Titre : Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc.
Éditeur : Jourdan fils (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1831-06-12
Contributeur : Alhoy, Maurice (1802-1856). Directeur de publication
Contributeur : Arago, Étienne (1802-1892). Directeur de publication
Contributeur : Lepoitevin de L'Égreville, Auguste (1791-1854). Directeur de publication
Contributeur : Bohain, Victor (1805-1856). Directeur de publication
Contributeur : Latouche, Henri de (1785-1851). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484501
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13022 Nombre total de vues : 13022
Description : 12 juin 1831 12 juin 1831
Description : 1831/06/12 (Numéro 163). 1831/06/12 (Numéro 163).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k267005n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
DIMANCHE .r
ta JUIN i83i»
Ou s'abonne à Paris au Bureau
du Journal, Cite Bergère, n" 1S
faubourg Montmartre), chez tous
les Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des pestes
qui recevront le prix de l'abon-
nement.
Les lettrès non affranchies ne se-
»entpa« reçues.
ÀH! BASILE, MON MIGNON, FAISEUR DE COUPS D'ETAT EN VOICI DU BOIS VERT.
̃̃̃̃:̃'̃ figaro. -r
M. JOUT, QUASI-CENSETJB. Il
Je vais vous dire encore une fameuse sottise de ces gens- I
là, ou plutôt deux fameuses sottises, ou mieux encore une fa-
meuse sottise et une fameuse bêtise. |
Ne voilà-t-il pas qu'ils rétablissent la direction de la librai-
rie! I
̃ A quoi bon je vous prie, un directeur de la librairie?
D'abord j) B'y a y-,brairie a le droit de vivre libre et de marcher librement.
Nous savons ce que c'est qu'un directeur imposé aux lettres;
je préférerais un censeur, c'est plus franc. Or, un censeur est
un directeur aussi bien que le gendarme qui dirige le condam-
né à l'échafaud. Les belles et justes idées que voilà*
Maintenant passous à la bêtise.
La bêtise a choisi M. Jouy pour être ce directeur. C'est
M. Jouy, sifflé vilipendé écrivain dédaigné mime par les
cuisinières qui savent lire, c'est celui-là qu'on va mettre à la
tête de la littérature moderne. Allons mon ami. inspecte, lis
et relis, accuse, dénonce au pouvoir qui te paie les livres qui
te déplaisent, et fais saisir pour t'amuser tontes les pages où
l'on dira que Walter Scott fait mieux les romans que toi, que-
jjW. Merle est un homme d'esprit qui décrit dans sa vie de
jolis tableanx de «sœurs, et M. Philarète Chasles un écriyain
énergique et souvent passionné.
S jEt toi, jeune littérature déjà si humiliée prosterne-toi de-
;?ant ce débris vermoulu de la littérature de l'empire; mes-
sieurs, saluez tous votre directeur, si vous pouvez.
Or, savez-vous tes titres de M. Jouy à cette place qui n'existe
vi»l«s et qui n'a pas le droit d'exister? tous ses titres je vais
Vous les dire, je les sais.
̃̃̃ M. Jouy a eu dans sa vie deux secrétaires qui étaient gens
d'esprit; ils sont reptés avec lui chacun sa journée, après quoi
ils se sont enfuis à perdre baleine, trouvant trop rude de tfa-
Tsiller ainsi à la yigne du Seigneur.
APfes quoi, M. Jouy n'a pas su un mot delatin ce qui le
prouve c'est qu'il a cité du latin toute sa vie depuis son fa-
gneux Agréabilis.. ̃
î^u" du !atin M, Jouy a passé an français. Ypiis saveii tous
>VI* .ANNÉE. ~N! i63< <
ABONmKKBNT TOfcg tkXt* Y
Pour an ̃ois. « fc.
Pour trois mois.. » li «r.
POUR LES DÉPiETKMKWe.
Pour un mois.. r 7 tr.
Pour trois mois. it fr.
POUR L ÉTRANGW. I
Pour trois mois.. a* tr. fi« m
.•̃.• -f
la bonne plaisanterie de M.Marle et sa commode orthographe?
M. Jouy a pris cela au sérieux, et il a signé la nouvelle gram-
maire aussi sérieusement que s'il eût signé les Hermites en
prison. f • ̃̃
Puis, toujours sans secrétaire il a imprimé un roman, in-
titulé les Passions dans lequel il n'y a pas de passion du
tout. O'i prouvait entr'autres choses dans la préface que Wal-
ter Scjjt n'était pas un romancier à la hauteur de M. Jouy.
Puis* M. Jouy a fait antichambre cÈez^Rossuiî ,rîî~a prie e ̃
supplié le maestro il l'a tellement fatigué que le maestro a
presque lu les vers de Guillaume Tell, que l'Opéra a été o-
blige tout récemment de couper en deux, ne voulant pas per-
dre la musique de Rossini.
Puis, voyant que personne ne le vantait plus il a fait de
I petits journaux pour se vanter; il s'y est tant vanté que per-
sonne n'a voulu de ses journaux. Alors il s'est retiré dans son
temple, et il s'est mis à genoux en disant «O Voltaire ce
que c'est que de nous »
Puis il a fait imprimer ses oeuvres complètes. Je voussure
que je ne ments pas. L'histoire de cès:oeuvres complètes protj-
ve une Providence. M. Jouy voulait vendre chaque volume
huitfrancs. La Providence vient de les réduire à cinquante
sols les acheteurs, s'ils s'en présentent maudiraient cette
singulière Providence. Que veut-on que fasse la librairie d'ujti
auteur de si mauvais augure et de si triste exemple? Un au-
teur au rabais dans les journaux un auteur exposé depuis, sept
ans sur les quais et sur les ponts, à côté des Farfadets et des
Fables de l'académie des ignoruns Au moins on devait à la
librairie un homme pur de cette espèce de scandale qui a tué,
le commerce. Quand on n'a pas assez de talent pour se ven-
dre, on a assez de pudeur et d'honnêteté pour se mettre au pi-
| Ion par ce moyen on ne gâte pas tout un commerce et quel-
ques imbéciles peuvent croire que le livre s'est vendu.
Il y a de cela trois ans, un jour d'été M. Jouy se voyant
honni, hué, invendable, invendu^ méprisé même par les
lauréats d'académie, regardé de travers par le Suisse du
Théâtre-Français imajina de rétablir sa Réputation tout d'un
coup. Pour cela, il attendit que M. de Barante daignât entré*
à l'Académie. Ce jour devait être \id grand jour, TA'càdih;'
ta JUIN i83i»
Ou s'abonne à Paris au Bureau
du Journal, Cite Bergère, n" 1S
faubourg Montmartre), chez tous
les Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des pestes
qui recevront le prix de l'abon-
nement.
Les lettrès non affranchies ne se-
»entpa« reçues.
ÀH! BASILE, MON MIGNON, FAISEUR DE COUPS D'ETAT EN VOICI DU BOIS VERT.
̃̃̃̃:̃'̃ figaro. -r
M. JOUT, QUASI-CENSETJB. Il
Je vais vous dire encore une fameuse sottise de ces gens- I
là, ou plutôt deux fameuses sottises, ou mieux encore une fa-
meuse sottise et une fameuse bêtise. |
Ne voilà-t-il pas qu'ils rétablissent la direction de la librai-
rie! I
̃ A quoi bon je vous prie, un directeur de la librairie?
D'abord j) B'y a y-,
Nous savons ce que c'est qu'un directeur imposé aux lettres;
je préférerais un censeur, c'est plus franc. Or, un censeur est
un directeur aussi bien que le gendarme qui dirige le condam-
né à l'échafaud. Les belles et justes idées que voilà*
Maintenant passous à la bêtise.
La bêtise a choisi M. Jouy pour être ce directeur. C'est
M. Jouy, sifflé vilipendé écrivain dédaigné mime par les
cuisinières qui savent lire, c'est celui-là qu'on va mettre à la
tête de la littérature moderne. Allons mon ami. inspecte, lis
et relis, accuse, dénonce au pouvoir qui te paie les livres qui
te déplaisent, et fais saisir pour t'amuser tontes les pages où
l'on dira que Walter Scott fait mieux les romans que toi, que-
jjW. Merle est un homme d'esprit qui décrit dans sa vie de
jolis tableanx de «sœurs, et M. Philarète Chasles un écriyain
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S jEt toi, jeune littérature déjà si humiliée prosterne-toi de-
;?ant ce débris vermoulu de la littérature de l'empire; mes-
sieurs, saluez tous votre directeur, si vous pouvez.
Or, savez-vous tes titres de M. Jouy à cette place qui n'existe
vi»l«s et qui n'a pas le droit d'exister? tous ses titres je vais
Vous les dire, je les sais.
̃̃̃ M. Jouy a eu dans sa vie deux secrétaires qui étaient gens
d'esprit; ils sont reptés avec lui chacun sa journée, après quoi
ils se sont enfuis à perdre baleine, trouvant trop rude de tfa-
Tsiller ainsi à la yigne du Seigneur.
APfes quoi, M. Jouy n'a pas su un mot delatin ce qui le
prouve c'est qu'il a cité du latin toute sa vie depuis son fa-
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>VI* .ANNÉE. ~N! i63< <
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Pour an ̃ois. « fc.
Pour trois mois.. » li «r.
POUR LES DÉPiETKMKWe.
Pour un mois.. r 7 tr.
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POUR L ÉTRANGW. I
Pour trois mois.. a* tr. fi« m
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la bonne plaisanterie de M.Marle et sa commode orthographe?
M. Jouy a pris cela au sérieux, et il a signé la nouvelle gram-
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Puis, toujours sans secrétaire il a imprimé un roman, in-
titulé les Passions dans lequel il n'y a pas de passion du
tout. O'i prouvait entr'autres choses dans la préface que Wal-
ter Scjjt n'était pas un romancier à la hauteur de M. Jouy.
Puis* M. Jouy a fait antichambre cÈez^Rossuiî ,rîî~a prie e ̃
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blige tout récemment de couper en deux, ne voulant pas per-
dre la musique de Rossini.
Puis, voyant que personne ne le vantait plus il a fait de
I petits journaux pour se vanter; il s'y est tant vanté que per-
sonne n'a voulu de ses journaux. Alors il s'est retiré dans son
temple, et il s'est mis à genoux en disant «O Voltaire ce
que c'est que de nous »
Puis il a fait imprimer ses oeuvres complètes. Je voussure
que je ne ments pas. L'histoire de cès:oeuvres complètes protj-
ve une Providence. M. Jouy voulait vendre chaque volume
huitfrancs. La Providence vient de les réduire à cinquante
sols les acheteurs, s'ils s'en présentent maudiraient cette
singulière Providence. Que veut-on que fasse la librairie d'ujti
auteur de si mauvais augure et de si triste exemple? Un au-
teur au rabais dans les journaux un auteur exposé depuis, sept
ans sur les quais et sur les ponts, à côté des Farfadets et des
Fables de l'académie des ignoruns Au moins on devait à la
librairie un homme pur de cette espèce de scandale qui a tué,
le commerce. Quand on n'a pas assez de talent pour se ven-
dre, on a assez de pudeur et d'honnêteté pour se mettre au pi-
| Ion par ce moyen on ne gâte pas tout un commerce et quel-
ques imbéciles peuvent croire que le livre s'est vendu.
Il y a de cela trois ans, un jour d'été M. Jouy se voyant
honni, hué, invendable, invendu^ méprisé même par les
lauréats d'académie, regardé de travers par le Suisse du
Théâtre-Français imajina de rétablir sa Réputation tout d'un
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