Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 07 janvier 1878 07 janvier 1878
Description : 1878/01/07. 1878/01/07.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460315d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURN~L DES DEBATS
ÉDITION DE PARIS.
Bran janvier
1878
ON S'ABOIE
me des Prêtres,Saint.Geïmain-l'Auxerrois,
l'HII DE ~'A~D®iüP~â~l~
Un an. Six mois. Trois méa,
Départemens. 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Paris 72 fr. 36 fr. 18 fp.
Les abonnemens partent des i« et 16 de
chaque mois.
'A ̃ ̃• JÏMDI7 JANWIB
-̃-̃- |878. ̃' ..• ̃
.•' 'ON S'ABONNE
en Belgique, en Itali*v
dans le Luxembourg, en Turquie,
•n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou <1«
mandats-poste, soit internationaux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord •
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Pari*.
iQarb, un numéro. ~0 ccnt:
Dépaviemene, an nmwéro. oent:
ln Loùdun apply to Cowle and C~, foreign
newspapers ofücé 17 Gresham street, G. P. 0.;
1~~1A. ~eliz~, lDar~eo et G,1, Finch lane Cornhill,
E. C. London; NI-19. W.-M. ~milb et l9on,
f6$; Strand, W. C:, London.
A Bruxelles, il l'Of,~cs ds yobl#tffl!, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi.
bliothèques des ¡:rares de chemins de fer belges.
A Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
“̃ -y ̃ ̃'̃̃̃ /̃ '<
Les annonces sont reçues
CheE SÎS2. S"»E!cïtcj-, S^aftiic ot G»,
8, place do la Bourse,
et au bureau du J©Siifcfti&.ï«j
•a«3dolTent toujours êtreagréée3 par la rédaction,
PARIS
DIMANCHE 6 JANVIER
M. Bardoux, ministre des cultes," a de-
inandé aux évoques, suivant les prescrip-
tions de la Constitution, d'ordonner des
'prières publiques pour appeler les béné-
dictions de Dieu sur la prochaine session
parlementaire, et les évêques ont adressé
des circulaires à leur clergé pour ordonner
ces prières. La lettre de S. Em. le cardi-
nal-archevêque de Paris est conçue dans
•des termes dignes et élevés, mais où se
manifeste toujours cette sorte d'effroi dont
le clergé, chez nous, semble être frappé
en présence de nos institutions républi-
caines. « Ce n'est pas d'aujourd'hui, dit
Mgr Guibert, que l'Eglise a appris à subir
l'injustice, etc. » II serait mieux de dire
que ce n'est pas aujourd'hui qu'elle l'a
appris, et que les préoccupations et les
souvenirs du. passé sont la seule cause
des terreurs que le présent inspire. Quel
autre gouvernement a fait plus pour l'E-
glise que la république actuelle? Quel
autre a présenté et fait voter par les
Chambres un budget des cultes aussi con-
sidérable ? Quel autre a développé plus
largement les libertés dont le clergé pro-
fite plus encore que les autres citoyens,
ila liberté de l'enseignement supérieur,
par exemple? On croirait, en vérité, que le
clergé est surpris, étonné, épouvanté de
tout ce qu'il a obtenu de la république, et
qu'il éprouve le vertige des gens enri-
chis trop vite qui redoutent d'être ruinés
aussi rapidement. L'Eglise ne perd pas l'ha-
bitude de se défendre avant d'être attaquée,
ni surtout d'accuser ses prétendus ennemis
avec une amertume qui n'est pas exempte
de violence. « On répète les mêmes calom-
nies, écrit Mgr Guibert, parce qu'on
sait qu'il en reste toujours quelque
chose. » N'est-ce pas une phrase de Vol-
taire que Mgr Guibert s'approprie là, et
ne s'approprie-t-il pas aussi la conduite
'qu'il reproche à ses adversaires lors-
qu'il écrit « C'est une tactique fami-
lière aux hommes qui ont conçu des
desseins mauvais, de se dire menacés par
ceux qu'ils veulent perdre ? » II est vrai
que ces ennemis pour lesquels il n'a pas
assez de réprobations, Mgr Guibert déclare
qu'ils ne pourront jamais l'empêcher « de
les aimer dans la charité de Jésus-
CErist » et nous, de notre côté, nous ne
-pourrons jamais nous empêcher de traiter
avec respect les intérêts de la religion,
jet de les considérer comme de précieux
Intérêts politiques et nationaux. On voit
̃que, si nous sommes destinés à nous dis-
puter souvent et à nous plaindre sans
cesse les uns des autres, nous sommes
bien éloignés de nourrir au fond du cœur
des desseins pernicieux, puisque le clergé
nous aime malgré tout, et que, malgré
tout, nous sommes résolus à le mé-
nager et à le soutenir dans une juste
mesure. Ici, nous ne résisterons pas
au plaisir de citer un passage élo-
•quent de la lettre de Mgr Guibert. « Le
» lien, dit-il, qui rattache les intérêts
» religieux aux intérêts sociaux est si
» étroit, que l'idée de le rompre a tou-
» jours été regardée par les esprits sages
» comme la plus dangereuse des utopies.
» Je me souviens de m'être entretenu
» quelquefois de cette question avec l'il-
» lustre homme d'Etat que la France vient
» de perdre. Il s'exprimait toujours avec
» chaleur sur la nécessité de maintenir
» au premier rang des forces sociales l'in-
» fluence de la religion. Il me disait, en
a se servant d'une comparaison familière
» mais pleine de justesse, que le char de
» l'Etat doit être porté sur quatre roues
» une magistrature intègre, une armée so-
» lide, une administration bien organisée,
» et la religion, qui doit être nommée la
» première, parce qu'elle est la plus
» nécessaire. » Mgr Guibert aurait tort
dô croire que M. Thiers a emporté
'milLETOH DU JOURNAL DES DÉBATS
̃ DU 7 janvier 1877.
LA SEMAINE DRAMATIQUE
Théâtre DU Gymnase la -Belle M™ Donis,
pièce en quatre actes, de MM. Gondiuet
et Hector Malot. Théâtre DE l'Am-
bigu reprise de la Case de l'Oncle
Tom drame eu huit tableaux de
MM. Dumanoir et d'Ennery. Les Lé-
gendes de la place Mcmlert, un volume,
par M. Augustin Challamel (1).
Quelques uns des nombreux romans de
M. Hector Malot ont eu pour objet la
peinture des mœurs du second Empire, et
ce ne sont pas ceux qui ont obtenu le
moins de succès. C'est dans ceux-là sur-
tout que l'ingénieux romancier a fait
preuve de verve et d'observation la
Belle J/me Donis est assurément une des
'(') Alphonse Lemerre éditeur, passage Clwi-
S3Ui.
dans la tombe les senlimens qu'il ressen-
tait si profondément et qu'il exprimait si
bien. Ce sont des séntimens français,
conformes à notre tradition historique, in-
finiment plus que les sentimens nou-
veaux ou les prétentions dont le clergé
contemporain paraît être animé. Nous ne
demandons qu'à vivre en bonne intelli-
gence avec le clergé, et quelques ana-
thèmes de plus ou de moins sur les er-
reurs du temps ne nous brouilleront pas,
pourvu que nos institutions soient sincè-
rement acceptées et nos lois scrupuleuse-
ment respectées. Il serait temps de faire
cesser des malentendus regrettables, et
dont nous repoussons la responsabilité.
Le clergé agirait sagement en mon-
trant un 'peu plus de confiance et de
bonne volonté, et nous souhaitons que
les prières qu'il va faire pour nous lui
profitent aussi et produisent cet heureux
résultat.
La situation extérieure reste la même,
c'est-à-dire très embrouillée, et il est dif-
ficile de se rendre compte des intentions
réelles de l'Angleterre et des suites qu'el-
les pourraient avoir. Il y a scission, on
le sait, dans le cabinet anglais les uns
sont pour l'action; les autres pour l'abs-
tention les premiers sont représentés par
lord Beaconsfield et par M. Gathorne-
Hardy les seconds, par lord Carnarvon et
par le marquis de Salisbury, et le reste
des ministres, sans influence ou sans
opinion bien tranchée flottent entre
les deux. Il en résulte entre les per-
sonnes des frottemens continuels si
.on nous permet ce terme, et, dans les
choses, de ces demi-solutions qu'on ap-
pelle des compromis ou des moyens ter-
mes. C'est ainsi qu'en juillet dernier,
au moment où les Balkans ont été passés
pour la première fois par le général Gourko,
on s'est ému à Londres, et le cabinet s'est
divisé les uns auraient voulu occuper
Gallipoli, les autres ne voulaient rien faire
du tout, et, finalement, la garnison de
Malte a été augmentée de quelques mil-
liers d'hommes. Aujourd'hui, la situation
est différente dans le détail, mais le ca-
ractère en est le même. En acceptant
l'appel que lui avait adressé la Turquie
et en invitant la Russie à faire connaître
ses dispositions au sujet de la paix, l'An-
gleterre a fait quelque chose, mais quoi?
on ne saurait trop le dire. S'agit-il d'une
médiation? Le mot a été soigneusement
évité. Ne s'agit-il pas d'une médiation?
L'Angleterre s'est-elle bornée à trans-.
mettre une lettre de Constantinople à
Saint-Pétersbourg? A-t-elle fait simple-
ment pour la Turquie ce qu'elle a fait
pour la France en 1870, lorsque lord Gran-
ville et M. Gladstone ont ménagé par
lettre à M. Jules Favre l'entrevue de
Ferrières? Il est difficile dédire oui ou non.
Quelle que soit la nature de la communi-
cation que l'Angleterre a adressée de lapart
de la Turquie à la Russie, voyons quelles
en -ont été les conséquences. La Russie
a répondu que les négociations pour la
paix sont ordinairement précédées d'un
armistice, et que, pour l'obtenir, la Porte
n'avait qu'à s'adresser au commandant
des armées russes. Cette réponse éva-
sive à une médiation non moins éva-
sive a été faite, d'ailleurs dans les
termes les plus polis; mais elle si-
gnifie clairement que la Russie repousse
ou repousserait toute médiation et
n'acceptera que des négociations directes
avec la Turquie. N'ayant pas proposé
une médiation formelle l'Angleterre ne
pouvait pas se plaindre; mais que devait-
elle penser ? quelle impression devait-
elle ressentir? Non seulement les jour-
naux anglais, mais les ministres qui re-
présentent, avec le marquis de Salisbury,
la politique d'abstention, se sont empres-
sés de dire qu'il n'y avait pas d'offense
pour l'Angleterre. Sans doute il n'y avait
pas d'offense, surtout si l'on était décidé
œuvres les plus remarquables de cette
série. J'ai lu ce livre en son temps avec
le plus vif intérêt, mais mes souvenirs ne
sont plus assez précis pour que je puisse
établir une comparaison en règle entre
le roman et la pièce dont il vient de four-
nir le sujet. Je puis dire cependant que
la pièce a paru bien inférieure au roman,
ce qui n'étonnera personne, les conditions
du récit et celles de l'action dramatique
n'étant pas du tout les mêmes. C'est ce
qui a été dit et démontré assez souvent
pour qu'il soit inutile d'y revenir.
Un certain comte de Sainte-Austreberlhe,
viveur sexagénaire et ruiné, dirige à Bor-
deaux une entreprise industrielle au
moyen de laquelle il compte refaire sa
fortune. Il voit, un beau matin, arriver son
fils Agénor qui lui tombe non pas des
nues, mais de Paris. Cet Agénor est un
gandin fort connu dans tous les cabarets
à la mode, une des célébrités du boule-
vard. Quoique à peine âgé de trente ans,
le vicomte Agénor n'est plus qu'une ruine
au moral et au physique, et le moment
psychologique lui semble enfin venu de
restaurer la dynastie des Sainte-Austre-
berthe par un bon mariage. C'est un
jeune homme très fort, comme on disait
il y a une dizaine d'années, et, s'il vient à
Bordeaux où son père fait assez bonne
figure, il a ses raisons. Une petite note
dont il s'est muni avant de quitter Paris
contient des informations très précises
sur les riches héritières de Bordeaux, et
d'avance à bien accueillir une réponse né-
gative. Toutefois, le parti de l'action s'est
ému, et, tandis que les uns auraient voulu
se borner à transmettre obligeamment la
réponse de la Russie à la Turquie, les au-
tres se sont demandé si cela était suffi-
sant. Il y a eu dissidence, et le désaccord
s'est terminé, comme à l'ordinaire, par
un compromis. On nous assure que l'An-
gleterre a décidé qu'avant de transmettre
la réponse russe et de donneuses conseils
à la Porte, elle attendrait de connaître les
conditions de la Russie à un armistice. Lés
pourparlers continuent, et il en résulte évi-
demmentque,si l'Angleterre n'a pas fait acte
de médiation, elle n'a pas entendu réduire
son rôle à là transmission officieuse de
missives entre les belligérans. Et l'Angle-
terre a raison de se préoccuper des con-
ditions de l'armistice. Si l'on en croit en
effet les bruits qui courent, la prin-
cipale de ces conditions serait l'é-
vacuation par les Turcs des forteresses
du quadrilatère et leur occupation parles
Russes. Ceux-ci ne dissimulent pas qu'une
des conditions de la paix future sera la dé-
molition de ces forteresses. S'ils les occu-
pent déjà en vertu de l'armistice, la question
n'est-elle pas préjugée? Qui pourra les
empêcher, soit de raser eux-mêmes les
forteresses soit d'assister en témoins
attentifs à la réorganisation administra-
tive de la Bulgarie? Dès lors aussi, que
deviendra la sécurité de Constantinople?
Maintenant, de deux choses l'une ou
la Russie refusera de faire connaître di-
rectement à l'Angleterre les conditions de
l'armistice, ou elle y consentira. Dans le
premier cas, quelle que soit la politesse
extérieure de la réponse, l'Angleterre sera
éconduite, mais il est très possible qu'elle
ne s'en trouve pas offensée, puisque les
formes auront été observées de part et
d'autre. Elle accepterait simplement un
échec diplomatique. Dans le second cas,
avant de transmettre les conditions, l'An-
gleterre devra les apprécier, les juger, en,
conseiller soit l'acceptation soit le rejet,
et, bon gré mal gré, elle se trouvera en-
traînée de plus en plus dans le sens de la
médiation. Quant aux incidens imprévus
qu'il faut prévoir dans les négociations de
ce genre, ils échappent naturellement au
calcul.
Revenons à la première hypothèse la
Russie répond que ses commandans mili-
taires ont reçu des instructions, et que
les Turcs n'ont qu'à s'adresser à eux
l'Angleterre y consent que feront les
Turcs? Ils sont décidés, dit-on, à ne rien
faire avant la convocation du Parlement
anglais, et cette résolution est bien natu-
relle. Leur conduite future dépendra évi-
demment de l'attitude du Parlement. Si
cette attitude ressemble à celle du gouver-
nement et si la politique anglaise ne se
dessine pas avec précision, tout le monde
est d'accord à Constantinople pour préci-
piter les démarches directes non seule-
ment en ^ue de l'armistice, mais en vue
de la paix. Les Turcs décidément aban-
donnés ne songeront qu'à eux-mêmes
et laisseront à l'Angleterre .ou aux au-
tres puissances le soin de leurs in-
térêts. Il est même infiniment proba-
ble que la Porte sacrifiera les inté-
rêts de l'Europe en général et de l'Angle-
terre en particulier, et en trafiquera plutôt
au profit des siens. Si la Russie demande
pour ses vaisseaux le libre passage des
détroits, elle l'accordera, et s'il plaît en-
suite à l'Angleterre d'aller arrêter ces
vaisseaux, ce sera son affaire. Il n'est pas
impossible que les choses se terminent
ainsi, et les dispositions qui régnent à
Constantinople rendent ce dénoûment
probable.
Cependant la guerre continue, et les Rus-
ses la poussent avec la plus grande activité.
Ils sont maîtres de Sofia; les Turcs, ne
pouvant pas défendre la place, ont battu en
retraite. On comprend l'intérêt des Russes
en tête de la liste figure M"0 Marthe Donis,
la fille d'un armateur dont la fortune
n'est pas évaluée au-dessous d'une dou-
zaine de millions.
Le père et le fils sont deux coquins fort
peu intéressans. Le comte, tout à ses
plaisirs et à ses affaires véreuses, a même
oublié l'âge de son fils. Il ne lui donne
guère que vingt ans, et il est fort étonné
d'apprendre que ce jeune homme délabré
touche à la trentaine. On les voit tous les
deux jouer une comédie d'honnêteté igno-
ble pour voler cent mille francs clans
une entreprise industrielle dirigée par le
père, et qui a pour objet la canalisation
des passes de la Gironde. S'ils échouent
dans celte tentative, c'est grâce à la pro-
bité inflexible d'un jeune ingénieur, Phi-
lippe Heyrein; mais il est convenu entre
le comte et son fils que celui-ci dédom-
magera son père et lui comptera cent
mille francs sur la dot de M"0 Donis.
Justement, la jeune fille aime l'ingé-
nieur et en est aimée; il est vrai qu'il est
encore trop pauvre pour oser demander
à M. Donis la main de Marthe. Les deux
amoureux attendront des jours meilleurs.
Philippe n'en est pas moins un rival dan-
gereux pour le vicomte Agénor, et qu'il
faut écarter à tout prix. Mais le~ vicomte
ne s'embarrasse pas de si peu. Il est
beaucoup plus fort que son père, ce jeune
homme déjà presque chauve à trente ans,
et, pendant que le père s'arrête à des
niaiseries, le fils a déjà dressé son plan
à faire des progrès rapides et à s'étendro
le plus loin possible, afin de se présen-
ter aux négociations avec un ulipossidetis
plus considérable. L'armistice est pourtant
désirable pour l'un et pour l'autre des
belligérans. Les Russes maîtres de Sofia,
ayant derrière eux la Serbie en armes,
sont sans doute dans une belle position
et ils peuvent marcher en avant mais il
est douteux que l'armée du grand-duc
Nicolas et celle du czarévitz osent traverser
les Balkans du côté de Schipka ils laisse-
raient derrière eux des plaines dévastées
par la guerre, ruinées par la réquisition,
le quadrilatère toujours intact enfin le
Danube qui charrie des glaçons et a em-
porté tous ses ponts. Le ravitaillement
est difficile dans des conditions sembla-
bles. Tel est l'état des choses; il est de
nature à conseiller aux Russes de désirer
eux-mêmes l'armistice et d'ouvrir des né-
gociations qui aient chance d'aboutir.
Emprunt 5 0/0. 108 fr, 20, 1~ a~4, 16 4/4.
Italien 73 fr. 55, 4~.
5 OJO turc. 9 fr, 10, ~5,
Egyptiennes 6 OjO.. 168 fr. 7;i, 178 fr. 121f2,
Elections municipales du 6 |anvici>.
Voici les résultats connus au moment où
nous mettons sous presse
"'̃;̃̃ Quartier Gaillon.
"̃ Masse élu
-?r jGusset, imprimeur élu
Quartier du Mail.
c Thorel élu
Quartier Sainl-Merri.
de campagne. Une conversation de quel-
ques minutes avec" la femme du préfet de
la Gironde, Mrao de Cheylus, jolie per-
sonne très remuante, très évaporée et un
peu folle, lui a appris tout ce qu'il igno-
rait encore. M. Donis est un bonhomme
fort honnête au fond, mais vaniteux et
naïf, qui ne prendrait aucune décision
importante sans l'avis de sa seconde
femme, belle-mère de Marthe, la belle
Mme Donis, comme on l'appelle à Bor-
deaux. Quant à Marthe, c'est une petite
pensionnaire dont il n'y a pas beaucoup à
s'inquiéter, et que l'on s'accorde à consi-
dérer comme tout à fait insignifiante.
Il faut donc tout de suite engager l'ac-
tion. Le comte dé Sainle-Austreberthe se
•Charge du père et le séduit sans peine
par la perspective d'un siège au Corps-
Législatif. On fera de M. Douis un député,
c'est convenu avec le préfet, ou plutôt
avec M"10 de Cheylus mais Madame ou
Monsieur, c'est tout un à l'hôtel de la pré-
fecture. Le bonhomme ne se défend pas
il est gagné en deux mots, et le comte de
Sainte-Austreberthe parvient même à lui
persuader qu'il a toutes les qualités d'un
orateur. Quant à conquérir la belle
MIM Donis, ce sera plus difficile; mais
c'est l'affaire d'Agénor. C'est lui aussi qui
doit battre eu brèche le jeune cœur de
Marthe, et il faut convenir que ses débuts
ne sont pas très heureux. Les deux fem-
mes le trouvent fort déplaisant, et même
d'un ridicule achevé. Ayant eu l'impru-
PKTITB BOURSS DU DIMANCHE.
f°r arrondissement.
Quartier Saint-Germain-VAnxerrois.
Léon Réty 1 .Oî58 élu
Quartier des Halles.
Lamouroux 2.218 élu
Quartier du Palais-Royal.
Porest 1.257 élu
Quartier de la place Vendôme.
Martial-Bernard élu
S° arrondissement. e
Quartier Vivienne.
Quartier Bonne-Nouvelle.
Marais élu
3° arrondissement.
Quartier des Arts-et-Métiers.
Murât. 3.182 élu
Quartier des En fans-Rouges.
Cléray 2.140 élu
Quartier des Archives.
Frère. 1.862 élu
Quartier iSainte-tAvoie.
Darlot 2.608 élu
•t« arrondissement.
Henricy. 2.100 élu
Quartier Sainl-Gervais.
Ch. Loiseau 4.543 élu
Quartier de l'Arsenal.
Harant 1.894 élu
Quartier Notre-Dame.
Martin 1.306 élu
5° arrondissement.
Quartier Saint- Victor.
Bourneville 2.736 élu
Quartier du Jardin-des-Planles.
Collin 1.163 élu
Quartier du Val-de-Grâce.
Caubet 2.491 élu'
Quartier de la Sorbonne.
Engelhard. 2.890 élu
Quartier de la Monnaie.
Lauth. élu
Quartier de l'Odéon.
Geraier-Baillière 1 .980 élu
Quartier de Notre-Dame-des-C'/iamps.
Hérisson. 3 274 élu
Quartier Saint-Germain-des-Prês.
Bixio élu
9° arrondissement.
Quartier des Invalides.
Delpach 894 élu
Quartier de V Ecole-Militaire.
lluvelacque. 1.090 élu
Quartier du Gros-Caillou.
Morin 2.103 élu
Quartier Saint-Thomas-d'Aquin.
Liouville 1.337 élu
H° arrondissemeot.
Quartier des Champs-Elysées.
Potier 282
Ernest Brelay. 2.11 >
Marius Martin. 205
Ballottage.
Quartier du Faubourg-du-Roule.
Binder 1.009 élu
Quartier de la Madeleine.
̃ Watel. 1.041 élu
Quartier de V Europe.
Goudchaux 1.472
Riant 1.471
Ballottage.
Oe arrondissement.
Quartier Saint-Georges.
Pïétet 2.401 élu
Quartier de la Cliaussèe-d'Aniin.
Vauzy. 887
Violet 894
Ballottage.
• Quartier du faubourg-Montmartre.
Viollet-Le-Duc. 1.923 élu
Quartier Rncliechouart.
Dubois. 2.812 élu
•O° arrondissement.
Quartier Saint-Vincent-de-Paul.
Ant. Martin 2.779 élu
Quartier de la Porte-Saini-Denis.
Hattat 2.409 élu
Quartier de la Porte-Saint-Martin.
Grimaud 4.078 élu
Quartier de l'Hôpital Saint-Louis.
•"̃< Dujariier 4 Bî52 élu
11» arrondissement.
Quartier de la Folie-Mériconrt.
i; Cadet,, ..élu
Quartier de Saint-Ambroise.
Levraud élu
Quartier de la Roquette.
Mathé élu
18« arrondissement.
,<̃̃ Quartier de Picpus.
Boue. élu
` 13° arrondissement.
Quartier de la Salpê trière.
>̃ Sigismond Lacroix élu
Quartier de la Gare.
Dr Georges Martin élu
Quartier de la Maison-Blanche.
Louis Combes élu
Quartier Croulebarbe.
François Combes. élu
̃4° arrondissement. `
Quartier Montparnasse.
Colonel Ch. Martin élu
r; Quartier de la Santé.
'>'• G. Graux élu
< Quartier du Petit-Montrouge.
Leneveux élu
Quartier de Plaisance.
Jacques. élu
15» arrondissement.
Quartier Saint-Lambert.
Ilubbart 1.286 élu
Quartier Necker.
Jobbé-Duval.]. 2.467 élu
Quartier de Grenelle.
/Maillard ..élu
Quartier de Javel.
̃̃̃̃>̃̃: Castagnary élu
1O° arrondissement.
Quartier d'Auteuil.
Ceraesson 681 élu
dence d'accompagner une commission in-
dustrielle chargée de faire un rapport sur
les passes de la Gironde, il revient de
cette excursion, harassé, moulu, n'ayant
plus le souffle; de sorte que toute la so-
ciété réunie au château de M. Donis, sans
en excepter les domestiques, se moque de
lui. Mais un coureur de dots de sa force
ne se déconcerte pas aisément.
Le hasard, d'ailleurs, le sert à merveille.
Etendu sur un canapé dans un coin du
salon, sans que personne s'aperçoive de sa
présence, il assiste à un entretien de
Marthe et de Philippe-, qui lui révèle
les projets des deux amoureux. Il lui
reste à pénétrer les dispositions de Mào Do-
nis, et l'on sait déjà qu'elles ne lui sont
pas très favorables. M"10 Donis est une en-
nemie il fautla réduire à l'impuissance, et
mieux que cela, il faut en faire une auxi-
liaire. Cette fois encore, Agénor est aidé
par le hasard. Il découvre que la belle
Bordelaise a un amant, M. de Mériolle, la
fleur des pois de la jeunesse dorée du
pays. Une lettre de la dame à son amant,
interceptée par Agénor, sera une arme ir-
résistible entre ses mains. Agénor met cette
lettre sous les yeux de Mmo Donis qui n'au-
rait qu'à la garder et à la jeter au feu ce
serait parfaitement son droit puisque la
lettre lui appartient. Pourquoi ne le fait-
elle pas? Pourquoi rend-elle tranquille-
ment la lettre au vicomte qui la remet
dans sa poche ? Voilà ce qu'il n'est pas fa-
cile de s'expliquer.
S'il est vrai, comme on le prétend sou-
vent, que les institutions républicaines
aient une certaine difficulté à s'accli-
mater dans la vieille Europe, nous de-
vrions nous rassurer sur leur avenir en
voyant la peine que se donnent les fa-
milles royales pour déconsidérer et ruiner
les institutions monarchiques. C'est ainsi
que la maison royale d'Espagne élonne
en ce moment le monde par le plus sin-
gulier et aussi le moins édifiant des spec-
tacles, et justifie une fois de plus le pro-
verbe qu'il vaut mieux laver son linge en
famille.
Nous avons voulu, avant de nous oc-
cuper de cette affaire, voir l'effet que pro-
duirait à Madrid la touchante accolade de
la reine Isabelle et de don Carlos. Mais
la « petite correspondance » adressée par
la reine à un journal parisien n'a pas
paru avoir à Madrid plus qu'à Paris toute
la clarté nécessaire. On comprend bien
qu'au fond de la question est le mariage
du jeune roi qui déplaît à sa mère. En
effet, la reine Isabelle ne. peut avoir ou-
blié dans un pénible exil de neuf années
que le principal auteur de sa chute a été
son beau-frère M. le duc de Montpensier,
et elle ne saurait voir avec satisfaction le
trône qu'elle a perdu partagé par la fille
du prince à qui elle attribue toutes ses
disgrâces. L'influence qu'elle avait tou-
jours compté garder sur son fils, même
après avoir abdiqué en sa faveur, -passe
ainsi dans les mains qui lui sont le moins
sympathiques, et on peut concevoir jus-
qu'à un certain point son irritation.
Mais il faut avouer qu'elle a pris un
singuliermoyen de la manifester, et qu'elle
aurait mieux fait de souffrir et se taire
sans murmurer, comme le vieux soldat
de Scribe. Pas du tout on la voit, à Ma-
drid ou à Séville, se jetant dans les bras
de sa future bru, puis tout à coup elle
revient à Paris nour se if>tp.i> flanc iQ-
Mrao Donis est donc vaincue à la pre-
mière escarmouche, et vraiment elle a
mis tant de complaisance à se laisser bat-
tre qu'elle n'est pas à plaindre. On s'inté-
resse peu, après cela, à la scène où elle
se lamente avec son amant M. de Mériolle'
à qui elle vient de raconter ce qui s'est
passé. M. de Mériolle parle tout de suite
d'aller provoquer Agénor; mais cela ne
servirait qu'à précipiter la catastrophe
puisqu'un mot de lui peut les perdre. Ces
deux amans sont, ma foi, trop maladroits,
et, s'ils ont les mains liées, c'est bien leur
faute, ou du moins celle de Mmo Donis.
Il arrive donc que cette belle personne,
qui jusque-là avait semblé s'opposer au
mariage de Marthe avec Agénor, passe
tout à coup dans le camp opposé, au
grand étonnement de Marthe, qui ne com-
prend plus rien à la conduite de sa belle-
mère..
Le bon M. Donis, à qui le comte de
Sainte-AustreberUie a tout à fait tourné
la tête, s'indigne de la résistance obstinée
de sa fille.. Il fait une scène abominable à
Philippe Heyrem, l'accuse de faire sa cour
à la dot de Marthe et le chasse de sa
maison. On voit que le bonhomme s'est
aveuglément lancé sur une fausse piste.
Marthe cependant montre en cette circon-
stance une énergie extraordinaire chez
une si jeune fille. Elle déclare tout net à
Agénor, en présence de toute la famille
rassemblée, qu'elle ne sera jamais sa
Quartier de la M mile.
Thulié l.MG élu
Quartier de la Porle-BaupMne..
Dcligny 030 élu
..Quartier des Bassins.
Clamageran 1.327 élu
t"i' arrondissement.
Quartier des Ternes.
De Hérédia élu
Quartier de la Plaine Monceau.
Rigaut élu
Quartier des Batignolks.
Level élu
Quartier des Ep'inetles.
Ernest Lcfèvre élu
18° arrondissement.
Quartier des Grandes-Carrières.
Lafont élu
Quartier de Clignancourt.
Songeou. élu
̃ Quartier de la Goutte-d'Or.
Vauthier élu
Quartier de La Chapelle.
Manet élu
19° arrondissement.
Quartier de La Violette.
Delattro élu
Quartier du Pont-de-Flandre.
Bonnard.. élu
Quartier d'Amérique.
Demombynes élu
Quartier du Combat.
Mallet élu
SO° arrondâsseiuent.
Quartier de Bellemlle.
Braleret élu
Quartier de Saint-Far geau.
Métivier élu
Quartier du Père-LacMise.
Quentin élu
̃ Quartier de Chavonne.
Véran. 1.692 élu
ÉDITION DE PARIS.
Bran janvier
1878
ON S'ABOIE
me des Prêtres,Saint.Geïmain-l'Auxerrois,
l'HII DE ~'A~D®iüP~â~l~
Un an. Six mois. Trois méa,
Départemens. 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Paris 72 fr. 36 fr. 18 fp.
Les abonnemens partent des i« et 16 de
chaque mois.
'A ̃ ̃• JÏMDI7 JANWIB
-̃-̃- |878. ̃' ..• ̃
.•' 'ON S'ABONNE
en Belgique, en Itali*v
dans le Luxembourg, en Turquie,
•n Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou <1«
mandats-poste, soit internationaux, soit français
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord •
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Pari*.
iQarb, un numéro. ~0 ccnt:
Dépaviemene, an nmwéro. oent:
ln Loùdun apply to Cowle and C~, foreign
newspapers ofücé 17 Gresham street, G. P. 0.;
1~~1A. ~eliz~, lDar~eo et G,1, Finch lane Cornhill,
E. C. London; NI-19. W.-M. ~milb et l9on,
f6$; Strand, W. C:, London.
A Bruxelles, il l'Of,~cs ds yobl#tffl!, 46, rue de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi.
bliothèques des ¡:rares de chemins de fer belges.
A Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tornero.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
“̃ -y ̃ ̃'̃̃̃ /̃ '<
Les annonces sont reçues
CheE SÎS2. S"»E!cïtcj-, S^aftiic ot G»,
8, place do la Bourse,
et au bureau du J©Siifcfti&.ï«j
•a«3dolTent toujours êtreagréée3 par la rédaction,
PARIS
DIMANCHE 6 JANVIER
M. Bardoux, ministre des cultes," a de-
inandé aux évoques, suivant les prescrip-
tions de la Constitution, d'ordonner des
'prières publiques pour appeler les béné-
dictions de Dieu sur la prochaine session
parlementaire, et les évêques ont adressé
des circulaires à leur clergé pour ordonner
ces prières. La lettre de S. Em. le cardi-
nal-archevêque de Paris est conçue dans
•des termes dignes et élevés, mais où se
manifeste toujours cette sorte d'effroi dont
le clergé, chez nous, semble être frappé
en présence de nos institutions républi-
caines. « Ce n'est pas d'aujourd'hui, dit
Mgr Guibert, que l'Eglise a appris à subir
l'injustice, etc. » II serait mieux de dire
que ce n'est pas aujourd'hui qu'elle l'a
appris, et que les préoccupations et les
souvenirs du. passé sont la seule cause
des terreurs que le présent inspire. Quel
autre gouvernement a fait plus pour l'E-
glise que la république actuelle? Quel
autre a présenté et fait voter par les
Chambres un budget des cultes aussi con-
sidérable ? Quel autre a développé plus
largement les libertés dont le clergé pro-
fite plus encore que les autres citoyens,
ila liberté de l'enseignement supérieur,
par exemple? On croirait, en vérité, que le
clergé est surpris, étonné, épouvanté de
tout ce qu'il a obtenu de la république, et
qu'il éprouve le vertige des gens enri-
chis trop vite qui redoutent d'être ruinés
aussi rapidement. L'Eglise ne perd pas l'ha-
bitude de se défendre avant d'être attaquée,
ni surtout d'accuser ses prétendus ennemis
avec une amertume qui n'est pas exempte
de violence. « On répète les mêmes calom-
nies, écrit Mgr Guibert, parce qu'on
sait qu'il en reste toujours quelque
chose. » N'est-ce pas une phrase de Vol-
taire que Mgr Guibert s'approprie là, et
ne s'approprie-t-il pas aussi la conduite
'qu'il reproche à ses adversaires lors-
qu'il écrit « C'est une tactique fami-
lière aux hommes qui ont conçu des
desseins mauvais, de se dire menacés par
ceux qu'ils veulent perdre ? » II est vrai
que ces ennemis pour lesquels il n'a pas
assez de réprobations, Mgr Guibert déclare
qu'ils ne pourront jamais l'empêcher « de
les aimer dans la charité de Jésus-
CErist » et nous, de notre côté, nous ne
-pourrons jamais nous empêcher de traiter
avec respect les intérêts de la religion,
jet de les considérer comme de précieux
Intérêts politiques et nationaux. On voit
̃que, si nous sommes destinés à nous dis-
puter souvent et à nous plaindre sans
cesse les uns des autres, nous sommes
bien éloignés de nourrir au fond du cœur
des desseins pernicieux, puisque le clergé
nous aime malgré tout, et que, malgré
tout, nous sommes résolus à le mé-
nager et à le soutenir dans une juste
mesure. Ici, nous ne résisterons pas
au plaisir de citer un passage élo-
•quent de la lettre de Mgr Guibert. « Le
» lien, dit-il, qui rattache les intérêts
» religieux aux intérêts sociaux est si
» étroit, que l'idée de le rompre a tou-
» jours été regardée par les esprits sages
» comme la plus dangereuse des utopies.
» Je me souviens de m'être entretenu
» quelquefois de cette question avec l'il-
» lustre homme d'Etat que la France vient
» de perdre. Il s'exprimait toujours avec
» chaleur sur la nécessité de maintenir
» au premier rang des forces sociales l'in-
» fluence de la religion. Il me disait, en
a se servant d'une comparaison familière
» mais pleine de justesse, que le char de
» l'Etat doit être porté sur quatre roues
» une magistrature intègre, une armée so-
» lide, une administration bien organisée,
» et la religion, qui doit être nommée la
» première, parce qu'elle est la plus
» nécessaire. » Mgr Guibert aurait tort
dô croire que M. Thiers a emporté
'milLETOH DU JOURNAL DES DÉBATS
̃ DU 7 janvier 1877.
LA SEMAINE DRAMATIQUE
Théâtre DU Gymnase la -Belle M™ Donis,
pièce en quatre actes, de MM. Gondiuet
et Hector Malot. Théâtre DE l'Am-
bigu reprise de la Case de l'Oncle
Tom drame eu huit tableaux de
MM. Dumanoir et d'Ennery. Les Lé-
gendes de la place Mcmlert, un volume,
par M. Augustin Challamel (1).
Quelques uns des nombreux romans de
M. Hector Malot ont eu pour objet la
peinture des mœurs du second Empire, et
ce ne sont pas ceux qui ont obtenu le
moins de succès. C'est dans ceux-là sur-
tout que l'ingénieux romancier a fait
preuve de verve et d'observation la
Belle J/me Donis est assurément une des
'(') Alphonse Lemerre éditeur, passage Clwi-
S3Ui.
dans la tombe les senlimens qu'il ressen-
tait si profondément et qu'il exprimait si
bien. Ce sont des séntimens français,
conformes à notre tradition historique, in-
finiment plus que les sentimens nou-
veaux ou les prétentions dont le clergé
contemporain paraît être animé. Nous ne
demandons qu'à vivre en bonne intelli-
gence avec le clergé, et quelques ana-
thèmes de plus ou de moins sur les er-
reurs du temps ne nous brouilleront pas,
pourvu que nos institutions soient sincè-
rement acceptées et nos lois scrupuleuse-
ment respectées. Il serait temps de faire
cesser des malentendus regrettables, et
dont nous repoussons la responsabilité.
Le clergé agirait sagement en mon-
trant un 'peu plus de confiance et de
bonne volonté, et nous souhaitons que
les prières qu'il va faire pour nous lui
profitent aussi et produisent cet heureux
résultat.
La situation extérieure reste la même,
c'est-à-dire très embrouillée, et il est dif-
ficile de se rendre compte des intentions
réelles de l'Angleterre et des suites qu'el-
les pourraient avoir. Il y a scission, on
le sait, dans le cabinet anglais les uns
sont pour l'action; les autres pour l'abs-
tention les premiers sont représentés par
lord Beaconsfield et par M. Gathorne-
Hardy les seconds, par lord Carnarvon et
par le marquis de Salisbury, et le reste
des ministres, sans influence ou sans
opinion bien tranchée flottent entre
les deux. Il en résulte entre les per-
sonnes des frottemens continuels si
.on nous permet ce terme, et, dans les
choses, de ces demi-solutions qu'on ap-
pelle des compromis ou des moyens ter-
mes. C'est ainsi qu'en juillet dernier,
au moment où les Balkans ont été passés
pour la première fois par le général Gourko,
on s'est ému à Londres, et le cabinet s'est
divisé les uns auraient voulu occuper
Gallipoli, les autres ne voulaient rien faire
du tout, et, finalement, la garnison de
Malte a été augmentée de quelques mil-
liers d'hommes. Aujourd'hui, la situation
est différente dans le détail, mais le ca-
ractère en est le même. En acceptant
l'appel que lui avait adressé la Turquie
et en invitant la Russie à faire connaître
ses dispositions au sujet de la paix, l'An-
gleterre a fait quelque chose, mais quoi?
on ne saurait trop le dire. S'agit-il d'une
médiation? Le mot a été soigneusement
évité. Ne s'agit-il pas d'une médiation?
L'Angleterre s'est-elle bornée à trans-.
mettre une lettre de Constantinople à
Saint-Pétersbourg? A-t-elle fait simple-
ment pour la Turquie ce qu'elle a fait
pour la France en 1870, lorsque lord Gran-
ville et M. Gladstone ont ménagé par
lettre à M. Jules Favre l'entrevue de
Ferrières? Il est difficile dédire oui ou non.
Quelle que soit la nature de la communi-
cation que l'Angleterre a adressée de lapart
de la Turquie à la Russie, voyons quelles
en -ont été les conséquences. La Russie
a répondu que les négociations pour la
paix sont ordinairement précédées d'un
armistice, et que, pour l'obtenir, la Porte
n'avait qu'à s'adresser au commandant
des armées russes. Cette réponse éva-
sive à une médiation non moins éva-
sive a été faite, d'ailleurs dans les
termes les plus polis; mais elle si-
gnifie clairement que la Russie repousse
ou repousserait toute médiation et
n'acceptera que des négociations directes
avec la Turquie. N'ayant pas proposé
une médiation formelle l'Angleterre ne
pouvait pas se plaindre; mais que devait-
elle penser ? quelle impression devait-
elle ressentir? Non seulement les jour-
naux anglais, mais les ministres qui re-
présentent, avec le marquis de Salisbury,
la politique d'abstention, se sont empres-
sés de dire qu'il n'y avait pas d'offense
pour l'Angleterre. Sans doute il n'y avait
pas d'offense, surtout si l'on était décidé
œuvres les plus remarquables de cette
série. J'ai lu ce livre en son temps avec
le plus vif intérêt, mais mes souvenirs ne
sont plus assez précis pour que je puisse
établir une comparaison en règle entre
le roman et la pièce dont il vient de four-
nir le sujet. Je puis dire cependant que
la pièce a paru bien inférieure au roman,
ce qui n'étonnera personne, les conditions
du récit et celles de l'action dramatique
n'étant pas du tout les mêmes. C'est ce
qui a été dit et démontré assez souvent
pour qu'il soit inutile d'y revenir.
Un certain comte de Sainte-Austreberlhe,
viveur sexagénaire et ruiné, dirige à Bor-
deaux une entreprise industrielle au
moyen de laquelle il compte refaire sa
fortune. Il voit, un beau matin, arriver son
fils Agénor qui lui tombe non pas des
nues, mais de Paris. Cet Agénor est un
gandin fort connu dans tous les cabarets
à la mode, une des célébrités du boule-
vard. Quoique à peine âgé de trente ans,
le vicomte Agénor n'est plus qu'une ruine
au moral et au physique, et le moment
psychologique lui semble enfin venu de
restaurer la dynastie des Sainte-Austre-
berthe par un bon mariage. C'est un
jeune homme très fort, comme on disait
il y a une dizaine d'années, et, s'il vient à
Bordeaux où son père fait assez bonne
figure, il a ses raisons. Une petite note
dont il s'est muni avant de quitter Paris
contient des informations très précises
sur les riches héritières de Bordeaux, et
d'avance à bien accueillir une réponse né-
gative. Toutefois, le parti de l'action s'est
ému, et, tandis que les uns auraient voulu
se borner à transmettre obligeamment la
réponse de la Russie à la Turquie, les au-
tres se sont demandé si cela était suffi-
sant. Il y a eu dissidence, et le désaccord
s'est terminé, comme à l'ordinaire, par
un compromis. On nous assure que l'An-
gleterre a décidé qu'avant de transmettre
la réponse russe et de donneuses conseils
à la Porte, elle attendrait de connaître les
conditions de la Russie à un armistice. Lés
pourparlers continuent, et il en résulte évi-
demmentque,si l'Angleterre n'a pas fait acte
de médiation, elle n'a pas entendu réduire
son rôle à là transmission officieuse de
missives entre les belligérans. Et l'Angle-
terre a raison de se préoccuper des con-
ditions de l'armistice. Si l'on en croit en
effet les bruits qui courent, la prin-
cipale de ces conditions serait l'é-
vacuation par les Turcs des forteresses
du quadrilatère et leur occupation parles
Russes. Ceux-ci ne dissimulent pas qu'une
des conditions de la paix future sera la dé-
molition de ces forteresses. S'ils les occu-
pent déjà en vertu de l'armistice, la question
n'est-elle pas préjugée? Qui pourra les
empêcher, soit de raser eux-mêmes les
forteresses soit d'assister en témoins
attentifs à la réorganisation administra-
tive de la Bulgarie? Dès lors aussi, que
deviendra la sécurité de Constantinople?
Maintenant, de deux choses l'une ou
la Russie refusera de faire connaître di-
rectement à l'Angleterre les conditions de
l'armistice, ou elle y consentira. Dans le
premier cas, quelle que soit la politesse
extérieure de la réponse, l'Angleterre sera
éconduite, mais il est très possible qu'elle
ne s'en trouve pas offensée, puisque les
formes auront été observées de part et
d'autre. Elle accepterait simplement un
échec diplomatique. Dans le second cas,
avant de transmettre les conditions, l'An-
gleterre devra les apprécier, les juger, en,
conseiller soit l'acceptation soit le rejet,
et, bon gré mal gré, elle se trouvera en-
traînée de plus en plus dans le sens de la
médiation. Quant aux incidens imprévus
qu'il faut prévoir dans les négociations de
ce genre, ils échappent naturellement au
calcul.
Revenons à la première hypothèse la
Russie répond que ses commandans mili-
taires ont reçu des instructions, et que
les Turcs n'ont qu'à s'adresser à eux
l'Angleterre y consent que feront les
Turcs? Ils sont décidés, dit-on, à ne rien
faire avant la convocation du Parlement
anglais, et cette résolution est bien natu-
relle. Leur conduite future dépendra évi-
demment de l'attitude du Parlement. Si
cette attitude ressemble à celle du gouver-
nement et si la politique anglaise ne se
dessine pas avec précision, tout le monde
est d'accord à Constantinople pour préci-
piter les démarches directes non seule-
ment en ^ue de l'armistice, mais en vue
de la paix. Les Turcs décidément aban-
donnés ne songeront qu'à eux-mêmes
et laisseront à l'Angleterre .ou aux au-
tres puissances le soin de leurs in-
térêts. Il est même infiniment proba-
ble que la Porte sacrifiera les inté-
rêts de l'Europe en général et de l'Angle-
terre en particulier, et en trafiquera plutôt
au profit des siens. Si la Russie demande
pour ses vaisseaux le libre passage des
détroits, elle l'accordera, et s'il plaît en-
suite à l'Angleterre d'aller arrêter ces
vaisseaux, ce sera son affaire. Il n'est pas
impossible que les choses se terminent
ainsi, et les dispositions qui régnent à
Constantinople rendent ce dénoûment
probable.
Cependant la guerre continue, et les Rus-
ses la poussent avec la plus grande activité.
Ils sont maîtres de Sofia; les Turcs, ne
pouvant pas défendre la place, ont battu en
retraite. On comprend l'intérêt des Russes
en tête de la liste figure M"0 Marthe Donis,
la fille d'un armateur dont la fortune
n'est pas évaluée au-dessous d'une dou-
zaine de millions.
Le père et le fils sont deux coquins fort
peu intéressans. Le comte, tout à ses
plaisirs et à ses affaires véreuses, a même
oublié l'âge de son fils. Il ne lui donne
guère que vingt ans, et il est fort étonné
d'apprendre que ce jeune homme délabré
touche à la trentaine. On les voit tous les
deux jouer une comédie d'honnêteté igno-
ble pour voler cent mille francs clans
une entreprise industrielle dirigée par le
père, et qui a pour objet la canalisation
des passes de la Gironde. S'ils échouent
dans celte tentative, c'est grâce à la pro-
bité inflexible d'un jeune ingénieur, Phi-
lippe Heyrein; mais il est convenu entre
le comte et son fils que celui-ci dédom-
magera son père et lui comptera cent
mille francs sur la dot de M"0 Donis.
Justement, la jeune fille aime l'ingé-
nieur et en est aimée; il est vrai qu'il est
encore trop pauvre pour oser demander
à M. Donis la main de Marthe. Les deux
amoureux attendront des jours meilleurs.
Philippe n'en est pas moins un rival dan-
gereux pour le vicomte Agénor, et qu'il
faut écarter à tout prix. Mais le~ vicomte
ne s'embarrasse pas de si peu. Il est
beaucoup plus fort que son père, ce jeune
homme déjà presque chauve à trente ans,
et, pendant que le père s'arrête à des
niaiseries, le fils a déjà dressé son plan
à faire des progrès rapides et à s'étendro
le plus loin possible, afin de se présen-
ter aux négociations avec un ulipossidetis
plus considérable. L'armistice est pourtant
désirable pour l'un et pour l'autre des
belligérans. Les Russes maîtres de Sofia,
ayant derrière eux la Serbie en armes,
sont sans doute dans une belle position
et ils peuvent marcher en avant mais il
est douteux que l'armée du grand-duc
Nicolas et celle du czarévitz osent traverser
les Balkans du côté de Schipka ils laisse-
raient derrière eux des plaines dévastées
par la guerre, ruinées par la réquisition,
le quadrilatère toujours intact enfin le
Danube qui charrie des glaçons et a em-
porté tous ses ponts. Le ravitaillement
est difficile dans des conditions sembla-
bles. Tel est l'état des choses; il est de
nature à conseiller aux Russes de désirer
eux-mêmes l'armistice et d'ouvrir des né-
gociations qui aient chance d'aboutir.
Emprunt 5 0/0. 108 fr, 20, 1~ a~4, 16 4/4.
Italien 73 fr. 55, 4~.
5 OJO turc. 9 fr, 10, ~5,
Egyptiennes 6 OjO.. 168 fr. 7;i, 178 fr. 121f2,
Elections municipales du 6 |anvici>.
Voici les résultats connus au moment où
nous mettons sous presse
"'̃;̃̃ Quartier Gaillon.
"̃ Masse élu
-?r jGusset, imprimeur élu
Quartier du Mail.
c Thorel élu
Quartier Sainl-Merri.
de campagne. Une conversation de quel-
ques minutes avec" la femme du préfet de
la Gironde, Mrao de Cheylus, jolie per-
sonne très remuante, très évaporée et un
peu folle, lui a appris tout ce qu'il igno-
rait encore. M. Donis est un bonhomme
fort honnête au fond, mais vaniteux et
naïf, qui ne prendrait aucune décision
importante sans l'avis de sa seconde
femme, belle-mère de Marthe, la belle
Mme Donis, comme on l'appelle à Bor-
deaux. Quant à Marthe, c'est une petite
pensionnaire dont il n'y a pas beaucoup à
s'inquiéter, et que l'on s'accorde à consi-
dérer comme tout à fait insignifiante.
Il faut donc tout de suite engager l'ac-
tion. Le comte dé Sainle-Austreberthe se
•Charge du père et le séduit sans peine
par la perspective d'un siège au Corps-
Législatif. On fera de M. Douis un député,
c'est convenu avec le préfet, ou plutôt
avec M"10 de Cheylus mais Madame ou
Monsieur, c'est tout un à l'hôtel de la pré-
fecture. Le bonhomme ne se défend pas
il est gagné en deux mots, et le comte de
Sainte-Austreberthe parvient même à lui
persuader qu'il a toutes les qualités d'un
orateur. Quant à conquérir la belle
MIM Donis, ce sera plus difficile; mais
c'est l'affaire d'Agénor. C'est lui aussi qui
doit battre eu brèche le jeune cœur de
Marthe, et il faut convenir que ses débuts
ne sont pas très heureux. Les deux fem-
mes le trouvent fort déplaisant, et même
d'un ridicule achevé. Ayant eu l'impru-
PKTITB BOURSS DU DIMANCHE.
f°r arrondissement.
Quartier Saint-Germain-VAnxerrois.
Léon Réty 1 .Oî58 élu
Quartier des Halles.
Lamouroux 2.218 élu
Quartier du Palais-Royal.
Porest 1.257 élu
Quartier de la place Vendôme.
Martial-Bernard élu
S° arrondissement. e
Quartier Vivienne.
Quartier Bonne-Nouvelle.
Marais élu
3° arrondissement.
Quartier des Arts-et-Métiers.
Murât. 3.182 élu
Quartier des En fans-Rouges.
Cléray 2.140 élu
Quartier des Archives.
Frère. 1.862 élu
Quartier iSainte-tAvoie.
Darlot 2.608 élu
•t« arrondissement.
Henricy. 2.100 élu
Quartier Sainl-Gervais.
Ch. Loiseau 4.543 élu
Quartier de l'Arsenal.
Harant 1.894 élu
Quartier Notre-Dame.
Martin 1.306 élu
5° arrondissement.
Quartier Saint- Victor.
Bourneville 2.736 élu
Quartier du Jardin-des-Planles.
Collin 1.163 élu
Quartier du Val-de-Grâce.
Caubet 2.491 élu'
Quartier de la Sorbonne.
Engelhard. 2.890 élu
Quartier de la Monnaie.
Lauth. élu
Quartier de l'Odéon.
Geraier-Baillière 1 .980 élu
Quartier de Notre-Dame-des-C'/iamps.
Hérisson. 3 274 élu
Quartier Saint-Germain-des-Prês.
Bixio élu
9° arrondissement.
Quartier des Invalides.
Delpach 894 élu
Quartier de V Ecole-Militaire.
lluvelacque. 1.090 élu
Quartier du Gros-Caillou.
Morin 2.103 élu
Quartier Saint-Thomas-d'Aquin.
Liouville 1.337 élu
H° arrondissemeot.
Quartier des Champs-Elysées.
Potier 282
Ernest Brelay. 2.11 >
Marius Martin. 205
Ballottage.
Quartier du Faubourg-du-Roule.
Binder 1.009 élu
Quartier de la Madeleine.
̃ Watel. 1.041 élu
Quartier de V Europe.
Goudchaux 1.472
Riant 1.471
Ballottage.
Oe arrondissement.
Quartier Saint-Georges.
Pïétet 2.401 élu
Quartier de la Cliaussèe-d'Aniin.
Vauzy. 887
Violet 894
Ballottage.
• Quartier du faubourg-Montmartre.
Viollet-Le-Duc. 1.923 élu
Quartier Rncliechouart.
Dubois. 2.812 élu
•O° arrondissement.
Quartier Saint-Vincent-de-Paul.
Ant. Martin 2.779 élu
Quartier de la Porte-Saini-Denis.
Hattat 2.409 élu
Quartier de la Porte-Saint-Martin.
Grimaud 4.078 élu
Quartier de l'Hôpital Saint-Louis.
•"̃< Dujariier 4 Bî52 élu
11» arrondissement.
Quartier de la Folie-Mériconrt.
i; Cadet,, ..élu
Quartier de Saint-Ambroise.
Levraud élu
Quartier de la Roquette.
Mathé élu
18« arrondissement.
,<̃̃ Quartier de Picpus.
Boue. élu
` 13° arrondissement.
Quartier de la Salpê trière.
>̃ Sigismond Lacroix élu
Quartier de la Gare.
Dr Georges Martin élu
Quartier de la Maison-Blanche.
Louis Combes élu
Quartier Croulebarbe.
François Combes. élu
̃4° arrondissement. `
Quartier Montparnasse.
Colonel Ch. Martin élu
r; Quartier de la Santé.
'>'• G. Graux élu
< Quartier du Petit-Montrouge.
Leneveux élu
Quartier de Plaisance.
Jacques. élu
15» arrondissement.
Quartier Saint-Lambert.
Ilubbart 1.286 élu
Quartier Necker.
Jobbé-Duval.]. 2.467 élu
Quartier de Grenelle.
/Maillard ..élu
Quartier de Javel.
̃̃̃̃>̃̃: Castagnary élu
1O° arrondissement.
Quartier d'Auteuil.
Ceraesson 681 élu
dence d'accompagner une commission in-
dustrielle chargée de faire un rapport sur
les passes de la Gironde, il revient de
cette excursion, harassé, moulu, n'ayant
plus le souffle; de sorte que toute la so-
ciété réunie au château de M. Donis, sans
en excepter les domestiques, se moque de
lui. Mais un coureur de dots de sa force
ne se déconcerte pas aisément.
Le hasard, d'ailleurs, le sert à merveille.
Etendu sur un canapé dans un coin du
salon, sans que personne s'aperçoive de sa
présence, il assiste à un entretien de
Marthe et de Philippe-, qui lui révèle
les projets des deux amoureux. Il lui
reste à pénétrer les dispositions de Mào Do-
nis, et l'on sait déjà qu'elles ne lui sont
pas très favorables. M"10 Donis est une en-
nemie il fautla réduire à l'impuissance, et
mieux que cela, il faut en faire une auxi-
liaire. Cette fois encore, Agénor est aidé
par le hasard. Il découvre que la belle
Bordelaise a un amant, M. de Mériolle, la
fleur des pois de la jeunesse dorée du
pays. Une lettre de la dame à son amant,
interceptée par Agénor, sera une arme ir-
résistible entre ses mains. Agénor met cette
lettre sous les yeux de Mmo Donis qui n'au-
rait qu'à la garder et à la jeter au feu ce
serait parfaitement son droit puisque la
lettre lui appartient. Pourquoi ne le fait-
elle pas? Pourquoi rend-elle tranquille-
ment la lettre au vicomte qui la remet
dans sa poche ? Voilà ce qu'il n'est pas fa-
cile de s'expliquer.
S'il est vrai, comme on le prétend sou-
vent, que les institutions républicaines
aient une certaine difficulté à s'accli-
mater dans la vieille Europe, nous de-
vrions nous rassurer sur leur avenir en
voyant la peine que se donnent les fa-
milles royales pour déconsidérer et ruiner
les institutions monarchiques. C'est ainsi
que la maison royale d'Espagne élonne
en ce moment le monde par le plus sin-
gulier et aussi le moins édifiant des spec-
tacles, et justifie une fois de plus le pro-
verbe qu'il vaut mieux laver son linge en
famille.
Nous avons voulu, avant de nous oc-
cuper de cette affaire, voir l'effet que pro-
duirait à Madrid la touchante accolade de
la reine Isabelle et de don Carlos. Mais
la « petite correspondance » adressée par
la reine à un journal parisien n'a pas
paru avoir à Madrid plus qu'à Paris toute
la clarté nécessaire. On comprend bien
qu'au fond de la question est le mariage
du jeune roi qui déplaît à sa mère. En
effet, la reine Isabelle ne. peut avoir ou-
blié dans un pénible exil de neuf années
que le principal auteur de sa chute a été
son beau-frère M. le duc de Montpensier,
et elle ne saurait voir avec satisfaction le
trône qu'elle a perdu partagé par la fille
du prince à qui elle attribue toutes ses
disgrâces. L'influence qu'elle avait tou-
jours compté garder sur son fils, même
après avoir abdiqué en sa faveur, -passe
ainsi dans les mains qui lui sont le moins
sympathiques, et on peut concevoir jus-
qu'à un certain point son irritation.
Mais il faut avouer qu'elle a pris un
singuliermoyen de la manifester, et qu'elle
aurait mieux fait de souffrir et se taire
sans murmurer, comme le vieux soldat
de Scribe. Pas du tout on la voit, à Ma-
drid ou à Séville, se jetant dans les bras
de sa future bru, puis tout à coup elle
revient à Paris nour se if>tp.i> flanc iQ-
Mrao Donis est donc vaincue à la pre-
mière escarmouche, et vraiment elle a
mis tant de complaisance à se laisser bat-
tre qu'elle n'est pas à plaindre. On s'inté-
resse peu, après cela, à la scène où elle
se lamente avec son amant M. de Mériolle'
à qui elle vient de raconter ce qui s'est
passé. M. de Mériolle parle tout de suite
d'aller provoquer Agénor; mais cela ne
servirait qu'à précipiter la catastrophe
puisqu'un mot de lui peut les perdre. Ces
deux amans sont, ma foi, trop maladroits,
et, s'ils ont les mains liées, c'est bien leur
faute, ou du moins celle de Mmo Donis.
Il arrive donc que cette belle personne,
qui jusque-là avait semblé s'opposer au
mariage de Marthe avec Agénor, passe
tout à coup dans le camp opposé, au
grand étonnement de Marthe, qui ne com-
prend plus rien à la conduite de sa belle-
mère..
Le bon M. Donis, à qui le comte de
Sainte-AustreberUie a tout à fait tourné
la tête, s'indigne de la résistance obstinée
de sa fille.. Il fait une scène abominable à
Philippe Heyrem, l'accuse de faire sa cour
à la dot de Marthe et le chasse de sa
maison. On voit que le bonhomme s'est
aveuglément lancé sur une fausse piste.
Marthe cependant montre en cette circon-
stance une énergie extraordinaire chez
une si jeune fille. Elle déclare tout net à
Agénor, en présence de toute la famille
rassemblée, qu'elle ne sera jamais sa
Quartier de la M mile.
Thulié l.MG élu
Quartier de la Porle-BaupMne..
Dcligny 030 élu
..Quartier des Bassins.
Clamageran 1.327 élu
t"i' arrondissement.
Quartier des Ternes.
De Hérédia élu
Quartier de la Plaine Monceau.
Rigaut élu
Quartier des Batignolks.
Level élu
Quartier des Ep'inetles.
Ernest Lcfèvre élu
18° arrondissement.
Quartier des Grandes-Carrières.
Lafont élu
Quartier de Clignancourt.
Songeou. élu
̃ Quartier de la Goutte-d'Or.
Vauthier élu
Quartier de La Chapelle.
Manet élu
19° arrondissement.
Quartier de La Violette.
Delattro élu
Quartier du Pont-de-Flandre.
Bonnard.. élu
Quartier d'Amérique.
Demombynes élu
Quartier du Combat.
Mallet élu
SO° arrondâsseiuent.
Quartier de Bellemlle.
Braleret élu
Quartier de Saint-Far geau.
Métivier élu
Quartier du Père-LacMise.
Quentin élu
̃ Quartier de Chavonne.
Véran. 1.692 élu
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.56%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.56%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460315d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460315d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460315d/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460315d/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460315d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460315d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460315d/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest