Presse et revues
4 pages
Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1833-12-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 29 décembre 1833 29 décembre 1833
Description : 1833/12/29 (A1,N5)-1834/01/04. 1833/12/29 (A1,N5)-1834/01/04.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619254r
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
DIMANCHE 29 DÉCEMBRE 1833.
PREMIÈRE ANNÉE. — N° 5.
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&m$,
DIX FRANCS PAR AN;
LES DÉPARTEMENTS , 2 FRANCS EN SUS ;
ET L'ÉTRANGER, 3 FRANCS.
On ne s'abonne pas pour moins
d'un an.
Toutes les lettres doivent être adressées frane de port au
directeur du journal.
A PARTS, AU BUREAU DU JOURNAL,
ItBE D'UAHOFBE, 21,
DANS LES DÉPARTEMENTS,
A lous les Bureaux des Messageries
royales ou générales de France;
A BRUXELLES,
Au bureau de l'Emancipation, rue
des Fripiers, 56.
On peut aussi adresser fe montant des abonnements en un
bon à Tue sur la poste.
Paraissant tous les dimanches avec une ROBfAOTCE 2EIÉBITE de Madame Pauline DUCHAMBGE, IHW. Edouard BBTJGUIÈHE, Auguste
PANSEHOH, Amédée DE BEAT/PLAN, Adolphe ADABÏ , Charles PIANTADE , Etienne THENAHD, Jacques STBUHZ, DOCHE, etc. , etc.
SaBS EFFETS DE SaA MTOSQU'E;.
Ne craignons pas de nous tromper en adoptant les traditions que
les favoris des muses ont embellies des couleurs poétiques. Soule-
vons le voile mythologique jeté sur l'hisloife des premiers musi-
ciens, et nous verrons qu'Amphion et Orphée, instruits par les
Egyptiens, se servirent avec succès des séductions d'un art inconnu
dans la Grèce pour attirer dans les campagnes et sur les bords fer-
tiles de l'Eurotas les hommes sauvrges errant dans les forêts, les
former à l'agriculture, les réunir en société dans des villes qui s'é-
levèrent comme par enchantement; et poursuivant de si nobles
travaux, ces aimables législateurs lièrent chaque précepte à un trait
de mélodie, moyen ingénieux pour les graver dans la mémoire, à
une époque où l'on ignorait encore l'art d'écrire.
Suivez la musique depuis son origine jusqu'au siècle où nous
vivons ; sans pouvoir Compter tous les prodiges qu'elle a opérés,
vous verrez constamment les mêmes causes donner de semblables
résultats.
Frappé du céleste courroux, Saùl ne respire que la vengeance ; il
demande à grands cris du sang et des victimes : la harpe de David
appaisa ses fureurs.
Terpandre calme une sédition à Lacédémone par son chant ac-
compagné de la cithare.
Empédocle prévient un nneurtre par le même moyen.
Le vainqueur de Bagdad, le cruel Amurat, après avoir ordonné
le massacre des habitants de cette malheureuse ville, se laisse flé-
chir par les accents de Shah-Culir; il pardonne aux vaincus, et
leur rend même la liberté.
Antigénide et Timothée, après avoir excité jusqu'à la démence
l'ardeur belliqueuse d'Alexandre, rendaient le calme à son ame en
changeant seulement de mode; le musicien Claudin se fit admirer
aux noces du duc de Joyeuse par un trait tout à fait semblable.
Si lés hymnes de ïyrtée ont enflammé le courage des Lacédé-
moniens, les chants guerriers d'Ossian, d'Alfred, de Roland, de
Thibault ont conduit les Calédoniens, les Anglais et les Français
*ï il VîflOlPP
Nous avons vu nous-mêmes l'enthousiasme excité par les airs
patriotiques. , „ . ,
Le même Alfred s'introduit dans le camp des Danois, et la
harpe en main captive l'admiration de ses ennemis, surprend leur
secret et profile ensuite de leur imprudence.
Trois cents ans plus tard le troubadour Blondel se sert des mêmes
moyens pour délivrer Richard Coeur-de-Lion.
Les poursuivants de Pénélope tombèrent sous les coups d Ulysse ;
Phémius se trouvait avec eux, et craignait de partager leur sort ;
mais le héros lui fit grâce en faveur des accents mélodieux de sa
voix et de sa lyre. , T . Tcr,
Théodulphe, évêque d'Orléans, condamne par Louis 1 a une
captivité qui ne devait finir qu'avec sa vie, composa un lort ipeau
cantique, et le chanta le dimanche des Rameaux pendant que l em-
pereur passait en procession devant sa prison ; Louis s arrêta,,
écouta le cantique jusqu'à la fin, et Théodulphe recouvra sa
liberté. , . .
Dans les beaux temps de la Grèce des choeurs de musiciennes
et de danseuses étaient appelés pour embellir les fêtes et les repas
par des chants pleins de grâce et de douceur et par des danses vo-
luptueuses. , .„ ,,. .
La Aille de Mitylène fit frapper des médailles portant limage et
les attributs de Sapho; Faustme et Marchesi ont reçu les mêmes
honneurs à. Florence et à Milan. .,
Les p-uerriers et les rois, les papes et les docteurs se sont livres
dans tous les temps à l'étude de la musique. La seule différence a
observer entre l'antiquité et les temps modernes c'est que les phi-
losophes de la Grèce et de Rome possédaient de grandes connais-
sances en musique, tandis que nos savants ont divague de la ma-
nière la plus comique en écrivant sur cette partie, et nous ont donne
des preuves irrécusables de leur ignorance. (CAS1 IL-BLAZ.L.)
PREMIÈRE ANNÉE. — N° 5.
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DIX FRANCS PAR AN;
LES DÉPARTEMENTS , 2 FRANCS EN SUS ;
ET L'ÉTRANGER, 3 FRANCS.
On ne s'abonne pas pour moins
d'un an.
Toutes les lettres doivent être adressées frane de port au
directeur du journal.
A PARTS, AU BUREAU DU JOURNAL,
ItBE D'UAHOFBE, 21,
DANS LES DÉPARTEMENTS,
A lous les Bureaux des Messageries
royales ou générales de France;
A BRUXELLES,
Au bureau de l'Emancipation, rue
des Fripiers, 56.
On peut aussi adresser fe montant des abonnements en un
bon à Tue sur la poste.
Paraissant tous les dimanches avec une ROBfAOTCE 2EIÉBITE de Madame Pauline DUCHAMBGE, IHW. Edouard BBTJGUIÈHE, Auguste
PANSEHOH, Amédée DE BEAT/PLAN, Adolphe ADABÏ , Charles PIANTADE , Etienne THENAHD, Jacques STBUHZ, DOCHE, etc. , etc.
SaBS EFFETS DE SaA MTOSQU'E;.
Ne craignons pas de nous tromper en adoptant les traditions que
les favoris des muses ont embellies des couleurs poétiques. Soule-
vons le voile mythologique jeté sur l'hisloife des premiers musi-
ciens, et nous verrons qu'Amphion et Orphée, instruits par les
Egyptiens, se servirent avec succès des séductions d'un art inconnu
dans la Grèce pour attirer dans les campagnes et sur les bords fer-
tiles de l'Eurotas les hommes sauvrges errant dans les forêts, les
former à l'agriculture, les réunir en société dans des villes qui s'é-
levèrent comme par enchantement; et poursuivant de si nobles
travaux, ces aimables législateurs lièrent chaque précepte à un trait
de mélodie, moyen ingénieux pour les graver dans la mémoire, à
une époque où l'on ignorait encore l'art d'écrire.
Suivez la musique depuis son origine jusqu'au siècle où nous
vivons ; sans pouvoir Compter tous les prodiges qu'elle a opérés,
vous verrez constamment les mêmes causes donner de semblables
résultats.
Frappé du céleste courroux, Saùl ne respire que la vengeance ; il
demande à grands cris du sang et des victimes : la harpe de David
appaisa ses fureurs.
Terpandre calme une sédition à Lacédémone par son chant ac-
compagné de la cithare.
Empédocle prévient un nneurtre par le même moyen.
Le vainqueur de Bagdad, le cruel Amurat, après avoir ordonné
le massacre des habitants de cette malheureuse ville, se laisse flé-
chir par les accents de Shah-Culir; il pardonne aux vaincus, et
leur rend même la liberté.
Antigénide et Timothée, après avoir excité jusqu'à la démence
l'ardeur belliqueuse d'Alexandre, rendaient le calme à son ame en
changeant seulement de mode; le musicien Claudin se fit admirer
aux noces du duc de Joyeuse par un trait tout à fait semblable.
Si lés hymnes de ïyrtée ont enflammé le courage des Lacédé-
moniens, les chants guerriers d'Ossian, d'Alfred, de Roland, de
Thibault ont conduit les Calédoniens, les Anglais et les Français
*ï il VîflOlPP
Nous avons vu nous-mêmes l'enthousiasme excité par les airs
patriotiques. , „ . ,
Le même Alfred s'introduit dans le camp des Danois, et la
harpe en main captive l'admiration de ses ennemis, surprend leur
secret et profile ensuite de leur imprudence.
Trois cents ans plus tard le troubadour Blondel se sert des mêmes
moyens pour délivrer Richard Coeur-de-Lion.
Les poursuivants de Pénélope tombèrent sous les coups d Ulysse ;
Phémius se trouvait avec eux, et craignait de partager leur sort ;
mais le héros lui fit grâce en faveur des accents mélodieux de sa
voix et de sa lyre. , T . Tcr,
Théodulphe, évêque d'Orléans, condamne par Louis 1 a une
captivité qui ne devait finir qu'avec sa vie, composa un lort ipeau
cantique, et le chanta le dimanche des Rameaux pendant que l em-
pereur passait en procession devant sa prison ; Louis s arrêta,,
écouta le cantique jusqu'à la fin, et Théodulphe recouvra sa
liberté. , . .
Dans les beaux temps de la Grèce des choeurs de musiciennes
et de danseuses étaient appelés pour embellir les fêtes et les repas
par des chants pleins de grâce et de douceur et par des danses vo-
luptueuses. , .„ ,,. .
La Aille de Mitylène fit frapper des médailles portant limage et
les attributs de Sapho; Faustme et Marchesi ont reçu les mêmes
honneurs à. Florence et à Milan. .,
Les p-uerriers et les rois, les papes et les docteurs se sont livres
dans tous les temps à l'étude de la musique. La seule différence a
observer entre l'antiquité et les temps modernes c'est que les phi-
losophes de la Grèce et de Rome possédaient de grandes connais-
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