Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1867-08-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 25 août 1867 25 août 1867
Description : 1867/08/25 (A34,N39)-1867/08/31. 1867/08/25 (A34,N39)-1867/08/31.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619892h
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
1,191 - U™ ANNEE - l\° 39.
PARAIT TOUS LES DIMANCHES
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
Himanciie 25 Août I8U7.
MUSIQUE ET THEATRES
.T.-T.. HEUGEL, Directeur
~—-' COLLABORATEURS DU JOURNAL :
m. THre ANNE, H. BÀRBEDETTE, HENRI BLÂZE DE.BURY, GUSTAVE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, G. DUPREZ, A. DE GASPERINI, LÉON GATAYES,
B. .TOUVIN, E. LEGOUVÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTKARTIN, PROSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-YALRY, P. RICHARD, J.-B. WEKERLIN et XAVIER AUBRYET
Adresser FRANCO à M. 3.-L. I-llîUOIiX, directeur du MKXESTKEI., 2 his, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bous-postes d'abonnement.
Un
Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SUMMAIRE-TEXTE
I,Grande école de chant du Conservatoire, préface historique (llr article), AMÉDÉE MÉIIEAEX.
- II. Semaine théâtrale GUSTAVE BERTRAND. — III. Exposition universelle de 1867 :
classe 10 et classe 89 (11° article), 0 Paris, concours (rive droite) année 1867. —V. Nouvelles et annonces.
MUSIQUE DE PIANO
.Nos abonnés à lu musique do PIANO recevront avec le numéro de ce jour:
DEUX POLKAS D'ETIENNE HÉIÏ1ERÏ
CHANT
Nous publierons dimanche prochain pour nos abonnés à la musique de CHANT :
les Jeunes Années, poésie de VICTOR HUGO, musique de P. LACOME.
GRANDE ÉCOLE DE CHANT
DU CONSERVATOIRE
PRÉFACE HISTORIQUE
Esquisse de l'histoire du chant en France — L'aptitude des Français à la musique et au
chant — Le goflt et renseignement musical en France — L'École française dans ses
rapports avec l'École italienne — Les compositeurs et les chanteurs des deux .Écoles —
L'art du chant à son apogée, se résumant dans les solfèges et la grande méthode du
Conservatoire.
I
J'ai quelquefois entendu soutenir que les Français n'étaient pas musi-
ciens et surtout qu'ils n'étaient pas organisés pour le chant. J'avoue que
l'ai vainement cherché ce qui avait pu raisonnablement donner naissance
à cette opinion dénigrante dans un sens aussi absolu.
Ce n'est certes pas dans notre histoire musicale que j'aurais pu en trou-
er la source. Pour ne parler que des favoris de la renommée, et sans re-
monter au delà du grand siècle de Louis XIV, les noms de Lalande, de
CaTOpi'a, de Rameau, de Philidor, deMonsigny, Grélry, Méhul, Boïeldieu,
Auber, Hérold, Halévy, sont autant de démentis auxquels nos délrac-
lcu'"s seraient fort embarrassés de répondre. J'ai bien plutôt reconnu qu'on
Ie pouvait guère assigner à cette prévention défavorable d'autre cause que
'ignorance où l'on est trop généralement en France de l'histoire de la mu-
Sltine et particulièrement de celle de la musique française.
On parle souvent, bien ou mal, de l'École française : mais la connaît-
""Ijien? Sait-on bien quel est son âge? Sait-on bien son origine, ses
'amincalïons, ses alliances? Je ne dirai pas ses transformations ; elle n'en
a pas eu de radicales. Elle a pu s'allier à d'autres écoles et s'enrichir par
l'éclectisme ; mais elle est restée, à travers toutes ses évolutions, toujours
la môme quant au fond , sinon quant à la forme, c'est-à-dire avec sa na-
tionalité ctson individualité caractéristiques. Puisqu'on histoire on a com-
paré la vie d'un peuple à celle d'un homme, on peut avec autant de vé-
rité, citer à l'appui de ce que je viens de dire sur l'École française,
toujours la même en se modifiant, l'exemple de Meyerbeer, empruntant,
comme l'abeille aux fleurs, aux écoles d'Italie et de France leurs sucs et
leurs parfums et conservant toujours sa personnalité germanique.
Ainsi, l'École française a non-seulement son ethnologie mélodique
avec ses formes et son expression nationales, mais encore son individualité
harmonique avec des procédés scientifiques qui lui sont particuliers ; ce
qui donne aux oeuvres de ses maîtres un coloris dislinctif, si saisissant et
si appréciable depuis Clément Jannequinet Jean Mouton, jusqu'à Lesueur
et Berlioz. C'est là, du reste, celte même individualité artistique qui fait
que, pour produire des chefs-d'oeuvre, Raphaël ne procède pas comme
Rubens, ni le Poussin comme Van-Dyck, ni Ribera ou Murillo comme
Paul Delaroche ou Horace Vernet. Telle est la variôLé ethnologique du
génie.
On pourrait facilement, et ce serait un travail plein d'intérêt, faire, à ce
point de vue de la philosophie de l'art, l'histoire et l'analyse de l'École
française. Mais ce n'est que très-inciJemmenl qu'il est possible de toucher
ici à cette grande question. Seulement il était utile, pour bien poser les
bases de l'étude que je vais faire sur le chant français, de prendre un point
de départ et d'appui dans les régions les plus élevées de l'art français.
Après avoir établi que l'organisation musicale exisle en France, dire
que l'éducation musicale n'y est pas encore assez répandue, c'est être dans
le vrai. L'organisation naturelle des Français ne serait pas inférieure à celle
des Italiens et des Allemands, si, depuis aussi longtemps en France que chez
ces deux peuples, l'instruction primaire de la musique fonctionnait dans
tous les rangs de la société. Les Allemands, chez lesquels on remarque
surtout de nos jours une précoce et universelle intelligence de la musique
et de l'harmonie, ont été pourtant les derniers à cultiver la musique :
mais chez eux, dans les écoles, les enfants, dès l'âge le plus tendre, chan-
tent leurs prières à deux parties d'abord, puis à trois, puis à quatre, à l'en-
trée et à la sortie des classes. Qu'on en fasse allant en France et, dans un
temps donné qui ne sera pas bien long, les Français seront tous musi-
ciens.
Malheureusement c'est le contraire qui a lieu. L'éducation première est
précisément ce qu'on néglige dans l'étude de la musique. D'après l'opinion
la plus accréditée parmi nous, tous les professeurs sont bons pour les le-
çons élémentaires. Généralement on ne se préoccupe du choix d'un maître
que pour ce qu'on appelle finir ce qu'on croit être un talent naissant.
Double erreur : puisque d'abord il n'y a pas de talent possible acquis dans
ces conditions, et qu'ensuite il ne peut êlre question de finir ce qui n'a pas
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OSCAR COMETTANT, G. DUPREZ, A. DE GASPERINI, LÉON GATAYES,
B. .TOUVIN, E. LEGOUVÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTKARTIN, PROSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-YALRY, P. RICHARD, J.-B. WEKERLIN et XAVIER AUBRYET
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Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
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I,Grande école de chant du Conservatoire, préface historique (llr article), AMÉDÉE MÉIIEAEX.
- II. Semaine théâtrale GUSTAVE BERTRAND. — III. Exposition universelle de 1867 :
classe 10 et classe 89 (11° article), 0
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GRANDE ÉCOLE DE CHANT
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PRÉFACE HISTORIQUE
Esquisse de l'histoire du chant en France — L'aptitude des Français à la musique et au
chant — Le goflt et renseignement musical en France — L'École française dans ses
rapports avec l'École italienne — Les compositeurs et les chanteurs des deux .Écoles —
L'art du chant à son apogée, se résumant dans les solfèges et la grande méthode du
Conservatoire.
I
J'ai quelquefois entendu soutenir que les Français n'étaient pas musi-
ciens et surtout qu'ils n'étaient pas organisés pour le chant. J'avoue que
l'ai vainement cherché ce qui avait pu raisonnablement donner naissance
à cette opinion dénigrante dans un sens aussi absolu.
Ce n'est certes pas dans notre histoire musicale que j'aurais pu en trou-
er la source. Pour ne parler que des favoris de la renommée, et sans re-
monter au delà du grand siècle de Louis XIV, les noms de Lalande, de
CaTOpi'a, de Rameau, de Philidor, deMonsigny, Grélry, Méhul, Boïeldieu,
Auber, Hérold, Halévy, sont autant de démentis auxquels nos délrac-
lcu'"s seraient fort embarrassés de répondre. J'ai bien plutôt reconnu qu'on
Ie pouvait guère assigner à cette prévention défavorable d'autre cause que
'ignorance où l'on est trop généralement en France de l'histoire de la mu-
Sltine et particulièrement de celle de la musique française.
On parle souvent, bien ou mal, de l'École française : mais la connaît-
""Ijien? Sait-on bien quel est son âge? Sait-on bien son origine, ses
'amincalïons, ses alliances? Je ne dirai pas ses transformations ; elle n'en
a pas eu de radicales. Elle a pu s'allier à d'autres écoles et s'enrichir par
l'éclectisme ; mais elle est restée, à travers toutes ses évolutions, toujours
la môme quant au fond , sinon quant à la forme, c'est-à-dire avec sa na-
tionalité ctson individualité caractéristiques. Puisqu'on histoire on a com-
paré la vie d'un peuple à celle d'un homme, on peut avec autant de vé-
rité, citer à l'appui de ce que je viens de dire sur l'École française,
toujours la même en se modifiant, l'exemple de Meyerbeer, empruntant,
comme l'abeille aux fleurs, aux écoles d'Italie et de France leurs sucs et
leurs parfums et conservant toujours sa personnalité germanique.
Ainsi, l'École française a non-seulement son ethnologie mélodique
avec ses formes et son expression nationales, mais encore son individualité
harmonique avec des procédés scientifiques qui lui sont particuliers ; ce
qui donne aux oeuvres de ses maîtres un coloris dislinctif, si saisissant et
si appréciable depuis Clément Jannequinet Jean Mouton, jusqu'à Lesueur
et Berlioz. C'est là, du reste, celte même individualité artistique qui fait
que, pour produire des chefs-d'oeuvre, Raphaël ne procède pas comme
Rubens, ni le Poussin comme Van-Dyck, ni Ribera ou Murillo comme
Paul Delaroche ou Horace Vernet. Telle est la variôLé ethnologique du
génie.
On pourrait facilement, et ce serait un travail plein d'intérêt, faire, à ce
point de vue de la philosophie de l'art, l'histoire et l'analyse de l'École
française. Mais ce n'est que très-inciJemmenl qu'il est possible de toucher
ici à cette grande question. Seulement il était utile, pour bien poser les
bases de l'étude que je vais faire sur le chant français, de prendre un point
de départ et d'appui dans les régions les plus élevées de l'art français.
Après avoir établi que l'organisation musicale exisle en France, dire
que l'éducation musicale n'y est pas encore assez répandue, c'est être dans
le vrai. L'organisation naturelle des Français ne serait pas inférieure à celle
des Italiens et des Allemands, si, depuis aussi longtemps en France que chez
ces deux peuples, l'instruction primaire de la musique fonctionnait dans
tous les rangs de la société. Les Allemands, chez lesquels on remarque
surtout de nos jours une précoce et universelle intelligence de la musique
et de l'harmonie, ont été pourtant les derniers à cultiver la musique :
mais chez eux, dans les écoles, les enfants, dès l'âge le plus tendre, chan-
tent leurs prières à deux parties d'abord, puis à trois, puis à quatre, à l'en-
trée et à la sortie des classes. Qu'on en fasse allant en France et, dans un
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Malheureusement c'est le contraire qui a lieu. L'éducation première est
précisément ce qu'on néglige dans l'étude de la musique. D'après l'opinion
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