Titre : Gazette nationale ou le Moniteur universel
Auteur : France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1843-10-13
Contributeur : Panckoucke, Charles-Joseph (1736-1798). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452336z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 octobre 1843 13 octobre 1843
Description : 1843/10/13 (N286). 1843/10/13 (N286).
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4446841d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-113
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/07/2018
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LE MONITEU
A
I VERSEE.
iV *280.
\E.\DHED1 15 OCTOBRE 1845.
PARTIE NON OFFICIELLE.
INTÉRIEUR.
Paris, le 12 octobre.
M. le ministre de l’agriculture et du commerce vient
d’adresser aux préfets la circulaire suivante, sur la consti
tution des jurys départementaux pour l’exposition des pro
duits de l’industrie.
Paris, le 8 octobre 184ô.
Monsieur le préfet, l’art. 2 !c l’ordonnance royale du 3
septembre dernier, relative à Pcx position publique des pro
duits de l’industrie qui doit avoir lieu en 1841, vous charge
de constituer, dans votre département, un jury spécial pour
l’txamen et l’admission des produits destines à celte exposi
tion. Il importe que vous vouliez bien vous occuper, dès ce
montent, de la constitution de ce jury.
Vous connaissez, monsieur le préfet, l’extension toujours
croissante que prennent les expositions : le grand intérêt qui
s’attache à ces concours, puissamment secondé par le déve
loppement de l’industrie nationale, rend compte de ce pro
grès, que le Gouvernement du Roi constate avec bonheur,
mais qui, sous un point de vue particulier, mérite toute son
attention.
Les premières expositions furent peu nombreuses : c’était le
début de l’institution ; et, d’ailleurs, les circonstances politi
ques et l’état de l’industrie, à celte époque, y étaient peu favo
rables ; les expositions de 1819 et de 1853 marquèrent avec
éclat les premiers pas de la France dans la carrière que la
paix venait de lui rouvrir; celle de 1827, sous la restaura
tion, et celles de 1834 et 1839, depuis la révolution de Juil
let, firent prévoir, par leur immense développement, que
bientôt l’espace manquerait pour recevoir, sans distinction,
les pro ludions de toutes les industries.
Celte prévision s’est réalisée, monsieur le préfet; déjà,
depuis quelque temps, l’opinion publique signalait la conve
nance de reserver les honneurs de l’exposition aux produits
de nos grandes industries manufacturières; le jury de 1839,
dans son rapport particulier, s’est rendu l’organe de ce vœu;
la nécessité l’impose aujourd’hui au Gouvernement : sans
cette restriction, les expositions générales seraient désormais
impossibles.
Celte observation est importante, monsieur le préfet, au
moment où vous allez vous occuper de composer, dans votre
département, le jury chargé de l'admission des produits. De
la bonne composition de ce jury, de son discernement dans
l’accomplissement de sa lâche, dépend le succès de la pro
chaine exposition. Vous devez donc vous appliquer à n’y
appeler que des personnes qui, avec les connaissances spé
ciales nécessaires, présentent toute garantie d’aptitude et
d’in lépendance.
Déjà vous avez près de vous des hommes que leurs études
spéciales et leur position signalent à votre choix : l’ingénieur
en chef des ponts et chaussées, l’ingénieur des mines ; dans
quelques arrondiss ments du littoral, les ingénieurs des con
struirions maritimes; partout, l’architecte du département ;
mais vous ne perdrez pas de vue que l’industrie ne peut être
mieux jugée que par ses pairs, et vous devez réserver place
dans le jury pour les membres du conseil général des manu
factures, pour les présidents des conseils des prud’hommes,
pour les présidents et un certain nombre de délégués des
chambres de commerce et des manufactures.
Le nombre des membres du jury est nécessairement sub
ordonné à l’importance et à la variété des industries du dé
partement : l’ordonnance royale vous laisse toute latitude
pour la détermination de ce nombre. Vous resterez également
juge de la convenance de réunir ses membres en une seule
commission centrale, ou de les subdiviser en sections locales
qui se chargeraient de préparer le travail dans les arrondis
sements.
Le jury doit être placé so :s votre présidence personnelle et
soos la vice-présidence d’un membre désigné par lui-même :
le jury doit de même désigner son secrétaire; mais il sera
utde que vous vouliez bien lui adjoindre un employé actif et
intelligent de votre préfecture.
Aussitôt que le jury aura è é constitué, et il doit l’être
avant la fin de ce mois, vous m'adresserez le procès-verbal de
sa constitution. Dans l’intervalle, je vous transmettrai des
instructions pour régler la marche de ses travaux, et il pourra
entrer en fonctions dès le 1 er novembre prochain.
Veuillez m’accuser réception de cette circulaire et assurer
son exécution.
Recevez, monsieur le préfet, l’assurance de ma considéra
tion la plus distinguée.
Le ministre de l'agriculture et du commerce,
L. Cunin-Gridaine.
ferme-modèle, qui lui étaient connus. Il a témoigné toute sa
satisfaction à l’estimable ecclesiastique à qui est confiée la
direction de cette ferme, ainsi qu’aux autres personnes com
posant celte députation, dans laquelle «e trouvaient plusieurs
membres du clergé de l’arrondissement de Louhans. Ces di
gnes curés avaient voulu se joindre à leurs collègues de la
société en celle circonstance, et donner ainsi une nouvelle
preuve du bon esprit qui les anime et qui les a portés à s’as
socier à une œuvre d’amelioration aussi importante pour une
contrée presque uniquement agricole.
>1. le duc de Nemours a daigné agréer l’hommage des
deux premiers volumes du journal VAgriculteur, que publie
la soeiété d’agriculture de Louhans, et qui lui ont été prè-
senus au nom de cette société par M. Maurel de Pourvdlc
et par M. l’abbè Marmorat.
— On lit dans le Courrier de Lyon : Un bijou d’un mérite
remarquable, comme objet d’art, a été offert à S. A. R. la
duchesse de Nemours pendant son séjour à Lyon. C’est un
camée merveilleusement taille et représentant la tête du Roi.
Il est difficile de se faire une idée de la perfection que l’ar
tiste est parvenu à donner à son travail; aussi a-t-il été ad
miré par toutes les personnes qui l’ont vu. La duchesse de
Nemours a exprimé, dans les termes les plus gracieux, tout le
plaisir que lui faisait éprouver un tel hommage. Le prince a
voulu aussi complimenter l’artiste, M. Bes; il se l’est fait
présenter, et lui a donné les encouragements les plus flat
teurs.
— Sur la proposition de M. le préfet de la Meurlhe, M. le
ministre de la justice et des cultes vient d’accorder aux com
munes désignées ci-après, pour les aider dans les dépenses
d'acquisitions, constructions ou réparations de leurs églises
ou presbytères, savoir : Arimncourt, 91 '0 fr. ; Frolois. 200 fr.;
Châv au-Salins, 7(K) fr. ; Manhoué, 300 f. ; Dérange, Ô00 f.;
Fribourg, 300 fr.
— Nous apprenons que M. le curé de la paroisse de Ci-
boure a été exposé, mardi dernier, à un danger qui pouvait
devenir grave sans l’intervention d’un militaire. C’I ecclé
siastique arrivait à Saint-Jean-de-Luz ; il avait déjà passé le
pont, lorsque arrivé près du corps de garde il a été tout à
coup assailli par un chien qui lui a déchiré ses vêtements en
lui faisant plusieurs meurtrissures. (Phare des Pyrénées.)
— M. le comte d’Argout, administrateur de la banque de
France, est actuellement à Saint-Esprit, dans la proprielé de
.>l ,ue veuve Dufour, sise à Saint-Etienne. (Idem.)
— On lit dans VEcho des Vallées : M. E. Boullay, ancien
sous-préfet de Bagnères, qui avait laissé dans la centrée de
si honorables souvenirs, est arrivé dimanche dernier pour
prendre l’administration de notre arrondissement, où ur.e or
donnance royale récente l’avait appelé.
— Les vendanges sont commencées dans le Maçonnais de
puis jeudi. Dans certaines localités, la récolte, suis être
abondante, sera un peu meilleure qu’on ne l’espérait. Des
propriétaires ont vendu d’avance le vin qu’ils doivent faire,
à un prix élevé.
— On lit dans le Précurseur de l'Ouest : Le courrier de
Paris n’est arrivé hier à Angers qu’à huit heures du soir. Un
accident arrivé à la malle l’a arretée à Versailles. Versée dans
la rue de la Poste, elle a été littéralement hrrée. Le conduc
teur a eu une large blessure à la tête , et les trois voyageurs
qui étaient dans le coin é ont clé plus ou moins contusion
né». Le courrier a été panse à Versailles e! a cependant voulu
continuer sa route. Les trois voyageurs ont continué aussi,
Pun jusqu’au Mans, l’autre jusqu’à la Flèche, et le troisième
jusqu’à Angers. Tous trois se sont arrêtés par suite îles dou
leurs qu’ils éprouvaient.
— Il est mort à Essigny-le-Grand (Marne) une femme nom
mée Rose Charlet, âgée de quatre-vingt-quatorze ans. Elle
laisse 3 enfants, G petits-enfants, 9 arrière-petits-enfants,
arricre-pelits-neveux ; ce
FAITS IHVEHS. — PARIS. — M. le chancelier
est arrivé avant-hier soir à Pari-,, de retour de son château
de Cuulans (Sarlhe), qu’il habitait depuis deux mois.
— Les sciences archéologiques viennent de faire une perte
dans la personne de M. Allou, qui fut successivement secré
taire, bibliothécaire et président de la Société royale des an
tiquaires de France.
— Un homme, d’une mise recherchée, se présenta hier
chez M. N..., propriétaire du quai Saint-Michel, au nom
d’un île ses amis ; il venait le prévenir qu’un grand nombre
de billets de banque faux circulaient en ce moment, et l’en
gagea à sc méfier de cette fraude, qui était, du reste, ajouta-
t-il, fort aisée à reconnaître, à une petite marque qui n’exis
tait pas sur les billets faux.
M. N... ne conçut aucun soupçon, remercia son obligeant
visiteur et voulut même vérifier avec lui les billets qu’il pos
sédait. Il tira en conséquence, de son secrétaire, un porte
feuille contenant sept billets de 1,000 fr., et, après lis avoir
examinés, ils s’assurèrent l’un et l’aulre qu’ils étaient parfai
tement valables. Puis M. N... les remit dans son secrétaire,
qu’il laissa ouvert. Il resta quelques instants encore avec l’in
connu , et le reconduisit en le remerciant et le chargeant de
Compliments pour leur ami commun.
Quelques heures après, M. N... ayant voulu prendre un
papier dans son secrétaire, s’aperçut que le portefeuille con
tenant les billets n’était plus à sa place. Il chercha inutile
ment; l’inconnu l’avait fait disparaître avec une adresse et
une audace incroyables, sans qu’il s’en lût douté. Inutile de
dire que l’ami désigné par cet adroit fripon ne le connaissait
nullement, et ne l’avait chargé d’aucune mission.
DÉPARTEMENTS.— On lit dans le Courrùr de Sadnc-ct-
Loire : Dans sa réception à Tournus, le 19 du mois dernier,
S. A. R. M. le duc de Nemours a bien voulu accueillir avec
la plus grande bonté une députation de la société d’agriculture
de l’arrondissement de Louhans, qui lui a été présemée par
jM. Maurel de Puurvillc, sous-préfet, président de la société.
S. A. R. a adressé les paroles les plus bienveillantes au prési
dent et à M. l’abbé Marmorat, directeur de la ferme-modèle
de Château-Renaud. Le prince s’est entretenu aussi avec plu
sieurs des membres présents des travaux de la société et de la
38 neveux, 9G petits-neveux,
qui forme un total de 224.
— On lit dans le Breton de Nantes du 9 octobre : Un évé
nement déplorable, et dont les suites pouvaient être affreuses,
vient d’arriver à l’Hôtel-Dieu. Le plancher d’une salle s’est
écroulé, entraînant avec lui malades, infirmiers et médecins.
Datons-nous de dire que, par un bonheur inespéré, personne
n’a été sérieusement blessé. L’appartement situé au-dessous
de la salle était vide, ce qui rendait heureusement impossi
ble un plus grand malheur. Cependant il est probable qu’a
vant peu on aurait été forcé d’y placer des malades, et l’on
frémit en pensant que si l’écroulement avait eu lieu alors,
aucun des infortunés placés dans celte pièce n’aurait été
épargné. La salle qui s’est écroulée renfermait quatorze jeunes
filles malades, confiées aux soins de M. le docteur Pellerin.
Hier dimanche, pendant sa visite, le plancher s’est complète
ment enfoncé, entraînant avec lui les lits renfermés dans la
sal e, les malades couchées ou debout, les infirmières, M. Ba
taille, élève interne, et M. le docteur l’ellerin. Ce dernier a
reçu d’assez fortes contusions ; il a été un moment enfoui
sous des matériaux. Ce matin, nous avons appris qu’il avait
passé une nuit fort agitée, et qu’une contusion forte de la
poitrine allait nécessiter une application de sangsues.
On se figure facilement l’affreuse situation où se sont trou
vées, pendant quelques instants, les personnes entraînées ;
mais on comprend à peine comment elles ont été préservées
des funestes blessures qui devaient accompagner un pareil ac
cident. De prompts secours leur sont arrivés du dehors et du
dedans de l’établissement.
Celte salle était située au troisième étage d’un bâtiment
donnant sur le quai, et dont le rez-de-chaussée est occupé par
les magasins de M. Rousseau, marchand de vin. Avant la
Saint-Jean, celte maison n’était point utilisée comme dépen
dance de l’Hôtel-Dieu ; mais la difficulté toujours croissante
de loger les malades qui se présentent, avait forcé d’y établir
une petite salle destinée aux enfants du sexe féminin. Il est
à regretter qu’avant de l’établir on n’ait pas constaté d’une
manière précise l’èîat des soliveaux. L’oubli de cette ; récau
tion a failli coûter bien cher ; nous espérons que ce sera une
utile leçon pour l’avenir.
— On lit dans la Vigie de Dieppe : Depuis quelques jours
les indices d’une tempête avaient été recueillis par les navi
gateurs ; dans la nuit du samedi au dimanche elle est venue
fondre sur notre plage. Lundi, vers onze heures du matin,
la mer était furieuse et brisait avec rage sur la jetée de
Dieppe et devant l’établissement des bains froids. Les vagues
roulant sur la jetée s’élevaient à une prodigieuse hauteur et
lançaient leurs flocons d’écume par dessus le pli ire. Notre
établissement des bains en a été quille pour quelques légères
avaries et un bain forcé pris par son excellent directeur qui,
en allant constater les dégâts et aviser aux moyens de les ar
rêter, a été renversé par une lame monstrueuse. Quant à la
jetée, elle a éprouvé ries avaries plus sérieuses; heureuse
ment les nouvelles constructions ont tenu bon en majeure
partie. La portion non terminée du quai de hallage a été
fortement entamée par les lames.
Grâce à Dieu, nous n’avons eu à déplorer aucun naufrage.
Dimanche matin, presque toutes les barques de pèche qui se
trouvaient à la mer, pendant la tempête, ont pu gagner heu
reusement le port ; néanmoins, une d’elles, Résonneur, de
Trouvtlle, s’est échouée, en entrant, rur les démolitions du
quai de hallage, vers l’épi rie Dieppe. Cette embarcation a
été violemment secouée par les vagues, et sa coque a été
fortement endommagée. On n’est parvenu à la renflouer que
dans h matinée d’hier.
Le coup de vent qui a régné ces jours-ci a causé un grand
préjudice à nos pécheurs. Depuis quelque temps, une quan
tité considérable de maquereaux se péchait à nos côtes. Ven
dredi un seul bateau en a apporté plus de 2,600.
AE8- E. — On lit dans le Moniteur algérien du 4
octobre : Nous avons reçu, le 2 de ce mois, des nouvelles de
M. le gouverneur général, en date du 28 septembre.
M. le maréchal était à Milianah, et se proposait de partir
le lendemain malin, avec tout son monde, pour l’Ouarense-
nis; un temps magnifique assure le succès des opérations.
Il résulte des termes d’une lettre qui vient de nous être
communiquée qu’un engagement très-vif a eu lieu, le 22 sep
tembre, entre la cavalerie de M. le général de Lamoricicre
et les réguliers de l’émir, conduits par lui-même.
Voici dans quelles circonstances.
M. le lieutenant général de Lamoricière parcourait le pays
qui se trouve au sud des Assessena, vers l’est de Saïda, dans
l’intention d’y rencontrer l’émir, qui, ainsi que nous l’avons
annoncé dans notre dernier numéro, devait se trouver dans
cette partie de l’Algérie avec son kalifa Abd-el-Baki. En ef
fet, le 22, à la pointe du jour, le général fut averti que l’en
nemi se trouvait campé avec toutes ses forces, infanterie et
cavalerie, à peu de distance de lui, à Sirii-Joussef. Il se porta
aussitôt de ce côté avec sa cavalerie et deux bataillons sans
sacs.
Li cavalerie prit les devants, et joignit bientôt le bataillon
de l’émir, tort de o00 hommes ; elle allait le charger quand
les cavaliers réguliers, au nombre de 400, et conduits par
Abd-et-Kader en personne, débouchèrent au galop sur son
liane : le combat s’engagea entre les deux cavaleries, qui se
mêlèrent après un choc violent.
Six officiers de réguliers et vingt cavaliers furent tués
roi des. Le kalifa Abd el-lDki a été blessé à mort. Un dra
peau a été enlevé, un cavalier pris. Bouzian-Ouled-Bactlt,
l’un des chefs les plus influents des Dachems-Carahas, est du
nombre des mort». Dix déserteurs se sont rendus ; plusieurs
autres sont rentres dans leurs tribus.
De notre côté nous avons eu douze hommes morts, quinze
blessés et seize chevaux tués.
La cavalerie ennemie se sauva en déroute dans les bois où
l’infanterie l’avait précédée dès le commencement du combat.
M. le général de Lamoricière, instruit que l’émir man
quait de vivres et d’orge, a campé trois jours aux environs
du lieu où s’était livré le combat, pour lui interdire l’entrée
du pays où il aurait pu s’en procurer. I)u reste, toutes re
cherches pour le retrouveront été infructueuses. Il était dans
la grande forêt des Assassena, changeant de position tous les
soirs, abreuvant les chevaux dans la journée, et passant la nuit
loin des sources.
Enfin, cette position n’étant pas tenable, il s’est rejeté dans
l’ouest. Le général l’y a suivi, et tout porte à croire que, de
concert avec le général Bedeau, qui était sorti de Tlemccn, il
sera parvenu à le joindre encoie une fois.
Au prochain courrier les nouvelles.
Nous apprenons, d’un autre côté, que les colonnes parties
de Sélif et de Medeah avaient dû opérer leur jonction le 30
septembre au pied du versant sud du Djebel-Dira, sans avoir
rencontré aucun obstacle.
— On lit dans VAkbar : Un accident qui pouvait avoir les
suites les plus graves vient d’avoir lieu dans la maison de
M. Lieutaud, notaire à Alger, et adjoint de Mustapha su
périeur.
Vendredi 29 septembre, à sept heures du matin, à la suite
d’un violent coup de tonnerre, une construction importante
et prête à être terminée a été enlevée avec une rapidité et
une force incroyables par un de ccs phénomènes que la
science ne peut expliquer. Ou n’a pas aperçu les traces du
passage rie la foudre ; mais un coup de tonnerre seul n’aurait
pu occasionner des effets semblables. Dire que celle con
struction a disparu en une seconde est une chose qui tient
du prodige, et qui cependant n’est que littéralement vraie.
Des débris de toute espèce ont été jetés çà et là, trois ouvriers
ont élè grièvement blessés. On pense que les effets d’une
trombe d’air se sont joints à ceux de la foudre ; mais la se
cousse a été si rapide et si violente que personne ne peut ren
dre un compte exact de l cvénemcnt.
T 8$B BSl’XAFX. — Orso-Antonio Chipponi fils, et Orso-
l’ierre Chipponi père, condamnés par arrêt de la cour d’as
sises de Corse, le premier à quinze ans de prison, le second
à la peine de mort pour assassinat et complicité d’assassinat
sor la personne du nommé Buonavila, se sont pourvus.
M e Garnier, chargé de soutenir le pourvoi, a présenté trois
moyens : I" les questions soumises au jury ne sont pas con
formes à l’arrêt de renvoi en ce que Chipponi père aurait été
mis en accusation comme auteur du crime , tandis que les
questions le présentent comme complice ; 2° la cour d’assises
a été momentanément composée de deux magistrats au lieu
de trois, et bien que ce qui a clé fait pendant celte composi-
t mil irrpomliprn cp cnit rÂHnit q Pappurntiliccomn»» A~ • . „ _
lion irrégulière se soit réduit à l’accomplissement de toutes
les formalités de l’art. 317 du Code d’instruction criminelle
que même ces formalités aient été recommencées après la
rentrée du président titulaire, il n’y en a pas moins nullité
des débats et de l’arrêt de condamnation ; 3° après la rentrée
du président, un des assesseurs a été par lui délègue pour
remplir, en sa présence, une partie de ses fonctions, et a hit
prêter serment à deux témoins dont il a reçu la déposition.
Or le droit de délégation n’appartient pas, dans ce cas, au
président, qui doit, étant présent, remplir lui-même ses
fonctions.
M. l'avocat général Quénault. Messieurs, vous aurez d’a
bord à examiner à l’égard d’Orso-Pierre Chipponi père, s’il
a été régulièrement accusé d’être Vauteur de l’assassinat de
Jean Buonavila. C’est un principe consacré par l’art. 271 du
Code d’instruction criminelle, qu’aucune accusation ne peut
être portée devant une cour d’assises sans avoir été préala
blement admise par une chambre d’accusation. Dans l’espèce
la chambre d’accusation n’avait admis contre Orso-Pierre
Chipponi que l’accusation de s’être rendu complice, en pro
voquant, par abus d’autorité, son fils à commettre le crime
et en loi procurant l’instrument qui devait servir à le com
mettre. Cependant on voit dans le résumé de l’acte d’accu
sation, qu’Orso-Pierre Chipponi est accusé, comme Orso-
Antoine, de s’être rendu VauUur de l’assassinat. N’èlait-cc
pas là une accusation nouvelle, différente de l’accusation
admise par l’arrêt de renvoi? N’était-ce pas une violation de
l’art. 271 ? Vous avez jugé, par arrêt du 22 juin 1832, qu’on
n’avait pu substituer à l’accusation de complicité par recelé
celle de complicité par aide et assistance; on l’a fait ici et
on a fait plus. ’
Si l’on avait irrégulièrement procédé, en ajoutant ce chef
d’accusation, l’irrégularité ne serait pas couverte par la ré
ponse négative du jury; c’est ce qu’a jugé un de vos ârrcls
du 29 novembre 1834.
K T'»
LE MONITEU
A
I VERSEE.
iV *280.
\E.\DHED1 15 OCTOBRE 1845.
PARTIE NON OFFICIELLE.
INTÉRIEUR.
Paris, le 12 octobre.
M. le ministre de l’agriculture et du commerce vient
d’adresser aux préfets la circulaire suivante, sur la consti
tution des jurys départementaux pour l’exposition des pro
duits de l’industrie.
Paris, le 8 octobre 184ô.
Monsieur le préfet, l’art. 2 !c l’ordonnance royale du 3
septembre dernier, relative à Pcx position publique des pro
duits de l’industrie qui doit avoir lieu en 1841, vous charge
de constituer, dans votre département, un jury spécial pour
l’txamen et l’admission des produits destines à celte exposi
tion. Il importe que vous vouliez bien vous occuper, dès ce
montent, de la constitution de ce jury.
Vous connaissez, monsieur le préfet, l’extension toujours
croissante que prennent les expositions : le grand intérêt qui
s’attache à ces concours, puissamment secondé par le déve
loppement de l’industrie nationale, rend compte de ce pro
grès, que le Gouvernement du Roi constate avec bonheur,
mais qui, sous un point de vue particulier, mérite toute son
attention.
Les premières expositions furent peu nombreuses : c’était le
début de l’institution ; et, d’ailleurs, les circonstances politi
ques et l’état de l’industrie, à celte époque, y étaient peu favo
rables ; les expositions de 1819 et de 1853 marquèrent avec
éclat les premiers pas de la France dans la carrière que la
paix venait de lui rouvrir; celle de 1827, sous la restaura
tion, et celles de 1834 et 1839, depuis la révolution de Juil
let, firent prévoir, par leur immense développement, que
bientôt l’espace manquerait pour recevoir, sans distinction,
les pro ludions de toutes les industries.
Celte prévision s’est réalisée, monsieur le préfet; déjà,
depuis quelque temps, l’opinion publique signalait la conve
nance de reserver les honneurs de l’exposition aux produits
de nos grandes industries manufacturières; le jury de 1839,
dans son rapport particulier, s’est rendu l’organe de ce vœu;
la nécessité l’impose aujourd’hui au Gouvernement : sans
cette restriction, les expositions générales seraient désormais
impossibles.
Celte observation est importante, monsieur le préfet, au
moment où vous allez vous occuper de composer, dans votre
département, le jury chargé de l'admission des produits. De
la bonne composition de ce jury, de son discernement dans
l’accomplissement de sa lâche, dépend le succès de la pro
chaine exposition. Vous devez donc vous appliquer à n’y
appeler que des personnes qui, avec les connaissances spé
ciales nécessaires, présentent toute garantie d’aptitude et
d’in lépendance.
Déjà vous avez près de vous des hommes que leurs études
spéciales et leur position signalent à votre choix : l’ingénieur
en chef des ponts et chaussées, l’ingénieur des mines ; dans
quelques arrondiss ments du littoral, les ingénieurs des con
struirions maritimes; partout, l’architecte du département ;
mais vous ne perdrez pas de vue que l’industrie ne peut être
mieux jugée que par ses pairs, et vous devez réserver place
dans le jury pour les membres du conseil général des manu
factures, pour les présidents des conseils des prud’hommes,
pour les présidents et un certain nombre de délégués des
chambres de commerce et des manufactures.
Le nombre des membres du jury est nécessairement sub
ordonné à l’importance et à la variété des industries du dé
partement : l’ordonnance royale vous laisse toute latitude
pour la détermination de ce nombre. Vous resterez également
juge de la convenance de réunir ses membres en une seule
commission centrale, ou de les subdiviser en sections locales
qui se chargeraient de préparer le travail dans les arrondis
sements.
Le jury doit être placé so :s votre présidence personnelle et
soos la vice-présidence d’un membre désigné par lui-même :
le jury doit de même désigner son secrétaire; mais il sera
utde que vous vouliez bien lui adjoindre un employé actif et
intelligent de votre préfecture.
Aussitôt que le jury aura è é constitué, et il doit l’être
avant la fin de ce mois, vous m'adresserez le procès-verbal de
sa constitution. Dans l’intervalle, je vous transmettrai des
instructions pour régler la marche de ses travaux, et il pourra
entrer en fonctions dès le 1 er novembre prochain.
Veuillez m’accuser réception de cette circulaire et assurer
son exécution.
Recevez, monsieur le préfet, l’assurance de ma considéra
tion la plus distinguée.
Le ministre de l'agriculture et du commerce,
L. Cunin-Gridaine.
ferme-modèle, qui lui étaient connus. Il a témoigné toute sa
satisfaction à l’estimable ecclesiastique à qui est confiée la
direction de cette ferme, ainsi qu’aux autres personnes com
posant celte députation, dans laquelle «e trouvaient plusieurs
membres du clergé de l’arrondissement de Louhans. Ces di
gnes curés avaient voulu se joindre à leurs collègues de la
société en celle circonstance, et donner ainsi une nouvelle
preuve du bon esprit qui les anime et qui les a portés à s’as
socier à une œuvre d’amelioration aussi importante pour une
contrée presque uniquement agricole.
>1. le duc de Nemours a daigné agréer l’hommage des
deux premiers volumes du journal VAgriculteur, que publie
la soeiété d’agriculture de Louhans, et qui lui ont été prè-
senus au nom de cette société par M. Maurel de Pourvdlc
et par M. l’abbè Marmorat.
— On lit dans le Courrier de Lyon : Un bijou d’un mérite
remarquable, comme objet d’art, a été offert à S. A. R. la
duchesse de Nemours pendant son séjour à Lyon. C’est un
camée merveilleusement taille et représentant la tête du Roi.
Il est difficile de se faire une idée de la perfection que l’ar
tiste est parvenu à donner à son travail; aussi a-t-il été ad
miré par toutes les personnes qui l’ont vu. La duchesse de
Nemours a exprimé, dans les termes les plus gracieux, tout le
plaisir que lui faisait éprouver un tel hommage. Le prince a
voulu aussi complimenter l’artiste, M. Bes; il se l’est fait
présenter, et lui a donné les encouragements les plus flat
teurs.
— Sur la proposition de M. le préfet de la Meurlhe, M. le
ministre de la justice et des cultes vient d’accorder aux com
munes désignées ci-après, pour les aider dans les dépenses
d'acquisitions, constructions ou réparations de leurs églises
ou presbytères, savoir : Arimncourt, 91 '0 fr. ; Frolois. 200 fr.;
Châv au-Salins, 7(K) fr. ; Manhoué, 300 f. ; Dérange, Ô00 f.;
Fribourg, 300 fr.
— Nous apprenons que M. le curé de la paroisse de Ci-
boure a été exposé, mardi dernier, à un danger qui pouvait
devenir grave sans l’intervention d’un militaire. C’I ecclé
siastique arrivait à Saint-Jean-de-Luz ; il avait déjà passé le
pont, lorsque arrivé près du corps de garde il a été tout à
coup assailli par un chien qui lui a déchiré ses vêtements en
lui faisant plusieurs meurtrissures. (Phare des Pyrénées.)
— M. le comte d’Argout, administrateur de la banque de
France, est actuellement à Saint-Esprit, dans la proprielé de
.>l ,ue veuve Dufour, sise à Saint-Etienne. (Idem.)
— On lit dans VEcho des Vallées : M. E. Boullay, ancien
sous-préfet de Bagnères, qui avait laissé dans la centrée de
si honorables souvenirs, est arrivé dimanche dernier pour
prendre l’administration de notre arrondissement, où ur.e or
donnance royale récente l’avait appelé.
— Les vendanges sont commencées dans le Maçonnais de
puis jeudi. Dans certaines localités, la récolte, suis être
abondante, sera un peu meilleure qu’on ne l’espérait. Des
propriétaires ont vendu d’avance le vin qu’ils doivent faire,
à un prix élevé.
— On lit dans le Précurseur de l'Ouest : Le courrier de
Paris n’est arrivé hier à Angers qu’à huit heures du soir. Un
accident arrivé à la malle l’a arretée à Versailles. Versée dans
la rue de la Poste, elle a été littéralement hrrée. Le conduc
teur a eu une large blessure à la tête , et les trois voyageurs
qui étaient dans le coin é ont clé plus ou moins contusion
né». Le courrier a été panse à Versailles e! a cependant voulu
continuer sa route. Les trois voyageurs ont continué aussi,
Pun jusqu’au Mans, l’autre jusqu’à la Flèche, et le troisième
jusqu’à Angers. Tous trois se sont arrêtés par suite îles dou
leurs qu’ils éprouvaient.
— Il est mort à Essigny-le-Grand (Marne) une femme nom
mée Rose Charlet, âgée de quatre-vingt-quatorze ans. Elle
laisse 3 enfants, G petits-enfants, 9 arrière-petits-enfants,
arricre-pelits-neveux ; ce
FAITS IHVEHS. — PARIS. — M. le chancelier
est arrivé avant-hier soir à Pari-,, de retour de son château
de Cuulans (Sarlhe), qu’il habitait depuis deux mois.
— Les sciences archéologiques viennent de faire une perte
dans la personne de M. Allou, qui fut successivement secré
taire, bibliothécaire et président de la Société royale des an
tiquaires de France.
— Un homme, d’une mise recherchée, se présenta hier
chez M. N..., propriétaire du quai Saint-Michel, au nom
d’un île ses amis ; il venait le prévenir qu’un grand nombre
de billets de banque faux circulaient en ce moment, et l’en
gagea à sc méfier de cette fraude, qui était, du reste, ajouta-
t-il, fort aisée à reconnaître, à une petite marque qui n’exis
tait pas sur les billets faux.
M. N... ne conçut aucun soupçon, remercia son obligeant
visiteur et voulut même vérifier avec lui les billets qu’il pos
sédait. Il tira en conséquence, de son secrétaire, un porte
feuille contenant sept billets de 1,000 fr., et, après lis avoir
examinés, ils s’assurèrent l’un et l’aulre qu’ils étaient parfai
tement valables. Puis M. N... les remit dans son secrétaire,
qu’il laissa ouvert. Il resta quelques instants encore avec l’in
connu , et le reconduisit en le remerciant et le chargeant de
Compliments pour leur ami commun.
Quelques heures après, M. N... ayant voulu prendre un
papier dans son secrétaire, s’aperçut que le portefeuille con
tenant les billets n’était plus à sa place. Il chercha inutile
ment; l’inconnu l’avait fait disparaître avec une adresse et
une audace incroyables, sans qu’il s’en lût douté. Inutile de
dire que l’ami désigné par cet adroit fripon ne le connaissait
nullement, et ne l’avait chargé d’aucune mission.
DÉPARTEMENTS.— On lit dans le Courrùr de Sadnc-ct-
Loire : Dans sa réception à Tournus, le 19 du mois dernier,
S. A. R. M. le duc de Nemours a bien voulu accueillir avec
la plus grande bonté une députation de la société d’agriculture
de l’arrondissement de Louhans, qui lui a été présemée par
jM. Maurel de Puurvillc, sous-préfet, président de la société.
S. A. R. a adressé les paroles les plus bienveillantes au prési
dent et à M. l’abbé Marmorat, directeur de la ferme-modèle
de Château-Renaud. Le prince s’est entretenu aussi avec plu
sieurs des membres présents des travaux de la société et de la
38 neveux, 9G petits-neveux,
qui forme un total de 224.
— On lit dans le Breton de Nantes du 9 octobre : Un évé
nement déplorable, et dont les suites pouvaient être affreuses,
vient d’arriver à l’Hôtel-Dieu. Le plancher d’une salle s’est
écroulé, entraînant avec lui malades, infirmiers et médecins.
Datons-nous de dire que, par un bonheur inespéré, personne
n’a été sérieusement blessé. L’appartement situé au-dessous
de la salle était vide, ce qui rendait heureusement impossi
ble un plus grand malheur. Cependant il est probable qu’a
vant peu on aurait été forcé d’y placer des malades, et l’on
frémit en pensant que si l’écroulement avait eu lieu alors,
aucun des infortunés placés dans celte pièce n’aurait été
épargné. La salle qui s’est écroulée renfermait quatorze jeunes
filles malades, confiées aux soins de M. le docteur Pellerin.
Hier dimanche, pendant sa visite, le plancher s’est complète
ment enfoncé, entraînant avec lui les lits renfermés dans la
sal e, les malades couchées ou debout, les infirmières, M. Ba
taille, élève interne, et M. le docteur l’ellerin. Ce dernier a
reçu d’assez fortes contusions ; il a été un moment enfoui
sous des matériaux. Ce matin, nous avons appris qu’il avait
passé une nuit fort agitée, et qu’une contusion forte de la
poitrine allait nécessiter une application de sangsues.
On se figure facilement l’affreuse situation où se sont trou
vées, pendant quelques instants, les personnes entraînées ;
mais on comprend à peine comment elles ont été préservées
des funestes blessures qui devaient accompagner un pareil ac
cident. De prompts secours leur sont arrivés du dehors et du
dedans de l’établissement.
Celte salle était située au troisième étage d’un bâtiment
donnant sur le quai, et dont le rez-de-chaussée est occupé par
les magasins de M. Rousseau, marchand de vin. Avant la
Saint-Jean, celte maison n’était point utilisée comme dépen
dance de l’Hôtel-Dieu ; mais la difficulté toujours croissante
de loger les malades qui se présentent, avait forcé d’y établir
une petite salle destinée aux enfants du sexe féminin. Il est
à regretter qu’avant de l’établir on n’ait pas constaté d’une
manière précise l’èîat des soliveaux. L’oubli de cette ; récau
tion a failli coûter bien cher ; nous espérons que ce sera une
utile leçon pour l’avenir.
— On lit dans la Vigie de Dieppe : Depuis quelques jours
les indices d’une tempête avaient été recueillis par les navi
gateurs ; dans la nuit du samedi au dimanche elle est venue
fondre sur notre plage. Lundi, vers onze heures du matin,
la mer était furieuse et brisait avec rage sur la jetée de
Dieppe et devant l’établissement des bains froids. Les vagues
roulant sur la jetée s’élevaient à une prodigieuse hauteur et
lançaient leurs flocons d’écume par dessus le pli ire. Notre
établissement des bains en a été quille pour quelques légères
avaries et un bain forcé pris par son excellent directeur qui,
en allant constater les dégâts et aviser aux moyens de les ar
rêter, a été renversé par une lame monstrueuse. Quant à la
jetée, elle a éprouvé ries avaries plus sérieuses; heureuse
ment les nouvelles constructions ont tenu bon en majeure
partie. La portion non terminée du quai de hallage a été
fortement entamée par les lames.
Grâce à Dieu, nous n’avons eu à déplorer aucun naufrage.
Dimanche matin, presque toutes les barques de pèche qui se
trouvaient à la mer, pendant la tempête, ont pu gagner heu
reusement le port ; néanmoins, une d’elles, Résonneur, de
Trouvtlle, s’est échouée, en entrant, rur les démolitions du
quai de hallage, vers l’épi rie Dieppe. Cette embarcation a
été violemment secouée par les vagues, et sa coque a été
fortement endommagée. On n’est parvenu à la renflouer que
dans h matinée d’hier.
Le coup de vent qui a régné ces jours-ci a causé un grand
préjudice à nos pécheurs. Depuis quelque temps, une quan
tité considérable de maquereaux se péchait à nos côtes. Ven
dredi un seul bateau en a apporté plus de 2,600.
AE8- E. — On lit dans le Moniteur algérien du 4
octobre : Nous avons reçu, le 2 de ce mois, des nouvelles de
M. le gouverneur général, en date du 28 septembre.
M. le maréchal était à Milianah, et se proposait de partir
le lendemain malin, avec tout son monde, pour l’Ouarense-
nis; un temps magnifique assure le succès des opérations.
Il résulte des termes d’une lettre qui vient de nous être
communiquée qu’un engagement très-vif a eu lieu, le 22 sep
tembre, entre la cavalerie de M. le général de Lamoricicre
et les réguliers de l’émir, conduits par lui-même.
Voici dans quelles circonstances.
M. le lieutenant général de Lamoricière parcourait le pays
qui se trouve au sud des Assessena, vers l’est de Saïda, dans
l’intention d’y rencontrer l’émir, qui, ainsi que nous l’avons
annoncé dans notre dernier numéro, devait se trouver dans
cette partie de l’Algérie avec son kalifa Abd-el-Baki. En ef
fet, le 22, à la pointe du jour, le général fut averti que l’en
nemi se trouvait campé avec toutes ses forces, infanterie et
cavalerie, à peu de distance de lui, à Sirii-Joussef. Il se porta
aussitôt de ce côté avec sa cavalerie et deux bataillons sans
sacs.
Li cavalerie prit les devants, et joignit bientôt le bataillon
de l’émir, tort de o00 hommes ; elle allait le charger quand
les cavaliers réguliers, au nombre de 400, et conduits par
Abd-et-Kader en personne, débouchèrent au galop sur son
liane : le combat s’engagea entre les deux cavaleries, qui se
mêlèrent après un choc violent.
Six officiers de réguliers et vingt cavaliers furent tués
roi des. Le kalifa Abd el-lDki a été blessé à mort. Un dra
peau a été enlevé, un cavalier pris. Bouzian-Ouled-Bactlt,
l’un des chefs les plus influents des Dachems-Carahas, est du
nombre des mort». Dix déserteurs se sont rendus ; plusieurs
autres sont rentres dans leurs tribus.
De notre côté nous avons eu douze hommes morts, quinze
blessés et seize chevaux tués.
La cavalerie ennemie se sauva en déroute dans les bois où
l’infanterie l’avait précédée dès le commencement du combat.
M. le général de Lamoricière, instruit que l’émir man
quait de vivres et d’orge, a campé trois jours aux environs
du lieu où s’était livré le combat, pour lui interdire l’entrée
du pays où il aurait pu s’en procurer. I)u reste, toutes re
cherches pour le retrouveront été infructueuses. Il était dans
la grande forêt des Assassena, changeant de position tous les
soirs, abreuvant les chevaux dans la journée, et passant la nuit
loin des sources.
Enfin, cette position n’étant pas tenable, il s’est rejeté dans
l’ouest. Le général l’y a suivi, et tout porte à croire que, de
concert avec le général Bedeau, qui était sorti de Tlemccn, il
sera parvenu à le joindre encoie une fois.
Au prochain courrier les nouvelles.
Nous apprenons, d’un autre côté, que les colonnes parties
de Sélif et de Medeah avaient dû opérer leur jonction le 30
septembre au pied du versant sud du Djebel-Dira, sans avoir
rencontré aucun obstacle.
— On lit dans VAkbar : Un accident qui pouvait avoir les
suites les plus graves vient d’avoir lieu dans la maison de
M. Lieutaud, notaire à Alger, et adjoint de Mustapha su
périeur.
Vendredi 29 septembre, à sept heures du matin, à la suite
d’un violent coup de tonnerre, une construction importante
et prête à être terminée a été enlevée avec une rapidité et
une force incroyables par un de ccs phénomènes que la
science ne peut expliquer. Ou n’a pas aperçu les traces du
passage rie la foudre ; mais un coup de tonnerre seul n’aurait
pu occasionner des effets semblables. Dire que celle con
struction a disparu en une seconde est une chose qui tient
du prodige, et qui cependant n’est que littéralement vraie.
Des débris de toute espèce ont été jetés çà et là, trois ouvriers
ont élè grièvement blessés. On pense que les effets d’une
trombe d’air se sont joints à ceux de la foudre ; mais la se
cousse a été si rapide et si violente que personne ne peut ren
dre un compte exact de l cvénemcnt.
T 8$B BSl’XAFX. — Orso-Antonio Chipponi fils, et Orso-
l’ierre Chipponi père, condamnés par arrêt de la cour d’as
sises de Corse, le premier à quinze ans de prison, le second
à la peine de mort pour assassinat et complicité d’assassinat
sor la personne du nommé Buonavila, se sont pourvus.
M e Garnier, chargé de soutenir le pourvoi, a présenté trois
moyens : I" les questions soumises au jury ne sont pas con
formes à l’arrêt de renvoi en ce que Chipponi père aurait été
mis en accusation comme auteur du crime , tandis que les
questions le présentent comme complice ; 2° la cour d’assises
a été momentanément composée de deux magistrats au lieu
de trois, et bien que ce qui a clé fait pendant celte composi-
t mil irrpomliprn cp cnit rÂHnit q Pappurntiliccomn»» A~ • . „ _
lion irrégulière se soit réduit à l’accomplissement de toutes
les formalités de l’art. 317 du Code d’instruction criminelle
que même ces formalités aient été recommencées après la
rentrée du président titulaire, il n’y en a pas moins nullité
des débats et de l’arrêt de condamnation ; 3° après la rentrée
du président, un des assesseurs a été par lui délègue pour
remplir, en sa présence, une partie de ses fonctions, et a hit
prêter serment à deux témoins dont il a reçu la déposition.
Or le droit de délégation n’appartient pas, dans ce cas, au
président, qui doit, étant présent, remplir lui-même ses
fonctions.
M. l'avocat général Quénault. Messieurs, vous aurez d’a
bord à examiner à l’égard d’Orso-Pierre Chipponi père, s’il
a été régulièrement accusé d’être Vauteur de l’assassinat de
Jean Buonavila. C’est un principe consacré par l’art. 271 du
Code d’instruction criminelle, qu’aucune accusation ne peut
être portée devant une cour d’assises sans avoir été préala
blement admise par une chambre d’accusation. Dans l’espèce
la chambre d’accusation n’avait admis contre Orso-Pierre
Chipponi que l’accusation de s’être rendu complice, en pro
voquant, par abus d’autorité, son fils à commettre le crime
et en loi procurant l’instrument qui devait servir à le com
mettre. Cependant on voit dans le résumé de l’acte d’accu
sation, qu’Orso-Pierre Chipponi est accusé, comme Orso-
Antoine, de s’être rendu VauUur de l’assassinat. N’èlait-cc
pas là une accusation nouvelle, différente de l’accusation
admise par l’arrêt de renvoi? N’était-ce pas une violation de
l’art. 271 ? Vous avez jugé, par arrêt du 22 juin 1832, qu’on
n’avait pu substituer à l’accusation de complicité par recelé
celle de complicité par aide et assistance; on l’a fait ici et
on a fait plus. ’
Si l’on avait irrégulièrement procédé, en ajoutant ce chef
d’accusation, l’irrégularité ne serait pas couverte par la ré
ponse négative du jury; c’est ce qu’a jugé un de vos ârrcls
du 29 novembre 1834.
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