Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1833-12-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 22 décembre 1833 22 décembre 1833
Description : 1833/12/22 (A1,N4)-1833/12/28. 1833/12/22 (A1,N4)-1833/12/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5619253b
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
DIMANCHE 22 DÉCEMBRE 1833.
PREMIÈRE ANNÉE. — N° 4.
DIX FRANCS PAR AN;
LES DÉPARTEMENTS , 2 FRANCS EN SUS ;
ET L'ÉTRANGER, 3 FRANCS.
On ne s'abonne pas pour moins
d'un an.
Toutes les lettres doivent Être adressées franc de port au
directeur du journal.
Un, d alomte
A PARIS, AU BUREAU DU JOURNAL,
BUE D'nAXOFBE, II,
DANS LES DÉPARTEMENTS,
A tous les Bureaux des Messageries
roijales ou générales de France;
A BRUXELLES,
Au bureau de l'Emancipation, rue
des Fripiers, 36.
Ou peut aussi adresser (e montant des abonnements en un
lion à. Tue sur la poste.
Paraissant tous les dimanches avec une ROMANCE INÉDITE de Madame Pauline DDCHAMBQE-, MM. Edouard BRUGtJXÈHH, Auguste
PANSEHON, Amédée »E BEATOLAN, Adolphe ADAM, Charles PLANTADE , Etienne THÉNABD, Jacques STHUM, BOCHE, etc., etc.
L'ennui naquit un jonr.i...
De temps immémorial les nations européennes nous font la répu-
tation d'être inconstants dans nos goûts, variables dans nos usages,
esclaves du caprice et de la vogue d'un moment. Mais nous pour-
rions démontrer par plus d'un exemple que cette réputation est
usurpée, même à l'égard des Parisiens dont la vie est si active, si
mobile, dont les impressions sont si rapides et si variées. Bien plus,
parcourez quelques phases de notre existence sociale, et vous serez
stupéfait du caractère d'uniformité qui s'imprime à la plupart de
nos habitudes. Vainement nos regards sont tendus vers les routes
nouvelles; nous piétinons malgré nous dans les ornières tracées; et
en dépit de nos velléités de réforme et d'innovation, nous sommes
le peuple le plus routinier de la terre.
Cette routine se révèle dans les sciences et les arts; elle se glisse
à notre insu dans nos actes de tous les jours, et vient s'impatroniser
au milieu de nos plaisirs,
Nous commencerons par puiser un exemple dans le domaine
frivole de la danse ; non de cette danse considérée comme art et
que Taglioni a portée à l'apogée de la perfection ; mais de ce diver-
tissement social, accessible à tous, et que n'assujettit aucune loi
chorégraphique. Depuis combien d'années, dans nos bals, dans nos
soirées, ne restons-nous pas cramponnés à la banale contredanse !
D'un bout de la France à l'autre, en quelque endroit qu'on danse,
vous voyez les pieds, que le plaisir anime, se rendre esclaves
des mêmes combinaisons et subir les Fourches Caudines des cinq
figures. Depuis dix-huit mois seulement le galop vient rompre cette
insipide monotonie... Proclamez à grands cris l'inconstance du peu-
ple français ! après quarante années de statu quo il a risqué une
innovation!...
Mais il est d'autres exemples de routine sur lesquels nous ap-
puierons de préférence, parce qu'ils rentrent davantage dans la
spécialité de cette feuille.
Vous ne sauriez croire à quel point la routine musicale domine
le Français, et particulièrement le Parisien. La musique, nous l'a-
vouons, occupe une large part dans nos cercles et nos routs; mais
cela ne suffit pas, il faut encore que cet art atteigne le but qui lui
est assigné. Son but est d'émouvoir et de plaire. Or les morceaux
les plus mélodieux, l'harmonie la plus suave, perdent leur pouvoir
ot leur charme si vous les reproduisez à satiété. Et tel est malheu-
reusement le défaut qui se manifeste en tous lieux, depuis que nous
cultivons la musique en France. La plus fastidieuse monotonie pré-
side au choix des airs que l'on chante ou des morceaux qu'on exé-
cute dans nos soirées musicales et dans nos concerts publics. Dans
nos concerts, vous ne pouvez éviter ni l'ouverture de la Gazza ladra,
ni l'air, de Tancrède , Di lantipalpili. L'été dernier le galop de
Gustave et la Valse du duc de Éeichsladt paraissaient stéréotypés
sur les programmes quotidiens de nos concerts publics. Dans nos
soirées particulières même routine, même uniformité. L'hiver der-
nier, les deux romances le Klephte et Jeune fille aux yeux noirs
formèrent les éléments nécessaires de toutes les réunions musicales;
ces deux romances, pareilles à deux puissances consulaires, régnè-
rent sur toute la saison : on subissait leur joug d'un coin de Paris à
l'autre ; il semblait que Paris n'eût pas d'autres romances en dispo-
nibilité.
Nous verrons quelles seront les chaînes que la saison actuelle nous
prépare et quels seront les tyrans qu'on prétend nous imposer. La
routine sans doute n'abandonnera pas son sceptre...
Routine ! Routine ! voilà l'idole qu'il faut renverser !
PREMIÈRE ANNÉE. — N° 4.
DIX FRANCS PAR AN;
LES DÉPARTEMENTS , 2 FRANCS EN SUS ;
ET L'ÉTRANGER, 3 FRANCS.
On ne s'abonne pas pour moins
d'un an.
Toutes les lettres doivent Être adressées franc de port au
directeur du journal.
Un, d alomte
A PARIS, AU BUREAU DU JOURNAL,
BUE D'nAXOFBE, II,
DANS LES DÉPARTEMENTS,
A tous les Bureaux des Messageries
roijales ou générales de France;
A BRUXELLES,
Au bureau de l'Emancipation, rue
des Fripiers, 36.
Ou peut aussi adresser (e montant des abonnements en un
lion à. Tue sur la poste.
Paraissant tous les dimanches avec une ROMANCE INÉDITE de Madame Pauline DDCHAMBQE-, MM. Edouard BRUGtJXÈHH, Auguste
PANSEHON, Amédée »E BEATOLAN, Adolphe ADAM, Charles PLANTADE , Etienne THÉNABD, Jacques STHUM, BOCHE, etc., etc.
L'ennui naquit un jonr.i...
De temps immémorial les nations européennes nous font la répu-
tation d'être inconstants dans nos goûts, variables dans nos usages,
esclaves du caprice et de la vogue d'un moment. Mais nous pour-
rions démontrer par plus d'un exemple que cette réputation est
usurpée, même à l'égard des Parisiens dont la vie est si active, si
mobile, dont les impressions sont si rapides et si variées. Bien plus,
parcourez quelques phases de notre existence sociale, et vous serez
stupéfait du caractère d'uniformité qui s'imprime à la plupart de
nos habitudes. Vainement nos regards sont tendus vers les routes
nouvelles; nous piétinons malgré nous dans les ornières tracées; et
en dépit de nos velléités de réforme et d'innovation, nous sommes
le peuple le plus routinier de la terre.
Cette routine se révèle dans les sciences et les arts; elle se glisse
à notre insu dans nos actes de tous les jours, et vient s'impatroniser
au milieu de nos plaisirs,
Nous commencerons par puiser un exemple dans le domaine
frivole de la danse ; non de cette danse considérée comme art et
que Taglioni a portée à l'apogée de la perfection ; mais de ce diver-
tissement social, accessible à tous, et que n'assujettit aucune loi
chorégraphique. Depuis combien d'années, dans nos bals, dans nos
soirées, ne restons-nous pas cramponnés à la banale contredanse !
D'un bout de la France à l'autre, en quelque endroit qu'on danse,
vous voyez les pieds, que le plaisir anime, se rendre esclaves
des mêmes combinaisons et subir les Fourches Caudines des cinq
figures. Depuis dix-huit mois seulement le galop vient rompre cette
insipide monotonie... Proclamez à grands cris l'inconstance du peu-
ple français ! après quarante années de statu quo il a risqué une
innovation!...
Mais il est d'autres exemples de routine sur lesquels nous ap-
puierons de préférence, parce qu'ils rentrent davantage dans la
spécialité de cette feuille.
Vous ne sauriez croire à quel point la routine musicale domine
le Français, et particulièrement le Parisien. La musique, nous l'a-
vouons, occupe une large part dans nos cercles et nos routs; mais
cela ne suffit pas, il faut encore que cet art atteigne le but qui lui
est assigné. Son but est d'émouvoir et de plaire. Or les morceaux
les plus mélodieux, l'harmonie la plus suave, perdent leur pouvoir
ot leur charme si vous les reproduisez à satiété. Et tel est malheu-
reusement le défaut qui se manifeste en tous lieux, depuis que nous
cultivons la musique en France. La plus fastidieuse monotonie pré-
side au choix des airs que l'on chante ou des morceaux qu'on exé-
cute dans nos soirées musicales et dans nos concerts publics. Dans
nos concerts, vous ne pouvez éviter ni l'ouverture de la Gazza ladra,
ni l'air, de Tancrède , Di lantipalpili. L'été dernier le galop de
Gustave et la Valse du duc de Éeichsladt paraissaient stéréotypés
sur les programmes quotidiens de nos concerts publics. Dans nos
soirées particulières même routine, même uniformité. L'hiver der-
nier, les deux romances le Klephte et Jeune fille aux yeux noirs
formèrent les éléments nécessaires de toutes les réunions musicales;
ces deux romances, pareilles à deux puissances consulaires, régnè-
rent sur toute la saison : on subissait leur joug d'un coin de Paris à
l'autre ; il semblait que Paris n'eût pas d'autres romances en dispo-
nibilité.
Nous verrons quelles seront les chaînes que la saison actuelle nous
prépare et quels seront les tyrans qu'on prétend nous imposer. La
routine sans doute n'abandonnera pas son sceptre...
Routine ! Routine ! voilà l'idole qu'il faut renverser !
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.87%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.87%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5619253b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5619253b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5619253b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5619253b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5619253b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5619253b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5619253b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest