Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1867-02-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 03 février 1867 03 février 1867
Description : 1867/02/03 (A34,N10)-1867/02/09. 1867/02/03 (A34,N10)-1867/02/09.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619856n
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
1062 —34"-ANNEE —KM 0.
PARAIT TOUS LES DIMANCHES
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
Dimanche 3 Février 1807.
MUSIQUE ET THEATRES
J.-L. HEUGEL, Directeur
COLLABORATEURS DU JOURNAL :
MM. THre ANNE, H. BARBEDETTE, HENRI BLAZE DE BURY, GUSTAVE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, G. DUPREZ, DE GASPERINI, L. GATAYES, LÉON HALÉYY,
B. JOUVIN, E. LEGOUVÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN, PPvOSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-VALRY, P. RICHARD, J.-B. VEKERLIN et XAVIER AUBRYET
ooo§§ooe
Adresser FRANCO à M. J.-L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-postes d'abonnement.
Un an, texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SGMMAIRE-TEiXTE
I, HÉROLD, sa vie et ses oeuvres (3e partie, lor article), B. Jocvw. —• II. Semaine théâtrale,
II. MOJIENO. — III. Rapport présenté, au nom du comité, à l'assemblée générale de la
Société des Compositeurs de musique, par M. EUGÈNE ORTOLAN. — IV. Conservatoire im-
périal de musique et de déclamation : retraites et nominations.— V. Nouvelles et annonces.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront avec le numéro de ce jour, le
NOËL
mélodie de Cii. GOUNOD, paroles de J. BABBIER ; suivra immédiatement: A une
fleur, mélodie de G. BIZET, poésie d'ALFiuïD DE MUSSET.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain pour nos abonnés à la musique de PIANO,
Jupiter-polka, par B.-M. COLOMER; suivra immédiatement: SOUS LES SAULES,
idylle de L.-L. DELAHAYE.
HEROLD
SA VIE ET SES OEUVRES
TROISIÈME PARTIE
Avant de reprendre le chemin de la France en faisant un détour
long et rapide vers l'Allemagne, Hérold s'arrêta à Reggio. Il vou-
lait entendre la Pisaroni, dtoi'Ze d'une troupe excellente dont faisaient
partie le vieux Tacchinardi, Rosa Morandi, qui était un peu bien
mûre, et Carolina Bassi, jeune et charmante cantatrice de l'école de
laPasta. « J'ai été voir la Pcsaroni ou Pisaroni ce matin, écrit
« Hérold; mon Dieu, qu'elle est laide! « Pauvre grande artiste!
souveraine des oreilles et du coeur, mais toujours repoussée par
les yeux ! A quelques jours de là, le musicien chante une autre an-
tienne : « Ce matin, j'ai assisté, comme je l'espérais, à la répétition
* de l'opéra nouveau. La Pisaroni m'a enchanté. Une voix magni-
1 fique (un contralto), très-étendue, d'une justesse parfaite; beau-
■' coup de facilité et une méthode large : grande professeur. » La
Pisaroni gagnait' 36,000 francs en Italie, et elle en demandait
45,000 pour venir à Paris. On la disait très-avare. Élève de deux
célèbres castrali, Moschini et Marchesi, la cantatrice avait com-
mencé sa carrière à dix-sept ans, en chantant les soprani. Mais à
la suite d'une longue et douloureuse maladie, elle entra en conva-
lescence et en possession d'un contralto du plus beau timbre. On se
souvient que pareil phénomène avait métamorphosé la voix de
Galli. 11 resta à la Pisaroni, de cette brusque transformation de l'or-
gane, quelques notes rebelles et gutturales dont son art consommé
triomphait avec un effort sensible dans le passage des sons de poi-
trine aux notes de tète.
Le début de la Pisaroni au Théâtre-Italien de Paris , au mois de
mai 1827, eut toute l'importance d'un événement artistique. Je lis
dans une feuille parisienne de cette époque : « Il y a longtemps
t qu'on n'avait vu à Favart une telle affluence de spectateurs. La salle
« était tellement remplie que l'on se disputait déjà le droit d'écou-
« ter la pièce debout dans les couloirs. » Écoutons maintenant
Stendhal dans le Journal de Paris: « Ainsi qu'aux plus beaux jours
« de l'Opéra-Buffa, la foule assiégeait les portes du théâtre Favart.
« Tout ce que le beau nom du mois des roses, si trompeur cette
« année, n'a pas envoyé à la campagne, remplissait les loges. L'es-
« poir des dilettanti n'a pas été trompé : le succès de Mlle Pisaroni
« a tenu ce que promettait cette grande réputation. C'est, à vrai
« dire, la seule voix de contralto parfaitement pure que nous ayons
« jamais entendue au Théâtre-Italien. Cette voix rappelle la Gaffo-
« rini, Mmo Garât et cette Mariette Marcolini, pour laquelle Rossini
« a composé ses premiers chefs-d'oeuvre....
« Le Théâtre-Italien n'a peut-être jamais entendu une suite de
« sons comparable à l'air du second acte de Semiramide : In si bar-
« bava sciagura. L'allégro surtout fera époque dans les annales du
« chant en France... Le public s'imagine connaître tous les opéras
« de Rossini; il ne connaît, il faut bien le lui dire, que ceux qui
« ont été chantés par MMmos Pasta et Esther Mombclli. Hier, tout le
« monde croyait entendre chanter pour la première fois le rôle
« d'Arsace. La Pisaroni va refaire sous nos yeux, pour Semiramide,
« le miracle que la Mombelli accomplit, il y a quelques années, pour
» la Cercnentola. »
« Je n'oublierai jamais, a écrit de son côté M. Fétis, l'effet que la
« Pisaroni produisit sur l'auditoire, lorsque arrivant sur la scène
« en tournant, le dos au public et considérant l'intérieur du
« temple, elle fit entendre d'une voix formidable, admirablement
« posée, cette phrase : Eccomi alfin in Babilonial Des transports
« unanimes accueillirent ces vigoureux accents et cette large manière
« si rare de nos jours. Mais lorsque la cantatrice se retourna et fit
.< voir des traits horriblement bouleversés par la petite vérole, une
« sorte de cri d'effroi succéda à l'enthousiasme, et l'on vit des spec-
« tateurs fermer les yeux pour jouir du talent sans être obligés de
« regarder la personne. »
PARAIT TOUS LES DIMANCHES
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
Dimanche 3 Février 1807.
MUSIQUE ET THEATRES
J.-L. HEUGEL, Directeur
COLLABORATEURS DU JOURNAL :
MM. THre ANNE, H. BARBEDETTE, HENRI BLAZE DE BURY, GUSTAVE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, G. DUPREZ, DE GASPERINI, L. GATAYES, LÉON HALÉYY,
B. JOUVIN, E. LEGOUVÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN, PPvOSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-VALRY, P. RICHARD, J.-B. VEKERLIN et XAVIER AUBRYET
ooo§§ooe
Adresser FRANCO à M. J.-L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-postes d'abonnement.
Un an, texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SGMMAIRE-TEiXTE
I, HÉROLD, sa vie et ses oeuvres (3e partie, lor article), B. Jocvw. —• II. Semaine théâtrale,
II. MOJIENO. — III. Rapport présenté, au nom du comité, à l'assemblée générale de la
Société des Compositeurs de musique, par M. EUGÈNE ORTOLAN. — IV. Conservatoire im-
périal de musique et de déclamation : retraites et nominations.— V. Nouvelles et annonces.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront avec le numéro de ce jour, le
NOËL
mélodie de Cii. GOUNOD, paroles de J. BABBIER ; suivra immédiatement: A une
fleur, mélodie de G. BIZET, poésie d'ALFiuïD DE MUSSET.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain pour nos abonnés à la musique de PIANO,
Jupiter-polka, par B.-M. COLOMER; suivra immédiatement: SOUS LES SAULES,
idylle de L.-L. DELAHAYE.
HEROLD
SA VIE ET SES OEUVRES
TROISIÈME PARTIE
Avant de reprendre le chemin de la France en faisant un détour
long et rapide vers l'Allemagne, Hérold s'arrêta à Reggio. Il vou-
lait entendre la Pisaroni, dtoi'Ze d'une troupe excellente dont faisaient
partie le vieux Tacchinardi, Rosa Morandi, qui était un peu bien
mûre, et Carolina Bassi, jeune et charmante cantatrice de l'école de
laPasta. « J'ai été voir la Pcsaroni ou Pisaroni ce matin, écrit
« Hérold; mon Dieu, qu'elle est laide! « Pauvre grande artiste!
souveraine des oreilles et du coeur, mais toujours repoussée par
les yeux ! A quelques jours de là, le musicien chante une autre an-
tienne : « Ce matin, j'ai assisté, comme je l'espérais, à la répétition
* de l'opéra nouveau. La Pisaroni m'a enchanté. Une voix magni-
1 fique (un contralto), très-étendue, d'une justesse parfaite; beau-
■' coup de facilité et une méthode large : grande professeur. » La
Pisaroni gagnait' 36,000 francs en Italie, et elle en demandait
45,000 pour venir à Paris. On la disait très-avare. Élève de deux
célèbres castrali, Moschini et Marchesi, la cantatrice avait com-
mencé sa carrière à dix-sept ans, en chantant les soprani. Mais à
la suite d'une longue et douloureuse maladie, elle entra en conva-
lescence et en possession d'un contralto du plus beau timbre. On se
souvient que pareil phénomène avait métamorphosé la voix de
Galli. 11 resta à la Pisaroni, de cette brusque transformation de l'or-
gane, quelques notes rebelles et gutturales dont son art consommé
triomphait avec un effort sensible dans le passage des sons de poi-
trine aux notes de tète.
Le début de la Pisaroni au Théâtre-Italien de Paris , au mois de
mai 1827, eut toute l'importance d'un événement artistique. Je lis
dans une feuille parisienne de cette époque : « Il y a longtemps
t qu'on n'avait vu à Favart une telle affluence de spectateurs. La salle
« était tellement remplie que l'on se disputait déjà le droit d'écou-
« ter la pièce debout dans les couloirs. » Écoutons maintenant
Stendhal dans le Journal de Paris: « Ainsi qu'aux plus beaux jours
« de l'Opéra-Buffa, la foule assiégeait les portes du théâtre Favart.
« Tout ce que le beau nom du mois des roses, si trompeur cette
« année, n'a pas envoyé à la campagne, remplissait les loges. L'es-
« poir des dilettanti n'a pas été trompé : le succès de Mlle Pisaroni
« a tenu ce que promettait cette grande réputation. C'est, à vrai
« dire, la seule voix de contralto parfaitement pure que nous ayons
« jamais entendue au Théâtre-Italien. Cette voix rappelle la Gaffo-
« rini, Mmo Garât et cette Mariette Marcolini, pour laquelle Rossini
« a composé ses premiers chefs-d'oeuvre....
« Le Théâtre-Italien n'a peut-être jamais entendu une suite de
« sons comparable à l'air du second acte de Semiramide : In si bar-
« bava sciagura. L'allégro surtout fera époque dans les annales du
« chant en France... Le public s'imagine connaître tous les opéras
« de Rossini; il ne connaît, il faut bien le lui dire, que ceux qui
« ont été chantés par MMmos Pasta et Esther Mombclli. Hier, tout le
« monde croyait entendre chanter pour la première fois le rôle
« d'Arsace. La Pisaroni va refaire sous nos yeux, pour Semiramide,
« le miracle que la Mombelli accomplit, il y a quelques années, pour
» la Cercnentola. »
« Je n'oublierai jamais, a écrit de son côté M. Fétis, l'effet que la
« Pisaroni produisit sur l'auditoire, lorsque arrivant sur la scène
« en tournant, le dos au public et considérant l'intérieur du
« temple, elle fit entendre d'une voix formidable, admirablement
« posée, cette phrase : Eccomi alfin in Babilonial Des transports
« unanimes accueillirent ces vigoureux accents et cette large manière
« si rare de nos jours. Mais lorsque la cantatrice se retourna et fit
.< voir des traits horriblement bouleversés par la petite vérole, une
« sorte de cri d'effroi succéda à l'enthousiasme, et l'on vit des spec-
« tateurs fermer les yeux pour jouir du talent sans être obligés de
« regarder la personne. »
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.18%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.18%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5619856n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5619856n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5619856n/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5619856n/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5619856n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5619856n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5619856n/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest