Titre : Gazette nationale ou le Moniteur universel
Auteur : France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1843-11-14
Contributeur : Panckoucke, Charles-Joseph (1736-1798). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452336z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 novembre 1843 14 novembre 1843
Description : 1843/11/14 (N318). 1843/11/14 (N318).
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4446872z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-113
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/07/2018
N» 518. 'HARDI 14 NOVEMBRE -1845.
PARTIE NON OFFICIELLE.
INTÉRIEUR.
taris, le 15 novembre.
Bayonne, le 15 novembre.
La reine Isabelle II a prélé son serment, le 10, devant
les deux chambres réunies au sénat.
S. M. a été accueillie partout avec le plus vif enthou
siasme.
Par ordonnance du Roi, en date du 6 de ce mois :
M. le comte de Bresson, envoyé extraordinaire et mi
nistre plénipotentiaire du Roi près S. M. le roi de Prusse,
a été nommé ambassadeur près S. M. la reine d Es
pagne ;
M. le comte de Salvandy, ambassadeur près S. M. la
reine d Espagne, a été nommé en la même qualité auprès
de S. M. le roi de Sardaigne ;
M. le marquis de Dalmatie, ambassadeur près S. M. le
roi de Sardaigne, a été nommé envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire près S. M. le roi de Prusse.
La frégate la Belle-Poule, commandée par M. Hernoux,
capitaine de vaisseau, est partie de Brest le 11 novembre.
Ce bâtiment se rend à Lisbonne.
FAITS DIVERS. — PARIS. — La caisse d’épargne
de Paris a reçu, dimanche 12 et lundi 13 novembre 1813,
de 5,342 déposants, dont 673 nouveaux, la somme de
746,471 fr.
L°s remboursements demandés se sont élevés à la somme
de 677,000 fr.
DÉPARTEMENTS. — Le 9 du courant, a eu lieu, à No-
gent-sur-Seine, l’inauguration de la nouvelle salle d’asile.
S. A. R. M œe la duchesse d’Orléans, au nom de M? r le comte
de Paris, a bien voulu contribuer à sa création par l’envoi
d’une somme à M me la baronne de Saint-Didier, présidente
des dames inspectrices. S. M. la Reine, dont la charité est
inépuisable, a également daigné contribuer à la création de
cette salle d’asile, en envoyant à M me de Saint-Didier une
somme de 100 fr. pour les besoins du nouvel établissement.
— Hier dimanche, 12 novembre, on a célébré à Versailles
une cérémonie religieuse d’un intérêt puissant et rare. C’est
la consécration de la cathédrale dont l’édification remonte
juste à un siècle.
— On écrit de Sarrebrouck, le 6 novembre, à la Gazette
de Metz : La Sarre n’a plus rien à envier à la Moselle; le
bateau à vapeur le Maréchal Fal/crt, de la société des Inex-
plosiblcs de Metz, est arrivé hier à onze heures du matin à
Sarrebrouck. Dès que le bateau a été en vue, le canon a an
noncé aux habitants de notre ville ce joyeux événement. Les
chefs du bateau et les passagers ont été reçus au S< hanlsbcrg,
près Sarrebrouck, au bruit des fanfares d’une nombreuse
et brillante musique. Un splendide banquet a été offert, par
la ville, à ces hôtes étrangers.
— M6 r l’évêque de Bciley vient d’adresser aux curés de
son diocèse la circulaire suivante que nous trouvons dans le
Journal de l'Ain :
« Messieurs,
« R y a plusieurs années que nous adressâmes à plusieurs
d’entre vous une lettre circulaire dans laquelle nous annon
cions qu’un respectable négociant venait de fonder à .Inju
rieux un vaste établissement pour le tissage de la soie. Nous
vous fiines connaître alors les principes religieux du fonda
teur, les vues bienfaisantes dont il était animé, et nous vous
invitâmes à lui prêter votre concours, en lui procurant des
sujets dont la vertu, jointe à l’amour du travail et de la dis
cipline, assurerait la prospérité de son établissement.
« Nos vœux furent complètement exaucés, et nous avons
actuellement la satisfaction d’apprendre qu’environ deux cents
jeunes filles trouvent dans la manufacture de Jujurieux un
sûr moyen de pratiquer les règles de la vertu, tout en ga
gnant leur vie d'une manière honorable, et même en faisant
tic petites économies.
« Aujourd’hui, messieurs, nous venons appeler votre at
tention sur une autre œuvre de la plus haute importance.
Vous connaissez toutes les difficultés qu’éprouvent les jeunes
gens qui ont de l’instruction pour embrasser les profes
sions analogues à leur position : ces difficultés, qui vont
croissant chaque jour, proviennent spécialement du nombre
disproportionné des sujets et des places vacantes. L’agricul
ture seule, mieux que plusieurs autres carrières, offre des
chances probables d’avenir et de succès à ceux qui voudront
la parcourir. Dans notre département surtout, il y a un ar
rondissement presque tout entier qui réclame des bras et des
agriculteurs intelligents pour faire rendre au sol toutes les
richesses que Dieu a renfermées dans son sein. Déjà des pro
priétaires et des cultivateurs habiles ont montré d’une ma
nière évidente les immenses résultats que la bonne culture
peut obtenir dans les Dombcs.
« Sur les limites de cette province, et non loin de la ville
de Monlluel, M. Gésairc Nivière a fondé, avec le concours et
l’appui du Gouvernement, l’institut agricole de la Saulsaie.
Le but de cette précieuse entreprise est de former des régis
seurs, fermiers ou propriétaires qui exploitent en grand. Le
Gouvernement, juste appréciateur de la science agricole et
de l’activité de M. G. Nivière, met annuellement à sa dispo
sition une somme d’argent pour être employée au dégrève
ment de la pension d’un certain nombre d’élèves qui seraient
placés sous sa direction.
* M. Nivière, homme sincèrement religieux, désire spécia
lement que les élèves de l’institut agricole, dont il est le fon
dateur, offrent toutes les garanties possibles, et sous le rap
port de la religion, et sous le rapport des mœurs. Vous pou
vez, messieurs, seconder puissamment ses vues bien louables,
soit en faisant connaître le programme de l’institut de la
Saulsaie, soit en engageant les familles chrétiennes à confier
aux soins de M. G. Nivière ceux de leurs enfants qui senti
raient un attrait particulier pour suivre la carrière qui leur
est ouverte. Ils trouveraient là des professeurs distingués dans
toutes sciences qui se rapportent à l’agriculture, mais qui
leur apprendraient aussi à mettre la main à l’œuvre, et par
tageraient leur temps entre l’étude et le travail.
« Le château delà Saulsaie se trouve rapproché de l’église
de Romanèche, fondée par Mn r Gamille de Neuville de Ville-
roi, archevêque de Lyon. Gclte église, dont nous sollicitons
maintenant l’érection en succursale ou en chapelle vicariale,
afin de la rendre stable à tout jamais, est desservie par un
prêtre zélé et prudent. Les élèves de l’Institut agricole doi
vent assister régulièrement aux offices divins, sous la con
duite du directeur ou de l’un des professeurs de rétablisse
ment. Ainsi, les parents chrétiens auront une garantie mo
rale et religieuse sur la conduite de leurs jeunes gens. Le
prospectus qui vous est adressé vous donnera de plus amples
détails sur l’organisation de l’Institut de la Saulsaie.
« Recevez, messieurs, h nouvelle assurance de notre en
tier dévouement. A. R., évêque de Belley. »
— On écrit de Vier zen, à la date du 7 novembre : Hier,
les premiers rails du Berry ont été étrennés par une société
venue de Châtcauroux. Nos visiteurs, conduits par M. le
maire de Vierzon-Viilages, ont trouvé des wagons garnis de
sièges et d’appuis, mis à leur disposition par l’ingénieur de
Vierzon. La distance d’environ 1 kilomètre a été parcourue à
grande vitesse de cheval, en montant la rampe qui, du châ
teau de Faix, se rend au hameau de l’Alouette. Cette pente
a été ensuite redescendue par la seule force d’impulsion avec
une rapidité qui, sans les nombreux wagons de transport qui
se trouvaient dans la partie inférieure, aurait pu être de 8
lieues à l’heure. Plus de 700 mètres cubes de (erre ont été
enlevés dans cette journée. Le même soir les travaux de nuit
ont commencé à la torche. On estime que cette besogne doit
équivaloir à celle d’une demi-journée; en sorte qu’il se trans
portera environ 1,000 mètres cubes par 2i heures. Le
deuxième pont qui reste à livrer aux approches de la ville
sera vraisemblablement achevé à la fin de la semaine.
A son retour aux forges, cette société a joui du spectacle du
plus curieux travail de nuit qu’on puisse voir : tous les fours
à puddler, les laminoirs et les hau s-fournaux fonctionnaient
ce soir-là. On a pu se convaincre que le vieux Vierzon, qui
fabrique à l’anglaise depuis plus de quarante ans, qui pos
sède un cours d’eau de la force de 120 chevaux, qui vient
de monter une pompe à feu de la force de 40 chevaux et qui
en prépare une autre de la force de 90, —en tout plus de
240 chevaux de force, pourra, si les tontes ne manquent pas,
fabriquer 12 à 14 millions de kilogrammes de fer. il y a peu
d’établissements d’une pareille importance sur un seul et
mérre point. Le vieux Vierzon ne restera pas au-dessous de
sa lât'he.
La gare du chemin de fer, de la contenance de II hec
tares, possédera des ateliers de construction. Tous les terrains
sont déjà acquis et n’ont nécessité aucune expropriation.
Vienne la réalisation du projet d’écluse, recommandé par le
conseil général pour empêcher l’émigra'ion des construc
teurs de bateaux, et les ouvriers du Ghcr seront des mieux
dotés de France. (Journal du Cher.)
— On écrit de Tarbes : Un sinistre épouvantable vient de
porter la désolation sur plusieurs points des Hautes-Pyrénées.
G’est une trombe d’eau qui a inondé, il y a quelques jours,
les communes de Ricaud, Lanespède, Ozon, Tou ma y, chef-
lieu des Bordes, Gabir.ac, Ghellc, etc. Ge nuage compacte a
promené d’abord son entonnoir destructeur sur les communes
de Kicar.d et de Lanespède. On ne saurait s’imaginer la masse
d’eau qui est tombée en quelques minutes, et les ravages
qu’elle a causés. Des torrents se sont formés de toutes parts,
descendant avec impétuosité des coteaux qui environnent ces
communes au sol si fertile. Toute la terre meuble, les vignes,
les arbres de toute espèce, péle-méle confondus, ont été em
portés comme des pailles légères par ces eaux furibondes.
Par elles, des ponts, des chaussées bien établis ont été entraî
nés, et les habitants envahis. La rivière de Larros, gontlée
par ces eaux boueuses, a débordé et inondé la campagne en
un moment. La belle plaine d’Ozon ne formait plus qu’un lac
immense. La petite ville de Tou ma y a été un moment dans
les plus vives alarmes.
L’eau, quelque mesure qu’on prit, envahissait les maisons
et soulevait déjà les meubles. Dans la campagne, on a vu des
chars de foin enlevés au milieu des prairies, et emportés à
plus de deux lieues. G’est à ces chars qu’on attribue la dé
molition du superbe pont de Ghellc, qu’on allait terminer
dans trois jours, et qui a été emporté par les eaux arrêtées
un moment par ces mêmes chars, entassés péle-méle sous ses
! arches.
Heureusement que cet affreux sinistre est arrivé à quatre
heures du soir, et chacun a pu prendre, dans le jour, des
mesures de sûreté. Personne n’a péri, grâce à Dieu et au dé
vouement de M. Gamy, chef des agents-vovers de Tarbes,
qui, par hasard, s’est trouvé à Lanespède au moment du dés
astre.
Une petite maisonnette habitée, et dans laquelle étaient un
vieillard, une fille et un enfant au berceau, faisait obstacle à
l’écoulement des eaux d’un torrent furieux qui l’inondait
déjà dans l’intérieur à un mètre de hauteur. M. G imy s’aper-
j çoit de la détresse de ces malheureux ; dans l’eau jusqu’à la
ceinture, il s’avance avec courage, sauve le vieillard, la liile
et l'enfant, dont le berceau flottait. Armé d’une pioche, il rc-
' vint à la maison, et se prit à la démolir dans la partie qui ar-
i rétait l’écoulement des eaux et qui provoquait l’inondation
des maisons voisines.
Les eaux se sont retirées assez rapidement, laissant der
rière elles des traces éternelles de leur passage destructeur,
et des familles dans la désolation et la misère.
— On lit dans l'Indicateur d’Avignon du 9 novembre : La
Rhône s’est retiré peu à peu depuis samedi dernier, et il est
| aujourd’hui à peu près entièrement rentré dans son lit. L’i-
' nondation de 1843 a été, pour la Provence, l’une des plus
fortes de ce siècle, eu égard aux ravages causés par la Du
rance. Heureusement cette crue n’a pas été de longue du
rée, et à part les dommages occasionnés aux ponts et chaus
sées, le fléau n’a laissé que de faibles empreintes de son
passage. Une circonstance qui doit d’ailleurs contribuer beau
coup à consoler nos populations de ce nouveau débordement,
c’est qu’aucun accident fâcheux, par le fait de l’inonda lion,
n’est à enregistrer.
— On lit dans le Journal de Maine-et-Loire : Un affreux
désastre vient de jeter la consternation dans la ville de Saint-
Calais. Les pluies, qui n’avaient cessé de tomber depuis le 8,
à quatre heures du malin, ont gonflé la petite rivière d’Anille,
qui traverse la ville, au point que, vers huit heures, les eaux
commençaient à déborder sur les quais et sur la place, après
avoir inondé toutes les maisons riveraines. A neuf heures, la
place était comme un étang. L’eau s’y est élevée jusqu’à un
mètre et demi de hauteur, et dans certaines rues, notamment
dans la rue de la Halle, jusqu’à plus de 3 mètres. Les ponts
étaient couverts dans toute leur étendue.
On juge du trouble qui régnait à Saint-Galais : toutes les
i communications étaient interceptées, des cris de détresse re
tentissaient de toutes parts. Des secours immédiats ont été
portés, sous la direction active de M. le sous-préfet de Saint-
Galais; on a vu ce fonctionnaire, à cheval au milieu de l’i
nondation, donner des ordres aux ouvriers, des consolations
aux victimes du désastre ; on l’a vu emporter dans ses bras
un enfant qu’une pauvre femme le suppliait de sauver, et,
renversé lui-même par la violence des eaux, se dérober en na
geant au péril imminent qui le menaçait.
Les gendarmes, les cantonniers, les ouvriers, ont fait preuve
d’un dévouement admirable, et le clergé de Saint-Galais ti’a
pas fait défaut à l’heure du danger.
Au moment où s’arrête la lettre de notre correspondant
(8 novembre, cinq heures du soir\ les eaux se retiraient un
peu, et l’on prenait des mesures pour le cas où la crue re
commencerait pendant la nuit.
i — M. Sébastien lliot, peintre en bâtiments à Grenoble,
apprit, mercredi dernier, à sept heures du soir, que les eaux
débordées du Drac envahissaient le moulin du Ganel et la
Frise, où se trouve la salle d'assemblée de la société de se
cours mutuels de Seyssins, à laquelle il appartient. Il accourt
aussitôt et pénètre, ayant de l’eau jusqu’à mi-corps, dans
cette salle, d’ou il enlève le mobilier le plus précieux que
possède cette société, et vient le mettre en sûreté.
Aussitôt, sans prendre le temps de changer de vêtements,
il se rend chez M. Michailet, commissaire général de la so
ciété, pour se mettre à sa disposition. Là se présente une
femme à demi nue et tout en larmes, venant demander que
l'on porte secours à son mari, militaire amputé, que l’enva
hissement des eaux avait surpris dans son lit, et dont l’habi
tation était cernée. M. lliot, suivi d’une autre personne, part
à l'instant même, traverse les eaux qui remplissaient le che
min allant du Gours à l’auberge de l’Ancre, pénètre jusqu’à
l’invalide dont les jours étaient menacés, et l’emporte dans
ses bras. Patriote des Alpes.)
— On lit dans VAmi de la Charte, de Clermont : Les nei
ges, tombées prématurément sur nos montagnes, ont fondu
subitement de notre côté, comme sur les sommets des Alpes
et des Cèvennes, qui déversent leurs eaux dans le bassin du
Rhône. Nous avons éprouvé aussi, sinon des inondations dé
sastreuses, au moins des crues soudaines qui ont interrompu
la navigation de l’Ailier, et fait périr, dit-on, une vingtaine
de bateaux de houille sur cette rivière.
La commune de Lanobre et plusicms autres du canton de
fauves ont éprouvé de graves dommages par l’effet du vent
dans les premiers jours de ce mois. Les vieillards du pays
n’avaient pas mémoire de pareille tempête, bien que le pavs
y soit en général expose. Une grande quantité d’arbres ont
été renversés, et nombre de toitures en paille, des granges et
des maisons enlevées tout d’une pièce. Le dégât est considé
rable.
ÉTRANGER. — Sous la date de Lima, 27 août, on an
nonce les nouvelles suivantes :
« Deux frégates françaises, ayant à bord des troupes et des
provisions, viennent d’appareiller pour les îles Marquises.
« Une troisième frégate, également chargée pour la même
destination, devait partir le lendemain. »
— Des lettres de Port-au-Prince confirment les nouvelles
publiées déjà sur la fin de l’insurrection que provoqua le gé
néral noir Dilzon, et sur la mort immédiate de ce dernier
qui fut abattu d’un coup de pistolet par le sergent Régis!
L'installation de Rassemblée constituante a eu lieu le 23 sep
tembre avec une grande pompe et en présence de tous les
consuls étrangers.
NOUV ELLES DE MER. — On écrit d’IIon/leur, 8 no
vembre : Le sloop Quatre-Amis, capitaine Lesourd, parti de
notre port pour le Havre, n’ayant pu atteindre sa destination
par suite des vents contraires, ni rentrer à Honfienr à cause
de la basse mer, s’échoua sur le banc ; à la marée du soir,
le temps étant à la tempête, le navire a coulé. Depuis le ma
lin, l’équipage s’était retiré dans la mâture, et comme le lieu
du sinistre n’elait pas éloigné des jetées, on entendait ses
cris de detresse.
Le capitaine Clemenceau et quatre marins se sont jetés
dans une pirogue du port pour aller au secours des naufra
gés, et, après de grands efforts, sont parvenus à les sauver
tous.
C7IIER.ÏNS HE FER. — On lit dans l'Indépendant
belge du 11 novembre : Nous apprenons que, par une résolu
tion toute récente, M. le ministre des travaux publics vient
d’assurer à la Belgique l’initiative d’une des plus importantes
modifications que puissent subir les chemins de fer : il s’agit
de la substitution de billes métalliques aux billes en bois sur
lesquelles sont posés les rails. Les billes sont l’objet d’une
dépense considérable dans la construction des chemins do
fer, et d’un entretien extrêmement onéreux. On calcule que
lorsque les lignes décrétées en 1836 cl 1837 auront reçu leur
complet achèvement, lorsque la voie sera doublée dans les
parties où l’activité de la circulation l’exige, il aura été employé
environ 3 millions de billes, qui auront coûté de 12 à 14 mil
lions de francs. Au début, afin de ménager les fonds du tré
sor, et pour ne pas faire renchérir dans une proportion ex
cessive le prix du chêne, on avait pensé pouvoir employer
en partie des billes de bois blanc; or, la détérioration de ces
billes a été si rapide, qu’il faut dès à présent les enlever et
les remplacer par des billes en chêne.
Un premier crédit spécial assez élevé doit être compris,
pour cet objet, dans le budget des travaux publics. Mais’,
bien que les billes en chêne soient d’une qualité infiniment
supérieure, leur durée n’en est pas moins très-limitée • le
plus long terme qu’on lui assigne est de dix ans, en moyenne,
de sorte que si rien n’était changé, il faudrait bientôt ajouter
plus d’un million au budget ordinaire de l’exploitation du
chemin de fer pour renouvellement annuel des billes.
Une pareille éventualité est effrayante. Les ingénieurs et
les hommes spéciaux ont donc cherché quels moyens il y au
rait de diminuer cette dépense, et leur attention s’est portée
tout naturellement sur les métaux, parce que, dans d’autres
pays, des essais, qu’il a fallu abandonner, ont été faits pour
l’emploi de dés en pierre. On a d’abord essayé ici de fixer
les rails sur des plateaux de fonte, mais une courte expé
rience a prouvé qu’on devait renoncer à ce moyen ; les pla
teaux se cassaient fréquemment, ou bien ils présentaient une
roideur très-fatigante pour les convois.
C’est alors qu’un ingénieur civil de Bruxelles, M. Marchai
a imaginé de faire établir des billes en fer laminé. Par sa
nature, ce 1er n’est pas susceptible de se briser ; il a toute
l’élasticité nécessaire, et il est rendu inoxydable par l’appli
cation d’un mastic. Les théories scientifiques se prononcent
sans aucune réserve en faveur de ce système: il leur faut
maintenant la consécration d’une expérience assez large, et
cVst cette expérience que 31. Deschamps vient de prescrire.
Par ses ordres, quelques centaines de billes de fer laminé
vont être placées sur la partie la plus fréquentée de nos che
mins de fer, là où la circulation est la plus active, à la sortie
de la station du Jardin Botanique.
« Un immense intérêt s’attache à cet essai, car la réussite
aurait pour conséquence certaine, dans un avenir rapproché
une économie d’au moins un demi-million par an. La bille
en fer coûterait à peu près le double plus que la bille en
bois; mais elle aurait quatre ou cinq fois plus de durée, et
clic réduirait en outre des deux tiers ou des trois quarts les
frais de main-d’œuvre de la pose des billes. Gette révolution
aurait ensuite pour effet de mettre un terme à la crise qui
pèse encore sur l’industrie métallurgique, en lui procurant
un débouché d’enviran 150,000 tonnes de fer ou de 15,000
tonnes par an, en supposant que le renouvellement total des
billes en bois s’opère dans une période de dix années. Ge ré
sultat mérite aussi d’exciter l'attention. »
ARU’IIÉOIiOft IE. — On lit dans le Courrier du
Pas-de-Calais : On vient de découvrir à Duisans, dans un
champ appartenant à M. Laroche, un tombeau romain, dont
la tradition locale n’avait, en aucun temps, signalé l’exis
tence.
Des ouvriers creusaient une fosse pour y planter un arbre •
ils rencontrèrent une ttès-forle pierre qui était à peine à la
profondeur d’un fer de bêche, et que le soc de la charrue eût
du dès lors frapper bien des fois dans ce champ de terre la-
PARTIE NON OFFICIELLE.
INTÉRIEUR.
taris, le 15 novembre.
Bayonne, le 15 novembre.
La reine Isabelle II a prélé son serment, le 10, devant
les deux chambres réunies au sénat.
S. M. a été accueillie partout avec le plus vif enthou
siasme.
Par ordonnance du Roi, en date du 6 de ce mois :
M. le comte de Bresson, envoyé extraordinaire et mi
nistre plénipotentiaire du Roi près S. M. le roi de Prusse,
a été nommé ambassadeur près S. M. la reine d Es
pagne ;
M. le comte de Salvandy, ambassadeur près S. M. la
reine d Espagne, a été nommé en la même qualité auprès
de S. M. le roi de Sardaigne ;
M. le marquis de Dalmatie, ambassadeur près S. M. le
roi de Sardaigne, a été nommé envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire près S. M. le roi de Prusse.
La frégate la Belle-Poule, commandée par M. Hernoux,
capitaine de vaisseau, est partie de Brest le 11 novembre.
Ce bâtiment se rend à Lisbonne.
FAITS DIVERS. — PARIS. — La caisse d’épargne
de Paris a reçu, dimanche 12 et lundi 13 novembre 1813,
de 5,342 déposants, dont 673 nouveaux, la somme de
746,471 fr.
L°s remboursements demandés se sont élevés à la somme
de 677,000 fr.
DÉPARTEMENTS. — Le 9 du courant, a eu lieu, à No-
gent-sur-Seine, l’inauguration de la nouvelle salle d’asile.
S. A. R. M œe la duchesse d’Orléans, au nom de M? r le comte
de Paris, a bien voulu contribuer à sa création par l’envoi
d’une somme à M me la baronne de Saint-Didier, présidente
des dames inspectrices. S. M. la Reine, dont la charité est
inépuisable, a également daigné contribuer à la création de
cette salle d’asile, en envoyant à M me de Saint-Didier une
somme de 100 fr. pour les besoins du nouvel établissement.
— Hier dimanche, 12 novembre, on a célébré à Versailles
une cérémonie religieuse d’un intérêt puissant et rare. C’est
la consécration de la cathédrale dont l’édification remonte
juste à un siècle.
— On écrit de Sarrebrouck, le 6 novembre, à la Gazette
de Metz : La Sarre n’a plus rien à envier à la Moselle; le
bateau à vapeur le Maréchal Fal/crt, de la société des Inex-
plosiblcs de Metz, est arrivé hier à onze heures du matin à
Sarrebrouck. Dès que le bateau a été en vue, le canon a an
noncé aux habitants de notre ville ce joyeux événement. Les
chefs du bateau et les passagers ont été reçus au S< hanlsbcrg,
près Sarrebrouck, au bruit des fanfares d’une nombreuse
et brillante musique. Un splendide banquet a été offert, par
la ville, à ces hôtes étrangers.
— M6 r l’évêque de Bciley vient d’adresser aux curés de
son diocèse la circulaire suivante que nous trouvons dans le
Journal de l'Ain :
« Messieurs,
« R y a plusieurs années que nous adressâmes à plusieurs
d’entre vous une lettre circulaire dans laquelle nous annon
cions qu’un respectable négociant venait de fonder à .Inju
rieux un vaste établissement pour le tissage de la soie. Nous
vous fiines connaître alors les principes religieux du fonda
teur, les vues bienfaisantes dont il était animé, et nous vous
invitâmes à lui prêter votre concours, en lui procurant des
sujets dont la vertu, jointe à l’amour du travail et de la dis
cipline, assurerait la prospérité de son établissement.
« Nos vœux furent complètement exaucés, et nous avons
actuellement la satisfaction d’apprendre qu’environ deux cents
jeunes filles trouvent dans la manufacture de Jujurieux un
sûr moyen de pratiquer les règles de la vertu, tout en ga
gnant leur vie d'une manière honorable, et même en faisant
tic petites économies.
« Aujourd’hui, messieurs, nous venons appeler votre at
tention sur une autre œuvre de la plus haute importance.
Vous connaissez toutes les difficultés qu’éprouvent les jeunes
gens qui ont de l’instruction pour embrasser les profes
sions analogues à leur position : ces difficultés, qui vont
croissant chaque jour, proviennent spécialement du nombre
disproportionné des sujets et des places vacantes. L’agricul
ture seule, mieux que plusieurs autres carrières, offre des
chances probables d’avenir et de succès à ceux qui voudront
la parcourir. Dans notre département surtout, il y a un ar
rondissement presque tout entier qui réclame des bras et des
agriculteurs intelligents pour faire rendre au sol toutes les
richesses que Dieu a renfermées dans son sein. Déjà des pro
priétaires et des cultivateurs habiles ont montré d’une ma
nière évidente les immenses résultats que la bonne culture
peut obtenir dans les Dombcs.
« Sur les limites de cette province, et non loin de la ville
de Monlluel, M. Gésairc Nivière a fondé, avec le concours et
l’appui du Gouvernement, l’institut agricole de la Saulsaie.
Le but de cette précieuse entreprise est de former des régis
seurs, fermiers ou propriétaires qui exploitent en grand. Le
Gouvernement, juste appréciateur de la science agricole et
de l’activité de M. G. Nivière, met annuellement à sa dispo
sition une somme d’argent pour être employée au dégrève
ment de la pension d’un certain nombre d’élèves qui seraient
placés sous sa direction.
* M. Nivière, homme sincèrement religieux, désire spécia
lement que les élèves de l’institut agricole, dont il est le fon
dateur, offrent toutes les garanties possibles, et sous le rap
port de la religion, et sous le rapport des mœurs. Vous pou
vez, messieurs, seconder puissamment ses vues bien louables,
soit en faisant connaître le programme de l’institut de la
Saulsaie, soit en engageant les familles chrétiennes à confier
aux soins de M. G. Nivière ceux de leurs enfants qui senti
raient un attrait particulier pour suivre la carrière qui leur
est ouverte. Ils trouveraient là des professeurs distingués dans
toutes sciences qui se rapportent à l’agriculture, mais qui
leur apprendraient aussi à mettre la main à l’œuvre, et par
tageraient leur temps entre l’étude et le travail.
« Le château delà Saulsaie se trouve rapproché de l’église
de Romanèche, fondée par Mn r Gamille de Neuville de Ville-
roi, archevêque de Lyon. Gclte église, dont nous sollicitons
maintenant l’érection en succursale ou en chapelle vicariale,
afin de la rendre stable à tout jamais, est desservie par un
prêtre zélé et prudent. Les élèves de l’Institut agricole doi
vent assister régulièrement aux offices divins, sous la con
duite du directeur ou de l’un des professeurs de rétablisse
ment. Ainsi, les parents chrétiens auront une garantie mo
rale et religieuse sur la conduite de leurs jeunes gens. Le
prospectus qui vous est adressé vous donnera de plus amples
détails sur l’organisation de l’Institut de la Saulsaie.
« Recevez, messieurs, h nouvelle assurance de notre en
tier dévouement. A. R., évêque de Belley. »
— On écrit de Vier zen, à la date du 7 novembre : Hier,
les premiers rails du Berry ont été étrennés par une société
venue de Châtcauroux. Nos visiteurs, conduits par M. le
maire de Vierzon-Viilages, ont trouvé des wagons garnis de
sièges et d’appuis, mis à leur disposition par l’ingénieur de
Vierzon. La distance d’environ 1 kilomètre a été parcourue à
grande vitesse de cheval, en montant la rampe qui, du châ
teau de Faix, se rend au hameau de l’Alouette. Cette pente
a été ensuite redescendue par la seule force d’impulsion avec
une rapidité qui, sans les nombreux wagons de transport qui
se trouvaient dans la partie inférieure, aurait pu être de 8
lieues à l’heure. Plus de 700 mètres cubes de (erre ont été
enlevés dans cette journée. Le même soir les travaux de nuit
ont commencé à la torche. On estime que cette besogne doit
équivaloir à celle d’une demi-journée; en sorte qu’il se trans
portera environ 1,000 mètres cubes par 2i heures. Le
deuxième pont qui reste à livrer aux approches de la ville
sera vraisemblablement achevé à la fin de la semaine.
A son retour aux forges, cette société a joui du spectacle du
plus curieux travail de nuit qu’on puisse voir : tous les fours
à puddler, les laminoirs et les hau s-fournaux fonctionnaient
ce soir-là. On a pu se convaincre que le vieux Vierzon, qui
fabrique à l’anglaise depuis plus de quarante ans, qui pos
sède un cours d’eau de la force de 120 chevaux, qui vient
de monter une pompe à feu de la force de 40 chevaux et qui
en prépare une autre de la force de 90, —en tout plus de
240 chevaux de force, pourra, si les tontes ne manquent pas,
fabriquer 12 à 14 millions de kilogrammes de fer. il y a peu
d’établissements d’une pareille importance sur un seul et
mérre point. Le vieux Vierzon ne restera pas au-dessous de
sa lât'he.
La gare du chemin de fer, de la contenance de II hec
tares, possédera des ateliers de construction. Tous les terrains
sont déjà acquis et n’ont nécessité aucune expropriation.
Vienne la réalisation du projet d’écluse, recommandé par le
conseil général pour empêcher l’émigra'ion des construc
teurs de bateaux, et les ouvriers du Ghcr seront des mieux
dotés de France. (Journal du Cher.)
— On écrit de Tarbes : Un sinistre épouvantable vient de
porter la désolation sur plusieurs points des Hautes-Pyrénées.
G’est une trombe d’eau qui a inondé, il y a quelques jours,
les communes de Ricaud, Lanespède, Ozon, Tou ma y, chef-
lieu des Bordes, Gabir.ac, Ghellc, etc. Ge nuage compacte a
promené d’abord son entonnoir destructeur sur les communes
de Kicar.d et de Lanespède. On ne saurait s’imaginer la masse
d’eau qui est tombée en quelques minutes, et les ravages
qu’elle a causés. Des torrents se sont formés de toutes parts,
descendant avec impétuosité des coteaux qui environnent ces
communes au sol si fertile. Toute la terre meuble, les vignes,
les arbres de toute espèce, péle-méle confondus, ont été em
portés comme des pailles légères par ces eaux furibondes.
Par elles, des ponts, des chaussées bien établis ont été entraî
nés, et les habitants envahis. La rivière de Larros, gontlée
par ces eaux boueuses, a débordé et inondé la campagne en
un moment. La belle plaine d’Ozon ne formait plus qu’un lac
immense. La petite ville de Tou ma y a été un moment dans
les plus vives alarmes.
L’eau, quelque mesure qu’on prit, envahissait les maisons
et soulevait déjà les meubles. Dans la campagne, on a vu des
chars de foin enlevés au milieu des prairies, et emportés à
plus de deux lieues. G’est à ces chars qu’on attribue la dé
molition du superbe pont de Ghellc, qu’on allait terminer
dans trois jours, et qui a été emporté par les eaux arrêtées
un moment par ces mêmes chars, entassés péle-méle sous ses
! arches.
Heureusement que cet affreux sinistre est arrivé à quatre
heures du soir, et chacun a pu prendre, dans le jour, des
mesures de sûreté. Personne n’a péri, grâce à Dieu et au dé
vouement de M. Gamy, chef des agents-vovers de Tarbes,
qui, par hasard, s’est trouvé à Lanespède au moment du dés
astre.
Une petite maisonnette habitée, et dans laquelle étaient un
vieillard, une fille et un enfant au berceau, faisait obstacle à
l’écoulement des eaux d’un torrent furieux qui l’inondait
déjà dans l’intérieur à un mètre de hauteur. M. G imy s’aper-
j çoit de la détresse de ces malheureux ; dans l’eau jusqu’à la
ceinture, il s’avance avec courage, sauve le vieillard, la liile
et l'enfant, dont le berceau flottait. Armé d’une pioche, il rc-
' vint à la maison, et se prit à la démolir dans la partie qui ar-
i rétait l’écoulement des eaux et qui provoquait l’inondation
des maisons voisines.
Les eaux se sont retirées assez rapidement, laissant der
rière elles des traces éternelles de leur passage destructeur,
et des familles dans la désolation et la misère.
— On lit dans l'Indicateur d’Avignon du 9 novembre : La
Rhône s’est retiré peu à peu depuis samedi dernier, et il est
| aujourd’hui à peu près entièrement rentré dans son lit. L’i-
' nondation de 1843 a été, pour la Provence, l’une des plus
fortes de ce siècle, eu égard aux ravages causés par la Du
rance. Heureusement cette crue n’a pas été de longue du
rée, et à part les dommages occasionnés aux ponts et chaus
sées, le fléau n’a laissé que de faibles empreintes de son
passage. Une circonstance qui doit d’ailleurs contribuer beau
coup à consoler nos populations de ce nouveau débordement,
c’est qu’aucun accident fâcheux, par le fait de l’inonda lion,
n’est à enregistrer.
— On lit dans le Journal de Maine-et-Loire : Un affreux
désastre vient de jeter la consternation dans la ville de Saint-
Calais. Les pluies, qui n’avaient cessé de tomber depuis le 8,
à quatre heures du malin, ont gonflé la petite rivière d’Anille,
qui traverse la ville, au point que, vers huit heures, les eaux
commençaient à déborder sur les quais et sur la place, après
avoir inondé toutes les maisons riveraines. A neuf heures, la
place était comme un étang. L’eau s’y est élevée jusqu’à un
mètre et demi de hauteur, et dans certaines rues, notamment
dans la rue de la Halle, jusqu’à plus de 3 mètres. Les ponts
étaient couverts dans toute leur étendue.
On juge du trouble qui régnait à Saint-Galais : toutes les
i communications étaient interceptées, des cris de détresse re
tentissaient de toutes parts. Des secours immédiats ont été
portés, sous la direction active de M. le sous-préfet de Saint-
Galais; on a vu ce fonctionnaire, à cheval au milieu de l’i
nondation, donner des ordres aux ouvriers, des consolations
aux victimes du désastre ; on l’a vu emporter dans ses bras
un enfant qu’une pauvre femme le suppliait de sauver, et,
renversé lui-même par la violence des eaux, se dérober en na
geant au péril imminent qui le menaçait.
Les gendarmes, les cantonniers, les ouvriers, ont fait preuve
d’un dévouement admirable, et le clergé de Saint-Galais ti’a
pas fait défaut à l’heure du danger.
Au moment où s’arrête la lettre de notre correspondant
(8 novembre, cinq heures du soir\ les eaux se retiraient un
peu, et l’on prenait des mesures pour le cas où la crue re
commencerait pendant la nuit.
i — M. Sébastien lliot, peintre en bâtiments à Grenoble,
apprit, mercredi dernier, à sept heures du soir, que les eaux
débordées du Drac envahissaient le moulin du Ganel et la
Frise, où se trouve la salle d'assemblée de la société de se
cours mutuels de Seyssins, à laquelle il appartient. Il accourt
aussitôt et pénètre, ayant de l’eau jusqu’à mi-corps, dans
cette salle, d’ou il enlève le mobilier le plus précieux que
possède cette société, et vient le mettre en sûreté.
Aussitôt, sans prendre le temps de changer de vêtements,
il se rend chez M. Michailet, commissaire général de la so
ciété, pour se mettre à sa disposition. Là se présente une
femme à demi nue et tout en larmes, venant demander que
l'on porte secours à son mari, militaire amputé, que l’enva
hissement des eaux avait surpris dans son lit, et dont l’habi
tation était cernée. M. lliot, suivi d’une autre personne, part
à l'instant même, traverse les eaux qui remplissaient le che
min allant du Gours à l’auberge de l’Ancre, pénètre jusqu’à
l’invalide dont les jours étaient menacés, et l’emporte dans
ses bras. Patriote des Alpes.)
— On lit dans VAmi de la Charte, de Clermont : Les nei
ges, tombées prématurément sur nos montagnes, ont fondu
subitement de notre côté, comme sur les sommets des Alpes
et des Cèvennes, qui déversent leurs eaux dans le bassin du
Rhône. Nous avons éprouvé aussi, sinon des inondations dé
sastreuses, au moins des crues soudaines qui ont interrompu
la navigation de l’Ailier, et fait périr, dit-on, une vingtaine
de bateaux de houille sur cette rivière.
La commune de Lanobre et plusicms autres du canton de
fauves ont éprouvé de graves dommages par l’effet du vent
dans les premiers jours de ce mois. Les vieillards du pays
n’avaient pas mémoire de pareille tempête, bien que le pavs
y soit en général expose. Une grande quantité d’arbres ont
été renversés, et nombre de toitures en paille, des granges et
des maisons enlevées tout d’une pièce. Le dégât est considé
rable.
ÉTRANGER. — Sous la date de Lima, 27 août, on an
nonce les nouvelles suivantes :
« Deux frégates françaises, ayant à bord des troupes et des
provisions, viennent d’appareiller pour les îles Marquises.
« Une troisième frégate, également chargée pour la même
destination, devait partir le lendemain. »
— Des lettres de Port-au-Prince confirment les nouvelles
publiées déjà sur la fin de l’insurrection que provoqua le gé
néral noir Dilzon, et sur la mort immédiate de ce dernier
qui fut abattu d’un coup de pistolet par le sergent Régis!
L'installation de Rassemblée constituante a eu lieu le 23 sep
tembre avec une grande pompe et en présence de tous les
consuls étrangers.
NOUV ELLES DE MER. — On écrit d’IIon/leur, 8 no
vembre : Le sloop Quatre-Amis, capitaine Lesourd, parti de
notre port pour le Havre, n’ayant pu atteindre sa destination
par suite des vents contraires, ni rentrer à Honfienr à cause
de la basse mer, s’échoua sur le banc ; à la marée du soir,
le temps étant à la tempête, le navire a coulé. Depuis le ma
lin, l’équipage s’était retiré dans la mâture, et comme le lieu
du sinistre n’elait pas éloigné des jetées, on entendait ses
cris de detresse.
Le capitaine Clemenceau et quatre marins se sont jetés
dans une pirogue du port pour aller au secours des naufra
gés, et, après de grands efforts, sont parvenus à les sauver
tous.
C7IIER.ÏNS HE FER. — On lit dans l'Indépendant
belge du 11 novembre : Nous apprenons que, par une résolu
tion toute récente, M. le ministre des travaux publics vient
d’assurer à la Belgique l’initiative d’une des plus importantes
modifications que puissent subir les chemins de fer : il s’agit
de la substitution de billes métalliques aux billes en bois sur
lesquelles sont posés les rails. Les billes sont l’objet d’une
dépense considérable dans la construction des chemins do
fer, et d’un entretien extrêmement onéreux. On calcule que
lorsque les lignes décrétées en 1836 cl 1837 auront reçu leur
complet achèvement, lorsque la voie sera doublée dans les
parties où l’activité de la circulation l’exige, il aura été employé
environ 3 millions de billes, qui auront coûté de 12 à 14 mil
lions de francs. Au début, afin de ménager les fonds du tré
sor, et pour ne pas faire renchérir dans une proportion ex
cessive le prix du chêne, on avait pensé pouvoir employer
en partie des billes de bois blanc; or, la détérioration de ces
billes a été si rapide, qu’il faut dès à présent les enlever et
les remplacer par des billes en chêne.
Un premier crédit spécial assez élevé doit être compris,
pour cet objet, dans le budget des travaux publics. Mais’,
bien que les billes en chêne soient d’une qualité infiniment
supérieure, leur durée n’en est pas moins très-limitée • le
plus long terme qu’on lui assigne est de dix ans, en moyenne,
de sorte que si rien n’était changé, il faudrait bientôt ajouter
plus d’un million au budget ordinaire de l’exploitation du
chemin de fer pour renouvellement annuel des billes.
Une pareille éventualité est effrayante. Les ingénieurs et
les hommes spéciaux ont donc cherché quels moyens il y au
rait de diminuer cette dépense, et leur attention s’est portée
tout naturellement sur les métaux, parce que, dans d’autres
pays, des essais, qu’il a fallu abandonner, ont été faits pour
l’emploi de dés en pierre. On a d’abord essayé ici de fixer
les rails sur des plateaux de fonte, mais une courte expé
rience a prouvé qu’on devait renoncer à ce moyen ; les pla
teaux se cassaient fréquemment, ou bien ils présentaient une
roideur très-fatigante pour les convois.
C’est alors qu’un ingénieur civil de Bruxelles, M. Marchai
a imaginé de faire établir des billes en fer laminé. Par sa
nature, ce 1er n’est pas susceptible de se briser ; il a toute
l’élasticité nécessaire, et il est rendu inoxydable par l’appli
cation d’un mastic. Les théories scientifiques se prononcent
sans aucune réserve en faveur de ce système: il leur faut
maintenant la consécration d’une expérience assez large, et
cVst cette expérience que 31. Deschamps vient de prescrire.
Par ses ordres, quelques centaines de billes de fer laminé
vont être placées sur la partie la plus fréquentée de nos che
mins de fer, là où la circulation est la plus active, à la sortie
de la station du Jardin Botanique.
« Un immense intérêt s’attache à cet essai, car la réussite
aurait pour conséquence certaine, dans un avenir rapproché
une économie d’au moins un demi-million par an. La bille
en fer coûterait à peu près le double plus que la bille en
bois; mais elle aurait quatre ou cinq fois plus de durée, et
clic réduirait en outre des deux tiers ou des trois quarts les
frais de main-d’œuvre de la pose des billes. Gette révolution
aurait ensuite pour effet de mettre un terme à la crise qui
pèse encore sur l’industrie métallurgique, en lui procurant
un débouché d’enviran 150,000 tonnes de fer ou de 15,000
tonnes par an, en supposant que le renouvellement total des
billes en bois s’opère dans une période de dix années. Ge ré
sultat mérite aussi d’exciter l'attention. »
ARU’IIÉOIiOft IE. — On lit dans le Courrier du
Pas-de-Calais : On vient de découvrir à Duisans, dans un
champ appartenant à M. Laroche, un tombeau romain, dont
la tradition locale n’avait, en aucun temps, signalé l’exis
tence.
Des ouvriers creusaient une fosse pour y planter un arbre •
ils rencontrèrent une ttès-forle pierre qui était à peine à la
profondeur d’un fer de bêche, et que le soc de la charrue eût
du dès lors frapper bien des fois dans ce champ de terre la-
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