Titre : L'Athlète : journal hebdomadaire de tous les sports
Éditeur : [s.n.] (Bordeaux)
Date d'édition : 1920-08-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34474930f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 août 1920 21 août 1920
Description : 1920/08/21 (N145). 1920/08/21 (N145).
Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4559008g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35386
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2017
1
Le numéro
40
centimes
Le numéro I
40
centimes
BORDEAUX, 8, rut Porte-Dijeaax
(Téléphone t » Ml
Journal hebdomadaire de tous les Sports
Dit tout o© qu'il sait
Sait tout o© qu'il dit
Abonnements t un
Six mois,
an ....
8 fi* *.
ÎO fr.
R ÉDACTEUR EN CHEF t H enry Hoursiangou
N° 145 — Samedi 21 août 1920
Une séance
au Comité
de sélection
Nous mettons sous les yeux de nos lec
teurs cette amusante fantaisie extraite de
notre confrère. « Football-Association »,
l'intéressant organe officiel de la F.F.F.A.:
Le président. — Messieurs, la séance est
ouverte.
Le vice-président. — J’allais le dire;
vous m’avez coupé la parole.
Le président. — Messieurs, nous som
mes ici réunis dans le but de composer
léquipe qui doit représenter la Franco
aux Olympiades d’Anvers.
Chœur des sélectionneurs. — Allons,
enfants de la Patrie, le jour de gloire est
arrivé (etc).
Le président. — Il s’agit tout d abord de
trouver un gardien de but.
1er sélectionneur. — Tel n’est pas mon
avis. 11 faut d’abord songer à l’offensive.
La défensive viendra toute seule. Donc,
passons à l’attaque.
2e sélectionneur . — Tel n’est pas mon
avis. Ce qui fait la force d’une équipe, ce
sont les demis. Le demi-centre, en parti
culier, est la cheville ouvrière d‘un team.
3e sélectionneur . — Tel n’est pas mon
avis. Vous aurez beau avoir de bons
avants et de bons demis, vous les décou
ragerez, si la défense n’est pas impénétra
ble. Voyez Milan.
18e sélectionneur. — Milan n’a rien à
voir dans l’affaire. De telles paroles sont
démoralisantes. Elles sont l’expression
d’un défaitisme regrettable.
(A peine a-t-il prononcé ces mots, que
22 heures sonnent à tous les clochers du
faubourg Montmartre.)
Le président. — Messieurs, le temps
presse. y
Le vice-président. — J’allais le dire.
13e sélectionneur. — Tous mes honora
bles prédécesseurs dans cette joute ora
toire semblent avoir oublié un principe
essentiel : l’homogénéité. Cherchons donc,
avant tout, une équipe homogène. Et pour
cela, choisissons des joueurs qui s'enten
dent à merveille.
le sélectionneur. — Tout cela est bel et
bon. L’homogénéité est une excellente cho
se. Mais ne perdons pas de vue qu’une
équipe de football est en somme une petite
armée. Or, quelle est la force principale
des armées ?
Le président. — C’est la discipline.
Le vice-président. — J’allais le dire.
le sélectionneur. — Choisissons donc
des joueurs disciplinés. Or, qui dit joueur
discipliné, dit bon capitaine. Tous nos
efforts doivent donc se porter sur le choix
du capitaine.,
lie sélectionneur. — Ceci revient à dis
cuter la question suivante : Quelle est la
meilleure place pour un capitaine ?
(A peine a-t-il prononcé ces mots, que
23 heures se font, entendre un peu par
tout.)
6 e sélectionneur. — Le capitaine doit
être le goal-keeper.
16e sélectionneur. — C’est une erreur,
cher confrère, Il doit être back. Et je le
prouve...
Ile sélectionneur. — Vous ne prouverez
rien du tout, attendu que tout le monde
sait que la place rêvée d’un capitaine est
celle de demi-centre.
12e sélectionneur. — Eh ! Eh ! je me
suis laissé dire que T avant-centre...
Se sélectionneur. — Oh ! l’avant-eentre !
L’inte-r. si vous voulez, à la rigueur, mais
pas le centre, voyons.
Ve sélectionneur. — Tribculet, au Ra-
cing, joim ailier, ne l’oublions pas.
Le président. — Messieurs, pas de per
sonnalités.
Le vice-président. — C’est précisément
ce que j’allais dire.
(A ce moment, 24 heures sonnent au ré
veil-matin qui ne quitte pas la cheminée
de la salle des séances.)
ie sélectionneur. — Messieurs, je vous
ai laissé parler jusqu’ici sans rien dire.
Mais, dans le fond, je n’en rigolais pas
moins, Il n’y a pas d’avants, de demis, de
backs, de keepers, d’homogénéité, de dis
cipline, de capitaine qui tiennent. Tout
cela n’existe pas, si tous vos joueurs ne
sont pas animés d’un sentiment primor
dial que je nommerai : la volonté-. Sans la
volonté,, Messieurs...
5e sélectionneur. — Je suis professeur
de philosophie. Messieurs. Comme tel je
crois pouvoir vous dire que la volonté
n’existe pas.
16e sélectionneur. — Eh ! bien, nous
voilà propres...
Le président. — Il me semble que la dis
cussion s’égare un peu.
Le vice-président. — Il me semble aussi...
(A ces mots, 1 heure du matin sonne
dans le faubourg. Mais ce coup unique
passe inaperçu.)
I.e président. — De l’échange de ces
idées, il semble résulter qu’il faut prendre
un parti. Or, j’en reviens à ma première
idée.
Le vice-président. — Moi aussi.
Le président. — Pardon ! Vous n’avez
pas d’idées. Ce sont les miennes que vous
copiez.
Le vice-président. — Ali ! par exemple !
Je démissionne.
Le président. — Eh ! bien, moi aussi.
1 er sélectionneur. — Ah ! c’est comme
ça. Eh ! bien, je pose ma candidature.
Chœur des 11 autres sélectionneurs ,
avec ensemble. — Moi également.
Le président. — La séance est levée. Et
ce qu’il y a de plus raide, c’est que nous
avons loupé le dernier Métro.
Le vice-président — Pas moi; j’habite
a côté.
Maurice PEFFERKORN,
UNE DÉCISION DE L’ü. Y. F.
A la suite des décisions prises au dernier
Congrès de i’U.C.I. et permettant aux cou
reurs français de rencontrer ceux des em
pires centraux dans les pays neutres affiliés
à i’U.C.I., l’Union Vélocipédique de France
vient de prendre la décision suivante que
nous approuvons entièrement :
1. Les coureurs français peuvent rencontrer
les coureurs des empires centraux dans les
pays affiliés à l’U.C.I. qui admettent ces cou
reurs ;
2. Les coureurs français ne sont pas auto
risés à courir dans les empires centraux con
tre qui que ce soit.
Tout coureur français coupable d’infrac
tion à cette décision sera suspendu pendant
une année.
•—— ♦
Américains et Suédois à Paris
Ainsi que nous l’avons annoncé, la grande
réunion d’athlétisme organisée par le Ra-
cing-Club de France, avec le concours de
F * Echo des Sports » aura, lieu le 29 août,
au Stade de Colombes. Les organisateurs se
sont, assuré le concours des grands athlètes
américains et suédois qui participent actuel
lement aux Jeux Olympiques d’Anvers.
La promesse de l'envoi à Paris d’un team
sélectionné parmi les athlètes américains qui
se sont distingués à Anvers, a été confirmée
par M. Mat Halpin, directeur de l’équipe
des Etats-Unis. M. Léo Tisseau, délégué du
Comité olympique suédois, a confirmé de
soi côté, la participation certaine des Sué
dois.
La VII e Olympiade à Anvers
NOS REPRESENTANTS Y FONT BONNE FIGURE
La semaine athlétique, commencée le 15
août, bat son plein. Nous avons déjà des
résultats définitifs concernant diverses
courses et concours. Nos représentants s’y
comportèrent beaucoup mieux que nous ne
l'escomptions.
Nos défenseurs en 100 mètres se sont ef
fondrés dans les séries, sauf Ali Kahn qui,
après avoir succombé en demi-finale der-
Au poids, le Finlandais tient la corde
avec 14 m. 15, suivi par Mac Donald (Am.),
14 m. 08, et Corrhola (Fini.), 14 m. 03.
Paoli, sorti du lit malade, n’a pu faire que
12 m. 48.
La hauteur est enlevée par Lumsden
(Amér.) avec 1 m. 93 1/2, suivi par deux
concurrents avec 1 m. 90. Le Landais Low-
A gauche : le Français AU Kahn. — A droite : Padock (Américain), vainqueur du ioo mètres. — Au milieu : Guillemot,
vainqueur du 5.000 mètres. — En bas : André, 4 e dans le 400 mètres haies.
rière Paddock, disputa la finale gagnée par
le même Paddock, grand favori de Lépreu-
ve. Il finit quatrième. Mais le départ ayant
été entaché d’irrégularité, Ali Kahn et Ed
wards (Angl.) ont déposé une réclamation.
Toutefois, je crois qu’en tout état de cau
se, Paddock eut. fourni le vainqueur. Il a
gagné sa série, sa demi-finale et la finale
en 10 s. 4/5, temps merveilleux de régu
larité. Or Ali Kahn a été battu régulière
ment par Paddock en demi-finale (temps
10 s. 4/5). Seul, Edwards, qui avait fait
10 s. 4/5 dans sa demi-finale, pourrait
étayer sa réclamation sur quelque chose
de positif.
En 400 mètres haies, Loomis (Am.) four
nit le vainqueur en 54 s., battant le record
du monde détenu par Morton (54 s. 2/5).
André fit troisième, à 10 mètres, battant
le record français (55 s.). Malgré ce qu’on
a pu écrire, André ne pouvait avoir aucune
prétention pour la première plaec. C’est
déjà bien beau qu’il ait conservé une place
d’honneur.
Pentathlon (200 mètres, disque, longueur,
javelot et 1.500 mètres) est enlevé par le
Finlandais Lethemsen.
Au javelot, un autre Finlandais, Myrrha,
réalise 65 m. 78 (record du monde 66 m. 10)
et, derrière lui, deux autres Finlandais se
classent avec des jets de 63 m. 66 et
63 m. 09.
En longueur avec élan, pas un seul con
current n’a franchi 7 mètres en éliminatoi
res. C’est le Suédois Patterson qui tient la
tête avec 6 m. 94. Il est vrai que le fameux
nègre Butler qui a franchi 7 m. 52 aux
éliminatoires américaines, est claqué et
que les sautoirs et "les pistes sont loin d’être
le fin du fin. Tous nos houppes sont élimi
nés, le meilleur, Coulon, ayant réussi à
peine 6 m. 50.
den fut éliminé avec 1 m. 85 et Labat avec
1 m. 80.
Les séries du 110 mètres haies ont qua
lifié des étrangers à l’exclusion de tout
Français. Les temps oscillent entre 15 s.
et 15"s. 4/5. Le Canadien Thomson, record
man du monde, figure dans les demi-fi
nales.
En 800 mètres, l’Anglais Hill triomphe
en 1 m. 53 s. de l’Américain Ebby et du
Sud-Africain Rudde.
Enfin, Guillemot a fait bisser le drapeau
au sommet du Stadium en enlevant lo
5.000 mètres en 14 m. 55 s., temps inférieur
à celui que réalisa Kolehemenain et Bouin
en 1912.
Depuis-la victoire de Gonder à Athè
nes, les couleurs françaises n’avaient ja
mais été aussi acclamées.
Espérons que ce ne sera pas la dernière
fois. A. SAMENEYRE.
Ainsi que la question d'Orient ou que la
question des loyers, la question de Vama
teurisme, vieille comme les rues, n'est pas
près d'être résolue.
A son sujet, M. F. Reichel , clans
VATHLETE, affirme que « toute la valeur
morale, toute la noblesse du sport, tien
nent dans le respect des principes de
Vamateunsm.e. » Puis, citant l'exemple
des Grecs et des Romains, il dit que les
premiers, par leur conception amateuri.
que du sport, Vanoblirent et que les se
conds, l'ayant conçu professionnel, l'avi
lirent.
Si j'entends bien, M. Reichel considè
re le professionnalisme comme immoral.
M. Reichel va un peu fort.
Une ' conception n'est pas immorale en
soi, mais par rapport à une autre con
ception considérée comme morale par ex
cellence.
Or, toute conception étant essentielle
ment amorale, c'est-à-dire indifféremment
bonne ou mauvaise, il est, au moins témé
raire d'affirmer que telle conception est
immorale.
Et cette témérité devient excessive lors
que l'affirmation d'immoralité porte sur
une conception que vous n'admettez pas.
L'amoralité ou indifférence des concepts
est absolue.
Mais que M. Reichel se console. Le
nombre des conceptions humaines qui
peuvent être considérées comme 'morales
est infime. Moïse en révéla seulement dix
après la conférence du Sinaï. M. Wilson
n'en a pas trouve davantage.
.. En conséquence, si les Grecs furent
amateurs on ne peut que dire d'eux qu'ils
ne furent pas professionnels. On rie peut
dire qu'ils furent moraux — sportivement
— parce qu'amateurs.
Mais avant que d'ergoter davantage il
conviendrait, ainsi que le réclame 1 judi
cieusement i'idiarn Martin, de s'entendre
sur la signification du substantif amateur.
Un amateur est celui qui a une prédi
lection particulière, un attachement mar
qué, un goût vif pour quelque chose. Ama
teur se dit absolument de celui qui se li
vre par goût et non par profession aux
beaux-arts.
Amateur se prend aussi en mauvaise
part.
Il s'agit de savoir si, dans le vocabulai
re sportif, amateur doit conserver les
deux acceptations ou prendre un sens nou
veau indifférent de sa nature qui ferait
de lui l'antonyme de professionnel.
André ALIENENT.
SERES CONTRE PATHEY
au Vélodrome du Parc
Dimanche prochain, à 3 heures, aura
lieu, au vélodrome du Parc, une réunion
sensationnelle, bien digne de l’attention
des sportsmen bordelais. Notre Sérès na
tional, champion de France, d’Europe et du
monde, absolument invincible dans sa
forme actuelle, matchera, en trois man
ches, le champion suisse Pathey, dont on
nous dit le plus grand bien. Venir applau
dir Sérès, l’acclamer, est un devoir qui
s’impose à tous les sportsmen. Le brillant
triomphateur d’Anvers qui, ayant battu
Linart, dans le championnat du monde,
avec le brio que l’on sait, renouvelait sa
victoire en la confirmant le samedi sui
vant, sur la même piste et sur la même
distance, a droit aux. encouragements de
tous ceux qu’intéresse non seulement la
chose -sportive, mais encore le bon renom
de la France à l’étranger : La grande et
douloureuse guerre, dont nous sortons, a
instauré le règne du sport; quelques bel
les victoires internationales, à la Sérès,
poseront la France dans le monde. Tout
le public sait cela. Et c’est pourquoi la
foule sera dense, dimanche prochain, au
tour des barrières de la coquette piste
eaudéranaise, comportant le'ban et l’arriè
re-ban de tous ceux qui veulent payer
leur tribut d’admiration à notre Sérès
national.
LE PROGRAMME
Indépendamment du match Sérès-Pa-
fhey, qui va faire courir tout Bordeaux
sportif, le programme, du plus heureux
éclectisme comporte quatre épreuves :
une course scratch sur 5 kilomètres réser
vée aux débutants et aux coureurs de
deuxième catégorie.
Puis le Grand-Prix Stanislas (mort au
champ d’honneur), épreuve de vitesse,
qui promet devoir être passionnément in-
téresante au point de vue sportif. Lors de
la réunion régionale du 8 août, tout le
monde remarqua la facilité extrême avec
laquelle Fournous vainquit tous nos :
champions locaux. Il manquait Lanusse j
et Rorhbach. Or, tous deux sont de la fê- t
te, dimanche prochain, avec Fournous et 1
beaucoup d’autres : Lamaison, Morau,,
Laborde, entre vingt. Et cela nous pro
met une course de vitesse empoignante et
intéressante, puisqu’elle va résoudre le
problème : Quel est actuellement lç meil
leur homme du Sud-Ouest ? Est-ce Lanus
se ou bien Fournous ? Belles luttes en
perspective, quel que doive être le résul
tat. Cela seul vaudrait le déplacement.
Mais il y a 'une américaine, sur 25 kilo
mètres, prometteuse, elle aussi, de belles
phases, puisque, au départ, s’aligneront
les dix équipes suivantes : Lanusse-Mar-
cel Beylac, Foumous-Massal, Chadeau-
Moreau, Lamaison-Laborde, Apouey frè
res, Roger Beylac-Maurice Beylac, Rorh-
bach-Raynaud, E. Laborde-Dubourg, Pas-
quier-Morlaas, Verdeun-Boulestreau. N’a
vions-nous pas raison de. dire que cela
promettait de jolies phases ? Le pronos
tic, en tous cas, est si difficile que nous
renonçons à l’émettre. Au surplus, que la
meilleure équipe gagne, c’est ce que nous
souhaitons ardemment.
Une course de primes, ouverte à tous,
terminera cette réunion qui promet de
voir être splendide à tous les points de
vue.
Le match international Sërès-Pathey se
courra en trois manches sur 10, 15 et 20
kilomètres. Sérès sera entraîné par Sau
ge, qui le conduisit à la victoire à Anvers.
Quant au champion suisse Pathey, il sera
conduit par Fossier père, pacemaker
avantageusement connu à Bordeaux, où,
par trois fois, il amena son fils, — actuel
lement indisponible, venant d’être opéré
— à la victoire indiscutable. Nous verrons
quelle défense opposera Pathey, entraîné
par ce maître de la carburation, à notre
Sérès, plutôt difficile à battre, actuelle
ment.
L’orchestre Poulvelarie prêtera son con
cours à cette belle manifestation sportive,
pour laquelle le prix des places est ains
fixé :
Turf, 10 fr.; premières, 8 fr.; virage cou
vert, 6 fr.; virage découvert, 5 fr.; popu
laires, 3 fr.; militaires en tenue, 3 fr. (tous
droits compris).
NATATION
Les Journées Olympiques fie
CEUX QUI FURENT A LA PEINE SONT A L’HONNEUR
BORDEAUX-PARIS-BORDEAUX-CYCLISTE
Des sportifs décorés
Plusieurs de nos camarades de sport vien
nent d’être décorés ces jours-ci.
Au titre militaire, citons MM. Haour, chef
d’escadrille, .équ pier premier de rugby .du
Racing-Club de France, vient d’être fait offi
cier de la Légion d’honneur; Guillaume, de
Saint-Cyr, lieutenant aviateur, et Léonce
Vieillard, officier payeur, tous les deux
membres du bureau " du Conseil de l’U.S.
F.S.A., sont nommés chevaliers.
M. Louis Andrieux, directeur général de
La Société anonyme des chaux, ciments et
matériaux de~construetion, à Casablanca
président du Comité du • Maroc de l’U.S.F’
S.A., est également nommé chevalier de la
Légion d’honneur au titre civil.
LIRE EN DEUXIÈME PAGE :
LES RÉSULTATS
DES OLYMPIADES
En fait, c’était un miracle à accomplir.
11 ne s’agissait rien moins que de créer
une piscine, d’édifier des tribunes, d’or
ganiser le transport et le logement des 80
nageurs, de régler minutieusement tous
les détails de la marche sans à-coup d’un
programme très chargé et surtout nou
veau pour les vaillants sportsmen qui s’y
attelèrent.
Eh bien ! le miracle s’est accompli et
merveilleusement accompli. Mézin, l’hum
ble Mézin, avec ses 2.800 habitants, a vu
se dérouler à ses pieds, dans l’onde ar
gentée de la Gélise, une des plus belles
manifestations de natation qui soit.
En quelques jours, ce coin paisible et
verdoyant de la rivière, fut transformé
en une piscine réglementaire où les lignes
de démarcation du terrain de watër-polo,
si terrain il y a dans l’eau, étaient jalon
nées par des drapeaux multicolores. Pour
cela, on avait dû abattre des peupliers,
débroussailler les deux rives, nettoyer le
cours d’eau. E11 48 heures les tribunes
étaient dressées, pimpantes, parées d’ori
flammes claquant joyeusement au vent,
les vestiaires aussi, les plongeoirs, les
bancs pour les populaires, la tribune 41 'de
la presse, une passerelle, etc.
Et les trains spéciaux, les autos, les
cars, les cabriolets dégorgeaient à Mézin
cinq à six mille personnes, si bien que
le record de la recette du water-polo était
battu de loin avec plus de 15.000 francs
pour les deux journées.
Voici pour le miracle. Présentons les
auteurs du miracle. Us sont surtout deux ;
M. de Lalymant, un parfait sportsmaii
doublé d’un nageur de haute valeur et
certainement un des plus extraordinaires
spécialistes du monde pour la nage sous
l’eau; M. Lacorne, le sympathique prési
dent de l’U.S. mézinaise, sportif éclecti
que, dont la sollicitude oscille indifférem
ment entre le football et la natation et
qui ne ménage ni son temps, ni son ar
gent, ni sa peine pour donner au sport la
place qu’il mérite‘dans son Club et dans
sa cité.
Autour de ces deux « as » de l’organisa
tion, tout une pléiade de dévoués, tou
jours sur la brèche.-
Du travail coordonné de tous sont sor
ties les Journées olympiques de Mézin
qui feront date clans les annales de la na
tation.
Vous en connaissez ie retentissement.
Les meilleurs nageurs de Paris libel
lule, Joinville, la S.G.U.F.), de Tourcoing
(Enfants de Neptune), de Lyno (Cercle des
nageurs), et de Bordeaux (Bordeaux
Athlétic-Club, Ecole de natation et de sau
vetage), les champions authentiques de
France : Rigal, Yvonne Degraine, Lenor-
mand, Pouliquen, le Brésilien Wellesh,
Meister, etc., bref, tout ce qu'il est possi
ble de drainer de mieux sur la surface
du territoire, dans le secteur de la nata
tion, figura sur le lac transparent de la
Gélise.
On vit les virtuoses du water-polo aux
prises, Tourcoing et Paris se disputer le
titre de champion de France, dans un
match émouvant, tellement émouvant que
la plupart des spectateurs, pour lesquels
c’était une initiation, se passionnèrent tu
multueusement à cette lutte ëminerm ’
ment athlétique.
On vit les plongeurs décrire d’harmo
nieuses paraboles en se précipitant dans
le vide de trente pieds de haut.
On vit Mlle Degraine, souple et admira
ble ondine, étaler toute la grâce sédui
sante des sirènes de l’Odyssée, en des
démonstrations variées de toutes les na
ges et de toutes les attitudes qu’un être
humain puisse pi endrp dans l’élément li
quide. On vit une course relais absolument
empoignante, on vit Pouliquen enfermé
dans un sac, précipite au fond de la ri
vière, en ressortir trois minutes après cal
me et souriant, renouvelant ainsi pour la
millième fois l’expérience de Monte Cris-
to; on vit aussi un phonographe... Mais
que ne vit-on pas dans ces deux journées
admirables !
De telle sorte que le bilan à établir est
d une simplicité enfantine. O11 le résume
en une seule phrase, empruntée à un cli
ché très répandu en journalisme, mais
rarement aussi justifié qu’en la circons
tance : « succès complet ! »
C’est, en effet, par des manifestations
de ce genre, montées avec autant de soin
et de conscience sportive, qu'on arrivera
à semer sur tous les terrains de notre
belle France, la bonne semence sportive.
Les deux séances natatoires de Mézin
auront plus fait pour la diffusion de la
natation dans le Périgord-Agenais, que
tous les doctes sermons des chroniqueurs
sportifs.
Rien ne vaut que la démonstration. Et
je préfère cent fois la leçon d’un Pouli
quen précipité dans l’eau, tel un vulgai
re colis bien ficelé et sortant de son lin
ceul avec un sourire large comme un pa
rapluie, à toutes les conférences sur les
bienfaits de la natation, faites dans une
salie enfermée, par un cligne monsieur
portant à la boutonnière de sa redingote
tous les rubans dont la République se sert
comme de hameçons pour amener à elle
et le menu fretin et les pièces volumineu
ses.
A ce point de vue, l’U.S. mézinaise et
ses intelligents dirigeants ont bien méri
té du sport en général et de la natation
en particulier.
HENRY HOURSIANGOU.
Comment se déroulèrent
les épreuves
Au point de vue sportif, tout marcha à
souhait; les épreuves étant bien équilibrées,
i captivèrent les quatre à cinq mille specta
teurs.
Le programme débuta, par des courses lo
cales mais il était évident que l’intérêt ré
sidait ailleurs. Ce fut un vivat formidable
lorsque Tourcoing et Lyon s’alignèrent pour
la demi-finale du championnat de France.
Ce match fut une déception- pour qui con
naît Tourcoing. Ce dernier ayant jugé que.
sa supériorité était évidente, joua avec le
souci de ne pas écraser Lyon et c’est ce qui
explique le score faible de cette rencontre.
Tourcoing, 3; Lyon. zéro.
Fort heureusement, la deuxième demi-fi
liale fut beaucoup disputée; elle opposait te
I Bordeaux-Athlétic Club à la Libellule de Pa-
1 ris. Dès le début, Paris prend l’avantage et
i marque un but, mais tout à coup, l’attaque
i bordelaise est déclanchée et Lacabanne Ter
mine par un shoot qui bat le goal parisien.
Peu après. Bordeaux attaque encore et La-
' cabanne marque à nouveau. Bordeaux mène
! par 2 buts à 1. Bien des cœurs sudistes bat
tent fort. Mais les Parisiens en mettent
terriblement et parviennent à égaliser et, sur
la fin, marquent encore. Paris, 3; Bordeaux,
2 buts.
La lutte s’annonçait acharnée à la reprise,
mais Paris força l’allure, tandis que .Bor
deaux freinait, freinait; le résultat fut : six
buts de plus en faveur de Paris. Le B.A.C.
succombait par 9 buts à 2.
La deuxième journée fut de beau'coup la
plus belle. Les vaincus de la veille se livrè
rent un assaut sévère pour la troisième pla
ce. Sur son jeu de la veille, Bordeaux par
tait grand. favori. Le début du match pro
mettait beaucoup. Bordeaux ouvrait le score
et menait à la mi-temps. Bordeaux, 3; Lyon,
1 but. .4 la reprise, ce fut encore l’effondre
ment des Bordelais; Lyon remontait et, fi
nalement, gagnait confortablement par 6
buts à 3.
Puis ce fut la finale, Tourcoing contre Pa
ris, choc historique qui, depuis des années,
passionne le monde nautique. D’emblée, la
lutte est serrée, les hommes de marquant
étroitement, mais uin énergique dribbling de
Padoux porte le jeu devant les bois de Pa
ris où Desmettre envoie la balle au fond
des filets. Paris attaque à son tour, mais
Dujardin veille et sauve son camp, La mi-
temps arrive sur ce résultat.
A la reprise, le jeu est plus heurté.; les
hommes se surveillent, mais Rigal s’échap
pe et manque le goal de peu, puis c’est au
tour de Roldes de manquer ie goal Tour
coing reprend le commandement. Padoux
s’échappe et c’est le deuxième et dernier but.
Tourcoing est champion de France.
Les épreuves se continuent. Padoux gagne
le 100 mètres devant Trial et Lavraie. Le
200 mètres relais est l’apanage de la Libel
lule. Wellisch-Lenormand exécutent des
plongeons impressionnants, tandis que Mlle
Degraine exécuta toutes sortes de nages,
plongeons et figures dansantes qui furent
très applaudis.
Pouliquen (le vieux Pouli, pour les amis),
fit passer le frisson avec son sac de Monte-
Cristo.
La fête était terminée au son d’une mar
che exécutée par l’Harmonie de Mézin.
ROMA.
CYCLISME
REVUE DE LA SEMAINE
MOTTIAT
Vainqueur de la course dti a 4# »
REBOUL
Gagnant de la catégorie amateurs t
Au cours de la réunion du Stadium, Ecllivier
bat Lanusse dan3 la poule de vitesse. — La
borde s’adjuge la course de primes. — Par
suite de l’arrivée des routiers, l’américaine,
pas plus que la course de tandems, ne peu
vent se terminer. — Les championnats ae
France de la Fédération sportive des sourds-
muets, — L’équipe routière des amateurs
français triomphe à Anvers. — A Paris, a
Lyon. — Le circuit de la Côte Basque.
Le double attrait des arrivées des crité-.
riums et de la poule de vitesse, mettant aux
prises Lanusse, Bellivier, Rorhbach et La
maison, avait amené au vélodrome du Sta-
dium une foule considérable.
Dès une heure, les trams déversaient sur
le boulevard des milliers de spectateurs se
•dirigeant en vitesse vers l’enceinte où déviait
se faire l’arrivée du critérium do la route et
où les vainqueurs devaient terminer leur
longue randonnée au milieu .l’une foule en
thousiaste certes, mais peu disciplinée.
Je vous ai narré par ailleurs ce que furent
ces arrivées, et je passe aux résultats de la
réunion qui les encadrait, laquelle, vers la
fin, au moment de la venue des routiers, per
dit de son intérêt aux yeux des spectateurs.
En première ligne, il convient de citer la
poule do vitesse dont j’ai fait déjà mention;
elle nous donna le maximum d’émotion que
l’on en attendait et fut bien une grande ren
contre digne des quatre champions qui la
disputaient.
Cette poule fournit à Bellivier l’occasion de
prendre sa revanche sur la déconfiture qu’il
éprouva aux Olympiades d’Anvers et dont,
aux dires de ceux qui en furent les témoins,
il se trouva fort marri.
Battu aux points par Bellivier, derrière le
quel il succomba dans la sixième manche do
la poule, Lanusse, qui fut forcé au cours de
cette rencontre de mener l’enlevage, passé
les 200 mètres, se laissa incontestablement
surprendre par le champion de France au
moment où ce dernier, à l’extérieur, plaça son
attaque.
A la sortie du virage, en vue de l’arrivée,
se voyant battu, Lanussee n'insista pas.
De cette rencontre, il ressort que les deux
champions sont fort près l’un de l’autre et
d’une classe équivalente, Lanusse, en appel
lera certainement de sa défaite et il sera tou
jours pour Bellivier un rude concurrent.
Le troisième classé de cette poule fut Rohr-
bach qui eut raison de Lamaison dans la cin
quième manche, démontrant par cette vic
toire, que la délégation des sprinters-ama
teurs aux jeux olympiques avaient été nor
malement constituée par rapport aux hom
mes de vitesse de notre région,
Pout l'intelligence de la rencontre, voici..
quels furent les résultats bruts de cette poule
de vitesse : .
Première manche : 1. Lanusse, les 200 mè
tres en 13 s. 3/5; 2. Lamaison.
Deuxième manche : 1. Bellivier, les 200 mè
tres en 14 s. 4/5; 2. RÔhrbacli (crevaison).
Troisième manche ; 1. Lanusse, les 200 mè
tres en 15 s.; 2. Rohrbach, à une longueur.
Quatrième manche : 1. Bellivier, les 200 m.
en 15 s.; 2. Lamaison, à une demi-longueur.
Cinquième manche : 1. Rohrbach, les 200 m.
en 13 s. 3/5; 2, Lamaison, à demi-longueur.
Sixième manche • 1. Bellivier, les 2C0 m.
en 13 s.; 2. Lanusse.
Classement par points ; 1. Bellivier, 3
points; 2. Lanusse, 4 points; 3. Rohrbach, 5
points; 4. Lamaison, 6 points.
*
* *
Inscrite au programme, la course de pri
mes qui se disputa ensuite sur 12 kilomètres,
fut très intéressante. La lutte s’y trouva cir
conscrite entre Massai, Fauché, Maurice et
Marcel Beylac et le premier nommé, Massai,
qui court avec beaucoup de tête et s’est, irou-
vé dans sa jeunesse à bonne école dans Je
Languedoc, tint pendant les premiers kilomè
tres de cette course Je primes la dragée un
peu haute à nos représentants Laissant J un
ou l’autre de ses concurrents mener l’enleva
ge, à l’annonce des primes, d’un coup, il ve
nait subitement le coiffer sur le poteau, alors
qu’ils se croyaient sûrs de leur victoire.
Massai paraît être un spécialiste des cour
ses de primes et il est clair que s’il 11 ’était
tombé vers la fin de l’épreuve, en compagnie
de Maurice Beylac et Benassac, la prime fina
le certainement lui revenait et non à Laborde
devant Marcel Beylac et U. Fauché, comme
ce fut le cas.
*
* *
Après ces deux évents, la course de 25 ki
lomètres à l’américaine, puis celle des tan
dems qui se trouvaient également inscrites
au programme, mais qui durent être inter
rompues en cours d’exécution à cause de
l’arrivée des routiers, ne purent se terminer
et être menées à bonne fin.
Le public avait envahi la pelousq, rendant
le travail des officiels fort difficile, empê
chant en outre les populaires de voir les ar
rivées.
Les deux épreuves en question furent donc
annulées et la réunion se trouva non pas
écourtée, car elle se termina vers 8 heures,
mais le, programme n’en fut pas exécuté dans
son entier.
4* N
* *
Tandis que l’arrivée des critériums de la
route s'effectuaient à Taleuce, une modestô
Le numéro
40
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Le numéro I
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BORDEAUX, 8, rut Porte-Dijeaax
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Dit tout o© qu'il sait
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ÎO fr.
R ÉDACTEUR EN CHEF t H enry Hoursiangou
N° 145 — Samedi 21 août 1920
Une séance
au Comité
de sélection
Nous mettons sous les yeux de nos lec
teurs cette amusante fantaisie extraite de
notre confrère. « Football-Association »,
l'intéressant organe officiel de la F.F.F.A.:
Le président. — Messieurs, la séance est
ouverte.
Le vice-président. — J’allais le dire;
vous m’avez coupé la parole.
Le président. — Messieurs, nous som
mes ici réunis dans le but de composer
léquipe qui doit représenter la Franco
aux Olympiades d’Anvers.
Chœur des sélectionneurs. — Allons,
enfants de la Patrie, le jour de gloire est
arrivé (etc).
Le président. — Il s’agit tout d abord de
trouver un gardien de but.
1er sélectionneur. — Tel n’est pas mon
avis. 11 faut d’abord songer à l’offensive.
La défensive viendra toute seule. Donc,
passons à l’attaque.
2e sélectionneur . — Tel n’est pas mon
avis. Ce qui fait la force d’une équipe, ce
sont les demis. Le demi-centre, en parti
culier, est la cheville ouvrière d‘un team.
3e sélectionneur . — Tel n’est pas mon
avis. Vous aurez beau avoir de bons
avants et de bons demis, vous les décou
ragerez, si la défense n’est pas impénétra
ble. Voyez Milan.
18e sélectionneur. — Milan n’a rien à
voir dans l’affaire. De telles paroles sont
démoralisantes. Elles sont l’expression
d’un défaitisme regrettable.
(A peine a-t-il prononcé ces mots, que
22 heures sonnent à tous les clochers du
faubourg Montmartre.)
Le président. — Messieurs, le temps
presse. y
Le vice-président. — J’allais le dire.
13e sélectionneur. — Tous mes honora
bles prédécesseurs dans cette joute ora
toire semblent avoir oublié un principe
essentiel : l’homogénéité. Cherchons donc,
avant tout, une équipe homogène. Et pour
cela, choisissons des joueurs qui s'enten
dent à merveille.
le sélectionneur. — Tout cela est bel et
bon. L’homogénéité est une excellente cho
se. Mais ne perdons pas de vue qu’une
équipe de football est en somme une petite
armée. Or, quelle est la force principale
des armées ?
Le président. — C’est la discipline.
Le vice-président. — J’allais le dire.
le sélectionneur. — Choisissons donc
des joueurs disciplinés. Or, qui dit joueur
discipliné, dit bon capitaine. Tous nos
efforts doivent donc se porter sur le choix
du capitaine.,
lie sélectionneur. — Ceci revient à dis
cuter la question suivante : Quelle est la
meilleure place pour un capitaine ?
(A peine a-t-il prononcé ces mots, que
23 heures se font, entendre un peu par
tout.)
6 e sélectionneur. — Le capitaine doit
être le goal-keeper.
16e sélectionneur. — C’est une erreur,
cher confrère, Il doit être back. Et je le
prouve...
Ile sélectionneur. — Vous ne prouverez
rien du tout, attendu que tout le monde
sait que la place rêvée d’un capitaine est
celle de demi-centre.
12e sélectionneur. — Eh ! Eh ! je me
suis laissé dire que T avant-centre...
Se sélectionneur. — Oh ! l’avant-eentre !
L’inte-r. si vous voulez, à la rigueur, mais
pas le centre, voyons.
Ve sélectionneur. — Tribculet, au Ra-
cing, joim ailier, ne l’oublions pas.
Le président. — Messieurs, pas de per
sonnalités.
Le vice-président. — C’est précisément
ce que j’allais dire.
(A ce moment, 24 heures sonnent au ré
veil-matin qui ne quitte pas la cheminée
de la salle des séances.)
ie sélectionneur. — Messieurs, je vous
ai laissé parler jusqu’ici sans rien dire.
Mais, dans le fond, je n’en rigolais pas
moins, Il n’y a pas d’avants, de demis, de
backs, de keepers, d’homogénéité, de dis
cipline, de capitaine qui tiennent. Tout
cela n’existe pas, si tous vos joueurs ne
sont pas animés d’un sentiment primor
dial que je nommerai : la volonté-. Sans la
volonté,, Messieurs...
5e sélectionneur. — Je suis professeur
de philosophie. Messieurs. Comme tel je
crois pouvoir vous dire que la volonté
n’existe pas.
16e sélectionneur. — Eh ! bien, nous
voilà propres...
Le président. — Il me semble que la dis
cussion s’égare un peu.
Le vice-président. — Il me semble aussi...
(A ces mots, 1 heure du matin sonne
dans le faubourg. Mais ce coup unique
passe inaperçu.)
I.e président. — De l’échange de ces
idées, il semble résulter qu’il faut prendre
un parti. Or, j’en reviens à ma première
idée.
Le vice-président. — Moi aussi.
Le président. — Pardon ! Vous n’avez
pas d’idées. Ce sont les miennes que vous
copiez.
Le vice-président. — Ali ! par exemple !
Je démissionne.
Le président. — Eh ! bien, moi aussi.
1 er sélectionneur. — Ah ! c’est comme
ça. Eh ! bien, je pose ma candidature.
Chœur des 11 autres sélectionneurs ,
avec ensemble. — Moi également.
Le président. — La séance est levée. Et
ce qu’il y a de plus raide, c’est que nous
avons loupé le dernier Métro.
Le vice-président — Pas moi; j’habite
a côté.
Maurice PEFFERKORN,
UNE DÉCISION DE L’ü. Y. F.
A la suite des décisions prises au dernier
Congrès de i’U.C.I. et permettant aux cou
reurs français de rencontrer ceux des em
pires centraux dans les pays neutres affiliés
à i’U.C.I., l’Union Vélocipédique de France
vient de prendre la décision suivante que
nous approuvons entièrement :
1. Les coureurs français peuvent rencontrer
les coureurs des empires centraux dans les
pays affiliés à l’U.C.I. qui admettent ces cou
reurs ;
2. Les coureurs français ne sont pas auto
risés à courir dans les empires centraux con
tre qui que ce soit.
Tout coureur français coupable d’infrac
tion à cette décision sera suspendu pendant
une année.
•—— ♦
Américains et Suédois à Paris
Ainsi que nous l’avons annoncé, la grande
réunion d’athlétisme organisée par le Ra-
cing-Club de France, avec le concours de
F * Echo des Sports » aura, lieu le 29 août,
au Stade de Colombes. Les organisateurs se
sont, assuré le concours des grands athlètes
américains et suédois qui participent actuel
lement aux Jeux Olympiques d’Anvers.
La promesse de l'envoi à Paris d’un team
sélectionné parmi les athlètes américains qui
se sont distingués à Anvers, a été confirmée
par M. Mat Halpin, directeur de l’équipe
des Etats-Unis. M. Léo Tisseau, délégué du
Comité olympique suédois, a confirmé de
soi côté, la participation certaine des Sué
dois.
La VII e Olympiade à Anvers
NOS REPRESENTANTS Y FONT BONNE FIGURE
La semaine athlétique, commencée le 15
août, bat son plein. Nous avons déjà des
résultats définitifs concernant diverses
courses et concours. Nos représentants s’y
comportèrent beaucoup mieux que nous ne
l'escomptions.
Nos défenseurs en 100 mètres se sont ef
fondrés dans les séries, sauf Ali Kahn qui,
après avoir succombé en demi-finale der-
Au poids, le Finlandais tient la corde
avec 14 m. 15, suivi par Mac Donald (Am.),
14 m. 08, et Corrhola (Fini.), 14 m. 03.
Paoli, sorti du lit malade, n’a pu faire que
12 m. 48.
La hauteur est enlevée par Lumsden
(Amér.) avec 1 m. 93 1/2, suivi par deux
concurrents avec 1 m. 90. Le Landais Low-
A gauche : le Français AU Kahn. — A droite : Padock (Américain), vainqueur du ioo mètres. — Au milieu : Guillemot,
vainqueur du 5.000 mètres. — En bas : André, 4 e dans le 400 mètres haies.
rière Paddock, disputa la finale gagnée par
le même Paddock, grand favori de Lépreu-
ve. Il finit quatrième. Mais le départ ayant
été entaché d’irrégularité, Ali Kahn et Ed
wards (Angl.) ont déposé une réclamation.
Toutefois, je crois qu’en tout état de cau
se, Paddock eut. fourni le vainqueur. Il a
gagné sa série, sa demi-finale et la finale
en 10 s. 4/5, temps merveilleux de régu
larité. Or Ali Kahn a été battu régulière
ment par Paddock en demi-finale (temps
10 s. 4/5). Seul, Edwards, qui avait fait
10 s. 4/5 dans sa demi-finale, pourrait
étayer sa réclamation sur quelque chose
de positif.
En 400 mètres haies, Loomis (Am.) four
nit le vainqueur en 54 s., battant le record
du monde détenu par Morton (54 s. 2/5).
André fit troisième, à 10 mètres, battant
le record français (55 s.). Malgré ce qu’on
a pu écrire, André ne pouvait avoir aucune
prétention pour la première plaec. C’est
déjà bien beau qu’il ait conservé une place
d’honneur.
Pentathlon (200 mètres, disque, longueur,
javelot et 1.500 mètres) est enlevé par le
Finlandais Lethemsen.
Au javelot, un autre Finlandais, Myrrha,
réalise 65 m. 78 (record du monde 66 m. 10)
et, derrière lui, deux autres Finlandais se
classent avec des jets de 63 m. 66 et
63 m. 09.
En longueur avec élan, pas un seul con
current n’a franchi 7 mètres en éliminatoi
res. C’est le Suédois Patterson qui tient la
tête avec 6 m. 94. Il est vrai que le fameux
nègre Butler qui a franchi 7 m. 52 aux
éliminatoires américaines, est claqué et
que les sautoirs et "les pistes sont loin d’être
le fin du fin. Tous nos houppes sont élimi
nés, le meilleur, Coulon, ayant réussi à
peine 6 m. 50.
den fut éliminé avec 1 m. 85 et Labat avec
1 m. 80.
Les séries du 110 mètres haies ont qua
lifié des étrangers à l’exclusion de tout
Français. Les temps oscillent entre 15 s.
et 15"s. 4/5. Le Canadien Thomson, record
man du monde, figure dans les demi-fi
nales.
En 800 mètres, l’Anglais Hill triomphe
en 1 m. 53 s. de l’Américain Ebby et du
Sud-Africain Rudde.
Enfin, Guillemot a fait bisser le drapeau
au sommet du Stadium en enlevant lo
5.000 mètres en 14 m. 55 s., temps inférieur
à celui que réalisa Kolehemenain et Bouin
en 1912.
Depuis-la victoire de Gonder à Athè
nes, les couleurs françaises n’avaient ja
mais été aussi acclamées.
Espérons que ce ne sera pas la dernière
fois. A. SAMENEYRE.
Ainsi que la question d'Orient ou que la
question des loyers, la question de Vama
teurisme, vieille comme les rues, n'est pas
près d'être résolue.
A son sujet, M. F. Reichel , clans
VATHLETE, affirme que « toute la valeur
morale, toute la noblesse du sport, tien
nent dans le respect des principes de
Vamateunsm.e. » Puis, citant l'exemple
des Grecs et des Romains, il dit que les
premiers, par leur conception amateuri.
que du sport, Vanoblirent et que les se
conds, l'ayant conçu professionnel, l'avi
lirent.
Si j'entends bien, M. Reichel considè
re le professionnalisme comme immoral.
M. Reichel va un peu fort.
Une ' conception n'est pas immorale en
soi, mais par rapport à une autre con
ception considérée comme morale par ex
cellence.
Or, toute conception étant essentielle
ment amorale, c'est-à-dire indifféremment
bonne ou mauvaise, il est, au moins témé
raire d'affirmer que telle conception est
immorale.
Et cette témérité devient excessive lors
que l'affirmation d'immoralité porte sur
une conception que vous n'admettez pas.
L'amoralité ou indifférence des concepts
est absolue.
Mais que M. Reichel se console. Le
nombre des conceptions humaines qui
peuvent être considérées comme 'morales
est infime. Moïse en révéla seulement dix
après la conférence du Sinaï. M. Wilson
n'en a pas trouve davantage.
.. En conséquence, si les Grecs furent
amateurs on ne peut que dire d'eux qu'ils
ne furent pas professionnels. On rie peut
dire qu'ils furent moraux — sportivement
— parce qu'amateurs.
Mais avant que d'ergoter davantage il
conviendrait, ainsi que le réclame 1 judi
cieusement i'idiarn Martin, de s'entendre
sur la signification du substantif amateur.
Un amateur est celui qui a une prédi
lection particulière, un attachement mar
qué, un goût vif pour quelque chose. Ama
teur se dit absolument de celui qui se li
vre par goût et non par profession aux
beaux-arts.
Amateur se prend aussi en mauvaise
part.
Il s'agit de savoir si, dans le vocabulai
re sportif, amateur doit conserver les
deux acceptations ou prendre un sens nou
veau indifférent de sa nature qui ferait
de lui l'antonyme de professionnel.
André ALIENENT.
SERES CONTRE PATHEY
au Vélodrome du Parc
Dimanche prochain, à 3 heures, aura
lieu, au vélodrome du Parc, une réunion
sensationnelle, bien digne de l’attention
des sportsmen bordelais. Notre Sérès na
tional, champion de France, d’Europe et du
monde, absolument invincible dans sa
forme actuelle, matchera, en trois man
ches, le champion suisse Pathey, dont on
nous dit le plus grand bien. Venir applau
dir Sérès, l’acclamer, est un devoir qui
s’impose à tous les sportsmen. Le brillant
triomphateur d’Anvers qui, ayant battu
Linart, dans le championnat du monde,
avec le brio que l’on sait, renouvelait sa
victoire en la confirmant le samedi sui
vant, sur la même piste et sur la même
distance, a droit aux. encouragements de
tous ceux qu’intéresse non seulement la
chose -sportive, mais encore le bon renom
de la France à l’étranger : La grande et
douloureuse guerre, dont nous sortons, a
instauré le règne du sport; quelques bel
les victoires internationales, à la Sérès,
poseront la France dans le monde. Tout
le public sait cela. Et c’est pourquoi la
foule sera dense, dimanche prochain, au
tour des barrières de la coquette piste
eaudéranaise, comportant le'ban et l’arriè
re-ban de tous ceux qui veulent payer
leur tribut d’admiration à notre Sérès
national.
LE PROGRAMME
Indépendamment du match Sérès-Pa-
fhey, qui va faire courir tout Bordeaux
sportif, le programme, du plus heureux
éclectisme comporte quatre épreuves :
une course scratch sur 5 kilomètres réser
vée aux débutants et aux coureurs de
deuxième catégorie.
Puis le Grand-Prix Stanislas (mort au
champ d’honneur), épreuve de vitesse,
qui promet devoir être passionnément in-
téresante au point de vue sportif. Lors de
la réunion régionale du 8 août, tout le
monde remarqua la facilité extrême avec
laquelle Fournous vainquit tous nos :
champions locaux. Il manquait Lanusse j
et Rorhbach. Or, tous deux sont de la fê- t
te, dimanche prochain, avec Fournous et 1
beaucoup d’autres : Lamaison, Morau,,
Laborde, entre vingt. Et cela nous pro
met une course de vitesse empoignante et
intéressante, puisqu’elle va résoudre le
problème : Quel est actuellement lç meil
leur homme du Sud-Ouest ? Est-ce Lanus
se ou bien Fournous ? Belles luttes en
perspective, quel que doive être le résul
tat. Cela seul vaudrait le déplacement.
Mais il y a 'une américaine, sur 25 kilo
mètres, prometteuse, elle aussi, de belles
phases, puisque, au départ, s’aligneront
les dix équipes suivantes : Lanusse-Mar-
cel Beylac, Foumous-Massal, Chadeau-
Moreau, Lamaison-Laborde, Apouey frè
res, Roger Beylac-Maurice Beylac, Rorh-
bach-Raynaud, E. Laborde-Dubourg, Pas-
quier-Morlaas, Verdeun-Boulestreau. N’a
vions-nous pas raison de. dire que cela
promettait de jolies phases ? Le pronos
tic, en tous cas, est si difficile que nous
renonçons à l’émettre. Au surplus, que la
meilleure équipe gagne, c’est ce que nous
souhaitons ardemment.
Une course de primes, ouverte à tous,
terminera cette réunion qui promet de
voir être splendide à tous les points de
vue.
Le match international Sërès-Pathey se
courra en trois manches sur 10, 15 et 20
kilomètres. Sérès sera entraîné par Sau
ge, qui le conduisit à la victoire à Anvers.
Quant au champion suisse Pathey, il sera
conduit par Fossier père, pacemaker
avantageusement connu à Bordeaux, où,
par trois fois, il amena son fils, — actuel
lement indisponible, venant d’être opéré
— à la victoire indiscutable. Nous verrons
quelle défense opposera Pathey, entraîné
par ce maître de la carburation, à notre
Sérès, plutôt difficile à battre, actuelle
ment.
L’orchestre Poulvelarie prêtera son con
cours à cette belle manifestation sportive,
pour laquelle le prix des places est ains
fixé :
Turf, 10 fr.; premières, 8 fr.; virage cou
vert, 6 fr.; virage découvert, 5 fr.; popu
laires, 3 fr.; militaires en tenue, 3 fr. (tous
droits compris).
NATATION
Les Journées Olympiques fie
CEUX QUI FURENT A LA PEINE SONT A L’HONNEUR
BORDEAUX-PARIS-BORDEAUX-CYCLISTE
Des sportifs décorés
Plusieurs de nos camarades de sport vien
nent d’être décorés ces jours-ci.
Au titre militaire, citons MM. Haour, chef
d’escadrille, .équ pier premier de rugby .du
Racing-Club de France, vient d’être fait offi
cier de la Légion d’honneur; Guillaume, de
Saint-Cyr, lieutenant aviateur, et Léonce
Vieillard, officier payeur, tous les deux
membres du bureau " du Conseil de l’U.S.
F.S.A., sont nommés chevaliers.
M. Louis Andrieux, directeur général de
La Société anonyme des chaux, ciments et
matériaux de~construetion, à Casablanca
président du Comité du • Maroc de l’U.S.F’
S.A., est également nommé chevalier de la
Légion d’honneur au titre civil.
LIRE EN DEUXIÈME PAGE :
LES RÉSULTATS
DES OLYMPIADES
En fait, c’était un miracle à accomplir.
11 ne s’agissait rien moins que de créer
une piscine, d’édifier des tribunes, d’or
ganiser le transport et le logement des 80
nageurs, de régler minutieusement tous
les détails de la marche sans à-coup d’un
programme très chargé et surtout nou
veau pour les vaillants sportsmen qui s’y
attelèrent.
Eh bien ! le miracle s’est accompli et
merveilleusement accompli. Mézin, l’hum
ble Mézin, avec ses 2.800 habitants, a vu
se dérouler à ses pieds, dans l’onde ar
gentée de la Gélise, une des plus belles
manifestations de natation qui soit.
En quelques jours, ce coin paisible et
verdoyant de la rivière, fut transformé
en une piscine réglementaire où les lignes
de démarcation du terrain de watër-polo,
si terrain il y a dans l’eau, étaient jalon
nées par des drapeaux multicolores. Pour
cela, on avait dû abattre des peupliers,
débroussailler les deux rives, nettoyer le
cours d’eau. E11 48 heures les tribunes
étaient dressées, pimpantes, parées d’ori
flammes claquant joyeusement au vent,
les vestiaires aussi, les plongeoirs, les
bancs pour les populaires, la tribune 41 'de
la presse, une passerelle, etc.
Et les trains spéciaux, les autos, les
cars, les cabriolets dégorgeaient à Mézin
cinq à six mille personnes, si bien que
le record de la recette du water-polo était
battu de loin avec plus de 15.000 francs
pour les deux journées.
Voici pour le miracle. Présentons les
auteurs du miracle. Us sont surtout deux ;
M. de Lalymant, un parfait sportsmaii
doublé d’un nageur de haute valeur et
certainement un des plus extraordinaires
spécialistes du monde pour la nage sous
l’eau; M. Lacorne, le sympathique prési
dent de l’U.S. mézinaise, sportif éclecti
que, dont la sollicitude oscille indifférem
ment entre le football et la natation et
qui ne ménage ni son temps, ni son ar
gent, ni sa peine pour donner au sport la
place qu’il mérite‘dans son Club et dans
sa cité.
Autour de ces deux « as » de l’organisa
tion, tout une pléiade de dévoués, tou
jours sur la brèche.-
Du travail coordonné de tous sont sor
ties les Journées olympiques de Mézin
qui feront date clans les annales de la na
tation.
Vous en connaissez ie retentissement.
Les meilleurs nageurs de Paris libel
lule, Joinville, la S.G.U.F.), de Tourcoing
(Enfants de Neptune), de Lyno (Cercle des
nageurs), et de Bordeaux (Bordeaux
Athlétic-Club, Ecole de natation et de sau
vetage), les champions authentiques de
France : Rigal, Yvonne Degraine, Lenor-
mand, Pouliquen, le Brésilien Wellesh,
Meister, etc., bref, tout ce qu'il est possi
ble de drainer de mieux sur la surface
du territoire, dans le secteur de la nata
tion, figura sur le lac transparent de la
Gélise.
On vit les virtuoses du water-polo aux
prises, Tourcoing et Paris se disputer le
titre de champion de France, dans un
match émouvant, tellement émouvant que
la plupart des spectateurs, pour lesquels
c’était une initiation, se passionnèrent tu
multueusement à cette lutte ëminerm ’
ment athlétique.
On vit les plongeurs décrire d’harmo
nieuses paraboles en se précipitant dans
le vide de trente pieds de haut.
On vit Mlle Degraine, souple et admira
ble ondine, étaler toute la grâce sédui
sante des sirènes de l’Odyssée, en des
démonstrations variées de toutes les na
ges et de toutes les attitudes qu’un être
humain puisse pi endrp dans l’élément li
quide. On vit une course relais absolument
empoignante, on vit Pouliquen enfermé
dans un sac, précipite au fond de la ri
vière, en ressortir trois minutes après cal
me et souriant, renouvelant ainsi pour la
millième fois l’expérience de Monte Cris-
to; on vit aussi un phonographe... Mais
que ne vit-on pas dans ces deux journées
admirables !
De telle sorte que le bilan à établir est
d une simplicité enfantine. O11 le résume
en une seule phrase, empruntée à un cli
ché très répandu en journalisme, mais
rarement aussi justifié qu’en la circons
tance : « succès complet ! »
C’est, en effet, par des manifestations
de ce genre, montées avec autant de soin
et de conscience sportive, qu'on arrivera
à semer sur tous les terrains de notre
belle France, la bonne semence sportive.
Les deux séances natatoires de Mézin
auront plus fait pour la diffusion de la
natation dans le Périgord-Agenais, que
tous les doctes sermons des chroniqueurs
sportifs.
Rien ne vaut que la démonstration. Et
je préfère cent fois la leçon d’un Pouli
quen précipité dans l’eau, tel un vulgai
re colis bien ficelé et sortant de son lin
ceul avec un sourire large comme un pa
rapluie, à toutes les conférences sur les
bienfaits de la natation, faites dans une
salie enfermée, par un cligne monsieur
portant à la boutonnière de sa redingote
tous les rubans dont la République se sert
comme de hameçons pour amener à elle
et le menu fretin et les pièces volumineu
ses.
A ce point de vue, l’U.S. mézinaise et
ses intelligents dirigeants ont bien méri
té du sport en général et de la natation
en particulier.
HENRY HOURSIANGOU.
Comment se déroulèrent
les épreuves
Au point de vue sportif, tout marcha à
souhait; les épreuves étant bien équilibrées,
i captivèrent les quatre à cinq mille specta
teurs.
Le programme débuta, par des courses lo
cales mais il était évident que l’intérêt ré
sidait ailleurs. Ce fut un vivat formidable
lorsque Tourcoing et Lyon s’alignèrent pour
la demi-finale du championnat de France.
Ce match fut une déception- pour qui con
naît Tourcoing. Ce dernier ayant jugé que.
sa supériorité était évidente, joua avec le
souci de ne pas écraser Lyon et c’est ce qui
explique le score faible de cette rencontre.
Tourcoing, 3; Lyon. zéro.
Fort heureusement, la deuxième demi-fi
liale fut beaucoup disputée; elle opposait te
I Bordeaux-Athlétic Club à la Libellule de Pa-
1 ris. Dès le début, Paris prend l’avantage et
i marque un but, mais tout à coup, l’attaque
i bordelaise est déclanchée et Lacabanne Ter
mine par un shoot qui bat le goal parisien.
Peu après. Bordeaux attaque encore et La-
' cabanne marque à nouveau. Bordeaux mène
! par 2 buts à 1. Bien des cœurs sudistes bat
tent fort. Mais les Parisiens en mettent
terriblement et parviennent à égaliser et, sur
la fin, marquent encore. Paris, 3; Bordeaux,
2 buts.
La lutte s’annonçait acharnée à la reprise,
mais Paris força l’allure, tandis que .Bor
deaux freinait, freinait; le résultat fut : six
buts de plus en faveur de Paris. Le B.A.C.
succombait par 9 buts à 2.
La deuxième journée fut de beau'coup la
plus belle. Les vaincus de la veille se livrè
rent un assaut sévère pour la troisième pla
ce. Sur son jeu de la veille, Bordeaux par
tait grand. favori. Le début du match pro
mettait beaucoup. Bordeaux ouvrait le score
et menait à la mi-temps. Bordeaux, 3; Lyon,
1 but. .4 la reprise, ce fut encore l’effondre
ment des Bordelais; Lyon remontait et, fi
nalement, gagnait confortablement par 6
buts à 3.
Puis ce fut la finale, Tourcoing contre Pa
ris, choc historique qui, depuis des années,
passionne le monde nautique. D’emblée, la
lutte est serrée, les hommes de marquant
étroitement, mais uin énergique dribbling de
Padoux porte le jeu devant les bois de Pa
ris où Desmettre envoie la balle au fond
des filets. Paris attaque à son tour, mais
Dujardin veille et sauve son camp, La mi-
temps arrive sur ce résultat.
A la reprise, le jeu est plus heurté.; les
hommes se surveillent, mais Rigal s’échap
pe et manque le goal de peu, puis c’est au
tour de Roldes de manquer ie goal Tour
coing reprend le commandement. Padoux
s’échappe et c’est le deuxième et dernier but.
Tourcoing est champion de France.
Les épreuves se continuent. Padoux gagne
le 100 mètres devant Trial et Lavraie. Le
200 mètres relais est l’apanage de la Libel
lule. Wellisch-Lenormand exécutent des
plongeons impressionnants, tandis que Mlle
Degraine exécuta toutes sortes de nages,
plongeons et figures dansantes qui furent
très applaudis.
Pouliquen (le vieux Pouli, pour les amis),
fit passer le frisson avec son sac de Monte-
Cristo.
La fête était terminée au son d’une mar
che exécutée par l’Harmonie de Mézin.
ROMA.
CYCLISME
REVUE DE LA SEMAINE
MOTTIAT
Vainqueur de la course dti a 4# »
REBOUL
Gagnant de la catégorie amateurs t
Au cours de la réunion du Stadium, Ecllivier
bat Lanusse dan3 la poule de vitesse. — La
borde s’adjuge la course de primes. — Par
suite de l’arrivée des routiers, l’américaine,
pas plus que la course de tandems, ne peu
vent se terminer. — Les championnats ae
France de la Fédération sportive des sourds-
muets, — L’équipe routière des amateurs
français triomphe à Anvers. — A Paris, a
Lyon. — Le circuit de la Côte Basque.
Le double attrait des arrivées des crité-.
riums et de la poule de vitesse, mettant aux
prises Lanusse, Bellivier, Rorhbach et La
maison, avait amené au vélodrome du Sta-
dium une foule considérable.
Dès une heure, les trams déversaient sur
le boulevard des milliers de spectateurs se
•dirigeant en vitesse vers l’enceinte où déviait
se faire l’arrivée du critérium do la route et
où les vainqueurs devaient terminer leur
longue randonnée au milieu .l’une foule en
thousiaste certes, mais peu disciplinée.
Je vous ai narré par ailleurs ce que furent
ces arrivées, et je passe aux résultats de la
réunion qui les encadrait, laquelle, vers la
fin, au moment de la venue des routiers, per
dit de son intérêt aux yeux des spectateurs.
En première ligne, il convient de citer la
poule do vitesse dont j’ai fait déjà mention;
elle nous donna le maximum d’émotion que
l’on en attendait et fut bien une grande ren
contre digne des quatre champions qui la
disputaient.
Cette poule fournit à Bellivier l’occasion de
prendre sa revanche sur la déconfiture qu’il
éprouva aux Olympiades d’Anvers et dont,
aux dires de ceux qui en furent les témoins,
il se trouva fort marri.
Battu aux points par Bellivier, derrière le
quel il succomba dans la sixième manche do
la poule, Lanusse, qui fut forcé au cours de
cette rencontre de mener l’enlevage, passé
les 200 mètres, se laissa incontestablement
surprendre par le champion de France au
moment où ce dernier, à l’extérieur, plaça son
attaque.
A la sortie du virage, en vue de l’arrivée,
se voyant battu, Lanussee n'insista pas.
De cette rencontre, il ressort que les deux
champions sont fort près l’un de l’autre et
d’une classe équivalente, Lanusse, en appel
lera certainement de sa défaite et il sera tou
jours pour Bellivier un rude concurrent.
Le troisième classé de cette poule fut Rohr-
bach qui eut raison de Lamaison dans la cin
quième manche, démontrant par cette vic
toire, que la délégation des sprinters-ama
teurs aux jeux olympiques avaient été nor
malement constituée par rapport aux hom
mes de vitesse de notre région,
Pout l'intelligence de la rencontre, voici..
quels furent les résultats bruts de cette poule
de vitesse : .
Première manche : 1. Lanusse, les 200 mè
tres en 13 s. 3/5; 2. Lamaison.
Deuxième manche : 1. Bellivier, les 200 mè
tres en 14 s. 4/5; 2. RÔhrbacli (crevaison).
Troisième manche ; 1. Lanusse, les 200 mè
tres en 15 s.; 2. Rohrbach, à une longueur.
Quatrième manche : 1. Bellivier, les 200 m.
en 15 s.; 2. Lamaison, à une demi-longueur.
Cinquième manche : 1. Rohrbach, les 200 m.
en 13 s. 3/5; 2, Lamaison, à demi-longueur.
Sixième manche • 1. Bellivier, les 2C0 m.
en 13 s.; 2. Lanusse.
Classement par points ; 1. Bellivier, 3
points; 2. Lanusse, 4 points; 3. Rohrbach, 5
points; 4. Lamaison, 6 points.
*
* *
Inscrite au programme, la course de pri
mes qui se disputa ensuite sur 12 kilomètres,
fut très intéressante. La lutte s’y trouva cir
conscrite entre Massai, Fauché, Maurice et
Marcel Beylac et le premier nommé, Massai,
qui court avec beaucoup de tête et s’est, irou-
vé dans sa jeunesse à bonne école dans Je
Languedoc, tint pendant les premiers kilomè
tres de cette course Je primes la dragée un
peu haute à nos représentants Laissant J un
ou l’autre de ses concurrents mener l’enleva
ge, à l’annonce des primes, d’un coup, il ve
nait subitement le coiffer sur le poteau, alors
qu’ils se croyaient sûrs de leur victoire.
Massai paraît être un spécialiste des cour
ses de primes et il est clair que s’il 11 ’était
tombé vers la fin de l’épreuve, en compagnie
de Maurice Beylac et Benassac, la prime fina
le certainement lui revenait et non à Laborde
devant Marcel Beylac et U. Fauché, comme
ce fut le cas.
*
* *
Après ces deux évents, la course de 25 ki
lomètres à l’américaine, puis celle des tan
dems qui se trouvaient également inscrites
au programme, mais qui durent être inter
rompues en cours d’exécution à cause de
l’arrivée des routiers, ne purent se terminer
et être menées à bonne fin.
Le public avait envahi la pelousq, rendant
le travail des officiels fort difficile, empê
chant en outre les populaires de voir les ar
rivées.
Les deux épreuves en question furent donc
annulées et la réunion se trouva non pas
écourtée, car elle se termina vers 8 heures,
mais le, programme n’en fut pas exécuté dans
son entier.
4* N
* *
Tandis que l’arrivée des critériums de la
route s'effectuaient à Taleuce, une modestô
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