dissolu-
tion d'une Chambre qui ne s'était distin-
guée que par sa modération. Les rempla-
cemens ne s'y font qu'à l'aide d'arrange-
mens sans scrupule et de capitulations
de conscience des moins édifiantes, non
pas même au profit d'une Opposition con-
servatrice et gouvernementale, mais à ce-
lui des adversaires déclares 'de la forme
de gouvernement établie par la Constitu-
tion. C'est cette situation d'antago-
nisme entre les grands pouvoirs de l'Etat
que les conseils municipaux nouvellement
élus sont appelés à changer, et c'est pour-
quoi les élections devaient être nécessai-
rement politiques.
JOHN LEMOINNE.
Nous disions avant-hier et nous répétons
auj ourd'hui que nous ne désirons nullement
voir l'Angleterre s'engager dans un conflit
dont l'issue serait livrée à tous les hasards.
Si ferme que puisse être son langage, nous
croyons qu'elle doit observer dans ses
actes une éxtrême réserve. Bien des rai-
sons le lui conseillent, comme nous allons
essayer de le montrer.
Ce dont les masses sont frappées tout
d'abord, quand la perspective de la guerre
s'ouvre devant leur esprit, c'est la pensée
des horreurs qu'elle entraîne, des sacrifi-
ces d'hommes et d'argent qu'elle exige
c'est la crainte, hélas! 1 trop souvent
fondée, de voir toutes les forces vives du
pays paralysées, le travail national sus-
pendu, laproduction arrêtée, laconsomma-
tionrestreinte, et, finalement, lamisère et le
deuil au foyer domestique. Qui pourrait
rester insensible à ces considérations ma-
térielles et morales? Mais il en est d'au-
tres d'un caractère plus particulièrement
politique, qui doivent être en ce moment
l'objet des méditations les plus sérieuses
des hommes d'Etat de l'Angleterre. Elles
ont été indiquées dans un récent article
de l'ïdaires anglais les plus soigneusement rédi-
gés, et, selon nous, dans le meilleur esprit,
également éloigné des entraînemens d'un
patriotisme fanatique et des théories éner-
vantes de l'école de Manchester. Nous les
avons aussi retrouvées dans un remar-
quable discours que sir Henry James,
conseiller de la reine et représentant de
Taunton à la Chambre des Communes, a
prononcé le 4 janvier dernier devant ses
jcommettans. On nous permettra de les
reprendre et de les développer. Mais neus
devons d'abord avertir le lecteur que nous
n'avons nullement la prétention d'influer
sur les décisions prochaines que pourront
inspirer à l'Angleterre son honneur et ses
intérêts. Notre seul but, dans les li-
gnes qui vont suivre, est de faire ressor-
tir l'indiscutable gravité de ces décisions.
Sous cette réserve, qui nous a paru
nécessaire a6n de dégager notre respon-
sabilité, nous dirons que l'intervention
militaire de l'Angleterre peut, à bien
conjecturer les choses; donner ouver-
ture à trois éventualités toutes trois
grosses de périls, et qui, si elles ve-
naient a se traduire en faits accomplis,
pourraient avoir de terribles consé-
quences. La première, de beaucoup la
plus grave, c'est la possibilité que, dans
le cas d'une guerre entre l'Angleterre
et la Russie, cette dernière puissance
soit secondée par l'Allemagne. Assuré-
ment, il n'est pas prouvé qu'il en doive
être ainsi il peut se taire que cette
dernière puissance se borne à rester
spectatrice attentive de la lutte et à
compter les coups que se porteraient
les deux adversaires. Il ne déplairait
peut-être pas au prince de Bismarck de
voir la Russie, aujourd'hui si favorisée
par le sort des armes, arrêtée dans sa
course victorieuse et tenue en échec par
une puissance rivale qui lui montre
qu'elle ne peut pas toute seule faire tout ce
qu'elle voudrait. Mais il suffit que cette
éventualité puisse se produire, pour
qu'elle mérite d'être 'attentivement consi-
dérée. Il est maintenant hors de doute
que la fameuse alliance des trois empe-
reurs ne s'est pas faite en vue de mainte-
nir en Occident une paix que la France n'a
jamais songé à troubler. Cette alliance a
dû avoir pour principal objet de prépa-
rer le règlement des affaires d'Orient, et
il n'est pas possible que. ceux qui l'ont
formée n'aient pas envisagé l'hypothèse
d'une intervention armée de l'Angleterre
en faveur de la Turquie. Quoi qu'on ait pu
dire de la sincérité de cette coalition, les
derniers événemens ont prouvé qu'elle
est réelle. Il est vrai que c'est une triple
alliance d'un caractère tout spécial, car il
ne s'y trouve que deux puissances qui
aient une volonté propre et déterminée;
et la troisième, nous avons nommé l'Au-
triche, est obligée de vouloir ce que veu-
lent les deux autres, auxquelles elle est
comme rivée. Cette première éventua-
lité reste donc dans la catégorie des faits
possibles.
La seconde, moins grave peut-être au
point de vue militaire, l'est peut-être da-
vantage au point de vue de la politique
générale de l'Europe. Elle implique la
supposition que l'Allemagne, et nécessai-
rement l'Autriche, resteront neutres, lais-
sant l'Angleterre et la Russie face à face;
mais alors, cette dernière étant complète-
ment absorbée en Orient, le champ reste-
rait libre à l'Allemagne dans tout le reste
du continent européen. Et sans vouloir
prêter au prince de Bismarck des projets
machiavéliques, il est toujours prudent
de craindre qu'il ne néglige pas une occa-
sion favorable de donner un nouveau lus-
tre au jeune empire allemand.
La troisième éventualité qu'il reste à
considérer n'est déjà presque plus une hy-
pothèse elle serait bien vite une réalité.
Une guerre avec la Russie pourrait être
aussi fatale au commerce maritime de
l'Angleterre, que l'a été la guerre de sé-
cession à celui de l'Union américaine. On
pourrait objecter que, grâce à la sentence
arbitrale de la Cour de Genève dans l'af-
faire de l'~M~M, et aux engagemens
réciproques de l'Angleterre et des Etats-
Unis consacrés par le traité de Washing-
ton, les ports de ce dernier pays seraient
fermés aux croiseurs russes, car il est peu
probable que la Russie, qui a déjà donné.
tant de preuves de son peu de respect
pour le traité de Paris, se croie liée par
l'article qui interdit la course en temps
de guerre. Rien ne l'empêcherait, d'ail-
leurs, de lancer ses vaisseaux de guerre à
la poursuite des navires marchands de
l'Angleterre. Or, nous trouvons, dans le
discours de sir Henry James auquel nous
avons fait allusion plus haut, quelques
détails intéressans sur ce point particu-
lier. « J'entends souvent répéter, a dit
l'éloquent orateur, que, si nous entrons
en guerre avec la Russie, elle aura fort
à sounrir, car nous pourrions balayer.
son commerce de toutes les mers. Aucune
assertion n'est plus fausse le commerce
de la Russie est notre propre com-
merce de tout celui qu'elle fait par
la voie de mer, les deux tiers ont lieu
avec l'Angleterre. Chaque année trois
mille vaisseaux environ, naviguant sous
pavillon anglais, entrent dans ses ports
ou en sortent. Dans le cours de l'an-
née 1875, nous avons importé en Rus-
sie pour une -valeur de 17 millions
de livres sterling (425 millions de francs).
Dans les onze premiers mois de l'année
1877, elle nous a envoyé, en blé seule-
ment, pour une valeur de 6 millions de
livres sterling (150 millions de francs).
Détruire le commerce maritime de la Rus-
sie, ce serait imiter ce gentilhomme irlan-
dais qui, étant en querelle avec son ban-
quier, ne trouva, rien de plus ingénieux et
de plus mortifiant pour son adversaire
que d'anéantir pour 1,000 livres sterling
de bank-notes revêtues de la signature de
ce dernier, et payables par lui. Nous en
resterons sur cette piquante anecdote,
dont sir Henry James a fait une heureuse
application.
Nous avons indiqué les trois éventua-
lités que ceux qui vont avoir à se pro-
noncer sur la conduite future de l'An-
gleterre auront à examiner; de la décision
qu'ils prendront peuvent dépendre la for-
tune de leur. pays, en même temps que
la tranquillité et peut-être l'existence
d'autres nations.
ERNEST DOTTAIN.'
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
a La Chambre, qui réglementairement ne
siége pas demain, ne siégera pas non plus
jeudi. Dès le commencement de la séance,
on annonçait que M. Gambetta allait propo-
ser d'interrompre ce jour-là les travaux lé-
gislatifs, pour honorer la mémoire du roi Vic-
tor Emmanuel au moment où s'accompliront
ses funérailles à Rome, et donner à l'Italie un
témoignage public de la sympathie de la
France. M. Haentjens a pris les devans
et, montant à la tribune aussitôt après I&
vote rapide qui venait de prononcer l'admis-
sion de MM.LacascadeetGodissart, députés
de la Guadeloupe et de la Martinique, il a,
devant la Chambre alors peu nombreuse et
distraite, présenté la proposition de ne pas
siéger jeudi, avec un considérant qui rap-
pelle le souvenir de Napoléon III et de
l'Empire.
M. Gambetta, qui a eu l'honneur d'ex-
primer au roi d'Italie il y a si peu de
temps les sentimens de la France répu-
blicaine, était peut-ôtre l'orateur désigné
pour déposer et soutenir la motion dont s'est
emparé M. Haentjens; et nous avons assuré-
ment perdu à cette substitution d'éloquentes
paroles qui auraient eu leur écho des deux
côtés des Alpes..
s Un peu plus tard, a été communiquée une
lettre des Italiens de Paris qui invite les mem-
bres delaChambreauservicepréparépourjeudi
dans l'église de la Madeleine. M. Grévy a
fait part de la résolution prise par le bureau
d'y assister officiellement, et c'est au milieu
des appla;udissemens qu'il a dit que la Cham-
bre tout entière tiendrait sans doute à hon-
neur de se joindre à son bureau. 11
w Tel est l'unique incident de la séance
Elle a été courte et rempiie par la lecture de
cinq rapportsd'élëctions. M. de Clercq, député
de la 2° circonscription de Béthune, où il a
remplacé le regretté M. Brasme, a été va-
lidé comme MM. Lacascade et Godissart,
malgré les irrégularités répréhënsibles si-
gnalées dans le rapport. Deux proposi-
tions d'invalidation seront discutées sa-
medi et lundi, prochains. L'une intéresse
M. Détours, et l'autre M. de la Villegon-
tier, successeur de M. de Dalmas à Fougè-
res, où la double candidature improvisée de
M. Roger-Marvaise a failli l'emporter et où
elle l'aurait emporté sans aucun doute si
l'administration et lea partisans du candidat
officiel n'avaient pas fait violence aux suara-
ges. Nous avons donc pour le moment quatre
propositions d'invalidation à débattre succes-
sivement. La discussion promet d'en être in-
téressante. a
Les députés étaient convoqués aujourd'hui
avant la séance publique pour procéder dans
leurs bureaux à la nomination de cinq com-
missions spéciales.
La première doit examiner le projet de loi
que M. Dufaure a déposé le 18 décembre, et
qui a trait à une amnistie pour les délits et
contraventions commis du i6 mai au 14 dé-
cembre par la voie de la parole, de la presse
ou tout autre moyeu de publication. Nous
1878.
''ON S'~BO~E',
me desPrati'es-Sadnt-Gennaih-l'Auxerrois,
,MMX. BE tL.'AtmrSKEMEMf
Unan..Sixmeis. Troîsmcis.
D<5partemens. 80 ft.
Les abonnemens'pMtent des t*' et t< de
chaque mois.~
Pai~,
in~e)M
MJM. KeMzy, B~vtetet C', Finch tano ComMU,
E. C., Londqn, Mmt. W.-M. Smtth et aenj
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A Bruxelles, & l'O/~M <<< ywMMM, 46, mede!a~ j.
Madeleine, dans les kiosques et dans les M-\
Nioth~oruesdes (!are$d" chemins de fer be!
A.Ya~M~(:iTara~
'ËBITION'D'E~ PARIS.' '7' ? f"
POUTRES ET HTTËMÎRES
-) j
~MEMi~JAMR
i878.
ON S'ABONNE'
en Belgique, en ItaHe,
dans le Luxembourg, en Turquie,
on Suisse,, en Syrie, en Roumanie et dans !e«
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable & Paris oc de
mandats-poste, soit internattonaux, soit irancai)!,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM t envot d'une valeur payable & ps 'K,
Les annonces sont reçues
Chez MM. FaMehey, t~MMe et ?,
8, place de la Bourse,
«UM doivent toujours 8tre a{?reees par !a rédMt!&t.
PAMS
MARDI i~ JANVIER
L'excellente circulaire que M. le mi-
nistre de l'intérieur a adressée aux préfets,
et que les maires et les conseillera
municipaux liront également avec pro-
fit, a déjà reçu l'approbation de tous les
journaux républicains, et nous ne voyons
pas trop ce que les journaux conserva-
teurs trouveraient à y reprendre. IL nous
semble que si la part faite & la liberté
communale y est considérable, les droits
du pouvoir central, représenté dans les
départemens par les préfets, y sont nette-
ment relevés et maintenus. Notre loi mu-
nicipale actuelle peut avoir quelques dé-
fauts, mais elle a aussi de grands avan-
tages. S'il est dangereux de laisser, dans
les grandes villes, le choix des maires
aux conseils municipaux, le danger
est presque nul dans les commu-
nes rurales., et, dès lors, l'utilité de
cette disposition n'est point contestable.
Il est bon que les électeurs municipaux,
en choisissant des conseillers qui eux-
mêmes choisissent le maire, s'habituent
non seulement à l'exercice de leur droit,
mais à la responsabilité qui en ressort.
Le conseil général est déjà un.peu loin
des petites communes, la Chambre des
Députés et le Sénat sont plus loin encore;
mais le conseil municipal et surtout le
maire sont toujours là, et l'action du der-
nier est incessante. 'Les électeurs ap-
prendront bientôt, s'ils ne le savent
déjà, qu'il n'est point indifférent de
voter pour M. un tel ou pour tel autre, et
qu'ils sont exposés à payer cher la com-
plaisance de leurs votes. Ils feront par ce
moyen l'apprentissage de la vie publique,
en usant, de leurs droits à leurs risques et
périls. Ces risques, toutefois, sont limités
et ne pourraient jamais compromettre
l'ordre matériel, non plus que l'admini-
stration dans ses rapports généraux. Les
maires peuvent beaucoup dans leur petit
domaine, mais ils ne peuvent pas tout. Ils
trouveront chez le préfet bienveillance,
concours, aide-et appui, mais ils trouve-
raient au besoin un frein et un obstacle
s'ilapherchaient à. sortir d,c leurs attri-
butions légales pour, ..e,nyahir. celles ,de
l'Etat. M. de Marcère donne sur 00 dou-
ble point les meilleurs conseils aux pré-
ists. Il les engage vivement à se met-
tre en rapports avec les maires, à les
entendre, à leur faciliter l'accomptisse-
ment de leur t~che. C~est un fait malheu-
reux, mais certain, que les rapports qui
existaient autrefois entre les maires et les
préfetsse sont un peu rel&chés. Faut-il l'at-
tribuer aux loi~, qui ont enlevé la nomina-
tion dés maires au pouvoir central pour la
donner, dans Tes petites communes, aux
conseils municipaux~ Non, et il n'est point
nécessair.e que ces rapports entre maires
et préfets soient fondés sur une subor-
dination étroite. La confiance sufdt pour
étabtir un lien entre les uns et les autres;
mais comment la confiance aurait-elle pu
naître ou se maintenir au milieu des
crises que nous avons traversées? Nous
n'avons eu trop souvent que des préfets
de passage, plus soucieux des intérêts
politiques des .ministères dont ils dépen-
daient, que des intérêts administratifs de
leurs départemens; et trop souvent ces
ministères étaient en opposition ou même
en guerre ouverte contre l'opinion publi-
que. Cesjours de lutte sont passés, etnous
espérons qu'ils ne reviendront pas. Les
élections municipales qui .viennent d'avoir
lieu oct.été républicaines; la plupart
des maires seront répnbtîcains, les pré-
fets et sous-préfets le sont aussi. H ne sau-
rait donc y avoir de conflit entre les ad-
ministrateurs des communes et ceux des
départemens à une période de pres-
sion ardente et fougueuse doit succéder
une période d'harmonie, et. de confiance
entre les représentans des communes et
les représent ans de l'Etat. Les préfets
s'inspireront des sages instructions de
M. deMarcère.; les maires trouveront un
accueil facile, bienveillant, empressé ils
D~e seront pas tentés eux-mêmes de sortir
de leur rôle, ou ils y seront bientôt rame-
nés; et l'oeuvre d'apaisement que le gou-
vernement actuel a entreprise profitera de
ces mutuelles dispositions.;
.Nous avons constaté hier l'habileté dé-
ployée parla Russie.pour écooduire l'An-
gleterre et préparer~ la. conclusion d'une
paix séparée et directe avec la Turquie.
Nous admirons cette habileté sans en
être pourtant émerveillés au point d'en
perdre le jugement et d'y applaudir.
Renvoyer les Turcs pour traiter de l'armis-
tice au quartier général russe assurer à
l'Angleterre, qui s'était chargée du mes-
sage, que les commandans de l'armée sont
pourvus d'instructions sur cet objet .lais-
ser néanmoins ces derniers sans instruc-
tions au moment où laPorte déjà soumise
s'adresse à eux; puis, tout d'un coup,
mettre de côté l'armistice sur lequel
on semblait tant insister d'abord, pour
demander l'acceptation préalable des pré-
liminaires de paix déclarer enfin qu'on
ne fera connaître ces préliminaires qu'au
quartier général, à des délégués turcs
munis de pleins pouvoirs et qui n'au-
raient qu'à les accepter ou à les rejeter
sans en référer à Constantinople, tout
cela est une habileté très permise sans
doute, et même, nou~ le répétons, admi-
rable, du moins en diplomatie. Nous
l'admirerions pourtant plus encore si la
Russie, après avoir écrasé son adver-
saire sur les champs de bataille, n'a-
vait pas eu toutes les chances dans les
mains en face de la Turquie abandon-
née du monde entier, et de l'Europe
moitié complaisante moitié impuissante.
La Russie donc, libre de toute en-
trave sérieuse, se joue des obstacles plus
apparens que réels qu'elle rencontre en-
core, et applique les précautions les plus
minutieuses pour préparer à l'Europe une
vraie surprise. Elle s'arrange pour que
les conditions qu'elle entend imposer
à la Turquie ne transpirent d'aucune
manière, et qu'elles restent secrètes
jusqu'au moment où, acceptées et si-
gnées par les plénipotentiaires turcs,
elles pourront être présentées comme
un fait accompli. C'est pourquoi les
Russes ne veulent faire connaître ces
conditions qu'à Kesanlyk, et seulement
aux délégués de la Porte; c'est pourquoi
ils insistent pour que ces délégués soient
munis des pouvoirs les plus larges et
n'aient pas besoin de demander des in-
structions nouvelles à Constantinople. Pré-
caution d'ailleurs superflue. Une fois
dans le quartier général russe, les délé-
gués n'auront à leur disposition ni le té-
légraphe ni le chemin de fer pour en ré-
férer à la Porte et, en généra!, pour com-
muniquer avec elle. Ils seront donc forcés
d'accepter, et s'ils refusent, ou si même
ils hésitent, les Russes continueront leur
marche en avant, car il n'y aura pas
de suspension d'armes. Tout favorise
la Russie, même les accidens de
chemins de fer. Voici qu'un déraille-
ment sur la ligne de Constantinople à
Andrinople arrête les trains, retarde les
plénipotentiaires turcs et permet à l'ar-
mée russe d'avancer d'autant. Il n'est ce-
pendant pas impossible que tout soit dé-
cidé dès les premiers jours de la session
du Parlement anglais c'est-à-dire que
les préliminaires de la paix soient ac-
ceptés par la Porte, ou que, dans le
cas de leur rejet, les Russes se trouvent à
peu de distance de Constantinople et en
mesure d'être à ses portes avant même que
les Anglais puissent songer à y arriver. Le
Parlement a peut-être l'épidémie suffisam-
ment cuirassé contre de telles impres-
sions mais il lui sera difficile de se dissi-
muler que l'Angleterre doit prendre une
bonne part de la défaite infligée à la Tur-
quie. Néanmoins, à Vienne, on conserve
encore une foi robuste. Une dépêche de
cette ville nous annonce que l'on y continue
à considérer la conclusion de la paix
comme inacceptable sans le concours des
puissances. Il nous tarde, en vérité, d'ap-
prendre comment l'Autriche s'y prendra
pour prononcer, au moment du règlement
final, cette parole décisive qu'elle a si
souvent annoncée.
RftmtSK HK PARM
CMtnre te 14 te 15 M*a*M/e
Compt&nt.'73 S. M 25~20.
Fin cour. 72M1;2 73371/2 .4a~
4t)!/OC/0
Comptantl04.10390.10./
.&e/
Comptantes 8S. 109 12 12 271/2
Fincoor.<0880.109l5.M.
PETITE BOURSE DU SOtR.
Emprunt 8 0/0. 109 fr. 07 1/2, IN, 10, IN.
30/0. 73fr.3S.40.
Italien. 72fr.271/2,30.
S 0/0 turc. 9fr.60,621/2.
Egyptiennes 60/0.. 158 fr. 12 1/2.
Chemins égyptiens. 270 A.
Russe. 801/2,3/8.
Notre correspondant deConstantinopIe nous
adresse le télégramme suivant
"Péra, le H janvier.
') Les deux délégués Servfr Pacha et Namyk
Pacha, accompagnés de M. Tarin, avocat fran-
çais, conseiller de la SuMime-Porte, partent
demain pour le camp de Roumétie, afin de
discuter tes préliminaires de paix.
B Depuis dimanche, il est arrivé ici plus
d'. 20,000 réfugiés qui remplissent les mos-
quées, o
TTétégrapMe privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres, le 14 janvier.
Tous les ministres, excepté lord Derby qui
est très enrhumé, assistaient aujourd'hui au
conseil.
Londres, Ic~janvier.
` Un conseil des ministres a été tenu aujourd'hui
cheziordDerby.
Londres,Iei8 janvier.
Le JKoM!M~ Post annonce que" lorsque l'A-
dresse en réponse au discours du Trône aura
été proposée et appuyée dans la Chambre des
Lords, lord GranviÛe parlera. Lord Beaconsûeld
lui répondra.
Le .S<
tement de grandes quantités de charbon dans la
baie de Vourla (golfe de.Smyrne] pour la flotte
anglaise.
Le Daily ~~nt~ publie une dépêche d'An-
drinople*du 13. d'après laquelte Sutaiman Pacha
chercherait à concentrer de la cavaierie a Andri-
nople pour garder la ligne du chemin de fer con-
duisant à Constantinople.
Les Russes, dit ta même dépêche, occupent le
chemin de fer entre Andrinople et Philippopoli.
Une dépêche de Constantinople, adressée au
ftMM, évalue a plus dé M,OM le nombre des
fuyards de Houmelie qui se sont réfugiés a Con-
stantinopie durant la dernière semaine.
Londres, le 1S janvier.
D'après le ~0!%MM ~t~ on assure que
l'ordre a été envoyé aux navires de transport
I'«~A?'a
chemin..
Vienne, le 13 janvier.
Les conditions de la Russie sont encore incon-
nues à Constantinopte et à Vienne. Néanmoins,
le départ de Server Pacha et de Namik Pacha est
considéré comme l'acquiescement de la Turquie
aux préliminaires de paix, en même temps qu'à
l'armistice. On assure dans nos cercles officiels
que la Turquie doit prononcer son acceptation ou
son refus, selon que Suieiman arrivera ou n'arri-
vera pas & temps pour défendre Andrinople et la
route de Gonstantmople.
Il est inexact que le terme de puissance
sa réponse à la circulaire de la Porte, signifie ga-
rantie de l'intégrité de la Turquie, ainsi que pa-
raît l'insinuer le gouvernement turc dans la ré-
ponse qui est arrivée samedi.
Constantinople, le 15 janvier.
L'Autriche paraît mécontente que la Russie ait
subordonné la conclusion d'un armistice à une
entente préalable sur les préliminaires de paix;
mais l'Aliemagne est favorable au projet russe.
Constantinople, le 18 janvier.
Les journaux annoncent que la notte turque
aurait bombardé Eupatoria, Jalsa et Anapa.
La population a évacué Bourgas.
Les Serbes attaquant Kourchoumiie, ont été
repoussés.
Une nouvelle bataille est engagée entre Suiei-
man Pacha et le général Gourkb, aux environs
de Philippopoli. -k5, -aux 'environs
Les conditions de ta Russie publiées par les
journaux n'ont jusqu'à présent rien de certain;
eltes seront seulement communiquées aux pléni-
potentiaires turcs à Kesanlyk.
Constantinopte, le H janvier.
Les communications sur la ligne du chemin de
fer d'Andrinople ayant été rétablies aujourd'hui.
Server Pacha et Namik Pacha ont pu partir ce
soir pour Kesaniyk, où se trouve le quartier gé-
néraF du grand-duc Nicolas.
C'est près de Tchatalja que le déraillement
a eu lieu. Le train était rempli de fuyards, et
plus de cinquante de ces malheureux ont été tués
ou blessés.
La population d'Andrinople continue à quitter
cette ville. Le nombre de iuyards qui arrivent à
Constantinople augmente constamment.
La Gazette de CMoFM publie la dépêche sui-
vante
« Péra, le 13 janvier.
& Le nouveau ministère est considéré comme
libéral. R s'applique' à obtenir la protection de
l'Autriche, au lieu de celle de la France.
& La réponse du grand-duc relativement aux
conditions d'armistice est arrivée samedi soir. &
Bucharost, le 14 janvier, soir.
Le siège régulier de Widdin par l'armée rou-
maine a été décidé.
Les régimens qui sont revenus de Bucharest
repartent dans la direction de Kalafat.
Les pourparlers pour la conclusion de l'armis-
tice commenceront demain.
Constantinople, le 15 janvier.
Les autorités turques ont fait évacuer Aïdos,
prés de la mer Noire, par les habitans. La ville a
été ensuite brûlée.
On dit que les mêmes mesures ont été prises à
Karnabad, et l'on craint que Burgas ne soit éga-
lement brûlée. Les habitans ont envoyé ici des
délégués pour prévenir cette éventualité.
Raguse, le 15 janvier.
Aujourd'hui l'armée monténégrine, sous les or-
dres du prince, est arrivée près de Scutari.
4,100 mzams avec 7 canons se sont retranchés
à Cokerka, près de Mostar.
La .P~ 3f<:H vante
« Berlin, le 15 janvier.
a La Russie vient de commander à Stettin
42 bateaux-torpilles. »
Semlin, le 15 janvier.
M. Ristitch a déclaré que la Serbie demandera,
comme stipulation essentielle de l'armistice, l'in-
dépendance de la Vieille-Serbie, le paiement des
frais do guerre et une indemnité pour les maux
occasionnés aux districts serbes dévastés.
Les négociations relatives à la capitulation de
Widdin continuent.
Rome, le 14 janvier, soir.
Ce soir, la dépouille mortelle du roi sera mise
dans le cercueil après une nouvelle constatation
d'identité faite en présence de plusieurs digni-
taires du royaume.
Le prince impérial d'Angleterre a rendu visite
au roi et à la reine.
Le duo de Chartres, qui a fait la campagne de
1859 dans l'armée piëmontaise, a envoyé au roi
une dépêche très anëctueuse.
Le czar a chargé le baron Uxkull-GyUenbandt
de le représenter aux funérailtes.
L'archiduc d'Autriche Rénier a reçu aujour-
d'hui le corps diplomatique, les maisons civite et
militaire du roi, ainsi que les grands dignitaires
du royaume.
L'archiduc a fait ensuite une promenade au
Corso; il a été accueilli par la population avec les
marques d'une respectueuse sympathie, et sur
quelques points par des applaudissomens. Plu-
sieurs personnages politiques sont allés s'inscrire
chez lui. `
Pendant son séjour à Rome. l'archiduc Rénier
assistera tous les soirs, en qualité de parent, au
dîner du roi. Les sujets autrichiens et hongrois
résidant à Rome signent en ce moment une
Adresse qui doit lui être présentée prochaine-
ment.
Rome; le H janvier, soir.
La ministres au roi, dans laquelle ils présentent à
S. M. leurs hommages de fidélité et font des
vœux chaleureux pour te bonheur du roi, dj la
reine et du prince royal.
Le général de Roden et le baron de Beyens
sont attendus ici dans la soirée.
Par un nouveau décret en date du H jan-
vier courant, des grâces, commutations ou
réductions de peines ont été accordées à
trente-deux individus condamnés pour faits
se rattachant à.i'insurrection de 1871.
Le prince et la princesse de Hohoalohc sont
arrivés hier soir à Paris.
La G~MMë <~<* ?*
d'ambassadeur à Paris, pour éviter de créer
des embarras à son gouvernement.
Il retournera, à Paris aussitôt après les ob-
sèques du roi.
La Chambre des Députés a décide que,
pour s'associer au deuil de l'Italie, elle
ne tiendra, pas séance après-demain jeudi,
jour des funérailles du roi Victor-Emmanuel.
Le comte de Crennevilie. ambassadeur ex-
traordinaire d'Autriche auprès du roi Al-
phonse à l'occasion de son mariage, est' ar-
rivé cette nuit à Paris. H repartira, incessam-
ihent pour Madrid.
Nos dernières informations constatent une
amélioration de la situation entre l'An-
gleterre et la Russie. Toutefois, la nouvelle
donnée par le .Z)<ï~ y~<< disant que
lord Beaconsfield a demandé à la Russie de
faire connaître ses intentions relativement à
Constantinople et aux Dardanelles, parait être
exacte. Et le-cabinet anglais attend encore
avec une certaine impatience la réponse de
la Russie, aSn de régler son attitude devant le
Parlement et d'arrêter la rédaction du discours
du Trône.
Les élections municipales, aujourd'hui
complétées dans toute la France, ont
donné une majorité écrasante au parti ré-
publicain sur certains points elles ont
été même au delà de nos propres opinions.
Ce qui nous rassure pour l'avenir, c'est
l'exemple du passé c'est ainsi que le
conseil municipal de Paris, pour n'en ci-
ter qu'un, n'a réalisé aucune des inquié-
tudes qu'il avait d'abord inspirées. M. Gam-
betta a dit très justement que, pour for-
mer un parti, une année de gouvernement
valait plusieurs années d'opposition, et la
sagesse, la prudence et la modératibn'que 'e
montre en ce moment la Chambre des
Députés sera, nous l'espérons, d'un salu-
taire enseignement pour les conseils mu-
nicipaux, même les plus avancés.
Ce que nous voulons faire remarquer
ici, c'est que les élections municipales ont
été essentiellement politiques, beaucoup
plus politiques que municipales. Nous
n'avons aucunement l'idée d'en triom-
pher, au contraire; en d'autres temps et
dans d'autres circonstances, nous serions
portés à le regretter. Nous croyons qu'en
principe les élections locales devraient se
faire en vue des intérêts locaux, et que le
choix des électeurs municipaux devrait se
porter de préférence sur les hommes qui
connaissent le mieux et peuvent le mieux
administrer leurs affaires. Oui, sans doute,
et c'est à cette condition qu'avec le temps
on pourrait arriver à l'établissement de la
véritable et légitime commune, à l'auto-
nomie locale sans préjudice de l'intérêt
général et national.
Mais si ce principe, que nous croyons
juste, est inapplicable dans les conditions
actuelles, à qui la faute? Pas à. nous, pas
aux républicains qui n'ont pas fait la Con-
stitution. L'Assemblée royaliste qui a fait
la Constitution a voulu y perpétuer son
influence, et.c'est dans ce but qu'elle a
fait des conseils municipaux les princi-
paux électeurs du futur Sénat. Quelle était
son intention ? c'était de remettre la no-
mination des sénateurs aux électeurs des
campagnes, à ces ruraux sur lesquels elle
croyait pouvoir compter. On a vu à quel
point elle se trompait, et les élections
municipales ont été encore plus accen-
tuées que les élections législatives.
Mais que pouvaient faire'tous ceux qui,
en théorie et eh principe, auraient voulu
donner la prééminence aux intérêts lo-
caux sur les intérêts politiques, que pou-
vaient-ils faire en face de la nécessité
créée par la Constitution elle-même? Ils
ont dû aller au plus pressé; et, puisque
la Constitution donnait aux conseils mu-
nicipaux une part considérable, la plus
considérable peut-être, dans la formation
de la législature, et par conséquent dans
la politique générale et dans l'établisse-
ment définitif de la forme, du gouverne-
ment, ils ont dû faire passer avant tout
les considérations politiques, et prendre
les hommes autant pour leurs opinions
que pour leurs aptitudes. Quand donc les
réactionnaires pt étendent que les élec-
teurs choisissent, pour remplir les conseils
municipaux, des politiciens de tous les éta-
ges aulieu d'hommes connaissant et sachant
gérer les affaires locales, ils n'ont qu'à
s'en prendre à la Constitution qu'ils ont
laite et qui se-retourne aujourd'hui contre
eux. Ils nous reprochent de mettre par-
tout la politique à la place des affaires, et
ils oublient ou plutôt ne veulent pas voir
que c'est leur faute et leur œuvre. C'est
avec la même effronterie qu'à propos de
la révocation récente d'un général ils
crient à l'invasion de la politique dans
l'armée, comme si ce n'était pas précisé-
ment pour réprimer par un salutaire
exemple l'intrusion de l'armée dans la po-
litique que la mesure a été prise.
Nous ne demandons pas mieux que de
voir arriver le temps où l'on pourra s'oc-
cuper des affaires et de l'administration,
au lieu de s'occuper exclusivement de
politique. Mais il faut pour cela. que le
principe du gouvernement ne soit pas
toujours mis en question. Or, il n'est que
trop évident que les partis n'ont pas dés-
armé et n'ont renoncé à aucun de leurs
desseins. Il était donc de la première im-
portance de prévoir et de s'assurer dans
les élections municipales fa majorité qui
devra dans un an renouveler une par-
tie du Sénat. Jusqu'à présent, le Sé-
nat n'a point répondu au rôle pour le-
quel il était désigné, celui de modé-
rateur, ~t c'est de lui que sont venues les
provocations. La politique de combat en
a fait son instrument, et on a pu le voir
le jour où elle lui a demandé la dissolu-
tion d'une Chambre qui ne s'était distin-
guée que par sa modération. Les rempla-
cemens ne s'y font qu'à l'aide d'arrange-
mens sans scrupule et de capitulations
de conscience des moins édifiantes, non
pas même au profit d'une Opposition con-
servatrice et gouvernementale, mais à ce-
lui des adversaires déclares 'de la forme
de gouvernement établie par la Constitu-
tion. C'est cette situation d'antago-
nisme entre les grands pouvoirs de l'Etat
que les conseils municipaux nouvellement
élus sont appelés à changer, et c'est pour-
quoi les élections devaient être nécessai-
rement politiques.
JOHN LEMOINNE.
Nous disions avant-hier et nous répétons
auj ourd'hui que nous ne désirons nullement
voir l'Angleterre s'engager dans un conflit
dont l'issue serait livrée à tous les hasards.
Si ferme que puisse être son langage, nous
croyons qu'elle doit observer dans ses
actes une éxtrême réserve. Bien des rai-
sons le lui conseillent, comme nous allons
essayer de le montrer.
Ce dont les masses sont frappées tout
d'abord, quand la perspective de la guerre
s'ouvre devant leur esprit, c'est la pensée
des horreurs qu'elle entraîne, des sacrifi-
ces d'hommes et d'argent qu'elle exige
c'est la crainte, hélas! 1 trop souvent
fondée, de voir toutes les forces vives du
pays paralysées, le travail national sus-
pendu, laproduction arrêtée, laconsomma-
tionrestreinte, et, finalement, lamisère et le
deuil au foyer domestique. Qui pourrait
rester insensible à ces considérations ma-
térielles et morales? Mais il en est d'au-
tres d'un caractère plus particulièrement
politique, qui doivent être en ce moment
l'objet des méditations les plus sérieuses
des hommes d'Etat de l'Angleterre. Elles
ont été indiquées dans un récent article
de l'ïdaires anglais les plus soigneusement rédi-
gés, et, selon nous, dans le meilleur esprit,
également éloigné des entraînemens d'un
patriotisme fanatique et des théories éner-
vantes de l'école de Manchester. Nous les
avons aussi retrouvées dans un remar-
quable discours que sir Henry James,
conseiller de la reine et représentant de
Taunton à la Chambre des Communes, a
prononcé le 4 janvier dernier devant ses
jcommettans. On nous permettra de les
reprendre et de les développer. Mais neus
devons d'abord avertir le lecteur que nous
n'avons nullement la prétention d'influer
sur les décisions prochaines que pourront
inspirer à l'Angleterre son honneur et ses
intérêts. Notre seul but, dans les li-
gnes qui vont suivre, est de faire ressor-
tir l'indiscutable gravité de ces décisions.
Sous cette réserve, qui nous a paru
nécessaire a6n de dégager notre respon-
sabilité, nous dirons que l'intervention
militaire de l'Angleterre peut, à bien
conjecturer les choses; donner ouver-
ture à trois éventualités toutes trois
grosses de périls, et qui, si elles ve-
naient a se traduire en faits accomplis,
pourraient avoir de terribles consé-
quences. La première, de beaucoup la
plus grave, c'est la possibilité que, dans
le cas d'une guerre entre l'Angleterre
et la Russie, cette dernière puissance
soit secondée par l'Allemagne. Assuré-
ment, il n'est pas prouvé qu'il en doive
être ainsi il peut se taire que cette
dernière puissance se borne à rester
spectatrice attentive de la lutte et à
compter les coups que se porteraient
les deux adversaires. Il ne déplairait
peut-être pas au prince de Bismarck de
voir la Russie, aujourd'hui si favorisée
par le sort des armes, arrêtée dans sa
course victorieuse et tenue en échec par
une puissance rivale qui lui montre
qu'elle ne peut pas toute seule faire tout ce
qu'elle voudrait. Mais il suffit que cette
éventualité puisse se produire, pour
qu'elle mérite d'être 'attentivement consi-
dérée. Il est maintenant hors de doute
que la fameuse alliance des trois empe-
reurs ne s'est pas faite en vue de mainte-
nir en Occident une paix que la France n'a
jamais songé à troubler. Cette alliance a
dû avoir pour principal objet de prépa-
rer le règlement des affaires d'Orient, et
il n'est pas possible que. ceux qui l'ont
formée n'aient pas envisagé l'hypothèse
d'une intervention armée de l'Angleterre
en faveur de la Turquie. Quoi qu'on ait pu
dire de la sincérité de cette coalition, les
derniers événemens ont prouvé qu'elle
est réelle. Il est vrai que c'est une triple
alliance d'un caractère tout spécial, car il
ne s'y trouve que deux puissances qui
aient une volonté propre et déterminée;
et la troisième, nous avons nommé l'Au-
triche, est obligée de vouloir ce que veu-
lent les deux autres, auxquelles elle est
comme rivée. Cette première éventua-
lité reste donc dans la catégorie des faits
possibles.
La seconde, moins grave peut-être au
point de vue militaire, l'est peut-être da-
vantage au point de vue de la politique
générale de l'Europe. Elle implique la
supposition que l'Allemagne, et nécessai-
rement l'Autriche, resteront neutres, lais-
sant l'Angleterre et la Russie face à face;
mais alors, cette dernière étant complète-
ment absorbée en Orient, le champ reste-
rait libre à l'Allemagne dans tout le reste
du continent européen. Et sans vouloir
prêter au prince de Bismarck des projets
machiavéliques, il est toujours prudent
de craindre qu'il ne néglige pas une occa-
sion favorable de donner un nouveau lus-
tre au jeune empire allemand.
La troisième éventualité qu'il reste à
considérer n'est déjà presque plus une hy-
pothèse elle serait bien vite une réalité.
Une guerre avec la Russie pourrait être
aussi fatale au commerce maritime de
l'Angleterre, que l'a été la guerre de sé-
cession à celui de l'Union américaine. On
pourrait objecter que, grâce à la sentence
arbitrale de la Cour de Genève dans l'af-
faire de l'~M~M, et aux engagemens
réciproques de l'Angleterre et des Etats-
Unis consacrés par le traité de Washing-
ton, les ports de ce dernier pays seraient
fermés aux croiseurs russes, car il est peu
probable que la Russie, qui a déjà donné.
tant de preuves de son peu de respect
pour le traité de Paris, se croie liée par
l'article qui interdit la course en temps
de guerre. Rien ne l'empêcherait, d'ail-
leurs, de lancer ses vaisseaux de guerre à
la poursuite des navires marchands de
l'Angleterre. Or, nous trouvons, dans le
discours de sir Henry James auquel nous
avons fait allusion plus haut, quelques
détails intéressans sur ce point particu-
lier. « J'entends souvent répéter, a dit
l'éloquent orateur, que, si nous entrons
en guerre avec la Russie, elle aura fort
à sounrir, car nous pourrions balayer.
son commerce de toutes les mers. Aucune
assertion n'est plus fausse le commerce
de la Russie est notre propre com-
merce de tout celui qu'elle fait par
la voie de mer, les deux tiers ont lieu
avec l'Angleterre. Chaque année trois
mille vaisseaux environ, naviguant sous
pavillon anglais, entrent dans ses ports
ou en sortent. Dans le cours de l'an-
née 1875, nous avons importé en Rus-
sie pour une -valeur de 17 millions
de livres sterling (425 millions de francs).
Dans les onze premiers mois de l'année
1877, elle nous a envoyé, en blé seule-
ment, pour une valeur de 6 millions de
livres sterling (150 millions de francs).
Détruire le commerce maritime de la Rus-
sie, ce serait imiter ce gentilhomme irlan-
dais qui, étant en querelle avec son ban-
quier, ne trouva, rien de plus ingénieux et
de plus mortifiant pour son adversaire
que d'anéantir pour 1,000 livres sterling
de bank-notes revêtues de la signature de
ce dernier, et payables par lui. Nous en
resterons sur cette piquante anecdote,
dont sir Henry James a fait une heureuse
application.
Nous avons indiqué les trois éventua-
lités que ceux qui vont avoir à se pro-
noncer sur la conduite future de l'An-
gleterre auront à examiner; de la décision
qu'ils prendront peuvent dépendre la for-
tune de leur. pays, en même temps que
la tranquillité et peut-être l'existence
d'autres nations.
ERNEST DOTTAIN.'
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
a La Chambre, qui réglementairement ne
siége pas demain, ne siégera pas non plus
jeudi. Dès le commencement de la séance,
on annonçait que M. Gambetta allait propo-
ser d'interrompre ce jour-là les travaux lé-
gislatifs, pour honorer la mémoire du roi Vic-
tor Emmanuel au moment où s'accompliront
ses funérailles à Rome, et donner à l'Italie un
témoignage public de la sympathie de la
France. M. Haentjens a pris les devans
et, montant à la tribune aussitôt après I&
vote rapide qui venait de prononcer l'admis-
sion de MM.LacascadeetGodissart, députés
de la Guadeloupe et de la Martinique, il a,
devant la Chambre alors peu nombreuse et
distraite, présenté la proposition de ne pas
siéger jeudi, avec un considérant qui rap-
pelle le souvenir de Napoléon III et de
l'Empire.
M. Gambetta, qui a eu l'honneur d'ex-
primer au roi d'Italie il y a si peu de
temps les sentimens de la France répu-
blicaine, était peut-ôtre l'orateur désigné
pour déposer et soutenir la motion dont s'est
emparé M. Haentjens; et nous avons assuré-
ment perdu à cette substitution d'éloquentes
paroles qui auraient eu leur écho des deux
côtés des Alpes..
s Un peu plus tard, a été communiquée une
lettre des Italiens de Paris qui invite les mem-
bres delaChambreauservicepréparépourjeudi
dans l'église de la Madeleine. M. Grévy a
fait part de la résolution prise par le bureau
d'y assister officiellement, et c'est au milieu
des appla;udissemens qu'il a dit que la Cham-
bre tout entière tiendrait sans doute à hon-
neur de se joindre à son bureau. 11
w Tel est l'unique incident de la séance
Elle a été courte et rempiie par la lecture de
cinq rapportsd'élëctions. M. de Clercq, député
de la 2° circonscription de Béthune, où il a
remplacé le regretté M. Brasme, a été va-
lidé comme MM. Lacascade et Godissart,
malgré les irrégularités répréhënsibles si-
gnalées dans le rapport. Deux proposi-
tions d'invalidation seront discutées sa-
medi et lundi, prochains. L'une intéresse
M. Détours, et l'autre M. de la Villegon-
tier, successeur de M. de Dalmas à Fougè-
res, où la double candidature improvisée de
M. Roger-Marvaise a failli l'emporter et où
elle l'aurait emporté sans aucun doute si
l'administration et lea partisans du candidat
officiel n'avaient pas fait violence aux suara-
ges. Nous avons donc pour le moment quatre
propositions d'invalidation à débattre succes-
sivement. La discussion promet d'en être in-
téressante. a
Les députés étaient convoqués aujourd'hui
avant la séance publique pour procéder dans
leurs bureaux à la nomination de cinq com-
missions spéciales.
La première doit examiner le projet de loi
que M. Dufaure a déposé le 18 décembre, et
qui a trait à une amnistie pour les délits et
contraventions commis du i6 mai au 14 dé-
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